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50 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Parfois son effort, si énergique qu'il fût, paraissait maîtrisé d'autres fois elle était poussée, sans qu'elle bougeai, avec la rapidité d'une flèche c'étaient des courants qui se combat-taient elle entrait dans le labyrinthe des brisants. Il était temps de renoncer elle avait même excédé les témérités permises. D'ailleurs, la force des choses s'en mêla an mo-ment où elle croyait avoir sous elle une grande masse d'eau, son corps rencontra comme un obstacle et effleura la pointe d'un rocher elle était en plein récif et livrée aux agitations de la vague. Clémence n'était point une femme ordinaire son âme resta ferme et son esprit libre au milieu du péril. Il ne lui sem-blait pas d'ailleurs qu'elle en courût un réel. Cent toise,s au plus la séparaient de la partie du bassin où se trouvaient les autres baigneuses. A l'aide du moindre effort, elle pouvait franchir cette distance ni l'énergie, ni la volonté ne lui manquaient elle n'aurait pas pour le retour de moins bonnes dispositions, ni de moindres chances que pour l'aller. Tels étaient ses calculs l'événement les déçut. D'abord elle avait été portée plus avant dans le récif qu'elle ne le croyait, et -quand il fallut s'en dégager, elle eut à affronter des remous terribles. Puis le mouvement de la marée se déclara contre elle et avec tant d'énergie, qu'elle avait beaucoup de peine à vaincre le courant et à ne pas être entrainée plus au large. Un quart d'heure s'écoula dans cette lutte sans que son courage en fût ébranlé ses forces seules commençaient à faiblir. Qu'on juge de la situation où elle se trouvait. Quelque opiniâtreté qu'elle y mît, elle n'avançait pas elle'ne sortait pas de ces eaux maudites, où le pied rencontrait tantôt un rocher immergé, tantôt l'abîme, et où il n'était possible ni de trouver un point d'appui, ni de nager librement. Chaque -minute qui s'écoulait semblait lui apporter une résistance de plus et une ressource de moins. Elle voyait près de là, presque à sa portée, cette compagnie joyeuse 4ui avait fini par rester indifférente à ses témérités elle voyait Claire qui l'encourageait du geste et du regard, sans soupçonner même le danger qu'elle courait, et elle ne pouvait franchir l'étroit espace qui la séparait de ce port de salut, et si le ciel ne lui venait en aide, elle allait misérablement périr, par un beau
50 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Parfois son effort, si énergique qu'il fût, paraissait maîtrisé d'autres fois elle était poussée, sans qu'elle bougeai, avec la rapidité d'une flèche c'étaient des courants qui se combat-taient elle entrait dans le labyrinthe des brisants. Il était temps de renoncer elle avait même excédé les témérités permises. D'ailleurs, la force des choses s'en mêla an mo-ment où elle croyait avoir sous elle une grande masse d'eau, son corps rencontra comme un obstacle et effleura la pointe d'un rocher elle était en plein récif et livrée aux agitations de la vague. Clémence n'était point une femme ordinaire son âme resta ferme et son esprit libre au milieu du péril. Il ne lui sem-blait pas d'ailleurs qu'elle en courût un réel. Cent toise,s au plus la séparaient de la partie du bassin où se trouvaient les autres baigneuses. A l'aide du moindre effort, elle pouvait franchir cette distance ni l'énergie, ni la volonté ne lui manquaient elle n'aurait pas pour le retour de moins bonnes dispositions, ni de moindres chances que pour l'aller. Tels étaient ses calculs l'événement les déçut. D'abord elle avait été portée plus avant dans le récif qu'elle ne le croyait, et -quand il fallut s'en dégager, elle eut à affronter des remous terribles. Puis le mouvement de la marée se déclara contre elle et avec tant d'énergie, qu'elle avait beaucoup de peine à vaincre le courant et à ne pas être entrainée plus au large. Un quart d'heure s'écoula dans cette lutte sans que son courage en fût ébranlé ses forces seules commençaient à faiblir. Qu'on juge de la situation où elle se trouvait. Quelque opiniâtreté qu'elle y mît, elle n'avançait pas elle'ne sortait pas de ces eaux maudites, où le pied rencontrait tantôt un rocher immergé, tantôt l'abîme, et où il n'était possible ni de trouver un point d'appui, ni de nager librement. Chaque -minute qui s'écoulait semblait lui apporter une résistance de plus et une ressource de moins. Elle voyait près de là, presque à sa portée, cette compagnie joyeuse 4ui avait fini par rester indifférente à ses témérités elle voyait Claire qui l'encourageait du geste et du regard, sans soupçonner même le danger qu'elle courait, et elle ne pouvait franchir l'étroit espace qui la séparait de ce port de salut, et si le ciel ne lui venait en aide, elle allait misérablement périr, par un beau
50 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Parfois son effort, si énergique qu'il fût, paraissait maîtrisé d'autres fois elle était poussée, sans qu'elle bougeât, avec la rapidité d'une flèche c'étaient des courants qui se combat-taient elle entrait dans le labyrinthe des brisants. Il était temps de renoncer elle avait même excédé les témérités permises. D'ailleurs, la force des choses s'en mêla au mo-ment où elle croyait avoir sous elle une grande masse d'eau, son corps rencontra comme un obstacle et effleura la pointe d'un rocher elle était en plein récif et livrée aux agitations de la vague. Clémence n'était point une femme ordinaire son âme resta ferme et son esprit libre au milieu du péril. Il ne lui sem-blait pas d'ailleurs qu'elle en courût un réel. Cent toise@s au plus la séparaient de la partie du bassin où se trouvaient les autres baigneuses. A l'aide du moindre effort, elle pouvait franchir cette distance ni l'énergie, ni la volonté ne lui manquaient elle n'aurait pas pour le retour de moins bonnes dispositions, ni de moindres chances que pour l'aller. Tels étaient ses calculs l'événement les déçut. D'abord elle avait été portée plus avant dans le récif qu'elle ne le croyait, et @quand il fallut s'en dégager, elle eut à affronter des remous terribles. Puis le mouvement de la marée se déclara contre elle et avec tant d'énergie, qu'elle avait beaucoup de peine à vaincre le courant et à ne pas être entraînée plus au large. Un quart d'heure s'écoula dans cette lutte sans que son courage en fût ébranlé ses forces seules commençaient à faiblir. Qu'on juge de la situation où elle se trouvait. Quelque opiniâtreté qu'elle y mît, elle n'avançait pas elle ne sortait pas de ces eaux maudites, où le pied rencontrait tantôt un rocher immergé, tantôt l'abîme, et où il n'était possible ni de trouver un point d'appui, ni de nager librement. Chaque @minute qui s'écoulait semblait lui apporter une résistance de plus et une ressource de moins. Elle voyait près de là, presque à sa portée, cette compagnie joyeuse qui avait fini par rester indifférente à ses témérités elle voyait Claire qui l'encourageait du geste et du regard, sans soupçonner même le danger qu'elle courait, et elle ne pouvait franchir l'étroit espace qui la séparait de ce port de salut, et si le ciel ne lui venait en aide, elle allait misérablement périr, par un beau
50 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Parfois son effort, si énergique qu'il fût, paraissait maîtrisé d'autres fois elle était poussée, sans qu'elle bougeât, avec la rapidité d'une flèche c'étaient des courants qui se combat-taient elle entrait dans le labyrinthe des brisants. Il était temps de renoncer elle avait même excédé les témérités permises. D'ailleurs, la force des choses s'en mêla au mo-ment où elle croyait avoir sous elle une grande masse d'eau, son corps rencontra comme un obstacle et effleura la pointe d'un rocher elle était en plein récif et livrée aux agitations de la vague. Clémence n'était point une femme ordinaire son âme resta ferme et son esprit libre au milieu du péril. Il ne lui sem-blait pas d'ailleurs qu'elle en courût un réel. Cent toise@s au plus la séparaient de la partie du bassin où se trouvaient les autres baigneuses. A l'aide du moindre effort, elle pouvait franchir cette distance ni l'énergie, ni la volonté ne lui manquaient elle n'aurait pas pour le retour de moins bonnes dispositions, ni de moindres chances que pour l'aller. Tels étaient ses calculs l'événement les déçut. D'abord elle avait été portée plus avant dans le récif qu'elle ne le croyait, et @quand il fallut s'en dégager, elle eut à affronter des remous terribles. Puis le mouvement de la marée se déclara contre elle et avec tant d'énergie, qu'elle avait beaucoup de peine à vaincre le courant et à ne pas être entraînée plus au large. Un quart d'heure s'écoula dans cette lutte sans que son courage en fût ébranlé ses forces seules commençaient à faiblir. Qu'on juge de la situation où elle se trouvait. Quelque opiniâtreté qu'elle y mît, elle n'avançait pas elle ne sortait pas de ces eaux maudites, où le pied rencontrait tantôt un rocher immergé, tantôt l'abîme, et où il n'était possible ni de trouver un point d'appui, ni de nager librement. Chaque @minute qui s'écoulait semblait lui apporter une résistance de plus et une ressource de moins. Elle voyait près de là, presque à sa portée, cette compagnie joyeuse qui avait fini par rester indifférente à ses témérités elle voyait Claire qui l'encourageait du geste et du regard, sans soupçonner même le danger qu'elle courait, et elle ne pouvait franchir l'étroit espace qui la séparait de ce port de salut, et si le ciel ne lui venait en aide, elle allait misérablement périr, par un beau
50 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Parfois son effort, si énergique qu'il fût, paraissait maîtrisé d'autres fois elle était poussée, sans qu'elle bougeât, avec la rapidité d'une flèche c'étaient des courants qui se combat-taient elle entrait dans le labyrinthe des brisants. Il était temps de renoncer elle avait même excédé les témérités permises. D'ailleurs, la force des choses s'en mêla au mo-ment où elle croyait avoir sous elle une grande masse d'eau, son corps rencontra comme un obstacle et effleura la pointe d'un rocher elle était en plein récif et livrée aux agitations de la vague. Clémence n'était point une femme ordinaire son âme resta ferme et son esprit libre au milieu du péril. Il ne lui sem-blait pas d'ailleurs qu'elle en courût un réel. Cent toises au plus la séparaient de la partie du bassin où se trouvaient les autres baigneuses. A l'aide du moindre effort, elle pouvait franchir cette distance ni l'énergie, ni la volonté ne lui manquaient elle n'aurait pas pour le retour de moins bonnes dispositions, ni de moindres chances que pour l'aller. Tels étaient ses calculs l'événement les déçut. D'abord elle avait été portée plus avant dans le récif qu'elle ne le croyait, et quand il fallut s'en dégager, elle eut à affronter des remous terribles. Puis le mouvement de la marée se déclara contre elle et avec tant d'énergie, qu'elle avait beaucoup de peine à vaincre le courant et à ne pas être entraînée plus au large. Un quart d'heure s'écoula dans cette lutte sans que son courage en fût ébranlé ses forces seules commençaient à faiblir. Qu'on juge de la situation où elle se trouvait. Quelque opiniâtreté qu'elle y mît, elle n'avançait pas elle ne sortait pas de ces eaux maudites, où le pied rencontrait tantôt un rocher immergé, tantôt l'abîme, et où il n'était possible ni de trouver un point d'appui, ni de nager librement. Chaque minute qui s'écoulait semblait lui apporter une résistance de plus et une ressource de moins. Elle voyait près de là, presque à sa portée, cette compagnie joyeuse qui avait fini par rester indifférente à ses témérités elle voyait Claire qui l'encourageait du geste et du regard, sans soupçonner même le danger qu'elle courait, et elle ne pouvait franchir l'étroit espace qui la séparait de ce port de salut, et si le ciel ne lui venait en aide, elle allait misérablement périr, par un beau
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE .UE. 68 sée. A mesure qu'on affectait, vis-à-vis de ses amis de Champclos, plus de froideur et moins d'égards, elle se mon-tra meilleure pour eux, plus empressée et plus attentive à leur plaire. Elle établissait ainsi une sorte de compensation vis-à-vis de Claire et de sa mère c'étaient des raffinements de tendresse, des petits soins, des mots si heureux, qu'il était impossible de n'en pas être touché. Vis-à-vis de Gaston, elle - était naturellement plus contenue mais un regard suffisait, -et au delà, pour guérir ces petites blessures de la vanité. D'ailleurs, si elle supportait sans éclat des façons d'agir si indignes d'un genlilhomme c'était un peu à cause de Gaston. Le coeur plus libre, elle se fût senti plus -forte et eût réveillé l'intelligence de son père pour qu'il châtiât celui qui donnait un tel démenti aux traditions hospitalières de sa maison. Mais elle était juste et sincère par-dessus tout, sincère envers elle-même comme envers les autres, et elle admettait que son mari dût prendre des précautions contre elle. Si elle pouvait toujours répondre de ses actes, elle ne pouvait plus répondre au même degré de ses sentiments. Elle restait donc désarmée vis-à-vis de Sigismond, désarmée volohtairement et par l'effet des scrupules de sa conscience. Cependant, les choses empiraient de telle sorte que sa pa-tience était à bout. Chaque jour, Sigismond poussait les mau-vais procédés plus loin il se comportait de manière à ce que les Saint-Pons fassent obligés de rompre, sous peine d'être atteints dans leur dignité. Ceux-ci pourtant tenaient bon ils pénétraient ce calcul et s'efforçaient de le déjouer. Ils se disaient qu'avant d'abandonner ce vieillard moribond et cette jeune femme sans expérience, il fallait épuiser la mesure de ce que des personnes de leur rang peuvent sup-porter sans déchoir. C'est ainsi qu'ils, fermèrent les yeux sur bien des inconvenances et imposèrent silence aux plus légi-times susceptibilités. Pour les deux femmes, l'effort n'avait rien d'excessif mais qu'on se figure les révoltes intérieures de Gaston et au prix de quels combats il acheta une résigna-tion qui n'était ni de son caractère, ni de son âge. Un jour vint où il s'avoua vaincu. Les Saint-Pons venaient d'entrer dans le salon du château, et Clémence leur en faisait les honneurs. Le vieux comte de Montréal était assis dans un grand fauteuil, devant une croisée d'où l'on pouvait dé-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE .UE. 68 sée. A mesure qu'on affectait, vis-à-vis de ses amis de Champclos, plus de froideur et moins d'égards, elle se mon-tra meilleure pour eux, plus empressée et plus attentive à leur plaire. Elle établissait ainsi une sorte de compensation vis-à-vis de Claire et de sa mère c'étaient des raffinements de tendresse, des petits soins, des mots si heureux, qu'il était impossible de n'en pas être touché. Vis-à-vis de Gaston, elle - était naturellement plus contenue mais un regard suffisait, -et au delà, pour guérir ces petites blessures de la vanité. D'ailleurs, si elle supportait sans éclat des façons d'agir si indignes d'un genlilhomme@ c'était un peu à cause de Gaston. Le coeur plus libre, elle se fût senti plus -forte et eût réveillé l'intelligence de son père pour qu'il châtiât celui qui donnait un tel démenti aux traditions hospitalières de sa maison. Mais elle était juste et sincère par-dessus tout, sincère envers elle-même comme envers les autres, et elle admettait que son mari dût prendre des précautions contre elle. Si elle pouvait toujours répondre de ses actes, elle ne pouvait plus répondre au même degré de ses sentiments. Elle restait donc désarmée vis-à-vis de Sigismond, désarmée volohtairement et par l'effet des scrupules de sa conscience. Cependant, les choses empiraient de telle sorte que sa pa-tience était à bout. Chaque jour, Sigismond poussait les mau-vais procédés plus loin il se comportait de manière à ce que les Saint-Pons fassent obligés de rompre, sous peine d'être atteints dans leur dignité. Ceux-ci pourtant tenaient bon ils pénétraient ce calcul et s'efforçaient de le déjouer. Ils se disaient qu'avant d'abandonner ce vieillard moribond et cette jeune femme sans expérience, il fallait épuiser la mesure de ce que des personnes de leur rang peuvent sup-porter sans déchoir. C'est ainsi qu'ils, fermèrent les yeux sur bien des inconvenances et imposèrent silence aux plus légi-times susceptibilités. Pour les deux femmes, l'effort n'avait rien d'excessif mais qu'on se figure les révoltes intérieures de Gaston et au prix de quels combats il acheta une résigna-tion qui n'était ni de son caractère, ni de son âge. Un jour vint où il s'avoua vaincu. Les Saint-Pons venaient d'entrer dans le salon du château, et Clémence leur en faisait les honneurs. Le vieux comte de Montréal était assis dans un grand fauteuil, devant une croisée d'où l'on pouvait dé-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 65 sée. A mesure qu'on affectait, vis-à-vis de ses amis de Champelos, plus de froideur et moins d'égards, elle se mon-tra meilleure pour eux, plus empressée et plus attentive à leur plaire. Elle établissait ainsi une sorte de compensation vis-à-vis de Claire et de sa mère c'étaient des raffinements de tendresse, des petits soins, des mots si heureux, qu'il était impossible de n'en pas être touché. Vis-à-vis de Gaston, elle @@était naturellement plus contenue mais un regard suffisait, @et au delà, pour guérir ces petites blessures de la vanité. D'ailleurs, si elle supportait sans éclat des façons d'agir si indignes d'un gentilhomme, c'était un peu à cause de Gaston. Le coeur plus libre, elle se fût senti plus @forte et eût réveillé l'intelligence de son père pour qu'il châtiât celui qui donnait un tel démenti aux traditions hospitalières de sa maison. Mais elle était juste et sincère par-dessus tout, sincère envers elle-même comme envers les autres, et elle admettait que son mari dût prendre des précautions contre elle. Si elle pouvait toujours répondre de ses actes, elle ne pouvait plus répondre au même degré de ses sentiments. Elle restait donc désarmée vis-à-vis de Sigismond, désarmée volontairement et par l'effet des scrupules de sa conscience. Cependant, les choses empiraient de telle sorte que sa pa-tience était à bout. Chaque jour, Sigismond poussait les mau-vais procédés plus loin il se comportait de manière à ce que les Saint-Pons fussent obligés de rompre, sous peine d'être atteints dans leur dignité. Ceux-ci pourtant tenaient bon ils pénétraient ce calcul et s'efforçaient de le déjouer. Ils se disaient qu'avant d'abandonner ce vieillard moribond et cette jeune femme sans expérience, il fallait épuiser la mesure de ce que des personnes de leur rang peuvent sup-porter sans déchoir. C'est ainsi qu'ils@ fermèrent les yeux sur bien des inconvenances et imposèrent silence aux plus légi-times susceptibilités. Pour les deux femmes, l'effort n'avait rien d'excessif mais qu'on se figure les révoltes intérieures de Gaston et au prix de quels combats il acheta une résigna-tion qui n'était ni de son caractère, ni de son âge. Un jour vint où il s'avoua vaincu. Les Saint-Pons venaient d'entrer dans le salon du château, et Clémence leur en faisait les honneurs. Le vieux comte de Montréal était assis dans un grand fauteuil, devant une croisée d'où l'on pouvait dé-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 65 sée. A mesure qu'on affectait, vis-à-vis de ses amis de Champelos, plus de froideur et moins d'égards, elle se mon-tra meilleure pour eux, plus empressée et plus attentive à leur plaire. Elle établissait ainsi une sorte de compensation vis-à-vis de Claire et de sa mère c'étaient des raffinements de tendresse, des petits soins, des mots si heureux, qu'il était impossible de n'en pas être touché. Vis-à-vis de Gaston, elle @@était naturellement plus contenue mais un regard suffisait, @et au delà, pour guérir ces petites blessures de la vanité. D'ailleurs, si elle supportait sans éclat des façons d'agir si indignes d'un gentilhomme, c'était un peu à cause de Gaston. Le coeur plus libre, elle se fût senti plus @forte et eût réveillé l'intelligence de son père pour qu'il châtiât celui qui donnait un tel démenti aux traditions hospitalières de sa maison. Mais elle était juste et sincère par-dessus tout, sincère envers elle-même comme envers les autres, et elle admettait que son mari dût prendre des précautions contre elle. Si elle pouvait toujours répondre de ses actes, elle ne pouvait plus répondre au même degré de ses sentiments. Elle restait donc désarmée vis-à-vis de Sigismond, désarmée volontairement et par l'effet des scrupules de sa conscience. Cependant, les choses empiraient de telle sorte que sa pa-tience était à bout. Chaque jour, Sigismond poussait les mau-vais procédés plus loin il se comportait de manière à ce que les Saint-Pons fussent obligés de rompre, sous peine d'être atteints dans leur dignité. Ceux-ci pourtant tenaient bon ils pénétraient ce calcul et s'efforçaient de le déjouer. Ils se disaient qu'avant d'abandonner ce vieillard moribond et cette jeune femme sans expérience, il fallait épuiser la mesure de ce que des personnes de leur rang peuvent sup-porter sans déchoir. C'est ainsi qu'ils@ fermèrent les yeux sur bien des inconvenances et imposèrent silence aux plus légi-times susceptibilités. Pour les deux femmes, l'effort n'avait rien d'excessif mais qu'on se figure les révoltes intérieures de Gaston et au prix de quels combats il acheta une résigna-tion qui n'était ni de son caractère, ni de son âge. Un jour vint où il s'avoua vaincu. Les Saint-Pons venaient d'entrer dans le salon du château, et Clémence leur en faisait les honneurs. Le vieux comte de Montréal était assis dans un grand fauteuil, devant une croisée d'où l'on pouvait dé-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 65 sée. A mesure qu'on affectait, vis-à-vis de ses amis de Champelos, plus de froideur et moins d'égards, elle se mon-tra meilleure pour eux, plus empressée et plus attentive à leur plaire. Elle établissait ainsi une sorte de compensation vis-à-vis de Claire et de sa mère c'étaient des raffinements de tendresse, des petits soins, des mots si heureux, qu'il était impossible de n'en pas être touché. Vis-à-vis de Gaston, elle était naturellement plus contenue mais un regard suffisait, et au delà, pour guérir ces petites blessures de la vanité. D'ailleurs, si elle supportait sans éclat des façons d'agir si indignes d'un gentilhomme, c'était un peu à cause de Gaston. Le coeur plus libre, elle se fût senti plus forte et eût réveillé l'intelligence de son père pour qu'il châtiât celui qui donnait un tel démenti aux traditions hospitalières de sa maison. Mais elle était juste et sincère par-dessus tout, sincère envers elle-même comme envers les autres, et elle admettait que son mari dût prendre des précautions contre elle. Si elle pouvait toujours répondre de ses actes, elle ne pouvait plus répondre au même degré de ses sentiments. Elle restait donc désarmée vis-à-vis de Sigismond, désarmée volontairement et par l'effet des scrupules de sa conscience. Cependant, les choses empiraient de telle sorte que sa pa-tience était à bout. Chaque jour, Sigismond poussait les mau-vais procédés plus loin il se comportait de manière à ce que les Saint-Pons fussent obligés de rompre, sous peine d'être atteints dans leur dignité. Ceux-ci pourtant tenaient bon ils pénétraient ce calcul et s'efforçaient de le déjouer. Ils se disaient qu'avant d'abandonner ce vieillard moribond et cette jeune femme sans expérience, il fallait épuiser la mesure de ce que des personnes de leur rang peuvent sup-porter sans déchoir. C'est ainsi qu'ils fermèrent les yeux sur bien des inconvenances et imposèrent silence aux plus légi-times susceptibilités. Pour les deux femmes, l'effort n'avait rien d'excessif mais qu'on se figure les révoltes intérieures de Gaston et au prix de quels combats il acheta une résigna-tion qui n'était ni de son caractère, ni de son âge. Un jour vint où il s'avoua vaincu. Les Saint-Pons venaient d'entrer dans le salon du château, et Clémence leur en faisait les honneurs. Le vieux comte de Montréal était assis dans un grand fauteuil, devant une croisée d'où l'on pouvait dé-
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19 monticule , un terrain cultivé, etc. Ils ont conservé quelques traces du christianisme que les Portugais tenté -rent d'introduire parmi eux au XVIIe. siècle ils vénè-rent une grande croix de bois placée dans un carrefour de la ville d'Oware, et ne passent jamais devant elle sans faire le signe des Chrétiens avec une petite callebasse creuse qu'ils portent suspendue ht leur col et qu'ils rem-plissent de bourdou 1 , d'eau-de-vie, de terre et de sang dé poulets ou de cabrit , chèvre à poil ras et très-petite. Une coutume hideuse , repoussante, qui offensé là nature et ne trouve même pas d'excuse dans lé délire de la superstition, c'est d'enlever l'enfant qui vient dé mou-rir , de l'envelopper dans une natte de jonc ou de palmier de le porter en courant sur le bord de la rivière, de le déposer sur une grosse pierre , et là de réduire à coups de bâton ses chairs et ses os à l'état de pâte que l'on enterre 1 alors soigneusement. A tout autre âge, les sépultures se font avec respect au milieu des cris et despleurs. Les fêtes religieuses consistent à se réunir le matin danà-des huttes Situées au milieu des bois, où les étrangers ne-peuvent être admis après les prières on joue et l'on dansé. Au mois de décembre, les Jackéris ont un carnaval assez semblable à celui des Européens et qui peut-être i Liqueur vineuse très-agréable qu'on extrait du tronc du palmier raphia voy. la Flore d'Oware et de Bénin, tom. I, pag. 77 Elle est blanchâtre, tirant un peu sur le gris de lin, et contient une plus grande quantité d'alcool que le vin de palme ordinaire. Des fruits de cet arbre, on obtient une autre boisson plus colorée, plus savou-reuse , qui se garde plus long-temps et avec laquelle les Nègres s'enivrent comme avec l'eau-de-vie.
19 monticule , un terrain cultivé, etc. Ils ont conservé quelques traces du christianisme que les Portugais tenté -rent d'introduire parmi eux au XVIIe. siècle ils vénè-rent une grande croix de bois placée dans un carrefour de la ville d'Oware, et ne passent jamais devant elle sans faire le signe des Chrétiens avec une petite callebasse creuse qu'ils portent suspendue ht leur col et qu'ils rem-plissent de bourdou 1 , d'eau-de-vie, de terre et de sang dé poulets ou de cabrit , chèvre à poil ras et très-petite. Une coutume hideuse , repoussante, qui offensé là nature et ne trouve même pas d'excuse dans lé délire de la superstition, c'est d'enlever l'enfant qui vient dé mou-rir , de l'envelopper dans une natte de jonc ou de palmier de le porter en courant sur le bord de la rivière, de le déposer sur une grosse pierre , et là de réduire à coups de bâton ses chairs et ses os à l'état de pâte que l'on enterre 1 alors soigneusement. A tout autre âge, les sépultures se font avec respect au milieu des cris et des@pleurs. Les fêtes religieuses consistent à se réunir le matin danà-des huttes Situées au milieu des bois, où les étrangers ne-peuvent être admis après les prières on joue et l'on dansé. Au mois de décembre, les Jackéris ont un carnaval assez semblable à celui des Européens et qui peut-être @@@i Liqueur vineuse très-agréable qu'on extrait du tronc du palmier raphia voy. la Flore d'Oware et de Bénin, tom. I, pag. 77@ Elle est blanchâtre, tirant un peu sur le gris de lin, et contient une plus grande quantité d'alcool que le vin de palme ordinaire. Des fruits de cet arbre, on obtient une autre boisson plus colorée, plus savou-reuse , qui se garde plus long-temps et avec laquelle les Nègres s'enivrent comme avec l'eau-de-vie.
############ , un terrain cultivé, etc. Ils ont conservé quelques traces du christianisme que les Portugais tent@è-rent d'introduire parmi eux au XVIIe. siècle ils vénè-rent une grande croix de bois placée dans un carrefour de la ville d'Oware, et ne passent jamais devant elle sans faire le signe des Chrétiens avec une petite callebasse creuse qu'ils portent suspendue @à leur col et qu'ils rem-plissent de bourdou 1 , d'eau-de-vie, de terre et de sang de poulets ou de cabrit , chèvre à poil ras et très-petite. Une coutume hideuse , repoussante, qui offense la nature et ne trouve même pas d'excuse dans lé délire de la superstition, c'est d'enlever l'enfant qui vient dé mou-rir , de l'envelopper dans une natte de jonc ou de palmier de le porter en courant sur le bord de la rivière, de le déposer sur une grosse pierre , et là de réduire à coups de bâton ses chairs et ses os à l'état de pâte que l'on enterre 1 alors soigneusement. A tout autre âge, les sépultures se font avec respect au milieu des cris et des pleurs. Les fêtes religieuses consistent à se réunir le matin dans des huttes situées au milieu des bois, où les étrangers ne-peuvent être admis après les prières on joue et l'on danse. Au mois de décembre, les Jackéris ont un carnaval assez semblable à celui des Européens et qui peut-être 19 1 Liqueur vineuse très-agréable qu'on extrait du tronc du palmier raphia voy. la Flore d'Oware et de Bénin, tom. I, pag. 77. Elle est blanchâtre, tirant un peu sur le gris de lin, et contient une plus grande quantité d'alcool que le vin de palme ordinaire. Des fruits de cet arbre, on obtient une autre boisson plus colorée, plus savou-reuse , qui se garde plus long-temps et avec laquelle les Nègres s'enivrent comme avec l'eau-de-vie.
19 monticule , un terrain cultivé, etc. Ils ont conservé quelques traces du christianisme que les Portugais tent@è-rent d'introduire parmi eux au XVIIe. siècle ils vénè-rent une grande croix de bois placée dans un carrefour de la ville d'Oware, et ne passent jamais devant elle sans faire le signe des Chrétiens avec une petite callebasse creuse qu'ils portent suspendue @à leur col et qu'ils rem-plissent de bourdou 1 , d'eau-de-vie, de terre et de sang de poulets ou de cabrit , chèvre à poil ras et très-petite. Une coutume hideuse , repoussante, qui offense la nature et ne trouve même pas d'excuse dans lé délire de la superstition, c'est d'enlever l'enfant qui vient dé mou-rir , de l'envelopper dans une natte de jonc ou de palmier de le porter en courant sur le bord de la rivière, de le déposer sur une grosse pierre , et là de réduire à coups de bâton ses chairs et ses os à l'état de pâte que l'on enterre 1 alors soigneusement. A tout autre âge, les sépultures se font avec respect au milieu des cris et des pleurs. Les fêtes religieuses consistent à se réunir le matin dans des huttes situées au milieu des bois, où les étrangers ne-peuvent être admis après les prières on joue et l'on danse. Au mois de décembre, les Jackéris ont un carnaval assez semblable à celui des Européens et qui peut-être 19 1 Liqueur vineuse très-agréable qu'on extrait du tronc du palmier raphia voy. la Flore d'Oware et de Bénin, tom. I, pag. 77. Elle est blanchâtre, tirant un peu sur le gris de lin, et contient une plus grande quantité d'alcool que le vin de palme ordinaire. Des fruits de cet arbre, on obtient une autre boisson plus colorée, plus savou-reuse , qui se garde plus long-temps et avec laquelle les Nègres s'enivrent comme avec l'eau-de-vie.
19 monticule , un terrain cultivé, etc. Ils ont conservé quelques traces du christianisme que les Portugais tentè-rent d'introduire parmi eux au XVIIe. siècle ils vénè-rent une grande croix de bois placée dans un carrefour de la ville d'Oware, et ne passent jamais devant elle sans faire le signe des Chrétiens avec une petite callebasse creuse qu'ils portent suspendue à leur col et qu'ils rem-plissent de bourdou 1 , d'eau-de-vie, de terre et de sang de poulets ou de cabrit , chèvre à poil ras et très-petite. Une coutume hideuse , repoussante, qui offense la nature et ne trouve même pas d'excuse dans lé délire de la superstition, c'est d'enlever l'enfant qui vient dé mou-rir , de l'envelopper dans une natte de jonc ou de palmier de le porter en courant sur le bord de la rivière, de le déposer sur une grosse pierre , et là de réduire à coups de bâton ses chairs et ses os à l'état de pâte que l'on enterre 1 alors soigneusement. A tout autre âge, les sépultures se font avec respect au milieu des cris et des pleurs. Les fêtes religieuses consistent à se réunir le matin dans des huttes situées au milieu des bois, où les étrangers ne-peuvent être admis après les prières on joue et l'on danse. Au mois de décembre, les Jackéris ont un carnaval assez semblable à celui des Européens et qui peut-être 19 1 Liqueur vineuse très-agréable qu'on extrait du tronc du palmier raphia voy. la Flore d'Oware et de Bénin, tom. I, pag. 77. Elle est blanchâtre, tirant un peu sur le gris de lin, et contient une plus grande quantité d'alcool que le vin de palme ordinaire. Des fruits de cet arbre, on obtient une autre boisson plus colorée, plus savou-reuse , qui se garde plus long-temps et avec laquelle les Nègres s'enivrent comme avec l'eau-de-vie.
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434 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. colères d'autant plus terribles, qu'il n'en laissait rien paraître ni sur sa physionomie, ni dans son maintien. C'était le feu qui bouillonne dans les entrailles de la terre avant l'heure de l'érup-tion. Il ne pouvait songer, sans des transports de rage, à cet af-front, toujours imminent et déjà consenti par les capitulations du coeur. Tout lui était supplice et torture les froideurs de Clémence, les rêveries vagues auxquelles il la voyait livrée, les gènes de la vie commune, l'évidence de malheurs plus grands et l'impuissance où il était de les empêcher. Où le - conduisit cette fermentation intérieure, on l'a vu dans cette affreuse scène qui avait eu JPpur théâtre les jardins de l'hôtel. Sigismond voulait non-seulement une vengeance, mais line vengeance à coup sùr, infaillible, décisive, une de ces ven-geances dont en ne revient pas. U l'avait préparée de longue main, avee un sang-iroid farouche, et, quand le moment fa-vorable arriva, il l'assouvit, , -Gaston avait pourtant survécu à sa blessure. Jeté hors de l'hôtel, il avait pu, en se traînant le long des murs, regagner la voiture qui l'attendait et se faire ramener chez sa mère. A la vue de son fils évanoui, la marquise, éveillée la pre-mière, eut besoin de toute son énergie pour ne pas tomber morte à ses côtés Claire, accourue à son tour, éclata en sanglots. On courut en toute hâte chercher des secours, tan-dis qu'on transperlait le blessé dans sa chambre et qu'on l'étendait sur son lit. L sang qui coulait à flots indiquait une blessure profonde. Le chirurgien arriva et posa le premier appateil. Une balle avait frappé le jeune homme l'un des deux coups avait seul porté mais des organes essentiels étaient lésés, et les premiers symptômes n'avaient rien de rassurant. Le reste de la nuit s'écoula dans des angoisses mortelles toute la maison était sur pied, et le- deuil empreint sur les visages témoignait à quel point Gaston était aimé. Au jour naissant, il se fit une amélioration dans son état. Le pouls se releva la connaissanoe revint.. Le'jeune homme - otfvrit des yeux étonnés, regarda autour de lui, et vit sa mère et sa soeur prosternées ail pied de son lit et abîmées dans une douleur silencieuse. -- Où suis-je? dit-il, comme s'il eût cherché à ressaisir le fil de ses souvenirs. -
434 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. colères d'autant plus terribles, qu'il n'en laissait rien paraître ni sur sa physionomie, ni dans son maintien. C'était le feu qui bouillonne dans les entrailles de la terre avant l'heure de l'érup-tion. Il ne pouvait songer, sans des transports de rage, à cet af-front, toujours imminent et déjà consenti par les capitulations du coeur. Tout lui était supplice et torture les froideurs de Clémence, les rêveries vagues auxquelles il la voyait livrée, les gènes de la vie commune, l'évidence de malheurs plus grands et l'impuissance où il était de les empêcher. Où le - conduisit cette fermentation intérieure, on l'a vu dans cette affreuse scène qui avait eu JPpur théâtre les jardins de l'hôtel. Sigismond voulait non-seulement une vengeance, mais line vengeance à coup sùr, infaillible, décisive, une de ces ven-geances dont en ne revient pas. @U l'avait préparée de longue main, avee un sang-iroid farouche, et, quand le moment fa-vorable arriva, il l'assouvit, , -Gaston avait pourtant survécu à sa blessure. Jeté hors de l'hôtel, il avait pu, en se traînant le long des murs, regagner la voiture qui l'attendait et se faire ramener chez sa mère. A la vue de son fils évanoui, la marquise, éveillée la pre-mière, eut besoin de toute son énergie pour ne pas tomber morte à ses côtés@ Claire, accourue à son tour, éclata en sanglots. On courut en toute hâte chercher des secours, tan-dis qu'on transperlait le blessé dans sa chambre et qu'on l'étendait sur son lit. L@ sang qui coulait à flots indiquait une blessure profonde. Le chirurgien arriva et posa le premier appateil. Une balle avait frappé le jeune homme l'un des deux coups avait seul porté mais des organes essentiels étaient lésés, et les premiers symptômes n'avaient rien de rassurant. Le reste de la nuit s'écoula dans des angoisses mortelles toute la maison était sur pied, et le- deuil empreint sur les visages témoignait à quel point Gaston était aimé. Au jour naissant, il se fit une amélioration dans son état. Le pouls se releva la connaissanoe revint.. Le'jeune homme - otfvrit des yeux étonnés, regarda autour de lui, et vit sa mère et sa soeur prosternées ail pied de son lit et abîmées dans une douleur silencieuse. -- Où suis-je? dit-il, comme s'il eût cherché à ressaisir le fil de ses souvenirs. -
### CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. colères d'autant plus terribles, qu'il n'en laissait rien paraître ni sur sa physionomie, ni dans son maintien. C'était le feu qui bouillonne dans les entrailles de la terre avant l'heure de l'érup-tion. Il ne pouvait songer, sans des transports de rage, à cet af-front, toujours imminent et déjà consenti par les capitulations du coeur. Tout lui était supplice et torture les froideurs de Clémence, les rêveries vagues auxquelles il la voyait livrée, les gênes de la vie commune, l'évidence de malheurs plus grands et l'impuissance où il était de les empêcher. Où le @@conduisit cette fermentation intérieure, on l'a vu dans cette affreuse scène qui avait eu @pour théâtre les jardins de l'hôtel. Sigismond voulait non-seulement une vengeance, mais @une vengeance à coup sûr, infaillible, décisive, une de ces ven-geances dont on ne revient pas. Il l'avait préparée de longue main, avec un sang-froid farouche, et, quand le moment fa-vorable arriva, il l'assouvit@@. @Gaston avait pourtant survécu à sa blessure. Jeté hors de l'hôtel, il avait pu, en se traînant le long des murs, regagner la voiture qui l'attendait et se faire ramener chez sa mère. A la vue de son fils évanoui, la marquise, éveillée la pre-mière, eut besoin de toute son énergie pour ne pas tomber morte à ses côtés. Claire, accourue à son tour, éclata en sanglots. On courut en toute hâte chercher des secours, tan-dis qu'on transportait le blessé dans sa chambre et qu'on l'étendait sur son lit. Le sang qui coulait à flots indiquait une blessure profonde. Le chirurgien arriva et posa le premier appareil. Une balle avait frappé le jeune homme l'un des deux coups avait seul porté mais des organes essentiels étaient lésés, et les premiers symptômes n'avaient rien de rassurant. Le reste de la nuit s'écoula dans des angoisses mortelles toute la maison était sur pied, et le@ deuil empreint sur les visages témoignait à quel point Gaston était aimé. Au jour naissant, il se fit une amélioration dans son état. Le pouls se releva la connaissance revint@. Le jeune homme@@ o@uvrit des yeux étonnés, regarda autour de lui, et vit sa mère et sa soeur prosternées a@u pied de son lit et abîmées dans une douleur silencieuse. -@@Où suis-je? dit-il, comme s'il eût cherché à ressaisir le fil de ses ############
434 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. colères d'autant plus terribles, qu'il n'en laissait rien paraître ni sur sa physionomie, ni dans son maintien. C'était le feu qui bouillonne dans les entrailles de la terre avant l'heure de l'érup-tion. Il ne pouvait songer, sans des transports de rage, à cet af-front, toujours imminent et déjà consenti par les capitulations du coeur. Tout lui était supplice et torture les froideurs de Clémence, les rêveries vagues auxquelles il la voyait livrée, les gênes de la vie commune, l'évidence de malheurs plus grands et l'impuissance où il était de les empêcher. Où le @@conduisit cette fermentation intérieure, on l'a vu dans cette affreuse scène qui avait eu @pour théâtre les jardins de l'hôtel. Sigismond voulait non-seulement une vengeance, mais @une vengeance à coup sûr, infaillible, décisive, une de ces ven-geances dont on ne revient pas. Il l'avait préparée de longue main, avec un sang-froid farouche, et, quand le moment fa-vorable arriva, il l'assouvit@@. @Gaston avait pourtant survécu à sa blessure. Jeté hors de l'hôtel, il avait pu, en se traînant le long des murs, regagner la voiture qui l'attendait et se faire ramener chez sa mère. A la vue de son fils évanoui, la marquise, éveillée la pre-mière, eut besoin de toute son énergie pour ne pas tomber morte à ses côtés. Claire, accourue à son tour, éclata en sanglots. On courut en toute hâte chercher des secours, tan-dis qu'on transportait le blessé dans sa chambre et qu'on l'étendait sur son lit. Le sang qui coulait à flots indiquait une blessure profonde. Le chirurgien arriva et posa le premier appareil. Une balle avait frappé le jeune homme l'un des deux coups avait seul porté mais des organes essentiels étaient lésés, et les premiers symptômes n'avaient rien de rassurant. Le reste de la nuit s'écoula dans des angoisses mortelles toute la maison était sur pied, et le@ deuil empreint sur les visages témoignait à quel point Gaston était aimé. Au jour naissant, il se fit une amélioration dans son état. Le pouls se releva la connaissance revint@. Le jeune homme@@ o@uvrit des yeux étonnés, regarda autour de lui, et vit sa mère et sa soeur prosternées a@u pied de son lit et abîmées dans une douleur silencieuse. -@@Où suis-je? dit-il, comme s'il eût cherché à ressaisir le fil de ses souvenirs. -
434 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. colères d'autant plus terribles, qu'il n'en laissait rien paraître ni sur sa physionomie, ni dans son maintien. C'était le feu qui bouillonne dans les entrailles de la terre avant l'heure de l'érup-tion. Il ne pouvait songer, sans des transports de rage, à cet af-front, toujours imminent et déjà consenti par les capitulations du coeur. Tout lui était supplice et torture les froideurs de Clémence, les rêveries vagues auxquelles il la voyait livrée, les gênes de la vie commune, l'évidence de malheurs plus grands et l'impuissance où il était de les empêcher. Où le conduisit cette fermentation intérieure, on l'a vu dans cette affreuse scène qui avait eu pour théâtre les jardins de l'hôtel. Sigismond voulait non-seulement une vengeance, mais une vengeance à coup sûr, infaillible, décisive, une de ces ven-geances dont on ne revient pas. Il l'avait préparée de longue main, avec un sang-froid farouche, et, quand le moment fa-vorable arriva, il l'assouvit. Gaston avait pourtant survécu à sa blessure. Jeté hors de l'hôtel, il avait pu, en se traînant le long des murs, regagner la voiture qui l'attendait et se faire ramener chez sa mère. A la vue de son fils évanoui, la marquise, éveillée la pre-mière, eut besoin de toute son énergie pour ne pas tomber morte à ses côtés. Claire, accourue à son tour, éclata en sanglots. On courut en toute hâte chercher des secours, tan-dis qu'on transportait le blessé dans sa chambre et qu'on l'étendait sur son lit. Le sang qui coulait à flots indiquait une blessure profonde. Le chirurgien arriva et posa le premier appareil. Une balle avait frappé le jeune homme l'un des deux coups avait seul porté mais des organes essentiels étaient lésés, et les premiers symptômes n'avaient rien de rassurant. Le reste de la nuit s'écoula dans des angoisses mortelles toute la maison était sur pied, et le deuil empreint sur les visages témoignait à quel point Gaston était aimé. Au jour naissant, il se fit une amélioration dans son état. Le pouls se releva la connaissance revint. Le jeune homme ouvrit des yeux étonnés, regarda autour de lui, et vit sa mère et sa soeur prosternées au pied de son lit et abîmées dans une douleur silencieuse. -Où suis-je? dit-il, comme s'il eût cherché à ressaisir le fil de ses souvenirs. -
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observations pendant trente années, comme nous aurons l'occasion de le dire plus bas. Il s'occupa également de plusieurs autres questions très-difficiles de la physiologie végétale 1 , au sujet des-quelles plus tard il entra dans de plus amples développe-mens. Nous citerons seulement ici un Mémoire qu'il lut à l'Académie des Sciences au mois de février 1786, sur les moyens d'améliorer les bois et d'en retirer un plus grand profit. L'objet qu'il se proposait alors a trait à la manière de les exploiter. Il avait observé dans le nord de la France que les arbres se dégradaient insensible-ment , parce qu'on n'avait pas soin d'élaguer les balivaux. Un préjugé s'opposait à cette utile opération sur le chêne et sur quelques arbres verts résineux il voulut le com-battre par des conseils, et ajouter à sa propre expérience, l'autorité de la première Société savante de l'Europe. II se montra dans cette circonstance bon physiologiste, cultivateur éclairé et ami de son pays il ne fallait pas tant de titres pour recueillir le suffrage des Académiciens, 2 . Déjà les végétaux indigènes et ceux que la culture Soigne avec tant devrais dans nos jardins ne pouvaient Paris, lus à l'Académie en 1786, et destinés à faire partie du volume des Savans étrangers, qui devait être publié pour cette année. I Mémoire sur tes vaisseaux en spirale connus fous le nom de trachées, lu à l'Académie des Sciences le g février 1785. Observations nouvelles sur tes plantes sarmenteuses , ïues à. l'Académie en janvier 1786, et réservées pour le volume des Savans étrangers. 2 Ce Mémoire obtint l'approbation de l'Académie
observations pendant trente années, comme nous aurons l'occasion de le dire plus bas. Il s'occupa également de plusieurs autres questions très-difficiles de la physiologie végétale 1 , au sujet des-quelles plus tard il entra dans de plus amples développe-mens. Nous citerons seulement ici un Mémoire qu'il lut à l'Académie des Sciences au mois de février 1786, sur les moyens d'améliorer les bois et d'en retirer un plus grand profit. L'objet qu'il se proposait alors a trait à la manière de les exploiter. Il avait observé dans le nord de la France que les arbres se dégradaient insensible-ment , parce qu'on n'avait pas soin d'élaguer les balivaux. Un préjugé s'opposait à cette utile opération sur le chêne et sur quelques arbres verts résineux il voulut le com-battre par des conseils, et ajouter à sa propre expérience, l'autorité de la première Société savante de l'Europe. II se montra dans cette circonstance bon physiologiste, cultivateur éclairé et ami de son pays il ne fallait pas tant de titres pour recueillir le suffrage des Académiciens, 2 . Déjà les végétaux indigènes et ceux que la culture Soigne avec tant de@vrais dans nos jardins ne pouvaient@@@ Paris, lus à l'Académie en 1786, et destinés à faire partie du volume des Savans étrangers, qui devait être publié pour cette année. I Mémoire sur tes vaisseaux en spirale connus fous le nom de trachées, lu à l'Académie des Sciences le g février 1785. Observations nouvelles sur tes plantes sarmenteuses , ïues à. l'Académie en janvier 1786, et réservées pour le volume des Savans étrangers. 2 Ce Mémoire obtint l'approbation de l'Académie
observations pendant trente années, comme nous aurons l'occasion de le dire plus bas. Il s'occupa également de plusieurs autres questions très-difficiles de la physiologie végétale 1 , au sujet des-quelles plus tard il entra dans de plus amples développe-mens. Nous citerons seulement ici un Mémoire qu'il lut à l'Académie des Sciences au mois de février 1786, sur les moyens d'améliorer les bois et d'en retirer un plus grand profit. L'objet qu'il se proposait alors a trait à la manière de les exploiter. Il avait observé dans le nord de la France que les arbres se dégradaient insensible-ment , parce qu'on n'avait pas soin d'élaguer les balivaux. Un préjugé s'opposait à cette utile opération sur le chêne et sur quelques arbres verts résineux il voulut le com-battre par des conseils, et ajouter à sa propre expérience, l'autorité de la première Société savante de l'Europe. II se montra dans cette circonstance bon physiologiste, cultivateur éclairé et ami de son pays il ne fallait pas tant de titres pour recueillir le suffrage des Académiciens, 2 . Déjà les végétaux indigènes et ceux que la culture soigne avec tant de frais dans nos jardins ne pouvaient 10 Paris, lus à l'Académie en 1786, et destinés à faire partie du volume des Savans étrangers, qui devait être publié pour cette année. I Mémoire sur tes vaisseaux en spirale connus fous le nom de trachées, lu à l'Académie des Sciences le 9 février 1785. Observations nouvelles sur tes plantes sarmenteuses , ïues à. l'Académie en janvier 1786, et réservées pour le volume des Savans étrangers. 2 Ce Mémoire obtint l'approbation de l'Académie
observations pendant trente années, comme nous aurons l'occasion de le dire plus bas. Il s'occupa également de plusieurs autres questions très-difficiles de la physiologie végétale 1 , au sujet des-quelles plus tard il entra dans de plus amples développe-mens. Nous citerons seulement ici un Mémoire qu'il lut à l'Académie des Sciences au mois de février 1786, sur les moyens d'améliorer les bois et d'en retirer un plus grand profit. L'objet qu'il se proposait alors a trait à la manière de les exploiter. Il avait observé dans le nord de la France que les arbres se dégradaient insensible-ment , parce qu'on n'avait pas soin d'élaguer les balivaux. Un préjugé s'opposait à cette utile opération sur le chêne et sur quelques arbres verts résineux il voulut le com-battre par des conseils, et ajouter à sa propre expérience, l'autorité de la première Société savante de l'Europe. II se montra dans cette circonstance bon physiologiste, cultivateur éclairé et ami de son pays il ne fallait pas tant de titres pour recueillir le suffrage des Académiciens, 2 . Déjà les végétaux indigènes et ceux que la culture soigne avec tant de frais dans nos jardins ne pouvaient 10 Paris, lus à l'Académie en 1786, et destinés à faire partie du volume des Savans étrangers, qui devait être publié pour cette année. I Mémoire sur tes vaisseaux en spirale connus fous le nom de trachées, lu à l'Académie des Sciences le 9 février 1785. Observations nouvelles sur tes plantes sarmenteuses , ïues à. l'Académie en janvier 1786, et réservées pour le volume des Savans étrangers. 2 Ce Mémoire obtint l'approbation de l'Académie
observations pendant trente années, comme nous aurons l'occasion de le dire plus bas. Il s'occupa également de plusieurs autres questions très-difficiles de la physiologie végétale 1 , au sujet des-quelles plus tard il entra dans de plus amples développe-mens. Nous citerons seulement ici un Mémoire qu'il lut à l'Académie des Sciences au mois de février 1786, sur les moyens d'améliorer les bois et d'en retirer un plus grand profit. L'objet qu'il se proposait alors a trait à la manière de les exploiter. Il avait observé dans le nord de la France que les arbres se dégradaient insensible-ment , parce qu'on n'avait pas soin d'élaguer les balivaux. Un préjugé s'opposait à cette utile opération sur le chêne et sur quelques arbres verts résineux il voulut le com-battre par des conseils, et ajouter à sa propre expérience, l'autorité de la première Société savante de l'Europe. II se montra dans cette circonstance bon physiologiste, cultivateur éclairé et ami de son pays il ne fallait pas tant de titres pour recueillir le suffrage des Académiciens, 2 . Déjà les végétaux indigènes et ceux que la culture soigne avec tant de frais dans nos jardins ne pouvaient 10 Paris, lus à l'Académie en 1786, et destinés à faire partie du volume des Savans étrangers, qui devait être publié pour cette année. I Mémoire sur tes vaisseaux en spirale connus fous le nom de trachées, lu à l'Académie des Sciences le 9 février 1785. Observations nouvelles sur tes plantes sarmenteuses , ïues à. l'Académie en janvier 1786, et réservées pour le volume des Savans étrangers. 2 Ce Mémoire obtint l'approbation de l'Académie
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUB. 425 Çp.Uft dernière lettre ne parvint pas à Clémence, et pour-tant, au jour fixé, quand minuit sonna, des clartés soudaines brillèrent dans la chambre à coucher. XXVII Il est facile de concevoir l'émotion de Gaston, quand il vit luire le signal attendu. Depuis une semaine, il était en proie à cette fièvre qu'engendre l'incertitude et qui ne lui laissait pas de repos. En vain, essayait-il de la tromper par des excès d'activité il laissait le corps, mais son imagination n'avait point de trêve. Il lui semblait toujours toucher au moment décisif il avait sous les yeux la scène où il allait jouer un rôle il en arrangeait à sa guise les incidents, il en variait les moyens. Tantôt assiégé de doutes, il se demandait si vrai-ment ses combinaisons étaient à l'abri d'un échec et n'expo-saient pas la comtesse au lieu de la sauver il apercevait alors des obstacles, des empêchements, et en était presque aux regrets de l'avoir engagée dans cette aventure. Tantôt, ivre d'espoir, il se croyait arrivé au but et goûtait d'avance les joies du triomphe. Pendant les jours qui lui restaient, il avait mis la dernière main à ses préparatifs ne sachant pas où Clémence voulait se réfugier d'abord, il avait, à tout hasard, arrêté un appar-tement, et, la nuit venue, il avait gardé une voiture à ses ordres et désigné le point de la ruelle où elle devait l'at-tendre jusqu'à ce qu'il reparût puis il s'était placé dans l'en-droit le plus favorable pour ne rien perdre des mouvements de l'hôtel. Plusieurs heures s'étaient écoulées ainsi, et chaque minute avait eu pour lui la durée d'un siècle, lorsque au coup de minuit la chambre à coucher s'éclaira. Il lui fallut un bien grand effort pour comprimer ies batte-ments de son coeur et combattre l'ivresse qui assiégeait son cerveau. Pourtant il se dompta, il rerva le sang-froid dont il avait besoin. En un clin d'oeil il se trouva dans la ruelle et
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUB. 425 Çp.Uft dernière lettre ne parvint pas à Clémence, et pour-tant, au jour fixé, quand minuit sonna, des clartés soudaines brillèrent dans la chambre à coucher. XXVII Il est facile de concevoir l'émotion de Gaston, quand il vit luire le signal attendu. Depuis une semaine, il était en proie à cette fièvre qu'engendre l'incertitude et qui ne lui laissait pas de repos. En vain, essayait-il de la tromper par des excès d'activité il laissait le corps, mais son imagination n'avait point de trêve. Il lui semblait toujours toucher au moment décisif il avait sous les yeux la scène où il allait jouer un rôle il en arrangeait à sa guise les incidents, il en variait les moyens. Tantôt assiégé de doutes, il se demandait si vrai-ment ses combinaisons étaient à l'abri d'un échec et n'expo-saient pas la comtesse au lieu de la sauver il apercevait alors des obstacles, des empêchements, et en était presque aux regrets de l'avoir engagée dans cette aventure. Tantôt, ivre d'espoir, il se croyait arrivé au but et goûtait d'avance les joies du triomphe. Pendant les jours qui lui restaient, il avait mis la dernière main à ses préparatifs ne sachant pas où Clémence voulait se réfugier d'abord, il avait, à tout hasard, arrêté un appar-tement, et, la nuit venue, il avait gardé une voiture à ses ordres et désigné le point de la ruelle où elle devait l'at-tendre jusqu'à ce qu'il reparût puis il s'était placé dans l'en-droit le plus favorable pour ne rien perdre des mouvements de l'hôtel. Plusieurs heures s'étaient écoulées ainsi, et chaque minute avait eu pour lui la durée d'un siècle, lorsque au coup de minuit la chambre à coucher s'éclaira. Il lui fallut un bien grand effort pour comprimer ies batte-ments de son coeur et combattre l'ivresse qui assiégeait son cerveau. Pourtant il se dompta, il re@r@@va le sang-froid dont il avait besoin. En un clin d'oeil il se trouva dans la ruelle et
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 125 @Cette dernière lettre ne parvint pas à Clémence, et pour-tant, au jour fixé, quand minuit sonna, des clartés soudaines brillèrent dans la chambre à coucher. XXVII Il est facile de concevoir l'émotion de Gaston, quand il vit luire le signal attendu. Depuis une semaine, il était en proie à cette fièvre qu'engendre l'incertitude et qui ne lui laissait pas de repos. En vain, essayait-il de la tromper par des excès d'activité il laissait le corps, mais son imagination n'avait point de trêve. Il lui semblait toujours toucher au moment décisif il avait sous les yeux la scène où il allait jouer un rôle il en arrangeait à sa guise les incidents, il en variait les moyens. Tantôt assiégé de doutes, il se demandait si vrai-ment ses combinaisons étaient à l'abri d'un échec et n'expo-saient pas la comtesse au lieu de la sauver il apercevait alors des obstacles, des empêchements, et en était presque aux regrets de l'avoir engagée dans cette aventure. Tantôt, ivre d'espoir, il se croyait arrivé au but et goûtait d'avance les joies du triomphe. Pendant les jours qui lui restaient, il avait mis la dernière main à ses préparatifs ne sachant pas où Clémence voulait se réfugier d'abord, il avait, à tout hasard, arrêté un appar-tement, et, la nuit venue, il avait gardé une voiture à ses ordres et désigné le point de la ruelle où elle devait l'at-tendre jusqu'à ce qu'il reparût puis il s'était placé dans l'en-droit le plus favorable pour ne rien perdre des mouvements de l'hôtel. Plusieurs heures s'étaient écoulées ainsi, et chaque minute avait eu pour lui la durée d'un siècle, lorsque au coup de minuit la chambre à coucher s'éclaira. Il lui fallut un bien grand effort pour comprimer les batte-ments de son coeur et combattre l'ivresse qui assiégeait son cerveau. Pourtant il se dompta, il retrouva le sang-froid dont il avait besoin. En un clin d'oeil il se trouva dans la ruelle et
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 125 @Cette dernière lettre ne parvint pas à Clémence, et pour-tant, au jour fixé, quand minuit sonna, des clartés soudaines brillèrent dans la chambre à coucher. XXVII Il est facile de concevoir l'émotion de Gaston, quand il vit luire le signal attendu. Depuis une semaine, il était en proie à cette fièvre qu'engendre l'incertitude et qui ne lui laissait pas de repos. En vain, essayait-il de la tromper par des excès d'activité il laissait le corps, mais son imagination n'avait point de trêve. Il lui semblait toujours toucher au moment décisif il avait sous les yeux la scène où il allait jouer un rôle il en arrangeait à sa guise les incidents, il en variait les moyens. Tantôt assiégé de doutes, il se demandait si vrai-ment ses combinaisons étaient à l'abri d'un échec et n'expo-saient pas la comtesse au lieu de la sauver il apercevait alors des obstacles, des empêchements, et en était presque aux regrets de l'avoir engagée dans cette aventure. Tantôt, ivre d'espoir, il se croyait arrivé au but et goûtait d'avance les joies du triomphe. Pendant les jours qui lui restaient, il avait mis la dernière main à ses préparatifs ne sachant pas où Clémence voulait se réfugier d'abord, il avait, à tout hasard, arrêté un appar-tement, et, la nuit venue, il avait gardé une voiture à ses ordres et désigné le point de la ruelle où elle devait l'at-tendre jusqu'à ce qu'il reparût puis il s'était placé dans l'en-droit le plus favorable pour ne rien perdre des mouvements de l'hôtel. Plusieurs heures s'étaient écoulées ainsi, et chaque minute avait eu pour lui la durée d'un siècle, lorsque au coup de minuit la chambre à coucher s'éclaira. Il lui fallut un bien grand effort pour comprimer les batte-ments de son coeur et combattre l'ivresse qui assiégeait son cerveau. Pourtant il se dompta, il retrouva le sang-froid dont il avait besoin. En un clin d'oeil il se trouva dans la ruelle et
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 125 Cette dernière lettre ne parvint pas à Clémence, et pour-tant, au jour fixé, quand minuit sonna, des clartés soudaines brillèrent dans la chambre à coucher. XXVII Il est facile de concevoir l'émotion de Gaston, quand il vit luire le signal attendu. Depuis une semaine, il était en proie à cette fièvre qu'engendre l'incertitude et qui ne lui laissait pas de repos. En vain, essayait-il de la tromper par des excès d'activité il laissait le corps, mais son imagination n'avait point de trêve. Il lui semblait toujours toucher au moment décisif il avait sous les yeux la scène où il allait jouer un rôle il en arrangeait à sa guise les incidents, il en variait les moyens. Tantôt assiégé de doutes, il se demandait si vrai-ment ses combinaisons étaient à l'abri d'un échec et n'expo-saient pas la comtesse au lieu de la sauver il apercevait alors des obstacles, des empêchements, et en était presque aux regrets de l'avoir engagée dans cette aventure. Tantôt, ivre d'espoir, il se croyait arrivé au but et goûtait d'avance les joies du triomphe. Pendant les jours qui lui restaient, il avait mis la dernière main à ses préparatifs ne sachant pas où Clémence voulait se réfugier d'abord, il avait, à tout hasard, arrêté un appar-tement, et, la nuit venue, il avait gardé une voiture à ses ordres et désigné le point de la ruelle où elle devait l'at-tendre jusqu'à ce qu'il reparût puis il s'était placé dans l'en-droit le plus favorable pour ne rien perdre des mouvements de l'hôtel. Plusieurs heures s'étaient écoulées ainsi, et chaque minute avait eu pour lui la durée d'un siècle, lorsque au coup de minuit la chambre à coucher s'éclaira. Il lui fallut un bien grand effort pour comprimer les batte-ments de son coeur et combattre l'ivresse qui assiégeait son cerveau. Pourtant il se dompta, il retrouva le sang-froid dont il avait besoin. En un clin d'oeil il se trouva dans la ruelle et
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34 VIE DE L'ABBE NICOLLE que celui de l'abbé Nicolle mais loin de l'abattre, il puisait dans ces épreuves une force nouvelle. L'institut semblait en outre menacé dans son existence même, et cette crainte pesait sur son coeur. La maladie ré-gnait toujours les élèves ne rentraient pas encore, et tous, professeurs et enfants, attendaient la fin de l'é-preuve. Cependant elle ne finissait pas, et dans la crainte qu'une durée plus longue de l'épreuve ne le je-tât dans des embarras infinis, il plaça les maîtres chez les élèves sortis de l'institut, et lui-même il songea à se créer une position. Des propositions avantageuses lui étaient faites par la princesse Dolgorouki elle dési-rait ardemment lui confier l'éducation de ses deux fils. M. Nicolle avait accepté, mais, tout en acceptant, son coeur et ses voeux étaient pour son institut c'était là sa plus chère prédilection ce C'était ma vie, disait-il, et ïai confiance que Dieu me le rendra. A cette époque arrivaient presque journellement à Saint-Pé-tersbourg des prêtres français et proscrits, attirés par la bienveillance du gouvernement et la réputation de l'abbé Nicolle à ce moment arrivait aussi dans la même ville M. de Schoppinck, noble Plusse, dont les enfants étaient confiés aux soins de son cher abbé. Il apprend le départ des élèves, la maladie et le départ de son ami, la nouvelle position des professeurs, et enfin la résolution du fondateur. Affligé de ces nouvelles, il court à l'institut et se présente chez le directeur
34 VIE DE L'ABBE NICOLLE que celui de l'abbé Nicolle mais loin de l'abattre, il puisait dans ces épreuves une force nouvelle. L'institut semblait en outre menacé dans son existence même, et cette crainte pesait sur son coeur. La maladie ré-gnait toujours les élèves ne rentraient pas encore, et tous, professeurs et enfants, attendaient la fin de l'é-preuve. Cependant elle ne finissait pas, et dans la crainte qu'une durée plus longue de l'épreuve ne le je-tât dans des embarras infinis, il plaça les maîtres chez les élèves sortis de l'institut, et lui-même il songea à se créer une position. Des propositions avantageuses lui étaient faites par la princesse Dolgorouki elle dési-rait ardemment lui confier l'éducation de ses deux fils. M. Nicolle avait accepté, mais, tout en acceptant, son coeur et ses voeux étaient pour son institut c'était là sa plus chère prédilection ce C'était ma vie, disait-il, et @ïai confiance que Dieu me le rendra. A cette époque arrivaient presque journellement à Saint-Pé-tersbourg des prêtres français et proscrits, attirés par la bienveillance du gouvernement et la réputation de l'abbé Nicolle à ce moment arrivait aussi dans la même ville M. de Schoppinck, noble Plusse, dont les enfants étaient confiés aux soins de son cher abbé. Il apprend le départ des élèves, la maladie et le départ de son ami, la nouvelle position des professeurs, et enfin la résolution du fondateur. Affligé de ces nouvelles, il court à l'institut et se présente chez le directeur
############################ celui de l'abbé Nicolle mais loin de l'abattre, il puisait dans ces épreuves une force nouvelle. L'institut semblait en outre menacé dans son existence même, et cette crainte pesait sur son coeur. La maladie ré-gnait toujours les élèves ne rentraient pas encore, et tous, professeurs et enfants, attendaient la fin de l'é-preuve. Cependant elle ne finissait pas, et dans la crainte qu'une durée plus longue de l'épreuve ne le je-tât dans des embarras infinis, il plaça les maîtres chez les élèves sortis de l'institut, et lui-même il songea à se créer une position. Des propositions avantageuses lui étaient faites par la princesse Dolgorouki elle dési-rait ardemment lui confier l'éducation de ses deux fils. M. Nicolle avait accepté, mais, tout en acceptant, son coeur et ses voeux étaient pour son institut c'était là sa plus chère prédilection@@@ C'était ma vie, disait-il, et j'ai confiance que Dieu me le rendra. A cette époque arrivaient presque journellement à Saint-Pé-tersbourg des prêtres français et proscrits, attirés par la bienveillance du gouvernement et la réputation de l'abbé Nicolle à ce moment arrivait aussi dans la même ville M. de Schoppinck, noble @Russe, dont les enfants étaient confiés aux soins de son cher abbé. Il apprend le départ des élèves, la maladie et le départ de son ami, la nouvelle position des professeurs, et enfin la résolution du fondateur. Affligé de ces nouvelles, il court à l'institut et se présente chez le directeur
34 VIE DE L'ABBE NICOLLE que celui de l'abbé Nicolle mais loin de l'abattre, il puisait dans ces épreuves une force nouvelle. L'institut semblait en outre menacé dans son existence même, et cette crainte pesait sur son coeur. La maladie ré-gnait toujours les élèves ne rentraient pas encore, et tous, professeurs et enfants, attendaient la fin de l'é-preuve. Cependant elle ne finissait pas, et dans la crainte qu'une durée plus longue de l'épreuve ne le je-tât dans des embarras infinis, il plaça les maîtres chez les élèves sortis de l'institut, et lui-même il songea à se créer une position. Des propositions avantageuses lui étaient faites par la princesse Dolgorouki elle dési-rait ardemment lui confier l'éducation de ses deux fils. M. Nicolle avait accepté, mais, tout en acceptant, son coeur et ses voeux étaient pour son institut c'était là sa plus chère prédilection@@@ C'était ma vie, disait-il, et j'ai confiance que Dieu me le rendra. A cette époque arrivaient presque journellement à Saint-Pé-tersbourg des prêtres français et proscrits, attirés par la bienveillance du gouvernement et la réputation de l'abbé Nicolle à ce moment arrivait aussi dans la même ville M. de Schoppinck, noble @Russe, dont les enfants étaient confiés aux soins de son cher abbé. Il apprend le départ des élèves, la maladie et le départ de son ami, la nouvelle position des professeurs, et enfin la résolution du fondateur. Affligé de ces nouvelles, il court à l'institut et se présente chez le directeur
34 VIE DE L'ABBE NICOLLE que celui de l'abbé Nicolle mais loin de l'abattre, il puisait dans ces épreuves une force nouvelle. L'institut semblait en outre menacé dans son existence même, et cette crainte pesait sur son coeur. La maladie ré-gnait toujours les élèves ne rentraient pas encore, et tous, professeurs et enfants, attendaient la fin de l'é-preuve. Cependant elle ne finissait pas, et dans la crainte qu'une durée plus longue de l'épreuve ne le je-tât dans des embarras infinis, il plaça les maîtres chez les élèves sortis de l'institut, et lui-même il songea à se créer une position. Des propositions avantageuses lui étaient faites par la princesse Dolgorouki elle dési-rait ardemment lui confier l'éducation de ses deux fils. M. Nicolle avait accepté, mais, tout en acceptant, son coeur et ses voeux étaient pour son institut c'était là sa plus chère prédilection C'était ma vie, disait-il, et j'ai confiance que Dieu me le rendra. A cette époque arrivaient presque journellement à Saint-Pé-tersbourg des prêtres français et proscrits, attirés par la bienveillance du gouvernement et la réputation de l'abbé Nicolle à ce moment arrivait aussi dans la même ville M. de Schoppinck, noble Russe, dont les enfants étaient confiés aux soins de son cher abbé. Il apprend le départ des élèves, la maladie et le départ de son ami, la nouvelle position des professeurs, et enfin la résolution du fondateur. Affligé de ces nouvelles, il court à l'institut et se présente chez le directeur
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THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 167 Tous les traitements qu'elle avait suivis, loin de la soula-ger, avaient au contraire irrité la maladie. En lui tirant du sang on appauvrissait on affaiblissait l'organisme, et le' système nerveux s'irritait d'autant plus. Un jour, pendant que je me trouvais avec cette jeune personne dans un salon, elle eut une crise. Au cri que jeta sa mère, je demandai la permission de lui donner mes soins. Je passai dans une autre salle, et, quelques instants après, j'avais fait cesser l'accès, et elle reparaissait au salon calme et entièrement remise. Depuis longtemps elle ne dormait plus. Elle dormit cette nuit-là pendant douze heures d'un sommeil calme et forti-fiant, ce qui l'engagea à placer sa seule espérance dans le magnétisme. Le lendemain, 28 avril 1841, je la magnétisai complète-ment je la plongeai dans le sommeil magnétique. Je fis dis-paraître les douleurs de tête, je calmai les palpitations la douleur du côté disparut à la suite d'évacuations produites par l'eau magnétisée dans son somnambulisme, elle annonça une crise à heure fixe, à quelques jours de distance. Je la magnétisai un mois, elle eut pendant le traitement deux crises seulement. Mais depuis le 30 mai 1841, elle n'en a pas eu une seule. Aujourd'hui sa santé est devenue excel-lente, tous les petits accidents ont disparu avec les crises. Pour arriver à ce résultat, j'avais provoqué le sommeil, afin que tout l'organisme fùt entièrement envahi puis, pendant le sommeil, j'avais dirigé mon action sur le côté, à la place même où de vives douleurs se faisaient sentir, pen-sant qu'il pouvait y avoir un commencement de tumeur. Je m'étais appliqué à diriger le fluide sur ce point et à exécuter quelques passes pour entraîner j'avais posé la pointe de mes doigts, et effectué ensuite un mouvement de rotation en appuyant fortement. La douleur, après plusieurs magnéti-sations de ce genre, se calmait aussitôt mes doigts posés, et semblait descendre. Je la poursuivais,elle descendait dans l'aine, puis suivait le trajet des nerfs dans la cuisse et la jambe jusqu'au bout du pied. Ce fut à la quatrième séance de ce genre que la douleur
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 167 Tous les traitements qu'elle avait suivis, loin de la soula-ger, avaient au contraire irrité la maladie. En lui tirant du sang on appauvrissait@ on affaiblissait l'organisme, et le' système nerveux s'irritait d'autant plus. Un jour, pendant que je me trouvais avec cette jeune personne dans un salon, elle eut une crise. Au cri que jeta sa mère, je demandai la permission de lui donner mes soins. Je passai dans une autre salle, et, quelques instants après, j'avais fait cesser l'accès, et elle reparaissait au salon calme et entièrement remise. Depuis longtemps elle ne dormait plus. Elle dormit cette nuit-là pendant douze heures d'un sommeil calme et forti-fiant, ce qui l'engagea à placer sa seule espérance dans le magnétisme. Le lendemain, 28 avril 1841, je la magnétisai complète-ment je la plongeai dans le sommeil magnétique. Je fis dis-paraître les douleurs de tête, je calmai les palpitations la douleur du côté disparut à la suite d'évacuations produites par l'eau magnétisée dans son somnambulisme, elle annonça une crise à heure fixe, à quelques jours de distance. Je la magnétisai un mois, elle eut pendant le traitement deux crises seulement. Mais depuis le 30 mai 1841, elle n'en a pas eu une seule. Aujourd'hui sa santé est devenue excel-lente, tous les petits accidents ont disparu avec les crises. Pour arriver à ce résultat, j'avais provoqué le sommeil, afin que tout l'organisme fùt entièrement envahi puis, pendant le sommeil, j'avais dirigé mon action sur le côté, à la place même où de vives douleurs se faisaient sentir, pen-sant qu'il pouvait y avoir un commencement de tumeur. Je m'étais appliqué à diriger le fluide sur ce point et à exécuter quelques passes pour entraîner j'avais posé la pointe de mes doigts, et effectué ensuite un mouvement de rotation en appuyant fortement. La douleur, après plusieurs magnéti-sations de ce genre, se calmait aussitôt mes doigts posés, et semblait descendre. Je la poursuivais,@elle descendait dans l'aine, puis suivait le trajet des nerfs dans la cuisse et la jambe jusqu'au bout du pied. Ce fut à la quatrième séance de ce genre que la douleur
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 167 Tous les traitements qu'elle avait suivis, loin de la soula-ger, avaient au contraire irrité la maladie. En lui tirant du sang on appauvrissait, on affaiblissait l'organisme, et le@ système nerveux s'irritait d'autant plus. Un jour, pendant que je me trouvais avec cette jeune personne dans un salon, elle eut une crise. Au cri que jetá sa mère, je demandai la permission de lui donner mes soins. Je passai dans une autre salle, et, quelques instants après, j'avais fait cesser l'accès, et elle reparaissait au salon calme et entièrement remise. Depuis longtemps elle ne dormait plus. Elle dormit cette nuit-là pendant douze heures d'un sommeil calme et forti-fiant, ce qui l'engagea à placer sa seule espérance dans le magnétisme. Le lendemain, 28 avril 1841, je la magnétisai complète-ment je la plongeai dans le sommeil magnétique. Je fis dis-paraître les douleurs de tête, je calmai les palpitations la douleur du côté disparut à la suite d'évacuations produites par l'eau magnétisée dans son somnambulisme, elle annonça une crise à heure fixe, à quelques jours de distance. Je la magnétisai un mois, elle eut pendant le traitement deux crises seulement. Mais depuis le 30 mai 1841, elle n'en a pas eu une seule. Aujourd'hui sa santé est devenue excel-lente, tous les petits accidents ont disparu avec les crises. Pour arriver à ce résultat, j'avais provoqué le sommeil, afin que tout l'organisme fût entièrement envahi puis, pendant le sommeil, j'avais dirigé mon action sur le côté, à la place même où de vives douleurs se faisaient sentir, pen-sant qu'il pouvait y avoir un commencement de tumeur. Je m'étais appliqué à diriger le fluide sur ce point et à exécuter quelques passes pour entraîner j'avais posé la pointe de mes doigts, et effectué ensuite un mouvement de rotation en appuyant fortement. La douleur, après plusieurs magnéti-sations de ce genre, se calmait aussitôt mes doigts posés, et semblait descendre. Je la poursuivais, elle descendait dans l'aine, puis suivait le trajet des nerfs dans la cuisse et la jambe jusqu'au bout du pied. Ce fut à la quatrième séance de ce genre que la douleur
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 167 Tous les traitements qu'elle avait suivis, loin de la soula-ger, avaient au contraire irrité la maladie. En lui tirant du sang on appauvrissait, on affaiblissait l'organisme, et le@ système nerveux s'irritait d'autant plus. Un jour, pendant que je me trouvais avec cette jeune personne dans un salon, elle eut une crise. Au cri que jetá sa mère, je demandai la permission de lui donner mes soins. Je passai dans une autre salle, et, quelques instants après, j'avais fait cesser l'accès, et elle reparaissait au salon calme et entièrement remise. Depuis longtemps elle ne dormait plus. Elle dormit cette nuit-là pendant douze heures d'un sommeil calme et forti-fiant, ce qui l'engagea à placer sa seule espérance dans le magnétisme. Le lendemain, 28 avril 1841, je la magnétisai complète-ment je la plongeai dans le sommeil magnétique. Je fis dis-paraître les douleurs de tête, je calmai les palpitations la douleur du côté disparut à la suite d'évacuations produites par l'eau magnétisée dans son somnambulisme, elle annonça une crise à heure fixe, à quelques jours de distance. Je la magnétisai un mois, elle eut pendant le traitement deux crises seulement. Mais depuis le 30 mai 1841, elle n'en a pas eu une seule. Aujourd'hui sa santé est devenue excel-lente, tous les petits accidents ont disparu avec les crises. Pour arriver à ce résultat, j'avais provoqué le sommeil, afin que tout l'organisme fût entièrement envahi puis, pendant le sommeil, j'avais dirigé mon action sur le côté, à la place même où de vives douleurs se faisaient sentir, pen-sant qu'il pouvait y avoir un commencement de tumeur. Je m'étais appliqué à diriger le fluide sur ce point et à exécuter quelques passes pour entraîner j'avais posé la pointe de mes doigts, et effectué ensuite un mouvement de rotation en appuyant fortement. La douleur, après plusieurs magnéti-sations de ce genre, se calmait aussitôt mes doigts posés, et semblait descendre. Je la poursuivais, elle descendait dans l'aine, puis suivait le trajet des nerfs dans la cuisse et la jambe jusqu'au bout du pied. Ce fut à la quatrième séance de ce genre que la douleur
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 167 Tous les traitements qu'elle avait suivis, loin de la soula-ger, avaient au contraire irrité la maladie. En lui tirant du sang on appauvrissait, on affaiblissait l'organisme, et le système nerveux s'irritait d'autant plus. Un jour, pendant que je me trouvais avec cette jeune personne dans un salon, elle eut une crise. Au cri que jetá sa mère, je demandai la permission de lui donner mes soins. Je passai dans une autre salle, et, quelques instants après, j'avais fait cesser l'accès, et elle reparaissait au salon calme et entièrement remise. Depuis longtemps elle ne dormait plus. Elle dormit cette nuit-là pendant douze heures d'un sommeil calme et forti-fiant, ce qui l'engagea à placer sa seule espérance dans le magnétisme. Le lendemain, 28 avril 1841, je la magnétisai complète-ment je la plongeai dans le sommeil magnétique. Je fis dis-paraître les douleurs de tête, je calmai les palpitations la douleur du côté disparut à la suite d'évacuations produites par l'eau magnétisée dans son somnambulisme, elle annonça une crise à heure fixe, à quelques jours de distance. Je la magnétisai un mois, elle eut pendant le traitement deux crises seulement. Mais depuis le 30 mai 1841, elle n'en a pas eu une seule. Aujourd'hui sa santé est devenue excel-lente, tous les petits accidents ont disparu avec les crises. Pour arriver à ce résultat, j'avais provoqué le sommeil, afin que tout l'organisme fût entièrement envahi puis, pendant le sommeil, j'avais dirigé mon action sur le côté, à la place même où de vives douleurs se faisaient sentir, pen-sant qu'il pouvait y avoir un commencement de tumeur. Je m'étais appliqué à diriger le fluide sur ce point et à exécuter quelques passes pour entraîner j'avais posé la pointe de mes doigts, et effectué ensuite un mouvement de rotation en appuyant fortement. La douleur, après plusieurs magnéti-sations de ce genre, se calmait aussitôt mes doigts posés, et semblait descendre. Je la poursuivais, elle descendait dans l'aine, puis suivait le trajet des nerfs dans la cuisse et la jambe jusqu'au bout du pied. Ce fut à la quatrième séance de ce genre que la douleur
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-196 -Tels ne parurent point aux rives du Scamandre Sous ces murs si vantés que Pyrrhus mit en cendre, Ces antiques héros qui montés sur un char Combattaient en désordre et marchaient au hasard. Mais tel fut Scipion sous les murs de Cartilage, Tels son rival et lui, prudents avec courage, Déployant de leur art les terribles secrets L'un vers l'autre avancés s'admiraient de plus près. La colonne invincible serrée par bataillons marchait toujours, semant la mort parmi les plus preux des gentilshommes. Gramont dans l'Elysée emporte la douleur D'ignorer en mourant si son maître est vainqueur. Tu meurs jeune Craon 1 que le ciel moins sévère Veille sur les destins de ton généreux frère. Hélas ! cher Longaunay quelle main, quel secours Peut arrêter ton sang et ranimer tes jours ! Ces ministres de Mars qui d'un vol si rapide S'élançaient à la voix de leur chef intrépide, Sont du plomb qui les suit dans leur course arrêtés Tels que des champs de l'air tombant précipités Des oiseaux tout sanglants palpitant sur la terre. Le fer atteint d'Havre 2 , le jeune d'Aubeterre Voit de sa légion tous les chefs indomptés Sous le glaive et le feu mourants à ses côtés. Il paraissait impossible d'arrêter cette formi-dable colonne devant laquelle venaient expirer tant de braves officiers. La lutte était encore in-certaine, il fallait un coup hardi pour assurer le succès de la grande bataille. 1 Des princes de Beauveau. 2 De la maison de Croï il commandait le régiment de la Couronne.
-196 -Tels ne parurent point aux rives du Scamandre Sous ces murs si vantés que Pyrrhus mit en cendre, Ces antiques héros qui montés sur un char Combattaient en désordre et marchaient au hasard. Mais tel fut Scipion sous les murs de Cartilage, Tels son rival et lui, prudents avec courage, Déployant de leur art les terribles secrets L'un vers l'autre avancés s'admiraient de plus près. La colonne invincible serrée par bataillons marchait toujours, semant la mort parmi les plus preux des gentilshommes. Gramont dans l'Elysée emporte la douleur D'ignorer en mourant si son maître est vainqueur. Tu meurs jeune Craon 1 que le ciel moins sévère Veille sur les destins de ton généreux frère. Hélas ! cher Longaunay quelle main, quel secours Peut arrêter ton sang et ranimer tes jours ! Ces ministres de Mars qui d'un vol si rapide S'élançaient à la voix de leur chef intrépide, Sont du plomb qui les suit dans leur course arrêtés Tels que des champs de l'air tombant précipités Des oiseaux tout sanglants palpitant sur la terre. Le fer atteint d'Havre 2 , le jeune d'Aubeterre Voit de sa légion tous les chefs indomptés Sous le glaive et le feu mourants à ses côtés. Il paraissait impossible d'arrêter cette formi-dable colonne devant laquelle venaient expirer tant de braves officiers. La lutte était encore in-certaine, il fallait un coup hardi pour assurer le succès de la grande bataille. @1@@ @@@@Des princes de Beauveau. 2 De la maison de Croï il commandait le régiment de la Couronne.
########## ne parurent point aux rives du Scamandre Sous ces murs si vantés que Pyrrhus mit en cendre, Ces antiques héros qui montés sur un char Combattaient en désordre et marchaient au hasard. Mais tel fut Scipion sous les murs de Cart@hage, Tels son rival et lui, prudents avec courage, Déployant de leur art les terribles secrets L'un vers l'autre avancés s'admiraient de plus près. La colonne invincible serrée par bataillons marchait toujours, semant la mort parmi les plus preux des gentilshommes. Gramont dans l'Elysée emporte la douleur D'ignorer en mourant si son maître est vainqueur. Tu meurs jeune Craon 1 que le ciel moins sévère Veille sur les destins de ton généreux frère. Hélas ! cher Longaunay quelle main, quel secours Peut arrêter ton sang et ranimer tes jours ! Ces ministres de Mars qui d'un vol si rapide S'élançaient à la voix de leur chef intrépide, Sont du plomb qui les suit dans leur course arrêtés Tels que des champs de l'air tombant précipités Des oiseaux tout sanglants palpitant sur la terre. Le fer atteint d'Havré 2 , le jeune d'Aubeterre Voit de sa légion tous les chefs indomptés Sous le glaive et le feu mourants à ses côtés. Il paraissait impossible d'arrêter cette formi-dable colonne devant laquelle venaient expirer tant de braves officiers. La lutte était encore in-certaine, il fallait un coup hardi pour assurer le succès de la grande bataille. -196 - 1 Des princes de Beauveau. 2 De la maison de Croï il commandait le régiment de la Couronne.
-196 -Tels ne parurent point aux rives du Scamandre Sous ces murs si vantés que Pyrrhus mit en cendre, Ces antiques héros qui montés sur un char Combattaient en désordre et marchaient au hasard. Mais tel fut Scipion sous les murs de Cart@hage, Tels son rival et lui, prudents avec courage, Déployant de leur art les terribles secrets L'un vers l'autre avancés s'admiraient de plus près. La colonne invincible serrée par bataillons marchait toujours, semant la mort parmi les plus preux des gentilshommes. Gramont dans l'Elysée emporte la douleur D'ignorer en mourant si son maître est vainqueur. Tu meurs jeune Craon 1 que le ciel moins sévère Veille sur les destins de ton généreux frère. Hélas ! cher Longaunay quelle main, quel secours Peut arrêter ton sang et ranimer tes jours ! Ces ministres de Mars qui d'un vol si rapide S'élançaient à la voix de leur chef intrépide, Sont du plomb qui les suit dans leur course arrêtés Tels que des champs de l'air tombant précipités Des oiseaux tout sanglants palpitant sur la terre. Le fer atteint d'Havré 2 , le jeune d'Aubeterre Voit de sa légion tous les chefs indomptés Sous le glaive et le feu mourants à ses côtés. Il paraissait impossible d'arrêter cette formi-dable colonne devant laquelle venaient expirer tant de braves officiers. La lutte était encore in-certaine, il fallait un coup hardi pour assurer le succès de la grande bataille. -196 - 1 Des princes de Beauveau. 2 De la maison de Croï il commandait le régiment de la Couronne.
-196 -Tels ne parurent point aux rives du Scamandre Sous ces murs si vantés que Pyrrhus mit en cendre, Ces antiques héros qui montés sur un char Combattaient en désordre et marchaient au hasard. Mais tel fut Scipion sous les murs de Carthage, Tels son rival et lui, prudents avec courage, Déployant de leur art les terribles secrets L'un vers l'autre avancés s'admiraient de plus près. La colonne invincible serrée par bataillons marchait toujours, semant la mort parmi les plus preux des gentilshommes. Gramont dans l'Elysée emporte la douleur D'ignorer en mourant si son maître est vainqueur. Tu meurs jeune Craon 1 que le ciel moins sévère Veille sur les destins de ton généreux frère. Hélas ! cher Longaunay quelle main, quel secours Peut arrêter ton sang et ranimer tes jours ! Ces ministres de Mars qui d'un vol si rapide S'élançaient à la voix de leur chef intrépide, Sont du plomb qui les suit dans leur course arrêtés Tels que des champs de l'air tombant précipités Des oiseaux tout sanglants palpitant sur la terre. Le fer atteint d'Havré 2 , le jeune d'Aubeterre Voit de sa légion tous les chefs indomptés Sous le glaive et le feu mourants à ses côtés. Il paraissait impossible d'arrêter cette formi-dable colonne devant laquelle venaient expirer tant de braves officiers. La lutte était encore in-certaine, il fallait un coup hardi pour assurer le succès de la grande bataille. -196 - 1 Des princes de Beauveau. 2 De la maison de Croï il commandait le régiment de la Couronne.
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50 étrangers, le jeta dans un dédale d'affaires qui troublèrent son repos et lui ôtèrent tout espoir de Gonsolalions. Un malheur plus grand encore fut la nécessité où il crut se trouver de provoquer la dissolution de son mariage , efc les arrangemens de famille, qui naissent d'une telle dé-marche , le contraignirent à vendre la partie de ses biens qui avait jusque là échappé, comme par miracle, aux mains des déprédateurs. Il se réfugia ensuite dans les bras de l'étude, qui le rendit bientôt à la paix, et à son caractère. Le bonheur qu'il avait su se créer au sein même de l'isolement, s'accrut plus tard par une seconda union, dans la compagnie d'une femme non moins ai-mable que vertueuse. Quand il revint en France, PALISOT DE BEAUVOIS trouva que la botanique avait fait de grandes acquisitions, qu'elle s'était enrichie de flores nouvelles, de monogra-phies intéressantes, d'ouvrages nombreux les plantes placées sur les limites du règne végétal et du règne animal qui fixèrent ses premières études, avaient attiré l'attention des botanistes , les uns profitant de ses découvertes sans lui en rendre honimage , les autres adoptant l'opinion du célèbre HEDWIG , ou suivant les erreurs de MÉDICUS, de Manheim, qui estime les champignons être le résultat d'une décomposition de la moelle et du suc des plantes changés de nature au moyen d'une certaine quantité d'eau et de chaleur, en d'autres termes, une simple cristallisation végétale 1 . D'un autre côté, GOERTNER I PALISOT DE JBEAUVOIS avait combattu le système de MÉDICUS dans une lettre écrite de Saint-Domingue, le 2 juil-let 1789, et insérée dans le Journal de Physique, de février 1790, tom. XXXVI, pag. 81-93,
50 étrangers, le jeta dans un dédale d'affaires qui troublèrent son repos et lui ôtèrent tout espoir de Gonsolalions. Un malheur plus grand encore fut la nécessité où il crut se trouver de provoquer la dissolution de son mariage , efc les arrangemens de famille, qui naissent d'une telle dé-marche , le contraignirent à vendre la partie de ses biens qui avait jusque là échappé, comme par miracle, aux mains des déprédateurs. Il se réfugia ensuite dans les bras de l'étude, qui le rendit bientôt à la paix, et à son caractère. Le bonheur qu'il avait su se créer au sein même de l'isolement, s'accrut plus tard par une seconda union, dans la compagnie d'une femme non moins ai-mable que vertueuse. Quand il revint en France, PALISOT DE BEAUVOIS trouva que la botanique avait fait de grandes acquisitions, qu'elle s'était enrichie de flores nouvelles, de monogra-phies intéressantes, d'ouvrages nombreux les plantes placées sur les limites du règne végétal et du règne animal qui fixèrent ses premières études, avaient attiré l'attention des botanistes , les uns profitant de ses découvertes sans lui en rendre honimage , les autres adoptant l'opinion du célèbre HEDWIG , ou suivant les erreurs de MÉDICUS, de Manheim, qui estime les champignons être le résultat d'une décomposition de la moelle et du suc des plantes changés de nature au moyen d'une certaine quantité d'eau et de chaleur, en d'autres termes, une simple cristallisation végétale 1 . D'un autre côté, GOERTNER@@@ I PALISOT DE JBEAUVOIS avait combattu le système de MÉDICUS dans une lettre écrite de Saint-Domingue, le 2 juil-let 1789, et insérée dans le Journal de Physique, de février 1790, tom. XXXVI, pag. 81-93,
############# le jeta dans un dédale d'affaires qui troublèrent son repos et lui ôtèrent tout espoir de consolalions. Un malheur plus grand encore fut la nécessité où il crut se trouver de provoquer la dissolution de son mariage , e@t les arrangemens de famille, qui naissent d'une telle dé-marche , le contraignirent à vendre la partie de ses biens qui avait jusque là échappé, comme par miracle, aux mains des déprédateurs. Il se réfugia ensuite dans les bras de l'étude, qui le rendit bientôt à la paix, et à son caractère. Le bonheur qu'il avait su se créer au sein même de l'isolement, s'accrut plus tard par une seconde union, dans la compagnie d'une femme non moins ai-mable que vertueuse. Quand il revint en France, PALISOT DE BEAUVOIS trouva que la botanique avait fait de grandes acquisitions, qu'elle s'était enrichie de flores nouvelles, de monogra-phies intéressantes, d'ouvrages nombreux les plantes placées sur les limites du règne végétal et du règne animal qui fixèrent ses premières études, avaient attiré l'attention des botanistes , les uns profitant de ses découvertes sans lui en rendre ho@mmage , les autres adoptant l'opinion du célèbre HEDWIG , ou suivant les erreurs de MÉDICUS, de Manheim, qui estime les champignons être le résultat d'une décomposition de la moelle et du suc des plantes changés de nature au moyen d'une certaine quantité d'eau et de chaleur, en d'autres termes, une simple cristallisation végétale 1 . D'un autre côté, GOERTNER 50 1 PALISOT DE @BEAUVOIS avait combattu le système de MÉDICUS dans une lettre écrite de Saint-Domingue, le 2 juil-let 1789, et insérée dans le Journal de Physique, de février 1790, tom. XXXVI, pag. 81-93,
50 étrangers, le jeta dans un dédale d'affaires qui troublèrent son repos et lui ôtèrent tout espoir de consolalions. Un malheur plus grand encore fut la nécessité où il crut se trouver de provoquer la dissolution de son mariage , e@t les arrangemens de famille, qui naissent d'une telle dé-marche , le contraignirent à vendre la partie de ses biens qui avait jusque là échappé, comme par miracle, aux mains des déprédateurs. Il se réfugia ensuite dans les bras de l'étude, qui le rendit bientôt à la paix, et à son caractère. Le bonheur qu'il avait su se créer au sein même de l'isolement, s'accrut plus tard par une seconde union, dans la compagnie d'une femme non moins ai-mable que vertueuse. Quand il revint en France, PALISOT DE BEAUVOIS trouva que la botanique avait fait de grandes acquisitions, qu'elle s'était enrichie de flores nouvelles, de monogra-phies intéressantes, d'ouvrages nombreux les plantes placées sur les limites du règne végétal et du règne animal qui fixèrent ses premières études, avaient attiré l'attention des botanistes , les uns profitant de ses découvertes sans lui en rendre ho@mmage , les autres adoptant l'opinion du célèbre HEDWIG , ou suivant les erreurs de MÉDICUS, de Manheim, qui estime les champignons être le résultat d'une décomposition de la moelle et du suc des plantes changés de nature au moyen d'une certaine quantité d'eau et de chaleur, en d'autres termes, une simple cristallisation végétale 1 . D'un autre côté, GOERTNER 50 1 PALISOT DE @BEAUVOIS avait combattu le système de MÉDICUS dans une lettre écrite de Saint-Domingue, le 2 juil-let 1789, et insérée dans le Journal de Physique, de février 1790, tom. XXXVI, pag. 81-93,
50 étrangers, le jeta dans un dédale d'affaires qui troublèrent son repos et lui ôtèrent tout espoir de consolalions. Un malheur plus grand encore fut la nécessité où il crut se trouver de provoquer la dissolution de son mariage , et les arrangemens de famille, qui naissent d'une telle dé-marche , le contraignirent à vendre la partie de ses biens qui avait jusque là échappé, comme par miracle, aux mains des déprédateurs. Il se réfugia ensuite dans les bras de l'étude, qui le rendit bientôt à la paix, et à son caractère. Le bonheur qu'il avait su se créer au sein même de l'isolement, s'accrut plus tard par une seconde union, dans la compagnie d'une femme non moins ai-mable que vertueuse. Quand il revint en France, PALISOT DE BEAUVOIS trouva que la botanique avait fait de grandes acquisitions, qu'elle s'était enrichie de flores nouvelles, de monogra-phies intéressantes, d'ouvrages nombreux les plantes placées sur les limites du règne végétal et du règne animal qui fixèrent ses premières études, avaient attiré l'attention des botanistes , les uns profitant de ses découvertes sans lui en rendre hommage , les autres adoptant l'opinion du célèbre HEDWIG , ou suivant les erreurs de MÉDICUS, de Manheim, qui estime les champignons être le résultat d'une décomposition de la moelle et du suc des plantes changés de nature au moyen d'une certaine quantité d'eau et de chaleur, en d'autres termes, une simple cristallisation végétale 1 . D'un autre côté, GOERTNER 50 1 PALISOT DE BEAUVOIS avait combattu le système de MÉDICUS dans une lettre écrite de Saint-Domingue, le 2 juil-let 1789, et insérée dans le Journal de Physique, de février 1790, tom. XXXVI, pag. 81-93,
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-173 -esprit, ni celte dignité ravissante qui distin-guaient les dames à la cour de Louis XV. La disgrâce et le triomphe de la duchesse de Châteauroux ont été racontés dans les mémoires apocryphes du maréchal de Richelieu si ces mémoires ne peuvent inspirer aucune' con-fiance absolue, s'ils forment comme un pasti-che recueilli dans les petits pamphlets du temps, les chansons de Maurepas, au point de vue de simples renseignements ils offrent de l'intérêt, ils sont moins la vérité qu'un témoignage sur l'esprit de la cour Chaque jour fait-on dire au maréchal dans ses mémoires depuis le départ de Madame de Châteauroux, je la mettais au courant par mes lettres de l'état du roi. Les réponses m'expri-maient une vive tendresse pour Louis XV, car telle était cette femme généreuse, elle avait peut-être aimé la gloire du roi plus que le roi lui-même, mais l'idée de sa souffrance et du danger exagéré de sa maladie le lui avait rendu plus cher comme amant que comme monarque, je citerai deux lettres de Madame de Châteauroux. La pre-mière m'annonçait son arrivé à Paris 1 . 1 En 1792, sous la domination de la commune de Paris, un grand désordre s'introduisit dans les archives publiques. Sou-lavie, ex-abbé, membre de cette commune s'empara de plusieurs mémoires sur l'ancien régime et spécialement de ceux du maréchal de Richelieu il les publia tronqués, mulilés dans 10.
-173 -esprit, ni celte dignité ravissante qui distin-guaient les dames à la cour de Louis XV. La disgrâce et le triomphe de la duchesse de Châteauroux ont été racontés dans les mémoires apocryphes du maréchal de Richelieu si ces mémoires ne peuvent inspirer aucune' con-fiance absolue, s'ils forment comme un pasti-che recueilli dans les petits pamphlets du temps, les chansons de Maurepas, au point de vue de simples renseignements ils offrent de l'intérêt, ils sont moins la vérité qu'un témoignage sur l'esprit de la cour Chaque jour fait-on dire au maréchal dans ses mémoires depuis le départ de Madame de Châteauroux, je la mettais au courant par mes lettres de l'état du roi. Les réponses m'expri-maient une vive tendresse pour Louis XV, car telle était cette femme généreuse, elle avait peut-être aimé la gloire du roi plus que le roi lui-même, mais l'idée de sa souffrance et du danger exagéré de sa maladie le lui avait rendu plus cher comme amant que comme monarque, je citerai deux lettres de Madame de Châteauroux. La pre-mière m'annonçait son arrivé à Paris 1 .@@@@@@@ 1 En 1792, sous la domination de la commune de Paris, un grand désordre s'introduisit dans les archives publiques. Sou-lavie, ex-abbé, membre de cette commune s'empara de plusieurs mémoires sur l'ancien régime et spécialement de ceux du maréchal de Richelieu il les publia tronqués, mulilés dans 10.
############# ni cette dignité ravissante qui distin-guaient les dames à la cour de Louis XV. La disgrâce et le triomphe de la duchesse de Châteauroux ont été racontés dans les mémoires apocryphes du maréchal de Richelieu si ces mémoires ne peuvent inspirer aucune' con-fiance absolue, s'ils forment comme un pasti-che recueilli dans les petits pamphlets du temps, les chansons de Maurepas, au point de vue de simples renseignements ils offrent de l'intérêt, ils sont moins la vérité qu'un témoignage sur l'esprit de la cour Chaque jour fait-on dire au maréchal dans ses mémoires depuis le départ de Madame de Châteauroux, je la mettais au courant par mes lettres de l'état du roi. Les réponses m'expri-maient une vive tendresse pour Louis XV, car telle était cette femme généreuse, elle avait peut-être aimé la gloire du roi plus que le roi lui-même, mais l'idée de sa souffrance et du danger exagéré de sa maladie le lui avait rendu plus cher comme amant que comme monarque, je citerai deux lettres de Madame de Châteauroux. La pre-mière m'annonçait son arrivé à Paris 1 . -173 - 1 En 1792, sous la domination de la commune de Paris, un grand désordre s'introduisit dans les archives publiques. Sou-lavie, ex-abbé, membre de cette commune s'empara de plusieurs mémoires sur l'ancien régime et spécialement de ceux du maréchal de Richelieu il les publia tronqués, mulilés dans 10.
-173 -esprit, ni cette dignité ravissante qui distin-guaient les dames à la cour de Louis XV. La disgrâce et le triomphe de la duchesse de Châteauroux ont été racontés dans les mémoires apocryphes du maréchal de Richelieu si ces mémoires ne peuvent inspirer aucune' con-fiance absolue, s'ils forment comme un pasti-che recueilli dans les petits pamphlets du temps, les chansons de Maurepas, au point de vue de simples renseignements ils offrent de l'intérêt, ils sont moins la vérité qu'un témoignage sur l'esprit de la cour Chaque jour fait-on dire au maréchal dans ses mémoires depuis le départ de Madame de Châteauroux, je la mettais au courant par mes lettres de l'état du roi. Les réponses m'expri-maient une vive tendresse pour Louis XV, car telle était cette femme généreuse, elle avait peut-être aimé la gloire du roi plus que le roi lui-même, mais l'idée de sa souffrance et du danger exagéré de sa maladie le lui avait rendu plus cher comme amant que comme monarque, je citerai deux lettres de Madame de Châteauroux. La pre-mière m'annonçait son arrivé à Paris 1 . -173 - 1 En 1792, sous la domination de la commune de Paris, un grand désordre s'introduisit dans les archives publiques. Sou-lavie, ex-abbé, membre de cette commune s'empara de plusieurs mémoires sur l'ancien régime et spécialement de ceux du maréchal de Richelieu il les publia tronqués, mulilés dans 10.
-173 -esprit, ni cette dignité ravissante qui distin-guaient les dames à la cour de Louis XV. La disgrâce et le triomphe de la duchesse de Châteauroux ont été racontés dans les mémoires apocryphes du maréchal de Richelieu si ces mémoires ne peuvent inspirer aucune' con-fiance absolue, s'ils forment comme un pasti-che recueilli dans les petits pamphlets du temps, les chansons de Maurepas, au point de vue de simples renseignements ils offrent de l'intérêt, ils sont moins la vérité qu'un témoignage sur l'esprit de la cour Chaque jour fait-on dire au maréchal dans ses mémoires depuis le départ de Madame de Châteauroux, je la mettais au courant par mes lettres de l'état du roi. Les réponses m'expri-maient une vive tendresse pour Louis XV, car telle était cette femme généreuse, elle avait peut-être aimé la gloire du roi plus que le roi lui-même, mais l'idée de sa souffrance et du danger exagéré de sa maladie le lui avait rendu plus cher comme amant que comme monarque, je citerai deux lettres de Madame de Châteauroux. La pre-mière m'annonçait son arrivé à Paris 1 . -173 - 1 En 1792, sous la domination de la commune de Paris, un grand désordre s'introduisit dans les archives publiques. Sou-lavie, ex-abbé, membre de cette commune s'empara de plusieurs mémoires sur l'ancien régime et spécialement de ceux du maréchal de Richelieu il les publia tronqués, mulilés dans 10.
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-31 -SECONDE PARTIE. OBS. I. - Rhumatisme. Péricardite. Pleurésie double. Le nommé Bertrand, âgé de 34 ans, entré le 4 janvier 1875, à l'hôpital Lariboisière, salle Saint-Vincent, no 29. Dès la mi-décembre il'avait commencé à ressentir des douleurs ar-ticulaires mais ces douleurs sont devenues beaucoup plus vives depuis cinq jours, la marche même lui est devenue impossible. En même temps il a vu survenir des sueurs profuses ses urines, assez abondantes, sont rougeâtres, La fièvre est intense pas de maux de tête quelques palpi-tations. Les articulations des pieds, des mains et des genoux sont dou-loureuses, sans chaleur ni gonflement notables. A l'examen du coeur, on découvre un souffle au premier temps et à la pointe les bruits car-diaques aussi bien que le pouls sont irréguliers. Ce dernier bat 98 fois à la minute le thermomètre marque 38°, 8. L'auscultation de la poitrine permet d'entendre des .râles de bron-chite dans la moitié inférieure du poumon droit. 5 Janvier. On trouve chez le malade une hypertrophie cardiaque ap-préciable à la percussion, de fortes palpitations, des battements dans les carotides très-prononcés. La fièvre est diminuée. Pouls, 88 temp., 38°, 2. Le 6. Vésicatoire sur la région précordiale. Pouls très-irrégulier comme rhythme et comme amplitude. Même souffle au coeur. Douleurs articulaires peu vives. Le 7. Les douleurs des jointures sont toujours légères les sueurs moins abondantes la respiration assez facile. Au coeur on constate le même souffle de la pointe mais en outre un frottement péricardiaque assez rude se révèle, ainsi qu'un frémissement de la pointe à la palpa-tion. Pouls, 95 temp., 38°, 5. Le 8. Mêmes signes de péricardite. Le frottement s'entend à la région précordiale pendant les deux temps sans se propager. Les bruits du coeur sont assourdis. Pouls, 100 temp., 38°, 8. Le 9. Nouvelles douleurs dans les mains frottement péricardique beaucoup moins marqué. Poudre de feuilles de digitale.0 gr. 20. Soir. Le pouls, encore irrégulier, bat 408 fois à la minute la tempé-rature est à 38, 4. Un léger frottement persiste à la région précordiale. Pas d'oppression.
-31 -SECONDE PARTIE. OBS. I. - Rhumatisme. Péricardite. Pleurésie double. Le nommé Bertrand, âgé de 34 ans, entré le 4 janvier 1875, à l'hôpital Lariboisière, salle Saint-Vincent, no 29. Dès la mi-décembre il'avait commencé à ressentir des douleurs ar-ticulaires mais ces douleurs sont devenues beaucoup plus vives depuis cinq jours, la marche même lui est devenue impossible. En même temps il a vu survenir des sueurs profuses ses urines, assez abondantes, sont rougeâtres, La fièvre est intense pas de maux de tête quelques palpi-tations. Les articulations des pieds, des mains et des genoux sont dou-loureuses, sans chaleur ni gonflement notables. A l'examen du coeur, on découvre un souffle au premier temps et à la pointe les bruits car-diaques aussi bien que le pouls sont irréguliers. Ce dernier bat 98 fois à la minute le thermomètre marque 38°, 8. L'auscultation de la poitrine permet d'entendre des .râles de bron-chite dans la moitié inférieure du poumon droit. 5 Janvier. On trouve chez le malade une hypertrophie cardiaque ap-préciable à la percussion, de fortes palpitations, des battements dans les carotides très-prononcés. La fièvre est diminuée. Pouls, 88 temp., 38°, 2. Le 6. Vésicatoire sur la région précordiale. Pouls très-irrégulier comme rhythme et comme amplitude. Même souffle au coeur. Douleurs articulaires peu vives. Le 7. Les douleurs des jointures sont toujours légères les sueurs moins abondantes la respiration assez facile. Au coeur on constate le même souffle de la pointe mais en outre un frottement péricardiaque assez rude se révèle, ainsi qu'un frémissement de la pointe à la palpa-tion. Pouls, 95 temp., 38°, 5. Le 8. Mêmes signes de péricardite. Le frottement s'entend à la région précordiale pendant les deux temps sans se propager. Les bruits du coeur sont assourdis. Pouls, 100 temp., 38°, 8. Le 9. Nouvelles douleurs dans les mains frottement péricardique beaucoup moins marqué. Poudre de feuilles de [email protected] gr. 20. Soir. Le pouls, encore irrégulier, bat 408 fois à la minute la tempé-rature est à 38, 4. Un léger frottement persiste à la région précordiale. Pas d'oppression.
-31 -SECONDE PARTIE. OBS. I. -@Rhumatisme. Péricardite. Pleurésie double. Le nommé Bertrand, âgé de 34 ans, entré le 4 janvier 1875, à l'hôpital Lariboisière, salle Saint-Vincent, n° 29. Dès la mi-décembre il avait commencé à ressentir des douleurs ar-ticulaires mais ces douleurs sont devenues beaucoup plus vives depuis cinq jours, la marche même lui est devenue impossible. En même temps il a vu survenir des sueurs profuses ses urines, assez abondantes, sont rougeâtres, La fièvre est intense pas de maux de tête quelques palpi-tations. Les articulations des pieds, des mains et des genoux sont dou-loureuses, sans chaleur ni gonflement notables. A l'examen du coeur, on découvre un souffle au premier temps et à la pointe les bruits car-diaques aussi bien que le pouls sont irréguliers. Ce dernier bat 98 fois à la minute le thermomètre marque 38°, 8. L'auscultation de la poitrine permet d'entendre des @râles de bron-chite dans la moitié inférieure du poumon droit. 5 Janvier. On trouve chez le malade une hypertrophie cardiaque ap-préciable à la percussion, de fortes palpitations, des battements dans les carotides très-prononcés. La fièvre est diminuée. Pouls, 88 temp., 38°, 2. Le 6. Vésicatoire sur la région précordiale. Pouls très-irrégulier comme rhythme et comme amplitude. Même souffle au coeur. Douleurs articulaires peu vives. Le 7. Les douleurs des jointures sont toujours légères les sueurs moins abondantes la respiration assez facile. Au coeur on constate le même souffle de la pointe mais en outre un frottement péricardiaque assez rude se révèle, ainsi qu'un frémissement de la pointe à la palpa-tion. Pouls, 95 temp., 38°, 5. Le 8. Mêmes signes de péricardite. Le frottement s'entend à la région précordiale pendant les deux temps sans se propager. Les bruits du coeur sont assourdis. Pouls, 100 temp., 38°, 8. Le 9. Nouvelles douleurs dans les mains frottement péricardique beaucoup moins marqué. Poudre de feuilles de digitale, 0 gr. 20. Soir. Le pouls, encore irrégulier, bat 108 fois à la minute la tempé-rature est à 38, 4. Un léger frottement persiste à la région précordiale. Pas d'oppression.
-31 -SECONDE PARTIE. OBS. I. -@Rhumatisme. Péricardite. Pleurésie double. Le nommé Bertrand, âgé de 34 ans, entré le 4 janvier 1875, à l'hôpital Lariboisière, salle Saint-Vincent, n° 29. Dès la mi-décembre il avait commencé à ressentir des douleurs ar-ticulaires mais ces douleurs sont devenues beaucoup plus vives depuis cinq jours, la marche même lui est devenue impossible. En même temps il a vu survenir des sueurs profuses ses urines, assez abondantes, sont rougeâtres, La fièvre est intense pas de maux de tête quelques palpi-tations. Les articulations des pieds, des mains et des genoux sont dou-loureuses, sans chaleur ni gonflement notables. A l'examen du coeur, on découvre un souffle au premier temps et à la pointe les bruits car-diaques aussi bien que le pouls sont irréguliers. Ce dernier bat 98 fois à la minute le thermomètre marque 38°, 8. L'auscultation de la poitrine permet d'entendre des @râles de bron-chite dans la moitié inférieure du poumon droit. 5 Janvier. On trouve chez le malade une hypertrophie cardiaque ap-préciable à la percussion, de fortes palpitations, des battements dans les carotides très-prononcés. La fièvre est diminuée. Pouls, 88 temp., 38°, 2. Le 6. Vésicatoire sur la région précordiale. Pouls très-irrégulier comme rhythme et comme amplitude. Même souffle au coeur. Douleurs articulaires peu vives. Le 7. Les douleurs des jointures sont toujours légères les sueurs moins abondantes la respiration assez facile. Au coeur on constate le même souffle de la pointe mais en outre un frottement péricardiaque assez rude se révèle, ainsi qu'un frémissement de la pointe à la palpa-tion. Pouls, 95 temp., 38°, 5. Le 8. Mêmes signes de péricardite. Le frottement s'entend à la région précordiale pendant les deux temps sans se propager. Les bruits du coeur sont assourdis. Pouls, 100 temp., 38°, 8. Le 9. Nouvelles douleurs dans les mains frottement péricardique beaucoup moins marqué. Poudre de feuilles de digitale, 0 gr. 20. Soir. Le pouls, encore irrégulier, bat 108 fois à la minute la tempé-rature est à 38, 4. Un léger frottement persiste à la région précordiale. Pas d'oppression.
-31 -SECONDE PARTIE. OBS. I. -Rhumatisme. Péricardite. Pleurésie double. Le nommé Bertrand, âgé de 34 ans, entré le 4 janvier 1875, à l'hôpital Lariboisière, salle Saint-Vincent, n° 29. Dès la mi-décembre il avait commencé à ressentir des douleurs ar-ticulaires mais ces douleurs sont devenues beaucoup plus vives depuis cinq jours, la marche même lui est devenue impossible. En même temps il a vu survenir des sueurs profuses ses urines, assez abondantes, sont rougeâtres, La fièvre est intense pas de maux de tête quelques palpi-tations. Les articulations des pieds, des mains et des genoux sont dou-loureuses, sans chaleur ni gonflement notables. A l'examen du coeur, on découvre un souffle au premier temps et à la pointe les bruits car-diaques aussi bien que le pouls sont irréguliers. Ce dernier bat 98 fois à la minute le thermomètre marque 38°, 8. L'auscultation de la poitrine permet d'entendre des râles de bron-chite dans la moitié inférieure du poumon droit. 5 Janvier. On trouve chez le malade une hypertrophie cardiaque ap-préciable à la percussion, de fortes palpitations, des battements dans les carotides très-prononcés. La fièvre est diminuée. Pouls, 88 temp., 38°, 2. Le 6. Vésicatoire sur la région précordiale. Pouls très-irrégulier comme rhythme et comme amplitude. Même souffle au coeur. Douleurs articulaires peu vives. Le 7. Les douleurs des jointures sont toujours légères les sueurs moins abondantes la respiration assez facile. Au coeur on constate le même souffle de la pointe mais en outre un frottement péricardiaque assez rude se révèle, ainsi qu'un frémissement de la pointe à la palpa-tion. Pouls, 95 temp., 38°, 5. Le 8. Mêmes signes de péricardite. Le frottement s'entend à la région précordiale pendant les deux temps sans se propager. Les bruits du coeur sont assourdis. Pouls, 100 temp., 38°, 8. Le 9. Nouvelles douleurs dans les mains frottement péricardique beaucoup moins marqué. Poudre de feuilles de digitale, 0 gr. 20. Soir. Le pouls, encore irrégulier, bat 108 fois à la minute la tempé-rature est à 38, 4. Un léger frottement persiste à la région précordiale. Pas d'oppression.
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444 ÉCLURCISSEMENS HISTORIQUES sion des bons principes par écrit, parce qu'il n'y avait pas de certitude d'être écoutés ou bien entendus , autrement. La discussion fut longue , et son récit ne prouverait ici que ce que savent les personnes qui ont observé le monde , c'est que rien n'est plus rare que la force de caractère , en même temps que c'est la chose la plus indispensable pour la bonne conduite des grandes affaires. Les conciliateurs, dont les petits moyens sont toujours démontrés mauvais , s'arrêtèrent à la démarche d'aller chez le roi, et de se rendre, en passant, chez M. Lacoste , pour l'inviter à s'y joindre. Celui-ci, bien plus encore que M. Du -ranthon , répugnait non-seulement à se prononcer avec vi-gueur , mais à provoquer le roi à quelque mesure que ce fût. Durant la discussion, M. Duranthon reçut l'ordre d'aller trouver le roi, toute affaire cessante. Alors, MM. Roland et Clavière le chargèrent d'exprimer à Sa Majesté tout ce qu'ils se proposaient de lui dire , en le priant d'y mettre pour eux toute la fermeté qu'ils lui avaient montrée , et ils ajoutèrent qu'ils se rendaient à son hôtel pour y attendre le résultat de sa double mission. M. Duranthon revint chargé du congé de ses deux collègues, et bientôt contre-signe la lettre, par la-quelle le roi notifie à l'Assemblée le renvoi de ses ministres. Si je regrette quelque chose, ajoute l'auteur de ces dé-tails , c'est de n'avoir pas profité de la facilité que j'aurais eue à me procurer copie de nombre de pièces dont la publi-cation serait intéressante aujourd'hui, et achèverait de jeter le plus grand jour sur les différentes parties du ministère. Mais ce que présente ce recueil, suffira pour faire juger à l'Europe entière et à la postérité, des hommes également haïs et calomniés par la cour et ses partisans, par les pré-tendus modérés Feuillans, dont l'esprit de secte repousse quelquefois la justice même, quand elle se présente avec des noms de Jacobins, et par les démagogistes outrés , classe de patriotes-égarés par leur propre zèle, et quelques ambitieux dont les ennemis de la liberté ont, partout et de tout temps,
444 ÉCL@URCISSEMENS HISTORIQUES sion des bons principes par écrit@, parce qu'il n'y avait pas de certitude d'être écoutés ou bien entendus , autrement. La discussion fut longue , et son récit ne prouverait ici que ce que savent les personnes qui ont observé le monde , c'est que rien n'est plus rare que la force de caractère , en même temps que c'est la chose la plus indispensable pour la bonne conduite des grandes affaires. Les conciliateurs@, dont les petits moyens sont toujours démontrés mauvais , s'arrêtèrent à la démarche d'aller chez le roi@, et de se rendre@, en passant@, chez M. Lacoste , pour l'inviter à s'y joindre. Celui-ci@, bien plus encore que M. Du -ranthon , répugnait non-seulement à se prononcer avec vi-gueur , mais à provoquer le roi à quelque mesure que ce fût. Durant la discussion, M. Duranthon reçut l'ordre d'aller trouver le roi@, toute affaire cessante. Alors, MM. Roland et Clavière le chargèrent d'exprimer à Sa Majesté tout ce qu'ils se proposaient de lui dire , en le priant d'y mettre pour eux toute la fermeté qu'ils lui avaient montrée , et ils ajoutèrent qu'ils se rendaient à son hôtel pour y attendre le résultat de sa double mission. M. Duranthon revint chargé du congé de ses deux collègues, et bientôt contre-signe la lettre@, par la-quelle le roi notifie à l'Assemblée le renvoi de ses ministres. Si je regrette quelque chose@, ajoute l'auteur de ces dé-tails , c'est de n'avoir pas profité de la facilité que j'aurais eue à me procurer copie de nombre de pièces dont la publi-cation serait intéressante aujourd'hui, et achèverait de jeter le plus grand jour sur les différentes parties du ministère. Mais ce que présente ce recueil@, suffira pour faire juger à l'Europe entière et à la postérité@, des hommes également haïs et calomniés par la cour et ses partisans, par les pré-tendus modérés Feuillans@, dont l'esprit de secte repousse quelquefois la justice même, quand elle se présente avec des noms de Jacobins@, et par les démagogistes outrés , classe de patriotes-égarés par leur propre zèle@, et quelques ambitieux dont les ennemis de la liberté ont@, partout et de tout temps,
444 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES sion des bons principes par écrit , parce qu'il n'y avait pas de certitude d'être écoutés ou bien entendus , autrement. La discussion fut longue , et son récit ne prouverait ici que ce que savent les personnes qui ont observé le monde , c'est que rien n'est plus rare que la force de caractère , en même temps que c'est la chose la plus indispensable pour la bonne conduite des grandes affaires. Les conciliateurs , dont les petits moyens sont toujours démontrés mauvais@, s'arrêtèrent à la démarche d'aller chez le roi , et de se rendre , en passant , chez M. Lacoste , pour l'inviter à s'y joindre. Celui-ci , bien plus encore que M. Du @ranthon , répugnait non-seulement à se prononcer avec vi-gueur , mais à provoquer le roi à quelque mesure que ce fût. Durant la discussion, M. Duranthon reçut l'ordre d'aller trouver le roi , toute affaire cessante. Alors, MM. Roland et Clavière le chargèrent d'exprimer à Sa Majesté tout ce qu'ils se proposaient de lui dire , en le priant d'y mettre pour eux toute la fermeté qu'ils lui avaient montrée , et ils ajoutèrent qu'ils se rendaient à son hôtel pour y attendre le résultat de sa double mission. M. Duranthon revint chargé du congé de ses deux collègues, et bientôt contre-signe la lettre , par la-quelle le roi notifie à l'Assemblée le renvoi de ses ministres. Si je regrette quelque chose , ajoute l'auteur de ces dé-tails , c'est de n'avoir pas profité de la facilité que j'aurais eue à me procurer copie de nombre de pièces dont la publi-cation serait intéressante aujourd'hui, et achèverait de jeter le plus grand jour sur les différentes parties du ministère. Mais ce que présente ce recueil , suffira pour faire juger à l'Europe entière et à la postérité , des hommes également haïs et calomniés par la cour et ses partisans, par les pré-tendus modérés Feuillans , dont l'esprit de secte repousse quelquefois la justice même, quand elle se présente avec des noms de Jacobins , et par les démagogistes outrés , classe de patriotes égarés par leur propre zèle , et quelques ambitieux dont les ennemis de la liberté ont , partout et de tout ######
444 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES sion des bons principes par écrit , parce qu'il n'y avait pas de certitude d'être écoutés ou bien entendus , autrement. La discussion fut longue , et son récit ne prouverait ici que ce que savent les personnes qui ont observé le monde , c'est que rien n'est plus rare que la force de caractère , en même temps que c'est la chose la plus indispensable pour la bonne conduite des grandes affaires. Les conciliateurs , dont les petits moyens sont toujours démontrés mauvais@, s'arrêtèrent à la démarche d'aller chez le roi , et de se rendre , en passant , chez M. Lacoste , pour l'inviter à s'y joindre. Celui-ci , bien plus encore que M. Du @ranthon , répugnait non-seulement à se prononcer avec vi-gueur , mais à provoquer le roi à quelque mesure que ce fût. Durant la discussion, M. Duranthon reçut l'ordre d'aller trouver le roi , toute affaire cessante. Alors, MM. Roland et Clavière le chargèrent d'exprimer à Sa Majesté tout ce qu'ils se proposaient de lui dire , en le priant d'y mettre pour eux toute la fermeté qu'ils lui avaient montrée , et ils ajoutèrent qu'ils se rendaient à son hôtel pour y attendre le résultat de sa double mission. M. Duranthon revint chargé du congé de ses deux collègues, et bientôt contre-signe la lettre , par la-quelle le roi notifie à l'Assemblée le renvoi de ses ministres. Si je regrette quelque chose , ajoute l'auteur de ces dé-tails , c'est de n'avoir pas profité de la facilité que j'aurais eue à me procurer copie de nombre de pièces dont la publi-cation serait intéressante aujourd'hui, et achèverait de jeter le plus grand jour sur les différentes parties du ministère. Mais ce que présente ce recueil , suffira pour faire juger à l'Europe entière et à la postérité , des hommes également haïs et calomniés par la cour et ses partisans, par les pré-tendus modérés Feuillans , dont l'esprit de secte repousse quelquefois la justice même, quand elle se présente avec des noms de Jacobins , et par les démagogistes outrés , classe de patriotes égarés par leur propre zèle , et quelques ambitieux dont les ennemis de la liberté ont , partout et de tout temps,
444 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES sion des bons principes par écrit , parce qu'il n'y avait pas de certitude d'être écoutés ou bien entendus , autrement. La discussion fut longue , et son récit ne prouverait ici que ce que savent les personnes qui ont observé le monde , c'est que rien n'est plus rare que la force de caractère , en même temps que c'est la chose la plus indispensable pour la bonne conduite des grandes affaires. Les conciliateurs , dont les petits moyens sont toujours démontrés mauvais, s'arrêtèrent à la démarche d'aller chez le roi , et de se rendre , en passant , chez M. Lacoste , pour l'inviter à s'y joindre. Celui-ci , bien plus encore que M. Du ranthon , répugnait non-seulement à se prononcer avec vi-gueur , mais à provoquer le roi à quelque mesure que ce fût. Durant la discussion, M. Duranthon reçut l'ordre d'aller trouver le roi , toute affaire cessante. Alors, MM. Roland et Clavière le chargèrent d'exprimer à Sa Majesté tout ce qu'ils se proposaient de lui dire , en le priant d'y mettre pour eux toute la fermeté qu'ils lui avaient montrée , et ils ajoutèrent qu'ils se rendaient à son hôtel pour y attendre le résultat de sa double mission. M. Duranthon revint chargé du congé de ses deux collègues, et bientôt contre-signe la lettre , par la-quelle le roi notifie à l'Assemblée le renvoi de ses ministres. Si je regrette quelque chose , ajoute l'auteur de ces dé-tails , c'est de n'avoir pas profité de la facilité que j'aurais eue à me procurer copie de nombre de pièces dont la publi-cation serait intéressante aujourd'hui, et achèverait de jeter le plus grand jour sur les différentes parties du ministère. Mais ce que présente ce recueil , suffira pour faire juger à l'Europe entière et à la postérité , des hommes également haïs et calomniés par la cour et ses partisans, par les pré-tendus modérés Feuillans , dont l'esprit de secte repousse quelquefois la justice même, quand elle se présente avec des noms de Jacobins , et par les démagogistes outrés , classe de patriotes égarés par leur propre zèle , et quelques ambitieux dont les ennemis de la liberté ont , partout et de tout temps,
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-32 -Le 10. Les deux poignets sont pris. Powb, 98 température. 38°, 3. Frottement péricardique plus prononcé que la veille. On constate, en outre, l'existence d'une pleurésie double l'épanchenient est presque nul mais il est facile d'entendre du frottement pleural de chaque côté. On applique deux vésicatoires en arrière de la poitrine. Le 11. Mêmes signes stéthoscopiques l'oppression est légère. Pouls, 95 temp , 33°. Le H. Peu d'oppression langue sèche miction difficile. Les articu-lations continuent d'être douloureuses sueurs abondantes. Mêmes signes à l'auscultation dans la région précordiale et en arrière du tho-rax. Pouls, 100 temp., 38°, 2. Le 12, matin. Les douleurs articulaires ont diminué. Le pouls est moins irrégulier. Pas de matité précordiale exagérée. Plus de frotte-ment péricardique on entend seulement du souffle mitral. Le frémisse-ment que l'on sentait à la pointe par la palpitation a presqu'entièrement disparu. L'examen de la plèvre a donné les résultats suivants à droite on n'entend plus de frottement pleural, mais la percussion révèle une matité assez étendue il se fait de l'épanchement. A gauche, même épan-chement souffle pleurétique égophonie Miction douloureuse indiquant une cystite canthariùienne. Pouls, 9J2 temp., 37°, 8. Le d2. soir. La respiration n'est pas gênée. Pouls, 78 temp.,37°, 8. Le 13. Pouls régulier respiration assez facile le malade ne tousse pas. L'articulation de l'épaule reste seule douloureuse. Poulsf 80 temp., 37°, 6. Le 14. Pouls moins régulier, lent. Les épanchements pleuraux sem-blent diminuer. Respiration de plus en plus facile. Encore un peu de souffle plèurétique. Le '16. Pouls presque normal. Le 17. Pas d'oppression pas de fièvre. L'épanchement du côté gauche paraît réduit à peu de chose à droite il est encore assez marqué. Le 19. Le malade va bien les épanchements pleuraux sont entière-ment disptrus. Le 21. On ne constate plus que quelques frottements pleuraux 4 Fevrier. La convalescence se continue sans accident. On n'entend presque plus rien d'anormal à l'auscultation de la poitrine. Les batte-ments du coeur sont assez forts, et les bruits irréguliers. Le souffle mi-tral persiste. OBS. II. - Rhumatisme articulaire aigu. Pleurésie double. Péricardite. Le nommé Joly, âgé de 32 ans, entré à l'hôpital Lariboisière, salle Saint-Vincent, le 28 janvier 1875.
-32 -Le 10. Les deux poignets sont pris. Po@wb, 98 température. 38°, 3. Frottement péricardique plus prononcé que la veille. On constate, en outre, l'existence d'une pleurésie double l'épanchenient est presque nul mais il est facile d'entendre du frottement pleural de chaque côté. On applique deux vésicatoires en arrière de la poitrine. Le 11. Mêmes signes stéthoscopiques l'oppression est légère. Pouls, 95 temp , 33°. Le @H. Peu d'oppression langue sèche miction difficile. Les articu-lations continuent d'être douloureuses sueurs abondantes. Mêmes signes à l'auscultation dans la région précordiale et en arrière du tho-rax. Pouls, 100 temp., 38°, 2. Le 12, matin. Les douleurs articulaires ont diminué. Le pouls est moins irrégulier. Pas de matité précordiale exagérée. Plus de frotte-ment péricardique on entend seulement du souffle mitral. Le frémisse-ment que l'on sentait à la pointe par la palpitation a presqu'entièrement disparu. L'examen de la plèvre a donné les résultats suivants à droite on n'entend plus de frottement pleural, mais la percussion révèle une matité assez étendue il se fait de l'épanchement. A gauche, même épan-chement souffle pleurétique égophonie Miction douloureuse indiquant une cystite canthariùienne. Pouls, 9J2 temp., 37°, 8. Le d2. soir. La respiration n'est pas gênée. Pouls, 78 temp.,@37°, 8. Le 13. Pouls régulier respiration assez facile le malade ne tousse pas. L'articulation de l'épaule reste seule douloureuse. Poulsf 80 temp., 37°, 6. Le 14. Pouls moins régulier, lent. Les épanchements pleuraux sem-blent diminuer. Respiration de plus en plus facile. Encore un peu de souffle plèurétique. Le '16. Pouls presque normal. Le 17. Pas d'oppression pas de fièvre. L'épanchement du côté gauche paraît réduit à peu de chose à droite il est encore assez marqué. Le 19. Le malade va bien les épanchements pleuraux sont entière-ment disptrus. Le 21. On ne constate plus que quelques frottements pleuraux 4 Fevrier. La convalescence se continue sans accident. On n'entend presque plus rien d'anormal à l'auscultation de la poitrine. Les batte-ments du coeur sont assez forts, et les bruits irréguliers. Le souffle mi-tral persiste. OBS. II. - Rhumatisme articulaire aigu. Pleurésie double. Péricardite. Le nommé Joly, âgé de 32 ans, entré à l'hôpital Lariboisière, salle Saint-Vincent, le 28 janvier 1875.
-32 -Le 10. Les deux poignets sont pris. Pouls, 98 température, 38°, 3. Frottement péricardique plus prononcé que la veille. On constate, en outre, l'existence d'une pleurésie double l'épanche@ment est presque nul mais il est facile d'entendre du frottement pleural de chaque côté. On applique deux vésicatoires en arrière de la poitrine. Le 11. Mêmes signes stéthoscopiques l'oppression est légère. Pouls, 95 temp , 38°. Le 11. Peu d'oppression langue sèche miction difficile. Les articu-lations continuent d'être douloureuses sueurs abondantes. Mêmes signes à l'auscultation dans la région précordiale et en arrière du tho-rax. Pouls, 100 temp., 38°, 2. Le 12, matin. Les douleurs articulaires ont diminué. Le pouls est moins irrégulier. Pas de matité précordiale exagérée. Plus de frotte-ment péricardique on entend seulement du souffle mitral. Le frémisse-ment que l'on sentait à la pointe par la palpitation a presqu'entièrement disparu. L'examen de la plèvre a donné les résultats suivants à droite on n'entend plus de frottement pleural, mais la percussion révèle une matité assez étendue il se fait de l'épanchement. A gauche, même épan-chement souffle pleurétique égophonie Miction douloureuse indiquant une cystite cantharidienne. Pouls, 9@2 temp., 37°, 8. Le 12, soir. La respiration n'est pas gênée. Pouls, 78 temp., 37°, 8. Le 13. Pouls régulier respiration assez facile le malade ne tousse pas. L'articulation de l'épaule reste seule douloureuse. Pouls, 80 temp., 37°, 6. Le 14. Pouls moins régulier, lent. Les épanchements pleuraux sem-blent diminuer. Respiration de plus en plus facile. Encore un peu de souffle pleurétique. Le @16. Pouls presque normal. Le 17. Pas d'oppression pas de fièvre. L'épanchement du côté gauche paraît réduit à peu de chose à droite il est encore assez marqué. Le 19. Le malade va bien les épanchements pleuraux sont entière-ment disparus. Le 21. On ne constate plus que quelques frottements pleuraux 4 Fevrier. La convalescence se continue sans accident. On n'entend presque plus rien d'anormal à l'auscultation de la poitrine. Les batte-ments du coeur sont assez forts, et les bruits irréguliers. Le souffle mi-tral persiste. OBS. II. -@Rhumatisme articulaire aigu. Pleurésie double. Péricardite. Le nommé Joly, âgé de 32 ans, entré à l'hôpital Lariboisière, salle Saint-Vincent. le 28 janvier 1875.
-32 -Le 10. Les deux poignets sont pris. Pouls, 98 température, 38°, 3. Frottement péricardique plus prononcé que la veille. On constate, en outre, l'existence d'une pleurésie double l'épanche@ment est presque nul mais il est facile d'entendre du frottement pleural de chaque côté. On applique deux vésicatoires en arrière de la poitrine. Le 11. Mêmes signes stéthoscopiques l'oppression est légère. Pouls, 95 temp , 38°. Le 11. Peu d'oppression langue sèche miction difficile. Les articu-lations continuent d'être douloureuses sueurs abondantes. Mêmes signes à l'auscultation dans la région précordiale et en arrière du tho-rax. Pouls, 100 temp., 38°, 2. Le 12, matin. Les douleurs articulaires ont diminué. Le pouls est moins irrégulier. Pas de matité précordiale exagérée. Plus de frotte-ment péricardique on entend seulement du souffle mitral. Le frémisse-ment que l'on sentait à la pointe par la palpitation a presqu'entièrement disparu. L'examen de la plèvre a donné les résultats suivants à droite on n'entend plus de frottement pleural, mais la percussion révèle une matité assez étendue il se fait de l'épanchement. A gauche, même épan-chement souffle pleurétique égophonie Miction douloureuse indiquant une cystite cantharidienne. Pouls, 9@2 temp., 37°, 8. Le 12, soir. La respiration n'est pas gênée. Pouls, 78 temp., 37°, 8. Le 13. Pouls régulier respiration assez facile le malade ne tousse pas. L'articulation de l'épaule reste seule douloureuse. Pouls, 80 temp., 37°, 6. Le 14. Pouls moins régulier, lent. Les épanchements pleuraux sem-blent diminuer. Respiration de plus en plus facile. Encore un peu de souffle pleurétique. Le @16. Pouls presque normal. Le 17. Pas d'oppression pas de fièvre. L'épanchement du côté gauche paraît réduit à peu de chose à droite il est encore assez marqué. Le 19. Le malade va bien les épanchements pleuraux sont entière-ment disparus. Le 21. On ne constate plus que quelques frottements pleuraux 4 Fevrier. La convalescence se continue sans accident. On n'entend presque plus rien d'anormal à l'auscultation de la poitrine. Les batte-ments du coeur sont assez forts, et les bruits irréguliers. Le souffle mi-tral persiste. OBS. II. -@Rhumatisme articulaire aigu. Pleurésie double. Péricardite. Le nommé Joly, âgé de 32 ans, entré à l'hôpital Lariboisière, salle Saint-Vincent. le 28 janvier 1875.
-32 -Le 10. Les deux poignets sont pris. Pouls, 98 température, 38°, 3. Frottement péricardique plus prononcé que la veille. On constate, en outre, l'existence d'une pleurésie double l'épanchement est presque nul mais il est facile d'entendre du frottement pleural de chaque côté. On applique deux vésicatoires en arrière de la poitrine. Le 11. Mêmes signes stéthoscopiques l'oppression est légère. Pouls, 95 temp , 38°. Le 11. Peu d'oppression langue sèche miction difficile. Les articu-lations continuent d'être douloureuses sueurs abondantes. Mêmes signes à l'auscultation dans la région précordiale et en arrière du tho-rax. Pouls, 100 temp., 38°, 2. Le 12, matin. Les douleurs articulaires ont diminué. Le pouls est moins irrégulier. Pas de matité précordiale exagérée. Plus de frotte-ment péricardique on entend seulement du souffle mitral. Le frémisse-ment que l'on sentait à la pointe par la palpitation a presqu'entièrement disparu. L'examen de la plèvre a donné les résultats suivants à droite on n'entend plus de frottement pleural, mais la percussion révèle une matité assez étendue il se fait de l'épanchement. A gauche, même épan-chement souffle pleurétique égophonie Miction douloureuse indiquant une cystite cantharidienne. Pouls, 92 temp., 37°, 8. Le 12, soir. La respiration n'est pas gênée. Pouls, 78 temp., 37°, 8. Le 13. Pouls régulier respiration assez facile le malade ne tousse pas. L'articulation de l'épaule reste seule douloureuse. Pouls, 80 temp., 37°, 6. Le 14. Pouls moins régulier, lent. Les épanchements pleuraux sem-blent diminuer. Respiration de plus en plus facile. Encore un peu de souffle pleurétique. Le 16. Pouls presque normal. Le 17. Pas d'oppression pas de fièvre. L'épanchement du côté gauche paraît réduit à peu de chose à droite il est encore assez marqué. Le 19. Le malade va bien les épanchements pleuraux sont entière-ment disparus. Le 21. On ne constate plus que quelques frottements pleuraux 4 Fevrier. La convalescence se continue sans accident. On n'entend presque plus rien d'anormal à l'auscultation de la poitrine. Les batte-ments du coeur sont assez forts, et les bruits irréguliers. Le souffle mi-tral persiste. OBS. II. -Rhumatisme articulaire aigu. Pleurésie double. Péricardite. Le nommé Joly, âgé de 32 ans, entré à l'hôpital Lariboisière, salle Saint-Vincent. le 28 janvier 1875.
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0.008543
0.050114
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ET PIÈCES OFFICIELLES. 457 ôtera tout prétexte aux inquiétudes du peuple, et tout espoir aux mécontens. Par exemple , deux décrets importans ont été rendus tous deux intéressent essentiellement la tranquillité publique et le salut de l'État. Le retard de leur sanction inspire des défiances s'il est prolongé, il causera des mécontens et, je dois le dire, dans Veffervescence actuelle des esprits, les mécontentemens peuvent mener à tout. Il n'est plus temps de reculer, il n'y a même plus moyen de temporiser. La révolution est-faite dans les esprits elle s'a-chèvera au prix du sang et sera cimentée par lui, si la sagesse ne prévient pas des malheurs qu'il est encore possible d'éviter. Je sais qu'on peut imaginer tout opérer et tout contenir par des mesures extrêmes mais, quand on aurait déployé la force , pour contraindre l'Assemblée quand on aurait répandu l'effroi dans Paris, la division et la stupeur dans ses environs, toute la France se lèverait avec indignation , et, se déchirant elle-même dans les horreurs d'une guerre civile , développerait cette sombre énergie, mère des vertus et des crimes , toujours funeste à ceux qui l'ont provoquée. Le salut de l'État et le bonheur de Votre Majesté sont intimement liés aucune puissance n'est capable de les sé-parer de cruelles angoisses et des malheurs certains envi-ronneront votre trône , s'il n'est appuyé par vous-même sur les bases de la constitution , et affermi dans la paix que son maintien doit enfin nous procurer. -Ainsi, la disposition des esprits , le cours des choses , les raisons de la politique , l'intérêt de Votre Majesté rendent indispensable l'obligation de s'unir au corps législatif et de répondre au voeu de la nation ils font une nécessité de ce que les principes présentent comme devoir mais la sensi-bilité naturelle à ce peuple affectueux , est prête à y trouver un motif de reconnaissance. On vous a cruellement trompé, Sire , quand on vous a inspiré de l'éloignement ou de la mé-fiance de ce peuple facile à toucher c'est en vous inquiétant
ET PIÈCES OFFICIELLES. 457 ôtera tout prétexte aux inquiétudes du peuple, et tout espoir aux mécontens. Par exemple , deux décrets importans ont été rendus tous deux intéressent essentiellement la tranquillité publique et le salut de l'État. Le retard de leur sanction inspire des défiances s'il est prolongé, il causera des mécontens et, je dois le dire, dans @Veffervescence actuelle des esprits, les mécontentemens peuvent mener à tout. Il n'est plus temps de reculer, il n'y a même plus moyen de temporiser. La révolution est-faite dans les esprits elle s'a-chèvera au prix du sang et sera cimentée par lui, si la sagesse ne prévient pas des malheurs qu'il est encore possible d'éviter. Je sais qu'on peut imaginer tout opérer et tout contenir par des mesures extrêmes mais, quand on aurait déployé la force , pour contraindre l'Assemblée quand on aurait répandu l'effroi dans Paris, la division et la stupeur dans ses environs, toute la France se lèverait avec indignation , et, se déchirant elle-même dans les horreurs d'une guerre civile , développerait cette sombre énergie, mère des vertus et des crimes , toujours funeste à ceux qui l'ont provoquée. Le salut de l'État et le bonheur de Votre Majesté sont intimement liés aucune puissance n'est capable de les sé-parer de cruelles angoisses et des malheurs certains envi-ronneront votre trône , s'il n'est appuyé par vous-même sur les bases de la constitution , et affermi dans la paix que son maintien doit enfin nous procurer. -Ainsi, la disposition des esprits , le cours des choses , les raisons de la politique , l'intérêt de Votre Majesté rendent indispensable l'obligation de s'unir au corps législatif et de répondre au voeu de la nation ils font une nécessité de ce que les principes présentent comme devoir mais la sensi-bilité naturelle à ce peuple affectueux , est prête à y trouver un motif de reconnaissance. On vous a cruellement trompé, Sire , quand on vous a inspiré de l'éloignement ou de la mé-fiance de ce peuple facile à toucher c'est en vous inquiétant
ET PIÈCES OFFICIELLES. 437 ôtera tout prétexte aux inquiétudes du peuple, et tout espoir aux mécontens. Par exemple@, deux décrets importans ont été rendus tous deux intéressent essentiellement la tranquillité publique et le salut de l'État. Le retard de leur sanction inspire des défiances s'il est prolongé, il causera des mécontens et, je dois le dire, dans l'effervescence actuelle des esprits, les mécontentemens peuvent mener à tout. Il n'est plus temps de reculer, il n'y a même plus moyen de temporiser. La révolution est faite dans les esprits elle s'a-chèvera au prix du sang et sera cimentée par lui, si la sagesse ne prévient pas des malheurs qu'il est encore possible d'éviter. Je sais qu'on peut imaginer tout opérer et tout contenir par des mesures extrêmes mais, quand on aurait déployé la force@, pour contraindre l'Assemblée quand on aurait répandu l'effroi dans Paris, la division et la stupeur dans ses environs, toute la France se lèverait avec indignation@, et, se déchirant elle-même dans les horreurs d'une guerre civile@, développerait cette sombre énergie, mère des vertus et des crimes@, toujours funeste à ceux qui l'ont provoquée. Le salut de l'État et le bonheur de Votre Majesté sont intimement liés aucune puissance n'est capable de les sé-parer de cruelles angoisses et des malheurs certains envi-ronneront votre trône@, s'il n'est appuyé par vous-même sur les bases de la constitution@, et affermi dans la paix que son maintien doit enfin nous procurer. @Ainsi, la disposition des esprits@, le cours des choses@, les raisons de la politique@, l'intérêt de Votre Majesté rendent indispensable l'obligation de s'unir au corps législatif et de répondre au voeu de la nation ils font une nécessité de ce que les principes présentent comme devoir mais la sensi-bilité naturelle à ce peuple affectueux@, est prête à y trouver un motif de reconnaissance. On vous a cruellement trompé, Sire@, quand on vous a inspiré de l'éloignement ou de la mé-fiance de ce peuple facile à toucher c'est en vous inquiétant
ET PIÈCES OFFICIELLES. 437 ôtera tout prétexte aux inquiétudes du peuple, et tout espoir aux mécontens. Par exemple@, deux décrets importans ont été rendus tous deux intéressent essentiellement la tranquillité publique et le salut de l'État. Le retard de leur sanction inspire des défiances s'il est prolongé, il causera des mécontens et, je dois le dire, dans l'effervescence actuelle des esprits, les mécontentemens peuvent mener à tout. Il n'est plus temps de reculer, il n'y a même plus moyen de temporiser. La révolution est faite dans les esprits elle s'a-chèvera au prix du sang et sera cimentée par lui, si la sagesse ne prévient pas des malheurs qu'il est encore possible d'éviter. Je sais qu'on peut imaginer tout opérer et tout contenir par des mesures extrêmes mais, quand on aurait déployé la force@, pour contraindre l'Assemblée quand on aurait répandu l'effroi dans Paris, la division et la stupeur dans ses environs, toute la France se lèverait avec indignation@, et, se déchirant elle-même dans les horreurs d'une guerre civile@, développerait cette sombre énergie, mère des vertus et des crimes@, toujours funeste à ceux qui l'ont provoquée. Le salut de l'État et le bonheur de Votre Majesté sont intimement liés aucune puissance n'est capable de les sé-parer de cruelles angoisses et des malheurs certains envi-ronneront votre trône@, s'il n'est appuyé par vous-même sur les bases de la constitution@, et affermi dans la paix que son maintien doit enfin nous procurer. @Ainsi, la disposition des esprits@, le cours des choses@, les raisons de la politique@, l'intérêt de Votre Majesté rendent indispensable l'obligation de s'unir au corps législatif et de répondre au voeu de la nation ils font une nécessité de ce que les principes présentent comme devoir mais la sensi-bilité naturelle à ce peuple affectueux@, est prête à y trouver un motif de reconnaissance. On vous a cruellement trompé, Sire@, quand on vous a inspiré de l'éloignement ou de la mé-fiance de ce peuple facile à toucher c'est en vous inquiétant
ET PIÈCES OFFICIELLES. 437 ôtera tout prétexte aux inquiétudes du peuple, et tout espoir aux mécontens. Par exemple, deux décrets importans ont été rendus tous deux intéressent essentiellement la tranquillité publique et le salut de l'État. Le retard de leur sanction inspire des défiances s'il est prolongé, il causera des mécontens et, je dois le dire, dans l'effervescence actuelle des esprits, les mécontentemens peuvent mener à tout. Il n'est plus temps de reculer, il n'y a même plus moyen de temporiser. La révolution est faite dans les esprits elle s'a-chèvera au prix du sang et sera cimentée par lui, si la sagesse ne prévient pas des malheurs qu'il est encore possible d'éviter. Je sais qu'on peut imaginer tout opérer et tout contenir par des mesures extrêmes mais, quand on aurait déployé la force, pour contraindre l'Assemblée quand on aurait répandu l'effroi dans Paris, la division et la stupeur dans ses environs, toute la France se lèverait avec indignation, et, se déchirant elle-même dans les horreurs d'une guerre civile, développerait cette sombre énergie, mère des vertus et des crimes, toujours funeste à ceux qui l'ont provoquée. Le salut de l'État et le bonheur de Votre Majesté sont intimement liés aucune puissance n'est capable de les sé-parer de cruelles angoisses et des malheurs certains envi-ronneront votre trône, s'il n'est appuyé par vous-même sur les bases de la constitution, et affermi dans la paix que son maintien doit enfin nous procurer. Ainsi, la disposition des esprits, le cours des choses, les raisons de la politique, l'intérêt de Votre Majesté rendent indispensable l'obligation de s'unir au corps législatif et de répondre au voeu de la nation ils font une nécessité de ce que les principes présentent comme devoir mais la sensi-bilité naturelle à ce peuple affectueux, est prête à y trouver un motif de reconnaissance. On vous a cruellement trompé, Sire, quand on vous a inspiré de l'éloignement ou de la mé-fiance de ce peuple facile à toucher c'est en vous inquiétant
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1,821
51 avait imaginé son système complet de carpotogie, à l'aide duquel les plantes sont rangées d'après leurs fruits LlNK et BEICHEL , RUDOLPHI, SPRENGEL , BlLDERDYCK , s'occupaient de la physiologie qui naît du développement des organes et de leurs fonctions respectives DUPETIT-THOUARS publiait de nouvelles théories sur les bourgeons RICHARD soumettait les fruits à une analyse rigoureuse. PALISOT DE BEAUVOIS ne pouvait ni ne devait demeurer étranger à cette marche triomphale de la science, il reprit ses travaux sur les cryptogames, et comme pour se délasser de cette étude microscopique , il entreprit de publier sous le titre de Flore d'Oivare et de Benin 1 , et sous celui d'Insectes recueillis en Afrique et en. Amérique 2 , les plantes et les insectes qu'il avait obser-vés sur les côtes de la Guinée, à Haïti et dans les Etats de l'Union. Quoique je sois loin d'approuver ces ouvrages, of par un luxe de gravure et de typographie, l'on porta atteinte à la science à cause du prix excessif qu'on est obligé d'y mettre, et du peu de profit que les professeurs et leurs adeptes en tirent, je dois donner des éloges à la? 1 Deux volumes in-folio, de xij et 200 pages avec 120 planches gravées. Paris, 1804-1821, Cet ouvrage, qui de-vait avoir au moins XXIV livraisons, a été clos avec la vingtième. Le prix est de 400 francs figures coloriées. 2 Un volume in-folio de xvj et 276 pages, avec 90 planches, coloriées. Cet ouvrage, commencé en 1805, de-vait avoir au moins XXX livraisons PALISOT DE BEAUVOIS en a publié quatorze , la quinzième, rédigée d'après ses manuscrits, par M. AUDINET-SERVILLE , a paru en 1821. Elle termine cette belle collection, dont le prix est de vingt francs la livraison.
51 avait imaginé son système complet de carpotogie, à l'aide duquel les plantes sont rangées d'après leurs fruits LlNK et BEICHEL , RUDOLPHI, SPRENGEL , BlLDERDYCK , s'occupaient de la physiologie qui naît du développement des organes et de leurs fonctions respectives DUPETIT-THOUARS publiait de nouvelles théories sur les bourgeons RICHARD soumettait les fruits à une analyse rigoureuse. PALISOT DE BEAUVOIS ne pouvait ni ne devait demeurer étranger à cette marche triomphale de la science, il reprit ses travaux sur les cryptogames, et comme pour se délasser de cette étude microscopique , il entreprit de publier sous le titre de Flore d'Oivare et de Benin 1 , et sous celui d'Insectes recueillis en Afrique et en. Amérique 2 , les plantes et les insectes qu'il avait obser-vés sur les côtes de la Guinée, à Haïti et dans les Etats de l'Union. Quoique je sois loin d'approuver ces ouvrages, of par un luxe de gravure et de typographie, l'on porta atteinte à la science à cause du prix excessif qu'on est obligé d'y mettre, et du peu de profit que les professeurs et leurs adeptes en tirent, je dois donner des éloges à la? 1 Deux volumes in-folio, de xij et 200 pages avec 120 planches gravées. Paris, 1804-1821, Cet ouvrage, qui de-vait avoir au moins XXIV livraisons, a été clos avec la vingtième. Le prix est de 400 francs figures coloriées. 2 Un volume in-folio de xvj et 276 pages, avec 90 planches, coloriées. Cet ouvrage, commencé en 1805, de-vait avoir au moins XXX livraisons PALISOT DE BEAUVOIS en a publié quatorze , la quinzième, rédigée d'après ses manuscrits, par M. AUDINET-SERVILLE , a paru en 1821. Elle termine cette belle collection, dont le prix est de vingt francs la livraison.
######## imaginé son système complet de carpologie, à l'aide duquel les plantes sont rangées d'après leurs fruits LlNK et REICHEL , RUDOLPHI, SPRENGEL , BlLDERDYCK , s'occupaient de la physiologie qui naît du développement des organes et de leurs fonctions respectives DUPETIT-THOUARS publiait de nouvelles théories sur les bourgeons RICHARD soumettait les fruits à une analyse rigoureuse. PALISOT DE BEAUVOIS ne pouvait ni ne devait demeurer étranger à cette marche triomphale de la science, il reprit ses travaux sur les cryptogames, et comme pour se délasser de cette étude microscopique , il entreprit de publier sous le titre de Flore d'O@ware et de Benin 1 , et sous celui d'Insectes recueillis en Afrique et en. Amérique 2 , les plantes et les insectes qu'il avait obser-vés sur les côtes de la Guinée, à Haïti et dans les Etats de l'Union. Quoique je sois loin d'approuver ces ouvrages, où par un luxe de gravure et de typographie, l'on porta atteinte à la science à cause du prix excessif qu'on est obligé d'y mettre, et du peu de profit que les professeurs et leurs adeptes en tirent, je dois donner des éloges à la1 1 Deux volumes in-folio, de xij et 200 pages avec 120 planches gravées. Paris, 1804-1821, Cet ouvrage, qui de-vait avoir au moins XXIV livraisons, a été clos avec la vingtième. Le prix est de 400 francs figures coloriées. 2 Un volume in-folio de xvj et 276 pages, avec 90 planches, coloriées. Cet ouvrage, commencé en 1805, de-vait avoir au moins XXX livraisons PALISOT DE BEAUVOIS en a publié quatorze , la quinzième, rédigée d'après ses manuscrits, par M. AUDINET-SERVILLE , a paru en 1821. Elle termine cette belle collection, dont le prix est de vingt francs la livraison.
51 avait imaginé son système complet de carpologie, à l'aide duquel les plantes sont rangées d'après leurs fruits LlNK et REICHEL , RUDOLPHI, SPRENGEL , BlLDERDYCK , s'occupaient de la physiologie qui naît du développement des organes et de leurs fonctions respectives DUPETIT-THOUARS publiait de nouvelles théories sur les bourgeons RICHARD soumettait les fruits à une analyse rigoureuse. PALISOT DE BEAUVOIS ne pouvait ni ne devait demeurer étranger à cette marche triomphale de la science, il reprit ses travaux sur les cryptogames, et comme pour se délasser de cette étude microscopique , il entreprit de publier sous le titre de Flore d'O@ware et de Benin 1 , et sous celui d'Insectes recueillis en Afrique et en. Amérique 2 , les plantes et les insectes qu'il avait obser-vés sur les côtes de la Guinée, à Haïti et dans les Etats de l'Union. Quoique je sois loin d'approuver ces ouvrages, où par un luxe de gravure et de typographie, l'on porta atteinte à la science à cause du prix excessif qu'on est obligé d'y mettre, et du peu de profit que les professeurs et leurs adeptes en tirent, je dois donner des éloges à la1 1 Deux volumes in-folio, de xij et 200 pages avec 120 planches gravées. Paris, 1804-1821, Cet ouvrage, qui de-vait avoir au moins XXIV livraisons, a été clos avec la vingtième. Le prix est de 400 francs figures coloriées. 2 Un volume in-folio de xvj et 276 pages, avec 90 planches, coloriées. Cet ouvrage, commencé en 1805, de-vait avoir au moins XXX livraisons PALISOT DE BEAUVOIS en a publié quatorze , la quinzième, rédigée d'après ses manuscrits, par M. AUDINET-SERVILLE , a paru en 1821. Elle termine cette belle collection, dont le prix est de vingt francs la livraison.
51 avait imaginé son système complet de carpologie, à l'aide duquel les plantes sont rangées d'après leurs fruits LlNK et REICHEL , RUDOLPHI, SPRENGEL , BlLDERDYCK , s'occupaient de la physiologie qui naît du développement des organes et de leurs fonctions respectives DUPETIT-THOUARS publiait de nouvelles théories sur les bourgeons RICHARD soumettait les fruits à une analyse rigoureuse. PALISOT DE BEAUVOIS ne pouvait ni ne devait demeurer étranger à cette marche triomphale de la science, il reprit ses travaux sur les cryptogames, et comme pour se délasser de cette étude microscopique , il entreprit de publier sous le titre de Flore d'Oware et de Benin 1 , et sous celui d'Insectes recueillis en Afrique et en. Amérique 2 , les plantes et les insectes qu'il avait obser-vés sur les côtes de la Guinée, à Haïti et dans les Etats de l'Union. Quoique je sois loin d'approuver ces ouvrages, où par un luxe de gravure et de typographie, l'on porta atteinte à la science à cause du prix excessif qu'on est obligé d'y mettre, et du peu de profit que les professeurs et leurs adeptes en tirent, je dois donner des éloges à la1 1 Deux volumes in-folio, de xij et 200 pages avec 120 planches gravées. Paris, 1804-1821, Cet ouvrage, qui de-vait avoir au moins XXIV livraisons, a été clos avec la vingtième. Le prix est de 400 francs figures coloriées. 2 Un volume in-folio de xvj et 276 pages, avec 90 planches, coloriées. Cet ouvrage, commencé en 1805, de-vait avoir au moins XXX livraisons PALISOT DE BEAUVOIS en a publié quatorze , la quinzième, rédigée d'après ses manuscrits, par M. AUDINET-SERVILLE , a paru en 1821. Elle termine cette belle collection, dont le prix est de vingt francs la livraison.
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112 L'ART DE MAGNÉTISER avait été blessé d'un coup d'épée par un de ses intimes amis, officier comme lui dans le même régiment Le lendemain, cette dame recevait une lettre de Mons, qui lui annonçait le duel, et dans .laquelle on la priait de partir sur-le-champ pour cette ville. Blanche, à Orléans, dès la première séance dans laquelle elle fut mise en somnambulisme, voyait, dans une pièce éloi-gnée, le docteur Lhuilier se lavant les mains, puis se bais-sant devant le feu pour les chauffer. Lorsqu'il revint dans le salon, les autres médecins lui demandèrent ce qu'il avait fait, et il dit exactement ce que la somnambule avait annoncé. J'ai vu cette somnambule et plusieurs autres lire, dans un livre fermé, la page indiquée par les personnes présentes,-et sans qu'elles sussent ce qu'il y avait à cette page. J'ai vu plusieurs somnambules lire des lettres dans les poches des personnes qui les avaient, même quand elles n'étaient pas décachetées, et dont, par conséquent, les per-sonnes ignoraient le contenu. - Dans le Courrier cl'Indre-et-Loire, du 4 juin 1840, on lit Hier, dans une séance particulière, la clairvoyance s'est manifestée par la lecture de quelques mots écrits sur un papier roulé, et par l'indication de toutes les maladies dont une dame était affectée. Dans une séance précédente, un jeune homme ordonna, par transmission de pensée, d'aller couper une mèche de cheveux à un de ses amis qui était pré-sent, ce que la somnambule exécuta sans hésiter. Un des somnambules dont la lucidité est la plus brillante et la plus constante, quoiqu'il lui arrive parfois de ne pas voir exactement, c'est sans contredit Alexis Didier, magné-tisé par M. Marcilliet. J'ai eu des somnambules qui, sur des cheveux, voyaient positivement les organes affectés, la cause première de la désorganisation, et indiquaient les remèdes qui guérissaient les malades. Voici une consultation de somnambule suivie d'un traite-ment Diagnostic donné par la somnambule. - Boule hystéri-que. - Fièvre nerveuse qui entretient la maladie et qui en a
112 L'ART DE MAGNÉTISER avait été blessé d'un coup d'épée par un de ses intimes amis, officier comme lui dans le même régiment@ Le lendemain, cette dame recevait une lettre de Mons, qui lui annonçait le duel, et dans .laquelle on la priait de partir sur-le-champ pour cette ville. Blanche, à Orléans, dès la première séance dans laquelle elle fut mise en somnambulisme, voyait, dans une pièce éloi-gnée, le docteur Lhuilier se lavant les mains, puis se bais-sant devant le feu pour les chauffer. Lorsqu'il revint dans le salon, les autres médecins lui demandèrent ce qu'il avait fait, et il dit exactement ce que la somnambule avait annoncé. J'ai vu cette somnambule et plusieurs autres lire, dans un livre fermé, la page indiquée par les personnes présentes,-et sans qu'elles sussent ce qu'il y avait à cette page. J'ai vu plusieurs somnambules lire des lettres dans les poches des personnes qui les avaient, même quand elles n'étaient pas décachetées, et dont, par conséquent, les per-sonnes ignoraient le contenu. - Dans le Courrier cl'Indre-et-Loire, du 4 juin 1840, on lit Hier, dans une séance particulière, la clairvoyance s'est manifestée par la lecture de quelques mots écrits sur un papier roulé, et par l'indication de toutes les maladies dont une dame était affectée. Dans une séance précédente, un jeune homme ordonna, par transmission de pensée, d'aller couper une mèche de cheveux à un de ses amis qui était pré-sent, ce que la somnambule exécuta sans hésiter. Un des somnambules dont la lucidité est la plus brillante et la plus constante, quoiqu'il lui arrive parfois de ne pas voir exactement, c'est sans contredit Alexis Didier, magné-tisé par M. Marcilliet. J'ai eu des somnambules qui, sur des cheveux, voyaient positivement les organes affectés, la cause première de la désorganisation, et indiquaient les remèdes qui guérissaient les malades. Voici une consultation de somnambule suivie d'un traite-ment Diagnostic donné par la somnambule. - Boule hystéri-que. - Fièvre nerveuse qui entretient la maladie et qui en a
112 L'ART DE MAGNÉTISER avait été blessé d'un coup d'épée par un de ses intimes amis, officier comme lui dans le même régiment. Le lendemain, cette dame recevait une lettre de Mons, qui lui annonçait le duel, et dans @laquelle on la priait de partir sur-le-champ pour cette ville. Blanche, à Orléans, dès la première séance dans laquelle elle fut mise en somnambulisme, voyait, dans une pièce éloi-gnée, le docteur Lhuilier se lavant les mains, puis se bais-sant devant le feu pour les chauffer. Lorsqu'il revint dans le salon, les autres médecins lui demandèrent ce qu'il avait fait, et il dit exactement ce que la somnambule avait annoncé. J'ai vu cette somnambule et plusieurs autres lire, dans un livre fermé, la page indiquée par les personnes présentes, et sans qu'elles sussent ce qu'il y avait à cette page. J'ai vu plusieurs somnambules lire des lettres dans les poches des personnes qui les avaient, même quand elles n'étaient pas décachetées, et dont, par conséquent, les per-sonnes ignoraient le contenu.u. Dans le Courrier @d'Indre-et-Loire, du 4 juin 1840, on lit Hier, dans une séance particulière, la clairvoyance s'est manifestée par la lecture de quelques mots écrits sur un papier roulé, et par l'indication de toutes les maladies dont une dame était affectée. Dans une séance précédente, un jeune homme ordonna, par transmission de pensée, d'aller couper une mèche de cheveux à un de ses amis qui était pré-sent, ce que la somnambule exécuta sans hésiter. Un des somnambules dont la lucidité est la plus brillante et la plus constante, quoiqu'il lui arrive parfois de ne pas voir exactement, c'est sans contredit Alexis Didier, magné-tisé par M. Marcilliet. J'ai eu des somnambules qui, sur des cheveux, voyaient positivement les organes affectés, la cause première de la désorganisation, et indiquaient les remèdes qui guérissaient les malades. Voici une consultation de somnambule suivie d'un traite-ment Diagnostic donné par la somnambule. -@Boule hystéri-que. -@Fièvre nerveuse qui entretient la maladie et qui en a
112 L'ART DE MAGNÉTISER avait été blessé d'un coup d'épée par un de ses intimes amis, officier comme lui dans le même régiment. Le lendemain, cette dame recevait une lettre de Mons, qui lui annonçait le duel, et dans @laquelle on la priait de partir sur-le-champ pour cette ville. Blanche, à Orléans, dès la première séance dans laquelle elle fut mise en somnambulisme, voyait, dans une pièce éloi-gnée, le docteur Lhuilier se lavant les mains, puis se bais-sant devant le feu pour les chauffer. Lorsqu'il revint dans le salon, les autres médecins lui demandèrent ce qu'il avait fait, et il dit exactement ce que la somnambule avait annoncé. J'ai vu cette somnambule et plusieurs autres lire, dans un livre fermé, la page indiquée par les personnes présentes, et sans qu'elles sussent ce qu'il y avait à cette page. J'ai vu plusieurs somnambules lire des lettres dans les poches des personnes qui les avaient, même quand elles n'étaient pas décachetées, et dont, par conséquent, les per-sonnes ignoraient le contenu.u. Dans le Courrier @d'Indre-et-Loire, du 4 juin 1840, on lit Hier, dans une séance particulière, la clairvoyance s'est manifestée par la lecture de quelques mots écrits sur un papier roulé, et par l'indication de toutes les maladies dont une dame était affectée. Dans une séance précédente, un jeune homme ordonna, par transmission de pensée, d'aller couper une mèche de cheveux à un de ses amis qui était pré-sent, ce que la somnambule exécuta sans hésiter. Un des somnambules dont la lucidité est la plus brillante et la plus constante, quoiqu'il lui arrive parfois de ne pas voir exactement, c'est sans contredit Alexis Didier, magné-tisé par M. Marcilliet. J'ai eu des somnambules qui, sur des cheveux, voyaient positivement les organes affectés, la cause première de la désorganisation, et indiquaient les remèdes qui guérissaient les malades. Voici une consultation de somnambule suivie d'un traite-ment Diagnostic donné par la somnambule. -@Boule hystéri-que. -@Fièvre nerveuse qui entretient la maladie et qui en a
112 L'ART DE MAGNÉTISER avait été blessé d'un coup d'épée par un de ses intimes amis, officier comme lui dans le même régiment. Le lendemain, cette dame recevait une lettre de Mons, qui lui annonçait le duel, et dans laquelle on la priait de partir sur-le-champ pour cette ville. Blanche, à Orléans, dès la première séance dans laquelle elle fut mise en somnambulisme, voyait, dans une pièce éloi-gnée, le docteur Lhuilier se lavant les mains, puis se bais-sant devant le feu pour les chauffer. Lorsqu'il revint dans le salon, les autres médecins lui demandèrent ce qu'il avait fait, et il dit exactement ce que la somnambule avait annoncé. J'ai vu cette somnambule et plusieurs autres lire, dans un livre fermé, la page indiquée par les personnes présentes, et sans qu'elles sussent ce qu'il y avait à cette page. J'ai vu plusieurs somnambules lire des lettres dans les poches des personnes qui les avaient, même quand elles n'étaient pas décachetées, et dont, par conséquent, les per-sonnes ignoraient le contenu.u. Dans le Courrier d'Indre-et-Loire, du 4 juin 1840, on lit Hier, dans une séance particulière, la clairvoyance s'est manifestée par la lecture de quelques mots écrits sur un papier roulé, et par l'indication de toutes les maladies dont une dame était affectée. Dans une séance précédente, un jeune homme ordonna, par transmission de pensée, d'aller couper une mèche de cheveux à un de ses amis qui était pré-sent, ce que la somnambule exécuta sans hésiter. Un des somnambules dont la lucidité est la plus brillante et la plus constante, quoiqu'il lui arrive parfois de ne pas voir exactement, c'est sans contredit Alexis Didier, magné-tisé par M. Marcilliet. J'ai eu des somnambules qui, sur des cheveux, voyaient positivement les organes affectés, la cause première de la désorganisation, et indiquaient les remèdes qui guérissaient les malades. Voici une consultation de somnambule suivie d'un traite-ment Diagnostic donné par la somnambule. -Boule hystéri-que. -Fièvre nerveuse qui entretient la maladie et qui en a
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-179 -de Châteauroux m'écrivait à ce sujet il est venu a Paris, cher oncle, et je ne puis vous ren-dre l'ivresse des bons Parisiens. Tout injustes qu'ils sont pour moi je ne puis m'empêcher de les aimer à cause de leur amour pour le roi. Ils lui ont donné le nom de bien-aimé, ce litre efface tous leurs torts envers moi. Vous ne savez pas ce qu'il m'en a coûté de le savoir si près et de ne point recevoir la moindre marque de son souve-nir. Mon trouble et mon agitation ne peuvent se décrire. Je n'osais paraître on est si cruel à mon égard, que toute espèce de démarche aurait paru un crime d'ailleurs, je n'ai plus d'espé-rance. Non, cher oncle, je n'extravague plus et loin de vouloir mettre des conditions à mon re-tour par l'exil des uns et des autres, je me sens assez de faiblesse pour me rendre à une simple demande du maître. L'âme de la duchesse de Châteauroux est ici toute entière Mais dites-moi donc, croyez-vous qu'il m'aime encore? Non, vous me faites assez entendre qu'il ne faut pas compter sur son retour il croit peut-être avoir trop de torts à effacer et c'est ce qui l'empêche de revenir. Ah ! il ne sait pas qu'ils sont tous oubliés je n'ai pu résister à ce désir de le voir. J'étais condamnée à la retraite, à la douleur pendant que tout le
-179 -de Châteauroux m'écrivait à ce sujet il est venu a Paris, cher oncle, et je ne puis vous ren-dre l'ivresse des bons Parisiens. Tout injustes qu'ils sont pour moi je ne puis m'empêcher de les aimer à cause de leur amour pour le roi. Ils lui ont donné le nom de bien-aimé, ce litre efface tous leurs torts envers moi. Vous ne savez pas ce qu'il m'en a coûté de le savoir si près et de ne point recevoir la moindre marque de son souve-nir. Mon trouble et mon agitation ne peuvent se décrire. Je n'osais paraître on est si cruel à mon égard, que toute espèce de démarche aurait paru un crime d'ailleurs, je n'ai plus d'espé-rance. Non, cher oncle, je n'extravague plus et loin de vouloir mettre des conditions à mon re-tour par l'exil des uns et des autres, je me sens assez de faiblesse pour me rendre à une simple demande du maître. L'âme de la duchesse de Châteauroux est ici toute entière Mais dites-moi donc, croyez-vous qu'il m'aime encore? Non, vous me faites assez entendre qu'il ne faut pas compter sur son retour il croit peut-être avoir trop de torts à effacer et c'est ce qui l'empêche de revenir. Ah ! il ne sait pas qu'ils sont tous oubliés je n'ai pu résister à ce désir de le voir. J'étais condamnée à la retraite, à la douleur pendant que tout le
######## Châteauroux m'écrivait à ce sujet il est venu a Paris, cher oncle, et je ne puis vous ren-dre l'ivresse des bons Parisiens. Tout injustes qu'ils sont pour moi je ne puis m'empêcher de les aimer à cause de leur amour pour le roi. Ils lui ont donné le nom de bien-aimé, ce titre efface tous leurs torts envers moi. Vous ne savez pas ce qu'il m'en a coûté de le savoir si près et de ne point recevoir la moindre marque de son souve-nir. Mon trouble et mon agitation ne peuvent se décrire. Je n'osais paraître on est si cruel à mon égard, que toute espèce de démarche aurait paru un crime d'ailleurs, je n'ai plus d'espé-rance. Non, cher oncle, je n'extravague plus et loin de vouloir mettre des conditions à mon re-tour par l'exil des uns et des autres, je me sens assez de faiblesse pour me rendre à une simple demande du maître. L'âme de la duchesse de Châteauroux est ici toute entière Mais dites-moi donc, croyez-vous qu'il m'aime encore? Non, vous me faites assez entendre qu'il ne faut pas compter sur son retour il croit peut-être avoir trop de torts à effacer et c'est ce qui l'empêche de revenir. Ah ! il ne sait pas qu'ils sont tous oubliés je n'ai pu résister à ce désir de le voir. J'étais condamnée à la retraite, à la douleur pendant que tout le
-179 -de Châteauroux m'écrivait à ce sujet il est venu a Paris, cher oncle, et je ne puis vous ren-dre l'ivresse des bons Parisiens. Tout injustes qu'ils sont pour moi je ne puis m'empêcher de les aimer à cause de leur amour pour le roi. Ils lui ont donné le nom de bien-aimé, ce titre efface tous leurs torts envers moi. Vous ne savez pas ce qu'il m'en a coûté de le savoir si près et de ne point recevoir la moindre marque de son souve-nir. Mon trouble et mon agitation ne peuvent se décrire. Je n'osais paraître on est si cruel à mon égard, que toute espèce de démarche aurait paru un crime d'ailleurs, je n'ai plus d'espé-rance. Non, cher oncle, je n'extravague plus et loin de vouloir mettre des conditions à mon re-tour par l'exil des uns et des autres, je me sens assez de faiblesse pour me rendre à une simple demande du maître. L'âme de la duchesse de Châteauroux est ici toute entière Mais dites-moi donc, croyez-vous qu'il m'aime encore? Non, vous me faites assez entendre qu'il ne faut pas compter sur son retour il croit peut-être avoir trop de torts à effacer et c'est ce qui l'empêche de revenir. Ah ! il ne sait pas qu'ils sont tous oubliés je n'ai pu résister à ce désir de le voir. J'étais condamnée à la retraite, à la douleur pendant que tout le
-179 -de Châteauroux m'écrivait à ce sujet il est venu a Paris, cher oncle, et je ne puis vous ren-dre l'ivresse des bons Parisiens. Tout injustes qu'ils sont pour moi je ne puis m'empêcher de les aimer à cause de leur amour pour le roi. Ils lui ont donné le nom de bien-aimé, ce titre efface tous leurs torts envers moi. Vous ne savez pas ce qu'il m'en a coûté de le savoir si près et de ne point recevoir la moindre marque de son souve-nir. Mon trouble et mon agitation ne peuvent se décrire. Je n'osais paraître on est si cruel à mon égard, que toute espèce de démarche aurait paru un crime d'ailleurs, je n'ai plus d'espé-rance. Non, cher oncle, je n'extravague plus et loin de vouloir mettre des conditions à mon re-tour par l'exil des uns et des autres, je me sens assez de faiblesse pour me rendre à une simple demande du maître. L'âme de la duchesse de Châteauroux est ici toute entière Mais dites-moi donc, croyez-vous qu'il m'aime encore? Non, vous me faites assez entendre qu'il ne faut pas compter sur son retour il croit peut-être avoir trop de torts à effacer et c'est ce qui l'empêche de revenir. Ah ! il ne sait pas qu'ils sont tous oubliés je n'ai pu résister à ce désir de le voir. J'étais condamnée à la retraite, à la douleur pendant que tout le
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-197 -Maison du Roi, marchez, assurez la victoire, Soubise 1 et Pecquigny vous mènent à la gloire. Paraissez, vieux soldats, dont les bras éprouvés Lancent de loin la mort que de près vous bravez. Ce fut en effet une belle journée pour la mai-son du Roi gens d'armes, mousquetaires, che-vaux-légers firent des prodiges de valeur et se firent tuer glorieusement. Comment ces courtisans, doux, enjoués, aimables, Sont-ils dans les combats des lions indomptables ? Quel assemblage heureux de grâce et de valeur, Rouflers, Meuse, d'Ayen, Duras, bouillant d'ardeur. Voltaire connaissait bien le caractère des gentilshommes français, intrépides le jour des batailles, polis, galants et portant sous la tente l'esprit et les grâces de la cour. Versailles était partout où le Roi se trouvait. Durant ces campa-gnes de Belgique et de Flandres, rien ne fut gai comme la maison du Roi composée de la fleur de noblesse. Le maréchal de Saxe le plus aimable, le plus léger d'entre eux avait attaché un théâtre à l'armée non point pour y jouer la tragédie ou les pièces sérieuses comme la passion en vint plus tard , mais pour représenter le vaudeville en chan-son, l'opéra-comique 2 sous la direction de ma-1 Le prince de Soubise commandait les gens d'armes de la maison du Roi le duc de Pecquigny, les chevaux-légers. 2 Le brevet du privilège portait théâtre attaché à l'armée du Roi.
-197 -Maison du Roi, marchez, assurez la victoire, Soubise 1 et Pecquigny vous mènent à la gloire. Paraissez, vieux soldats, dont les bras éprouvés Lancent de loin la mort que de près vous bravez. Ce fut en effet une belle journée pour la mai-son du Roi gens d'armes, mousquetaires, che-vaux-légers firent des prodiges de valeur et se firent tuer glorieusement. Comment ces courtisans, doux, enjoués, aimables, Sont-ils dans les combats des lions indomptables ? Quel assemblage heureux de grâce et de valeur, Rouflers, Meuse, d'Ayen, Duras, bouillant d'ardeur. Voltaire connaissait bien le caractère des gentilshommes français, intrépides le jour des batailles, polis, galants et portant sous la tente l'esprit et les grâces de la cour. Versailles était partout où le Roi se trouvait. Durant ces campa-gnes de Belgique et de Flandres, rien ne fut gai comme la maison du Roi composée de la fleur de noblesse. Le maréchal de Saxe le plus aimable, le plus léger d'entre eux avait attaché un théâtre à l'armée non point pour y jouer la tragédie ou les pièces sérieuses comme la passion en vint plus tard , mais pour représenter le vaudeville en chan-son, l'opéra-comique 2 sous la direction de ma@@@@@-@1 Le prince de Soubise commandait les gens d'armes de la maison du Roi le duc de Pecquigny, les chevaux-légers. 2 Le brevet du privilège portait théâtre attaché à l'armée du Roi.
############ du Roi, marchez, assurez la victoire, Soubise 1 et Pecquigny vous mènent à la gloire. Paraissez, vieux soldats, dont les bras éprouvés Lancent de loin la mort que de près vous bravez. Ce fut en effet une belle journée pour la mai-son du Roi gens d'armes, mousquetaires, che-vaux-légers firent des prodiges de valeur et se firent tuer glorieusement. Comment ces courtisans, doux, enjoués, aimables, Sont-ils dans les combats des lions indomptables ? Quel assemblage heureux de grâce et de valeur, Bouflers, Meuse, d'Ayen, Duras, bouillant d'ardeur. Voltaire connaissait bien le caractère des gentilshommes français, intrépides le jour des batailles, polis, galants et portant sous la tente l'esprit et les grâces de la cour. Versailles était partout où le Roi se trouvait. Durant ces campa-gnes de Belgique et de Flandres, rien ne fut gai comme la maison du Roi composée de la fleur de noblesse. Le maréchal de Saxe le plus aimable, le plus léger d'entre eux avait attaché un théâtre à l'armée non point pour y jouer la tragédie ou les pièces sérieuses comme la passion en vint plus tard , mais pour représenter le vaudeville en chan-son, l'opéra-comique 2 sous la direction de ma-197 - 1 Le prince de Soubise commandait les gens d'armes de la maison du Roi le duc de Pecquigny, les chevaux-légers. 2 Le brevet du privilège portait théâtre attaché à l'armée du Roi.
-197 -Maison du Roi, marchez, assurez la victoire, Soubise 1 et Pecquigny vous mènent à la gloire. Paraissez, vieux soldats, dont les bras éprouvés Lancent de loin la mort que de près vous bravez. Ce fut en effet une belle journée pour la mai-son du Roi gens d'armes, mousquetaires, che-vaux-légers firent des prodiges de valeur et se firent tuer glorieusement. Comment ces courtisans, doux, enjoués, aimables, Sont-ils dans les combats des lions indomptables ? Quel assemblage heureux de grâce et de valeur, Bouflers, Meuse, d'Ayen, Duras, bouillant d'ardeur. Voltaire connaissait bien le caractère des gentilshommes français, intrépides le jour des batailles, polis, galants et portant sous la tente l'esprit et les grâces de la cour. Versailles était partout où le Roi se trouvait. Durant ces campa-gnes de Belgique et de Flandres, rien ne fut gai comme la maison du Roi composée de la fleur de noblesse. Le maréchal de Saxe le plus aimable, le plus léger d'entre eux avait attaché un théâtre à l'armée non point pour y jouer la tragédie ou les pièces sérieuses comme la passion en vint plus tard , mais pour représenter le vaudeville en chan-son, l'opéra-comique 2 sous la direction de ma-197 - 1 Le prince de Soubise commandait les gens d'armes de la maison du Roi le duc de Pecquigny, les chevaux-légers. 2 Le brevet du privilège portait théâtre attaché à l'armée du Roi.
-197 -Maison du Roi, marchez, assurez la victoire, Soubise 1 et Pecquigny vous mènent à la gloire. Paraissez, vieux soldats, dont les bras éprouvés Lancent de loin la mort que de près vous bravez. Ce fut en effet une belle journée pour la mai-son du Roi gens d'armes, mousquetaires, che-vaux-légers firent des prodiges de valeur et se firent tuer glorieusement. Comment ces courtisans, doux, enjoués, aimables, Sont-ils dans les combats des lions indomptables ? Quel assemblage heureux de grâce et de valeur, Bouflers, Meuse, d'Ayen, Duras, bouillant d'ardeur. Voltaire connaissait bien le caractère des gentilshommes français, intrépides le jour des batailles, polis, galants et portant sous la tente l'esprit et les grâces de la cour. Versailles était partout où le Roi se trouvait. Durant ces campa-gnes de Belgique et de Flandres, rien ne fut gai comme la maison du Roi composée de la fleur de noblesse. Le maréchal de Saxe le plus aimable, le plus léger d'entre eux avait attaché un théâtre à l'armée non point pour y jouer la tragédie ou les pièces sérieuses comme la passion en vint plus tard , mais pour représenter le vaudeville en chan-son, l'opéra-comique 2 sous la direction de ma-197 - 1 Le prince de Soubise commandait les gens d'armes de la maison du Roi le duc de Pecquigny, les chevaux-légers. 2 Le brevet du privilège portait théâtre attaché à l'armée du Roi.
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142 L'ART- DE MAGNÉTISER M. Courty, rédacteur du Pilote. M. Talbot-Descourty, dentiste. J'ai fait pratiquer bien d'autres opérations fort doulou-reuses, et le sujet n'a jamais rien senti. Des opérations ont été faites par d'autres magnétiseurs avec tout autant de succès. A Cherbourg, des malades ont subi des amputations dans l'état magnétique, sans éprouver la moindre sensation. Ces faits ont été publiquement constatés. Voici le procès-verbal d'une opération faite à Cherbourg L'an 1846, le 19 septembre, à trois heures et demie de l'après-midi Nous, soussignés, habitants de Cherbourg, après avoir assisté à une opération pratiquée aujourd'hui, avec le plus grand succès, par M. le docteur Loysel, aidé de M. Gibon, docteur-médecin, sur la demoiselle Anne Le Marchand, de Porthail, âgée de trente ans, et mise auparavant, en notre présence, dans l'état de sommeil magnétique et d'insensi-bilité absolue, attestons et certifions ce qui suit A deux heures quarante minutes, la malade est magné-tisée et endormie par M. L. Durand, à là distance de deux mètres, et en moins de trois secondes. Alors le chirurgien, pour s'assurer de l'insensibilité du sujet, lui plonge brusque-ment, et à plusieurs reprises, un long stylet dans les chairs du cou un flacon d'ammoniaque concentrée est placé sous le nez de la patiente. Celle-ci reste immobile aucune sensa-tion n'est perçue, nulle altération ne se rencontre sur ses traits, pas une seule impression du dehors n'arrive jusqu'à elle. Au bout de cinq ou six minutes de sommeil, elle est réveillée par son magnétiseur en une seconde. Après quel-ques instants, elle est endormie de nouveau, comme la pre-mière fois, à une-distance plus grande encore. Aussitôt les médecins sont avertis par M. L. Durand que l'opération peut être pratiquée immédiatement et en toute sécurité, et qu'ils peuvent également parler à haute voix sur l'état de la malade, sans crainte d'être entendus par elle, tant l'insensi-bilité est profonde et absolue. A deux heures cinquante minutes, l'opérateur fait, dans
142 L'ART- DE MAGNÉTISER M. Courty, rédacteur du Pilote. M. Talbot-Descourty, dentiste. J'ai fait pratiquer bien d'autres opérations fort doulou-reuses, et le sujet n'a jamais rien senti. Des opérations ont été faites par d'autres magnétiseurs avec tout autant de succès. A Cherbourg, des malades ont subi des amputations dans l'état magnétique, sans éprouver la moindre sensation. Ces faits ont été publiquement constatés. Voici le procès-verbal d'une opération faite à Cherbourg L'an 1846, le 19 septembre, à trois heures et demie de l'après-midi Nous, soussignés, habitants de Cherbourg, après avoir assisté à une opération pratiquée aujourd'hui, avec le plus grand succès, par M. le docteur Loysel, aidé de M. Gibon, docteur-médecin, sur la demoiselle Anne Le Marchand, de Porthail, âgée de trente ans, et mise auparavant, en notre présence, dans l'état de sommeil magnétique et d'insensi-bilité absolue, attestons et certifions ce qui suit A deux heures quarante minutes, la malade est magné-tisée et endormie par M. L. Durand, à là distance de deux mètres, et en moins de trois secondes. Alors le chirurgien, pour s'assurer de l'insensibilité du sujet, lui plonge brusque-ment, et à plusieurs reprises, un long stylet dans les chairs du cou un flacon d'ammoniaque concentrée est placé sous le nez de la patiente. Celle-ci reste immobile aucune sensa-tion n'est perçue, nulle altération ne se rencontre sur ses traits, pas une seule impression du dehors n'arrive jusqu'à elle. Au bout de cinq ou six minutes de sommeil, elle est réveillée par son magnétiseur en une seconde. Après quel-ques instants, elle est endormie de nouveau, comme la pre-mière fois, à une-distance plus grande encore. Aussitôt les médecins sont avertis par M. L. Durand que l'opération peut être pratiquée immédiatement et en toute sécurité, et qu'ils peuvent également parler à haute voix sur l'état de la malade, sans crainte d'être entendus par elle, tant l'insensi-bilité est profonde et absolue. A deux heures cinquante minutes, l'opérateur fait, dans
142 L'ART@ DE MAGNÉTISER M. Courty, rédacteur du Pilote. M. Talbot-Descourty, dentiste. J'ai fait pratiquer bien d'autres opérations fort doulou-reuses, et le sujet n'a jamais rien senti. Des opérations ont été faites par d'autres magnétiseurs avec tout autant de succès. A Cherbourg, des malades ont subi des amputations dans l'état magnétique, sans éprouver la moindre sensation. Ces faits ont été publiquement constatés. Voici le procès-verbal d'une opération faite à Cherbourg L'an 1846, le 19 septembre, à trois heures et demie de l'après-midi Nous, soussignés, habitants de Cherbourg, après avoir assisté à une opération pratiquée aujourd'hui, avec le plus grand succès, par M. le docteur Loysel, aidé de M. Gibon, docteur-médecin, sur la demoiselle Anne Le Marchand, de Porthail, âgée de trente ans, et mise auparavant, en notre présence, dans l'état de sommeil magnétique et d'insensi-bilité absolue, attestons et certifions ce qui suit A deux heures quarante minutes, la malade est magné-tisée et endormie par M. L. Durand, à la distance de deux mètres, et en moins de trois secondes. Alors le chirurgien, pour s'assurer de l'insensibilité du sujet, lui plonge brusque-ment, et à plusieurs reprises, un long stylet dans les chairs du cou un flacon d'ammoniaque concentrée est placé sous le nez de la patiente. Celle-ci reste immobile aucune sensa-tion n'est perçue, nulle altération ne se rencontre sur ses traits, pas une seule impression du dehors n'arrive jusqu'à elle. Au bout de cinq ou six minutes de sommeil, elle est réveillée par son magnétiseur en une seconde. Après quel-ques instants, elle est endormie de nouveau, comme la pre-mière fois, à une distance plus grande encore. Aussitôt les médecins sont avertis par M. L. Durand que l'opération peut être pratiquée immédiatement et en toute sécurité, et qu'ils peuvent également parler à haute voix sur l'état de la malade, sans crainte d'être entendus par elle, tant l'insensi-bilité est profonde et absolue. A deux heures cinquante minutes, l'opérateur fait, dans
142 L'ART@ DE MAGNÉTISER M. Courty, rédacteur du Pilote. M. Talbot-Descourty, dentiste. J'ai fait pratiquer bien d'autres opérations fort doulou-reuses, et le sujet n'a jamais rien senti. Des opérations ont été faites par d'autres magnétiseurs avec tout autant de succès. A Cherbourg, des malades ont subi des amputations dans l'état magnétique, sans éprouver la moindre sensation. Ces faits ont été publiquement constatés. Voici le procès-verbal d'une opération faite à Cherbourg L'an 1846, le 19 septembre, à trois heures et demie de l'après-midi Nous, soussignés, habitants de Cherbourg, après avoir assisté à une opération pratiquée aujourd'hui, avec le plus grand succès, par M. le docteur Loysel, aidé de M. Gibon, docteur-médecin, sur la demoiselle Anne Le Marchand, de Porthail, âgée de trente ans, et mise auparavant, en notre présence, dans l'état de sommeil magnétique et d'insensi-bilité absolue, attestons et certifions ce qui suit A deux heures quarante minutes, la malade est magné-tisée et endormie par M. L. Durand, à la distance de deux mètres, et en moins de trois secondes. Alors le chirurgien, pour s'assurer de l'insensibilité du sujet, lui plonge brusque-ment, et à plusieurs reprises, un long stylet dans les chairs du cou un flacon d'ammoniaque concentrée est placé sous le nez de la patiente. Celle-ci reste immobile aucune sensa-tion n'est perçue, nulle altération ne se rencontre sur ses traits, pas une seule impression du dehors n'arrive jusqu'à elle. Au bout de cinq ou six minutes de sommeil, elle est réveillée par son magnétiseur en une seconde. Après quel-ques instants, elle est endormie de nouveau, comme la pre-mière fois, à une distance plus grande encore. Aussitôt les médecins sont avertis par M. L. Durand que l'opération peut être pratiquée immédiatement et en toute sécurité, et qu'ils peuvent également parler à haute voix sur l'état de la malade, sans crainte d'être entendus par elle, tant l'insensi-bilité est profonde et absolue. A deux heures cinquante minutes, l'opérateur fait, dans
142 L'ART DE MAGNÉTISER M. Courty, rédacteur du Pilote. M. Talbot-Descourty, dentiste. J'ai fait pratiquer bien d'autres opérations fort doulou-reuses, et le sujet n'a jamais rien senti. Des opérations ont été faites par d'autres magnétiseurs avec tout autant de succès. A Cherbourg, des malades ont subi des amputations dans l'état magnétique, sans éprouver la moindre sensation. Ces faits ont été publiquement constatés. Voici le procès-verbal d'une opération faite à Cherbourg L'an 1846, le 19 septembre, à trois heures et demie de l'après-midi Nous, soussignés, habitants de Cherbourg, après avoir assisté à une opération pratiquée aujourd'hui, avec le plus grand succès, par M. le docteur Loysel, aidé de M. Gibon, docteur-médecin, sur la demoiselle Anne Le Marchand, de Porthail, âgée de trente ans, et mise auparavant, en notre présence, dans l'état de sommeil magnétique et d'insensi-bilité absolue, attestons et certifions ce qui suit A deux heures quarante minutes, la malade est magné-tisée et endormie par M. L. Durand, à la distance de deux mètres, et en moins de trois secondes. Alors le chirurgien, pour s'assurer de l'insensibilité du sujet, lui plonge brusque-ment, et à plusieurs reprises, un long stylet dans les chairs du cou un flacon d'ammoniaque concentrée est placé sous le nez de la patiente. Celle-ci reste immobile aucune sensa-tion n'est perçue, nulle altération ne se rencontre sur ses traits, pas une seule impression du dehors n'arrive jusqu'à elle. Au bout de cinq ou six minutes de sommeil, elle est réveillée par son magnétiseur en une seconde. Après quel-ques instants, elle est endormie de nouveau, comme la pre-mière fois, à une distance plus grande encore. Aussitôt les médecins sont avertis par M. L. Durand que l'opération peut être pratiquée immédiatement et en toute sécurité, et qu'ils peuvent également parler à haute voix sur l'état de la malade, sans crainte d'être entendus par elle, tant l'insensi-bilité est profonde et absolue. A deux heures cinquante minutes, l'opérateur fait, dans
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THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 171 Je fis cesser aussitôt le tremblement nerveux, et par suite cette paralysie mais elle se représenta pendant quelques jours et à différentes heures, durant plus ou moins longtemps, paraissant sans motif et cessant de même Elle fut ainsi jusqu'au 24 avril où elle disparut entièrement. Le 13 mai, à huit heures du soir, il y eut une crise hysté-rique d'une violence extrême. Plusieurs personnes ne pou-vaient parvenir à maintenir la malade sur son lit elle les enlevait et les entraînait avec une force décuplée. Tantôt elle était raide comme une barre de fer, tantôt elle se tenait toute droite sur la tête, les pieds en l'air, restant ainsi sans qu'on pût la coucher puis tout à coup, le corps s'affaissait, ou d'un bond formait le cerceau, la tête touchant les talons. De temps en temps, un son, qui n'avait rien d'humain, s'échappait de sa poitrine, et rendait cette scène encore plus effrayante. Après quelques instants d'examen, qui parurent un siècle aux parents, je magnétisai avec force l'estomac aussitôt le diaphragme se détendit je fis plusieurs insufflations chaudes sur la région épigastrique et sur le coeur, la crise cessa immédiatement. Mais la malheureuse enfant était brisée, sans pouvoir remuer je fis alors quelques grandes passes bientôt elle se trouva bien, et elle passa une bonne nuit. Le 14 mai, l'estomac lui fit mal, et il ne lui fut plus possi-ble de rien avaler. L'eau magnétisée même, prise en très petite quantité, restait dans l'estomac en la faisant souffrir, puis elle s'en échappait avec bruit, comme si elle forçait une issue qui lui était fermée la douleur, se faisait alors sentir dans les intestins, les jambes s'étaient de nouveau paraly-sées. Le 22 mai, tout était rentré dans l'ordre, Mlle Fanny se portait tout à fait bien, et jamais elle ne s'était sentie si forte. Quelques crises, quelques malaises se sont encore pré-sentés jusqu'au mois de septembre mais, depuis cette époque, la malade a repris toute sa santé. Ce mois de mars, anniversaire de la maladie, il y a eu une légère indisposition, qui n'a pas empêché Mlle Fanny de vaquer à ses occupations, et aujourd'hui elle est entièrement guérie.
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 171 Je fis cesser aussitôt le tremblement nerveux, et par suite cette paralysie mais elle se représenta pendant quelques jours et à différentes heures, durant plus ou moins longtemps, paraissant sans motif et cessant de même@ Elle fut ainsi jusqu'au 24 avril où elle disparut entièrement. Le 13 mai, à huit heures du soir, il y eut une crise hysté-rique d'une violence extrême. Plusieurs personnes ne pou-vaient parvenir à maintenir la malade sur son lit elle les enlevait et les entraînait avec une force décuplée. Tantôt elle était raide comme une barre de fer, tantôt elle se tenait toute droite sur la tête, les pieds en l'air, restant ainsi sans qu'on pût la coucher puis tout à coup, le corps s'affaissait, ou d'un bond formait le cerceau, la tête touchant les talons. De temps en temps, un son, qui n'avait rien d'humain, s'échappait de sa poitrine, et rendait cette scène encore plus effrayante. Après quelques instants d'examen, qui parurent un siècle aux parents, je magnétisai avec force l'estomac aussitôt le diaphragme se détendit je fis plusieurs insufflations chaudes sur la région épigastrique et sur le coeur, la crise cessa immédiatement. Mais la malheureuse enfant était brisée, sans pouvoir remuer je fis alors quelques grandes passes bientôt elle se trouva bien, et elle passa une bonne nuit. Le 14 mai, l'estomac lui fit mal, et il ne lui fut plus possi-ble de rien avaler. L'eau magnétisée même, prise en très petite quantité, restait dans l'estomac en la faisant souffrir, puis elle s'en échappait avec bruit, comme si elle forçait une issue qui lui était fermée la douleur, se faisait alors sentir dans les intestins, les jambes s'étaient de nouveau paraly-sées. Le 22 mai, tout était rentré dans l'ordre, Mlle Fanny se portait tout à fait bien, et jamais elle ne s'était sentie si forte. Quelques crises, quelques malaises se sont encore pré-sentés jusqu'au mois de septembre mais, depuis cette époque, la malade a repris toute sa santé. Ce mois de mars, anniversaire de la maladie, il y a eu une légère indisposition, qui n'a pas empêché Mlle Fanny de vaquer à ses occupations, et aujourd'hui elle est entièrement guérie.
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 171 Je fis cesser aussitôt le tremblement nerveux, et par suite cette paralysie mais elle se représenta pendant quelques jours et à différentes heures, durant plus ou moins longtemps, paraissant sans motif et cessant de même. Elle fut ainsi jusqu'au 24 avril où elle disparut entièrement. Le 13 mai, à huit heures du soir, il y eut une crise hysté-rique d'une violence extrême. Plusieurs personnes ne pou-vaient parvenir à maintenir la malade sur son lit elle les enlevait et les entrainait avec une force décuplée. Tantôt elle était raide comme une barre de fer, tantôt elle se tenait toute droite sur la tête, les pieds en l'air, restant ainsi sans qu'on pût la coucher puis tout à coup, le corps s'affaissait, ou d'un bond formait le cerceau, la tête touchant les talons. De temps en temps, un son, qui n'avait rien d'humain, s'échappait de sa poitrine, et rendait cette scène encore plus effrayante. Après quelques instants d'examen, qui parurent un siècle aux parents, je magnétisai avec force l'estomac aussitôt le diaphragme se détendit je fis plusieurs insufflations chaudes sur la région épigastrique et sur le coeur, la crise cessa immédiatement. Mais la malheureuse enfant était brisée, sans pouvoir remuer je fis alors quelques grandes passes bientôt elle se trouva bien, et elle passa une bonne nuit. Le 14 mai, l'estomac lui fit mal, et il ne lui fut plus possi-ble de rien avaler. L'eau magnétisée même, prise en très petite quantité, restait dans l'estomac en la faisant souffrir, puis elle s'en échappait avec bruit, comme si elle forçait une issue qui lui était fermée la douleur@ se faisait alors sentir dans les intestins, les jambes s'étaient de nouveau paraly-sées. Le 22 mai, tout était rentré dans l'ordre, Mlle Fanny se portait tout à fait bien, et jamais elle ne s'était sentie si forte. Quelques crises, quelques malaises se sont encore pré-sentés jusqu'au mois de septembre mais, depuis cette époque, la malade a repris toute sa santé. Ce mois de mars, anniversaire de la maladie, il y a eu une légère indisposition, qui n'a pas empêché Mlle Fanny de vaquer à ses occupations, et aujourd'hui elle est entièrement guérie.
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 171 Je fis cesser aussitôt le tremblement nerveux, et par suite cette paralysie mais elle se représenta pendant quelques jours et à différentes heures, durant plus ou moins longtemps, paraissant sans motif et cessant de même. Elle fut ainsi jusqu'au 24 avril où elle disparut entièrement. Le 13 mai, à huit heures du soir, il y eut une crise hysté-rique d'une violence extrême. Plusieurs personnes ne pou-vaient parvenir à maintenir la malade sur son lit elle les enlevait et les entrainait avec une force décuplée. Tantôt elle était raide comme une barre de fer, tantôt elle se tenait toute droite sur la tête, les pieds en l'air, restant ainsi sans qu'on pût la coucher puis tout à coup, le corps s'affaissait, ou d'un bond formait le cerceau, la tête touchant les talons. De temps en temps, un son, qui n'avait rien d'humain, s'échappait de sa poitrine, et rendait cette scène encore plus effrayante. Après quelques instants d'examen, qui parurent un siècle aux parents, je magnétisai avec force l'estomac aussitôt le diaphragme se détendit je fis plusieurs insufflations chaudes sur la région épigastrique et sur le coeur, la crise cessa immédiatement. Mais la malheureuse enfant était brisée, sans pouvoir remuer je fis alors quelques grandes passes bientôt elle se trouva bien, et elle passa une bonne nuit. Le 14 mai, l'estomac lui fit mal, et il ne lui fut plus possi-ble de rien avaler. L'eau magnétisée même, prise en très petite quantité, restait dans l'estomac en la faisant souffrir, puis elle s'en échappait avec bruit, comme si elle forçait une issue qui lui était fermée la douleur@ se faisait alors sentir dans les intestins, les jambes s'étaient de nouveau paraly-sées. Le 22 mai, tout était rentré dans l'ordre, Mlle Fanny se portait tout à fait bien, et jamais elle ne s'était sentie si forte. Quelques crises, quelques malaises se sont encore pré-sentés jusqu'au mois de septembre mais, depuis cette époque, la malade a repris toute sa santé. Ce mois de mars, anniversaire de la maladie, il y a eu une légère indisposition, qui n'a pas empêché Mlle Fanny de vaquer à ses occupations, et aujourd'hui elle est entièrement guérie.
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 171 Je fis cesser aussitôt le tremblement nerveux, et par suite cette paralysie mais elle se représenta pendant quelques jours et à différentes heures, durant plus ou moins longtemps, paraissant sans motif et cessant de même. Elle fut ainsi jusqu'au 24 avril où elle disparut entièrement. Le 13 mai, à huit heures du soir, il y eut une crise hysté-rique d'une violence extrême. Plusieurs personnes ne pou-vaient parvenir à maintenir la malade sur son lit elle les enlevait et les entrainait avec une force décuplée. Tantôt elle était raide comme une barre de fer, tantôt elle se tenait toute droite sur la tête, les pieds en l'air, restant ainsi sans qu'on pût la coucher puis tout à coup, le corps s'affaissait, ou d'un bond formait le cerceau, la tête touchant les talons. De temps en temps, un son, qui n'avait rien d'humain, s'échappait de sa poitrine, et rendait cette scène encore plus effrayante. Après quelques instants d'examen, qui parurent un siècle aux parents, je magnétisai avec force l'estomac aussitôt le diaphragme se détendit je fis plusieurs insufflations chaudes sur la région épigastrique et sur le coeur, la crise cessa immédiatement. Mais la malheureuse enfant était brisée, sans pouvoir remuer je fis alors quelques grandes passes bientôt elle se trouva bien, et elle passa une bonne nuit. Le 14 mai, l'estomac lui fit mal, et il ne lui fut plus possi-ble de rien avaler. L'eau magnétisée même, prise en très petite quantité, restait dans l'estomac en la faisant souffrir, puis elle s'en échappait avec bruit, comme si elle forçait une issue qui lui était fermée la douleur se faisait alors sentir dans les intestins, les jambes s'étaient de nouveau paraly-sées. Le 22 mai, tout était rentré dans l'ordre, Mlle Fanny se portait tout à fait bien, et jamais elle ne s'était sentie si forte. Quelques crises, quelques malaises se sont encore pré-sentés jusqu'au mois de septembre mais, depuis cette époque, la malade a repris toute sa santé. Ce mois de mars, anniversaire de la maladie, il y a eu une légère indisposition, qui n'a pas empêché Mlle Fanny de vaquer à ses occupations, et aujourd'hui elle est entièrement guérie.
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124 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. timents se révolteraient et je ne vous parlerais pas avec tant de calme si je pouvais mettre un prix à votre délivrance et y attacher une pensée qui blessât votre pudeur. Redevenez indépendante et soyez heureuse, je serai payé de ce que j'ai fait. Encore un mot. J'ai remarqué dans la ruelle une porte qui donne accès dans le jardin de l'hôtel. J'ignore si la clef est à l'intérieur, et, à défaut, s'il vous est possible de vous la procurer. Dans ce cas, ce serait pour nous une sortie natu-relle et qui faciliterait les choses. Dans le cas contraire, j'ai pris mes mesures de telle sorte qu'il vous sera aisé de quitter l'hôtel par le chemin que j'aurai pris pour y arriver. J'ai tout prévu pour ce qui me regarde vous n'avez plus à songer qu'aux points où ma prévoyance s'arrêtait. Je n'attends pas de réponse de vous, Clémence il n'y en a pas d'autre ici qu'un oui ou un non. Nous sommes arri-vés à l'heure de la crise. Votre réponse sera dans l'acte même. Mardi soir, quand le silence régnera dans la ruelle et que je m'y sentirai bien maître de mes mouvements, je me placerai à l'une des croisées qui me donnent le plus de découvert sur l'hôtel et me permettent surtout de plonger sur votre chambr.. à coucher. A minuit précis, mon sort sera décidé, et je saurai ce que vous voulez faire. Si je dois persister à pousser l'en-treprise jusqu'au bout, allumez votre lampe et placez-la de manière à rendre ses clartés aussi distinctes que possible. Ce - sera mon phare il me guidera vers le but. Si, au contraire, par un motif ou l'autre, vous n'accédez pas à mes projets, si vous ne pouvez ou ne voulez pas briser le lien affreux qui vous étreint, laissez votre chambre à coucher dans les té-nèbres. Je saurai ce que cela veut dire, et ne conduirai pas les choses plus loin. Suis-je réservé à cette dernière épreuve, Clémence? M'infli gerez-vous cette douleur?, Faudra-t-il que, si jeunes, nous vivions ainsi dans un deuil éternel et une éternelle séparation? Ce serait vous sacrifier de vos propres mains et m'entraîner dans ce sacrifice. Votre sort sera le mien dispo-sez-en comme vous l'entendrez , je m'y résignerai sans me plaindre. GASTON.
124 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. timents se révolteraient et je ne vous parlerais pas avec tant de calme si je pouvais mettre un prix à votre délivrance et y attacher une pensée qui blessât votre pudeur. Redevenez indépendante et soyez heureuse, je serai payé de ce que j'ai fait. Encore un mot. J'ai remarqué dans la ruelle une porte qui donne accès dans le jardin de l'hôtel. J'ignore si la clef est à l'intérieur, et, à défaut, s'il vous est possible de vous la procurer. Dans ce cas, ce serait pour nous une sortie natu-relle et qui faciliterait les choses. Dans le cas contraire, j'ai pris mes mesures de telle sorte qu'il vous sera aisé de quitter l'hôtel par le chemin que j'aurai pris pour y arriver. J'ai tout prévu pour ce qui me regarde vous n'avez plus à songer qu'aux points où ma prévoyance s'arrêtait. Je n'attends pas de réponse de vous, Clémence il n'y en a pas d'autre ici qu'un oui ou un non. Nous sommes arri-vés à l'heure de la crise. Votre réponse sera dans l'acte même. Mardi soir, quand le silence régnera dans la ruelle et que je m'y sentirai bien maître de mes mouvements, je me placerai à l'une des croisées qui me donnent le plus de découvert sur l'hôtel et me permettent surtout de plonger sur votre chambr.. à coucher. A minuit précis, mon sort sera décidé, et je saurai ce que vous voulez faire. Si je dois persister à pousser l'en-treprise jusqu'au bout, allumez votre lampe et placez-la de manière à rendre ses clartés aussi distinctes que possible. Ce - sera mon phare il me guidera vers le but. Si, au contraire, par un motif ou l'autre, vous n'accédez pas à mes projets, si vous ne pouvez ou ne voulez pas briser le lien affreux qui vous étreint, laissez votre chambre à coucher dans les té-nèbres. Je saurai ce que cela veut dire, et ne conduirai pas les choses plus loin. Suis-je réservé à cette dernière épreuve, Clémence@? M'infli gerez-vous cette douleur?, Faudra-t-il que, si jeunes, nous vivions ainsi dans un deuil éternel et une éternelle séparation@? Ce serait vous sacrifier de vos propres mains et m'entraîner dans ce sacrifice. Votre sort sera le mien dispo-sez-en comme vous l'entendrez , je m'y résignerai sans me plaindre. GASTON.
124 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. timents se révolteraient et je ne vous parlerais pas avec tant de calme si je pouvais mettre un prix à votre délivrance et y attacher une pensée qui blessât votre pudeur. Redevenez indépendante et soyez heureuse, je serai payé de ce que j'ai fait. Encore un mot. J'ai remarqué dans la ruelle une porte qui donne accès dans le jardin de l'hôtel. J'ignore si la clef est à l'intérieur, et, à défaut, s'il vous est possible de vous la procurer. Dans ce cas, ce serait pour nous une sortie natu-relle et qui faciliterait les choses. Dans le cas contraire, j'ai pris mes mesures de telle sorte qu'il vous sera aisé de quitter l'hôtel par le chemin que j'aurai pris pour y arriver. J'ai tout prévu pour ce qui me regarde vous n'avez plus à songer qu'aux points où ma prévoyance s'arrêtait. Je n'attends pas de réponse de vous, Clémence il n'y en a pas d'autre ici qu'un oui ou un non. Nous sommes arri-vés à l'heure de la crise. Votre réponse sera dans l'acte même. Mardi soir, quand le silence régnera dans la ruelle et que je m'y sentirai bien maître de mes mouvements, je me placerai à l'une des croisées qui me donnent le plus de découvert sur l'hôtel et me permettent surtout de plonger sur votre chambr@e à coucher. A minuit précis, mon sort sera décidé, et je saurai ce que vous voulez faire. Si je dois persister à pousser l'en-treprise jusqu'au bout, allumez votre lampe et placez-la de manière à rendre ses clartés aussi distinctes que possible. Ce @@sera mon phare il me guidera vers le but. Si, au contraire, par un motif ou l'autre, vous n'accédez pas à mes projets, si vous ne pouvez ou ne voulez pas briser le lien affreux qui vous étreint, laissez votre chambre à coucher dans les té-nèbres. Je saurai ce que cela veut dire, et ne conduirai pas les choses plus loin. Suis-je réservé à cette dernière épreuve, Clémence ? M'infli@gerez-vous cette douleur ? Faudra-t-il que, si jeunes, nous vivions ainsi dans un deuil éternel et une éternelle séparation ? Ce serait vous sacrifier de vos propres mains et m'entraîner dans ce sacrifice. Votre sort sera le mien dispo-sez-en comme vous l'entendrez@, je m'y résignerai sans me plaindre. GASTON.
124 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. timents se révolteraient et je ne vous parlerais pas avec tant de calme si je pouvais mettre un prix à votre délivrance et y attacher une pensée qui blessât votre pudeur. Redevenez indépendante et soyez heureuse, je serai payé de ce que j'ai fait. Encore un mot. J'ai remarqué dans la ruelle une porte qui donne accès dans le jardin de l'hôtel. J'ignore si la clef est à l'intérieur, et, à défaut, s'il vous est possible de vous la procurer. Dans ce cas, ce serait pour nous une sortie natu-relle et qui faciliterait les choses. Dans le cas contraire, j'ai pris mes mesures de telle sorte qu'il vous sera aisé de quitter l'hôtel par le chemin que j'aurai pris pour y arriver. J'ai tout prévu pour ce qui me regarde vous n'avez plus à songer qu'aux points où ma prévoyance s'arrêtait. Je n'attends pas de réponse de vous, Clémence il n'y en a pas d'autre ici qu'un oui ou un non. Nous sommes arri-vés à l'heure de la crise. Votre réponse sera dans l'acte même. Mardi soir, quand le silence régnera dans la ruelle et que je m'y sentirai bien maître de mes mouvements, je me placerai à l'une des croisées qui me donnent le plus de découvert sur l'hôtel et me permettent surtout de plonger sur votre chambr@e à coucher. A minuit précis, mon sort sera décidé, et je saurai ce que vous voulez faire. Si je dois persister à pousser l'en-treprise jusqu'au bout, allumez votre lampe et placez-la de manière à rendre ses clartés aussi distinctes que possible. Ce @@sera mon phare il me guidera vers le but. Si, au contraire, par un motif ou l'autre, vous n'accédez pas à mes projets, si vous ne pouvez ou ne voulez pas briser le lien affreux qui vous étreint, laissez votre chambre à coucher dans les té-nèbres. Je saurai ce que cela veut dire, et ne conduirai pas les choses plus loin. Suis-je réservé à cette dernière épreuve, Clémence ? M'infli@gerez-vous cette douleur ? Faudra-t-il que, si jeunes, nous vivions ainsi dans un deuil éternel et une éternelle séparation ? Ce serait vous sacrifier de vos propres mains et m'entraîner dans ce sacrifice. Votre sort sera le mien dispo-sez-en comme vous l'entendrez@, je m'y résignerai sans me plaindre. GASTON.
124 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. timents se révolteraient et je ne vous parlerais pas avec tant de calme si je pouvais mettre un prix à votre délivrance et y attacher une pensée qui blessât votre pudeur. Redevenez indépendante et soyez heureuse, je serai payé de ce que j'ai fait. Encore un mot. J'ai remarqué dans la ruelle une porte qui donne accès dans le jardin de l'hôtel. J'ignore si la clef est à l'intérieur, et, à défaut, s'il vous est possible de vous la procurer. Dans ce cas, ce serait pour nous une sortie natu-relle et qui faciliterait les choses. Dans le cas contraire, j'ai pris mes mesures de telle sorte qu'il vous sera aisé de quitter l'hôtel par le chemin que j'aurai pris pour y arriver. J'ai tout prévu pour ce qui me regarde vous n'avez plus à songer qu'aux points où ma prévoyance s'arrêtait. Je n'attends pas de réponse de vous, Clémence il n'y en a pas d'autre ici qu'un oui ou un non. Nous sommes arri-vés à l'heure de la crise. Votre réponse sera dans l'acte même. Mardi soir, quand le silence régnera dans la ruelle et que je m'y sentirai bien maître de mes mouvements, je me placerai à l'une des croisées qui me donnent le plus de découvert sur l'hôtel et me permettent surtout de plonger sur votre chambre à coucher. A minuit précis, mon sort sera décidé, et je saurai ce que vous voulez faire. Si je dois persister à pousser l'en-treprise jusqu'au bout, allumez votre lampe et placez-la de manière à rendre ses clartés aussi distinctes que possible. Ce sera mon phare il me guidera vers le but. Si, au contraire, par un motif ou l'autre, vous n'accédez pas à mes projets, si vous ne pouvez ou ne voulez pas briser le lien affreux qui vous étreint, laissez votre chambre à coucher dans les té-nèbres. Je saurai ce que cela veut dire, et ne conduirai pas les choses plus loin. Suis-je réservé à cette dernière épreuve, Clémence ? M'infligerez-vous cette douleur ? Faudra-t-il que, si jeunes, nous vivions ainsi dans un deuil éternel et une éternelle séparation ? Ce serait vous sacrifier de vos propres mains et m'entraîner dans ce sacrifice. Votre sort sera le mien dispo-sez-en comme vous l'entendrez, je m'y résignerai sans me plaindre. GASTON.
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9 les branches de l'histoire naturelle , et par M. DE JUSSIEU, qui venait de créer une méthode nouvelle dont les bases reposent sur l'absence , la présence et le nombre des lo-bes séminaux ou cotylédons, corps charnus, d'une forme particulière, ne ressemblant en rien aux feuilles propre-ment dites , quoiqu'on leur en donne parfois le nom, et qui sont le point de départ de la végétation. Cessavans reconnaissent, constatent la découverte ils votent des encouragemens au jeune botaniste , et l'Académie le nomme, en 1781, son correspondant. Jaloux de justifier de plus en plus l'honorable suffrage du premier corps savant de l'Europe, PALISOT DE BEAU-VOIS soumit à un semblable examen toutes les crypto-games, et fit voir les erreurs commises par DILLEN et par LINNÉ relativement aux organes de la reproduction dans les mousses, les lycopodes, les hépatiques , les algues et les lichens. Il combattit avec forcé le système proposé par HEDWIG qui tend à priver de sexes les champignons, et aies assimiler aux polypes et à certains autres animaux qui se reproduisent par des bulbes ou par de simples bourgeons 1 . Enfin, il n'a cessé de continuer ses pre-miers essais , de les enrichir de nouvelles et nombreuses 1 Mémoire sur l'organisation des champignons et des mousses, lu à l'Académie des Sciences le 8 février 1783. Mémoire sur tes semences des champignons, lu le 7 juillet 1784. L'Académie ordonna l'impression de ces deux Mémoires dans les volumes des Savans étrangers. Mémoire sur un nouveau champignon le microsp-heria poiymorpha et une nouvelle espèce de conferve Jun-gevmannia multifula découverts aux environs. do
9 les branches de l'histoire naturelle , et par M. DE JUSSIEU, qui venait de créer une méthode nouvelle dont les bases reposent sur l'absence , la présence et le nombre des lo-bes séminaux ou cotylédons, corps charnus, d'une forme particulière, ne ressemblant en rien aux feuilles propre-ment dites , quoiqu'on leur en donne parfois le nom, et qui sont le point de départ de la végétation. Ces@savans reconnaissent, constatent la découverte ils votent des encouragemens au jeune botaniste , et l'Académie le nomme, en 1781, son correspondant. Jaloux de justifier de plus en plus l'honorable suffrage du premier corps savant de l'Europe, PALISOT DE BEAU-VOIS soumit à un semblable examen toutes les crypto-games, et fit voir les erreurs commises par DILLEN et par LINNÉ relativement aux organes de la reproduction dans les mousses, les lycopodes, les hépatiques , les algues et les lichens. Il combattit avec forcé le système proposé par HEDWIG qui tend à priver de sexes les champignons, et @aies assimiler aux polypes et à certains autres animaux qui se reproduisent par des bulbes ou par de simples bourgeons 1 . Enfin, il n'a cessé de continuer ses pre-miers essais , de les enrichir de nouvelles et nombreuses @@1 Mémoire sur l'organisation des champignons et des mousses, lu à l'Académie des Sciences le 8 février 1783. Mémoire sur tes semences des champignons, lu le 7 juillet 1784. L'Académie ordonna l'impression de ces deux Mémoires dans les volumes des Savans étrangers. Mémoire sur un nouveau champignon le microsp-heria poiymorpha et une nouvelle espèce de conferve Jun-gevmannia multifula découverts aux environs. do
##### branches de l'histoire naturelle , et par M. DE JUSSIEU, qui venait de créer une méthode nouvelle dont les bases reposent sur l'absence , la présence et le nombre des lo-bes séminaux ou cotylédons, corps charnus, d'une forme particulière, ne ressemblant en rien aux feuilles propre-ment dites , quoiqu'on leur en donne parfois le nom, et qui sont le point de départ de la végétation. Ces savans reconnaissent, constatent la découverte ils votent des encouragemens au jeune botaniste , et l'Académie le nomme, en 1781, son correspondant. Jaloux de justifier de plus en plus l'honorable suffrage du premier corps savant de l'Europe, PALISOT DE BEAU-VOIS soumit à un semblable examen toutes les crypto-games, et fit voir les erreurs commises par DILLEN et par LINNÉ relativement aux organes de la reproduction dans les mousses, les lycopodes, les hépatiques , les algues et les lichens. Il combattit avec forcé le système proposé par HEDWIG qui tend à priver de sexes les champignons, et à les assimiler aux polypes et à certains autres animaux qui se reproduisent par des bulbes ou par de simples bourgeons 1 . Enfin, il n'a cessé de continuer ses pre-miers essais , de les enrichir de nouvelles et nombreuses 9 1 Mémoire sur l'organisation des champignons et des mousses, lu à l'Académie des Sciences le 8 février 1783. Mémoire sur les semences des champignons, lu le 7 juillet 1784. L'Académie ordonna l'impression de ces deux Mémoires dans les volumes des Savans étrangers. Mémoire sur un nouveau champignon le microsp@heria polymorpha et une nouvelle espèce de conferve Jun-germannia multifida découverts aux environs@ ##
9 les branches de l'histoire naturelle , et par M. DE JUSSIEU, qui venait de créer une méthode nouvelle dont les bases reposent sur l'absence , la présence et le nombre des lo-bes séminaux ou cotylédons, corps charnus, d'une forme particulière, ne ressemblant en rien aux feuilles propre-ment dites , quoiqu'on leur en donne parfois le nom, et qui sont le point de départ de la végétation. Ces savans reconnaissent, constatent la découverte ils votent des encouragemens au jeune botaniste , et l'Académie le nomme, en 1781, son correspondant. Jaloux de justifier de plus en plus l'honorable suffrage du premier corps savant de l'Europe, PALISOT DE BEAU-VOIS soumit à un semblable examen toutes les crypto-games, et fit voir les erreurs commises par DILLEN et par LINNÉ relativement aux organes de la reproduction dans les mousses, les lycopodes, les hépatiques , les algues et les lichens. Il combattit avec forcé le système proposé par HEDWIG qui tend à priver de sexes les champignons, et à les assimiler aux polypes et à certains autres animaux qui se reproduisent par des bulbes ou par de simples bourgeons 1 . Enfin, il n'a cessé de continuer ses pre-miers essais , de les enrichir de nouvelles et nombreuses 9 1 Mémoire sur l'organisation des champignons et des mousses, lu à l'Académie des Sciences le 8 février 1783. Mémoire sur les semences des champignons, lu le 7 juillet 1784. L'Académie ordonna l'impression de ces deux Mémoires dans les volumes des Savans étrangers. Mémoire sur un nouveau champignon le microsp@heria polymorpha et une nouvelle espèce de conferve Jun-germannia multifida découverts aux environs@ do
9 les branches de l'histoire naturelle , et par M. DE JUSSIEU, qui venait de créer une méthode nouvelle dont les bases reposent sur l'absence , la présence et le nombre des lo-bes séminaux ou cotylédons, corps charnus, d'une forme particulière, ne ressemblant en rien aux feuilles propre-ment dites , quoiqu'on leur en donne parfois le nom, et qui sont le point de départ de la végétation. Ces savans reconnaissent, constatent la découverte ils votent des encouragemens au jeune botaniste , et l'Académie le nomme, en 1781, son correspondant. Jaloux de justifier de plus en plus l'honorable suffrage du premier corps savant de l'Europe, PALISOT DE BEAU-VOIS soumit à un semblable examen toutes les crypto-games, et fit voir les erreurs commises par DILLEN et par LINNÉ relativement aux organes de la reproduction dans les mousses, les lycopodes, les hépatiques , les algues et les lichens. Il combattit avec forcé le système proposé par HEDWIG qui tend à priver de sexes les champignons, et à les assimiler aux polypes et à certains autres animaux qui se reproduisent par des bulbes ou par de simples bourgeons 1 . Enfin, il n'a cessé de continuer ses pre-miers essais , de les enrichir de nouvelles et nombreuses 9 1 Mémoire sur l'organisation des champignons et des mousses, lu à l'Académie des Sciences le 8 février 1783. Mémoire sur les semences des champignons, lu le 7 juillet 1784. L'Académie ordonna l'impression de ces deux Mémoires dans les volumes des Savans étrangers. Mémoire sur un nouveau champignon le microspheria polymorpha et une nouvelle espèce de conferve Jun-germannia multifida découverts aux environs do
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VIE DK L'ABBE NICOLLE 53 gronde, que. le nuage crève, que la foudre éclate et tombe en un mot l'homme doit disparaître, et quand l'homme a reconnu sa faiblesse, Dieu arrive ce qu'il a frappé, il le guérit ce qu'il a brisé, il le reconstruit c'est là sa gloire. L'institut subit à cette époque prospère une épreuve terrible, La maladie se déclara parmi les élèves plu-sieurs en furent atteints. La frayeur s'empara des en-fants les parents partagèrent l'effroi général, et la plus grande partie des élèves quittèrent momentané-ment l'institut. Ce départ tut une épreuve sensible au coeur de l'abbé Nicollè, et toutefois elle ne fut pas la plus pénible. Dieu versa sur lui le calice des tribula-tions. Oui, le Seigneur est plein de miséricorde, et cependant, quand l'épreuve frappe, et frappe toujours, presque sans espoir de retour de jours plus heureux, l'âme faible hésite mais l'âme fortement enracinée dans sa foi lutte contre l'apparent délaissement de Dieu plus elle lutte, et plus son courage s'excite, et dans son énergie elle a trouvé l'espérance qui console. L'exil et le climat qu'il habitait avaient profondément altéré la santé de l'abbé Septavaux. Il fut forcé de se séparer de son ami. Le pauvre malade se rendit à Mos-cou, où le reçut la noble famille des Kascheloff. Tous les soins que peut inspirer une cordiale et bienveillante hospitalité lui furent prodigués. Le Ciel avait ainsi mis la consolation à, côté de la douleur. De si rudes coups auraient brisé tout autre courage
VIE DK L'ABBE NICOLLE 53 gronde, que. le nuage crève, que la foudre éclate et tombe en un mot l'homme doit disparaître, et quand l'homme a reconnu sa faiblesse, Dieu arrive ce qu'il a frappé, il le guérit ce qu'il a brisé, il le reconstruit c'est là sa gloire. L'institut subit à cette époque prospère une épreuve terrible, La maladie se déclara parmi les élèves plu-sieurs en furent atteints. La frayeur s'empara des en-fants les parents partagèrent l'effroi général, et la plus grande partie des élèves quittèrent momentané-ment l'institut. Ce départ tut une épreuve sensible au coeur de l'abbé Nicollè, et toutefois elle ne fut pas la plus pénible. Dieu versa sur lui le calice des tribula-tions. Oui, le Seigneur est plein de miséricorde, et cependant, quand l'épreuve frappe, et frappe toujours, presque sans espoir de retour de jours plus heureux, l'âme faible hésite mais l'âme fortement enracinée dans sa foi lutte contre l'apparent délaissement de Dieu plus elle lutte, et plus son courage s'excite, et dans son énergie elle a trouvé l'espérance qui console. L'exil et le climat qu'il habitait avaient profondément altéré la santé de l'abbé Septavaux. Il fut forcé de se séparer de son ami. Le pauvre malade se rendit à Mos-cou, où le reçut la noble famille des Kascheloff. Tous les soins que peut inspirer une cordiale et bienveillante hospitalité lui furent prodigués. Le Ciel avait ainsi mis la consolation à, côté de la douleur. De si rudes coups auraient brisé tout autre courage
################################ que@ le nuage crève, que la foudre éclate et tombe en un mot l'homme doit disparaître, et quand l'homme a reconnu sa faiblesse, Dieu arrive ce qu'il a frappé, il le guérit ce qu'il a brisé, il le reconstruit c'est là sa gloire. L'institut subit à cette époque prospère une épreuve terrible, La maladie se déclara parmi les élèves plu-sieurs en furent atteints. La frayeur s'empara des en-fants les parents partagèrent l'effroi général, et la plus grande partie des élèves quittèrent momentané-ment l'institut. Ce départ fut une épreuve sensible au coeur de l'abbé Nicolle, et toutefois elle ne fut pas la plus pénible. Dieu versa sur lui le calice des tribula-tions. Oui, le Seigneur est plein de miséricorde, et cependant, quand l'épreuve frappe, et frappe toujours, presque sans espoir de retour de jours plus heureux, l'âme faible hésite mais l'âme fortement enracinée dans sa foi lutte contre l'apparent délaissement de Dieu plus elle lutte, et plus son courage s'excite, et dans son énergie elle a trouvé l'espérance qui console. L'exil et le climat qu'il habitait avaient profondément altéré la santé de l'abbé Septavaux. Il fut forcé de se séparer de son ami. Le pauvre malade se rendit à Mos-cou, où le reçut la noble famille des Kascheloff. Tous les soins que peut inspirer une cordiale et bienveillante hospitalité lui furent prodigués. Le Ciel avait ainsi mis la consolation à, côté de la douleur. De si rudes coups auraient brisé tout autre courage
VIE DK L'ABBE NICOLLE 53 gronde, que@ le nuage crève, que la foudre éclate et tombe en un mot l'homme doit disparaître, et quand l'homme a reconnu sa faiblesse, Dieu arrive ce qu'il a frappé, il le guérit ce qu'il a brisé, il le reconstruit c'est là sa gloire. L'institut subit à cette époque prospère une épreuve terrible, La maladie se déclara parmi les élèves plu-sieurs en furent atteints. La frayeur s'empara des en-fants les parents partagèrent l'effroi général, et la plus grande partie des élèves quittèrent momentané-ment l'institut. Ce départ fut une épreuve sensible au coeur de l'abbé Nicolle, et toutefois elle ne fut pas la plus pénible. Dieu versa sur lui le calice des tribula-tions. Oui, le Seigneur est plein de miséricorde, et cependant, quand l'épreuve frappe, et frappe toujours, presque sans espoir de retour de jours plus heureux, l'âme faible hésite mais l'âme fortement enracinée dans sa foi lutte contre l'apparent délaissement de Dieu plus elle lutte, et plus son courage s'excite, et dans son énergie elle a trouvé l'espérance qui console. L'exil et le climat qu'il habitait avaient profondément altéré la santé de l'abbé Septavaux. Il fut forcé de se séparer de son ami. Le pauvre malade se rendit à Mos-cou, où le reçut la noble famille des Kascheloff. Tous les soins que peut inspirer une cordiale et bienveillante hospitalité lui furent prodigués. Le Ciel avait ainsi mis la consolation à, côté de la douleur. De si rudes coups auraient brisé tout autre courage
VIE DK L'ABBE NICOLLE 53 gronde, que le nuage crève, que la foudre éclate et tombe en un mot l'homme doit disparaître, et quand l'homme a reconnu sa faiblesse, Dieu arrive ce qu'il a frappé, il le guérit ce qu'il a brisé, il le reconstruit c'est là sa gloire. L'institut subit à cette époque prospère une épreuve terrible, La maladie se déclara parmi les élèves plu-sieurs en furent atteints. La frayeur s'empara des en-fants les parents partagèrent l'effroi général, et la plus grande partie des élèves quittèrent momentané-ment l'institut. Ce départ fut une épreuve sensible au coeur de l'abbé Nicolle, et toutefois elle ne fut pas la plus pénible. Dieu versa sur lui le calice des tribula-tions. Oui, le Seigneur est plein de miséricorde, et cependant, quand l'épreuve frappe, et frappe toujours, presque sans espoir de retour de jours plus heureux, l'âme faible hésite mais l'âme fortement enracinée dans sa foi lutte contre l'apparent délaissement de Dieu plus elle lutte, et plus son courage s'excite, et dans son énergie elle a trouvé l'espérance qui console. L'exil et le climat qu'il habitait avaient profondément altéré la santé de l'abbé Septavaux. Il fut forcé de se séparer de son ami. Le pauvre malade se rendit à Mos-cou, où le reçut la noble famille des Kascheloff. Tous les soins que peut inspirer une cordiale et bienveillante hospitalité lui furent prodigués. Le Ciel avait ainsi mis la consolation à, côté de la douleur. De si rudes coups auraient brisé tout autre courage
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132 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. premier aspect un soupir profond s'échappa de sa poitrine, le soupir d'un homme qui, dans un naufrage, trouve une épave pour s'y appuyer. - Enfin l s'écria-t-il. Avant toutefois de risquer un dernier enjeu, il examina tout avec soin. Les lattes dont se composait le treillis étaient vieilles et un peu altérées par le temps, mais il était jeune, léger, ingambe, et, pour peu qu'elles lui donnassent d'appui, il pouvait atteindre le chaperon, et de là s'élancer dans la ruelle. D'ailleurs rien ne l'obligeait à user de précipitation il pouvait choisir les places où il mettrait le pied, et prendre le,temps nécessaire pour y procéder sans encombre. Le ré-duit rustique formait, à quelques pas de distance, une sorte de rempart qui le mettait à l'abri des surprises et masquait ses opérations. Cet examen, ces calculs furent faits avec la rapidité de l'é-clair, et quelques secondes à peine s'écoulèrent entre la pensée et l'exécution. Gaston venait de choisir la partie du treillis qui lui parut être en meilleur état, et il posait le pied sur un des échelons, en même temps que sa main se portait vers les échelons supérieurs, lorsqu'un mouvement singulier retentit à ses oreilles et presque à ces côtés - Qu'est-ce que cela? s'écria-t-il par un mouvement in-volontaire. N'importe il était trop avancé pour reculer qu'y eût-il gagné d'ailleurs? Encore un effort, et il était à l'abri de toute atteinte. Sans se retourner du côté du bruit, il passa outre et saisit le chaperon du mur c'était le port, il y touchait. Mais à ce moment, la scène changea tout à coup. Le réduit rustique, jusque-là muet et sombre, s'illumina de flambeaux, et deux coups de feu retentirent à la fois. - Ah ! mon Dieu ! s'écria Gaston, comme foudroyé. Il retomba dans le jardin et s'affaissa sur lui-même. - Au voleur ! au voleur ! s'écria une voix. Deux personnes sortirent alors du réduit qui leur avait servi d'affût. - Point de bruit, dit l'une d'elles, dont la voix avait l'ac-cent du maître, et éteignez les flambeaux. On obéit sur-le-champ, et l'obscurité régna de nouveau.
132 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. premier aspect un soupir profond s'échappa de sa poitrine, le soupir d'un homme qui, dans un naufrage, trouve une épave pour s'y appuyer. - Enfin l s'écria-t-il. Avant toutefois de risquer un dernier enjeu, il examina tout avec soin. Les lattes dont se composait le treillis étaient vieilles et un peu altérées par le temps, mais il était jeune, léger, ingambe, et, pour peu qu'elles lui donnassent d'appui, il pouvait atteindre le chaperon, et de là s'élancer dans la ruelle. D'ailleurs rien ne l'obligeait à user de précipitation il pouvait choisir les places où il mettrait le pied, et prendre le,temps nécessaire pour y procéder sans encombre. Le ré-duit rustique formait, à quelques pas de distance, une sorte de rempart qui le mettait à l'abri des surprises et masquait ses opérations. Cet examen, ces calculs furent faits avec la rapidité de l'é-clair, et quelques secondes à peine s'écoulèrent entre la pensée et l'exécution. Gaston venait de choisir la partie du treillis qui lui parut être en meilleur état, et il posait le pied sur un des échelons, en même temps que sa main se portait vers les échelons supérieurs, lorsqu'un mouvement singulier retentit à ses oreilles et presque à ces côtés - Qu'est-ce que cela@? s'écria-t-il par un mouvement in-volontaire. N'importe il était trop avancé pour reculer qu'y eût-il gagné d'ailleurs@? Encore un effort, et il était à l'abri de toute atteinte. Sans se retourner du côté du bruit, il passa outre et saisit le chaperon du mur c'était le port, il y touchait. Mais à ce moment, la scène changea tout à coup. Le réduit rustique, jusque-là muet et sombre, s'illumina de flambeaux, et deux coups de feu retentirent à la fois. - Ah ! mon Dieu ! s'écria Gaston, comme foudroyé. Il retomba dans le jardin et s'affaissa sur lui-même. - Au voleur ! au voleur ! s'écria une voix. Deux personnes sortirent alors du réduit qui leur avait servi d'affût. - Point de bruit, dit l'une d'elles, dont la voix avait l'ac-cent du maître, et éteignez les flambeaux. On obéit sur-le-champ, et l'obscurité régna de nouveau.
132 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. premier aspect un soupir profond s'échappa de sa poitrine, le soupir d'un homme qui, dans un naufrage, trouve une épave pour s'y appuyer. -@Enfin ! s'écria-t-il. Avant toutefois de risquer un dernier enjeu, il examina tout avec soin. Les lattes dont se composait le treillis étaient vieilles et un peu altérées par le temps, mais il était jeune, léger, ingambe, et, pour peu qu'elles lui donnassent d'appui, il pouvait atteindre le chaperon, et de là s'élancer dans la ruelle. D'ailleurs rien ne l'obligeait à user de précipitation il pouvait choisir les places où il mettrait le pied, et prendre le temps nécessaire pour y procéder sans encombre. Le ré-duit rustique formait, à quelques pas de distance, une sorte de rempart qui le mettait à l'abri des surprises et masquait ses opérations. Cet examen, ces calculs furent faits avec la rapidité de l'é-clair, et quelques secondes à peine s'écoulèrent entre la pensée et l'exécution. Gaston venait de choisir la partie du treillis qui lui parut être en meilleur état, et il posait le pied sur un des échelons, en même temps que sa main se portait vers les échelons supérieurs, lorsqu'un mouvement singulier retentit à ses oreilles et presque à ces côtés -@Qu'est-ce que cela ? s'écria-t-il par un mouvement in-volontaire. N'importe il était trop avancé pour reculer qu'y eût-il gagné d'ailleurs ? Encore un effort, et il était à l'abri de toute atteinte. Sans se retourner du côté du bruit, il passa outre et saisit le chaperon du mur c'était le port, il y touchait. Mais à ce moment, la scène changea tout à coup. Le réduit rustique, jusque-là muet et sombre, s'illumina de flambeaux, et deux coups de feu retentirent à la fois. -@Ah ! mon Dieu ! s'écria Gaston, comme foudroyé. Il retomba dans le jardin et s'affaissa sur lui-même. -@Au voleur ! au voleur ! s'écria une voix. Deux personnes sortirent alors du réduit qui leur avait servi d'affût. -@Point de bruit, dit l'une d'elles, dont la voix avait l'ac-cent du maître, et éteignez les flambeaux. On obéit sur-le-champ, et l'obscurité régna de nouveau.
132 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. premier aspect un soupir profond s'échappa de sa poitrine, le soupir d'un homme qui, dans un naufrage, trouve une épave pour s'y appuyer. -@Enfin ! s'écria-t-il. Avant toutefois de risquer un dernier enjeu, il examina tout avec soin. Les lattes dont se composait le treillis étaient vieilles et un peu altérées par le temps, mais il était jeune, léger, ingambe, et, pour peu qu'elles lui donnassent d'appui, il pouvait atteindre le chaperon, et de là s'élancer dans la ruelle. D'ailleurs rien ne l'obligeait à user de précipitation il pouvait choisir les places où il mettrait le pied, et prendre le temps nécessaire pour y procéder sans encombre. Le ré-duit rustique formait, à quelques pas de distance, une sorte de rempart qui le mettait à l'abri des surprises et masquait ses opérations. Cet examen, ces calculs furent faits avec la rapidité de l'é-clair, et quelques secondes à peine s'écoulèrent entre la pensée et l'exécution. Gaston venait de choisir la partie du treillis qui lui parut être en meilleur état, et il posait le pied sur un des échelons, en même temps que sa main se portait vers les échelons supérieurs, lorsqu'un mouvement singulier retentit à ses oreilles et presque à ces côtés -@Qu'est-ce que cela ? s'écria-t-il par un mouvement in-volontaire. N'importe il était trop avancé pour reculer qu'y eût-il gagné d'ailleurs ? Encore un effort, et il était à l'abri de toute atteinte. Sans se retourner du côté du bruit, il passa outre et saisit le chaperon du mur c'était le port, il y touchait. Mais à ce moment, la scène changea tout à coup. Le réduit rustique, jusque-là muet et sombre, s'illumina de flambeaux, et deux coups de feu retentirent à la fois. -@Ah ! mon Dieu ! s'écria Gaston, comme foudroyé. Il retomba dans le jardin et s'affaissa sur lui-même. -@Au voleur ! au voleur ! s'écria une voix. Deux personnes sortirent alors du réduit qui leur avait servi d'affût. -@Point de bruit, dit l'une d'elles, dont la voix avait l'ac-cent du maître, et éteignez les flambeaux. On obéit sur-le-champ, et l'obscurité régna de nouveau.
132 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. premier aspect un soupir profond s'échappa de sa poitrine, le soupir d'un homme qui, dans un naufrage, trouve une épave pour s'y appuyer. -Enfin ! s'écria-t-il. Avant toutefois de risquer un dernier enjeu, il examina tout avec soin. Les lattes dont se composait le treillis étaient vieilles et un peu altérées par le temps, mais il était jeune, léger, ingambe, et, pour peu qu'elles lui donnassent d'appui, il pouvait atteindre le chaperon, et de là s'élancer dans la ruelle. D'ailleurs rien ne l'obligeait à user de précipitation il pouvait choisir les places où il mettrait le pied, et prendre le temps nécessaire pour y procéder sans encombre. Le ré-duit rustique formait, à quelques pas de distance, une sorte de rempart qui le mettait à l'abri des surprises et masquait ses opérations. Cet examen, ces calculs furent faits avec la rapidité de l'é-clair, et quelques secondes à peine s'écoulèrent entre la pensée et l'exécution. Gaston venait de choisir la partie du treillis qui lui parut être en meilleur état, et il posait le pied sur un des échelons, en même temps que sa main se portait vers les échelons supérieurs, lorsqu'un mouvement singulier retentit à ses oreilles et presque à ces côtés -Qu'est-ce que cela ? s'écria-t-il par un mouvement in-volontaire. N'importe il était trop avancé pour reculer qu'y eût-il gagné d'ailleurs ? Encore un effort, et il était à l'abri de toute atteinte. Sans se retourner du côté du bruit, il passa outre et saisit le chaperon du mur c'était le port, il y touchait. Mais à ce moment, la scène changea tout à coup. Le réduit rustique, jusque-là muet et sombre, s'illumina de flambeaux, et deux coups de feu retentirent à la fois. -Ah ! mon Dieu ! s'écria Gaston, comme foudroyé. Il retomba dans le jardin et s'affaissa sur lui-même. -Au voleur ! au voleur ! s'écria une voix. Deux personnes sortirent alors du réduit qui leur avait servi d'affût. -Point de bruit, dit l'une d'elles, dont la voix avait l'ac-cent du maître, et éteignez les flambeaux. On obéit sur-le-champ, et l'obscurité régna de nouveau.
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1,821
18 habitée par des hommes bons , doux et hospitaliers gais, vifs, spirituels et généreux, ayant horreur, des sa . crifices et de l'effusion du sang humain,, usage affreux qu'on trouve chez les Africains dès la plus haute antiquité. Quoique soumis à un roi, leurs jours et leurs propriétés n'ont rien à redouter dé ses caprices les lois veillent sur eux elles ne sont pas écrites , mais pour cela elles n'en sont pas moins, religieusement observées jamais on n'y porte, la plus légère atteinte. Dans aucune circonstance le chef de l'État ne peut se trouver'juge et partie. L'assassin a. la tête tranchée , et son corps, privé de sépulture, est jeté dans les, forêts.pour y servir de pâture aux fourmis et aux bêtes féroces. Le voleur pris sur le fait , devienit la propriété de celui qu'il voulait dépouiller. De, pareilles dispositions font regretter l'usage où ce peuple .est de vendre les jeunes gens les, plus robustes, les femmes les mieux faites et les malheureux réduits à l'esclavage par le sort ou par le besoin. Ce commerce barbare, favorisé par un horrible système contre lequel l'Europe se pro-nonce enfin, après l'avoir établi, a rendu les, peuples de l'Afrique étrangers à l'agriculture., le premier de tous les biens, aux sciences et aux arts,qui temipèrent ce que les climats, ont de fâcheux ils ne. savent tirer aucun parti du sol et de ses. productions naturelles.. Les Jackéris admettent deux êtres suprêmes, l'un noir et bon auquel ils ne. rendent aucun culte.,, parce, qu'ils sait ce qui leur convient et n'a point la pensée de leur faire du mal l'autre blanc et essentiellement méchant, ils l'invoquent sans cesse pour l'engager à ne pas, leur nuire. Entre ce second dieu et, les hommes, le fana-tisme ou la politique a établi un être intermédiaire quj peut être un arbre , un oiseau de proie , un lézard , un
18 habitée par des hommes bons , doux et hospitaliers gais, vifs, spirituels et généreux, ayant horreur, des sa . crifices et de l'effusion du sang humain,, usage affreux qu'on trouve chez les Africains dès la plus haute antiquité. Quoique soumis à un roi, leurs jours et leurs propriétés n'ont rien à redouter dé ses caprices les lois veillent sur eux elles ne sont pas écrites , mais pour cela elles n'en sont pas moins, religieusement observées jamais on n'y porte, la plus légère atteinte. Dans aucune circonstance le chef de l'État ne peut se trouver'juge et partie. L'assassin a. la tête tranchée , et son corps, privé de sépulture, est jeté dans les, forêts.pour y servir de pâture aux fourmis et aux bêtes féroces. Le voleur pris sur le fait , devienit la propriété de celui qu'il voulait dépouiller. De, pareilles dispositions font regretter l'usage où ce peuple .est de vendre les jeunes gens les, plus robustes, les femmes les mieux faites et les malheureux réduits à l'esclavage par le sort ou par le besoin. Ce commerce barbare, favorisé par un horrible système contre lequel l'Europe se pro-nonce enfin, après l'avoir établi, a rendu les, peuples de l'Afrique étrangers à l'agriculture., le premier de tous les biens, aux sciences et aux arts,qui temipèrent ce que les climats, ont de fâcheux ils ne. savent tirer aucun parti du sol et de ses. productions naturelles.. Les Jackéris admettent deux êtres suprêmes, l'un noir et bon auquel ils ne. rendent aucun culte.,, parce, qu'ils sait ce qui leur convient et n'a point la pensée de leur faire du mal l'autre blanc et essentiellement méchant, ils l'invoquent sans cesse pour l'engager à ne pas, leur nuire. Entre ce second dieu et, les hommes, le fana-tisme ou la politique a établi un être intermédiaire quj peut être un arbre , un oiseau de proie , un lézard , un
########## par des hommes bons , doux et hospitaliers gais, vifs, spirituels et généreux, ayant horreur, des sa-. crifices et de l'effusion du sang humain,, usage affreux qu'on trouve chez les Africains dès la plus haute antiquité. Quoique soumis à un roi, leurs jours et leurs propriétés n'ont rien à redouter de ses caprices les lois veillent sur eux elles ne sont pas écrites , mais pour cela elles n'en sont pas moins, religieusement observées jamais on n'y porte, la plus légère atteinte. Dans aucune circonstance le chef de l'État ne peut se trouver'juge et partie. L'assassin a. la tête tranchée , et son corps, privé de sépulture, est jeté dans les, forêts.pour y servir de pâture aux fourmis et aux bêtes féroces. Le voleur pris sur le fait , devien@t la propriété de celui qu'il voulait dépouiller. De, pareilles dispositions font regretter l'usage où ce peuple .est de vendre les jeunes gens les, plus robustes, les femmes les mieux faites et les malheureux réduits à l'esclavage par le sort ou par le besoin. Ce commerce barbare, favorisé par un horrible système contre lequel l'Europe se pro-nonce enfin, après l'avoir établi, a rendu les, peuples de l'Afrique étrangers à l'agriculture., le premier de tous les biens, aux sciences et aux arts,qui tem@pèrent ce que les climats, ont de fâcheux ils ne. savent tirer aucun parti du sol et de ses. productions naturelles.. Les Jackéris admettent deux êtres suprêmes, l'un noir et bon auquel ils ne. rendent aucun culte.,, parce, qu'ils sait ce qui leur convient et n'a point la pensée de leur faire du mal l'autre blanc et essentiellement méchant, ils l'invoquent sans cesse pour l'engager à ne pas, leur nuire. Entre ce second dieu et, les hommes, le fana-tisme ou la politique a établi un être intermédiaire qui peut être un arbre , un oiseau de proie , un lézard , un
18 habitée par des hommes bons , doux et hospitaliers gais, vifs, spirituels et généreux, ayant horreur, des sa-. crifices et de l'effusion du sang humain,, usage affreux qu'on trouve chez les Africains dès la plus haute antiquité. Quoique soumis à un roi, leurs jours et leurs propriétés n'ont rien à redouter de ses caprices les lois veillent sur eux elles ne sont pas écrites , mais pour cela elles n'en sont pas moins, religieusement observées jamais on n'y porte, la plus légère atteinte. Dans aucune circonstance le chef de l'État ne peut se trouver'juge et partie. L'assassin a. la tête tranchée , et son corps, privé de sépulture, est jeté dans les, forêts.pour y servir de pâture aux fourmis et aux bêtes féroces. Le voleur pris sur le fait , devien@t la propriété de celui qu'il voulait dépouiller. De, pareilles dispositions font regretter l'usage où ce peuple .est de vendre les jeunes gens les, plus robustes, les femmes les mieux faites et les malheureux réduits à l'esclavage par le sort ou par le besoin. Ce commerce barbare, favorisé par un horrible système contre lequel l'Europe se pro-nonce enfin, après l'avoir établi, a rendu les, peuples de l'Afrique étrangers à l'agriculture., le premier de tous les biens, aux sciences et aux arts,qui tem@pèrent ce que les climats, ont de fâcheux ils ne. savent tirer aucun parti du sol et de ses. productions naturelles.. Les Jackéris admettent deux êtres suprêmes, l'un noir et bon auquel ils ne. rendent aucun culte.,, parce, qu'ils sait ce qui leur convient et n'a point la pensée de leur faire du mal l'autre blanc et essentiellement méchant, ils l'invoquent sans cesse pour l'engager à ne pas, leur nuire. Entre ce second dieu et, les hommes, le fana-tisme ou la politique a établi un être intermédiaire qui peut être un arbre , un oiseau de proie , un lézard , un
18 habitée par des hommes bons , doux et hospitaliers gais, vifs, spirituels et généreux, ayant horreur, des sa-. crifices et de l'effusion du sang humain,, usage affreux qu'on trouve chez les Africains dès la plus haute antiquité. Quoique soumis à un roi, leurs jours et leurs propriétés n'ont rien à redouter de ses caprices les lois veillent sur eux elles ne sont pas écrites , mais pour cela elles n'en sont pas moins, religieusement observées jamais on n'y porte, la plus légère atteinte. Dans aucune circonstance le chef de l'État ne peut se trouver'juge et partie. L'assassin a. la tête tranchée , et son corps, privé de sépulture, est jeté dans les, forêts.pour y servir de pâture aux fourmis et aux bêtes féroces. Le voleur pris sur le fait , devient la propriété de celui qu'il voulait dépouiller. De, pareilles dispositions font regretter l'usage où ce peuple .est de vendre les jeunes gens les, plus robustes, les femmes les mieux faites et les malheureux réduits à l'esclavage par le sort ou par le besoin. Ce commerce barbare, favorisé par un horrible système contre lequel l'Europe se pro-nonce enfin, après l'avoir établi, a rendu les, peuples de l'Afrique étrangers à l'agriculture., le premier de tous les biens, aux sciences et aux arts,qui tempèrent ce que les climats, ont de fâcheux ils ne. savent tirer aucun parti du sol et de ses. productions naturelles.. Les Jackéris admettent deux êtres suprêmes, l'un noir et bon auquel ils ne. rendent aucun culte.,, parce, qu'ils sait ce qui leur convient et n'a point la pensée de leur faire du mal l'autre blanc et essentiellement méchant, ils l'invoquent sans cesse pour l'engager à ne pas, leur nuire. Entre ce second dieu et, les hommes, le fana-tisme ou la politique a établi un être intermédiaire qui peut être un arbre , un oiseau de proie , un lézard , un
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66 CE QU'ON PE-U T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com -mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le -vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coéur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siège et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence.'A l'aspect des Saint-Pons, il recula -comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa flllè se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins què la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo-
66 CE QU'ON PE-U T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com -mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le -vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coéur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siège et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume@? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître@? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence.'A l'aspect des Saint-Pons, il recula -comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa flllè se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins què la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo-
66 CE QU'ON PE@U@T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com@-mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le @vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coeur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siége et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume ? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître ? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence. A l'aspect des Saint-Pons, il recula @comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa fille se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins que la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo-
66 CE QU'ON PE@U@T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com@-mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le @vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coeur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siége et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume ? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître ? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence. A l'aspect des Saint-Pons, il recula @comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa fille se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins que la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo-
66 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com-mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coeur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siége et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume ? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître ? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence. A l'aspect des Saint-Pons, il recula comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa fille se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins que la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo-
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38 CE QU'ON PEUT VOIR DANS URE RUE. d'église. De là quelques blés hachés, quelques trèfles pié-tines, et par suite demandes d'indemnités et de réparations pécuniaires. Ainsi s'étaient passées les choses dans l'ancien temps il va sans dire qu'avec les nouveaux codes et les nouvelles moeurs, ces habitudes avaient éprouvé quelques modifica-tions. Il n'était resté aux Saint-Pons d'aujourd'hui, que les meilleures qualités des Saint-Pons d'autrefois, le goût des exercices violents, les airs et les façons de grands sei-gneurs, une distinction héréditaire dans les traits et dans la tournure, la passion du luxe dans ce qu'elle a de délirat et de choisi, un courage à l'épreuve et une générosité sans li-mites. Quant aux prouesses de chasse, ils savaient les con-tenir dans l'enceinte de leurs domaines et les bornes de leur droit. Leur réputation n'en était pas moins bien établie pour cela, et le pays de Caux les proclamait passés maîtres en matière de louveteriè. Au lieu d'inquiéter leurs voi-sins, ils les délivraient des animaux malfaisants c'était tout profit. Comme la famille des Montréal, celle des Saint-Pons avait vu plusieurs de ses branches s'éteindre la seule qui restât ne comptait que trois membres la marquise et ses deux en-fants, Gaston et Claire, un seul homme par conséquent, un seul qui portât ce nom et pût le faire revivre. Aussi quel in-térêt s'attachait à Gaston et comme il en était digne 1 Si c'é-tait le dernier rejeton d'une noble race, c'en était aussi la plus belle et la plus complète représentation. Rarement la nature réunit tant de dons sur la même créature beauté du corps et facultés de l'esprit, âme aimante et dévouée jusqu'à en mourir si parfait en toute chose, que c'en était devenu proverbial beau comme Gaston, bon comme -Gaston, voilà des mots qui couraient la contrée, et que personne n'eût dé-mentis. On citait de lui des traits qui touchaient jusqu'aux larmes plus d'une fois il avait exposé sa vie pour secourir des malheureux en danger de périr dans les incendies, dans les inondations, il était le premier sur les lieux et s'y mon-trait brave sans jactance, héroïque sans affectation. Quand il parcourait ses domaines, les fermiers le saluaient jusqu'à terre et le suivaient d'un regard attendri il n'en était point dont il n'eût allégé les charges dans les années ingrates,
38 CE QU'ON PEUT VOIR DANS URE RUE. d'église. De là quelques blés hachés, quelques trèfles pié-tines, et par suite demandes d'indemnités et de réparations pécuniaires. Ainsi s'étaient passées les choses dans l'ancien temps il va sans dire qu'avec les nouveaux codes et les nouvelles moeurs, ces habitudes avaient éprouvé quelques modifica-tions. Il n'était resté aux Saint-Pons d'aujourd'hui, que les meilleures qualités des Saint-Pons d'autrefois, le goût des exercices violents, les airs et les façons de grands sei-gneurs, une distinction héréditaire dans les traits et dans la tournure, la passion du luxe dans ce qu'elle a de délirat et de choisi, un courage à l'épreuve et une générosité sans li-mites. Quant aux prouesses de chasse, ils savaient les con-tenir dans l'enceinte de leurs domaines et les bornes de leur droit. Leur réputation n'en était pas moins bien établie pour cela, et le pays de Caux les proclamait passés maîtres en matière de louveteriè. Au lieu d'inquiéter leurs voi-sins, ils les délivraient des animaux malfaisants c'était tout profit. Comme la famille des Montréal, celle des Saint-Pons avait vu plusieurs de ses branches s'éteindre la seule qui restât ne comptait que trois membres la marquise et ses deux en-fants, Gaston et Claire, un seul homme par conséquent, un seul qui portât ce nom et pût le faire revivre. Aussi quel in-térêt s'attachait à Gaston et comme il en était digne 1 Si c'é-tait le dernier rejeton d'une noble race, c'en était aussi la plus belle et la plus complète représentation. Rarement la nature réunit tant de dons sur la même créature beauté du corps et facultés de l'esprit, âme aimante et dévouée jusqu'à en mourir si parfait en toute chose, que c'en était devenu proverbial beau comme Gaston, bon comme -Gaston, voilà des mots qui couraient la contrée, et que personne n'eût dé-mentis. On citait de lui des traits qui touchaient jusqu'aux larmes plus d'une fois il avait exposé sa vie pour secourir des malheureux en danger de périr dans les incendies, dans les inondations, il était le premier sur les lieux et s'y mon-trait brave sans jactance, héroïque sans affectation. Quand il parcourait ses domaines, les fermiers le saluaient jusqu'à terre et le suivaient d'un regard attendri il n'en était point dont il n'eût allégé les charges dans les années ingrates,
38 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. d'église. De là quelques blés hachés, quelques trèfles pié-tinés, et par suite demandes d'indemnités et de réparations pécuniaires. Ainsi s'étaient passées les choses dans l'ancien temps il va sans dire qu'avec les nouveaux codes et les nouvelles moeurs, ces habitudes avaient éprouvé quelques modifica-tions. Il n'était resté aux Saint-Pons d'aujourd'hui, que les meilleures qualités des Saint-Pons d'autrefois, le goût des exercices violents, les airs et les façons de grands sei-gneurs, une distinction héréditaire dans les traits et dans la tournure, la passion du luxe dans ce qu'elle a de délicat et de choisi, un courage à l'épreuve et une générosité sans li-mites. Quant aux prouesses de chasse, ils savaient les con-tenir dans l'enceinte de leurs domaines et les bornes de leur droit. Leur réputation n'en était pas moins bien établie pour cela, et le pays de Caux les proclamait passés maîtres en matière de louveterie. Au lieu d'inquiéter leurs voi-sins, ils les délivraient des animaux malfaisants c'était tout profit. Comme la famille des Montréal, celle des Saint-Pons avait vu plusieurs de ses branches s'éteindre la seule qui restât ne comptait que trois membres la marquise et ses deux en-fants, Gaston et Claire, un seul homme par conséquent, un seul qui portât ce nom et pût le faire revivre. Aussi quel in-térêt s'attachait à Gaston et comme il en était digne ! Si c'é-tait le dernier rejeton d'une noble race, c'en était aussi la plus belle et la plus complète représentation. Rarement la nature réunit tant de dons sur la même créature beauté du corps et facultés de l'esprit, âme aimante et dévouée jusqu'à en mourir si parfait en toute chose, que c'en était devenu proverbial beau comme Gaston, bon comme @Gaston, voilà des mots qui couraient la contrée, et que personne n'eût dé-mentis. On citait de lui des traits qui touchaient jusqu'aux larmes plus d'une fois il avait exposé sa vie pour secourir des malheureux en danger de périr dans les incendies, dans les inondations, il était le premier sur les lieux et s'y mon-trait brave sans jactance, héroïque sans affectation. Quand il parcourait ses domaines, les fermiers le saluaient jusqu'à terre et le suivaient d'un regard attendri il n'en était point dont il n'eût allégé les charges dans les années ingrates,
38 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. d'église. De là quelques blés hachés, quelques trèfles pié-tinés, et par suite demandes d'indemnités et de réparations pécuniaires. Ainsi s'étaient passées les choses dans l'ancien temps il va sans dire qu'avec les nouveaux codes et les nouvelles moeurs, ces habitudes avaient éprouvé quelques modifica-tions. Il n'était resté aux Saint-Pons d'aujourd'hui, que les meilleures qualités des Saint-Pons d'autrefois, le goût des exercices violents, les airs et les façons de grands sei-gneurs, une distinction héréditaire dans les traits et dans la tournure, la passion du luxe dans ce qu'elle a de délicat et de choisi, un courage à l'épreuve et une générosité sans li-mites. Quant aux prouesses de chasse, ils savaient les con-tenir dans l'enceinte de leurs domaines et les bornes de leur droit. Leur réputation n'en était pas moins bien établie pour cela, et le pays de Caux les proclamait passés maîtres en matière de louveterie. Au lieu d'inquiéter leurs voi-sins, ils les délivraient des animaux malfaisants c'était tout profit. Comme la famille des Montréal, celle des Saint-Pons avait vu plusieurs de ses branches s'éteindre la seule qui restât ne comptait que trois membres la marquise et ses deux en-fants, Gaston et Claire, un seul homme par conséquent, un seul qui portât ce nom et pût le faire revivre. Aussi quel in-térêt s'attachait à Gaston et comme il en était digne ! Si c'é-tait le dernier rejeton d'une noble race, c'en était aussi la plus belle et la plus complète représentation. Rarement la nature réunit tant de dons sur la même créature beauté du corps et facultés de l'esprit, âme aimante et dévouée jusqu'à en mourir si parfait en toute chose, que c'en était devenu proverbial beau comme Gaston, bon comme @Gaston, voilà des mots qui couraient la contrée, et que personne n'eût dé-mentis. On citait de lui des traits qui touchaient jusqu'aux larmes plus d'une fois il avait exposé sa vie pour secourir des malheureux en danger de périr dans les incendies, dans les inondations, il était le premier sur les lieux et s'y mon-trait brave sans jactance, héroïque sans affectation. Quand il parcourait ses domaines, les fermiers le saluaient jusqu'à terre et le suivaient d'un regard attendri il n'en était point dont il n'eût allégé les charges dans les années ingrates,
38 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. d'église. De là quelques blés hachés, quelques trèfles pié-tinés, et par suite demandes d'indemnités et de réparations pécuniaires. Ainsi s'étaient passées les choses dans l'ancien temps il va sans dire qu'avec les nouveaux codes et les nouvelles moeurs, ces habitudes avaient éprouvé quelques modifica-tions. Il n'était resté aux Saint-Pons d'aujourd'hui, que les meilleures qualités des Saint-Pons d'autrefois, le goût des exercices violents, les airs et les façons de grands sei-gneurs, une distinction héréditaire dans les traits et dans la tournure, la passion du luxe dans ce qu'elle a de délicat et de choisi, un courage à l'épreuve et une générosité sans li-mites. Quant aux prouesses de chasse, ils savaient les con-tenir dans l'enceinte de leurs domaines et les bornes de leur droit. Leur réputation n'en était pas moins bien établie pour cela, et le pays de Caux les proclamait passés maîtres en matière de louveterie. Au lieu d'inquiéter leurs voi-sins, ils les délivraient des animaux malfaisants c'était tout profit. Comme la famille des Montréal, celle des Saint-Pons avait vu plusieurs de ses branches s'éteindre la seule qui restât ne comptait que trois membres la marquise et ses deux en-fants, Gaston et Claire, un seul homme par conséquent, un seul qui portât ce nom et pût le faire revivre. Aussi quel in-térêt s'attachait à Gaston et comme il en était digne ! Si c'é-tait le dernier rejeton d'une noble race, c'en était aussi la plus belle et la plus complète représentation. Rarement la nature réunit tant de dons sur la même créature beauté du corps et facultés de l'esprit, âme aimante et dévouée jusqu'à en mourir si parfait en toute chose, que c'en était devenu proverbial beau comme Gaston, bon comme Gaston, voilà des mots qui couraient la contrée, et que personne n'eût dé-mentis. On citait de lui des traits qui touchaient jusqu'aux larmes plus d'une fois il avait exposé sa vie pour secourir des malheureux en danger de périr dans les incendies, dans les inondations, il était le premier sur les lieux et s'y mon-trait brave sans jactance, héroïque sans affectation. Quand il parcourait ses domaines, les fermiers le saluaient jusqu'à terre et le suivaient d'un regard attendri il n'en était point dont il n'eût allégé les charges dans les années ingrates,
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GE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 275 Y avait-il -un être ici-bas auquel la Providence eût réservé des chances meilleures et préparé un bonheur plus certain? Ce que d'atitres cherchent avec tant d'éfforts, ce qu'ils pour-suivent au prix de tant d'intrigues, lë ciel l'avait mis à ma portée sans qu'il m'en coûiât autre chose qu'un acquiesce-ment. Pour débuter dans le monde, je trouvais une main toyale, courageuse, qui m'en eût aplani le chemin et m'eût guidée au milieu des écueils dont il est semé. -Cette main loyale, je l'ai repoussée ces bienfaits, mé-nagés par le sortie les ai dédaignés. J'ai jété mon bonheur aux vents, j'ai fait violence à ma destinée 1 j'ai tout gâté à plaisir, joies de la famille, union légitime, tout ce que les hommes honorent et ce que Dieu bénit. Et vous voulez que je résiste à ce souvenir 1 Vous voulez que je - survive à cette erreur et me débatte sous ce regret? Non, vous dis-je, c'est trop demander à une femme, même à titre d'eipiation. Mon parti est pris quand vous lirez ces pages à demi effacées par mes larmes, tout sera fini, du moins pour ma dé-pouille mortelle. J'aurai à régler mes comptes là-haùt, et j'espère que la balance penchera du côté du repentir. Une preuve qu'il est sincère, c'est qu'il ne s'y mêle aucune pen-sée de vengeance et de haine contre celui qui m'a perdue. A votre tour, Ludovic, soyez généreux pardonnez à la vic-time d'un égarement passager. Je sais combien vous avez souffert de ma trahison, je sais que votre coeur en a saigné plus que je ne le méritais et plus que ne l'eût fait un coeur vulgaire. Restez miséricordieux jusqu'au bout accordez un bon souvenir à celle qui se repent de vous avoir méconnu vivante, vous auriez dû la mépriser et la haïr morte, vous pouvez la plaindre et l'excuser. Que j'emporte cette espé-rance en vous quittant. 11 me reste à vous adresser une prière. Je n'ai personne à qui je puisse confier mes dernières volontés tous mes pa-rents sont morts, et mon seul ami c'est vous. Ne repoussez pas ce titre, et promettez-moi de consentir à ce que Je vais vous demander. Je désire reposer près des miens, quoique j'aie bien mal soutenu l'honneur. de leur nom. S'il y a pour cela quelques formalités à remplir et quelques obstacles à vaincre, j'em-porte la convictiofl que vous le ferez.
GE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 275 Y avait-il -un être ici-bas auquel la Providence eût réservé des chances meilleures et préparé un bonheur plus certain@? Ce que d'atitres cherchent avec tant d'éfforts, ce qu'ils pour-suivent au prix de tant d'intrigues, lë ciel l'avait mis à ma portée sans qu'il m'en coûiât autre chose qu'un acquiesce-ment. Pour débuter dans le monde, je trouvais une main toyale, courageuse, qui m'en eût aplani le chemin et m'eût guidée au milieu des écueils dont il est semé. -Cette main loyale, je l'ai repoussée ces bienfaits, mé-nagés par le sort@@ie les ai dédaignés. J'ai jété mon bonheur aux vents, j'ai fait violence à ma destinée 1 j'ai tout gâté à plaisir, joies de la famille, union légitime, tout ce que les hommes honorent et ce que Dieu bénit. Et vous voulez que je résiste à ce souvenir 1 Vous voulez que je - survive à cette erreur et me débatte sous ce regret@? Non, vous dis-je, c'est trop demander à une femme, même à titre d'eipiation. Mon parti est pris quand vous lirez ces pages à demi effacées par mes larmes, tout sera fini, du moins pour ma dé-pouille mortelle. J'aurai à régler mes comptes là-haùt, et j'espère que la balance penchera du côté du repentir. Une preuve qu'il est sincère, c'est qu'il ne s'y mêle aucune pen-sée de vengeance et de haine contre celui qui m'a perdue. A votre tour, Ludovic, soyez généreux pardonnez à la vic-time d'un égarement passager. Je sais combien vous avez souffert de ma trahison, je sais que votre coeur en a saigné plus que je ne le méritais et plus que ne l'eût fait un coeur vulgaire. Restez miséricordieux jusqu'au bout accordez un bon souvenir à celle qui se repent de vous avoir méconnu vivante, vous auriez dû la mépriser et la haïr morte, vous pouvez la plaindre et l'excuser. Que j'emporte cette espé-rance en vous quittant. 11 me reste à vous adresser une prière. Je n'ai personne à qui je puisse confier mes dernières volontés tous mes pa-rents sont morts, et mon seul ami c'est vous. Ne repoussez pas ce titre, et promettez-moi de consentir à ce que Je vais vous demander. Je désire reposer près des miens, quoique j'aie bien mal soutenu l'honneur. de leur nom. S'il y a pour cela quelques formalités à remplir et quelques obstacles à vaincre, j'em-porte la convictiofl que vous le ferez.
## QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 275 Y avait-il @un être ici-bas auquel la Providence eût réservé des chances meilleures et préparé un bonheur plus certain ? Ce que d'a@utres cherchent avec tant d'efforts, ce qu'ils pour-suivent au prix de tant d'intrigues, le ciel l'avait mis à ma portée sans qu'il m'en coûtât autre chose qu'un acquiesce-ment. Pour débuter dans le monde, je trouvais une main loyale, courageuse, qui m'en eût aplani le chemin et m'eût guidée au milieu des écueils dont il est semé. @Cette main loyale, je l'ai repoussée ces bienfaits, mé-nagés par le sort, je les ai dédaignés. J'ai jeté mon bonheur aux vents, j'ai fait violence à ma destinée ! j'ai tout gâté à plaisir, joies de la famille, union légitime, tout ce que les hommes honorent et ce que Dieu bénit. Et vous voulez que je résiste à ce souvenir ! Vous voulez que je@@ survive à cette erreur et me débatte sous ce regret ? Non, vous dis-je, c'est trop demander à une femme, même à titre d'expiation. Mon parti est pris quand vous lirez ces pages à demi effacées par mes larmes, tout sera fini, du moins pour ma dé-pouille mortelle. J'aurai à régler mes comptes là-haut, et j'espère que la balance penchera du côté du repentir. Une preuve qu'il est sincère, c'est qu'il ne s'y mêle aucune pen-sée de vengeance et de haine contre celui qui m'a perdue. A votre tour, Ludovic, soyez généreux pardonnez à la vic-time d'un égarement passager. Je sais combien vous avez souffert de ma trahison, je sais que votre coeur en a saigné plus que je ne le méritais et plus que ne l'eût fait un coeur vulgaire. Restez miséricordieux jusqu'au bout accordez un bon souvenir à celle qui se repent de vous avoir méconnu vivante, vous auriez dû la mépriser et la haïr morte, vous pouvez la plaindre et l'excuser. Que j'emporte cette espé-rance en vous quittant. Il me reste à vous adresser une prière. Je n'ai personne à qui je puisse confier mes dernières volontés tous mes pa-rents sont morts, et mon seul ami c'est vous. Ne repoussez pas ce titre, et promettez-moi de consentir à ce que je vais vous demander. Je désire reposer près des miens, quoique j'aie bien mal soutenu l'honneur@ de leur nom. S'il y a pour cela quelques formalités à remplir et quelques obstacles à vaincre, j'em-porte la convictio@n que vous le ferez.
GE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 275 Y avait-il @un être ici-bas auquel la Providence eût réservé des chances meilleures et préparé un bonheur plus certain ? Ce que d'a@utres cherchent avec tant d'efforts, ce qu'ils pour-suivent au prix de tant d'intrigues, le ciel l'avait mis à ma portée sans qu'il m'en coûtât autre chose qu'un acquiesce-ment. Pour débuter dans le monde, je trouvais une main loyale, courageuse, qui m'en eût aplani le chemin et m'eût guidée au milieu des écueils dont il est semé. @Cette main loyale, je l'ai repoussée ces bienfaits, mé-nagés par le sort, je les ai dédaignés. J'ai jeté mon bonheur aux vents, j'ai fait violence à ma destinée ! j'ai tout gâté à plaisir, joies de la famille, union légitime, tout ce que les hommes honorent et ce que Dieu bénit. Et vous voulez que je résiste à ce souvenir ! Vous voulez que je@@ survive à cette erreur et me débatte sous ce regret ? Non, vous dis-je, c'est trop demander à une femme, même à titre d'expiation. Mon parti est pris quand vous lirez ces pages à demi effacées par mes larmes, tout sera fini, du moins pour ma dé-pouille mortelle. J'aurai à régler mes comptes là-haut, et j'espère que la balance penchera du côté du repentir. Une preuve qu'il est sincère, c'est qu'il ne s'y mêle aucune pen-sée de vengeance et de haine contre celui qui m'a perdue. A votre tour, Ludovic, soyez généreux pardonnez à la vic-time d'un égarement passager. Je sais combien vous avez souffert de ma trahison, je sais que votre coeur en a saigné plus que je ne le méritais et plus que ne l'eût fait un coeur vulgaire. Restez miséricordieux jusqu'au bout accordez un bon souvenir à celle qui se repent de vous avoir méconnu vivante, vous auriez dû la mépriser et la haïr morte, vous pouvez la plaindre et l'excuser. Que j'emporte cette espé-rance en vous quittant. Il me reste à vous adresser une prière. Je n'ai personne à qui je puisse confier mes dernières volontés tous mes pa-rents sont morts, et mon seul ami c'est vous. Ne repoussez pas ce titre, et promettez-moi de consentir à ce que je vais vous demander. Je désire reposer près des miens, quoique j'aie bien mal soutenu l'honneur@ de leur nom. S'il y a pour cela quelques formalités à remplir et quelques obstacles à vaincre, j'em-porte la convictio@n que vous le ferez.
GE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 275 Y avait-il un être ici-bas auquel la Providence eût réservé des chances meilleures et préparé un bonheur plus certain ? Ce que d'autres cherchent avec tant d'efforts, ce qu'ils pour-suivent au prix de tant d'intrigues, le ciel l'avait mis à ma portée sans qu'il m'en coûtât autre chose qu'un acquiesce-ment. Pour débuter dans le monde, je trouvais une main loyale, courageuse, qui m'en eût aplani le chemin et m'eût guidée au milieu des écueils dont il est semé. Cette main loyale, je l'ai repoussée ces bienfaits, mé-nagés par le sort, je les ai dédaignés. J'ai jeté mon bonheur aux vents, j'ai fait violence à ma destinée ! j'ai tout gâté à plaisir, joies de la famille, union légitime, tout ce que les hommes honorent et ce que Dieu bénit. Et vous voulez que je résiste à ce souvenir ! Vous voulez que je survive à cette erreur et me débatte sous ce regret ? Non, vous dis-je, c'est trop demander à une femme, même à titre d'expiation. Mon parti est pris quand vous lirez ces pages à demi effacées par mes larmes, tout sera fini, du moins pour ma dé-pouille mortelle. J'aurai à régler mes comptes là-haut, et j'espère que la balance penchera du côté du repentir. Une preuve qu'il est sincère, c'est qu'il ne s'y mêle aucune pen-sée de vengeance et de haine contre celui qui m'a perdue. A votre tour, Ludovic, soyez généreux pardonnez à la vic-time d'un égarement passager. Je sais combien vous avez souffert de ma trahison, je sais que votre coeur en a saigné plus que je ne le méritais et plus que ne l'eût fait un coeur vulgaire. Restez miséricordieux jusqu'au bout accordez un bon souvenir à celle qui se repent de vous avoir méconnu vivante, vous auriez dû la mépriser et la haïr morte, vous pouvez la plaindre et l'excuser. Que j'emporte cette espé-rance en vous quittant. Il me reste à vous adresser une prière. Je n'ai personne à qui je puisse confier mes dernières volontés tous mes pa-rents sont morts, et mon seul ami c'est vous. Ne repoussez pas ce titre, et promettez-moi de consentir à ce que je vais vous demander. Je désire reposer près des miens, quoique j'aie bien mal soutenu l'honneur de leur nom. S'il y a pour cela quelques formalités à remplir et quelques obstacles à vaincre, j'em-porte la conviction que vous le ferez.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 2G7 à quelles obsessions je fus en butte. Eh bien! je vous le jure, Ludovic, je tins ma promesse, et si la fatalité ne s'en était pas mêlée, je serais sortie triomphante de cette épreuve. Vous allez voir comment et par quelles affreuses circons-tances tous mes calculs, toutes mes précautions furent dé-joués. Après bien des retards, le jour de notre mariage était enfin fixé. Vous avez pu voir quelles dispositions j'appor-tais j'étais triste, mais résignée je n'envisageais pas d'autre issue 4 la situation pénible dans laquelle je me trouvais, et ne cherchais plus qu'à tirer le voile sur le passé. La veille du jour où la cérémonie devait avoir lieu, nous ne nous quittâmes pas et vécûmes comme si déjà nous étions unis. Ce fut très-sincèrement que je m'abandonnai à ce pre-mier essai de ma vie nouvelle. Je n'éprouvais plus cet abat-, tement, cette langueur, qui depuis la mort de ma grand'mère ne m'avaient pas abandonnée à votre bras j'étais une tout autre femme. La soirée se passa dans une familiarité décente, celle qui convient à un couple qui va s'unir devant Dieu. Je me sentais plus gaie, plus libre et moins accessible à ces mauvais rêves qui naguère troublaient mes pensées. ïl vous en souvient, Ludovic, et ici tous les détails de-viennent graves, comme vous allez voir. Quand nous nous séparâmes, il était près de minuit, et il fallut, en vous ac-compagnant, laisser ma porte entr'ouverte. Que s'est-il passé dans ce court espace de temps? Je l'ignore mais en rentrant dans ma chambre, et après avoir tiré mon verrou, je vis un homme devant moi, debout, et dans une attitude suppliante c'était Melchior. Melchior! lui chez moi! à cette heure! Comment s'y était-il introduit? Quels moyens avait-il em-ployés et quels étaient ses complices? Ces idées m'affiuaient au cerveau avec tout le sang de mes veines je sentais mes tempes battre à se briser, mon coeur défaillir et ma vie s'é-teindre. La secousse était trop forte je m'évanouis. Quand je revins à moi, j'étais étendue sur un fauteuil, les cheveux épars et les vêtements en désordre. Melchior, à genoux, cherchait à me ranimer et épiait mon premier souffle. A sa vpe, toutes mes douleurs, toutes mes angoisses se réveillèrent. - Vous ici? lui dis-je. - Hélas 1 oui. -
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 2G7 à quelles obsessions je fus en butte. Eh bien@! je vous le jure, Ludovic, je tins ma promesse, et si la fatalité ne s'en était pas mêlée, je serais sortie triomphante de cette épreuve. Vous allez voir comment et par quelles affreuses circons-tances tous mes calculs, toutes mes précautions furent dé-joués. Après bien des retards, le jour de notre mariage était enfin fixé. Vous avez pu voir quelles dispositions j'appor-tais j'étais triste, mais résignée je n'envisageais pas d'autre issue 4 la situation pénible dans laquelle je me trouvais, et ne cherchais plus qu'à tirer le voile sur le passé. La veille du jour où la cérémonie devait avoir lieu, nous ne nous quittâmes pas et vécûmes comme si déjà nous étions unis. Ce fut très-sincèrement que je m'abandonnai à ce pre-mier essai de ma vie nouvelle. Je n'éprouvais plus cet abat-, tement, cette langueur, qui depuis la mort de ma grand'mère ne m'avaient pas abandonnée à votre bras j'étais une tout autre femme. La soirée se passa dans une familiarité décente, celle qui convient à un couple qui va s'unir devant Dieu. Je me sentais plus gaie, plus libre et moins accessible à ces mauvais rêves qui naguère troublaient mes pensées. ïl vous en souvient, Ludovic, et ici tous les détails de-viennent graves, comme vous allez voir. Quand nous nous séparâmes, il était près de minuit, et il fallut, en vous ac-compagnant, laisser ma porte entr'ouverte. Que s'est-il passé dans ce court espace de temps@? Je l'ignore mais en rentrant dans ma chambre, et après avoir tiré mon verrou, je vis un homme devant moi, debout, et dans une attitude suppliante c'était Melchior. Melchior@! lui chez moi@! à cette heure@! Comment s'y était-il introduit@? Quels moyens avait-il em-ployés et quels étaient ses complices@? Ces idées m'affiuaient au cerveau avec tout le sang de mes veines je sentais mes tempes battre à se briser, mon coeur défaillir et ma vie s'é-teindre. La secousse était trop forte je m'évanouis. Quand je revins à moi, j'étais étendue sur un fauteuil, les cheveux épars et les vêtements en désordre. Melchior, à genoux, cherchait à me ranimer et épiait mon premier souffle. A sa vpe, toutes mes douleurs, toutes mes angoisses se réveillèrent. - Vous ici@? lui dis-je. - Hélas 1 oui. -
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 267 à quelles obsessions je fus en butte. Eh bien ! je vous le jure, Ludovic, je tins ma promesse, et si la fatalité ne s'en était pas mêlée, je serais sortie triomphante de cette épreuve. Vous allez voir comment et par quelles affreuses circons-tances tous mes calculs, toutes mes précautions furent dé-joués. Après bien des retards, le jour de notre mariage était enfin fixé. Vous avez pu voir quelles dispositions j'appor-tais j'étais triste, mais résignée je n'envisageais pas d'autre issue à la situation pénible dans laquelle je me trouvais, et ne cherchais plus qu'à tirer le voile sur le passé. La veille du jour où la cérémonie devait avoir lieu, nous ne nous quittâmes pas et vécûmes comme si déjà nous étions unis. Ce fut très-sincèrement que je m'abandonnai à ce pre-mier essai de ma vie nouvelle. Je n'éprouvais plus cet abat-@@tement, cette langueur, qui depuis la mort de ma grand'mère ne m'avaient pas abandonnée à votre bras j'étais une tout autre femme. La soirée se passa dans une familiarité décente, celle qui convient à un couple qui va s'unir devant Dieu. Je me sentais plus gaie, plus libre et moins accessible à ces mauvais rêves qui naguère troublaient mes pensées. Il vous en souvient, Ludovic, et ici tous les détails de-viennent graves, comme vous allez voir. Quand nous nous séparâmes, il était près de minuit, et il fallut, en vous ac-compagnant, laisser ma porte entr'ouverte. Que s'est-il passé dans ce court espace de temps ? Je l'ignore mais en rentrant dans ma chambre, et après avoir tiré mon verrou, je vis un homme devant moi, debout, et dans une attitude suppliante c'était Melchior. Melchior ! lui chez moi ! à cette heure ! Comment s'y était-il introduit ? Quels moyens avait-il em-ployés et quels étaient ses complices ? Ces idées m'affluaient au cerveau avec tout le sang de mes veines je sentais mes tempes battre à se briser, mon coeur défaillir et ma vie s'é-teindre. La secousse était trop forte je m'évanouis. Quand je revins à moi, j'étais étendue sur un fauteuil, les cheveux épars et les vêtements en désordre. Melchior, à genoux, cherchait à me ranimer et épiait mon premier souffle. A sa vue, toutes mes douleurs, toutes mes angoisses se réveillèrent. -@Vous ici ? lui dis-je. -@Hélas ! oui. -
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 267 à quelles obsessions je fus en butte. Eh bien ! je vous le jure, Ludovic, je tins ma promesse, et si la fatalité ne s'en était pas mêlée, je serais sortie triomphante de cette épreuve. Vous allez voir comment et par quelles affreuses circons-tances tous mes calculs, toutes mes précautions furent dé-joués. Après bien des retards, le jour de notre mariage était enfin fixé. Vous avez pu voir quelles dispositions j'appor-tais j'étais triste, mais résignée je n'envisageais pas d'autre issue à la situation pénible dans laquelle je me trouvais, et ne cherchais plus qu'à tirer le voile sur le passé. La veille du jour où la cérémonie devait avoir lieu, nous ne nous quittâmes pas et vécûmes comme si déjà nous étions unis. Ce fut très-sincèrement que je m'abandonnai à ce pre-mier essai de ma vie nouvelle. Je n'éprouvais plus cet abat-@@tement, cette langueur, qui depuis la mort de ma grand'mère ne m'avaient pas abandonnée à votre bras j'étais une tout autre femme. La soirée se passa dans une familiarité décente, celle qui convient à un couple qui va s'unir devant Dieu. Je me sentais plus gaie, plus libre et moins accessible à ces mauvais rêves qui naguère troublaient mes pensées. Il vous en souvient, Ludovic, et ici tous les détails de-viennent graves, comme vous allez voir. Quand nous nous séparâmes, il était près de minuit, et il fallut, en vous ac-compagnant, laisser ma porte entr'ouverte. Que s'est-il passé dans ce court espace de temps ? Je l'ignore mais en rentrant dans ma chambre, et après avoir tiré mon verrou, je vis un homme devant moi, debout, et dans une attitude suppliante c'était Melchior. Melchior ! lui chez moi ! à cette heure ! Comment s'y était-il introduit ? Quels moyens avait-il em-ployés et quels étaient ses complices ? Ces idées m'affluaient au cerveau avec tout le sang de mes veines je sentais mes tempes battre à se briser, mon coeur défaillir et ma vie s'é-teindre. La secousse était trop forte je m'évanouis. Quand je revins à moi, j'étais étendue sur un fauteuil, les cheveux épars et les vêtements en désordre. Melchior, à genoux, cherchait à me ranimer et épiait mon premier souffle. A sa vue, toutes mes douleurs, toutes mes angoisses se réveillèrent. -@Vous ici ? lui dis-je. -@Hélas ! oui. -
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 267 à quelles obsessions je fus en butte. Eh bien ! je vous le jure, Ludovic, je tins ma promesse, et si la fatalité ne s'en était pas mêlée, je serais sortie triomphante de cette épreuve. Vous allez voir comment et par quelles affreuses circons-tances tous mes calculs, toutes mes précautions furent dé-joués. Après bien des retards, le jour de notre mariage était enfin fixé. Vous avez pu voir quelles dispositions j'appor-tais j'étais triste, mais résignée je n'envisageais pas d'autre issue à la situation pénible dans laquelle je me trouvais, et ne cherchais plus qu'à tirer le voile sur le passé. La veille du jour où la cérémonie devait avoir lieu, nous ne nous quittâmes pas et vécûmes comme si déjà nous étions unis. Ce fut très-sincèrement que je m'abandonnai à ce pre-mier essai de ma vie nouvelle. Je n'éprouvais plus cet abat-tement, cette langueur, qui depuis la mort de ma grand'mère ne m'avaient pas abandonnée à votre bras j'étais une tout autre femme. La soirée se passa dans une familiarité décente, celle qui convient à un couple qui va s'unir devant Dieu. Je me sentais plus gaie, plus libre et moins accessible à ces mauvais rêves qui naguère troublaient mes pensées. Il vous en souvient, Ludovic, et ici tous les détails de-viennent graves, comme vous allez voir. Quand nous nous séparâmes, il était près de minuit, et il fallut, en vous ac-compagnant, laisser ma porte entr'ouverte. Que s'est-il passé dans ce court espace de temps ? Je l'ignore mais en rentrant dans ma chambre, et après avoir tiré mon verrou, je vis un homme devant moi, debout, et dans une attitude suppliante c'était Melchior. Melchior ! lui chez moi ! à cette heure ! Comment s'y était-il introduit ? Quels moyens avait-il em-ployés et quels étaient ses complices ? Ces idées m'affluaient au cerveau avec tout le sang de mes veines je sentais mes tempes battre à se briser, mon coeur défaillir et ma vie s'é-teindre. La secousse était trop forte je m'évanouis. Quand je revins à moi, j'étais étendue sur un fauteuil, les cheveux épars et les vêtements en désordre. Melchior, à genoux, cherchait à me ranimer et épiait mon premier souffle. A sa vue, toutes mes douleurs, toutes mes angoisses se réveillèrent. -Vous ici ? lui dis-je. -Hélas ! oui. -
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48 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE de bonheur ne devait pas être de longue durée. L'abbé Septavaux tomba malade la rigueur du froid, le chan-gement de ses habitudes, une irritation toujours crois-sante de ses .organes, avaient entièrement détruit sa santé, et, quoiqu'il ne remplît à l'institut que des fonc-tions très-douces, cependant sa faiblesse extrême le força de les interrompre. Il y eut même des craintes sérieuses pour sa vie. Le coeur du triste abbé Nicolle était brisé. Toujours à ses côtés, le consolant, l'encourageant, priant avec lui, il semblait que sa propre existence hit me-nacée dans celle de son ami. Cependant les jours du sa-crifice s'approchaient. M. Nicolle sentit alors qu'il n'était pas seulement un ami il était prêtre aussi, et de graves paroles furent prononcées. Lé malade les comprit prêtre fidèle, il accepta la dernière vo-lonté de son ami, et M. l'abbé Maselet, curé de l'église catholique, fut appelé. Il entendit sa confession il ré-pandit l'huile sainte sur ses membres il posa, comme un sceau divin, sur son âme le Dieu qui donne l'espé-rance, et à ce moment suprême le mourant, heureux, prend la main de son ami, la met sur son coeur, et d'une voix défaillante il lui dit ce Touchelà, mon cher ce Nicolle, car ce coeur n'est pas encore mort pour foi. Sa vie s'écoula dans ces tendres paroles il expira le 15 septembre 1800. Sur sa tombe on grava ces mots, qui résument, toute sa vie
48 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE de bonheur ne devait pas être de longue durée. L'abbé Septavaux tomba malade la rigueur du froid, le chan-gement de ses habitudes, une irritation toujours crois-sante de ses .organes, avaient entièrement détruit sa santé, et, quoiqu'il ne remplît à l'institut que des fonc-tions très-douces, cependant sa faiblesse extrême le força de les interrompre. Il y eut même des craintes sérieuses pour sa vie. Le coeur du triste abbé Nicolle était brisé. Toujours à ses côtés, le consolant, l'encourageant, priant avec lui, il semblait que sa propre existence hit me-nacée dans celle de son ami. Cependant les jours du sa-crifice s'approchaient. M. Nicolle sentit alors qu'il n'était pas seulement un ami il était prêtre aussi, et de graves paroles furent prononcées. Lé malade les comprit prêtre fidèle, il accepta la dernière vo-lonté de son ami, et M. l'abbé Maselet, curé de l'église catholique, fut appelé. Il entendit sa confession il ré-pandit l'huile sainte sur ses membres il posa, comme un sceau divin, sur son âme le Dieu qui donne l'espé-rance, et à ce moment suprême le mourant, heureux, prend la main de son ami, la met sur son coeur, et d'une voix défaillante il lui dit ce Touche@là, mon cher ce Nicolle, car ce coeur n'est pas encore mort pour foi. Sa vie s'écoula dans ces tendres paroles il expira le 15 septembre 1800. Sur sa tombe on grava ces mots, qui résument, toute sa vie
########################### bonheur ne devait pas être de longue durée. L'abbé Septavaux tomba malade la rigueur du froid, le chan-gement de ses habitudes, une irritation toujours crois-sante de ses @organes, avaient entièrement détruit sa santé, et, quoiqu'il ne remplît à l'institut que des fonc-tions très-douces, cependant sa faiblesse extrême le força de les interrompre. Il y eut même des craintes sérieuses pour sa vie. Le coeur du triste abbé Nicolle était brisé. Toujours à ses côtés, le consolant, l'encourageant, priant avec lui, il semblait que sa propre existence fût me-nacée dans celle de son ami. Cependant les jours du sa-crifice s'approchaient. M. Nicolle sentit alors qu'il n'était pas seulement un ami il était prêtre aussi, et de graves paroles furent prononcées. Le malade les comprit prêtre fidèle, il accepta la dernière vo-lonté de son ami, et M. l'abbé Maselet, curé de l'église catholique, fut appelé. Il entendit sa confession il ré-pandit l'huile sainte sur ses membres il posa, comme un sceau divin, sur son âme le Dieu qui donne l'espé-rance, et à ce moment suprême le mourant, heureux, prend la main de son ami, la met sur son coeur, et d'une voix défaillante il lui dit@@@ Touche là, mon cher@@@ Nicolle, car ce coeur n'est pas encore mort pour toi. Sa vie s'écoula dans ces tendres paroles il expira le 15 septembre 1800. Sur sa tombe on grava ces mots, qui résument, toute sa vie
48 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE de bonheur ne devait pas être de longue durée. L'abbé Septavaux tomba malade la rigueur du froid, le chan-gement de ses habitudes, une irritation toujours crois-sante de ses @organes, avaient entièrement détruit sa santé, et, quoiqu'il ne remplît à l'institut que des fonc-tions très-douces, cependant sa faiblesse extrême le força de les interrompre. Il y eut même des craintes sérieuses pour sa vie. Le coeur du triste abbé Nicolle était brisé. Toujours à ses côtés, le consolant, l'encourageant, priant avec lui, il semblait que sa propre existence fût me-nacée dans celle de son ami. Cependant les jours du sa-crifice s'approchaient. M. Nicolle sentit alors qu'il n'était pas seulement un ami il était prêtre aussi, et de graves paroles furent prononcées. Le malade les comprit prêtre fidèle, il accepta la dernière vo-lonté de son ami, et M. l'abbé Maselet, curé de l'église catholique, fut appelé. Il entendit sa confession il ré-pandit l'huile sainte sur ses membres il posa, comme un sceau divin, sur son âme le Dieu qui donne l'espé-rance, et à ce moment suprême le mourant, heureux, prend la main de son ami, la met sur son coeur, et d'une voix défaillante il lui dit@@@ Touche là, mon cher@@@ Nicolle, car ce coeur n'est pas encore mort pour toi. Sa vie s'écoula dans ces tendres paroles il expira le 15 septembre 1800. Sur sa tombe on grava ces mots, qui résument, toute sa vie
48 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE de bonheur ne devait pas être de longue durée. L'abbé Septavaux tomba malade la rigueur du froid, le chan-gement de ses habitudes, une irritation toujours crois-sante de ses organes, avaient entièrement détruit sa santé, et, quoiqu'il ne remplît à l'institut que des fonc-tions très-douces, cependant sa faiblesse extrême le força de les interrompre. Il y eut même des craintes sérieuses pour sa vie. Le coeur du triste abbé Nicolle était brisé. Toujours à ses côtés, le consolant, l'encourageant, priant avec lui, il semblait que sa propre existence fût me-nacée dans celle de son ami. Cependant les jours du sa-crifice s'approchaient. M. Nicolle sentit alors qu'il n'était pas seulement un ami il était prêtre aussi, et de graves paroles furent prononcées. Le malade les comprit prêtre fidèle, il accepta la dernière vo-lonté de son ami, et M. l'abbé Maselet, curé de l'église catholique, fut appelé. Il entendit sa confession il ré-pandit l'huile sainte sur ses membres il posa, comme un sceau divin, sur son âme le Dieu qui donne l'espé-rance, et à ce moment suprême le mourant, heureux, prend la main de son ami, la met sur son coeur, et d'une voix défaillante il lui dit Touche là, mon cher Nicolle, car ce coeur n'est pas encore mort pour toi. Sa vie s'écoula dans ces tendres paroles il expira le 15 septembre 1800. Sur sa tombe on grava ces mots, qui résument, toute sa vie
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58 L'ART DE MAGNÉTISER je ne sais quoi de vent, et d'un autre élément qui n'a pas de nom Anaxagore, Anaximène, Archélaüs la composaient d'air subtil Hippone, d'eau Xénophon, d'eau et de terre Boëce, de feu et d'air Parménide, de feu et de terre Curtias la plaçait tout simplement dans le sang Hippocrate ne voyait en elle qu'un esprit répandu dans tout le corps Marc-Antonin la prenait pour du vent, et Uritolaüs, tranchant ce qu'il ne pouvait dénouer, la supposait une cinquième sub-stance. Ne croirait-on pas, en voyant ce chaos de définitions bizarres et contradictoires, que tous ces grands génies de l'antiquité se jouaient de la majesté de leur sujet? Les rêve-ries des anciens ne jettent donc aucun jour véritable et satis-faisant sur la nature de l'âme. Malheureusement, en lisant nos philosophes modernes, nous ne sommes pas plus éclai-rés sur cette matière. Plus on étudie les secrets de l'âme, plus on est confondu par le cachet de grandeur que lui imprima l'Eternel. Empri-sonnée dans un corps de boue, soumise aux arrogants be-soins de cet esclave dominateur, cette âme a calculé les distances des astres, découvert les lois qui régissent l'uni-vers, forcé Dieu dans les retranchements de son immensité. A l'exception de deux ou trois peuplades sauvages rédui-tes à l'instinct des brutes, toutes les nations ont reconnu dans l'homme une substance indépendante du corps, et source de la volonté et de l'intelligence. Il a fallu le travail des siècles et les lumières d'une religion dégagée des sens pour faire entrer l'homme plus avant dans les mystères de son âme, que l'antiquité n'avait fait qu'effleurer. Sorti des langes du polythéisme, l'esprit humain se com-prit lui-même il vit avec clarté que la matière, quelque subtile qu'elle soit, n'est qu'une esclave brute et inerte qu'il n'y a nulle analogie possible entre les phénomènes de l'âme et ceux du corps. On a donc conclu que l'âme est une substance absolument immatérielle, puisqu'elle ne peut avoir aucune des propriétés que l'on remarque dans les corps. L'homme peut comprendre que son corps est soumis à une substance plus parfaite, qui agit sur cette matière brute
58 L'ART DE MAGNÉTISER je ne sais quoi de vent, et d'un autre élément qui n'a pas de nom Anaxagore, Anaximène, Archélaüs la composaient d'air subtil Hippone, d'eau Xénophon, d'eau et de terre Boëce, de feu et d'air Parménide, de feu et de terre Curtias la plaçait tout simplement dans le sang Hippocrate ne voyait en elle qu'un esprit répandu dans tout le corps Marc-Antonin la prenait pour du vent, et Uritolaüs, tranchant ce qu'il ne pouvait dénouer, la supposait une cinquième sub-stance. Ne croirait-on pas, en voyant ce chaos de définitions bizarres et contradictoires, que tous ces grands génies de l'antiquité se jouaient de la majesté de leur sujet? Les rêve-ries des anciens ne jettent donc aucun jour véritable et satis-faisant sur la nature de l'âme. Malheureusement, en lisant nos philosophes modernes, nous ne sommes pas plus éclai-rés sur cette matière. Plus on étudie les secrets de l'âme, plus on est confondu par le cachet de grandeur que lui imprima l'Eternel. Empri-sonnée dans un corps de boue, soumise aux arrogants be-soins de cet esclave dominateur, cette âme a calculé les distances des astres, découvert les lois qui régissent l'uni-vers, forcé Dieu dans les retranchements de son immensité. A l'exception de deux ou trois peuplades sauvages rédui-tes à l'instinct des brutes, toutes les nations ont reconnu dans l'homme une substance indépendante du corps, et source de la volonté et de l'intelligence. Il a fallu le travail des siècles et les lumières d'une religion dégagée des sens pour faire entrer l'homme plus avant dans les mystères de son âme, que l'antiquité n'avait fait qu'effleurer. Sorti des langes du polythéisme, l'esprit humain se com-prit lui-même il vit avec clarté que la matière, quelque subtile qu'elle soit, n'est qu'une esclave brute et inerte qu'il n'y a nulle analogie possible entre les phénomènes de l'âme et ceux du corps. On a donc conclu que l'âme est une substance absolument immatérielle, puisqu'elle ne peut avoir aucune des propriétés que l'on remarque dans les corps. L'homme peut comprendre que son corps est soumis à une substance plus parfaite, qui agit sur cette matière brute
58 L'ART DE MAGNÉTISER je ne sais quoi de vent, et d'un autre élément qui n'a pas de nom Anaxagore, Anaximène, Archélaüs la composaient d'air subtil Hippone, d'eau Xénophon, d'eau et de terre Boëce, de feu et d'air Parménide, de feu et de terre Curtias la plaçait tout simplement dans le sang Hippocrate ne voyait en elle qu'un esprit répandu dans tout le corps Marc-Antonin la prenait pour du vent, et Critolaüs, tranchant ce qu'il ne pouvait dénouer, la supposait une cinquième sub-stance. Ne croirait-on pas, en voyant ce chaos de définitions bizarres et contradictoires, que tous ces grands génies de l'antiquité se jouaient de la majesté de leur sujet? Les rêve-ries des anciens ne jettent donc aucun jour véritable et satis-faisant sur la nature de l'âme. Malheureusement, en lisant nos philosophes modernes, nous ne sommes pas plus éclai-rés sur cette matière. Plus on étudie les secrets de l'âme, plus on est confondu par le cachet de grandeur que lui imprima l'Eternel. Empri-sonnée dans un corps de boue, soumise aux arrogants be-soins de cet esclave dominateur, cette âme a calculé les distances des astres, découvert les lois qui régissent l'uni-vers, forcé Dieu dans les retranchements de son immensité. A l'exception de deux ou trois peuplades sauvages rédui-tes à l'instinct des brutes, toutes les nations ont reconnu dans l'homme une substance indépendante du corps, et source de la volonté et de l'intelligence. Il a fallu le travail des siècles et les lumières d'une religion dégagée des sens pour faire entrer l'homme plus avant dans les mystères de son âme, que l'antiquité n'avait fait qu'effleurer. Sorti des langes du polythéisme, l'esprit humain se com-prit lui-même il vit avec clarté que la matière, quelque subtile qu'elle soit, n'est qu'une esclave brute et inerte qu'il n'y a nulle analogie possible entre les phénomènes de l'âme et ceux du corps. On a donc conclu que l'âme est une substance absolument immatérielle, puisqu'elle ne peut avoir aucune des propriétés que l'on remarque dans les corps. L'homme peut comprendre que son corps est soumis à une substance plus parfaite, qui agit sur cette matière brute
58 L'ART DE MAGNÉTISER je ne sais quoi de vent, et d'un autre élément qui n'a pas de nom Anaxagore, Anaximène, Archélaüs la composaient d'air subtil Hippone, d'eau Xénophon, d'eau et de terre Boëce, de feu et d'air Parménide, de feu et de terre Curtias la plaçait tout simplement dans le sang Hippocrate ne voyait en elle qu'un esprit répandu dans tout le corps Marc-Antonin la prenait pour du vent, et Critolaüs, tranchant ce qu'il ne pouvait dénouer, la supposait une cinquième sub-stance. Ne croirait-on pas, en voyant ce chaos de définitions bizarres et contradictoires, que tous ces grands génies de l'antiquité se jouaient de la majesté de leur sujet? Les rêve-ries des anciens ne jettent donc aucun jour véritable et satis-faisant sur la nature de l'âme. Malheureusement, en lisant nos philosophes modernes, nous ne sommes pas plus éclai-rés sur cette matière. Plus on étudie les secrets de l'âme, plus on est confondu par le cachet de grandeur que lui imprima l'Eternel. Empri-sonnée dans un corps de boue, soumise aux arrogants be-soins de cet esclave dominateur, cette âme a calculé les distances des astres, découvert les lois qui régissent l'uni-vers, forcé Dieu dans les retranchements de son immensité. A l'exception de deux ou trois peuplades sauvages rédui-tes à l'instinct des brutes, toutes les nations ont reconnu dans l'homme une substance indépendante du corps, et source de la volonté et de l'intelligence. Il a fallu le travail des siècles et les lumières d'une religion dégagée des sens pour faire entrer l'homme plus avant dans les mystères de son âme, que l'antiquité n'avait fait qu'effleurer. Sorti des langes du polythéisme, l'esprit humain se com-prit lui-même il vit avec clarté que la matière, quelque subtile qu'elle soit, n'est qu'une esclave brute et inerte qu'il n'y a nulle analogie possible entre les phénomènes de l'âme et ceux du corps. On a donc conclu que l'âme est une substance absolument immatérielle, puisqu'elle ne peut avoir aucune des propriétés que l'on remarque dans les corps. L'homme peut comprendre que son corps est soumis à une substance plus parfaite, qui agit sur cette matière brute
58 L'ART DE MAGNÉTISER je ne sais quoi de vent, et d'un autre élément qui n'a pas de nom Anaxagore, Anaximène, Archélaüs la composaient d'air subtil Hippone, d'eau Xénophon, d'eau et de terre Boëce, de feu et d'air Parménide, de feu et de terre Curtias la plaçait tout simplement dans le sang Hippocrate ne voyait en elle qu'un esprit répandu dans tout le corps Marc-Antonin la prenait pour du vent, et Critolaüs, tranchant ce qu'il ne pouvait dénouer, la supposait une cinquième sub-stance. Ne croirait-on pas, en voyant ce chaos de définitions bizarres et contradictoires, que tous ces grands génies de l'antiquité se jouaient de la majesté de leur sujet? Les rêve-ries des anciens ne jettent donc aucun jour véritable et satis-faisant sur la nature de l'âme. Malheureusement, en lisant nos philosophes modernes, nous ne sommes pas plus éclai-rés sur cette matière. Plus on étudie les secrets de l'âme, plus on est confondu par le cachet de grandeur que lui imprima l'Eternel. Empri-sonnée dans un corps de boue, soumise aux arrogants be-soins de cet esclave dominateur, cette âme a calculé les distances des astres, découvert les lois qui régissent l'uni-vers, forcé Dieu dans les retranchements de son immensité. A l'exception de deux ou trois peuplades sauvages rédui-tes à l'instinct des brutes, toutes les nations ont reconnu dans l'homme une substance indépendante du corps, et source de la volonté et de l'intelligence. Il a fallu le travail des siècles et les lumières d'une religion dégagée des sens pour faire entrer l'homme plus avant dans les mystères de son âme, que l'antiquité n'avait fait qu'effleurer. Sorti des langes du polythéisme, l'esprit humain se com-prit lui-même il vit avec clarté que la matière, quelque subtile qu'elle soit, n'est qu'une esclave brute et inerte qu'il n'y a nulle analogie possible entre les phénomènes de l'âme et ceux du corps. On a donc conclu que l'âme est une substance absolument immatérielle, puisqu'elle ne peut avoir aucune des propriétés que l'on remarque dans les corps. L'homme peut comprendre que son corps est soumis à une substance plus parfaite, qui agit sur cette matière brute
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24 L'ART DE MAGNÉTISER de cette manière n'implique aucune absurdité et ne semble pas impossible un fait que l'esprit conçoit possible n'a besoin, pour être admis, que d'être vu et vérifié. Or les médiums, comme les somnambules, nous montrent la per-ception de la pensée avec la plus irrécusable évidence, et s'ils ont ce privilège, cela n'a rien encore qui répugne aux lois de la perceptibilité nous voyons si souvent certains hommes percevoir ce qui échappe aux autres. En admettant ce mode de concevoir dans l'interprétation des phénomènes des tables, on descend de la région des actions immatérielles dans celle des faits physiques on abandonne le surnaturel, l'esprit se dégage du mysticisme et se repose dans des analogies qui sont, nous le croyons, les seules explications que le sujet comporte. Pour nous, les tables tournantes et parlantes n'ont donc eu jusqu'ici d'autres résultats que de porter l'attention publi-que sur le magnétisme. L'Angleterre, fidèle aux habitudes qui la distinguent, a pris le pas sur la France depuis quelques années, on a fondé à Londres un hôpital 1 pour soumettre les malades au traitement magnétique et faire des opérations chirur-gicales pendant le sommet , c'est-à-dire sans douleur. Cependant il y a vingt-cinq ans à peine que, pour la pre-mière fois, quelques expériences magnétiqnes furent faites à Londres par M. le baron du Potet. Plus tard, en 1841, je parcourus toute l'Angleterre, répandant la lumière dans chaque ville, en y donnant des séances publiques et des cours pratiques, en faisant des expériences qui frappaient vivement les esprits sérieux, et en guérissant dans les hôpi-taux des malades réputés incurables aussi, depuis cette époque, les journaux anglais ont souvent raconté des guéri-sons sans nombre obtenues par le magnétisme et des opéra-tions chirurgicales faites pendant le sommeil. Parmi les hommes qui, en Angleterre, se sont livrés à la science mesmérienne, il faut citer en première ligne le doc-teur Elliotson, savant distingué, qui monta le premier sur la 1 Mesmeric infinnary, 36, Weymouth street, Portland place, London.
24 L'ART DE MAGNÉTISER de cette manière n'implique aucune absurdité et ne semble pas impossible un fait que l'esprit conçoit possible n'a besoin, pour être admis, que d'être vu et vérifié. Or les médiums, comme les somnambules, nous montrent la per-ception de la pensée avec la plus irrécusable évidence, et s'ils ont ce privilège, cela n'a rien encore qui répugne aux lois de la perceptibilité nous voyons si souvent certains hommes percevoir ce qui échappe aux autres. En admettant ce mode de concevoir dans l'interprétation des phénomènes des tables, on descend de la région des actions immatérielles dans celle des faits physiques on abandonne le surnaturel, l'esprit se dégage du mysticisme et se repose dans des analogies qui sont, nous le croyons, les seules explications que le sujet comporte. Pour nous, les tables tournantes et parlantes n'ont donc eu jusqu'ici d'autres résultats que de porter l'attention publi-que sur le magnétisme. L'Angleterre, fidèle aux habitudes qui la distinguent, a pris le pas sur la France depuis quelques années, on a fondé à Londres un hôpital 1 pour soumettre les malades au traitement magnétique et faire des opérations chirur-gicales pendant le sommet , c'est-à-dire sans douleur. Cependant il y a vingt-cinq ans à peine que, pour la pre-mière fois, quelques expériences magnétiqnes furent faites à Londres par M. le baron du Potet. Plus tard, en 1841, je parcourus toute l'Angleterre, répandant la lumière dans chaque ville, en y donnant des séances publiques et des cours pratiques, en faisant des expériences qui frappaient vivement les esprits sérieux, et en guérissant dans les hôpi-taux des malades réputés incurables aussi, depuis cette époque, les journaux anglais ont souvent raconté des guéri-sons sans nombre obtenues par le magnétisme et des opéra-tions chirurgicales faites pendant le sommeil. Parmi les hommes qui, en Angleterre, se sont livrés à la science mesmérienne, il faut citer en première ligne le doc-teur Elliotson, savant distingué, qui monta le premier sur la 1 Mesmeric infinnary, 36, Weymouth street, Portland place, London.
24 L'ART DE MAGNÉTISER de cette manière n'implique aucune absurdité et ne semble pas impossible un fait que l'esprit conçoit possible n'a besoin, pour être admis, que d'être vu et vérifié. Or les médiums, comme les somnambules, nous montrent la per-ception de la pensée avec la plus irrécusable évidence, et s'ils ont ce privilège, cela n'a rien encore qui répugne aux lois de la perceptibilité nous voyons si souvent certains hommes percevoir ce qui échappe aux autres. En admettant ce mode de concevoir dans l'interprétation des phénomènes des tables, on descend de la région des actions immatérielles dans celle des faits physiques on abandonne le surnaturel, l'esprit se dégage du mysticisme et se repose dans des analogies qui sont, nous le croyons, les seules explications que le sujet comporte. Pour nous, les tables tournantes et parlantes n'ont donc eu jusqu'ici d'autres résultats que de porter l'attention publi-que sur le magnétisme. L'Angleterre, fidèle aux habitudes qui la distinguent, a pris le pas sur la France depuis quelques années, on a fondé à Londres un hôpital 1 pour soumettre les malades au traitement magnétique et faire des opérations chirur-gicales pendant le sommeil, c'est-à-dire sans douleur. Cependant il y a vingt-cinq ans à peine que, pour la pre-mière fois, quelques expériences magnétiques furent faites à Londres par M. le baron du Potet. Plus tard, en 1841, je parcour@s toute l'Angleterre, répandant la lumière dans chaque ville, en y donnant des séances publiques et des cours pratiques, en faisant des expériences qui frappaient vivement les esprits sérieux, et en guérissant dans les hôpi-taux des malades réputés incurables aussi, depuis cette époque, les journaux anglais ont souvent raconté des guéri-sons sans nombre obtenues par le magnétisme et des opéra-tions chirurgicales faites pendant le sommeil. Parmi les hommes qui, en Angleterre, se sont livrés à la science mesmérienne, il faut citer en première ligne le doc-teur Elliotson, savant distingué, qui monta le premier sur la 1 Mesmerie infirmary, 36, Weymouth street, Portland place, London.
24 L'ART DE MAGNÉTISER de cette manière n'implique aucune absurdité et ne semble pas impossible un fait que l'esprit conçoit possible n'a besoin, pour être admis, que d'être vu et vérifié. Or les médiums, comme les somnambules, nous montrent la per-ception de la pensée avec la plus irrécusable évidence, et s'ils ont ce privilège, cela n'a rien encore qui répugne aux lois de la perceptibilité nous voyons si souvent certains hommes percevoir ce qui échappe aux autres. En admettant ce mode de concevoir dans l'interprétation des phénomènes des tables, on descend de la région des actions immatérielles dans celle des faits physiques on abandonne le surnaturel, l'esprit se dégage du mysticisme et se repose dans des analogies qui sont, nous le croyons, les seules explications que le sujet comporte. Pour nous, les tables tournantes et parlantes n'ont donc eu jusqu'ici d'autres résultats que de porter l'attention publi-que sur le magnétisme. L'Angleterre, fidèle aux habitudes qui la distinguent, a pris le pas sur la France depuis quelques années, on a fondé à Londres un hôpital 1 pour soumettre les malades au traitement magnétique et faire des opérations chirur-gicales pendant le sommeil, c'est-à-dire sans douleur. Cependant il y a vingt-cinq ans à peine que, pour la pre-mière fois, quelques expériences magnétiques furent faites à Londres par M. le baron du Potet. Plus tard, en 1841, je parcour@s toute l'Angleterre, répandant la lumière dans chaque ville, en y donnant des séances publiques et des cours pratiques, en faisant des expériences qui frappaient vivement les esprits sérieux, et en guérissant dans les hôpi-taux des malades réputés incurables aussi, depuis cette époque, les journaux anglais ont souvent raconté des guéri-sons sans nombre obtenues par le magnétisme et des opéra-tions chirurgicales faites pendant le sommeil. Parmi les hommes qui, en Angleterre, se sont livrés à la science mesmérienne, il faut citer en première ligne le doc-teur Elliotson, savant distingué, qui monta le premier sur la 1 Mesmerie infirmary, 36, Weymouth street, Portland place, London.
24 L'ART DE MAGNÉTISER de cette manière n'implique aucune absurdité et ne semble pas impossible un fait que l'esprit conçoit possible n'a besoin, pour être admis, que d'être vu et vérifié. Or les médiums, comme les somnambules, nous montrent la per-ception de la pensée avec la plus irrécusable évidence, et s'ils ont ce privilège, cela n'a rien encore qui répugne aux lois de la perceptibilité nous voyons si souvent certains hommes percevoir ce qui échappe aux autres. En admettant ce mode de concevoir dans l'interprétation des phénomènes des tables, on descend de la région des actions immatérielles dans celle des faits physiques on abandonne le surnaturel, l'esprit se dégage du mysticisme et se repose dans des analogies qui sont, nous le croyons, les seules explications que le sujet comporte. Pour nous, les tables tournantes et parlantes n'ont donc eu jusqu'ici d'autres résultats que de porter l'attention publi-que sur le magnétisme. L'Angleterre, fidèle aux habitudes qui la distinguent, a pris le pas sur la France depuis quelques années, on a fondé à Londres un hôpital 1 pour soumettre les malades au traitement magnétique et faire des opérations chirur-gicales pendant le sommeil, c'est-à-dire sans douleur. Cependant il y a vingt-cinq ans à peine que, pour la pre-mière fois, quelques expériences magnétiques furent faites à Londres par M. le baron du Potet. Plus tard, en 1841, je parcours toute l'Angleterre, répandant la lumière dans chaque ville, en y donnant des séances publiques et des cours pratiques, en faisant des expériences qui frappaient vivement les esprits sérieux, et en guérissant dans les hôpi-taux des malades réputés incurables aussi, depuis cette époque, les journaux anglais ont souvent raconté des guéri-sons sans nombre obtenues par le magnétisme et des opéra-tions chirurgicales faites pendant le sommeil. Parmi les hommes qui, en Angleterre, se sont livrés à la science mesmérienne, il faut citer en première ligne le doc-teur Elliotson, savant distingué, qui monta le premier sur la 1 Mesmerie infirmary, 36, Weymouth street, Portland place, London.
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VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 41 moi, j'aime le grand air et la campagne léchant des oiseaux ne trouble pas même le silence de nos bois. Tout est muet tout dort tout est mort pour moi, hors deux personnes et demie, auxquelles je suis dévoué et avec lesquelles je puis du moins parler Puuca, sed bona. Leur société.est douce et parfaite, et te voir au milieu de nous eût été pour moi un bonheur immense. Ta vue et ta conversation m'eussent fait du bien, car ma santé est toujours fai-ble, et mes nerfs toujours malades. Mais parlons de toi, mon ami oui, bénissons Dieu de tes succès, ils nous ont tous réjouis mais, à chaque ligne de ta lettre, nous nous arrêtions pour conve-nir, d'une voix unanime, que tu te ruinais au train que tu mènes que tu as les défauts de la jeunesse, parce que tu en as la santé et la vigueur en un mot, que tu pouvais travailler beaucoup pour la gloire, mais qu'assurément tu travaillais fort peu pour le repos de tes vieux jours. C'est un beau défaut, du reste, et je ne sais, en vérité, pourquoi nous ne l'a-vons pas glorifié du nom de vertu. Est-ce que le dé-sintéressement n'en serait une que chez les gens opu-lents, dont la fortune est à l'abri des revers, c'est-à-dire lorsqu'il a moins de mérite? Ce qui nous rassure toutefois, c'est que, lisant et relisant ta lettre, nous n'y trouvons aucune exagération dans ta manière d'annoncer ces changements et ces embellissements nouveaux. On peut s'en rapporter sur cela à ton goût
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 41 moi, j'aime le grand air et la campagne l@échant des oiseaux ne trouble pas même le silence de nos bois. Tout est muet tout dort tout est mort pour moi, hors deux personnes et demie, auxquelles je suis dévoué et avec lesquelles je puis du moins parler Puuca, sed bona. Leur société.est douce et parfaite, et te voir au milieu de nous eût été pour moi un bonheur immense. Ta vue et ta conversation m'eussent fait du bien, car ma santé est toujours fai-@ble, et mes nerfs toujours malades. Mais parlons de toi, mon ami oui, bénissons Dieu de tes succès, ils nous ont tous réjouis mais, à chaque ligne de ta lettre, nous nous arrêtions pour conve-@nir, d'une voix unanime, que tu te ruinais au train que tu mènes que tu as les défauts de la jeunesse, parce que tu en as la santé et la vigueur en un mot, que tu pouvais travailler beaucoup pour la gloire, mais qu'assurément tu travaillais fort peu pour le repos de tes vieux jours. C'est un beau défaut, du reste, et je ne sais, en vérité, pourquoi nous ne l'a-@vons pas glorifié du nom de vertu. Est-ce que le dé-@sintéressement n'en serait une que chez les gens opu-@lents, dont la fortune est à l'abri des revers, c'est-à-@dire lorsqu'il a moins de mérite? Ce qui nous rassure toutefois, c'est que, lisant et relisant ta lettre, nous n'y trouvons aucune exagération dans ta manière d'annoncer ces changements et ces embellissements nouveaux. On peut s'en rapporter sur cela à ton goût
############################# j'aime le grand air et la campagne le chant des oiseaux ne trouble pas même le silence de nos bois. Tout est muet tout dort tout est mort pour moi, hors deux personnes et demie, auxquelles je suis dévoué et avec lesquelles je puis du moins parler Pauca, sed bona. Leur société est douce et parfaite, et te voir au milieu de nous eût été pour moi un bonheur immense. Ta vue et ta conversation m'eussent fait du bien, car ma santé est toujours fai- ble, et mes nerfs toujours malades. Mais parlons de toi, mon ami oui, bénissons Dieu de tes succès, ils nous ont tous réjouis mais, à chaque ligne de ta lettre, nous nous arrêtions pour conve- nir, d'une voix unanime, que tu te ruinais au train que tu mènes que tu as les défauts de la jeunesse, parce que tu en as la santé et la vigueur en un mot, que tu pouvais travailler beaucoup pour la gloire, mais qu'assurément tu travaillais fort peu pour le repos de tes vieux jours. C'est un beau défaut, du reste, et je ne sais, en vérité, pourquoi nous ne l'a- vons pas glorifié du nom de vertu. Est-ce que le dé- sintéressement n'en serait une que chez les gens opu- lents, dont la fortune est à l'abri des revers, c'est-à- dire lorsqu'il a moins de mérite? Ce qui nous rassure toutefois, c'est que, lisant et relisant ta lettre, nous n'y trouvons aucune exagération dans ta manière d'annoncer ces changements et ces embellissements nouveaux. On peut s'en rapporter sur cela à ton goût
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 41 moi, j'aime le grand air et la campagne le chant des oiseaux ne trouble pas même le silence de nos bois. Tout est muet tout dort tout est mort pour moi, hors deux personnes et demie, auxquelles je suis dévoué et avec lesquelles je puis du moins parler Pauca, sed bona. Leur société est douce et parfaite, et te voir au milieu de nous eût été pour moi un bonheur immense. Ta vue et ta conversation m'eussent fait du bien, car ma santé est toujours fai- ble, et mes nerfs toujours malades. Mais parlons de toi, mon ami oui, bénissons Dieu de tes succès, ils nous ont tous réjouis mais, à chaque ligne de ta lettre, nous nous arrêtions pour conve- nir, d'une voix unanime, que tu te ruinais au train que tu mènes que tu as les défauts de la jeunesse, parce que tu en as la santé et la vigueur en un mot, que tu pouvais travailler beaucoup pour la gloire, mais qu'assurément tu travaillais fort peu pour le repos de tes vieux jours. C'est un beau défaut, du reste, et je ne sais, en vérité, pourquoi nous ne l'a- vons pas glorifié du nom de vertu. Est-ce que le dé- sintéressement n'en serait une que chez les gens opu- lents, dont la fortune est à l'abri des revers, c'est-à- dire lorsqu'il a moins de mérite? Ce qui nous rassure toutefois, c'est que, lisant et relisant ta lettre, nous n'y trouvons aucune exagération dans ta manière d'annoncer ces changements et ces embellissements nouveaux. On peut s'en rapporter sur cela à ton goût
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 41 moi, j'aime le grand air et la campagne le chant des oiseaux ne trouble pas même le silence de nos bois. Tout est muet tout dort tout est mort pour moi, hors deux personnes et demie, auxquelles je suis dévoué et avec lesquelles je puis du moins parler Pauca, sed bona. Leur société est douce et parfaite, et te voir au milieu de nous eût été pour moi un bonheur immense. Ta vue et ta conversation m'eussent fait du bien, car ma santé est toujours fai- ble, et mes nerfs toujours malades. Mais parlons de toi, mon ami oui, bénissons Dieu de tes succès, ils nous ont tous réjouis mais, à chaque ligne de ta lettre, nous nous arrêtions pour conve- nir, d'une voix unanime, que tu te ruinais au train que tu mènes que tu as les défauts de la jeunesse, parce que tu en as la santé et la vigueur en un mot, que tu pouvais travailler beaucoup pour la gloire, mais qu'assurément tu travaillais fort peu pour le repos de tes vieux jours. C'est un beau défaut, du reste, et je ne sais, en vérité, pourquoi nous ne l'a- vons pas glorifié du nom de vertu. Est-ce que le dé- sintéressement n'en serait une que chez les gens opu- lents, dont la fortune est à l'abri des revers, c'est-à- dire lorsqu'il a moins de mérite? Ce qui nous rassure toutefois, c'est que, lisant et relisant ta lettre, nous n'y trouvons aucune exagération dans ta manière d'annoncer ces changements et ces embellissements nouveaux. On peut s'en rapporter sur cela à ton goût
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82 L'ART DE MAGNÉTISER moniaque liquide concentrée qu'on lui fit respirer. Il ne donna pas signe de sensation pendant ces diverses expé-riences. M. Lafontaine le réveilla à l'instant et comme par un coup de baguette magique. M. Higgins ouvrit les yeux, mais les appl-audissements immenses des spectateurs, l'éclat des lumières et le nombre des personnes qui l'entourèrent avec empressement, furent un choc trop violent pour son sys-tème nerveux encore sous l'impression magnétique il eut une légère attaque de nerfs, qui fut aussitôt calmée par M. Lafontaine. Les médecins présents, en lui touchant les mains, les trouvèrent glacées et tout le corps brûlant et en transpira-tion. Les jambes et les bras furent également démagnétisés et rendus à leur premier état de flexibilité il donna ainsi le détail de ses sensations Après une ou deux minutes, je sentis une titillation me parcourir les bras et le corps, et lorsque M. Lafontaine me fit des passes, je perdis connaissance tout d'un coup, et je ne sais rien de ce qui s'est passé depuis. J'étais incrédule lors-que je me suis assis. Je n'avais jamais vu magnétiser. Le docteur Robert, chirurgien à l'hospice de B iujon à Paris, voulut se convaincre il vint chez moi avec une jeune .dame de sa clientèle, dans laquelle il avait toute confiance en quelques minutes elle fut endormie, rendue à l'état d'in-sensibilité, de catalepsie, dans les bras et les jambes. Le docteur la piqua, lui fit respirer du soufre, de l'ammoniaque, lui tira des coups de pistolet rien n'émut la dame, et son sommeil fut complet. Le docteur sortit convaincu que le magnétisme pouvait être de quelque utilité. A Birmingham, le docteur Elkington, sceptique déterminé, voulut dans une séance publique être magnétisé. Quoique très fatigué par diverses expériences, je commençai. En quelques minutes j'obtins un clignement d'yeux, un engour-dissement dont il se débarrassa en se remuant sur le fauteuil je doublai d'efforts, et bientôt les effets reparurent plus positifs que d'abord il se démena comme un possédé, eut des mouvements convulsifs, me fit des grimaces, sauta à
82 L'ART DE MAGNÉTISER moniaque liquide concentrée qu'on lui fit respirer. Il ne donna pas signe de sensation pendant ces diverses expé-riences. M. Lafontaine le réveilla à l'instant et comme par un coup de baguette magique. M. Higgins ouvrit les yeux, mais les appl-audissements immenses des spectateurs, l'éclat des lumières et le nombre des personnes qui l'entourèrent avec empressement, furent un choc trop violent pour son sys-tème nerveux encore sous l'impression magnétique il eut une légère attaque de nerfs, qui fut aussitôt calmée par M. Lafontaine. Les médecins présents, en lui touchant les mains, les trouvèrent glacées et tout le corps brûlant et en transpira-tion. Les jambes et les bras furent également démagnétisés et rendus à leur premier état de flexibilité il donna ainsi le détail de ses sensations Après une ou deux minutes, je sentis une titillation me parcourir les bras et le corps, et lorsque M. Lafontaine me fit des passes, je perdis connaissance tout d'un coup, et je ne sais rien de ce qui s'est passé depuis. J'étais incrédule lors-que je me suis assis. Je n'avais jamais vu magnétiser. Le docteur Robert, chirurgien à l'hospice de B iujon à Paris, voulut se convaincre il vint chez moi avec une jeune .dame de sa clientèle, dans laquelle il avait toute confiance en quelques minutes elle fut endormie, rendue à l'état d'in-sensibilité, de catalepsie, dans les bras et les jambes. Le docteur la piqua, lui fit respirer du soufre, de l'ammoniaque, lui tira des coups de pistolet rien n'émut la dame, et son sommeil fut complet. Le docteur sortit convaincu que le magnétisme pouvait être de quelque utilité. A Birmingham, le docteur Elkington, sceptique déterminé, voulut dans une séance publique être magnétisé. Quoique très fatigué par diverses expériences, je commençai. En quelques minutes j'obtins un clignement d'yeux, un engour-dissement dont il se débarrassa en se remuant sur le fauteuil je doublai d'efforts, et bientôt les effets reparurent plus positifs que d'abord il se démena comme un possédé, eut des mouvements convulsifs, me fit des grimaces, sauta à
82 L'ART DE MAGNÉTISER moniaque liquide concentrée qu'on lui fit respirer. Il ne donna pas signe de sensation pendant ces diverses expé-riences. M. Lafontaine le réveilla à l'instant et comme par un coup de baguette magique. M. Higgins ouvrit les yeux, mais les appl@audissements immenses des spectateurs, l'éclat des lumières et le nombre des personnes qui l'entourèrent avec empressement, furent un choc trop violent pour son sys-tème nerveux encore sous l'impression magnétique il eut une légère attaque de nerfs, qui fut aussitôt calmée par M. Lafontaine. Les médecins présents, en lui touchant les mains, les trouvèrent glacées et tout le corps brûlant et en transpira-tion. Les jambes et les bras furent également démagnétisés et rendus à leur premier état de flexibilité il donna ainsi le détail de ses sensations Après une ou deux minutes, je sentis une titillation me parcourir les bras et le corps, et lorsque M. Lafontaine me fit des passes, je perdis connaissance tout d'un coup, et je ne sais rien de ce qui s'est passé depuis. J'étais incrédule lors-que je me suis assis. Je n'avais jamais vu magnétiser. Le docteur Robert, chirurgien à l'hospice de Beaujon à Paris, voulut se convaincre il vint chez moi avec une jeune @dame de sa clientèle, dans laquelle il avait toute confience en quelques minutes elle fut endormie, rendue à l'état d'in-sensibilité, de catalepsie, dans les bras et les jambes. Le docteur la piqua, lui fit respirer du soufre, de l'ammoniaque, lui tira des coups de pistolet rien n'émut la dame, et son sommeil fut complet. Le docteur sortit convaincu que le magnétisme pouvait être de quelque utilité. A Birmingham, le docteur Elkington, sceptique déterminé, voulut dans une séance publique être magnétisé. Quoique très fatigué par diverses expériences, je commençai. En quelques minutes j'obtins un clignement d'yeux, un engour-dissement sont il se débarrassa en se remuant sur le fauteuil je doublai d'efforts, et bientôt les effets reparurent plus positifs que d'abord il se démena comme un possédé, eut des mouvements convulsifs, me fit des grimaces, sauta à
82 L'ART DE MAGNÉTISER moniaque liquide concentrée qu'on lui fit respirer. Il ne donna pas signe de sensation pendant ces diverses expé-riences. M. Lafontaine le réveilla à l'instant et comme par un coup de baguette magique. M. Higgins ouvrit les yeux, mais les appl@audissements immenses des spectateurs, l'éclat des lumières et le nombre des personnes qui l'entourèrent avec empressement, furent un choc trop violent pour son sys-tème nerveux encore sous l'impression magnétique il eut une légère attaque de nerfs, qui fut aussitôt calmée par M. Lafontaine. Les médecins présents, en lui touchant les mains, les trouvèrent glacées et tout le corps brûlant et en transpira-tion. Les jambes et les bras furent également démagnétisés et rendus à leur premier état de flexibilité il donna ainsi le détail de ses sensations Après une ou deux minutes, je sentis une titillation me parcourir les bras et le corps, et lorsque M. Lafontaine me fit des passes, je perdis connaissance tout d'un coup, et je ne sais rien de ce qui s'est passé depuis. J'étais incrédule lors-que je me suis assis. Je n'avais jamais vu magnétiser. Le docteur Robert, chirurgien à l'hospice de Beaujon à Paris, voulut se convaincre il vint chez moi avec une jeune @dame de sa clientèle, dans laquelle il avait toute confience en quelques minutes elle fut endormie, rendue à l'état d'in-sensibilité, de catalepsie, dans les bras et les jambes. Le docteur la piqua, lui fit respirer du soufre, de l'ammoniaque, lui tira des coups de pistolet rien n'émut la dame, et son sommeil fut complet. Le docteur sortit convaincu que le magnétisme pouvait être de quelque utilité. A Birmingham, le docteur Elkington, sceptique déterminé, voulut dans une séance publique être magnétisé. Quoique très fatigué par diverses expériences, je commençai. En quelques minutes j'obtins un clignement d'yeux, un engour-dissement sont il se débarrassa en se remuant sur le fauteuil je doublai d'efforts, et bientôt les effets reparurent plus positifs que d'abord il se démena comme un possédé, eut des mouvements convulsifs, me fit des grimaces, sauta à
82 L'ART DE MAGNÉTISER moniaque liquide concentrée qu'on lui fit respirer. Il ne donna pas signe de sensation pendant ces diverses expé-riences. M. Lafontaine le réveilla à l'instant et comme par un coup de baguette magique. M. Higgins ouvrit les yeux, mais les applaudissements immenses des spectateurs, l'éclat des lumières et le nombre des personnes qui l'entourèrent avec empressement, furent un choc trop violent pour son sys-tème nerveux encore sous l'impression magnétique il eut une légère attaque de nerfs, qui fut aussitôt calmée par M. Lafontaine. Les médecins présents, en lui touchant les mains, les trouvèrent glacées et tout le corps brûlant et en transpira-tion. Les jambes et les bras furent également démagnétisés et rendus à leur premier état de flexibilité il donna ainsi le détail de ses sensations Après une ou deux minutes, je sentis une titillation me parcourir les bras et le corps, et lorsque M. Lafontaine me fit des passes, je perdis connaissance tout d'un coup, et je ne sais rien de ce qui s'est passé depuis. J'étais incrédule lors-que je me suis assis. Je n'avais jamais vu magnétiser. Le docteur Robert, chirurgien à l'hospice de Beaujon à Paris, voulut se convaincre il vint chez moi avec une jeune dame de sa clientèle, dans laquelle il avait toute confience en quelques minutes elle fut endormie, rendue à l'état d'in-sensibilité, de catalepsie, dans les bras et les jambes. Le docteur la piqua, lui fit respirer du soufre, de l'ammoniaque, lui tira des coups de pistolet rien n'émut la dame, et son sommeil fut complet. Le docteur sortit convaincu que le magnétisme pouvait être de quelque utilité. A Birmingham, le docteur Elkington, sceptique déterminé, voulut dans une séance publique être magnétisé. Quoique très fatigué par diverses expériences, je commençai. En quelques minutes j'obtins un clignement d'yeux, un engour-dissement sont il se débarrassa en se remuant sur le fauteuil je doublai d'efforts, et bientôt les effets reparurent plus positifs que d'abord il se démena comme un possédé, eut des mouvements convulsifs, me fit des grimaces, sauta à
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74 L'ART DE MAGNÉTISER tendue, et je pus lui enfoncer des aiguilles sans qu'il éprou-vât la plus petite sensation. A Nantes, dans une séance publique donnée à l'hôtel de ville, M. Ernest Mcrson, propriétaire du Journal de l'Ouest, était sur l'estrade je lui pris les pouces, ses yeux se fermè-rent sans qu'il pût les ouvrir il me pria de cesser, mais je ne l'écoutai pas je lui pris un bras que je plaçai horizon-talement, puis une jambe, et je le laissai dans cette position pendant vingt minutes je pus lui enfoncer des épingles dans le bras et dans la jambe sans qu'il éprouvât la moindre sen-sation il ne pouvait baisser ni sa jambe ni son bras, et il continuait à me prier de les lui rendre, ce que je fis après une demi-heure, à son grand contentement et à celui de l'assemblée, qui ne pouvait croire ce qu'elle voyait. En mars 1841, dans le bureau du journal le Pilote du Cal-vados, devant MM. Courty, Seminel, rédacteurs du journal Raisin, doyen de l'École secondaire de médecine Bertrand, doyen de la Faculté des lettres, et plusieurs autre personnes, je mag-nétisai M. Raisin fils, âgé de quarante ans et forte-ment constitué. En quelques minutes il eut les yeux fermés je produisis -de la paralysie dans les bras et dans les jambes, et une in-sensibilité assez grande pour que ces messieurs pussent lui enfoncer des épingles sans qu'il accusât de la douleur. Après avoir été dégagé, il se promenait dans la chambre. M. Seminel, avec qui il était très lié, le plaisantait en mar-chant devant lui M. Raisin leva la jambe pour lui donner un coup de pied l'ayant manqué, il voulut lui en donner un second mais, lorsqu'il voulut lever le pied, il resta cloué au parquet j'avais paralysé la jambe en apercevant son pre-mier mouvement. Un moment après, je le clouai à la chemi-née contre laquelle il s'appuyait. Ces deux expériences lui donnèrent un choc assez violent pour provoquer un malaise subit il n'y avait que peu d'in-stants qu'il avait déjeuné, et il eut un étouffement et un spasme mais en deux minutes je le calmai, et je le remis dans un tel état de santé qu'il se sentit assez d'appétit pour aller dîner.
74 L'ART DE MAGNÉTISER tendue, et je pus lui enfoncer des aiguilles sans qu'il éprou-vât la plus petite sensation. A Nantes, dans une séance publique donnée à l'hôtel de ville, M. Ernest Mcrson, propriétaire du Journal de l'Ouest, était sur l'estrade je lui pris les pouces, ses yeux se fermè-rent sans qu'il pût les ouvrir il me pria de cesser, mais je ne l'écoutai pas je lui pris un bras que je plaçai horizon-talement, puis une jambe, et je le laissai dans cette position pendant vingt minutes je pus lui enfoncer des épingles dans le bras et dans la jambe sans qu'il éprouvât la moindre sen-sation il ne pouvait baisser ni sa jambe ni son bras, et il continuait à me prier de les lui rendre, ce que je fis après une demi-heure, à son grand contentement et à celui de l'assemblée, qui ne pouvait croire ce qu'elle voyait. En mars 1841, dans le bureau du journal le Pilote du Cal-vados, devant MM. Courty, Seminel, rédacteurs du journal Raisin, doyen de l'École secondaire de médecine Bertrand, doyen de la Faculté des lettres, et plusieurs autre personnes, je mag-nétisai M. Raisin fils, âgé de quarante ans et forte-ment constitué. En quelques minutes il eut les yeux fermés je produisis -de la paralysie dans les bras et dans les jambes, et une in-sensibilité assez grande pour que ces messieurs pussent lui enfoncer des épingles sans qu'il accusât de la douleur. Après avoir été dégagé, il se promenait dans la chambre. M. Seminel, avec qui il était très lié, le plaisantait en mar-chant devant lui M. Raisin leva la jambe pour lui donner un coup de pied l'ayant manqué, il voulut lui en donner un second mais, lorsqu'il voulut lever le pied, il resta cloué au parquet j'avais paralysé la jambe en apercevant son pre-mier mouvement. Un moment après, je le clouai à la chemi-née contre laquelle il s'appuyait. Ces deux expériences lui donnèrent un choc assez violent pour provoquer un malaise subit il n'y avait que peu d'in-stants qu'il avait déjeuné, et il eut un étouffement et un spasme mais en deux minutes je le calmai, et je le remis dans un tel état de santé qu'il se sentit assez d'appétit pour aller dîner.
74 L'ART DE MAGNÉTISER tendue, et je pus lui enfoncer des aiguilles sans qu'il éprou-vât la plus petite sensation. A Nantes, dans une séance publique donnée à l'hôtel de ville, M. Ernest Merson, propriétaire du Journal de l'Ouest, était sur l'estrade je lui pris les pouces, ses yeux se fermè-rent sans qu'il pût les ouvrir il me pria de cesser, mais je ne l'écoutai pas je lui pris un bras que je plaçai horizon-talement, puis une jambe, et je le laissai dans cette position pendant vingt minutes je pus lui enfoncer des épingles dans le bras et dans la jambe sans qu'il éprouvât la moindre sen-sation il ne pouvait baisser ni sa jambe ni son bras, et il continuait à me prier de les lui rendre, ce que je fis après une demi-heure, à son grand contentement et à celui de l'assemblée, qui ne pouvait croire ce qu'elle voyait. En mars 1841, dans le bureau du journal le Pilote du Cal-vados, devant MM. Courty, Seminel, rédacteurs du journal Raisin, doyen de l'École secondaire de médecine Bertrand, doyen de la Faculté des lettres, et plusieurs autre personnes, je mag@nétisai M. Raisin fils, âgé de quarante ans et forte-ment constitué. En quelques minutes il eut les yeux fermés je produisis @de la paralysie dans les bras et dans les jambes, et une in-sensibilité assez grande pour que ces messieurs pussent lui enfoncer des épingles sans qu'il accusât de la douleur. Après avoir été dégagé, il se promenait dans la chambre. M. Seminel, avec qui il était très lié, le plaisantait en mar-chant devant lui M. Raisin leva la jambe pour lui donner un coup de pied l'ayant manqué, il voulut lui en donner un second mais, lorsqu'il voulut lever le pied, il resta cloué au parquet j'avais paralysé la jambe en apercevant son pre-mier mouvement. Un moment après, je le clouai à la chemi-née contre laquelle il s'appuyait. Ces deux expériences lui donnèrent un choc assez violent pour provoquer un malaise subit il n'y avait que peu d'in-stants qu'il avait déjeuné, et il eut un étouffement et un spasme mais en deux minutes je le calmai, et je le remis dans un tel état de santé qu'il se sentit assez d'appétit pour aller dîner.
74 L'ART DE MAGNÉTISER tendue, et je pus lui enfoncer des aiguilles sans qu'il éprou-vât la plus petite sensation. A Nantes, dans une séance publique donnée à l'hôtel de ville, M. Ernest Merson, propriétaire du Journal de l'Ouest, était sur l'estrade je lui pris les pouces, ses yeux se fermè-rent sans qu'il pût les ouvrir il me pria de cesser, mais je ne l'écoutai pas je lui pris un bras que je plaçai horizon-talement, puis une jambe, et je le laissai dans cette position pendant vingt minutes je pus lui enfoncer des épingles dans le bras et dans la jambe sans qu'il éprouvât la moindre sen-sation il ne pouvait baisser ni sa jambe ni son bras, et il continuait à me prier de les lui rendre, ce que je fis après une demi-heure, à son grand contentement et à celui de l'assemblée, qui ne pouvait croire ce qu'elle voyait. En mars 1841, dans le bureau du journal le Pilote du Cal-vados, devant MM. Courty, Seminel, rédacteurs du journal Raisin, doyen de l'École secondaire de médecine Bertrand, doyen de la Faculté des lettres, et plusieurs autre personnes, je mag@nétisai M. Raisin fils, âgé de quarante ans et forte-ment constitué. En quelques minutes il eut les yeux fermés je produisis @de la paralysie dans les bras et dans les jambes, et une in-sensibilité assez grande pour que ces messieurs pussent lui enfoncer des épingles sans qu'il accusât de la douleur. Après avoir été dégagé, il se promenait dans la chambre. M. Seminel, avec qui il était très lié, le plaisantait en mar-chant devant lui M. Raisin leva la jambe pour lui donner un coup de pied l'ayant manqué, il voulut lui en donner un second mais, lorsqu'il voulut lever le pied, il resta cloué au parquet j'avais paralysé la jambe en apercevant son pre-mier mouvement. Un moment après, je le clouai à la chemi-née contre laquelle il s'appuyait. Ces deux expériences lui donnèrent un choc assez violent pour provoquer un malaise subit il n'y avait que peu d'in-stants qu'il avait déjeuné, et il eut un étouffement et un spasme mais en deux minutes je le calmai, et je le remis dans un tel état de santé qu'il se sentit assez d'appétit pour aller dîner.
74 L'ART DE MAGNÉTISER tendue, et je pus lui enfoncer des aiguilles sans qu'il éprou-vât la plus petite sensation. A Nantes, dans une séance publique donnée à l'hôtel de ville, M. Ernest Merson, propriétaire du Journal de l'Ouest, était sur l'estrade je lui pris les pouces, ses yeux se fermè-rent sans qu'il pût les ouvrir il me pria de cesser, mais je ne l'écoutai pas je lui pris un bras que je plaçai horizon-talement, puis une jambe, et je le laissai dans cette position pendant vingt minutes je pus lui enfoncer des épingles dans le bras et dans la jambe sans qu'il éprouvât la moindre sen-sation il ne pouvait baisser ni sa jambe ni son bras, et il continuait à me prier de les lui rendre, ce que je fis après une demi-heure, à son grand contentement et à celui de l'assemblée, qui ne pouvait croire ce qu'elle voyait. En mars 1841, dans le bureau du journal le Pilote du Cal-vados, devant MM. Courty, Seminel, rédacteurs du journal Raisin, doyen de l'École secondaire de médecine Bertrand, doyen de la Faculté des lettres, et plusieurs autre personnes, je magnétisai M. Raisin fils, âgé de quarante ans et forte-ment constitué. En quelques minutes il eut les yeux fermés je produisis de la paralysie dans les bras et dans les jambes, et une in-sensibilité assez grande pour que ces messieurs pussent lui enfoncer des épingles sans qu'il accusât de la douleur. Après avoir été dégagé, il se promenait dans la chambre. M. Seminel, avec qui il était très lié, le plaisantait en mar-chant devant lui M. Raisin leva la jambe pour lui donner un coup de pied l'ayant manqué, il voulut lui en donner un second mais, lorsqu'il voulut lever le pied, il resta cloué au parquet j'avais paralysé la jambe en apercevant son pre-mier mouvement. Un moment après, je le clouai à la chemi-née contre laquelle il s'appuyait. Ces deux expériences lui donnèrent un choc assez violent pour provoquer un malaise subit il n'y avait que peu d'in-stants qu'il avait déjeuné, et il eut un étouffement et un spasme mais en deux minutes je le calmai, et je le remis dans un tel état de santé qu'il se sentit assez d'appétit pour aller dîner.
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90 L'ART DE MAGNÉTISER explique comment il faut que le magnétiseur déploie bien plus de force lorsque le sujet est réduit à l'état cadavérique, que lorsqu'il est dans l'état ordinaire et libre de ses mouvements. Ainsi, ce phénomène se produit par un effet tout physique, et par un effet de transmission de pensée, qui est la cause transitoire, et toujours le résultat de la cause physique, le fluide. A Nottingham, j'obtins le phénomène d'attraction sur une jeune fille pendant la somnolence et dès la première fois. Le docteur Lightfoot, fort incrédule, conduisit à une séance publique une jeune fille, afin de la faire magnétiser. Après quelques instants, cette fille fut jetée dans l'état de somno-lence, il y eut insensibilité. Tout à coup je m'aperçus qu'il y avait attraction dans la main. Je la fis lever et marcher vers le docteur Altenburow. Pendant qu'elle marchait, j'étais placé derrière, à dix pas. Je cherchai à l'attirer, elle s'arrêta son corps balança puis, bien que le docteur l'appelât en avant, elle recula vers moi. Je cessai de l'attirer, aussitôt elle marcha en avant puis, lorsque je l'attirai de nouveau, le même effet se produisit elle s'arrêta, balança et recula. A Londres, M. Busch et miss Rummer conduisirent chez moi une dame habitant ordinairement Chelthenham, chez laquelle le fait d'attraction se présentait d'une manière curieuse et sans que le magnétiseur cherchât cette expérience. Je magnétisai cette dame, le docteur Mayo était présent. En quelques minutes, elle fut dans un état de somnolence complète, qui bientôt disparut pour la laisser dans un état particulier, les yeux fermés sans qu'elle pût les ouvrir, les mâchoires contractées et la langue paralysée sans qu'elle pût la remuer. Dans cet état, sa tête se pencha en avant jusqu'à son estomac puis elle s'avança lentement je reculai, elle s'avança toujours jusqu'au moment où elle me toucha. Je me levai, elle me suivit. Si j'allais de côté, la tête s'in-clinait du même côté et venait me trouver. Je la conduisis de cette manière sur un sofa, et là, posant mes mains entre sa tête et moi, je rompis pour un instant cette attraction, qui, chez moi comme chez elle, était indépendante de la volonté.
90 L'ART DE MAGNÉTISER explique comment il faut que le magnétiseur déploie bien plus de force lorsque le sujet est réduit à l'état cadavérique, que lorsqu'il est dans l'état ordinaire et libre de ses mouvements. Ainsi, ce phénomène se produit par un effet tout physique, et par un effet de transmission de pensée, qui est la cause transitoire, et toujours le résultat de la cause physique, le fluide. A Nottingham, j'obtins le phénomène d'attraction sur une jeune fille pendant la somnolence et dès la première fois. Le docteur Lightfoot, fort incrédule, conduisit à une séance publique une jeune fille, afin de la faire magnétiser. Après quelques instants, cette fille fut jetée dans l'état de somno-lence, il y eut insensibilité. Tout à coup je m'aperçus qu'il y avait attraction dans la main. Je la fis lever et marcher vers le docteur Altenburow. Pendant qu'elle marchait, j'étais placé derrière, à dix pas. Je cherchai à l'attirer, elle s'arrêta son corps balança puis, bien que le docteur l'appelât en avant, elle recula vers moi. Je cessai de l'attirer, aussitôt elle marcha en avant puis, lorsque je l'attirai de nouveau, le même effet se produisit elle s'arrêta, balança et recula. A Londres, M. Busch et miss Rummer conduisirent chez moi une dame habitant ordinairement Chelthenham, chez laquelle le fait d'attraction se présentait d'une manière curieuse et sans que le magnétiseur cherchât cette expérience. Je magnétisai cette dame, le docteur Mayo était présent. En quelques minutes, elle fut dans un état de somnolence complète, qui bientôt disparut pour la laisser dans un état particulier, les yeux fermés sans qu'elle pût les ouvrir, les mâchoires contractées et la langue paralysée sans qu'elle pût la remuer. Dans cet état, sa tête se pencha en avant jusqu'à son estomac puis elle s'avança lentement je reculai, elle s'avança toujours jusqu'au moment où elle me toucha. Je me levai, elle me suivit. Si j'allais de côté, la tête s'in-clinait du même côté et venait me trouver. Je la conduisis de cette manière sur un sofa, et là, posant mes mains entre sa tête et moi, je rompis pour un instant cette attraction, qui, chez moi comme chez elle, était indépendante de la volonté.
90 L'ART DE MAGNÉTISER explique comment il faut que le magnétiseur déploie bien plus de force lorsque le sujet est réduit à l'état cadavérique, que lorsqu'il est dans l'état ordinaire et libre de ses mouvements. Ainsi, ce phénomène se produit par un effet tout physique, et par un effet de transmission de pensée, qui est la cause transitoire, et toujours le résultat de la cause physique, le fluide. A Nottingham, j'obtins le phénomène d'attraction sur une jeune fille pendant la somnolence et dès la première fois. Le docteur Lightfoot, fort incrédule, conduisit à une séance publique une jeune fille, afin de la faire magnétiser. Après quelques instants, cette fille fut jetée dans l'état de somno-lence, il y eut insensibilité. Tout à coup je m'aperçus qu'il y avait attraction dans la main. Je la fis lever et marcher vers le docteur Allenburow. Pendant qu'elle marchait, j'étais placé derrière, à dix pas. Je cherchai à l'attirer, elle s'arrêta son corps balança puis, bien que le docteur l'appelât en avant, elle recula vers moi. Je cessai de l'attirer, aussitôt elle marcha en avant puis, lorsque je l'attirai de nouveau, le même effet se produisit elle s'arrêta, balança et recula. A Londres, M. Busch et miss Rummer conduisirent chez moi une dame habitant ordinairement Chelthenham, chez laquelle le fait d'attraction se présentait d'une manière curieuse et sans que le magnétiseur cherchât cette expérience. Je magnétisai cette dame, le docteur Mayo était présent. En quelques minutes, elle fut dans un état de somnolence complète, qui bientôt disparut pour la laisser dans un état particulier, les yeux fermés sans qu'elle pût les ouvrir, les mâchoires contractées et la langue paralysée sans qu'elle pût la remuer. Dans cet état, sa tête se pencha en avant jusqu'à son estomac puis elle s'avança lentement je reculai, elle s'avança toujours jusqu'au moment où elle me toucha. Je me levai, elle me suivit. Si j'allais de côté, la tête s'in-clinait du même côté et venait me trouver. Je la conduisis de cette manière sur un sofa, et là, posant mes mains entre sa tête et moi, je rompis pour un instant cette attraction, qui, chez moi comme chez elle, était indépendante de la volonté.
90 L'ART DE MAGNÉTISER explique comment il faut que le magnétiseur déploie bien plus de force lorsque le sujet est réduit à l'état cadavérique, que lorsqu'il est dans l'état ordinaire et libre de ses mouvements. Ainsi, ce phénomène se produit par un effet tout physique, et par un effet de transmission de pensée, qui est la cause transitoire, et toujours le résultat de la cause physique, le fluide. A Nottingham, j'obtins le phénomène d'attraction sur une jeune fille pendant la somnolence et dès la première fois. Le docteur Lightfoot, fort incrédule, conduisit à une séance publique une jeune fille, afin de la faire magnétiser. Après quelques instants, cette fille fut jetée dans l'état de somno-lence, il y eut insensibilité. Tout à coup je m'aperçus qu'il y avait attraction dans la main. Je la fis lever et marcher vers le docteur Allenburow. Pendant qu'elle marchait, j'étais placé derrière, à dix pas. Je cherchai à l'attirer, elle s'arrêta son corps balança puis, bien que le docteur l'appelât en avant, elle recula vers moi. Je cessai de l'attirer, aussitôt elle marcha en avant puis, lorsque je l'attirai de nouveau, le même effet se produisit elle s'arrêta, balança et recula. A Londres, M. Busch et miss Rummer conduisirent chez moi une dame habitant ordinairement Chelthenham, chez laquelle le fait d'attraction se présentait d'une manière curieuse et sans que le magnétiseur cherchât cette expérience. Je magnétisai cette dame, le docteur Mayo était présent. En quelques minutes, elle fut dans un état de somnolence complète, qui bientôt disparut pour la laisser dans un état particulier, les yeux fermés sans qu'elle pût les ouvrir, les mâchoires contractées et la langue paralysée sans qu'elle pût la remuer. Dans cet état, sa tête se pencha en avant jusqu'à son estomac puis elle s'avança lentement je reculai, elle s'avança toujours jusqu'au moment où elle me toucha. Je me levai, elle me suivit. Si j'allais de côté, la tête s'in-clinait du même côté et venait me trouver. Je la conduisis de cette manière sur un sofa, et là, posant mes mains entre sa tête et moi, je rompis pour un instant cette attraction, qui, chez moi comme chez elle, était indépendante de la volonté.
90 L'ART DE MAGNÉTISER explique comment il faut que le magnétiseur déploie bien plus de force lorsque le sujet est réduit à l'état cadavérique, que lorsqu'il est dans l'état ordinaire et libre de ses mouvements. Ainsi, ce phénomène se produit par un effet tout physique, et par un effet de transmission de pensée, qui est la cause transitoire, et toujours le résultat de la cause physique, le fluide. A Nottingham, j'obtins le phénomène d'attraction sur une jeune fille pendant la somnolence et dès la première fois. Le docteur Lightfoot, fort incrédule, conduisit à une séance publique une jeune fille, afin de la faire magnétiser. Après quelques instants, cette fille fut jetée dans l'état de somno-lence, il y eut insensibilité. Tout à coup je m'aperçus qu'il y avait attraction dans la main. Je la fis lever et marcher vers le docteur Allenburow. Pendant qu'elle marchait, j'étais placé derrière, à dix pas. Je cherchai à l'attirer, elle s'arrêta son corps balança puis, bien que le docteur l'appelât en avant, elle recula vers moi. Je cessai de l'attirer, aussitôt elle marcha en avant puis, lorsque je l'attirai de nouveau, le même effet se produisit elle s'arrêta, balança et recula. A Londres, M. Busch et miss Rummer conduisirent chez moi une dame habitant ordinairement Chelthenham, chez laquelle le fait d'attraction se présentait d'une manière curieuse et sans que le magnétiseur cherchât cette expérience. Je magnétisai cette dame, le docteur Mayo était présent. En quelques minutes, elle fut dans un état de somnolence complète, qui bientôt disparut pour la laisser dans un état particulier, les yeux fermés sans qu'elle pût les ouvrir, les mâchoires contractées et la langue paralysée sans qu'elle pût la remuer. Dans cet état, sa tête se pencha en avant jusqu'à son estomac puis elle s'avança lentement je reculai, elle s'avança toujours jusqu'au moment où elle me toucha. Je me levai, elle me suivit. Si j'allais de côté, la tête s'in-clinait du même côté et venait me trouver. Je la conduisis de cette manière sur un sofa, et là, posant mes mains entre sa tête et moi, je rompis pour un instant cette attraction, qui, chez moi comme chez elle, était indépendante de la volonté.
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VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 59 contre eux. Cependant le renouvellement annuel du tiers de l'Assemblée avait enlevé aux conventionnels la majorité dans les deux Conseils l'espoir de la Conven-tion s'affaiblit avec le perte de sa majorité, et bientôt des mesures d'ordre et de justice, dont l'Assemblée prit l'initiative, firent sentir cette heureuse révolution. Elle rendit surtout une loi 24 août 1797 qui rappelait tous les prêtres bannis en 1792. Plusieurs proscrits quit-tèrent l'exil et revinrent en France, où les accueillirent les plus généreuses sympathies des populations. Irrité de ces actes et de ces manifestations bienveillantes pour les prêtres, le Directoire, ou plutôt, trois de ses mem-bres osent s'emparer du gouvernement, en appelant à leur aide une partie de l'armée. Ce fut le coup d'Etat du 18 fructidor 4 septembre . Dès.lors la réaction eut lieu la terreur commença de nouveau, et, pour parve-nir à désoler la patience des prêtres, an leur prescrivit un nouveau serment, celui de haine à la Royauté. Le refus entraînait la prison, la déportation, les plus af-freuses persécutions. Ces violences s'étendaient sur les choses religieuses, aussi bien que sur les prêtres et les fidèles. Ainsi, d'après les ordres formels du Directoire, il fallait travailler le dimanche et se reposer les jours de décadi, que l'on fêtait,par d'absurdes cérémonies. 0-aveuglement de la haine ! on alla même jusqu'à inter-dire la vente du poisson dans-les marchés, les jours maigres. Combattre la religion dans des écrits, mettre en scène les cérémonies du culte, publier des traités de
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 59 contre eux. Cependant le renouvellement annuel du tiers de l'Assemblée avait enlevé aux conventionnels la majorité dans les deux Conseils l'espoir de la Conven-tion s'affaiblit avec le perte de sa majorité, et bientôt des mesures d'ordre et de justice, dont l'Assemblée prit l'initiative, firent sentir cette heureuse révolution. Elle rendit surtout une loi 24 août 1797 qui rappelait tous les prêtres bannis en 1792. Plusieurs proscrits quit-tèrent l'exil et revinrent en France, où les accueillirent les plus généreuses sympathies des populations. Irrité de ces actes et de ces manifestations bienveillantes pour les prêtres, le Directoire, ou plutôt, trois de ses mem-bres osent s'emparer du gouvernement, en appelant à leur aide une partie de l'armée. Ce fut le coup d'Etat du 18 fructidor 4 septembre . Dès.lors la réaction eut lieu la terreur commença de nouveau, et, pour parve-nir à désoler la patience des prêtres, an leur prescrivit un nouveau serment, celui de haine à la Royauté. Le refus entraînait la prison, la déportation, les plus af-freuses persécutions. Ces violences s'étendaient sur les choses religieuses, aussi bien que sur les prêtres et les fidèles. Ainsi, d'après les ordres formels du Directoire, il fallait travailler le dimanche et se reposer les jours de décadi, que l'on fêtait,par d'absurdes cérémonies. 0-aveuglement de la haine ! on alla même jusqu'à inter-dire la vente du poisson dans-les marchés, les jours maigres. Combattre la religion dans des écrits, mettre en scène les cérémonies du culte, publier des traités de
############################### eux. Cependant le renouvellement annuel du tiers de l'Assemblée avait enlevé aux conventionnels la majorité dans les deux Conseils l'espoir de la Conven-tion s'affaiblit avec le perte de sa majorité, et bientôt des mesures d'ordre et de justice, dont l'Assemblée prit l'initiative, firent sentir cette heureuse révolution. Elle rendit surtout une loi 24 août 1797 qui rappelait tous les prêtres bannis en 1792. Plusieurs proscrits quit-tèrent l'exil et revinrent en France, où les accueillirent les plus généreuses sympathies des populations. Irrité de ces actes et de ces manifestations bienveillantes pour les prêtres, le Directoire, ou plutôt, trois de ses mem-bres osent s'emparer du gouvernement, en appelant à leur aide une partie de l'armée. Ce fut le coup d'Etat du 18 fructidor 4 septembre . Dès lors la réaction eut lieu la terreur commença de nouveau, et, pour parve-nir à désoler la patience des prêtres, on leur prescrivit un nouveau serment, celui de haine à la Royauté. Le refus entraînait la prison, la déportation, les plus af-freuses persécutions. Ces violences s'étendaient sur les choses religieuses, aussi bien que sur les prêtres et les fidèles. Ainsi, d'après les ordres formels du Directoire, il fallait travailler le dimanche et se reposer les jours de décadi, que l'on fêtait par d'absurdes cérémonies. O aveuglement de la haine ! on alla même jusqu'à inter-dire la vente du poisson dans les marchés, les jours maigres. Combattre la religion dans des écrits, mettre en scène les cérémonies du culte, publier des traités de
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 59 contre eux. Cependant le renouvellement annuel du tiers de l'Assemblée avait enlevé aux conventionnels la majorité dans les deux Conseils l'espoir de la Conven-tion s'affaiblit avec le perte de sa majorité, et bientôt des mesures d'ordre et de justice, dont l'Assemblée prit l'initiative, firent sentir cette heureuse révolution. Elle rendit surtout une loi 24 août 1797 qui rappelait tous les prêtres bannis en 1792. Plusieurs proscrits quit-tèrent l'exil et revinrent en France, où les accueillirent les plus généreuses sympathies des populations. Irrité de ces actes et de ces manifestations bienveillantes pour les prêtres, le Directoire, ou plutôt, trois de ses mem-bres osent s'emparer du gouvernement, en appelant à leur aide une partie de l'armée. Ce fut le coup d'Etat du 18 fructidor 4 septembre . Dès lors la réaction eut lieu la terreur commença de nouveau, et, pour parve-nir à désoler la patience des prêtres, on leur prescrivit un nouveau serment, celui de haine à la Royauté. Le refus entraînait la prison, la déportation, les plus af-freuses persécutions. Ces violences s'étendaient sur les choses religieuses, aussi bien que sur les prêtres et les fidèles. Ainsi, d'après les ordres formels du Directoire, il fallait travailler le dimanche et se reposer les jours de décadi, que l'on fêtait par d'absurdes cérémonies. O aveuglement de la haine ! on alla même jusqu'à inter-dire la vente du poisson dans les marchés, les jours maigres. Combattre la religion dans des écrits, mettre en scène les cérémonies du culte, publier des traités de
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 59 contre eux. Cependant le renouvellement annuel du tiers de l'Assemblée avait enlevé aux conventionnels la majorité dans les deux Conseils l'espoir de la Conven-tion s'affaiblit avec le perte de sa majorité, et bientôt des mesures d'ordre et de justice, dont l'Assemblée prit l'initiative, firent sentir cette heureuse révolution. Elle rendit surtout une loi 24 août 1797 qui rappelait tous les prêtres bannis en 1792. Plusieurs proscrits quit-tèrent l'exil et revinrent en France, où les accueillirent les plus généreuses sympathies des populations. Irrité de ces actes et de ces manifestations bienveillantes pour les prêtres, le Directoire, ou plutôt, trois de ses mem-bres osent s'emparer du gouvernement, en appelant à leur aide une partie de l'armée. Ce fut le coup d'Etat du 18 fructidor 4 septembre . Dès lors la réaction eut lieu la terreur commença de nouveau, et, pour parve-nir à désoler la patience des prêtres, on leur prescrivit un nouveau serment, celui de haine à la Royauté. Le refus entraînait la prison, la déportation, les plus af-freuses persécutions. Ces violences s'étendaient sur les choses religieuses, aussi bien que sur les prêtres et les fidèles. Ainsi, d'après les ordres formels du Directoire, il fallait travailler le dimanche et se reposer les jours de décadi, que l'on fêtait par d'absurdes cérémonies. O aveuglement de la haine ! on alla même jusqu'à inter-dire la vente du poisson dans les marchés, les jours maigres. Combattre la religion dans des écrits, mettre en scène les cérémonies du culte, publier des traités de
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2L'ART DE MAGNÉTISER Il s'appuyait sur Descartes et Newton, qui avaient soupçonné l'existence de ce fluide universel. Le plein de Descartes, sa matière subtile, ses tourbillons, la manière dont il explique divers phénomènes de la nature, disaient qu'il allait à grands pas vers la sublime découverte du magnétisme. Newton, dans divers endroits de son système, s'en rapproche, et commence à lui rendre hommage. Ce serait ici le lieu, dit-il 1 , d'ajouter quelque chose sur cette espèce d'esprit très subtil qui pénètre à travers tous les corps solides et qui est caché dans leur substance c'est par la force et l'action de cet esprit, que les particules des corps s'attirent mutuellement aux plus petites distances, et qu'elles cohèrent lorsqu'elles sont contiguës c'est par lui que les corps électriques agissent à de plus grandes dis-tances, tant pour attirer que pour repousser les corpuscules voisins, et c'est encore par le moyen de cet esprit que la lumière émane, se réfléchit, s'infléchit, se réfracte et échauffe les corps toutes les sensations sont excitées et les membres des animaux sont mus, quand leur volonté l'ordonne, par les vibrations de cette substance spiritueuse, qui se propage des organes extérieurs des sens par les filets solides des nerfs jusqu'au cerveau, et enfin du cerveau dans les muscles mais les choses ne peuvent s'expliquer en peu de mots, et on n'a pas fait encore un nombre suffisant d'expériences pour pouvoir déterminer exactement les lois selon lesquelles agit cet esprit universel. Ainsi parlait Newton. Mesmer a fait des expériences il a cru trouver dans la nature la théorie de la nature même, et il a dit Tout est simple, tout est uniforme dans la nature elle produit toujours les plus grands effets avec le moins de dépense possible elle ajoute unité à unité il n'y a qu'une vie, qu'une santé, qu'une maladie et par conséquent qu'un remède. l A la fin du troisième livre des Principes mathématiques de la philosovhie naturelle NEWTON .
2L'ART DE MAGNÉTISER Il s'appuyait sur Descartes et Newton, qui avaient soupçonné l'existence de ce fluide universel. Le plein de Descartes, sa matière subtile, ses tourbillons, la manière dont il explique divers phénomènes de la nature, disaient qu'il allait à grands pas vers la sublime découverte du magnétisme. Newton, dans divers endroits de son système, s'en rapproche, et commence à lui rendre hommage. Ce serait ici le lieu, dit-il 1 , d'ajouter quelque chose sur cette espèce d'esprit très subtil qui pénètre à travers tous les corps solides et qui est caché dans leur substance c'est par la force et l'action de cet esprit, que les particules des corps s'attirent mutuellement aux plus petites distances, et qu'elles cohèrent lorsqu'elles sont contiguës c'est par lui que les corps électriques agissent à de plus grandes dis-tances, tant pour attirer que pour repousser les corpuscules voisins, et c'est encore par le moyen de cet esprit que la lumière émane, se réfléchit, s'infléchit, se réfracte et échauffe les corps toutes les sensations sont excitées et les membres des animaux sont mus, quand leur volonté l'ordonne, par les vibrations de cette substance spiritueuse, qui se propage des organes extérieurs des sens par les filets solides des nerfs jusqu'au cerveau, et enfin du cerveau dans les muscles mais les choses ne peuvent s'expliquer en peu de mots, et on n'a pas fait encore un nombre suffisant d'expériences pour pouvoir déterminer exactement les lois selon lesquelles agit cet esprit universel. Ainsi parlait Newton. Mesmer a fait des expériences il a cru trouver dans la nature la théorie de la nature même, et il a dit Tout est simple, tout est uniforme dans la nature elle produit toujours les plus grands effets avec le moins de dépense possible elle ajoute unité à unité il n'y a qu'une vie, qu'une santé, qu'une maladie et par conséquent qu'un remède. l A la fin du troisième livre des Principes mathématiques de la philosovhie naturelle NEWTON .
2L'ART DE MAGNÉTISER Il s'appuyait sur Descartes et Newton, qui avaient soupçonné l'existence de ce fluide universel. Le plein de Descartes, sa matière subtile, ses tourbillons, la manière dont il explique divers phénomènes de la nature, disaient qu'il allait à grands pas vers la sublime découverte du magnétisme. Newton, dans divers endroits de son système, s'en rapproche, et commence à lui rendre hommage. Ce serait ici le lieu, dit-il 1 , d'ajouter quelque chose sur cette espèce d'esprit très subtil qui pénètre à travers tous les corps solides et qui est caché dans leur substance c'est par la force et l'action de cet esprit, que les particules des corps s'attirent mutuellement aux plus petites distances, et qu'elles cohèrent lorsqu'elles sont contiguës c'est par lui que les corps électriques agissent à de plus grandes dis-tances, tant pour attirer que pour repousser les corpuscules voisins, et c'est encore par le moyen de cet esprit que la lumière émane, se réfléchit, s'infléchit, se réfracte et échauffe les corps toutes les sensations sont excitées et les membres des animaux sont mus, quand leur volonté l'ordonne, par les vibrations de cette substance spiritueuse, qui se propage des organes extérieurs des sens par les filets solides des nerfs jusqu'au cerveau, et enfin du cerveau dans les muscles mais les choses ne peuvent s'expliquer en peu de mots, et on n'a pas fait encore un nombre suffisant d'expériences pour pouvoir déterminer exactement les lois selon lesquelles agit cet esprit universel. Ainsi parlait Newton. Mesmer a fait des expériences il a cru trouver dans la nature la théorie de la nature même, et il a dit Tout est simple, tout est uniforme dans la nature elle produit toujours les plus grands effets avec le moins de dépense possible elle ajoute unité à unité il n'y a qu'une vie, qu'une santé, qu'une maladie et par conséquent qu'un remède. 1 A la fin du troisième livre des Principes mathématiques de la philosophie naturelle NEWTON .
2L'ART DE MAGNÉTISER Il s'appuyait sur Descartes et Newton, qui avaient soupçonné l'existence de ce fluide universel. Le plein de Descartes, sa matière subtile, ses tourbillons, la manière dont il explique divers phénomènes de la nature, disaient qu'il allait à grands pas vers la sublime découverte du magnétisme. Newton, dans divers endroits de son système, s'en rapproche, et commence à lui rendre hommage. Ce serait ici le lieu, dit-il 1 , d'ajouter quelque chose sur cette espèce d'esprit très subtil qui pénètre à travers tous les corps solides et qui est caché dans leur substance c'est par la force et l'action de cet esprit, que les particules des corps s'attirent mutuellement aux plus petites distances, et qu'elles cohèrent lorsqu'elles sont contiguës c'est par lui que les corps électriques agissent à de plus grandes dis-tances, tant pour attirer que pour repousser les corpuscules voisins, et c'est encore par le moyen de cet esprit que la lumière émane, se réfléchit, s'infléchit, se réfracte et échauffe les corps toutes les sensations sont excitées et les membres des animaux sont mus, quand leur volonté l'ordonne, par les vibrations de cette substance spiritueuse, qui se propage des organes extérieurs des sens par les filets solides des nerfs jusqu'au cerveau, et enfin du cerveau dans les muscles mais les choses ne peuvent s'expliquer en peu de mots, et on n'a pas fait encore un nombre suffisant d'expériences pour pouvoir déterminer exactement les lois selon lesquelles agit cet esprit universel. Ainsi parlait Newton. Mesmer a fait des expériences il a cru trouver dans la nature la théorie de la nature même, et il a dit Tout est simple, tout est uniforme dans la nature elle produit toujours les plus grands effets avec le moins de dépense possible elle ajoute unité à unité il n'y a qu'une vie, qu'une santé, qu'une maladie et par conséquent qu'un remède. 1 A la fin du troisième livre des Principes mathématiques de la philosophie naturelle NEWTON .
2L'ART DE MAGNÉTISER Il s'appuyait sur Descartes et Newton, qui avaient soupçonné l'existence de ce fluide universel. Le plein de Descartes, sa matière subtile, ses tourbillons, la manière dont il explique divers phénomènes de la nature, disaient qu'il allait à grands pas vers la sublime découverte du magnétisme. Newton, dans divers endroits de son système, s'en rapproche, et commence à lui rendre hommage. Ce serait ici le lieu, dit-il 1 , d'ajouter quelque chose sur cette espèce d'esprit très subtil qui pénètre à travers tous les corps solides et qui est caché dans leur substance c'est par la force et l'action de cet esprit, que les particules des corps s'attirent mutuellement aux plus petites distances, et qu'elles cohèrent lorsqu'elles sont contiguës c'est par lui que les corps électriques agissent à de plus grandes dis-tances, tant pour attirer que pour repousser les corpuscules voisins, et c'est encore par le moyen de cet esprit que la lumière émane, se réfléchit, s'infléchit, se réfracte et échauffe les corps toutes les sensations sont excitées et les membres des animaux sont mus, quand leur volonté l'ordonne, par les vibrations de cette substance spiritueuse, qui se propage des organes extérieurs des sens par les filets solides des nerfs jusqu'au cerveau, et enfin du cerveau dans les muscles mais les choses ne peuvent s'expliquer en peu de mots, et on n'a pas fait encore un nombre suffisant d'expériences pour pouvoir déterminer exactement les lois selon lesquelles agit cet esprit universel. Ainsi parlait Newton. Mesmer a fait des expériences il a cru trouver dans la nature la théorie de la nature même, et il a dit Tout est simple, tout est uniforme dans la nature elle produit toujours les plus grands effets avec le moins de dépense possible elle ajoute unité à unité il n'y a qu'une vie, qu'une santé, qu'une maladie et par conséquent qu'un remède. 1 A la fin du troisième livre des Principes mathématiques de la philosophie naturelle NEWTON .
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10 L'ART DE MAGNÉTISER Il y a dans l'homme une énergie telle, que, par sa seule volonté et son imagination, il peut agir hors de lui, imprimer une vertu et exercer une influence durable sur un objet très éloigné. La volonté est la première des puissances. L'âme est douée d'une force plastique qui, lorsqu'elle a produit au dehors une substance, lui imprime une force, et peut l'envoyer au loin et la diriger par la volonté. Cette force infinie dans le Créateur est limitée dans la créature, et peut, par conséquent, être plus ou moins arrêtée par les obstacles. Les idées ainsi revêtues d'une substance agissent phy-siquement sur les êtres vivants par l'intermédiaire du fluide vital. Elles agissent plus ou moins, suivant l'énergie de la volonté qui les envoie, et leur action peut être arrêtée par la résistance de celui qui la reçoit. Maxwell, en 1673 ou 1679 , publia un traité de médecine magnétique De medicina magnetica libTitis , et il y dit L'esprit universel maintient et conserve toutes choses dans l'état où elles sont tout ce qui est corps ou matière ne possède aucune activité s'il n'est animé par cet esprit car les corps servant pour ainsi dire de base à l'esprit vital, ils le reçoivent, et c'est par lui qu'ils agissent et qu'ils opè-rent. L'esprit universel qui descend du ciel , inaltérable et pur comme la lumière, est la source de l'esprit vital parti-culier qui existe en toutes choses c'est lui qui le forme, l'entretient, le régénère et le multiplie c'est lui qui a donné à toutes choses la faculté et le pouvoir de se propager. Si vous savez employer des corps imprégnés de l'esprit universel, vous en tirerez un grand parti c'est en cela que consistait tout le secret de la magie naturelle cet esprit se trouve dans la nature, il existe libre de toute entrave, et celui qui sait l'unir avec un corps qui lui convient, pos-sède un trésor préférable à toutes les richesses du monde. On peut, par des procédés merveilleux, le communiquer à tous les corps, suivant leur disposition, et augmenter ainsi la vertu de toutes choses.
10 L'ART DE MAGNÉTISER Il y a dans l'homme une énergie telle, que, par sa seule volonté et son imagination, il peut agir hors de lui, imprimer une vertu et exercer une influence durable sur un objet très éloigné. La volonté est la première des puissances. L'âme est douée d'une force plastique qui, lorsqu'elle a produit au dehors une substance, lui imprime une force, et peut l'envoyer au loin et la diriger par la volonté. Cette force infinie dans le Créateur est limitée dans la créature, et peut, par conséquent, être plus ou moins arrêtée par les obstacles. Les idées ainsi revêtues d'une substance agissent phy-siquement sur les êtres vivants par l'intermédiaire du fluide vital. Elles agissent plus ou moins, suivant l'énergie de la volonté qui les envoie, et leur action peut être arrêtée par la résistance de celui qui la reçoit. Maxwell, en 1673 ou 1679 , publia un traité de médecine magnétique De medicina magnetica libTitis , et il y dit L'esprit universel maintient et conserve toutes choses dans l'état où elles sont tout ce qui est corps ou matière ne possède aucune activité s'il n'est animé par cet esprit car les corps servant pour ainsi dire de base à l'esprit vital, ils le reçoivent, et c'est par lui qu'ils agissent et qu'ils opè-rent. L'esprit universel qui descend du ciel , inaltérable et pur comme la lumière, est la source de l'esprit vital parti-culier qui existe en toutes choses c'est lui qui le forme, l'entretient, le régénère et le multiplie c'est lui qui a donné à toutes choses la faculté et le pouvoir de se propager. Si vous savez employer des corps imprégnés de l'esprit universel, vous en tirerez un grand parti c'est en cela que consistait tout le secret de la magie naturelle cet esprit se trouve dans la nature, il existe libre de toute entrave, et celui qui sait l'unir avec un corps qui lui convient, pos-sède un trésor préférable à toutes les richesses du monde. On peut, par des procédés merveilleux, le communiquer à tous les corps, suivant leur disposition, et augmenter ainsi la vertu de toutes choses.
10 L'ART DE MAGNÉTISER Il y a dans l'homme une énergie telle, que, par sa seule volonté et son imagination, il peut agir hors de lui, imprimer une vertu et exercer une influence durable sur un objet très éloigné. La volonté est la première des puissances. L'âme est douée d'une force plastique qui, lorsqu'elle a produit au dehors une substance, lui imprime une force, et peut l'envoyer au loin et la diriger par la volonté. Cette force infinie dans le Créateur est limitée dans la créature, et peut, par conséquent, être plus ou moins arrêtée par les obstacles. Les idées ainsi revêtues d'une substance agissent phy-siquement sur les êtres vivants par l'intermédiaire du fluide vital. Elles agissent plus ou moins, suivant l'énergie de la volonté qui les envoie, et leur action peut être arrêtée par la résistance de celui qui la reçoit. Maxwell, en 1673 ou 1679@, publia un traité de médecine magnétique De medicina magnetica libritis , et il y dit L'esprit universel maintient et conserve toutes choses dans l'état où elles sont tout ce qui est corps ou matière ne possède aucune activité s'il n'est animé par cet esprit car les corps servant pour ainsi dire de base à l'esprit vital, ils le reçoivent, et c'est par lui qu'ils agissent et qu'ils opè-rent. L'esprit universel qui descend du ciel@, inaltérable et pur comme la lumière, est la source de l'esprit vital parti-culier qui existe en toutes choses c'est lui qui le forme, l'entretient, le régénère et le multiplie c'est lui qui a donné à toutes choses la faculté et le pouvoir de se propager. Si vous savez employer des corps imprégnés de l'esprit universel, vous en tirerez un grand parti c'est en cela que consistait tout le secret de la magie naturelle cet esprit se trouve dans la nature, il existe libre de toute entrave, et celui qui sait l'unir avec un corps qui lui convient, pos-sède un trésor préférable à toutes les richesses du monde. On peut, par des procédés merveilleux, le communiquer à tous les corps, suivant leur disposition, et augmenter ainsi la vertu de toutes choses.
10 L'ART DE MAGNÉTISER Il y a dans l'homme une énergie telle, que, par sa seule volonté et son imagination, il peut agir hors de lui, imprimer une vertu et exercer une influence durable sur un objet très éloigné. La volonté est la première des puissances. L'âme est douée d'une force plastique qui, lorsqu'elle a produit au dehors une substance, lui imprime une force, et peut l'envoyer au loin et la diriger par la volonté. Cette force infinie dans le Créateur est limitée dans la créature, et peut, par conséquent, être plus ou moins arrêtée par les obstacles. Les idées ainsi revêtues d'une substance agissent phy-siquement sur les êtres vivants par l'intermédiaire du fluide vital. Elles agissent plus ou moins, suivant l'énergie de la volonté qui les envoie, et leur action peut être arrêtée par la résistance de celui qui la reçoit. Maxwell, en 1673 ou 1679@, publia un traité de médecine magnétique De medicina magnetica libritis , et il y dit L'esprit universel maintient et conserve toutes choses dans l'état où elles sont tout ce qui est corps ou matière ne possède aucune activité s'il n'est animé par cet esprit car les corps servant pour ainsi dire de base à l'esprit vital, ils le reçoivent, et c'est par lui qu'ils agissent et qu'ils opè-rent. L'esprit universel qui descend du ciel@, inaltérable et pur comme la lumière, est la source de l'esprit vital parti-culier qui existe en toutes choses c'est lui qui le forme, l'entretient, le régénère et le multiplie c'est lui qui a donné à toutes choses la faculté et le pouvoir de se propager. Si vous savez employer des corps imprégnés de l'esprit universel, vous en tirerez un grand parti c'est en cela que consistait tout le secret de la magie naturelle cet esprit se trouve dans la nature, il existe libre de toute entrave, et celui qui sait l'unir avec un corps qui lui convient, pos-sède un trésor préférable à toutes les richesses du monde. On peut, par des procédés merveilleux, le communiquer à tous les corps, suivant leur disposition, et augmenter ainsi la vertu de toutes choses.
10 L'ART DE MAGNÉTISER Il y a dans l'homme une énergie telle, que, par sa seule volonté et son imagination, il peut agir hors de lui, imprimer une vertu et exercer une influence durable sur un objet très éloigné. La volonté est la première des puissances. L'âme est douée d'une force plastique qui, lorsqu'elle a produit au dehors une substance, lui imprime une force, et peut l'envoyer au loin et la diriger par la volonté. Cette force infinie dans le Créateur est limitée dans la créature, et peut, par conséquent, être plus ou moins arrêtée par les obstacles. Les idées ainsi revêtues d'une substance agissent phy-siquement sur les êtres vivants par l'intermédiaire du fluide vital. Elles agissent plus ou moins, suivant l'énergie de la volonté qui les envoie, et leur action peut être arrêtée par la résistance de celui qui la reçoit. Maxwell, en 1673 ou 1679, publia un traité de médecine magnétique De medicina magnetica libritis , et il y dit L'esprit universel maintient et conserve toutes choses dans l'état où elles sont tout ce qui est corps ou matière ne possède aucune activité s'il n'est animé par cet esprit car les corps servant pour ainsi dire de base à l'esprit vital, ils le reçoivent, et c'est par lui qu'ils agissent et qu'ils opè-rent. L'esprit universel qui descend du ciel, inaltérable et pur comme la lumière, est la source de l'esprit vital parti-culier qui existe en toutes choses c'est lui qui le forme, l'entretient, le régénère et le multiplie c'est lui qui a donné à toutes choses la faculté et le pouvoir de se propager. Si vous savez employer des corps imprégnés de l'esprit universel, vous en tirerez un grand parti c'est en cela que consistait tout le secret de la magie naturelle cet esprit se trouve dans la nature, il existe libre de toute entrave, et celui qui sait l'unir avec un corps qui lui convient, pos-sède un trésor préférable à toutes les richesses du monde. On peut, par des procédés merveilleux, le communiquer à tous les corps, suivant leur disposition, et augmenter ainsi la vertu de toutes choses.
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-13 -chez un instituteur de village ce fut la qu'il lui fallut recevoir les principes de la langue latine mais ses talents naturels, soutenus d'une appli-cation infatigable, lui en firent surmonter, en peu de temps les difficultés, et suppléèrent à l'insuffisance des leçons qui lui étaient données. Plusieurs années après, on le citait encore comme un modèle aux écoliers on montrait aux nou-veaux venus la place où il se retirait tous les jours, avant l'heure du lever et dans les moments de récréation, pour se livrer plus librement à l'étude. Il fréquenta cette école environ un an après quoi, de l'avis d'un ecclésiastique éclairé qui l'avait examiné 1 , ses parents l'envoyèrent au collège de Châlons. Il s'y distingua par ses succès, mais principalement par sa piété et par le talent, si rare dans un jeune homme élevé à la campagne, de se faire aimer et respecter par tous ses condisciples, et de mériter en même temps l'estime et l'affection de ses maîtres. Il resta deux ans seulement au collège il ne lui en fallut pas davantage pour parcourir la car-rière des études, sans que celte étonnante rapi-1 M. Roussel, ancien curé de la paroisse de Saint-Germain de Chalons-sur-Marne, à qui nous devons des renseignements pré-cieux sur la jeunesse de M. Musart et sur les premières années de son sacerdoce.
-13 -chez un instituteur de village ce fut la qu'il lui fallut recevoir les principes de la langue latine mais ses talents naturels, soutenus d'une appli-cation infatigable, lui en firent surmonter, en peu de temps les difficultés, et suppléèrent à l'insuffisance des leçons qui lui étaient données. Plusieurs années après, on le citait encore comme un modèle aux écoliers on montrait aux nou-veaux venus la place où il se retirait tous les jours, avant l'heure du lever et dans les moments de récréation, pour se livrer plus librement à l'étude. Il fréquenta cette école environ un an après quoi, de l'avis d'un ecclésiastique éclairé qui l'avait examiné 1 , ses parents l'envoyèrent au collège de Châlons. Il s'y distingua par ses succès, mais principalement par sa piété et par le talent, si rare dans un jeune homme élevé à la campagne, de se faire aimer et respecter par tous ses condisciples, et de mériter en même temps l'estime et l'affection de ses maîtres. Il resta deux ans seulement au collège il ne lui en fallut pas davantage pour parcourir la car-rière des études, sans que celte étonnante rapi-1@ @@@@M. Roussel, ancien curé de la paroisse de Saint-Germain de Chalons-sur-Marne, à qui nous devons des renseignements pré-cieux sur la jeunesse de M. Musart et sur les premières années de son sacerdoce.
######### un instituteur de village ce fut la qu'il lui fallut recevoir les principes de la langue latine mais ses talents naturels, soutenus d'une appli-cation infatigable, lui en firent surmonter, en peu de temps les difficultés, et suppléèrent à l'insuffisance des leçons qui lui étaient données. Plusieurs années après, on le citait encore comme un modèle aux écoliers on montrait aux nou-veaux venus la place où il se retirait tous les jours, avant l'heure du lever et dans les moments de récréation, pour se livrer plus librement à l'étude. Il fréquenta cette école environ un an après quoi, de l'avis d'un ecclésiastique éclairé qui l'avait examiné 1 , ses parents l'envoyèrent au collège de Châlons. Il s'y distingua par ses succès, mais principalement par sa piété et par le talent, si rare dans un jeune homme élevé à la campagne, de se faire aimer et respecter par tous ses condisciples, et de mériter en même temps l'estime et l'affection de ses maîtres. Il resta deux ans seulement au collège il ne lui en fallut pas davantage pour parcourir la car-rière des études, sans que cette étonnante rapi-13 - 1 M. Roussel, ancien curé de la paroisse de Saint-Germain de Châlons-sur-Marne, à qui nous devons des renseignements pré-cieux sur la jeunesse de M. Musart et sur les premières années de son sacerdoce.
-13 -chez un instituteur de village ce fut la qu'il lui fallut recevoir les principes de la langue latine mais ses talents naturels, soutenus d'une appli-cation infatigable, lui en firent surmonter, en peu de temps les difficultés, et suppléèrent à l'insuffisance des leçons qui lui étaient données. Plusieurs années après, on le citait encore comme un modèle aux écoliers on montrait aux nou-veaux venus la place où il se retirait tous les jours, avant l'heure du lever et dans les moments de récréation, pour se livrer plus librement à l'étude. Il fréquenta cette école environ un an après quoi, de l'avis d'un ecclésiastique éclairé qui l'avait examiné 1 , ses parents l'envoyèrent au collège de Châlons. Il s'y distingua par ses succès, mais principalement par sa piété et par le talent, si rare dans un jeune homme élevé à la campagne, de se faire aimer et respecter par tous ses condisciples, et de mériter en même temps l'estime et l'affection de ses maîtres. Il resta deux ans seulement au collège il ne lui en fallut pas davantage pour parcourir la car-rière des études, sans que cette étonnante rapi-13 - 1 M. Roussel, ancien curé de la paroisse de Saint-Germain de Châlons-sur-Marne, à qui nous devons des renseignements pré-cieux sur la jeunesse de M. Musart et sur les premières années de son sacerdoce.
-13 -chez un instituteur de village ce fut la qu'il lui fallut recevoir les principes de la langue latine mais ses talents naturels, soutenus d'une appli-cation infatigable, lui en firent surmonter, en peu de temps les difficultés, et suppléèrent à l'insuffisance des leçons qui lui étaient données. Plusieurs années après, on le citait encore comme un modèle aux écoliers on montrait aux nou-veaux venus la place où il se retirait tous les jours, avant l'heure du lever et dans les moments de récréation, pour se livrer plus librement à l'étude. Il fréquenta cette école environ un an après quoi, de l'avis d'un ecclésiastique éclairé qui l'avait examiné 1 , ses parents l'envoyèrent au collège de Châlons. Il s'y distingua par ses succès, mais principalement par sa piété et par le talent, si rare dans un jeune homme élevé à la campagne, de se faire aimer et respecter par tous ses condisciples, et de mériter en même temps l'estime et l'affection de ses maîtres. Il resta deux ans seulement au collège il ne lui en fallut pas davantage pour parcourir la car-rière des études, sans que cette étonnante rapi-13 - 1 M. Roussel, ancien curé de la paroisse de Saint-Germain de Châlons-sur-Marne, à qui nous devons des renseignements pré-cieux sur la jeunesse de M. Musart et sur les premières années de son sacerdoce.
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VIE DE L'ABBE NICOLLE 45 au peuple de tout faire, de mépriser tout frein d'auto-rité, défouler aux pieds toute loi, et de proclamer enfin, pour tous les hommes, une égalité aussi absurde qu'elle est impossible. En 1797, Babeuf avait osé écrire dans le Tribun du peuple, feuille périodique dont il était le rédacteur, ces mots que le peuple accueillait comme maximes de vraie liberté La société est une caverne l'harmonie qui règne est un crime. Que vient-on vous parler de lois et de propriétés? Les propriétés sont le partage des usur-pateurs, et les lois, l'ouvrage des plus forts. Allez, mes amis, déranger, bouleverser, culbuter cette so-ciété qui ne vous convient pas prenez partout ce qui vous conviendra le superflu appartient de droit à qui n'a rien. Si l'on s'oppose à vos glorieux efforts, renversez les barrières des constitutions, égorgez les tyrans, les patriciens, le million doré. Vous êtes seul le vrai peuple. La justice du peuple est grande et iri'à-jestueuse comme lui. Tout ce qu'il fait est légitime tout ce qu'il ordonne est sacré. Ces principes de liberté, non, ne profanons pas un mot qui repose sur la base première et sacrée du devoir, et disons plutôt, ces principes de sauvage licence vo-laient rapidement de contrée en contrée. De nobles sentiments existaient encore dans l'armée les chefs en avaient donné des preuves durant la guerre mais il était à craindre que des hommes mal intentionnés ne répandissent ces funestes doctrines partout où ces 3.
VIE DE L'ABBE NICOLLE 45 au peuple de tout faire, de mépriser tout frein d'auto-rité, défouler aux pieds toute loi, et de proclamer enfin, pour tous les hommes, une égalité aussi absurde qu'elle est impossible. En 1797, Babeuf avait osé écrire dans le Tribun du peuple, feuille périodique dont il était le rédacteur, ces mots que le peuple accueillait comme maximes de vraie liberté La société est une caverne l'harmonie qui règne est un crime. Que vient-on vous parler de lois et de propriétés? Les propriétés sont le partage des usur-@pateurs, et les lois, l'ouvrage des plus forts. Allez, mes amis, déranger, bouleverser, culbuter cette so-@ciété qui ne vous convient pas prenez partout ce qui vous conviendra le superflu appartient de droit à qui n'a rien. Si l'on s'oppose à vos glorieux efforts, renversez les barrières des constitutions, égorgez les tyrans, les patriciens, le million doré. Vous êtes seul le vrai peuple. La justice du peuple est grande et iri'à-jestueuse comme lui. Tout ce qu'il fait est légitime tout ce qu'il ordonne est sacré. Ces principes de liberté, non, ne profanons pas un mot qui repose sur la base première et sacrée du devoir, et disons plutôt, ces principes de sauvage licence vo-laient rapidement de contrée en contrée. De nobles sentiments existaient encore dans l'armée les chefs en avaient donné des preuves durant la guerre mais il était à craindre que des hommes mal intentionnés ne répandissent ces funestes doctrines partout où ces 3.
########################### peuple de tout faire, de mépriser tout frein d'auto-rité, défouler aux pieds toute loi, et de proclamer enfin, pour tous les hommes, une égalité aussi absurde qu'elle est impossible. En 1797, Babeuf avait osé écrire dans le Tribun du peuple, feuille périodique dont il était le rédacteur, ces mots que le peuple accueillait comme maximes de vraie liberté La société est une caverne l'harmonie qui règne est un crime. Que vient-on vous parler de lois et de propriétés? Les propriétés sont le partage des usur- pateurs, et les lois, l'ouvrage des plus forts. Allez, mes amis, déranger, bouleverser, culbuter cette so- ciété qui ne vous convient pas prenez partout ce qui vous conviendra le superflu appartient de droit à qui n'a rien. Si l'on s'oppose à vos glorieux efforts, renversez les barrières des constitutions, égorgez les tyrans, les patriciens, le million doré. Vous êtes seul le vrai peuple. La justice du peuple est grande et @@ma- jestueuse comme lui. Tout ce qu'il fait est légitime tout ce qu'il ordonne est sacré. Ces principes de liberté, non, ne profanons pas un mot qui repose sur la base première et sacrée du devoir, et disons plutôt, ces principes de sauvage licence vo-laient rapidement de contrée en contrée. De nobles sentiments existaient encore dans l'armée les chefs en avaient donné des preuves durant la guerre mais il était à craindre que des hommes mal intentionnés ne répandissent ces funestes doctrines partout où ces ##
VIE DE L'ABBE NICOLLE 45 au peuple de tout faire, de mépriser tout frein d'auto-rité, défouler aux pieds toute loi, et de proclamer enfin, pour tous les hommes, une égalité aussi absurde qu'elle est impossible. En 1797, Babeuf avait osé écrire dans le Tribun du peuple, feuille périodique dont il était le rédacteur, ces mots que le peuple accueillait comme maximes de vraie liberté La société est une caverne l'harmonie qui règne est un crime. Que vient-on vous parler de lois et de propriétés? Les propriétés sont le partage des usur- pateurs, et les lois, l'ouvrage des plus forts. Allez, mes amis, déranger, bouleverser, culbuter cette so- ciété qui ne vous convient pas prenez partout ce qui vous conviendra le superflu appartient de droit à qui n'a rien. Si l'on s'oppose à vos glorieux efforts, renversez les barrières des constitutions, égorgez les tyrans, les patriciens, le million doré. Vous êtes seul le vrai peuple. La justice du peuple est grande et @@ma- jestueuse comme lui. Tout ce qu'il fait est légitime tout ce qu'il ordonne est sacré. Ces principes de liberté, non, ne profanons pas un mot qui repose sur la base première et sacrée du devoir, et disons plutôt, ces principes de sauvage licence vo-laient rapidement de contrée en contrée. De nobles sentiments existaient encore dans l'armée les chefs en avaient donné des preuves durant la guerre mais il était à craindre que des hommes mal intentionnés ne répandissent ces funestes doctrines partout où ces 3.
VIE DE L'ABBE NICOLLE 45 au peuple de tout faire, de mépriser tout frein d'auto-rité, défouler aux pieds toute loi, et de proclamer enfin, pour tous les hommes, une égalité aussi absurde qu'elle est impossible. En 1797, Babeuf avait osé écrire dans le Tribun du peuple, feuille périodique dont il était le rédacteur, ces mots que le peuple accueillait comme maximes de vraie liberté La société est une caverne l'harmonie qui règne est un crime. Que vient-on vous parler de lois et de propriétés? Les propriétés sont le partage des usur- pateurs, et les lois, l'ouvrage des plus forts. Allez, mes amis, déranger, bouleverser, culbuter cette so- ciété qui ne vous convient pas prenez partout ce qui vous conviendra le superflu appartient de droit à qui n'a rien. Si l'on s'oppose à vos glorieux efforts, renversez les barrières des constitutions, égorgez les tyrans, les patriciens, le million doré. Vous êtes seul le vrai peuple. La justice du peuple est grande et ma- jestueuse comme lui. Tout ce qu'il fait est légitime tout ce qu'il ordonne est sacré. Ces principes de liberté, non, ne profanons pas un mot qui repose sur la base première et sacrée du devoir, et disons plutôt, ces principes de sauvage licence vo-laient rapidement de contrée en contrée. De nobles sentiments existaient encore dans l'armée les chefs en avaient donné des preuves durant la guerre mais il était à craindre que des hommes mal intentionnés ne répandissent ces funestes doctrines partout où ces 3.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 81 duquel on obéit. La famille quitta la campagne aux approches de l'hiver Gaston eut un moment de bonheur il se rappro-chait de Clémence. Entre les deux maisons les relations avaient été rompues d'une manière si complète, qu'à Paris comme en province il n'y avait plus de moyen régulier ni convenable de les re -nouer. Les Montréal avaient comblé la mesure en quittant Beaupré sans prendre congé des Saint-Pons. Mais l'existence d'une grande ville amène des rapprochements forcés, et c'é-tait là-dessus que comptait Gaston. Ils voyaient le même monde, fréquentaient les mêmes salons, et le hasard, en y aidant un peu, devait multiplier les rencontres. Tels furent ses calculs le comte les avait faits comme lui et avait pris ses précautions en conséquence. Dès son arrivéè à l'hôtel Montiéal, il avait fait répandre le bruit que la résolution de la comtesse était de vivre retirée jusqu'à l'expiration de son deuil et de ne voir que les per-sonnes de leur intimité. A l'appui et comme preuve, il s'abs-tint de toute visite et se borna à faire présenter des excuses là où il le fallait. La douleur et l'état de santé de Clémence étaient des prétextes plausibles et qui furent acceptés. Cepen-dant la jeune femme ne supportait pas sans une révolte inté-rieure des mesures prises contre elle et outrageantes pour sa dignité. Ce que Sigismond gagnait d'un côté, il le perdait de l'autre ce coeur, replié sur- lui-même, n'en était que plus disposé à s'abandonner à ses sentiments secrets. Peut-être, - au contact du monde et en présence de l'opinion, se fût-il plus sévèrement gardé peut-être les distractions légitimes, la vie agijée d'une grande ville, la crainte du scandale et les divers motifs qui obligent une femme à veiller sur elle-même, eussent-ils été une diversion plus efficace à ce goût nais-sant, que le séquestre absolu et l'isolement poussé à l'excès. Le comte n'en jugea point ainsi en fait de garanties, il aima mieux se payer de ses mains. Ce qui s'ensuivit, on le devine. Clémence resta en face de sa passion ce fut désormais le seul aliment de sa pensée, et il était à craindre que cette pas-sion ne prit l'activité qu'acquièrent les forces trop compri-mées et qui les rend si redoutables au moment de l'explosion. Une partie de l'hiver se passa dans ces combats ignorés. Quelques efforts que Gaston eût faits et quoiqu'il se fût
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 81 duquel on obéit. La famille quitta la campagne aux approches de l'hiver Gaston eut un moment de bonheur il se rappro-chait de Clémence. Entre les deux maisons les relations avaient été rompues d'une manière si complète, qu'à Paris comme en province il n'y avait plus de moyen régulier ni convenable de les re -nouer. Les Montréal avaient comblé la mesure en quittant Beaupré sans prendre congé des Saint-Pons. Mais l'existence d'une grande ville amène des rapprochements forcés, et c'é-tait là-dessus que comptait Gaston. Ils voyaient le même monde, fréquentaient les mêmes salons, et le hasard, en y aidant un peu, devait multiplier les rencontres. Tels furent ses calculs le comte les avait faits comme lui et avait pris ses précautions en conséquence. Dès son arrivéè à l'hôtel Montiéal, il avait fait répandre le bruit que la résolution de la comtesse était de vivre retirée jusqu'à l'expiration de son deuil et de ne voir que les per-sonnes de leur intimité. A l'appui et comme preuve, il s'abs-tint de toute visite et se borna à faire présenter des excuses là où il le fallait. La douleur et l'état de santé de Clémence étaient des prétextes plausibles et qui furent acceptés. Cepen-dant la jeune femme ne supportait pas sans une révolte inté-rieure des mesures prises contre elle et outrageantes pour sa dignité. Ce que Sigismond gagnait d'un côté, il le perdait de l'autre ce coeur, replié sur- lui-même, n'en était que plus disposé à s'abandonner à ses sentiments secrets. Peut-être, - au contact du monde et en présence de l'opinion, se fût-il plus sévèrement gardé peut-être les distractions légitimes, la vie agijée d'une grande ville, la crainte du scandale et les divers motifs qui obligent une femme à veiller sur elle-même, eussent-ils été une diversion plus efficace à ce goût nais-sant, que le séquestre absolu et l'isolement poussé à l'excès. Le comte n'en jugea point ainsi en fait de garanties, il aima mieux se payer de ses mains. Ce qui s'ensuivit, on le devine. Clémence resta en face de sa passion ce fut désormais le seul aliment de sa pensée, et il était à craindre que cette pas-sion ne prit l'activité qu'acquièrent les forces trop compri-mées et qui les rend si redoutables au moment de l'explosion. Une partie de l'hiver se passa dans ces combats ignorés. Quelques efforts que Gaston eût faits et quoiqu'il se fût
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 81 duquel on obéit. La famille quitta la campagne aux approches de l'hiver Gaston eut un moment de bonheur il se rappro-chait de Clémence. Entre les deux maisons les relations avaient été rompues d'une manière si complète, qu'à Paris comme en province il n'y avait plus de moyen régulier ni convenable de les re@-nouer. Les Montréal avaient comblé la mesure en quittant Beaupré sans prendre congé des Saint-Pons. Mais l'existence d'une grande ville amène des rapprochements forcés, et c'é-tait là-dessus que comptait Gaston. Ils voyaient le même monde, fréquentaient les mêmes salons, et le hasard, en y aidant un peu, devait multiplier les rencontres. Tels furent ses calculs le comte les avait faits comme lui et avait pris ses précautions en conséquence. Dès son arrivée à l'hôtel Montréal, il avait fait répandre le bruit que la résolution de la comtesse était de vivre retirée jusqu'à l'expiration de son deuil et de ne voir que les per-sonnes de leur intimité. A l'appui et comme preuve, il s'abs-tint de toute visite et se borna à faire présenter des excuses là où il le fallait. La douleur et l'état de santé de Clémence étaient des prétextes plausibles et qui furent acceptés. Cepen-dant la jeune femme ne supportait pas sans une révolte inté-rieure des mesures prises contre elle et outrageantes pour sa dignité. Ce que Sigismond gagnait d'un côté, il le perdait de l'autre ce coeur, replié sur@ lui-même, n'en était que plus disposé à s'abandonner à ses sentiments secrets. Peut-être, @@au contact du monde et en présence de l'opinion, se fût-il plus sévèrement gardé peut-être les distractions légitimes, la vie agitée d'une grande ville, la crainte du scandale et les divers motifs qui obligent une femme à veiller sur elle-même, eussent-ils été une diversion plus efficace à ce goût nais-sant, que le séquestre absolu et l'isolement poussé à l'excès. Le comte n'en jugea point ainsi en fait de garanties, il aima mieux se payer de ses mains. Ce qui s'ensuivit, on le devine. Clémence resta en face de sa passion ce fut désormais le seul aliment de sa pensée, et il était à craindre que cette pas-sion ne prît l'activité qu'acquièrent les forces trop compri-mées et qui les rend si redoutables au moment de l'explosion. Une partie de l'hiver se passa dans ces combats ignorés. Quelques efforts que Gaston eût faits et quoiqu'il se fût
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 81 duquel on obéit. La famille quitta la campagne aux approches de l'hiver Gaston eut un moment de bonheur il se rappro-chait de Clémence. Entre les deux maisons les relations avaient été rompues d'une manière si complète, qu'à Paris comme en province il n'y avait plus de moyen régulier ni convenable de les re@-nouer. Les Montréal avaient comblé la mesure en quittant Beaupré sans prendre congé des Saint-Pons. Mais l'existence d'une grande ville amène des rapprochements forcés, et c'é-tait là-dessus que comptait Gaston. Ils voyaient le même monde, fréquentaient les mêmes salons, et le hasard, en y aidant un peu, devait multiplier les rencontres. Tels furent ses calculs le comte les avait faits comme lui et avait pris ses précautions en conséquence. Dès son arrivée à l'hôtel Montréal, il avait fait répandre le bruit que la résolution de la comtesse était de vivre retirée jusqu'à l'expiration de son deuil et de ne voir que les per-sonnes de leur intimité. A l'appui et comme preuve, il s'abs-tint de toute visite et se borna à faire présenter des excuses là où il le fallait. La douleur et l'état de santé de Clémence étaient des prétextes plausibles et qui furent acceptés. Cepen-dant la jeune femme ne supportait pas sans une révolte inté-rieure des mesures prises contre elle et outrageantes pour sa dignité. Ce que Sigismond gagnait d'un côté, il le perdait de l'autre ce coeur, replié sur@ lui-même, n'en était que plus disposé à s'abandonner à ses sentiments secrets. Peut-être, @@au contact du monde et en présence de l'opinion, se fût-il plus sévèrement gardé peut-être les distractions légitimes, la vie agitée d'une grande ville, la crainte du scandale et les divers motifs qui obligent une femme à veiller sur elle-même, eussent-ils été une diversion plus efficace à ce goût nais-sant, que le séquestre absolu et l'isolement poussé à l'excès. Le comte n'en jugea point ainsi en fait de garanties, il aima mieux se payer de ses mains. Ce qui s'ensuivit, on le devine. Clémence resta en face de sa passion ce fut désormais le seul aliment de sa pensée, et il était à craindre que cette pas-sion ne prît l'activité qu'acquièrent les forces trop compri-mées et qui les rend si redoutables au moment de l'explosion. Une partie de l'hiver se passa dans ces combats ignorés. Quelques efforts que Gaston eût faits et quoiqu'il se fût
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 81 duquel on obéit. La famille quitta la campagne aux approches de l'hiver Gaston eut un moment de bonheur il se rappro-chait de Clémence. Entre les deux maisons les relations avaient été rompues d'une manière si complète, qu'à Paris comme en province il n'y avait plus de moyen régulier ni convenable de les re-nouer. Les Montréal avaient comblé la mesure en quittant Beaupré sans prendre congé des Saint-Pons. Mais l'existence d'une grande ville amène des rapprochements forcés, et c'é-tait là-dessus que comptait Gaston. Ils voyaient le même monde, fréquentaient les mêmes salons, et le hasard, en y aidant un peu, devait multiplier les rencontres. Tels furent ses calculs le comte les avait faits comme lui et avait pris ses précautions en conséquence. Dès son arrivée à l'hôtel Montréal, il avait fait répandre le bruit que la résolution de la comtesse était de vivre retirée jusqu'à l'expiration de son deuil et de ne voir que les per-sonnes de leur intimité. A l'appui et comme preuve, il s'abs-tint de toute visite et se borna à faire présenter des excuses là où il le fallait. La douleur et l'état de santé de Clémence étaient des prétextes plausibles et qui furent acceptés. Cepen-dant la jeune femme ne supportait pas sans une révolte inté-rieure des mesures prises contre elle et outrageantes pour sa dignité. Ce que Sigismond gagnait d'un côté, il le perdait de l'autre ce coeur, replié sur lui-même, n'en était que plus disposé à s'abandonner à ses sentiments secrets. Peut-être, au contact du monde et en présence de l'opinion, se fût-il plus sévèrement gardé peut-être les distractions légitimes, la vie agitée d'une grande ville, la crainte du scandale et les divers motifs qui obligent une femme à veiller sur elle-même, eussent-ils été une diversion plus efficace à ce goût nais-sant, que le séquestre absolu et l'isolement poussé à l'excès. Le comte n'en jugea point ainsi en fait de garanties, il aima mieux se payer de ses mains. Ce qui s'ensuivit, on le devine. Clémence resta en face de sa passion ce fut désormais le seul aliment de sa pensée, et il était à craindre que cette pas-sion ne prît l'activité qu'acquièrent les forces trop compri-mées et qui les rend si redoutables au moment de l'explosion. Une partie de l'hiver se passa dans ces combats ignorés. Quelques efforts que Gaston eût faits et quoiqu'il se fût
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88 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rien de ce qui est la parure et l'attribut de cet âge. Lui par-lait-on? elle ne répondait qu'avec humeur. L'engageait-on à se mêler aux distractions communes, sa lèvre exprimait un superbe dédain. On ne pouvait rien dire ni faire qu'elle n'y trouvât un sujet de blâme. Elle était née pour la censure et la domination, comme d'autres le sont pour le plaisir et la gaieté. Volontiers, si on l'eût laissée libre, elle eût joué de la férule aussi faisait-on le vide autour d'elle et l'abandon-nait-on à ses tristes instincts. --Durant les dix années qu'elle passa dans les classes, elle eut le talent de ne pas se faire une amie, et de se rendre de plus en plus désagréable à ce qui l'entourait. En revanche, elle était de première force dans ses compositions, excellait dans piistoire et la géographie, et remportait tous les pre-miers prix d'analyse au concours annuel. Ce fut ainsi qu'elle acheva son éducation, chargée de couronnes, mais détestée à l'envi. Que faire d'un si brillant sujet lorsqu'il s'agit de son éta-blissement? Elle avait tous les dons, excepté celui de plaire. Sans beauté, sans grâce, sans argent, Pulchérie n'était pas d'un débouché facile, et les agréments de son caractère ne devaient guère y aider. D'elle-même, elle le comprit et se résigna elle demanda à demeurer, à titre de membre libre, dans la maison où elle avait été élevée. Cette position lui permettait d'appliquer aux nouvelles générations de pension-naires les restes de cette humeur dont elle avait été si pro-digue envers la sienne. L'âge et le célibat ne pouvaient qu'empirer cette disposition naturelle, et la porter à un degré inouï si bien que Pulchérie, parvenue à ses quarante ans, n'avait plus rien conservé de la créature sociable, et ne voyait en ce bas monde que des victimes à faire et des proies à dévorer. Voilà à quelle porte Sigismond vint frapper. Depuis long-temps, et à la suite de coups de griffe nombreux, il avait pour ainsi dire rompu avec sa soeur. Pour qu'il s'y exposât de nouveau, il fallait une urgence bien grande et de bien graves motifs.
88 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rien de ce qui est la parure et l'attribut de cet âge. Lui par-lait-on? elle ne répondait qu'avec humeur. L'engageait-on à se mêler aux distractions communes, sa lèvre exprimait un superbe dédain. On ne pouvait rien dire ni faire qu'elle n'y trouvât un sujet de blâme. Elle était née pour la censure et la domination, comme d'autres le sont pour le plaisir et la gaieté. Volontiers, si on l'eût laissée libre, elle eût joué de la férule aussi faisait-on le vide autour d'elle et l'abandon-nait-on à ses tristes instincts. --Durant les dix années qu'elle passa dans les classes, elle eut le talent de ne pas se faire une amie, et de se rendre de plus en plus désagréable à ce qui l'entourait. En revanche, elle était de première force dans ses compositions, excellait dans @piistoire et la géographie, et remportait tous les pre-miers prix d'analyse au concours annuel. Ce fut ainsi qu'elle acheva son éducation, chargée de couronnes, mais détestée à l'envi. Que faire d'un si brillant sujet lorsqu'il s'agit de son éta-blissement? Elle avait tous les dons, excepté celui de plaire. Sans beauté, sans grâce, sans argent, Pulchérie n'était pas d'un débouché facile, et les agréments de son caractère ne devaient guère y aider. D'elle-même, elle le comprit et se résigna elle demanda à demeurer, à titre de membre libre, dans la maison où elle avait été élevée. Cette position lui permettait d'appliquer aux nouvelles générations de pension-naires les restes de cette humeur dont elle avait été si pro-digue envers la sienne. L'âge et le célibat ne pouvaient qu'empirer cette disposition naturelle, et la porter à un degré inouï si bien que Pulchérie, parvenue à ses quarante ans, n'avait plus rien conservé de la créature sociable, et ne voyait en ce bas monde que des victimes à faire et des proies à dévorer. Voilà à quelle porte Sigismond vint frapper. Depuis long-temps, et à la suite de coups de griffe nombreux, il avait pour ainsi dire rompu avec sa soeur. Pour qu'il s'y exposât de nouveau, il fallait une urgence bien grande et de bien graves motifs.
88 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rien de ce qui est la parure et l'attribut de cet âge. Lui par-lait-on? elle ne répondait qu'avec humeur. L'engageait-on à se mêler aux distractions communes, sa lèvre exprimait un superbe dédain. On ne pouvait rien dire ni faire qu'elle n'y trouvât un sujet de blâme. Elle était née pour la censure et la domination, comme d'autres le sont pour le plaisir et la gaieté. Volontiers, si on l'eût laissée libre, elle eût joué de la férule aussi faisait-on le vide autour d'elle et l'abandon-nait on à ses tristes instincts. @@Durant les dix années qu'elle passa dans les classes, elle eut le talent de ne pas se faire une amie, et de se rendre de plus en plus désagréable à ce qui l'entourait. En revanche, elle était de première force dans ses compositions, excellait dans l'histoire et la géographie, et remportait tous les pre-miers prix d'analyse au concours annuel. Ce fut ainsi qu'elle acheva son éducation, chargée de couronnes, mais détestée à l'envi. Que faire d'un si brillant sujet lorsqu'il s'agit de son éta-blissement? Elle avait tous les dons, excepté celui de plaire. Sans beauté, sans grâce, sans argent, Pulchérie n'était pas d'un débouché facile, et les agréments de son caractère ne devaient guère y aider. D'elle-même, elle le comprit et se résigna elle demanda à demeurer, à titre de membre libre, dans la maison où elle avait été élevée. Cette position lui permettait d'appliquer aux nouvelles générations de pension-naires les restes de cette humeur dont elle avait été si pro-digue envers la sienne. L'âge et le célibat ne pouvaient qu'empirer cette disposition naturelle, et la porter à un degré inouï si bien que Pulchérie, parvenue à ses quarante ans, n'avait plus rien conservé de la créature sociable, et ne voyait en ce bas monde que des victimes à faire et des proies à dévorer. Voilà à quelle porte Sigismond vint frapper. Depuis long-temps, et à la suite de coups de griffe nombreux, il avait pour ainsi dire rompu avec sa soeur. Pour qu'il s'y exposât de nouveau, il fallait une urgence bien grande et de bien graves motifs.
88 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rien de ce qui est la parure et l'attribut de cet âge. Lui par-lait-on? elle ne répondait qu'avec humeur. L'engageait-on à se mêler aux distractions communes, sa lèvre exprimait un superbe dédain. On ne pouvait rien dire ni faire qu'elle n'y trouvât un sujet de blâme. Elle était née pour la censure et la domination, comme d'autres le sont pour le plaisir et la gaieté. Volontiers, si on l'eût laissée libre, elle eût joué de la férule aussi faisait-on le vide autour d'elle et l'abandon-nait on à ses tristes instincts. @@Durant les dix années qu'elle passa dans les classes, elle eut le talent de ne pas se faire une amie, et de se rendre de plus en plus désagréable à ce qui l'entourait. En revanche, elle était de première force dans ses compositions, excellait dans l'histoire et la géographie, et remportait tous les pre-miers prix d'analyse au concours annuel. Ce fut ainsi qu'elle acheva son éducation, chargée de couronnes, mais détestée à l'envi. Que faire d'un si brillant sujet lorsqu'il s'agit de son éta-blissement? Elle avait tous les dons, excepté celui de plaire. Sans beauté, sans grâce, sans argent, Pulchérie n'était pas d'un débouché facile, et les agréments de son caractère ne devaient guère y aider. D'elle-même, elle le comprit et se résigna elle demanda à demeurer, à titre de membre libre, dans la maison où elle avait été élevée. Cette position lui permettait d'appliquer aux nouvelles générations de pension-naires les restes de cette humeur dont elle avait été si pro-digue envers la sienne. L'âge et le célibat ne pouvaient qu'empirer cette disposition naturelle, et la porter à un degré inouï si bien que Pulchérie, parvenue à ses quarante ans, n'avait plus rien conservé de la créature sociable, et ne voyait en ce bas monde que des victimes à faire et des proies à dévorer. Voilà à quelle porte Sigismond vint frapper. Depuis long-temps, et à la suite de coups de griffe nombreux, il avait pour ainsi dire rompu avec sa soeur. Pour qu'il s'y exposât de nouveau, il fallait une urgence bien grande et de bien graves motifs.
88 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rien de ce qui est la parure et l'attribut de cet âge. Lui par-lait-on? elle ne répondait qu'avec humeur. L'engageait-on à se mêler aux distractions communes, sa lèvre exprimait un superbe dédain. On ne pouvait rien dire ni faire qu'elle n'y trouvât un sujet de blâme. Elle était née pour la censure et la domination, comme d'autres le sont pour le plaisir et la gaieté. Volontiers, si on l'eût laissée libre, elle eût joué de la férule aussi faisait-on le vide autour d'elle et l'abandon-nait on à ses tristes instincts. Durant les dix années qu'elle passa dans les classes, elle eut le talent de ne pas se faire une amie, et de se rendre de plus en plus désagréable à ce qui l'entourait. En revanche, elle était de première force dans ses compositions, excellait dans l'histoire et la géographie, et remportait tous les pre-miers prix d'analyse au concours annuel. Ce fut ainsi qu'elle acheva son éducation, chargée de couronnes, mais détestée à l'envi. Que faire d'un si brillant sujet lorsqu'il s'agit de son éta-blissement? Elle avait tous les dons, excepté celui de plaire. Sans beauté, sans grâce, sans argent, Pulchérie n'était pas d'un débouché facile, et les agréments de son caractère ne devaient guère y aider. D'elle-même, elle le comprit et se résigna elle demanda à demeurer, à titre de membre libre, dans la maison où elle avait été élevée. Cette position lui permettait d'appliquer aux nouvelles générations de pension-naires les restes de cette humeur dont elle avait été si pro-digue envers la sienne. L'âge et le célibat ne pouvaient qu'empirer cette disposition naturelle, et la porter à un degré inouï si bien que Pulchérie, parvenue à ses quarante ans, n'avait plus rien conservé de la créature sociable, et ne voyait en ce bas monde que des victimes à faire et des proies à dévorer. Voilà à quelle porte Sigismond vint frapper. Depuis long-temps, et à la suite de coups de griffe nombreux, il avait pour ainsi dire rompu avec sa soeur. Pour qu'il s'y exposât de nouveau, il fallait une urgence bien grande et de bien graves motifs.
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EE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 291 trine ses lèvres, que l'accès avait pâlies, reprirent leur in-carnat et s'animèrent d'un sourire. Quand elle rouvrit les yeux, son premier regard tomba sur Ludovic, un regard empreint d'une douceur et d'une grâce ineffables. Sa première parole fut pour lui aussi. - Vous voilà, lui dit-elle. J'étais bien sûre que vous vien-driez. Puis se tournant Ter le docteur, et le lai désignant - Monsieur est votre ami ? - Oui, Marguerite, et des plus chers. C'est lui qui vous a donné des soins. - xMerci, Monsieur, lui dit-elle, et vous aussi, merci, Ludo-yic. Quel tourment je vous ai causé 1 en valais-je seulement la peine ? - Oh 1 Marguerite, ne dites pas de ces mots-là ils me navrent. - C'est bon, c'est bon vous n'en êtes pas quitté. Atten-dez-vous à être gronde. Tout cela était dit avec un accent caressant et une trah quillité parfaite. Ce n'était plus la femme qui se débattait na-- guère dans l'agonie et implorait I mort comme un bienfait. Elle semblait résignée à vivre et presque heureuse d'avoir réchappé. Le ton enjoué qu'elle prenait excluait même toute arrière-pensée et devait désarmer les soupçons. Pourtant le médecin ne s'y trompa point le contraste était trop marqué. Sous cette gaieté feinte il crut découvrir une pensée persistante et qui était de nature à l'alarmer. Il étudia la physionomie de Marguerite et reconnut qu'il y régnait quelque chose de contraint et de forcé. Ce qui était sincère en elle, c'était sa reconnaissance quant aU teste, il y avait lieu de s'en défier. Cependant sa mission était remplie et il ne lui restait plus rieu à faire auprès de la malade. Tout symptôme iàcheuS avait disparu le cerveau était dégagé, le pouls régulier, la poitrine libre. Un peu de repos suffisait pour achever la gué-rison. Il-se décida à prendre congé. - A demain, dit-il en prenant son chapeatt. - A demain, répondit la jeune fiilé d'une voix douce et en accompagnant ces mots d'un geste amical.
EE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 291 trine ses lèvres, que l'accès avait pâlies, reprirent leur in-carnat et s'animèrent d'un sourire. Quand elle rouvrit les yeux, son premier regard tomba sur Ludovic, un regard empreint d'une douceur et d'une grâce ineffables. Sa première parole fut pour lui aussi. - Vous voilà, lui dit-elle. J'étais bien sûre que vous vien-driez. Puis se tournant Ter@ le docteur, et le lai désignant - Monsieur est votre ami ? - Oui, Marguerite, et des plus chers. C'est lui qui vous a donné des soins. - xMerci, Monsieur, lui dit-elle, et vous aussi, merci, Ludo-yic. Quel tourment je vous ai causé 1 en valais-je seulement la peine ? - Oh 1 Marguerite, ne dites pas de ces mots-là ils me navrent. - C'est bon, c'est bon vous n'en êtes pas quitté. Atten-dez-vous à être gronde. Tout cela était dit avec un accent caressant et une trah quillité parfaite. Ce n'était plus la femme qui se débattait na-- guère dans l'agonie et implorait @I mort comme un bienfait. Elle semblait résignée à vivre et presque heureuse d'avoir réchappé. Le ton enjoué qu'elle prenait excluait même toute arrière-pensée et devait désarmer les soupçons. Pourtant le médecin ne s'y trompa point le contraste était trop marqué. Sous cette gaieté feinte il crut découvrir une pensée persistante et qui était de nature à l'alarmer. Il étudia la physionomie de Marguerite et reconnut qu'il y régnait quelque chose de contraint et de forcé. Ce qui était sincère en elle, c'était sa reconnaissance quant aU teste, il y avait lieu de s'en défier. Cependant sa mission était remplie et il ne lui restait plus rieu à faire auprès de la malade. Tout symptôme iàcheuS avait disparu le cerveau était dégagé, le pouls régulier, la poitrine libre. Un peu de repos suffisait pour achever la gué-rison. Il-se décida à prendre congé. - A demain, dit-il en prenant son chapeatt. - A demain, répondit la jeune fiilé d'une voix douce et en accompagnant ces mots d'un geste amical.
## QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 291 trine ses lèvres, que l'accès avait pâlies, reprirent leur in-carnat et s'animèrent d'un sourire. Quand elle rouvrit les yeux, son premier regard tomba sur Ludovic, un regard empreint d'une douceur et d'une grâce ineffables. Sa première parole fut pour lui aussi. -@Vous voilà, lui dit-elle. J'étais bien sûre que vous vien-driez. Puis se tournant vers le docteur, et le lui désignant -@Monsieur est votre ami ? -@Oui, Marguerite, et des plus chers. C'est lui qui vous a donné des soins. -@@Merci, Monsieur, lui dit-elle, et vous aussi, merci, Ludo-vic. Quel tourment je vous ai causé ! en valais-je seulement la peine ? -@Oh ! Marguerite, ne dites pas de ces mots-là ils me navrent. -@C'est bon, c'est bon vous n'en êtes pas quitte. Atten-dez-vous à être grondé. Tout cela était dit avec un accent caressant et une tran-quillité parfaite. Ce n'était plus la femme qui se débattait na@-@guère dans l'agonie et implorait la mort comme un bienfait. Elle semblait résignée à vivre et presque heureuse d'avoir réchappé. Le ton enjoué qu'elle prenait excluait même toute arrière-pensée et devait désarmer les soupçons. Pourtant le médecin ne s'y trompa point le contraste était trop marqué. Sous cette gaieté feinte il crut découvrir une pensée persistante et qui était de nature à l'alarmer. Il étudia la physionomie de Marguerite et reconnut qu'il y régnait quelque chose de contraint et de forcé. Ce qui était sincère en elle, c'était sa reconnaissance quant au reste, il y avait lieu de s'en défier. Cependant sa mission était remplie et il ne lui restait plus rien à faire auprès de la malade. Tout symptôme fâcheux avait disparu le cerveau était dégagé, le pouls régulier, la poitrine libre. Un peu de repos suffisait pour achever la gué-rison. Il se décida à prendre congé. -@A demain, dit-il en prenant son chapea@u. -@A demain, repondit la jeune fille d'une voix douce et en accompagnant ces mots d'un geste amical.
EE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 291 trine ses lèvres, que l'accès avait pâlies, reprirent leur in-carnat et s'animèrent d'un sourire. Quand elle rouvrit les yeux, son premier regard tomba sur Ludovic, un regard empreint d'une douceur et d'une grâce ineffables. Sa première parole fut pour lui aussi. -@Vous voilà, lui dit-elle. J'étais bien sûre que vous vien-driez. Puis se tournant vers le docteur, et le lui désignant -@Monsieur est votre ami ? -@Oui, Marguerite, et des plus chers. C'est lui qui vous a donné des soins. -@@Merci, Monsieur, lui dit-elle, et vous aussi, merci, Ludo-vic. Quel tourment je vous ai causé ! en valais-je seulement la peine ? -@Oh ! Marguerite, ne dites pas de ces mots-là ils me navrent. -@C'est bon, c'est bon vous n'en êtes pas quitte. Atten-dez-vous à être grondé. Tout cela était dit avec un accent caressant et une tran-quillité parfaite. Ce n'était plus la femme qui se débattait na@-@guère dans l'agonie et implorait la mort comme un bienfait. Elle semblait résignée à vivre et presque heureuse d'avoir réchappé. Le ton enjoué qu'elle prenait excluait même toute arrière-pensée et devait désarmer les soupçons. Pourtant le médecin ne s'y trompa point le contraste était trop marqué. Sous cette gaieté feinte il crut découvrir une pensée persistante et qui était de nature à l'alarmer. Il étudia la physionomie de Marguerite et reconnut qu'il y régnait quelque chose de contraint et de forcé. Ce qui était sincère en elle, c'était sa reconnaissance quant au reste, il y avait lieu de s'en défier. Cependant sa mission était remplie et il ne lui restait plus rien à faire auprès de la malade. Tout symptôme fâcheux avait disparu le cerveau était dégagé, le pouls régulier, la poitrine libre. Un peu de repos suffisait pour achever la gué-rison. Il se décida à prendre congé. -@A demain, dit-il en prenant son chapea@u. -@A demain, repondit la jeune fille d'une voix douce et en accompagnant ces mots d'un geste amical.
EE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 291 trine ses lèvres, que l'accès avait pâlies, reprirent leur in-carnat et s'animèrent d'un sourire. Quand elle rouvrit les yeux, son premier regard tomba sur Ludovic, un regard empreint d'une douceur et d'une grâce ineffables. Sa première parole fut pour lui aussi. -Vous voilà, lui dit-elle. J'étais bien sûre que vous vien-driez. Puis se tournant vers le docteur, et le lui désignant -Monsieur est votre ami ? -Oui, Marguerite, et des plus chers. C'est lui qui vous a donné des soins. -Merci, Monsieur, lui dit-elle, et vous aussi, merci, Ludo-vic. Quel tourment je vous ai causé ! en valais-je seulement la peine ? -Oh ! Marguerite, ne dites pas de ces mots-là ils me navrent. -C'est bon, c'est bon vous n'en êtes pas quitte. Atten-dez-vous à être grondé. Tout cela était dit avec un accent caressant et une tran-quillité parfaite. Ce n'était plus la femme qui se débattait na-guère dans l'agonie et implorait la mort comme un bienfait. Elle semblait résignée à vivre et presque heureuse d'avoir réchappé. Le ton enjoué qu'elle prenait excluait même toute arrière-pensée et devait désarmer les soupçons. Pourtant le médecin ne s'y trompa point le contraste était trop marqué. Sous cette gaieté feinte il crut découvrir une pensée persistante et qui était de nature à l'alarmer. Il étudia la physionomie de Marguerite et reconnut qu'il y régnait quelque chose de contraint et de forcé. Ce qui était sincère en elle, c'était sa reconnaissance quant au reste, il y avait lieu de s'en défier. Cependant sa mission était remplie et il ne lui restait plus rien à faire auprès de la malade. Tout symptôme fâcheux avait disparu le cerveau était dégagé, le pouls régulier, la poitrine libre. Un peu de repos suffisait pour achever la gué-rison. Il se décida à prendre congé. -A demain, dit-il en prenant son chapeau. -A demain, repondit la jeune fille d'une voix douce et en accompagnant ces mots d'un geste amical.
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i~. t rc SÉRIE DU MAGASIN THEATRAL A 25 Centimes. L'ALCHIMISTE, dr. en 5 actes, par Alex. Dumas. L'APPRENTI, OU l'Art de faire une Maîtresse, vaudeville en 1 acte. ATAR-GULL, drame en 5 actes. L'AUBERGE DE LA MADONE, drame en 5 actes. L'AUMONIER DU RÉGIMENT, vaudeville l acte. LA BERLINE DE L'ÉMIGRÉ, drame en 5 actes. LES BRIGANDS DE LA LOIRE, drame en 5 actes LA BICHE AU BOIS, féerie. CALIGULA, tragédie en 5 actes, par Alex. Dumas. LE CANAL SAINT- MARTIN , drame en 5 actes. -LE CABARET DE LUTUCRU, vaudeville 1 acte. CHEVAL DE BRONZE, opéra-comique de Scribe. LA CHAMBRE ARDENTE , drame en 5 actes. LES CHAUFFEURS t drame en 5 actes. CHRISTINE A FONTAINEBLEAU, drame, par Fré-déric Soulié. CHRISTOPHE LE SUÉDOIS, drame en 5 actes. LES CHEVAUX DU CARROUSEL , drame 5 actes. LE CHAÏEAU DE VERNEUIL t drame en 5 actes. LE CHATEAU DE SAINT-GERMAIN, drame 5 actes. LE CHEF-D'oeUVRE INêoNNU, drame en un act. LES CHIENS DU MONT SAINT-BERNARD. CROMWELL ET CHARLES IER, drame en 5 actes. LE COMMIS ET LA GRISETTE, vau 1. 1 acte. LES DEMOISELLES DE SAINT-CYR , drame en 5 actes, par Alex. Dumas. LES DEUX DIVORCES, vaudeville en un acte. LA DEMOISELLE MAJEURE , vaudeville en 1 acte. DON JUAN DE MARANA, par Alexandre Dumas. LA DOT DE SUZETIE, drame en 5 actes. LE DOIGT DE DIEU, drame en un acte. LA DUCHESSE DE LA VAUBALIÈRE, drame 5 actes. DIANE DE CHIVRY, drame, par Frédéric Soulié. LA DERNIÈRE NUIT D'ANDRÉ CHÉNIER, mono-logue en un acte. '• L'ÉCLAT DE RIRE, drame en 3 actes. LES ENFANTS D'ÉDOUARD, par Casimir Delavigne. L'ÉLÈVE DE SAINT-CYR , drame en 5 actes. LES ENFANTS DE TROUPE, vaudeville en 2 actes. LES ENFANTS DU DÉLIRE, vaudev. en 1 acte. ESTELLE, comédie, par Scribe. i ÊTRE AIMÉ OU MOURIR, idem. EULALIE GRANGER , drame en 5 actes. LES ENRAGÉES, vaudeville en 1 acte. EN SIBÉRIE, drame en 3 actes. LA FAMILLE MORONVAL, drame en 5 actes. LA CAMILLE DU FUMISTE, vaudeville en 2 actes, FABIO LE NOVICE, drame en 5 actes. LE FILS DE LA FOLLE, drame en 5 actes, par Frédéric Soulié. LA FILIE Da L'AVAM, comédie-vaud. 2 actes. LA PILLE M L'AIR, féerie en 5 actes 11 tabl. ËA FILIE DU RtGENT, comédie en 5 acteq. LES FILETS DE SAINT-CLOUD, drame en 5 sc.t. FRANÇOIS JAFFIER, drame en 5 actes. FRÉTILLON, comédie-vaudeville en 3 actes. LA FIOLE DE CAGLIOSTRO, vaudeville en 1 acte. FORTE-SPADA , drame en 5 actes. LE GARS, drame en 5 actes. GASPARD HAUSER, drame en 5 actes. LA GAZETTE DES TRIBUNAUX , vaud. 1 acte. GENEVIÈVE DE BRABANT, mélodrame 4 actes. HALIFAX, comédie 3 actes, par Alex. Dumas. L'HONNEUR DANS LE CRIMF, drame en 5 actes. L'HONNEUR DE MA MÈRE, drame en 3 actes. INDIANA, drame en 5 actes. LES IMPRESSIONS DB VOYAGE, vaud. 2 actes. JACQUES LE CORSAIRE, drame en 5 actes. JACQUES COEUR, idem. JEANNE DE FLANDRE, drame en 5 actes. JEANNE DE NAPLES, idem. JEANNE HACHETTE, drame en 5 actes. JE SERAI COMÉDIEN, comédie en un acte. LESTOCQ, opéra comique en 3 actes, par Scribe. LA LECTRICE , comédie-vauleville en 2 actes. LÉON, drame en 5 actes. LOUISE BERNARD, dr. eh 5 a., par Alex. Dumas. LE LAIRD DE DUMBIKI, par Alex. Dumas. LUCIO, drame en 5 actes. LORENZINO, drame, pav Alex. Dumas. LA LESCOMBAT, drame en 5 actes. MARINO FALIERO, tragédie en 5 actes, par Ca-simir Delavigne. LE MARI DE LA VEUVE, comédie en un acte, par Alex. Dumas. MARIE, comédie en 5 actes, par l lmf' Ancelot. LE MANOIR DE MONTLOUVIERS, drame 5 actes. MARGUERITE D'YORK, drame en 5 actes. LE MARCHÉ DE SAINT-PIERRE, idem. LA MAIN DROITE Er LA MAIN GAUCHE, idem. MADELEINE, idem. MADEMOISELLE DE LA FAILLE, idem. MARGUERITE DE QUÉLUS, idem.
i~. t rc SÉRIE DU MAGASIN THEATRAL A 25 Centimes. L'ALCHIMISTE, dr. en 5 actes, par Alex. Dumas. L'APPRENTI, OU l'Art de faire une Maîtresse, vaudeville en 1 acte. ATAR-GULL, drame en 5 actes. L'AUBERGE DE LA MADONE, drame en 5 actes. L'AUMONIER DU RÉGIMENT, vaudeville l acte. LA BERLINE DE L'ÉMIGRÉ, drame en 5 actes. LES BRIGANDS DE LA LOIRE, drame en 5 actes LA BICHE AU BOIS, féerie. CALIGULA, tragédie en 5 actes, par Alex. Dumas. LE CANAL SAINT- MARTIN , drame en 5 actes. -LE CABARET DE LU@TUCRU, vaudeville 1 acte. CHEVAL DE BRONZE, opéra-comique de Scribe. LA CHAMBRE ARDENTE , drame en 5 actes. LES CHAUFFEURS t drame en 5 actes. CHRISTINE A FONTAINEBLEAU, drame, par Fré-déric Soulié. CHRISTOPHE LE SUÉDOIS, drame en 5 actes. LES CHEVAUX DU CARROUSEL , drame 5 actes. LE CHAÏEAU DE VERNEUIL t drame en 5 actes. LE CHATEAU DE SAINT-GERMAIN, drame 5 actes. LE CHEF-D'oeUVRE INêoNNU, drame en un act. LES CHIENS DU MONT SAINT-BERNARD. CROMWELL ET CHARLES IER, drame en 5 actes. LE COMMIS ET LA GRISETTE, vau 1. 1 acte. LES DEMOISELLES DE SAINT-CYR , drame en 5 actes, par Alex. Dumas. LES DEUX DIVORCES, vaudeville en un acte. LA DEMOISELLE MAJEURE , vaudeville en 1 acte. DON JUAN DE MARANA, par Alexandre Dumas. LA DOT DE SUZETIE, drame en 5 actes. LE DOIGT DE DIEU, drame en un acte. LA DUCHESSE DE LA VAUBALIÈRE, drame 5 actes. DIANE DE CHIVRY, drame, par Frédéric Soulié. LA DERNIÈRE NUIT D'ANDRÉ CHÉNIER, mono-logue en un acte. '• L'ÉCLAT DE RIRE, drame en 3 actes. LES ENFANTS D'ÉDOUARD, par Casimir Delavigne. L'ÉLÈVE DE SAINT-CYR , drame en 5 actes. LES ENFANTS DE TROUPE, vaudeville en 2 actes. LES ENFANTS DU DÉLIRE, vaudev. en 1 acte. ESTELLE, comédie, par Scribe. i ÊTRE AIMÉ OU MOURIR, idem. EULALIE GRANGER , drame en 5 actes. LES ENRAGÉES, vaudeville en 1 acte. EN SIBÉRIE, drame en 3 actes. LA FAMILLE MORONVAL, drame en 5 actes. LA CAMILLE DU FUMISTE, vaudeville en 2 actes, FABIO LE NOVICE, drame en 5 actes. LE FILS DE LA FOLLE, drame en 5 actes, par Frédéric Soulié. LA FILIE Da L'AVA@M, comédie-vaud. 2 actes. LA PILLE @M L'AIR, féerie en 5 actes 11 tabl. ËA FILIE DU RtGENT, comédie en 5 acteq. LES FILETS DE SAINT-CLOUD, drame en 5 sc.t. FRANÇOIS JAFFIER, drame en 5 actes. FRÉTILLON, comédie-vaudeville en 3 actes. LA FIOLE DE CAGLIOSTRO, vaudeville en 1 acte. FORTE-SPADA , drame en 5 actes. LE GARS, drame en 5 actes. GASPARD HAUSER, drame en 5 actes. LA GAZETTE DES TRIBUNAUX , vaud. 1 acte. GENEVIÈVE DE BRABANT, mélodrame 4 actes. HALIFAX, comédie 3 actes, par Alex. Dumas. L'HONNEUR DANS LE CRIMF, drame en 5 actes. L'HONNEUR DE MA MÈRE, drame en 3 actes. INDIANA, drame en 5 actes. LES IMPRESSIONS DB VOYAGE, vaud. 2 actes. JACQUES LE CORSAIRE, drame en 5 actes. JACQUES COEUR, idem. JEANNE DE FLANDRE, drame en 5 actes. JEANNE DE NAPLES, idem. JEANNE HACHETTE, drame en 5 actes. JE SERAI COMÉDIEN, comédie en un acte. LESTOCQ, opéra comique en 3 actes, par Scribe. LA LECTRICE , comédie-vauleville en 2 actes. LÉON, drame en 5 actes. LOUISE BERNARD, dr. eh 5 a., par Alex. Dumas. LE LAIRD DE DUMBIKI, par Alex. Dumas. LUCIO, drame en 5 actes. LORENZINO, drame, pav Alex. Dumas. LA LESCOMBAT, drame en 5 actes. MARINO FALIERO, tragédie en 5 actes, par Ca-simir Delavigne. LE MARI DE LA VEUVE, comédie en un acte, par Alex. Dumas. MARIE, comédie en 5 actes, par l lmf' Ancelot. LE MANOIR DE MONTLOUVIERS, drame 5 actes. MARGUERITE D'YORK, drame en 5 actes. LE MARCHÉ DE SAINT-PIERRE, idem. LA MAIN DROITE Er LA MAIN GAUCHE, idem. MADELEINE, idem. MADEMOISELLE DE LA FAILLE, idem. MARGUERITE DE QUÉLUS, idem.
######## SÉRIE DU MAGASIN THEATRAL A 25 Centimes. L'ALCHIMISTE, dr. en 5 actes, par Alex. Dumas. L'APPRENTI, ou l'Art de faire une Maîtresse, vaudeville en 1 acte. ATAR-GULL, drame en 5 actes. L'AUBERGE DE LA MADONE, drame en 5 actes. L'AUMONIER DU REGIMENT, vaudeville 1 acte. LA BERLINE DE L'ÉMIGRÉ, drame en 5 actes. LES BRIGANDS DE LA LOIRE, drame en 5 actes LA BICHE AU BOIS, féerie. CALIGULA, tragédie en 5 actes, par Alex. Dumas. LE CANAL SAINT-@MARTIN@, drame en 5 actes. @LE CABARET DE LUSTUCRU, vaudeville 1 acte. CHEVAL DE BRONZE, opéra-comique de Scribe. LA CHAMBRE ARDENTE@, drame en 5 actes. LES CHAUFFEURS@, drame en 5 actes. CHRISTINE A FONTAINEBLEAU, drame, par Fré-déric Soulié. CHRISTOPHE LE SUÉDOIS, drame en 5 actes. LES CHEVAUX DU CARROUSEL@, drame 5 actes. LE CHATEAU DE VERNEUIL@, drame en 5 actes. LE CHATEAU DE SAINT-GERMAIN, drame 5 actes. LE CHEF-D'OEUVRE INCONNU, drame en un act. LES CHIENS DU MONT SAINT-BERNARD. CROMWELL ET CHARLES Ier, drame en 5 actes. LE COMMIS ET LA GRISETTE, vau@d. 1 acte. LES DEMOISELLES DE SAINT-CYR@, drame en 5 actes, par Alex. Dumas. LES DEUX DIVORCES, vaudeville en un acte. LA DEMOISELLE MAJEURE@, vaudeville en 1 acte. DON JUAN DE MARANA, par Alexandre Dumas. LA DOT DE SUZETTE, drame en 5 actes. LE DOIGT DE DIEU, drame en un acte. LA DUCHESSE DE LA VAUBALIÈRE, drame 5 actes. DIANE DE CHIVRY, drame, par Frédéric Soulié. LA DERNIÈRE NUIT D'ANDRÉ CHÉNIER, mono-logue en un acte.@@@ L'ÉCLAT DE RIRE, drame en 3 actes. LES ENFANTS D'ÉDOUARD, par Casimir Delavigne. L'ÉLÈVE DE SAINT-CYR@, drame en 5 actes. LES ENFANTS DE TROUPE, vaudeville en 2 actes. LES ENFANTS DU DÉLIRE, vaudev. en 1 acte. ESTELLE, comédie, par Scribe.@@ ÊTRE AIMÉ OU MOURIR, idem. EULALIE GRANGER@, drame en 5 actes. LES ENRAGÉES, vaudeville en 1 acte. EN SIBÉRIE, drame en 3 actes. LA FAMILLE MORONVAL, drame en 5 actes. LA FAMILLE DU FUMISTE, vaudeville en 2 actes. FABIO LE NOVICE, drame en 5 actes. LE FILS DE LA FOLLE, drame en 5 actes, par Frédéric Soulié. LA FILLE DE L'AVARE, comédie-vaud. 2 actes. LA FILLE DE L'AIR, féerie en 3 actes 11 tabl. LA FILLE DU RÉGENT, comédie en 5 actes. LES FILETS DE SAINT-CLOUD, drame en 5 ac@t. FRANÇOIS JAFFIER, drame en 5 actes. FRÉTILLON, comédie-vaudeville en 3 actes. LA FIOLE DE CAGLIOSTRO, vaudeville en 1 acte. FORTE-SPADA@, drame en 5 actes. LE GARS, drame en 5 actes. GASPARD HAUSER, drame en 5 actes. LA GAZETTE DES TRIBUNAUX@, vaud. 1 acte. GENEVIÈVE DE BRABANT, mélodrame 4 actes. HALIFAX, comédie 3 actes, par Alex. Dumas. L'HONNEUR DANS LE CRIME, drame en 5 actes. L'HONNEUR DE MA MÈRE, drame en 3 actes. INDIANA, drame en 5 actes. LES IMPRESSIONS DE VOYAGE, vaud. 2 actes. JACQUES LE CORSAIRE, drame en 5 actes. JACQUES COEUR, idem. JEANNE DE FLANDRE, drame en 5 actes. JEANNE DE NAPLES, idem. JEANNE HACHETTE, drame en 5 actes. JE SERAI COMÉDIEN, comédie en un acte. LESTOCQ, opéra comique en 3 actes, par Scribe. LA LECTRICE@, comédie-vaudeville en 2 actes. LÉON, drame en 5 actes. LOUISE BERNARD, dr. en 5 a., par Alex. Dumas. LE LAIRD DE DUMBIKI, par Alex. Dumas. LUCIO, drame en 5 actes. LORENZINO, drame, par Alex. Dumas. LA LESCOMBAT, drame en 5 actes. MABINO FALIERO, tragédie en 5 actes, par Ca-simir Delavigne. LE MARI DE LA VEUVE, comédie en un acte, par Alex. Dumas. MARIE, comédie en 5 actes, par@@ @Mme Ancelot. LE MANOIR DE MONTLOUVIERS, drame 5 actes. MARGUÉRITE D'YORK, drame en 5 actes. LE MARCHÉ DE SAINT-PIERRE, idem. LA MAIN DROITE ET LA MAIN GAUCHE, idem. MADELEINE. idem. MADEMOISELLE DE LA FAILLE, idem. MARGUERITE DE QUÉLUS, idem.
i~. t rc SÉRIE DU MAGASIN THEATRAL A 25 Centimes. L'ALCHIMISTE, dr. en 5 actes, par Alex. Dumas. L'APPRENTI, ou l'Art de faire une Maîtresse, vaudeville en 1 acte. ATAR-GULL, drame en 5 actes. L'AUBERGE DE LA MADONE, drame en 5 actes. L'AUMONIER DU REGIMENT, vaudeville 1 acte. LA BERLINE DE L'ÉMIGRÉ, drame en 5 actes. LES BRIGANDS DE LA LOIRE, drame en 5 actes LA BICHE AU BOIS, féerie. CALIGULA, tragédie en 5 actes, par Alex. Dumas. LE CANAL SAINT-@MARTIN@, drame en 5 actes. @LE CABARET DE LUSTUCRU, vaudeville 1 acte. CHEVAL DE BRONZE, opéra-comique de Scribe. LA CHAMBRE ARDENTE@, drame en 5 actes. LES CHAUFFEURS@, drame en 5 actes. CHRISTINE A FONTAINEBLEAU, drame, par Fré-déric Soulié. CHRISTOPHE LE SUÉDOIS, drame en 5 actes. LES CHEVAUX DU CARROUSEL@, drame 5 actes. LE CHATEAU DE VERNEUIL@, drame en 5 actes. LE CHATEAU DE SAINT-GERMAIN, drame 5 actes. LE CHEF-D'OEUVRE INCONNU, drame en un act. LES CHIENS DU MONT SAINT-BERNARD. CROMWELL ET CHARLES Ier, drame en 5 actes. LE COMMIS ET LA GRISETTE, vau@d. 1 acte. LES DEMOISELLES DE SAINT-CYR@, drame en 5 actes, par Alex. Dumas. LES DEUX DIVORCES, vaudeville en un acte. LA DEMOISELLE MAJEURE@, vaudeville en 1 acte. DON JUAN DE MARANA, par Alexandre Dumas. LA DOT DE SUZETTE, drame en 5 actes. LE DOIGT DE DIEU, drame en un acte. LA DUCHESSE DE LA VAUBALIÈRE, drame 5 actes. DIANE DE CHIVRY, drame, par Frédéric Soulié. LA DERNIÈRE NUIT D'ANDRÉ CHÉNIER, mono-logue en un acte.@@@ L'ÉCLAT DE RIRE, drame en 3 actes. LES ENFANTS D'ÉDOUARD, par Casimir Delavigne. L'ÉLÈVE DE SAINT-CYR@, drame en 5 actes. LES ENFANTS DE TROUPE, vaudeville en 2 actes. LES ENFANTS DU DÉLIRE, vaudev. en 1 acte. ESTELLE, comédie, par Scribe.@@ ÊTRE AIMÉ OU MOURIR, idem. EULALIE GRANGER@, drame en 5 actes. LES ENRAGÉES, vaudeville en 1 acte. EN SIBÉRIE, drame en 3 actes. LA FAMILLE MORONVAL, drame en 5 actes. LA FAMILLE DU FUMISTE, vaudeville en 2 actes. FABIO LE NOVICE, drame en 5 actes. LE FILS DE LA FOLLE, drame en 5 actes, par Frédéric Soulié. LA FILLE DE L'AVARE, comédie-vaud. 2 actes. LA FILLE DE L'AIR, féerie en 3 actes 11 tabl. LA FILLE DU RÉGENT, comédie en 5 actes. LES FILETS DE SAINT-CLOUD, drame en 5 ac@t. FRANÇOIS JAFFIER, drame en 5 actes. FRÉTILLON, comédie-vaudeville en 3 actes. LA FIOLE DE CAGLIOSTRO, vaudeville en 1 acte. FORTE-SPADA@, drame en 5 actes. LE GARS, drame en 5 actes. GASPARD HAUSER, drame en 5 actes. LA GAZETTE DES TRIBUNAUX@, vaud. 1 acte. GENEVIÈVE DE BRABANT, mélodrame 4 actes. HALIFAX, comédie 3 actes, par Alex. Dumas. L'HONNEUR DANS LE CRIME, drame en 5 actes. L'HONNEUR DE MA MÈRE, drame en 3 actes. INDIANA, drame en 5 actes. LES IMPRESSIONS DE VOYAGE, vaud. 2 actes. JACQUES LE CORSAIRE, drame en 5 actes. JACQUES COEUR, idem. JEANNE DE FLANDRE, drame en 5 actes. JEANNE DE NAPLES, idem. JEANNE HACHETTE, drame en 5 actes. JE SERAI COMÉDIEN, comédie en un acte. LESTOCQ, opéra comique en 3 actes, par Scribe. LA LECTRICE@, comédie-vaudeville en 2 actes. LÉON, drame en 5 actes. LOUISE BERNARD, dr. en 5 a., par Alex. Dumas. LE LAIRD DE DUMBIKI, par Alex. Dumas. LUCIO, drame en 5 actes. LORENZINO, drame, par Alex. Dumas. LA LESCOMBAT, drame en 5 actes. MABINO FALIERO, tragédie en 5 actes, par Ca-simir Delavigne. LE MARI DE LA VEUVE, comédie en un acte, par Alex. Dumas. MARIE, comédie en 5 actes, par@@ @Mme Ancelot. LE MANOIR DE MONTLOUVIERS, drame 5 actes. MARGUÉRITE D'YORK, drame en 5 actes. LE MARCHÉ DE SAINT-PIERRE, idem. LA MAIN DROITE ET LA MAIN GAUCHE, idem. MADELEINE. idem. MADEMOISELLE DE LA FAILLE, idem. MARGUERITE DE QUÉLUS, idem.
i~. t rc SÉRIE DU MAGASIN THEATRAL A 25 Centimes. L'ALCHIMISTE, dr. en 5 actes, par Alex. Dumas. L'APPRENTI, ou l'Art de faire une Maîtresse, vaudeville en 1 acte. ATAR-GULL, drame en 5 actes. L'AUBERGE DE LA MADONE, drame en 5 actes. L'AUMONIER DU REGIMENT, vaudeville 1 acte. LA BERLINE DE L'ÉMIGRÉ, drame en 5 actes. LES BRIGANDS DE LA LOIRE, drame en 5 actes LA BICHE AU BOIS, féerie. CALIGULA, tragédie en 5 actes, par Alex. Dumas. LE CANAL SAINT-MARTIN, drame en 5 actes. LE CABARET DE LUSTUCRU, vaudeville 1 acte. CHEVAL DE BRONZE, opéra-comique de Scribe. LA CHAMBRE ARDENTE, drame en 5 actes. LES CHAUFFEURS, drame en 5 actes. CHRISTINE A FONTAINEBLEAU, drame, par Fré-déric Soulié. CHRISTOPHE LE SUÉDOIS, drame en 5 actes. LES CHEVAUX DU CARROUSEL, drame 5 actes. LE CHATEAU DE VERNEUIL, drame en 5 actes. LE CHATEAU DE SAINT-GERMAIN, drame 5 actes. LE CHEF-D'OEUVRE INCONNU, drame en un act. LES CHIENS DU MONT SAINT-BERNARD. CROMWELL ET CHARLES Ier, drame en 5 actes. LE COMMIS ET LA GRISETTE, vaud. 1 acte. LES DEMOISELLES DE SAINT-CYR, drame en 5 actes, par Alex. Dumas. LES DEUX DIVORCES, vaudeville en un acte. LA DEMOISELLE MAJEURE, vaudeville en 1 acte. DON JUAN DE MARANA, par Alexandre Dumas. LA DOT DE SUZETTE, drame en 5 actes. LE DOIGT DE DIEU, drame en un acte. LA DUCHESSE DE LA VAUBALIÈRE, drame 5 actes. DIANE DE CHIVRY, drame, par Frédéric Soulié. LA DERNIÈRE NUIT D'ANDRÉ CHÉNIER, mono-logue en un acte. L'ÉCLAT DE RIRE, drame en 3 actes. LES ENFANTS D'ÉDOUARD, par Casimir Delavigne. L'ÉLÈVE DE SAINT-CYR, drame en 5 actes. LES ENFANTS DE TROUPE, vaudeville en 2 actes. LES ENFANTS DU DÉLIRE, vaudev. en 1 acte. ESTELLE, comédie, par Scribe. ÊTRE AIMÉ OU MOURIR, idem. EULALIE GRANGER, drame en 5 actes. LES ENRAGÉES, vaudeville en 1 acte. EN SIBÉRIE, drame en 3 actes. LA FAMILLE MORONVAL, drame en 5 actes. LA FAMILLE DU FUMISTE, vaudeville en 2 actes. FABIO LE NOVICE, drame en 5 actes. LE FILS DE LA FOLLE, drame en 5 actes, par Frédéric Soulié. LA FILLE DE L'AVARE, comédie-vaud. 2 actes. LA FILLE DE L'AIR, féerie en 3 actes 11 tabl. LA FILLE DU RÉGENT, comédie en 5 actes. LES FILETS DE SAINT-CLOUD, drame en 5 act. FRANÇOIS JAFFIER, drame en 5 actes. FRÉTILLON, comédie-vaudeville en 3 actes. LA FIOLE DE CAGLIOSTRO, vaudeville en 1 acte. FORTE-SPADA, drame en 5 actes. LE GARS, drame en 5 actes. GASPARD HAUSER, drame en 5 actes. LA GAZETTE DES TRIBUNAUX, vaud. 1 acte. GENEVIÈVE DE BRABANT, mélodrame 4 actes. HALIFAX, comédie 3 actes, par Alex. Dumas. L'HONNEUR DANS LE CRIME, drame en 5 actes. L'HONNEUR DE MA MÈRE, drame en 3 actes. INDIANA, drame en 5 actes. LES IMPRESSIONS DE VOYAGE, vaud. 2 actes. JACQUES LE CORSAIRE, drame en 5 actes. JACQUES COEUR, idem. JEANNE DE FLANDRE, drame en 5 actes. JEANNE DE NAPLES, idem. JEANNE HACHETTE, drame en 5 actes. JE SERAI COMÉDIEN, comédie en un acte. LESTOCQ, opéra comique en 3 actes, par Scribe. LA LECTRICE, comédie-vaudeville en 2 actes. LÉON, drame en 5 actes. LOUISE BERNARD, dr. en 5 a., par Alex. Dumas. LE LAIRD DE DUMBIKI, par Alex. Dumas. LUCIO, drame en 5 actes. LORENZINO, drame, par Alex. Dumas. LA LESCOMBAT, drame en 5 actes. MABINO FALIERO, tragédie en 5 actes, par Ca-simir Delavigne. LE MARI DE LA VEUVE, comédie en un acte, par Alex. Dumas. MARIE, comédie en 5 actes, par Mme Ancelot. LE MANOIR DE MONTLOUVIERS, drame 5 actes. MARGUÉRITE D'YORK, drame en 5 actes. LE MARCHÉ DE SAINT-PIERRE, idem. LA MAIN DROITE ET LA MAIN GAUCHE, idem. MADELEINE. idem. MADEMOISELLE DE LA FAILLE, idem. MARGUERITE DE QUÉLUS, idem.
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CE QU'ON PEUT voir dans une rue. 39 ptint auquel il n'eût rendu service ou donné un bon conseil au besoin. Toisins comme ils l'étaient, égaux par la naissance et par la fortune, les Saint-Pons et les Montréal ne pouvaient échap-per à cette alternative d'être des amis intimes ou d'irrécon-ciliables ennemis, Grâce au hasard et à une certaine analogie d'humeur, la première de ces chances l'emporta sur la se-conde. Les deux familles avaient vécu, dans le cours des temps, sur le pied d'une étroite union à peine y eut-il quelques nuages passagers, jamais de rupture sérieuse. Le saug des Montréal et des Saint-Pons s'était même quelque-fois mêl4 en citait entre eux des alliances. Il y a plus le vieux comte avait eu un instant la pensée de mettre en com-mun les intérêts des deux maisons et d'unir le dernier Saint-Pons à la dernière Montréal. L'âge, le nom, la fortune, tout eût été assorti. Gaston avait à peine cinq ans de plus que Clémence. D'un autre côté, Sigismond aurait mieux convenu à£laire, qui était l'aînée de Gaston. A tous les points de vue, ce double arrangement aurait dû prévaloir. Si le vieux comte ne s'y arrêta pas, c'est qu'à côté de beaucoup d'avan-tages, il offrait un inconvénient qui les effaçait tous et le rendait inacceptable à ses yeux le nom des Montréal eût été frappé d'une sorte de déchéance et se serait confondu dans celui des Saint-Pons. Or, à ce déclin prématuré, il pré-, féra un hymen inégal et qui s'annonçait sous d'assez tristes auspices. -Cependant les relations entre les deux maisons étaient res-tées les mêmes. A Champclos, on n'avait rien su des calculs du vieux comte, et, en supposant que l'on y eût fait des calculs analogues, le secret en avait été bien gardé d'un côté et de l'autre aucun mot n'avait été prononcé ni aucune proposi-tion faite, de sorte que le mariage de Clémence et de Sigis-mond n'était un échec pour personne et gardait son vrai caractère celui d'un accord de famille. Aussi, loin de se ra-lentir, les visites entre Champclos et Beaupré-devinrent-elles plus suivies après cet événement. La marquise et Claire avaient vu grandir Clémence c'était pour la marquise un enfant et pour Claire une soeur. Des habitudes de familiarité régnaient entre elles, comme si un même toit les eût réunies il ne se passait pas de jour, dans la belle saison, où elles ne
CE QU'ON PEUT voir dans une rue. 39 ptint auquel il n'eût rendu service ou donné un bon conseil au besoin. Toisins comme ils l'étaient, égaux par la naissance et par la fortune, les Saint-Pons et les Montréal ne pouvaient échap-per à cette alternative d'être des amis intimes ou d'irrécon-ciliables ennemis, Grâce au hasard et à une certaine analogie d'humeur, la première de ces chances l'emporta sur la se-conde. Les deux familles avaient vécu, dans le cours des temps, sur le pied d'une étroite union à peine y eut-il quelques nuages passagers, jamais de rupture sérieuse. Le saug des Montréal et des Saint-Pons s'était même quelque-fois mêl4 en citait entre eux des alliances. Il y a plus le vieux comte avait eu un instant la pensée de mettre en com-mun les intérêts des deux maisons et d'unir le dernier Saint-Pons à la dernière Montréal. L'âge, le nom, la fortune, tout eût été assorti. Gaston avait à peine cinq ans de plus que Clémence. D'un autre côté, Sigismond aurait mieux convenu à@£laire, qui était l'aînée de Gaston. A tous les points de vue, ce double arrangement aurait dû prévaloir. Si le vieux comte ne s'y arrêta pas, c'est qu'à côté de beaucoup d'avan-tages, il offrait un inconvénient qui les effaçait tous et le rendait inacceptable à ses yeux le nom des Montréal eût été frappé d'une sorte de déchéance et se serait confondu dans celui des Saint-Pons. Or, à ce déclin prématuré, il pré-, féra un hymen inégal et qui s'annonçait sous d'assez tristes auspices. -Cependant les relations entre les deux maisons étaient res-tées les mêmes. A Champclos, on n'avait rien su des calculs du vieux comte, et, en supposant que l'on y eût fait des calculs analogues, le secret en avait été bien gardé d'un côté et de l'autre aucun mot n'avait été prononcé ni aucune proposi-tion faite, de sorte que le mariage de Clémence et de Sigis-mond n'était un échec pour personne et gardait son vrai caractère celui d'un accord de famille. Aussi, loin de se ra-lentir, les visites entre Champclos et Beaupré-devinrent-elles plus suivies après cet événement. La marquise et Claire avaient vu grandir Clémence c'était pour la marquise un enfant et pour Claire une soeur. Des habitudes de familiarité régnaient entre elles, comme si un même toit les eût réunies il ne se passait pas de jour, dans la belle saison, où elles ne
CE QU'ON PEUT ################## 39 point auquel il n'eût rendu service ou donné un bon conseil au besoin. Voisins comme ils l'étaient, égaux par la naissance et par la fortune, les Saint-Pons et les Montréal ne pouvaient échap-per à cette alternative d'être des amis intimes ou d'irrécon-ciliables ennemis. Grâce au hasard et à une certaine analogie d'humeur, la première de ces chances l'emporta sur la se-conde. Les deux familles avaient vécu, dans le cours des temps, sur le pied d'une étroite union à peine y eut-il quelques nuages passagers, jamais de rupture sérieuse. Le sang des Montréal et des Saint-Pons s'était même quelque-fois mêlé en citait entre eux des alliances. Il y a plus le vieux comte avait eu un instant la pensée de mettre en com-mun les intérêts des deux maisons et d'unir le dernier Saint-Pons à la dernière Montréal. L'âge, le nom, la fortune, tout eût été assorti. Gaston avait à peine cinq ans de plus que Clémence. D'un autre côté, Sigismond aurait mieux convenu à Claire, qui était l'ainée de Gaston. A tous les points de vue, ce double arrangement aurait dû prévaloir. Si le vieux comte ne s'y arrêta pas, c'est qu'à côté de beaucoup d'avan-tages, il offrait un inconvénient qui les effaçait tous et le rendait inacceptable à ses yeux le nom des Montréal eût été frappé d'une sorte de déchéance et se serait confondu dans celui des Saint-Pons. Or, à ce déclin prématuré, il pré-@@féra un hymen inégal et qui s'annonçait sous d'assez tristes auspices. @Cependant les relations entre les deux maisons étaient res-tées les mêmes. A Champclos, on n'avait rien su des calculs du vieux comte, et, en supposant que l'on y eût fait des calculs analogues, le secret en avait été bien gardé d'un côté et de l'autre aucun mot n'avait été prononcé ni aucune proposi-tion faite, de sorte que le mariage de Clémence et de Sigis-mond n'était un échec pour personne et gardait son vrai caractère celui d'un accord de famille. Aussi, loin de se ra-lentir, les visites entre Champclos et Beaupré devinrent-elles plus suivies après cet événement. La marquise et Claire avaient vu grandir Clémence c'était pour la marquise un enfant et pour Claire une soeur. Des habitudes de familiarité régnaient entre elles, comme si un même toit les eût réunies il ne se passait pas de jour, dans la belle saison, où elles ne
CE QU'ON PEUT voir dans une rue. 39 point auquel il n'eût rendu service ou donné un bon conseil au besoin. Voisins comme ils l'étaient, égaux par la naissance et par la fortune, les Saint-Pons et les Montréal ne pouvaient échap-per à cette alternative d'être des amis intimes ou d'irrécon-ciliables ennemis. Grâce au hasard et à une certaine analogie d'humeur, la première de ces chances l'emporta sur la se-conde. Les deux familles avaient vécu, dans le cours des temps, sur le pied d'une étroite union à peine y eut-il quelques nuages passagers, jamais de rupture sérieuse. Le sang des Montréal et des Saint-Pons s'était même quelque-fois mêlé en citait entre eux des alliances. Il y a plus le vieux comte avait eu un instant la pensée de mettre en com-mun les intérêts des deux maisons et d'unir le dernier Saint-Pons à la dernière Montréal. L'âge, le nom, la fortune, tout eût été assorti. Gaston avait à peine cinq ans de plus que Clémence. D'un autre côté, Sigismond aurait mieux convenu à Claire, qui était l'ainée de Gaston. A tous les points de vue, ce double arrangement aurait dû prévaloir. Si le vieux comte ne s'y arrêta pas, c'est qu'à côté de beaucoup d'avan-tages, il offrait un inconvénient qui les effaçait tous et le rendait inacceptable à ses yeux le nom des Montréal eût été frappé d'une sorte de déchéance et se serait confondu dans celui des Saint-Pons. Or, à ce déclin prématuré, il pré-@@féra un hymen inégal et qui s'annonçait sous d'assez tristes auspices. @Cependant les relations entre les deux maisons étaient res-tées les mêmes. A Champclos, on n'avait rien su des calculs du vieux comte, et, en supposant que l'on y eût fait des calculs analogues, le secret en avait été bien gardé d'un côté et de l'autre aucun mot n'avait été prononcé ni aucune proposi-tion faite, de sorte que le mariage de Clémence et de Sigis-mond n'était un échec pour personne et gardait son vrai caractère celui d'un accord de famille. Aussi, loin de se ra-lentir, les visites entre Champclos et Beaupré devinrent-elles plus suivies après cet événement. La marquise et Claire avaient vu grandir Clémence c'était pour la marquise un enfant et pour Claire une soeur. Des habitudes de familiarité régnaient entre elles, comme si un même toit les eût réunies il ne se passait pas de jour, dans la belle saison, où elles ne
CE QU'ON PEUT voir dans une rue. 39 point auquel il n'eût rendu service ou donné un bon conseil au besoin. Voisins comme ils l'étaient, égaux par la naissance et par la fortune, les Saint-Pons et les Montréal ne pouvaient échap-per à cette alternative d'être des amis intimes ou d'irrécon-ciliables ennemis. Grâce au hasard et à une certaine analogie d'humeur, la première de ces chances l'emporta sur la se-conde. Les deux familles avaient vécu, dans le cours des temps, sur le pied d'une étroite union à peine y eut-il quelques nuages passagers, jamais de rupture sérieuse. Le sang des Montréal et des Saint-Pons s'était même quelque-fois mêlé en citait entre eux des alliances. Il y a plus le vieux comte avait eu un instant la pensée de mettre en com-mun les intérêts des deux maisons et d'unir le dernier Saint-Pons à la dernière Montréal. L'âge, le nom, la fortune, tout eût été assorti. Gaston avait à peine cinq ans de plus que Clémence. D'un autre côté, Sigismond aurait mieux convenu à Claire, qui était l'ainée de Gaston. A tous les points de vue, ce double arrangement aurait dû prévaloir. Si le vieux comte ne s'y arrêta pas, c'est qu'à côté de beaucoup d'avan-tages, il offrait un inconvénient qui les effaçait tous et le rendait inacceptable à ses yeux le nom des Montréal eût été frappé d'une sorte de déchéance et se serait confondu dans celui des Saint-Pons. Or, à ce déclin prématuré, il pré-féra un hymen inégal et qui s'annonçait sous d'assez tristes auspices. Cependant les relations entre les deux maisons étaient res-tées les mêmes. A Champclos, on n'avait rien su des calculs du vieux comte, et, en supposant que l'on y eût fait des calculs analogues, le secret en avait été bien gardé d'un côté et de l'autre aucun mot n'avait été prononcé ni aucune proposi-tion faite, de sorte que le mariage de Clémence et de Sigis-mond n'était un échec pour personne et gardait son vrai caractère celui d'un accord de famille. Aussi, loin de se ra-lentir, les visites entre Champclos et Beaupré devinrent-elles plus suivies après cet événement. La marquise et Claire avaient vu grandir Clémence c'était pour la marquise un enfant et pour Claire une soeur. Des habitudes de familiarité régnaient entre elles, comme si un même toit les eût réunies il ne se passait pas de jour, dans la belle saison, où elles ne
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 69 monde l'eût prise pour un retour à la vie. Plus de fièvre, plus de signe de douleur l'oeil était calme, le front serein, la tête saine comme dans les meilleurs jours sur les lèvres siégeait un sourire plein de douceur et de résignation. Le comte voyait sa fm approcher il voulait bien remplir les moments qui lui restaient. Sur ses ordres, on l'arrangea dans son lit avec un certain appareil, et comme c'était d'usage pour les seigneurs de sa maison. Aucun Montréal n'ent quitté ce monde sans prendre congé des siens quand il le pouvait. Toutes les personnes attachées au service du comte se suc-cédèrent devant ce lit pour recevoir, avec son adieu, un té-moignage d'intérêt. La scène fut touchante et rien n'y sentit l'effort des larmes sincères furent versées. Le comte était bon pour ses gens, et beaucoup d'entre eux avaient vfeilli dans sa maison. Ils savaient ce qu'ils perdaient ce qui les attendait, ils l'ignoraient, ou plutôt, avec la perspicacité habituelle du subordonné, ils avaient déjà pris la mesure de leur nouveau maître. Cet acte accompli, le comte resta seul avec son gendre et sa fille. De toutes ces épreuves, celle-là était la plus doulou- , reuse. Il allait les confondre dans un adieu commun, rappe-ler à l'un ses devoirs de race, répandre sur la tète de l'autre ses meilleures bénédictions. Le temps pressait le mal, un moment interrompu, avait repris sa marche et ne devait plus désarmer. A peine la voix était-elle distincte. Le comte s'a-dressa d'abord à son gendre, et lui prenant le bras avec un air d'autorité - Sigismond, lui dit-il, vous êtes mon ouvrage Dieu veuille que vous ne soyez pas une de mes erreurs. J'aurais pu transporter dans une autre maison les biens que je vous laisse en fait de grandes alliances, je n'avais que l'embar-ras du choix. C'est vous que j'ai préféré c'est à vous que j'ai confié ce que j'avais de plus cher au monde. Voilà un titre qui doit protéger- cette enfant me promettez-vous de vous en souvenir ? - Oui, mon oncle, je vous le promets. - II me faut plus qu'une promesse, Sigismond il faut que vous me le juriez sur votre honneur. - Sur mon honneur, je vous le jure. - C'est bien je meurs rassuré. Vous allez être le seul à
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 69 monde l'eût prise pour un retour à la vie. Plus de fièvre, plus de signe de douleur l'oeil était calme, le front serein, la tête saine comme dans les meilleurs jours sur les lèvres siégeait un sourire plein de douceur et de résignation. Le comte voyait sa f@m approcher il voulait bien remplir les moments qui lui restaient. Sur ses ordres, on l'arrangea dans son lit avec un certain appareil, et comme c'était d'usage pour les seigneurs de sa maison. Aucun Montréal n'ent quitté ce monde sans prendre congé des siens quand il le pouvait. Toutes les personnes attachées au service du comte se suc-cédèrent devant ce lit pour recevoir, avec son adieu, un té-moignage d'intérêt. La scène fut touchante et rien n'y sentit l'effort des larmes sincères furent versées. Le comte était bon pour ses gens, et beaucoup d'entre eux avaient vfeilli dans sa maison. Ils savaient ce qu'ils perdaient ce qui les attendait, ils l'ignoraient, ou plutôt, avec la perspicacité habituelle du subordonné, ils avaient déjà pris la mesure de leur nouveau maître. Cet acte accompli, le comte resta seul avec son gendre et sa fille. De toutes ces épreuves, celle-là était la plus doulou- , reuse. Il allait les confondre dans un adieu commun, rappe-ler à l'un ses devoirs de race, répandre sur la tète de l'autre ses meilleures bénédictions. Le temps pressait le mal, un moment interrompu, avait repris sa marche et ne devait plus désarmer. A peine la voix était-elle distincte. Le comte s'a-dressa d'abord à son gendre, et lui prenant le bras avec un air d'autorité - Sigismond, lui dit-il, vous êtes mon ouvrage Dieu veuille que vous ne soyez pas une de mes erreurs. J'aurais pu transporter dans une autre maison les biens que je vous laisse en fait de grandes alliances, je n'avais que l'embar-ras du choix. C'est vous que j'ai préféré c'est à vous que j'ai confié ce que j'avais de plus cher au monde. Voilà un titre qui doit protéger- cette enfant me promettez-vous de vous en souvenir ? - Oui, mon oncle, je vous le promets. - II me faut plus qu'une promesse, Sigismond il faut que vous me le juriez sur votre honneur. - Sur mon honneur, je vous le jure. - C'est bien je meurs rassuré. Vous allez être le seul à
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 69 monde l'eût prise pour un retour à la vie. Plus de fièvre, plus de signe de douleur l'oeil était calme, le front serein, la tête saine comme dans les meilleurs jours sur les lèvres siégeait un sourire plein de douceur et de résignation. Le comte voyait sa fin approcher il voulait bien remplir les moments qui lui restaient. Sur ses ordres, on l'arrangea dans son lit avec un certain appareil, et comme c'était d'usage pour les seigneurs de sa maison. Aucun Montréal n'eût quitté ce monde sans prendre congé des siens quand il le pouvait. Toutes les personnes attachées au service du comte se suc-cédèrent devant ce lit pour recevoir, avec son adieu, un té-moignage d'intérêt. La scène fut touchante et rien n'y sentit l'effort des larmes sincères furent versées. Le comte était bon pour ses gens, et beaucoup d'entre eux avaient vieilli dans sa maison. Ils savaient ce qu'ils perdaient ce qui les attendait, ils l'ignoraient, ou plutôt, avec la perspicacité habituelle du subordonné, ils avaient déjà pris la mesure de leur nouveau maître. Cet acte accompli, le comte resta seul avec son gendre et sa fille. De toutes ces épreuves, celle-là était la plus doulou-@@@reuse. Il allait les confondre dans un adieu commun, rappe-ler à l'un ses devoirs de race, répandre sur la tête de l'autre ses meilleures bénédictions. Le temps pressait le mal, un moment interrompu, avait repris sa marche et ne devait plus désarmer. A peine la voix était-elle distincte. Le comte s'a-dressa d'abord à son gendre, et lui prenant le bras avec un air d'autorité -@Sigismond, lui dit-il, vous ètes mon ouvrage Dieu veuille que vous ne soyez pas une de mes erreurs. J'aurais pu transporter dans une autre maison les biens que je vous laisse en fait de grandes alliances, je n'avais que l'embar-ras du choix. C'est vous que j'ai préféré c'est à vous que j'ai confié ce que j'avais de plus cher au monde. Voilà un titre qui doit protéger@ cette enfant me promettez-vous de vous en souvenir ? -@Oui, mon oncle, je vous le promets. -@Il me faut plus qu'une promesse, Sigismond il faut que vous me le juriez sur votre honneur. -@Sur mon honneur, je vous le jure. -@C'est bien je meurs rassuré. Vous allez ètre le seul à
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 69 monde l'eût prise pour un retour à la vie. Plus de fièvre, plus de signe de douleur l'oeil était calme, le front serein, la tête saine comme dans les meilleurs jours sur les lèvres siégeait un sourire plein de douceur et de résignation. Le comte voyait sa fin approcher il voulait bien remplir les moments qui lui restaient. Sur ses ordres, on l'arrangea dans son lit avec un certain appareil, et comme c'était d'usage pour les seigneurs de sa maison. Aucun Montréal n'eût quitté ce monde sans prendre congé des siens quand il le pouvait. Toutes les personnes attachées au service du comte se suc-cédèrent devant ce lit pour recevoir, avec son adieu, un té-moignage d'intérêt. La scène fut touchante et rien n'y sentit l'effort des larmes sincères furent versées. Le comte était bon pour ses gens, et beaucoup d'entre eux avaient vieilli dans sa maison. Ils savaient ce qu'ils perdaient ce qui les attendait, ils l'ignoraient, ou plutôt, avec la perspicacité habituelle du subordonné, ils avaient déjà pris la mesure de leur nouveau maître. Cet acte accompli, le comte resta seul avec son gendre et sa fille. De toutes ces épreuves, celle-là était la plus doulou-@@@reuse. Il allait les confondre dans un adieu commun, rappe-ler à l'un ses devoirs de race, répandre sur la tête de l'autre ses meilleures bénédictions. Le temps pressait le mal, un moment interrompu, avait repris sa marche et ne devait plus désarmer. A peine la voix était-elle distincte. Le comte s'a-dressa d'abord à son gendre, et lui prenant le bras avec un air d'autorité -@Sigismond, lui dit-il, vous ètes mon ouvrage Dieu veuille que vous ne soyez pas une de mes erreurs. J'aurais pu transporter dans une autre maison les biens que je vous laisse en fait de grandes alliances, je n'avais que l'embar-ras du choix. C'est vous que j'ai préféré c'est à vous que j'ai confié ce que j'avais de plus cher au monde. Voilà un titre qui doit protéger@ cette enfant me promettez-vous de vous en souvenir ? -@Oui, mon oncle, je vous le promets. -@Il me faut plus qu'une promesse, Sigismond il faut que vous me le juriez sur votre honneur. -@Sur mon honneur, je vous le jure. -@C'est bien je meurs rassuré. Vous allez ètre le seul à
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 69 monde l'eût prise pour un retour à la vie. Plus de fièvre, plus de signe de douleur l'oeil était calme, le front serein, la tête saine comme dans les meilleurs jours sur les lèvres siégeait un sourire plein de douceur et de résignation. Le comte voyait sa fin approcher il voulait bien remplir les moments qui lui restaient. Sur ses ordres, on l'arrangea dans son lit avec un certain appareil, et comme c'était d'usage pour les seigneurs de sa maison. Aucun Montréal n'eût quitté ce monde sans prendre congé des siens quand il le pouvait. Toutes les personnes attachées au service du comte se suc-cédèrent devant ce lit pour recevoir, avec son adieu, un té-moignage d'intérêt. La scène fut touchante et rien n'y sentit l'effort des larmes sincères furent versées. Le comte était bon pour ses gens, et beaucoup d'entre eux avaient vieilli dans sa maison. Ils savaient ce qu'ils perdaient ce qui les attendait, ils l'ignoraient, ou plutôt, avec la perspicacité habituelle du subordonné, ils avaient déjà pris la mesure de leur nouveau maître. Cet acte accompli, le comte resta seul avec son gendre et sa fille. De toutes ces épreuves, celle-là était la plus doulou-reuse. Il allait les confondre dans un adieu commun, rappe-ler à l'un ses devoirs de race, répandre sur la tête de l'autre ses meilleures bénédictions. Le temps pressait le mal, un moment interrompu, avait repris sa marche et ne devait plus désarmer. A peine la voix était-elle distincte. Le comte s'a-dressa d'abord à son gendre, et lui prenant le bras avec un air d'autorité -Sigismond, lui dit-il, vous ètes mon ouvrage Dieu veuille que vous ne soyez pas une de mes erreurs. J'aurais pu transporter dans une autre maison les biens que je vous laisse en fait de grandes alliances, je n'avais que l'embar-ras du choix. C'est vous que j'ai préféré c'est à vous que j'ai confié ce que j'avais de plus cher au monde. Voilà un titre qui doit protéger cette enfant me promettez-vous de vous en souvenir ? -Oui, mon oncle, je vous le promets. -Il me faut plus qu'une promesse, Sigismond il faut que vous me le juriez sur votre honneur. -Sur mon honneur, je vous le jure. -C'est bien je meurs rassuré. Vous allez ètre le seul à
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28 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE turellement être d'un utile secours à son ami. 11 résolût donc de partir..Une lettre précéda son arrivée l 1794, Tu t'es occupé si généreusement de moi, cher ami, que je devrais bien te dire un tout petit mot dé ma reconnaissance. Il semble que tu aies voulu, par tou-tes sortes de marques d'amitié, accroître le plaisir quej'aurais àte.revoir. Nous allons donc être réunis, et pour bien longtemps, je l'espère! Qu'importe quel air on respire, quand on est avec ses amis? On ne perd pas. son caractère pour vivre dans une peau d'ours. Les glaces hyperboréennes ne peuvent âttein-dre ni l'esprit ni le coeur. J'avais pensé d'abord qu'un tempérament froid comme le mien n'était pas propre à supporter les rigueurs d'un pareil climat, mais en y réfléchissant bien, je trouve que ce doit être tout l'opposé. Ce sont les contraires qui se détruisent. Peut-être est-ce un heureux don de la nature et un indice sûr de la voie que je dois suivre? Il est pour-tant bien vrai que je n'en eusse jamais entrepris une aussi longue, si je n'avais dû te trouver au terme où elle conduit. Cette idée m'en fera supporter gaiement les fatigues, et toutefois je ne m'accoutume pas en-core à la pensée de te revoir ce bonheur me paraît un songe, et le plus agréable de tous les songes. Ne te semble-t-il pas bizarre à toi-même qu'un projet parti d'une allée du Luxembourg, à Paris, où il a été
28 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE turellement être d'un utile secours à son ami. 11 résolût donc de partir..Une lettre précéda son arrivée l 1794, Tu t'es occupé si généreusement de moi, cher ami, que je devrais bien te dire un tout petit mot dé ma reconnaissance. Il semble que tu aies voulu, par tou-@tes sortes de marques d'amitié, accroître le plaisir quej'aurais à@te.revoir. Nous allons donc être réunis, et pour bien longtemps, je l'espère! Qu'importe quel air on respire, quand on est avec ses amis? On ne perd pas. son caractère pour vivre dans une peau d'ours. Les glaces hyperboréennes ne peuvent âttein-dre ni l'esprit ni le coeur. J'avais pensé d'abord qu'un tempérament froid comme le mien n'était pas propre à supporter les rigueurs d'un pareil climat, mais en y réfléchissant bien, je trouve que ce doit être tout l'opposé. Ce sont les contraires qui se détruisent. Peut-être est-ce un heureux don de la nature et un indice sûr de la voie que je dois suivre? Il est pour-@tant bien vrai que je n'en eusse jamais entrepris une aussi longue, si je n'avais dû te trouver au terme où elle conduit. Cette idée m'en fera supporter gaiement les fatigues, et toutefois je ne m'accoutume pas en-@core à la pensée de te revoir ce bonheur me paraît un songe, et le plus agréable de tous les songes. Ne te semble-t-il pas bizarre à toi-même qu'un projet parti d'une allée du Luxembourg, à Paris, où il a été
#################################### être d'un utile secours à son ami. Il résolût donc de partir..Une lettre précéda son arrivée@@ 1794, Tu t'es occupé si généreusement de moi, cher ami, que je devrais bien te dire un tout petit mot de ma reconnaissance. Il semble que tu aies voulu, par tou- tes sortes de marques d'amitié, accroître le plaisir quej'aurais à te revoir. Nous allons donc être réunis, et pour bien longtemps, je l'espère! Qu'importe quel air on respire, quand on est avec ses amis? On ne perd pas@ son caractère pour vivre dans une peau d'ours. Les glaces hyperboréennes ne peuvent âttein-dre ni l'esprit ni le coeur. J'avais pensé d'abord qu'un tempérament froid comme le mien n'était pas propre à supporter les rigueurs d'un pareil climat, mais en y réfléchissant bien, je trouve que ce doit être tout l'opposé. Ce sont les contraires qui se détruisent. Peut-être est-ce un heureux don de la nature et un indice sûr de la voie que je dois suivre? Il est pour- tant bien vrai que je n'en eusse jamais entrepris une aussi longue, si je n'avais dû te trouver au terme où elle conduit. Cette idée m'en fera supporter gaiement les fatigues, et toutefois je ne m'accoutume pas en- core à la pensée de te revoir ce bonheur me paraît un songe, et le plus agréable de tous les songes. Ne te semble-t-il pas bizarre à toi-même qu'un projet parti d'une allée du Luxembourg, à Paris, où il a été
28 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE turellement être d'un utile secours à son ami. Il résolût donc de partir..Une lettre précéda son arrivée@@ 1794, Tu t'es occupé si généreusement de moi, cher ami, que je devrais bien te dire un tout petit mot de ma reconnaissance. Il semble que tu aies voulu, par tou- tes sortes de marques d'amitié, accroître le plaisir quej'aurais à te revoir. Nous allons donc être réunis, et pour bien longtemps, je l'espère! Qu'importe quel air on respire, quand on est avec ses amis? On ne perd pas@ son caractère pour vivre dans une peau d'ours. Les glaces hyperboréennes ne peuvent âttein-dre ni l'esprit ni le coeur. J'avais pensé d'abord qu'un tempérament froid comme le mien n'était pas propre à supporter les rigueurs d'un pareil climat, mais en y réfléchissant bien, je trouve que ce doit être tout l'opposé. Ce sont les contraires qui se détruisent. Peut-être est-ce un heureux don de la nature et un indice sûr de la voie que je dois suivre? Il est pour- tant bien vrai que je n'en eusse jamais entrepris une aussi longue, si je n'avais dû te trouver au terme où elle conduit. Cette idée m'en fera supporter gaiement les fatigues, et toutefois je ne m'accoutume pas en- core à la pensée de te revoir ce bonheur me paraît un songe, et le plus agréable de tous les songes. Ne te semble-t-il pas bizarre à toi-même qu'un projet parti d'une allée du Luxembourg, à Paris, où il a été
28 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE turellement être d'un utile secours à son ami. Il résolût donc de partir..Une lettre précéda son arrivée 1794, Tu t'es occupé si généreusement de moi, cher ami, que je devrais bien te dire un tout petit mot de ma reconnaissance. Il semble que tu aies voulu, par tou- tes sortes de marques d'amitié, accroître le plaisir quej'aurais à te revoir. Nous allons donc être réunis, et pour bien longtemps, je l'espère! Qu'importe quel air on respire, quand on est avec ses amis? On ne perd pas son caractère pour vivre dans une peau d'ours. Les glaces hyperboréennes ne peuvent âttein-dre ni l'esprit ni le coeur. J'avais pensé d'abord qu'un tempérament froid comme le mien n'était pas propre à supporter les rigueurs d'un pareil climat, mais en y réfléchissant bien, je trouve que ce doit être tout l'opposé. Ce sont les contraires qui se détruisent. Peut-être est-ce un heureux don de la nature et un indice sûr de la voie que je dois suivre? Il est pour- tant bien vrai que je n'en eusse jamais entrepris une aussi longue, si je n'avais dû te trouver au terme où elle conduit. Cette idée m'en fera supporter gaiement les fatigues, et toutefois je ne m'accoutume pas en- core à la pensée de te revoir ce bonheur me paraît un songe, et le plus agréable de tous les songes. Ne te semble-t-il pas bizarre à toi-même qu'un projet parti d'une allée du Luxembourg, à Paris, où il a été
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414 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. coeur. Quel gré lui saurait-on de ce sacrifice? Elle allait dé-sespérer le seul être qui l'aimât, et au profit de gens qui l'opprimaient et la tuaiept, Et pourtant la balance penchait du côté du devoir d'un geste expressif elle repoussa le message fatal et désiré elle eût persisté sans doute si la soubrette n'eût fait un mouvement. - Mademoiselle! s'écria-t-elle. En effet, on entendait dans la pièce voisine des pas qui se rapprochaient. C'en fut assez pour changer les dispositions de la comtesse, Elle eut comme une vision douloureuse tous les maux passés, tous les tourments présents lui- re-vinrent à l'esprit. Elle ne vit plus que ce tyran acharné sur ses pas et qui avait changé son existence en une legte ago-nie. Elle oublia tout le reste. - Par un mouvement plus prompt que la pensée, elle s'empara de la lettre - Donnez, dit-elle, et de la discrétion J Et elle la cacha dans son sein. Mademoiselle Pulchérie entrait dans le même moment. elle jeta sur cette scène un regard soupçonneux peut-être avait-elle surpris le dernier mouvement de Clémence. - Encore ici, ma soeur 1 lui dit-elle- et moi qui vous cher-chais au salon. - Je suis à vous, répondit Clémence qui cherchait à as-surer son maintien en s'occupant de quelques détails de toi-lette. J'achève en un instant. -Sans insister, mademoiselle Pulchérie se tourna vers Ja soubrette et passa sur elle son irritation - - Que faites-vous ici? lui dit-elle d'un ton dur. Ce n'est point votre place. - Mademoiselle. lui répondit celle-ci avec soumission, - Point d'observation sortez. La comtesse croyait qu'une explication allait survenir les airs solennels de sa belle-soeur en étaient comme l'augure et le prélude,-H n'en fut rien pourtant les choses en restèrent. là. Seulement mademoiselle Pulchérie s'attacha à ses pas plus que jamais et s'arrangea de façon à ne pas la laisser seule de toute la journée. Clémence était au supplice cette lettre lui brûlait le sein des émotions opposées l'assiégeaient presque à la fois. Tantôt elle était aux regrets de s'être mon.. trée si prompte et ne pouvait envisager sans terreur les
414 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. coeur. Quel gré lui saurait-on de ce sacrifice@? Elle allait dé-sespérer le seul être qui l'aimât, et au profit de gens qui l'opprimaient et la tuaiept, Et pourtant la balance penchait du côté du devoir d'un geste expressif elle repoussa le message fatal et désiré elle eût persisté sans doute si la soubrette n'eût fait un mouvement. - Mademoiselle@! s'écria-t-elle. En effet, on entendait dans la pièce voisine des pas qui se rapprochaient. C'en fut assez pour changer les dispositions de la comtesse, Elle eut comme une vision douloureuse tous les maux passés, tous les tourments présents lui- re-vinrent à l'esprit. Elle ne vit plus que ce tyran acharné sur ses pas et qui avait changé son existence en une legte ago-nie. Elle oublia tout le reste. - Par un mouvement plus prompt que la pensée, elle s'empara de la lettre - Donnez, dit-elle, et de la discrétion J Et elle la cacha dans son sein. Mademoiselle Pulchérie entrait dans le même moment. elle jeta sur cette scène un regard soupçonneux peut-être avait-elle surpris le dernier mouvement de Clémence. - Encore ici, ma soeur 1 lui dit-elle- et moi qui vous cher-chais au salon. - Je suis à vous, répondit Clémence qui cherchait à as-surer son maintien en s'occupant de quelques détails de toi-lette. J'achève en un instant. -Sans insister, mademoiselle Pulchérie se tourna vers Ja soubrette et passa sur elle son irritation - - Que faites-vous ici@? lui dit-elle d'un ton dur. Ce n'est point votre place. - Mademoiselle.@@ lui répondit celle-ci avec soumission, - Point d'observation sortez. La comtesse croyait qu'une explication allait survenir les airs solennels de sa belle-soeur en étaient comme l'augure et le prélude@,-H n'en fut rien pourtant les choses en restèrent. là. Seulement mademoiselle Pulchérie s'attacha à ses pas plus que jamais et s'arrangea de façon à ne pas la laisser seule de toute la journée. Clémence était au supplice cette lettre lui brûlait le sein des émotions opposées l'assiégeaient presque à la fois. Tantôt elle était aux regrets de s'être mon.. trée si prompte et ne pouvait envisager sans terreur les
### CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. coeur. Quel gré lui saurait-on de ce sacrifice ? Elle allait dé-sespérer le seul être qui l'aimât, et au profit de gens qui l'opprimaient et la tuaient. Et pourtant la balance penchait du côté du devoir d'un geste expressif elle repoussa le message fatal et désiré elle eût persisté sans doute si la soubrette n'eût fait un mouvement. -@Mademoiselle ! s'écria-t-elle. En effet, on entendait dans la pièce voisine des pas qui se rapprochaient. C'en fut assez pour changer les dispositions de la comtesse. Elle eut comme une vision douloureuse tous les maux passés, tous les tourments présents lui@ re-vinrent à l'esprit. Elle ne vit plus que ce tyran acharné sur ses pas et qui avait changé son existence en une lente ago-nie. Elle oublia tout le reste. @@Par un mouvement plus prompt que la pensée, elle s'empara de la lettre -@Donnez, dit-elle, et de la discrétion ! Et elle la cacha dans son sein. Mademoiselle Pulchérie entrait dans le même moment@ elle jeta sur cette scène un regard soupçonneux peut-être avait-elle surpris le dernier mouvement de Clémence. -@Encore ici, ma soeur ! lui dit-elle@ et moi qui vous cher-chais au salon. -@Je suis à vous, répondit Clémence qui cherchait à as-surer son maintien en s'occupant de quelques détails de toi-lette. J'achève en un instant. @Sans insister, mademoiselle Pulchérie se tourna vers la soubrette et passa sur elle son irritation -@@@Que faites-vous ici ? lui dit-elle d'un ton dur. Ce n'est point votre place. -@Mademoiselle... lui répondit celle-ci avec soumission. -@Point d'observation sortez. La comtesse croyait qu'une explication allait survenir les airs solennels de sa belle-soeur en étaient comme l'augure et le prélude. Il n'en fut rien pourtant les choses en restèrent@ là. Seulement mademoiselle Pulchérie s'attacha à ses pas plus que jamais et s'arrangea de façon à ne pas la laisser seule de toute la journée. Clémence était au supplice cette lettre lui brûlait le sein des émotions opposées l'assiégeaient presque à la fois. Tantôt elle était aux regrets de s'être mon@@-trée si prompte et ne pouvait envisager sans terreur les
414 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. coeur. Quel gré lui saurait-on de ce sacrifice ? Elle allait dé-sespérer le seul être qui l'aimât, et au profit de gens qui l'opprimaient et la tuaient. Et pourtant la balance penchait du côté du devoir d'un geste expressif elle repoussa le message fatal et désiré elle eût persisté sans doute si la soubrette n'eût fait un mouvement. -@Mademoiselle ! s'écria-t-elle. En effet, on entendait dans la pièce voisine des pas qui se rapprochaient. C'en fut assez pour changer les dispositions de la comtesse. Elle eut comme une vision douloureuse tous les maux passés, tous les tourments présents lui@ re-vinrent à l'esprit. Elle ne vit plus que ce tyran acharné sur ses pas et qui avait changé son existence en une lente ago-nie. Elle oublia tout le reste. @@Par un mouvement plus prompt que la pensée, elle s'empara de la lettre -@Donnez, dit-elle, et de la discrétion ! Et elle la cacha dans son sein. Mademoiselle Pulchérie entrait dans le même moment@ elle jeta sur cette scène un regard soupçonneux peut-être avait-elle surpris le dernier mouvement de Clémence. -@Encore ici, ma soeur ! lui dit-elle@ et moi qui vous cher-chais au salon. -@Je suis à vous, répondit Clémence qui cherchait à as-surer son maintien en s'occupant de quelques détails de toi-lette. J'achève en un instant. @Sans insister, mademoiselle Pulchérie se tourna vers la soubrette et passa sur elle son irritation -@@@Que faites-vous ici ? lui dit-elle d'un ton dur. Ce n'est point votre place. -@Mademoiselle... lui répondit celle-ci avec soumission. -@Point d'observation sortez. La comtesse croyait qu'une explication allait survenir les airs solennels de sa belle-soeur en étaient comme l'augure et le prélude. Il n'en fut rien pourtant les choses en restèrent@ là. Seulement mademoiselle Pulchérie s'attacha à ses pas plus que jamais et s'arrangea de façon à ne pas la laisser seule de toute la journée. Clémence était au supplice cette lettre lui brûlait le sein des émotions opposées l'assiégeaient presque à la fois. Tantôt elle était aux regrets de s'être mon@@-trée si prompte et ne pouvait envisager sans terreur les
414 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. coeur. Quel gré lui saurait-on de ce sacrifice ? Elle allait dé-sespérer le seul être qui l'aimât, et au profit de gens qui l'opprimaient et la tuaient. Et pourtant la balance penchait du côté du devoir d'un geste expressif elle repoussa le message fatal et désiré elle eût persisté sans doute si la soubrette n'eût fait un mouvement. -Mademoiselle ! s'écria-t-elle. En effet, on entendait dans la pièce voisine des pas qui se rapprochaient. C'en fut assez pour changer les dispositions de la comtesse. Elle eut comme une vision douloureuse tous les maux passés, tous les tourments présents lui re-vinrent à l'esprit. Elle ne vit plus que ce tyran acharné sur ses pas et qui avait changé son existence en une lente ago-nie. Elle oublia tout le reste. Par un mouvement plus prompt que la pensée, elle s'empara de la lettre -Donnez, dit-elle, et de la discrétion ! Et elle la cacha dans son sein. Mademoiselle Pulchérie entrait dans le même moment elle jeta sur cette scène un regard soupçonneux peut-être avait-elle surpris le dernier mouvement de Clémence. -Encore ici, ma soeur ! lui dit-elle et moi qui vous cher-chais au salon. -Je suis à vous, répondit Clémence qui cherchait à as-surer son maintien en s'occupant de quelques détails de toi-lette. J'achève en un instant. Sans insister, mademoiselle Pulchérie se tourna vers la soubrette et passa sur elle son irritation -Que faites-vous ici ? lui dit-elle d'un ton dur. Ce n'est point votre place. -Mademoiselle... lui répondit celle-ci avec soumission. -Point d'observation sortez. La comtesse croyait qu'une explication allait survenir les airs solennels de sa belle-soeur en étaient comme l'augure et le prélude. Il n'en fut rien pourtant les choses en restèrent là. Seulement mademoiselle Pulchérie s'attacha à ses pas plus que jamais et s'arrangea de façon à ne pas la laisser seule de toute la journée. Clémence était au supplice cette lettre lui brûlait le sein des émotions opposées l'assiégeaient presque à la fois. Tantôt elle était aux regrets de s'être mon-trée si prompte et ne pouvait envisager sans terreur les
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100 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - Vous saurez laquelle! Permettez-moi seulement de vous rappeler à quel titre je la demande et pourquoi j'y tiens. - Dites 1 dites 1 On n'est pas plus solennel que vous. - Quand mon père vous choisit pour son gendre, mon-sieur le comte, il dut croire que vous comprendriez l'étendue des obligations que vous imposait ce choix. J'étais trop jeune alors pour que ma volonté y eût une part mon père désirait ce mariage, cela me suffit j'étais heureuse de le voir heu-reux. Il me donna à vous et assura ainsi à votre branche une position qu'elle n'aurait jamais pu espérer autrement. - Des reproches ? - Non, monsieur le comte, point de reproches, ce serait de trop mauvais goût. Si je rappelle le bienfait, c'est que j'ai à réclamer une grâce qui en sera l'équivalent et qui vous déchargera de toute reconnaissance. Voilà mon titre est-il suffisant pour vous toucher? Sigismond marchait d'étonnement en étonnement jamais Clémence ne lui avait parlé ainsi cette fermeté, ce langage étaient bien nouveaux de sa part. Pourquoi ces récrimina-tions? Que signifiait ce réveil après un long repos? Autant d'énigmes pour lui, et en vain cherchait-il à les expliquer. - Où voulez-vous en venir? lui dit-il. - Vous allez le savoir, répondit-elle. Que vous soyez le maitre ici, monsieur le comte que vous ayez cherché à l'être dès le lendemain de la mort de mon père que vous ayez poussé la chose jusqu'à l'excès en m'enlevant jusqu'aux plus petites attributions, je n'ai rien à dire c'est votre rôle, c'est votre droit vous auriez dû seulement y mettre plus de mé-nagements et plus d'égards. Comme vous le faites, c'est presque une humiliation pour moi. N'importe, de votre main, je m'y résigne et je l'accepte. - Allons, Clémence, voilà que vous exagérez. - Je l'accepte, vous dis-je que vous faut-il de plus? Mais ce que j'accepte de votre main, je ne saurais l'accepter de la main d'autrui. Non, monsieur le comte, ajouta-t-elle en répondant à un mouvement de Sigismond, je ne l'accepterai pas. La loi et le devoir me donnent un maitre, mais ils ne m'en donnent pas deux. - Deux maîtres? Où voyez-vous cela?
100 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - Vous saurez laquelle@! Permettez-moi seulement de vous rappeler à quel titre je la demande et pourquoi j'y tiens. - Dites 1 dites 1 On n'est pas plus solennel que vous. - Quand mon père vous choisit pour son gendre, mon-sieur le comte, il dut croire que vous comprendriez l'étendue des obligations que vous imposait ce choix. J'étais trop jeune alors pour que ma volonté y eût une part mon père désirait ce mariage, cela me suffit j'étais heureuse de le voir heu-reux. Il me donna à vous et assura ainsi à votre branche une position qu'elle n'aurait jamais pu espérer autrement. - Des reproches ? - Non, monsieur le comte, point de reproches, ce serait de trop mauvais goût. Si je rappelle le bienfait, c'est que j'ai à réclamer une grâce qui en sera l'équivalent et qui vous déchargera de toute reconnaissance. Voilà mon titre est-il suffisant pour vous toucher@? Sigismond marchait d'étonnement en étonnement jamais Clémence ne lui avait parlé ainsi cette fermeté, ce langage étaient bien nouveaux de sa part. Pourquoi ces récrimina-tions@? Que signifiait ce réveil après un long repos@? Autant d'énigmes pour lui, et en vain cherchait-il à les expliquer. - Où voulez-vous en venir@? lui dit-il. - Vous allez le savoir, répondit-elle. Que vous soyez le maitre ici, monsieur le comte que vous ayez cherché à l'être dès le lendemain de la mort de mon père que vous ayez poussé la chose jusqu'à l'excès en m'enlevant jusqu'aux plus petites attributions, je n'ai rien à dire c'est votre rôle, c'est votre droit vous auriez dû seulement y mettre plus de mé-nagements et plus d'égards. Comme vous le faites, c'est presque une humiliation pour moi. N'importe, de votre main, je m'y résigne et je l'accepte. - Allons, Clémence, voilà que vous exagérez. - Je l'accepte, vous dis-je que vous faut-il de plus@? Mais ce que j'accepte de votre main, je ne saurais l'accepter de la main d'autrui. Non, monsieur le comte, ajouta-t-elle en répondant à un mouvement de Sigismond, je ne l'accepterai pas. La loi et le devoir me donnent un maitre, mais ils ne m'en donnent pas deux. - Deux maîtres@? Où voyez-vous cela?
100 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@Vous saurez laquelle ! Permettez-moi seulement de vous rappeler à quel titre je la demande et pourquoi j'y tiens. -@Dites ! dites ! On n'est pas plus solennel que vous. -@Quand mon père vous choisit pour son gendre, mon-sieur le comte, il dut croire que vous comprendriez l'étendue des obligations que vous imposait ce choix. J'étais trop jeune alors pour que ma volonté y eût une part mon père désirait ce mariage, cela me suffit j'étais heureuse de le voir heu-reux. Il me donna à vous et assura ainsi à votre branche une position qu'elle n'aurait jamais pu espérer autrement. -@Des reproches ? -@Non, monsieur le comte, point de reproches, ce serait de trop mauvais goût. Si je rappelle le bienfait, c'est que j'ai à réclamer une grâce qui en sera l'équivalent et qui vous déchargera de toute reconnaissance. Voilà mon titre est-il suffisant pour vous toucher ? Sigismond marchait d'étonnement en étonnement jamais Clémence ne lui avait parlé ainsi cette fermeté, ce langage étaient bien nouveaux de sa part. Pourquoi ces récrimina-tions ? Que signifiait ce réveil après un long repos ? Autant d'énigmes pour lui, et en vain cherchait-il à les expliquer. -@Où voulez-vous en venir ? lui dit-il. -@Vous allez le savoir, répondit-elle. Que vous soyez le maître ici, monsieur le comte que vous ayez cherché à l'être dès le lendemain de la mort de mon père que vous ayez poussé la chose jusqu'à l'excès en m'enlevant jusqu'aux plus petites attributions, je n'ai rien à dire c'est votre rôle, c'est votre droit vous auriez dû seulement y mettre plus de mé-nagements et plus d'égards. Comme vous le faites, c'est presque une humiliation pour moi. N'importe, de votre main, je m'y résigne et je l'accepte. -@Allons, Clémence, voilà que vous exagérez. -@Je l'accepte, vous dis-je que vous faut-il de plus ? Mais ce que j'accepte de votre main, je ne saurais l'accepter de la main d'autrui. Non, monsieur le comte, ajouta-t-elle en répondant à un mouvement de Sigismond, je ne l'accepterai pas. La loi et le devoir me donnent un maître, mais ils ne m'en donnent pas deux. -@Deux maîtres ? Où voyez-vous #####
100 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@Vous saurez laquelle ! Permettez-moi seulement de vous rappeler à quel titre je la demande et pourquoi j'y tiens. -@Dites ! dites ! On n'est pas plus solennel que vous. -@Quand mon père vous choisit pour son gendre, mon-sieur le comte, il dut croire que vous comprendriez l'étendue des obligations que vous imposait ce choix. J'étais trop jeune alors pour que ma volonté y eût une part mon père désirait ce mariage, cela me suffit j'étais heureuse de le voir heu-reux. Il me donna à vous et assura ainsi à votre branche une position qu'elle n'aurait jamais pu espérer autrement. -@Des reproches ? -@Non, monsieur le comte, point de reproches, ce serait de trop mauvais goût. Si je rappelle le bienfait, c'est que j'ai à réclamer une grâce qui en sera l'équivalent et qui vous déchargera de toute reconnaissance. Voilà mon titre est-il suffisant pour vous toucher ? Sigismond marchait d'étonnement en étonnement jamais Clémence ne lui avait parlé ainsi cette fermeté, ce langage étaient bien nouveaux de sa part. Pourquoi ces récrimina-tions ? Que signifiait ce réveil après un long repos ? Autant d'énigmes pour lui, et en vain cherchait-il à les expliquer. -@Où voulez-vous en venir ? lui dit-il. -@Vous allez le savoir, répondit-elle. Que vous soyez le maître ici, monsieur le comte que vous ayez cherché à l'être dès le lendemain de la mort de mon père que vous ayez poussé la chose jusqu'à l'excès en m'enlevant jusqu'aux plus petites attributions, je n'ai rien à dire c'est votre rôle, c'est votre droit vous auriez dû seulement y mettre plus de mé-nagements et plus d'égards. Comme vous le faites, c'est presque une humiliation pour moi. N'importe, de votre main, je m'y résigne et je l'accepte. -@Allons, Clémence, voilà que vous exagérez. -@Je l'accepte, vous dis-je que vous faut-il de plus ? Mais ce que j'accepte de votre main, je ne saurais l'accepter de la main d'autrui. Non, monsieur le comte, ajouta-t-elle en répondant à un mouvement de Sigismond, je ne l'accepterai pas. La loi et le devoir me donnent un maître, mais ils ne m'en donnent pas deux. -@Deux maîtres ? Où voyez-vous cela?
100 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -Vous saurez laquelle ! Permettez-moi seulement de vous rappeler à quel titre je la demande et pourquoi j'y tiens. -Dites ! dites ! On n'est pas plus solennel que vous. -Quand mon père vous choisit pour son gendre, mon-sieur le comte, il dut croire que vous comprendriez l'étendue des obligations que vous imposait ce choix. J'étais trop jeune alors pour que ma volonté y eût une part mon père désirait ce mariage, cela me suffit j'étais heureuse de le voir heu-reux. Il me donna à vous et assura ainsi à votre branche une position qu'elle n'aurait jamais pu espérer autrement. -Des reproches ? -Non, monsieur le comte, point de reproches, ce serait de trop mauvais goût. Si je rappelle le bienfait, c'est que j'ai à réclamer une grâce qui en sera l'équivalent et qui vous déchargera de toute reconnaissance. Voilà mon titre est-il suffisant pour vous toucher ? Sigismond marchait d'étonnement en étonnement jamais Clémence ne lui avait parlé ainsi cette fermeté, ce langage étaient bien nouveaux de sa part. Pourquoi ces récrimina-tions ? Que signifiait ce réveil après un long repos ? Autant d'énigmes pour lui, et en vain cherchait-il à les expliquer. -Où voulez-vous en venir ? lui dit-il. -Vous allez le savoir, répondit-elle. Que vous soyez le maître ici, monsieur le comte que vous ayez cherché à l'être dès le lendemain de la mort de mon père que vous ayez poussé la chose jusqu'à l'excès en m'enlevant jusqu'aux plus petites attributions, je n'ai rien à dire c'est votre rôle, c'est votre droit vous auriez dû seulement y mettre plus de mé-nagements et plus d'égards. Comme vous le faites, c'est presque une humiliation pour moi. N'importe, de votre main, je m'y résigne et je l'accepte. -Allons, Clémence, voilà que vous exagérez. -Je l'accepte, vous dis-je que vous faut-il de plus ? Mais ce que j'accepte de votre main, je ne saurais l'accepter de la main d'autrui. Non, monsieur le comte, ajouta-t-elle en répondant à un mouvement de Sigismond, je ne l'accepterai pas. La loi et le devoir me donnent un maître, mais ils ne m'en donnent pas deux. -Deux maîtres ? Où voyez-vous cela?
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THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 179 l'usage de son bras, s'enfuit de la maison sans vouloir rien entendre. A Paris, Mme Cosson, rue Hauteville, se trouvait dans le même état. J'agis de la même manière, mais il me fallut trois magnétisations, et je fus obligé d'employer le massage sur le trajet des muscles, ce qui la fit souffrir beaucoup. Mais elle fut guérie au bout de trois séances. A l'hôpital de Livcrpool, devant les médecins et les élèves, je produisis un effet semblable sur un homme qui, depuis longtemps, était paralytique du bras droit. En deux séances, je le mis en état de s'en servir, et, quelques jours après, il sortit de l'hospice. Paralysie avec contracture de membres. A Liverpool, M. Stonahouse, rédacteur du journal le Standarà, qui savait que j'avais guéri un paralytique à l'hôpital, devant les médecins, vint me trouver le 28 avril, accompagné de deux jeunes gens, dont l'un était paralysé de tout le côté droit le bras surtout était atrophié et plus court le poignet contracté faisait angle droit avec le bras, la main était fermée, et jusqu'alors ce jeune homme n'avait pu ni l'ouvrir, ni redresser le poignet il était âgé de vingt ans et se trouvait dans cet état depuis sa naissance. En quelques séances en magnétisant le bras seulement , je parvins à détendre les muscles du poignet et à donner assez de force pour qu'il pût être placé en ligne droite avec le bras et y rester puis j'ouvris la main, qui resta ouverte et se ferma à volonté, de même que son autre main. Après dix jours de magnétisation, la force et la souplesse revinrent dans tout le bras, et le jeune homme commença à se servir de sa main. A Paris, je produisis le même effet sur une jeune fille Joséphine Caproil , qui avait été traitée par MM. les doc-teurs Gendrin, Rayer et Trousseau, en 1812. Cette jeune fille fut paralysée en novembre 1841, à Lon-dres. Elle resta hémiplégique à la suite d'une attaque d'apoplexie qui lui occasionna une aliénation mentale et lui
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 179 l'usage de son bras, s'enfuit de la maison sans vouloir rien entendre. A Paris, Mme Cosson, rue Hauteville, se trouvait dans le même état. J'agis de la même manière, mais il me fallut trois magnétisations, et je fus obligé d'employer le massage sur le trajet des muscles, ce qui la fit souffrir beaucoup. Mais elle fut guérie au bout de trois séances. A l'hôpital de Livcrpool, devant les médecins et les élèves, je produisis un effet semblable sur un homme qui, depuis longtemps, était paralytique du bras droit. En deux séances, je le mis en état de s'en servir, et, quelques jours après, il sortit de l'hospice. Paralysie avec contracture de membres. A Liverpool, M. Stonahouse, rédacteur du journal le Standarà, qui savait que j'avais guéri un paralytique à l'hôpital, devant les médecins, vint me trouver le 28 avril, accompagné de deux jeunes gens, dont l'un était paralysé de tout le côté droit le bras surtout était atrophié et plus court le poignet contracté faisait angle droit avec le bras, la main était fermée, et jusqu'alors ce jeune homme n'avait pu ni l'ouvrir, ni redresser le poignet il était âgé de vingt ans et se trouvait dans cet état depuis sa naissance. En quelques séances en magnétisant le bras seulement , je parvins à détendre les muscles du poignet et à donner assez de force pour qu'il pût être placé en ligne droite avec le bras et y rester puis j'ouvris la main, qui resta ouverte et se ferma à volonté, de même que son autre main. Après dix jours de magnétisation, la force et la souplesse revinrent dans tout le bras, et le jeune homme commença à se servir de sa main. A Paris, je produisis le même effet sur une jeune fille Joséphine Caproil , qui avait été traitée par MM. les doc-teurs Gendrin, Rayer et Trousseau, en 1812. Cette jeune fille fut paralysée en novembre 1841, à Lon-dres. Elle resta hémiplégique à la suite d'une attaque d'apoplexie qui lui occasionna une aliénation mentale et lui
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 179 l'usage de son bras, s'enfuit de la maison sans vouloir rien entendre. A Paris, Mme Cosson, rue Hauteville, se trouvait dans le même état. J'agis de la même manière, mais il me fallut trois magnétisations, et je fus obligé d'employer le massage sur le trajet des muscles, ce qui la fit souffrir beaucoup. Mais elle fut guérie au bout de trois séances. A l'hôpital de Liverpool, devant les médecins et les élèves, je produisis un effet semblable sur un homme qui, depuis longtemps, était paralytique du bras droit. En deux séances, je le mis en état de s'en servir, et, quelques jours après, il sortit de l'hospice. Paralysie avec contracture de membres. A Liverpool, M. Stonahouse, rédacteur du journal le Standard, qui savait que j'avais guéri un paralytique à l'hôpital, devant les médecins, vint me trouver le 28 avril, accompagné de deux jeunes gens, dont l'un était paralysé de tout le côté droit le bras surtout était atrophié et plus court le poignet contracté faisait angle droit avec le bras, la main était fermée, et jusqu'alors ce jeune homme n'avait pu ni l'ouvrir, ni redresser le poignet il était âgé de vingt ans et se trouvait dans cet état depuis sa naissance. En quelques séances en magnétisant le bras seulement , je parvins à détendre les muscles du poignet et à donner assez de force pour qu'il pût être placé en ligne droite avec le bras et y rester puis j'ouvris la main, qui resta ouverte et se ferma à volonté, de même que son autre main. Après dix jours de magnétisation, la force et la souplesse revinrent dans tout le bras, et le jeune homme commença à se servir de sa main. A Paris, je produisis le même effet sur une jeune fille Joséphine Capro@@n, qui avait été traitée par MM. les doc-teurs Gendrin, Rayer et Trousseau, en 1842. Cette jeune fille fut paralysée en novembre 1841, à Lon-dres. Elle resta hémiplégique à la suite d'une attaque d'apoplexie qui lui occasionna une aliénation mentale et lui
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 179 l'usage de son bras, s'enfuit de la maison sans vouloir rien entendre. A Paris, Mme Cosson, rue Hauteville, se trouvait dans le même état. J'agis de la même manière, mais il me fallut trois magnétisations, et je fus obligé d'employer le massage sur le trajet des muscles, ce qui la fit souffrir beaucoup. Mais elle fut guérie au bout de trois séances. A l'hôpital de Liverpool, devant les médecins et les élèves, je produisis un effet semblable sur un homme qui, depuis longtemps, était paralytique du bras droit. En deux séances, je le mis en état de s'en servir, et, quelques jours après, il sortit de l'hospice. Paralysie avec contracture de membres. A Liverpool, M. Stonahouse, rédacteur du journal le Standard, qui savait que j'avais guéri un paralytique à l'hôpital, devant les médecins, vint me trouver le 28 avril, accompagné de deux jeunes gens, dont l'un était paralysé de tout le côté droit le bras surtout était atrophié et plus court le poignet contracté faisait angle droit avec le bras, la main était fermée, et jusqu'alors ce jeune homme n'avait pu ni l'ouvrir, ni redresser le poignet il était âgé de vingt ans et se trouvait dans cet état depuis sa naissance. En quelques séances en magnétisant le bras seulement , je parvins à détendre les muscles du poignet et à donner assez de force pour qu'il pût être placé en ligne droite avec le bras et y rester puis j'ouvris la main, qui resta ouverte et se ferma à volonté, de même que son autre main. Après dix jours de magnétisation, la force et la souplesse revinrent dans tout le bras, et le jeune homme commença à se servir de sa main. A Paris, je produisis le même effet sur une jeune fille Joséphine Capro@@n, qui avait été traitée par MM. les doc-teurs Gendrin, Rayer et Trousseau, en 1842. Cette jeune fille fut paralysée en novembre 1841, à Lon-dres. Elle resta hémiplégique à la suite d'une attaque d'apoplexie qui lui occasionna une aliénation mentale et lui
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 179 l'usage de son bras, s'enfuit de la maison sans vouloir rien entendre. A Paris, Mme Cosson, rue Hauteville, se trouvait dans le même état. J'agis de la même manière, mais il me fallut trois magnétisations, et je fus obligé d'employer le massage sur le trajet des muscles, ce qui la fit souffrir beaucoup. Mais elle fut guérie au bout de trois séances. A l'hôpital de Liverpool, devant les médecins et les élèves, je produisis un effet semblable sur un homme qui, depuis longtemps, était paralytique du bras droit. En deux séances, je le mis en état de s'en servir, et, quelques jours après, il sortit de l'hospice. Paralysie avec contracture de membres. A Liverpool, M. Stonahouse, rédacteur du journal le Standard, qui savait que j'avais guéri un paralytique à l'hôpital, devant les médecins, vint me trouver le 28 avril, accompagné de deux jeunes gens, dont l'un était paralysé de tout le côté droit le bras surtout était atrophié et plus court le poignet contracté faisait angle droit avec le bras, la main était fermée, et jusqu'alors ce jeune homme n'avait pu ni l'ouvrir, ni redresser le poignet il était âgé de vingt ans et se trouvait dans cet état depuis sa naissance. En quelques séances en magnétisant le bras seulement , je parvins à détendre les muscles du poignet et à donner assez de force pour qu'il pût être placé en ligne droite avec le bras et y rester puis j'ouvris la main, qui resta ouverte et se ferma à volonté, de même que son autre main. Après dix jours de magnétisation, la force et la souplesse revinrent dans tout le bras, et le jeune homme commença à se servir de sa main. A Paris, je produisis le même effet sur une jeune fille Joséphine Capron, qui avait été traitée par MM. les doc-teurs Gendrin, Rayer et Trousseau, en 1842. Cette jeune fille fut paralysée en novembre 1841, à Lon-dres. Elle resta hémiplégique à la suite d'une attaque d'apoplexie qui lui occasionna une aliénation mentale et lui
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__ 118 -gouvernement et de puissance même les chefs du parti un peu opposant au cardinal espé-raient faire du triomphe de la marquise des Tournelles, l'occasion d'un changement de sys-tème la noblesse avait assez de la politique énervante, parcimonieuse du cardinal Fleury elle voulait de la gloire, des batailles, une cour brillante, un peu prodigue. La marquise, on le savait, était vive, énergique, belliqueuse ex-pression de la grande noblesse, elle ne devait pas se donner comme une maîtresse vulgaire à un Roi effacé et pacifique. Les amis de la marquise des Tournelles en inaugurant le nouveau système stipulaient donc le renvoi de madame de Mailly, dernier représen-tant de la pensée affaiblie du cardinal Fleury 1 la marquise des Tournelles devait marquer une nouvelle époque et sortir des voies suivies par le cardinal. La comtesse de Mailly dut se démettre de la charge de dame d'honneur de la reine en fa-veur de la marquise et bientôt après celle-ci reçut le litre de duchesse de Châteauroux et 80,000 li-vres de revenu. Barbier dit à ce sujet 2 On a publié dans Paris les lettres patentes du don fait 1 Le cardinal Fleury avait alors 80 ans on attendait sa mort a chaque inslant elle arriva le 29 janvier 4 743. 2 Journal de Barbier 1743.
__ 118 -gouvernement et de puissance même les chefs du parti un peu opposant au cardinal espé-raient faire du triomphe de la marquise des Tournelles, l'occasion d'un changement de sys-tème la noblesse avait assez de la politique énervante, parcimonieuse du cardinal Fleury elle voulait de la gloire, des batailles, une cour brillante, un peu prodigue. La marquise, on le savait, était vive, énergique, belliqueuse ex-pression de la grande noblesse, elle ne devait pas se donner comme une maîtresse vulgaire à un Roi effacé et pacifique. Les amis de la marquise des Tournelles en inaugurant le nouveau système stipulaient donc le renvoi de madame de Mailly, dernier représen-tant de la pensée affaiblie du cardinal Fleury 1 la marquise des Tournelles devait marquer une nouvelle époque et sortir des voies suivies par le cardinal. La comtesse de Mailly dut se démettre de la charge de dame d'honneur de la reine en fa-veur de la marquise et bientôt après celle-ci reçut le litre de duchesse de Châteauroux et 80,000 li-vres de revenu. Barbier dit à ce sujet 2 On a publié dans Paris les lettres patentes du don fait 1 Le cardinal Fleury avait alors 80 ans on attendait sa mort a chaque inslant elle arriva le 29 janvier 4 743. 2 Journal de Barbier 1743.
#################### et de puissance même les chefs du parti un peu opposant au cardinal espé-raient faire du triomphe de la marquise des Tournelles, l'occasion d'un changement de sys-tème la noblesse avait assez de la politique énervante, parcimonieuse du cardinal Fleury elle voulait de la gloire, des batailles, une cour brillante, un peu prodigue. La marquise, on le savait, était vive, énergique, belliqueuse ex-pression de la grande noblesse, elle ne devait pas se donner comme une maîtresse vulgaire à un Roi effacé et pacifique. Les amis de la marquise des Tournelles en inaugurant le nouveau système stipulaient donc le renvoi de madame de Mailly, dernier représen-tant de la pensée affaiblie du cardinal Fleury 1 la marquise des Tournelles devait marquer une nouvelle époque et sortir des voies suivies par le cardinal. La comtesse de Mailly dut se démettre de la charge de dame d'honneur de la reine en fa-veur de la marquise et bientôt après celle-ci reçut le titre de duchesse de Châteauroux et 80,000 li-vres de revenu. Barbier dit à ce sujet 2 On a publié dans Paris les lettres patentes du don fait #### cardinal Fleury avait alors 80 ans on attendait sa mort a chaque instant elle arriva le 29 janvier 1 743. 2 Journal de Barbier 1743.
__ 118 -gouvernement et de puissance même les chefs du parti un peu opposant au cardinal espé-raient faire du triomphe de la marquise des Tournelles, l'occasion d'un changement de sys-tème la noblesse avait assez de la politique énervante, parcimonieuse du cardinal Fleury elle voulait de la gloire, des batailles, une cour brillante, un peu prodigue. La marquise, on le savait, était vive, énergique, belliqueuse ex-pression de la grande noblesse, elle ne devait pas se donner comme une maîtresse vulgaire à un Roi effacé et pacifique. Les amis de la marquise des Tournelles en inaugurant le nouveau système stipulaient donc le renvoi de madame de Mailly, dernier représen-tant de la pensée affaiblie du cardinal Fleury 1 la marquise des Tournelles devait marquer une nouvelle époque et sortir des voies suivies par le cardinal. La comtesse de Mailly dut se démettre de la charge de dame d'honneur de la reine en fa-veur de la marquise et bientôt après celle-ci reçut le titre de duchesse de Châteauroux et 80,000 li-vres de revenu. Barbier dit à ce sujet 2 On a publié dans Paris les lettres patentes du don fait 1 Le cardinal Fleury avait alors 80 ans on attendait sa mort a chaque instant elle arriva le 29 janvier 1 743. 2 Journal de Barbier 1743.
__ 118 -gouvernement et de puissance même les chefs du parti un peu opposant au cardinal espé-raient faire du triomphe de la marquise des Tournelles, l'occasion d'un changement de sys-tème la noblesse avait assez de la politique énervante, parcimonieuse du cardinal Fleury elle voulait de la gloire, des batailles, une cour brillante, un peu prodigue. La marquise, on le savait, était vive, énergique, belliqueuse ex-pression de la grande noblesse, elle ne devait pas se donner comme une maîtresse vulgaire à un Roi effacé et pacifique. Les amis de la marquise des Tournelles en inaugurant le nouveau système stipulaient donc le renvoi de madame de Mailly, dernier représen-tant de la pensée affaiblie du cardinal Fleury 1 la marquise des Tournelles devait marquer une nouvelle époque et sortir des voies suivies par le cardinal. La comtesse de Mailly dut se démettre de la charge de dame d'honneur de la reine en fa-veur de la marquise et bientôt après celle-ci reçut le titre de duchesse de Châteauroux et 80,000 li-vres de revenu. Barbier dit à ce sujet 2 On a publié dans Paris les lettres patentes du don fait 1 Le cardinal Fleury avait alors 80 ans on attendait sa mort a chaque instant elle arriva le 29 janvier 1 743. 2 Journal de Barbier 1743.
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-54 -concert l'après-midi de tout ce qu'il y a de plus habile à Paris. Il y avait une table en fer à cheval pour soixante couverts, qui a été servie magnifi-quement avec beaucoup d'ordre. Il y a eu des danses. Après minuit on s'est rendu à Saint-Eus-tache pour la cérémonie 1 . L'église était ornée de même, il y avait six cents bougies tant en lus-tres que girandoles et bras, cent hommes du guet au portail et de Suisses. J'ai su que cette fête n'avait pas été du goût et de l'avis de M. Mole, mais Bernard, qui est homme entier et insolent et qui se croit tout permis, l'a voulu absolument. Cette abdication par les grandes familles de leur dignité antique pour de l'argent, suscitait l'indi-gnation générale, et des épigrammes pleuvaient par milliers. O temps ! ô moeurs ! ô siècle déréglé ! Où l'on voit déroger les plus nobles familles ! Lamoignon, Mirepoix, Mole, De Bernard épousent les filles, Et sont les receleurs du bien qu'il a volé C'était assurément un peu dur pour les noms de parlement et de noblesse qui s'alliaient à la finance parvenue, mais le président Mole n'était plus le Mathieu Mole de la Fronde, et les Lamoi-1 C'était la paroisse de Samuel Bernard, qui demeurait place des Victoires.
-54 -concert l'après-midi de tout ce qu'il y a de plus habile à Paris. Il y avait une table en fer à cheval pour soixante couverts, qui a été servie magnifi-quement avec beaucoup d'ordre. Il y a eu des danses. Après minuit on s'est rendu à Saint-Eus-tache pour la cérémonie 1 . L'église était ornée de même, il y avait six cents bougies tant en lus-tres que girandoles et bras, cent hommes du guet au portail et de Suisses. J'ai su que cette fête n'avait pas été du goût et de l'avis de M. Mole, mais Bernard, qui est homme entier et insolent et qui se croit tout permis, l'a voulu absolument. Cette abdication par les grandes familles de leur dignité antique pour de l'argent, suscitait l'indi-gnation générale, et des épigrammes pleuvaient par milliers. O temps ! ô moeurs ! ô siècle déréglé ! Où l'on voit déroger les plus nobles familles ! Lamoignon, Mirepoix, Mole, De Bernard épousent les filles, Et sont les receleurs du bien qu'il a volé@ C'était assurément un peu dur pour les noms de parlement et de noblesse qui s'alliaient à la finance parvenue, mais le président Mole n'était plus le Mathieu Mole de la Fronde, et les Lamoi@@@@-@1 C'était la paroisse de Samuel Bernard, qui demeurait place des Victoires.
############ l'après-midi de tout ce qu'il y a de plus habile à Paris. Il y avait une table en fer à cheval pour soixante couverts, qui a été servie magnifi-quement avec beaucoup d'ordre. Il y a eu des danses. Après minuit on s'est rendu à Saint-Eus-tache pour la cérémonie 1 . L'église était ornée de même, il y avait six cents bougies tant en lus-tres que girandoles et bras, cent hommes du guet au portail et de Suisses. J'ai su que cette fête n'avait pas été du goût et de l'avis de M. Molé, mais Bernard, qui est homme entier et insolent et qui se croit tout permis, l'a voulu absolument. Cette abdication par les grandes familles de leur dignité antique pour de l'argent, suscitait l'indi-gnation générale, et des épigrammes pleuvaient par milliers. O temps ! ô moeurs ! ô siècle déréglé ! Où l'on voit déroger les plus nobles familles ! Lamoignon, Mirepoix, Molé, De Bernard épousent les filles, Et sont les recéleurs du bien qu'il a volé. C'était assurément un peu dur pour les noms de parlement et de noblesse qui s'alliaient à la finance parvenue, mais le président Molé n'était plus le Mathieu Molé de la Fronde, et les Lamoi-54 - 1 C'était la paroisse de Samuel Bernard, qui demeurait place des Victoires.
-54 -concert l'après-midi de tout ce qu'il y a de plus habile à Paris. Il y avait une table en fer à cheval pour soixante couverts, qui a été servie magnifi-quement avec beaucoup d'ordre. Il y a eu des danses. Après minuit on s'est rendu à Saint-Eus-tache pour la cérémonie 1 . L'église était ornée de même, il y avait six cents bougies tant en lus-tres que girandoles et bras, cent hommes du guet au portail et de Suisses. J'ai su que cette fête n'avait pas été du goût et de l'avis de M. Molé, mais Bernard, qui est homme entier et insolent et qui se croit tout permis, l'a voulu absolument. Cette abdication par les grandes familles de leur dignité antique pour de l'argent, suscitait l'indi-gnation générale, et des épigrammes pleuvaient par milliers. O temps ! ô moeurs ! ô siècle déréglé ! Où l'on voit déroger les plus nobles familles ! Lamoignon, Mirepoix, Molé, De Bernard épousent les filles, Et sont les recéleurs du bien qu'il a volé. C'était assurément un peu dur pour les noms de parlement et de noblesse qui s'alliaient à la finance parvenue, mais le président Molé n'était plus le Mathieu Molé de la Fronde, et les Lamoi-54 - 1 C'était la paroisse de Samuel Bernard, qui demeurait place des Victoires.
-54 -concert l'après-midi de tout ce qu'il y a de plus habile à Paris. Il y avait une table en fer à cheval pour soixante couverts, qui a été servie magnifi-quement avec beaucoup d'ordre. Il y a eu des danses. Après minuit on s'est rendu à Saint-Eus-tache pour la cérémonie 1 . L'église était ornée de même, il y avait six cents bougies tant en lus-tres que girandoles et bras, cent hommes du guet au portail et de Suisses. J'ai su que cette fête n'avait pas été du goût et de l'avis de M. Molé, mais Bernard, qui est homme entier et insolent et qui se croit tout permis, l'a voulu absolument. Cette abdication par les grandes familles de leur dignité antique pour de l'argent, suscitait l'indi-gnation générale, et des épigrammes pleuvaient par milliers. O temps ! ô moeurs ! ô siècle déréglé ! Où l'on voit déroger les plus nobles familles ! Lamoignon, Mirepoix, Molé, De Bernard épousent les filles, Et sont les recéleurs du bien qu'il a volé. C'était assurément un peu dur pour les noms de parlement et de noblesse qui s'alliaient à la finance parvenue, mais le président Molé n'était plus le Mathieu Molé de la Fronde, et les Lamoi-54 - 1 C'était la paroisse de Samuel Bernard, qui demeurait place des Victoires.
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45 ces caractères comme assez importans pour créer un nou-veau genre. La couleuvre nez-plat est appelée cannelée elle se trouve auprès de Philadelphie et dans les deux Carolines. ■ En examinant les serpens, il a été naturellement amené à s'occuper de ce qu'on appelle la fascination. Cette sorte de phénomène lui paraît due, non-seulement à l'impression de frayeur dont tout animal est saisi à l'as-pect imprévu d'un hideux reptile, et que son immobilité, la constante fixité de ses yeux, ses sifflemens et sa gueulé béante, rendentencore pluscruelle, plus profonde mais il l'attribue aussi àl'odeur forte etnauséabonde qui s'échappe du corps du reptile 1 . Cette atmosphère plus ou moins ammoniaco-putride, est connue des indigènes et des Nè-gres, et leur facilite les moyens d'éviter le danger. Elle l'est sans doute aussi des oiseaux, des lapins et autres victimes des serpens mais une fois épouvantés par la vue de leur ennemi, asphyxiés, pour ainsi dire ,. par l'atmosphère pénétrante qu'il répand, ils ne peuvent plus fuir, ils finissent par s'approcher et par devenir la proie d'un malheur attaché à leur existence. Partout dans les différens Etats de l'Amérique septen-trionale ,PALISOT DE BÉAUVOIS reçut l'accueil le plus cor-dial. L'Académie de Philadelphie voulut le compter parmi ses membres tous les savans recherchaient son amitié, mettaient à profit ses connaissances étendues 1 Mémoire sur les sprpens, inséré dans l'Histoire naturelle des reptiles,, tom. III, pag. 63-92, publié par SONNINI et LATREILLE, pour, faire suite au Buffon in-18, cité il y a peu d'instans.
45 ces caractères comme assez importans pour créer un nou-veau genre. La couleuvre nez-plat est appelée cannelée elle se trouve auprès de Philadelphie et dans les deux Carolines. ■ En examinant les serpens, il a été naturellement amené à s'occuper de ce qu'on appelle la fascination. Cette sorte de phénomène lui paraît due, non-seulement à l'impression de frayeur dont tout animal est saisi à l'as-pect imprévu d'un hideux reptile, et que son immobilité, la constante fixité de ses yeux, ses sifflemens et sa gueulé béante, rendent@encore plus@cruelle, plus profonde mais il l'attribue aussi àl'odeur forte et@nauséabonde qui s'échappe du corps du reptile 1 . Cette atmosphère plus ou moins ammoniaco-putride, est connue des indigènes et des Nè-gres, et leur facilite les moyens d'éviter le danger. Elle l'est sans doute aussi des oiseaux, des lapins et autres victimes des serpens mais une fois épouvantés par la vue de leur ennemi, asphyxiés, pour ainsi dire ,. par l'atmosphère pénétrante qu'il répand, ils ne peuvent plus fuir, ils finissent par s'approcher et par devenir la proie d'un malheur attaché à leur existence. Partout dans les différens Etats de l'Amérique septen-trionale ,PALISOT DE BÉAUVOIS reçut l'accueil le plus cor-dial. L'Académie de Philadelphie voulut le compter parmi ses membres tous les savans recherchaient son amitié, mettaient à profit ses connaissances étendues@@@ 1 Mémoire sur les sprpens, inséré dans l'Histoire naturelle des reptiles,, tom. III, pag. 63-92, publié par SONNINI et LATREILLE, pour, faire suite au Buffon in-18, cité il y a peu d'instans.
###### caractères comme assez importans pour créer un nou-veau genre. La couleuvre nez-plat est appelée cannelée elle se trouve auprès de Philadelphie et dans les deux Carolines. ■ En examinant les serpens, il a été naturellement amené à s'occuper de ce qu'on appelle la fascination. Cette sorte de phénomène lui paraît due, non-seulement à l'impression de frayeur dont tout animal est saisi à l'as-pect imprévu d'un hideux reptile, et que son immobilité, la constante fixité de ses yeux, ses sifflemens et sa gueule béante, rendent encore plus cruelle, plus profonde mais il l'attribue aussi àl'odeur forte et nauséabonde qui s'échappe du corps du reptile 1 . Cette atmosphère plus ou moins ammoniaco-putride, est connue des indigènes et des Nè-gres, et leur facilite les moyens d'éviter le danger. Elle l'est sans doute aussi des oiseaux, des lapins et autres victimes des serpens mais une fois épouvantés par la vue de leur ennemi, asphyxiés, pour ainsi dire ,. par l'atmosphère pénétrante qu'il répand, ils ne peuvent plus fuir, ils finissent par s'approcher et par devenir la proie d'un malheur attaché à leur existence. Partout dans les différens Etats de l'Amérique septen-trionale ,PALISOT DE BEAUVOIS reçut l'accueil le plus cor-dial. L'Académie de Philadelphie voulut le compter parmi ses membres tous les savans recherchaient son amitié, mettaient à profit ses connaissances étendues 45 1 Mémoire sur les serpens, inséré dans l'Histoire naturelle des reptiles , tom. III, pag. 63-92, publié par SONNINI et LATREILLE, pour, faire suite au Buffon in-18, cité il y a peu d'instans.
45 ces caractères comme assez importans pour créer un nou-veau genre. La couleuvre nez-plat est appelée cannelée elle se trouve auprès de Philadelphie et dans les deux Carolines. ■ En examinant les serpens, il a été naturellement amené à s'occuper de ce qu'on appelle la fascination. Cette sorte de phénomène lui paraît due, non-seulement à l'impression de frayeur dont tout animal est saisi à l'as-pect imprévu d'un hideux reptile, et que son immobilité, la constante fixité de ses yeux, ses sifflemens et sa gueule béante, rendent encore plus cruelle, plus profonde mais il l'attribue aussi àl'odeur forte et nauséabonde qui s'échappe du corps du reptile 1 . Cette atmosphère plus ou moins ammoniaco-putride, est connue des indigènes et des Nè-gres, et leur facilite les moyens d'éviter le danger. Elle l'est sans doute aussi des oiseaux, des lapins et autres victimes des serpens mais une fois épouvantés par la vue de leur ennemi, asphyxiés, pour ainsi dire ,. par l'atmosphère pénétrante qu'il répand, ils ne peuvent plus fuir, ils finissent par s'approcher et par devenir la proie d'un malheur attaché à leur existence. Partout dans les différens Etats de l'Amérique septen-trionale ,PALISOT DE BEAUVOIS reçut l'accueil le plus cor-dial. L'Académie de Philadelphie voulut le compter parmi ses membres tous les savans recherchaient son amitié, mettaient à profit ses connaissances étendues 45 1 Mémoire sur les serpens, inséré dans l'Histoire naturelle des reptiles , tom. III, pag. 63-92, publié par SONNINI et LATREILLE, pour, faire suite au Buffon in-18, cité il y a peu d'instans.
45 ces caractères comme assez importans pour créer un nou-veau genre. La couleuvre nez-plat est appelée cannelée elle se trouve auprès de Philadelphie et dans les deux Carolines. ■ En examinant les serpens, il a été naturellement amené à s'occuper de ce qu'on appelle la fascination. Cette sorte de phénomène lui paraît due, non-seulement à l'impression de frayeur dont tout animal est saisi à l'as-pect imprévu d'un hideux reptile, et que son immobilité, la constante fixité de ses yeux, ses sifflemens et sa gueule béante, rendent encore plus cruelle, plus profonde mais il l'attribue aussi àl'odeur forte et nauséabonde qui s'échappe du corps du reptile 1 . Cette atmosphère plus ou moins ammoniaco-putride, est connue des indigènes et des Nè-gres, et leur facilite les moyens d'éviter le danger. Elle l'est sans doute aussi des oiseaux, des lapins et autres victimes des serpens mais une fois épouvantés par la vue de leur ennemi, asphyxiés, pour ainsi dire ,. par l'atmosphère pénétrante qu'il répand, ils ne peuvent plus fuir, ils finissent par s'approcher et par devenir la proie d'un malheur attaché à leur existence. Partout dans les différens Etats de l'Amérique septen-trionale ,PALISOT DE BEAUVOIS reçut l'accueil le plus cor-dial. L'Académie de Philadelphie voulut le compter parmi ses membres tous les savans recherchaient son amitié, mettaient à profit ses connaissances étendues 45 1 Mémoire sur les serpens, inséré dans l'Histoire naturelle des reptiles , tom. III, pag. 63-92, publié par SONNINI et LATREILLE, pour, faire suite au Buffon in-18, cité il y a peu d'instans.
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26 cées les unes sur les autres avec beaucoup d'art Aûtoui du sein ondulent des tresses de corail, d'agates et de verroteries bleues, et dans leurs cheveux bouclés, elles placent des lames de corail, des plumes de héron blanc ardea alba, L. et celles à reflet métallique de la queue de l'emberize, communément appelée veuve Çemberlza vidua, L. . Quoique lé peuple de Bénin soit avide , vindicatif et d'une superstition excessive, il est essentiellement hos-pitalier. Il ne se fait aucun scrupule de chercher à dé-rober pendant la nuit ce qu'il a vendu durant le jour. Jamais il ne lèvera la main sur un blanc, mais il l'em-poisonnera pour le voler ou pour se venger de lui. Tout étranger mort dans le pays est privé de la sépulture,, et son corps, traîné sur les chemins, est jeté au milieu des. forêts pour y devenir la proie des bêtes féroces. Sur la route d'Agathon à Bénin, dans un espace de 6 myria-mètres ou 14 lieues, planté d'arbres très-hauts et d'une grosseur extraordinaire,, on a élevé des cabanes isolées pour servir d'abri aux voyageurs et où ils trouvent pour leur usage dés fruits et du vin de palme. Les maisons sont basses , couvertes de feuilles de la-tanier, tenues avec une grande propreté, et la plupart ombragées de kolas sterculia acuminata , arbre de moyenne grandeur, dont les fruits , assez semblables aux châtaignes, sont mangés par les Nègres avec 'un© sorte de délice avant les repas, non point à cause de leur bon goût, puisqu'ils laissent dans la bouche une sorte d âpreté acide, mais en raison de la propriété singulière qu'ils ont de faire trouver bon tout ce que l'on, mange après en avoir mâché, et d'imprimer particulièrement à l'eau une saveur des plus agréables. Les rues sont larges,
26 cées les unes sur les autres avec beaucoup d'art Aûtoui du sein ondulent des tresses de corail, d'agates et de verroteries bleues, et dans leurs cheveux bouclés, elles placent des lames de corail, des plumes de héron blanc ardea alba, L. et celles à reflet métallique de la queue de l'emberize, communément appelée veuve Çemberlza vidua, L. . Quoique lé peuple de Bénin soit avide , vindicatif et d'une superstition excessive, il est essentiellement hos-pitalier. Il ne se fait aucun scrupule de chercher à dé-rober pendant la nuit ce qu'il a vendu durant le jour. Jamais il ne lèvera la main sur un blanc, mais il l'em-poisonnera pour le voler ou pour se venger de lui. Tout étranger mort dans le pays est privé de la sépulture,, et son corps, traîné sur les chemins, est jeté au milieu des. forêts pour y devenir la proie des bêtes féroces. Sur la route d'Agathon à Bénin, dans un espace de 6 myria-mètres ou 14 lieues, planté d'arbres très-hauts et d'une grosseur extraordinaire,, on a élevé des cabanes isolées pour servir d'abri aux voyageurs et où ils trouvent pour leur usage dés fruits et du vin de palme. Les maisons sont basses , couvertes de feuilles de la-tanier, tenues avec une grande propreté, et la plupart ombragées de kolas sterculia acuminata , arbre de moyenne grandeur, dont les fruits , assez semblables aux châtaignes, sont mangés par les Nègres avec 'un© sorte de délice avant les repas, non point à cause de leur bon goût, puisqu'ils laissent dans la bouche une sorte d âpreté acide, mais en raison de la propriété singulière qu'ils ont de faire trouver bon tout ce que l'on, mange après en avoir mâché, et d'imprimer particulièrement à l'eau une saveur des plus agréables. Les rues sont larges,
####### les unes sur les autres avec beaucoup d'art Autour du sein ondulent des tresses de corail, d'agates et de verroteries bleues, et dans leurs cheveux bouclés, elles placent des lames de corail, des plumes de héron blanc ardea alba, L. et celles à reflet métallique de la queue de l'emberize, communément appelée veuve @emberiza vidua, L. . Quoique le peuple de Bénin soit avide , vindicatif et d'une superstition excessive, il est essentiellement hos-pitalier. Il ne se fait aucun scrupule de chercher à dé-rober pendant la nuit ce qu'il a vendu durant le jour. Jamais il ne lèvera la main sur un blanc, mais il l'em-poisonnera pour le voler ou pour se venger de lui. Tout étranger mort dans le pays est privé de la sépulture,, et son corps, traîné sur les chemins, est jeté au milieu des. forêts pour y devenir la proie des bêtes féroces. Sur la route d'Agathon à Bénin, dans un espace de 6 myria-mètres ou 14 lieues, planté d'arbres très-hauts et d'une grosseur extraordinaire,, on a élevé des cabanes isolées pour servir d'abri aux voyageurs et où ils trouvent pour leur usage dés fruits et du vin de palme. Les maisons sont basses , couvertes de feuilles de la-tanier, tenues avec une grande propreté, et la plupart ombragées de kolas sterculia acuminata , arbre de moyenne grandeur, dont les fruits , assez semblables aux châtaignes, sont mangés par les Nègres avec @une sorte de délice avant les repas, non point à cause de leur bon goût, puisqu'ils laissent dans la bouche une sorte d âpreté acide, mais en raison de la propriété singulière qu'ils ont de faire trouver bon tout ce que l'on, mange après en avoir mâché, et d'imprimer particulièrement à l'eau une saveur des plus agréables. Les rues sont larges,
26 cées les unes sur les autres avec beaucoup d'art Autour du sein ondulent des tresses de corail, d'agates et de verroteries bleues, et dans leurs cheveux bouclés, elles placent des lames de corail, des plumes de héron blanc ardea alba, L. et celles à reflet métallique de la queue de l'emberize, communément appelée veuve @emberiza vidua, L. . Quoique le peuple de Bénin soit avide , vindicatif et d'une superstition excessive, il est essentiellement hos-pitalier. Il ne se fait aucun scrupule de chercher à dé-rober pendant la nuit ce qu'il a vendu durant le jour. Jamais il ne lèvera la main sur un blanc, mais il l'em-poisonnera pour le voler ou pour se venger de lui. Tout étranger mort dans le pays est privé de la sépulture,, et son corps, traîné sur les chemins, est jeté au milieu des. forêts pour y devenir la proie des bêtes féroces. Sur la route d'Agathon à Bénin, dans un espace de 6 myria-mètres ou 14 lieues, planté d'arbres très-hauts et d'une grosseur extraordinaire,, on a élevé des cabanes isolées pour servir d'abri aux voyageurs et où ils trouvent pour leur usage dés fruits et du vin de palme. Les maisons sont basses , couvertes de feuilles de la-tanier, tenues avec une grande propreté, et la plupart ombragées de kolas sterculia acuminata , arbre de moyenne grandeur, dont les fruits , assez semblables aux châtaignes, sont mangés par les Nègres avec @une sorte de délice avant les repas, non point à cause de leur bon goût, puisqu'ils laissent dans la bouche une sorte d âpreté acide, mais en raison de la propriété singulière qu'ils ont de faire trouver bon tout ce que l'on, mange après en avoir mâché, et d'imprimer particulièrement à l'eau une saveur des plus agréables. Les rues sont larges,
26 cées les unes sur les autres avec beaucoup d'art Autour du sein ondulent des tresses de corail, d'agates et de verroteries bleues, et dans leurs cheveux bouclés, elles placent des lames de corail, des plumes de héron blanc ardea alba, L. et celles à reflet métallique de la queue de l'emberize, communément appelée veuve emberiza vidua, L. . Quoique le peuple de Bénin soit avide , vindicatif et d'une superstition excessive, il est essentiellement hos-pitalier. Il ne se fait aucun scrupule de chercher à dé-rober pendant la nuit ce qu'il a vendu durant le jour. Jamais il ne lèvera la main sur un blanc, mais il l'em-poisonnera pour le voler ou pour se venger de lui. Tout étranger mort dans le pays est privé de la sépulture,, et son corps, traîné sur les chemins, est jeté au milieu des. forêts pour y devenir la proie des bêtes féroces. Sur la route d'Agathon à Bénin, dans un espace de 6 myria-mètres ou 14 lieues, planté d'arbres très-hauts et d'une grosseur extraordinaire,, on a élevé des cabanes isolées pour servir d'abri aux voyageurs et où ils trouvent pour leur usage dés fruits et du vin de palme. Les maisons sont basses , couvertes de feuilles de la-tanier, tenues avec une grande propreté, et la plupart ombragées de kolas sterculia acuminata , arbre de moyenne grandeur, dont les fruits , assez semblables aux châtaignes, sont mangés par les Nègres avec une sorte de délice avant les repas, non point à cause de leur bon goût, puisqu'ils laissent dans la bouche une sorte d âpreté acide, mais en raison de la propriété singulière qu'ils ont de faire trouver bon tout ce que l'on, mange après en avoir mâché, et d'imprimer particulièrement à l'eau une saveur des plus agréables. Les rues sont larges,
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152 L'ART DE MAGNÉTISER nées, assez habitué aussi à l'usage des liqueurs spiritueuses, se soumit volontairement à l'influence des vapeurs d'éther, et ne tarda pas à tomber en syncope. Il resta dans cet état pendant quelques minutes après quoi, étant revenu à lui, il affirma n'avoir pas perdu complètement connaissance, mais avoir cessé de percevoir ce qui se passait autour de lui. Il ajoutait qu'on aurait pu lui couper bras et jambes sans qu'il en prit le moindre souci. Au même instant, à l'autre extrémité de Paris, M. Lau-gier, qui s'était procuré un appareil, en essayait l'emploi à l'hôpital Beauj on sur les personnes qui venaient pour se faire arracher des dents. On réussit à extraire sans signe de douleur une dent molaire à une femme qui, après avoir témoigné une grande difficulté et une grande répugnance, avait fini par habituer ses voies respiratoires au contact du mélange éthéré qui sortait de l'appareil. Les élèves eux-mêmes, internes et externes, du service de M. Laugier, ont essayé, en présence les uns des autres, de provoquer en eux cette ivresse momentanée tous ils ont constaté quelle diffi-culté on éprouve à introduire dans les poumons ce mélange gazeux, contre lequel se révoltent l'arrière-bouche et le larynx. Tous ont éprouvé plus ou moins de suffocation, de larmoiement, et surtout une sensation brûlante très intense sur toute l'étendue de la muqueuse froissée par ce contact inaccoutumé. Mais il n'en est qu'un ou deux qui aient per-sisté assez longtemps pour en venir au point d'éprouver quelque vertige. Il paraît donc résulter des faits observés ici, que l'inhalation des vapeurs d'éther ordinaire éther sulfuri-que agit diversement sur des individus différents. Les uns sont réfractaires à cette influence, soit par leur constitution même, soit par suite de l'usage immodéré des liqueurs alcoo-liques. Les autres, plus impressionnables, tombent dans un engourdissement plus ou moins complet, après avoir fait usage, durant quelques minutes, d'un air saturé d'éther d'autres enfin ne paraissent pas pouvoir endurer ce traite-ment, à cause de l'impression trop vive des vapeurs sur les membranes muqueuses. Les résultats, comme on le voit, ne sont pas aussi certains
152 L'ART DE MAGNÉTISER nées, assez habitué aussi à l'usage des liqueurs spiritueuses, se soumit volontairement à l'influence des vapeurs d'éther, et ne tarda pas à tomber en syncope. Il resta dans cet état pendant quelques minutes après quoi, étant revenu à lui, il affirma n'avoir pas perdu complètement connaissance, mais avoir cessé de percevoir ce qui se passait autour de lui. Il ajoutait qu'on aurait pu lui couper bras et jambes sans qu'il en prit le moindre souci. Au même instant, à l'autre extrémité de Paris, M. Lau-gier, qui s'était procuré un appareil, en essayait l'emploi à l'hôpital Beauj on sur les personnes qui venaient pour se faire arracher des dents. On réussit à extraire sans signe de douleur une dent molaire à une femme qui, après avoir témoigné une grande difficulté et une grande répugnance, avait fini par habituer ses voies respiratoires au contact du mélange éthéré qui sortait de l'appareil. Les élèves eux-mêmes, internes et externes, du service de M. Laugier, ont essayé, en présence les uns des autres, de provoquer en eux cette ivresse momentanée tous ils ont constaté quelle diffi-culté on éprouve à introduire dans les poumons ce mélange gazeux, contre lequel se révoltent l'arrière-bouche et le larynx. Tous ont éprouvé plus ou moins de suffocation, de larmoiement, et surtout une sensation brûlante très intense sur toute l'étendue de la muqueuse froissée par ce contact inaccoutumé. Mais il n'en est qu'un ou deux qui aient per-sisté assez longtemps pour en venir au point d'éprouver quelque vertige. Il paraît donc résulter des faits observés ici, que l'inhalation des vapeurs d'éther ordinaire éther sulfuri-que agit diversement sur des individus différents. Les uns sont réfractaires à cette influence, soit par leur constitution même, soit par suite de l'usage immodéré des liqueurs alcoo-liques. Les autres, plus impressionnables, tombent dans un engourdissement plus ou moins complet, après avoir fait usage, durant quelques minutes, d'un air saturé d'éther d'autres enfin ne paraissent pas pouvoir endurer ce traite-ment, à cause de l'impression trop vive des vapeurs sur les membranes muqueuses. Les résultats, comme on le voit, ne sont pas aussi certains
152 L'ART DE MAGNÉTISER nées, assez habitué aussi à l'usage des liqueurs spiritueuses, se soumit volontairement à l'influence des vapeurs d'éther, et ne tarda pas à tomber en syncope. Il resta dans cet état pendant quelques minutes après quoi, étant revenu à lui, il affirma n'avoir pas perdu complètement connaissance, mais avoir cessé de percevoir ce qui se passait autour de lui. Il ajoutait qu'on aurait pu lui couper bras et jambes sans qu'il en prit le moindre souci. Au même instant, à l'autre extrémité de Paris, M. Lau-gier, qui s'était procuré un appareil, en essayait l'emploi à l'hôpital Beauj@on sur les personnes qui venaient pour se faire arracher des dents. On réussit à extraire sans signe de douleur une dent molaire à une femme qui, après avoir témoigné une grande difficulté et une grande répugnance, avait fini par habituer ses voies respiratoires au contact du mélange éthéré qui sortait de l'appareil. Les élèves eux-mêmes, internes et externes, du service de M. Laugier, ont essayé, en présence les uns des autres, de provoquer en eux cette ivresse momentanée tous ils ont constaté quelle diffi-culté on éprouve à introduire dans les poumons ce mélange gazeux, contre lequel se révoltent l'arrière-bouche et le larynx. Tous ont éprouvé plus ou moins de suffocation, de larmoiement, et surtout une sensation brûlante très intense sur toute l'étendue de la muqueuse froissée par ce contact inaccoutumé. Mais il n'en est qu'un ou deux qui aient per-sisté assez longtemps pour en venir au point d'éprouver quelque vertige. Il parait donc résulter des faits observés ici, que l'inhalation des vapeurs d'éther ordinaire éther sulfuri-que agit diversement sur des individus différents. Les uns sont réfractaires à cette influence, soit par leur constitution même, soit par suite de l'usage immodéré des liqueurs alcoo-liques. Les autres, plus impressionnables, tombent dans un engourdissement plus ou moins complet, après avoir fait usage, durant quelques minutes, d'un air saturé d'éther d'autres enfin ne paraissent pas pouvoir endurer ce traite-ment, à cause de l'impression trop vive des vapeurs sur les membranes muqueuses. Les résultats, comme on le voit, ne sont pas aussi certains
152 L'ART DE MAGNÉTISER nées, assez habitué aussi à l'usage des liqueurs spiritueuses, se soumit volontairement à l'influence des vapeurs d'éther, et ne tarda pas à tomber en syncope. Il resta dans cet état pendant quelques minutes après quoi, étant revenu à lui, il affirma n'avoir pas perdu complètement connaissance, mais avoir cessé de percevoir ce qui se passait autour de lui. Il ajoutait qu'on aurait pu lui couper bras et jambes sans qu'il en prit le moindre souci. Au même instant, à l'autre extrémité de Paris, M. Lau-gier, qui s'était procuré un appareil, en essayait l'emploi à l'hôpital Beauj@on sur les personnes qui venaient pour se faire arracher des dents. On réussit à extraire sans signe de douleur une dent molaire à une femme qui, après avoir témoigné une grande difficulté et une grande répugnance, avait fini par habituer ses voies respiratoires au contact du mélange éthéré qui sortait de l'appareil. Les élèves eux-mêmes, internes et externes, du service de M. Laugier, ont essayé, en présence les uns des autres, de provoquer en eux cette ivresse momentanée tous ils ont constaté quelle diffi-culté on éprouve à introduire dans les poumons ce mélange gazeux, contre lequel se révoltent l'arrière-bouche et le larynx. Tous ont éprouvé plus ou moins de suffocation, de larmoiement, et surtout une sensation brûlante très intense sur toute l'étendue de la muqueuse froissée par ce contact inaccoutumé. Mais il n'en est qu'un ou deux qui aient per-sisté assez longtemps pour en venir au point d'éprouver quelque vertige. Il parait donc résulter des faits observés ici, que l'inhalation des vapeurs d'éther ordinaire éther sulfuri-que agit diversement sur des individus différents. Les uns sont réfractaires à cette influence, soit par leur constitution même, soit par suite de l'usage immodéré des liqueurs alcoo-liques. Les autres, plus impressionnables, tombent dans un engourdissement plus ou moins complet, après avoir fait usage, durant quelques minutes, d'un air saturé d'éther d'autres enfin ne paraissent pas pouvoir endurer ce traite-ment, à cause de l'impression trop vive des vapeurs sur les membranes muqueuses. Les résultats, comme on le voit, ne sont pas aussi certains
152 L'ART DE MAGNÉTISER nées, assez habitué aussi à l'usage des liqueurs spiritueuses, se soumit volontairement à l'influence des vapeurs d'éther, et ne tarda pas à tomber en syncope. Il resta dans cet état pendant quelques minutes après quoi, étant revenu à lui, il affirma n'avoir pas perdu complètement connaissance, mais avoir cessé de percevoir ce qui se passait autour de lui. Il ajoutait qu'on aurait pu lui couper bras et jambes sans qu'il en prit le moindre souci. Au même instant, à l'autre extrémité de Paris, M. Lau-gier, qui s'était procuré un appareil, en essayait l'emploi à l'hôpital Beaujon sur les personnes qui venaient pour se faire arracher des dents. On réussit à extraire sans signe de douleur une dent molaire à une femme qui, après avoir témoigné une grande difficulté et une grande répugnance, avait fini par habituer ses voies respiratoires au contact du mélange éthéré qui sortait de l'appareil. Les élèves eux-mêmes, internes et externes, du service de M. Laugier, ont essayé, en présence les uns des autres, de provoquer en eux cette ivresse momentanée tous ils ont constaté quelle diffi-culté on éprouve à introduire dans les poumons ce mélange gazeux, contre lequel se révoltent l'arrière-bouche et le larynx. Tous ont éprouvé plus ou moins de suffocation, de larmoiement, et surtout une sensation brûlante très intense sur toute l'étendue de la muqueuse froissée par ce contact inaccoutumé. Mais il n'en est qu'un ou deux qui aient per-sisté assez longtemps pour en venir au point d'éprouver quelque vertige. Il parait donc résulter des faits observés ici, que l'inhalation des vapeurs d'éther ordinaire éther sulfuri-que agit diversement sur des individus différents. Les uns sont réfractaires à cette influence, soit par leur constitution même, soit par suite de l'usage immodéré des liqueurs alcoo-liques. Les autres, plus impressionnables, tombent dans un engourdissement plus ou moins complet, après avoir fait usage, durant quelques minutes, d'un air saturé d'éther d'autres enfin ne paraissent pas pouvoir endurer ce traite-ment, à cause de l'impression trop vive des vapeurs sur les membranes muqueuses. Les résultats, comme on le voit, ne sont pas aussi certains
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22 ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE semble l'action de tous les organes, tantôt par une incitation veine des viscères, tantôt sous le coup d'une émotion cérébrale . VIII Par ce qui précède, on peut voir comment ces organes le coeur, l'estomac, la poitrine, les poumons et le centre épigastrique, agissent de concert, et trahissent malgré nous, au dehors, nos affections et nos passions comment, à cause de cela même, on a pu croire qu'ils étaient le siège et la source de nos émotions comment les anciens, par leur ignorance, ont été conduits à penser que ces parties diverses faisaient un tout, ce qui, par un chemin aisé à suivre, a fait donner à ce tout le nom d'une de ses parties le coeur. On reconnaît ainsi pourquoi le coeur est devenu synonyme de nos affections, pourquoi il a désigné la partie sentante et aimante de notre âme. C'est pour ces motifs que l'homme, en mourant, veut le donner et le transmettre, qu'un ami survivant est heureux de le recevoir et de le garder. Dira-t-on que cela rend compte seulement du passé, d'un temps où l'on se contentait d'erreurs? Qu'aujourd'hui la science a appris à renoncer à ces illusions? L'usage n'a point cessé. Il- existe encore, et il faut dire, en ter-minant, pourquoi il persiste et persistera. Ceci tient au fond des choses et dépend de la nature humaine. L'homme n'est pas fait seulement d'intelligence et de raison, de cette raison dont il est fier et qu'obscurcit souvent la passion ou l'erreur. Il a en lui deux parties, non séparées mais différentes. L'une silencieuse, froide et immobile, que l'on n'aperçoit que par réflexion. Elle est dans la tête, ainsi que le disaient déjà Pythagore et Platon, enfermée dans la boîte du crâne c'est l'esprit. Il y en a une autre qui est comme étendue partout, qui est mêlée intimement à notre corps, infusée dans nos organes, qui se trahit par des manifestations externes, avec laquelle nous vivons et même nous voulons vivre, parce que nous sentons qu'elle est trempée dans notre sang, mêlée à notre chair c'est le sentiment. Pour le désigner, il fallait un nom. On a dit le plus souvent le coeur on dit quel-quefois les entrailles. Qu'importe que le nom ne représente pas la vérité absolue ! C'était impossible. Mais il indique la différence Pour dire encore une lois toute la liaison qui est entre le cerveau et Testomac, rappelons que l'on vomit dans l'apoplexie, dans les convulsiOtis que la méningite, cette terrible maladie de l'enfance, s'annonce par des Vomissements incoercibles.
22 ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE semble l'action de tous les organes, tantôt par une incitation veine des viscères, tantôt sous le coup d'une émotion cérébrale @. VIII Par ce qui précède, on peut voir comment ces organes le coeur, l'estomac, la poitrine, les poumons et le centre épigastrique, agissent de concert, et trahissent malgré nous, au dehors, nos affections et nos passions comment, à cause de cela même, on a pu croire qu'ils étaient le siège et la source de nos émotions comment les anciens, par leur ignorance, ont été conduits à penser que ces parties diverses faisaient un tout, ce qui, par un chemin aisé à suivre, a fait donner à ce tout le nom d'une de ses parties le coeur. On reconnaît ainsi pourquoi le coeur est devenu synonyme de nos affections, pourquoi il a désigné la partie sentante et aimante de notre âme. C'est pour ces motifs que l'homme, en mourant, veut le donner et le transmettre, qu'un ami survivant est heureux de le recevoir et de le garder. Dira-t-on que cela rend compte seulement du passé, d'un temps où l'on se contentait d'erreurs? Qu'aujourd'hui la science a appris à renoncer à ces illusions? L'usage n'a point cessé. Il- existe encore, et il faut dire, en ter-minant, pourquoi il persiste et persistera. Ceci tient au fond des choses et dépend de la nature humaine. L'homme n'est pas fait seulement d'intelligence et de raison, de cette raison dont il est fier et qu'obscurcit souvent la passion ou l'erreur. Il a en lui deux parties, non séparées mais différentes. L'une silencieuse, froide et immobile, que l'on n'aperçoit que par réflexion. Elle est dans la tête, ainsi que le disaient déjà Pythagore et Platon, enfermée dans la boîte du crâne c'est l'esprit. Il y en a une autre qui est comme étendue partout, qui est mêlée intimement à notre corps, infusée dans nos organes, qui se trahit par des manifestations externes, avec laquelle nous vivons et même nous voulons vivre, parce que nous sentons qu'elle est trempée dans notre sang, mêlée à notre chair c'est le sentiment. Pour le désigner, il fallait un nom. On a dit le plus souvent le coeur on dit quel-quefois les entrailles. Qu'importe que le nom ne représente pas la vérité absolue ! C'était impossible. Mais il indique la différence @@Pour dire encore une lois toute la liaison qui est entre le cerveau et @Testomac, rappelons que l'on vomit dans l'apoplexie, dans les convulsiOtis que la méningite, cette terrible maladie de l'enfance, s'annonce par des Vomissements incoercibles.
22 ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE semble l'action de tous les organes, tantôt par une incitation venue des viscères, tantôt sous le coup d'une émotion cérébrale 1. VIII Par ce qui précède, on peut voir comment ces organes le coeur, l'estomac, la poitrine, les poumons et le centre épigastrique, agissent de concert, et trahissent malgré nous, au dehors, nos affections et nos passions comment, à cause de cela même, on a pu croire qu'ils étaient le siège et la source de nos émotions comment les anciens, par leur ignorance, ont été conduits à penser que ces parties diverses faisaient un tout, ce qui, par un chemin aisé à suivre, a fait donner à ce tout le nom d'une de ses parties le coeur. On reconnaît ainsi pourquoi le coeur est devenu synonyme de nos affections, pourquoi il a désigné la partie sentante et aimante de notre âme. C'est pour ces motifs que l'homme, en mourant, veut le donner et le transmettre, qu'un ami survivant est heureux de le recevoir et de le garder. Dira-t-on que cela rend compte seulement du passé, d'un temps où l'on se contentait d'erreurs? Qu'aujourd'hui la science a appris à renoncer à ces illusions? L'usage n'a point cessé. Il@ existe encore, et il faut dire, en ter-minant, pourquoi il persiste et persistera. Ceci tient au fond des choses et dépend de la nature humaine. L'homme n'est pas fait seulement d'intelligence et de raison, de cette raison dont il est fier et qu'obscurcit souvent la passion ou l'erreur. Il a en lui deux parties, non séparées mais différentes. L'une silencieuse, froide et immobile, que l'on n'aperçoit que par réflexion. Elle est dans la tête, ainsi que le disaient déjà Pythagore et Platon, enfermée dans la boîte du crâne c'est l'esprit. Il y en a une autre qui est comme étendue partout, qui est mêlée intimement à notre corps, infusée dans nos organes, qui se trahit par des manifestations externes, avec laquelle nous vivons et même nous voulons vivre, parce que nous sentons qu'elle est trempée dans notre sang, mêlée à notre chair c'est le sentiment. Pour le désigner, il fallait un nom. On a dit le plus souvent le coeur on dit quel-quefois les entrailles. Qu'importe que le nom ne représente pas la vérité absolue ! C'était impossible. Mais il indique la différence 1 Pour dire encore une fois toute la liaison qui est entre le cerveau et l'estomac, rappelons que l'on vomit dans l'apoplexie, dans les convulsio@ns que la méningite, cette terrible maladie de l'enfance, s'annonce par des vomissements incoercibles.
22 ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE semble l'action de tous les organes, tantôt par une incitation venue des viscères, tantôt sous le coup d'une émotion cérébrale 1. VIII Par ce qui précède, on peut voir comment ces organes le coeur, l'estomac, la poitrine, les poumons et le centre épigastrique, agissent de concert, et trahissent malgré nous, au dehors, nos affections et nos passions comment, à cause de cela même, on a pu croire qu'ils étaient le siège et la source de nos émotions comment les anciens, par leur ignorance, ont été conduits à penser que ces parties diverses faisaient un tout, ce qui, par un chemin aisé à suivre, a fait donner à ce tout le nom d'une de ses parties le coeur. On reconnaît ainsi pourquoi le coeur est devenu synonyme de nos affections, pourquoi il a désigné la partie sentante et aimante de notre âme. C'est pour ces motifs que l'homme, en mourant, veut le donner et le transmettre, qu'un ami survivant est heureux de le recevoir et de le garder. Dira-t-on que cela rend compte seulement du passé, d'un temps où l'on se contentait d'erreurs? Qu'aujourd'hui la science a appris à renoncer à ces illusions? L'usage n'a point cessé. Il@ existe encore, et il faut dire, en ter-minant, pourquoi il persiste et persistera. Ceci tient au fond des choses et dépend de la nature humaine. L'homme n'est pas fait seulement d'intelligence et de raison, de cette raison dont il est fier et qu'obscurcit souvent la passion ou l'erreur. Il a en lui deux parties, non séparées mais différentes. L'une silencieuse, froide et immobile, que l'on n'aperçoit que par réflexion. Elle est dans la tête, ainsi que le disaient déjà Pythagore et Platon, enfermée dans la boîte du crâne c'est l'esprit. Il y en a une autre qui est comme étendue partout, qui est mêlée intimement à notre corps, infusée dans nos organes, qui se trahit par des manifestations externes, avec laquelle nous vivons et même nous voulons vivre, parce que nous sentons qu'elle est trempée dans notre sang, mêlée à notre chair c'est le sentiment. Pour le désigner, il fallait un nom. On a dit le plus souvent le coeur on dit quel-quefois les entrailles. Qu'importe que le nom ne représente pas la vérité absolue ! C'était impossible. Mais il indique la différence 1 Pour dire encore une fois toute la liaison qui est entre le cerveau et l'estomac, rappelons que l'on vomit dans l'apoplexie, dans les convulsio@ns que la méningite, cette terrible maladie de l'enfance, s'annonce par des vomissements incoercibles.
22 ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE semble l'action de tous les organes, tantôt par une incitation venue des viscères, tantôt sous le coup d'une émotion cérébrale 1. VIII Par ce qui précède, on peut voir comment ces organes le coeur, l'estomac, la poitrine, les poumons et le centre épigastrique, agissent de concert, et trahissent malgré nous, au dehors, nos affections et nos passions comment, à cause de cela même, on a pu croire qu'ils étaient le siège et la source de nos émotions comment les anciens, par leur ignorance, ont été conduits à penser que ces parties diverses faisaient un tout, ce qui, par un chemin aisé à suivre, a fait donner à ce tout le nom d'une de ses parties le coeur. On reconnaît ainsi pourquoi le coeur est devenu synonyme de nos affections, pourquoi il a désigné la partie sentante et aimante de notre âme. C'est pour ces motifs que l'homme, en mourant, veut le donner et le transmettre, qu'un ami survivant est heureux de le recevoir et de le garder. Dira-t-on que cela rend compte seulement du passé, d'un temps où l'on se contentait d'erreurs? Qu'aujourd'hui la science a appris à renoncer à ces illusions? L'usage n'a point cessé. Il existe encore, et il faut dire, en ter-minant, pourquoi il persiste et persistera. Ceci tient au fond des choses et dépend de la nature humaine. L'homme n'est pas fait seulement d'intelligence et de raison, de cette raison dont il est fier et qu'obscurcit souvent la passion ou l'erreur. Il a en lui deux parties, non séparées mais différentes. L'une silencieuse, froide et immobile, que l'on n'aperçoit que par réflexion. Elle est dans la tête, ainsi que le disaient déjà Pythagore et Platon, enfermée dans la boîte du crâne c'est l'esprit. Il y en a une autre qui est comme étendue partout, qui est mêlée intimement à notre corps, infusée dans nos organes, qui se trahit par des manifestations externes, avec laquelle nous vivons et même nous voulons vivre, parce que nous sentons qu'elle est trempée dans notre sang, mêlée à notre chair c'est le sentiment. Pour le désigner, il fallait un nom. On a dit le plus souvent le coeur on dit quel-quefois les entrailles. Qu'importe que le nom ne représente pas la vérité absolue ! C'était impossible. Mais il indique la différence 1 Pour dire encore une fois toute la liaison qui est entre le cerveau et l'estomac, rappelons que l'on vomit dans l'apoplexie, dans les convulsions que la méningite, cette terrible maladie de l'enfance, s'annonce par des vomissements incoercibles.
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LE BRAQUE SAINT-GERMAIN # Le Saint-Germain est-il un chien français? Des flots d'encre ont été dépensés sur ce sujet et on n'est pas encore d'accord. -J'ai moi-même hésité longtemps à le reconnaître comme tel. Il est vrai que j'avais vu primer une chienne pointer pure race comme Saint-Germain et qu'on m'avait vendu un fils de ladite chienne comme Saint-Germain. J'admets qu'à une exposition il est assez difficile dé distinguer où le pointer finit et où le Saint-Germain commence. Gepèndant il existe deux -types de Saint-Germain- qui se distinguent du pointer ,- ,- 1 #. - -L'un, qui pour le moment est le seul récompensé aux expositions, est un chien léger, élégant, souvent un peu petit, la tête carrée et cassée, le museau fuyant, l'oreille plantée haut et se détachant bien de la tête, le fouet très fin le poil-court et- fin. ■ L'autre est un grand chien, à tête un peu lourde, avec babines un peu tombantes, très bien coiffé, plus mou, moins musclé que le précédent, la poitrine généralement peu descendue, le fouet fort et le poil un peu plus rude. Mais là où on peut se rendre compte que la race Saint-Germain existe, c'est sur le terrain. Prenez un pointer et un Saint-Germain, voyez la différence autant l'un est fou-gueux et indomptable, autant l'autre est calme et facile, chassant au trot ou au petit galop, près de son maître, se fiant uniquement à la finesse de son nez. D'un dressage excessivement facile, ce chien chasse tout jeune et j'en ai vu qui, du premier coup, se sont déclarés des chiens accomplis. Le Saint-Germain, qui n'a pas été retrempé dans le sang du pointer, est même, d'après mon expérience, plus calme que tous les autres braques français. Aussi beaucoup de chasseurs le préfèrenl-ilsaux autres braques et est-il très répandu. On a le tort en France de ne pas admettre comme race, des chiens qui ne peuvent pas prouver la pureté absolue de leur origine. Toutes les races de chiens ont pourtant été créées, et les races anglaises comme les autres ce n'est donc qu'une, question de, date sur, le dernier croisement fait. Pour qu'une race soit confirmée et puisse prendre ce nom il faut que les chiens se reproduisent d'une manière uniforme comme type et comme genre de chasse. -Une fois ce résultat acquis, la race est réellement créée quelle qu'en soit l'ancienneté. J'ajouterai même que quelque accident de reproduction ne peut avoir une grande impor-tance si l'ensemble des produits a bien le caractère de la nouvelle race. Voici l'origine du Saint-Germain d'après M. de la Rue a Deux pointers blanc et orange, Miss et Stop, furent a achetés en Angleterre pour le roi par M. le comte de Girardin, premier veneur ils étaient de grande taille, levrettés, avec les oreilles attachées haut, le palais et le a nez noirs bref, ces deux chiens avaient une grande élé-gance de forme et une incontestable distinction. Miss fut couverte d'abord par un épagneul marron, puis par un beau braque français Zanior, à M. le comte de l'Aigle tous les chiots qu'elle mit au monde furent toujours blanc et orange. Tous les chiens nés de Miss avaient le plus sou-vent le nez et le palais roses.
LE BRAQUE SAINT-GERMAIN # Le Saint-Germain est-il un chien français@? Des flots d'encre ont été dépensés sur ce sujet et on n'est pas encore d'accord. -J'ai moi-même hésité longtemps à le reconnaître comme tel. Il est vrai que j'avais vu primer une chienne pointer pure race comme Saint-Germain et qu'on m'avait vendu un fils de ladite chienne comme Saint-Germain. J'admets qu'à une exposition il est assez difficile dé distinguer où le pointer finit et où le Saint-Germain commence. Gepèndant il existe deux -types de Saint-Germain- qui se distinguent du pointer ,- ,- 1 #. - -L'un, qui pour le moment est le seul récompensé aux expositions, est un chien léger, élégant, souvent un peu petit, la tête carrée et cassée, le museau fuyant, l'oreille plantée haut et se détachant bien de la tête, le fouet très fin le poil-court et- fin. ■ L'autre est un grand chien, à tête un peu lourde, avec babines un peu tombantes, très bien coiffé, plus mou, moins musclé que le précédent, la poitrine généralement peu descendue, le fouet fort et le poil un peu plus rude. Mais là où on peut se rendre compte que la race Saint-Germain existe, c'est sur le terrain. Prenez un pointer et un Saint-Germain, voyez la différence autant l'un est fou-gueux et indomptable, autant l'autre est calme et facile, chassant au trot ou au petit galop, près de son maître, se fiant uniquement à la finesse de son nez. D'un dressage excessivement facile, ce chien chasse tout jeune et j'en ai vu qui, du premier coup, se sont déclarés des chiens accomplis. Le Saint-Germain, qui n'a pas été retrempé dans le sang du pointer, est même, d'après mon expérience, plus calme que tous les autres braques français. Aussi beaucoup de chasseurs le préfèrenl-ils@aux autres braques et est-il très répandu. On a le tort en France de ne pas admettre comme race, des chiens qui ne peuvent pas prouver la pureté absolue de leur origine. Toutes les races de chiens ont pourtant été créées, et les races anglaises comme les autres ce n'est donc qu'une, question de, date sur, le dernier croisement fait. Pour qu'une race soit confirmée et puisse prendre ce nom@ il faut que les chiens se reproduisent d'une manière uniforme comme type et comme genre de chasse. -Une fois ce résultat acquis, la race est réellement créée quelle qu'en soit l'ancienneté. J'ajouterai même que quelque accident de reproduction ne peut avoir une grande impor-tance si l'ensemble des produits a bien le caractère de la nouvelle race. Voici l'origine du Saint-Germain d'après M. de la Rue a Deux pointers blanc et orange, Miss et Stop, furent a achetés en Angleterre pour le roi par M. le comte de Girardin, premier veneur ils étaient de grande taille, levrettés, avec les oreilles attachées haut, le palais et le a nez noirs bref, ces deux chiens avaient une grande élé-@gance de forme et une incontestable distinction. Miss fut couverte d'abord par un épagneul marron, puis par un beau braque français Zanior, à M. le comte de l'Aigle tous les chiots qu'elle mit au monde furent toujours blanc et orange. Tous les chiens nés de Miss avaient le plus sou-vent le nez et le palais roses.
LE BRAQUE SAINT-GERMAIN@@ Le Saint-Germain est-il un chien français ? Des flots d'encre ont été dépensés sur ce sujet et on n'est pas encore d'accord. @J'ai moi-même hésité longtemps à le reconnaître comme tel. Il est vrai que j'avais vu primer une chienne pointer pure race comme Saint-Germain et qu'on m'avait vendu un fils de ladite chienne comme Saint-Germain. J'admets qu'à une exposition il est assez difficile de distinguer où le pointer finit et où le Saint-Germain commence. Cependant il existe deux @types de Saint-Germain@ qui se distinguent du ########################### qui pour le moment est le seul récompensé aux expositions, est un chien léger, élégant, souvent un peu petit, la tête carrée et cassée, le museau fuyant, l'oreille plantée haut et se détachant bien de la tête, le fouet très fin le poil court et@ fin.@@ L'autre est un grand chien, à tête un peu lourde, avec babines un peu tombantes, très bien coiffé, plus mou, moins musclé que le précédent, la poitrine généralement peu descendue, le fouet fort et le poil un peu plus rude. Mais là où on peut se rendre compte que la race Saint-Germain existe, c'est sur le terrain. Prenez un pointer et un Saint-Germain, voyez la différence autant l'un est fou-gueux et indomptable, autant l'autre est calme et facile, chassant au trot ou au petit galop, près de son maître, se fiant uniquement à la finesse de son nez. D'un dressage excessivement facile, ce chien chasse tout jeune et j'en ai vu qui, du premier coup, se sont déclarés des chiens accomplis. Le Saint-Germain, qui n'a pas été retrempé dans le sang du pointer, est même, d'après mon expérience, plus calme que tous les autres braques français. Aussi beaucoup de chasseurs le préfèrent-ils aux autres braques et est-il très répandu. On a le tort en France de ne pas admettre comme race, des chiens qui ne peuvent pas prouver la pureté absolue de leur origine. Toutes les races de chiens ont pourtant été créées, et les races anglaises comme les autres ce n'est donc qu'une@ question de@ date sur@ le dernier croisement fait. Pour qu'une race soit confirmée et puisse prendre ce nom, il faut que les chiens se reproduisent d'une manière uniforme comme type et comme genre de chasse. @Une fois ce résultat acquis, la race est réellement créée quelle qu'en soit l'ancienneté. J'ajouterai même que quelque accident de reproduction ne peut avoir une grande impor-tance si l'ensemble des produits a bien le caractère de la nouvelle race. Voici l'origine du Saint-Germain d'après M. de la Rue@@ Deux pointers blanc et orange, Miss et Stop, furentnt achetés en Angleterre pour le roi par M. le comte de Girardin, premier veneur ils étaient de grande taille, levrettés, avec les oreilles attachées haut, le palais et le @@nez noirs bref, ces deux chiens avaient une grande élé- gance de forme et une incontestable distinction. Miss fut couverte d'abord par un épagneul marron, puis par un beau braque français Za@mor, à M. le comte de l'Aigle tous les chiots qu'elle mit au monde furent toujours blanc et orange. Tous les chiens nés de Miss avaient le plus sou-vent le nez et le palais roses.
LE BRAQUE SAINT-GERMAIN@@ Le Saint-Germain est-il un chien français ? Des flots d'encre ont été dépensés sur ce sujet et on n'est pas encore d'accord. @J'ai moi-même hésité longtemps à le reconnaître comme tel. Il est vrai que j'avais vu primer une chienne pointer pure race comme Saint-Germain et qu'on m'avait vendu un fils de ladite chienne comme Saint-Germain. J'admets qu'à une exposition il est assez difficile de distinguer où le pointer finit et où le Saint-Germain commence. Cependant il existe deux @types de Saint-Germain@ qui se distinguent du pointer ,- ,- 1 #. - -L'un, qui pour le moment est le seul récompensé aux expositions, est un chien léger, élégant, souvent un peu petit, la tête carrée et cassée, le museau fuyant, l'oreille plantée haut et se détachant bien de la tête, le fouet très fin le poil court et@ fin.@@ L'autre est un grand chien, à tête un peu lourde, avec babines un peu tombantes, très bien coiffé, plus mou, moins musclé que le précédent, la poitrine généralement peu descendue, le fouet fort et le poil un peu plus rude. Mais là où on peut se rendre compte que la race Saint-Germain existe, c'est sur le terrain. Prenez un pointer et un Saint-Germain, voyez la différence autant l'un est fou-gueux et indomptable, autant l'autre est calme et facile, chassant au trot ou au petit galop, près de son maître, se fiant uniquement à la finesse de son nez. D'un dressage excessivement facile, ce chien chasse tout jeune et j'en ai vu qui, du premier coup, se sont déclarés des chiens accomplis. Le Saint-Germain, qui n'a pas été retrempé dans le sang du pointer, est même, d'après mon expérience, plus calme que tous les autres braques français. Aussi beaucoup de chasseurs le préfèrent-ils aux autres braques et est-il très répandu. On a le tort en France de ne pas admettre comme race, des chiens qui ne peuvent pas prouver la pureté absolue de leur origine. Toutes les races de chiens ont pourtant été créées, et les races anglaises comme les autres ce n'est donc qu'une@ question de@ date sur@ le dernier croisement fait. Pour qu'une race soit confirmée et puisse prendre ce nom, il faut que les chiens se reproduisent d'une manière uniforme comme type et comme genre de chasse. @Une fois ce résultat acquis, la race est réellement créée quelle qu'en soit l'ancienneté. J'ajouterai même que quelque accident de reproduction ne peut avoir une grande impor-tance si l'ensemble des produits a bien le caractère de la nouvelle race. Voici l'origine du Saint-Germain d'après M. de la Rue@@ Deux pointers blanc et orange, Miss et Stop, furentnt achetés en Angleterre pour le roi par M. le comte de Girardin, premier veneur ils étaient de grande taille, levrettés, avec les oreilles attachées haut, le palais et le @@nez noirs bref, ces deux chiens avaient une grande élé- gance de forme et une incontestable distinction. Miss fut couverte d'abord par un épagneul marron, puis par un beau braque français Za@mor, à M. le comte de l'Aigle tous les chiots qu'elle mit au monde furent toujours blanc et orange. Tous les chiens nés de Miss avaient le plus sou-vent le nez et le palais roses.
LE BRAQUE SAINT-GERMAIN Le Saint-Germain est-il un chien français ? Des flots d'encre ont été dépensés sur ce sujet et on n'est pas encore d'accord. J'ai moi-même hésité longtemps à le reconnaître comme tel. Il est vrai que j'avais vu primer une chienne pointer pure race comme Saint-Germain et qu'on m'avait vendu un fils de ladite chienne comme Saint-Germain. J'admets qu'à une exposition il est assez difficile de distinguer où le pointer finit et où le Saint-Germain commence. Cependant il existe deux types de Saint-Germain qui se distinguent du pointer ,- ,- 1 #. - -L'un, qui pour le moment est le seul récompensé aux expositions, est un chien léger, élégant, souvent un peu petit, la tête carrée et cassée, le museau fuyant, l'oreille plantée haut et se détachant bien de la tête, le fouet très fin le poil court et fin. L'autre est un grand chien, à tête un peu lourde, avec babines un peu tombantes, très bien coiffé, plus mou, moins musclé que le précédent, la poitrine généralement peu descendue, le fouet fort et le poil un peu plus rude. Mais là où on peut se rendre compte que la race Saint-Germain existe, c'est sur le terrain. Prenez un pointer et un Saint-Germain, voyez la différence autant l'un est fou-gueux et indomptable, autant l'autre est calme et facile, chassant au trot ou au petit galop, près de son maître, se fiant uniquement à la finesse de son nez. D'un dressage excessivement facile, ce chien chasse tout jeune et j'en ai vu qui, du premier coup, se sont déclarés des chiens accomplis. Le Saint-Germain, qui n'a pas été retrempé dans le sang du pointer, est même, d'après mon expérience, plus calme que tous les autres braques français. Aussi beaucoup de chasseurs le préfèrent-ils aux autres braques et est-il très répandu. On a le tort en France de ne pas admettre comme race, des chiens qui ne peuvent pas prouver la pureté absolue de leur origine. Toutes les races de chiens ont pourtant été créées, et les races anglaises comme les autres ce n'est donc qu'une question de date sur le dernier croisement fait. Pour qu'une race soit confirmée et puisse prendre ce nom, il faut que les chiens se reproduisent d'une manière uniforme comme type et comme genre de chasse. Une fois ce résultat acquis, la race est réellement créée quelle qu'en soit l'ancienneté. J'ajouterai même que quelque accident de reproduction ne peut avoir une grande impor-tance si l'ensemble des produits a bien le caractère de la nouvelle race. Voici l'origine du Saint-Germain d'après M. de la Rue Deux pointers blanc et orange, Miss et Stop, furentnt achetés en Angleterre pour le roi par M. le comte de Girardin, premier veneur ils étaient de grande taille, levrettés, avec les oreilles attachées haut, le palais et le nez noirs bref, ces deux chiens avaient une grande élé- gance de forme et une incontestable distinction. Miss fut couverte d'abord par un épagneul marron, puis par un beau braque français Zamor, à M. le comte de l'Aigle tous les chiots qu'elle mit au monde furent toujours blanc et orange. Tous les chiens nés de Miss avaient le plus sou-vent le nez et le palais roses.
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2S LE FRANC-TIREUR KOLB. lames des persiennes, montraient que toute la population était encore debout. En effet, personne ne reposait. On était anxieux, on se demandait ce que les Prussiens allaient faire après l'échec sanglant qu'ils avaient subi à la gare. Ne voudraient-ils pas se venger? Ne viendraient-ils pas rançonner, incendier le village, coupable de les avoir re-poussés ? N'avaient-ils pas ailleurs montré combien ils se vengeaient cruellement ? De leur côté, les francs-tireurs se tenaient prêts à par-tir à la première alarme. Les fusils étaient chargés dans un coin de chaque maison et ceux qui se reposaient avaieat bien recommandé de les éveiller au moindre signal de danger. Péter Kolb s'était rendu chez son ami Hans. Il avait retrouvé sa nièce, sa chère Suzanne, bien émue des événe-ments de la journée. Ce qui surprit le franc-tireur, c'est que la vieille Lotte, qui allait souvent recourir à la charité de Suzanne et de Mme Hans, n'était point venue trouver la jeune fille pour lui donner des nouvelles de son oncle qu'elle avait vu dans sa hutte, et la rassurer. Qu'était donc deve-nue la pauvre vieille ? Enfin la nuit se passa tranquillement, le village ne fut troublé par l'arrivée d'aucun ennemi et, au lever du soleil, qui se montra brillant et chaud sur les collines, si vertes et si pittoresques, on pouvait croire que jamais la guerre n'avait ensanglanté le sol paisible du village. Cependant Péter Kolb n'avait pas attendu l'apparition de l'aurore. Après quelques heures d'un repos agité, il avait pris son fusil, et, accompagné de Hans, qui était aussi solidement armé, il s'était enfoncé dans la forêt pour aller au rendez-vous des francs-tireurs. Il fallait, en effet, prendre des mesures. Il n'était pas probable que les Alle-mands laisseraient impunie l'attaque de la veille. Sans doute,
2S LE FRANC-TIREUR KOLB. lames des persiennes, montraient que toute la population était encore debout. En effet, personne ne reposait. On était anxieux, on se demandait ce que les Prussiens allaient faire après l'échec sanglant qu'ils avaient subi à la gare. Ne voudraient-ils pas se venger@? Ne viendraient-ils pas rançonner, incendier le village, coupable de les avoir re-poussés ? N'avaient-ils pas ailleurs montré combien ils se vengeaient cruellement ? De leur côté, les francs-tireurs se tenaient prêts à par-tir à la première alarme. Les fusils étaient chargés dans un coin de chaque maison et ceux qui se reposaient avaieat bien recommandé de les éveiller au moindre signal de danger. Péter Kolb s'était rendu chez son ami Hans. Il avait retrouvé sa nièce, sa chère Suzanne, bien émue des événe-ments de la journée. Ce qui surprit le franc-tireur, c'est que la vieille Lotte, qui allait souvent recourir à la charité de Suzanne et de Mme Hans, n'était point venue trouver la jeune fille pour lui donner des nouvelles de son oncle qu'elle avait vu dans sa hutte, et la rassurer. Qu'était donc deve-nue la pauvre vieille ? Enfin la nuit se passa tranquillement, le village ne fut troublé par l'arrivée d'aucun ennemi et, au lever du soleil, qui se montra brillant et chaud sur les collines, si vertes et si pittoresques, on pouvait croire que jamais la guerre n'avait ensanglanté le sol paisible du village. Cependant Péter Kolb n'avait pas attendu l'apparition de l'aurore. Après quelques heures d'un repos agité, il avait pris son fusil, et, accompagné de Hans, qui était aussi solidement armé, il s'était enfoncé dans la forêt pour aller au rendez-vous des francs-tireurs. Il fallait, en effet, prendre des mesures. Il n'était pas probable que les Alle-mands laisseraient impunie l'attaque de la veille. Sans doute,
## LE FRANC-TIREUR KOLB. lames des persiennes, montraient que toute la population était encore debout. En effet, personne ne reposait. On était anxieux, on se demandait ce que les Prussiens allaient faire après l'échec sanglant qu'ils avaient subi à la gare. Ne voudraient-ils pas se venger ? Ne viendraient-ils pas rançonner, incendier le village, coupable de les avoir re-poussés ? N'avaient-ils pas ailleurs montré combien ils se vengeaient cruellement ? De leur côté, les francs-tireurs se tenaient prêts à par-tir à la première alarme. Les fusils étaient chargés dans un coin de chaque maison et ceux qui se reposaient avaient bien recommandé de les éveiller au moindre signal de danger. Péter Kolb s'était rendu chez son ami Hans. Il avait retrouvé sa nièce, sa chère Suzanne, bien émue des événe-ments de la journée. Ce qui surprit le franc-tireur, c'est que la vieille Lotte, qui allait souvent recourir à la charité de Suzanne et de Mme Hans, n'était point venue trouver la jeune fille pour lui donner des nouvelles de son oncle qu'elle avait vu dans sa hutte, et la rassurer. Qu'était donc deve-nue la pauvre vieille ? Enfin la nuit se passa tranquillement, le village ne fut troublé par l'arrivée d'aucun ennemi et, au lever du soleil, qui se montra brillant et chaud sur les collines, si vertes et si pittoresques, on pouvait croire que jamais la guerre n'avait ensanglanté le sol paisible du village. Cependant Péter Kolb n'avait pas attendu l'apparition de l'aurore. Après quelques heures d'un repos agité, il avait pris son fusil, et, accompagné de Hans, qui était aussi solidement armé, il s'était enfoncé dans la forêt pour aller au rendez-vous des francs-tireurs. Il fallait, en effet, prendre des mesures. Il n'était pas probable que les Alle-mands laisseraient impunie l'attaque de la veille. Sans doute,
2S LE FRANC-TIREUR KOLB. lames des persiennes, montraient que toute la population était encore debout. En effet, personne ne reposait. On était anxieux, on se demandait ce que les Prussiens allaient faire après l'échec sanglant qu'ils avaient subi à la gare. Ne voudraient-ils pas se venger ? Ne viendraient-ils pas rançonner, incendier le village, coupable de les avoir re-poussés ? N'avaient-ils pas ailleurs montré combien ils se vengeaient cruellement ? De leur côté, les francs-tireurs se tenaient prêts à par-tir à la première alarme. Les fusils étaient chargés dans un coin de chaque maison et ceux qui se reposaient avaient bien recommandé de les éveiller au moindre signal de danger. Péter Kolb s'était rendu chez son ami Hans. Il avait retrouvé sa nièce, sa chère Suzanne, bien émue des événe-ments de la journée. Ce qui surprit le franc-tireur, c'est que la vieille Lotte, qui allait souvent recourir à la charité de Suzanne et de Mme Hans, n'était point venue trouver la jeune fille pour lui donner des nouvelles de son oncle qu'elle avait vu dans sa hutte, et la rassurer. Qu'était donc deve-nue la pauvre vieille ? Enfin la nuit se passa tranquillement, le village ne fut troublé par l'arrivée d'aucun ennemi et, au lever du soleil, qui se montra brillant et chaud sur les collines, si vertes et si pittoresques, on pouvait croire que jamais la guerre n'avait ensanglanté le sol paisible du village. Cependant Péter Kolb n'avait pas attendu l'apparition de l'aurore. Après quelques heures d'un repos agité, il avait pris son fusil, et, accompagné de Hans, qui était aussi solidement armé, il s'était enfoncé dans la forêt pour aller au rendez-vous des francs-tireurs. Il fallait, en effet, prendre des mesures. Il n'était pas probable que les Alle-mands laisseraient impunie l'attaque de la veille. Sans doute,
2S LE FRANC-TIREUR KOLB. lames des persiennes, montraient que toute la population était encore debout. En effet, personne ne reposait. On était anxieux, on se demandait ce que les Prussiens allaient faire après l'échec sanglant qu'ils avaient subi à la gare. Ne voudraient-ils pas se venger ? Ne viendraient-ils pas rançonner, incendier le village, coupable de les avoir re-poussés ? N'avaient-ils pas ailleurs montré combien ils se vengeaient cruellement ? De leur côté, les francs-tireurs se tenaient prêts à par-tir à la première alarme. Les fusils étaient chargés dans un coin de chaque maison et ceux qui se reposaient avaient bien recommandé de les éveiller au moindre signal de danger. Péter Kolb s'était rendu chez son ami Hans. Il avait retrouvé sa nièce, sa chère Suzanne, bien émue des événe-ments de la journée. Ce qui surprit le franc-tireur, c'est que la vieille Lotte, qui allait souvent recourir à la charité de Suzanne et de Mme Hans, n'était point venue trouver la jeune fille pour lui donner des nouvelles de son oncle qu'elle avait vu dans sa hutte, et la rassurer. Qu'était donc deve-nue la pauvre vieille ? Enfin la nuit se passa tranquillement, le village ne fut troublé par l'arrivée d'aucun ennemi et, au lever du soleil, qui se montra brillant et chaud sur les collines, si vertes et si pittoresques, on pouvait croire que jamais la guerre n'avait ensanglanté le sol paisible du village. Cependant Péter Kolb n'avait pas attendu l'apparition de l'aurore. Après quelques heures d'un repos agité, il avait pris son fusil, et, accompagné de Hans, qui était aussi solidement armé, il s'était enfoncé dans la forêt pour aller au rendez-vous des francs-tireurs. Il fallait, en effet, prendre des mesures. Il n'était pas probable que les Alle-mands laisseraient impunie l'attaque de la veille. Sans doute,
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412 ÉCLA.IRCISSEMENS HISTORIQUES paternelle qui lui a été confiée, n'avait jusqu'ici prouvé que sa modération on n'accusera point sa sévérité. Nous osons vous assurer qu'elle était indispensablement nécessaire. L'ordre public était entièrement détruit, la patrie en dan-ger ses ennemis avaient formé des ligues et des conjura-tions. Nous avons publié la loi contre les séditions si nous avons marché au Champ de la Fédération avec l'enseigne d'une loi redoutable et entourée de la force publique, c'était pour y rappeler l'ordre , pour y prêcher la paix et l'obéis-sance mais les séditieux ont provoqué la force ils ont fait feu sur les magistrats., sur la garde nationale et leur crime est retombé sur leur tête coupable. Après cet exposé, le maire a lu le procès-verbal de la municipalité i , et le président a parlé en ces termes MESSIEURS , L'Assemblée nationale a appris avec douleur que des ennemis du bonheur et de la liberté des Français, usurpant le masque et le langage du patriotisme , avaient égaré quel-ques hommes, les avaient rendus séditieux, rebelles à la loi, et vous avaient forcés de substituer les moyens de rigueur aux moyens de persuasion, dont vous avez fait jusqu'ici usage avec tant de succès. L'Assemblée nationale approuve votre conduite, et toutes les mesures que vous avez prises. Elle voit avec satis-faction que la garde nationale parisienne , que les soldats de la liberté et de la loi, que les citoyens mêmes à qui leurs occupations ne permettent pas de faire un service constant, et dont on s'était efforcé de calomnier les intentions, ont, dans cette circonstance, donné des preuves éclatantes de leur attachement à la constitution et à la loi, et ont conti-nué de justifier la haute estime et la reconnaissance de la nation, par leur zèle, leur modération et leur fidélité. Il i Voyez plus bas, p. 4 4.
412 ÉCLA.IRCISSEMEN@S HISTORIQUES paternelle qui lui a été confiée, n'avait jusqu'ici prouvé que sa modération on n'accusera point sa sévérité. Nous osons vous assurer qu'elle était indispensablement nécessaire. L'ordre public était entièrement détruit, la patrie en dan-ger ses ennemis avaient formé des ligues et des conjura-tions. Nous avons publié la loi contre les séditions si nous avons marché au Champ de la Fédération avec l'enseigne d'une loi redoutable et entourée de la force publique, c'était pour y rappeler l'ordre , pour y prêcher la paix et l'obéis-sance mais les séditieux ont provoqué la force ils ont fait feu sur les magistrats., sur la garde nationale et leur crime est retombé sur leur tête coupable. Après cet exposé, le maire a lu le procès-verbal de la municipalité i , et le président a parlé en ces termes MESSIEURS , L'Assemblée nationale a appris avec douleur que des ennemis du bonheur et de la liberté des Français, usurpant le masque et le langage du patriotisme , avaient égaré quel-ques hommes, les avaient rendus séditieux, rebelles à la loi, et vous avaient forcés de substituer les moyens de rigueur aux moyens de persuasion, dont vous avez fait jusqu'ici usage avec tant de succès. L'Assemblée nationale approuve votre conduite, et toutes les mesures que vous avez prises. Elle voit avec satis-faction que la garde nationale parisienne , que les soldats de la liberté et de la loi, que les citoyens mêmes à qui leurs occupations ne permettent pas de faire un service constant, et dont on s'était efforcé de calomnier les intentions, ont, dans cette circonstance, donné des preuves éclatantes de leur attachement à la constitution et à la loi, et ont conti-nué de justifier la haute estime et la reconnaissance de la nation, par leur zèle, leur modération et leur fidélité. Il i Voyez plus bas, p. 4 4.
412 ÉCLA@IRCISSEMENTS HISTORIQUES paternelle qui lui a été confiée, n'avait jusqu'ici prouvé que sa modération on n'accusera point sa sévérité. Nous osons vous assurer qu'elle était indispensablement nécessaire. L'ordre public était entièrement détruit, la patrie en dan-ger ses ennemis avaient formé des ligues et des conjura-tions. Nous avons publié la loi contre les séditions si nous avons marché au Champ de la Fédération avec l'enseigne d'une loi redoutable et entourée de la force publique, c'était pour y rappeler l'ordre@, pour y prêcher la paix et l'obéis-sance mais les séditieux ont provoqué la force ils ont fait feu sur les magistrats@, sur la garde nationale et leur crime est retombé sur leur tête coupable. Après cet exposé, le maire a lu le procès-verbal de la municipalité 1 , et le président a parlé en ces termes MESSIEURS@, L'Assemblée nationale a appris avec douleur que des ennemis du bonheur et de la liberté des Français, usurpant le masque et le langage du patriotisme@, avaient égaré quel-ques hommes, les avaient rendus séditieux, rebelles à la loi, et vous avaient forcés de substituer les moyens de rigueur aux moyens de persuasion, dont vous avez fait jusqu'ici usage avec tant de succès. L'Assemblée nationale approuve votre conduite, et toutes les mesures que vous avez prises. Elle voit avec satis-faction que la garde nationale parisienne@, que les soldats de la liberté et de la loi, que les citoyens mêmes à qui leurs occupations ne permettent pas de faire un service constant, et dont on s'était efforcé de calomnier les intentions, ont, dans cette circonstance, donné des preuves éclatantes de leur attachement à la constitution et à la loi, et ont conti-nué de justifier la haute estime et la reconnaissance de la nation, par leur zèle, leur modération et leur fidélité. @@@1 Voyez plus bas, p. 414.
412 ÉCLA@IRCISSEMENTS HISTORIQUES paternelle qui lui a été confiée, n'avait jusqu'ici prouvé que sa modération on n'accusera point sa sévérité. Nous osons vous assurer qu'elle était indispensablement nécessaire. L'ordre public était entièrement détruit, la patrie en dan-ger ses ennemis avaient formé des ligues et des conjura-tions. Nous avons publié la loi contre les séditions si nous avons marché au Champ de la Fédération avec l'enseigne d'une loi redoutable et entourée de la force publique, c'était pour y rappeler l'ordre@, pour y prêcher la paix et l'obéis-sance mais les séditieux ont provoqué la force ils ont fait feu sur les magistrats@, sur la garde nationale et leur crime est retombé sur leur tête coupable. Après cet exposé, le maire a lu le procès-verbal de la municipalité 1 , et le président a parlé en ces termes MESSIEURS@, L'Assemblée nationale a appris avec douleur que des ennemis du bonheur et de la liberté des Français, usurpant le masque et le langage du patriotisme@, avaient égaré quel-ques hommes, les avaient rendus séditieux, rebelles à la loi, et vous avaient forcés de substituer les moyens de rigueur aux moyens de persuasion, dont vous avez fait jusqu'ici usage avec tant de succès. L'Assemblée nationale approuve votre conduite, et toutes les mesures que vous avez prises. Elle voit avec satis-faction que la garde nationale parisienne@, que les soldats de la liberté et de la loi, que les citoyens mêmes à qui leurs occupations ne permettent pas de faire un service constant, et dont on s'était efforcé de calomnier les intentions, ont, dans cette circonstance, donné des preuves éclatantes de leur attachement à la constitution et à la loi, et ont conti-nué de justifier la haute estime et la reconnaissance de la nation, par leur zèle, leur modération et leur fidélité. @@@1 Voyez plus bas, p. 414.
412 ÉCLAIRCISSEMENTS HISTORIQUES paternelle qui lui a été confiée, n'avait jusqu'ici prouvé que sa modération on n'accusera point sa sévérité. Nous osons vous assurer qu'elle était indispensablement nécessaire. L'ordre public était entièrement détruit, la patrie en dan-ger ses ennemis avaient formé des ligues et des conjura-tions. Nous avons publié la loi contre les séditions si nous avons marché au Champ de la Fédération avec l'enseigne d'une loi redoutable et entourée de la force publique, c'était pour y rappeler l'ordre, pour y prêcher la paix et l'obéis-sance mais les séditieux ont provoqué la force ils ont fait feu sur les magistrats, sur la garde nationale et leur crime est retombé sur leur tête coupable. Après cet exposé, le maire a lu le procès-verbal de la municipalité 1 , et le président a parlé en ces termes MESSIEURS, L'Assemblée nationale a appris avec douleur que des ennemis du bonheur et de la liberté des Français, usurpant le masque et le langage du patriotisme, avaient égaré quel-ques hommes, les avaient rendus séditieux, rebelles à la loi, et vous avaient forcés de substituer les moyens de rigueur aux moyens de persuasion, dont vous avez fait jusqu'ici usage avec tant de succès. L'Assemblée nationale approuve votre conduite, et toutes les mesures que vous avez prises. Elle voit avec satis-faction que la garde nationale parisienne, que les soldats de la liberté et de la loi, que les citoyens mêmes à qui leurs occupations ne permettent pas de faire un service constant, et dont on s'était efforcé de calomnier les intentions, ont, dans cette circonstance, donné des preuves éclatantes de leur attachement à la constitution et à la loi, et ont conti-nué de justifier la haute estime et la reconnaissance de la nation, par leur zèle, leur modération et leur fidélité. 1 Voyez plus bas, p. 414.
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430 ÉCLAIRGISSEMENS HISTORIQUËN de choses , les hommes honorés de votre confiance ? Vcras représenter, avec autant de simplicité que de courage, l'in-quiétude du peuple et les motifs de sa défiance, comme noua lui répéterons en toute circonstance les témoignages tou-chans que nous donne Votre Majesté de son amour pour la loi. Empressés de remplir cette double tâche , nous ne con-naissons ni les calculs, ni la faiblesse, qui empêchent de ja-mais rien répéter qui ne soit agréable. C'est pour vouloir toujours flatter les rois, par de rians tableaux , qu'on leur a souvent aliéné les peuples. Entièrement à nos devoirs , nous dirons la vérité à Votre Majesté, en lui transmettant les inquiétudes , les réclamations du peuple, en lui retraçant le véritable état des choses. La France est parvenue à l'époque de sa révolution, qui doit en assurer le triomphe par de prompts succès, ou le préparer par de longs malheurs. Ce triomphe est imman-quable mais , ou la génération présente en sera le témoin, ou elle l'achètera pour la suivante , d'une partie de son sang. Dans le premier cas , Votre Majesté partagera la jouis-sance de la victoire et de la paix dans le second , elle n'é-vitera point les malheurs communs eh ! qui sait les victimes qu'ils pourraient faire ! Le retour de l'ancien ordre de choses est impossible dès qu'une fois les idées de justice , de liberté, d'égalité sont répandues dans la masse active du peuple , elles y germent et se développent toujours 'de plus en plus. En vain l'habitude des privilèges , l'amour des distinctions feraient tout tenter à certaine classe , pour les étouffer ces inutiles efforts les font discuter avec plus de chaleur le sen-timent du fait s'unit à l'opinion du droit il en résulte la passion la plus ardente, la plus fière et la plus puissante, celle de l'indépendance que rien ne saurait aliéner, et qui ne peut être réglée que par la loi. Le rétablissementae la no-blesse, sous quelque forme qu'on l'envisage, n'est pas plus possible que celui des états. La volonté générale s'est prononcée contre elle la consti-
430 ÉCLAIRGISSEMENS HISTORIQUËN de choses , les hommes honorés de votre confiance ? Vcras représenter, avec autant de simplicité que de courage, l'in-quiétude du peuple et les motifs de sa défiance, comme noua lui répéterons en toute circonstance les témoignages tou-chans que nous donne Votre Majesté de son amour pour la loi. Empressés de remplir cette double tâche , nous ne con-naissons ni les calculs, ni la faiblesse, qui empêchent de ja-mais rien répéter qui ne soit agréable. C'est pour vouloir toujours flatter les rois, par de rians tableaux , qu'on leur a souvent aliéné les peuples. Entièrement à nos devoirs , nous dirons la vérité à Votre Majesté, en lui transmettant les inquiétudes , les réclamations du peuple, en lui retraçant le véritable état des choses. La France est parvenue à l'époque de sa révolution, qui doit en assurer le triomphe par de prompts succès, ou le préparer par de longs malheurs. Ce triomphe est imman-quable mais , ou la génération présente en sera le témoin, ou elle l'achètera pour la suivante , d'une partie de son sang. Dans le premier cas , Votre Majesté partagera la jouis-sance de la victoire et de la paix dans le second , elle n'é-vitera point les malheurs communs eh ! qui sait les victimes qu'ils pourraient faire ! Le retour de l'ancien ordre de choses est impossible dès qu'une fois les idées de justice , de liberté, d'égalité sont répandues dans la masse active du peuple , elles y germent et se développent toujours 'de plus en plus. En vain l'habitude des privilèges , l'amour des distinctions feraient tout tenter à certaine classe , pour les étouffer ces inutiles efforts les font discuter avec plus de chaleur le sen-timent du fait s'unit à l'opinion du droit il en résulte la passion la plus ardente, la plus fière et la plus puissante, celle de l'indépendance que rien ne saurait aliéner, et qui ne peut être réglée que par la loi. Le rétablissement@ae la no-blesse, sous quelque forme qu'on l'envisage, n'est pas plus possible que celui des états. La volonté générale s'est prononcée contre elle la consti-
430 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES de choses@, les hommes honorés de votre confiance ? V@ous représenter, avec autant de simplicité que de courage, l'in-quiétude du peuple et les motifs de sa défiance, comme nous lui répéterons en toute circonstance les témoignages tou-chans que nous donne Votre Majesté de son amour pour la loi. Empressés de remplir cette double tâche@, nous ne con-naissons ni les calculs, ni la faiblesse@ qui empêchent de ja-mais rien répéter qui ne soit agréable. C'est pour vouloir toujours flatter les rois, par de rians tableaux@, qu'on leur a souvent aliéné les peuples. Entièrement à nos devoirs@, nous dirons la vérité à Votre Majesté, en lui transmettant les inquiétudes@, les réclamations du peuple, en lui retraçant le véritable état des choses. La France est parvenue à l'époque de sa révolution, qui doit en assurer le triomphe par de prompts succès, ou le préparer par de longs malheurs. Ce triomphe est imman-quable mais@, ou la génération présente en sera le témoin, ou elle l'achètera pour la suivante@, d'une partie de son sang. Dans le premier cas@, Votre Majesté partagera la jouis-sance de la victoire et de la paix dans le second@, elle n'é-vitera point les malheurs communs eh ! qui sait les victimes qu'ils pourraient faire ! Le retour de l'ancien ordre de choses est impossible dès qu'une fois les idées de justice@, de liberté, d'égalité sont répandues dans la masse active du peuple@, elles y germent et se développent toujours @de plus en plus. En vain l'habitude des priviléges@, l'amour des distinctions feraient tout tenter à certaine classe@, pour les étouffer ces inutiles efforts les font discuter avec plus de chaleur le sen-timent du fait s'unit à l'opinion du droit il en résulte la passion la plus ardente, la plus fière et la plus puissante, celle de l'indépendance que rien ne saurait aliéner, et qui ne peut être réglée que par la loi. Le rétablissement de la no-blesse, sous quelque forme qu'on l'envisage, n'est pas plus possible que celui des états. La volonté générale s'est prononcée contre elle la consti-
430 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES de choses@, les hommes honorés de votre confiance ? V@ous représenter, avec autant de simplicité que de courage, l'in-quiétude du peuple et les motifs de sa défiance, comme nous lui répéterons en toute circonstance les témoignages tou-chans que nous donne Votre Majesté de son amour pour la loi. Empressés de remplir cette double tâche@, nous ne con-naissons ni les calculs, ni la faiblesse@ qui empêchent de ja-mais rien répéter qui ne soit agréable. C'est pour vouloir toujours flatter les rois, par de rians tableaux@, qu'on leur a souvent aliéné les peuples. Entièrement à nos devoirs@, nous dirons la vérité à Votre Majesté, en lui transmettant les inquiétudes@, les réclamations du peuple, en lui retraçant le véritable état des choses. La France est parvenue à l'époque de sa révolution, qui doit en assurer le triomphe par de prompts succès, ou le préparer par de longs malheurs. Ce triomphe est imman-quable mais@, ou la génération présente en sera le témoin, ou elle l'achètera pour la suivante@, d'une partie de son sang. Dans le premier cas@, Votre Majesté partagera la jouis-sance de la victoire et de la paix dans le second@, elle n'é-vitera point les malheurs communs eh ! qui sait les victimes qu'ils pourraient faire ! Le retour de l'ancien ordre de choses est impossible dès qu'une fois les idées de justice@, de liberté, d'égalité sont répandues dans la masse active du peuple@, elles y germent et se développent toujours @de plus en plus. En vain l'habitude des priviléges@, l'amour des distinctions feraient tout tenter à certaine classe@, pour les étouffer ces inutiles efforts les font discuter avec plus de chaleur le sen-timent du fait s'unit à l'opinion du droit il en résulte la passion la plus ardente, la plus fière et la plus puissante, celle de l'indépendance que rien ne saurait aliéner, et qui ne peut être réglée que par la loi. Le rétablissement de la no-blesse, sous quelque forme qu'on l'envisage, n'est pas plus possible que celui des états. La volonté générale s'est prononcée contre elle la consti-
430 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES de choses, les hommes honorés de votre confiance ? Vous représenter, avec autant de simplicité que de courage, l'in-quiétude du peuple et les motifs de sa défiance, comme nous lui répéterons en toute circonstance les témoignages tou-chans que nous donne Votre Majesté de son amour pour la loi. Empressés de remplir cette double tâche, nous ne con-naissons ni les calculs, ni la faiblesse qui empêchent de ja-mais rien répéter qui ne soit agréable. C'est pour vouloir toujours flatter les rois, par de rians tableaux, qu'on leur a souvent aliéné les peuples. Entièrement à nos devoirs, nous dirons la vérité à Votre Majesté, en lui transmettant les inquiétudes, les réclamations du peuple, en lui retraçant le véritable état des choses. La France est parvenue à l'époque de sa révolution, qui doit en assurer le triomphe par de prompts succès, ou le préparer par de longs malheurs. Ce triomphe est imman-quable mais, ou la génération présente en sera le témoin, ou elle l'achètera pour la suivante, d'une partie de son sang. Dans le premier cas, Votre Majesté partagera la jouis-sance de la victoire et de la paix dans le second, elle n'é-vitera point les malheurs communs eh ! qui sait les victimes qu'ils pourraient faire ! Le retour de l'ancien ordre de choses est impossible dès qu'une fois les idées de justice, de liberté, d'égalité sont répandues dans la masse active du peuple, elles y germent et se développent toujours de plus en plus. En vain l'habitude des priviléges, l'amour des distinctions feraient tout tenter à certaine classe, pour les étouffer ces inutiles efforts les font discuter avec plus de chaleur le sen-timent du fait s'unit à l'opinion du droit il en résulte la passion la plus ardente, la plus fière et la plus puissante, celle de l'indépendance que rien ne saurait aliéner, et qui ne peut être réglée que par la loi. Le rétablissement de la no-blesse, sous quelque forme qu'on l'envisage, n'est pas plus possible que celui des états. La volonté générale s'est prononcée contre elle la consti-
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146 L'ÉVASION. Je me trouvais comme dans une sorte de puits, au fond duquel roulait un rapide torrent. Une masure basse, sans fenêtre, était placée sous les arbres, dans la prairie qui formait le fond du val. Epuisé de fatigue, les pieds ensan-glantés, accablé cette fois par le besoin de dormir, je pous-sai la porte delà baraque, et j'entrai. C'était une grange remplie de foin etde paille. Je m'étendis, ou plutôt je tom-bai sur ce lit d'occasion, qui me parut délicieux, et je m'en-dormis aussitôt d'un sommeil profond. Lorsque je me réveillai, il faisait grand jour, les rayons joyeux du soleil pénétraient par la porte jusque dans la grange et semblaient m'inviter à continuer ma route. Mais quand je voulus me mettre sur mes jambes, je pus à peine me tenir debout, tant elles étaient raidies par la marche forcée de la veille mes pieds étaient brûlants et gonflés. Il me fallut faire un courageux effort pour ne point m'é-tendre de nouveau sur ce foin parfumé qui m'avait fourni un lit si chaud et si moelleux. Mais la pensée de la France, où j'étais impatient d'arriver, me fit oublier toute fatigue l'espoir que cette journée serait peut-être la dernière que je passerais sur la terre prussienne ranima mon courage, et je sortis de la grange décidé à tout souffrir pour atteindre mon but. J'ai dit que j'étais au fond d'un ravin. A droite, une fo-rêt d'où s'échappait le torrent semblait fermer toute issue à gauche, le val se prolongeait en une gorge étroite et tortueuse, où un sentier suivait les eaux écumantes vis-à-vis, un autre sentier gravissait la montagne qui m'avait arrêté la veille. Je n'hésitai pas à le prendre un pressen-timent me disait que du haut de cette montagne je pour-rais me rendre compte des lieux où le hasard m'avait conduit. D'ailleurs il me répugnait de suivre les longs dé-tours d'un ravin où la vue était bornée, et où je craignais de perdre un temps précieux.
146 L'ÉVASION. Je me trouvais comme dans une sorte de puits, au fond duquel roulait un rapide torrent. Une masure basse, sans fenêtre, était placée sous les arbres, dans la prairie qui formait le fond du val. Epuisé de fatigue, les pieds ensan-glantés, accablé cette fois par le besoin de dormir, je pous-sai la porte de@là baraque, et j'entrai. C'était une grange remplie de foin et@de paille. Je m'étendis, ou plutôt je tom-bai sur ce lit d'occasion, qui me parut délicieux, et je m'en-dormis aussitôt d'un sommeil profond. Lorsque je me réveillai, il faisait grand jour, les rayons joyeux du soleil pénétraient par la porte jusque dans la grange et semblaient m'inviter à continuer ma route. Mais quand je voulus me mettre sur mes jambes, je pus à peine me tenir debout, tant elles étaient raidies par la marche forcée de la veille mes pieds étaient brûlants et gonflés. Il me fallut faire un courageux effort pour ne point m'é-tendre de nouveau sur ce foin parfumé qui m'avait fourni un lit si chaud et si moelleux. Mais la pensée de la France, où j'étais impatient d'arriver, me fit oublier toute fatigue l'espoir que cette journée serait peut-être la dernière que je passerais sur la terre prussienne ranima mon courage, et je sortis de la grange décidé à tout souffrir pour atteindre mon but. J'ai dit que j'étais au fond d'un ravin. A droite, une fo-rêt d'où s'échappait le torrent semblait fermer toute issue à gauche, le val se prolongeait en une gorge étroite et tortueuse, où un sentier suivait les eaux écumantes vis-à-vis, un autre sentier gravissait la montagne qui m'avait arrêté la veille. Je n'hésitai pas à le prendre un pressen-timent me disait que du haut de cette montagne je pour-rais me rendre compte des lieux où le hasard m'avait conduit. D'ailleurs il me répugnait de suivre les longs dé-tours d'un ravin où la vue était bornée, et où je craignais de perdre un temps précieux.
146 L'ÉVASION. Je me trouvais comme dans une sorte de puits, au fond duquel roulait un rapide torrent. Une masure basse, sans fenêtre, était placée sous les arbres, dans la prairie qui formait le fond du val. Epuisé de fatigue, les pieds ensan-glantés, accablé cette fois par le besoin de dormir, je pous-sai la porte de la baraque, et j'entrai. C'était une grange remplie de foin et de paille. Je m'étendis, ou plutôt je tom-bai sur ce lit d'occasion, qui me parut délicieux, et je m'en-dormis aussitôt d'un sommeil profond. Lorsque je me réveillai, il faisait grand jour, les rayons joyeux du soleil pénétraient par la porte jusque dans la grange et semblaient m'inviter à continuer ma route. Mais quand je voulus me mettre sur mes jambes, je pus à peine me tenir debout, tant elles étaient raidies par la marche forcée de la veille mes pieds étaient brûlants et gonflés. Il me fallut faire un courageux effort pour ne point m'é-tendre de nouveau sur ce foin parfumé qui m'avait fourni un lit si chaud et si moelleux. Mais la pensée de la France, où j'étais impatient d'arriver, me fit oublier toute fatigue l'espoir que cette journée serait peut-être la dernière que je passerais sur la terre prussienne ranima mon courage, et je sortis de la grange décidé à tout souffrir pour atteindre mon but. J'ai dit que j'étais au fond d'un ravin. A droite, une fo-rêt d'où s'échappait le torrent semblait fermer toute issue à gauche, le val se prolongeait en une gorge étroite et tortueuse, où un sentier suivait les eaux écumantes vis-à-vis, un autre sentier gravissait la montagne qui m'avait arrêté la veille. Je n'hésitai pas à le prendre un pressen-timent me disait que du haut de cette montagne je pour-rais me rendre compte des lieux où le hasard m'avait conduit. D'ailleurs il me répugnait de suivre les longs dé-tours d'un ravin où la vue était bornée, et où je craignais de perdre un temps précieux.
146 L'ÉVASION. Je me trouvais comme dans une sorte de puits, au fond duquel roulait un rapide torrent. Une masure basse, sans fenêtre, était placée sous les arbres, dans la prairie qui formait le fond du val. Epuisé de fatigue, les pieds ensan-glantés, accablé cette fois par le besoin de dormir, je pous-sai la porte de la baraque, et j'entrai. C'était une grange remplie de foin et de paille. Je m'étendis, ou plutôt je tom-bai sur ce lit d'occasion, qui me parut délicieux, et je m'en-dormis aussitôt d'un sommeil profond. Lorsque je me réveillai, il faisait grand jour, les rayons joyeux du soleil pénétraient par la porte jusque dans la grange et semblaient m'inviter à continuer ma route. Mais quand je voulus me mettre sur mes jambes, je pus à peine me tenir debout, tant elles étaient raidies par la marche forcée de la veille mes pieds étaient brûlants et gonflés. Il me fallut faire un courageux effort pour ne point m'é-tendre de nouveau sur ce foin parfumé qui m'avait fourni un lit si chaud et si moelleux. Mais la pensée de la France, où j'étais impatient d'arriver, me fit oublier toute fatigue l'espoir que cette journée serait peut-être la dernière que je passerais sur la terre prussienne ranima mon courage, et je sortis de la grange décidé à tout souffrir pour atteindre mon but. J'ai dit que j'étais au fond d'un ravin. A droite, une fo-rêt d'où s'échappait le torrent semblait fermer toute issue à gauche, le val se prolongeait en une gorge étroite et tortueuse, où un sentier suivait les eaux écumantes vis-à-vis, un autre sentier gravissait la montagne qui m'avait arrêté la veille. Je n'hésitai pas à le prendre un pressen-timent me disait que du haut de cette montagne je pour-rais me rendre compte des lieux où le hasard m'avait conduit. D'ailleurs il me répugnait de suivre les longs dé-tours d'un ravin où la vue était bornée, et où je craignais de perdre un temps précieux.
146 L'ÉVASION. Je me trouvais comme dans une sorte de puits, au fond duquel roulait un rapide torrent. Une masure basse, sans fenêtre, était placée sous les arbres, dans la prairie qui formait le fond du val. Epuisé de fatigue, les pieds ensan-glantés, accablé cette fois par le besoin de dormir, je pous-sai la porte de la baraque, et j'entrai. C'était une grange remplie de foin et de paille. Je m'étendis, ou plutôt je tom-bai sur ce lit d'occasion, qui me parut délicieux, et je m'en-dormis aussitôt d'un sommeil profond. Lorsque je me réveillai, il faisait grand jour, les rayons joyeux du soleil pénétraient par la porte jusque dans la grange et semblaient m'inviter à continuer ma route. Mais quand je voulus me mettre sur mes jambes, je pus à peine me tenir debout, tant elles étaient raidies par la marche forcée de la veille mes pieds étaient brûlants et gonflés. Il me fallut faire un courageux effort pour ne point m'é-tendre de nouveau sur ce foin parfumé qui m'avait fourni un lit si chaud et si moelleux. Mais la pensée de la France, où j'étais impatient d'arriver, me fit oublier toute fatigue l'espoir que cette journée serait peut-être la dernière que je passerais sur la terre prussienne ranima mon courage, et je sortis de la grange décidé à tout souffrir pour atteindre mon but. J'ai dit que j'étais au fond d'un ravin. A droite, une fo-rêt d'où s'échappait le torrent semblait fermer toute issue à gauche, le val se prolongeait en une gorge étroite et tortueuse, où un sentier suivait les eaux écumantes vis-à-vis, un autre sentier gravissait la montagne qui m'avait arrêté la veille. Je n'hésitai pas à le prendre un pressen-timent me disait que du haut de cette montagne je pour-rais me rendre compte des lieux où le hasard m'avait conduit. D'ailleurs il me répugnait de suivre les longs dé-tours d'un ravin où la vue était bornée, et où je craignais de perdre un temps précieux.
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ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE 21 l'action du coeur, la pudeur colore les joues de la jeune fille, ou la honte la fait rougir. Les regards deviennent humides de tendresse ou lancent des éclairs enflammés de jalousie et de haine. Du coeur, en proie à des bonds, l'agitation s'étend partout, aux membres qui se tordent, qui frappent soi ou les autres. Tantôt, c'est la joie exubérante, entrecoupée des secousses du rire, tantôt c'est la colère et la fureur qui éclatent comme un orage. Je ne cherche pas à décrire. Les moralistes,. les poètes, les peintres ont tracé ces ta-bleaux. Je ne veux qu'indiquer ce que chacun voit, sent, subit. Et quel est le lieu, le théâtre de ces manifestations? La poitrine, le coeur et ce qui l'entoure. Donc, ces organes portent témoignage de nos affections ils en sont les témoins assidus, involontaires, infaillibles, et c'est parce qu'ils traduisent ainsi nos passions au dehors, que l'on a dit qu'ils en étaient la cause et la source. Entre ces témoins de nos douleurs, de nos joies, même de nos secrètes pensées, le coeur est le plus fidèle, le plus infaillible. A force de volonté, d'habitude, cet homme que l'on épie imprime l'immobilité à son visage, le silence à ses traits mais son coeur, lui, ne consent pas à la trahison. Le coupable qui fait un faux ser-ment, sans signe visible de mensonge, sent au dedans de lui un témoin qui l'accuse, comme un dénonciateur inévitable, qui retarde son sommeil, qui entretient son remords. Dans toutes ces expressions, la poitrine intervient pour sa part et y concourt avec le coeur. Chacun le voit et le sait, et lorsque le branle est donné par une émotion forte, tout s'agite le larynx, par ses cris, le tronc, les membres déploient une énergie indomptable, ainsi que cela a lieu dans la colère, la fureur. C'est cette dépense excessive de forces, ce spectacle violent qui a fait dire que la passion est une souffrance, et son nom même le dit. Quand on contemple ces effets, on est frappé du concours simul-tané, involontaire, d'organes divers qui s'unissent pour et dans une même action. Pourquoi cet ensemble surprenant, presque admira-ble? Y en a-t-il une explication anatomique, physiologique, car nous sommes ici dans le vrai domaine de l'organisation, puisque les animaux offrent, à leur manière, un spectacle du même genre? r Oui, il y en a une cause anatomique. Elle est dans un nerf 1 qui prend sa racine au bulbe rachidien, au-dessous du cerveau, et envoie des branches, des rameaux au coeur, aux poumons, à l'es-tomac, unissant toutes ces parties dans une sympathie étroite. Et comme dans le cerveau, à sa base, il y a des centres de mouve-niants involontaires ou réflexes , on comprend que ce nerf ras-4a huitième paire cérébrale ou nerf pneumogastrique.
ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE 21 l'action du coeur, la pudeur colore les joues de la jeune fille, ou la honte la fait rougir. Les regards deviennent humides de tendresse ou lancent des éclairs@ enflammés de jalousie et de haine. Du coeur, en proie à des bonds, l'agitation s'étend partout, aux membres qui se tordent, qui frappent soi ou les autres. Tantôt, c'est la joie exubérante, entrecoupée des secousses du rire, tantôt c'est la colère et la fureur qui éclatent comme un ora@ge. Je ne cherche pas à décrire. Les moralistes,. les poètes, les peintres ont tracé ces ta-bleaux. Je ne veux qu'indiquer ce que chacun voit, sent, subit. Et quel est le lieu, le théâtre de ces manifestations? La poitrine, le coeur et ce qui l'entoure. Donc, ces organes portent témoignage de nos affections ils en sont les témoins assidus, involontaires, infaillibles, et c'est parce qu'ils traduisent ainsi nos passions au dehors, que l'on a dit qu'ils en étaient la cause et la source. Entre ces témoins de nos douleurs, de nos joies, même de nos secrètes pensées, le coeur est le plus fidèle, le plus infaillible. A force de volonté, d'habitude, cet homme que l'on épie imprime l'immobilité à son visage, le silence à ses traits mais son coeur, lui, ne consent pas à la trahison. Le coupable qui fait un faux ser-ment, sans signe visible de mensonge, sent au dedans de lui un témoin qui l'accuse, comme un dénonciateur inévitable, qui retarde son sommeil, qui entretient son remords. Dans toutes ces expressions, la poitrine intervient pour sa part et y concourt avec le coeur. Chacun le voit et le sait, et lorsque le branle est donné par une émotion forte, tout s'agite le larynx, par ses cris, le tronc, les membres déploient une énergie indomptable, ainsi que cela a lieu dans la colère, la fureur. C'est cette dépense excessive de forces, ce spectacle violent qui a fait dire que la passion est une souffrance, et son nom même le dit. Quand on contemple ces effets, on est frappé du concours simul-tané, involontaire, d'organes divers qui s'unissent pour et dans une même action. Pourquoi cet ensemble surprenant, presque admira-ble? Y en a-t-il une explication anatomique, physiologique, car nous sommes ici dans le vrai domaine de l'organisation, puisque les animaux offrent, à leur manière, un spectacle du même genre? r Oui, il y en a une cause anatomique. Elle est dans un nerf 1 qui prend sa racine au bulbe rachidien, au-dessous du cerveau, et envoie des branches, des rameaux au coeur, aux poumons, à l'es-tomac, unissant toutes ces parties dans une sympathie étroite. Et comme dans le cerveau, à sa base, il y a des centres de mouve-niants involontaires ou réflexes , on comprend que ce nerf ras-@@4a huitième paire cérébrale ou nerf pneumogastrique.
ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE 21 l'action du coeur, la pudeur colore les joues de la jeune fille, ou la honte la fait rougir. Les regards deviennent humides de tendresse ou lancent des éclairs, enflammés de jalousie et de haine. Du coeur, en proie à des bonds, l'agitation s'étend partout, aux membres qui se tordent, qui frappent soi ou les autres. Tantôt, c'est la joie exubérante, entrecoupée des secousses du rire, tantôt c'est la colère et la fureur qui éclatent comme un orange. Je ne cherche pas à décrire. Les moralistes,@ les poètes, les peintres ont tracé ces ta-bleaux. Je ne veux qu'indiquer ce que chacun voit, sent, subit. Et quel est le lieu, le théâtre de ces manifestations? La poitrine, le coeur et ce qui l'entoure. Donc, ces organes portent témoignage de nos affections ils en sont les témoins assidus, involontaires, infaillibles, et c'est parce qu'ils traduisent ainsi nos passions au dehors, que l'on a dit qu'ils en étaient la cause et la source. Entre ces témoins de nos douleurs, de nos joies, même de nos secrètes pensées, le coeur est le plus fidèle, le plus infaillible. A force de volonté, d'habitude, cet homme que l'on épie imprime l'immobilité à son visage, le silence à ses traits mais son coeur, lui, ne consent pas à la trahison. Le coupable qui fait un faux ser-ment, sans signe visible de mensonge, sent au dedans de lui un témoin qui l'accuse, comme un dénonciateur inévitable, qui retarde son sommeil, qui entretient son remords. Dans toutes ces expressions, la poitrine intervient pour sa part et y concourt avec le coeur. Chacun le voit et le sait, et lorsque le branle est donné par une émotion forte, tout s'agite le larynx, par ses cris, le tronc, les membres déploient une énergie indomptable, ainsi que cela a lieu dans la colère, la fureur. C'est cette dépense excessive de forces, ce spectacle violent qui a fait dire que la passion est une souffrance, et son nom même le dit. Quand on contemple ces effets, on est frappé du concours simul-tané, involontaire, d'organes divers qui s'unissent pour et dans une même action. Pourquoi cet ensemble surprenant, presque admira-ble? Y en a-t-il une explication anatomique, physiologique, car nous sommes ici dans le vrai domaine de l'organisation, puisque les animaux offrent, à leur manière, un spectacle du même genre?@@ Oui, il y en a une cause anatomique. Elle est dans un nerf 1 qui prend sa racine au bulbe rachidien, au-dessous du cerveau, et envoie des branches, des rameaux au coeur, aux poumons, à l'es-tomac, unissant toutes ces parties dans une sympathie étroite. Et comme dans le cerveau, à sa base, il y a des centres de mouve-@ments involontaires ou réflexes , on comprend que ce nerf ras-1 La huitième paire cérébrale ou nerf pneumogastrique.
ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE 21 l'action du coeur, la pudeur colore les joues de la jeune fille, ou la honte la fait rougir. Les regards deviennent humides de tendresse ou lancent des éclairs, enflammés de jalousie et de haine. Du coeur, en proie à des bonds, l'agitation s'étend partout, aux membres qui se tordent, qui frappent soi ou les autres. Tantôt, c'est la joie exubérante, entrecoupée des secousses du rire, tantôt c'est la colère et la fureur qui éclatent comme un orange. Je ne cherche pas à décrire. Les moralistes,@ les poètes, les peintres ont tracé ces ta-bleaux. Je ne veux qu'indiquer ce que chacun voit, sent, subit. Et quel est le lieu, le théâtre de ces manifestations? La poitrine, le coeur et ce qui l'entoure. Donc, ces organes portent témoignage de nos affections ils en sont les témoins assidus, involontaires, infaillibles, et c'est parce qu'ils traduisent ainsi nos passions au dehors, que l'on a dit qu'ils en étaient la cause et la source. Entre ces témoins de nos douleurs, de nos joies, même de nos secrètes pensées, le coeur est le plus fidèle, le plus infaillible. A force de volonté, d'habitude, cet homme que l'on épie imprime l'immobilité à son visage, le silence à ses traits mais son coeur, lui, ne consent pas à la trahison. Le coupable qui fait un faux ser-ment, sans signe visible de mensonge, sent au dedans de lui un témoin qui l'accuse, comme un dénonciateur inévitable, qui retarde son sommeil, qui entretient son remords. Dans toutes ces expressions, la poitrine intervient pour sa part et y concourt avec le coeur. Chacun le voit et le sait, et lorsque le branle est donné par une émotion forte, tout s'agite le larynx, par ses cris, le tronc, les membres déploient une énergie indomptable, ainsi que cela a lieu dans la colère, la fureur. C'est cette dépense excessive de forces, ce spectacle violent qui a fait dire que la passion est une souffrance, et son nom même le dit. Quand on contemple ces effets, on est frappé du concours simul-tané, involontaire, d'organes divers qui s'unissent pour et dans une même action. Pourquoi cet ensemble surprenant, presque admira-ble? Y en a-t-il une explication anatomique, physiologique, car nous sommes ici dans le vrai domaine de l'organisation, puisque les animaux offrent, à leur manière, un spectacle du même genre?@@ Oui, il y en a une cause anatomique. Elle est dans un nerf 1 qui prend sa racine au bulbe rachidien, au-dessous du cerveau, et envoie des branches, des rameaux au coeur, aux poumons, à l'es-tomac, unissant toutes ces parties dans une sympathie étroite. Et comme dans le cerveau, à sa base, il y a des centres de mouve-@ments involontaires ou réflexes , on comprend que ce nerf ras-1 La huitième paire cérébrale ou nerf pneumogastrique.
ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE 21 l'action du coeur, la pudeur colore les joues de la jeune fille, ou la honte la fait rougir. Les regards deviennent humides de tendresse ou lancent des éclairs, enflammés de jalousie et de haine. Du coeur, en proie à des bonds, l'agitation s'étend partout, aux membres qui se tordent, qui frappent soi ou les autres. Tantôt, c'est la joie exubérante, entrecoupée des secousses du rire, tantôt c'est la colère et la fureur qui éclatent comme un orange. Je ne cherche pas à décrire. Les moralistes, les poètes, les peintres ont tracé ces ta-bleaux. Je ne veux qu'indiquer ce que chacun voit, sent, subit. Et quel est le lieu, le théâtre de ces manifestations? La poitrine, le coeur et ce qui l'entoure. Donc, ces organes portent témoignage de nos affections ils en sont les témoins assidus, involontaires, infaillibles, et c'est parce qu'ils traduisent ainsi nos passions au dehors, que l'on a dit qu'ils en étaient la cause et la source. Entre ces témoins de nos douleurs, de nos joies, même de nos secrètes pensées, le coeur est le plus fidèle, le plus infaillible. A force de volonté, d'habitude, cet homme que l'on épie imprime l'immobilité à son visage, le silence à ses traits mais son coeur, lui, ne consent pas à la trahison. Le coupable qui fait un faux ser-ment, sans signe visible de mensonge, sent au dedans de lui un témoin qui l'accuse, comme un dénonciateur inévitable, qui retarde son sommeil, qui entretient son remords. Dans toutes ces expressions, la poitrine intervient pour sa part et y concourt avec le coeur. Chacun le voit et le sait, et lorsque le branle est donné par une émotion forte, tout s'agite le larynx, par ses cris, le tronc, les membres déploient une énergie indomptable, ainsi que cela a lieu dans la colère, la fureur. C'est cette dépense excessive de forces, ce spectacle violent qui a fait dire que la passion est une souffrance, et son nom même le dit. Quand on contemple ces effets, on est frappé du concours simul-tané, involontaire, d'organes divers qui s'unissent pour et dans une même action. Pourquoi cet ensemble surprenant, presque admira-ble? Y en a-t-il une explication anatomique, physiologique, car nous sommes ici dans le vrai domaine de l'organisation, puisque les animaux offrent, à leur manière, un spectacle du même genre? Oui, il y en a une cause anatomique. Elle est dans un nerf 1 qui prend sa racine au bulbe rachidien, au-dessous du cerveau, et envoie des branches, des rameaux au coeur, aux poumons, à l'es-tomac, unissant toutes ces parties dans une sympathie étroite. Et comme dans le cerveau, à sa base, il y a des centres de mouve-ments involontaires ou réflexes , on comprend que ce nerf ras-1 La huitième paire cérébrale ou nerf pneumogastrique.
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46 dans les deux règnes organisés de la nature ils prenaient plaisir à l'écouter, à suivre ses observations, à adopter ses opinions. Dans les lieux écartés des bords de la mer, où les hôtelleries ne se rencontrent plus, des colonels , des officiers de tout grade de la milice nationale, tous ayant servi glorieusement danslaguerre de l'indépendance lui ouvraient leurs habitations , lui accordaient l'hospita-lité la plus franche, et l'aidaient dans ses utiles recher-ches. Partout il était fêté, partout son inquiète curiosité interrogeait, sollicitait la nature dont il voulait démêler les lois éternelles , dont il travaillait sans cesse à soulever le voile rien n'échappait à ses investigations hardies. Ses courses, ses travaux furent souvent accompagnés de fatigues et de dangers, mais il en fut amplement dédommagé par les nombreux et intéressans sujets d'ob-servations qu'il rencontrait à chaque pas. Après avoir visité les nations civilisées, il descendit chez les peuplades encore sauvages qui habitent les rives de l'Alabama, du Tombecby, de l'OConnée et de l'Oa-kumdgée, à l'est du Mississipi. Il demeura plusieurs mois de suite chez les Creeks et les Tcherlokys ou Cherokees il vécut avec eux dans l'intimité aussi ses tablettes sont-elles chargées de notes intéressantes qu'il est bon de recueillir. Ces nations sont rangées sous le gouvernement d'un chef suprême , élu entré les vieillards les plus distingués par leur expérience , leur sagesse et les services rendus son autorité est nulle sans le concours des autres vieil-lards qui régissent les familles et ont sous leurs ordres , comme chefs militaires, des jeunes gens braves et qui ont fait preuve de talens. Tous les crimes sont punis par la peine du talion. Le maïs est leur principale nourriture
46 dans les deux règnes organisés de la nature ils prenaient plaisir à l'écouter, à suivre ses observations, à adopter ses opinions. Dans les lieux écartés des bords de la mer, où les hôtelleries ne se rencontrent plus, des colonels , des officiers de tout grade de la milice nationale, tous ayant servi glorieusement dans@la@guerre de l'indépendance lui ouvraient leurs habitations , lui accordaient l'hospita-lité la plus franche, et l'aidaient dans ses utiles recher-ches. Partout il était fêté, partout son inquiète curiosité interrogeait, sollicitait la nature dont il voulait démêler les lois éternelles , dont il travaillait sans cesse à soulever le voile rien n'échappait à ses investigations hardies. Ses courses, ses travaux furent souvent accompagnés de fatigues et de dangers, mais il en fut amplement dédommagé par les nombreux et intéressans sujets d'ob-servations qu'il rencontrait à chaque pas. Après avoir visité les nations civilisées, il descendit chez les peuplades encore sauvages qui habitent les rives de l'Alabama, du Tombecby, de l'OConnée et de l'Oa-kumdgée, à l'est du Mississipi. Il demeura plusieurs mois de suite chez les Creeks et les Tcherlokys ou Cherokees il vécut avec eux dans l'intimité aussi ses tablettes sont-elles chargées de notes intéressantes qu'il est bon de recueillir. Ces nations sont rangées sous le gouvernement d'un chef suprême , élu entré les vieillards les plus distingués par leur expérience , leur sagesse et les services rendus son autorité est nulle sans le concours des autres vieil-lards qui régissent les familles et ont sous leurs ordres , comme chefs militaires, des jeunes gens braves et qui ont fait preuve de talens. Tous les crimes sont punis par la peine du talion. Le maïs est leur principale nourriture
####### les deux règnes organisés de la nature ils prenaient plaisir à l'écouter, à suivre ses observations, à adopter ses opinions. Dans les lieux écartés des bords de la mer, où les hôtelleries ne se rencontrent plus, des colonels , des officiers de tout grade de la milice nationale, tous ayant servi glorieusement dans la guerre de l'indépendance lui ouvraient leurs habitations , lui accordaient l'hospita-lité la plus franche, et l'aidaient dans ses utiles recher-ches. Partout il était fêté, partout son inquiète curiosité interrogeait, sollicitait la nature dont il voulait démêler les lois éternelles , dont il travaillait sans cesse à soulever le voile rien n'échappait à ses investigations hardies. Ses courses, ses travaux furent souvent accompagnés de fatigues et de dangers, mais il en fut amplement dédommagé par les nombreux et intéressans sujets d'ob-servations qu'il rencontrait à chaque pas. Après avoir visité les nations civilisées, il descendit chez les peuplades encore sauvages qui habitent les rives de l'Alabama, du Tombecby, de l'Oconnée et de l'Oa-kumdgée, à l'est du Mississipi. Il demeura plusieurs mois de suite chez les Creeks et les Tcherlokys ou Cherokees il vécut avec eux dans l'intimité aussi ses tablettes sont-elles chargées de notes intéressantes qu'il est bon de recueillir. Ces nations sont rangées sous le gouvernement d'un chef suprême , élu entre les vieillards les plus distingués par leur expérience , leur sagesse et les services rendus son autorité est nulle sans le concours des autres vieil-lards qui régissent les familles et ont sous leurs ordres , comme chefs militaires, des jeunes gens braves et qui ont fait preuve de talens. Tous les crimes sont punis par la peine du talion. Le maïs est leur principale nourriture
46 dans les deux règnes organisés de la nature ils prenaient plaisir à l'écouter, à suivre ses observations, à adopter ses opinions. Dans les lieux écartés des bords de la mer, où les hôtelleries ne se rencontrent plus, des colonels , des officiers de tout grade de la milice nationale, tous ayant servi glorieusement dans la guerre de l'indépendance lui ouvraient leurs habitations , lui accordaient l'hospita-lité la plus franche, et l'aidaient dans ses utiles recher-ches. Partout il était fêté, partout son inquiète curiosité interrogeait, sollicitait la nature dont il voulait démêler les lois éternelles , dont il travaillait sans cesse à soulever le voile rien n'échappait à ses investigations hardies. Ses courses, ses travaux furent souvent accompagnés de fatigues et de dangers, mais il en fut amplement dédommagé par les nombreux et intéressans sujets d'ob-servations qu'il rencontrait à chaque pas. Après avoir visité les nations civilisées, il descendit chez les peuplades encore sauvages qui habitent les rives de l'Alabama, du Tombecby, de l'Oconnée et de l'Oa-kumdgée, à l'est du Mississipi. Il demeura plusieurs mois de suite chez les Creeks et les Tcherlokys ou Cherokees il vécut avec eux dans l'intimité aussi ses tablettes sont-elles chargées de notes intéressantes qu'il est bon de recueillir. Ces nations sont rangées sous le gouvernement d'un chef suprême , élu entre les vieillards les plus distingués par leur expérience , leur sagesse et les services rendus son autorité est nulle sans le concours des autres vieil-lards qui régissent les familles et ont sous leurs ordres , comme chefs militaires, des jeunes gens braves et qui ont fait preuve de talens. Tous les crimes sont punis par la peine du talion. Le maïs est leur principale nourriture
46 dans les deux règnes organisés de la nature ils prenaient plaisir à l'écouter, à suivre ses observations, à adopter ses opinions. Dans les lieux écartés des bords de la mer, où les hôtelleries ne se rencontrent plus, des colonels , des officiers de tout grade de la milice nationale, tous ayant servi glorieusement dans la guerre de l'indépendance lui ouvraient leurs habitations , lui accordaient l'hospita-lité la plus franche, et l'aidaient dans ses utiles recher-ches. Partout il était fêté, partout son inquiète curiosité interrogeait, sollicitait la nature dont il voulait démêler les lois éternelles , dont il travaillait sans cesse à soulever le voile rien n'échappait à ses investigations hardies. Ses courses, ses travaux furent souvent accompagnés de fatigues et de dangers, mais il en fut amplement dédommagé par les nombreux et intéressans sujets d'ob-servations qu'il rencontrait à chaque pas. Après avoir visité les nations civilisées, il descendit chez les peuplades encore sauvages qui habitent les rives de l'Alabama, du Tombecby, de l'Oconnée et de l'Oa-kumdgée, à l'est du Mississipi. Il demeura plusieurs mois de suite chez les Creeks et les Tcherlokys ou Cherokees il vécut avec eux dans l'intimité aussi ses tablettes sont-elles chargées de notes intéressantes qu'il est bon de recueillir. Ces nations sont rangées sous le gouvernement d'un chef suprême , élu entre les vieillards les plus distingués par leur expérience , leur sagesse et les services rendus son autorité est nulle sans le concours des autres vieil-lards qui régissent les familles et ont sous leurs ordres , comme chefs militaires, des jeunes gens braves et qui ont fait preuve de talens. Tous les crimes sont punis par la peine du talion. Le maïs est leur principale nourriture
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THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 163 novembre 1841, qui rapporte ce fait à la suite du compte rendu d'une séance Le docteur Melson prit la parole pour dire qu'il avait été témoin d'une application très heureuse du magnétisme par M. Lafontaine, au Queen's hospital. Un matin, Marie Toy attendait dans une salle un billet d'entrée pour son frère qui souffrait d'un rhumatisme. Il lui prit un de ses accès il fallut plus de quatre personnes pour la tenir et l'empêcher de se blesser elle était dans cet état depuis dix minutes, lorsque M. Lafontaine, que j'avais envoyé chercher, arriva. - Je l'introduisis, dit le docteur Melson, dans la chambre où était Marie Toy, et là, en pré-sence du chirurgien de l'hôpital et de sept élèves en méde-cine, il fit cesser en cinq minutes l'accès qui devait durer deux heures au moins. Je profitai de cette circonstance pour magnétiser plus souvent cette femme, et les accès ne parurent plus que tous les mois. Plus tard, passant de nouveau à Birmingham, j'ap-pris qu'elle avait été guérie radicalement par le docteur Birt-Davies qui, sur mes indications, avait continué à la magnétiser. A Paris, je fus appelé, le 7 juin 1845, pour une jeune fille épileptique , qui avait des crises , dont les plus courtes duraient cinq heures, et qui souvent se prolongeaient pen-dant onze heures. Ces crises se renouvelaient tous les jours. Je m'y transportai le soir avec M. HelIo, avocat. Nous trouvâmes cette jeune fille, Louise Courteille, dont plus tard j'ai fait une somnambule. Plusieurs hommes la maintenaient à peine sur un lit elle se tordait dans des convulsions horribles. Il était sept heures et demie, et nous apprîmes que, depuis onze heures du matin, elle était plongée dans cette crise. Je lui pris les pouces et, posant ensuite une main sur l'épigastre, je la maintins seul sans y mettre de force après dix minutes, j'étais maître de la crise. Je la laissai dans le calme pendant un quart d'heure, puis je fis complètement cesser l'accès, et elle reprit connaissance. Cette malheureuse enfant était brisée, courbaturée, comme si elle avait accompli les plus pénibles travaux.
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 163 novembre 1841, qui rapporte ce fait à la suite du compte rendu d'une séance Le docteur Melson prit la parole pour dire qu'il avait été témoin d'une application très heureuse du magnétisme par M. Lafontaine, au Queen's hospital. Un matin, Marie Toy attendait dans une salle un billet d'entrée pour son frère qui souffrait d'un rhumatisme. Il lui prit un de ses accès il fallut plus de quatre personnes pour la tenir et l'empêcher de se blesser elle était dans cet état depuis dix minutes, lorsque M. Lafontaine, que j'avais envoyé chercher, arriva. - Je l'introduisis, dit le docteur Melson, dans la chambre où était Marie Toy, et là, en pré-sence du chirurgien de l'hôpital et de sept élèves en méde-cine, il fit cesser en cinq minutes l'accès qui devait durer deux heures au moins. Je profitai de cette circonstance pour magnétiser plus souvent cette femme, et les accès ne parurent plus que tous les mois. Plus tard, passant de nouveau à Birmingham, j'ap-pris qu'elle avait été guérie radicalement par le docteur Birt-Davies qui, sur mes indications, avait continué à la magnétiser. A Paris, je fus appelé, le 7 juin 1845, pour une jeune fille épileptique , qui avait des crises , dont les plus courtes duraient cinq heures, et qui souvent se prolongeaient pen-dant onze heures. Ces crises se renouvelaient tous les jours. Je m'y transportai le soir avec M. HelIo, avocat. Nous trouvâmes cette jeune fille, Louise Courteille, dont plus tard j'ai fait une somnambule. Plusieurs hommes la maintenaient à peine sur un lit elle se tordait dans des convulsions horribles. Il était sept heures et demie, et nous apprîmes que, depuis onze heures du matin, elle était plongée dans cette crise. Je lui pris les pouces et, posant ensuite une main sur l'épigastre, je la maintins seul sans y mettre de force après dix minutes, j'étais maître de la crise. Je la laissai dans le calme pendant un quart d'heure, puis je fis complètement cesser l'accès, et elle reprit connaissance. Cette malheureuse enfant était brisée, courbaturée, comme si elle avait accompli les plus pénibles travaux.
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 163 novembre 1841, qui rapporte ce fait à la suite du compte rendu d'une séance Le docteur Melson prit la parole pour dire qu'il avait été témoin d'une application très heureuse du magnétisme par M. Lafontaine, au Queen's hospital. Un matin, Marie Toy attendait dans une salle un billet d'entrée pour son frère qui souffrait d'un rhumatisme. Il lui prit un de ses accès il fallut plus de quatre personnes pour la tenir et l'empêcher de se blesser elle était dans cet état depuis dix minutes, lorsque M. Lafontaine, que j'avais envoyé chercher, arriva. -@Je l'introduisis, dit le docteur Melson, dans la chambre où était Marie Toy, et là, en pré-sence du chirurgien de l'hôpital et de sept élèves en méde-cine, il fit cesser en cinq minutes l'accès qui devait durer deux heures au moins. Je profitai de cette circonstance pour magnétiser plus souvent cette femme, et les accès ne parurent plus que tous les mois. Plus tard, passant de nouveau à Birmingham, j'ap-pris qu'elle avait été guérie radicalement par le docteur Birt-Davies qui, sur mes indications, avait continué à la magnétiser. A Paris, je fus appelé, le 7 juin 1845, pour une jeune fille épileptique@, qui avait des crises@, dont les plus courtes duraient cinq heures, et qui souvent se prolongeaient pen-dant onze heures. Ces crises se renouvelaient tous les jours. Je m'y transportai le soir avec M. Hello, avocat. Nous trouvâmes cette jeune fille, Louise Courteille, dont plus tard j'ai fait une somnambule. Plusieurs hommes la maintenaient à peine sur un lit elle se tordait dans des convulsions horribles. Il était sept heures et demie, et nous apprîmes que, depuis onze heures du matin, elle était plongée dans cette crise. Je lui pris les pouces et, posant ensuite une main sur l'épigastre, je la maintins seul sans y mettre de force après dix minutes, j'étais maître de la crise. Je la laissai dans le calme pendant un quart d'heure, puis je fis complètement cesser l'accès, et elle reprit connaissance. Cette malheureuse enfant était brisée, courbaturée, comme si elle avait accompli les plus pénibles travaux.
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 163 novembre 1841, qui rapporte ce fait à la suite du compte rendu d'une séance Le docteur Melson prit la parole pour dire qu'il avait été témoin d'une application très heureuse du magnétisme par M. Lafontaine, au Queen's hospital. Un matin, Marie Toy attendait dans une salle un billet d'entrée pour son frère qui souffrait d'un rhumatisme. Il lui prit un de ses accès il fallut plus de quatre personnes pour la tenir et l'empêcher de se blesser elle était dans cet état depuis dix minutes, lorsque M. Lafontaine, que j'avais envoyé chercher, arriva. -@Je l'introduisis, dit le docteur Melson, dans la chambre où était Marie Toy, et là, en pré-sence du chirurgien de l'hôpital et de sept élèves en méde-cine, il fit cesser en cinq minutes l'accès qui devait durer deux heures au moins. Je profitai de cette circonstance pour magnétiser plus souvent cette femme, et les accès ne parurent plus que tous les mois. Plus tard, passant de nouveau à Birmingham, j'ap-pris qu'elle avait été guérie radicalement par le docteur Birt-Davies qui, sur mes indications, avait continué à la magnétiser. A Paris, je fus appelé, le 7 juin 1845, pour une jeune fille épileptique@, qui avait des crises@, dont les plus courtes duraient cinq heures, et qui souvent se prolongeaient pen-dant onze heures. Ces crises se renouvelaient tous les jours. Je m'y transportai le soir avec M. Hello, avocat. Nous trouvâmes cette jeune fille, Louise Courteille, dont plus tard j'ai fait une somnambule. Plusieurs hommes la maintenaient à peine sur un lit elle se tordait dans des convulsions horribles. Il était sept heures et demie, et nous apprîmes que, depuis onze heures du matin, elle était plongée dans cette crise. Je lui pris les pouces et, posant ensuite une main sur l'épigastre, je la maintins seul sans y mettre de force après dix minutes, j'étais maître de la crise. Je la laissai dans le calme pendant un quart d'heure, puis je fis complètement cesser l'accès, et elle reprit connaissance. Cette malheureuse enfant était brisée, courbaturée, comme si elle avait accompli les plus pénibles travaux.
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 163 novembre 1841, qui rapporte ce fait à la suite du compte rendu d'une séance Le docteur Melson prit la parole pour dire qu'il avait été témoin d'une application très heureuse du magnétisme par M. Lafontaine, au Queen's hospital. Un matin, Marie Toy attendait dans une salle un billet d'entrée pour son frère qui souffrait d'un rhumatisme. Il lui prit un de ses accès il fallut plus de quatre personnes pour la tenir et l'empêcher de se blesser elle était dans cet état depuis dix minutes, lorsque M. Lafontaine, que j'avais envoyé chercher, arriva. -Je l'introduisis, dit le docteur Melson, dans la chambre où était Marie Toy, et là, en pré-sence du chirurgien de l'hôpital et de sept élèves en méde-cine, il fit cesser en cinq minutes l'accès qui devait durer deux heures au moins. Je profitai de cette circonstance pour magnétiser plus souvent cette femme, et les accès ne parurent plus que tous les mois. Plus tard, passant de nouveau à Birmingham, j'ap-pris qu'elle avait été guérie radicalement par le docteur Birt-Davies qui, sur mes indications, avait continué à la magnétiser. A Paris, je fus appelé, le 7 juin 1845, pour une jeune fille épileptique, qui avait des crises, dont les plus courtes duraient cinq heures, et qui souvent se prolongeaient pen-dant onze heures. Ces crises se renouvelaient tous les jours. Je m'y transportai le soir avec M. Hello, avocat. Nous trouvâmes cette jeune fille, Louise Courteille, dont plus tard j'ai fait une somnambule. Plusieurs hommes la maintenaient à peine sur un lit elle se tordait dans des convulsions horribles. Il était sept heures et demie, et nous apprîmes que, depuis onze heures du matin, elle était plongée dans cette crise. Je lui pris les pouces et, posant ensuite une main sur l'épigastre, je la maintins seul sans y mettre de force après dix minutes, j'étais maître de la crise. Je la laissai dans le calme pendant un quart d'heure, puis je fis complètement cesser l'accès, et elle reprit connaissance. Cette malheureuse enfant était brisée, courbaturée, comme si elle avait accompli les plus pénibles travaux.
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THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 181 Pour la jeune fille, j'avais envahi le système nerveux jusqu'à la torpeur, et je m'étais appliqué à localiser l'action sur le côté gauche qui était le côté paralysé, le tout en employant les passes et le massage. Paralysie ayant pour cause l'hystérie. A Saumur, le professeur de philosophie me fit magnétiser une femme nommée Corbineau, paralysée depuis plusieurs années à la suite de crises hystériques. Non seulement cette femme ne pouvait quitter son lit, mais il lui était même impossible de s'asseoir entièrement. Je ne la magnétisai que jusqu'à la torpeur, puis j'agis fortement sur la colonne vertébrale par des passes avec attouchement je prolongeai mon action jusqu'aux cuisses. Après plusieurs séances, elle pouvait se tenir assise pen-dant une journée sans être fatiguée, et elle commençait à se servir de ses jambes. Il fallait, dans ce cas, agir sur tout le système nerveux, et ne localiser l'action qu'après avoir envahi tout l'organisme, afin de le calmer. Je rencontrai, à Londres, un cas semblable à l'hôpital de Moon's street une jeune fille qui, depuis six mois, était au lit, et par la même cause, l'hystérie, se trouvait dans l'impos-sibilité de s'asseoir. En quelques séances, elle put se mettre sur son séant, se lever -et même se tenir debout. Malheureusement, l'hôpital était fort éloigné de ma demeure, mes occupations ne me permirent pq,s de continuer j'eus tort, d'autant plus tort, qu'il y avait certitude de réussir complètement, et que j'indisposai le docteur Elliotson contre moi. La paralysie est malheureusement très fréquente il es., une foule de causes qui la produisent, et nous devons regarder comme un très grand bonheur que le magnétisme agisse avec efficacité. Il agirait encore avec bien plus de force si, dès le début de la maladie, on y avait recours, surtout avant que le malade soit épuisé par les saignées et qu'il n'y ait plus moyen d'obtenir de réaction. J'en ai eu la preuve tout récemment une dame qui avait
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 181 Pour la jeune fille, j'avais envahi le système nerveux jusqu'à la torpeur, et je m'étais appliqué à localiser l'action sur le côté gauche qui était le côté paralysé, le tout en employant les passes et le massage. Paralysie ayant pour cause l'hystérie. A Saumur, le professeur de philosophie me fit magnétiser une femme nommée Corbineau, paralysée depuis plusieurs années à la suite de crises hystériques. Non seulement cette femme ne pouvait quitter son lit, mais il lui était même impossible de s'asseoir entièrement. Je ne la magnétisai que jusqu'à la torpeur, puis j'agis fortement sur la colonne vertébrale par des passes avec attouchement je prolongeai mon action jusqu'aux cuisses. Après plusieurs séances, elle pouvait se tenir assise pen-dant une journée sans être fatiguée, et elle commençait à se servir de ses jambes. Il fallait, dans ce cas, agir sur tout le système nerveux, et ne localiser l'action qu'après avoir envahi tout l'organisme, afin de le calmer. Je rencontrai, à Londres, un cas semblable à l'hôpital de Moon's street une jeune fille qui, depuis six mois, était au lit, et par la même cause, l'hystérie, se trouvait dans l'impos-sibilité de s'asseoir. En quelques séances, elle put se mettre sur son séant, se lever -et même se tenir debout. Malheureusement, l'hôpital était fort éloigné de ma demeure, mes occupations ne me permirent pq,s de continuer j'eus tort, d'autant plus tort, qu'il y avait certitude de réussir complètement, et que j'indisposai le docteur Elliotson contre moi. La paralysie est malheureusement très fréquente il es., une foule de causes qui la produisent, et nous devons regarder comme un très grand bonheur que le magnétisme agisse avec efficacité. Il agirait encore avec bien plus de force si, dès le début de la maladie, on y avait recours, surtout avant que le malade soit épuisé par les saignées et qu'il n'y ait plus moyen d'obtenir de réaction. J'en ai eu la preuve tout récemment une dame qui avait
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 181 Pour la jeune fille, j'avais envahi le système nerveux jusqu'à la torpeur, et je m'étais appliqué à localiser l'action sur le côté gauche qui était le côté paralysé, le tout en employant les passes et le massage. Paralysie ayant pour cause l'hystérie. A Saumur, le professeur de philosophie me fit magnétiser une femme nommée Corbineau, paralysée depuis plusieurs années à la suite de crises hystériques. Non seulement cette femme ne pouvait quitter son lit, mais il lui était même impossible de s'asseoir entièrement. Je ne la magnétisai que jusqu'à la torpeur, puis j'agis fortement sur la colonne vertébrale par des passes avec attouchement je prolongeai mon action jusqu'aux cuisses. Après plusieurs séances, elle pouvait se tenir assise pen-dant une journée sans être fatiguée, et elle commençait à se servir de ses jambes. Il fallait, dans ce cas, agir sur tout le système nerveux, et ne localiser l'action qu'après avoir envahi tout l'organisme, afin de le calmer. Je rencontrai, à Londres, un cas semblable à l'hôpital de Moon's street une jeune fille qui, depuis six mois, était au lit, et par la même cause, l'hystérie, se trouvait dans l'impos-sibilité de s'asseoir. En quelques séances, elle put se mettre sur son séant, se lever @et même se tenir debout. Malheureusement, l'hôpital était fort éloigné de ma demeure, mes occupations ne me permirent p@as de continuer j'eus tort, d'autant plus tort, qu'il y avait certitude de réussir complètement, et que j'indisposai le docteur Elliotson contre moi. La paralysie est malheureusement très fréquente il es@t une foule de causes qui la produisent, et nous devons regarder comme un très grand bonheur que le magnétisme agisse avec efficacité. Il agirait encore avec bien plus de force si, dès le début de la maladie, on y avait recours, surtout avant que le malade soit épuisé par les saignées et qu'il n'y ait plus moyen d'obtenir de réaction. J'en ai eu la preuve tout récemment une dame qui avait
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 181 Pour la jeune fille, j'avais envahi le système nerveux jusqu'à la torpeur, et je m'étais appliqué à localiser l'action sur le côté gauche qui était le côté paralysé, le tout en employant les passes et le massage. Paralysie ayant pour cause l'hystérie. A Saumur, le professeur de philosophie me fit magnétiser une femme nommée Corbineau, paralysée depuis plusieurs années à la suite de crises hystériques. Non seulement cette femme ne pouvait quitter son lit, mais il lui était même impossible de s'asseoir entièrement. Je ne la magnétisai que jusqu'à la torpeur, puis j'agis fortement sur la colonne vertébrale par des passes avec attouchement je prolongeai mon action jusqu'aux cuisses. Après plusieurs séances, elle pouvait se tenir assise pen-dant une journée sans être fatiguée, et elle commençait à se servir de ses jambes. Il fallait, dans ce cas, agir sur tout le système nerveux, et ne localiser l'action qu'après avoir envahi tout l'organisme, afin de le calmer. Je rencontrai, à Londres, un cas semblable à l'hôpital de Moon's street une jeune fille qui, depuis six mois, était au lit, et par la même cause, l'hystérie, se trouvait dans l'impos-sibilité de s'asseoir. En quelques séances, elle put se mettre sur son séant, se lever @et même se tenir debout. Malheureusement, l'hôpital était fort éloigné de ma demeure, mes occupations ne me permirent p@as de continuer j'eus tort, d'autant plus tort, qu'il y avait certitude de réussir complètement, et que j'indisposai le docteur Elliotson contre moi. La paralysie est malheureusement très fréquente il es@t une foule de causes qui la produisent, et nous devons regarder comme un très grand bonheur que le magnétisme agisse avec efficacité. Il agirait encore avec bien plus de force si, dès le début de la maladie, on y avait recours, surtout avant que le malade soit épuisé par les saignées et qu'il n'y ait plus moyen d'obtenir de réaction. J'en ai eu la preuve tout récemment une dame qui avait
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 181 Pour la jeune fille, j'avais envahi le système nerveux jusqu'à la torpeur, et je m'étais appliqué à localiser l'action sur le côté gauche qui était le côté paralysé, le tout en employant les passes et le massage. Paralysie ayant pour cause l'hystérie. A Saumur, le professeur de philosophie me fit magnétiser une femme nommée Corbineau, paralysée depuis plusieurs années à la suite de crises hystériques. Non seulement cette femme ne pouvait quitter son lit, mais il lui était même impossible de s'asseoir entièrement. Je ne la magnétisai que jusqu'à la torpeur, puis j'agis fortement sur la colonne vertébrale par des passes avec attouchement je prolongeai mon action jusqu'aux cuisses. Après plusieurs séances, elle pouvait se tenir assise pen-dant une journée sans être fatiguée, et elle commençait à se servir de ses jambes. Il fallait, dans ce cas, agir sur tout le système nerveux, et ne localiser l'action qu'après avoir envahi tout l'organisme, afin de le calmer. Je rencontrai, à Londres, un cas semblable à l'hôpital de Moon's street une jeune fille qui, depuis six mois, était au lit, et par la même cause, l'hystérie, se trouvait dans l'impos-sibilité de s'asseoir. En quelques séances, elle put se mettre sur son séant, se lever et même se tenir debout. Malheureusement, l'hôpital était fort éloigné de ma demeure, mes occupations ne me permirent pas de continuer j'eus tort, d'autant plus tort, qu'il y avait certitude de réussir complètement, et que j'indisposai le docteur Elliotson contre moi. La paralysie est malheureusement très fréquente il est une foule de causes qui la produisent, et nous devons regarder comme un très grand bonheur que le magnétisme agisse avec efficacité. Il agirait encore avec bien plus de force si, dès le début de la maladie, on y avait recours, surtout avant que le malade soit épuisé par les saignées et qu'il n'y ait plus moyen d'obtenir de réaction. J'en ai eu la preuve tout récemment une dame qui avait
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-58-mettre qu'elle laguisse un moment à sa por-te un serviteur si dévoué à la mère de Dieu , qu'il ne sortait plus de la maison sans avoir salué et invoqué cette auguste protectrice devant une de ses immages. Ce fut dans Cet état que Dieu le trouva quand il l'appela à lui. Elisabeth avait été un modèle de vertu dans les liens du mariage, elle fut un modèle de vertu dans son état de viduité enveloppée et comme perdue, à l'âge de vingt-quatre ans , dans un labyrinte d'affaires épineuses, char-gée de trois filles qui commençaient à croî-tre, elle eut, plus que personne , besoin de grâces et de vigilance, pour être du membre des veuves que Paul canonise. La piété qui, selon le même apôtre, est bonne à tout, la mit en état de faire face à une partie des peines qui l'environnaient, et de supporter les autres en esprit de paix et de soumission. Cétait, et je ne le dis que d'après elle, c'était à coups de bâton qu'on l'avait forcée de pren-dre un mari la noblesse et les biens de quel-ques-uns qui voulurent le remplacer ne firent point d'impression sur elle et, malgré les avis mendiés de quelques religieux qui sor-taient des bornes des leur profession , Jésus-
-58-mettre qu'elle laguisse un moment à sa por-te un serviteur si dévoué à la mère de Dieu , qu'il ne sortait plus de la maison sans avoir salué et invoqué cette auguste protectrice devant une de ses immages. Ce fut dans Cet état que Dieu le trouva quand il l'appela à lui. Elisabeth avait été un modèle de vertu dans les liens du mariage, elle fut un modèle de vertu dans son état de viduité enveloppée et comme perdue, à l'âge de vingt-quatre ans , dans un labyrinte d'affaires épineuses, char-gée de trois filles qui commençaient à croî-tre, elle eut, plus que personne , besoin de grâces et de vigilance, pour être du membre des veuves que Paul canonise. La piété qui, selon le même apôtre, est bonne à tout, la mit en état de faire face à une partie des peines qui l'environnaient, et de supporter les autres en esprit de paix et de soumission. Cétait, et je ne le dis que d'après elle, c'était à coups de bâton qu'on l'avait forcée de pren-dre un mari la noblesse et les biens de quel-ques-uns qui voulurent le remplacer ne firent point d'impression sur elle et, malgré les avis mendiés de quelques religieux qui sor-taient des bornes des leur profession , Jésus-
########## qu'elle laguisse un moment à sa por-te un serviteur si dévoué à la mère de Dieu , qu'il ne sortait plus de la maison sans avoir salué et invoqué cette auguste protectrice devant une de ses immages. Ce fut dans cet état que Dieu le trouva quand il l'appela à lui. Elisabeth avait été un modèle de vertu dans les liens du mariage, elle fut un modèle de vertu dans son état de viduité enveloppée et comme perdue, à l'âge de vingt-quatre ans , dans un labyrinte d'affaires épineuses, char-gée de trois filles qui commençaient à croî-tre, elle eut, plus que personne , besoin de grâces et de vigilance, pour être du membre des veuves que Paul canonise. La piété qui, selon le même apôtre, est bonne à tout, la mit en état de faire face à une partie des peines qui l'environnaient, et de supporter les autres en esprit de paix et de soumission. Cétait, et je ne le dis que d'après elle, c'était à coups de bâton qu'on l'avait forcée de pren-dre un mari la noblesse et les biens de quel-ques-uns qui voulurent le remplacer ne firent point d'impression sur elle et, malgré les avis mendiés de quelques religieux qui sor-taient des bornes des leur profession , Jésus-
-58-mettre qu'elle laguisse un moment à sa por-te un serviteur si dévoué à la mère de Dieu , qu'il ne sortait plus de la maison sans avoir salué et invoqué cette auguste protectrice devant une de ses immages. Ce fut dans cet état que Dieu le trouva quand il l'appela à lui. Elisabeth avait été un modèle de vertu dans les liens du mariage, elle fut un modèle de vertu dans son état de viduité enveloppée et comme perdue, à l'âge de vingt-quatre ans , dans un labyrinte d'affaires épineuses, char-gée de trois filles qui commençaient à croî-tre, elle eut, plus que personne , besoin de grâces et de vigilance, pour être du membre des veuves que Paul canonise. La piété qui, selon le même apôtre, est bonne à tout, la mit en état de faire face à une partie des peines qui l'environnaient, et de supporter les autres en esprit de paix et de soumission. Cétait, et je ne le dis que d'après elle, c'était à coups de bâton qu'on l'avait forcée de pren-dre un mari la noblesse et les biens de quel-ques-uns qui voulurent le remplacer ne firent point d'impression sur elle et, malgré les avis mendiés de quelques religieux qui sor-taient des bornes des leur profession , Jésus-
-58-mettre qu'elle laguisse un moment à sa por-te un serviteur si dévoué à la mère de Dieu , qu'il ne sortait plus de la maison sans avoir salué et invoqué cette auguste protectrice devant une de ses immages. Ce fut dans cet état que Dieu le trouva quand il l'appela à lui. Elisabeth avait été un modèle de vertu dans les liens du mariage, elle fut un modèle de vertu dans son état de viduité enveloppée et comme perdue, à l'âge de vingt-quatre ans , dans un labyrinte d'affaires épineuses, char-gée de trois filles qui commençaient à croî-tre, elle eut, plus que personne , besoin de grâces et de vigilance, pour être du membre des veuves que Paul canonise. La piété qui, selon le même apôtre, est bonne à tout, la mit en état de faire face à une partie des peines qui l'environnaient, et de supporter les autres en esprit de paix et de soumission. Cétait, et je ne le dis que d'après elle, c'était à coups de bâton qu'on l'avait forcée de pren-dre un mari la noblesse et les biens de quel-ques-uns qui voulurent le remplacer ne firent point d'impression sur elle et, malgré les avis mendiés de quelques religieux qui sor-taient des bornes des leur profession , Jésus-
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-107 -consument lès plus belles heures du jour, et dans ces toilettes où la vanité préside, tien-nent une école quelquefois publique demotai-danité et d'indécence. Après avoir paré l'idole dé tout ce qu'on croit plus propre à lui attirer des adorateurs, et l'avoir assez déguisée pour qu'on ne reconnaisse plus dans les traits du visage la main du Créateur, elles se promè-nent de compagnies en compagnies, d'où elles? ne remportent que la vaine satisfactton des s'être montrées et dé croire qu'elles ont plu. Le reste de leurs journées, absorbé par le jeu ou par les spectacles, leur laisse à peine le temps de penser qu'elles ont une maison à conduire, dès enfants à élever et peut-on même croire qu'elles y pensent? Cet oubli de ses devoirs les plus essentiels, si ordinaire parmi les dames du-grand monde, fer le plus juste sujet de leurs craintes à la mort, et dé leur condamnation au tribunal de Dieu. Que pourront-elles lui répondrev lors-qu'il leur opposera l'exemple , non-seulement de plusieurs dames chrétiennes et de princes. ses même, mais de dames païennes, dont la conduite fut bien différente de la leur? On sait -le beau trait de Cornélie, fille dû grand Séi-pion. Cette illustre romaine, d'un mériteaussi
-107 -consument lès plus belles heures du jour, et dans ces toilettes où la vanité préside, tien-nent une école quelquefois publique de@motai-danité et d'indécence. Après avoir paré l'idole dé tout ce qu'on croit plus propre à lui attirer des adorateurs, et l'avoir assez déguisée pour qu'on ne reconnaisse plus dans les traits du visage la main du Créateur, elles se promè-nent de compagnies en compagnies, d'où elles? ne remportent que la vaine satisfactton des s'être montrées et dé croire qu'elles ont plu. Le reste de leurs journées, absorbé par le jeu ou par les spectacles, leur laisse à peine le temps de penser qu'elles ont une maison à conduire, dès enfants à élever et peut-on même croire qu'elles y pensent? Cet oubli de ses devoirs les plus essentiels, si ordinaire parmi les dames du-grand monde, fer@ le plus juste sujet de leurs craintes à la mort, et dé leur condamnation au tribunal de Dieu. Que pourront-elles lui répondrev lors-qu'il leur opposera l'exemple , non-seulement de plusieurs dames chrétiennes et de princes. ses même, mais de dames païennes, dont la conduite fut bien différente de la leur? On sait -le beau trait de Cornélie, fille dû grand Séi-pion. Cette illustre romaine, d'un mériteaussi
############### les plus belles heures du jour, et dans ces toilettes où la vanité préside, tien-nent une école quelquefois publique de mo@@n-danité et d'indécence. Après avoir paré l'idole de tout ce qu'on croit plus propre à lui attirer des adorateurs, et l'avoir assez déguisée pour qu'on ne reconnaisse plus dans les traits du visage la main du Créateur, elles se promè-nent de compagnies en compagnies, d'où elles@ ne remportent que la vaine satisfactton des s'être montrées et de croire qu'elles ont plu. Le reste de leurs journées, absorbé par le jeu ou par les spectacles, leur laisse à peine le temps de penser qu'elles ont une maison à conduire, des enfants à élever et peut-on même croire qu'elles y pensent? Cet oubli de ses devoirs les plus essentiels, si ordinaire parmi les dames du grand monde, fera le plus juste sujet de leurs craintes à la mort, et de leur condamnation au tribunal de Dieu. Que pourront-elles lui répondre, lors-qu'il leur opposera l'exemple , non-seulement de plusieurs dames chrétiennes et de princes@-ses même, mais de dames païennes, dont la conduite fut bien différente de la leur? On sait @le beau trait de Cornelie, fille du grand Sci-pion. Cette illustre romaine, d'un mériteaussi
-107 -consument les plus belles heures du jour, et dans ces toilettes où la vanité préside, tien-nent une école quelquefois publique de mo@@n-danité et d'indécence. Après avoir paré l'idole de tout ce qu'on croit plus propre à lui attirer des adorateurs, et l'avoir assez déguisée pour qu'on ne reconnaisse plus dans les traits du visage la main du Créateur, elles se promè-nent de compagnies en compagnies, d'où elles@ ne remportent que la vaine satisfactton des s'être montrées et de croire qu'elles ont plu. Le reste de leurs journées, absorbé par le jeu ou par les spectacles, leur laisse à peine le temps de penser qu'elles ont une maison à conduire, des enfants à élever et peut-on même croire qu'elles y pensent? Cet oubli de ses devoirs les plus essentiels, si ordinaire parmi les dames du grand monde, fera le plus juste sujet de leurs craintes à la mort, et de leur condamnation au tribunal de Dieu. Que pourront-elles lui répondre, lors-qu'il leur opposera l'exemple , non-seulement de plusieurs dames chrétiennes et de princes@-ses même, mais de dames païennes, dont la conduite fut bien différente de la leur? On sait @le beau trait de Cornelie, fille du grand Sci-pion. Cette illustre romaine, d'un mériteaussi
-107 -consument les plus belles heures du jour, et dans ces toilettes où la vanité préside, tien-nent une école quelquefois publique de mon-danité et d'indécence. Après avoir paré l'idole de tout ce qu'on croit plus propre à lui attirer des adorateurs, et l'avoir assez déguisée pour qu'on ne reconnaisse plus dans les traits du visage la main du Créateur, elles se promè-nent de compagnies en compagnies, d'où elles ne remportent que la vaine satisfactton des s'être montrées et de croire qu'elles ont plu. Le reste de leurs journées, absorbé par le jeu ou par les spectacles, leur laisse à peine le temps de penser qu'elles ont une maison à conduire, des enfants à élever et peut-on même croire qu'elles y pensent? Cet oubli de ses devoirs les plus essentiels, si ordinaire parmi les dames du grand monde, fera le plus juste sujet de leurs craintes à la mort, et de leur condamnation au tribunal de Dieu. Que pourront-elles lui répondre, lors-qu'il leur opposera l'exemple , non-seulement de plusieurs dames chrétiennes et de princes-ses même, mais de dames païennes, dont la conduite fut bien différente de la leur? On sait le beau trait de Cornelie, fille du grand Sci-pion. Cette illustre romaine, d'un mériteaussi
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SALON DE 1857. i. AVANT-PROPOS. Quelques-uns de nos confrères qui attendaient, comme nous, l'ouverture des portes de l'exposition des Beaux-Arts, nous faisaient observer que cette sommité n'excitait plus le même empressement que jadis. C'était alors, en effet, un spectacle curieux et plein d'intérêt que de voir tout ce que la capitale laoferme de distingué et d'éclairé, même les belles élégantes, venir, une heure à l'avance, faire le pied de gruesur la place du Musée, attendre patiemment, puis MX premiers coups de onze heures frappés à l'horloge du Louvre, se presser, se fouler et faire irruption dans les salles, comme une armée dans une ville prise d'assaut. Deux causes ont paralysé ad-Qlan passionné du public pour nos expositions. C'est d'abord et principalement le prix d'entrée éta-bli depuis peu d'années, et ensuite l'éloignement du matre de Paris des différents locaux choisis provi-soirement. Il est vrai que cette dernière cause va disparaître, si. comme tout le fait entrevoir, M. Le-fluel, l'habile architecte de l'Empereur, a bientôt terminé les salles du nouveau Louvre destinées aux expositions des Beaux-Arts. D'un autre côté, si l'ad-ministration veut rendre à l'ouverture du Salon cette solennité, cet enthousiasme d autrefois, in-connus partout ailleurs qu'en France, elle n'a qu'à décider que ce jour-là l'entrée sera gratuite. Ce se rait, du reste, un acte de justice envers les familles des artistes si intéressées à voir et à juger, des pre-miers, les oeuvres exposées mais se trouvant sou-vent dans l'impossibilité de payer le droit d'entrée, elles sont, par conséquent, forcées d'attendre huit jours pour satisfaire gratuitement ce sentiment de curiosité bien naturel. Quant à nous, partisan des expositions gratuites, nous nous exprimions ainsi dans notre compte-rendu de l'Exposition universelle Nous ne sommes pas partisan du droit d'entrée, non parce que ce mode est contraire à nos moeurs, à la générosité bien connue de notre caractère, mais parceque, si ce prix d'entrée était appliqué à l'a-venir, il paralyserait le progrès chez nous, en em-pêchant la majorité des artistes et des ouvriers d'aller, comme précédemment et le plus souvent possible, méditer et étudier à nos expositions. Nous avons prouvé, dans notre Revue du Salon de 1852, que si l'Angleterre, si l'Allemagne étaient inférieures à nous dans les Beaux-Arts et dans l'ln-dustrie, ce n'était ni faute d'écoles ni faute de pro-fesseurs, mais à cause de la rareté de leurs expo-sitions, d'ailleurs aussi peu fréquentées que leurs musées, et parce qu'elles ne sont jamais gratuites. Nous avons prouvé que la France ne devait sa su-D périorité artistique et industrielle qu'à ses Salons annuels et gratuits qui, depuis 1830, nous ont fait faire des progrès si remarquables. Nous re-grettons donc, plus sincèrement que nous l'ex-primons ici, que la Compagnie du Palais de l'In-dustrie n'ait pu accorder, un jour par semaine, au moins, t'entrée gratuite aux deux expositions. Ce que la Compagnie du Palais de l'Industrie n'avait pu faire, l'administration du Musée l'a fait cette année elle a acco rdé, comme nous le deman-dions, un jour d'entrée gratuite par semaine le dimanche. Nous l'en félicitons, et si, à l'avenir, le jour d'ouverture de l'Exposition était gratuit, elle aurait, croyons-nous, fait droit à toutes réclama-tions sur ce point car , il faut le reconnaître, la perception du prix d'entrée produit des sommes considérables, et ces sommes servent, à des acqui-sitions de tableaux et de statues qui n'auraient point lieu sans cette ressource. 11 y aurait donc injustice à ne pas le signaler l'administration fait ce qu'elle peut pour satisfaire et concilier tous les intérêts. Malheureusement, c'est une chose, sinon impossi-ble, du moins toujours très difficile. Cependant, malgré les plaintes inévitables éma-nant d'esprits chagrins et contradicteurs, on ne peut s'empêcher d'avouer que M. le directeur des Musées a su tirer le meilleur parti de ce vaste palais des Champs-Elysées dont les artistes s'effrayaient à la pen-ée que leurs oeuvres seraient écrasées par l'immensité du local et la diffusion de la lumière. Les neuf salles construites pour l'exposition de pein-Lure, dans la galerie supérieure, donnent un jour du haut également favorable à tous les tableaux. Quant à la sculpture, elle est disséminée avec dis-cernement dans les salons de peinture et dans le charmant jardin anglais, dessiné et planté, avec un goût exquis, dansl'immensetranseptdu palais. Cette disposition satisfait-elle tout le monde ? Mon Dieu non ! et M. le comte cle Nieuwerkerke ne pouvait l'espérer. Nous avons entendu des raisonnements curieux à ce sujet ceux-ci disent qu'ils n'ont point fait des statues pour orner un jardin ceux-là pré -féreraient voir leurs sculptures dans l'ancien et triste local du Louvre. Patience, messieurs, le Lou-vre s'achève, et l'année prochaine vos ouvrages pourront reprendre leur ancienne ligne de bataille dans un froid rez de-chaussée que le public traver-sera à la hâte, comme autrefois, sans s'y arrêter. Peut-être alors regretterez-vous ces jolies prairies qui attirent les visiteurs, ce fond de verdure sur lequel vos statues se détachent, ce frais ruisseau qui serpente dans ce gazon, et réflèle, en courant, les formes gracieuses de vos groupes Mais vos re-grets seront superflus le Louvre ne se prêtera à aucune métamorphose tel il sera, tel il faudra le supporter. N'aura t-il pas été construit pour vous? Au reste, depuis bientôt trente ans que nous suivons les expositions des beaux-aiis, il n'en est pas une où l'on ne se soit plaint et du loca et du jury. Le jury surtout a été l'objet de continuelles récriminations. Que de pétitions n'a-t-on pas si-gnées pour demander à le îéformeret même à le supprimer ? quelle guecre !e romantisme ne lui a-t-il pas livrée dans les premières années du rè-gne de Louis-Philippe? Il est vrai que l'Institut, qui composait le jury d'admission, refusait impitoya-blement tout ce qui n'était pas dans ses vues. C'est cependant de cette guerre du classique et du ro-mantique qu'est sorti le progrès de l'art et cette école moderne et vraiment française qui a brillé avec un tel éclat à l'Exposition universelle, en présence des écoles européennes réunies. L'antipa-thie contre le jury était telle, en 1848, qu'on pro-fita des événements pour faire une exposition libre où tous les ouvrages présentés seraient admis. On se rappelle l'effet de cette exposition ceux-là même qui l'avaient demandée ont été les premiers à la regretter et à réclamer le rétablissement d'un jury pour les admissions au salon de 1850. En effet, il fut nommé à l'élection par les artistes exposants. C'était une garantie pour les écoles diverses, et pourtant il y eut encore des mécontents. Le jury pour les salons de 1852 et de 1853 fut composé, moitié de membres nommés à l'élection par les ar-tistes exposants, moitié de membres choisis par l'administration. Cette combinaison était sa-ge elle ne fut, pas plus que les précédentes , exempte de reproches plus ou moins passionnés, tant il est difficile d'obtenir l'approbation géné-rale. Cette année , le jury est redevenu ce qu'il était avant la révolution de février il a été uni-quement composé des membres de la section des beaux-arts de l'Institut. Mais il faut dire que l'Institut de 1857 ne voit plus comme voyait l'Institut de 1830 il a subi, à son insu, l'influence de la nouvelle école ses principes se sont modi-fiés par l'admission dans son sein d'artistes jeunes encore et appartenant à l'école actuelle. Sans doute, l'Institut montrera toujours une préférence pour les lauréats de l'Ecole, quelle que soit leur faiblesse, sans doute, il y a eu, cette fois encore, des faits personnels, des refus immérités très regrettables. Pourquoi s'en étonner ? De ce qu'on est membre de l'Institut cesse-t-on d'être homme, et plus ou moins accessible aux mauvaises passions? Il y au-rait, ce nous semble, un moyen bien simple de mettre un terme à ces petites méchancetés ce se-rait de laisser ignorer au jury, quel qu'il soit, le nom de l'artiste dont il examine les oeuvres. Cette mesure si simple et d'équité réjouirait bien des artis tes et nous tout particulièrement. Quoi qu'il en soit, et malgré les exclusions aux-quelles nous venons de faire allusion, on doit savoir gré au jury de 1857 d'avoir réparé une injustice en admettant les oeuvres d'un artiste distingué contre lequel on avait lancé toute la meute de rapins de l'école. On doit, pour être juste, lui savoir gré aussi d'avoir reçu au moins un ouvrage à presque tous les artistes qui ont envoyé à l'Exposition. On nous dira que l'étendue du local permettait au jury de se montrer plus bienveillant encore, en ouvrant une ou deux salles de plus, et en recevant au moins deux ouvrages au lieu d'un seul, qui n'est pas tou-jours le meilleur parmi ceux présentés. C'est aussi notre avis mais il n'est pas moins vrai que le Salon de 1850 ne comptait que 1,185 ouvrages, que celui de 185 2 n'en présentait que 1,757, que celui de 1853 n'en avait que 1,768, tandis que le livret de l'Exposition de 1857 en consigne 3,483, presque le double des précédentes expositions. C'est un résul-tat dont il faut tenir compte au jury. Les 3,4.83 oeuvres d'art exposées se divisent ainsi -Peinture, 2,715 -Sculpture, 429 -Gravure, 147 -Litho-graphie, 98 - Architecture, 85 - Photographie, 9. -Notons, en passant, que c'est la première fois que la photographie figure à une exposition des Beaux-Arts. Ces oeuvres sont dues à 1454 Exposants, sa-voir 1172 peintres, 117 sculpteurs, 74 gravours. 43 lithographes, 34 architectes. Il est un autre résultat, et des plus honorables, que nous devons certainement au rang exceptionnel auquel l'école française s'est élevée dans ce concours européen qui s'est appelé l'Exposition universelle. Nous voulons parler du nombre considérable des artistes étrangers qui exposent cette année. Au Sa-lon de 1852, nous comptions 113 artistes étrangers plus de 200 sont inscrits au livret de 1857. Maintenant le Salon de 1857 est-il supérieur 09 inférieur à ceux des années précédentes? C'est là ce qu'il serait téméraire d'affirmeràune première visite. Ce que nous pouvons dire, c'est que, à l'exception du grand tableau de M. Yvon, la grande peinture y est nulle. et qu'au contraire la petite et la moyenne peinture y sont très remarquables. Les tableaux de genre y sont en majorité. Ce qu'il est bon de signa-ler, c'est que les écoles ou plutôt les systèmes y sont moins distincts, moins tranchés qu'auxautres expo-sitions. M. Courbet lui-même semble avoir com-pris qu'on peut être réaliste tout en copiant la belle nature de préférence à la laide. Nous n'avons rien vu de MM. Ingres, Scheffer et Delacr oix mais on s'arrête avec empressement devant les tableaux de MM. Horace Vernet, Robert Fleury, Muller, Ma-tout, Gérôme, Meissonnier, de Mercey, Dubufe, Galimard, Glaise, etc. Quant à la sculpture. elle s'est maintenue au de-gré de supériorité qu'elle a atteint, et presque tous nos statuaires ont envoyé au moins une oeuvre, mal-gré les travaux qui les ont occupés au Louvre. Notre critique formera cinq chapitres Peinture historique - Tableaux de genre. - Portraits, -Paysages et Marine - Dessins, Aquarelles, Pastels et Miniatures - Sculpture - Gravure. Lithogra-phie, Architecture et Photographie. II. PEINTURES HISTORIQUES. On désignait autrefois sous le titre de Peintu re historique, tout tableau représentant un trait de l'histoire ancienne, soit sacrée soit profane, et pres-que toujours exécuté sur une toile de grande di-mension où l'artiste s'appliquait à l'étude du nu, cet écueil de l'art. Aussi, les sujets grecs et romains étaient-ils choisis de préférence et envoyés en très grand nombre aux expositions du Louvre. Mais il est dans l'ordre naturel de se fatiguer de tout, de se blaser des plus belles comme des meilleures choses, et un jour l'on s'écria de toute part Qui nous délivrera des Grecs et des Romains? On s'était demandé pourquoi l'on ne .reproduirait pas aussi les traits les plus intéressants de l'histoire moderne, les hauts-faits de l'histoire nationale? Le célèbre peintre- Gros fut le premier qui commença cette révolution dans la peinture il fut le père de la nou-velle école. J'en atteste Jaffa, ce chef-d'oeuvre où le coeur Prêle au talent l'appui de son feu créateur ! J'en atlesle d'Eylau la scène magnifique. Et son NapoléoJ, au regard pathétique ! J'en atteste l'éclat du combat d'Aboukir, Ce fruit de quelques mois, où l'art sut réunir Expression, dessin, couleur, fougue guerrière Où le coursier d'un preux, secouant sa crinière, -Impétueux, bouillant, respirant la fierlç, L'oeil plein d'un feu vainqueur, le poitrail argenté, Nous rappelle soudaÍn ceux que la Poésie Attache au char du jour et nourrit d'ambroisie. Après lui vinrent Géricault, Horace Vernet, Paul Delaroche, Eugène Delacroix, les Devéria, les Jo-hannot et tous les maîtres qui se sont formés de-puis 1830. Aujourd'hui, la majorité des sujets traités par les artistes exposants appartiennent à l'histoire mo-derne, et principalement à l'histoire contempo-raine. Nous considérerons donc comme peinture histo-rique tout tableau, grand ou petit, reproduisant un trait d'histoire soit ancienne ou moderne, soit sa-crée ou mythologique, et, sans suivre 1 ordre hié-rarchique ni méthodique, nous analyserons les oeuvres à mesure que nous les rencontrerons. Ceci dit, nous commençons notre Revue. M. Louis Matout a exposé deux grands ta-bleaux pendantifs destinés à compléter, avec celui d'Ambroise Paré exposé en 1855, la décoration du grand amphithéâtre de l'École de Médecine.-Celui des deux tableaux que nous préférons porte le nu-méro 1867 et représente le célèbre chirurgien De-sault, qui, à la fin du XVIIIe siècle, institue la pre-mière clinique chirurgicale , et démontre à ses élè-ves l'appareil inventé pour les fractures de la cuisse. Cette scène est bien groupée, les différents plans bien observés il y a de l'air. La pose du professeur est vraie , simple sans manquer de dignité , et le sentiment d'attention des élèves n'a rien de ma-niéré. Le second tableau 1866 représente le chi-rurgien Lanfranc, qui fit, en 1295, les premiers cours de chirurgie qui aient été ouverts en France. Ici, l'artiste a cherché l'effet pittoresque, et il a été moins vrai. Parmi les élèves assis sur les gradins de l'amphithéâtre, il en est un, au centre, dont la pose paraît inexplicable il semble à cheval on ne sait sur quoi. Du reste, ce tableau a des qualités de cou-leur très remarquables. M. Dubufe fils a, cette année, une très grande toile 819 intitulée le Congrèt de Paris en, 1856. Ce n'est pas positivement une séance du congrès que l'artiste a ,oulu rendre, car cette assemblée n'a rien de la raideur d'une réunion officielle. Les diplomates ne sont point assis autour de la table selon le rang assigné à chacun d'eux par l'étiquette ils sont dispensés par groupes dans le salon, pendant que la conversation principale est tenue entre les ambassadeurs de Turquie, d'Angleterre, de France et de Russie. Cette composition est heureusement conçue et habilement exécutée. Outre le mérite de la ressemblance des portraits, plusieurs d'entre eux sont peints avec le talent qui distingue M. Dubufe fils. M. Mollera été moins heureux que M. Dubufe dans son grand tableau représentant l'Arrivée de S. M. la reine d'Angleterre au palais de Saint-Cloud, 1983 . Il serait impossible de se douter que cette peinture est de M. Müller si le livret n'était là pour l'attester, tant elle est étrangère à sa ma-nière de faire ce n'est ni sa couleur ni son des-sin. C'est une oeuvre très faible. Il n'en est pas de même d'une autre composi-tion du même artiste 1982 , la Reine Marie-Antoi-nette à la Conciergerie. Sans avoir le mérite excep-tionnel de la Marie-Antoinette après sa condamna-tion, peint par Paul Delaroche, la scène reproduite par M. Müller impressionne et touche. Puis, on retrouve ici les qualités de facture, la vigueur de couleur et de modelé que cet artiste a mis dans le tableau qui a établi sa réputation, l'Appel des con-damnés, acquit par l'État et placé au musée du Luxembourg. M. Horace Vernet, notre peintre de bataille, a exposé un épisode de la Bataille de l'Aima c'est ■ le moment où la 3e division, commandée par S. A. I. le prince Napoléon, franchit la rivière et attaque le centre des Russes. Le célèbre artiste a mis dans cette toile tout le talent qu'on lui connaît tout y est touché de main de maître types militaires, chevaux et paysage. M. Plis est appelé aux plus grands succès dans la peinture de batailles traitées dans de petites di mensions. Son Débarquement de l'armée française en Crimée est une oeuvre très remarquable, quoique laissant à désirer sous le rapport du dessin dans quelques parties du tableau, telle que la figure du général Canrobert et celle du maréchal de Saint-Arnaud. La scène esî disposée avec simplicité et une grande vérité sur les premiers plans, le maréchal de Saint-Arnaud, son état-major et un admirable groupe de chasseurs à pied ensuite, des bataillons qui se forment à mesure que les hommes débar-quent, et dans le fond toute la flotte et les innom-brables embarcations qui transportent les troupes sur cette terre de Crimée où notre gloire militai e va grandir encore le nom de la France. L'artiste n'avait pas à vaincre ici les difficultés qu'on ren-contre lorsqu'on peint une bataille aussi, sa com- -position ne peut-elle être comparée à un tableau- de ce genre. Mais on ne saurait trop louer M. Pils de l'effet qu'il sait produire tout en restant simple et naturel, ainsi que de l'air, de la lumière répandues sur cette scène peinte avec une grande puissance de coloris. M. Baudry est aussi un coloriste. Son Supplice. d'une Vestale 123 a été exposé, il y a un an, par-miles envois de Rome à F Ecole impériale des Beaux-Arts, et nous ne pouvons que répéter ce que nou disions alors de ce tableau La composition est confuse, inintelligible les personnages sont gênés, embarrassés dans leurs mouvements. Cependant, cette page n'est pas dépourvue de mérite sous le rapport du coloris, mais le dessin manque de cor-rection. Nous préférons du même artiste la Fortune et le jeune Enfant ll24 , sujet tiré de ces trois vers de Lafontaine La Eorlune passa, l'éveilla doucement, Lui disant Mon mignon, je vous sauve la vie , - Soyez une autre fois plus sage, je vous prie. la Fignre de femme est bien dessinée, ses formes sont correctes, élégantes, mais sa pose et' celle de l'enfant sont trop maniérées. La Lèda 126 , du même peintre, est un petit ta-bleau plus simple, mais qui sent encore l'arrange-ment de convention de l'enseignement académique. Ici, Léda est debout avec le cygne près d'elle ni l'un ni l'autre ne sont émus. Nous préférons la composition de M. Galimard la Séduction de Léda, qui figure à cette Exposition et dont nous parlerons bientôt. Néanmoins, le petit tableau de M. Baudry est une belle étude de femme nue, d'un joli dessin et d'une bonne couleur. M. Bellangé, le peintre de scènes militaires, a un petit tableau 146 représentant la Prise des embuscades russes devant le bastion central de Sé-bastopol, dans la nuit du 2 mai 1855, attaque où fut tué le colonel Viennot de la légion étrangère. Ce combat est rendu avec l'habileté ordinaire de ce maître. L'effet de nuit est très bien rendu. M. Jobbé-Duval a aussi un petit tableau, mais il est traité comme de la grande peinture il est in-titulé le Calvaire 14-42 . Ce sont les saintes fem-mes qui arrivent le soir au calvaire. La Madelaine est déjà au pied de la croix elle contemple le Christ dont elle saisit les pieds dans ses mains crispées. Ce mouvement s'explique mal on croirait qu'elle prend les pieds du Christ pour les lui remonter plus haut sur la croix. La figure de la Vierge est d'un beau sentiment, et l'effet du crépuscule répand une teinte de douce mélancolie sur cette touchante composition. M. Gigoux compte au Salon deux sujets histo-riques l'un 1,168 , le Bon Samaritain, n'est qu'une très faible étude d'homme nu, couché au milieu des vignes, d'où sort une tête de marchand de dattes du boulevart, laquelle paraît étonnée de voir dormir un homme dans cet état et dans cet en-droit. Ce tableau n'eût certainement pas été admis à l'Exposition si M. Gigoux, comme décoré, n'é-tait exempté de soumettre ses ouvrages à l'examen du jury. Quoiqu'inférieur à beaucoup d'oeuvres de M. Gi-goux, la Veille d'Austerlitz 1169 vaut mieux que la composition du précédent tableau. Dans celui-ci l'artiste a choisi le moment où, après avoir passé la soirée au bivouac avec ses maréchaux, l'Empe-reur voulutvisiter ses soldats et juger par lui même de leur disposition morale. Les premiers soldats qui l'aperçurent, voulant éclairer ses pas, ramassèrent fe paille de leur bivouac et en formèrent des tor-ckes enflammées qu'ils placèrent au bout de leurs rasils. En quelques minutes , cet exemple fut imité par toute l'armée. Les soldats suivaient les pas de Napoléon aux cris de Vive l'Empereur lui pro-mettait de se montrer le lendemain digne de lui et d'eux-mêmes. Cette scène de nuit est assez bien readue les poses n'ont rien de trop exagéré dans le mouvement, et c'était là l'écueil à éviter. M. Besson, sous le titre de Enfavoe de Grétry 206 , nous représente le jeune Grétry armé de son petit violon, faisant danser la jeunesse du village daas l'auberge tenue par son père, ce que voyant, son oncle le curé s'écrie a Ah! mon cher enfant, lui dit-il, dans quel enfer vous vivez ! Cette fête de village est une charmante composition pleine é' aieain et de mouvement OD-Y trouve de jolis groupes de femmes et la couleur y est chatoyante. M. Yvon a exposé la plus importante et la plus remarquable composition du Salon de 1857. C'est la Prise de la tour Malakoff 2108 . Le 1 bataillon du 1er zouaves s'élance de la sep-tième parallèle et marche droit à l'angle d'épaule qui relie la courtine à la face gauche de Malakoff. Les deux autres bataillons suivent immédiatement. Les hommes, après avoir franchi le fossé, couron-ment le parapet les plus lestes, les plus braves ou les plus heureux, sont déjà dans l'intérieur de l'ou-vrage le colonel Collineau les conduit il a été blessé à la tête au moment où il y pénétrait le pre-mier. Le combat s'est engagé sur le parapet et le talus intérieur où les canonniers russes se font tuer ?ur leurs pièces en se défendant avec acharnement à coups de crosses, de leviers, d'écouvillons, de pierres et d'éclats de projectiles. Le 7e de ligne , ayant à sa tête le colonel Decaen, a débouché des tranchées à la suite du 1er zouaves il se dirige sur le saillant de Malakoff de manière à laisser sur sa droite le 2e bataillon de zouaves sa tête de colonne gravit les parapets et pénètre dans les embrasures. 1 Le 1er bataillon de chasseurs à pied, comman-dant Gambier, formant la tête de la 28 brigade de la division de Mac-Mahon, sort des tranchées après le 7e de ligne. On voit ses premiers hommes arriver au sommet des talus. Le chef de bataillon du génie Ragon, comman-dant une escouade de sapeurs, se précipite dans la redoute avec quelques-uns de ses hommes armés de pelles et de pioches le reste de sa troupe apporte les échelles-pont destinées à faire franchir plus fa-cilement le fossé aux assaillants. Un détachement de canonniers conduits par le capitaine d'artillerie Crouzat et munis des outils d'enclouage, se précipitent sur les pièces malgré la résistance de l'ennemi. Au moment où se passe cette scène, au moment où un enfant de Paris, le jeune Lihaut, caporal de zouaves, fit flotter le drapeau français sur Malakoff, le général de Mac-Mahona franchi le fossé. Il plante son épée sur le terrain déjà conquis par nos colon-nes et donne ses premières instructions au colonel LehriK, son chef d'état-major. A ses pieds tombe le crlonel d'état -major de La Tour du Pin, frappé dfcin éclat d'obus. En arrière de la première ligne, on voit le général Vinoy qui entraîne, au sortir de la tranchée, la tête fe colonne de la 2 brigade 20e et 27 de ligne . Cette tête de colonne marche sur les traces du 2e ba-taillon de zouaves, de manière à arriver dans l'an-gle formé par la courtine et l'ouvrage. À cent mètres du général Vinoy se prononce le mouvement de la division La Motterouge, derrière laquelle on voit arriver dans la poussière les 6 et 9 batteries de campagne du 10e d'artillerie, com-mandées par le chef d'escadron Souty, qui vont in-trépidement se mettre en position sous le feu de la comrting et du Petit-Redan. Au-dessus, sur remplacement d'anciennes car-rières, le général Bosquet vient d'être atteint d'un éafet de bombe. C'est derrière ce plan que sontrmassées en réserve les trouves de la garde, qui, quelques instants plus tard, vont faire des prodiges de valeur sur la cour-Line du Petit-Redan. Derrière le 7e de ligne, sortant de la sixième pa-rallèle, les zouaves de la garde, colonel Jannin, et la brigadeJWimpffen tirailleurs algériens, 3e zoua-ves et 50e de ligne , désignés pour former la réserve de la division Mac-Mahon, se dirigent sur le dra-peau qui domine Malakoff, et à l'appel des trairons du 1er zouaves qui, formés en petit groupe, ne cesse de sonner la charge. À 500 mètres en arrière se voit, à travers les flots de poussière, le Mamelon-Vert occupé par l'état-major-général et le général Pélissier, qui, de là, peut embrasser l'ensemble de l'attaque de l'extrê-me droite et de l'extrême gauche. Cette description donne une idée des difficultés que M. Yvon a eu à vaincre pour rendre avec clarté un sujet aussi compliqué et aussi difficile. Il s'en est tiré avec talent. On suit sur cette toile immense la marche de l'action on assiste véritablement à la prise de la tour Malakoff, aux scènes terribles qui se sont passées dans ce grand drame. Plusieurs des principales figures y sont touchées de main de maî-tre, telles que celles du colonel de zouaves Colli-neau, placée sur le premier plan, du général russe qui retient ses soldats qui fuyent, du général de Mac-Mahon qui plante so n épée sur le sommet de la tour, et de ce zouave, enfant de Paris qui arbore le drapeau de la France. C'est une composition qui demande et qui gagne à être vue plusieurs fois. Cette belle peinture place M. Yvon à côté d'Horace Ver-net, auquel il est appelé à succéder comme peintre de bataille. M. Eugène Devéria reparaît à nos expositions qu'il avait délaissées depuis quelques années, après y avoir obtenu de brillants succès. Des deux tableaux historiques qu'il a envoyés au Salon de 1857, nous préférons celui portant le numéro 755 il représente la Mort de Jeanne Seymour, troisième femme de Henri VIII, roi d'Angleterre, le lendemain de la naissance de son fils Edouard VI, en 1557. Le co-loris de ce peintre est toujours aussi riche, aussi coquet qu'autrefois, sans être plus vrai. La douleur que doit produire une mort aussi inattendue que celle de cette reine n'est pas assez exprimée sur les visages de ces gens de Cour, et, sans le livret, on ne se douterait guère qu'on assiste à une agonie. Au premier abord, on croit qu'il s'agit de la mise au monde de ce bel enfant qu'on présente à la mère et aux assistants. Du reste, les personnages sont groupés avec goût, et l'on trouve dans ces groupes de charmantes têtes de femmes. Sous le titre les Quatre Henri dans la maison de Crillon à Avignon 756 , M. Devéria représente Henri 111, Henri IV, rois de France, Henri de Guise et Henri, prince de Condé, jouant aux dés sur une table de marbre blanc. Le sang qui s'échappe, par deux fois, de l'un des cornets, éclabousse les mains des joueurs impressionnés de différentes manières, et tandis qu'Henri IV jette son chapeau en défi à la Camarde et que Crillon se met l'épée à la main der-rière les deux rois, le médecin Miron, futur ami de Henri IV, dit aux gentilshommes qui l'entourent C'est là un signe que ces quatre seigneurs mour-ront assassinés. Cette scène est retracée d'une manière très intelligible la couleur est aussi fort jolie, mais le dessin laisse bien à désirer. Les figu-res ne sont pas dans les règles de proportions du corps humains Crillon a au moins quatre Ion -gueurs de tête de trop. C'est là le défaut habituel à cet artiste on le retrouve dans son tableau de la naissance de Henri IV qui est au Musée du Luxem-bourg. M. Galimard a enfin obtenu justice. Son ta-bleau, la Séduction de Léda, est exposé, et le public, ce souverain juge, reste étonné de trouver tant de charme, tant de belles qualités dans une oeuvre contre laquelle tant d'artistes se sont acharnés sans trop savoir pourquoi. Nous n'avons jamais compris que des gens de coeur consentissent bénévolement à se coaliser contre un seul homme, contre un con-irère, pour le tuer dans l'opinion publique. Au-jourd'hui, en présence dm tableau de M. Galimard, les individus qui avaient crié le plus contre lui sont forcés de convenir avec tout le monde que la coin-position est gracieuse, que la tête de Léda est jolie, que le torse, les bras, la jambe gauche sont de formes élégantes et bien modelés, que le coloris a de l'éclat, de l'harmonie, et que le cygne est peint d'une manière très remarquable. Ce n'est pas un chef-d'oeuvre, mais c'est une belle et bonne pein-ture, la meilleure, à notre avis, qu'ait produite L Galimard. M. Iiïarivière nous montre le Martyre de Saint Vincent 1573 . C'est en l'an 303 'e Jésus-Christ, que Dacien, après lui avoir fait subir les plus cruels tourments, furieux de n'avoir pu vaincre le courage du saint, le renvoya en prison, avec ordre de le coucher sur des morceaux de pots cassés et de lui mettre les pieds dans des ceps de bois. Mais Dieu n'abandonna pas son serviteur. Des anges, descen-dus du Ciel, vinrent le consoler et chanter avec lui les louanges de son protecteur. Ce tableau est peint avec la vigueur que l'on reconnaît à M. Larivière. Ce n'est peut-être pas là ce que l'on est convenu d'appeler de la peinture religieuse. Mais la descente de croix de Rubens, pour n'avoir aucun rapport avec la peinture de Raphaël, n'en est pas moins une oeuvre admirable, le chef-d'oeuvre qu'on admire toujours. Pour nous qui aimons le beau partout où nous le rencontrons, nous ne pouvons qu'applaudir à la manière dont M. Larivière a peint et modelé la figure de saint Vincent mais les bras des deux an-ges manque de finesse et d'élégance. M. Comte a exposé quatre sujets très intéres-sants et très bien rendus. Le plus parfait de ces ta-bleaux est celui qui représente Henri III visitant la ménagerie de singes et de perroquets. Cette petite toile est peinte et dessinée avec une grande délica-tesse de pinceau il y a des types charmants. François Ier et la duchesse d'Étampes visitant l'ate-lier de Benvenuto Cellini 581 , est encore une gra-cieuse composition. La tête de la duchesse est jolie et François Ier est dessiné correctement. Le reste de la Cour qui accompagne le souverain est moins bien. Catherine de Médicis faisant de la magie dans sa chambre au château de Chaumont, où Ruggieri lui fait voir dans le miroir magique que ses fils mourront sans postérité et qu'Henri de Bourbon leur succédera sur le trône 579 , est un tableau étudié avec conscience jusque dans ses moindres détails. Enfin, le quatrième tableau de M. Comte 578 , Jeanns Grey qui vient de soutenir une dis-cussion contre les théologiens Bonnet, Gardiner et Feckenham, et qui voit son mari, lord iuifford Dudley, se jeter à ses pieds et lui demander par-don d'avoir voulu abandonner sa foi, est d'une cou-leur plus sévère que les précédents, parfaitement en harmonie avec le sujet. M. Lazerffes a retracé une épisode de la der-nière inondation. C'est S. M. l'Empereur distri-buant des secours aux inondés de Lyon 1623 . Cette toile est certainement la meilleure de toutes celles qui traitent le même sujet aucune ne peut lui être comparé comme mise en scène et comme exécu-tion. Le côté droit du tableau contient surtout des groupes très remarquables mais ceux du côté op-posé sont un peu plats , il n'y a pas assez d'air. -La Vierge et VEnfant Jésus 1624 est un joli petit groupe qui entre dans la manière de ce peintre qui aime les sujets religieux. La Vierge est belle, mais est-ce bien là le type biblique? - Dans une autre gracieuse composition, M. Lazerges représente l'Albane regardant jouer ses enfants 1625 . Le groupe d'enfants est plein de grâce, ainsi que la pose de l'Albane. M. Louis Boulanger a un petit tableau d'une grande puissance de coloris, une Mater dolorosa 340 . Le sentiment de douleur de la Vierge est on ne peut plus expressif. M. Biard a peint, avec le talent qu'on lui connaît, le Bombardement de Bomarsund. Ce tableau représente plutôt un des vaisseaux chargés de cette opération, que le bombardement proprement dit, car de Bomarsund et de l'action générale on ne voit rien. M. Biard a voulu nous faire assister aux ma-noeuvres d'un vaisseau pendant le combat et il a parfaitement réussi. Tout y est clairement rendu. Les types de marins sont tout à fait nature on voit que ce sont des portraits. M. Hesse expose cette année une Descente de croix 1346 . Cette composition est conçue et peinte dans le style religieux. L'expression de la Vierge qui pose la main sur la plaie du Christ est d'un sentiment touchant le torse du Christ est bien modelé, et les bras sont d'un dessin vrai, élégant. M. Beaueé, dans l'assaut de Zaatcha Afrique 135 , nous montre le colonel Canrobert, des zouaves, marchant à la tête de la colonne qui s'é-lance sur la brèche, où quatre officiers, seize sous-officiers ou soldats de bonne volonté l'accompa-gnent. Il y a de l'élan, de l'action dans cette com-position qui se distingue encore par la chaleur du coloris. M. Hillemacher a, sous le numéro 1351, une Sainte Famille d'un effet assez pittoresque. La scène se passe dans l'atelier de charpentier, au milieu des pièces de bois et des copeaux. La Vierge est assise , elle tient l'Enfant.Jésus auquel saint Joseph, qui a quitté son travail, vient offrir une colombe. Ce ta-bleau est largement dessiné et franchement touché. Il y a de la fraîcheur dans le coloris. Les têtes sont jolies et les nus bien dessinés. M. JCanet-Lange a traité le même sujet que M. Lazerges Napoléon III distribuant des secours aux inondés de Lyon, mais il est loill d'avoir aussi bien réussi. C'est surtout la figure de l'Empereur qui laisse à désirer le cheval est tout à fait man-qué. Néanmoins, les groupes du peuple sur le pre-mier plan sont d'une grande vérité comme types et comme couleur. M. Antigua s'est chargé de peindre la Visite de S. M. l'Empereur aux ouvriers ardoisiers d'Angers, pendant rinondation de 1856. Cette composition est simple et d'un sentiment vrai. L'artiste n'a pas visé à l'effet il a voulu reproduire la scène telle qu'elle s'est passée et il a bien fait. Nous trouvons seule-ment le ton général du tableau un peu trop gris. M. Schrader, peintre prussien, a envoyé une Tentation de Saint Antoine 2425 qui est peinte avec assez de vigueur. La femme qui cherche à sé-duire ce pauvre saint est belle, et le jeune amour qui l'excite est fort joli. Cette toile, d'assez grande dimension, fait honneur à l'école de Dusseldorffà laquelle M. Schrader appartient. M. Vignon a exposé 2662 Jésus sur la croix, disant Mon Père, je remets mon âme entre vos mains. Le ton général de ce tableau est d'un rosé désagréable, et le Christ est si raide sur la croix qu'on croirait qu'il est cloué de distance en dis-tance pour empêcher à ses membres de fléchir sous le poids du corps. Les formes sont peut-être -d'une nature trop herculéenne plus d'élégance et de finesse eussent convenu au Dieu fait homme, à la nature si douce, si sensible du Christ. Avec cette grande page, M. Yignon a encore deux petits tableaux du même ton que le précédent, mais qui ressemblent, par la manière dont ils sont traités, à deux concours d'esquisse de l'école des Beaux-Arts. Le mieux composé, selon nous, est celui qui représente Cornélie, la mère des Gracques 2667 . Les groupes sont heureusement disposés et l'effet de lumière bien combiné. Le dernier 2666 a pour sujet Véturie, la mère de Coriolau, qui par-vient à vaincre le ressentiment de son fils que les tribuns avaient fait condamner à l'exil, et le décide à lever le siège qu'il était venu mettre devant Rome, sa patrie. Ce tableau rappelle surtout les concours de l'école impériale des Beaux-Arts. M. Bouterweek, né en Prusse, appartient ce-pendant à l'école française il est facile de s'en apercevoir à la solidité du coloris de son tableau de Sainte-Barbe, bénissant la vie et les travaux des mineurs dont elle est la patronne 365 . Cette com-position sent un peu l'arrangement mais il était impossible de mieux grouper les ouvriers des di-verses professions employés aux travaux des mines. M. Çaecq nous montre une Épisode du siège ■d'Avaricum Bourges , par Jules César 226 . Cette ville étant prise d'assaut, une jeune femme gau-loise, pour échapper à un guerrier romain, se pré-cipite du haut d'une tour avec son enfant dont elle essaye d'étouffer les cris. Cette scène est dramati-que et M. Quecq l'a traitée avec intelligence. La pose du soldat qui se cramponne aux vêtements de cette femme, qui s'élance déjà des bords du para-pet, est d'un mouvement plein d'énergie. Cette femme se suicide bien avec l'égarement du déses-poir et de la frayeur. Peut-être l'expression est-elle un peu exagérée et nuit-elle à la beauté des traits de la femme. M. Marc a peint l'assassinat dtf François de Lorraine, duc de Guise, par Jean Poivrot, le 18 fé-vrier 1563, veille du jour où il devait donner l'as-saut à la ville d'Orléans 1818 . Cette scène se passe la nuit et dans un bois. L'effet de lune au travers des arbres est bien rendu le mouvement du duc de Guise est vrai les chevaux sont égale-ment bien dessinés. M. Petit fait ce qu'on est convenu d'appeler le genre religieux c'est de la peinture de convention, une sorte de dessin légèrement coloré. Le grand tableau de cet artiste représente l'Institution de l'adoration du Saint-Sacrement 2133 . Les figures sont arrangées symétriquement et avec goût elles sont dessinées assez correctement, mais elles sont sèchement peintes. r Feu Goyet a laissé inachevé une des plus grandes toiles du Salon elle représente le Massacre des Inno-cents 1226 . Cette composition est conçue dans le goût classique les effets dramatiques y sont cher-chés les groupes sont arrangés, et quelques-uns empruntés au même sujet traité par Rubens dans un grand tableau que nous avons vu à la Pinacothè-que, à Munich. Cependant cette peinture, qui eût certainement gagnée encore si l'artiste avait pu la terminer, a des qualités incontestables sous le rap-pert du dessin et de la composition. M. Van Schendel, de Bruxelles, a envoyé un tableau qui retrace une épisode de l'histoire hollan-Jaise, en 1573. Lorsque Bréda retomba au pouvoir des Espagnols, Steven Van den Berghe, l'un des plus notables habitants, et auparavant fonctionnaire de la République batave, avait accepté néanmoins un emploi du nouveau pouvoir. Il n'avait qu'une fille qui se nommait Anna. Un jeune Espagnol en était devenu amoureux, mais sans pouvoir lui faire par-tager ses sentiments la demande de sa main, qu'il avait faite à plusieurs reprises, avait toujours été rejetée. Il résolut de s'en venger. Un jour il lui ap-porte une lettre en la priant d'en prendre connais-sance. La jeune personne vient la donner à lire à son père. Cet écrit n'était rien moins qu'un projet de complot pour livrer la ville aux Hollandais. L'étonnement et la stupéfaction du père et de la fille sont au comble. Le jeune Espagnol s'était rendu immédiatement chez le gouverneur et lui avait dé-claré que Van den Berghe voulait livrer la place aux ennemis, que sa fille même participait au com-plot, et qu'on ne manquerait pas d'en trouver les preuves chez eux. Le père et la fille furent arrê-tés en effet, l'écrit encore en leur possession, prouvait leur culpabilité. - L'artiste a choisi le moment où le père et la fille prennent connais-sance de la lettre du jeune Espagnol, et cette lec-ture se fait à la clarté d'une chandelle. La stupéfac-tion est bien peinte sur les traits de ce vieillard et sur ceux de sa fille, jeune et jolie blonde.L'effet de lumière est rendu avec vérité dans ce tableau 2602 M. Bohn est aussi un peintre allemand, mais de l'école de Stuttgardt il a obtenu à nos ex-positions des médailles et la croix de la Légion-d'Honneur. Son tableau 264 , Jeune âme ravie au Ciel, a bien le cachet allemand, le vague de l'école de Munich. Il est placé un peu trop haut pour qu'il soit possible d'apprécier le mérite du dessin et du modelé. M. Legrip a peint la Mort de Malfilâtie, qui, malade, abandonné, mourait de faim à Chaillot, lorsqu'il fut recueilli charitablement par Mme La-none, tapissière. Mais malgré les soins touchants dont elle l'entoura, le jeune poète normand expira dans ses bras, le 6 mars 1767. Peu d'instants après sa mort, M. d'Alembert, accompagné d'un ami, venait lui offrir un secours de cent écus mais ce bienfait arrivait malheureusement trop tard ils n'eurent plus qu'à arroser son corps d'eau bénite. C'est le moment choisi par le peintre. Cette scène pourrait être plus émouvante d'Alembert, son ami, et la brave femme qui a donné ses soins à Mal-filàtre, sont bien peu émus de cette misère et de cette mort. Cependant, cette petite toile 1682 se recommande par le dessin et la couleur. M. Kobert-Fleury a peint Charles-Quint au monastère de Saint-Just, recevant Ruy-Gomez de Silva, comte de Mélito, que lui envoie Philippe Il pour le supplier de quitter la cellule de Saint-Just, et réclamer de lui des conseils dans la complica-tion critique des affaires d'Espagne en 1557. Ce tableau 2291 est un des meilleurs, sinon le meil-leur de l'Exposition, tant pour la mise en scène que pour la puissance et l'harmonie du coloris. La tète de Charles-Quint manque d'expression elle nous a paru trop impassible. M. Beau ne a également exposé un joli petit tableau, bien composé, représentant la Mort de Charles-Quint au couvent de Saint-Just 141 . Les figures sont bien dessinées pourtant la tête de Charles-Quint est un peu petite relativement à la taiile du corps. Le Moïse exposé 140 , du même ar-tiste, est d'une couleur agréable, mais d'une exé-cution floue. M. Roux s'est montré vraiment coloriste dans son petit tableau 5346 l'Atelier de Rembrandt, où il a réussi le clair-obscur presqu'à l'égal du célèbre maître de l'école flamande. La transparence des tons, la disposition des groupes, la finesse avec laquelle la tête de Rembrandt est touchée, font de cette toile une oeuvre très remarquable. Une autre composition de ce peintre, non moins remarqua-ble quoique moins séduisante, représente Bernard Palissy, en 1575, posant les bases de la géologie, et donnant le premier la théorie des sources, des dé-pôts de fossiles, de la génération des minéraux, etc. Non seulement M. Roux est coloriste, mais il est encore dessinateur les têtes, les mains sont mode-lées, étudiées avec conscience. M Benonville cherche, comme M. Roux, des sujets attachants il nous montre Raphaël aper-cevant la, Fornarina pour la première fois 167 . Cette composition est simple. Raphaël, en passant devant la boutique d'un boulanger, aperçoit sur la porte une femme d'une grande beauté il s'arrête, la contemple, l'admire c'était la Fornarina, la belle boulangère. Le mouvement de la pose de Ra-phaël est vrai, mais celui de la femme est trop ar-rangé elle pose. Le second tableau de cet artiste a pour titre Poussin, sur les bords du Tibre, trou-vant la composition de son Moïse sauvé des eaux 168 . Parmi quelques femmes qui viennent laver sur le bords du fleuve, il en est une qui est agenouillée et qui baigne son enfant. C'est là le groupe dont Pous-sin prend un croquis qu'il traduira plus tard en un chef-d'oeuv,rq. Ces deux toiles se recommandent aussi par le coyleuret le dessin. M. Gubapel a représenté Michel-Ange dans son atelier, contemplant sa statue de Moïse, tandis que le pape, sans être aperçu, entre pour visiter les tra-vaux du grand artiste. Cette composition 419 est heureusement conçue Michel-Ange absorbe bien toute l'attention. -Aglad et Boniface 421 , rêvant aux nouvelles vérités du christianisme, dont la grâce divine pénétrait leur âme, est une oeuvre d'une exécution J plus sérieuse et d'un sentiment élevé qui rappelle Saint Augustin et sa mère, Sainte Monique, de M. Ary Scheffer. M. Jalabert a choisi pour sujet Raphaël tra-vaillant à la madone de Saint-Sixte 1418 . Du calme virginal le peintre gracieux, Raphaël, a devant lui une belle romaine et son fils qui posent derrière lui, le cardinal Jean de Médicis Léon X et Balthazar Castiglione le regardent peindre, et dans le fond du tableau ses élèves préparent un des cartons pour la décoration des chambres du Yaticin. Les personnages sont sa-vamment groupés les têtes sont finement tou-chées, ainsi, que les étoffes et les accessoires. M. Gustave Boulanger , pensionnaire à l'école de Rome, a voulu représenter Jules-César arrivé au Rubicon, dans son tableau de cinquième année à la villa Médicis. Nous disons a voulu re-présenter, parce que c'est plutôt une étude acadé-mique qu'un sujet historique sérieusement traité et consciencieusement rendu. En effet, d'après le ré-cit de Suétone, Jules-César a été obligé de traverser à pied des sentiers étroits qui l'ont mené jusqu'au Rubicon, où il a rejoint ses légions. Là, il s'arrête es réfléchit. S'il passe ce fleuve qui sépare la Gaule cisalli pine de l'Italie, il méconnaît les lois de son pays e9 entre en guerre avec la République. Un incident im-f prévu va triompher de son irrésolution et faciliter kl hardiesse de son entreprise. Mais un homme d'unef forme et d'une grandeur extraordinaire qui était assiïi sur le bord du fleuve, jouant de la flûte, est aperçu des musiciens de l'armée qui se rassemblent autoun de lui. Il saisit un clairon, en sonne de toute sa forcer en s'élançant dans le fleuve qu'il franchit. Allons.é s'écrie César, allons où nous appellent les présages , des dieux et l'iniquité de nos ennemis. Le sort cm est jeté. Dans le tableau 336 de M. Boulanger le joueur de flûte est un chétif berger, et des co-i hortes de César on n'aperçoit qu'un seul soldat quii fait l'effet d'un domestique humilié de suivre à piedl son maïtre qui est monté sur un vigoureux cour-sier. Mais, nous l'avons dit, c'est une figure acadé-mique et non un tableau que M. Boulanger a en-voyé. À ce point de vue, cette toile se recommander par la qualité du dessin et de la couleur. M. Dnval-Ie-Cauins expose la Fuite eru Égypte 888 . Cette toile, beaucoup plus grandes que celles qu'on connaît déjà de cet artiste, se dis-tingue par la composition et le dessin. Les person-nages sont groupés et drapés avec goût mais peut-être auraient-ils gagnés encore, si, au lieu d'umi rocher, ils avaient pour fond un lointain vague et lumineux. 1 M. Landelle donne, comme fragment de ta-bleau, une toile 1551 sur laquelle il a peint ler Anges gardiens en prière devant l'Enfant-Jésus. Les anges sont jolis et d'un dessin élégant l'Enhnt-Jésus est peut-être d'un ton un peu trop rose. M. Cornu intitule son tableau Intention d'une statue de la Vierge. Ce titre a piqué notre cu-riosité, et après avoir cherché vainement sur le ta-bleau une invention quelconque, nous avons re-cours au livret qui explique ainsi le sujet Au XIIIe siècle, des bergers du Beaujolais qui menaient pattre leurs troupeaux dans un endroit marécageux, les virent un jour se prosterner en terre., Ne pou-vant parvenir à les faire bouger de place, ils en-trèrent dans les marais, et trouvèrent parmi les ro-seaux une statue de la Vierge. Le curé du pays, averti de ce miracle, alla processionnellement cher-cher la statue, et la déposa dans une chapelle de siinte Madeleine située aux environs. Mais le len-demain la statue avait disparue, et comme elle fut retrouvée à la même place que la veille, on des-sécha le marais, et on y bâtit une chapelle sous l'in-vocation de Notre-Dame-des-Marais. Dans la suite, cette chapelle fit place à une église qui est au-jourd'hui la cathrédale de Villefranche. Il est possible qu'il y ait quelque invention, mais nous ne voyons dans ce texte que la découverte d'une statue et un miracle. Nous engageons M. Cornu à effacer l'expression inconvenante de invention et -d'écrire Découverte d'une statue de la Vierge. Du reste, la composition de ce tableau est bien conçue, les figures sont savamment dessinées, mais le coloris g manque de transparence il est un peu noir. M BeugMcrean a peint à la cire, pourla déco. ration d'un salon, neuf panneaux sur fond noir i dans le genre des peintures d'Herculanum, et repré-sentant le Printemps, l'Été, l'Amour, l'Amitié, la s Fortune, la Danse, Arion sur cheval marin, Bac- -chante sur une panthère, les Quatre heures du jour.. Ces compositions ont du style et sont gracieuses les nus sont d'un dessin correct et les draperies a agencées avec goût mais ces fonds noirs donnent J au coloris quelque chose de dur, de sombre, de i triste même, qui nuit à l'effet. Un autre tableau de cet artiste représente l'Em- -pereur visitant les inondés de Tarascon juin 1856 .. C'est, après celui de M. Lazerges, le tableau des é inondations où l'on rencontre le plus de talent.. Mais pour M. Bougereau, comme pour M. Lazerges,, le véritable genre qui convient à leurs études, c'est J le genre classique, c'est le nu et la draperie. M. Cartelliet- a exposé un sujet qu'on ne peut j guère traiter sans se souvenir de Jouvenet il a i peint sur une toile de grande dimension la Pêche miraculeuse, lorsque Jésus-Christ apparaît à ses dis- -ciples près de la mer de Tibériade 4û6 . Comme i son maître, M. Ingres, M. Cartellier n'est pas juste- '-ment un coloriste, mais les figures sont conscien-cieusementétudiées et cette conscience a été poussée i jusque dans l'exécution des accessoires. M. Houry a fait preuve d'érudition dans son ta-bleau 1375 représentant les Derniers moments de Marie de Médicis, reine de France, morte à Colo-gne, le 3 juillet 1642. Avant qu'un écrivain dis-tingué, M. Eugène Loudun, bibliothécaire à l'Ar-senal, n'ait publié le testament de cette reine, on croyait généralement qu'elle était morte dans la misère. M. Houry a repoussé cette erreur accré-ditée par plus d'un historien il fait mourir Marie de Médicis entourée de gens de Cour et dans un salon somptueusement meublé. Le moment choisi par l'artiste est celui où le cardinal Fabio Chigi demande à cette reine, qu'il vient de confesser, si elle pardonne à tous ses ennemis et particulièrement à Richelieu. De bon coeur, dit-elle. - Ma-dame, ajoute le cardinal, pour l'en convaincre, voudriez-vous lui envoyer le bracelet que vous avez au bras ? - Oh ! c'est par trop ! s'écrie la mou-rante. Cette réponse se comprend aisément au geste énergique de Marie de Médicis. Les person-nages secondaires sont sagement sacrifiés aux deux principaux, lesquels sont largement peints. M. Jeanron a, comme M. Baudry, cherché à imiter les tons d'une vieille peinture dans son ta-bleau 1432 de Raphaël et la Fornarina. Plus d'un artiste avant MM. Baudry et Jeanron se sont laissas aller à singer les tons vieillis, crasseux et enfumés des anciennes toiles des grands maîtres, comme si le mérite de ces chefs-d'oeuvre consistait dans la crasse qui les couvre et dans l'altération de leur fraîcheur et de leur beauté primitives 0 fareur de singer, déplorable manie, Lèpre de notre siècle et fléau du génie, Quand donc cesseras-tu de vouloir t'emparer Des traits des demi-dieux pour les défigurer ? Titien, HapjbaëL, ftuide, Corrège, Albane, Vous qui sortant du rang d'un vulgaire profane, Sûles sanctifier au printemps de vos jours,, Les amours par les arts, les arts par les amours, Dites ! quand vous cherchiez à rendre avec justesse Les contours d'une femme et leur délicatesse, Lorsque votre palette, épuisant ses trésors, Les revêtait de vie et leur créait un corps, Aviez-vous d'autre but, sinon que la peinture Jusqu'à l'illusion pût feindre la nature, Décevoir Atropos, et propice aux amants, De l'absence pour eux amortir les tourments P Ah! cent fois au milieu de ces nuits dévorantes Où le sang s'épaissit dans les veines brûlantes, Où le coeur affamé d'amour, de volupté, Frémit comme un volcan par la lave agitée, Vous aurez, comme moi, de baisers frénétiques, Acoablé d'un portrait les appas fantastiques, Et, fougueux Ixion, déchaînant vos désirs, De la réalité savoure les plaisirs. Espérons donc que M. Jeanron voudra rester lui, et que, malgré l'engouement de quelques niais pour les toiles enfumées, les tons jaunis et noircis, cet artiste Teviendra à copier la nature, à la fraîcheur ordinaire de son coloris, laissant au temps et à la mauvaise préparation des toiles et des couleurs la mission de détruire le charme de sa palette. Avant de quitter le tableau de Raphaël et de la Fornarina, disons que le tors de cette femme est fort beau de contours et de modelé. JI. MMSsini a tiré son' sujet des Martyrs de Châteaubriand. Cymadocée.,. jeune prêtresse des Muses, s'étant égarée daas une forêt en revenant des sacrifices solennels du temple de Diane, en. Mes-sinie, rencontre un jeune chasseur le chrétien. Ëudore qui lui offre de la reconduire chez son père, Démodocus. Le langage austère d'Eudore, parlant d'un Dieu unique créateuude toutes choses, étonne la jeune payenne. Cymadocée commençait à sentir une vive frayeur, qu'elle n'osait, toutefois, laisser paraître. Son étonnement n'eut plus de bornes lorsqu'elle vit son guide s'incliner devant un esclave délaissé qu'ils trouvèrent au bord d'un chemin, l'appeler son frère, lui donner son man-teau pour couvrir sa nudité. Étranger, dit la fille de Démodocus, tu as cru sans douté que cet esclave était quelque dieu caché sous la figure d'un meu-diant pour éprouver le coeur des mortels ? -Non, répondit Eudore, rai cru que c'était un homme. Ce tableau 1988 est d'une exécution large et vigoureuse le sujet, bien interprété, s'ex-plique naturellement. Mais la pose de l'esclave est peu gracieuse et le ton de sa carnation un peu trop bistré. -M. Coemqms a envoyé de Bruxelles upp grande toile qui ne manque pas. d'une ~certaine verve dans la composition et dans l'exécution malheureuse-ment ces qualités pèchent par l'excès. L'Orgie des Philistins dans le tempU de Dragon 583 1_est une confusion inextricable, un pêle-mêle dç.. duperies ondoyantes, de coupes et de vaseg d'or, de femmes blanches et noires, où l'oeil a peine à discerner les objets. C'est avec peine qu'on arrive à découvrir dans le fond du tableau Samson qui ébranle les colonnes qui soutiennent les voûtes du palais pour ensevelir sous ses débris cette réunion de dé-bauchés. M. Mazerolle a exposé une grande peinture représentant Chilpéric et Frédégonde devant le ca-davre de Galsuinthe. Cette composition est trop arrangée, trop théâtrale. Le tors de Galsuinthe est bien peint, bien dessiné, mais le ton général du ta-bleau est noir et lourd. M. Bigo compte six tableaux à l'Exposition. Celui qui attire surtout l'attention reproduit une scène de la guerre de Crimée Les chirurgiens français pansant des blessés russes à la bataille d'Inkermann. On a vu des blessés russes telle-ment attendris des soins qu'on leur prodiguait, dit le rapport du général en chef, qu'ils baisaient les mains ensanglantées du chirurgien qui les pansait. Cette composition 2276 est simple et attachante les figures, grandes comme nature, sont bien des-sinées et bien peintes. Nous préférons cette toile à celle du même artiste et de petite dimension, inti-tulée Dévouement héroïque de M. Richaud, maire de Versailles. M. Aifrre, qui s'est fait connaître dans les arts par plusieurs peintures religieuses et par un beau portrait de M. Affre, a exposé un seul tableau Jésus et les Petits enfants. Ce groupe est dessiné correctement la couleur a de la fraîcheur, de la finesse les enfants sont jolis. M. Tinabal a deux tableaux Saint Jean l'évan-géliste prêchant à Éphèse 2538 , et la Vierge au pied de la croix 2539 . Ce dernier, de grande di-mension, est largement peint la Vierge est d'un sentiment vrai et expressif. M. Doré, par une faveur toute spéciale, vient de faire admettre à l'Exposition son tableau repré-sentant la Bataille d'Inkermann. Ce sujet convenait parfaitement au génie de M. Doré. C'est bien là une mêlée, c'est bien ainsi qu'a dû se passer ce terrible combat où l'armée anglaise allait se trouver anéan-tie sans l'arrivée des Français. Quelle boucherie ! comme ces soldats russes s'en donnent ! comme ils abîment ces grands gaillards de soldats anglais qui se font bravement tuer 1 Mais aussi quelle est leur joie en voyant accourir, au pas gymnastique, ces petits Français qui vont les sauver d'une défaite complète ! Comme déjà l'affaire prend une autre tournure là où les zouaves et les chasseurs sont par-venus ! Daml c'est que ces troupiers -là n'ont rien de gauche et de gêné dans leurs mouvements, c'est qulils taillent en plein drap et savent faire une trouée. Quoique placé un peu haut, ce tableau est si vigou-reusement peint qu'on peut en saisir tous les dé-tails, et apprécier tout à la fois le mérite du peintre et du dessinateur. Nous nous apercevons que nous avons dépassé les limites assignées à ce chapitre. Cependant nous ne pouvons nous empêcher de signaler encore quelques peintures historiques que nous regrettons ne pouvoir analyser - L'Annonciation 1748 , par M. LEVEAU -Jésus chassant les vendeurs du temple 2309 , par M. BOMAGNY - Michel-Ange à la chapelle Sixtine 111 , par M. BARRIAS -Sainte Geneviève 2514 , par M. TERNANTE -Combat des Trente 2102 , par M. PENGUILLY -La Chute des anges rebelles 1515 , par M. LAFOND -. L'Entrée dans Paris des troupes revenant de Crimée 12O6 , par M. GUET - Les Douceurs de la paix 1433 , par feu JOURHY - La Justice hu-maine et la Miséricorde divine 2307 , par M. RO-GER - Le Retour à Paris des troupes de l'armée de Crimée 1849 , pir M. MASSÉ - La Vierge et Suint Jean 693 , par Al. DAUPHIN - Le Christ à la co-lonne 2485 , par M. STARCK - Le Christ conso-lateur des affligés 1664 , par M. LEFÉBURE -Jésus apaisant la tempête 846 , par M. DUPUIS-COLSO .N - Un trait de la jeunesse de Napoléon III 1584 , et l'Empereur visitant les inondés de Taras-con, par M. LASSALLE - Samson et Dalila 1921 , par M. MEYNIER - Bacchante désarmant l'Amour 234 , par M. BLANC - Le Triomphe d'Amphi-trite 1665 , par M. LEFEBVRE - Pysché aban-donnée par l'Amour 813 , par M. DUBOIS - Bap-tême de Clovis 230 , par M. BIN - La Barque de Caron 963 , par M. FEYEN-PERRIN - Christophe Colomb 699 , par M. DEBON - La Vierge au mé-tier 1809 , par M. MAISON - Tous les saints protecteurs de la ville d'Astafort 831 , par M. Du-LONG - La Foi, l'Espérance et la Chanté 1840 , par Madame MARSAND - Incendie des drapeaux dans la cour d'honneur de l'hôtel dis Invalides 30 mars 1814 , par M. DEFRENNE, etc. III. TABLEAUX DE GENRE. Nous avons, dans le précédent chapitre, examiné et cité cent et quelques tableaux traitant l'histoire ancienne et moderne, religiepse et mythologique, symbolique -et allégorique. Aujourd'hui nous abor-dons des compositions moins sérieuses, moins diffi-ciles. Mais si le tableau ide genre exige moins de style dans la forme, moins d'élévation dans la pensée, il demande plus de vérité, plus de sentiment, plus de finesse d'observation aussi est-ce le genre le plus goûté de la majorité du publie qui visite les exposi-tions des beaux-arts. M. GérÔllle, qui avait une si grande toile à l'Ex-position universelle t n'a, au Salon de cette année, que des tableaux de chevalet mais l'un d'eux fait révolution, et suffirait au succès d'une ex.posi-tion. £ t cependant, le sujet est bien simple il est intitulé Sortie du bal masqué 1159 . Deux jeunes gens, l'un sous le masque du pierrot, l'autre sous celui d'arlequin, se sont pris de querelle, sans doute pour une futilité. Ils se sont rendus dans une avenue du Bois de Boulogne où, à la pâle clarté du crépus-cule du matin, ils se sont battus au fleuret, et le pierrot, touché en pleine poitrine, tombe mortelle-ment blessé dans les bras de ses témoins, également déguisés, qui l'étendent sur le sol couvert de neige et examinent avec inquiétude l'état de la blessure. L'arlequin, entraîné par son témoin, rejoint un fia-cre qui attend et que l'on aperçoit à travers le brouil-lard. Dire l'impression que produit cette scène si simple, si vraie, serait impossible. Il faut voir ce tableau où l'artiste a mis tout son talent de peintre et de dessinateur. La Prière chez un chef Arnaute 1158 du même peintre, est d'un caractère plus grave, plus solen-nel et pourtant d'une grande simplicité. Des vieil-lards, des jeunes gens, des enfants sont rangés sur une même ligne, debout sur une natte, ayant de-vant eux leurs babouches qu'ils ont quittées ils tiennent les bras levés et prient. Il faut le talent de M. Gérôme pour savoir intéresser à si peu de frais mais tout est si vrai, tout est si bien rendu, qu'on aime à s'arrêter devant cette petite toile comme de-vant celles, non moins bien peintes, qu'il a encore exposées les Recrues égyptiennes traversant le dé-sert 1157 et Pifferari 1163 . M. Horace Vernet a aussi un petit tableau qui impressionne beaucoup, mais d'une manière tou-chanle c'est le Zouave trappiste 2624 . Un zouave couvert de la robe de trappiste, la tête nue et rasée, est agenouillé près d'une croix placée sur une fosse nouvellement fermée il incline son front à peine cicatrisé et prie dans le plus profond recueillement, tandis qu'au loin , appuyé sur la barrière de l'en-trée du cimetière, un frère d'armes, un zouave, 4e considère avec attendrissement. Cette petite scène si bien peinte n'est pas de l'invention de.M. Horace Vernet c'est un fait historique qu'on racontait ain-si 11 y a quelques années, un soldat se présenta au supérieur de la maison des trappistes deStaouéli. Il déclara qu'il faisait partie d'un régiment de zoua-ves , et qu'il avait, depuis trois jours , droit à son congé. Il ajouta qu'ayant été grièvement blessé à la tête dans une affaire meurtrière, il s'était trouvé, pendant plusieurs jours, entre la vie et la mort, et que, dans cette extrémité, il avait fait voeu, s'il re-venait à la santé, de se consacrer désormais à Dieu. Le supérieur le reçut avec bonté, l'engagea à repas-ser dans quelques jours, et prit sur lui, auprès de ses chefs, les renseignements les plus circonstan-ciés et excellents à tous égards. Le zouave revint à jour dit le supérieur l'interrogea longuement, lui demanda s'il avait une voèation biellréelle, s'il était prêt à souffrir toutes les privations, résigné à .su-bir, sans se plaindre, toutes les épreuves, même les plus cruelles, n'ayant de confiance qu'fin. Dieu pour le juger. Le soldat répondit affirmativement. Le lendemain matin, le supérieur rassembla toute la communauté dans la- chapelle, et adressa ces paroles aux religieux réunis Frères, un nou-Teau venu nous demande à entrer parmi nous. C'est un soldat indigne de ce nom il a toujours été noté pour sa mauvaise conduite et son manque de courage. Il sollicite dans cette maison un asile où il puisse réparer au sein de Dieu les erreurs de sa vie. Que chacun de vous réfléchisse, et que de-main, à pareille heure, il nous fasse connaître le résultat de ses méditations. Pendant ce discours, l'étranger, agenouillé sur les dalles de la chapelle, priait Dieu avec ferveur. Quelques larmes, qu'il ne pouvait retenir, s'échap-paient de ses yeux, et il passait, comme par un mouvement convulsif et involontaire , la main droite sur une large plaie, à peine cicatrisée, qu'on voyait à son front. Il resta en prières pendant la journée et une partie de la nuit. Lorsque le jour parut, les religieux se réunirent de nouveau dans la chapelle. Le supérieur, comme la veille, prit la parole et leur adressa l'allocution suivante Mes frères, vous avez devant vous non seulement le plus brave, le plus digne des soldats , portant au front une noble cicatrice, mais encore le plus résigné, le plus humble, le plus vertueux des chrétiens. Hier, pour le soumettre à une dure épreuve, la plus in-juste des accusations a été portée contre lui il a tout souffert, tout enduré, mettant sa confiance en Dieu seul, et attendant de lui une réparation mé-ritée. Il vous adonné ainsi, dès le premier jour de sa présence parmi nous, un exemple unique des grandes vertus chrétiennes nécessaires à la vie mo-nastique. Désormais, le nouveau frère que le ciel nous envoie marchera à la tête de la communauté pour nous servir d'exemple. Le zouave trappiste vécut quatre années encore, pendant lesquelles il édifia la communauté par sa piété profonde. Un jour, la plaie qu'il avait à la tête se rouvrit, et au bout de quelque temps il vit la mort s'approcher de lui avec le même courage qu'il avait mis autrefois à la brdver sur les champs de bataille. M. Horace Vernet fait en ce moment, comme pendant au Zouave trappiste de l'exposition ac-tuelle, le zouave à la chapelle, s'entendant accuser de lâcheté par le supérieur en présence de la com-munauté rassemblée. M. Glaize est un esprit satyrique et philosophi-que toutes ses compositions portent en elles un enseignement. Dans son tableau intitulé les Amours à l'encan 1203 , il nous montre l'espèce humaine sous ses différents types, à tous les âges et de tous rangs, achetant des amours à la criée. M. Glaize est un agréable coloriste les amours sont char-mants et quelques-unes des jeunes femmes sont fort jolies. -. Le second tableau de cet artiste a pour titre Devant la porte d'un changeur 1203 . Ici, ce ne sont plus des personnages de l'antiquité qui sont en scène ce sont de pauvres gens , une malheureuse mère et ses enfants en guenilles , grelottant de froid, qui, le soir, regarde avec con-voitise, à travers la vitrine éclairée d'un changeur, un étranger qui offre du papier pour de l'or. Cette scène, qui seprésente chaque jour sous nos pas dans les rues de Paris, a été rendue avec une grande vé-rité par M. Glaize. M. Ilamou a exposé une série de charmantes et naïves compositions ce sont Ricochet enseigne-ment mutuel 129i - Boutique à quatre sous 1295 -Papillon enchainé 1296 - Cantharide esclave 1297 - Saison des Papillons 1298 -Jeune Fille arrosant des fleurs 1299 - Femme aux bouquets 1300 - Dévideuses 1301 . Toutes ces petites figures sont ravissantes de naïveté, de finesse de dessin et de coloris mais partout c'est la même tête, tête de convention qui, par ce motif, manque de caractère et d'originalité. M. IIamon ignore-t-il que le public se lasse des meilleures choses, et que, cette année, en revoyant encore sa petite fille des expositions précédentes, il s'est écrié a Encore ! Nous reconnaissons assez de talent à M. Himon pour être convaincu qu'il saura trouver une variante même dans le néo-grec, en admettant qu'il ne puisse quitter ce genre. M. Jobbé-Duval, pour peindre son tableau le Rêve, effet de brume, s'est inspiré de ces deux vers d'André Chénier De légères beautés, troupe agile et dansante, Tu sais, tu sais, ma mère, aux bords de rErymanlhe. Cette composition est gracieuse, poétique la cou-leur est suave, les tors de femmes sont bien des-sinés et largement touchés. C'est de la grande pein-ture dans un petit cadre. M. Itleissolluier semble vouloir- grandir ses toiles, tandis que ses singes, ses imitateurs, s'in-génuent à faire de la peipture microscopique. Plu-sieurs des huit tableaux exposés ont une dimension plus grande que celle des toiles ordinaires de ce peintre et n'en réunisssnt pas moins toutes les qua-lités de ce maître pureté de dessin, esprit d'ob-servation , vérité des détails, finesse d'exécution, transparence et vigueur de coloris. La Confidence 1883 , le plus grand des huit, est un véritable chef-d'oeuvre de sentiment et -d'exécution. Le Pein-tre 1884 , est une peinture d'un effet de lumière on ne peut plus riche de tous, de même que l'A-mateur de tableaux chez un peintre 1887 , VAttente 1886 , Un Homme à la fenltre 1888 et le Portrait d'Alexandre Batta 1890 . Quant aux deux tableaux Un Homme en armure 1885 et Jeune Homme du temps de la Régence 1889 , ce sont deux figures d'étude peintes avec toute la délicatesse de pinceau que M. Meissonnier possède seul. -. M. Chevet est un des imitateurs de M. Meis-sonnier qth en approche le plus mais son coloris est froid et sa touche est sèche à force de vouloir être fine. Ses quatre tableaux sont encore plus petits que ceux du peintre précédent ce sont de vraies miniatures. Celui qui représente la vue inté-rieure d'Un Estaminet en 1857 502 offrait de grandes difficultés d'exécution heureusement sur-montées. Cependant, nous lui préférons, ainsi qu'à la Partie de dominos 504 , le jeune Homme lisant 505 et l'Étude 503 , d'un modelé plus large et d'une couleur plus vraie, plus solide. M. Bdhinré a rendu, avec le sentiment simple de la vérité, une scène touchante qu'il intitule Dernières volontés 147 . C'est un officier des zouaves qui est blessé mortellement et qui remet sa croix à un de ses soldats qui reçoit ses adieux et ses dernières instructions pendant que le combat continue autour d'eux. Ces deux types militaires sont peints de main de maître. M. Benouville, dont nous avons déjà parlé, a traduit, avec un sentiment délicat, la touchante fable des Deux Pigetons 166 de La Fontaine. C'est le meilleur tableau de cet artiste, qui y a mis. une verve et une puissance de couleur qu'on ne re-trouve pas dans ses autres peintures. M. IVoël-Hnvcau est aussi un pçiotre de senti-ment et de verve dans son tableau. Le Viçitiqm 891 . Malgré une tempête affreuse, malgré la pluie. qui tombe à torrent, un prêtre breton, revêtu du surplis et de l'étole, q pris le ciboire, et va, par des chemins impraticables porter le viatique, à un mourant. Deux jeunes paysans Te précèdent por-tant les fanaux, et le.sacristain agite la sonnette, Derrière le prêtre, des femmes suivent éplorées, et tous pressent la marche en priant pour l'agonisant. Cette composition est empreinte d'un. caractère religieux qu4impressionne et attache.. Cp tableau est un de ceux qui auront le plus de succès nous le. préférons au Droit de passage- 892 du même peintre. M. WiliemeJient à l'école.flamande par la fi- f nesse qu'il met dans les détails de ses petites çom -positions et surtout. par le soin qu'il apporte à l'imitation, des étoffes. -Ces qualités sont plus sai-sissantes dans les Adieux 2693 , le, Choix de la Nuance 2692 , que dans ses deux autres tableaux La Visite 2690 , et J'y étais! 2691 . M. ïtnaos, de l'école de Pusseldorf, est un colo-riste des plus remarquables. Son Convoi funèbre 1440 , est ravissant de couleur et de vérité comme sentiment et comme dessin. Mais c'est dans les Petits Four-rageurs 1481 , que ce peintre a pro-diguè les richesses de sa palette. M. Biard, que nous avons cité aux peintures historiques, a envoyé six de ses plus spirituélles charges Le Mal de Mer, du bal, à bord d'une corvette anglaise 212 , Arrivée en France 213 , Arrivée en Angleterre 214 , Fêle villageoise 215 , les Buveurs d'eau 216 , et la Saisie mobilière 217 . Le Mal de Mer, au bal, est une scène à faire pâmer de rire, et comme M. Biard sait seul les peindre. L'Arrivée en Angleterre est aussi une composition très plai-sante mais c'est dans la Fête villageoise que l'ar-tiste a accumulé charge sur charge, et les types les plus drôles. M. Breton a exposé une des bonnes toiles du Salon la Bênédiclion des blés en Artois 381 . C'est une procession religieuse à travers des champs de Hés magnifiques. Cette composition semble avoir été saisie par le daguerréotype, tant elle est simple .-.t vraie. Bien que l'effet de lumière soit très vigou-reux, les ombres portées ont de la transparence, et contribuent à l'harmonie générale de la couleur au lieu d'y nuire, comme cela a lieu lorsque les ombres d'un tableau sont d'un ton lourd et noir. M. Hébert nous représente les Fienarolles de San-Angelo vendant du foin à l'entrée de la ville de -San-Germano 1317 . Cette petite toile est d'un effet charmant, et, pour quiconque connaît l'Italie, elle a surtout le charme de la couleur locale. Nous voudrions pourtant un dessin plus accusé, plus arrêté, et plus de fermeté dans l'exécution qui est. généralement floue. M. Dilleiiiachcr n'a pas ce défaut dans les Écoliers de Salamanque 1355 , lisant sur une pierre tumulaire ces paroles castillanes. Ici est renfermée l'âme du licencié Pierre Garcias. Le plus jeune des écoliers, vif et étourdi, rit bien de cette épitaphe, tandis que son compagnon, plus judicieux, reste agenouillé et réfléchi. Cette com-position est largement peinte et les figures bien dessinées. M. Lacoste traduit avec intelligence cet Épisode du dernier des Mohicans lk95 . La timide et blonde Alice et l'intrépide Cora, escortées par le major Hedwart Duncan et David la Gamme, professeur de chant religieux des recrues, vont rejoindre leur père, le colonel Munco. Egarés à dessein par leur guide, l'Indien Magna, qui cherchait à les livrer aux # Mingos, les voyageurs rencontrent heureusement l'éclaireur.anglais, la Longue-Carabine, et les deux MÕhiCans, Chingàchgook et son fils Uncas, qui se dévouent pour les soustraire à la fureur de leurs fé-roces et sauvages ennemis, les Peaux-Rouges. Dans une situation des plus critiques, au milieu des fo-rêts impénétrables, les fugitifs, poursuivis avec acharnement, s'embarquent à la hâte dans un canot que le courageux éclaireur dirige à travers des ra-pides dangereux, vers une grotte qui leur servira de refuge. - Les sentiments divers qui animent tous les personnages groupés dans cette barque, sont bien exprimés et n'ont rien d'exagérés. Les types , sont jolis et vrais. -M. Landelle a deux charmants petits tableaux la Messe à Béast 1549 , et les Vaneuses de Béast Basses-Pyrénées . Ce dernier est d'une couleur délicieuse la vaneuse est jolie et gracieuse. Le pre-mier se distingue par une grande naïveté et une grande finesse de dessin. Deux autres jolies petites toiles de cet artiste appartiennent à M. A. Fould ce sont Une Jeune Fille finlandaise 1554 et Une Femme arménienne 1555 . M. Boehn, peintre gracieux et spirituel dont nous avons eu souvent à louer les oeuvres qui on figuré à nos Expositions, nous offre, cette année, trois compositions l'Amateur de tableaux 2299 , l'Apprenti magister 2300 , l'Apprenti. ménétrier 2301 . Les deux dernières sont fort piquantes elles sont peintes avec le fini que M. Roehn met dans ses ouvrages. Citons encore quelques-uns des tableaux de gen-res les plus recommandables La jolie Bouquetière, par M. BLÈS - le Grand-Père et le Bouquet de la moisson, par M. Armand LELEUX - Une Scène de don Quichotte, par M. NANTEUIL - Une Matinée dans la chambre bleue de la marquise de Rambouil-let, par M. LÉMAN - le Concert, par M. COROT --Manon Lescaut, par M. DuvAL-LE-CAMus - les Quatre coins, par M. COMPTE-CALIX - Un Pri-sonnier et l'impitoyable consigne, par M. GENOD -Une Visite , par M. DEVERGER - le Pèlerinage, par M. LUMINAIS - Une Devineresse, par M. MON-TESSUY - le Fumeur et la Lisense, par M. YETTER, et Un Sauve-qui-peut, par M. HARPIGNIES. IV. PORTRAITS. Des divers genres de la peinture, le portrait est le moins avantageux pour l'artiste et le moins favo-rablement goûté du public. N'entendons-nous pas, à chacune de nos Expositions, se récrier contre le nombre de portraits admis, et, s'il en croyait certai-nes personnes, le jury ne devrai t en admettre aucun. On oublie qu'une Exposition des Beaux-Arts n'est pas justement instituée pour l'agrément et la dis-traction des visiteurs, qu'elle l'est, au contraire, pour stimuler le progrès dans toutes les branches je l'art, et pour encourager les artistes en récom-Densant leurs efforts. On oublie surtout que la ma-eure partie des artistes peintres ne trouve les moyens d'existence qu'en faisant des portraits, et que le bourgeois tient éminemment à voir son image Idmise à l'Exposition d'abord, parce que ça flatte a vanité ensuite, parce qu'il y a là une garantie du mérite de l'oeuvre qu'il aurait refusée si le jury 'avait repoussée. Du reste, nous ne savons si cela jent à la disposition du local ou au discernement ivec lequel les portraits sont disséminés et placés, mais, quoique le chiffre en soit très élevé cette an-née , ils paraissent cependant moins nombreux qu'aux précédentes exhibitions. M. Horace Vernet, le peintre par excellence lu portrait historique, l'auteur des plus beaux por-raits du Musée national de Versailles, a exposé trois portraits. Le Portrait équestre de S. M. l'Empereur Vapoléon III est si parfait qu'on peut dire que c'est in trompe l'oeil. Ce beau cheval blanc sort vraiment lu cadre le cavalier est à l'aise, bien assis le bras iroit en raccourci est admirablement bien dessiné, ît la tête est le portrait le plus ressemblant et le mieux peint qu'on ait fait de l'Empereur. La forme ,onde du cadre imposée comportait des difficultés lue l'artiste a surmontées complément. Le mérite Je ce portrait, destiné à la salle du Trône à l'Hôtel-ie-Ville, ne le cède en rien aux admirables portraits ie Charlôs X et du duc d'Orléans que ce maître a peints il y a plus de trente ans. Le Portrait en pied de S. E. JI. le maréchal Bos-quel 2622 est une peinture plus sévère. Le maré-chal est représenté au camp de Sebastopol il est couvert de boue, enveloppé d'une pelisse fourrée et appuyé sur un canon dont la gueule a été déchi-rée par un boulet ennemi. Le type martial, énergi-que, du maréchal Bosquet est bien rendu, large-ment touché comme le reste du tableau. -M. Ver-net a été moins heureux dans le Portrait en pied de S. E. M. le maréchal Canrobert 2625 . C'est un portrait entièrement manqué et auquel il faudrait changer le fond. Au surplus, l'artiste a été le pre-mier à le reconnaître, puisqu'à l'heure qu'il est il l'a retiré du cadre pour y faire les changements né-cessaires. M. Wiuterlialter est le plus séduisant des peintres de portraits, celui qui a obtenu les plus brillants succès à nos expositions. Il n'a que deux portraits au Salon actuel. Le Portrait en pied de S. M. l'Impératrice, tenant sur ses genoux le Prince impérial 2695 , diffère un peu de la manière de ce maître la couleur a moins d'éclat, sans doute à cause de la nature de vêtement de l'Impératrice qui porte une robe de velours grenat garnie de fourrure. Mais on retrouve tout le charme de son coloris dans le Portrait de Madame Ducos 2696 , blonde d'une jolie carnation la main droite est finement mode-lée, mais la main gauche est moins bien dessinée. M. Dubnfe fils, l'auteur du Congrès de Paris, est également un séduisant peintre de portraits au-quel s'adressent avec raison toutes les jolies femmes, comme nous le prouvent les six portraits que nous avons sous les yeux Portrait de madame Rouher 320 , Portrait de mademoiselle Rosa Bonheur 321 , Portrait de madame C. V. 822 , Portrait de ma-dame la baronne H. C. 823 , Portrait de madame la marquise d'A. 824 , et Portrait de ma lame la mar-quise de B. 825 . - Le portrait de madame Rou-her est le plus complet l'effet en est délicieux. Celui de mademoiselle Rosa Bonheur est touché plus hardiment. La célebre artiste, qui n'a rien exposé cette année, est représentée un bras appuyé sur le col d'un superbe taureau, et tenant, de l'autre, son carton et ses crayons. Un autre charmant portrait est celui de madame la baronne II. C., peint dans le clair-obscur avec beaucoup de talent. M. Court n'est plus qu'un peintre de portraits il a renoncé depuis longtemps à la peinture d'his-toire. Cet artiste n'aura produit dans toute sa car-rière qu'une seule page historique, mais elle est ma-gnifique C'est la Mort de César. Depuis, ayant échoué dans tous les sujets qu'il a voulu traiter, il s'est adonné avec assez de succès au portrait. Il en a envoyé dix, parmi lesquel figure celui de S. E. M. le maréchal Pélissier, duc de Malakoff. A l'égard de ce portrait, notre embarras est grand car nous apercevons à deux pas un autre portrait du duc de Malakoff par M. Rodakowski, admis par une faveur rare, puisqu'il est tout nouvellement placé et ne fi-gure pas au livret. Or, le duc de Malakoff de M. Court est d'une nature forte, mais sans ce que nous appelons .des défauts d'ensemble, c'est-à-dire que les diverses parties du corps sont en harmonie, tandis que le duc de Malakoff de M. Rodakowbki a le tors long et les jambes courtes puis, les deux têtes ont bien un air de famille, mais ne sont pas identiques. Quel est celui des deux portraits qui est le bon, nous voulons dire le plus ressemblant, car, comme peinture, ni l'un ni l'autre ne sont bons?. C'est à ceux qui ont l'honneur de connaître le ma-réchal Pélissier à se prononcer entre ces deux ou-vrages. Nous préférons de M. Court le Portrait de M. le général marquis de Chasseloup-Laubat 652 le co-loris y a plus d'harmonie il est moins froid, moins lourd, moins noir le dessin moins sec, moins dé-coupé. Si M. Court marchait dans cette voie, ses portraits auraient un succès assuré. M. Yvon a deux portraits qui rappellent, par la couleur et L'exécution, les belles toiles de Rigault. Ces portraits, largement peints et très ressem-blants, sont ceux de M. et de Madame Mélingue 2709 et. 2710 . -M. Larivière est coloriste. Des quatre por-traits qu'il a exposés , deux seulement nous occupe-ront ce sont ceux de S. E. M. l'aliniral de Perseval-Deschênes 1574 , et de S. E. M. le maréchal Baraguey-d'Hilliers 1565 . Tous deux sont bien posés, bien dessinés mais le dernier est d'une plus jolie couleur. M. Mandrin n'a que deux portraits l'un de femme, Madame L. 978 l'autre de M. F. de P. 979 . Ce dernier est supérieur au premier, et comme dessin et comme couleur il est modelé avec toute la vérité et la finesse du talent de M. Flandrin. Mais nous sommes moins content du portrait de femme le raccourci du bras droit est tout à fait manqué, et le fond bleu, sur lequel se détache la tête, nuit à l'harmonie des tons du ta-bleau. M. Abel de Pnjol se montre plus coloriste que son confrère de l'Institut dont nous venons de par-ler. Il a un seul portrait - Le Portrait en pied de M. R. A. de P. 2 . La tête et les mains sont peintes de main de maître. M.' Heuss, peintre allemand, a une couleur terne et noire, sans chaleur, sans transparence son exécution manque de fermeté et d'assurance elle est petite est tâtonnée. Nous avons bien reconnu son Portrait de M. le comte Tascher de la Pagerie, grand-maître de la maison de VEmpereur 1347 , mais nous avons trouvé qu'il ne l'avait pas flatté. M. Jottbé-Duval, que nous avons déjà cité à la peinture historique, nous offre encore deux pein-tures Le Portrait de mademoiselle A. Luther 1445 , et le Portrait de mademoiselle A. P. 1446 . Tous deux, charmants de couleur, de finesse et de modelé. M. Benou ville, indépendamment de ses sujets historiques, a exposé aussi deux portraits peints , dont l'un est remarquable par la puissance du co-loris. C'est le Portrait en pied de fenfant de M. 170 . La tête est fine et expressive. M. Landellc, sur deux portraits peints, en a un qui est extrêmement gracieux c'est celui de Ma-dame la vicomtesse de M. 1555 . Ce portrait fait ta-bleau la jolie vicomtesse y médite sur la lecture qu'elle vient de faire. M. Hébert a également deux portraits l'un est celui de Madame ta princesse Ch. de B. 1318 , dont la tête est d'un joli dessin et la robe de satin noir parfaitement rendue l'autre est le Portrait en pied du fils de M. P. i319 . Ce petit garçon est bien campé mais sa pose est un peu prétentieuse, un peu maniérée. M. Bontiboune a peint un beau Portrait équestre de S. M. l'Impératrice 366 , représentée à cheval dans le parc de Saint Cloud. L'Impératrice est très ressemblante sa pose est gracieuse sa robe amazone en velours violet est d'une grande fraîcheur et d'une grande vérité de ton le cheval blanc est joli de forme et bien peint. Peut étre le paysage formant fond est-il un peu èru ? M. Montpezat expose aussi, sur une toile de grande dimension, les Portraits équestres de LL. MM. VEmpereur et l'Impératrice 1594 . Ce qu'il y a de mieux dans ce tableau, ce sont les chevaux. L'Empereur est un peu ressemblant, mais l'Impé-ratrice ne l'est pas du tout la tête et les mains sont mal dessinées, mal peintes, et le ton général du tableau, noir et lourd. M. Giraud Eugène , l'auteur de ce charmant tableau intitulé la Boucle à l'oeil 1190 , a exposé quatre portraits mais les deux pastels devant trou-ver leur place dans un autre chapitre, nous ne nous arrêterons qu'au Portrait de S. A. I. le prince Jé-rôme 1193 , et au Portrait de S. E. M. l'amiral Hamelin L194 Quoique le premier soit peint avec le talent qu'on connaît à M. Giraud, nous lui préférons cependant le dernier, que nous trouvons très joli de couleur et bien modelé. M. Jalabert a fait un très beau Portrait en pied de M. le président de Belleyme 1420 . La simplicité de la pose, la sévérité du coloris conviennent par-faitement au caractère gravd de ce magistrat, dont la tête, d'un dessin fin et vrai, est d'une grande ressemblance. M. Bellangé, dans les deux portraits qu'il ex-pose, en a un que personne ne prendrait certaine-ment pour un portrait, mais bien pour un tableau de bataille comme en compose M. Bellangé, Nous voulons parler du Portrait de M. le vicomte deL., ex-porte-fanion du maréchal de Saint-Arnaud, en Crimée 148 . M. de L. est un jeune et beau mili-taire représenté sur le premier plan du tableau, à cheval et portant le fanion du maréchal qu'on aper-çoit plus loin suivi de son état-major. Dans le fond de ce tableau, l'action est engagée entre les Russes et les Français. La couleur de cette jolie petite toile est brillante et harmonieuse. M. Ricard cherche l'imitation des vieilles pein-tures il n'aime pas la fraîcheur du coloris, et s'il est le peintre des femmes pâles et souffrantes, il ne doit pas être goûté des belles au teint rose, annon-çant la santé et la gaîté. A part son système de couleur, qui ne manque ni de solidité, ni d'harmo-nie, mais qui a le tort d'être la même pour tous les sujets, M. Ricard. est un dessinateur distingué, et son Portrait de femme 2265 est une oeuvre très remarquable. M. Weiler est un peintre allemand, mais il est l'élève de M. Léon Cogniet, ce qui se voit, de reste, au brillant coloris, au dessin correct, à la touche ferme et large du portrait en pied qu'il a exposé, représentant sir William Forbes dans son costume écossais 2689 . r M. Toulmoucbe, qui a au Salon une charmante petite toile Un Baiser 2553 , y compte encore deux portraits, sous les numéros 2554 et 2555 ils sont d'une jolie couleur et bien dessinés. M. Tissier s'est montré coloriste dans son Por-trait en pipd du général Mayran, tué en Crimée 2546 . Le général est représenté dans la tranchée dont il dirige ou protège les travaux, car, bien qu'il soit assis sur des gabions, il a l'épée à la main, sans doute pour être prêt en cas d'attaque de la part de l'ennemi. M. Vibert promet de devenir un peintre de por-tant de premier ordre il en a toutes les disposi-tions. Il est dessinateur et coloriste il pose ses modèles avec goût. Le Portrait de M. et de ses deux petites fitles 2645 est la preuve de ce que nous 4isois du talent de cet artiste. M. Dai'jou a exposé un portrait qu'on a mal-heureusement placé trop haut pour en apprécier tout le mérite. Néanmoins, la pose naturellement gracieuse et l'harmonie du coloris font remarquer le Portrait de mademoiselle M. D. 686 . Beaucoup d'autres portraits se font encore remar-quer par leur bonne exécution, et entre autres le Portrait en pied de M. le comte Alexandre Colonna d'Istria, par M. Pierre COLONNA D'ISTRIA - Un Portrait d'homme 481 , par M. CHAPLIN - Por-trait de madame F. B. et de madame E. B. 112 et 113 , par M. BARRIAS - un beau Portrait, par M. LEGROS 1694 -Poftrait de M. de Gascq, pré. sident de la cour des comptes 2146 , par M. PHI-LIPPE - Portrait de madame de Sauley, dame du palais de S. M. l'Impératrice 2153 , par M. l'i-CHON - Portrait de M. Edmond About 2011 , par madame O'CONNELL -Portrait de M. le prince A lexandreCzartoryshi 2297 , par M. BODAKOWSKY Portrait de madame F. P. 2232 , par M. QIJESNEL Portrait de M. E. Z., lieutenant de vaisseau 2242 , par M. RAVEL, etc. v. INTÉRIEURS, PAYSAGES, ANIMAUX, MARINES, t Si les portraits exposés au Salon n'ont pas le pri-vilége d'intéresser bon nombre de visiteurs inca-pables d'apprécier le mérite d'une bonne exécution, on peut affirmer qu'il n'en est pas de même à l'égard des paysages, des animaux, des fleurs, enfla de tous les genres secondaires de la peinture, qui soit, par leur nature même, à la portée de toutes les in-telligences. Aussi est-il bon de signaler en passant que si, pour la grande peinture, la peinture histo-rique, la distance est énorme entre le mérite des peintres français et celui des artistes du reste de l'Europe, il y a presque égalité de talent entre les artistes de tous les pays pour la peinture d'imita-tion r pour les portraits, les paysages, les natures-mortes, etc. Ces genres, dans lesquels on est arrivé de nos jours à un haut degré de perfection, sont les plus cultivés t et fournissent généralement la majo-rité des tableaux qui composent les Expositions. On conçoit donc qu'il nous est impossible de parler de tous ces tableaux qui ont,, pour la plupart, des quali-tés recommandables, et que nous nous arrêtions seulement aux oeuvres les plus remarquables en chaque genre, les prenant sans méthode selon qu'ils. se présentront à nos regards. M. Bauzats, notre premier peintre d'intérieur, n'a envoyé qu'un seul tableau au Salon c'est la Mosquée de Cordoue, entrée du baptistère 695 . Cette vue intérieure est peinte avec une grande netteté de ligne et une couleur à la fois puissante et traspa-rente. La vue pénètre bien sous les voûtes, à tra-vers les colonnes l'air circule bien au milieu des groupes savamment distribués dans cette antique mosquée si riche d'architecture et de sculptures mauresques. M. Desgoffe fait du paysage historique, on pourrait dire du rocher historique, puisque ses toiles sont dépourvues de toute verdure et de tout feuillage, à l'exception de celle intitulée Le Christ au jardin des oliviers 730 qui est d'un ton noir et qui manque d'air. Les figures de ce tableau sont d'une exécution plus faible encore que celles de ses autres compositions, Les fureurs d'Oreste 731 et Le Sommeil d'Oreste 733 . Le meilleur des six tableaux exposés par cet artiste, est l'Ecueil 732 . M. Jfeanroii sait rendre les rochers avec bien plus de talent que M. Desgoffe. Avec quelle vérité et quel charme de couleur il a peint ceux des En-virons d'Ambleteuse! 1439 . M. Paol Flandrin peut être regardé comme notre premier peintre de paysage historique il le traite à la manière du Poussin, qu'il imite parfois un peu trop. Dans son tableau Jésus et la Chana-néenne 980 , les lignes du paysage sont grandes, la couleur est sévère, le sujet historique bien rendu, les figures bien dessinées et les draperies ont du style. Mais en dehors du paysage classique, la cou-leur de M. Paul Flandiin manque de chaleur et de transparence elle est sèche et sévère. M. Français possède, au contraire, un culoris qui conserve même du charme et de la chaleur lors-qu'il peint une belle Journée d'hiver 1052 . Ce ta-bleau est pour nous le chef-d'oeuvre de ce maître, qui a encore montré la puissance de sa couleur, la richesse de sa palette dans une Etude de buisson 1053 et surtout dans cette charmante toile Souvenir de la vallée de Montmorency 1054 . M. Louis Garneray, l'un desmeilleurs peintres de marine, compte quatre tableaux au Salon ce sont Le Naufrage d'une galiote hollandaise démâ-tée sur la côte de Norwège 1121 , - Vue du canal de Fumes, Belgique H22J. - Peche d'un flétan dans la mer du Nord fil23J, et la Vue du château de Smyrne 1124 . Nous nous sommes surtout arrê-té au naufrage de la galiote, où la tempête et la fu-reur des flots sont rendues avec beaucoup de vé-rité et de talent. M. Courbet est un artiste de talent, mais d'un talent qui réside plus dans la main qu'au cerveau en terme d'atelier, il a de la pâte. On prétend que les peintures bizarres qu'il a exposées, il les a faites tout exprès pour attirer l'attention et répandre son nom dans le public. Si c'est un moyen, il a par-faitement réussi mais ce renom là peu d'artistes le rechercheront, et il est temps que M. Courbet de-vienne plus correct, plus sérieux. Pour nous, nous n'avons jamais ajoutéfoi à ces prétendues manoeuvres, à ces calculs nous pensons que cet artiste peint comme il sait, car nous retrouvons toujours et par-tout dans ses ouvrages les mêmes défauts et les mêmes qualités. Ainsi, son ridicule tableau les De-moiselles des bords de la Seine 620 ,manque de pers-pectif et les figures sont laides, plates et sans modelé. Les mêmes défauts de perspective et de dessin se re-trouvent dans son meilleur tableau, la chasse au chevreuil dans les forêts du Grand-Jura la curée 621 les chiens y sont beaucoup trop grands pour les deux hommes, dont l'un, celui qui donne du cor, est petit comme un enfant. Mais ce tableau est d'une couleursolide et largement touchée. C'est là la véri-table, la seule qualité de M. Courbet. Est-ce assez pour être et surtout pour rester un peintre célèbre1 Nous ne le pensons pas. Nous engageons cet artiste à se méfier de la camaraderie qui n'a pas peu con-tribué égarer son talent. M. Catoatse montre un peintre aussi habile que conciencieux dans les deux petites toiles qu'il ex-pose Les bords de la Seine à Croissy 422 et Vile de Croissy 423 . Les lontains sont d'une très grande finesse de ton, et le feuillage du premier plan est étudié et rendu avec une conscience rare. M. F. de Menccy est aussi un paysagiste dont la couleuradu charme. Sa Vued'Edimbourg 1908 est vigoureuse de ton, la perspectif bien sentie et son Etude de paysage 1909 rappelle, par la fi-nesse des détails et la chaleur du coloris, le beau tableau de cet artiste qui fait partie de la galerie du Luxembourg. M. Zielll n'a que deux tableaux, mais ils sont d'une puissance de ton et d'une harmonie bien rares peu d'artistes possèdent une palette aussi ri-che, une exécution aussi franche, aussi facile. La Place de Saint Marc, à Venise. pendant l'inonda-tion 2715 , est une peinture d'une grande vigueur et d'une gamme on ne peut plus brillante. Mais c'est dans sa Vuede Constantinople, à la Corne d'or, que M. Ziem a réuni tous les trésors de sa couleur, d'un éclat et d'un effet magique. M. Oirand Cliarles , l'un des compagnons de S. A. I. le prince Napoléon dans les mers du Nord, a rapporté une étude faite d'après nature, et d'après laquelle il a peint le tableau exposé repré-sentant une Pêche aux phoques 1189 . Cette toile est supérieure à l'étude dont nous parlons et que nous avons vue dans les salons du Palais-Royal les reflets sur lumière sur ces immenses blocs de glace sont ici plus chatoyants, plus brillants, plus nacrés et les figures d'un dessin plus arrêté. L'In-térieur d'un salon de la princesse Mathilde 1188 a moins d'éclat. Peint par un temps sombre, l'artiste n'a pu faire étinceler un rayon de soleil sur les ri-ches étoffes, les lustres et les mille objets d'art et d'élégante fantaisie qui ornent ce salon. M. Daubigny a un succès mérité, surtout par son tableau représentant la Vallée d'Optevoz 689 il est admirablement peint et d'une vérité de ton qu'on ne retrouve plus au même degré ni dans son Soleil couché 690 , ni dans sa Futaie de peupliers 691 , ni même dans sa belle toile le Printemps 688 , si remarquable d'exécution. M. Verlat s'est payé la fantaisie de peindre, sur une toile immense, des chevaux et un tombereau chargé de pavés. Nous n'avons pas à examiner s'il a eu tort, s'il placera ou non un tel tableau c'est son affaire et non la nôtre. Ce que nous devons voir , c'est s'il a réussi à bien rendre son Coup de collier 2616 . Ses gros porcherons, plus grands que nature, sont vigoureusement dessinés le mou-vement du cheval de trait est bien saisi, il tire à plein collier il en est de même du timonier qui est plein d'énergie. Quant au charretier,son mouvement est juste et son type nature. Ce doit être un por-trait. Les artistes de bonne foi, qui savent ce qu'il faut de talent pour remplir avec un certain mérite une toile d'aussi grande dimension, rendent justice à l'oeuvre de M. Verlat. M. Rousseau Philippe est un autre pein-tre d'animaux d'un talent fin et spirituel qui n'a pas moins de dix tableaux à l'Exposition. Le Déjeu-ner 2336 , Résignation et Impatience 2331 ., et surtout le Rat de ville et le Rat des champs 2337 sent de charmantes compositions auxquelles nous préférons cependant, comme couleur et comme facture, l'intérieur de cuisine avec gibier et légu-mes 2329 . M. Rousseau Léon peint les animaux sur une plus grande échelle que le peintre précédent, son parent ou son homonyme. Sa Nature morte 2325 est un trophée de chasse groupé avec goût et largement peint la couleur est vraie et solide. M. Rousseau Théodore n'est pas le moins distingué des peintres de ce nom. Paysagistes de réputation, il a envoyé six toiles, parmi lesquelles nous avons principalement remarqué les Bords.de la Loire au printemps 2338 , où le feuillage est peint avec beaucoup de légèreté, où l'eau est d'une grande transparence. M. Saint-Jean est sans rival pour l'imitation des fleurs et des fruits. Quoi déplus joli, de mieux peint que son Panier de fraises renversé 231k ! que ses Melons et framboises 2375 ! que le Bouquet' dans les bois 2377 ! et de plus riche, de plus dia-phane de ton que les feuilles du Raisin en espalier 2376 qu'un soleil splendide vient dorer ! M. Ouvrié Justin , autre excellent coloriste, nous fait voyager sur les bords du Rhin. Voici Ro-landsech et Draekenfels 2027 , Boppart, près Co-blentz 2028 , Tratbach-sur-la-Moselle 2026 , et l'Entrée de La Haye par le canal de Ryswick 2029 . Ce dernier tableau se distingue essentiellement par l'harmonie du coloris, la finesse des tons de l'eau et des lointains. Mademoiselle Lescnyei , qui s'est fait un nom comme peintre de chevaux et d'animaux, a exposé deux tableaux une Nature morte 1744 et un paysage historique représentant l'Enlèvement de Madame de Beauharnais-Miramion 1743 . Cette dame profite d'un passage embarrassé de la forêt pour sauter à bas de son carrosse et échapper à ces ravisseurs, mais elle est bientôt découverte par les cavaliers qui la cherche. Le sujet est rendu avec clarté, les figures sont bien dessinées, le cheval blanc du centre du tableau est peint comme sait les peindre cette artiste d'un talent tout à fait viril et varié, car le paysage est touché avec une habileté qui dénote des connaissances et des études spé-ciales. M. Saint-ïrançois est un paysagiste qui ob-tient ses effets sans fracas, sans tapage de couleur il impressionne par la vérité, la simplicité, la gran-deur des lignes. Ses Pierres druidiques 2372 , res-tées debout comme une armée de géants pétrifiés, donnent à ce paysage un aspect des plus impo-sants. Le,ton sévère du coloris et le jeu des om-bres savamment ménagé concourent puissamment à l'effet solennel de ce tableau, que nous préférons au souvenir d'Afrique du- même artiste les Gour-bis 2371 . M. Portevin, que nous vpyons pour la pre-mière fois figurer au livret des Expositions, débute par un effet de lumière très difficile à rendre. C'est un grand salon éclairé seulement par le feu d'une vaste cheminée , telle qu'on en voit à l'hôtel de Cluny. Les habitants du château font cercle autour du foyer et écoutent sans doute le récit de quelque légende. Quoiqu'un peu noir comparativement aux tableaux qui l'entourent, cette toile laisse voir jus- 1 qu'aux moindres détails la tête du châtelain, celle de la châtelaine sont natures et bien modelées l'effet de lumière et d'ombre portée est bien rendu. Recommandons encore à l'attention des amateurs les magnifiques paysages de M. AIVASOVSKI l'Hi-ver dans la Grande-Russie 13 , les Champs de blé de la Petite-Russie 14 , les Steppes de la nouvelle Russie, au coucher du soleil 15 , la Côte méridio-nale de la Crimée 16 - Gué aux environs de Mon-toire k 14 , par M. Bosses . - Usine Rémouleurs dans la vallée de la Margeride, près de Thiers 1 -20 1 , par M. GIROUX - Vue prise à Champigny 996 , par M. FLERS - Vue prise à Saint-Hilaire-le-Château 51 , par M. ANimÉ - Souvenir de Ville-d'Avray 598 , par M. COROT - La Chasse 1323 et Glaneuses à Chambaudoin 1325 , par M. HÉ-DOUIN - Les Vacheresses, près de Maintenon l 009 , par M. FORT - Le Lac de Genève à Vevey 669 , par M DAGNAN - Vaches à l'abreuvoir 1179 , par M. GIRARDET - Vue de Toulon 1968 , par M. MOREL-FATIO - Les Sept péchés capitaux 1413 , par M. JADIN - La Porte d'entrée du pa-lais ducal, à Venise 2599 , par M. VAN MOER -Chercheurs d'écrevisses 1310 , par M. HARPIGNIES La Ferme à Chars 1538 . par M. LAMBINET -Vallon à la Roche-Bernard 2532 , par M. THUIL-LIER - Intérieur de l'église Notre-Dame, à Mu-nich 1862 bis , par M. MATHIEU -Vallée de Royat 1569 , par M. LAPITO, etc., etc. VI. PUTELS, AQUARELLES, DESSINS, MINIATURES, ÉMAUX ET PEINTURES SUR PORCELAINE. Le Salon de 1857 est très riche en pastels et en dessins il l'est surtout en pastels, genre charmant qu'on avait délaissé pendant si longtemps et qui est aujourd'hui très à la mode. Et, disons-le, c'est à M. Giraud qu'on en est redevable. Nous nous rappelons avoir vu, il y a une vingtaine d'années, les premiers essais de cet artiste que nous avons suivi à chacune de nos expositions en signalant ses progrès. M. Eugène Giraud est parvenu au plus haut degré dé perfection qu'on ait atteint dans le dessin au pastel. La foule ne cesse de stationner devant son admirable Portrait de Mme la comtesse de Castiglione 1195 . Quels beaux yeux et que cette bouche est petite et gracieuse ! Que d'esprit dans cette physionomie ! Que de charme dans l'ensemble de cette belle et jeune dame ! Le plus bel éloge qu'on puisse faire de ce portrait, c'est que le talent de l'ar-tiste s'est montré digne du modèle. Son autre char-mant Portrait de Mme W. 1196 , renferme aussi de bien belles qualités d'exécution il est peut-être touché avec plus de fermeté, avec plus d'assu-rance même que le précédent. M. Ularéchal partage les honneurs du Salon, avec M. Giraud, pour son grand et magnifique pastel représentant Colomb ramené du Nouveau-Monde 1823 . Nous ne connaissons pas de pastel d'une aussi grande vigueur de coloris et d'un dessin plus énergique il a toute la puissance d'une pein-ture à l'huile. M. WÏntz a exposé trois paysages au pastel, qui font aussi l'effet de peintures à l'huile, tant la cou-leur en est solide et chaleureuse ce sont Les Cygnes à l'eau 2703 , le bord d'un bois 2702 , et une Vue prise en Lorraine 2701 . Ce dernier est le meilleur des trois le feuillage des différentes espèces d'arbres y est savamment et très distincte-ment rendu. M. daltoPMMd est appelé à devenir un pastelliste de premier ordre il est coloriste et il a un dessin nature. Parmi ses quatre portraits, celai de Mme la baronne de L. 1089 et celui du Docteur Cabarus 1091 sont franchement et largement modelés. Mme Iflélttiiie Palgné fait les fleurs au pastel avee un latent qui annonce une élève distinguée de M. Maréchal. On retrouve dans ses Bouqmts de Pavots 2033 la puissance de couleur du maître. Son Bouquet de roses trémières 2034 est d'un dessin gras et vrai les feuilles surtout sont étudiées cons-ciencieusement. 1 Mme CoefOer née Lescuyer expose six por-traits dessinés au pastel, parmi lesquels nous citerons celui de Mme la baronne de L. 586 , qui est dessiné correctement, mais d'un ton un peu noir et d'un modelé un peu sec. 1 M. Faivre-Duffcp a trois portraits de femme dessinés au pastel. Celui qui porte le numéro 927 est joli, d'une couleur agréable, mais d'une exécu-tion trop léchée. 1 M. Eugène Lunii, l'un des premiers aquarel-listes de notre époque, a exposé quatre grandes compositions. Louis XIV présentant son petit-fils aux, ambassadems d'Espagne 1540 est une scène bien groupée et d'un ton solide un Concert dans le bosquets de Versailles au XVIIe siècle 15VI , est un sujet gracieux, coquet Le souper dans la salle de spectacle du château de Versailles, à l'accasicm du voyage de S. M. la reine d'Angleterre en France 1542 , offrait des difficultés de composition et d'effet de lumière dont l'artiste s'est habilement tiré mais il s'est surtout signalé dans cette autre grande composition Le Sultan passant à Constan-tinaple, la revue de la division - du prince Napoléon à l'époque de l'expédition de Crimée 1543 .. Cette aquarelle, d'une jolie couleur, est touchée avec une grande facilité. M. Bellangé ne fait pas le portrait militaire sans en faire un véritable tableau de bataille. Son Portrait du colonel F. D., ex-colonel du 50e de ligne 149 , est une action qui s'engage en Crimée, où le colonel F. D. est représenté à cheval, commandant son régiment.' Cette manière de faire le portrait convient parfaitement aux militaires et présente un intérêt qui manque généralement aux portraits. M. Bellanger a mis dans cette aquarelle tout l'effet qu'il sait répandre dans ses tableaux. M. Préziosi a deux aquarelles vigoureusement touchées les Mendiants de l'Asie à Constantinople 2209 et la Vue du port de Constantinople 2208 . Cette dernière est remarquable par la perspective et l'harmonie des tons. M. Calmelet a deux jolies aquarelles les Bords de l'Oise aux environs d'Auvers 424 et une Allée du bois de Meudon 425 . Les différents plans de ce dernier dessin sont bien sentis, le fond est chaud et léger de ton. M. Bida fait des dessins qui valent des peintu-res pour la vigueur des tons et de l'effet général, pour la mise en scène, la finesse du dessin et la vé-rité du modelé. Le Mur de Salomon 219 est une composition imposante pleine de caractère, où l'on trouve de jolies têtes, des types très variés. L'Appel du soir 220 , dans la tranchée à Sébastopol, est aussi une_scène d'un sentiment simple, mais vrai, qui impressionne vivement. M. Meissonnier n'a qu'un seul dessin au la-vis qu'on prendrait volontiers pour une photogra-phie tant il y a de finesse jusque dans les moindres détails. Ses Joueurs d'échecs 1891 sont dessinés avec la délicatesse de pinceau que ce peintre met dans ses tableaux. M. Flandrin Paul , dont nous avons loué le paysage historique, a encore exposé deux portraits dessinas à la mine de plomb, d'une grande pureté de contours. Celui de Mme B. 985 est très fin de modelé. M. Galimard, l'auteur de la Séduction de Léda, expose les cartons des vitraux qu'il a peints pour l'église Sainte-Clotilde. Ils sont au nombre de onze et les figures sont de grandeur naturelle. Pour être juste envers M. Galimard, il faut tenir compte du style du monument pour lequel ces cartons ont été composés, et le féliciter d'avoir su donner à toutes ses figures le cachet de l'époque et l'agencement propre aux vitraux. Parmi ces dix figures de saints et de saintes, celles de saint Hilaire et de sainte Geneviève 1096 et 1100 sont surtout d'un beau style. Mais nous leur préférons encore le onzième carton Figures d'anges 1103 . Ces têtes ont beau-coup de caractère et sont dessinées largement. M. Borione a envoyé cinq dessins au fusain, entre autres le Portrait de madame la comtesse de. Castiglione 299 qui est fait avec une très grande facilité, mais qui n'a pas cependant toute la finesse du portrait de cette dame dessiné au pastel par M. Giraud et mentionné plus haut. M. Benottville est plus fin, plus correct dans les trois portraits dessinés à la mine de plomb et exposés sous les numéros 171, 172 et 173. M. Langlois expose une vue , Somenir de Rouen 1559 , dessin au crayon noir hardiment fait et d un effet vigoureux. M. Massard compte quatre dessins à la mine de plomb. Ce sont des portraits parmi lesquels nous trouvons celui de M. Lefluel, architecte de l'Empe-reur 1845 . Ce portrait est bien dessiné et d'une parfaite ressemblance comme traits et comme phy-sionomie. M. Wcnnessicf dessine le paysage avec det ef-fets de lumière d'une grande puissance et une fer-meté de crayon peu commune. De ces trois dessins au crayon noir, celui qui porte le numéro 1907 est très remarquable. Mme Herbclin a huit miniatures sous le même numéro 1339. Nous y avons reconnu les portraits de MM. Dumas fils, Dauzats, Eugène Delacroix et de mademoiselle Rosa Bonheur. Ces portraits sont bien modelés et d'une bonne couleur. M. Maxime David a exposé aussi neuf minia-tures sous le numéro 697. Deux de ces peintures ont fixé notre attention ce sont les Portraits de S. E. Mirza-Ferruk-Khan, ambassadeur extraordi-naire de S. M. le roi de Perse, et le Portrait de S. F. M. le maréchal Bosquet, grassement peints et d'une grande ressemblance. M. Grisée, sous le numéro 1247, expose neuf émaux, parmi lesquels nous remarquons une Tête de jeune Homme d'après Maas, d'un ton vigoureux et d'une exécution large et facile. Mlle Elise de Itlanssion a peint sur porcelaine une Tête d'Enfant, d'après Greuze 1875 , Descente de croix, d'après Louis Cai rache 1873 , et Diane sortqM du bain, d'après François Boucher 1874 . Cette dernière peinture rend on ne peut plus fi-dèlement le dessin et la couleur du maître. VII. SCULPTURE ET GRAVURE EN MÉDAILLES. Nous avons des premiers signalé, dans notre re-vue du Salon de 1834, la voie nouvelle, progres-sive, de la statuaire française nous avons montré ses tendances à se débarrasser de la routine pour se préoccuper davantage de la vérité dans l'art, et depuis nous n'avons cessé d'applaudir à ses efforts pour n'être plus une maladroite, une froide copie ou même un surmoulage des statues de l'antiquité grecque ou romaine nous avons prouvé que c'était à David d'Angers , à son école continuée par Rude, qu'on était redevable de l'immense progrès auquel est arrivé l'art plastique et de ses tendances à abandon-ner la forme de convention, le chique, le poncis aca-démique, pour se livrer à l'étude de la nature, et la rendre, non avec ses laideurs accidentelles, mais dans toute sa beauté, dans toute sa grandeur, dans toute sa puissance d'expression. Ces tendances si logiques, qui se produisaient plus puissamment à chaque exposition, étaient combattues par l'Insti-tut, alors composé d'artistes d'une autre époque, d'un âge trop avancé pour changer de manière de faire et adopter les principes d'une école nouvelle. Mais, depuis vingt ans, le personnel de l'Académie des Beaux-Arts s'est presque entièrement renou-vêlé, eiaujouràlaui, à part imau deux de ses mem-bres impuissante à. suivre le progrès, et que, dans 53 mjoade altiste, on coiflsidère comme des prati-ciens phiLôt que comme des artistesy eomnaedes ■exécutants r ctesi plagiaices, plutôt que comme des génies, des créaiesurs , à part,, disons-nous., ces deux ou trois soulpteuns de l'Académie,- dont nous apprécions d'ailleurs kï talent de métieaf, nous cons-tatons avec plaisir que la presque totalité des seuip turés exposée est dans la tradition de l'école du progrès. L'Inetitut y est représenté par MM. Duret et Dûment qui marchent avec répoque, bien que leurs oeu.vres n'aient pas te degré de vérité et- d'ori-ginalité qui caractérise celles des deux, chefs de l'école moderne, Rttde et David d'ANgers . Feu Bode, que nous regardons comme le plus grand des statuaires du siècle, parce qu'il a tout à la fois la gràce et l'éféganoe de Pradier, l'énergie et la vérité du modelé de David d'Angers , les quali-tés de ces deux maîtres sans en avoir tes défauts , ftfDE a lafssé en mourant trois figures en marbre qui sont exposées, et par lesquelles nous ne sau-rions mieux faire que de commencer notre compte-rendu de la sculpture. Hébé et l'Aigle de Jupiter, groupe en marbre 3095J, est une composition gracieuse de lignes et de coatoars la tête d'Bébé .est charmante, 1 es for-- mes sont élégantes mais vraies on voij, qu'elles ont été modelées d'après nature et noa pillées de l'antique,De même, sa stpiue en marbre, l'Amour dominateur 3096 , a un cachet nature ,- quoique d'un dessin fin et correct. Dans cette composition allégorique et philosophique , l'artiste a voulu re-présenter l'Amour dominant le monde, et voici comment, dans une lettre, il expliquait lui-même son sujet Je place l'esprit au milieu de la ma-tière cette petite figure allégorique que nous ap-pelons Amour , et que les Grecs regardaient comme le plus ancien de tous les dieux, ce génie féconde toute la création. Je figure l'eau tout au-tour de la terre les oiseaux représenteront l'air le feu sera le flambeau. Je tâcherai de décorer, sans prétention ni confusion, la terre et l'eau a des poissons, des coquillages pour celle-ci sur le promontoire, des tleurs, des petits reptiles, en-fants de la terre. Un serpent faisant le tour de la plinthe terminera cette composition par larepré-sentation de l'éternité. Cette statue est une belle étude d'adolescent la tête est jolie, coiffée avec goût, et l'expression a de la fierté sans arrogance la pose est noble, simple et naturelle. Mais le morceau qui nous a le plus im-pressionné, c'est un fragment, un buste à mi-corps d'un Christ en croix 3097 . Nous ne connaissons rien de plus beau, de mieux compris, de plus bibli-que. Quelle belle nature et quel admirable modelé! M. Dnret, qui occupe la première place parmi les statuaires depuis quela mort nous a enlevé Rude et David d'Angers , M. Duret a exposé deux fort belles statues en marbre que l'on dit destinées au Théâtre-Français. L'une, représente la Tragédie. l'autre , la Comédie, sujets bien souvent traités , mais que l'artiste a su rendre d'une manière neuve par le goût exquis de l'agencement des draperies, la beauté des formes et le fini de l'exécution. Ce-pendant , nous voudrions un peu plus de finesse dans les traits de la Comédie, un peu plus de malice dans l'expression. M. Dumont tient, avec M. Duret, le haut rang dans la sculpture il n'a qu'une seule figure à l'Exposition c'est la statue en bronze du maréchal Suchet, duc d'Àlbuféra, destinée à la ville de Lyon 2870 . La pose du maréchal est simple, et pour-tant elle annonce l'énergie. Cette statue est mode-lée avec le talent et la conscience que cet artiste met dans tous ses travaux. M. Perrand expose l'une des meilleures sculp-tures du Salon de 1857 elle est intitulée Enfance de Bacchus 3050 , groupe en plâtre. Un vieux faune est assis sur un banc formé de trois pierres enlacées de lierre il tient debout sur son épaule un enfant, le jeune dieu Bacchus, qui s'amuse à tirer la longue oreille du bon vieux faune qui rit des espiégleries de son élève. Dans ce joli groupe, le faune attire plus particulièrement l'attention c'est une fort bonne étude de vieillard faite d'après nature. Si, dans l'exécution en marbre, l'artiste sait conserver au modelé de cette figure le sentiment nature qu'il a donné au plâtre, nous lui prédisons les plus grands succès pour la reproduction de son groupe. M. Daumas compte trois ouvrages remarqua-bles. La statue en pierre de Jean de Gauthier, fon-dateur de l'hospicede laCharitè à Toulon 2333 , est exécutée avec la facilité que possède cet excellent élève de David d'Angers , dans les oeuvres duquel on retrouve parfois les défauts d'ensemble du maî-tre, mais aussi ses plus brillantes qualités. Sous le rapport de l'ensemble, nous préférons sa figure d'Aurélia Victorîna, princesse gauloise surnommée la Mère de Camps 2831 . La pose de cette femme a de la dignité, son expression de l'énergie les dra-peries, cette fois, ont du style et sont très étudiées. Nous ne reprocherons à cette statue que le mouve ment de la jambe gauche qui n'est pas heureux. Enfin, dans son Étude de cheval 2835 , M. Dau-mas rachète les fautes d'ensemble qu'il a commises dans celui qu'il a exécuté au pont d'Iéna. En effet, nous n'avons que des éloges à accorder à oetteétude en plâtre ce cheval est parfait de modelé et de mouvement. M. Iieqiiestte a exécuté en marbre blanc la Statue d'un Soldat mourant 2986 d'après une es-quisse de Pr-adür, dit le livret. Est-ce bien d'après une simple ésquisse? - Oui, Pradier faisait ses modèles bien plus -nature que n'est modelé ce guerrier grec. Cette figure est exécutée avec beau-coup de talent, mais nous la voudrions moins imi-tée de l'antique. Nous félicitons M. Lequesne d'a-voir changé de méthode pour sa statue en plâtre du maréchal de Saint-Arnaud 2987 . Cette figure est d'un modelé très vrai. M. IUlllet comprend qu'on peut avoir du style, avoir un dessin correct sans faire du pastiche anti-que. Sa statue en marbre représentant Ariane 3016 est une composition gracieuse sous tous les aspects. Les formes sont belles , le modelé gras et vrai. La tête, coiffée avec beaucoup rie goût, est jolie elle exprime bien le profond chagrin d'Ariane, l'acca-blement que lui cause son abandon. Cette statue est une des meilleures du Salon. M. Ottin est, comme M. Mollet, élève de M. Da-vid d'Angers On s'en aperçoit à l'énergie, à la fougue de la composition du groupe en bronze qu'il expose Chasseur indien surpris par un boa 3013 . Le mouvement du chasseur est très hardi et bien senti la tête a du caractère. Nous trouvons seule-ment que le boa semble se prêter un peu trop comme point de mire, qu'il pose tout exprès en ouvrant la gueule pour recevoir la flèche que l'In-dien va lui envoyer. Cet artiste a encore exposé un charmant petit groupe en marbre sous cette dési-gnation Jeune Fille portant un vase 30H . Le mouvement du tors est joli, les lignes sont gracieu-ses mais les enfants placés aux pieds de cette jeune fille sont peut-être un peu trop petits, surtout celui de droite. M. Dubray, après avoir obtenu un délaide l'administration, est enfin parvenu à terminer et à exposer la statue en marbre de l'Impératrice José-phine 2865 , destinée à la ville de Saint-Pierre-Martinique. L'artiste a fait quelques modifications à son modèle en plâtre, dont nous avons parlé, il y a un an, lors de l'exposition de l'Agriculture. Cette figure a gagné dans l'exécution en marbre elle a bien la grâce, la noblesse et en même temps la sim-plicité qui distinguaient Joséphine. Quant au petit bas-relief en bronze qui orne le piédestal et qui re-présente le Sacre de l'Impératrice Joséphine 2866 , la distance qui nous en sépare est trop grande pour que nous puissions apprécier ses qualités artisti-ques. Il n'en est pas de même heureusement du pe-tit modèle, en plâtre bronzé, de la statue du sculp-teur Clodion 2867 , exécuté en pierre pour le nou-veau Louvre. Ce modèle est franchement touché il y a de l'aisance dans la pose, du goût dans l'agen-cement des vêtements et des accessoires la tête a de la physionomie et les formes sont sveltes, élé-gantes. M. Jadlitèls n'a pas voulu suivre l'ornière bat-tue par tant de ses confrères il a voulu être lui et c'est. un mérite dont il lui faut tenir compte en jugeant sa statue en marbre de Psyché 2770 .- Nous croyons que, sans faire de pastiche, M. Calmels au-rait pu trouver un type, une nature plus en rapport avec le caractère, avec le tempérament que la rny-thologie nous fait concevoir de Psyché. Cette obser-vation faite, nous louerons cet artiste sur la finesse, la vérité de son modelé, que l'oir retrouve égale-ment dans la statue en marbrb de-Venfant de M. San-ches d'Ag.reda 2774 , et dans le buste en plâtre de madame Four nier, née Delphine Baron 2772 . M, Thomas çxpose son Orpfiée, statue en mltr-t?re 3111 , que nous avons vu parmi les enyois dp Romp, il y a deux ou trois ans, à l'École, des Beaujc-Arts. Elle fut alors l'objet de critique peut-être un peu trop sévères on lui reprochait de ressembler par trop, et comme pose. et comme fqrmes, à la stap tue antique dite le Germanicus. Depuis. M. Thomas a revu son marbre, il l'a beaucoup travaillé, car les formes rondes de son Orphée sont aujourd'hui d'un modelé plus fin, plus nature. Un bas-relief en-plâ-tre du même artiste, témoigne de son goût pour l'antique il représente un Soldat spartiate qu'on rapporte à sa mère 3114 . Les méplats de ce bas-reliefs sont parfaitement sentis les figures ont du style, à l'exception de la tête du soldat tué qu'il fàudrait refaire entièrement. M. liechesne a envoyé cette année deux grou-pes en bronze dont le sujet est tiré de ces deux vers Dieu seul a droit sur tput ce qui respire. Ne pouvant rien créer, il ne faut rien détruirp. Dans les deux groupes, ce sont deux Jeunes dé-nicheurs d'oiseaux qui sont en seène.-Ici, l'un des deux gars tient déjà le nid qu'il est forcé de laisser tomber avec les petits, pour garantir ses yeux des coups de bec des deux oiseaux qui l'attaquent, tandis qu'un serpent sorti des broussailles veut mordre FautTre. gars qui le saisit d'une main dont la force est doublée par le danger. - Là, nos dé-nicheurs ont abattu un nid d'oiseaux, ils ont tué les petits qu'il contenait, ainsi que le père et la mère, mais un serpent s'est enlacé à la jambe de l'un et le mord affreusement. Ces deux petits dra-mes sont assez bien rendus il y a du mouvement, de l'effet, mais les nus demanderaient un peu plus d'étude. M. Gruyère Théodore-Charles n'a qu'un seul ouvrage c'est Chactas au tombeau d'Atala, statue en marbre 2924 d'un beau sentiment et d'une grande expression. Cette figure est une bonne étude consciencieusement exécutée. M. Robert Élias s'est souvenu de. la Diane de Houdon, en composant sa statue en bronze de la Fortune 3075 , mais le bronze de Houdon qu'on voit au musée du Louvre est plus nature que celui dont nous nous occupons. Néanmoins, cette figure est jolie, elle s'élance bien. - Les quatre groupes de Cariatides, destinées à la façade de l'Académie de musique de Philadelphie, sont des- compositions subordonnées à l'architecture et sur lesquelles nous nous arrêterons peu. Nous dirons seulement que les draperies sont agencées avec goût, et que l'artiste a su vader le caractère des têtes. M. Mnguenin expose un groupe en marbre Jésus au jardin des Oliviers 2942 et une statue en plâtre La chaste Suzanne 2943 . Le groupe en marbre est travaillé avec la facilité, l'habileté qulnn. reconnatt-à cet artiste qui a fait un peu son pnrtrait dans la tête du Jésus, ce qui n'empêche pas qu'elle soit assez dans le caractère adopté pour le Christ. Il règne dans ce groupe un sentiment de tristesse qui impressionne. Nous sommes moins satisfait de la statue la Chaste Suzanne dont le mouvement ne s'explique pas, car vu l'absence des deux vieil-lards rien n'indique que ce soit là une Suzanne sur-prise au bain. Quiconque ne consultera pas le livret croira que cette statue représente une femme qui, dans- un accès de désespoir, va se précipiter du haut de quelque muraille. M. Bonnaffé n'est guère plus clair dans la sta-tue qu'il a exposée, et après avoir consulté le livret, nous avons encore moins compris ce que cet artiste a voulu exprimer. Une femme entièrement envelop-pée, y compris les bras et les jambes, dans une dra-perie mouillée qui colle sur toutes les parties du eorps, danse, avec un certain geste moderne, la tête et le haut du corps penchés en avant. Quel est ce sujet, nous sommes-nous demandé ? Est-ce une bayadère, une naïade, une baigneuse en gaité ?. Nous ouvrons le livret et nous lisons Belle de nuit statue, marbre 2746 . Qu'est-ce qu'une belle de nuit ? Pourquoi plutôt une belle de nuit qu'une belle de jour? Qu'est-ce qui indique la nuit dans cette statue où l'on n'aperçoit ni flambeau ni lune? Nous avouons n'y rien comprendre, et nous regrettons que cet artiste ait dépensé son talent dans une pensée aussi bizarre qu'insaisissable. M. Cabachet se distingue, cette année, par un beau groupe en marbre représentant Saint VincentW de-Paule 2763 , tenant sur ses genoux un tout jeune enfant et faisant dire la prière à un autre orphelin qui est à ses côtés. Cette intéressante composition est exécuté avec talent et une grande oonscience. M. Triqneti n'a pas moins de sept morceaux.de sculpture au Salon. Nous ne nous occuperons que d'un seul, les autres étant très faibles de concep-tion et d'exécution. Sa statue en marbre représen-tant le Jeune Édouard VI, roi d'Angleterre, étu-diant les Saintes Écritures 3119 , est d'un senti-ment simple , nature , et ce gremd lévrier qui s'appuie calmement contre le dos de son maître, est une idée originale. Cette petite figure estagen-cée avec goût et finie avec soin. M. Chambard a trois statues en marbre , Un Bacchus 2787 et une Stratonice 2788 , qui sont deux pastiches de l'antique, d'un modelé rond et sans. caractère, et l'Amour enchaîné 2786 , com-position qui n'est pas neuve, mais dont La pensée est toujours originale. Ici le modelé a plus de cou-leur que dans les deux figures précédentes le mouvement de l'Amour, qui fait des efforts pour se débarrasser des guirlandes de fleurs qui l'attache au piédestal qui supporte le dieu Faune, ce mou-vement, disons-nous, est bien senti et ce pauvre petit Amour fait une petite moue charmante. M. foison a envoyé un petit groupe en marbre qu'il intitule La Convalescente 2994 . Cette jeune fille, assise sur les genoux de sa mère, n'a rien d'amaigri ni de maladif, et l'on pourrait dire ici, comme au vaudeville La mère et l'enfant vont bien. Néanmoins, ces deux figures sont gracieuses elles sont exécutées avec un soin extrême la tête de la mère est d'un joli caractère et les draperies sont d'un bop style. Sa statuette en marbre d'une Jeu ne Fille 2995 a également une jolie tête, mais la dra-perie n'est pas d'.un agencement heureux. M. Hamas expose aussi un petit groupe en mar-hre dont l'idée est heureusement traduite, les Marguerites 3069 , tel est le titre de ce groupe composé de deux jeunes -filles qui effeuillent la marguerite, cet oracle des amours. L'une est heu-reuse, car sa marguerite a dit passionnément, tandis que sa compagne est accablée sous un terrible pas duJout. Ces petites figures sont jolies.et gracieuses. M. Demesmay n'a-t-il pas copié par trop la Vierge de Murillo dans sa Vierge en marbre, Mater Christi 2847 ? Il a été mal inspiré, car la transpa-rence des couleurs permet des choses impossibles en sculpture, et les draperies, qui n'ont rien de choquant dans Murillo, sont ici d'un lourd écrasant. L'ÈnfanWésus est bien, mais la tête de la Vierge n'est ni jolie, ni dans le caractère. En général, la sculpture de M. Deniesmay manque de finesse de modelé il nous en fournit la preuve dans le Buste en marbra du général comte Morand 2848 et dans celui du général duc dè Rovigo 2849 , d'une exécution lourde et floue, où l'eau forte à joué un trop grand rôle. Mme Iieffèvre - Deumier est, de toutes les dames qui s'occupent de sculpture, la seule qui soit véritablement artiste les autres ne sont que des amateurs dont nous ne nous occuperons point. Déjà, aux expositions de 1852 et 1853, nous avons eu à signaler - de beaux bustes de cet artiste. Cette année, Mme Lefèvre-Deumier aborde courageuse-ment les difficultés de la statuaire elle expose une figure d'étude d'un joli sentiment et d'un modelé nature. Sans vouloir chicaner, nous demandons à l'auteur pourquoi avoir désigné cette statue en marbre sous le titre de Virgile enfant 2977 , quand aucun signe ne le justifie? Après cette observation, nous citerons encore deux bustes, celui de M. le général Paixhans 2979 et celui de M. Le F. D. 2980 , où l'on reconnaît la touche de l'ébauchoir si franc et le modelé si nature du talent de Mme Lefèvre-Deumier. M. IHontagny compte six sculptures au Salon une statue et cinq bustes. Saint Louis, roi de France 3020 , est une statue en marbre d'un caractère simple et religieux la tête, moins laide qu'on ne la fait ordinairement, est cependant ressemblante, et les draperies sont largement modelées. M. GraJxmski s'est inspiré de ces vers Sa pensée est au ciel, àu séjour qu'elle espèfe,, Et son cbÍeiJ son ami, son compagnon sur terre, e Fixe iMtinctivament, et promène ses yeux, Sur son regard perdu qui s'enfuit vers les cieux. Et il a composé son groupe en marbre intitulé La Pensée et l'Instinct 2920 . Ce titre paraît un peu prétentieux pour être appliqué àcette jeune paysanne dont la tête n'exprime aucune pensée. Le véritable mérite de foeuvre de M. Grabouski consiste dans la parfaite exécution du marbre et dans la vérité du modelé. M. VeMy a été chargé d'exécuter une statue en bronze représentant le Brave Crillon 3158 , destiné à décorer la place de l'hôtel de ville à Àvignun Cette figure est d'un aspect satisfaisant. la pose a de la noblesse, et la tête un air de franchise etr de bravoure qui cbnvient bien au personnage. M. Gnmery expose son groupe çn marbre Le retour de l'enfant prodigue 2933 , dont nous avons déjà apprécié le mérite dans notre compte-rendu de l'exposition des envois de Rome à l'école des Beaux-Arts. Nous disions, dans L'Europe artiste du 12 octobre 1856 Cette oeuvre, d'un pensionnaire de cinquième année, est d'un senti-ment froid, mais l'exécution du marbre est iOignéë la -tèteet les maita du vieillard scmt modelées avec talent. u M. Desboenfs n'a envoyé qu'une sculpture c'est un bas-relief en pierre représentant L'Architecture 2851 . Cette composition est conçue dans le style monumental et son exécution est bien entendue de bas-relief. La pose de cette figure est gracieuse et le tors élégant de forme. M. LehariveI-Duroeher, soùs ce titre Etre et Paraître, nous montre, dans une statue en plâtre 2982 , une des situations si pénibles et si commu-nes de la vie avoir, le coeur navré de chagrin et montrer au monde un visage souriant. Quiconque a souffert en silence, quiconque a eu la force de cacher ses misères sous des dehors heureux, sous un sourire, ne pourra s'arrêter devant cette statue représentant une jeune et belle femme cachant ses larmes derrière le masque qu'elle tient a la main, et dont le fou rire contraste avec le sentiment doulou-reux exprimé sur Tes traits et dans la pose de cette charmante figure. Tout est vrai dans cette oeuvre expression et modelé. Le mouvement du dos est très joli et les draperies sont largement touchées. Cette figure est bien supérieure à YEcce ancüla Domini, statue en marbre ' 2981 exposée par le même artiste. M. Scliroder expose aussi une figuré en plâtre d'un sentiment mélancolique et sympatique il l'intitule La chute des feuilles 3101 . Si nous ne nous trompons, cette figure doit être un portrait la tête est très expressive, elle est, ainsi que les draperies, d'un modelé large et vrai. M. Frison a fait une des statiies en plâtre les mieux étudiées de l'exposition de sculpture. Sa Jeune Fille à sa toilette 2902 est une gracieuse composition qui ne pourra que gagner encore à être reproduite en marbre. La tête est jolie, bien coiffée les formes sont élégantes et d'un modelé nature. M. Càudpon a également exposé une bonne étude de femme nue qu'il désigne ainsi Le Réveil, statue en plâtre 2782 . Le mouvement, quoique très_vrai, fait penser à autre chose qu'au réveil mais cette figure est d'un dessin correct, le modelé fin et vrai. M. Robinet a vdulu, comme chacun de nous, essayer cette admirable image du Christ presque tous les sculpteurs modernes ont tenté de modeler un Christ, mais bien peu ont réussi. Le Christ en Croix 3083 de M. Robinet est un plâtre bien exécuté, mais d'une nature un peu trop forte, trop puissante la nature du Christ était douce, aimante mélancolique, plutôt que vigoureuse et athlétique. Néanmoins. la tête est bien dans le caractère elle a de l'expression. Nous signalerons encore du même artiste un beau buste en marbre, Portrait de Mme Émile de Girardin 3084 , d'une très grande ressemblance et d'une bonne exécution. At. Brion ,est 1 auteur d'une statue en plâtre 2757j, celle de L'abbé Haüy, minéralogiste, mort en 1822. La pose de cette figure est simple, naturelle la tête est d'un sentiment jiaïf et les vêtements largement modelés. M. Chatronsse a envoyé' deux charmants groupes en plâtre. L'un représente la Séduction d'Héloïse, et l'autre le Dernier adieu d'Abeilard à Héloïse 2792 et 2793 . La première de ces compo-sitions est gracieuse et remplie de sentiment. La seconde est moins heureuse et l'exécution infé-rieure. Héloïse nous parait un peu petite comparati-vement à la même figure du premier groupe, et à celle d'Abeilard. M. le comte de Nogent fait de la sculpture comme un véritable artiste. La statue en plâtre Rêverie au bord de la mer 3038 , est une honne figure. La tête est jolie, la pose simple et gracieuse. Son buste en marbre, Portrait de Mlle A. de N., est bien modelé. M. mogine a modelé, dans le style académique, un Ajax, fils d'Oïlée, qui se recommanda par l'énergie du mouvement et la science anatomique. Cette statue en plâtre, d'une proportion plus forte que nature, est modelée avec talent et tout à fait dans le goût des envois de Rome. M. Sauvagean expose une fort belle terre cuite. C'est une petite statue de Lesbie 3099 agaçant une perruche posée sur son épaule Cette composition est on ne peut plus gracieuse Lesbie est jolie et drapée avec beaucoup de goût. M. Guillaume a envoyé, à l'Exposition, les modèles en plâtre des bas-reliefs qu'il a exécutés en pierre pour Sainte-Clotilde. Ces quatre bas-reliefs représentent Le mariage de Clotilde et de Clovis dans la cathédrale de Soissons 2927 , - Le Bap-tême de Clotis 2928 , - La Mort de Sainte Valère 2929 , - Sainte Valère décapitée porte sa tête à Saint Martial 2939 . Nous avons examiné avec attention ces quatre compositions, d'un modelé a sez négligé, et nous n'y avons trouvé rien d'ori-ginal, rien de remarquable, rien que le premier venu des exposants n'eût pu faire. M. Crauk Gustave a trois ouvrages au Salon Bacchante et Satyre 282i , petit groupe en bronze dont nous ne parlerons point, et deux bustes en marbre auxquels nous nous arrêterons. Celui de S. E. le maréchal Pélissier, duc de Malakoff 2825 . est l'un de meilleurs bustes en marbre de l'Exposi-tion. Les traits du maréchal prêtent peu à la sculpture, mais l'artiste a su en tirer un excellent parti. Le marbre de ce buste et celui du Buste du inaréchal duc de Coigny, pair de France 2826 , sont iravaillés et 6nîfave~ un soin extrême. M. le comte de Nieimrerkerke tient aussi le 9 premier rang pour l'exécution et la ressemblance de son beau buste de S. E. M. le maréchal Bosquet 303G . Ce marbre est plus grassement, plus large-ment modelé que ceux de M. Crauk il est vrai que l'artiste était favorisé par la nature du modèle, par le beau type du maréchal Bosquet. M. Dootan, jeune, a quatre bustes en marbre. Nous ne nous occuperons que de celui de S. E. M. le maréchal Canrobert 2828 , à l'exécution du-quel cet artiste semble s'être attaché davantage. Il est aussi très ressemblant le masque a de la finesse, mais le modelé est un peu rond il n'a pas la fer-meté de ceux faits par MM. Crauket Nieuwerkerke. M. Cavalier n'a que deux bustes en marbre ce sont les Portraits de Mme L. R. et de Mme B. 2785 et 2784 . M. Cavalier donne à tout ce qu'il fait un cachet de grandeur qui sent l'antique sans en être une copie. Ces bustes ont de la physiono-mie, de la couleur et du style tout à la fois. M. Cordier compte dix-huit bustes à l'Exposi-tion, parmi lesquels il faut signaler une collection très curieuse de douze types algériens. Plusieurs de ces types sont d'un beau caractère et d'un modelé très nature. Mais en dehors de cette collection, nous avons remarqué les bustes de S. E. M. le maréchal Randon, gouverneur de l'Algérie 2803 , et de Mme la maréchale Randon 2804 . M. Oudlné est le seul des graveurs en médail-les de notre époque qui soit en même temps un statuaire très distingué aussi, a-t-il obtenu toutes les récompenses, et comme graveur en médailles et comme statuaire. Il n'a cette année que deux bustes en marbre celui du jeune E. 0. 3045 et celui de Mlle J. 0. 3046 . Ces deux bustes sont grassement modelés et l'exécution en marbre en est très soignée. M. Oudiné a encore huit médailles sous le même numéro 3047 1° L'Apothéose de l'Empereur Napoléon 1er, d'après le plafond de M. Ingres 20 la Bataille d'Inkermann 3° le Tom-beau de Napoléon Ier aux Invalides 4° Chemin de fer de Paris en Espagne 5° le Séminaire de Rennes 6° la Société humaine et de sauvetage 7° la Com-pagnie centrale d'Assurance maritime 8° le Comité agricole de Cognac. Celle de ces huit médailles qui nous a paru la mieux composée est celle pour la Société humaine et de sauvetage. M. Cabet a exposé le buste en bronze de feu Rude, son professeur il est extrêmement ressem-blant et son modelé on ne peut plus nature. La longue barbe que portait ce grand artiste était une difficulté que M. Cabeta surmontée avec beaucoup d'esprit et de talent. M. Debay Jean n'a que deux bustes parmi lesquels nous citerons particulièrement celui de M. Dupuis, colonel du 57e de ligne, tué à l'assau de Malakoff 2840 . Nous citons de préférence ce buste, parce qu'il n'a été fait que sur des docu-ments , et qu'à notre avis on ne tient pas assez compte, généralement, de la différence qu'il y a de modeler un buste d'après nature, ou de le créer sur des renseignements souvent très vagues, d'après une gravure, une peinture, un dessin plus ou moins mauvais. La chose n'est cependant pas la même il faut n'avoir jamais tenu un ébauchoir pour ne pas réussir un buste d'après natu re, tandis que nous connaissons plus d'un artiste en renom qui a échoué en voulant reconstituer un portrait sur de simples documents. Nous louerons donc M. Debay d'avoir su donner de la physionomie à son buste et un aspect nature par la vérité du modelé. -M. Oliva a trois bustes en marbre exécutés avec un talent remarquable ce sont- les Portraits de Mgr Gerbet, évêqite de Perpignan 3040 , du R. P. Ventura de Raulica 3042 et de Madame H. L. 3041 . Les deux premiers sont surtout d'un mo delé bien nature. M. Blavier, dont nous avons déjà loué l'exécu-tion large et franche, expose une Devineresse, groupe en bronze 2727 , Portrait de M. Adrien Tourna-chon, buste en bronze 2738 , Portrait de Mme L. M., buste en marbre 2739 , Portrait de Mme A. M., buste en marbre 2740 . Bronze ou marbre, M. Bla-vier conserve toujours son exécution hardie. M. Franceskf, dont nous ne parlons que pour lui reprocher de n'avoir pas- su élever son talent à la hauteur de son modèle. Son buste de Mme la comtesse Charles Tascher de la Pagerie 2899 Jest si loin de la finesse de traits, si loin de ressembler, -que nous avons dû avoir recours deux fois au livret Avant d'accepter ce buste, maigre et mal coiffé, pour le portrait de la gracieuse comtesse. M. Mène occupe toujours le premier rang pour ses groupes d'animaux il les pose avec goût et les rend avec vérité. LaChasse au cerf 3008 , Chiens anglais 3009 et les Chiens bassets fouillant un taillis 3060 , sont modelés avec un talent hors ligne. M. BonheuR , Isidore fait les animaux dans des proportions plus grandes et avec un talent très remarquable. Son groupe en plâtre d'une Vache défendant son veau contre un loup 2745 , est plein Je sentiment et d'énergie. M. Gueret est un sculpteur en bois très distin-gué. Son groupe d'une Poule surprise par un chat et défendant sespetits 2925 , est un bois coupé avec beaucoup de talent et une grande facilité. Nous regrettons de ne pouvoir citer qu'à la hâte Le Joueur de biniou dansant la nigouée 2972 , par M. LEBOURG, petite statue en bronze d'un mouve-ment hardi et plein de verve - ta Lyre'chez les Berbères 2729 ., par M. BA THOLDI, petit groupe en bronze d'un sentiment nature - MM bon Ange 3092 , groupe en marbre, composition gracieuse, par M. ROOSSBAU - Léandre, statue en marbre 2931 , consciencieusement étudiée, par M. GUIT-TON - jeune Fille endormie 3029 , petite statue en marbre grassement modelée, par M. MOREAU - la Nourrice indienne 8067 , petit groupe en marbre plein de grâce et de finesse, par M. PRO-THBAU - les Danseurs d'Herculanum, groupe en plâtre 2822 , par M. COURTBT -. l'Éducation. groupe en plâtre 3117 , par M. TRAVAUX -l'Art étrusque, statue en plâtre 3.102 drapée avec goût, par M. SIMYAN - Zénobie retirée de l'Araxe, groupe en plâtre, par M. MARCELLIJY - l'Union fait la force, statue en plâtre 2906 , par M. GAR-NI ER - Jérémie, statue en plâtre 3141 , par M. VIVIEN - Pêcheur et son Chien, groupe en plâ-tre 5055 , par M. NAST - la Pensierosa, statu en plâtre 2961 , par M. LANZÏRÔTTI - jehne Fau-ne, plâtre 2970 , par M LÀVIGNE - Amour et Jeunesse, groupe en plâtre 2956 , par M. KLEY -ÉGorohé, ou Myologie du corps humain, savante étude anatomique de M. LAMy 2958 - le Prin-temps 2719 et l'Automne 7ÎO J fort beàux bus-tes en marbre, par M. ARNAUD - Portrait de M. le duc de Beauffremont, buste en marbre 2950 , par M. ISEUN - Portrait de M. Ducos,, buste-en marbre 2993 , par M. LESCOBNÊ - Buste en marbre de M. lecolonel Blachier 2748 , parM. Jîosc - une Sybille moderne, buste en marbre 2852 , par M. DESPREY - Portrait d'un jeune Enfant, buste en marbre 3116 , par M. 1 RAGIN -le buste en marbre de mademoiselle V. S. 3007 , par M. MATHIEU MEUSNIER - Buste en marbre de Mgr Bouvier, éréque du Mans 2796 , par M. CNRC-NII-LON -Médaille commémorative à l'emprunt des 500 millions, par M. MERLEY - huit Portraits-Médaillons en bronze 2827 , par M. DAMOCSSË -un Tigre royal du Bengale 2849 , une Panthère de Java 2844 et un Çerf de France 2845 , par M. DÉLABRIÈRE - Rossignol pris au lacet 2916 , par M. GONON,- Un Lion, bronze 2952 , par M. JAC-QUEMART - Médaille de l'Exposition française à Rome 2832 , par M. DANTZELL - La Fille de Jephté 2884 , par M. FABISCH. Note de l'Éditeur. - L'auteur de ce volume, on le conçoit, n'a pu songer à citer et surtout à parler de la sculpture qu'il avait à l'Exposition. Mais, tout en appréciant sa réserve, tout en respectant sa modestie, M. Louis AUVRAY, nous permettra ce-pendant d'être moins réservé et de ne pas laisser passer sous silence le rang honorable que son Le-sueur 2723 occupait au Salon de 1857. Ce beau marbre, qui se faisait remarquer par la finesse et la vérité du modelé, par le goût de l'agencement des vêtements, a été commandé par S. E. M. le Mi-nistre d État pour le foyer du théâtre impérial de l'Opéra. - CH. DESOLME. VIII GRAVURE ET LITHOGRAPHIE. Si les graveurs anglais sont nos maîtres pour les vignettes , nous leur sommes certainement supé-rieurs pour la gravure artistique, pour celle dont le but est la reproduction fidèle des oeuvres de la grande peinture , de la peinture historique surtout. Les gravures anglaises ont entre elles un tel air de fa-mille qu'on les croirait toutes sorties du même bu-rin. En effet, qu'il s'agisse d'une vignette ou de l'imitation d'une peinture sérieuse, toutes ont la même couleur, le même effet blanc et noir, et sou-Ventdes têtes anglaises y sont substituées à des types Révères de l'antique. Quant à la lithographie, cet art essentiellement français, il est parvenu chez nous, chez nous seule-ment, à un tel degré de perfection, qu'il rivalise de pureté et de finesse avec les plus belles gravures, sur lesquels il a parfois l'avantage de mieux rendre la couleur et la manière d'un artiste. M. Calamatta possède, sans conteste, le burin le plus délicat et le plus souple de notre époque.5 On peut juger de la finesse de ses tailles dans les trois gravures qu'il a exposées Paysans romains dans l'admiration, d'après M. Madou 5153 -Souvenir de là patrie, d'aprèsM. Alf. Stevens 3l51 la CeM, d'après Guido Reni 3155 , 51. PréittMif ést du graveur att buriii vigoureux qui a êherché iseffet, la coulëur,dans sa gravure de fébuè htâ Sirrvoh lé Pharisien, d'après le tabléaîl de Paul Véronèse du Musée du Loiivre 3263 mais les tailles de cette planche sont peut-être un peu lourdes. M. Martinet a un burin ferme il €ât ami de la couleur, comme l'atteste l'épreuve exposée sous le numéro 3220 Les Derniers honneurs rendus aux comtes dEgmont et de Horn, d'après M. Gal-lait. Cette planche imite parfaitement l'effet du ta-bleau. , M. ialmon expose le Portrait de M. Schneider, vice-président du Corps législatif, gravé d'après Paul Delaroche 3274 . Les tailles de cette planche sont fines , correctes, mais un peu froides. 11. Dieo n'a qu'une gravure inscrite au livret c'est le Portrait de M. le comte de Nieuwerkerkej membre de l'Institut, directeur général des Musées impériaux, intendant gènéral des Beaux-Arts de la maison de l'Etnpereur fac sirrtiM, d'après M. In-gres 3177 . Ce graveur a rendu avec beaucoup de finesse et une grande exactitude, le beau dessin-de M. Ingres, si remarquable pour le modelé de la tête et la ressemblmtoo M. Daubicuy, le paysagiste distingué dont nous avons parlé avec éloge dans un précédent chapitré, a exposé plusieurs gravures à l'eau-forte exécutées avec l'habileté et le talent d'un excellent dessinateur. Nous citerons principalement le Buis-son, paysage d'après le tableau de Ruysdael, du Musée du Louvre 3175 . M. Malardot a exposé une eau-forte d'une grande vigueur de crayon c'est un Ravin dans les Vosges 3225 . M. Jazet, l'habile interprète des peintures-de M. Horace Vernet, a reproduit, avec le charme et la fidélité habituels de son burin , trois tableaux bien connus de ce maître Louis XV à Fontenoy 3206 Retour de la chasse aux lions 5207 Trappiste en prières 3208 . M. Lassalle ÉnlÏle expose les deux plus bel-les et les deux plus importantes lithographies du Salon Médée poursuivie, d'après Eugène Delacroix 3331 , et Faust au sabbat, d'après M. A. Scheffer 3332 . La première de ces deux lithographies est d'un effet de lumière si puissant, d'un crayon si large, si moelleux, qu'elle plaît plus que te tableau. M. Sudre est le traducteur des compositions de M. Ingres il a reproduit presque toutes les peintu-res de ce maître. Son dessin correct, son crayon fin mais un peu monotone de ton, convenaient bien à la couleur froide et grise de M. Ingres. Peu de li-thographies ont un fini aussi délicat que les deux épreuves exposées par M. Sudre Tête d'étude , d'après un dessin de Léonard de Vinci, de la col-lection du Louvre 5380 , et la Muse de la Musique, , d'après M. Ingres 3381 . M. Noël est un dessinateur d'un grand talent il a le crayon très facile, ainsi que nous le .prouve sa lithographie du Portrait de S. E. M. A. Fould, mi-nistre d'Etat et de la maison de l'Empereur, d'après M. Larivière 3339 , et les trois autres d'après les peintures de MM. Jalabert et Winterhalter. M. J.-H. Flandrln a reproduit en lithogra-phie quelques fragments des peintures faites par lui à l'égiise Saint- Vincent-de-Paule 3314 . La li-thographie a cet avantage, c'est que tout artiste qui sait dessiner peut, en se copiant sur la pierre, con-server à ses compositions le sentiment et la forme. C'est là le cachet qui distingue l'épreuve exposée par M. Flandrin. M. Glaize a également dessiné lui-même sur la pierre son tableau un Pilori 3318 , qu'une autre main n'aurait pu reproduire avec ce sentiment et cette vigueur de coloris. IX ARCHITECTURE MM. Baltard. - Lacroix. - Van Cleemputte.-Parent.-Delacour. Durand.-Lejeune.-Godebeuf. Nous nous sommes souvent demandé pourquoi l'architecture occupait le dernier rang dans la hié-rarchie des beaux-arts. Selon la logique, ne devrait-elle pas cependant avoir la première place, puisque les autres arts, surtout la peinture et la sculpture, ne sont que ses auxiliaires, que des parties d'elle-même, et que, dans tous les cas, elle est appelée à donner l'hospitalité aux produits des arts et des sciences, soit dans les palais, soit dans les musées, soit dans les théâtres qu'elle élève. L'architecture est aussi, de tous les arts, le moins à la portée de la foule qui visite les expositions, et c'est sans doute parce que les connaissances spéciales manquent à hien du monde pour l'apprécier, que cet art est le plus attaqué, le plus calomnié. Quand nous entendons reprocher à l'architec-ture d'être restée dans l'ornière, de n'avoir point fait un pas, de n'avoir pu sortir des styles grec, romain, gothique et renaissance, de n'avoir pas su produire, dans ce siècle dé progrès, autre chose que des colonnes, des pilastres, des frontons et des portiques, il nous semble qu'il vaudrait tout autant se plaindre de ce que, depuis la création, Tannée soit encore invariablement composée d'un Prin-temps, d'un Eté, d'un Automne et d'un River. Pré-tendre que, dans ce Siècle, l'architecture est restée stationnaire, ce serait se refuser à l'évidence. À quelle époque autre que la nôtre, les architectes, les vrais artistes, ont-ils plus étudié les différents genres d'architecture, plus respecté les monuments de tous les âges qui couvrent le sol de la France et que nous voyons restaurer si admirablement? faut-il être bien érudit pour savoir que, dans les temps qui nous ont précédé, on s'occupait uniquement du genre d'architecture à la mode et qu'on dédai-gnait les autres styles , qu'on laissait tomber en ruine les Ibonuments d'une autre époque? n avons-nous pas des monuments gothiques et renaissances resiaurés ou agrandis dans un autre style que. le leur, dans le style alofs à la mode-? Aujourd'hui, du moins, on ne oommet plus de ces anachronis-mes les restaurations, les additions taites aux mo-numents, le sont dans le style qui leur est propre aujourd'hui, on construit dans tous les styles, parce qu'on les a tous étudiés et que tous peuvent afôir leur applicatftjtf, on fait des' églises gûthïques et rofliafles, on élève des palais, des édifices d'une ordonnance grecque, romaine ou renaissance, des hOfels dans1 le goût des époques de' Louis XIII, Louis XIV et Louis XV, et certes, cJest là un fait incontestable et très honorable pour notre édole. Ellea encore un afttfrevtitré de gloife qui appârtieïlt entièrement k notre- siècle c'est là construction tout en fer et err fonte de certains édifices. M. Balterd Victor , architecte de la ville de Paris, expose deux projets qui sont la réponse la plus péremptoire aux dénigreurs systématiques de notre époque. Ces deux projets se composent de sept dessins plan, coupes et élévation des halles centrales de Paris, pour le présent et pour l'avenir 3390 . Dans l'un des projets, les halles seraient construites entièrement en fer eten fonte confor-. mément au corps principal récemment exécuté, et, dans le second projet, une partie des halles serait, comme dans le précédent, tout en fer et en fonte, et l'autre partie, instruite en pierre et en fer, pour servir aux marchés de certaines denrées qui deman-dent plus d'ombre et de fraîcheur. Lorsqu'on sait ce qu'étaient les marchés avant la révolution, ce que sont encore ceux qui existaient alors à Paris, et qu'on a sous les yeux les projets de halles que M. Baltard fait élever au centre de la capitale, on s'étonne de rencontrer des gens assez ennemis de leur époque pour la blâmer quand même. -M. Lacroix Eugène , avec lequel nous nous souvenons avoir concouru en 1841, a envoyé deux dessins exécutés avec une pureté que peu de ses confrères possèdent au même degré.. C'est d'abord, sous le numéro 3431 Plan, façade et deux coupes de l'église Napoléon Saint-Jean, où sont déposés les restes de Charles Bonaparte, de Louis Bonaparte, roi de Hollande, frère de Napoléon Ier, et de Napo-léon et Charles-Napoléon Bonaparte, fils de Louis 7 roi de Hollande, et frères de S. M. Napoléon III.-Puis, sous le noméro'3,432 Dessins de la crypte et du tombeau de la reine Hortense, mère de S. M. Na-poléon III. Nous félicitons M. Lacroix du style qu'il a choisi pour cet édifice religieux, et surtout du goût qu'il a mis dans sa décoration. M. Tan Cleemputte a eu l'heureuse idée d e joindre, aux neuf dessins de son projet de Palais-de-Justice 3445 , un petit modèle en plâtre de la façade principale de ce palais. C'est là un excellent moyen pour se rendre bien compte de l'effet des saillies et de l'ensemble des lignes. Ce projet de Palais-de-Justice, avec caserne de gendarmerie, est pour la ville d3 Saintes Charente-Inférieure . M. Parent est, si nous ne nous trompons, le fils de M. Aubert Parent, notre professeur d'archi-tecture, et nous sommes heureux d'avoir à consta-ter qu'il sera, lui aussi, un artiste distingué. Il ex-pose trois dessins d'un Projet du Musée Napo-Mon d'Amiens 3438 , lequel projet l'a emporté sur ses nombreux concurrents au concours ouvert par la ville d'Amiens. On ne peut débuter plus ho-norablement dans sa carrière. Le caractère du mo-nument conçu par ce jeune artiste est à la fois sé-vère et élégant tel qu'il convient à un muséë. Nous mentionnerons, en terminant, les dix-sept dessins de M. DHLAcoua pour la restauration de l'abbaye de Bonneval Ëure-et-Loire , ordre des Ci-teaux. 3495 lM dessins de 3SL DURAND pour les restaurations été la cathédrale de Langrts 3403 , de l'église NalrerDdme de Mantes 3404 , de l'église Notre-Dame de Vesnon 330 et de l'église Notr -Dame du Grandn-Andelys 3406 .,.,. les dessins de M. LEJEUNE, pour la restauration et l'agrandisse-ment du château de Savernç, destiné aux veuves des hautp foncti.unmiref civils etipilitaires 34-35 -les projets de M, GODABEUF pour un nouvel hôtel des Caisses d'amortissements, Dépôts et Consigno-tions, sur le quais M claquais 3423 pour le nou-veau pont Saint-Michel 3424 , et pour Véglise d'Auvçr , Seine-et-Oise 3425 . Avant de quitter la section d'architecture, nous rappelerons que, dans notre Revue de l'Exposition universelle, en réclamant contre l'interc lation de gravures, de lithographies et de peintures pour vi-traux dans le classement des projets d'architectu-re, nous dirons a C'est par erreur, sans doute, qu'on a classé parmi les architectes MM. Hfdçz et Frappaz, deux peintres qui n'ont exposé que des aquarelles le premier la Mission apostolique dans les Gaules, composée pour un vitrail le sçeoud onze dessins d'après les peintures de la galerie Ma-zarine. Nos observations ont été entendues, et cette année on y a fait droit en partie. Nous disons en partie, parce que bien qu'on ait catalogué sépa-rément , à l'architecture , les dessins d'avec leurs copies en gravure et en lithographie, nous n'en persistons pas moins à prétendre qu'un graveur ou un lithographe n'est pas un architecte parce qu'il a gravé ou dessiné sur la pierre la façade du Louvre ou le palais de Fontainebleau, et que le mérite de ces sortes d'ouvrages ne devant être apprécié que sous le rapport de la gravure ou de la lithographie, les ouvres de M. HUGUENET, habile graveur, ainsi que celles de M. BEAU, dessinateur lithographe de beaucoup de talent, devraient à l'avenir cesser de figurer à l'architecture, pour être catalogués avec les autres gravures et les autres lithographies. X. LES RÉCOMPENSES. La liste des récompenses décernées aux artistes est le complément naturel, indispensable, d'une revue critique aussi complète que la nôtre. Nous la donnons donc ici en la faisant suivre de quelques réflexions qui cloront ce compte-rendu du Salon de 1857. En 1852 et 1853, la distribution des récompenses a eu lieu dans le grand salon du Louvre, en présence des artistes récompensés seulement. Elle s'est faite, cette année, dans la salle d'honneur de l'Exposition, au milieu de tous les exposants réunis. Il était deux heures lorsque son excellence M. Fould, ministre d'État, M. le comte de Nieu-werke, directeur général des musées, et M. Gauthier, secrétaire du ministère d'État, ont pris place au bureau, derrière lequel MM. les membres de l'Insti-tut ont occupés les sièges qui leur étaient destinés. M. le ministre d'État a ouvert la séance par un discours dont il n'y a pas que les peintres et les sculpteurs qui puissent tirer un enseignement utile. L'Exposition de 1857, a dit M. Fould, était attendue avec un vif intérêt par tous les amis déserts. L'éclat dont l'école française avait brillé à l'Exposition univer-selle, et le temps laissé aux artistes pour se préparer à une nouvelle épreuve, faisaient concevoir les plus heu-reuses espérances. Si eres n'ont pas été complétement réalisées, il est permis de dire qu'elles n'ont point été trompées. En effet, que l'on considère l'Exposition actuelle dans son ensemble, ou qu'on la compare aux Expositions précédentes, on sera forcé de reconnaître que peu d'entre elles ont réuni autant d'ouvrages d'art d'un mérite réel, et révélé à la France un aussi grand nombre de talents nouveaux. Ces nouveaux talents sont l'espoir de l'avenir. Fi-dèles aux traditions de leurs illustres maîtres, ils sau-ront se livrer avec persévérance à ces études sérieuses sa s lesquelles le plus heureux génie reste stérile ou s'égare ils sauront préférer les jouissances solides et durables de la vraie gloire aux satisfactions éphémères que donnent de trop faciles succès ils sauront qu'il faut quelquefois résister au goût du puhlic, et que l'art est bien près de se perdre lorsqu'ils abandonnent les hautes et pures régions du beau et les voies tradition-nelles des grands maLres ils sauront enfin se préserver des dangers que r'ai déj4 signalés et centre lesquels je ne saurais trop vous prémunir la présomption de la jeunesse qui, pour jouir plus tôt de son talent, le tue dans son germe, et cette déplorable tendance à mettre l'art au service de la mode ou des caprices du jour. A l'exemple de ce jeune peintre qui, pour accomplir une oeuvre digne de la haute distinction qu'il vient d'obtenir, est allé s'inspirer sur les lieux mêmes où notre armée achetait la gloire par de si rudes travaux, nos artistes chercheront le succès dans les seules conditions où il se trouve l'étude, l'inspiration, la foi dans une grande idée, le dévoûment à un noble but et alors, nul doute que la prochaine Exposition ne tienne toutes les promesses que celle-ci nous a faites. Ni les encouragements, ni les sujets ne vous man-queront. Quelle époque, quel gôuvernement a jamais tait autant pour les arts ? - Grâce à la volonté féconde de l'Empereur, l'architecture transforme nos cités, et fournit incessamment à la sculpture et à la peinture de nouveaux travaux. La renommée de nos écoles a fixé sur nos artistes les regards de toutes les nations, et leurs oeuvres se répandent dans le monde entier. Tout contribue donc, dans cette époque de grandeur et pros-périté, à étendre leur domaine, et l'on peut dire que ja-mais les artistes n'eurent devant les yeux un aussi bel avenir. Après ce discours qui a été fort applaudi, M. le comte de Nieuwerkerke a proclamé les récompenses dans l'ordre suivant Officier de la Légion-d'Honneur. - Winterhalter, peintre de portrait. Chevaliers. - Ai vasowski, paysagiste. - Desgoffe, idem. - Comte, genre. historique. - Alfred de Dreux, paysage et animaux. - Fils, genre historique.- ZieM, marine. - Matout, histoire. - Perraud, statuaire. -Oudioe, graveur en médailles. - Dubray, statuaire. -Alphonse François, graveur. - PEINTURE. Médaille d'honneur. - Yvon Adolphe ., auteur de la Prise.de la. Tour Ilatakoff. Rappel des médaillet dé première classe. - Bezard, Ci bol, Daubigny, Desgoffe, Fortin, Knaus, Pichon. Médailles de première classe. - Baudry, Pils Bou-guereatr. Rappel des médailles de deuxième classe. - Chavet, Gomle, Courbet., Fromentin, Geoffroy, Hedouin, Aille-mauher, Lambiaet,Lazerges, Leleux, Melin, Montessny, Petit, Picou, Richter, Rochn, Steveos Joseph , TimJbaJL Médailles de deuxième classe. -Boulanger, Breton, de Curzon, Heilbuth, Larond, Roux. Rappel des médailles de troisième classe. - Aug. Bonheur, Mlle Henc. Brown, Busson, Charpentier, Comte-Caliï, Desjobert, Devilfy, Dubasty, Jobbe-Duval, Lorans, Lumiuais, Matout, Mouvoisin, Plassan, Rivon-ion. Robert. Méailles de troisième classe. - Bell y, Brendel, de Cock, Dumas, Fichel, Ginain, HBnneberg, de Enyff, Lagr !, Mazerolle, Rigot, Romagny. Mentions honorables. - Andrien, Âxenfetd, Aze, Baume, Biu, Blin, Boniface, Brillonia, Caffiine, Carautf, CastaD, Chenu, de Cock, de Coubertin, Defarocke, Des-goffe, Doré, Mme Doux, Eudes de Guimard Mlle , Fa-verjon , Félon , Feyer-Perrin, Foufonghe, Galbran, Graeb, Grenet, Hailtecourt, flintz, Imer, Kate, Lafage, Léman, Marguerie, Merle, Meuion, Paillé, Papelea, Pelletier, Pezous, Renier, Rougement Mme , Sain, Salz-mann, Schuber, Sellier, Tabar, Ternanle, Tinthoin, Tourny, Yienot. --. - SCULPTURE. Rappel des médailles de première clâS'Se.-Gruyère, Maillet, Oudine, Perraud. Médailles de première classe. - Millet, Montagny. .Rappel des médailles de deuxième classe. - Rtioli, Cordier, Damnas, Marcellin, Merlez, Schroder. Médailles de deuxième classe. - Grabowski, Gait-ton, ûumery, Leharivelr-Durooher.. Rappel des méiiaiUes. de troisième classe. - Icabu-cbet, Calmels,. Chabaud, Iselin, oliva, Trayaux, Médailles de troisième classe - Bauriché, Craick, D.eligancT, Jacquemart, Simy.aB,, Thomas. 1 Mentions honorables. - Arnaud, Bogino, Bonheur, Chatrousse, Danzell, Début, Fabisch, Faguière, Lavi-gne, Moreau, Nogent, Ponscarme, Sobre, Truphème, Valette Varnier, Desprey. GRAVURE ET LITHOGRAPHIE. Rappel des médailles de première classe. - Fran-çois Alph. Lassalle. Médailles de première classe.-Blancbard. Rappel des médailles de deuxième classe. - Girard, Girardet. Mandel, Oulkin, Salmon. Médailles de deuxième classe. - Baugrand , Sou-lange-Tessier. Rappel des médailles de troisième classe. - Levy, Varin. Médailles de troisième classe. - Aubert, Gusmand, Jacquemot, Willmann. Mentions honorables. - Allais, Carey, Cornillet, Jazet, Lenhert, Peguenot, Mme Perfetti, Riffault, Sirouy, Steifensand, Valerio. ARCHITECTURE. Rappel des médailles de première classe. - Gar-naud. Médaille de première classe. - Renaud. Rappel des médailles de deuxième classe. -G ui lIau-mct Eug. , Guillaumot Louis . Médaille de deuxième c asse.- Curte Louis de , Du-rand. Rappel des médailles de troisième classe. - Hénard, Lacroix. Médailles de troisième classe. - Garnier, Parent, Trilhe. Mentions honorables. - Drouillard, Kellerhoven, Kreichgasser, Sabatier, Sauvageot. A la suite de cette solennité, chacun parcourait les salles de l'Exposition espérant trouver l'inscrip-tion des récompenses au bas des ouvrages qui les avaient méritées, ainsi que cela s'était pratiqué en 1852 et 1853. Il paraît qu'on a renoncé à cette mesure. Nous voici donc arrivé à la fin de notre ouvrage sur l'Exposition, travail aussi long que difficile, si l'on songe que nous avons eu plus de trois mille ouvrages à examiner, et que cet examen nous l'a-vons fait avec une conscience qui nous donne le droit d'espérer qu'on reconnaîtra qu'un sentiment de justice et de convenance n'a cessé de présider à nos jugements, et que si nous n'avons pas souvent louangé sans un peu de critique, nous n'avons aussi que rarement blâmé une oeuvre sans en faire valoir quelques parties. Enfin, nous avons repoussé tout esprit de coterie, toute antipathie d'école nous avons fermé l'oreille aux insinuations intéressées et perfides nous avons fait notre possible pour résis-ter à l'entraînement du sarcasme, aux traits mor-dants de l'épigramme, nous souvenant que la cri-tique devait éclairer et encourager, au lieu de ridi-culiser, sous prétexte qu'il faut avant tout amuser le lecteur. Nous terminerons en remerciant l'administration d'avoir, dans l'intérêt des artistes, prolongé d'un mois la durée de l'Exposition d'avoir admis, pour la première fois, des photographies reproduisant des ouvrages qui ne pouvaient être déplacés ni ex-posés d'avoir ajouté au livret un chapitre compre-nant les travaux exécutés aux monuments publics, et nous nous permettrons de demander encore à sa sollicitude 1° De tenir secret au jury d'admission, quel qu'il soit, le nom des artistes qui auraient des mo-tifs pour ne pas signer leurs oeuvres et rester in-connus à leurs juges. 2° D'accorder l'entrée gratuite le jour de l'ouver-ture de l'Exposition , parce que ce jour-là est une fête artistique à laquelle doivent étre cojay é les artistes, leurs familles et tous levamis des arM.. TABLE DES MATIÈRES. Pages Avant-propos. 3 Peinture historique. 10 Tableaux de genre. 43 Portraits. Il. 10. 54 Intérieurs, paysages, animaux et marines. 64 Pastels, aquarelles, dessins, miniatures, émaux et peintures sur porcelaine. 73 Sculpture et gravure en médailles.,. 80 Gravure et lithographie. 104 Architecture w T T r 108 e 108 Les récom p 6QS6Sy Mr ji A 13 ,- r ,. 1
SALON DE 1857. i. AVANT-PROPOS. Quelques-uns de nos confrères qui attendaient, comme nous, l'ouverture des portes de l'exposition des Beaux-Arts, nous faisaient observer que cette so@@mmité n'excitait plus le même empressement que jadis. C'était alors, en effet, un spectacle curieux et plein d'intérêt que de voir tout ce que la capitale laoferme de distingué et d'éclairé, même les belles élégantes, venir, une heure à l'avance, faire le pied de grue@sur la place du Musée, attendre patiemment, puis @MX premiers coups de onze heures frappés à l'horloge du Louvre, se presser, se fouler et faire irruption dans les salles, comme une armée dans une ville prise d'assaut. Deux causes ont paralysé @ad-Qlan passionné du public pour nos expositions. C'est d'abord et principalement le prix d'entrée éta-bli depuis peu d'années, et ensuite l'éloignement du @matre de Paris des différents locaux choisis provi-soirement. Il est vrai que cette dernière cause va disparaître, si. comme tout le fait entrevoir, M. Le-fluel, l'habile architecte de l'Empereur, a bientôt terminé les salles du nouveau Louvre destinées aux expositions des Beaux-Arts. D'un autre côté, si l'ad-ministration veut rendre à l'ouverture du Salon cette solennité, cet enthousiasme d autrefois, in-connus partout ailleurs qu'en France, elle n'a qu'à décider que ce jour-là l'entrée sera gratuite. Ce se rait, du reste, un acte de justice envers les familles des artistes si intéressées à voir et à juger, des pre-miers, les oeuvres exposées mais se trouvant sou-vent dans l'impossibilité de payer le droit d'entrée, elles sont, par conséquent, forcées d'attendre huit jours pour satisfaire gratuitement ce sentiment de curiosité bien naturel. Quant à nous, partisan des expositions gratuites, nous nous exprimions ainsi dans notre compte-rendu de l'Exposition universelle Nous ne sommes pas partisan du droit d'entrée, non parce que ce mode est contraire à nos moeurs, à la générosité bien connue de notre caractère, mais parceque, si ce prix d'entrée était appliqué à l'a-venir, il paralyserait le progrès chez nous, en em-pêchant la majorité des artistes et des ouvriers d'aller, comme précédemment et le plus souvent possible, méditer et étudier à nos expositions. Nous avons prouvé, dans notre Revue du Salon de 1852, que si l'Angleterre, si l'Allemagne étaient inférieures à nous dans les Beaux-Arts et dans l'ln-dustrie, ce n'était ni faute d'écoles ni faute de pro-fesseurs, mais à cause de la rareté de leurs expo-sitions, d'ailleurs aussi peu fréquentées que leurs musées, et parce qu'elles ne sont jamais gratuites. Nous avons prouvé que la France ne devait sa su-D périorité artistique et industrielle qu'à ses Salons annuels et gratuits qui, depuis 1830, nous ont fait faire des progrès si remarquables. Nous re-grettons donc, plus sincèrement que nous l'ex-primons ici, que la Compagnie du Palais de l'In-dustrie n'ait pu accorder, un jour par semaine, au moins, t'entrée gratuite aux deux expositions. Ce que la Compagnie du Palais de l'Industrie n'avait pu faire, l'administration du Musée l'a fait cette année elle a acco rdé, comme nous le deman-dions, un jour d'entrée gratuite par semaine le dimanche. Nous l'en félicitons, et si, à l'avenir, le jour d'ouverture de l'Exposition était gratuit, elle aurait, croyons-nous, fait droit à toutes réclama-tions sur ce point car , il faut le reconnaître, la perception du prix d'entrée produit des sommes considérables, et ces sommes servent, à des acqui-sitions de tableaux et de statues qui n'auraient point lieu sans cette ressource. 11 y aurait donc injustice à ne pas le signaler l'administration fait ce qu'elle peut pour satisfaire et concilier tous les intérêts. Malheureusement, c'est une chose, sinon impossi-ble, du moins toujours très difficile. Cependant, malgré les plaintes inévitables éma-nant d'esprits chagrins et contradicteurs, on ne peut s'empêcher d'avouer que M. le directeur des Musées a su tirer le meilleur parti de ce vaste palais des Champs-Elysées dont les artistes s'effrayaient à la pen-ée que leurs oeuvres seraient écrasées par l'immensité du local et la diffusion de la lumière. Les neuf salles construites pour l'exposition de pein-Lure, dans la galerie supérieure, donnent un jour du haut également favorable à tous les tableaux. Quant à la sculpture, elle est disséminée avec dis-cernement dans les salons de peinture et dans le charmant jardin anglais, dessiné et planté, avec un goût exquis, dans@l'immense@transept@du palais. Cette disposition satisfait-elle tout le monde ? Mon Dieu non ! et M. le comte cle Nieuwerkerke ne pouvait l'espérer. Nous avons entendu des raisonnements curieux à ce sujet ceux-ci disent qu'ils n'ont point fait des statues pour orner un jardin ceux-là pré -féreraient voir leurs sculptures dans l'ancien et triste local du Louvre. Patience, messieurs, le Lou-vre s'achève, et l'année prochaine vos ouvrages pourront reprendre leur ancienne ligne de bataille dans un froid rez de-chaussée que le public traver-sera à la hâte, comme autrefois, sans s'y arrêter. Peut-être alors regretterez-vous ces jolies prairies qui attirent les visiteurs, ce fond de verdure sur lequel vos statues se détachent, ce frais ruisseau qui serpente dans ce gazon, et réflèle, en courant, les formes gracieuses de vos groupes Mais vos re-grets seront superflus le Louvre ne se prêtera à aucune métamorphose tel il sera, tel il faudra le supporter. N'aura t-il pas été construit pour vous@? Au reste, depuis bientôt trente ans que nous suivons les expositions des beaux-aiis, il n'en est pas une où l'on ne se soit plaint et du loca et du jury. Le jury surtout a été l'objet de continuelles récriminations. Que de pétitions n'a-t-on pas si-gnées pour demander à le îéformer@et même à le supprimer ? quelle guecre !e romantisme ne lui a-t-il pas livrée dans les premières années du rè-gne de Louis-Philippe? Il est vrai que l'Institut, qui composait le jury d'admission, refusait impitoya-blement tout ce qui n'était pas dans ses vues. C'est cependant de cette guerre du classique et du ro-mantique qu'est sorti le progrès de l'art et cette école moderne et vraiment française qui a brillé avec un tel éclat à l'Exposition universelle, en présence des écoles européennes réunies. L'antipa-thie contre le jury était telle, en 1848, qu'on pro-fita des événements pour faire une exposition libre où tous les ouvrages présentés seraient admis. On se rappelle l'effet de cette exposition ceux-là même qui l'avaient demandée ont été les premiers à la regretter et à réclamer le rétablissement d'un jury pour les admissions au salon de 1850. En effet, il fut nommé à l'élection par les artistes exposants. C'était une garantie pour les écoles diverses, et pourtant il y eut encore des mécontents. Le jury pour les salons de 1852 et de 1853 fut composé, moitié de membres nommés à l'élection par les ar-tistes exposants, moitié de membres choisis par l'administration. Cette combinaison était sa-ge elle ne fut, pas plus que les précédentes , exempte de reproches plus ou moins passionnés, tant il est difficile d'obtenir l'approbation géné-rale. Cette année , le jury est redevenu ce qu'il était avant la révolution de février il a été uni-quement composé des membres de la section des beaux-arts de l'Institut. Mais il faut dire que l'Institut de 1857 ne voit plus comme voyait l'Institut de 1830 il a subi, à son insu, l'influence de la nouvelle école ses principes se sont modi-fiés par l'admission dans son sein d'artistes jeunes encore et appartenant à l'école actuelle. Sans doute, l'Institut montrera toujours une préférence pour les lauréats de l'Ecole, quelle que soit leur faiblesse, sans doute, il y a eu, cette fois encore, des faits personnels, des refus immérités très regrettables. Pourquoi s'en étonner ? De ce qu'on est membre de l'Institut cesse-t-on d'être homme, et plus ou moins accessible aux mauvaises passions@? Il y au-rait, ce nous semble, un moyen bien simple de mettre un terme à ces petites méchancetés ce se-rait de laisser ignorer au jury, quel qu'il soit, le nom de l'artiste dont il examine les oeuvres. Cette mesure si simple et d'équité réjouirait bien des artis tes et nous tout particulièrement. Quoi qu'il en soit, et malgré les exclusions aux-quelles nous venons de faire allusion, on doit savoir gré au jury de 1857 d'avoir réparé une injustice en admettant les oeuvres d'un artiste distingué contre lequel on avait lancé toute la meute de rapins de l'école. On doit, pour être juste, lui savoir gré aussi d'avoir reçu au moins un ouvrage à presque tous les artistes qui ont envoyé à l'Exposition. On nous dira que l'étendue du local permettait au jury de se montrer plus bienveillant encore, en ouvrant une ou deux salles de plus, et en recevant au moins deux ouvrages au lieu d'un seul, qui n'est pas tou-jours le meilleur parmi ceux présentés. C'est aussi notre avis mais il n'est pas moins vrai que le Salon de 1850 ne comptait que 1,185 ouvrages, que celui de 185 2 n'en présentait que 1,757, que celui de 1853 n'en avait que 1,768, tandis que le livret de l'Exposition de 1857 en consigne 3,483, presque le double des précédentes expositions. C'est un résul-tat dont il faut tenir compte au jury. Les 3,4.83 oeuvres d'art exposées se divisent ainsi -@Peinture, 2,715 -@Sculpture, 429 -@Gravure, 147 -@Litho-graphie, 98 - Architecture, 85 - Photographie, 9. -@Notons, en passant, que c'est la première fois que la photographie figure à une exposition des Beaux-Arts. Ces oeuvres sont dues à 1454 Exposants, sa-voir 1172 peintres, 117 sculpteurs, 74 gravours. 43 lithographes, 34 architectes. Il est un autre résultat, et des plus honorables, que nous devons certainement au rang exceptionnel auquel l'école française s'est élevée dans ce concours européen qui s'est appelé l'Exposition universelle. Nous voulons parler du nombre considérable des artistes étrangers qui exposent cette année. Au Sa-lon de 1852, nous comptions 113 artistes étrangers plus de 200 sont inscrits au livret de 1857. Maintenant le Salon de 1857 est-il supérieur 09 inférieur à ceux des années précédentes@? C'est là ce qu'il serait téméraire d'affirmer@à@une première visite. Ce que nous pouvons dire, c'est que, à l'exception du grand tableau de M. Yvon, la grande peinture y est nulle. et qu'au contraire la petite et la moyenne peinture y sont très remarquables. Les tableaux de genre y sont en majorité. Ce qu'il est bon de signa-ler, c'est que les écoles ou plutôt les systèmes y sont moins distincts, moins tranchés qu'aux@autres expo-sitions. M. Courbet lui-même semble avoir com-pris qu'on peut être réaliste tout en copiant la belle nature de préférence à la laide. Nous n'avons rien vu de MM. Ingres, Scheffer et Delacr oix mais on s'arrête avec empressement devant les tableaux de MM. Horace Vernet, Robert Fleury, Muller, Ma-tout, Gérôme, Meissonnier, de Mercey, Dubufe, Galimard, Glaise, etc. Quant à la sculpture. elle s'est maintenue au de-gré de supériorité qu'elle a atteint, et presque tous nos statuaires ont envoyé au moins une oeuvre, mal-gré les travaux qui les ont occupés au Louvre. Notre critique formera cinq chapitres Peinture historique - Tableaux de genre. - Portraits, -@Paysages et Marine - Dessins, Aquarelles, Pastels et Miniatures - Sculpture - Gravure. Lithogra-phie, Architecture et Photographie. II. PEINTURES HISTORIQUES. On désignait autrefois sous le titre de Peintu re historique, tout tableau représentant un trait de l'histoire ancienne, soit sacrée soit profane, et pres-que toujours exécuté sur une toile de grande di-mension où l'artiste s'appliquait à l'étude du nu, cet écueil de l'art. Aussi, les sujets grecs et romains étaient-ils choisis de préférence et envoyés en très grand nombre aux expositions du Louvre. Mais il est dans l'ordre naturel de se fatiguer de tout, de se blaser des plus belles comme des meilleures choses, et un jour l'on s'écria de toute part Qui nous délivrera des Grecs et des Romains@? On s'était demandé pourquoi l'on ne .reproduirait pas aussi les traits les plus intéressants de l'histoire moderne, les hauts-faits de l'histoire nationale? Le célèbre peintre- Gros fut le premier qui commença cette révolution dans la peinture il fut le père de la nou-velle école. J'en atteste Jaffa, ce chef-d'oeuvre où le coeur Prêle au talent l'appui de son feu créateur ! J'en atlesle d'Eylau la scène magnifique. Et son NapoléoJ, au regard pathétique ! J'en atteste l'éclat du combat d'Aboukir, Ce fruit de quelques mois, où l'art sut réunir Expression, dessin, couleur, fougue guerrière Où le coursier d'un preux, secouant sa crinière, -Impétueux, bouillant, respirant la fierlç, L'oeil plein d'un feu vainqueur, le poitrail argenté, Nous rappelle soudaÍn ceux que la Poésie Attache au char du jour et nourrit d'ambroisie. Après lui vinrent Géricault, Horace Vernet, Paul Delaroche, Eugène Delacroix, les Devéria, les Jo-hannot et tous les maîtres qui se sont formés de-puis 1830. Aujourd'hui, la majorité des sujets traités par les artistes exposants appartiennent à l'histoire mo-derne, et principalement à l'histoire contempo-raine. Nous considérerons donc comme peinture histo-rique tout tableau, grand ou petit, reproduisant un trait d'histoire soit ancienne ou moderne, soit sa-crée ou mythologique, et, sans suivre 1 ordre hié-rarchique ni méthodique, nous analyserons les oeuvres à mesure que nous les rencontrerons. Ceci dit, nous commençons notre Revue. M. Louis Matout a exposé deux grands ta-bleaux pendantifs destinés à compléter, avec celui d'Ambroise Paré exposé en 1855, la décoration du grand amphithéâtre de l'École de Médecine.@-@Celui des deux tableaux que nous préférons porte le nu-méro 1867 et représente le célèbre chirurgien De-sault, qui, à la fin du XVIII@e siècle, institue la pre-mière clinique chirurgicale , et démontre à ses élè-ves l'appareil inventé pour les fractures de la cuisse. Cette scène est bien groupée, les différents plans bien observés il y a de l'air. La pose du professeur est vraie , simple sans manquer de dignité , et le sentiment d'attention des élèves n'a rien de ma-niéré. Le second tableau 1866 représente le chi-rurgien Lanfranc, qui fit, en 1295, les premiers cours de chirurgie qui aient été ouverts en France. Ici, l'artiste a cherché l'effet pittoresque, et il a été moins vrai. Parmi les élèves assis sur les gradins de l'amphithéâtre, il en est un, au centre, dont la pose paraît inexplicable il semble à cheval on ne sait sur quoi. Du reste, ce tableau a des qualités de cou-leur très remarquables. M. Dubufe fils a, cette année, une très grande toile 819 intitulée le Congrèt de Paris en, 1856. Ce n'est pas positivement une séance du congrès que l'artiste a ,oulu rendre, car cette assemblée n'a rien de la raideur d'une réunion officielle. Les diplomates ne sont point assis autour de la table selon le rang assigné à chacun d'eux par l'étiquette ils sont dispensés par groupes dans le salon, pendant que la conversation principale est tenue entre les ambassadeurs de Turquie, d'Angleterre, de France et de Russie. Cette composition est heureusement conçue et habilement exécutée. Outre le mérite de la ressemblance des portraits, plusieurs d'entre eux sont peints avec le talent qui distingue M. Dubufe fils. M. Moller@a été moins heureux que M. Dubufe dans son grand tableau représentant l'Arrivée de S. M. la reine d'Angleterre au palais de Saint-Cloud, 1983 . Il serait impossible de se douter que cette peinture est de M. Müller si le livret n'était là pour l'attester, tant elle est étrangère à sa ma-nière de faire ce n'est ni sa couleur ni son des-sin. C'est une oeuvre très faible. Il n'en est pas de même d'une autre composi-tion du même artiste 1982 , la Reine Marie-Antoi-nette à la Conciergerie. Sans avoir le mérite excep-tionnel de la Marie-Antoinette après sa condamna-tion, peint par Paul Delaroche, la scène reproduite par M. Müller impressionne et touche. Puis, on retrouve ici les qualités de facture, la vigueur de couleur et de modelé que cet artiste a mis dans le tableau qui a établi sa réputation, l'Appel des con-damnés@, acquit par l'État et placé au musée du Luxembourg. M. Horace Vernet, notre peintre de bataille, a exposé un épisode de la Bataille de l'Aima c'est ■ le moment où la 3@e division, commandée par S. A. I. le prince Napoléon, franchit la rivière et attaque le centre des Russes. Le célèbre artiste a mis dans cette toile tout le talent qu'on lui connaît tout y est touché de main de maître types militaires, chevaux et paysage. M. Plis est appelé aux plus grands succès dans la peinture de batailles traitées dans de petites di mensions. Son Débarquement de l'armée française en Crimée est une oeuvre très remarquable, quoique laissant à désirer sous le rapport du dessin dans quelques parties du tableau, telle que la figure du général Canrobert et celle du maréchal de Saint-Arnaud. La scène esî disposée avec simplicité et une grande vérité sur les premiers plans, le maréchal de Saint-Arnaud, son état-major et un admirable groupe de chasseurs à pied ensuite, des bataillons qui se forment à mesure que les hommes débar-quent, et dans le fond toute la flotte et les innom-brables embarcations qui transportent les troupes sur cette terre de Crimée où notre gloire militai e va grandir encore le nom de la France. L'artiste n'avait pas à vaincre ici les difficultés qu'on ren-contre lorsqu'on peint une bataille aussi, sa com- -position ne peut-elle être comparée à un tableau- de ce genre. Mais on ne saurait trop louer M. Pils de l'effet qu'il sait produire tout en restant simple et naturel, ainsi que de l'air, de la lumière répandues sur cette scène peinte avec une grande puissance de coloris. M. Baudry est aussi un coloriste. Son Supplice. d'une Vestale 123 a été exposé, il y a un an, par-miles envois de Rome à F Ecole impériale des Beaux-Arts, et nous ne pouvons que répéter ce que nou@ disions alors de ce tableau La composition est confuse, inintelligible les personnages sont gênés, embarrassés dans leurs mouvements. Cependant, cette page n'est pas dépourvue de mérite sous le rapport du coloris, mais le dessin manque de cor-rection. Nous préférons du même artiste la Fortune et le jeune Enfant ll24 , sujet tiré de ces trois vers de Lafontaine La Eorlune passa, l'éveilla doucement, Lui disant Mon mignon, je vous sauve la vie , - Soyez une autre fois plus sage, je vous prie. la Fignre de femme est bien dessinée, ses formes sont correctes, élégantes, mais sa pose et' celle de l'enfant sont trop maniérées. La Lèda 126 , du même peintre, est un petit ta-bleau plus simple, mais qui sent encore l'arrange-ment de convention de l'enseignement académique. Ici, Léda est debout avec le cygne près d'elle ni l'un ni l'autre ne sont émus. Nous préférons la composition de M. Galimard la Séduction de Léda, qui figure à cette Exposition et dont nous parlerons bientôt. Néanmoins, le petit tableau de M. Baudry est une belle étude de femme nue, d'un joli dessin et d'une bonne couleur. M. Bellangé, le peintre de scènes militaires, a un petit tableau 146 représentant la Prise des embuscades russes devant le bastion central de Sé-bastopol, dans la nuit du 2 mai 1855, attaque où fut tué le colonel Viennot de la légion étrangère. Ce combat est rendu avec l'habileté ordinaire de ce maître. L'effet de nuit est très bien rendu. M. Jobbé-Duval a aussi un petit tableau, mais il est traité comme de la grande peinture il est in-titulé le Calvaire 14-42 . Ce sont les saintes fem-mes qui arrivent le soir au calvaire. La Madelaine est déjà au pied de la croix elle contemple le Christ dont elle saisit les pieds dans ses mains crispées. Ce mouvement s'explique mal on croirait qu'elle prend les pieds du Christ pour les lui remonter plus haut sur la croix. La figure de la Vierge est d'un beau sentiment, et l'effet du crépuscule répand une teinte de douce mélancolie sur cette touchante composition. M. Gigoux compte au Salon deux sujets histo-riques l'un 1,168 , le Bon Samaritain, n'est qu'une très faible étude d'homme nu, couché au milieu des vignes, d'où sort une tête de marchand de dattes du boulevart, laquelle paraît étonnée de voir dormir un homme dans cet état et dans cet en-droit. Ce tableau n'eût certainement pas été admis à l'Exposition si M. Gigoux, comme décoré, n'é-tait exempté de soumettre ses ouvrages à l'examen du jury. Quoiqu'inférieur à beaucoup d'oeuvres de M. Gi-goux, la Veille d'Austerlitz 1169 vaut mieux que la composition du précédent tableau. Dans celui-ci l'artiste a choisi le moment où, après avoir passé la soirée au bivouac avec ses maréchaux, l'Empe-reur voulut@visiter ses soldats et juger par lui même de leur disposition morale. Les premiers soldats qui l'aperçurent, voulant éclairer ses pas, ramassèrent fe paille de leur bivouac et en formèrent des tor-ckes enflammées qu'ils placèrent au bout de leurs rasils. En quelques minutes , cet exemple fut imité par toute l'armée. Les soldats suivaient les pas de Napoléon aux cris de Vive l'Empereur lui pro-mettait de se montrer le lendemain digne de lui et d'eux-mêmes. Cette scène de nuit est assez bien readue les poses n'ont rien de trop exagéré dans le mouvement, et c'était là l'écueil à éviter. M. Besson@, sous le titre de Enfavoe de Grétry 206 , nous représente le jeune Grétry armé de son petit violon, faisant danser la jeunesse du village daas l'auberge tenue par son père, ce que voyant, son oncle le curé s'écrie a Ah@! mon cher enfant, lui dit-il, dans quel enfer vous vivez ! Cette fête de village est une charmante composition pleine é' aieain et de mouvement OD-Y trouve de jolis groupes de femmes et la couleur y est chatoyante. M. Yvon a exposé la plus importante et la plus remarquable composition du Salon de 1857. C'est la Prise de la tour Malakoff 2108 . Le 1 bataillon du 1er zouaves s'élance de la sep-tième parallèle et marche droit à l'angle d'épaule qui relie la courtine à la face gauche de Malakoff. Les deux autres bataillons suivent immédiatement. Les hommes, après avoir franchi le fossé, couron-ment le parapet les plus lestes, les plus braves ou les plus heureux, sont déjà dans l'intérieur de l'ou-vrage le colonel Collineau les conduit il a été blessé à la tête au moment où il y pénétrait le pre-mier. Le combat s'est engagé sur le parapet et le talus intérieur où les canonniers russes se font tuer ?ur leurs pièces en se défendant avec acharnement à coups de crosses, de leviers, d'écouvillons, de pierres et d'éclats de projectiles. Le 7@e de ligne , ayant à sa tête le colonel Decaen, a débouché des tranchées à la suite du 1er zouaves il se dirige sur le saillant de Malakoff de manière à laisser sur sa droite le 2@e bataillon de zouaves sa tête de colonne gravit les parapets et pénètre dans les embrasures. 1 Le 1@er bataillon de chasseurs à pied, comman-dant Gambier, formant la tête de la 2@8 brigade de la division de Mac-Mahon, sort des tranchées après le 7@e de ligne. On voit ses premiers hommes arriver au sommet des talus. Le chef de bataillon du génie Ragon, comman-dant une escouade de sapeurs, se précipite dans la redoute avec quelques-uns de ses hommes armés de pelles et de pioches le reste de sa troupe apporte les échelles-pont destinées à faire franchir plus fa-cilement le fossé aux assaillants. Un détachement de canonniers conduits par le capitaine d'artillerie Crouzat et munis des outils d'enclouage, se précipitent sur les pièces malgré la résistance de l'ennemi. Au moment où se passe cette scène, au moment où un enfant de Paris, le jeune Lihaut, caporal de zouaves, fit flotter le drapeau français sur Malakoff, le général de Mac-Mahona franchi le fossé. Il plante son épée sur le terrain déjà conquis par nos colon-nes et donne ses premières instructions au colonel LehriK, son chef d'état-major. A ses pieds tombe le crlonel d'état -major de La Tour du Pin, frappé dfcin éclat d'obus. En arrière de la première ligne, on voit le général Vinoy qui entraîne, au sortir de la tranchée, la tête fe colonne de la 2@@ brigade 20@e et 27 @@de ligne . Cette tête de colonne marche sur les traces du 2@e ba-taillon de zouaves, de manière à arriver dans l'an-gle formé par la courtine et l'ouvrage. À cent mètres du général Vinoy se prononce le mouvement de la division La Motterouge, derrière laquelle on voit arriver dans la poussière les 6 e@@t 9 @@batteries de campagne du 10@e d'artillerie, com-mandées par le chef d'escadron Souty, qui vont in-trépidement se mettre en position sous le feu de la comrting et du Petit-Redan. Au-dessus, sur @remplacement d'anciennes car-rières, le général Bosquet vient d'être atteint d'un éafet de bombe. C'est derrière ce plan que sontrmassées en réserve les trouves de la garde, qui, quelques instants plus tard, vont faire des prodiges de valeur sur la cour-Line du Petit-Redan. Derrière le 7@e de ligne, sortant de la sixième pa-rallèle, les zouaves de la garde, colonel Jannin, et la brigadeJWimpffen tirailleurs algériens, 3@e zoua-ves et 50@e de ligne , désignés pour former la réserve de la division Mac-Mahon, se dirigent sur le dra-peau qui domine Malakoff, et à l'appel des trairons du 1er zouaves qui, formés en petit groupe, ne cesse de sonner la charge. À 500 mètres en arrière se voit, à travers les flots de poussière, le Mamelon-Vert occupé par l'état-major-général et le général Pélissier, qui, de là, peut embrasser l'ensemble de l'attaque de l'extrê-me droite et de l'extrême gauche. Cette description donne une idée des difficultés que M. Yvon a eu à vaincre pour rendre avec clarté un sujet aussi compliqué et aussi difficile. Il s'en est tiré avec talent. On suit sur cette toile immense la marche de l'action on assiste véritablement à la prise de la tour Malakoff, aux scènes terribles qui se sont passées dans ce grand drame. Plusieurs des principales figures y sont touchées de main de maî-tre, telles que celles du colonel de zouaves Colli-neau, placée sur le premier plan, du général russe qui retient ses soldats qui fuyent, du général de Mac-Mahon qui plante so n épée sur le sommet de la tour, et de ce zouave, enfant de Paris qui arbore le drapeau de la France. C'est une composition qui demande et qui gagne à être vue plusieurs fois. Cette belle peinture place M. Yvon à côté d'Horace Ver-net, auquel il est appelé à succéder comme peintre de bataille. M. Eugène Devéria reparaît à nos expositions qu'il avait délaissées depuis quelques années, après y avoir obtenu de brillants succès. Des deux tableaux historiques qu'il a envoyés au Salon de 1857, nous préférons celui portant le numéro 755 il représente la Mort de Jeanne Seymour, troisième femme de Henri VIII, roi d'Angleterre, le lendemain de la naissance de son fils Edouard VI, en 1557. Le co-loris de ce peintre est toujours aussi riche, aussi coquet qu'autrefois, sans être plus vrai. La douleur que doit produire une mort aussi inattendue que celle de cette reine n'est pas assez exprimée sur les visages de ces gens de Cour, et, sans le livret, on ne se douterait guère qu'on assiste à une agonie. Au premier abord, on croit qu'il s'agit de la mise au monde de ce bel enfant qu'on présente à la mère et aux assistants. Du reste, les personnages sont groupés avec goût, et l'on trouve dans ces groupes de charmantes têtes de femmes. Sous le titre les Quatre Henri dans la maison de Crillon à Avignon 756 , M. Devéria représente Henri 111, Henri IV, rois de France, Henri de Guise et Henri, prince de Condé, jouant aux dés sur une table de marbre blanc. Le sang qui s'échappe, par deux fois, de l'un des cornets, éclabousse les mains des joueurs impressionnés de différentes manières, et tandis qu'Henri IV jette son chapeau en défi à la Camarde et que Crillon se met l'épée à la main der-rière les deux rois, le médecin Miron, futur ami de Henri IV, dit aux gentilshommes qui l'entourent C'est là un signe que ces quatre seigneurs mour-ront assassinés. Cette scène est retracée d'une manière très intelligible la couleur est aussi fort jolie, mais le dessin laisse bien à désirer. Les figu-res ne sont pas dans les règles de proportions du corps humains Crillon a au moins quatre Ion -gueurs de tête de trop. C'est là le défaut habituel à cet artiste on le retrouve dans son tableau de la naissance de Henri IV qui est au Musée du Luxem-bourg. M. Galimard a enfin obtenu justice. Son ta-bleau, la Séduction de Léda@, est exposé, et le public, ce souverain juge, reste étonné de trouver tant de charme, tant de belles qualités dans une oeuvre contre laquelle tant d'artistes se sont acharnés sans trop savoir pourquoi. Nous n'avons jamais compris que des gens de coeur consentissent bénévolement à se coaliser contre un seul homme, contre un con-irère, pour le tuer dans l'opinion publique. Au-jourd'hui, en présence dm tableau de M. Galimard, les individus qui avaient crié le plus contre lui sont forcés de convenir avec tout le monde que la coin-position est gracieuse, que la tête de Léda est jolie, que le torse, les bras, la jambe gauche sont de formes élégantes et bien modelés, que le coloris a de l'éclat, de l'harmonie, et que le cygne est peint d'une manière très remarquable. Ce n'est pas un chef-d'oeuvre, mais c'est une belle et bonne pein-ture, la meilleure, à notre avis, qu'ait produite @L Galimard. M. Iiïarivière nous montre le Martyre de Saint Vincent 1573 . C'est en l'an 303 'e Jésus-Christ, que Dacien, après lui avoir fait subir les plus cruels tourments, furieux de n'avoir pu vaincre le courage du saint, le renvoya en prison, avec ordre de le coucher sur des morceaux de pots cassés et de lui mettre les pieds dans des ceps de bois. Mais Dieu n'abandonna pas son serviteur. Des anges, descen-dus du Ciel, vinrent le consoler et chanter avec lui les louanges de son protecteur. Ce tableau est peint avec la vigueur que l'on reconnaît à M. Larivière. Ce n'est peut-être pas là ce que l'on est convenu d'appeler de la peinture religieuse. Mais la descente de croix de Rubens, pour n'avoir aucun rapport avec la peinture de Raphaël, n'en est pas moins une oeuvre admirable, le chef-d'oeuvre qu'on admire toujours. Pour nous qui aimons le beau partout où nous le rencontrons, nous ne pouvons qu'applaudir à la manière dont M. Larivière a peint et modelé la figure de saint Vincent mais les bras des deux an-ges manque de finesse et d'élégance. M. Comte a exposé quatre sujets très intéres-sants et très bien rendus. Le plus parfait de ces ta-bleaux est celui qui représente Henri III visitant la ménagerie de singes et de perroquets. Cette petite toile est peinte et dessinée avec une grande délica-tesse de pinceau il y a des types charmants. François I@er et la duchesse d'Étampes visitant l'ate-lier de Benvenuto Cellini 581 , est encore une gra-cieuse composition. La tête de la duchesse est jolie et François I@er est dessiné correctement. Le reste de la Cour qui accompagne le souverain est moins bien. Catherine de Médicis faisant de la magie dans sa chambre au château de Chaumont, où Ruggieri lui fait voir dans le miroir magique que ses fils mourront sans postérité et qu'Henri de Bourbon leur succédera sur le trône 579 , est un tableau étudié avec conscience jusque dans ses moindres détails. Enfin, le quatrième tableau de M. Comte 578 , Jeanns Grey qui vient de soutenir une dis-cussion contre les théologiens Bonnet, Gardiner et Feckenham, et qui voit son mari, lord iuifford Dudley, se jeter à ses pieds et lui demander par-don d'avoir voulu abandonner sa foi, est d'une cou-leur plus sévère que les précédents, parfaitement en harmonie avec le sujet. M. Lazerffes a retracé une épisode de la der-nière inondation. C'est S. M. l'Empereur distri-buant des secours aux inondés de Lyon 1623 . Cette toile est certainement la meilleure de toutes celles qui traitent le même sujet aucune ne peut lui être comparé comme mise en scène et comme exécu-tion. Le côté droit du tableau contient surtout des groupes très remarquables mais ceux du côté op-posé sont un peu plats , il n'y a pas assez d'air. -La Vierge et @VEnfant Jésus 1624 est un joli petit groupe qui entre dans la manière de ce peintre qui aime les sujets religieux. La Vierge est belle, mais est-ce bien là le type biblique@? - Dans une autre gracieuse composition, M. Lazerges représente l'Albane regardant jouer ses enfants 1625 . Le groupe d'enfants est plein de grâce, ainsi que la pose de l'Albane. M. Louis Boulanger a un petit tableau d'une grande puissance de coloris, une Mater dolorosa 340 . Le sentiment de douleur de la Vierge est on ne peut plus expressif. M. Biard a peint, avec le talent qu'on lui connaît, le Bombardement de Bomarsund. Ce tableau représente plutôt un des vaisseaux chargés de cette opération, que le bombardement proprement dit, car de Bomarsund et de l'action générale on ne voit rien. M. Biard a voulu nous faire assister aux ma-noeuvres d'un vaisseau pendant le combat et il a parfaitement réussi. Tout y est clairement rendu. Les types de marins sont tout à fait nature on voit que ce sont des portraits. M. Hesse expose cette année une Descente de croix 1346 . Cette composition est conçue et peinte dans le style religieux. L'expression de la Vierge qui pose la main sur la plaie du Christ est d'un sentiment touchant le torse du Christ est bien modelé, et les bras sont d'un dessin vrai, élégant. M. Beaueé, dans l'assaut de Zaatcha Afrique 135 , nous montre le colonel Canrobert, des zouaves, marchant à la tête de la colonne qui s'é-lance sur la brèche, où quatre officiers, seize sous-officiers ou soldats de bonne volonté l'accompa-gnent. Il y a de l'élan, de l'action dans cette com-position qui se distingue encore par la chaleur du coloris. M. Hillemacher a, sous le numéro 1351, une Sainte Famille d'un effet assez pittoresque. La scène se passe dans l'atelier de charpentier, au milieu des pièces de bois et des copeaux. La Vierge est assise , elle tient l'Enfant.@Jésus auquel saint Joseph, qui a quitté son travail, vient offrir une colombe. Ce ta-bleau est largement dessiné et franchement touché. Il y a de la fraîcheur dans le coloris. Les têtes sont jolies et les nus bien dessinés. M. JCanet-Lange a traité le même sujet que M. Lazerges Napoléon III distribuant des secours aux inondés de Lyon, mais il est loill d'avoir aussi bien réussi. C'est surtout la figure de l'Empereur qui laisse à désirer le cheval est tout à fait man-qué. Néanmoins, les groupes du peuple sur le pre-mier plan sont d'une grande vérité comme types et comme couleur. M. Antigua s'est chargé de peindre la Visite de S. M. l'Empereur aux ouvriers ardoisiers d'Angers, pendant @rinondation de 1856. Cette composition est simple et d'un sentiment vrai. L'artiste n'a pas visé à l'effet il a voulu reproduire la scène telle qu'elle s'est passée et il a bien fait. Nous trouvons seule-ment le ton général du tableau un peu trop gris. M. Schrader@, peintre prussien, a envoyé une Tentation de Saint Antoine 2425 qui est peinte avec assez de vigueur. La femme qui cherche à sé-duire ce pauvre saint est belle, et le jeune amour qui l'excite est fort joli. Cette toile, d'assez grande dimension, fait honneur à l'école de Dusseldorff@à laquelle M. Schrader appartient. M. Vignon a exposé 2662 Jésus sur la croix, disant Mon Père@, je remets mon âme entre vos mains. Le ton général de ce tableau est d'un rosé désagréable, et le Christ est si raide sur la croix qu'on croirait qu'il est cloué de distance en dis-tance pour empêcher à ses membres de fléchir sous le poids du corps. Les formes sont peut-être -d'une nature trop herculéenne plus d'élégance et de finesse eussent convenu au Dieu fait homme, à la nature si douce, si sensible du Christ. Avec cette grande page, M. Yignon a encore deux petits tableaux du même ton que le précédent, mais qui ressemblent, par la manière dont ils sont traités, à deux concours d'esquisse de l'école des Beaux-Arts. Le mieux composé, selon nous, est celui qui représente Cornélie, la mère des Gracques 2667 . Les groupes sont heureusement disposés et l'effet de lumière bien combiné. Le dernier 2666 a pour sujet Véturie, la mère de Coriolau, qui par-vient à vaincre le ressentiment de son fils que les tribuns avaient fait condamner à l'exil, et le décide à lever le siège qu'il était venu mettre devant Rome, sa patrie. Ce tableau rappelle surtout les concours de l'école impériale des Beaux-Arts. M. Bouterweek, né en Prusse, appartient ce-pendant à l'école française il est facile de s'en apercevoir à la solidité du coloris de son tableau de Sainte-Barbe, bénissant la vie et les travaux des mineurs dont elle est la patronne 365 . Cette com-position sent un peu l'arrangement mais il était impossible de mieux grouper les ouvriers des di-verses professions employés aux travaux des mines. M. Çaecq nous montre une Épisode du siège ■d'Avaricum Bourges , par Jules César 226 . Cette ville étant prise d'assaut, une jeune femme gau-loise, pour échapper à un guerrier romain, se pré-cipite du haut d'une tour avec son enfant dont elle essaye d'étouffer les cris. Cette scène est dramati-que et M. Quecq l'a traitée avec intelligence. La pose du soldat qui se cramponne aux vêtements de cette femme, qui s'élance déjà des bords du para-pet, est d'un mouvement plein d'énergie. Cette femme se suicide bien avec l'égarement du déses-poir et de la frayeur. Peut-être l'expression est-elle un peu exagérée et nuit-elle à la beauté des traits de la femme. M. Marc a peint l'assassinat dtf François de Lorraine, duc de Guise, par Jean Poivrot, le 18 fé-vrier 1563, veille du jour où il devait donner l'as-saut à la ville d'Orléans 1818 . Cette scène se passe la nuit et dans un bois. L'effet de lune au travers des arbres est bien rendu le mouvement du duc de Guise est vrai les chevaux sont égale-ment bien dessinés. M. Petit fait ce qu'on est convenu d'appeler le genre religieux c'est de la peinture de convention, une sorte de dessin légèrement coloré. Le grand tableau de cet artiste représente l'Institution de l'adoration du Saint-Sacrement 2133 . Les figures sont arrangées symétriquement et avec goût elles sont dessinées assez correctement, mais elles sont sèchement peintes. r Feu Goyet a laissé inachevé une des plus grandes toiles du Salon elle représente le Massacre des Inno-cents 1226 . Cette composition est conçue dans le goût classique les effets dramatiques y sont cher-chés les groupes sont arrangés, et quelques-uns empruntés au même sujet traité par Rubens dans un grand tableau que nous avons vu à la Pinacothè-que, à Munich. Cependant cette peinture, qui eût certainement gagnée encore si l'artiste avait pu la terminer, a des qualités incontestables sous le rap-pert du dessin et de la composition. M. Van Schendel@, de Bruxelles, a envoyé un tableau qui retrace une épisode de l'histoire hollan-Jaise, en 1573. Lorsque Bréda retomba au pouvoir des Espagnols, Steven Van den Berghe, l'un des plus notables habitants, et auparavant fonctionnaire de la République batave, avait accepté néanmoins un emploi du nouveau pouvoir. Il n'avait qu'une fille qui se nommait Anna. Un jeune Espagnol en était devenu amoureux, mais sans pouvoir lui faire par-tager ses sentiments la demande de sa main, qu'il avait faite à plusieurs reprises, avait toujours été rejetée. Il résolut de s'en venger. Un jour il lui ap-porte une lettre en la priant d'en prendre connais-sance. La jeune personne vient la donner à lire à son père. Cet écrit n'était rien moins qu'un projet de complot pour livrer la ville aux Hollandais. L'étonnement et la stupéfaction du père et de la fille sont au comble. Le jeune Espagnol s'était rendu immédiatement chez le gouverneur et lui avait dé-claré que Van den Berghe voulait livrer la place aux ennemis, que sa fille même participait au com-plot, et qu'on ne manquerait pas d'en trouver les preuves chez eux. Le père et la fille furent arrê-tés en effet, l'écrit encore en leur possession, prouvait leur culpabilité. - L'artiste a choisi le moment où le père et la fille prennent connais-sance de la lettre du jeune Espagnol, et cette lec-ture se fait à la clarté d'une chandelle. La stupéfac-tion est bien peinte sur les traits de ce vieillard et sur ceux de sa fille, jeune et jolie blonde.@L'effet de lumière est rendu avec vérité dans ce tableau 2602 M. Bohn est aussi un peintre allemand, mais de l'école de Stuttgardt il a obtenu à nos ex-positions des médailles et la croix de la Légion-d'Honneur. Son tableau 264 , Jeune âme ravie au Ciel, a bien le cachet allemand, le vague de l'école de Munich. Il est placé un peu trop haut pour qu'il soit possible d'apprécier le mérite du dessin et du modelé. M. Legrip a peint la Mort de Malfilâtie, qui, malade, abandonné, mourait de faim à Chaillot, lorsqu'il fut recueilli charitablement par Mme La-none, tapissière. Mais malgré les soins touchants dont elle l'entoura, le jeune poète normand expira dans ses bras, le 6 mars 1767. Peu d'instants après sa mort, M. d'Alembert, accompagné d'un ami, venait lui offrir un secours de cent écus mais ce bienfait arrivait malheureusement trop tard ils n'eurent plus qu'à arroser son corps d'eau bénite. C'est le moment choisi par le peintre. Cette scène pourrait être plus émouvante d'Alembert, son ami, et la brave femme qui a donné ses soins à Mal-filàtre, sont bien peu émus de cette misère et de cette mort. Cependant, cette petite toile 1682 se recommande par le dessin et la couleur. M. Kobert-Fleury a peint Charles-Quint au monastère de Saint-Just, recevant Ruy-Gomez de Silva, comte de Mélito, que lui envoie Philippe Il pour le supplier de quitter la cellule de Saint-Just, et réclamer de lui des conseils dans la complica-tion critique des affaires d'Espagne en 1557. Ce tableau 2291 est un des meilleurs, sinon le meil-leur de l'Exposition, tant pour la mise en scène que pour la puissance et l'harmonie du coloris. La tète de Charles-Quint manque d'expression elle nous a paru trop impassible. M. Beau ne a également exposé un joli petit tableau, bien composé, représentant la Mort de Charles-Quint au couvent de Saint-Just 141 . Les figures sont bien dessinées pourtant la tête de Charles-Quint est un peu petite relativement à la taiile du corps. Le Moïse exposé 140 , du même ar-tiste, est d'une couleur agréable, mais d'une exé-cution floue. M. Roux s'est montré vraiment coloriste dans son petit tableau 5346 l'Atelier de Rembrandt, où il a réussi le clair-obscur presqu'à l'égal du célèbre maître de l'école flamande. La transparence des tons, la disposition des groupes, la finesse avec laquelle la tête de Rembrandt est touchée, font de cette toile une oeuvre très remarquable. Une autre composition de ce peintre, non moins remarqua-ble quoique moins séduisante, représente Bernard Palissy, en 1575, posant les bases de la géologie, et donnant le premier la théorie des sources, des dé-pôts de fossiles, de la génération des minéraux, etc. Non seulement M. Roux est coloriste, mais il est encore dessinateur les têtes, les mains sont mode-lées, étudiées avec conscience. M@ Benonville cherche, comme M. Roux, des sujets attachants il nous montre Raphaël aper-cevant la, Fornarina pour la première fois 167 . Cette composition est simple. Raphaël, en passant devant la boutique d'un boulanger, aperçoit sur la porte une femme d'une grande beauté il s'arrête, la contemple, l'admire c'était la Fornarina, la belle boulangère. Le mouvement de la pose de Ra-phaël est vrai, mais celui de la femme est trop ar-rangé elle pose. Le second tableau de cet artiste a pour titre Poussin, sur les bords du Tibre, trou-vant la composition de son Moïse sauvé des eaux 168 . Parmi quelques femmes qui viennent laver sur le bords du fleuve, il en est une qui est agenouillée et qui baigne son enfant. C'est là le groupe dont Pous-sin prend un croquis qu'il traduira plus tard en un chef-d'oeuv,rq. Ces deux toiles se recommandent aussi par le coyleur@et le dessin. M. Gubapel a représenté Michel-Ange dans son atelier, contemplant sa statue de Moïse, tandis que le pape, sans être aperçu, entre pour visiter les tra-vaux du grand artiste. Cette composition 419 est heureusement conçue Michel-Ange absorbe bien toute l'attention. -Aglad et Boniface 421 , rêvant aux nouvelles vérités du christianisme, dont la grâce divine pénétrait leur âme, est une oeuvre d'une exécution J plus sérieuse et d'un sentiment élevé qui rappelle Saint Augustin et sa mère, Sainte Monique, de M. Ary Scheffer. M. Jalabert a choisi pour sujet Raphaël tra-vaillant à la madone de Saint-Sixte 1418 . Du calme virginal le peintre gracieux, Raphaël, a devant lui une belle romaine et son fils qui posent derrière lui, le cardinal Jean de Médicis Léon X et Balthazar Castiglione le regardent peindre, et dans le fond du tableau ses élèves préparent un des cartons pour la décoration des chambres du Yaticin. Les personnages sont sa-vamment groupés les têtes sont finement tou-chées, ainsi, que les étoffes et les accessoires. M. Gustave Boulanger , pensionnaire à l'école de Rome, a voulu représenter Jules-César arrivé au Rubicon, dans son tableau de cinquième année à la villa Médicis. Nous disons a voulu re-présenter, parce que c'est plutôt une étude acadé-mique qu'un sujet historique sérieusement traité et consciencieusement rendu. En effet, d'après le ré-cit de Suétone, Jules-César a été obligé de traverser à pied des sentiers étroits qui l'ont mené jusqu'au Rubicon, où il a rejoint ses légions. Là, il s'arrête es réfléchit. S'il passe ce fleuve qui sépare la Gaule cisalli pine de l'Italie, il méconnaît les lois de son pays e9 entre en guerre avec la République. Un incident im-f prévu va triompher de son irrésolution et faciliter kl hardiesse de son entreprise. Mais un homme d'unef forme et d'une grandeur extraordinaire qui était assiïi sur le bord du fleuve, jouant de la flûte, est aperçu des musiciens de l'armée qui se rassemblent autoun de lui. Il saisit un clairon, en sonne de toute sa forcer en s'élançant dans le fleuve qu'il franchit. Allons.é s'écrie César, allons où nous appellent les présages , des dieux et l'iniquité de nos ennemis. Le sort cm est jeté. Dans le tableau 336 de M. Boulanger@ le joueur de flûte est un chétif berger, et des co-i hortes de César on n'aperçoit qu'un seul soldat quii fait l'effet d'un domestique humilié de suivre à piedl son maïtre qui est monté sur un vigoureux cour-sier. Mais, nous l'avons dit, c'est une figure acadé-mique et non un tableau que M. Boulanger a en-voyé. À ce point de vue, cette toile se recommander par la qualité du dessin et de la couleur. M. Dnval-Ie-Cauins expose la Fuite eru Égypte 888 . Cette toile, beaucoup plus grandes que celles qu'on connaît déjà de cet artiste, se dis-tingue par la composition et le dessin. Les person-nages sont groupés et drapés avec goût mais peut-être auraient-ils gagnés encore, si, au lieu d'umi rocher, ils avaient pour fond un lointain vague et lumineux. 1 M. Landelle donne, comme fragment de ta-bleau, une toile 1551 sur laquelle il a peint ler Anges gardiens en prière devant l'Enfant-Jésus. Les anges sont jolis et d'un dessin élégant l'En@hnt-Jésus est peut-être d'un ton un peu trop rose. M. Cornu intitule son tableau Intention d'une statue de la Vierge. Ce titre a piqué notre cu-riosité, et après avoir cherché vainement sur le ta-bleau une invention quelconque, nous avons re-cours au livret qui explique ainsi le sujet Au XIII@e siècle, des bergers du Beaujolais qui menaient pattre leurs troupeaux dans un endroit marécageux, les virent un jour se prosterner en terre., Ne pou-vant parvenir à les faire bouger de place, ils en-trèrent dans les marais, et trouvèrent parmi les ro-seaux une statue de la Vierge. Le curé du pays, averti de ce miracle, alla processionnellement cher-cher la statue, et la déposa dans une chapelle de siinte Madeleine située aux environs. Mais le len-demain la statue avait disparue, et comme elle fut retrouvée à la même place que la veille, on des-sécha le marais, et on y bâtit une chapelle sous l'in-vocation de Notre-Dame-des-Marais. Dans la suite, cette chapelle fit place à une église qui est au-jourd'hui la cathréd@ale de Villefranche. Il est possible qu'il y ait quelque invention, mais nous ne voyons dans ce texte que la découverte d'une statue et un miracle. Nous engageons M. Cornu à effacer l'expression inconvenante de invention et -d'écrire Découverte d'une statue de la Vierge. Du reste, la composition de ce tableau est bien conçue, les figures sont savamment dessinées, mais le coloris g manque de transparence il est un peu noir. M@ BeugMcrean a peint à la cire, pour@la déco. ration d'un salon, neuf panneaux sur fond noir i dans le genre des peintures d'Herculanum, et repré-sentant le Printemps, l'Été, l'Amour, l'Amitié, la s Fortune, la Danse, Arion sur cheval marin, Bac- -chante sur une panthère, les Quatre heures du jour.. Ces compositions ont du style et sont gracieuses les nus sont d'un dessin correct et les draperies a agencées avec goût mais ces fonds noirs donnent J au coloris quelque chose de dur, de sombre, de i triste même, qui nuit à l'effet. Un autre tableau de cet artiste représente l'Em- -pereur visitant les inondés de Tarascon juin 1856 .. C'est, après celui de M. Lazerges, le tableau des é inondations où l'on rencontre le plus de talent.. Mais pour M. Bougereau, comme pour M. Lazerges,, le véritable genre qui convient à leurs études, c'est J le genre classique, c'est le nu et la draperie. M. Cartelliet- a exposé un sujet qu'on ne peut j guère traiter sans se souvenir de Jouvenet il a i peint sur une toile de grande dimension la Pêche miraculeuse, lorsque Jésus-Christ apparaît à ses dis- -ciples près de la mer de Tibériade 4û6 . Comme i son maître, M. Ingres, M. Cartellier n'est pas juste- '-ment un coloriste, mais les figures sont conscien-cieusement@étudiées et cette conscience a été poussée i jusque dans l'exécution des accessoires. M. Houry a fait preuve d'érudition dans son ta-bleau 1375 représentant les Derniers moments de Marie de Médicis@, reine de France, morte à Colo-gne, le 3 juillet 1642. Avant qu'un écrivain dis-tingué, M. Eugène Loudun, bibliothécaire à l'Ar-senal, n'ait publié le testament de cette reine, on croyait généralement qu'elle était morte dans la misère. M. Houry a repoussé cette erreur accré-ditée par plus d'un historien il fait mourir Marie de Médicis entourée de gens de Cour et dans un salon somptueusement meublé. Le moment choisi par l'artiste est celui où le cardinal Fabio Chigi demande à cette reine, qu'il vient de confesser, si elle pardonne à tous ses ennemis et particulièrement à Richelieu. De bon coeur, dit-elle. - Ma-dame, ajoute le cardinal, pour l'en convaincre, voudriez-vous lui envoyer le bracelet que vous avez au bras ? - Oh ! c'est par trop ! s'écrie la mou-rante. Cette réponse se comprend aisément au geste énergique de Marie de Médicis. Les person-nages secondaires sont sagement sacrifiés aux deux principaux, lesquels sont largement peints. M. Jeanron a, comme M. Baudry, cherché à imiter les tons d'une vieille peinture dans son ta-bleau 1432 de Raphaël et la Fornarina. Plus d'un artiste avant MM. Baudry et Jeanron se sont laissas aller à singer les tons vieillis, crasseux et enfumés des anciennes toiles des grands maîtres, comme si le mérite de ces chefs-d'oeuvre consistait dans la crasse qui les couvre et dans l'altération de leur fraîcheur et de leur beauté primitives 0 fareur de singer, déplorable manie, Lèpre de notre siècle et fléau du génie, Quand donc cesseras-tu de vouloir t'emparer Des traits des demi-dieux pour les défigurer ? Titien, HapjbaëL, ftuide, Corrège, Albane, Vous qui sortant du rang d'un vulgaire profane, Sûles sanctifier au printemps de vos jours,, Les amours par les arts, les arts par les amours, Dites ! quand vous cherchiez à rendre avec justesse Les contours d'une femme et leur délicatesse, Lorsque votre palette, épuisant ses trésors, Les revêtait de vie et leur créait un corps, Aviez-vous d'autre but, sinon que la peinture Jusqu'à l'illusion pût feindre la nature, Décevoir Atropos, et propice aux amants, De l'absence pour eux amortir les tourments P Ah@! cent fois au milieu de ces nuits dévorantes Où le sang s'épaissit dans les veines brûlantes, Où le coeur affamé d'amour, de volupté, Frémit comme un volcan par la lave agitée, Vous aurez, comme moi, de baisers frénétiques, Acoablé d'un portrait les appas fantastiques, Et, fougueux Ixion, déchaînant vos désirs, De la réalité savoure les plaisirs. Espérons donc que M. Jeanron voudra rester lui, et que, malgré l'engouement de quelques niais pour les toiles enfumées, les tons jaunis et noircis, cet artiste Teviendra à copier la nature, à la fraîcheur ordinaire de son coloris, laissant au temps et à la mauvaise préparation des toiles et des couleurs la mission de détruire le charme de sa palette. Avant de quitter le tableau de Raphaël et de la Fornarina, disons que le tors de cette femme est fort beau de contours et de modelé. JI. MMSsini a tiré son' sujet des Martyrs de Châteaubriand. Cymadocée.,. jeune prêtresse des Muses, s'étant égarée daas une forêt en revenant des sacrifices solennels du temple de Diane, en. Mes-sinie, rencontre un jeune chasseur le chrétien. Ëudore qui lui offre de la reconduire chez son père, Démodocus. Le langage austère d'Eudore, parlant d'un Dieu unique créateu@ude toutes choses, étonne la jeune payenne. Cymadocée commençait à sentir une vive frayeur, qu'elle n'osait, toutefois, laisser paraître. Son étonnement n'eut plus de bornes lorsqu'elle vit son guide s'incliner devant un esclave délaissé qu'ils trouvèrent au bord d'un chemin, l'appeler son frère, lui donner son man-teau pour couvrir sa nudité. Étranger, dit la fille de Démodocus, tu as cru sans douté que cet esclave était quelque dieu caché sous la figure d'un meu-diant pour éprouver le coeur des mortels ? -@Non, répondit Eudore, @rai cru que c'était un homme. Ce tableau 1988 est d'une exécution large et vigoureuse le sujet, bien interprété, s'ex-plique naturellement. Mais la pose de l'esclave est peu gracieuse et le ton de sa carnation un peu trop bistré. -M. Coemqms a envoyé de Bruxelles upp grande toile qui ne manque pas. d'une ~certaine verve dans la composition et dans l'exécution malheureuse-ment ces qualités pèchent par l'excès. L'Orgie des Philistins dans le temp@U de Dragon 583 1_est une confusion inextricable, un pêle-mêle dç.. duperies ondoyantes, de coupes et de vaseg d'or, de femmes blanches et noires, où l'oeil a peine à discerner les objets. C'est avec peine qu'on arrive à découvrir dans le fond du tableau Samson qui ébranle les colonnes qui soutiennent les voûtes du palais pour ensevelir sous ses débris cette réunion de dé-bauchés. M. Mazerolle a exposé une grande peinture représentant Chilpéric et Frédégonde devant le ca-davre de Galsuinthe. Cette composition est trop arrangée, trop théâtrale. Le tors de Galsuinthe est bien peint, bien dessiné, mais le ton général du ta-bleau est noir et lourd. M. Bigo compte six tableaux à l'Exposition. Celui qui attire surtout l'attention reproduit une scène de la guerre de Crimée Les chirurgiens français pansant des blessés russes à la bataille d'Inkermann. On a vu des blessés russes telle-ment attendris des soins qu'on leur prodiguait, dit le rapport du général en chef, qu'ils baisaient les mains ensanglantées du chirurgien qui les pansait. Cette composition 2276 est simple et attachante les figures, grandes comme nature, sont bien des-sinées et bien peintes. Nous préférons cette toile à celle du même artiste et de petite dimension, inti-tulée Dévouement héroïque de M. Richaud@, maire de Versailles. M. Aifrre, qui s'est fait connaître dans les arts par plusieurs peintures religieuses et par un beau portrait de M. Affre, a exposé un seul tableau Jésus et les Petits enfants. Ce groupe est dessiné correctement la couleur a de la fraîcheur, de la finesse les enfants sont jolis. M. Tinabal a deux tableaux Saint Jean l'évan-géliste prêchant à Éphèse 2538 , et la Vierge au pied de la croix 2539 . Ce dernier, de grande di-mension, est largement peint la Vierge est d'un sentiment vrai et expressif. M. Doré, par une faveur toute spéciale, vient de faire admettre à l'Exposition son tableau repré-sentant la Bataille d'Inkermann. Ce sujet convenait parfaitement au génie de M. Doré. C'est bien là une mêlée, c'est bien ainsi qu'a dû se passer ce terrible combat où l'armée anglaise allait se trouver anéan-tie sans l'arrivée des Français. Quelle boucherie ! comme ces soldats russes s'en donnent ! comme ils abîment ces grands gaillards de soldats anglais qui se font bravement tuer 1 Mais aussi quelle est leur joie en voyant accourir, au pas gymnastique, ces petits Français qui vont les sauver d'une défaite complète ! Comme déjà l'affaire prend une autre tournure là où les zouaves et les chasseurs sont par-venus ! Dam@l c'est que ces troupiers -là n'ont rien de gauche et de gêné dans leurs mouvements, c'est qulils taillent en plein drap et savent faire une trouée. Quoique placé un peu haut, ce tableau est si vigou-reusement peint qu'on peut en saisir tous les dé-tails, et apprécier tout à la fois le mérite du peintre et du dessinateur. Nous nous apercevons que nous avons dépassé les limites assignées à ce chapitre. Cependant nous ne pouvons nous empêcher de signaler encore quelques peintures historiques que nous regrettons ne pouvoir analyser - L'Annonciation 1748 , par M. LEVEAU -Jésus chassant les vendeurs du temple 2309 , par M. BOMAGNY - Michel-Ange à la chapelle Sixtine 111 , par M. BARRIAS -Sainte Geneviève 2514 , par M. TERNANTE -Combat des Trente 2102 , par M. PENGUILLY -La Chute des anges rebelles 1515 , par M. LAFOND -. L'Entrée dans Paris des troupes revenant de Crimée 12O6 , par M. GUET - Les Douceurs de la paix 1433 , par feu JOURHY - La Justice hu-maine et la Miséricorde divine 2307 , par M. RO-GER - Le Retour à Paris des troupes de l'armée de Crimée 1849 , pir M. MASSÉ - La Vierge et Suint Jean 693 , par Al. DAUPHIN - Le Christ à la co-lonne 2485 , par M. STARCK - Le Christ conso-lateur des affligés 1664 , par M. LEFÉBURE -Jésus apaisant la tempête 846 , par M. DUPUIS-COLSO .N - Un trait de la jeunesse de Napoléon III 1584 , et l'Empereur visitant les inondés de Taras-con, par M. LASSALLE - Samson et Dalila 1921 , par M. MEYNIER - Bacchante désarmant l'Amour 234 , par M. BLANC - Le Triomphe d'Amphi-trite 1665 , par M. LEFEBVRE - Pysché aban-donnée par l'Amour 813 , par M. DUBOIS - Bap-tême de Clovis 230 , par M. BIN - La Barque de Caron 963 , par M. FEYEN-PERRIN - Christophe Colomb 699 , par M. DEBON - La Vierge au mé-tier 1809 , par M. MAISON - Tous les saints protecteurs de la ville d'Astafort 831 , par M. Du-LONG - La Foi, l'Espérance et la Cha@nté 1840 , par Madame MARSAND - Incendie des drapeaux dans la cour d'honneur de l'hôtel dis Invalides 30 mars 1814 , par M. DEFRENNE, etc. III. TABLEAUX DE GENRE. Nous avons, dans le précédent chapitre, examiné et cité cent et quelques tableaux traitant l'histoire ancienne et moderne, religiepse et mythologique, symbolique -et allégorique. Aujourd'hui nous abor-dons des compositions moins sérieuses, moins diffi-ciles. Mais si le tableau ide genre exige moins de style dans la forme, moins d'élévation dans la pensée, il demande plus de vérité, plus de sentiment, plus de finesse d'observation aussi est-ce le genre le plus goûté de la majorité du publie qui visite les exposi-tions des beaux-arts. M. GérÔllle, qui avait une si grande toile à l'Ex-position universelle t n'a, au Salon de cette année, que des tableaux de chevalet mais l'un d'eux fait révolution, et suffirait au succès d'une ex.posi-tion. £ t cependant, le sujet est bien simple il est intitulé Sortie du bal masqué 1159 . Deux jeunes gens, l'un sous le masque du pierrot, l'autre sous celui d'arlequin, se sont pris de querelle, sans doute pour une futilité. Ils se sont rendus dans une avenue du Bois de Boulogne où, à la pâle clarté du crépus-cule du matin, ils se sont battus au fleuret, et le pierrot, touché en pleine poitrine, tombe mortelle-ment blessé dans les bras de ses témoins, également déguisés, qui l'étendent sur le sol couvert de neige et examinent avec inquiétude l'état de la blessure. L'arlequin, entraîné par son témoin, rejoint un fia-cre qui attend et que l'on aperçoit à travers le brouil-lard. Dire l'impression que produit cette scène si simple, si vraie, serait impossible. Il faut voir ce tableau où l'artiste a mis tout son talent de peintre et de dessinateur. La Prière chez un chef Arnaute 1158 du même peintre, est d'un caractère plus grave, plus solen-nel et pourtant d'une grande simplicité. Des vieil-lards, des jeunes gens, des enfants sont rangés sur une même ligne, debout sur une natte, ayant de-vant eux leurs babouches qu'ils ont quittées ils tiennent les bras levés et prient. Il faut le talent de M. Gérôme pour savoir intéresser à si peu de frais mais tout est si vrai, tout est si bien rendu, qu'on aime à s'arrêter devant cette petite toile comme de-vant celles, non moins bien peintes, qu'il a encore exposées les Recrues égyptiennes traversant le dé-sert 1157 et Pifferari 1163 . M. Horace Vernet a aussi un petit tableau qui impressionne beaucoup, mais d'une manière tou-chanle c'est le Zouave trappiste 2624 . Un zouave couvert de la robe de trappiste, la tête nue et rasée, est agenouillé près d'une croix placée sur une fosse nouvellement fermée il incline son front à peine cicatrisé et prie dans le plus profond recueillement, tandis qu'au loin , appuyé sur la barrière de l'en-trée du cimetière, un frère d'armes, un zouave, 4e considère avec attendrissement. Cette petite scène si bien peinte n'est pas de l'invention de.M. Horace Vernet c'est un fait historique qu'on racontait ain-si 11 y a quelques années, un soldat se présenta au supérieur de la maison des trappistes de@Staouéli. Il déclara qu'il faisait partie d'un régiment de zoua-ves , et qu'il avait, depuis trois jours , droit à son congé. Il ajouta qu'ayant été grièvement blessé à la tête dans une affaire meurtrière, il s'était trouvé, pendant plusieurs jours, entre la vie et la mort, et que, dans cette extrémité, il avait fait voeu, s'il re-venait à la santé, de se consacrer désormais à Dieu. Le supérieur le reçut avec bonté, l'engagea à repas-ser dans quelques jours, et prit sur lui, auprès de ses chefs, les renseignements les plus circonstan-ciés et excellents à tous égards. Le zouave revint à jour dit le supérieur l'interrogea longuement, lui demanda s'il avait une voèation biellréelle, s'il était prêt à souffrir toutes les privations, résigné à .su-bir, sans se plaindre, toutes les épreuves, même les plus cruelles, n'ayant de confiance qu'fin. Dieu pour le juger. Le soldat répondit affirmativement. Le lendemain matin, le supérieur rassembla toute la communauté dans la- chapelle, et adressa ces paroles aux religieux réunis Frères, un nou-Teau venu nous demande à entrer parmi nous. C'est un soldat indigne de ce nom il a toujours été noté pour sa mauvaise conduite et son manque de courage. Il sollicite dans cette maison un asile où il puisse réparer au sein de Dieu les erreurs de sa vie. Que chacun de vous réfléchisse, et que de-main, à pareille heure, il nous fasse connaître le résultat de ses méditations. Pendant ce discours, l'étranger, agenouillé sur les dalles de la chapelle, priait Dieu avec ferveur. Quelques larmes, qu'il ne pouvait retenir, s'échap-paient de ses yeux, et il passait, comme par un mouvement convulsif et involontaire , la main droite sur une large plaie, à peine cicatrisée, qu'on voyait à son front. Il resta en prières pendant la journée et une partie de la nuit. Lorsque le jour parut, les religieux se réunirent de nouveau dans la chapelle. Le supérieur, comme la veille, prit la parole et leur adressa l'allocution suivante Mes frères, vous avez devant vous non seulement le plus brave, le plus digne des soldats , portant au front une noble cicatrice, mais encore le plus résigné, le plus humble, le plus vertueux des chrétiens. Hier, pour le soumettre à une dure épreuve, la plus in-juste des accusations a été portée contre lui il a tout souffert, tout enduré, mettant sa confiance en Dieu seul, et attendant de lui une réparation mé-ritée. Il vous adonné ainsi, dès le premier jour de sa présence parmi nous, un exemple unique des grandes vertus chrétiennes nécessaires à la vie mo-nastique. Désormais, le nouveau frère que le ciel nous envoie marchera à la tête de la communauté pour nous servir d'exemple. Le zouave trappiste vécut quatre années encore, pendant lesquelles il édifia la communauté par sa piété profonde. Un jour, la plaie qu'il avait à la tête se rouvrit, et au bout de quelque temps il vit la mort s'approcher de lui avec le même courage qu'il avait mis autrefois à la brdver sur les champs de bataille. M. Horace Vernet fait en ce moment, comme pendant au Zouave trappiste de l'exposition ac-tuelle, le zouave à la chapelle, s'entendant accuser de lâcheté par le supérieur en présence de la com-munauté rassemblée. M. Glaize est un esprit satyrique et philosophi-que toutes ses compositions portent en elles un enseignement. Dans son tableau intitulé les Amours à l'encan 1203 , il nous montre l'espèce humaine sous ses différents types, à tous les âges et de tous rangs, achetant des amours à la criée. M. Glaize est un agréable coloriste les amours sont char-mants et quelques-unes des jeunes femmes sont fort jolies. -. Le second tableau de cet artiste a pour titre Devant la porte d'un changeur 1203 . Ici, ce ne sont plus des personnages de l'antiquité qui sont en scène ce sont de pauvres gens , une malheureuse mère et ses enfants en guenilles , grelottant de froid, qui, le soir, regarde avec con-voitise, à travers la vitrine éclairée d'un changeur, un étranger qui offre du papier pour de l'or. Cette scène, qui se@présente chaque jour sous nos pas dans les rues de Paris, a été rendue avec une grande vé-rité par M. Glaize. M. Ilamou a exposé une série de charmantes et naïves compositions ce sont Ricochet enseigne-ment mutuel 129i - Boutique à quatre sous 1295 -Papillon enchainé 1296 - Cantharide esclave 1297 - Saison des Papillons 1298 -Jeune Fille arrosant des fleurs 1299 - Femme aux bouquets 1300 - Dévideuses 1301 . Toutes ces petites figures sont ravissantes de naïveté, de finesse de dessin et de coloris mais partout c'est la même tête, tête de convention qui, par ce motif, manque de caractère et d'originalité. M. IIamon ignore-t-il que le public se lasse des meilleures choses, et que, cette année, en revoyant encore sa petite fille des expositions précédentes, il s'est écrié a Encore ! Nous reconnaissons assez de talent à M. Himon pour être convaincu qu'il saura trouver une variante même dans le néo-grec, en admettant qu'il ne puisse quitter ce genre. M. Jobbé-Duval, pour peindre son tableau le Rêve@, effet de brume, s'est inspiré de ces deux vers d'André Chénier De légères beautés, troupe agile et dansante, Tu sais, tu sais, ma mère, aux bords de @rErymanlhe. Cette composition est gracieuse, poétique la cou-leur est suave, les tors de femmes sont bien des-sinés et largement touchés. C'est de la grande pein-ture dans un petit cadre. M. Itleissolluier semble vouloir- grandir ses toiles, tandis que ses singes, ses imitateurs, s'in-génuent à faire de la peipture microscopique. Plu-sieurs des huit tableaux exposés ont une dimension plus grande que celle des toiles ordinaires de ce peintre et n'en réunisssnt pas moins toutes les qua-lités de ce maître pureté de dessin, esprit d'ob-servation , vérité des détails, finesse d'exécution, transparence et vigueur de coloris. La Confidence 1883 , le plus grand des huit, est un véritable chef-d'oeuvre de sentiment et -d'exécution. Le Pein-tre 1884 , est une peinture d'un effet de lumière on ne peut plus riche de tous, de même que l'A-mateur de tableaux chez un peintre 1887 , @VAttente 1886 , Un Homme à la fenltre 1888 et le Portrait d'Alexandre Batta 1890 . Quant aux deux tableaux Un Homme en armure 1885 et Jeune Homme du temps de la Régence 1889 , ce sont deux figures d'étude peintes avec toute la délicatesse de pinceau que M. Meissonnier possède seul. -. M. Chevet est un des imitateurs de M. Meis-sonnier qth en approche le plus mais son coloris est froid et sa touche est sèche à force de vouloir être fine. Ses quatre tableaux sont encore plus petits que ceux du peintre précédent ce sont de vraies miniatures. Celui qui représente la vue inté-rieure d'@Un Estaminet en 1857 502 offrait de grandes difficultés d'exécution heureusement sur-montées. Cependant, nous lui préférons, ainsi qu'à la Partie de dominos 504 , le jeune Homme lisant 505 et l'Étude 503 , d'un modelé plus large et d'une couleur plus vraie, plus solide. M. B@dhinré a rendu, avec le sentiment simple de la vérité, une scène touchante qu'il intitule Dernières volontés 147 . C'est un officier des zouaves qui est blessé mortellement et qui remet sa croix à un de ses soldats qui reçoit ses adieux et ses dernières instructions pendant que le combat continue autour d'eux. Ces deux types militaires sont peints de main de maître. M. Benouville, dont nous avons déjà parlé, a traduit, avec un sentiment délicat, la touchante fable des Deux Pigetons 166 de La Fontaine. C'est le meilleur tableau de cet artiste, qui y a mis. une verve et une puissance de couleur qu'on ne re-trouve pas dans ses autres peintures. M. IVoël-Hnvcau est aussi un pçiotre de senti-ment et de verve dans son tableau. Le Viçitiq@m 891 . Malgré une tempête affreuse, malgré la pluie. qui tombe à torrent, un prêtre breton, revêtu du surplis et de l'étole, q pris le ciboire, et va, par des chemins impraticables@ porter le viatique, à un mourant. Deux jeunes paysans Te précèdent por-tant les fanaux, et le.sacristain agite la sonnette, Derrière le prêtre, des femmes suivent éplorées, et tous pressent la marche en priant pour l'agonisant. Cette composition est empreinte d'un. caractère religieux qu@4impressionne et attache.. Cp tableau est un de ceux qui auront le plus de succès nous le. préférons au Droit de passage- 892 du même peintre. M. Wiliem@eJient à l'école.flamande par la fi- f nesse qu'il met dans les détails de ses petites çom -positions et surtout. par le soin qu'il apporte à l'imitation, des étoffes. -Ces qualités sont plus sai-sissantes dans les Adieux 2693 , le, Choix de la Nuance 2692 , que dans ses deux autres tableaux La Visite 2690 , et J'y étais@! 2691 . M. ïtnaos, de l'école de Pusseldorf, est un colo-riste des plus remarquables. Son Convoi funèbre 1440 , est ravissant de couleur et de vérité comme sentiment et comme dessin. Mais c'est dans les Petits Four-rageurs 1481 , que ce peintre a pro-diguè les richesses de sa palette. M. Biard, que nous avons cité aux peintures historiques, a envoyé six de ses plus spirituélles charges Le Mal de Mer, du bal, à bord d'une corvette anglaise 212 , Arrivée en France 213 , Arrivée en Angleterre 214 , Fêle villageoise 215 , les Buveurs d'eau 216 , et la Saisie mobilière 217 . Le Mal de Mer, au bal, est une scène à faire pâmer de rire, et comme M. Biard sait seul les peindre. L'Arrivée en Angleterre est aussi une composition très plai-sante mais c'est dans la Fête villageoise que l'ar-tiste a accumulé charge sur charge, et les types les plus drôles. M. Breton a exposé une des bonnes toiles du Salon la Bênédiclion des blés en Artois 381 . C'est une procession religieuse à travers des champs de @Hés magnifiques. Cette composition semble avoir été saisie par le daguerréotype, tant elle est simple .-.t vraie. Bien que l'effet de lumière soit très vigou-reux, les ombres portées ont de la transparence, et contribuent à l'harmonie générale de la couleur au lieu d'y nuire, comme cela a lieu lorsque les ombres d'un tableau sont d'un ton lourd et noir. M. Hébert nous représente les Fienarolles de San-Angelo vendant du foin à l'entrée de la ville de -San-Germano 1317 . Cette petite toile est d'un effet charmant, et, pour quiconque connaît l'Italie, elle a surtout le charme de la couleur locale. Nous voudrions pourtant un dessin plus accusé, plus arrêté, et plus de fermeté dans l'exécution qui est. généralement floue. M. Dilleiiiachcr n'a pas ce défaut dans les Écoliers de Salamanque 1355 , lisant sur une pierre tumulaire ces paroles castillanes. Ici est renfermée l'âme du licencié Pierre Garcias. Le plus jeune des écoliers, vif et étourdi, rit bien de cette épitaphe, tandis que son compagnon, plus judicieux, reste agenouillé et réfléchi. Cette com-position est largement peinte et les figures bien dessinées. M. Lacoste traduit avec intelligence cet Épisode du dernier des Mohicans lk95 . La timide et blonde Alice et l'intrépide Cora, escortées par le major Hedwart Duncan et David la Gamme, professeur de chant religieux des recrues, vont rejoindre leur père, le colonel Munco. Egarés à dessein par leur guide, l'Indien Magna, qui cherchait à les livrer aux # Mingos, les voyageurs rencontrent heureusement l'éclaireur.anglais, la Longue-Carabine, et les deux MÕhiCans, Chingàchgook et son fils Uncas, qui se dévouent pour les soustraire à la fureur de leurs fé-roces et sauvages ennemis, les Peaux-Rouges. Dans une situation des plus critiques, au milieu des fo-rêts impénétrables, les fugitifs, poursuivis avec acharnement, s'embarquent à la hâte dans un canot que le courageux éclaireur dirige à travers des ra-pides dangereux, vers une grotte qui leur servira de refuge. - Les sentiments divers qui animent tous les personnages groupés dans cette barque, sont bien exprimés et n'ont rien d'exagérés. Les types , sont jolis et vrais. -M. Landelle a deux charmants petits tableaux la Messe à Béast 1549 , et les Vaneuses de Béast Basses-Pyrénées . Ce dernier est d'une couleur délicieuse la vaneuse est jolie et gracieuse. Le pre-mier se distingue par une grande naïveté et une grande finesse de dessin. Deux autres jolies petites toiles de cet artiste appartiennent à M. A. Fould ce sont Une Jeune Fille finlandaise 1554 et Une Femme arménienne 1555 . M. Boehn, peintre gracieux et spirituel dont nous avons eu souvent à louer les oeuvres qui on figuré à nos Expositions, nous offre, cette année, trois compositions l'Amateur de tableaux 2299 , l'Apprenti magister 2300 , l'Apprenti. ménétrier 2301 . Les deux dernières sont fort piquantes elles sont peintes avec le fini que M. Roehn met dans ses ouvrages. Citons encore quelques-uns des tableaux de gen-res les plus recommandables La jolie Bouquetière, par M. BLÈS - le Grand-Père et le Bouquet de la moisson, par M. Armand LELEUX - Une Scène de don Quichotte, par M. NANTEUIL - Une Matinée dans la chambre bleue de la marquise de Rambouil-let, par M. LÉMAN - le Concert, par M. COROT --Manon Lescaut, par M. DuvAL-LE-CAMus - les Quatre coins@, par M. COMPTE-CALIX - Un Pri-sonnier et l'impitoyable consigne, par M. GENOD -Une Visite , par M. DEVERGER - le Pèlerinage, par M. LUMINAIS - Une Devineresse, par M. MON-TESSUY - le Fumeur et la Lisense@, par M. YETTER, et Un Sauve-qui-peut, par M. HARPIGNIES. IV. PORTRAITS. Des divers genres de la peinture, le portrait est le moins avantageux pour l'artiste et le moins favo-rablement goûté du public. N'entendons-nous pas, à chacune de nos Expositions, se récrier contre le nombre de portraits admis, et, s'il en croyait certai-nes personnes, le jury ne devrai t en admettre aucun. On oublie qu'une Exposition des Beaux-Arts n'est pas justement instituée pour l'agrément et la dis-traction des visiteurs, qu'elle l'est, au contraire, pour stimuler le progrès dans toutes les branches je l'art, et pour encourager les artistes en récom-Densant leurs efforts. On oublie surtout que la ma-eure partie des artistes peintres ne trouve les moyens d'existence qu'en faisant des portraits, et que le bourgeois tient éminemment à voir son image Idmise à l'Exposition d'abord, parce que ça flatte @a vanité ensuite, parce qu'il y a là une garantie du mérite de l'oeuvre qu'il aurait refusée si le jury 'avait repoussée. Du reste, nous ne savons si cela @jent à la disposition du local ou au discernement ivec lequel les portraits sont disséminés et placés, mais, quoique le chiffre en soit très élevé cette an-née , ils paraissent cependant moins nombreux qu'aux précédentes exhibitions. M. Horace Vernet, le peintre par excellence lu portrait historique, l'auteur des plus beaux por-raits du Musée national de Versailles, a exposé trois portraits. Le Portrait équestre de S. M. l'Empereur Vapoléon III est si parfait qu'on peut dire que c'est in trompe l'oeil. Ce beau cheval blanc sort vraiment lu cadre le cavalier est à l'aise, bien assis le bras iroit en raccourci est admirablement bien dessiné, ît la tête est le portrait le plus ressemblant et le mieux peint qu'on ait fait de l'Empereur. La forme ,onde du cadre imposée comportait des difficultés lue l'artiste a surmontées complément. Le mérite Je ce portrait, destiné à la salle du Trône à l'Hôtel-ie-Ville, ne le cède en rien aux admirables portraits ie Charlôs X et du duc d'Orléans que ce maître a peints il y a plus de trente ans. Le Portrait en pied de S. E. JI. le maréchal Bos-quel 2622 est une peinture plus sévère. Le maré-chal est représenté au camp de Sebastopol il est couvert de boue, enveloppé d'une pelisse fourrée et appuyé sur un canon dont la gueule a été déchi-rée par un boulet ennemi. Le type martial, énergi-que, du maréchal Bosquet est bien rendu, large-ment touché comme le reste du tableau. -@M. Ver-net a été moins heureux dans le Portrait en pied de S. E. M. le maréchal Canrobert 2625 . C'est un portrait entièrement manqué et auquel il faudrait changer le fond. Au surplus, l'artiste a été le pre-mier à le reconnaître, puisqu'à l'heure qu'il est il l'a retiré du cadre pour y faire les changements né-cessaires. M. Wiuterlialter est le plus séduisant des peintres de portraits, celui qui a obtenu les plus brillants succès à nos expositions. Il n'a que deux portraits au Salon actuel. Le Portrait en pied de S. M. l'Impératrice, tenant sur ses genoux le Prince impérial 2695 , diffère un peu de la manière de ce maître la couleur a moins d'éclat, sans doute à cause de la nature de vêtement de l'Impératrice qui porte une robe de velours grenat garnie de fourrure. Mais on retrouve tout le charme de son coloris dans le Portrait de Madame Ducos 2696 , blonde d'une jolie carnation la main droite est finement mode-lée, mais la main gauche est moins bien dessinée. M. Dubnfe fils, l'auteur du Congrès de Paris, est également un séduisant peintre de portraits au-quel s'adressent avec raison toutes les jolies femmes, comme nous le prouvent les six portraits que nous avons sous les yeux Portrait de madame Rouher 320 , Portrait de mademoiselle Rosa Bonheur 321 , Portrait de madame C. V. 822 , Portrait de ma-dame la baronne H. C. 823 , Portrait de madame la marquise d'A.@@ 824 , et Portrait de ma lame la mar-quise de B@. 825 . - Le portrait de madame Rou-her est le plus complet l'effet en est délicieux. Celui de mademoiselle Rosa Bonheur est touché plus hardiment. La célebre artiste, qui n'a rien exposé cette année, est représentée un bras appuyé sur le col d'un superbe taureau, et tenant, de l'autre, son carton et ses crayons. Un autre charmant portrait est celui de madame la baronne II. C., peint dans le clair-obscur avec beaucoup de talent. M. Court n'est plus qu'un peintre de portraits il a renoncé depuis longtemps à la peinture d'his-toire. Cet artiste n'aura produit dans toute sa car-rière qu'une seule page historique, mais elle est ma-gnifique C'est la Mort de César. Depuis, ayant échoué dans tous les sujets qu'il a voulu traiter, il s'est adonné avec assez de succès au portrait. Il en a envoyé dix, parmi lesquel figure celui de S. E. M. le maréchal Pélissier, duc de Malakoff. A l'égard de ce portrait, notre embarras est grand car nous apercevons à deux pas un autre portrait du duc de Malakoff par M. Rodakowski, admis par une faveur rare, puisqu'il est tout nouvellement placé et ne fi-gure pas au livret. Or, le duc de Malakoff de M. Court est d'une nature forte, mais sans ce que nous appelons .des défauts d'ensemble, c'est-à-dire que les diverses parties du corps sont en harmonie, tandis que le duc de Malakoff de M. Rodakowbki a le tors long et les jambes courtes puis, les deux têtes ont bien un air de famille, mais ne sont pas identiques. Quel est celui des deux portraits qui est le bon, nous voulons dire le plus ressemblant, car, comme peinture, ni l'un ni l'autre ne sont bons@?.@@ C'est à ceux qui ont l'honneur de connaître le ma-réchal Pélissier à se prononcer entre ces deux ou-vrages. Nous préférons de M. Court le Portrait de M. le général marquis de Chasseloup-Laubat 652 le co-loris y a plus d'harmonie il est moins froid, moins lourd, moins noir le dessin moins sec, moins dé-coupé. Si M. Court marchait dans cette voie, ses portraits auraient un succès assuré. M. Yvon a deux portraits qui rappellent, par la couleur et L'exécution, les belles toiles de Rigault. Ces portraits, largement peints et très ressem-blants, sont ceux de M. et de Madame Mélingue 2709 et. 2710 . -M. Larivière est coloriste. Des quatre por-traits qu'il a exposés , deux seulement nous occupe-ront ce sont ceux de S. E. M. l'aliniral de Perseval-Deschênes 1574 , et de S. E. M. le maréchal Baraguey-d'Hilliers 1565 . Tous deux sont bien posés, bien dessinés mais le dernier est d'une plus jolie couleur. M. @Mandrin n'a que deux portraits l'un de femme, Madame L. 978 l'autre de M. F. de P. 979 . Ce dernier est supérieur au premier, et comme dessin et comme couleur il est modelé avec toute la vérité et la finesse du talent de M. Flandrin. Mais nous sommes moins content du portrait de femme le raccourci du bras droit est tout à fait manqué, et le fond bleu, sur lequel se détache la tête, nuit à l'harmonie des tons du ta-bleau. M. Abel de Pnjol se montre plus coloriste que son confrère de l'Institut dont nous venons de par-ler. Il a un seul portrait - Le Portrait en pied de M. R. A. de P. 2 . La tête et les mains sont peintes de main de maître. M.' Heuss, peintre allemand, a une couleur terne et noire, sans chaleur, sans transparence son exécution manque de fermeté et d'assurance elle est petite est tâtonnée. Nous avons bien reconnu son Portrait de M. le comte Tascher de la Pagerie, grand-maître de la maison de @VEmpereur 1347 , mais nous avons trouvé qu'il ne l'avait pas flatté. M. Jottbé-Duval, que nous avons déjà cité à la peinture historique, nous offre encore deux pein-tures Le Portrait de mademoiselle A. Luther 1445 , et le Portrait de mademoiselle A. P. 1446 . Tous deux, charmants de couleur, de finesse et de modelé. M. Benou ville, indépendamment de ses sujets historiques, a exposé aussi deux portraits peints , dont l'un est remarquable par la puissance du co-loris. C'est le Portrait en pied de @fenfant de M. 170 . La tête est fine et expressive. M. Landellc, sur deux portraits peints, en a un qui est extrêmement gracieux c'est celui de Ma-dame la vicomtesse de M. 1555 . Ce portrait fait ta-bleau la jolie vicomtesse y médite sur la lecture qu'elle vient de faire. M. Hébert a également deux portraits l'un est celui de Madame ta princesse Ch. de B. 1318 , dont la tête est d'un joli dessin et la robe de satin noir parfaitement rendue l'autre est le Portrait en pied du fils de M. P. i319 . Ce petit garçon est bien campé mais sa pose est un peu prétentieuse, un peu maniérée. M. Bontiboune a peint un beau Portrait équestre de S. M. l'Impératrice 366 , représentée à cheval dans le parc de Saint Cloud. L'Impératrice est très ressemblante sa pose est gracieuse sa robe amazone en velours violet est d'une grande fraîcheur et d'une grande vérité de ton le cheval blanc est joli de forme et bien peint. Peut étre le paysage formant fond est-il un peu èru ? M. Montpezat expose aussi, sur une toile de grande dimension, les Portraits équestres de LL. MM. @VEmpereur et l'Impératrice 1594 . Ce qu'il y a de mieux dans ce tableau, ce sont les chevaux. L'Empereur est un peu ressemblant, mais l'Impé-ratrice ne l'est pas du tout la tête et les mains sont mal dessinées, mal peintes, et le ton général du tableau, noir et lourd. M. Giraud Eugène , l'auteur de ce charmant tableau intitulé la Boucle à l'oeil 1190 , a exposé quatre portraits mais les deux pastels devant trou-ver leur place dans un autre chapitre, nous ne nous arrêterons qu'au Portrait de S. A. I. le prince Jé-rôme 1193 , et au Portrait de S. E. M. l'amiral Hamelin L194 @@Quoique le premier soit peint avec le talent qu'on connaît à M. Giraud, nous lui préférons cependant le dernier, que nous trouvons très joli de couleur et bien modelé. M. Jalabert a fait un très beau Portrait en pied de M@. le président de Belleyme 1420 . La simplicité de la pose, la sévérité du coloris conviennent par-faitement au caractère gravd de ce magistrat, dont la tête, d'un dessin fin et vrai, est d'une grande ressemblance. M. Bellangé, dans les deux portraits qu'il ex-pose, en a un que personne ne prendrait certaine-ment pour un portrait, mais bien pour un tableau de bataille comme en compose M. Bellangé, Nous voulons parler du Portrait de M. le vicomte de@L@@@., ex-porte-fanion du maréchal de Saint-Arnaud, en Crimée 148 . M. de L.@@ est un jeune et beau mili-taire représenté sur le premier plan du tableau, à cheval et portant le fanion du maréchal qu'on aper-çoit plus loin suivi de son état-major. Dans le fond de ce tableau, l'action est engagée entre les Russes et les Français. La couleur de cette jolie petite toile est brillante et harmonieuse. M. Ricard cherche l'imitation des vieilles pein-tures il n'aime pas la fraîcheur du coloris, et s'il est le peintre des femmes pâles et souffrantes, il ne doit pas être goûté des belles au teint rose, annon-çant la santé et la gaîté. A part son système de couleur, qui ne manque ni de solidité, ni d'harmo-nie, mais qui a le tort d'être la même pour tous les sujets, M. Ricard. est un dessinateur distingué, et son Portrait de femme 2265 est une oeuvre très remarquable. M. Weiler est un peintre allemand, mais il est l'élève de M. Léon Cogniet, ce qui se voit, de reste, au brillant coloris, au dessin correct, à la touche ferme et large du portrait en pied qu'il a exposé, représentant sir William Forbes dans son costume écossais 2689 . r M. Toulmoucbe, qui a au Salon une charmante petite toile Un Baiser 2553 , y compte encore deux portraits, sous les numéros 2554 et 2555 ils sont d'une jolie couleur et bien dessinés. M. Tissier s'est montré coloriste dans son Por-trait en pipd du général Mayran, tué en Crimée 2546 . Le général est représenté dans la tranchée dont il dirige ou protège les travaux, car, bien qu'il soit assis sur des gabions, il a l'épée à la main, sans doute pour être prêt en cas d'attaque de la part de l'ennemi. M. Vibert promet de devenir un peintre de por-tant de premier ordre il en a toutes les disposi-tions. Il est dessinateur et coloriste il pose ses modèles avec goût. Le Portrait de M@@. et de ses deux petites fitles 2645 est la preuve de ce que nous 4isois du talent de cet artiste. M. Dai'jou a exposé un portrait qu'on a mal-heureusement placé trop haut pour en apprécier tout le mérite. Néanmoins, la pose naturellement gracieuse et l'harmonie du coloris font remarquer le Portrait de mademoiselle M. D. 686 . Beaucoup d'autres portraits se font encore remar-quer par leur bonne exécution, et entre autres le Portrait en pied de M. le comte Alexandre Colonna d'Istria, par M. Pierre COLONNA D'ISTRIA - Un Portrait d'homme 481 , par M. CHAPLIN - Por-trait de madame F. B. et de madame E. B. 112 et 113 , par M. BARRIAS - un beau Portrait, par M. LEGROS 1694 -Poftrait de M. de Gascq, pré. sident de la cour des comptes 2146 , par M. PHI-LIPPE - Portrait de madame de Sauley, dame du palais de S. M. l'Impératrice 2153 , par M. l'i-CHON - Portrait de M. Edmond About 2011 , par madame O'CONNELL -Portrait de M. le prince A lexandre@Czartoryshi 2297 , par M. BODAKOWSKY Portrait de madame F. P. 2232 , par M. QIJESNEL Portrait de M@. E. Z., lieutenant de vaisseau 2242 , par M. RAVEL, etc. v. INTÉRIEURS, PAYSAGES, ANIMAUX, MARINES, t Si les portraits exposés au Salon n'ont pas le pri-vilége d'intéresser bon nombre de visiteurs inca-pables d'apprécier le mérite d'une bonne exécution, on peut affirmer qu'il n'en est pas de même à l'égard des paysages, des animaux, des fleurs, enfla de tous les genres secondaires de la peinture, qui soit, par leur nature même, à la portée de toutes les in-telligences. Aussi est-il bon de signaler en passant que si, pour la grande peinture, la peinture histo-rique, la distance est énorme entre le mérite des peintres français et celui des artistes du reste de l'Europe, il y a presque égalité de talent entre les artistes de tous les pays pour la peinture d'imita-tion r pour les portraits, les paysages, les natures-mortes, etc. Ces genres, dans lesquels on est arrivé de nos jours à un haut degré de perfection, sont les plus cultivés t et fournissent généralement la majo-rité des tableaux qui composent les Expositions. On conçoit donc qu'il nous est impossible de parler de tous ces tableaux qui ont,, pour la plupart, des quali-tés recommandables, et que nous nous arrêtions seulement aux oeuvres les plus remarquables en chaque genre, les prenant sans méthode@ selon qu'ils. se présentront à nos regards. M. Bauzats@, notre premier peintre d'intérieur, n'a envoyé qu'un seul tableau au Salon c'est la Mosquée de Cordoue, entrée du baptistère 695 . Cette vue intérieure est peinte avec une grande netteté de ligne et une couleur à la fois puissante et traspa-rente. La vue pénètre bien sous les voûtes, à tra-vers les colonnes l'air circule bien au milieu des groupes savamment distribués dans cette antique mosquée si riche d'architecture et de sculptures mauresques. M. Desgoffe fait du paysage historique, on pourrait dire du rocher historique, puisque ses toiles sont dépourvues de toute verdure et de tout feuillage, à l'exception de celle intitulée Le Christ au jardin des oliviers 730 qui est d'un ton noir et qui manque d'air. Les figures de ce tableau sont d'une exécution plus faible encore que celles de ses autres compositions, Les fureurs d'Oreste 731 et Le Sommeil d'Oreste 733 . Le meilleur des six tableaux exposés par cet artiste, est l'Ecueil 732 . M. Jfeanroii sait rendre les rochers avec bien plus de talent que M. Desgoffe. Avec quelle vérité et quel charme de couleur il a peint ceux des En-virons d'Ambleteuse@! 1439 . M. Paol Flandrin peut être regardé comme notre premier peintre de paysage historique il le traite à la manière du Poussin, qu'il imite parfois un peu trop. Dans son tableau Jésus et la Chana-néenne 980 , les lignes du paysage sont grandes, la couleur est sévère, le sujet historique bien rendu, les figures bien dessinées et les draperies ont du style. Mais en dehors du paysage classique, la cou-leur de M. Paul Flandiin manque de chaleur et de transparence elle est sèche et sévère. M. Français possède, au contraire, un culoris qui conserve même du charme et de la chaleur lors-qu'il peint une belle Journée d'hiver 1052 . Ce ta-bleau est pour nous le chef-d'oeuvre de ce maître, qui a encore montré la puissance de sa couleur, la richesse de sa palette dans une Etude de buisson 1053 et surtout dans cette charmante toile Souvenir de la vallée de Montmorency 1054 . M. Louis Garneray@, l'un des@meilleurs peintres de marine, compte quatre tableaux au Salon ce sont Le Naufrage d'une galiote hollandaise démâ-tée sur la côte de Norwège 1121 , - Vue du canal de Fu@mes, Belgique @H22J. - Peche d'un flétan dans la mer du Nord fil23J, et la Vue du château de Smyrne 1124 . Nous nous sommes surtout arrê-té au naufrage de la galiote, où la tempête et la fu-reur des flots sont rendues avec beaucoup de vé-rité et de talent. M. Courbet est un artiste de talent, mais d'un talent qui réside plus dans la main qu'au cerveau en terme d'atelier, il a de la pâte. On prétend que les peintures bizarres qu'il a exposées, il les a faites tout exprès pour attirer l'attention et répandre son nom dans le public. Si c'est un moyen, il a par-faitement réussi mais ce renom là peu d'artistes le rechercheront, et il est temps que M. Courbet de-vienne plus correct, plus sérieux. Pour nous, nous n'avons jamais ajouté@foi à ces prétendues manoeuvres, à ces calculs nous pensons que cet artiste peint comme il sait, car nous retrouvons toujours et par-tout dans ses ouvrages les mêmes défauts et les mêmes qualités. Ainsi, son ridicule tableau les De-moiselles des bords de la Seine 620 ,@manque de pers-pectif et les figures sont laides, plates et sans modelé. Les mêmes défauts de perspective et de dessin se re-trouvent dans son meilleur tableau, la chasse au chevreuil dans les forêts du Grand-Jura la curée 621 les chiens y sont beaucoup trop grands pour les deux hommes, dont l'un, celui qui donne du cor, est petit comme un enfant. Mais ce tableau est d'une couleur@solide et largement touchée. C'est là la véri-table, la seule qualité de M. Courbet. Est-ce assez pour être et surtout pour rester un peintre célèbre@1 Nous ne le pensons pas. Nous engageons cet artiste à se méfier de la camaraderie qui n'a pas peu con-tribué@@ égarer son talent. M. Catoat@se montre un peintre aussi habile que conciencieux dans les deux petites toiles qu'il ex-pose Les bords de la Seine à Croissy 422 et @Vile de Croissy 423 . Les lontains sont d'une très grande finesse de ton, et le feuillage du premier plan est étudié et rendu avec une conscience rare. M. F. de Menccy est aussi un paysagiste dont la couleur@a@du charme. Sa Vue@d'Edimbourg 1908 est vigoureuse de ton, la perspectif bien sentie et son Etude de paysage 1909 rappelle, par la fi-nesse des détails et la chaleur du coloris, le beau tableau de cet artiste qui fait partie de la galerie du Luxembourg. M. Zielll n'a que deux tableaux, mais ils sont d'une puissance de ton et d'une harmonie bien rares peu d'artistes possèdent une palette aussi ri-che, une exécution aussi franche, aussi facile. La Place de Saint Marc, à Venise. pendant l'inonda-tion 2715 , est une peinture d'une grande vigueur et d'une gamme on ne peut plus brillante. Mais c'est dans sa Vue@de Constantinople, à la Corne d'or, que M. Ziem a réuni tous les trésors de sa couleur, d'un éclat et d'un effet magique. M. Oirand Cliarles , l'un des compagnons de S. A. I. le prince Napoléon dans les mers du Nord, a rapporté une étude faite d'après nature, et d'après laquelle il a peint le tableau exposé repré-sentant une Pêche aux phoques 1189 . Cette toile est supérieure à l'étude dont nous parlons et que nous avons vue dans les salons du Palais-Royal les reflets sur lumière sur ces immenses blocs de glace sont ici plus chatoyants, plus brillants, plus nacrés et les figures d'un dessin plus arrêté. L'In-térieur d'un salon de la princesse Mathilde 1188 a moins d'éclat. Peint par un temps sombre, l'artiste n'a pu faire étinceler un rayon de soleil sur les ri-ches étoffes, les lustres et les mille objets d'art et d'élégante fantaisie qui ornent ce salon. M. Daubigny a un succès mérité, surtout par son tableau représentant la Vallée d'Optevoz 689 il est admirablement peint et d'une vérité de ton qu'on ne retrouve plus au même degré ni dans son Soleil couché 690 , ni dans sa Futaie de peupliers 691 , ni même dans sa belle toile le Printemps 688 , si remarquable d'exécution. M. Verlat s'est payé la fantaisie de peindre, sur une toile immense, des chevaux et un tombereau chargé de pavés. Nous n'avons pas à examiner s'il a eu tort, s'il placera ou non un tel tableau c'est son affaire et non la nôtre. Ce que nous devons voir , c'est s'il a réussi à bien rendre son Coup de collier 2616 . Ses gros porcherons, plus grands que nature, sont vigoureusement dessinés le mou-vement du cheval de trait est bien saisi, il tire à plein collier il en est de même du timonier qui est plein d'énergie. Quant au charretier,@son mouvement est juste et son type nature. Ce doit être un por-trait. Les artistes de bonne foi, qui savent ce qu'il faut de talent pour remplir avec un certain mérite une toile d'aussi grande dimension, rendent justice à l'oeuvre de M. Verlat. M. Rousseau Philippe est un autre pein-tre d'animaux d'un talent fin et spirituel qui n'a pas moins de dix tableaux à l'Exposition. Le Déjeu-ner 2336 , Résignation et Impatience 2331 ., et surtout le Rat de ville et le Rat des champs 2337 sent de charmantes compositions auxquelles nous préférons cependant, comme couleur et comme facture, l'intérieur de cuisine avec gibier et légu-mes 2329 . M. Rousseau Léon peint les animaux sur une plus grande échelle que le peintre précédent, son parent ou son homonyme. Sa Nature morte 2325 est un trophée de chasse groupé avec goût et largement peint la couleur est vraie et solide. M. Rousseau Théodore n'est pas le moins distingué des peintres de ce nom. Paysagistes de réputation, il a envoyé six toiles, parmi lesquelles nous avons principalement remarqué les Bords.de la Loire au printemps 2338 , où le feuillage est peint avec beaucoup de légèreté, où l'eau est d'une grande transparence. M. Saint-Jean est sans rival pour l'imitation des fleurs et des fruits. Quoi d@éplus joli, de mieux peint que son Panier de fraises renversé 231k ! que ses Melons et framboises 2375 ! que le Bouquet' dans les bois 2377 ! et de plus riche, de plus dia-phane de ton que les feuilles du Raisin en espalier 2376 qu'un soleil splendide vient dorer ! M. Ouvrié Justin , autre excellent coloriste, nous fait voyager sur les bords du Rhin. Voici Ro-landsech et Draekenfels 2027 , Boppart, près Co-blentz 2028 , Tratbach-sur-la-Moselle 2026 , et l'Entrée de La Haye par le canal de Ryswick 2029 . Ce dernier tableau se distingue essentiellement par l'harmonie du coloris, la finesse des tons de l'eau et des lointains. Mademoiselle Lescnyei , qui s'est fait un nom comme peintre de chevaux et d'animaux, a exposé deux tableaux une Nature morte 1744 et un paysage historique représentant l'@Enlèvement de Madame de Beauharnais-Miramion 1743 . Cette dame profite d'un passage embarrassé de la forêt pour sauter à bas de son carrosse et échapper à ces ravisseurs, mais elle est bientôt découverte par les cavaliers qui la cherche. Le sujet est rendu avec clarté, les figures sont bien dessinées, le cheval blanc du centre du tableau est peint comme sait les peindre cette artiste d'un talent tout à fait viril et varié, car le paysage est touché avec une habileté qui dénote des connaissances et des études spé-ciales. M. Saint-ïrançois est un paysagiste qui ob-tient ses effets sans fracas, sans tapage de couleur il impressionne par la vérité, la simplicité, la gran-deur des lignes. Ses Pierres druidiques 2372 , res-tées debout comme une armée de géants pétrifiés, donnent à ce paysage un aspect des plus impo-sants. Le,ton sévère du coloris et le jeu des om-bres savamment ménagé concourent puissamment à l'effet solennel de ce tableau, que nous préférons au souvenir d'Afrique du- même artiste les Gour-bis 2371 . M. Portevin@, que nous vpyons pour la pre-mière fois figurer au livret des Expositions, débute par un effet de lumière très difficile à rendre. C'est un grand salon éclairé seulement par le feu d'une vaste cheminée , telle qu'on en voit à l'hôtel de Cluny. Les habitants du château font cercle autour du foyer et écoutent sans doute le récit de quelque légende. Quoiqu'un peu noir comparativement aux tableaux qui l'entourent, cette toile laisse voir jus- 1 qu'aux moindres détails la tête du châtelain, celle de la châtelaine sont natures et bien modelées l'effet de lumière et d'ombre portée est bien rendu. Recommandons encore à l'attention des amateurs les magnifiques paysages de M. AIVASOVSKI l'Hi-ver dans la Grande-Russie 13 , les Champs de blé de la Petite-Russie 14 , les Steppes de la nouvelle Russie, au coucher du soleil 15 , la Côte méridio-nale de la Crimée 16 - Gué aux environs de Mon-toire k 14 , par M. Bosses . - Usine @Rémouleurs dans la vallée de la Margeride, près de Thiers 1 -20 1 , par M. GIROUX - Vue prise à Champigny 996 , par M. FLERS - Vue prise à Saint-Hilaire-le-Château 51 , par M. ANimÉ - Souvenir de Ville-d'Avray 598 , par M. COROT - La Chasse 1323 et Glaneuses à Chambaudoin 1325 , par M. HÉ-DOUIN - Les Vacheresses, près de Maintenon l 009 , par M. FORT - Le Lac de Genève à Vevey 669 , par M DAGNAN - Vaches à l'abreuvoir 1179 , par M. GIRARDET - Vue de Toulon 1968 , par M. MOREL-FATIO - Les Sept péchés capitaux 1413 , par M. JADIN - La Porte d'entrée du pa-lais ducal, à Venise 2599 , par M. VAN MOER -Chercheurs d'écrevisses 1310 , par M. HARPIGNIES La Ferme à Chars 1538 . par M. LAMBINET -Vallon à la Roche-Bernard 2532 , par M. THUIL-LIER - Intérieur de l'église Notre-Dame, à Mu-nich 1862 bis , par M. MATHIEU -Vallée de Royat 1569 , par M. LAPITO, etc., etc. VI. P@UTELS, AQUARELLES, DESSINS, MINIATURES, ÉMAUX ET PEINTURES SUR PORCELAINE. Le Salon de 1857 est très riche en pastels et en dessins il l'est surtout en pastels, genre charmant qu'on avait délaissé pendant si longtemps et qui est aujourd'hui très à la mode. Et, disons-le, c'est à M. Giraud qu'on en est redevable. Nous nous rappelons avoir vu, il y a une vingtaine d'années, les premiers essais de cet artiste que nous avons suivi à chacune de nos expositions en signalant ses progrès. M. Eugène Giraud est parvenu au plus haut degré dé perfection qu'on ait atteint dans le dessin au pastel. La foule ne cesse de stationner devant son admirable Portrait de M@me la comtesse de Castiglione 1195 . Quels beaux yeux et que cette bouche est petite et gracieuse ! Que d'esprit dans cette physionomie ! Que de charme dans l'ensemble de cette belle et jeune dame ! Le plus bel éloge qu'on puisse faire de ce portrait, c'est que le talent de l'ar-tiste s'est montré digne du modèle. Son autre char-mant Portrait de M@me W. 1196 , renferme aussi de bien belles qualités d'exécution il est peut-être touché avec plus de fermeté, avec plus d'assu-rance même que le précédent. M. Ularéchal partage les honneurs du Salon, avec M. Giraud, pour son grand et magnifique pastel représentant Colomb ramené du Nouveau-Monde 1823 . Nous ne connaissons pas de pastel d'une aussi grande vigueur de coloris et d'un dessin plus énergique il a toute la puissance d'une pein-ture à l'huile. M. WÏntz a exposé trois paysages au pastel, qui font aussi l'effet de peintures à l'huile, tant la cou-leur en est solide et chaleureuse ce sont Les Cygnes à l'eau 2703 , le bord d'un bois 2702 , et une Vue prise en Lorraine 2701 . Ce dernier est le meilleur des trois le feuillage des différentes espèces d'arbres y est savamment et très distincte-ment rendu. M. daltoPMMd est appelé à devenir un pastelliste de premier ordre il est coloriste et il a un dessin nature. Parmi ses quatre portraits, celai de M@me la baronne de L. 1089 et celui du Docteur Cabarus 1091 sont franchement et largement modelés. Mme Iflélttiiie Palgné fait les fleurs au pastel avee un latent qui annonce une élève distinguée de M. Maréchal. On retrouve dans ses Bouq@mts de Pavots 2033 la puissance de couleur du maître. Son Bouquet de roses trémières 2034 est d'un dessin gras et vrai les feuilles surtout sont étudiées cons-ciencieusement. 1 Mme Coef@Oer née Lescuyer expose six por-traits dessinés au pastel, parmi lesquels nous citerons celui de Mme la baronne de L. 586 , qui est dessiné correctement, mais d'un ton un peu noir et d'un modelé un peu sec. 1 M. Faivre-Duffcp a trois portraits de femme dessinés au pastel. Celui qui porte le numéro 927 est joli, d'une couleur agréable, mais d'une exécu-tion trop léchée. 1 M. Eugène Lunii, l'un des premiers aquarel-listes de notre époque, a exposé quatre grandes compositions. Louis XIV présentant son petit-fils aux, ambassade@ms d'Espagne 1540 est une scène bien groupée et d'un ton solide un Concert dans le@ bosquets de Versailles au XVII@e siècle 15VI , est un sujet gracieux, coquet Le souper dans la salle de spectacle du château de Versailles, à l'accasicm du voyage de S. M. la reine d'Angleterre en France 1542 , offrait des difficultés de composition et d'effet de lumière dont l'artiste s'est habilement tiré mais il s'est surtout signalé dans cette autre grande composition Le Sultan passant à Constan-tinaple, la revue de la division - du prince Napoléon à l'époque de l'expédition de Crimée 1543 .. Cette aquarelle, d'une jolie couleur, est touchée avec une grande facilité. M. Bellangé ne fait pas le portrait militaire sans en faire un véritable tableau de bataille. Son Portrait du colonel F. D., ex-colonel du 50@e de ligne 149 , est une action qui s'engage en Crimée, où le colonel F. D. est représenté à cheval, commandant son régiment.' Cette manière de faire le portrait convient parfaitement aux militaires et présente un intérêt qui manque généralement aux portraits. M. Bellanger a mis dans cette aquarelle tout l'effet qu'il sait répandre dans ses tableaux. M. Préziosi a deux aquarelles vigoureusement touchées les Mendiants de l'Asie à Constantinople 2209 et la Vue du port de Constantinople 2208 . Cette dernière est remarquable par la perspective et l'harmonie des tons. M. Calmelet a deux jolies aquarelles les Bords de l'Oise aux environs d'Auvers 424 et une Allée du bois de Meudon 425 . Les différents plans de ce dernier dessin sont bien sentis, le fond est chaud et léger de ton. M. Bida fait des dessins qui valent des peintu-res pour la vigueur des tons et de l'effet général, pour la mise en scène, la finesse du dessin et la vé-rité du modelé. Le Mur de Salomon 219 est une composition imposante pleine de caractère, où l'on trouve de jolies têtes, des types très variés. L'Appel du soir 220 , dans la tranchée à Sébastopol, est aussi une_scène d'un sentiment simple, mais vrai, qui impressionne vivement. M. Meissonnier n'a qu'un seul dessin au la-vis qu'on prendrait volontiers pour une photogra-phie tant il y a de finesse jusque dans les moindres détails. Ses Joueurs d'échecs 1891 sont dessinés avec la délicatesse de pinceau que ce peintre met dans ses tableaux. M. Flandrin Paul , dont nous avons loué le paysage historique, a encore exposé deux portraits dessinas à la mine de plomb, d'une grande pureté de contours. Celui de Mme B. 985 est très fin de modelé. M. Galimard, l'auteur de la Séduction de Léda@, expose les cartons des vitraux qu'il a peints pour l'église Sainte-Clotilde. Ils sont au nombre de onze et les figures sont de grandeur naturelle. Pour être juste envers M. Galimard, il faut tenir compte du style du monument pour lequel ces cartons ont été composés, et le féliciter d'avoir su donner à toutes ses figures le cachet de l'époque et l'agencement propre aux vitraux. Parmi ces dix figures de saints et de saintes, celles de saint Hilaire et de sainte Geneviève 1096 et 1100 sont surtout d'un beau style. Mais nous leur préférons encore le onzième carton Figures d'anges 1103 . Ces têtes ont beau-coup de caractère et sont dessinées largement. M. Borione a envoyé cinq dessins au fusain, entre autres le Portrait de madame la comtesse de. Castiglione 299 qui est fait avec une très grande facilité, mais qui n'a pas cependant toute la finesse du portrait de cette dame dessiné au pastel par M. Giraud et mentionné plus haut. M. Benottville est plus fin, plus correct dans les trois portraits dessinés à la mine de plomb et exposés sous les numéros 171, 172 et 173. M. Langlois expose une vue , So@menir de Rouen 1559 , dessin au crayon noir hardiment fait et d un effet vigoureux. M. Massard compte quatre dessins à la mine de plomb. Ce sont des portraits parmi lesquels nous trouvons celui de M@. Lefluel, architecte de l'Empe-reur 1845 . Ce portrait est bien dessiné et d'une parfaite ressemblance comme traits et comme phy-sionomie. M. Wcnnessicf dessine le paysage avec det ef-fets de lumière d'une grande puissance et une fer-meté de crayon peu commune. De ces trois dessins au crayon noir, celui qui porte le numéro 1907 est très remarquable. Mme Herbclin a huit miniatures sous le même numéro 1339. Nous y avons reconnu les portraits de MM. Dumas fils, Dauzats, Eugène Delacroix et de mademoiselle Rosa Bonheur. Ces portraits sont bien modelés et d'une bonne couleur. M. Maxime David a exposé aussi neuf minia-tures sous le numéro 697. Deux de ces peintures ont fixé notre attention ce sont les Portraits de S. E. Mirza-Ferruk-Khan, ambassadeur extraordi-naire de S. M. le roi de Perse, et le Portrait de S. F. M. le maréchal Bosquet, grassement peints et d'une grande ressemblance. M. Grisée@, sous le numéro 1247, expose neuf émaux, parmi lesquels nous remarquons une Tête de jeune Homme d'après Maas, d'un ton vigoureux et d'une exécution large et facile. Mlle Elise de Itlanssion a peint sur porcelaine une Tête d'Enfant@, d'après Greuze 1875 , Descente de croix, d'après Louis Cai rache 1873 , et Diane sort@qM du bain@, d'après François Boucher 1874 . Cette dernière peinture rend on ne peut plus fi-dèlement le dessin et la couleur du maître. VII. SCULPTURE ET GRAVURE EN MÉDAILLES. Nous avons des premiers signalé, dans notre re-vue du Salon de 1834, la voie nouvelle, progres-sive, de la statuaire française nous avons montré ses tendances à se débarrasser de la routine pour se préoccuper davantage de la vérité dans l'art, et depuis nous n'avons cessé d'applaudir à ses efforts pour n'être plus une maladroite, une froide copie ou même un surmoulage des statues de l'antiquité grecque ou romaine nous avons prouvé que c'était à David d'Angers , à son école continuée par Rude, qu'on était redevable de l'immense progrès auquel est arrivé l'art plastique et de ses tendances à abandon-ner la forme de convention, le chique@, le poncis aca-démique, pour se livrer à l'étude de la nature, et la rendre, non avec ses laideurs accidentelles, mais dans toute sa beauté, dans toute sa grandeur, dans toute sa puissance d'expression. Ces tendances si logiques, qui se produisaient plus puissamment à chaque exposition, étaient combattues par l'Insti-tut, alors composé d'artistes d'une autre époque, d'un âge trop avancé pour changer de manière de faire et adopter les principes d'une école nouvelle. Mais, depuis vingt ans, le personnel de l'Académie des Beaux-Arts s'est presque entièrement renou-vêlé, e@iaujouràlaui, à part @imau deux de ses mem-bres impuissante à. suivre le progrès, et que, dans 53 mjoade altiste, on coiflsidère comme des prati-ciens phiLôt que comme des artistesy eomnaedes ■exécutants r ctesi plagiaices, plutôt que comme des génies, des créaiesurs , à part,, disons-nous., ces deux ou trois soulpteuns de l'Académie,- dont nous apprécions d'ailleurs kï talent de métieaf, nous cons-tatons avec plaisir que la presque totalité des seuip turés exposée@ est dans la tradition de l'école du progrès. L'Inetitut y est représenté par MM. Duret et Dûment qui marchent avec @répoque, bien que leurs oeu.vres n'aient pas te degré de vérité et- d'ori-ginalité qui caractérise celles des deux, chefs de l'école moderne, Rttde et David d'ANgers . Feu Bode@, que nous regardons comme le plus grand des statuaires du siècle, parce qu'il a tout à la fois la gràce et l'éféganoe de Pradier, l'énergie et la vérité du modelé de David d'Angers , les quali-tés de ces deux maîtres sans en avoir tes défauts , ftfDE a lafssé en mourant trois figures en marbre qui sont exposées, et par lesquelles nous ne sau-rions mieux faire que de commencer notre compte-rendu de la sculpture. Hébé et l'Aigle de Jupiter, groupe en marbre 3095J, est une composition gracieuse de lignes et de coatoars la tête d'Bébé .est charmante, 1 es for-- mes sont élégantes mais vraies on voij, qu'elles ont été modelées d'après nature et noa pillées de l'antique@,De même, sa stpiue en marbre, l'Amour dominateur 3096 , a un cachet nature ,- quoique d'un dessin fin et correct. Dans cette composition allégorique et philosophique , l'artiste a voulu re-présenter l'Amour dominant le monde, et voici comment, dans une lettre, il expliquait lui-même son sujet Je place l'esprit au milieu de la ma-tière cette petite figure allégorique que nous ap-pelons Amour , et que les Grecs regardaient comme le plus ancien de tous les dieux, ce génie féconde toute la création. Je figure l'eau tout au-tour de la terre les oiseaux représenteront l'air le feu sera le flambeau. Je tâcherai de décorer, sans prétention ni confusion, la terre et l'eau a des poissons, des coquillages pour celle-ci sur le promontoire, des tleurs, des petits reptiles, en-fants de la terre. Un serpent faisant le tour de la plinthe terminera cette composition par la@repré-sentation de l'éternité. Cette statue est une belle étude d'adolescent la tête est jolie, coiffée avec goût, et l'expression a de la fierté sans arrogance la pose est noble, simple et naturelle. Mais le morceau qui nous a le plus im-pressionné, c'est un fragment, un buste à mi-corps d'un Christ en croix 3097 . Nous ne connaissons rien de plus beau, de mieux compris, de plus bibli-que. Quelle belle nature et quel admirable modelé@! M. Dnret@, qui occupe la première place parmi les statuaires depuis que@la mort nous a enlevé Rude et David d'Angers , M. Duret a exposé deux fort belles statues en marbre que l'on dit destinées au Théâtre-Français. L'une, représente la Tragédie. l'autre , la Comédie, sujets bien souvent traités , mais que l'artiste a su rendre d'une manière neuve par le goût exquis de l'agencement des draperies, la beauté des formes et le fini de l'exécution. Ce-pendant , nous voudrions un peu plus de finesse dans les traits de la Comédie, un peu plus de malice dans l'expression. M. Dumont tient, avec M. Duret, le haut rang dans la sculpture il n'a qu'une seule figure à l'Exposition c'est la statue en bronze du maréchal Suchet, duc d'Àlbuféra, destinée à la ville de Lyon 2870 . La pose du maréchal est simple, et pour-tant elle annonce l'énergie. Cette statue est mode-lée avec le talent et la conscience que cet artiste met dans tous ses travaux. M. Perrand expose l'une des meilleures sculp-tures du Salon de 1857 elle est intitulée Enfance de Bacchus 3050 , groupe en plâtre. Un vieux faune est assis sur un banc formé de trois pierres enlacées de lierre il tient debout sur son épaule un enfant, le jeune dieu Bacchus, qui s'amuse à tirer la longue oreille du bon vieux faune qui rit des espiégleries de son élève. Dans ce joli groupe, le faune attire plus particulièrement l'attention c'est une fort bonne étude de vieillard faite d'après nature. Si, dans l'exécution en marbre, l'artiste sait conserver au modelé de cette figure le sentiment nature qu'il a donné au plâtre, nous lui prédisons les plus grands succès pour la reproduction de son groupe. M. Daumas compte trois ouvrages remarqua-bles. La statue en pierre de Jean de Gauthier, fon-dateur de l'hospice@de la@Charitè à Toulon 2333 , est exécutée avec la facilité que possède cet excellent élève de David d'Angers , dans les oeuvres duquel on retrouve parfois les défauts d'@ensemble du maî-tre, mais aussi ses plus brillantes qualités. Sous le rapport de l'ensemble, nous préférons sa figure d'Aurélia Victorîna, princesse gauloise surnommée la Mère de Camps 2831 . La pose de cette femme a de la dignité, son expression de l'énergie les dra-peries, cette fois, ont du style et sont très étudiées. Nous ne reprocherons à cette statue que le mouve ment de la jambe gauche qui n'est pas heureux. Enfin, dans son Étude de cheval 2835 , M. Dau-mas rachète les fautes d'ensemble qu'il a commises dans celui qu'il a exécuté au pont d'Iéna. En effet, nous n'avons que des éloges à accorder à oette@étude en plâtre ce cheval est parfait de modelé et de mouvement. M. Iieqiiestte a exécuté en marbre blanc la Statue d'un Soldat mourant 2986 d'après une es-quisse de Pr-ad@ür, dit le livret. Est-ce bien d'après une simple ésquisse@? - Oui, Pradier faisait ses modèles bien plus -nature que n'est modelé ce guerrier grec. Cette figure est exécutée avec beau-coup de talent, mais nous la voudrions moins imi-tée de l'antique. Nous félicitons M. Lequesne d'a-voir changé de méthode pour sa statue en plâtre du maréchal de Saint-Arnaud 2987 . Cette figure est d'un modelé très vrai. M. IUlllet comprend qu'on peut avoir du style, avoir un dessin correct sans faire du pastiche anti-que. Sa statue en marbre représentant Ariane 3016 est une composition gracieuse sous tous les aspects. Les formes sont belles , le modelé gras et vrai. La tête, coiffée avec beaucoup rie goût, est jolie elle exprime bien le profond chagrin d'Ariane, l'acca-blement que lui cause son abandon. Cette statue est une des meilleures du Salon. M. Ottin est, comme M. Mollet, élève de M. Da-vid d'Angers On s'en aperçoit à l'énergie, à la fougue de la composition du groupe en bronze qu'il expose Chasseur indien surpris par un boa 3013 . Le mouvement du chasseur est très hardi et bien senti la tête a du caractère. Nous trouvons seule-ment que le boa semble se prêter un peu trop comme point de mire, qu'il pose tout exprès en ouvrant la gueule pour recevoir la flèche que l'In-dien va lui envoyer. Cet artiste a encore exposé un charmant petit groupe en marbre sous cette dési-gnation Jeune Fille portant un vase 30@H . Le mouvement du tors est joli, les lignes sont gracieu-ses mais les enfants placés aux pieds de cette jeune fille sont peut-être un peu trop petits, surtout celui de droite. M. Dubray@, après avoir obtenu un délai@de l'administration, est enfin parvenu à terminer et à exposer la statue en marbre de l'@Impératrice José-phine 2865 , destinée à la ville de Saint-Pierre-Martinique. L'artiste a fait quelques modifications à son modèle en plâtre, dont nous avons parlé, il y a un an, lors de l'exposition de l'Agriculture. Cette figure a gagné dans l'exécution en marbre elle a bien la grâce, la noblesse et en même temps la sim-plicité qui distinguaient Joséphine. Quant au petit bas-relief en bronze qui orne le piédestal et qui re-présente le Sacre de l'Impératrice Joséphine 2866 , la distance qui nous en sépare est trop grande pour que nous puissions apprécier ses qualités artisti-ques. Il n'en est pas de même heureusement du pe-tit modèle, en plâtre bronzé, de la statue du sculp-teur Clodion 2867 , exécuté en pierre pour le nou-veau Louvre. Ce modèle est franchement touché il y a de l'aisance dans la pose, du goût dans l'agen-cement des vêtements et des accessoires la tête a de la physionomie et les formes sont sveltes, élé-gantes. M. Jadlitèls n'a pas voulu suivre l'ornière bat-tue par tant de ses confrères il a voulu être lui et c'est. un mérite dont il lui faut tenir compte en jugeant sa statue en marbre de Psyché 2770 .- Nous croyons que, sans faire de pastiche, M. Calmels au-rait pu trouver un type, une nature plus en rapport avec le caractère, avec le tempérament que la rny-thologie nous fait concevoir de Psyché. Cette obser-vation faite, nous louerons cet artiste sur la finesse, la vérité de son modelé, que l'oir retrouve égale-ment dans la statue en marbrb de@-Venfant de M. San-ches d'Ag.reda 2774 , et dans le buste en plâtre de madame Four nier, née Delphine Baron 2772 . M, Thomas çxpose son Orpfiée, statue en mltr-t?re 3111 , que nous avons vu parmi les enyois dp Romp, il y a deux ou trois ans, à l'École, des Beaujc-Arts. Elle fut alors l'objet de critique peut-être un peu trop sévères on lui reprochait de ressembler par trop, et comme pose. et comme fqrmes, à la stap tue antique dite le Germanicus. Depuis. M. Thomas a revu son marbre, il l'a beaucoup travaillé, car les formes rondes de son Orphée sont aujourd'hui d'un modelé plus fin, plus nature. Un bas-relief en-plâ-tre du même artiste, témoigne de son goût pour l'antique il représente un Soldat spartiate qu'on rapporte à sa mère 3114 . Les méplats de ce bas-reliefs sont parfaitement sentis les figures ont du style, à l'exception de la tête du soldat tué qu'il fàudrait refaire entièrement. M. liechesne a envoyé cette année deux grou-pes en bronze dont le sujet est tiré de ces deux vers Dieu seul a droit sur tput ce qui respire. Ne pouvant rien créer, il ne faut rien détruirp. Dans les deux groupes, ce sont deux Jeunes dé-nicheurs d'oiseaux qui sont en seène.@-@Ici, l'un des deux gars tient déjà le nid qu'il est forcé de laisser tomber avec les petits, pour garantir ses yeux des coups de bec des deux oiseaux qui l'attaquent, tandis qu'un serpent sorti des broussailles veut mordre @FautTre. gars qui le saisit d'une main dont la force est doublée par le danger. - Là, nos dé-nicheurs ont abattu un nid d'oiseaux, ils ont tué les petits qu'il contenait, ainsi que le père et la mère, mais un serpent s'est enlacé à la jambe de l'un et le mord affreusement. Ces deux petits dra-mes sont assez bien rendus il y a du mouvement, de l'effet, mais les nus demanderaient un peu plus d'étude. M. Gruyère Théodore-Charles n'a qu'un seul ouvrage c'est Chactas au tombeau d'Atala, statue en marbre 2924 d'un beau sentiment et d'une grande expression. Cette figure est une bonne étude consciencieusement exécutée. M. Robert Élias s'est souvenu de. la Diane de Houdon, en composant sa statue en bronze de la Fortune 3075 , mais le bronze de Houdon qu'on voit au musée du Louvre est plus nature que celui dont nous nous occupons. Néanmoins, cette figure est jolie, elle s'élance bien. - Les quatre groupes de Cariatides, destinées à la façade de l'Académie de musique de Philadelphie, sont des- compositions subordonnées à l'architecture et sur lesquelles nous nous arrêterons peu. Nous dirons seulement que les draperies sont agencées avec goût, et que l'artiste a su va@der le caractère des têtes. M. Mnguenin expose un groupe en marbre Jésus au jardin des Oliviers 2942 et une statue en plâtre La chaste Suzanne 2943 . Le groupe en marbre est travaillé avec la facilité, l'habileté qulnn. reconnatt-à cet artiste qui a fait un peu son pnrtrait dans la tête du Jésus, ce qui n'empêche pas qu'elle soit assez dans le caractère adopté pour le Christ. Il règne dans ce groupe un sentiment de tristesse qui impressionne. Nous sommes moins satisfait de la statue la Chaste Suzanne dont le mouvement ne s'explique pas, car vu l'absence des deux vieil-lards rien n'indique que ce soit là une Suzanne sur-prise au bain. Quiconque ne consultera pas le livret croira que cette statue représente une femme qui, dans- un accès de désespoir, va se précipiter du haut de quelque muraille. M. Bonnaffé n'est guère plus clair dans la sta-tue qu'il a exposée, et après avoir consulté le livret, nous avons encore moins compris ce que cet artiste a voulu exprimer. Une femme entièrement envelop-pée, y compris les bras et les jambes, dans une dra-perie mouillée qui colle sur toutes les parties du eorps, danse, avec un certain geste moderne, la tête et le haut du corps penchés en avant. Quel est ce sujet, nous sommes-nous demandé ? Est-ce une bayadère, une naïade, une baigneuse en gaité ?@@. Nous ouvrons le livret et nous lisons Belle de nuit statue, marbre 2746 . Qu'est-ce qu'une belle de nuit ? Pourquoi plutôt une belle de nuit qu'une belle de jour@? Qu'est-ce qui indique la nuit dans cette statue où l'on n'aperçoit ni flambeau ni lune@? Nous avouons n'y rien comprendre, et nous regrettons que cet artiste ait dépensé son talent dans une pensée aussi bizarre qu'insaisissable. M. Cabachet se distingue, cette année, par un beau groupe en marbre représentant Saint VincentW de-Paule 2763 , tenant sur ses genoux un tout jeune enfant et faisant dire la prière à un autre orphelin qui est à ses côtés. Cette intéressante composition est exécuté avec talent et une grande oonscience. M. Triqneti n'a pas moins de sept morceaux.de sculpture au Salon. Nous ne nous occuperons que d'un seul, les autres étant très faibles de concep-tion et d'exécution. Sa statue en marbre représen-tant le Jeune Édouard VI, roi d'Angleterre, étu-diant les Saintes Écritures 3119 , est d'un senti-ment simple , nature , et ce gremd lévrier qui s'appuie cal@mement contre le dos de son maître, est une idée originale. Cette petite figure est@agen-cée avec goût et finie avec soin. M. Chambard a trois statues en marbre , Un Bacchus 2787 et une Stratonice 2788 , qui sont deux pastiches de l'antique, d'un modelé rond et sans. caractère, et l'Amour enchaîné 2786 , com-position qui n'est pas neuve, mais dont La pensée est toujours originale. Ici le modelé a plus de cou-leur que dans les deux figures précédentes le mouvement de l'Amour, qui fait des efforts pour se débarrasser des guirlandes de fleurs qui l'attache au piédestal qui supporte le dieu Faune, ce mou-vement, disons-nous, est bien senti et ce pauvre petit Amour fait une petite moue charmante. M. foison a envoyé un petit groupe en marbre qu'il intitule La Convalescente 2994 . Cette jeune fille, assise sur les genoux de sa mère, n'a rien d'amaigri ni de maladif, et l'on pourrait dire ici, comme au vaudeville La mère et l'enfant vont bien. Néanmoins, ces deux figures sont gracieuses elles sont exécutées avec un soin extrême la tête de la mère est d'un joli caractère et les draperies sont d'un bop style. Sa statuette en marbre d'@une Jeu ne Fille 2995 a également une jolie tête, mais la dra-perie n'est pas d'.un agencement heureux. M. Hamas expose aussi un petit groupe en mar-hre dont l'idée est heureusement traduite, les Marguerites 3069 , tel est le titre de ce groupe composé de deux jeunes -filles qui effeuillent la marguerite, cet oracle des amours. L'une est heu-reuse, car sa marguerite a dit passionnément, tandis que sa compagne est accablée sous un terrible pas duJout. Ces petites figures sont jolies.et gracieuses. M. Demesmay n'a-t-il pas copié par trop la Vierge de Murillo dans sa Vierge en marbre, Mater Christi 2847 ? Il a été mal inspiré, car la transpa-rence des couleurs permet des choses impossibles en sculpture, et les draperies, qui n'ont rien de choquant dans Murillo, sont ici d'un lourd écrasant. L'Ènfan@@Wésus est bien, mais la tête de la Vierge n'est ni jolie, ni dans le caractère. En général, la sculpture de M. Deniesmay manque de finesse de modelé il nous en fournit la preuve dans le Buste en marbra du général comte Morand 2848 et dans celui du général duc dè Rovigo 2849 , d'une exécution lourde et floue, où l'eau forte à joué un trop grand rôle. Mme Iieffèvre - Deumier est, de toutes les dames qui s'occupent de sculpture, la seule qui soit véritablement artiste les autres ne sont que des amateurs dont nous ne nous occuperons point. Déjà, aux expositions de 1852 et 1853, nous avons eu à signaler - de beaux bustes de cet artiste. Cette année, Mme Lefèvre-Deumier aborde courageuse-ment les difficultés de la statuaire elle expose une figure d'étude d'un joli sentiment et d'un modelé nature. Sans vouloir chicaner, nous demandons à l'auteur pourquoi avoir désigné cette statue en marbre sous le titre de Virgile enfant 2977 , quand aucun signe ne le justifie@? Après cette observation, nous citerons encore deux bustes, celui de M. le général Paixhans 2979 et celui de M. Le F. D. 2980 , où l'on reconnaît la touche de l'ébauchoir si franc et le modelé si nature du talent de Mme Lefèvre-Deumier. M. IHontagny compte six sculptures au Salon une statue et cinq bustes. Saint Louis, roi de France 3020 , est une statue en marbre d'un caractère simple et religieux la tête, moins laide qu'on ne la fait ordinairement, est cependant ressemblante, et les draperies sont largement modelées. M. GraJxmski s'est inspiré de ces vers Sa pensée est au ciel, àu séjour qu'elle espèfe,, Et son cbÍeiJ son ami, son compagnon sur terre, e Fixe i@Mtinctivament, et promène ses yeux, Sur son regard perdu qui s'enfuit vers les cieux. Et il a composé son groupe en marbre intitulé La Pensée et l'Instinct 2920 . Ce titre paraît un peu prétentieux pour être appliqué à@cette jeune paysanne dont la tête n'exprime aucune pensée. Le véritable mérite de @foeuvre de M. Grabouski consiste dans la parfaite exécution du marbre et dans la vérité du modelé. M. Ve@My a été chargé d'exécuter une statue en bronze représentant le Brave Crillon 3158 , destiné à décorer la place de l'hôtel de ville à Àvignun Cette figure est d'un aspect satisfaisant. la pose a de la noblesse, et la tête un air de franchise etr de bravoure qui cbnvient bien au personnage. M. Gnmery expose son groupe çn marbre Le retour de l'enfant prodigue 2933 , dont nous avons déjà apprécié le mérite dans notre compte-rendu de l'exposition des envois de Rome à l'école des Beaux-Arts. Nous disions, dans L'Europe artiste du 12 octobre 1856 Cette oeuvre, d'un pensionnaire de cinquième année, est d'un senti-ment froid, mais l'exécution du marbre est iOignéë la -tète@et les maita du vieillard scmt modelées avec talent. u M. Desboenfs n'a envoyé qu'une sculpture c'est un bas-relief en pierre représentant L'Architecture 2851 . Cette composition est conçue dans le style monumental et son exécution est bien entendue de bas-relief. La pose de cette figure est gracieuse et le tors élégant de forme. M. LehariveI-Duroeher, soùs ce titre Etre et Paraître, nous montre, dans une statue en plâtre 2982 , une des situations si pénibles et si commu-nes de la vie avoir, le coeur navré de chagrin et montrer au monde un visage souriant. Quiconque a souffert en silence, quiconque a eu la force de cacher ses misères sous des dehors heureux, sous un sourire, ne pourra s'arrêter devant cette statue représentant une jeune et belle femme cachant ses larmes derrière le masque qu'elle tient a la main, et dont le fou rire contraste avec le sentiment doulou-reux exprimé sur Tes traits et dans la pose de cette charmante figure. Tout est vrai dans cette oeuvre expression et modelé. Le mouvement du dos est très joli et les draperies sont largement touchées. Cette figure est bien supérieure à @@YEcce anc@üla Domini, statue en marbre ' 2981 exposée par le même artiste. M. Scliroder expose aussi une figuré en plâtre d'un sentiment mélancolique et sympatique il l'intitule La chute des feuilles 3101 . Si nous ne nous trompons, cette figure doit être un portrait la tête est très expressive, elle est, ainsi que les draperies, d'un modelé large et vrai. M. Frison a fait une des statiies en plâtre les mieux étudiées de l'exposition de sculpture. Sa Jeune Fille à sa toilette 2902 est une gracieuse composition qui ne pourra que gagner encore à être reproduite en marbre. La tête est jolie, bien coiffée les formes sont élégantes et d'un modelé nature. M. Càudpon a également exposé une bonne étude de femme nue qu'il désigne ainsi Le Réveil@, statue en plâtre 2782 . Le mouvement, quoique très_vrai, fait penser à autre chose qu'au réveil mais cette figure est d'un dessin correct, le modelé fin et vrai. M. Robinet a vdulu, comme chacun de nous, essayer cette admirable image du Christ presque tous les sculpteurs modernes ont tenté de modeler un Christ, mais bien peu ont réussi. Le Christ en Croix 3083 de M. Robinet est un plâtre bien exécuté, mais d'une nature un peu trop forte, trop puissante la nature du Christ était douce, aimante mélancolique, plutôt que vigoureuse et athlétique. Néanmoins. la tête est bien dans le caractère elle a de l'expression. Nous signalerons encore du même artiste un beau buste en marbre, Portrait de Mme Émile de Girardin 3084 , d'une très grande ressemblance et d'une bonne exécution. At. Brion ,est 1 auteur d'une statue en plâtre 2757j, celle de L'abbé Haüy, minéralogiste, mort en 1822. La pose de cette figure est simple, naturelle la tête est d'un sentiment jiaïf et les vêtements largement modelés. M. Chatronsse a envoyé' deux charmants groupes en plâtre. L'un représente la Séduction d'Héloïse, et l'autre le Dernier adieu d'Abeilard à Héloïse 2792 et 2793 . La première de ces compo-sitions est gracieuse et remplie de sentiment. La seconde est moins heureuse et l'exécution infé-rieure. Héloïse nous parait un peu petite comparati-vement à la même figure du premier groupe, et à celle d'Abeilard. M. le comte de Nogent fait de la sculpture comme un véritable artiste. La statue en plâtre Rêverie au bord de la mer 3038 , est une honne figure. La tête est jolie, la pose simple et gracieuse. Son buste en marbre, Portrait de Mlle A. de N., est bien modelé. M. mogine a modelé, dans le style académique, un Ajax, fils d'Oïlée, qui se recommanda par l'énergie du mouvement et la science anatomique. Cette statue en plâtre, d'une proportion plus forte que nature, est modelée avec talent et tout à fait dans le goût des envois de Rome. M. Sauvagean expose une fort belle terre cuite. C'est une petite statue de Lesbie 3099 agaçant une perruche posée sur son épaule Cette composition est on ne peut plus gracieuse Lesbie est jolie et drapée avec beaucoup de goût. M. Guillaume a envoyé, à l'Exposition, les modèles en plâtre des bas-reliefs qu'il a exécutés en pierre pour Sainte-Clotilde. Ces quatre bas-reliefs représentent Le mariage de Clotilde et de Clovis dans la cathédrale de Soissons 2927 , - Le Bap-tême de Clotis 2928 , - La Mort de Sainte Valère 2929 , - Sainte Valère décapitée porte sa tête à Saint Martial 2939 . Nous avons examiné avec attention ces quatre compositions, d'un modelé a sez négligé, et nous n'y avons trouvé rien d'ori-ginal, rien de remarquable, rien que le premier venu des exposants n'eût pu faire. M. Crauk Gustave a trois ouvrages au Salon Bacchante et Satyre 282i , petit groupe en bronze dont nous ne parlerons point, et deux bustes en marbre auxquels nous nous arrêterons. Celui de S. E. le maréchal Pélissier, duc de Malakoff 2825 . est l'un de meilleurs bustes en marbre de l'Exposi-tion. Les traits du maréchal prêtent peu à la sculpture, mais l'artiste a su en tirer un excellent parti. Le marbre de ce buste et celui du Buste du inaréchal duc de Coigny, pair de France 2826 , sont iravaillés et @6n@îfave~ un soin extrême. M. le comte de Nieimrerkerke tient aussi le 9 premier rang pour l'exécution et la ressemblance de son beau buste de S@. E. M. le maréchal Bosquet 303G . Ce marbre est plus grassement, plus large-ment modelé que ceux de M. Crauk il est vrai que l'artiste était favorisé par la nature du modèle, par le beau type du maréchal Bosquet. M. Dootan@, jeune, a quatre bustes en marbre. Nous ne nous occuperons que de celui de S. E. M. le maréchal Canrobert 2828 , à l'exécution du-quel cet artiste semble s'être attaché davantage. Il est aussi très ressemblant le masque a de la finesse, mais le modelé est un peu rond il n'a pas la fer-meté de ceux faits par MM. Crauk@et Nieuwerkerke. M. Cavalier n'a que deux bustes en marbre ce sont les Portraits de Mme L. R. et de Mme B. 2785 et 2784 . M. Cavalier donne à tout ce qu'il fait un cachet de grandeur qui sent l'antique sans en être une copie. Ces bustes ont de la physiono-mie, de la couleur et du style tout à la fois. M. Cordier compte dix-huit bustes à l'Exposi-tion, parmi lesquels il faut signaler une collection très curieuse de douze types algériens. Plusieurs de ces types sont d'un beau caractère et d'un modelé très nature. Mais en dehors de cette collection, nous avons remarqué les bustes de S. E. M. le maréchal Randon, gouverneur de l'Algérie 2803 , et de Mme la maréchale Randon 2804 . M. Oudlné est le seul des graveurs en médail-les de notre époque qui soit en même temps un statuaire très distingué aussi, a-t-il obtenu toutes les récompenses, et comme graveur en médailles et comme statuaire. Il n'a cette année que deux bustes en marbre celui du jeune E. 0. 3045 et celui de Mlle J. 0. 3046 . Ces deux bustes sont grassement modelés et l'exécution en marbre en est très soignée. M. Oudiné a encore huit médailles sous le même numéro 3047 1° L'Apothéose de l'Empereur Napoléon @1er@, d'après le plafond de M. Ingres 20 la Bataille d'Inkermann 3° le Tom-beau de Napoléon I@er aux Invalides 4° Chemin de fer de Paris en Espagne 5° le Séminaire de Rennes 6° la Société humaine et de sauvetage 7° la Com-pagnie centrale d'Assurance maritime 8° le Comité agricole de Cognac. Celle de ces huit médailles qui nous a paru la mieux composée est celle pour la Société humaine et de sauvetage. M. Cabet a exposé le buste en bronze de feu Rude, son professeur il est extrêmement ressem-blant et son modelé on ne peut plus nature. La longue barbe que portait ce grand artiste était une difficulté que M. Cabet@a surmontée avec beaucoup d'esprit et de talent. M. Debay Jean n'a que deux bustes parmi lesquels nous citerons particulièrement celui de M. Dupuis, colonel du 57@e de ligne, tué à l'assau de Malakoff 2840 . Nous citons de préférence ce buste, parce qu'il n'a été fait que sur des docu-ments , et qu'à notre avis on ne tient pas assez compte, généralement, de la différence qu'il y a de modeler un buste d'après nature, ou de le créer sur des renseignements souvent très vagues, d'après une gravure, une peinture, un dessin plus ou moins mauvais. La chose n'est cependant pas la même il faut n'avoir jamais tenu un ébauchoir pour ne pas réussir un buste d'après natu re, tandis que nous connaissons plus d'un artiste en renom qui a échoué en voulant reconstituer un portrait sur de simples documents. Nous louerons donc M. Debay d'avoir su donner de la physionomie à son buste et un aspect nature par la vérité du modelé. -M. Oliva a trois bustes en marbre exécutés avec un talent remarquable ce sont- les Portraits de Mgr Gerbet, évêqite de Perpignan 3040 , du R@. P. Ventura de Raulica 3042 et de Madame H. L. 3041 . Les deux premiers sont surtout d'un mo delé bien nature. M. Blavier@, dont nous avons déjà loué l'exécu-tion large et franche, expose une Devineresse, groupe en bronze 2727 , Portrait de M. Adrien Tourna-chon, buste en bronze 2738 , Portrait de Mme L. M., buste en marbre 2739 , Portrait de Mme A. M., buste en marbre 2740 . Bronze ou marbre, M. Bla-vier conserve toujours son exécution hardie. M. Francesk@f, dont nous ne parlons que pour lui reprocher de n'avoir pas- su élever son talent à la hauteur de son modèle. Son buste de Mme la comtesse Charles Tascher de la Pagerie 2899 Jest si loin de la finesse de traits, si loin de ressembler, -que nous avons dû avoir recours deux fois au livret Avant d'accepter ce buste, maigre et mal coiffé, pour le portrait de la gracieuse comtesse. M. Mène occupe toujours le premier rang pour ses groupes d'animaux il les pose avec goût et les rend avec vérité. La@Chasse au cerf 3008 , Chiens anglais 3009 et les Chiens bassets fouillant un taillis 3060 , sont modelés avec un talent hors ligne. M. BonheuR , Isidore fait les animaux dans des proportions plus grandes et avec un talent très remarquable. Son groupe en plâtre d'@une Vache défendant son veau contre un loup 2745 , est plein Je sentiment et d'énergie. M. Gueret est un sculpteur en bois très distin-gué. Son groupe d'@une Poule surprise par un chat et défendant ses@petits 2925 , est un bois coupé avec beaucoup de talent et une grande facilité. Nous regrettons de ne pouvoir citer qu'à la hâte Le Joueur de biniou dansant la nigouée 2972 , par M. LEBOURG, petite statue en bronze d'un mouve-ment hardi et plein de verve - ta Lyre'chez les Berbères 2729 ., par M. BA THOLDI, petit groupe en bronze d'un sentiment nature - MM bon Ange 3092 , groupe en marbre, composition gracieuse, par M. ROOSSBAU - Léandre, statue en marbre 2931 , consciencieusement étudiée, par M. GUIT-TON - jeune Fille endormie 3029 , petite statue en marbre grassement modelée, par M. MOREAU - la Nourrice indienne 8067 , petit groupe en marbre plein de grâce et de finesse, par M. PRO-THBAU - les Danseurs d'Herculanum, groupe en plâtre 2822 , par M. COURTBT -. l'Éducation. groupe en plâtre 3117 , par M. TRAVAUX -l'Art étrusque, statue en plâtre 3.102 drapée avec goût, par M. SIMYAN - Zénobie retirée de l'Araxe@, groupe en plâtre, par M. MARCELLIJY - l'Union fait la force@, statue en plâtre 2906 , par M. GAR-NI ER - Jérémie, statue en plâtre 3141 , par M. VIVIEN - Pêcheur et son Chien, groupe en plâ-tre 5055 , par M. NAST - la Pensierosa, statu en plâtre 2961 , par M. LANZÏRÔTTI - jehne Fau-ne, plâtre 2970 , par M LÀVIGNE - Amour et Jeunesse, groupe en plâtre 2956 , par M. KLEY -ÉGorohé@, ou Myologie du corps humain, savante étude anatomique de M. LAMy 2958 - le Prin-temps 2719 et l'Automne @7ÎO J fort beàux bus-tes en marbre, par M. ARNAUD - Portrait de M. le duc de Beauff@remont, buste en marbre 2950 , par M. ISE@UN - Portrait de M. Ducos,, buste-en marbre 2993 , par M. LESCOBNÊ - Buste en marbre de M. le@colonel Blachier 2748 , par@M. Jîosc - une Sybille moderne@, buste en marbre 2852 , par M. DESPREY - Portrait d'un jeune Enfant, buste en marbre 3116 , par M. 1 RAGIN -le buste en marbre de mademoiselle V. S. 3007 , par M. MATHIEU MEUSNIER - Buste en marbre de Mgr Bouvier@, éréque du Mans 2796 , par M. CNRC-NII-LON -Médaille commémorative à l'emprunt des 500 millions, par M. MERLEY - huit Portraits-Médaillons en bronze 2827 , par M. DAMOCSSË -un Tigre royal du Bengale 2849 , une Panthère de Java 2844 et un Çerf de France 2845 , par M. DÉLABRIÈRE - Rossignol pris au lacet 2916 , par M. GONON,- Un Lion, bronze 2952 , par M. JAC-QUEMART - Médaille de l'Exposition française à Rome 2832 , par M. DANTZELL - La Fille de Jephté 2884 , par M. FABISCH. Note de l'Éditeur. - L'auteur de ce volume, on le conçoit, n'a pu songer à citer et surtout à parler de la sculpture qu'il avait à l'Exposition. Mais, tout en appréciant sa réserve, tout en respectant sa modestie, M. Louis AUVRAY, nous permettra ce-pendant d'être moins réservé et de ne pas laisser passer sous silence le rang honorable que son Le-sueur 2723 occupait au Salon de 1857. Ce beau marbre, qui se faisait remarquer par la finesse et la vérité du modelé, par le goût de l'agencement des vêtements, a été commandé par S. E. M. le Mi-nistre d État pour le foyer du théâtre impérial de l'Opéra. - CH. DESOLME. VIII GRAVURE ET LITHOGRAPHIE. Si les graveurs anglais sont nos maîtres pour les vignettes , nous leur sommes certainement supé-rieurs pour la gravure artistique, pour celle dont le but est la reproduction fidèle des oeuvres de la grande peinture , de la peinture historique surtout. Les gravures anglaises ont entre elles un tel air de fa-mille qu'on les croirait toutes sorties du même bu-rin. En effet, qu'il s'agisse d'une vignette ou de l'imitation d'une peinture sérieuse, toutes ont la même couleur, le même effet blanc et noir, et sou-Vent@des têtes anglaises y sont substituées à des types Révères de l'antique. Quant à la lithographie, cet art essentiellement français, il est parvenu chez nous, chez nous seule-ment, à un tel degré de perfection, qu'il rivalise de pureté et de finesse avec les plus belles gravures, sur lesquels il a parfois l'avantage de mieux rendre la couleur et la manière d'un artiste. M. Calamatta possède, sans conteste, le burin le plus délicat et le plus souple de notre époque.5 On peut juger de la finesse de ses tailles dans les trois gravures qu'il a exposées Paysans romains dans l'admiration, d'après M. Madou 5153 -Souvenir de là patrie, d'après@M. Alf. Stevens 3l51 la Ce@@@M, d'après Guido Reni 3155 , 51. PréittMif ést du graveur att buriii vigoureux qui a êherché iseffet, la coulëur,@dans sa gravure de fébuè htâ Sirrvoh lé Pharisien, d'après le tabléaîl de Paul Véronèse du Musée du Loiivre 3263 mais les tailles de cette planche sont peut-être un peu lourdes. M. Martinet a un burin ferme il €ât ami de la couleur, comme l'atteste l'épreuve exposée sous le numéro 3220 Les Derniers honneurs rendus aux comtes d@Egmont et de Horn@, d'après M. Gal-lait. Cette planche imite parfaitement l'effet du ta-bleau. , M. ialmon expose le Portrait de M. Schneider, vice-président du Corps législatif, gravé d'après Paul Delaroche 3274 . Les tailles de cette planche sont fines , correctes, mais un peu froides. 11. Dieo n'a qu'une gravure inscrite au livret c'est le Portrait de M. le comte de Nieuwerkerkej membre de l'Institut, directeur général des Musées impériaux, intendant gènéral des Beaux-Arts de la maison de l'Etnpereur fac sirrtiM, d'après M. In-gres 3177 . Ce graveur a rendu avec beaucoup de finesse et une grande exactitude, le beau dessin-de M. Ingres, si remarquable pour le modelé de la tête et la ressemblmtoo M. Daubicuy@, le paysagiste distingué dont nous avons parlé avec éloge dans un précédent chapitré, a exposé plusieurs gravures à l'eau-forte exécutées avec l'habileté et le talent d'un excellent dessinateur. Nous citerons principalement le Buis-son@, paysage d'après le tableau de Ruysdael, du Musée du Louvre 3175 . M. Malardot a exposé une eau-forte d'une grande vigueur de crayon c'est un Ravin dans les Vosges 3225 . M. Jazet, l'habile interprète des peintures-de M. Horace Vernet, a reproduit, avec le charme et la fidélité habituels de son burin , trois tableaux bien connus de ce maître Louis XV à Fontenoy 3206 Retour de la chasse aux lions 5207 Trappiste en prières 3208 . M. Lassalle ÉnlÏle expose les deux plus bel-les et les deux plus importantes lithographies du Salon Médée poursuivie, d'après Eugène Delacroix 3331 , et Faust au sabbat, d'après M. A. Scheffer 3332 . La première de ces deux lithographies est d'un effet de lumière si puissant, d'un crayon si large, si moelleux, qu'elle plaît plus que te tableau. M. Sudre est le traducteur des compositions de M. Ingres il a reproduit presque toutes les peintu-res de ce maître. Son dessin correct, son crayon fin mais un peu monotone de ton, convenaient bien à la couleur froide et grise de M. Ingres. Peu de li-thographies ont un fini aussi délicat que les deux épreuves exposées par M. Sudre Tête d'étude , d'après un dessin de Léonard de Vinci, de la col-lection du Louvre 5380 , et la Muse de la Musique, , d'après M. Ingres 3381 . M. Noël est un dessinateur d'un grand talent il a le crayon très facile, ainsi que nous le .prouve sa lithographie du Portrait de S. E. M. A. Fould@, mi-nistre d'Etat et de la maison de l'Empereur, d'après M. Larivière 3339 , et les trois autres d'après les peintures de MM. Jalabert et Winterhalter. M. J.-H. Flandrln a reproduit en lithogra-phie quelques fragments des peintures faites par lui à l'égiise Saint- Vincent-de-Paule 3314 . La li-thographie a cet avantage, c'est que tout artiste qui sait dessiner peut, en se copiant sur la pierre, con-server à ses compositions le sentiment et la forme. C'est là le cachet qui distingue l'épreuve exposée par M. Flandrin. M. Glaize a également dessiné lui-même sur la pierre son tableau un Pilori 3318 , qu'une autre main n'aurait pu reproduire avec ce sentiment et cette vigueur de coloris. IX ARCHITECTURE MM. Baltard. - Lacroix. - Van Cleemputte.@-@Parent.@-@Delacour. Durand.@-@Lejeune.@-@Godebeuf. Nous nous sommes souvent demandé pourquoi l'architecture occupait le dernier rang dans la hié-rarchie des beaux-arts. Selon la logique, ne devrait-elle pas cependant avoir la première place, puisque les autres arts, surtout la peinture et la sculpture, ne sont que ses auxiliaires, que des parties d'elle-même, et que, dans tous les cas, elle est appelée à donner l'hospitalité aux produits des arts et des sciences, soit dans les palais, soit dans les musées, soit dans les théâtres qu'elle élève. L'architecture est aussi, de tous les arts, le moins à la portée de la foule qui visite les expositions, et c'est sans doute parce que les connaissances spéciales manquent à hien du monde pour l'apprécier, que cet art est le plus attaqué, le plus calomnié. Quand nous entendons reprocher à l'architec-ture d'être restée dans l'ornière, de n'avoir point fait un pas, de n'avoir pu sortir des styles grec, romain, gothique et renaissance, de n'avoir pas su produire, dans ce siècle dé progrès, autre chose que des colonnes, des pilastres, des frontons et des portiques, il nous semble qu'il vaudrait tout autant se plaindre de ce que, depuis la création, @Tannée soit encore invariablement composée d'un Prin-temps, d'un Eté, d'un Automne et d'un River. Pré-tendre que, dans ce Siècle, l'architecture est restée stationnaire, ce serait se refuser à l'évidence. À quelle époque autre que la nôtre, les architectes, les vrais artistes, ont-ils plus étudié les différents genres d'architecture, plus respecté les monuments de tous les âges qui couvrent le sol de la France et que nous voyons restaurer si admirablement@? faut-il être bien érudit pour savoir que, dans les temps qui nous ont précédé, on s'occupait uniquement du genre d'architecture à la mode et qu'on dédai-gnait les autres styles , qu'on laissait tomber en ruine les Ibonuments d'une autre époque@? n avons-nous pas des monuments gothiques et renaissances resiaurés ou agrandis dans un autre style que. le leur, dans le style alofs à la mode-? Aujourd'hui, du moins, on ne oommet plus de ces anachronis-mes les restaurations, les additions taites aux mo-numents, le sont dans le style qui leur est propre aujourd'hui, on construit dans tous les styles, parce qu'on les a tous étudiés et que tous peuvent afôir leur applicatftjtf, on fait des' églises gûthïques et rofliafles, on élève des palais, des édifices d'une ordonnance grecque, romaine ou renaissance, des hOfels dans1 le goût des époques de' Louis XIII, Louis XIV et Louis XV, et certes, cJest là un fait incontestable et très honorable pour notre édole. Elle@a encore un afttfrevtitré de gloife qui appârtieïlt entièrement k notre- siècle c'est là construction tout en fer et err fonte de certains édifices. M. Balterd Victor , architecte de la ville de Paris, expose deux projets qui sont la réponse la plus péremptoire aux dénigreurs systématiques de notre époque. Ces deux projets se composent de sept dessins plan, coupes et élévation des halles centrales de Paris, pour le présent et pour l'avenir 3390 . Dans l'un des projets, les halles seraient construites entièrement en fer et@en fonte confor-. mément au corps principal récemment exécuté, et, dans le second projet, une partie des halles serait, comme dans le précédent, tout en fer et en fonte, et l'autre partie, @instruite en pierre et en fer, pour servir aux marchés de certaines denrées qui deman-dent plus d'ombre et de fraîcheur. Lorsqu'on sait ce qu'étaient les marchés avant la révolution, ce que sont encore ceux qui existaient alors à Paris, et qu'on a sous les yeux les projets de halles que M. Baltard fait élever au centre de la capitale, on s'étonne de rencontrer des gens assez ennemis de leur époque pour la blâmer quand même. -M. Lacroix Eugène , avec lequel nous nous souvenons avoir concouru en 1841, a envoyé deux dessins exécutés avec une pureté que peu de ses confrères possèdent au même degré.. C'est d'abord, sous le numéro 3431 Plan, façade et deux coupes de l'église Napoléon Saint-Jean, où sont déposés les restes de Charles Bonaparte, de Louis Bonaparte, roi de Hollande, frère de Napoléon I@er@, et de Napo-léon et Charles-Napoléon Bonaparte, fils de Louis 7 roi de Hollande, et frères de S. M. Napoléon III.@-Puis, sous le noméro'3,432 Dessins de la crypte et du tombeau de la reine Hortense, mère de S. M. Na-poléon III. Nous félicitons M. Lacroix du style qu'il a choisi pour cet édifice religieux, et surtout du goût qu'il a mis dans sa décoration. M. Tan Cleemputte a eu l'heureuse idée d e joindre, aux neuf dessins de son projet de Palais-de-Justice 3445 , un petit modèle en plâtre de la façade principale de ce palais. C'est là un excellent moyen pour se rendre bien compte de l'effet des saillies et de l'ensemble des lignes. Ce projet de Palais-de-Justice, avec caserne de gendarmerie, est pour la ville d3 Saintes Charente-Inférieure . M. Parent est, si nous ne nous trompons, le fils de M. Aubert Parent, notre professeur d'archi-tecture, et nous sommes heureux d'avoir à consta-ter qu'il sera, lui aussi, un artiste distingué. Il ex-pose trois dessins d'un Projet du Musée Napo-Mon d'Amiens 3438 , lequel projet l'a emporté sur ses nombreux concurrents au concours ouvert par la ville d'Amiens. On ne peut débuter plus ho-norablement dans sa carrière. Le caractère du mo-nument conçu par ce jeune artiste est à la fois sé-vère et élégant tel qu'il convient à un muséë. Nous mentionnerons, en terminant, les dix-sept dessins de M. DHLAcoua pour la restauration de l'abbaye de Bonneval Ëure-et-Loire , ordre des Ci-teaux. 3495 @@l@M dessins de 3SL DURAND pour les restaurations été la cathédrale de Langrts 3403 , de l'église NalrerDdme de Mantes 3404 , de l'église Notre-Dame de Vesnon 330@ et de l'église Notr -Dame du Grandn-Andelys 3406 .,.,. les dessins de M. LEJEUNE, pour la restauration et l'agrandisse-ment du château de Savern@ç, destiné aux veuves des hautp foncti.unmiref civils etipilitaires 34-35 -les projets de M, GODABEUF pour un nouvel hôtel des Caisses d'amortissements, Dépôts et Consigno-tions, sur le quais M @claquais 3423 pour le nou-veau pont Saint-Michel 3424 , et pour @Véglise d'Auvçr , Seine-et-Oise 3425 . Avant de quitter la section d'architecture, nous rappelerons que, dans notre Revue de l'Exposition universelle, en réclamant contre l'interc lation de gravures, de lithographies et de peintures pour vi-traux dans le classement des projets d'architectu-re, nous di@rons a C'est par erreur, sans doute, qu'on a classé parmi les architectes MM. Hfdçz et Frappaz, deux peintres qui n'ont exposé que des aquarelles le premier la Mission apostolique dans les Gaules, composée pour un vitrail le sçeoud onze dessins d'après les peintures de la galerie Ma-zarine. Nos observations ont été entendues, et cette année on y a fait droit en partie. Nous disons en partie, parce que bien qu'on ait catalogué sépa-rément , à l'architecture , les dessins d'avec leurs copies en gravure et en lithographie, nous n'en persistons pas moins à prétendre qu'un graveur ou un lithographe n'est pas un architecte parce qu'il a gravé ou dessiné sur la pierre la façade du Louvre ou le palais de Fontainebleau, et que le mérite de ces sortes d'ouvrages ne devant être apprécié que sous le rapport de la gravure ou de la lithographie, les o@uvres de M. HUGUENET, habile graveur, ainsi que celles de M. BEAU, dessinateur lithographe de beaucoup de talent, devraient à l'avenir cesser de figurer à l'architecture, pour être catalogués avec les autres gravures et les autres lithographies. X. LES RÉCOMPENSES. La liste des récompenses décernées aux artistes est le complément naturel, indispensable, d'une revue critique aussi complète que la nôtre. Nous la donnons donc ici en la faisant suivre de quelques réflexions qui cloront ce compte-rendu du Salon de 1857. En 1852 et 1853, la distribution des récompenses a eu lieu dans le grand salon du Louvre, en présence des artistes récompensés seulement. Elle s'est faite, cette année, dans la salle d'honneur de l'Exposition, au milieu de tous les exposants réunis. Il était deux heures lorsque son excellence M. Fould, ministre d'État, M. le comte de Nieu-werke, directeur général des musées, et M. Gauthier, secrétaire du ministère d'État, ont pris place au bureau, derrière lequel MM. les membres de l'Insti-tut ont occupés les sièges qui leur étaient destinés. M. le ministre d'État a ouvert la séance par un discours dont il n'y a pas que les peintres et les sculpteurs qui puissent tirer un enseignement utile. L'Exposition de 1857, a dit M. Fould, était attendue avec un vif intérêt par tous les amis dés@erts. L'éclat dont l'école française avait brillé à l'Exposition univer-selle, et le temps laissé aux artistes pour se préparer à une nouvelle épreuve, faisaient concevoir les plus heu-reuses espérances. Si e@res n'ont pas été complétement réalisées, il est permis de dire qu'elles n'ont point été trompées. En effet, que l'on considère l'Exposition actuelle dans son ensemble, ou qu'on la compare aux Expositions précédentes, on sera forcé de reconnaître que peu d'entre elles ont réuni autant d'ouvrages d'art d'un mérite réel, et révélé à la France un aussi grand nombre de talents nouveaux. Ces nouveaux talents sont l'espoir de l'avenir. Fi-dèles aux traditions de leurs illustres maîtres, ils sau-ront se livrer avec persévérance à ces études sérieuses sa s lesquelles le plus heureux génie reste stérile ou s'égare ils sauront préférer les jouissances solides et durables de la vraie gloire aux satisfactions éphémères que donnent de trop faciles succès ils sauront qu'il faut quelquefois résister au goût du puhlic, et que l'art est bien près de se perdre lorsqu'ils abandonnent les hautes et pures régions du beau et les voies tradition-nelles des grands ma@Lres ils sauront enfin se préserver des dangers que r'ai déj4 signalés et centre lesquels je ne saurais trop vous prémunir la présomption de la jeunesse qui, pour j@ouir plus tôt de son talent, le tue dans son germe, et cette déplorable tendance à mettre l'art au service de la mode ou des caprices du jour. A l'exemple de ce jeune peintre qui, pour accomplir une oeuvre digne de la haute distinction qu'il vient d'obtenir, est allé s'inspirer sur les lieux mêmes où notre armée achetait la gloire par de si rudes travaux, nos artistes chercheront le succès dans les seules conditions où il se trouve l'étude, l'inspiration, la foi dans une grande idée, le dévoûment à un noble but et alors, nul doute que la prochaine Exposition ne tienne toutes les promesses que celle-ci nous a faites. Ni les encouragements, ni les sujets ne vous man-queront. Quelle époque, quel gôuvernement a jamais tait autant pour les arts ? - Grâce à la volonté féconde de l'Empereur, l'architecture transforme nos cités, et fournit incessamment à la sculpture et à la peinture de nouveaux travaux. La renommée de nos écoles a fixé sur nos artistes les regards de toutes les nations, et leurs oeuvres se répandent dans le monde entier. Tout contribue donc, dans cette époque de grandeur et pros-périté, à étendre leur domaine, et l'on peut dire que ja-mais les artistes n'eurent devant les yeux un aussi bel avenir. Après ce discours qui a été fort applaudi, M. le comte de Nieuwerkerke a proclamé les récompenses dans l'ordre suivant Officier de la Légion-d'Honneur. - Winterhalter, peintre de portrait. Chevaliers@. - Ai vasowski, paysagiste. - Desgoffe, idem. - Comte, genre. historique. - Alfred de Dreux, paysage et animaux. - Fils, genre historique.@- ZieM, marine. - Matout, histoire. - Perraud, statuaire. -@Oudioe, graveur en médailles. - Dubray, statuaire. -@Alphonse François, graveur. - PEINTURE. Médaille d'honneur@. - Yvon Adolphe ., auteur de la Prise.de la. Tour Ilatakoff. Rappel des médaillet dé première classe. - Bezard, Ci bol, Daubigny, Desgoffe, Fortin, Knaus, Pichon. Médailles de première classe@. - Baudry, Pils@ Bou-guereatr. Rappel des médailles de deuxième classe@. - Chavet, Gomle, Courbet., Fromentin, Geoffroy, Hedouin, Aille-mauher, Lambiaet,@Lazerges, Leleux, Melin, Montessny, Petit, Picou, Richter, Rochn, Steveos Joseph , TimJbaJL Médailles de deuxième classe@. -@Boulanger, Breton, de Curzon, Heilbuth, Larond, Roux. Rappel des médailles de troisième classe@. - Aug. Bonheur, Mlle Henc. Brown, Busson, Charpentier, Comte-Caliï, Desjobert, Devilfy, Dubasty, Jobbe-Duval, Lorans, Lumiuais, Matout, Mo@uvoisin, Plassan, Rivon-ion. Robert. Méailles de troisième classe@. - Bell y, Brendel, de Cock, Dumas, Fichel, Ginain, HBnneberg, de Enyff, Lagr !, Mazerolle, Rigot, Romagny. Mentions honorables. - Andrien, Âxenfetd, Aze, Baume, Biu, Blin, Boniface, Brillonia, Caffiine, Carautf, CastaD, Chenu, de Cock, de Coubertin, Defarocke, Des-goffe, Doré, Mme Doux, Eudes de Guimard Mlle , Fa-verjon , Félon , Feyer-Perrin, Foufonghe, Galbran, Graeb, Grenet, Hailtecourt, flintz, Imer, Kate, Lafage, Léman, Marguerie, Merle, Meuion, Paillé, Papelea, Pelletier, Pezous, Renier, Rougement Mme , Sain, Salz-mann, Schuber, Sellier, Tabar, Ternanle, Tinthoin, Tourny, Yienot. --. - SCULPTURE. Rappel des médailles de première clâS'Se@.@-@Gruyère, Maillet, Oudine, Perraud. Médailles de première classe@. - Millet, Montagny. .Rappel des médailles de deuxième classe@. - Rtioli, Cordier, Damnas, Marcellin, Merlez, Schroder. Médailles de deuxième classe. - Grabowski, Gait-ton, ûumery, Leharivelr-Durooher.. Rappel des méiiai@Ues. de troisième classe. - Icabu-cbet, Calmels,. Chabaud, Iselin, oliva, Trayaux, Médailles de troisième classe @@- Bauriché, Craick, D.eligancT, Jacquemart, Simy.aB,, Thomas. 1 Mentions honorables. - Arnaud, Bogino, Bonheur, Chatrousse, Danzell, Début, Fabisch, Faguière, Lavi-gne, Moreau, Nogent, Ponscarme, Sobre, Truphème, Valette Varnier, Desprey. GRAVURE ET LITHOGRAPHIE. Rappel des médailles de première classe. - Fran-çois Alph. Lassalle. Médailles de première classe@.@-@Blancbard. Rappel des médailles de deuxième classe@. - Girard, Girardet. Mandel, Oulkin, Salmon. Médailles de deuxième classe@. - Baugrand , Sou-lange-Tessier. Rappel des médailles de troisième classe@. - Levy, Varin. Médailles de troisième classe@. - Aubert, Gusmand, Jacquemot, Willmann. Mentions honorables. - Allais, Carey, Cornillet, Jazet, Lenhert, Peguenot, Mme Perfetti, Riffault, Sirouy, Steifensand, Valerio. ARCHITECTURE. Rappel des médailles de première classe. - Gar-naud. Médaille de première classe@. - Renaud. Rappel des médailles de deuxième classe. -G ui lIau-mct Eug. , Guillaumot Louis . Médaille de deuxième c asse.@- Curte Louis de , Du-rand. Rappel des médailles de troisième classe@. - Hénard, Lacroix. Médailles de troisième classe@. - Garnier, Parent, Trilhe. Mentions honorables. - Drouillard, Kellerhoven, Kreichgasser, Sabatier, Sauvageot. A la suite de cette solennité, chacun parcourait les salles de l'Exposition espérant trouver l'inscrip-tion des récompenses au bas des ouvrages qui les avaient méritées, ainsi que cela s'était pratiqué en 1852 et 1853. Il paraît qu'on a renoncé à cette mesure. Nous voici donc arrivé à la fin de notre ouvrage sur l'Exposition, travail aussi long que difficile, si l'on songe que nous avons eu plus de trois mille ouvrages à examiner, et que cet examen nous l'a-vons fait avec une conscience qui nous donne le droit d'espérer qu'on reconnaîtra qu'un sentiment de justice et de convenance n'a cessé de présider à nos jugements, et que si nous n'avons pas souvent louangé sans un peu de critique, nous n'avons aussi que rarement blâmé une oeuvre sans en faire valoir quelques parties. Enfin, nous avons repoussé tout esprit de coterie, toute antipathie d'école nous avons fermé l'oreille aux insinuations intéressées et perfides nous avons fait notre possible pour résis-ter à l'entraînement du sarcasme, aux traits mor-dants de l'épigramme, nous souvenant que la cri-tique devait éclairer et encourager, au lieu de ridi-culiser, sous prétexte qu'il faut avant tout amuser le lecteur. Nous terminerons en remerciant l'administration d'avoir, dans l'intérêt des artistes, prolongé d'un mois la durée de l'Exposition d'avoir admis, pour la première fois, des photographies reproduisant des ouvrages qui ne pouvaient être déplacés ni ex-posés d'avoir ajouté au livret un chapitre compre-nant les travaux exécutés aux monuments publics, et nous nous permettrons de demander encore à sa sollicitude 1° De tenir secret au jury d'admission, quel qu'il soit, le nom des artistes qui auraient des mo-tifs pour ne pas signer leurs oeuvres et rester in-connus à leurs juges. 2° D'accorder l'entrée gratuite le jour de l'ouver-ture de l'Exposition , parce que ce jour-là est une fête artistique à laquelle doivent étre cojay é les artistes, leurs familles et tous levamis des arM.. TABLE DES MATIÈRES. Pages Avant-propos. 3 Peinture historique. 10 Tableaux de genre. 43 Portraits. Il. 10. 54 Intérieurs, paysages, animaux et marines. 64 Pastels, aquarelles, dessins, miniatures, émaux et peintures sur porcelaine. 73 Sculpture et gravure en médailles.,. 80 Gravure et lithographie. 104 Architecture w T T r 108 e 108 Les récom p 6QS6Sy Mr ji A 13 ,- r ,. 1
SALON DE 1857. I. AVANT-PROPOS. Quelques-uns de nos confrères qui attendaient, comme nous, l'ouverture des portes de l'exposition des Beaux-Arts, nous faisaient observer que cette solennité n'excitait plus le même empressement que jadis. C'était alors, en effet, un spectacle curieux et plein d'intérêt que de voir tout ce que la capitale renferme de distingué et d'éclairé, même les belles élégantes, venir, une heure à l'avance, faire le pied de grue sur la place du Musée, attendre patiemment, puis aux premiers coups de onze heures frappés à l'horloge du Louvre, se presser, se fouler et faire irruption dans les salles, comme une armée dans une ville prise d'assaut. Deux causes ont paralysé cet élan passionné du public pour nos expositions. C'est d'abord et principalement le prix d'entrée éta@bli depuis peu d'années, et ensuite l'éloignement du centre de Paris des différents locaux choisis provi@soirement. Il est vrai que cette dernière cause va disparaître, si, comme tout le fait entrevoir, M. Le fluel, l'habile architecte de l'Empereur, a bientôt terminé les salles du nouveau Louvre destinées aux expositions des Beaux-Arts. D'un autre côté, si l'ad@ministration veut rendre à l'ouverture du Salon cette solennité, cet enthousiasme d'autrefois, in@connus partout ailleurs qu'en France, elle n'a qu'à décider que ce jour-là l'entrée sera gratuite. Ce se rait, du reste, un acte de justice envers les familles des artistes si intéressées à voir et à juger, des pre@miers, les oeuvres exposées mais se trouvant sou@vent dans l'impossibilité de payer le droit d'entrée, elles sont, par conséquent, forcées d'attendre huit jours pour satisfaire gratuitement ce sentiment de curiosité bien naturel. Quant à nous, partisan des expositions gratuites, nous nous exprimions ainsi dans notre compte-rendu de l'Exposition universelle Nous ne sommes pas partisan du droit d'entrée, non parce que ce mode est contraire à nos moeurs, à la générosité bien connue de notre caractère, mais parceque, si ce prix d'entrée était appliqué à l'a@venir, il paralyserait le progrès chez nous, en em@pêchant la majorité des artistes et des ouvriers d'aller, comme précédemment et le plus souvent possible, méditer et étudier à nos expositions. Nous avons prouvé, dans notre Revue du Salon de 1852, que si l'Angleterre, si l'Allemagne étaient inférieures à nous dans les Beaux-Arts et dans l'In@dustrie, ce n'était ni faute d'écoles ni faute de pro@fesseurs, mais à cause de la rareté de leurs expo@sitions, d'ailleurs aussi peu fréquentées que leurs musées, et parce qu'elles ne sont jamais gratuites. Nous avons prouvé que la France ne devait sa su@@@périorité artistique et industrielle qu'à ses Salons annuels et gratuits qui, depuis 1830, nous ont fait faire des progrès si remarquables. Nous re@grettons donc, plus sincèrement que nous l'ex@primons ici, que la Compagnie du Palais de l'In@dustrie n'ait pu accorder, un jour par semaine, au moins, l'entrée gratuite aux deux expositions. Ce que la Compagnie du Palais de l'Industrie n'avait pu faire, l'administration du Musée l'a fait cette année elle a acco@rdé, comme nous le deman@dions, un jour d'entrée gratuite par semaine le dimanche. Nous l'en félicitons, et si, à l'avenir, le jour d'ouverture de l'Exposition était gratuit, elle aurait, croyons-nous, fait droit à toutes réclama@tions sur ce point car@, il faut le reconnaître, la perception du prix d'entrée produit des sommes considérables, et ces sommes servent, à des acqui@sitions de tableaux et de statues qui n'auraient point lieu sans cette ressource. Il y aurait donc injustice à ne pas le signaler l'administration fait ce qu'elle peut pour satisfaire et concilier tous les intérêts. Malheureusement, c'est une chose, sinon impossi@ble, du moins toujours très difficile. Cependant, malgré les plaintes inévitables éma@nant d'esprits chagrins et contradicteurs, on ne peut s'empêcher d'avouer que M. le directeur des Musées a su tirer le meilleur parti de ce vaste palais des Champs-Elysées dont les artistes s'effrayaient à la pensée que leurs oeuvres seraient écrasées par l'immensité du local et la diffusion de la lumière. Les neuf salles construites pour l'exposition de pein ture, dans la galerie supérieure, donnent un jour du haut également favorable à tous les tableaux. Quant à la sculpture, elle est disséminée avec dis@cernement dans les salons de peinture et dans le charmant jardin anglais, dessiné et planté, avec un goût exquis, dans l'immense transept du palais. Cette disposition satisfait-elle tout le monde ? Mon Dieu non ! et M. le comte @de Nieuwerkerke ne pouvait l'espérer. Nous avons entendu des raisonnements curieux à ce sujet ceux-ci disent qu'ils n'ont point fait des statues pour orner un jardin ceux-là pré@@féreraient voir leurs sculptures dans l'ancien et triste local du Louvre. Patience, messieurs, le Lou@vre s'achève, et l'année prochaine vos ouvrages pourront reprendre leur ancienne ligne de bataille dans un froid rez de-chaussée que le public traver@sera à la hâte, comme autrefois, sans s'y arrêter. Peut-être alors regretterez-vous ces jolies prairies qui attirent les visiteurs, ce fond de verdure sur lequel vos statues se détachent, ce frais ruisseau qui serpente dans ce gazon, et réflète, en courant, les formes gracieuses de vos groupes Mais vos re@grets seront superflus le Louvre ne se prêtera à aucune métamorphose tel il sera, tel il faudra le supporter. N'aura-t-il pas été construit pour vous ? Au reste, depuis bientôt trente ans que nous suivons les expositions des beaux-arts, il n'en est pas une où l'on ne se soit plaint et du loca et du jury. Le jury surtout a été l'objet de continuelles récriminations. Que de pétitions n'a-t-on pas si@gnées pour demander à le réformer et même à le supprimer ? quelle guerre le romantisme ne lui a-t-il pas livrée dans les premières années du rè@gne de Louis-Philippe? Il est vrai que l'Institut, qui composait le jury d'admission, refusait impitoya@blement tout ce qui n'était pas dans ses vues. C'est cependant de cette guerre du classique et du ro@mantique qu'est sorti le progrès de l'art et cette école moderne et vraiment française qui a brillé avec un tel éclat à l'Exposition universelle, en présence des écoles européennes réunies. L'antipa@thie contre le jury était telle, en 1848, qu'on pro@fita des événements pour faire une exposition libre où tous les ouvrages présentés seraient admis. On se rappelle l'effet de cette exposition ceux-là même qui l'avaient demandée ont été les premiers à la regretter et à réclamer le rétablissement d'un jury pour les admissions au salon de 1850. En effet, il fut nommé à l'élection par les artistes exposants. C'était une garantie pour les écoles diverses, et pourtant il y eut encore des mécontents. Le jury pour les salons de 1852 et de 1853 fut composé, moitié de membres nommés à l'élection par les ar@tistes exposants, moitié de membres choisis par l'administration. Cette combinaison était sa@ge elle ne fut, pas plus que les précédentes@, exempte de reproches plus ou moins passionnés, tant il est difficile d'obtenir l'approbation géné@rale. Cette année@, le jury est redevenu ce qu'il était avant la révolution de février il a été uni@quement composé des membres de la section des beaux-arts de l'Institut. Mais il faut dire que l'Institut de 1857 ne voit plus comme voyait l'Institut de 1830 il a subi, à son insu, l'influence de la nouvelle école ses principes se sont modi@fiés par l'admission dans son sein d'artistes jeunes encore et appartenant à l'école actuelle. Sans doute, l'Institut montrera toujours une préférence pour les lauréats de l'Ecole, quelle que soit leur faiblesse, sans doute, il y a eu, cette fois encore, des faits personnels, des refus immérités très regrettables. Pourquoi s'en étonner ? De ce qu'on est membre de l'Institut cesse-t-on d'être homme, et plus ou moins accessible aux mauvaises passions ? Il y au@rait, ce nous semble, un moyen bien simple de mettre un terme à ces petites méchancetés ce se@rait de laisser ignorer au jury, quel qu'il soit, le nom de l'artiste dont il examine les oeuvres. Cette mesure si simple et d'équité réjouirait bien des artis@tes et nous tout particulièrement. Quoi qu'il en soit, et malgré les exclusions aux@quelles nous venons de faire allusion, on doit savoir gré au jury de 1857 d'avoir réparé une injustice en admettant les oeuvres d'un artiste distingué contre lequel on avait lancé toute la meute de rapins de l'école. On doit, pour être juste, lui savoir gré aussi d'avoir reçu au moins un ouvrage à presque tous les artistes qui ont envoyé à l'Exposition. On nous dira que l'étendue du local permettait au jury de se montrer plus bienveillant encore, en ouvrant une ou deux salles de plus, et en recevant au moins deux ouvrages au lieu d'un seul, qui n'est pas tou@jours le meilleur parmi ceux présentés. C'est aussi notre avis mais il n'est pas moins vrai que le Salon de 1850 ne comptait que 1,185 ouvrages, que celui de 185@2 n'en présentait que 1,757, que celui de 1853 n'en avait que 1,768, tandis que le livret de l'Exposition de 1857 en consigne 3,483, presque le double des précédentes expositions. C'est un résul@tat dont il faut tenir compte au jury. Les 3,4@83 oeuvres d'art exposées se divisent ainsi - Peinture, 2,715 - Sculpture, 429 - Gravure, 147 - Litho@graphie, 98 - Architecture, 85 - Photographie, 9. - Notons, en passant, que c'est la première fois que la photographie figure à une exposition des Beaux-Arts. Ces oeuvres sont dues à 1454 Exposants, sa@voir 1172 peintres, 117 sculpteurs, 74 graveurs, 43 lithographes, 34 architectes. Il est un autre résultat, et des plus honorables, que nous devons certainement au rang exceptionnel auquel l'école française s'est élevée dans ce concours européen qui s'est appelé l'Exposition universelle. Nous voulons parler du nombre considérable des artistes étrangers qui exposent cette année. Au Sa@lon de 1852, nous comptions 113 artistes étrangers plus de 200 sont inscrits au livret de 1857. Maintenant le Salon de 1857 est-il supérieur ou inférieur à ceux des années précédentes ? C'est là ce qu'il serait téméraire d'affirmer à une première visite. Ce que nous pouvons dire, c'est que, à l'exception du grand tableau de M. Yvon, la grande peinture y est nulle. et qu'au contraire la petite et la moyenne peinture y sont très remarquables. Les tableaux de genre y sont en majorité. Ce qu'il est bon de signa@ler, c'est que les écoles ou plutôt les systèmes y sont moins distincts, moins tranchés qu'aux autres expo@sitions. M. Courbet lui-même semble avoir com@pris qu'on peut être réaliste tout en copiant la belle nature de préférence à la laide. Nous n'avons rien vu de MM. Ingres, Scheffer et Delacr@oix mais on s'arrête avec empressement devant les tableaux de MM. Horace Vernet, Robert Fleury, Muller, Ma@tout, Gérôme, Meissonnier, de Mercey, Dubufe, Galimard, Glaise, etc. Quant à la sculpture, elle s'est maintenue au de@gré de supériorité qu'elle a atteint, et presque tous nos statuaires ont envoyé au moins une oeuvre, mal@gré les travaux qui les ont occupés au Louvre. Notre critique formera cinq chapitres Peinture historique - Tableaux de genre. - Portraits, - Paysages et Marine - Dessins, Aquarelles, Pastels et Miniatures - Sculpture - Gravure. Lithogra@phie, Architecture et Photographie. II. PEINTURES HISTORIQUES. On désignait autrefois sous le titre de Peintu@re historique, tout tableau représentant un trait de l'histoire ancienne, soit sacrée soit profane, et pres@que toujours exécuté sur une toile de grande di@mension où l'artiste s'appliquait à l'étude du nu, cet écueil de l'art. Aussi, les sujets grecs et romains étaient-ils choisis de préférence et envoyés en très grand nombre aux expositions du Louvre. Mais il est dans l'ordre naturel de se fatiguer de tout, de se blaser des plus belles comme des meilleures choses, et un jour l'on s'écria de toute part Qui nous délivrera des Grecs et des Romains ? On s'était demandé pourquoi l'on ne @reproduirait pas aussi les traits les plus intéressants de l'histoire moderne, les hauts-faits de l'histoire nationale? Le célèbre peintre@ Gros fut le premier qui commença cette révolution dans la peinture il fut le père de la nou@velle école. J'en atteste Jaffa, ce chef-d'oeuvre où le coeur Prête au talent l'appui de son feu créateur ! J'en atteste d'Eylau la scène magnifique. Et son Napoléon, au regard pathétique ! J'en atteste l'éclat du combat d'Aboukir, Ce fruit de quelques mois, où l'art sut réunir Expression, dessin, couleur, fougue guerrière Où le coursier d'un preux, secouant sa crinière, @Impétueux, bouillant, respirant la fierté, L'oeil plein d'un feu vainqueur, le poitrail argenté, Nous rappelle soudain ceux que la Poésie Attache au char du jour et nourrit d'ambroisie. Après lui vinrent Géricault, Horace Vernet, Paul Delaroche, Eugène Delacroix, les Devéria, les Jo@hannot et tous les maîtres qui se sont formés de@puis 1830. Aujourd'hui, la majorité des sujets traités par les artistes exposants appartiennent à l'histoire mo@derne, et principalement à l'histoire contempo@raine. Nous considérerons donc comme peinture histo@rique tout tableau, grand ou petit, reproduisant un trait d'histoire soit ancienne ou moderne, soit sa@crée ou mythologique, et, sans suivre l'ordre hié@rarchique ni méthodique, nous analyserons les oeuvres à mesure que nous les rencontrerons. Ceci dit, nous commençons notre Revue. M. Louis Matout a exposé deux grands ta@bleaux pendantifs destinés à compléter, avec celui d'Ambroise Paré exposé en 1855, la décoration du grand amphithéâtre de l'École de Médecine. - Celui des deux tableaux que nous préférons porte le nu@méro 1867 et représente le célèbre chirurgien De@sault, qui, à la fin du XVIII e siècle, institue la pre@mière clinique chirurgicale@, et démontre à ses élè@ves l'appareil inventé pour les fractures de la cuisse. Cette scène est bien groupée, les différents plans bien observés il y a de l'air. La pose du professeur est vraie@, simple sans manquer de dignité@, et le sentiment d'attention des élèves n'a rien de ma@niéré. Le second tableau 1866 représente le chi@rurgien Lanfranc, qui fit, en 1295, les premiers cours de chirurgie qui aient été ouverts en France. Ici, l'artiste a cherché l'effet pittoresque, et il a été moins vrai. Parmi les élèves assis sur les gradins de l'amphithéâtre, il en est un, au centre, dont la pose paraît inexplicable il semble à cheval on ne sait sur quoi. Du reste, ce tableau a des qualités de cou@leur très remarquables. M. Dubufe fils a, cette année, une très grande toile 819 intitulée le Congrès de Paris en@ 1856. Ce n'est pas positivement une séance du congrès que l'artiste a voulu rendre, car cette assemblée n'a rien de la raideur d'une réunion officielle. Les diplomates ne sont point assis autour de la table selon le rang assigné à chacun d'eux par l'étiquette ils sont dispensés par groupes dans le salon, pendant que la conversation principale est tenue entre les ambassadeurs de Turquie, d'Angleterre, de France et de Russie. Cette composition est heureusement conçue et habilement exécutée. Outre le mérite de la ressemblance des portraits, plusieurs d'entre eux sont peints avec le talent qui distingue M. Dubufe fils. M. Müller a été moins heureux que M. Dubufe dans son grand tableau représentant l'Arrivée de S.@M. la reine d'Angleterre au palais de Saint-Cloud, 1983 . Il serait impossible de se douter que cette peinture est de M. Müller si le livret n'était là pour l'attester, tant elle est étrangère à sa ma@nière de faire ce n'est ni sa couleur ni son des@sin. C'est une oeuvre très faible. Il n'en est pas de même d'une autre composi@tion du même artiste 1982 , la Reine Marie-Antoi@nette à la Conciergerie. Sans avoir le mérite excep@tionnel de la Marie-Antoinette après sa condamna@tion, peint par Paul Delaroche, la scène reproduite par M. Müller impressionne et touche. Puis, on retrouve ici les qualités de facture, la vigueur de couleur et de modelé que cet artiste a mis dans le tableau qui a établi sa réputation, l'Appel des con@damnés , acquit par l'État et placé au musée du Luxembourg. M. Horace Vernet, notre peintre de bataille, a exposé un épisode de la Bataille de l'Alma c'est @@le moment où la 3 e division, commandée par S.@A.@I. le prince Napoléon, franchit la rivière et attaque le centre des Russes. Le célèbre artiste a mis dans cette toile tout le talent qu'on lui connaît tout y est touché de main de maître types militaires, chevaux et paysage. M. Pils est appelé aux plus grands succès dans la peinture de batailles traitées dans de petites di@mensions. Son Débarquement de l'armée française en Crimée est une oeuvre très remarquable, quoique laissant à désirer sous le rapport du dessin dans quelques parties du tableau, telle que la figure du général Canrobert et celle du maréchal de Saint-Arnaud. La scène est disposée avec simplicité et une grande vérité sur les premiers plans, le maréchal de Saint-Arnaud, son état-major et un admirable groupe de chasseurs à pied ensuite, des bataillons qui se forment à mesure que les hommes débar@quent, et dans le fond toute la flotte et les innom@brables embarcations qui transportent les troupes sur cette terre de Crimée où notre gloire militai@e va grandir encore le nom de la France. L'artiste n'avait pas à vaincre ici les difficultés qu'on ren@contre lorsqu'on peint une bataille aussi, sa com@@@position ne peut-elle être comparée à un tableau@ de ce genre. Mais on ne saurait trop louer M. Pils de l'effet qu'il sait produire tout en restant simple et naturel, ainsi que de l'air, de la lumière répandues sur cette scène peinte avec une grande puissance de coloris. M. Baudry est aussi un coloriste. Son Supplice@ d'une Vestale 123 a été exposé, il y a un an, par-miles envois de Rome à l'Ecole impériale des Beaux-Arts, et nous ne pouvons que répéter ce que nous disions alors de ce tableau La composition est confuse, inintelligible les personnages sont gênés, embarrassés dans leurs mouvements. Cependant, cette page n'est pas dépourvue de mérite sous le rapport du coloris, mais le dessin manque de cor@rection. Nous préférons du même artiste la Fortune et le jeune Enfant @124 , sujet tiré de ces trois vers de Lafontaine La Fortune passa, l'éveilla doucement, Lui disant Mon mignon, je vous sauve la vie@, @@Soyez une autre fois plus sage, je vous prie. La Figure de femme est bien dessinée, ses formes sont correctes, élégantes, mais sa pose et@ celle de l'enfant sont trop maniérées. La Léda 126 , du même peintre, est un petit ta@bleau plus simple, mais qui sent encore l'arrange@ment de convention de l'enseignement académique. Ici, Léda est debout avec le cygne près d'elle ni l'un ni l'autre ne sont émus. Nous préférons la composition de M. Galimard la Séduction de Léda, qui figure à cette Exposition et dont nous parlerons bientôt. Néanmoins, le petit tableau de M. Baudry est une belle étude de femme nue, d'un joli dessin et d'une bonne couleur. M. Bellangé, le peintre de scènes militaires, a un petit tableau 146 représentant la Prise des embuscades russes devant le bastion central de Sé@bastopol, dans la nuit du 2 mai 1855, attaque où fut tué le colonel Viennot de la légion étrangère. Ce combat est rendu avec l'habileté ordinaire de ce maître. L'effet de nuit est très bien rendu. M. Jobbé-Duval a aussi un petit tableau, mais il est traité comme de la grande peinture il est in@titulé le Calvaire 14@42 . Ce sont les saintes fem@mes qui arrivent le soir au calvaire. La Madelaine est déjà au pied de la croix elle contemple le Christ dont elle saisit les pieds dans ses mains crispées. Ce mouvement s'explique mal on croirait qu'elle prend les pieds du Christ pour les lui remonter plus haut sur la croix. La figure de la Vierge est d'un beau sentiment, et l'effet du crépuscule répand une teinte de douce mélancolie sur cette touchante composition. M. Gigoux compte au Salon deux sujets histo@riques l'un 1,168 , le Bon Samaritain, n'est qu'une très faible étude d'homme nu, couché au milieu des vignes, d'où sort une tête de marchand de dattes du boulevart, laquelle paraît étonnée de voir dormir un homme dans cet état et dans cet en@droit. Ce tableau n'eût certainement pas été admis à l'Exposition si M. Gigoux, comme décoré, n'é@tait exempté de soumettre ses ouvrages à l'examen du jury. Quoiqu'inférieur à beaucoup d'oeuvres de M. Gi@goux, la Veille d'Austerlitz 1169 vaut mieux que la composition du précédent tableau. Dans celui-ci l'artiste a choisi le moment où, après avoir passé la soirée au bivouac avec ses maréchaux, l'Empe@reur voulut visiter ses soldats et juger par lui même de leur disposition morale. Les premiers soldats qui l'aperçurent, voulant éclairer ses pas, ramassèrent la paille de leur bivouac et en formèrent des tor@ches enflammées qu'ils placèrent au bout de leurs fusils. En quelques minutes@, cet exemple fut imité par toute l'armée. Les soldats suivaient les pas de Napoléon aux cris de Vive l'Empereur lui pro@mettant de se montrer le lendemain digne de lui et d'eux-mêmes. Cette scène de nuit est assez bien rendue les poses n'ont rien de trop exagéré dans le mouvement, et c'était là l'écueil à éviter. M. Besson , sous le titre de Enfance de Grétry 206 , nous représente le jeune Grétry armé de son petit violon, faisant danser la jeunesse du village dans l'auberge tenue par son père, ce que voyant, son oncle le curé s'écrie a Ah ! mon cher enfant, lui dit-il, dans quel enfer vous vivez ! Cette fête de village est une charmante composition pleine d'entrain et de mouvement on y trouve de jolis groupes de femmes et la couleur y est chatoyante. M. Yvon a exposé la plus importante et la plus remarquable composition du Salon de 1857. C'est la Prise de la tour Malakoff 2108 . Le 1 bataillon du 1er zouaves s'élance de la sep@tième parallèle et marche droit à l'angle d'épaule qui relie la courtine à la face gauche de Malakoff. Les deux autres bataillons suivent immédiatement. Les hommes, après avoir franchi le fossé, couron@nent le parapet les plus lestes, les plus braves ou les plus heureux, sont déjà dans l'intérieur de l'ou vrage le colonel Collineau les conduit il a été blessé à la tête au moment où il y pénétrait le pre@mier. Le combat s'est engagé sur le parapet et le talus intérieur où les canonniers russes se font tuer sur leurs pièces en se défendant avec acharnement à coups de crosses, de leviers, d'écouvillons, de pierres et d'éclats de projectiles. Le 7 e de ligne@, ayant à sa tête le colonel Decaen, a débouché des tranchées à la suite du 1er zouaves il se dirige sur le saillant de Malakoff de manière à laisser sur sa droite le 2 e bataillon de zouaves sa tête de colonne gravit les parapets et pénètre dans les embrasures.@@ Le 1 er bataillon de chasseurs à pied, comman@dant Gambier, formant la tête de la 2 e brigade de la division de Mac-Mahon, sort des tranchées après le 7 e de ligne. On voit ses premiers hommes arriver au sommet des talus. Le chef de bataillon du génie Ragon, comman@dant une escouade de sapeurs, se précipite dans la redoute avec quelques-uns de ses hommes armés de pelles et de pioches le reste de sa troupe apporte les échelles-pont destinées à faire franchir plus fa@cilement le fossé aux assaillants. Un détachement de canonniers conduits par le capitaine d'artillerie Crouzat et munis des outils d'enclouage, se précipitent sur les pièces malgré la résistance de l'ennemi. Au moment où se passe cette scène, au moment où un enfant de Paris, le jeune Lihaut, caporal de zouaves, fit flotter le drapeau français sur Malakoff, le général de Mac-Mahona franchi le fossé. Il plante son épée sur le terrain déjà conquis par nos colon@nes et donne ses premières instructions au colonel Lebrun, son chef d'état-major. A ses pieds tombe le colonel d'état@-major de La Tour du Pin, frappé d@'un éclat d'obus. En arrière de la première ligne, on voit le général Vinoy qui entraîne, au sortir de la tranchée, la tête de colonne de la 2 e brigade 20 e et 27 e de ligne . Cette tête de colonne marche sur les traces du 2 e ba@taillon de zouaves, de manière à arriver dans l'an@gle formé par la courtine et l'ouvrage. A cent mètres du général Vinoy se prononce le mouvement de la division La Motterouge, derrière laquelle on voit arriver dans la poussière les 6 e et 9 e batteries de campagne du 10 e d'artillerie, com@mandées par le chef d'escadron Souty, qui vont in@trépidement se mettre en position sous le feu de la courtine et du Petit-Redan. Au-dessus, sur l'emplacement d'anciennes car@rières, le général Bosquet vient d'être atteint d'un éclat de bombe. C'est derrière ce plan que sont massées en réserve les troupes de la garde, qui, quelques instants plus tard, vont faire des prodiges de valeur sur la cour@tine du Petit-Redan. Derrière le 7 e de ligne, sortant de la sixième pa@rallèle, les zouaves de la garde, colonel Jannin, et la brigade Wimpffen tirailleurs algériens, 3 e zoua@ves et 50 e de ligne , désignés pour former la réserve de la division Mac-Mahon, se dirigent sur le dra@peau qui domine Malakoff, et à l'appel des clairons du 1er zouaves qui, formés en petit groupe, ne cesse de sonner la charge. A 500 mètres en arrière se voit, à travers les flots de poussière, le Mamelon-Vert occupé par l'état-major-général et le général Pélissier, qui, de là, peut embrasser l'ensemble de l'attaque de l'extrê@me droite et de l'extrême gauche. Cette description donne une idée des difficultés que M. Yvon a eu à vaincre pour rendre avec clarté un sujet aussi compliqué et aussi difficile. Il s'en est tiré avec talent. On suit sur cette toile immense la marche de l'action on assiste véritablement à la prise de la tour Malakoff, aux scènes terribles qui se sont passées dans ce grand drame. Plusieurs des principales figures y sont touchées de main de maî@tre, telles que celles du colonel de zouaves Colli@neau, placée sur le premier plan, du général russe qui retient ses soldats qui fuyent, du général de Mac-Mahon qui plante so@n épée sur le sommet de la tour, et de ce zouave, enfant de Paris qui arbore le drapeau de la France. C'est une composition qui demande et qui gagne à être vue plusieurs fois. Cette belle peinture place M. Yvon à côté d'Horace Ver@net, auquel il est appelé à succéder comme peintre de bataille. M. Eugène Devéria reparaît à nos expositions qu'il avait délaissées depuis quelques années, après y avoir obtenu de brillants succès. Des deux tableaux historiques qu'il a envoyés au Salon de 1857, nous préférons celui portant le numéro 755 il représente la Mort de Jeanne Seymour, troisième femme de Henri VIII, roi d'Angleterre, le lendemain de la naissance de son fils Edouard VI, en 1557. Le co@loris de ce peintre est toujours aussi riche, aussi coquet qu'autrefois, sans être plus vrai. La douleur que doit produire une mort aussi inattendue que celle de cette reine n'est pas assez exprimée sur les visages de ces gens de Cour, et, sans le livret, on ne se douterait guère qu'on assiste à une agonie. Au premier abord, on croit qu'il s'agit de la mise au monde de ce bel enfant qu'on présente à la mère et aux assistants. Du reste, les personnages sont groupés avec goût, et l'on trouve dans ces groupes de charmantes têtes de femmes. Sous le titre les Quatre Henri dans la maison de Crillon à Avignon 756 , M. Devéria représente Henri III, Henri IV, rois de France, Henri de Guise et Henri, prince de Condé, jouant aux dés sur une table de marbre blanc. Le sang qui s'échappe, par deux fois, de l'un des cornets, éclabousse les mains des joueurs impressionnés de différentes manières, et tandis qu'Henri IV jette son chapeau en défi à la Camarde et que Crillon se met l'épée à la main der@rière les deux rois, le médecin Miron, futur ami de Henri IV, dit aux gentilshommes qui l'entourent C'est là un signe que ces quatre seigneurs mour@ront assassinés. Cette scène est retracée d'une manière très intelligible la couleur est aussi fort jolie, mais le dessin laisse bien à désirer. Les figu@res ne sont pas dans les règles de proportions du corps humains Crillon a au moins quatre lon@@gueurs de tête de trop. C'est là le défaut habituel à cet artiste on le retrouve dans son tableau de la naissance de Henri IV qui est au Musée du Luxem@bourg. M. Galimard a enfin obtenu justice. Son ta@bleau, la Séduction de Léda , est exposé, et le public, ce souverain juge, reste étonné de trouver tant de charme, tant de belles qualités dans une oeuvre contre laquelle tant d'artistes se sont acharnés sans trop savoir pourquoi. Nous n'avons jamais compris que des gens de coeur consentissent bénévolement à se coaliser contre un seul homme, contre un con@frère, pour le tuer dans l'opinion publique. Au@jourd'hui, en présence du tableau de M. Galimard, les individus qui avaient crié le plus contre lui sont forcés de convenir avec tout le monde que la co@@mposition est gracieuse, que la tête de Léda est jolie, que le torse, les bras, la jambe gauche sont de formes élégantes et bien modelés, que le coloris a de l'éclat, de l'harmonie, et que le cygne est peint d'une manière très remarquable. Ce n'est pas un chef-d'oeuvre, mais c'est une belle et bonne pein@ture, la meilleure, à notre avis, qu'ait produite M. Galimard. M. @@Larivière nous montre le Martyre de Saint Vincent 1573 . C'est en l'an 303 de Jésus-Christ, que Dacien, après lui avoir fait subir les plus cruels tourments, furieux de n'avoir pu vaincre le courage du saint, le renvoya en prison, avec ordre de le coucher sur des morceaux de pots cassés et de lui mettre les pieds dans des ceps de bois. Mais Dieu n'abandonna pas son serviteur. Des anges, descen dus du Ciel, vinrent le consoler et chanter avec lui les louanges de son protecteur. Ce tableau est peint avec la vigueur que l'on reconnaît à M. Larivière. Ce n'est peut-être pas là ce que l'on est convenu d'appeler de la peinture religieuse. Mais la descente de croix de Rubens, pour n'avoir aucun rapport avec la peinture de Raphaël, n'en est pas moins une oeuvre admirable, le chef-d'oeuvre qu'on admire toujours. Pour nous qui aimons le beau partout où nous le rencontrons, nous ne pouvons qu'applaudir à la manière dont M. Larivière a peint et modelé la figure de saint Vincent mais les bras des deux an@ges manque de finesse et d'élégance. M. Comte a exposé quatre sujets très intéres@sants et très bien rendus. Le plus parfait de ces ta@bleaux est celui qui représente Henri III visitant la ménagerie de singes et de perroquets. Cette petite toile est peinte et dessinée avec une grande délica@tesse de pinceau il y a des types charmants. François I er et la duchesse d'Étampes visitant l'ate@lier de Benvenuto Cellini 581 , est encore une gra@cieuse composition. La tête de la duchesse est jolie et François I er est dessiné correctement. Le reste de la Cour qui accompagne le souverain est moins bien. Catherine de Médicis faisant de la magie dans sa chambre au château de Chaumont, où Ruggieri lui fait voir dans le miroir magique que ses fils mourront sans postérité et qu'Henri de Bourbon leur succédera sur le trône 579 , est un tableau étudié avec conscience jusque dans ses moindres détails. Enfin, le quatrième tableau de M. Comte 578 , Jeanne Grey qui vient de soutenir une dis@cussion contre les théologiens Bonnet, Gardiner et Feckenham, et qui voit son mari, lord Guifford Dudley, se jeter à ses pieds et lui demander par@don d'avoir voulu abandonner sa foi, est d'une cou@leur plus sévère que les précédents, parfaitement en harmonie avec le sujet. M. Lazer@ges a retracé une épisode de la der@nière inondation. C'est S.@M. l'Empereur distri@buant des secours aux inondés de Lyon 1623 . Cette toile est certainement la meilleure de toutes celles qui traitent le même sujet aucune ne peut lui être comparé comme mise en scène et comme exécu@tion. Le côté droit du tableau contient surtout des groupes très remarquables mais ceux du côté op@posé sont un peu plats@, il n'y a pas assez d'air. -La Vierge et l'Enfant Jésus 1624 est un joli petit groupe qui entre dans la manière de ce peintre qui aime les sujets religieux. La Vierge est belle, mais est-ce bien là le type biblique ? - Dans une autre gracieuse composition, M. Lazerges représente l'Albane regardant jouer ses enfants 1625 . Le groupe d'enfants est plein de grâce, ainsi que la pose de l'Albane. M. Louis Boulanger a un petit tableau d'une grande puissance de coloris, une Mater dolorosa 340 . Le sentiment de douleur de la Vierge est on ne peut plus expressif. M. Biard a peint, avec le talent qu'on lui connaît, le Bombardement de Bomarsund. Ce tableau représente plutôt un des vaisseaux chargés de cette opération, que le bombardement proprement dit, car de Bomarsund et de l'action générale on ne voit rien. M. Biard a voulu nous faire assister aux ma@noeuvres d'un vaisseau pendant le combat et il a parfaitement réussi. Tout y est clairement rendu. Les types de marins sont tout à fait nature on voit que ce sont des portraits. M. Hesse expose cette année une Descente de croix 1346 . Cette composition est conçue et peinte dans le style religieux. L'expression de la Vierge qui pose la main sur la plaie du Christ est d'un sentiment touchant le torse du Christ est bien modelé, et les bras sont d'un dessin vrai, élégant. M. Beaucé, dans l'assaut de Zaatcha Afrique 135 , nous montre le colonel Canrobert, des zouaves, marchant à la tête de la colonne qui s'é@lance sur la brèche, où quatre officiers, seize sous-officiers ou soldats de bonne volonté l'accompa@gnent. Il y a de l'élan, de l'action dans cette com@position qui se distingue encore par la chaleur du coloris. M. Hillemacher a, sous le numéro 1351, une Sainte Famille d'un effet assez pittoresque. La scène se passe dans l'atelier de charpentier, au milieu des pièces de bois et des copeaux. La Vierge est assisese elle tient l'Enfant. Jésus auquel saint Joseph, qui a quitté son travail, vient offrir une colombe. Ce ta bleau est largement dessiné et franchement touché. Il y a de la fraîcheur dans le coloris. Les têtes sont jolies et les nus bien dessinés. M. J@anet-Lange a traité le même sujet que M. Lazerges Napoléon III distribuant des secours aux inondés de Lyon, mais il est loi@n d'avoir aussi bien réussi. C'est surtout la figure de l'Empereur qui laisse à désirer le cheval est tout à fait man@qué. Néanmoins, les groupes du peuple sur le pre@mier plan sont d'une grande vérité comme types et comme couleur. M. Antigna s'est chargé de peindre la Visite de S.@M. l'Empereur aux ouvriers ardoisiers d'Angers, pendant l'inondation de 1856. Cette composition est simple et d'un sentiment vrai. L'artiste n'a pas visé à l'effet il a voulu reproduire la scène telle qu'elle s'est passée et il a bien fait. Nous trouvons seule@ment le ton général du tableau un peu trop gris. M. Schrader , peintre prussien, a envoyé une Tentation de Saint Antoine 2425 qui est peinte avec assez de vigueur. La femme qui cherche à sé@duire ce pauvre saint est belle, et le jeune amour qui l'excite est fort joli. Cette toile, d'assez grande dimension, fait honneur à l'école de Dusseldorff à laquelle M. Schrader appartient. M. Vignon a exposé 2662 Jésus sur la croix, disant Mon Père , je remets mon âme entre vos mains. Le ton général de ce tableau est d'un rosé désagréable, et le Christ est si raide sur la croix qu'on croirait qu'il est cloué de distance en dis@tance pour empêcher à ses membres de fléchir sous le poids du corps. Les formes sont peut-être @d'une nature trop herculéenne plus d'élégance et de finesse eussent convenu au Dieu fait homme, à la nature si douce, si sensible du Christ. Avec cette grande page, M. Vignon a encore deux petits tableaux du même ton que le précédent, mais qui ressemblent, par la manière dont ils sont traités, à deux concours d'esquisse de l'école des Beaux-Arts. Le mieux composé, selon nous, est celui qui représente Cornélie, la mère des Gracques 2667 . Les groupes sont heureusement disposés et l'effet de lumière bien combiné. Le dernier 2666 a pour sujet Véturie, la mère de Coriolau, qui par@vient à vaincre le ressentiment de son fils que les tribuns avaient fait condamner à l'exil, et le décide à lever le siège qu'il était venu mettre devant Rome, sa patrie. Ce tableau rappelle surtout les concours de l'école impériale des Beaux-Arts. M. Bouterweck, né en Prusse, appartient ce@pendant à l'école française il est facile de s'en apercevoir à la solidité du coloris de son tableau de Sainte-Barbe, bénissant la vie et les travaux des mineurs dont elle est la patronne 365 . Cette com@position sent un peu l'arrangement mais il était impossible de mieux grouper les ouvriers des di@verses professions employés aux travaux des mines. M. Quecq nous montre une Épisode du siège @d'Avaricum Bourges , par Jules César 226 . Cette ville étant prise d'assaut, une jeune femme gau@loise, pour échapper à un guerrier romain, se pré@cipite du haut d'une tour avec son enfant dont elle essaye d'étouffer les cris. Cette scène est dramati@que et M. Quecq l'a traitée avec intelligence. La pose du soldat qui se cramponne aux vêtements de cette femme, qui s'élance déjà des bords du para@pet, est d'un mouvement plein d'énergie. Cette femme se suicide bien avec l'égarement du déses@poir et de la frayeur. Peut-être l'expression est-elle un peu exagérée et nuit-elle à la beauté des traits de la femme. M. Marc a peint l'assassinat d@e François de Lorraine, duc de Guise, par Jean Poltrot, le 18 fé@vrier 1563, veille du jour où il devait donner l'as@saut à la ville d'Orléans 1818 . Cette scène se passe la nuit et dans un bois. L'effet de lune au travers des arbres est bien rendu le mouvement du duc de Guise est vrai les chevaux sont égale@ment bien dessinés. M. Petit fait ce qu'on est convenu d'appeler le genre religieux c'est de la peinture de convention, une sorte de dessin légèrement coloré. Le grand tableau de cet artiste représente l'Institution de l'adoration du Saint-Sacrement 2133 . Les figures sont arrangées symétriquement et avec goût elles sont dessinées assez correctement, mais elles sont sèchement peintes. @@Feu Goyet a laissé inachevé une des plus grandes toiles du Salon elle représente le Massacre des Inno@cents 1226 . Cette composition est conçue dans le goût classique les effets dramatiques y sont cher@chés les groupes sont arrangés, et quelques-uns empruntés au même sujet traité par Rubens dans un grand tableau que nous avons vu à la Pinacothè@que, à Munich. Cependant cette peinture, qui eût certainement gagnée encore si l'artiste avait pu la terminer, a des qualités incontestables sous le rap@pert du dessin et de la composition. M. Van Schendel , de Bruxelles, a envoyé un tableau qui retrace une épisode de l'histoire hollan@daise, en 1573. Lorsque Bréda retomba au pouvoir des Espagnols, Steven Van den Berghe, l'un des plus notables habitants, et auparavant fonctionnaire de la République batave, avait accepté néanmoins un emploi du nouveau pouvoir. Il n'avait qu'une fille qui se nommait Anna. Un jeune Espagnol en était devenu amoureux, mais sans pouvoir lui faire par@tager ses sentiments la demande de sa main, qu'il avait faite à plusieurs reprises, avait toujours été rejetée. Il résolut de s'en venger. Un jour il lui ap@porte une lettre en la priant d'en prendre connais@sance. La jeune personne vient la donner à lire à son père. Cet écrit n'était rien moins qu'un projet de complot pour livrer la ville aux Hollandais. L'étonnement et la stupéfaction du père et de la fille sont au comble. Le jeune Espagnol s'était rendu immédiatement chez le gouverneur et lui avait dé@claré que Van den Berghe voulait livrer la place aux ennemis, que sa fille même participait au com@plot, et qu'on ne manquerait pas d'en trouver les preuves chez eux. Le père et la fille furent arrê@tés en effet, l'écrit encore en leur possession, prouvait leur culpabilité. - L'artiste a choisi le moment où le père et la fille prennent connais@sance de la lettre du jeune Espagnol, et cette lec@ture se fait à la clarté d'une chandelle. La stupéfac@tion est bien peinte sur les traits de ce vieillard et sur ceux de sa fille, jeune et jolie blonde. L'effet de lumière est rendu avec vérité dans ce tableau 2602 M. Bohn est aussi un peintre allemand, mais de l'école de Stuttgardt il a obtenu à nos ex@positions des médailles et la croix de la Légion-d'Honneur. Son tableau 264 , Jeune âme ravie au Ciel, a bien le cachet allemand, le vague de l'école de Munich. Il est placé un peu trop haut pour qu'il soit possible d'apprécier le mérite du dessin et du modelé. M. Legrip a peint la Mort de Malfilâtre, qui, malade, abandonné, mourait de faim à Chaillot, lorsqu'il fut recueilli charitablement par Mme La@none, tapissière. Mais malgré les soins touchants dont elle l'entoura, le jeune poète normand expira dans ses bras, le 6 mars 1767. Peu d'instants après sa mort, M. d'Alembert, accompagné d'un ami, venait lui offrir un secours de cent écus mais ce bienfait arrivait malheureusement trop tard ils n'eurent plus qu'à arroser son corps d'eau bénite. C'est le moment choisi par le peintre. Cette scène pourrait être plus émouvante d'Alembert, son ami, et la brave femme qui a donné ses soins à Mal@filâtre, sont bien peu émus de cette misère et de cette mort. Cependant, cette petite toile 1682 se recommande par le dessin et la couleur. M. Robert-Fleury a peint Charles-Quint au monastère de Saint-Just, recevant Ruy-Gomez de Silva, comte de Mélito, que lui envoie Philippe Il pour le supplier de quitter la cellule de Saint-Just, et réclamer de lui des conseils dans la complica@tion critique des affaires d'Espagne en 1557. Ce tableau 2291 est un des meilleurs, sinon le meil@leur de l'Exposition, tant pour la mise en scène que pour la puissance et l'harmonie du coloris. La tête de Charles-Quint manque d'expression elle nous a paru trop impassible. M. Beau@me a également exposé un joli petit tableau, bien composé, représentant la Mort de Charles-Quint au couvent de Saint-Just 141 . Les figures sont bien dessinées pourtant la tête de Charles-Quint est un peu petite relativement à la taille du corps. Le Moïse exposé 140 , du même ar@tiste, est d'une couleur agréable, mais d'une exé@cution floue. M. Roux s'est montré vraiment coloriste dans son petit tableau 5346 l'Atelier de Rembrandt, où il a réussi le clair-obscur presqu'à l'égal du célèbre maître de l'école flamande. La transparence des tons, la disposition des groupes, la finesse avec laquelle la tête de Rembrandt est touchée, font de cette toile une oeuvre très remarquable. Une autre composition de ce peintre, non moins remarqua@ble quoique moins séduisante, représente Bernard Palissy, en 1575, posant les bases de la géologie, et donnant le premier la théorie des sources, des dé@pôts de fossiles, de la génération des minéraux, etc. Non seulement M. Roux est coloriste, mais il est encore dessinateur les têtes, les mains sont mode@lées, étudiées avec conscience. M. Benouville cherche, comme M. Roux, des sujets attachants il nous montre Raphaël aper@cexant la, Fornarina pour la première fois 167 . Cette composition est simple. Raphaël, en passant devant la boutique d'un boulanger, aperçoit sur la porte une femme d'une grande beauté il s'arrête, la contemple, l'admire c'était la Fornarina, la belle boulangère. Le mouvement de la pose de Ra@phaël est vrai, mais celui de la femme est trop ar@rangé elle pose. Le second tableau de cet artiste a pour titre Poussin, sur les bords du Tibre, trou@vant la composition de son Moïse sauvé des eaux 168 . Parmi quelques femmes qui viennent laver sur le bords du fleuve, il en est une qui est agenouillée et qui baigne son enfant. C'est là le groupe dont Pous@sin prend un croquis qu'il traduira plus tard en un chef-d'oeuv@re. Ces deux toiles se recommandent aussi par la couleur et le dessin. M. Cabanel a représenté Michel-Ange dans son atelier, contemplant sa statue de Moïse, tandis que le pape, sans être aperçu, entre pour visiter les tra@vaux du grand artiste. Cette composition 419 est heureusement conçue Michel-Ange absorbe bien toute l'attention. -Aglaé et Boniface 421 , rêvant aux nouvelles vérités du christianisme, dont la grâce divine pénétrait leur âme, est une oeuvre d'une exécution@@ plus sérieuse et d'un sentiment élevé qui rappelle Saint Augustin et sa mère, Sainte Monique, de M. Ary Scheffer. M. Jalabert a choisi pour sujet Raphaël tra@vaillant à la madone de Saint-Sixte 1418 . Du calme virginal le peintre gracieux, Raphaël, a devant lui une belle romaine et son fils qui posent derrière lui, le cardinal Jean de Médicis Léon X et Balthazar Castiglione le regardent peindre, et dans le fond du tableau ses élèves préparent un des cartons pour la décoration des chambres du Vatican. Les personnages sont sa@vamment groupés les têtes sont finement tou@chées, ainsi, que les étoffes et les accessoires. M. Gustave Boulanger , pensionnaire à l'école de Rome, a voulu représenter Jules-César arrivé au Rubicon, dans son tableau de cinquième année à la villa Médicis. Nous disons a voulu re@présenter, parce que c'est plutôt une étude acadé@mique qu'un sujet historique sérieusement traité et consciencieusement rendu. En effet, d'après le ré@cit de Suétone, Jules-César a été obligé de traverser à pied des sentiers étroits qui l'ont mené jusqu'au Rubicon, où il a rejoint ses légions. Là, il s'arrête e@ réfléchit. S'il passe ce fleuve qui sépare la Gaule cisall@ pine de l'Italie, il méconnaît les lois de son pays e@ entre en guerre avec la République. Un incident im@@@prévu va triompher de son irrésolution et faciliter la hardiesse de son entreprise. Mais un homme d'une@ forme et d'une grandeur extraordinaire qui était assi@s sur le bord du fleuve, jouant de la flûte, est aperçu des musiciens de l'armée qui se rassemblent autour de lui. Il saisit un clairon, en sonne de toute sa force@ en s'élançant dans le fleuve qu'il franchit. Allons@@ s'écrie César, allons où nous appellent les présages@@ des dieux et l'iniquité de nos ennemis. Le sort en est jeté. Dans le tableau 336 de M. Boulanger, le joueur de flûte est un chétif berger, et des co@@@hortes de César on n'aperçoit qu'un seul soldat qu@i fait l'effet d'un domestique humilié de suivre à pied@ son maïtre qui est monté sur un vigoureux cour@sier. Mais, nous l'avons dit, c'est une figure acadé@mique et non un tableau que M. Boulanger a en@voyé. À ce point de vue, cette toile se recommander par la qualité du dessin et de la couleur. M. Duval-le-Ca@mus expose la Fuite e@n Égypte 888 . Cette toile, beaucoup plus grandes que celles qu'on connaît déjà de cet artiste, se dis@tingue par la composition et le dessin. Les person@nages sont groupés et drapés avec goût mais peut-être auraient-ils gagnés encore, si, au lieu d'u@n rocher, ils avaient pour fond un lointain vague et lumineux.@@ M. Landelle donne, comme fragment de ta@bleau, une toile 1551 sur laquelle il a peint les Anges gardiens en prière devant l'Enfant-Jésus. Les anges sont jolis et d'un dessin élégant l'Enfant-Jésus est peut-être d'un ton un peu trop rose. M. Cornu intitule son tableau Invention d'une statue de la Vierge. Ce titre a piqué notre cu@riosité, et après avoir cherché vainement sur le ta@bleau une invention quelconque, nous avons re@cours au livret qui explique ainsi le sujet Au XIII e siècle, des bergers du Beaujolais qui menaient paître leurs troupeaux dans un endroit marécageux, les virent un jour se prosterner en terre.@ Ne pou@vant parvenir à les faire bouger de place, ils en@trèrent dans les marais, et trouvèrent parmi les ro@seaux une statue de la Vierge. Le curé du pays, averti de ce miracle, alla processionnellement cher@cher la statue, et la déposa dans une chapelle de sainte Madeleine située aux environs. Mais le len@demain la statue avait disparue, et comme elle fut retrouvée à la même place que la veille, on des@sécha le marais, et on y bâtit une chapelle sous l'in@vocation de Notre-Dame-des-Marais. Dans la suite, cette chapelle fit place à une église qui est au@jourd'hui la cath@édrale de Villefranche. Il est possible qu'il y ait quelque invention, mais nous ne voyons dans ce texte que la découverte d'une statue et un miracle. Nous engageons M. Cornu à effacer l'expression inconvenante de invention et @d'écrire Découverte d'une statue de la Vierge. Du reste, la composition de ce tableau est bien conçue, les figures sont savamment dessinées, mais le colorisis manque de transparence il est un peu noir. M. Bouguereau a peint à la cire, pour la déco@@ration d'un salon, neuf panneaux sur fond noir@@ dans le genre des peintures d'Herculanum, et repré@sentant le Printemp@, l'Été, l'Amour, l'Amitié, la@@ Fortune, la Danse, Arion sur cheval marin, Bac@@@chante sur une panthère, les Quatre heures du jour@. Ces compositions ont du style et sont gracieuses les nus sont d'un dessin correct et les draperies a agencées avec goût mais ces fonds noirs donnentnt au color@s quelque chose de dur, de sombre, de@@ triste même, qui nuit à l'effet. Un autre tableau de cet artiste représente l'Em@@@pereur visitant les inondés de Tarascon juin 1856 .@ C'est, après celui de M. Lazerges, le tableau des@@ inondations où l'on rencontre le plus de talent.@ Mais pour M. Bougereau, comme pour M. Lazerges@, le véritable genre qui convient à leurs études, c'est @@le genre classique, c'est le nu et la draperie. M. Cartellie@r a exposé un su@et qu'on ne peut @@guère traiter sans se souvenir de Jouvenet il a@@ peint sur une toile de grande dimension la Pêche miraculeuse, lorsque Jésus-Christ apparaît à ses dis@@@ciples près de la mer de Tibér@ade 446 . Comme @@son maître, M. Ingres, M. Cartellier n'est pas juste@@@@ment un coloriste, mais les figures sont conscien@cieusement étudiées et cette consc@ence a été poussée@@ jusque dans l'exécution des accessoires. M. Houry a fait preuve d'érudition dans son ta@bleau 1375 représentant les Derniers moments de Marie de Médicis , reine de France, morte à Colo@gne, le 3 juillet 1642. Avant qu'un écrivain dis@tingué, M. Eugène Loudun, bibliothécaire à l'Ar@senal, n'ait publié le testament de cette reine, on croyait généralement qu'elle était morte dans la misère. M. Houry a repoussé cette erreur accré@ditée par plus d'un historien il fait mourir Marie de Médicis entourée de gens de Cour et dans un salon somptueusement meublé. Le moment choisi par l'artiste est celui où le cardinal Fabio Chigi demande à cette reine, qu'il vient de confesser, si elle pardonne à tous ses ennemis et particulièrement à Richelieu. De bon coeur, dit-elle. - Ma@dame, ajoute le cardinal, pour l'en convaincre, voudriez-vous lui envoyer le bracelet que vous avez au bras ? - Oh ! c'est par trop ! s'écrie la mou@rante. Cette réponse se comprend aisément au geste énergique de Marie de Médicis. Les person@nages secondaires sont sagement sacrifiés aux deux principaux, lesquels sont largement peints. M. Jeanron a, comme M. Baudry, cherché à imiter les tons d'une vieille peinture dans son ta@bleau 1432 de Raphaël et la Fornarina. Plus d'un artiste avant MM. Baudry et Jeanron se sont laissés aller à singer les tons vieillis, crasseux et enfumés des anciennes toiles des grands maîtres, comme si le mérite de ces chefs-d'oeuvre consistait dans la crasse qui les couvre et dans l'altération de leur fraîcheur et de leur beauté primitives O fureur de singer, déplorable manie, Lèpre de notre siècle et fléau du génie, Quand donc cesseras-tu de vouloir t'emparer Des traits des demi-dieux pour les défigurer ? Titien, Hap@haël, @Guide, Corrège, Albane, Vous qui sortant du rang d'un vulgaire profane, Sûtes sanctifier au printemps de vos jours@, Les amours par les arts, les arts par les amours, Dites ! quand vous cherchiez à rendre avec justesse Les contours d'une femme et leur délicatesse, Lorsque votre palette, épuisant ses trésors, Les revêtait de vie et leur créait un corps, Aviez-vous d'autre but, sinon que la peinture Jusqu'à l'illusion pût feindre la nature, Décevoir Atropos, et propice aux amants, De l'absence pour eux amortir les tourments ? Ah ! cent fois au milieu de ces nuits dévorantes Où le sang s'épaissit dans les veines brûlantes, Où le coeur affamé d'amour, de volupté, Frémit comme un volcan par la lave agitée, Vous aurez, comme moi, de baisers frénétiques, Accablé d'un portrait les appas fantastiques, Et, fougueux Ixion, déchaînant vos désirs, De la réalité savoure les plaisirs. Espérons donc que M. Jeanron voudra rester lui, et que, malgré l'engouement de quelques niais pour les toiles enfumées, les tons jaunis et noircis, cet artiste reviendra à copier la nature, à la fraîcheur ordinaire de son coloris, laissant au temps et à la mauvaise préparation des toiles et des couleurs la mission de détruire le charme de sa palette. Avant de quitter le tableau de Raphaël et de la Fornarina, disons que le tors de cette femme est fort beau de contours et de modelé. @M. Mussini a tiré son@ sujet des Martyrs de Châteaubriand. Cymadocée@,@ jeune prêtresse des Muses, s'étant égarée dans une forêt en revenant des sacrifices solennels du temple de Diane, en@ Mes@sinie, rencontre un jeune chasseur le chrétien. Eudore qui lui offre de la reconduire chez son père, Démodocus. Le langage austère d'Eudore, parlant d'un Dieu unique créateur de toutes choses, étonne la jeune payenne. Cymadocée commençait à sentir une vive frayeur, qu'elle n'osait, toutefois, laisser paraître. Son étonnement n'eut plus de bornes lorsqu'elle vit son guide s'incliner devant un esclave délaissé qu'ils trouvèrent au bord d'un chemin, l'appeler son frère, lui donner son man@teau pour couvrir sa nudité. Étranger, dit la fille de Démodocus, tu as cru sans doute que cet esclave était quelque dieu caché sous la figure d'un me@ndiant pour éprouver le coeur des mortels ? - Non, répondit Eudore, j'ai cru que c'était un homme. Ce tableau 1988 est d'une exécution large et vigoureuse le sujet, bien interprété, s'ex@plique naturellement. Mais la pose de l'esclave est peu gracieuse et le ton de sa carnation un peu trop bistré. @M. Coomans a envoyé de Bruxelles une grande toile qui ne manque pas@ d'une @certaine verve dans la composition et dans l'exécution malheureuse@ment ces qualités pèchent par l'excès. L'Orgie des Philistins dans le temple de Dragon 583 , est une confusion inextricable, un pêle-mêle d@@e duperies ondoyantes, de coupes et de vases d'or, de femmes blanches et noires, où l'oeil a peine à discerner les objets. C'est avec peine qu'on arrive à découvrir dans le fond du tableau Samson qui ébranle les colonnes qui soutiennent les voûtes du palais pour ensevelir sous ses débris cette réunion de dé@bauchés. M. Mazerolle a exposé une grande peinture représentant Chilpéric et Frédégonde devant le ca@davre de Galsuinthe. Cette composition est trop arrangée, trop théâtrale. Le tors de Galsuinthe est bien peint, bien dessiné, mais le ton général du ta@bleau est noir et lourd. M. Rigo compte six tableaux à l'Exposition. Celui qui attire surtout l'attention reproduit une scène de la guerre de Crimée Les chirurgiens français pansant des blessés russes à la bataille d'Inkermann. On a vu des blessés russes telle@ment attendris des soins qu'on leur prodiguait, dit le rapport du général en chef, qu'ils baisaient les mains ensanglantées du chirurgien qui les pansait. Cette composition 2276 est simple et attachante les figures, grandes comme nature, sont bien des@sinées et bien peintes. Nous préférons cette toile à celle du même artiste et de petite dimension, inti@tulée Dévouement héroïque de M. Richaud , maire de Versailles. M. Aiffre, qui s'est fait connaître dans les arts par plusieurs peintures religieuses et par un beau portrait de M. Affre, a exposé un seul tableau Jésus et les Petits enfants. Ce groupe est dessiné correctement la couleur a de la fraîcheur, de la finesse les enfants sont jolis. M. Ti@mbal a deux tableaux Saint Jean l'évan@géliste prêchant à Éphèse 2538 , et la Vierge au pied de la croix 2539 . Ce dernier, de grande di@mension, est largement peint la Vierge est d'un sentiment vrai et expressif. M. Doré, par une faveur toute spéciale, vient de faire admettre à l'Exposition son tableau repré@sentant la Bataille d'Inkermann. Ce sujet convenait parfaitement au génie de M. Doré. C'est bien là une mêlée, c'est bien ainsi qu'a dû se passer ce terrible combat où l'armée anglaise allait se trouver anéan@tie sans l'arrivée des Français. Quelle boucherie ! comme ces soldats russes s'en donnent ! comme ils abîment ces grands gaillards de soldats anglais qui se font bravement tuer ! Mais aussi quelle est leur joie en voyant accourir, au pas gymnastique, ces petits Français qui vont les sauver d'une défaite complète ! Comme déjà l'affaire prend une autre tournure là où les zouaves et les chasseurs sont par@venus ! Dam ! c'est que ces troupiers @là n'ont rien de gauche et de gêné dans leurs mouvements, c'est qu'ils taillent en plein drap et savent faire une trouée. Quoique placé un peu haut, ce tableau est si vigou@reusement peint qu'on peut en saisir tous les dé@tails, et apprécier tout à la fois le mérite du peintre et du dessinateur. Nous nous apercevons que nous avons dépassé les limites assignées à ce chapitre. Cependant nous ne pouvons nous empêcher de signaler encore quelques peintures historiques que nous regrettons ne pouvoir analyser -@L'Annonciation 1748 , par M. LEVEAU -Jésus chassant les vendeurs du temple 2309 , par M. ROMAGNY -@Michel-Ange à la chapelle Sixtine 111 , par M. BARRIAS -Sainte Geneviève 2514 , par M. TERNANTE -Combat des Trente 2102 , par M. PENGUILLY -La Chute des anges rebelles 1515 , par M. LAFOND -@@L'Entrée dans Paris des troupes revenant de Crimée 1256 , par M. GUET -@Les Douceurs de la paix 1433 , par feu JOURDY -@La Justice hu@maine et la Miséricorde divine 2307 , par M. RO@GER -@Le Retour à Paris des troupes de l'armée de Crimée 1849 , par M. MASSÉ -@La Vierge et Saint Jean 693 , par @M. DAUPHIN -@Le Christ à la co lonne 2485 , par M. STARCK -@Le Christ conso@lateur des affligés 1664 , par M. LEFÉBURE -Jésus apaisant la tempête 846 , par M. DUPUIS-COLSO@@N -@Un trait de la jeunesse de Napoléon III 1584 , et l'Empereur visitant les inondés de Taras@con, par M. LASSALLE -@Samson et Dalila 1921 , par M. MEYNIER -@Bacchante désarmant l'Amour 234 , par M. BLANC -@Le Triomphe d'Amphi@trite 1665 , par M. LEFEBVRE -@Pysché aban@donnée par l'Amour 813 , par M. DUBOIS -@Bap@tême de Clovis 230 , par M. BIN -@La Barque de Caron 963 , par M. FEYEN-PERRIN -@Christophe Colomb 699 , par M. DEBON -@La Vierge au mé@tier 1809 , par M. MAISON -@Tous les saints protecteurs de la ville d'Astafort 831 , par M. DU@LONG -@La Foi, l'Espérance et la Charité 1840 , par Madame MARSAND -@Incendie des drapeaux dans la cour d'honneur de l'hôtel des Invalides 30 mars 1814 , par M. DEFRENNE, etc. III. TABLEAUX DE GENRE. Nous avons, dans le précédent chapitre, examiné et cité cent et quelques tableaux traitant l'histoire ancienne et moderne, religieuse et mythologique, symbolique @et allégorique. Aujourd'hui nous abor@dons des compositions moins sérieuses, moins diffi@ciles. Mais si le tableau @de genre exige moins de style dans la forme, moins d'élévation dans la pensée, il demande plus de vérité, plus de sentiment, plus de finesse d'observation aussi est-ce le genre le plus goûté de la majorité du public qui visite les exposi@tions des beaux-arts. M. Gérô@me , qui avait une si grande toile à l'Ex@position universelle@, n'a, au Salon de cette année, que des tableaux de chevalet mais l'un d'eux fait révolution, et suffirait au succès d'une ex@posi@tion. @Et cependant, le sujet est bien simple il est intitulé Sortie du bal masqué 1159 . Deux jeunes gens, l'un sous le masque du pierrot, l'autre sous celui d'arlequin, se sont pris de querelle, sans doute pour une futilité. Ils se sont rendus dans une avenue du Bois de Boulogne où, à la pâle clarté du crépus@cule du matin, ils se sont battus au fleuret, et le pierrot, touché en pleine poitrine, tombe mortelle@ment blessé dans les bras de ses témoins, également déguisés, qui l'étendent sur le sol couvert de neige et examinent avec inquiétude l'état de la blessure. L'arlequin, entraîné par son témoin, rejoint un fia@cre qui attend et que l'on aperçoit à travers le brouil@lard. Dire l'impression que produit cette scène si simple, si vraie, serait impossible. Il faut voir ce tableau où l'artiste a mis tout son talent de peintre et de dessinateur. La Prière chez un chef Arnaute 1158 du même peintre, est d'un caractère plus grave, plus solen@nel et pourtant d'une grande simplicité. Des vieil@lards, des jeunes gens, des enfants sont rangés sur une même ligne, debout sur une natte, ayant de@vant eux leurs babouches qu'ils ont quittées ils tiennent les bras levés et prient. Il faut le talent de M. Gérôme pour savoir intéresser à si peu de frais mais tout est si vrai, tout est si bien rendu, qu'on aime à s'arrêter devant cette petite toile comme de@vant celles, non moins bien peintes, qu'il a encore exposées les Recrues égyptiennes traversant le dé sert 1157 et Pifferari 1163 . M. Horace Vernet a aussi un petit tableau qui impressionne beaucoup, mais d'une manière tou@chante c'est le Zouave trappiste 2624 . Un zouave couvert de la robe de trappiste, la tête nue et rasée, est agenouillé près d'une croix placée sur une fosse nouvellement fermée il incline son front à peine cicatrisé et prie dans le plus profond recueillement, tandis qu'au loin@, appuyé sur la barrière de l'en@trée du cimetière, un frère d'armes, un zouave, le considère avec attendrissement. Cette petite scène si bien peinte n'est pas de l'invention de M. Horace Vernet c'est un fait historique qu'on racontait ain@si Il y a quelques années, un soldat se présenta au supérieur de la maison des trappistes de Staouéli. Il déclara qu'il faisait partie d'un régiment de zoua@ves@, et qu'il avait, depuis trois jours@, droit à son congé. Il ajouta qu'ayant été grièvement blessé à la tête dans une affaire meurtrière, il s'était trouvé, pendant plusieurs jours, entre la vie et la mort, et que, dans cette extrémité, il avait fait voeu, s'il re@venait à la santé, de se consacrer désormais à Dieu. Le supérieur le reçut avec bonté, l'engagea à repas@ser dans quelques jours, et prit sur lui, auprès de ses chefs, les renseignements les plus circonstan@ciés et excellents à tous égards. Le zouave revint à jour dit le supérieur l'interrogea longuement, lui demanda s'il avait une vocation bien réelle, s'il était prêt à souffrir toutes les privations, résigné à @su@bir, sans se plaindre, toutes les épreuves, même les plus cruelles, n'ayant de confiance qu'@en. Dieu pour le juger. Le soldat répondit affirmativement. Le lendemain matin, le supérieur rassembla toute la communauté dans la@ chapelle, et adressa ces paroles aux religieux réunis Frères, un nou@veau venu nous demande à entrer parmi nous. C'est un soldat indigne de ce nom il a toujours été noté pour sa mauvaise conduite et son manque de courage. Il sollicite dans cette maison un asile où il puisse réparer au sein de Dieu les erreurs de sa vie. Que chacun de vous réfléchisse, et que de@main, à pareille heure, il nous fasse connaître le résultat de ses méditations. Pendant ce discours, l'étranger, agenouillé sur les dalles de la chapelle, priait Dieu avec ferveur. Quelques larmes, qu'il ne pouvait retenir, s'échap@paient de ses yeux, et il passait, comme par un mouvement convulsif et involontaire@, la main droite sur une large plaie, à peine cicatrisée, qu'on voyait à son front. Il resta en prières pendant la journée et une partie de la nuit. Lorsque le jour parut, les religieux se réunirent de nouveau dans la chapelle. Le supérieur, comme la veille, prit la parole et leur adressa l'allocution suivante Mes frères, vous avez devant vous non seulement le plus brave, le plus digne des soldats@, portant au front une noble cicatrice, mais encore le plus résigné, le plus humble, le plus vertueux des chrétiens. Hier, pour le soumettre à une dure épreuve, la plus in@juste des accusations a été portée contre lui il a tout souffert, tout enduré, mettant sa confiance en Dieu seul, et attendant de lui une réparation mé@ritée. Il vous adonné ainsi, dès le premier jour de sa présence parmi nous, un exemple unique des grandes vertus chrétiennes nécessaires à la vie mo@nastique. Désormais, le nouveau frère que le ciel nous envoie marchera à la tête de la communauté pour nous servir d'exemple. Le zouave trappiste vécut quatre années encore, pendant lesquelles il édifia la communauté par sa piété profonde. Un jour, la plaie qu'il avait à la tête se rouvrit, et au bout de quelque temps il vit la mort s'approcher de lui avec le même courage qu'il avait mis autrefois à la braver sur les champs de bataille. M. Horace Vernet fait en ce moment, comme pendant au Zouave trappiste de l'exposition ac@tuelle, le zouave à la chapelle, s'entendant accuser de lâcheté par le supérieur en présence de la com@munauté rassemblée. M. Glaize est un esprit satyrique et philosophi@que toutes ses compositions portent en elles un enseignement. Dans son tableau intitulé les Amours à l'encan 1203 , il nous montre l'espèce humaine sous ses différents types, à tous les âges et de tous rangs, achetant des amours à la criée. M. Glaize est un agréable coloriste les amours sont char@mants et quelques-unes des jeunes femmes sont fort jolies. -@ Le second tableau de cet artiste a pour titre Devant la porte d'un changeur 1203 . Ici, ce ne sont plus des personnages de l'antiquité qui sont en scène ce sont de pauvres gens@, une malheureuse mère et ses enfants en guenilles@, grelottant de froid, qui, le soir, regarde avec con@voitise, à travers la vitrine éclairée d'un changeur, un étranger qui offre du papier pour de l'or. Cette scène, qui se présente chaque jour sous nos pas dans les rues de Paris, a été rendue avec une grande vé@rité par M. Glaize. M. @Hamou a exposé une série de charmantes et naïves compositions ce sont Ricochet enseigne ment mutuel 1294 -@Boutique à quatre sous 1295 -Papillon enchainé 1296 -@Cantharide esclave 1297 -@Saison des Papillons 1298 -Jeune Fille arrosant des fleurs 1299 -@Femme aux bouquets 1300 -@Dévideuses 1301 . Toutes ces petites figures sont ravissantes de naïveté, de finesse de dessin et de coloris mais partout c'est la même tête, tête de convention qui, par ce motif, manque de caractère et d'originalité. M. @Hamon ignore-t-il que le public se lasse des meilleures choses, et que, cette année, en revoyant encore sa petite fille des expositions précédentes, il s'est écrié@@ Encore ! Nous reconnaissons assez de talent à M. Hamon pour être convaincu qu'il saura trouver une variante même dans le néo-grec, en admettant qu'il ne puisse quitter ce genre. M. Jobbé-Duval, pour peindre son tableau le Rêve , effet de brume, s'est inspiré de ces deux vers d'André Chénier De légères beautés, troupe agile et dansante, Tu sais, tu sais, ma mère, aux bords de l'Erymanthe. Cette composition est gracieuse, poétique la cou@leur est suave, les tors de femmes sont bien des@sinés et largement touchés. C'est de la grande pein@ture dans un petit cadre. M. @@Meisso@nnier semble vouloir@ grandir ses toiles, tandis que ses singes, ses imitateurs, s'in génuent à faire de la peinture microscopique. Plu@sieurs des huit tableaux exposés ont une dimension plus grande que celle des toiles ordinaires de ce peintre et n'en réunissent pas moins toutes les qua@lités de ce maître pureté de dessin, esprit d'ob@servation@, vérité des détails, finesse d'exécution, transparence et vigueur de coloris. La Confidence 1883 , le plus grand des huit, est un véritable chef-d'oeuvre de sentiment et @d'exécution. Le Pein@tre 1884 , est une peinture d'un effet de lumière on ne peut plus riche de tous, de même que l' Amateur de tableaux chez un peintre 1887 , l'Attente 1886 , Un Homme à la fenêtre 1888 et le Portrait d'Alexandre Batta 1890 . Quant aux deux tableaux Un Homme en armure 1885 et Jeune Homme du temps de la Régence 1889 , ce sont deux figures d'étude peintes avec toute la délicatesse de pinceau que M. Meissonnier possède seul@@@. M. Chevet est un des imitateurs de M. Meis@sonnier qui en approche le plus mais son coloris est froid et sa touche est sèche à force de vouloir être fine. Ses quatre tableaux sont encore plus petits que ceux du peintre précédent ce sont de vraies miniatures. Celui qui représente la vue inté@rieure d' Un Estaminet en 1857 502 offrait de grandes difficultés d'exécution heureusement sur@montées. Cependant, nous lui préférons, ainsi qu'à la Partie de dominos 504 , le jeune Homme lisant 505 et l'Étude 503 , d'un modelé plus large et d'une couleur plus vraie, plus solide. M. Bellangé a rendu, avec le sentiment simple de la vérité, une scène touchante qu'il intitule Dernières volontés 147 . C'est un officier des zouaves qui est blessé mortellement et qui remet sa croix à un de ses soldats qui reçoit ses adieux et ses dernières instructions pendant que le combat continue autour d'eux. Ces deux types militaires sont peints de main de maître. M. Benouville, dont nous avons déjà parlé, a traduit, avec un sentiment délicat, la touchante fable des Deux Pige@ons 166 de La Fontaine. C'est le meilleur tableau de cet artiste, qui y a mis@ une verve et une puissance de couleur qu'on ne re@trouve pas dans ses autres peintures. M. @Noël-Duveau est aussi un peintre de senti@ment et de verve dans son tableau. Le Vi@atique 891 . Malgré une tempête affreuse, malgré la pluie. qui tombe à torrent, un prêtre breton, revêtu du surplis et de l'étole, a pris le ciboire, et va, par des chemins impraticables, porter le viatique, à un mourant. Deux jeunes paysans le précèdent por@tant les fanaux, et le sacristain agite la sonnette, Derrière le prêtre, des femmes suivent éplorées, et tous pressent la marche en priant pour l'agonisant. Cette composition est empreinte d'un@ caractère religieux qui impressionne et attache@. Ce tableau est un de ceux qui auront le plus de succès nous le@ préférons au Droit de passage@ 892 du même peintre. M. Willems tient à l'école flamande par la fi@@@@nesse qu'il met dans les détails de ses petites com @positions et surtout. par le soin qu'il apporte à l'imitation, des étoffes. @Ces qualités sont plus sai@sissantes dans les Adieux 2693 , le@ Choix de la Nuance 2692 , que dans ses deux autres tableaux La Visite 2690 , et J'y étais ! 2691 . M. @Knaus, de l'école de Dusseldorf, est un colo@riste des plus remarquables. Son Convoi funèbre 1440 , est ravissant de couleur et de vérité comme sentiment et comme dessin. Mais c'est dans les Petits Four@rageurs 1481 , que ce peintre a pro@digué les richesses de sa palette. M. Biard, que nous avons cité aux peintures historiques, a envoyé six de ses plus spirituelles charges Le Mal de Mer, au bal, à bord d'une corvette anglaise 212 , Arrivée en France 213 , Arrivée en Angleterre 214 , Fête villageoise 215 , les Buveurs d'eau 216 , et la Saisie mobilière 217 . Le Mal de Mer, au bal, est une scène à faire pamer de rire, et comme M. Biard sait seul les peindre. L'Arrivée en Angleterre est aussi une composition très plai@sante mais c'est dans la Fête villageoise que l'ar@tiste a accumulé charge sur charge, et les types les plus drôles. M. Breton a exposé une des bonnes toiles du Salon la Bénédiction des blés en Artois 381 . C'est une procession religieuse à travers des champs de blés magnifiques. Cette composition semble avoir été saisie par le daguerréotype, tant elle est simple @@et vraie. Bien que l'effet de lumière soit très vigou reux, les ombres portées ont de la transparence, et contribuent à l'harmonie générale de la couleur au lieu d'y nuire, comme cela a lieu lorsque les ombres d'un tableau sont d'un ton lourd et noir. M. Hébert nous représente les Fienarolles de San-Angelo vendant du foin à l'entrée de la ville de @San-Germano 1317 . Cette petite toile est d'un effet charmant, et, pour quiconque connaît l'Italie, elle a surtout le charme de la couleur locale. Nous voudrions pourtant un dessin plus accusé, plus arrêté, et plus de fermeté dans l'exécution qui est@ généralement floue. M. Hille@@macher n'a pas ce défaut dans les Écoliers de Salamanque 1355 , lisant sur une pierre tumulaire ces paroles castillanes@ Ici est renfermée l'âme du licencié Pierre Garcias. Le plus jeune des écoliers, vif et étourdi, rit bien de cette épitaphe, tandis que son compagnon, plus judicieux, reste agenouillé et réfléchi. Cette com@position est largement peinte et les figures bien dessinées. M. Lacoste traduit avec intelligence cet Épisode du dernier des Mohicans 1495 . La timide et blonde Alice et l'intrépide Cora, escortées par le major Hedwart Duncan et David la Gamme, professeur de chant religieux des recrues, vont rejoindre leur père, le colonel Munco. Egarés à dessein par leur guide, l'Indien Magna, qui cherchait à les livrer aux @@Mingos, les voyageurs rencontrent heureusement l'éclaireur anglais, la Longue-Carabine, et les deux Mohicans, Chingachgook et son fils Uncas, qui se dévouent pour les soustraire à la fureur de leurs fé@roces et sauvages ennemis, les Peaux-Rouges. Dans une situation des plus critiques, au milieu des fo@rêts impénétrables, les fugitifs, poursuivis avec acharnement, s'embarquent à la hâte dans un canot que le courageux éclaireur dirige à travers des ra@pides dangereux, vers une grotte qui leur servira de refuge. - Les sentiments divers qui animent tous les personnages groupés dans cette barque@ sont bien exprimés et n'ont rien d'exagérés. Les typeses sont jolis et vrais. @M. Landelle a deux charmants petits tableaux la Messe à Béast 1549 , et les Vaneuses de Béast Basses-Pyrénées . Ce dernier est d'une couleur délicieuse la vaneuse est jolie et gracieuse. Le pre@mier se distingue par une grande naïveté et une grande finesse de dessin. Deux autres jolies petites toiles de cet artiste appartiennent à M.@A. Fould ce sont Une Jeune Fille finlandaise 1554 et Une Femme arménienne 1555 . M. Roehn, peintre gracieux et spirituel dont nous avons eu souvent à louer les oeuvres qui on figuré à nos Expositions, nous offre, cette année, trois compositions l'Amateur de tableaux 2299 , l'Apprenti magister 2300 , l'Apprenti@ ménétrier 2301 . Les deux dernières sont fort piquantes elles sont peintes avec le fini que M. Roehn met dans ses ouvrages. Citons encore quelques-uns des tableaux de gen@res les plus recommandables La jolie Bouquetière, par M. BLÈS -@le Grand-Père et le Bouquet de la moisson, par M. Armand LELEUX -@Une Scène de don Quichotte, par M. NANTEUIL -@Une Matinée dans la chambre bleue de la marquise de Rambouil@let, par M. LÉMAN -@le Concert, par M. COROT -@Manon Lescaut, par M. DUVAL-LE-CAMUS -@les Quatre coins , par M. COMPTE-CALIX -@Un Pri@sonnier et l'impitoyable consigne, par M. GENOD -Une Visite , par M. DEVERGER -@le Pèlerinage, par M. LUMINAIS -@Une Devineresse, par M. MON@TESSUY -@le Fumeur et la Lisense , par M. VETTER, et Un Sauve-qui-peut, par M. HARPIGNIES. IV. PORTRAITS. Des divers genres de la peinture, le portrait est le moins avantageux pour l'artiste et le moins favo@rablement goûté du public. N'entendons-nous pas, à chacune de nos Expositions, se récrier contre le nombre de portraits admis, et, s'il en croyait certai@nes personnes, le jury ne devrai@t en admettre aucun. On oublie qu'une Exposition des Beaux-Arts n'est pas justement instituée pour l'agrément et la dis@traction des visiteurs, qu'elle l'est, au contraire, pour stimuler le progrès dans toutes les branches de l'art, et pour encourager les artistes en récom@pensant leurs efforts. On oublie surtout que la majeure partie des artistes peintres ne trouve les moyens d'existence qu'en faisant des portraits, et que le bourgeois tient éminemment à voir son image admise à l'Exposition d'abord, parce que ça flatte sa vanité ensuite, parce qu'il y a là une garantie du mérite de l'oeuvre qu'il aurait refusée si le jury 'avait repoussée. Du reste, nous ne savons si cela vient à la disposition du local ou au discernement avec lequel les portraits sont disséminés et placés, mais, quoique le chiffre en soit très élevé cette an@née@, ils paraissent cependant moins nombreux qu'aux précédentes exhibitions. M. Horace Vernet, le peintre par excellence du portrait historique, l'auteur des plus beaux portraits du Musée national de Versailles, a exposé trois portraits. Le Portrait équestre de S.@M. l'Empereur Napoléon III est si parfait qu'on peut dire que c'est un trompe l'oeil. Ce beau cheval blanc sort vraiment du cadre le cavalier est à l'aise, bien assis le bras droit en raccourci est admirablement bien dessiné, et la tête est le portrait le plus ressemblant et le mieux peint qu'on ait fait de l'Empereur. La forme ronde du cadre imposée comportait des difficultés que l'artiste a surmontées complément. Le mérite de ce portrait, destiné à la salle du Trône à l'Hôtel-de-Ville, ne le cède en rien aux admirables portraits de Charles X et du duc d'Orléans que ce maître a peints il y a plus de trente ans. Le Portrait en pied de S.@E.@@M. le maréchal Bos quel 2622 est une peinture plus sévère. Le maré@chal est représenté au camp de Sébastopol il est couvert de boue, enveloppé d'une pelisse fourrée et appuyé sur un canon dont la gueule a été déchi@rée par un boulet ennemi. Le type martial, énergi@que, du maréchal Bosquet est bien rendu, large@ment touché comme le reste du tableau. - M. Ver@net a été moins heureux dans le Portrait en pied de S.@E. M. le maréchal Canrobert 2625 . C'est un portrait entièrement manqué et auquel il faudrait changer le fond. Au surplus, l'artiste a été le pre@mier à le reconnaître, puisqu'à l'heure qu'il est il l'a retiré du cadre pour y faire les changements né@cessaires. M. Winter@halter est le plus séduisant des peintres de portraits, celui qui a obtenu les plus brillants succès à nos expositions. Il n'a que deux portraits au Salon actuel. Le Portrait en pied de S.@M. l'Impératrice, tenant sur ses genoux le Prince impérial 2695 , diffère un peu de la manière de ce maître la couleur a moins d'éclat, sans doute à cause de la nature de vêtement de l'Impératrice qui porte une robe de velours grenat garnie de fourrure. Mais on retrouve tout le charme de son coloris dans le Portrait de Madame Ducos 2696 , blonde d'une jolie carnation la main droite est finement mode@lée, mais la main gauche est moins bien dessinée. M. Dubufe fils, l'auteur du Congrès de Paris, est également un séduisant peintre de portraits au@quel s'adressent avec raison toutes les jolies femmes, comme nous le prouvent les six portraits que nous avons sous les yeux Portrait de madame Rouher 320 , Portrait de mademoiselle Rosa Bonheur 321 , Portrait de madame C.@V. 822 , Portrait de ma dame la baronne H.@C. 823 , Portrait de madame la marquise d'A... 824 , et Portrait de ma lame la mar@quïse de B . 825 . - Le portrait de madame Rou@her est le plus complet l'effet en est délicieux. Celui de mademoiselle Rosa Bonheur est touché plus hardiment. La célebre artiste, qui n'a rien exposé cette année, est représentée un bras appuyé sur le col d'un superbe taureau, et tenant, de l'autre, son carton et ses crayons. Un autre charmant portrait est celui de madame la baronne @H.@C., peint dans le clair-obscur avec beaucoup de talent. M. Court n'est plus qu'un peintre de portraits il a renoncé depuis longtemps à la peinture d'his@toire. Cet artiste n'aura produit dans toute sa car@rière qu'une seule page historique, mais elle est ma@gnifique C'est la Mort de César. Depuis, ayant échoué dans tous les sujets qu'il a voulu traiter, il s'est adonné avec assez de succès au portrait. Il en a envoyé dix, parmi lesquel figure celui de S.@E. M. le maréchal Pélissier, duc de Malakoff. A l'égard de ce portrait, notre embarras est grand car nous apercevons à deux pas un autre portrait du duc de Malakoff par M. Rodakowski, admis par une faveur rare, puisqu'il est tout nouvellement placé et ne fi@gure pas au livret. Or, le duc de Malakoff de M. Court est d'une nature forte, mais sans ce que nous appelons @des défauts d'ensemble, c'est-à-dire que les diverses parties du corps sont en harmonie, tandis que le duc de Malakoff de M. Rodakowski a le tors long et les jambes courtes puis, les deux têtes ont bien un air de famille, mais ne sont pas identiques. Quel est celui des deux portraits qui est le bon, nous voulons dire le plus ressemblant, car, comme peinture, ni l'un ni l'autre ne sont bons ?... C'est à ceux qui ont l'honneur de connaître le ma@réchal Pélissier à se prononcer entre ces deux ou@vrages. Nous préférons de M. Court le Portrait de M. le général marquis de Chasseloup-Laubat 652 le co@loris y a plus d'harmonie il est moins froid, moins lourd, moins noir le dessin moins sec, moins dé@coupé. Si M. Court marchait dans cette voie, ses portraits auraient un succès assuré. M. Yvon a deux portraits qui rappellent, par la couleur et L'exécution, les belles toiles de Rigault. Ces portraits, largement peints et très ressem@blants, sont ceux de M. et de Madame Mélingue 2709 et@ 2710 . @M. Larivière est coloriste. Des quatre por@traits qu'il a exposés@, deux seulement nous occupe@ront ce sont ceux de S.@E. M. l'a@@miral de Perseval-Deschênes 1574 , et de S.@E.@M. le maréchal Baraguey-d'Hilliers 1565 . Tous deux sont bien posés, bien dessinés mais le dernier est d'une plus jolie couleur. M. Flandrin n'a que deux portraits l'un de femme, Madame L. 978 l'autre de M.@F. de P. 979 . Ce dernier est supérieur au premier, et comme dessin et comme couleur il est modelé avec toute la vérité et la finesse du talent de M. Flandrin. Mais nous sommes moins content du portrait de femme le raccourci du bras droit est tout à fait manqué, et le fond bleu, sur lequel se détache la tête, nuit à l'harmonie des tons du ta@bleau. M. Abel de Pujol se montre plus coloriste que son confrère de l'Institut dont nous venons de par@ler. Il a un seul portrait@@ Le Portrait en pied de M.@R.@A. de P. 2 . La tête et les mains sont peintes de main de maître. M.@ Heuss, peintre allemand, a une couleur terne et noire, sans chaleur, sans transparence son exécution manque de fermeté et d'assurance elle est petite est tâtonnée. Nous avons bien reconnu son Portrait de M. le comte Tascher de la Pagerie, grand-maître de la maison de l'Empereur 1347 , mais nous avons trouvé qu'il ne l'avait pas flatté. M. Jo@bbé-Duval, que nous avons déjà cité à la peinture historique, nous offre encore deux pein@tures Le Portrait de mademoiselle A. Luther 1445 , et le Portrait de mademoiselle A.@P. 1446 . Tous deux, charmants de couleur, de finesse et de modelé. M. Benou@ville, indépendamment de ses sujets historiques, a exposé aussi deux portraits peints@, dont l'un est remarquable par la puissance du co@loris. C'est le Portrait en pied de l'enfant de M. 170 . La tête est fine et expressive. M. Landelle, sur deux portraits peints, en a un qui est extrêmement gracieux c'est celui de Ma@dame la vicomtesse de M. 1555 . Ce portrait fait ta@bleau la jolie vicomtesse y médite sur la lecture qu'elle vient de faire. M. Hébert a également deux portraits l'un es@ celui de Madame la princesse Ch. de B. 1318 , dont la tête est d'un joli dessin et la robe de satin noir parfaitement rendue l'autre est le Portrait en pied du fils de M.@P. 1319 . Ce petit garçon est bien campé mais sa pose est un peu prétentieuse, un peu maniérée. M. Bontibonne a peint un beau Portrait équestre de S.@M. l'Impératrice 366 , représentée à cheval dans le parc de Saint Cloud. L'Impératrice est très ressemblante sa pose est gracieuse sa robe amazone en velours violet est d'une grande fraîcheur et d'une grande vérité de ton le cheval blanc est joli de forme et bien peint. Peut-être le paysage formant fond est-il un peu cru ? M. Montpezat expose aussi, sur une toile de grande dimension, les Portraits équestres de LL. MM. l'Empereur et l'Impératrice 1594 . Ce qu'il y a de mieux dans ce tableau, ce sont les chevaux. L'Empereur est un peu ressemblant, mais l'Impé@ratrice ne l'est pas du tout la tête et les mains sont mal dessinées, mal peintes, et le ton général du tableau, noir et lourd. M. Giraud Eugène , l'auteur de ce charmant tableau intitulé la Boucle à l'oeil 1190 , a exposé quatre portraits mais les deux pastels devant trou@ver leur place dans un autre chapitre, nous ne nous arrêterons qu'au Portrait de S.@A.@I. le prince Jé@rôme 1193 , et au Portrait de S.@E.@M. l'amiral Hamelin 1194 . Quoique le premier soit peint avec le talent qu'on connaît à M. Giraud, nous lui préférons cependant le dernier, que nous trouvons très joli de couleur et bien modelé. M. Jalabert a fait un très beau Portrait en pied de M . le président de Belleyme 1420 . La simplicité de la pose, la sévérité du coloris conviennent par@faitement au caractère grave de ce magistrat, dont la tête, d'un dessin fin et vrai, est d'une grande ressemblance. M. Bellangé, dans les deux portraits qu'il ex@pose, en a un que personne ne prendrait certaine@ment pour un portrait, mais bien pour un tableau de bataille comme en compose M. Bellangé, Nous voulons parler du Portrait de M. le vicomte de L ..., ex-porte-fanion du maréchal de Saint-Arnaud, en Crimée 148 . M. de L... est un jeune et beau mili@taire représenté sur le premier plan du tableau, à cheval et portant le fanion du maréchal qu'on aper@çoit plus loin suivi de son état-major. Dans le fond de ce tableau, l'action est engagée entre les Russes et les Français. La couleur de cette jolie petite toile est brillante et harmonieuse. M. Ricard cherche l'imitation des vieilles pein@tures il n'aime pas la fraîcheur du coloris, et s'il est le peintre des femmes pâles et souffrantes, il ne doit pas être goûté des belles au teint rose, annon@çant la santé et la gaîté. A part son système de couleur, qui ne manque ni de solidité, ni d'harmo@nie, mais qui a le tort d'être la même pour tous les sujets, M. Ricard@ est un dessinateur distingué, et son Portrait de femme 2265 est une oeuvre très remarquable. M. Weiler est un peintre allemand, mais il est l'élève de M. Léon Cogniet, ce qui se voit, de reste, au brillant coloris, au dessin correct, à la touche ferme et large du portrait en pied qu'il a exposé, représentant sir William Forbes dans son costume écossais 2689 .@@ M. Toulmouche, qui a au Salon une charmante petite toile Un Baiser 2553 , y compte encore deux portraits, sous les numéros 2554 et 2555 ils sont d'une jolie couleur et bien dessinés. M. Tissier s'est montré coloriste dans son Por@trait en pied du général Mayran, tué en Crimée 2546 . Le général est représenté dans la tranchée dont il dirige ou protège les travaux, car, bien qu'il soit assis sur des gabions, il a l'épée à la main, sans doute pour être prêt en cas d'attaque de la part de l'ennemi. M. Vibert promet de devenir un peintre de portrait de premier ordre il en a toutes les disposi@tions. Il est dessinateur et coloriste il pose ses modèles avec goût. Le Portrait de M... et de ses deux petites filles 2645 est la preuve de ce que nous disons du talent de cet artiste. M. Da@rjou a exposé un portrait qu'on a mal@heureusement placé trop haut pour en apprécier tout le mérite. Néanmoins, la pose naturellement gracieuse et l'harmonie du coloris font remarquer le Portrait de mademoiselle M.@D. 686 . Beaucoup d'autres portraits se font encore remar@quer par leur bonne exécution, et entre autres le Portrait en pied de M. le comte Alexandre Colonna d'Istria, par M. Pierre COLONNA D'ISTRIA -@Un Portrait d'homme 481 , par M. CHAPLIN -@Por@trait de madame F.@B. et de madame E.@B. 112 et 113 , par M. BARRIAS - un beau Portrait, par M. LEGROS 1694 -Poftrait de M. de Gascq, pré@@sident de la cour des comptes 2146 , par M. PHI@LIPPE -@Portrait de madame de Sauley, dame du palais de S.@M. l'Impératrice 2153 , par M. @PI@CHON -@Portrait de M. Edmond About 2011 , par madame O'CONNELL -Portrait de M. le prince A@lexandre Czartoryski 2297 , par M. BODAKOWSKY Portrait de madame F.@P. 2232 , par M. Q@UESNEL Portrait de M . E. Z., lieutenant de vaisseau 2242 , par M. RAVEL, etc. V. INTÉRIEURS, PAYSAGES, ANIMAUX, MARINES,@@ Si les portraits exposés au Salon n'ont pas le pri@vilége d'intéresser bon nombre de visiteurs inca@pables d'apprécier le mérite d'une bonne exécution, on peut affirmer qu'il n'en est pas de même à l'égard des paysages, des animaux, des fleurs, enfin de tous les genres secondaires de la peinture, qui soit, par leur nature même, à la portée de toutes les in@telligences. Aussi est-il bon de signaler en passant que si, pour la grande peinture, la peinture histo@rique, la distance est énorme entre le mérite des peintres français et celui des artistes du reste de l'Europe, il y a presque égalité de talent entre les artistes de tous les pays pour la peinture d'imita@tion@, pour les portraits, les paysages, les natures-mortes, etc. Ces genres, dans lesquels on est arrivé de nos jours à un haut degré de perfection, sont les plus cultivés@, et fournissent généralement la majo@rité des tableaux qui composent les Expositions. On conçoit donc qu'il nous est impossible de parler de tous ces tableaux qui ont,@ pour la plupart, des quali@tés recommandables, et que nous nous arrêtions seulement aux oeuvres les plus remarquables en chaque genre, les prenant sans méthode, selon qu'ils@ se présentront à nos regards. M. Dauzats , notre premier peintre d'intérieur, n'a envoyé qu'un seul tableau au Salon c'est la Mosquée de Cordoue, entrée du baptistère 695 . Cette vue intérieure est peinte avec une grande netteté de ligne et une couleur à la fois puissante et traspa@rente. La vue pénètre bien sous les voûtes, à tra@vers les colonnes l'air circule bien au milieu des groupes savamment distribués dans cette antique mosquée si riche d'architecture et de sculptures mauresques. M. Desgoffe fait du paysage historique, on pourrait dire du rocher historique, puisque ses toiles sont dépourvues de toute verdure et de tout feuillage, à l'exception de celle intitulée Le Christ au jardin des oliviers 730 qui est d'un ton noir et qui manque d'air. Les figures de ce tableau sont d'une exécution plus faible encore que celles de ses autres compositions, Les fureurs d'Oreste 731 et Le Sommeil d'Oreste 733 . Le meilleur des six tableaux exposés par cet artiste, est l'Ecueil 732 . M. J@eanro@n sait rendre les rochers avec bien plus de talent que M. Desgoffe. Avec quelle vérité et quel charme de couleur il a peint ceux des En@virons d'Ambleteuse ! 1439 . M. Paul Flandrin peut être regardé comme notre premier peintre de paysage historique il le traite à la manière du Poussin, qu'il imite parfois un peu trop. Dans son tableau Jésus et la Chana néenne 980 , les lignes du paysage sont grandes, la couleur est sévère, le sujet historique bien rendu, les figures bien dessinées et les draperies ont du style. Mais en dehors du paysage classique, la cou@leur de M. Paul Flandrin manque de chaleur et de transparence elle est sèche et sévère. M. Français possède, au contraire, un culoris qui conserve même du charme et de la chaleur lors@qu'il peint une belle Journée d'hiver 1052 . Ce ta@bleau est pour nous le chef-d'oeuvre de ce maître, qui a encore montré la puissance de sa couleur, la richesse de sa palette dans une Etude de buisson 1053 et surtout dans cette charmante toile Souvenir de la vallée de Montmorency 1054 . M. Louis Garneray , l'un des meilleurs peintres de marine, compte quatre tableaux au Salon ce sont Le Naufrage d'une galiote hollandaise démâ@tée sur la côte de Norwège 1121 , -@Vue du canal de Furnes, Belgique 1122 . -@Pêche d'un flétan dans la mer du Nord @1123 , et la Vue du château de Smyrne 1124 . Nous nous sommes surtout arrê@té au naufrage de la galiote, où la tempête et la fu@reur des flots sont rendues avec beaucoup de vé@rité et de talent. M. Courbet est un artiste de talent, mais d'un talent qui réside plus dans la main qu'au cerveau en terme d'atelier, il a de la pâte. On prétend que les peintures bizarres qu'il a exposées, il les a faites tout exprès pour attirer l'attention et répandre son nom dans le public. Si c'est un moyen, il a par@faitement réussi mais ce renom là peu d'artistes le rechercheront, et il est temps que M. Courbet de@vienne plus correct, plus sérieux. Pour nous, nous n'avons jamais ajouté foi à ces prétendues manoeuvres, à ces calculs nous pensons que cet artiste peint comme il sait, car nous retrouvons toujours et par@tout dans ses ouvrages les mêmes défauts et les mêmes qualités. Ainsi, son ridicule tableau les De@moiselles des bords de la Seine 620 , manque de pers@pectif et les figures sont laides, plates et sans modelé. Les mêmes défauts de perspective et de dessin se re@trouvent dans son meilleur tableau, la chasse au chevreuil dans les forêts du Grand-Jura la curée 621 les chiens y sont beaucoup trop grands pour les deux hommes, dont l'un, celui qui donne du cor, est petit comme un enfant. Mais ce tableau est d'une couleur solide et largement touchée. C'est là la véri@table, la seule qualité de M. Courbet. Est-ce assez pour être et surtout pour rester un peintre célèbre ? Nous ne le pensons pas. Nous engageons cet artiste à se méfier de la camaraderie qui n'a pas peu con@tribué à égarer son talent. M. Ca@bat se montre un peintre aussi habile que conciencieux dans les deux petites toiles qu'il ex@pose Les bords de la Seine à Croissy 422 et l'Ile de Croissy 423 . Les lontains sont d'une très grande finesse de ton, et le feuillage du premier plan est étudié et rendu avec une conscience rare. M.@F. de Mercey est aussi un paysagiste dont la couleur a du charme. Sa Vue d'Edimbourg 1908 est vigoureuse de ton, la perspectif bien sentie et son Etude de paysage 1909 rappelle, par la fi@nesse des détails et la chaleur du coloris, le beau tableau de cet artiste qui fait partie de la galerie du Luxembourg. M. Zie@@m n'a que deux tableaux, mais ils sont d'une puissance de ton et d'une harmonie bien rares peu d'artistes possèdent une palette aussi ri@che, une exécution aussi franche, aussi facile. La Place de Saint Marc, à Venise. pendant l'inonda@tion 2715 , est une peinture d'une grande vigueur et d'une gamme on ne peut plus brillante. Mais c'est dans sa Vue de Constantinople, à la Corne d'or, que M. Ziem a réuni tous les trésors de sa couleur, d'un éclat et d'un effet magique. M. Giraud C@harles , l'un des compagnons de S.@A.@I. le prince Napoléon dans les mers du Nord, a rapporté une étude faite d'après nature, et d'après laquelle il a peint le tableau exposé repré@sentant une Pêche aux phoques 1189 . Cette toile est supérieure à l'étude dont nous parlons et que nous avons vue dans les salons du Palais-Royal les reflets sur lumière sur ces immenses blocs de glace sont ici plus chatoyants, plus brillants, plus nacrés et les figures d'un dessin plus arrêté. L'In@térieur d'un salon de la princesse Mathilde 1188 a moins d'éclat. Peint par un temps sombre, l'artiste n'a pu faire étinceler un rayon de soleil sur les ri ches étoffes, les lustres et les mille objets d'art et d'élégante fantaisie qui ornent ce salon. M. Daubigny a un succès mérité, surtout par son tableau représentant la Vallée d'Optevoz 689 il est admirablement peint et d'une vérité de ton qu'on ne retrouve plus au même degré ni dans son Soleil couché 690 , ni dans sa Futaie de peupliers 691 , ni même dans sa belle toile le Printemps 688 , si remarquable d'exécution. M. Verlat s'est payé la fantaisie de peindre, sur une toile immense, des chevaux et un tombereau chargé de pavés. Nous n'avons pas à examiner s'il a eu tort, s'il placera ou non un tel tableau c'est son affaire et non la nôtre. Ce que nous devons voir@, c'est s'il a réussi à bien rendre son Coup de collier 2616 . Ses gros porcherons, plus grands que nature, sont vigoureusement dessinés le mou@vement du cheval de trait est bien saisi, il tire à plein collier il en est de même du timonier qui est plein d'énergie. Quant au charretier, son mouvement est juste et son type nature. Ce doit être un por@trait. Les artistes de bonne foi, qui savent ce qu'il faut de talent pour remplir avec un certain mérite une toile d'aussi grande dimension, rendent justice à l'oeuvre de M. Verlat. M. Rousseau Philippe est un autre pein@tre d'animaux d'un talent fin et spirituel qui n'a pas moins de dix tableaux à l'Exposition. Le Déjeu@ner 2336 , Résignation et Impatience 2331 @, et surtout le Rat de ville et le Rat des champs 2337 sent de charmantes compositions auxquelles nous préférons cependant, comme couleur et comme facture, l'intérieur de cuisine avec gibier et légu@mes 2329 . M. Rousseau Léon peint les animaux sur une plus grande échelle que le peintre précédent, son parent ou son homonyme. Sa Nature morte 2325 est un trophée de chasse groupé avec goût et largement peint la couleur est vraie et solide. M. Rousseau Théodore n'est pas le moins distingué des peintres de ce nom. Paysagistes de réputation, il a envoyé six toiles, parmi lesquelles nous avons principalement remarqué les Bords de la Loire au printemps 2338 , où le feuillage est peint avec beaucoup de légèreté, où l'eau est d'une grande transparence. M. Saint-Jean est sans rival pour l'imitation des fleurs et des fruits. Quoi de plus joli, de mieux peint que son Panier de fraises renversé 2374 ! que ses Melons et framboises 2375 ! que le Bouquet@ dans les bois 2377 ! et de plus riche, de plus dia@phane de ton que les feuilles du Raisin en espalier 2376 qu'un soleil splendide vient dorer ! M. Ouvrié Justin , autre excellent coloriste, nous fait voyager sur les bords du Rhin. Voici Ro@landsech et Draekenfels 2027 , Boppart, près Co-blentz 2028 , Tratbach-sur-la-Moselle 2026 , et l'Entrée de La Haye par le canal de Ryswick 2029 . Ce dernier tableau se distingue essentiellement par l'harmonie du coloris, la finesse des tons de l'eau et des lointains. Mademoiselle Lescuye r, qui s'est fait un nom comme peintre de chevaux et d'animaux, a exposé deux tableaux une Nature morte 1744 et un paysage historique représentant l' Enlèvement de Madame de Beauharnais-Miramion 1743 . Cette dame profite d'un passage embarrassé de la forêt pour sauter à bas de son carrosse et échapper à ces ravisseurs, mais elle est bientôt découverte par les cavaliers qui la cherche. Le sujet est rendu avec clarté, les figures sont bien dessinées, le cheval blanc du centre du tableau est peint comme sait les peindre cette artiste d'un talent tout à fait viril et varié, car le paysage est touché avec une habileté qui dénote des connaissances et des études spé@ciales. M. Saint-François est un paysagiste qui ob@tient ses effets sans fracas, sans tapage de couleur il impressionne par la vérité, la simplicité, la gran@deur des lignes. Ses Pierres druidiques 2372 , res@tées debout comme une armée de géants pétrifiés, donnent à ce paysage un aspect des plus impo@sants. Le ton sévère du coloris et le jeu des om@bres savamment ménagé concourent puissamment à l'effet solennel de ce tableau, que nous préférons au souvenir d'Afrique du@ même artiste les Gour@bis 2371 . M. Portevin , que nous voyons pour la pre@mière fois figurer au livret des Expositions, débute par un effet de lumière très difficile à rendre. C'est un grand salon éclairé seulement par le feu d'une vaste cheminée@, telle qu'on en voit à l'hôtel de Cluny. Les habitants du château font cercle autour du foyer et écoutent sans doute le récit de quelque légende. Quoiqu'un peu noir comparativement aux tableaux qui l'entourent, cette toile laisse voir jus@@@@qu'aux moindres détails la tête du châtelain, celle de la châtelaine sont natures et bien modelées l'effet de lumière et d'ombre portée est bien rendu. Recommandons encore à l'attention des amateurs les magnifiques paysages de M. AIVASOVSKI l'Hi@ver dans la Grande-Russie 13 , les Champs de blé de la Petite-Russie 14 , les Steppes de la nouvelle Russie, au coucher du soleil 15 , la Côte méridio@nale de la Crimée 16 -@Gué aux environs de Mon@toire @414 , par M. ################ d'émouleurs dans la vallée de la Margeride, près de Thiers 1@@20@1 , par M. GIROUX -@Vue prise à Champigny 996 , par M. FLERS -@Vue prise à Saint-Hilaire-le-Château 51 , par M. ANDRÉ -@Souvenir de Ville-d'Avray 598 , par M. COROT -@La Chasse 1323 et Glaneuses à Chambaudoin 1325 , par M. HÉ@DOUIN -@Les Vacheresses, près de Maintenon @1009 , par M. FORT -@Le Lac de Genève à Vevey 669 , par M DAGNAN -@Vaches à l'abreuvoir 1179 , par M. GIRARDET -@Vue de Toulon 1968 , par M. MOREL-FATIO -@Les Sept péchés capitaux 1413 , par M. JADIN -@La Porte d'entrée du pa@lais ducal, à Venise 2599 , par M. VAN MOER -Chercheurs d'écrevisses 1310 , par M. HARPIGNIES La Ferme à Chars 1538 , par M. LAMBINET -Vallon à la Roche-Bernard 2532 , par M. THUIL@LIER -@Intérieur de l'église Notre-Dame, à Mu@nich 1862 bis , par M. MATHIEU -Vallée de Royat 1569 , par M. LAPITO, etc., etc. VI. PASTELS, AQUARELLES, DESSINS, MINIATURES, ÉMAUX ET PEINTURES SUR PORCELAINE. Le Salon de 1857 est très riche en pastels et en dessins il l'est surtout en pastels, genre charmant qu'on avait délaissé pendant si longtemps et qui est aujourd'hui très à la mode. Et, disons-le, c'est à M. Giraud qu'on en est redevable. Nous nous rappelons avoir vu, il y a une vingtaine d'années, les premiers essais de cet artiste que nous avons suivi à chacune de nos expositions en signalant ses progrès. M. Eugène Giraud est parvenu au plus haut degré de perfection qu'on ait atteint dans le dessin au pastel. La foule ne cesse de stationner devant son admirable Portrait de M me la comtesse de Castiglione 1195 . Quels beaux yeux et que cette bouche est petite et gracieuse ! Que d'esprit dans cette physionomie ! Que de charme dans l'ensemble de cette belle et jeune dame ! Le plus bel éloge qu'on puisse faire de ce portrait, c'est que le talent de l'ar@tiste s'est montré digne du modèle. Son autre char@mant Portrait de M me W. 1196 , renferme aussi de bien belles qualités d'exécution il est peut-être touché avec plus de fermeté, avec plus d'assu@rance même que le précédent. M. @Maréchal partage les honneurs du Salon, avec M. Giraud, pour son grand et magnifique pastel représentant Colomb ramené du Nouveau-Monde 1823 . Nous ne connaissons pas de pastel d'une aussi grande vigueur de coloris et d'un dessin plus énergique il a toute la puissance d'une pein@ture à l'huile. M. Wintz a exposé trois paysages au pastel, qui font aussi l'effet de peintures à l'huile, tant la cou@leur en est solide et chaleureuse ce sont Les Cygnes à l'eau 2703 , le bord d'un bois 2702 , et une Vue prise en Lorraine 2701 . Ce dernier est le meilleur des trois le feuillage des différentes espèces d'arbres y est savamment et très distincte@ment rendu. M. Gal@brund est appelé à devenir un pastelliste de premier ordre il est coloriste et il a un dessin nature. Parmi ses quatre portraits, celui de M me la baronne de L. 1089 et celui du Docteur Cabarus 1091 sont franchement et largement modelés. Mme @@Mél@@anie Paigné fait les fleurs au pastel avec un talent qui annonce une élève distinguée de M. Maréchal. On retrouve dans ses Bouquets de Pavots 2033 la puissance de couleur du maître. Son Bouquet de roses trémières 2034 est d'un dessin gras et vrai les feuilles surtout sont étudiées cons@ciencieusement. @@Mme Coeffier née Lescuyer expose six por@traits dessinés au pastel, parmi lesquels nous citerons celui de Mme la baronne de L. 586 , qui est dessiné correctement, mais d'un ton un peu noir et d'un modelé un peu sec.c. M. Faivre-Duffer a trois portraits de femme dessinés au pastel. Celui qui porte le numéro 927 est joli, d'une couleur agréable, mais d'une exécu@tion trop léchée. @@M. Eugène Lami , l'un des premiers aquarel@listes de notre époque, a exposé quatre grandes compositions. Louis XIV présentant son petit-fils aux@ ambassadeurs d'Espagne 1540 est une scène bien groupée et d'un ton solide un Concert dans les bosquets de Versailles au XVII e siècle 1541 , est un sujet gracieux, coquet Le souper dans la salle de spectacle du château de Versailles, à l'occasion du voyage de S.@M. la reine d'Angleterre en France 1542 , offrait des difficultés de composition et d'effet de lumière dont l'artiste s'est habilement tiré mais il s'est surtout signalé dans cette autre grande composition Le Sultan passant à Constan@tinople, la revue de la division -@du prince Napoléon à l'époque de l'expédition de Crimée 1543 .. Cette aquarelle, d'une jolie couleur, est touchée avec une grande facilité. M. Bellangé ne fait pas le portrait militaire sans en faire un véritable tableau de bataille. Son Portrait du colonel F.@D., ex-colonel du 50 e de ligne 149 , est une action qui s'engage en Crimée, où le colonel F.@D. est représenté à cheval, commandant son régiment.@ Cette manière de faire le portrait convient parfaitement aux militaires et présente un intérêt qui manque généralement aux portraits. M. Bellanger a mis dans cette aquarelle tout l'effet qu'il sait répandre dans ses tableaux. M. Préziosi a deux aquarelles vigoureusement touchées les Mendiants de l'Asie à Constantinople 2209 et la Vue du port de Constantinople 2208 . Cette dernière est remarquable par la perspective et l'harmonie des tons. M. Calmelet a deux jolies aquarelles les Bords de l'Oise aux environs d'Auvers 424 et une Allée du bois de Meudon 425 . Les différents plans de ce dernier dessin sont bien sentis, le fond est chaud et léger de ton. M. Bida fait des dessins qui valent des peintu@res pour la vigueur des tons et de l'effet général, pour la mise en scène, la finesse du dessin et la vé@rité du modelé. Le Mur de Salomon 219 est une composition imposante pleine de caractère, où l'on trouve de jolies têtes, des types très variés. L'Appel du soir 220 , dans la tranchée à Sébastopol, est aussi une scène d'un sentiment simple, mais vrai, qui impressionne vivement. M. Meissonnier n'a qu'un seul dessin au la@vis qu'on prendrait volontiers pour une photogra@phie tant il y a de finesse jusque dans les moindres détails. Ses Joueurs d'échecs 1891 sont dessinés avec la délicatesse de pinceau que ce peintre met dans ses tableaux. M. Flandrin Paul , dont nous avons loué le paysage historique, a encore exposé deux portraits dessinés à la mine de plomb, d'une grande pureté de contours. Celui de Mme B. 985 est très fin de modelé. M. Galimard, l'auteur de la Séduction de Léda , expose les cartons des vitraux qu'il a peints pour l'église Sainte-Clotilde. Ils sont au nombre de onze et les figures sont de grandeur naturelle. Pour être juste envers M. Galimard, il faut tenir compte du style du monument pour lequel ces cartons ont été composés, et le féliciter d'avoir su donner à toutes ses figures le cachet de l'époque et l'agencement propre aux vitraux. Parmi ces dix figures de saints et de saintes, celles de saint Hilaire et de sainte Geneviève 1096 et 1100 sont surtout d'un beau style. Mais nous leur préférons encore le onzième carton Figures d'anges 1103 . Ces têtes ont beau@coup de caractère et sont dessinées largement. M. Borione a envoyé cinq dessins au fusain, entre autres le Portrait de madame la comtesse de. Castiglione 299 qui est fait avec une très grande facilité, mais qui n'a pas cependant toute la finesse du portrait de cette dame dessiné au pastel par M. Giraud et mentionné plus haut. M. Beno@uville est plus fin, plus correct dans les trois portraits dessinés à la mine de plomb et exposés sous les numéros 171, 172 et 173. M. Langlois expose une vue@, Souvenir de Rouen 1559 , dessin au crayon noir hardiment fait et d'un effet vigoureux. M. Massard compte quatre dessins à la mine de plomb. Ce sont des portraits parmi lesquels nous trouvons celui de M . Lefluel, architecte de l'Empe@reur 1845 . Ce portrait est bien dessiné et d'une parfaite ressemblance comme traits et comme phy@sionomie. M. Mennessier dessine le paysage avec des ef@fets de lumière d'une grande puissance et une fer meté de crayon peu commune. De ces trois dessins au crayon noir, celui qui porte le numéro 1907 est très remarquable. Mme Herbelin a huit miniatures sous le même numéro 1339. Nous y avons reconnu les portraits de MM. Dumas fils, Dauzats, Eugène Delacroix et de mademoiselle Rosa Bonheur. Ces portraits sont bien modelés et d'une bonne couleur. M. Maxime David a exposé aussi neuf minia@tures sous le numéro 697. Deux de ces peintures ont fixé notre attention ce sont les Portraits de S.@E. Mirza-Ferruk-Khan, ambassadeur extraordi@naire de S.M . le roi de Perse, et le Portrait de S.@F. M. le maréchal Bosquet, grassement peints et d'une grande ressemblance. M. Grisée , sous le numéro 1247, expose neuf émaux, parmi lesquels nous remarquons une Tête de jeune Homme d'après Maas, d'un ton vigoureux et d'une exécution large et facile. Mlle Elise de @@Manssion a peint sur porcelaine une Tête d'Enfant , d'après Greuze 1875 , Descente de croix, d'après Louis Ca@rrache 1873 , et Diane sortant du bain , d'après François Boucher 1874 . Cette dernière peinture rend on ne peut plus fi@dèlement le dessin et la couleur du maître. VII. SCULPTURE ET GRAVURE EN MÉDAILLES. Nous avons des premiers signalé, dans notre re@vue du Salon de 1834, la voie nouvelle, progres@sive, de la statuaire française nous avons montré ses tendances à se débarrasser de la routine pour se préoccuper davantage de la vérité dans l'art, et depuis nous n'avons cessé d'applaudir à ses efforts pour n'être plus une maladroite, une froide copie ou même un surmoulage des statues de l'antiquité grecque ou romaine nous avons prouvé que c'était à David d'Angers , à son école continuée par Rude, qu'on était redevable de l'immense progrès auquel est arrivé l'art plastique et de ses tendances à abandon@ner la forme de convention, le chique , le poncis aca@démique, pour se livrer à l'étude de la nature, et la rendre, non avec ses laideurs accidentelles, mais dans toute sa beauté, dans toute sa grandeur, dans toute sa puissance d'expression. Ces tendances si logiques, qui se produisaient plus puissamment à chaque exposition, étaient combattues par l'Insti@tut, alors composé d'artistes d'une autre époque, d'un âge trop avancé pour changer de manière de faire et adopter les principes d'une école nouvelle. Mais, depuis vingt ans, le personnel de l'Académie des Beaux-Arts s'est presque entièrement renou velé, et aujourd'hui, à part un ou deux de ses mem@bres impuissante à@ suivre le progrès, et que, dans le m@onde artiste, on co@@nsidère comme des prati@ciens plutôt que comme des artistes, comme des @exécutants@, @des@ plagiaires, plutôt que comme des génies, des créate@urs@, à part@, disons-nous., ces deux ou trois sculpteurs de l'Académie,@ dont nous apprécions d'ailleurs le talent de métie@r, nous cons@tatons avec plaisir que la presque totalité des sculp@tures exposées est dans la tradition de l'école du progrès. L'Institut y est représenté par MM. Duret et Dûmont qui marchent avec l'époque, bien que leurs oeu@vres n'aient pas le degré de vérité et@ d'ori@ginalité qui caractérise celles des deux, chefs de l'école moderne, R@ude et David d'Angers . Feu Rude , que nous regardons comme le plus grand des statuaires du siècle, parce qu'il a tout à la fois la grâce et l'élégance de Pradier, l'énergie et la vérité du modelé de David d'Angers , les quali@tés de ces deux maîtres sans en avoir les défauts@, @RUDE a laissé en mourant trois figures en marbre qui sont exposées, et par lesquelles nous ne sau@rions mieux faire que de commencer notre compte-rendu de la sculpture. Hébé et l'Aigle de Jupiter, groupe en marbre 3095 , est une composition gracieuse de lignes et de contours la tête d'Hébé @est charmante, @les for@@@mes sont élégantes mais vraies on voi@t qu'elles ont été modelées d'après nature et non pillées de l'antique. De même, sa statue en marbre, l'Amour dominateur 3096 , a un cachet nature@,@ quoique d'un dessin fin et correct. Dans cette composition allégorique et philosophique@, l'artiste a voulu re@présenter l'Amour dominant le monde, et voici comment, dans une lettre, il expliquait lui-même son sujet Je place l'esprit au milieu de la ma@tière cette petite figure allégorique que nous ap@pelons Amour@, et que les Grecs regardaient comme le plus ancien de tous les dieux, ce génie féconde toute la création. Je figure l'eau tout au@tour de la terre les oiseaux représenteront l'air le feu sera le flambeau. Je tâcherai de décorer, sans prétention ni confusion, la terre et l'eau@@ des poissons, des coquillages pour celle-ci sur le promontoire, des fleurs, des petits reptiles, en@fants de la terre. Un serpent faisant le tour de la plinthe terminera cette composition par la repré@sentation de l'éternité. Cette statue est une belle étude d'adolescent la tête est jolie, coiffée avec goût, et l'expression a de la fierté sans arrogance la pose est noble, simple et naturelle. Mais le morceau qui nous a le plus im@pressionné, c'est un fragment, un buste à mi-corps d'un Christ en croix 3097 . Nous ne connaissons rien de plus beau, de mieux compris, de plus bibli@que. Quelle belle nature et quel admirable modelé ! M. Duret , qui occupe la première place parmi les statuaires depuis que la mort nous a enlevé Rude et David d'Angers , M. Duret a exposé deux fort belles statues en marbre que l'on dit destinées au Théâtre-Français. L'une, représente la Tragédie. l'autre@, la Comédie, sujets bien souvent traités@, mais que l'artiste a su rendre d'une manière neuve par le goût exquis de l'agencement des draperies, la beauté des formes et le fini de l'exécution. Ce@pendant@, nous voudrions un peu plus de finesse dans les traits de la Comédie, un peu plus de malice dans l'expression. M. Dumont tient, avec M. Duret, le haut rang dans la sculpture il n'a qu'une seule figure à l'Exposition c'est la statue en bronze du maréchal Suchet, duc d'Albuféra, destinée à la ville de Lyon 2870 . La pose du maréchal est simple, et pour@tant elle annonce l'énergie. Cette statue est mode@lée avec le talent et la conscience que cet artiste met dans tous ses travaux. M. Perraud expose l'une des meilleures sculp@tures du Salon de 1857 elle est intitulée Enfance de Bacchus 3050 , groupe en plâtre. Un vieux faune est assis sur un banc formé de trois pierres enlacées de lierre il tient debout sur son épaule un enfant, le jeune dieu Bacchus, qui s'amuse à tirer la longue oreille du bon vieux faune qui rit des espiégleries de son élève. Dans ce joli groupe, le faune attire plus particulièrement l'attention c'est une fort bonne étude de vieillard faite d'après nature. Si, dans l'exécution en marbre, l'artiste sait conserver au modelé de cette figure le sentiment nature qu'il a donné au plâtre, nous lui prédisons les plus grands succès pour la reproduction de son groupe. M. Daumas compte trois ouvrages remarqua@bles. La statue en pierre de Jean de Gauthier, fon@dateur de l'hospice de la Charitè à Toulon 2333 , est exécutée avec la facilité que possède cet excellent élève de David d'Angers , dans les oeuvres duquel on retrouve parfois les défauts d' ensemble du maî@tre, mais aussi ses plus brillantes qualités. Sous le rapport de l'ensemble, nous préférons sa figure d'Aurélia Victorina, princesse gauloise surnommée la Mère de Camps 2831 . La pose de cette femme a de la dignité, son expression de l'énergie les dra@peries, cette fois, ont du style et sont très étudiées. Nous ne reprocherons à cette statue que le mouve@ment de la jambe gauche qui n'est pas heureux. Enfin, dans son Étude de cheval 2835 , M. Dau@mas rachète les fautes d'ensemble qu'il a commises dans celui qu'il a exécuté au pont d'Iéna. En effet, nous n'avons que des éloges à accorder à cette étude en plâtre ce cheval est parfait de modelé et de mouvement. M. @Leq@ues@ne a exécuté en marbre blanc la Statue d'un Soldat mourant 2986 d'après une es@quisse de Pr@adier, dit le livret. Est-ce bien d'après une simple ésquisse ? - Oui, Pradier faisait ses modèles bien plus @nature que n'est modelé ce guerrier grec. Cette figure est exécutée avec beau@coup de talent, mais nous la voudrions moins imi@tée de l'antique. Nous félicitons M. Lequesne d'a@voir changé de méthode pour sa statue en plâtre du maréchal de Saint-Arnaud 2987 . Cette figure est d'un modelé très vrai. M. @Millet comprend qu'on peut avoir du style, avoir un dessin correct sans faire du pastiche anti@que. Sa statue en marbre représentant Ariane 3016 est une composition gracieuse sous tous les aspects. Les formes sont belles@, le modelé gras et vrai. La tête, coiffée avec beaucoup @de goût, est jolie elle exprime bien le profond chagrin d'Ariane, l'acca@blement que lui cause son abandon. Cette statue est une des meilleures du Salon. M. Ottin est, comme M. Millet, élève de M. Da@vid d'Angers On s'en aperçoit à l'énergie, à la fougue de la composition du groupe en bronze qu'il expose Chasseur indien surpris par un boa 3013 . Le mouvement du chasseur est très hardi et bien senti la tête a du caractère. Nous trouvons seule@ment que le boa semble se prêter un peu trop comme point de mire, qu'il pose tout exprès en ouvrant la gueule pour recevoir la flèche que l'In@dien va lui envoyer. Cet artiste a encore exposé un charmant petit groupe en marbre sous cette dési@gnation Jeune Fille portant un vase 3044 . Le mouvement du tors est joli, les lignes sont gracieu@ses mais les enfants placés aux pieds de cette jeune fille sont peut-être un peu trop petits, surtout celui de droite. M. Dubray , après avoir obtenu un délai de l'administration, est enfin parvenu à terminer et à exposer la statue en marbre de l' Impératrice José@phine 2865 , destinée à la ville de Saint-Pierre-Martinique. L'artiste a fait quelques modifications à son modèle en plâtre, dont nous avons parlé, il y a un an, lors de l'exposition de l'Agriculture. Cette figure a gagné dans l'exécution en marbre elle a bien la grâce, la noblesse et en même temps la sim@plicité qui distinguaient Joséphine. Quant au petit bas-relief en bronze qui orne le piédestal et qui re@présente le Sacre de l'Impératrice Joséphine 2866 , la distance qui nous en sépare est trop grande pour que nous puissions apprécier ses qualités artisti@ques. Il n'en est pas de même heureusement du pe@tit modèle, en plâtre bronzé, de la statue du sculp@teur Clodion 2867 , exécuté en pierre pour le nou@veau Louvre. Ce modèle est franchement touché il y a de l'aisance dans la pose, du goût dans l'agen@cement des vêtements et des accessoires la tête a de la physionomie et les formes sont sveltes, élé@gantes. M. Ca@l@mels n'a pas voulu suivre l'ornière bat@tue par tant de ses confrères il a voulu être lui et c'est@ un mérite dont il lui faut tenir compte en jugeant sa statue en marbre de Psyché 2770 .@ Nous croyons que, sans faire de pastiche, M. Calmels au@rait pu trouver un type, une nature plus en rapport avec le caractère, avec le tempérament que la @my@thologie nous fait concevoir de Psyché. Cette obser@vation faite, nous louerons cet artiste sur la finesse, la vérité de son modelé, que l'o@n retrouve égale@ment dans la statue en marbre de l'enfant de M. San@ches d'Ag@reda 2774 , et dans le buste en plâtre de madame Four@nier, née Delphine Baron 2772 . M. Thomas expose son Orp@hée, statue en m@ar@@bre 3111 , que nous avons vu parmi les envois de Rome, il y a deux ou trois ans, à l'École, des Beau@x-Arts. Elle fut alors l'objet de critique peut-être un peu trop sévères on lui reprochait de ressembler par trop, et comme pose. et comme formes, à la sta@@tue antique dite le Germanicus. Depuis. M. Thomas a revu son marbre, il l'a beaucoup travaillé, car les formes rondes de son Orphée sont aujourd'hui d'un modelé plus fin, plus nature. Un bas-relief en plâ@tre du même artiste, témoigne de son goût pour l'antique il représente un Soldat spartiate qu'on rapporte à sa mère 3114 . Les méplats de ce bas-reliefs sont parfaitement sentis les figures ont du style, à l'exception de la tête du soldat tué qu'il faudrait refaire entièrement. M. L@echesne a envoyé cette année deux grou@pes en bronze dont le sujet est tiré de ces deux vers Dieu seul a droit sur tout ce qui respire. Ne pouvant rien créer, il ne faut rien détruire. Dans les deux groupes, ce sont deux Jeunes dé@nicheurs d'oiseaux qui sont en scène. - Ici, l'un des deux gars tient déjà le nid qu'il est forcé de laisser tomber avec les petits, pour garantir ses yeux des coups de bec des deux oiseaux qui l'attaquent, tandis qu'un serpent sorti des broussailles veut mordre l'aut@re. gars qui le saisit d'une main dont la force est doublée par le danger. - Là, nos dé nicheurs ont abattu un nid d'oiseaux, ils ont tué les petits qu'il contenait, ainsi que le père et la mère, mais un serpent s'est enlacé à la jambe de l'un et le mord affreusement. Ces deux petits dra@mes sont assez bien rendus il y a du mouvement, de l'effet, mais les nus demanderaient un peu plus d'étude. M. Gruyère Théodore-Charles n'a qu'un seul ouvrage c'est Chactas au tombeau d'Atala, statue en marbre 2924 d'un beau sentiment et d'une grande expression. Cette figure est une bonne étude consciencieusement exécutée. M. Robert Élias s'est souvenu de. la Diane de Houdon, en composant sa statue en bronze de la Fortune 3075 , mais le bronze de Houdon qu'on voit au musée du Louvre est plus nature que celui dont nous nous occupons. Néanmoins, cette figure est jolie, elle s'élance bien. - Les quatre groupes de Cariatides, destinées à la façade de l'Académie de musique de Philadelphie, sont des@ compositions subordonnées à l'architecture et sur lesquelles nous nous arrêterons peu. Nous dirons seulement que les draperies sont agencées avec goût, et que l'artiste a su varier le caractère des têtes. M. Huguenin expose un groupe en marbre Jésus au jardin des Oliviers 2942 et une statue en plâtre La chaste Suzanne 2943 . Le groupe en marbre est travaillé avec la facilité, l'habileté qu'on@ reconnaît à cet artiste qui a fait un peu son portrait dans la tête du Jésus, ce qui n'empêche pas qu'elle soit assez dans le caractère adopté pour le Christ. Il règne dans ce groupe un sentiment de tristesse qui impressionne. Nous sommes moins satisfait de la statue la Chaste Suzanne dont le mouvement ne s'explique pas, car vu l'absence des deux vieil@lards rien n'indique que ce soit là une Suzanne sur@prise au bain. Quiconque ne consultera pas le livret croira que cette statue représente une femme qui, dans@ un accès de désespoir, va se précipiter du haut de quelque muraille. M. Bonnaffé n'est guère plus clair dans la sta@tue qu'il a exposée, et après avoir consulté le livret, nous avons encore moins compris ce que cet artiste a voulu exprimer. Une femme entièrement envelop@pée, y compris les bras et les jambes, dans une dra@perie mouillée qui colle sur toutes les parties du corps, danse, avec un certain geste moderne, la tête et le haut du corps penchés en avant. Quel est ce sujet, nous sommes-nous demandé ? Est-ce une bayadère, une naïade, une baigneuse en gaîté ?... Nous ouvrons le livret et nous lisons Belle de nuit statue, marbre 2746 . Qu'est-ce qu'une belle de nuit ? Pourquoi plutôt une belle de nuit qu'une belle de jour ? Qu'est-ce qui indique la nuit dans cette statue où l'on n'aperçoit ni flambeau ni lune ? Nous avouons n'y rien comprendre, et nous regrettons que cet artiste ait dépensé son talent dans une pensée aussi bizarre qu'insaisissable. M. Cabuchet se distingue, cette année, par un beau groupe en marbre représentant Saint Vincent -de-Paule 2763 , tenant sur ses genoux un tout jeune enfant et faisant dire la prière à un autre orphelin qui est à ses côtés. Cette intéressante composition est exécuté avec talent et une grande conscience. M. Triqueti n'a pas moins de sept morceaux de sculpture au Salon. Nous ne nous occuperons que d'un seul, les autres étant très faibles de concep@tion et d'exécution. Sa statue en marbre représen@tant le Jeune Édouard VI, roi d'Angleterre, étu@diant les Saintes Écritures 3119 , est d'un senti@ment simple@, nature@, et ce grand lévrier qui s'appuie câlinement contre le dos de son maître, est une idée originale. Cette petite figure est agen@cée avec goût et finie avec soin. M. Chambard a trois statues en marbre@@ Un Bacchus 2787 et une Stratonice 2788 , qui sont deux pastiches de l'antique, d'un modelé rond et sans@ caractère, et l'Amour enchaîné 2786 , com@position qui n'est pas neuve, mais dont La pensée est toujours originale. Ici le modelé a plus de cou@leur que dans les deux figures précédentes le mouvement de l'Amour, qui fait des efforts pour se débarrasser des guirlandes de fleurs qui l'attache au piédestal qui supporte le dieu Faune, ce mou@vement, disons-nous, est bien senti et ce pauvre petit Amour fait une petite moue charmante. M. Loison a envoyé un petit groupe en marbre qu'il intitule La Convalescente 2994 . Cette jeune fille, assise sur les genoux de sa mère, n'a rien d'amaigri ni de maladif, et l'on pourrait dire ici, comme au vaudeville La mère et l'enfant vont bien. Néanmoins, ces deux figures sont gracieuses elles sont exécutées avec un soin extrême la tête de la mère est d'un joli caractère et les draperies sont d'un bon style. Sa statuette en marbre d' une Jeu@ne Fille 2995 a également une jolie tête, mais la dra@perie n'est pas d'@un agencement heureux. M. Ramus expose aussi un petit groupe en mar@bre dont l'idée est heureusement traduite, les Marguerites 3069 , tel est le titre de ce groupe composé de deux jeunes @filles qui effeuillent la marguerite, cet oracle des amours. L'une est heu@reuse, car sa marguerite a dit passionnément, tandis que sa compagne est accablée sous un terrible pas dutout. Ces petites figures sont jolies et gracieuses. M. Demesmay n'a-t-il pas copié par trop la Vierge de Murillo dans sa Vierge en marbre, Mater Christi 2847 ? Il a été mal inspiré, car la transpa@rence des couleurs permet des choses impossibles en sculpture, et les draperies, qui n'ont rien de choquant dans Murillo, sont ici d'un lourd écrasant. L'Enfant-Jésus est bien, mais la tête de la Vierge n'est ni jolie, ni dans le caractère. En général, la sculpture de M. De@mesmay manque de finesse de modelé il nous en fournit la preuve dans le Buste en marbre du général comte Morand 2848 et dans celui du général duc de Rovigo 2849 , d'une exécution lourde et floue, où l'eau forte à joué un trop grand rôle. Mme @Le@fèvre@-@Deumier est, de toutes les dames qui s'occupent de sculpture, la seule qui soit véritablement artiste les autres ne sont que des amateurs dont nous ne nous occuperons point. Déjà, aux expositions de 1852 et 1853, nous avons eu à signaler@@ de beaux bustes de cet artiste. Cette année, Mme Lefèvre-Deumier aborde courageuse@ment les difficultés de la statuaire elle expose une figure d'étude d'un joli sentiment et d'un modelé nature. Sans vouloir chicaner, nous demandons à l'auteur pourquoi avoir désigné cette statue en marbre sous le titre de Virgile enfant 2977 , quand aucun signe ne le justifie ? Après cette observation, nous citerons encore deux bustes, celui de M. le général Paixhans 2979 et celui de M. Le F.@D. 2980 , où l'on reconnaît la touche de l'ébauchoir si franc et le modelé si nature du talent de Mme Lefèvre-Deumier. M. @Montagny compte six sculptures au Salon une statue et cinq bustes. Saint Louis, roi de France 3020 , est une statue en marbre d'un caractère simple et religieux la tête, moins laide qu'on ne la fait ordinairement, est cependant ressemblante, et les draperies sont largement modelées. M. Grabouski s'est inspiré de ces vers Sa pensée est au ciel, au séjour qu'elle espère,@ Et son chien, son ami, son compagnon sur terre,@@ Fixe instinctivement, et promène ses yeux, Sur son regard perdu qui s'enfuit vers les cieux. Et il a composé son groupe en marbre intitulé La Pensée et l'Instinct 2920 . Ce titre paraît un peu prétentieux pour être appliqué à cette jeune paysanne dont la tête n'exprime aucune pensée. Le véritable mérite de l'oeuvre de M. Grabouski consiste dans la parfaite exécution du marbre et dans la vérité du modelé. M. Veray a été chargé d'exécuter une statue en bronze représentant le Brave Crillon 3158 , destiné à décorer la place de l'hôtel de ville à Avignon Cette figure est d'un aspect satisfaisant. la pose a de la noblesse, et la tête un air de franchise et@ de bravoure qui convient bien au personnage. M. Gumery expose son groupe en marbre Le retour de l'enfant prodigue 2933 , dont nous avons déjà apprécié le mérite dans notre compte-rendu de l'exposition des envois de Rome à l'école des Beaux-Arts. Nous disions, dans L'Europe artiste du 12 octobre 1856 Cette oeuvre, d'un pensionnaire de cinquième année, est d'un senti@ment froid, mais l'exécution du marbre est soignée la @tête et les mains du vieillard sont modelées avec talent.@@ M. Desboeufs n'a envoyé qu'une sculpture c'est un bas-relief en pierre représentant L'Architecture 2851 . Cette composition est conçue dans le style monumental et son exécution est bien entendue de bas-relief. La pose de cette figure est gracieuse et le tors élégant de forme. M. Leharivel-Durocher, sous ce titre Etre et Paraître, nous montre, dans une statue en plâtre 2982 , une des situations si pénibles et si commu@nes de la vie avoir, le coeur navré de chagrin et montrer au monde un visage souriant. Quiconque a souffert en silence, quiconque a eu la force de cacher ses misères sous des dehors heureux, sous un sourire, ne pourra s'arrêter devant cette statue représentant une jeune et belle femme cachant ses larmes derrière le masque qu'elle tient à la main, et dont le fou rire contraste avec le sentiment doulou@reux exprimé sur les traits et dans la pose de cette charmante figure. Tout est vrai dans cette oeuvre expression et modelé. Le mouvement du dos est très joli et les draperies sont largement touchées. Cette figure est bien supérieure à l' Ecce ancilla Domini, statue en marbre@@ 2981 exposée par le même artiste. M. Sc@hroder expose aussi une figuré en plâtre d'un sentiment mélancolique et sympatique il l'intitule La chute des feuilles 3101 . Si nous ne nous trompons, cette figure doit être un portrait la tête est très expressive, elle est, ainsi que les draperies, d'un modelé large et vrai. M. Frison a fait une des stat@ues en plâtre les mieux étudiées de l'exposition de sculpture. Sa Jeune Fille à sa toilette 2902 est une gracieuse composition qui ne pourra que gagner encore à être reproduite en marbre. La tête est jolie, bien coiffée les formes sont élégantes et d'un modelé nature. M. Caudron a également exposé une bonne étude de femme nue qu'il désigne ainsi Le Réveil , statue en plâtre 2782 . Le mouvement, quoique très vrai, fait penser à autre chose qu'au réveil mais cette figure est d'un dessin correct, le modelé fin et vrai. M. Robinet a voulu, comme chacun de nous, essayer cette admirable image du Christ presque tous les sculpteurs modernes ont tenté de modeler un Christ, mais bien peu ont réussi. Le Christ en Croix 3083 de M. Robinet est un plâtre bien exécuté, mais d'une nature un peu trop forte, trop puissante la nature du Christ était douce, aimante mélancolique, plutôt que vigoureuse et athlétique. Néanmoins. la tête est bien dans le caractère elle a de l'expression. Nous signalerons encore du même artiste un beau buste en marbre, Portrait de Mme Émile de Girardin 3084 , d'une très grande ressemblance et d'une bonne exécution. @M. Brion @est l'auteur d'une statue en plâtre 2757 , celle de L'abbé Haüy, minéralogiste, mort en 1822. La pose de cette figure est simple, naturelle la tête est d'un sentiment @naïf et les vêtements largement modelés. M. Chatrousse a envoyé@ deux charmants groupes en plâtre. L'un représente la Séduction d'Héloïse, et l'autre le Dernier adieu d'Abeilard à Héloïse 2792 et 2793 . La première de ces compo@sitions est gracieuse et remplie de sentiment. La seconde est moins heureuse et l'exécution infé@rieure. Héloïse nous parait un peu petite comparati@vement à la même figure du premier groupe, et à celle d'Abeilard. M. le comte de Nogent fait de la sculpture comme un véritable artiste. La statue en plâtre Rêverie au bord de la mer 3038 , est une bonne figure. La tête est jolie, la pose simple et gracieuse. Son buste en marbre, Portrait de Mlle A. de N., est bien modelé. M. Bogino a modelé, dans le style académique, un Ajax, fils d'Oïlée, qui se recommanda par l'énergie du mouvement et la science anatomique. Cette statue en plâtre, d'une proportion plus forte que nature, est modelée avec talent et tout à fait dans le goût des envois de Rome. M. Sauvageau expose une fort belle terre cuite. C'est une petite statue de Lesbie 3099 agaçant une perruche posée sur son épaule Cette composition est on ne peut plus gracieuse Lesbie est jolie et drapée avec beaucoup de goût. M. Guillaume a envoyé, à l'Exposition, les modèles en plâtre des bas-reliefs qu'il a exécutés en pierre pour Sainte-Clotilde. Ces quatre bas-reliefs représentent Le mariage de Clotilde et de Clovis dans la cathédrale de Soissons 2927 , -@Le Bap@tême de Clovis 2928 , -@La Mort de Sainte Valère 2929 , -@Sainte Valère décapitée porte sa tête à Saint Martial 2939 . Nous avons examiné avec attention ces quatre compositions, d'un modelé assez négligé, et nous n'y avons trouvé rien d'ori@ginal, rien de remarquable, rien que le premier venu des exposants n'eût pu faire. M. Crauk Gustave a trois ouvrages au Salon Bacchante et Satyre 2824 , petit groupe en bronze dont nous ne parlerons point, et deux bustes en marbre auxquels nous nous arrêterons. Celui de S.@E. le maréchal Pélissier, duc de Malakoff 2825 . est l'un de meilleurs bustes en marbre de l'Exposi@tion. Les traits du maréchal prêtent peu à la sculpture, mais l'artiste a su en tirer un excellent parti. Le marbre de ce buste et celui du Buste du @maréchal duc de Coigny, pair de France 2826 , sont travaillés et finis avec un soin extrême. M. le comte de Nie@uwerkerke tient aussi le@@ premier rang pour l'exécution et la ressemblance de son beau buste de S . E.@M. le maréchal Bosquet 3036 . Ce marbre est plus grassement, plus large@ment modelé que ceux de M. Crauk il est vrai que l'artiste était favorisé par la nature du modèle, par le beau type du maréchal Bosquet. M. Dantan , jeune, a quatre bustes en marbre. Nous ne nous occuperons que de celui de S.@E. M. le maréchal Canrobert 2828 , à l'exécution du@quel cet artiste semble s'être attaché davantage. Il est aussi très ressemblant le masque a de la finesse, mais le modelé est un peu rond il n'a pas la fer@meté de ceux faits par MM. Crauk et Nieuwerkerke. M. Cavalier n'a que deux bustes en marbre ce sont les Portraits de Mme L.@R. et de Mme B. 2785 et 2784 . M. Cavalier donne à tout ce qu'il fait un cachet de grandeur qui sent l'antique sans en être une copie. Ces bustes ont de la physiono@mie, de la couleur et du style tout à la fois. M. Cordier compte dix-huit bustes à l'Exposi@tion, parmi lesquels il faut signaler une collection très curieuse de douze types algériens. Plusieurs de ces types sont d'un beau caractère et d'un modelé très nature. Mais en dehors de cette collection, nous avons remarqué les bustes de S. E.@M. le maréchal Randon, gouverneur de l'Algérie 2803 , et de Mme la maréchale Randon 2804 . M. Oudiné est le seul des graveurs en médail@les de notre époque qui soit en même temps un statuaire très distingué aussi, a-t-il obtenu toutes les récompenses, et comme graveur en médailles et comme statuaire. Il n'a cette année que deux bustes en marbre celui du jeune E.@O. 3045 et celui de Mlle J.@O. 3046 . Ces deux bustes sont grassement modelés et l'exécution en marbre en est très soignée. M. Oudiné a encore huit médailles sous le même numéro 3047 1° L'Apothéose de l'Empereur Napoléon I er , d'après le plafond de M. Ingres 2° la Bataille d'Inkermann 3° le Tom@beau de Napoléon I er aux Invalides 4° Chemin de fer de Paris en Espagne 5° le Séminaire de Rennes 6° la Société humaine et de sauvetage 7° la Com@pagnie centrale d'Assurance maritime 8° le Comité agricole de Cognac. Celle de ces huit médailles qui nous a paru la mieux composée est celle pour la Société humaine et de sauvetage. M. Cabet a exposé le buste en bronze de feu Rude, son professeur il est extrêmement ressem@blant et son modelé on ne peut plus nature. La longue barbe que portait ce grand artiste était une difficulté que M. Cabet a surmontée avec beaucoup d'esprit et de talent. M. Debay Jean n'a que deux bustes parmi lesquels nous citerons particulièrement celui de M. Dupuis, colonel du 57 e de ligne, tué à l'assau de Malakoff 2840 . Nous citons de préférence ce buste, parce qu'il n'a été fait que sur des docu@ments@, et qu'à notre avis on ne tient pas assez compte, généralement, de la différence qu'il y a de modeler un buste d'après nature, ou de le créer sur des renseignements souvent très vagues, d'après une gravure, une peinture, un dessin plus ou moins mauvais. La chose n'est cependant pas la même il faut n'avoir jamais tenu un ébauchoir pour ne pas réussir un buste d'après natu@re, tandis que nous connaissons plus d'un artiste en renom qui a échoué en voulant reconstituer un portrait sur de simples documents. Nous louerons donc M. Debay d'avoir su donner de la physionomie à son buste et un aspect nature par la vérité du modelé. @M. Oliva a trois bustes en marbre exécutés avec un talent remarquable ce sont@ les Portraits de Mgr Gerbet, évêq@ue de Perpignan 3040 , du R . P. Ventura de Raulica 3042 et de Madame H.@L. 3041 . Les deux premiers sont surtout d'un mo@delé bien nature. M. Blavier , dont nous avons déjà loué l'exécu@tion large et franche, expose une Devineresse, groupe en bronze 2727 , Portrait de M. Adrien Tourna@chon, buste en bronze 2738 , Portrait de Mme L.@M., buste en marbre 2739 , Portrait de Mme A.@M., buste en marbre 2740 . Bronze ou marbre, M. Bla@vier conserve toujours son exécution hardie. M. Francesk i, dont nous ne parlons que pour lui reprocher de n'avoir pas@ su élever son talent à la hauteur de son modèle. Son buste de Mme la comtesse Charles Tascher de la Pagerie 2899 @est si loin de la finesse de traits, si loin de ressembler, @que nous avons dû avoir recours deux fois au livret Avant d'accepter ce buste, maigre et mal coiffé, pour le portrait de la gracieuse comtesse. M. Mène occupe toujours le premier rang pour ses groupes d'animaux il les pose avec goût et les rend avec vérité. La Chasse au cerf 3008 , Chiens anglais 3009 et les Chiens bassets fouillant un taillis 3060 , sont modelés avec un talent hors ligne. M. Bonheurur Isidore fait les animaux dans des proportions plus grandes et avec un talent très remarquable. Son groupe en plâtre d' une Vache défendant son veau contre un loup 2745 , est plein de sentiment et d'énergie. M. Gueret est un sculpteur en bois très distin@gué. Son groupe d' une Poule surprise par un chat et défendant ses petits 2925 , est un bois coupé avec beaucoup de talent et une grande facilité. Nous regrettons de ne pouvoir citer qu'à la hâte Le Joueur de biniou dansant la nigouée 2972 , par M. LEBOURG, petite statue en bronze d'un mouve@ment hardi et plein de verve -@la Lyre chez les Berbères 2729 ., par M. BARTHOLDI, petit groupe en bronze d'un sentiment nature -@un bon Ange 3092 , groupe en marbre, composition gracieuse, par M. ROUSSEAU -@Léandre, statue en marbre 2931 , consciencieusement étudiée, par M. GUIT@TON -@jeune Fille endormie 3029 , petite statue en marbre grassement modelée, par M. MOREAU -@la Nourrice indienne 8067 , petit groupe en marbre plein de grâce et de finesse, par M. PRO@THEAU -@les Danseurs d'Herculanum, groupe en plâtre 2822 , par M. COURTET -. l'Éducation. groupe en plâtre 3117 , par M. TRAVAUX -l'Art étrusque, statue en plâtre 3@102 drapée avec goût, par M. SIMYAN -@Zénobie retirée de l'Araxe , groupe en plâtre, par M. MARCELLI@N -@l'Union fait la force , statue en plâtre 2906 , par M. GAR@NI@ER -@Jérémie, statue en plâtre 3141 , par M. VIVIEN -@Pêcheur et son Chien, groupe en plâ@tre 3035 , par M. NAST -@la Pensierosa, statu en plâtre 2961 , par M. LANZIROTTI -@jeune Fau@ne, plâtre 2970 , par M LAVIGNE -@Amour et Jeunesse, groupe en plâtre 2956 , par M. KLEY -Écorché , ou Myologie du corps humain, savante étude anatomique de M. LAMY 2958 - le Prin@temps 2719 et l'Automne 2720 , fort beaux bus@tes en marbre, par M. ARNAUD -@Portrait de M. le duc de Beauff remont, buste en marbre 2950 , par M. ISELIN -@Portrait de M. Ducos , buste en marbre 2993 , par M. LESCORNÊ -@Buste en marbre de M. le colonel Blachier 2748 , par M. @Bosc -@une Sybille moderne , buste en marbre 2852 , par M. DESPREY -@Portrait d'un jeune Enfant, buste en marbre 3116 , par M. @TRAGIN -le buste en marbre de mademoiselle V.@S. 3007 , par M. MATHIEU MEUSNIER -@Buste en marbre de Mgr Bouvier , évêque du Mans 2796 , par M. C@@HENI@LLON -Médaille commémorative à l'emprunt des 500 millions, par M. MERLEY -@huit Portraits-Médaillons en bronze 2827 , par M. DAMOUSSÉ -un Tigre royal du Bengale 2849 , une Panthère de Java 2844 et un Cerf de France 2845 , par M. DÉLABRIÈRE -@Rossignol pris au lacet 2916 , par M. GONON, -Un Lion, bronze 2952 , par M. JAC@QUEMART -@Médaille de l'Exposition française à Rome 2832 , par M. DANTZELL -@La Fille de Jephté 2884 , par M. FABISCH. Note de l'Éditeur. - L'auteur de ce volume, on le conçoit, n'a pu songer à citer et surtout à parler de la sculpture qu'il avait à l'Exposition. Mais, tout en appréciant sa réserve, tout en respectant sa modestie, M. Louis AUVRAY, nous permettra ce@pendant d'être moins réservé et de ne pas laisser passer sous silence le rang honorable que son Le@sueur 2723 occupait au Salon de 1857. Ce beau marbre, qui se faisait remarquer par la finesse et la vérité du modelé, par le goût de l'agencement des vêtements, a été commandé par S. E.@M. le Mi@nistre d'État pour le foyer du théâtre impérial de l'Opéra. - CH. DESOLME. VIII GRAVURE ET LITHOGRAPHIE. Si les graveurs anglais sont nos maîtres pour les vignettes@, nous leur sommes certainement supé@rieurs pour la gravure artistique, pour celle dont le but est la reproduction fidèle des oeuvres de la grande peinture@, de la peinture historique surtout. Les gravures anglaises ont entre elles un tel air de fa@mille qu'on les croirait toutes sorties du même bu@rin. En effet, qu'il s'agisse d'une vignette ou de l'imitation d'une peinture sérieuse, toutes ont la même couleur, le même effet blanc et noir, et sou@vent des têtes anglaises y sont substituées à des types sévères de l'antique. Quant à la lithographie, cet art essentiellement français, il est parvenu chez nous, chez nous seule@ment, à un tel degré de perfection, qu'il rivalise de pureté et de finesse avec les plus belles gravures, sur lesquels il a parfois l'avantage de mieux rendre la couleur et la manière d'un artiste. M. Calamatta possède, sans conteste, le burin le plus délicat et le plus souple de notre époque.@ On peut juger de la finesse de ses tailles dans les trois gravures qu'il a exposées Paysans romains dans l'admiration, d'après M. Madou 3153 -Souvenir de là patrie, d'après M. Alf. Stevens 3154 la Cenci , d'après Guido Reni 3155 , @M. ######### ést un graveur a@u buri@n vigoureux qui a cherché l'effet, la couleur, dans sa gravure de Jésus ########### lé Pharisien, d'après le tablea@u de Paul Véronèse du Musée du Lo@uvre 3263 mais les tailles de cette planche sont peut-être un peu lourdes. M. Martinet a un burin ferme il est ami de la couleur, comme l'atteste l'épreuve exposée sous le numéro 3229 Les Derniers honneurs rendus aux comtes d'Egmont et de Horn , d'après M. Gal@lait. Cette planche imite parfaitement l'effet du ta@bleau.@@ M. Salmon expose le Portrait de M. Schneider, vice-président du Corps législatif, gravé d'après Paul Delaroche 3274 . Les tailles de cette planche sont fines@, correctes, mais un peu froides. @M. Dien n'a qu'une gravure inscrite au livret c'est le Portrait de M. le comte de Nieuwerkerke, membre de l'Institut, directeur général des Musées impériaux, intendant général des Beaux-Arts de la maison de l'E@mpereur fac simile , d'après M. In@gres 3177 . Ce graveur a rendu avec beaucoup de finesse et une grande exactitude, le beau dessin de M. Ingres, si remarquable pour le modelé de la tête et la ressemblance M. Daubigny , le paysagiste distingué dont nous avons parlé avec éloge dans un précédent chapitré, a exposé plusieurs gravures à l'eau-forte exécutées avec l'habileté et le talent d'un excellent dessinateur. Nous citerons principalement le Buis@son , paysage d'après le tableau de Ruysdael, du Musée du Louvre 3175 . M. Malardot a exposé une eau-forte d'une grande vigueur de crayon c'est un Ravin dans les Vosges 3225 . M. Jazet, l'habile interprète des peintures de M. Horace Vernet, a reproduit, avec le charme et la fidélité habituels de son burin@, trois tableaux bien connus de ce maître Louis XV à Fontenoy 3206 Retour de la chasse aux lions 5207 Trappiste en prières 3208 . M. Lassalle É@mile expose les deux plus bel@les et les deux plus importantes lithographies du Salon Médée poursuivie, d'après Eugène Delacroix 3331 , et Faust au sabbat, d'après M.@A. Scheffer 3332 . La première de ces deux lithographies est d'un effet de lumière si puissant, d'un crayon si large, si moelleux, qu'elle plaît plus que le tableau. M. Sudre est le traducteur des compositions de M. Ingres il a reproduit presque toutes les peintu@res de ce maître. Son dessin correct, son crayon fin mais un peu monotone de ton, convenaient bien à la couleur froide et grise de M. Ingres. Peu de li@thographies ont un fini aussi délicat que les deux épreuves exposées par M. Sudre Tête d'étude , d'après un dessin de Léonard de Vinci, de la col@lection du Louvre 5380 , et la Muse de la Musique, @@d'après M. Ingres 3381 . M. Noël est un dessinateur d'un grand talent il a le crayon très facile, ainsi que nous le @prouve sa lithographie du Portrait de S.@E.@M.@A. Fould , mi@nistre d'Etat et de la maison de l'Empereur, d'après M. Larivière 3339 , et les trois autres d'après les peintures de MM. Jalabert et Winterhalter. M. J.-H. Flandrin a reproduit en lithogra@phie quelques fragments des peintures faites par lui à l'église Saint-@Vincent-de-Paule 3314 . La li@thographie a cet avantage, c'est que tout artiste qui sait dessiner peut, en se copiant sur la pierre, con@server à ses compositions le sentiment et la forme. C'est là le cachet qui distingue l'épreuve exposée par M. Flandrin. M. Glaize a également dessiné lui-même sur la pierre son tableau un Pilori 3318 , qu'une autre main n'aurait pu reproduire avec ce sentiment et cette vigueur de coloris. IX ARCHITECTURE MM. Baltard. - Lacroix. - Van Cleemputte. - Parent. - Delacour. Durand. - Lejeune. - Godebeuf. Nous nous sommes souvent demandé pourquoi l'architecture occupait le dernier rang dans la hié@rarchie des beaux-arts. Selon la logique, ne devrait-elle pas cependant avoir la première place, puisque les autres arts, surtout la peinture et la sculpture, ne sont que ses auxiliaires, que des parties d'elle-même, et que, dans tous les cas, elle est appelée à donner l'hospitalité aux produits des arts et des sciences, soit dans les palais, soit dans les musées, soit dans les théâtres qu'elle élève. L'architecture est aussi, de tous les arts, le moins à la portée de la foule qui visite les expositions, et c'est sans doute parce que les connaissances spéciales manquent à bien du monde pour l'apprécier, que cet art est le plus attaqué, le plus calomnié. Quand nous entendons reprocher à l'architec@ture d'être restée dans l'ornière, de n'avoir point fait un pas, de n'avoir pu sortir des styles grec, romain, gothique et renaissance, de n'avoir pas su produire, dans ce siècle de progrès, autre chose que des colonnes, des pilastres, des frontons et des portiques, il nous semble qu'il vaudrait tout autant se plaindre de ce que, depuis la création, l'année soit encore invariablement composée d'un Prin@temps, d'un Eté, d'un Automne et d'un Hiver. Pré@tendre que, dans ce siècle, l'architecture est restée stationnaire, ce serait se refuser à l'évidence. À quelle époque autre que la nôtre, les architectes, les vrais artistes, ont-ils plus étudié les différents genres d'architecture, plus respecté les monuments de tous les âges qui couvrent le sol de la France et que nous voyons restaurer si admirablement ? faut-il être bien érudit pour savoir que, dans les temps qui nous ont précédé, on s'occupait uniquement du genre d'architecture à la mode et qu'on dédai@gnait les autres styles@, qu'on laissait tomber en ruine les @monuments d'une autre époque ? n'avons-nous pas des monuments gothiques et renaissances restaurés ou agrandis dans un autre style que. le leur, dans le style alors à la mode ? Aujourd'hui, du moins, on ne commet plus de ces anachronis@mes les restaurations, les additions faites aux mo@numents, le sont dans le style qui leur est propre aujourd'hui, on construit dans tous les styles, parce qu'on les a tous étudiés et que tous peuvent avoir leur applica@@tion, on fait des@ églises gothiques et ro@@ma@nes, on élève des palais, des édifices d'une ordonnance grecque, romaine ou renaissance, des hôtels dans@ le goût des époques de@ Louis XIII, Louis XIV et Louis XV, et certes, c'est là un fait incontestable et très honorable pour notre école. Elle a encore un a@ut@re titré de gloire qui appartie@nt entièrement à notre@ siècle c'est là construction tout en fer et e@n fonte de certains édifices. M. Baltard Victor , architecte de la ville de Paris, expose deux projets qui sont la réponse la plus péremptoire aux dénigreurs systématiques de notre époque. Ces deux projets se composent de sept dessins plan, coupes et élévation des halles centrales de Paris, pour le présent et pour l'avenir 3390 . Dans l'un des projets, les halles seraient construites entièrement en fer et en fonte confor@@@mément au corps principal récemment exécuté, et, dans le second projet, une partie des halles serait, comme dans le précédent, tout en fer et en fonte, et l'autre partie, construite en pierre et en fer, pour servir aux marchés de certaines denrées qui deman@dent plus d'ombre et de fraîcheur. Lorsqu'on sait ce qu'étaient les marchés avant la révolution, ce que sont encore ceux qui existaient alors à Paris, et qu'on a sous les yeux les projets de halles que M. Baltard fait élever au centre de la capitale, on s'étonne de rencontrer des gens assez ennemis de leur époque pour la blâmer quand même. @M. Lacroix Eugène , avec lequel nous nous souvenons avoir concouru en 1841, a envoyé deux dessins exécutés avec une pureté que peu de ses confrères possèdent au même degré@. C'est d'abord, sous le numéro 3431 Plan, façade et deux coupes de l'église Napoléon Saint-Jean, où sont déposés les restes de Charles Bonaparte, de Louis Bonaparte, roi de Hollande, frère de Napoléon I er , et de Napo@léon et Charles-Napoléon Bonaparte, fils de Louis@, roi de Hollande, et frères de S. M. Napoléon III. -Puis, sous le numéro 3,432 Dessins de la crypte et du tombeau de la reine Hortense, mère de S.@M. Na@poléon III. Nous félicitons M. Lacroix du style qu'il a choisi pour cet édifice religieux, et surtout du goût qu'il a mis dans sa décoration. M. Van Cleemputte a eu l'heureuse idée d@e joindre, aux neuf dessins de son projet de Palais-de-Justice 3445 , un petit modèle en plâtre de la façade principale de ce palais. C'est là un excellent moyen pour se rendre bien compte de l'effet des saillies et de l'ensemble des lignes. Ce projet de Palais-de-Justice, avec caserne de gendarmerie, est pour la ville de Saintes Charente-Inférieure . M. Parent est, si nous ne nous trompons, le fils de M. Aubert Parent, notre professeur d'archi@tecture, et nous sommes heureux d'avoir à consta@ter qu'il sera, lui aussi, un artiste distingué. Il ex@pose trois dessins d'un Projet du Musée Napoléon d'Amiens 3438 , lequel projet l'a emporté sur ses nombreux concurrents au concours ouvert par la ville d'Amiens. On ne peut débuter plus ho@norablement dans sa carrière. Le caractère du mo@nument conçu par ce jeune artiste est à la fois sé@vère et élégant tel qu'il convient à un musée. Nous mentionnerons, en terminant, les dix-sept dessins de M. Delacour pour la restauration de l'abbaye de Bonneval Eure-et-Loire , ordre des Ci teaux@ 3495 - les dessins de @M. DURAND pour les restaurations @de la cathédrale de Langrts 3403 , de l'église Natre-Dame de Mantes 3404 , de l'église Notre-Dame de Vesnon 3305 et de l'église Notre-Dame du Grand@-Andelys 3406 @@@@- les dessins de M. LEJEUNE, pour la restauration et l'agrandisse@ment du château de Saverne , destiné aux veuves des hauts fonctionnaires civils et militaires 34@35 @les projets de M. GODABEUF pour un nouvel hôtel des Caisses d'amortissements, Dépôts et Consigno@tions, sur le quais M Malaquais 3423 pour le nou@veau pont Saint-Michel 3424 , et pour l'église d'Auvers, Seine-et-Oise 3425 . Avant de quitter la section d'architecture, nous rappelerons que, dans notre Revue de l'Exposition universelle, en réclamant contre l'interc lation de gravures, de lithographies et de peintures pour vi@traux dans le classement des projets d'architectu@re, nous disions a C'est par erreur, sans doute, qu'on a classé parmi les architectes MM. Halez et Frappaz, deux peintres qui n'ont exposé que des aquarelles le premier la Mission apostolique dans les Gaules, composée pour un vitrail le seeond onze dessins d'après les peintures de la galerie Ma@zarine. Nos observations ont été entendues, et cette année on y a fait droit en partie. Nous disons en partie, parce que bien qu'on ait catalogué sépa@rément@, à l'architecture@, les dessins d'avec leurs copies en gravure et en lithographie, nous n'en persistons pas moins à prétendre qu'un graveur ou un lithographe n'est pas un architecte parce qu'il a gravé ou dessiné sur la pierre la façade du Louvre ou le palais de Fontainebleau, et que le mérite de ces sortes d'ouvrages ne devant être apprécié que sous le rapport de la gravure ou de la lithographie, les oeuvres de M. HUGUENET, habile graveur, ainsi que celles de M. BEAU, dessinateur lithographe de beaucoup de talent, devraient à l'avenir cesser de figurer à l'architecture, pour être catalogués avec les autres gravures et les autres lithographies. X. LES RÉCOMPENSES. La liste des récompenses décernées aux artistes est le complément naturel, indispensable, d'une revue critique aussi complète que la nôtre. Nous la donnons donc ici en la faisant suivre de quelques réflexions qui clôront ce compte-rendu du Salon de 1857. En 1852 et 1853, la distribution des récompenses a eu lieu dans le grand salon du Louvre, en présence des artistes récompensés seulement. Elle s'est faite, cette année, dans la salle d'honneur de l'Exposition, au milieu de tous les exposants réunis. Il était deux heures lorsque son excellence M. Fould, ministre d'État, M. le comte de Nieu@werke, directeur général des musées, et M. Gauthier, secrétaire du ministère d'État, ont pris place au bureau, derrière lequel MM. les membres de l'Insti@tut ont occupés les siéges qui leur étaient destinés. M. le ministre d'État a ouvert la séance par un discours dont il n'y a pas que les peintres et les sculpteurs qui puissent tirer un enseignement utile. L'Exposition de 1857, a dit M. Fould, était attendue avec un vif intérêt par tous les amis des arts. L'éclat dont l'école française avait brillé à l'Exposition univer@selle, et le temps laissé aux artistes pour se préparer à une nouvelle épreuve, faisaient concevoir les plus heu@reuses espérances. Si elles n'ont pas été complétement réalisées, il est permis de dire qu'elles n'ont point été trompées. En effet, que l'on considère l'Exposition actuelle dans son ensemble, ou qu'on la compare aux Expositions précédentes, on sera forcé de reconnaître que peu d'entre elles ont réuni autant d'ouvrages d'art d'un mérite réel, et révélé à la France un aussi grand nombre de talents nouveaux. Ces nouveaux talents sont l'espoir de l'avenir. Fi@dèles aux traditions de leurs illustres maîtres, ils sau@ront se livrer avec persévérance à ces études sérieuses sans lesquelles le plus heureux génie reste stérile ou s'égare ils sauront préférer les jouissances solides et durables de la vraie gloire aux satisfactions éphémères que donnent de trop faciles succès ils sauront qu'il faut quelquefois résister au goût du public, et que l'art est bien près de se perdre lorsqu'ils abandonnent les hautes et pures régions du beau et les voies tradition@nelles des grands maîtres ils sauront enfin se préserver des dangers que j'ai déjà signalés et centre lesquels je ne saurais trop vous prémunir la présomption de la jeunesse qui, pour j ouir plus tôt de son talent, le tue dans son germe, et cette déplorable tendance à mettre l'art au service de la mode ou des caprices du jour. A l'exemple de ce jeune peintre qui, pour accomplir une oeuvre digne de la haute distinction qu'il vient d'obtenir, est allé s'inspirer sur les lieux mêmes où notre armée achetait la gloire par de si rudes travaux, nos artistes chercheront le succès dans les seules conditions où il se trouve l'étude, l'inspiration, la foi dans une grande idée, le dévoûment à un noble but et alors, nul doute que la prochaine Exposition ne tienne toutes les promesses que celle-ci nous a faites. Ni les encouragements, ni les sujets ne vous man@queront. Quelle époque, quel gouvernement a jamais tait autant pour les arts ? - Grâce à la volonté féconde de l'Empereur, l'architecture transforme nos cités, et fournit incessamment à la sculpture et à la peinture de nouveaux travaux. La renommée de nos écoles a fixé sur nos artistes les regards de toutes les nations, et leurs oeuvres se répandent dans le monde entier. Tout contribue donc, dans cette époque de grandeur et pros@périté, à étendre leur domaine, et l'on peut dire que ja@mais les artistes n'eurent devant les yeux un aussi bel avenir. Après ce discours qui a été fort applaudi, M. le comte de Nieuwerkerke a proclamé les récompenses dans l'ordre suivant Officier de la Légion-d'Honneur. - Winterhalter, peintre de portrait. Chevaliers . - A@ vasowski, paysagiste. - Desgoffe, idem. - Comte, genre. historique. - Alfred de Dreux, paysage et animaux. - Fils, genre historique. - Ziem, marine. - Matout, histoire. - Perraud, statuaire. - Oudine, graveur en médailles. - Dubray, statuaire. - Alphonse François, graveur.@@ PEINTURE. Médaille d'honneur . - Yvon Adolphe @, auteur de la Prise de la@ Tour @Matakoff. Rappel des médailles de première classe. - Bezard, Ci@bot, Daubigny, Desgoffe, Fortin, Knaus, Pichon. Médailles de première classe . - Baudry, Pils, Bou@guerea@u. Rappel des médailles de deuxième classe . - Chavet, Comte, Courbet@, Fromentin, Geoffroy, Hedouin, Hille@macher, Lambiaet, Lazerges, Leleux, Melin, Montessuy, Petit, Picou, Richter, Rochn, Stevens Joseph , Tim@bal. Médailles de deuxième classe . - Boulanger, Breton, de Curzon, Heilbuth, Lafond, Roux. Rappel des médailles de troisième classe . - Aug. Bonheur, Mlle Henr. Brown, Busson, Charpentier, Comte-Calix, Desjobert, Devilly, Dubasty, Jobbe-Duval, Lorens, Luminais, Matout, Mon voisin, Plassan, Rivo@ulon. Robert. Méailles de troisième classe . - Bell@y, Brendel, de Cock, Dumas, Fichel, Ginain, Henneberg, de Enyff, Legras, Mazerolle, Rigot, Romagny. Mentions honorables. - Andrien, Axenfeld, Aze, Baume, Bin, Blin, Boniface, Brillouin, Ca@@mino, Carau@d, Castan, Chenu, de Cock, de Coubertin, Delarocke, Des@goffe, Doré, Mme Doux, Eudes de Guimard Mlle , Fa@verjon@, Felon@, Feyer-Perrin, Foulongne, Galbrun, Graeb, Grenet, Haillecourt, @Hintz, Imer, Kate, Lafage, Leman, Marguerie, Merle, Meuron, Paigné, Papeleu, Pelletier, Pezous, Renier, Rougement Mme , Sain, Salz@mann, Schuber, Sellier, Tabar, Ternante, Tinthoin, Tourny, Vienot@@@@.@@ SCULPTURE. Rappel des médailles de première clas@se . - Gruyère, Maillet, Oudine, Perraud. Médailles de première classe . - Millet, Montagny. @Rappel des médailles de deuxième classe . - Brio@n, Cordier, Daumas, Marcellin, Merlez, Schroder. Médailles de deuxième classe. - Grabowski, Gait@ton, Gumery, Leharivel@-Durocher@. Rappel des mé@dailles. de troisième classe. - @Cabu@chet, Calmels,@ Chabaud, Iselin, Oliva, Travaux, Médailles de troisième classe . - Bauriché, Crauck, D@eligan@d, Jacquemart, Simy@a@n, Thomas. 1 Mentions honorables. - Arnaud, Bogino, Bonheur, Chatrousse, Danzell, Début, Fabisch, Faguière, Lavi@gne, Moreau, Nogent, Ponscarme, Sohre, Truphème, Valette Varnier, Desprey. GRAVURE ET LITHOGRAPHIE. Rappel des médailles de première classe. - Fran@çois Alph. Lassalle. Médailles de première classe . - Blancbard. Rappel des médailles de deuxième classe . - Girard, Girardet, Mandel, Outkin, Salmon. Médailles de deuxième classe . - Baugrand@, Sou@lange-Tessier. Rappel des médailles de troisième classe . - Levy, Varin. Médailles de troisième classe . - Aubert, Gusmand, Jacquemot, Willmann. Mentions honorables. - Allais, Carey, Cornillet, Jazet, Lenhert, Peguenot, Mme Perfetti, Riffault, Sirouy, Steifensand, Valerio. ARCHITECTURE. Rappel des médailles de première classe. - Gar@naud. Médaille de première classe . - Renaud. Rappel des médailles de deuxième classe. - Gui@llau@mot Eug. , Guillaumot Louis . Médaille de deuxième classe. - Curte Louis de , Du@rand. Rappel des médailles de troisième classe . - Hénard, Lacroix. Médailles de troisième classe . - Garnier, Parent, Trilhe. Mentions honorables. - Drouillard, Kellerhoven, Kreichgasser, Sabatier, Sauvageot. A la suite de cette solennité, chacun parcourait les salles de l'Exposition espérant trouver l'inscrip@tion des récompenses au bas des ouvrages qui les avaient méritées, ainsi que cela s'était pratiqué en 1852 et 1853. Il paraît qu'on a renoncé à cette mesure. Nous voici donc arrivé à la fin de notre ouvrage sur l'Exposition, travail aussi long que difficile, si l'on songe que nous avons eu plus de trois mille ouvrages à examiner, et que cet examen nous l'a@vons fait avec une conscience qui nous donne le droit d'espérer qu'on reconnaîtra qu'un sentiment de justice et de convenance n'a cessé de présider à nos jugements, et que si nous n'avons pas souvent louangé sans un peu de critique, nous n'avons aussi que rarement blâmé une oeuvre sans en faire valoir quelques parties. Enfin, nous avons repoussé tout esprit de coterie, toute antipathie d'école nous avons fermé l'oreille aux insinuations intéressées et perfides nous avons fait notre possible pour résis@ter à l'entraînement du sarcasme, aux traits mor@dants de l'épigramme, nous souvenant que la cri@tique devait éclairer et encourager, au lieu de ridi@culiser, sous prétexte qu'il faut avant tout amuser le lecteur. Nous terminerons en remerciant l'administration d'avoir, dans l'intérêt des artistes, prolongé d'un mois la durée de l'Exposition d'avoir admis, pour la première fois, des photographies reproduisant des ouvrages qui ne pouvaient être déplacés ni ex@posés d'avoir ajouté au livret un chapitre compre@nant les travaux exécutés aux monuments publics, et nous nous permettrons de demander encore à sa sollicitude 1° De tenir secret au jury d'admission, quel qu'il soit, le nom des artistes qui auraient des mo@tifs pour ne pas signer leurs oeuvres et rester in@connus à leurs juges. 2° D'accorder l'entrée gratuite le jour de l'ouver@ture de l'Exposition@, parce que ce jour-là est une fête artistique à laquelle doivent être conviés les artistes, leurs familles et #############################################################################################################################################################################################################################################################################################################################################################################################################
SALON DE 1857. I. AVANT-PROPOS. Quelques-uns de nos confrères qui attendaient, comme nous, l'ouverture des portes de l'exposition des Beaux-Arts, nous faisaient observer que cette solennité n'excitait plus le même empressement que jadis. C'était alors, en effet, un spectacle curieux et plein d'intérêt que de voir tout ce que la capitale renferme de distingué et d'éclairé, même les belles élégantes, venir, une heure à l'avance, faire le pied de grue sur la place du Musée, attendre patiemment, puis aux premiers coups de onze heures frappés à l'horloge du Louvre, se presser, se fouler et faire irruption dans les salles, comme une armée dans une ville prise d'assaut. Deux causes ont paralysé cet élan passionné du public pour nos expositions. C'est d'abord et principalement le prix d'entrée éta@bli depuis peu d'années, et ensuite l'éloignement du centre de Paris des différents locaux choisis provi@soirement. Il est vrai que cette dernière cause va disparaître, si, comme tout le fait entrevoir, M. Le fluel, l'habile architecte de l'Empereur, a bientôt terminé les salles du nouveau Louvre destinées aux expositions des Beaux-Arts. D'un autre côté, si l'ad@ministration veut rendre à l'ouverture du Salon cette solennité, cet enthousiasme d'autrefois, in@connus partout ailleurs qu'en France, elle n'a qu'à décider que ce jour-là l'entrée sera gratuite. Ce se rait, du reste, un acte de justice envers les familles des artistes si intéressées à voir et à juger, des pre@miers, les oeuvres exposées mais se trouvant sou@vent dans l'impossibilité de payer le droit d'entrée, elles sont, par conséquent, forcées d'attendre huit jours pour satisfaire gratuitement ce sentiment de curiosité bien naturel. Quant à nous, partisan des expositions gratuites, nous nous exprimions ainsi dans notre compte-rendu de l'Exposition universelle Nous ne sommes pas partisan du droit d'entrée, non parce que ce mode est contraire à nos moeurs, à la générosité bien connue de notre caractère, mais parceque, si ce prix d'entrée était appliqué à l'a@venir, il paralyserait le progrès chez nous, en em@pêchant la majorité des artistes et des ouvriers d'aller, comme précédemment et le plus souvent possible, méditer et étudier à nos expositions. Nous avons prouvé, dans notre Revue du Salon de 1852, que si l'Angleterre, si l'Allemagne étaient inférieures à nous dans les Beaux-Arts et dans l'In@dustrie, ce n'était ni faute d'écoles ni faute de pro@fesseurs, mais à cause de la rareté de leurs expo@sitions, d'ailleurs aussi peu fréquentées que leurs musées, et parce qu'elles ne sont jamais gratuites. Nous avons prouvé que la France ne devait sa su@@@périorité artistique et industrielle qu'à ses Salons annuels et gratuits qui, depuis 1830, nous ont fait faire des progrès si remarquables. Nous re@grettons donc, plus sincèrement que nous l'ex@primons ici, que la Compagnie du Palais de l'In@dustrie n'ait pu accorder, un jour par semaine, au moins, l'entrée gratuite aux deux expositions. Ce que la Compagnie du Palais de l'Industrie n'avait pu faire, l'administration du Musée l'a fait cette année elle a acco@rdé, comme nous le deman@dions, un jour d'entrée gratuite par semaine le dimanche. Nous l'en félicitons, et si, à l'avenir, le jour d'ouverture de l'Exposition était gratuit, elle aurait, croyons-nous, fait droit à toutes réclama@tions sur ce point car@, il faut le reconnaître, la perception du prix d'entrée produit des sommes considérables, et ces sommes servent, à des acqui@sitions de tableaux et de statues qui n'auraient point lieu sans cette ressource. Il y aurait donc injustice à ne pas le signaler l'administration fait ce qu'elle peut pour satisfaire et concilier tous les intérêts. Malheureusement, c'est une chose, sinon impossi@ble, du moins toujours très difficile. Cependant, malgré les plaintes inévitables éma@nant d'esprits chagrins et contradicteurs, on ne peut s'empêcher d'avouer que M. le directeur des Musées a su tirer le meilleur parti de ce vaste palais des Champs-Elysées dont les artistes s'effrayaient à la pensée que leurs oeuvres seraient écrasées par l'immensité du local et la diffusion de la lumière. Les neuf salles construites pour l'exposition de pein ture, dans la galerie supérieure, donnent un jour du haut également favorable à tous les tableaux. Quant à la sculpture, elle est disséminée avec dis@cernement dans les salons de peinture et dans le charmant jardin anglais, dessiné et planté, avec un goût exquis, dans l'immense transept du palais. Cette disposition satisfait-elle tout le monde ? Mon Dieu non ! et M. le comte @de Nieuwerkerke ne pouvait l'espérer. Nous avons entendu des raisonnements curieux à ce sujet ceux-ci disent qu'ils n'ont point fait des statues pour orner un jardin ceux-là pré@@féreraient voir leurs sculptures dans l'ancien et triste local du Louvre. Patience, messieurs, le Lou@vre s'achève, et l'année prochaine vos ouvrages pourront reprendre leur ancienne ligne de bataille dans un froid rez de-chaussée que le public traver@sera à la hâte, comme autrefois, sans s'y arrêter. Peut-être alors regretterez-vous ces jolies prairies qui attirent les visiteurs, ce fond de verdure sur lequel vos statues se détachent, ce frais ruisseau qui serpente dans ce gazon, et réflète, en courant, les formes gracieuses de vos groupes Mais vos re@grets seront superflus le Louvre ne se prêtera à aucune métamorphose tel il sera, tel il faudra le supporter. N'aura-t-il pas été construit pour vous ? Au reste, depuis bientôt trente ans que nous suivons les expositions des beaux-arts, il n'en est pas une où l'on ne se soit plaint et du loca et du jury. Le jury surtout a été l'objet de continuelles récriminations. Que de pétitions n'a-t-on pas si@gnées pour demander à le réformer et même à le supprimer ? quelle guerre le romantisme ne lui a-t-il pas livrée dans les premières années du rè@gne de Louis-Philippe? Il est vrai que l'Institut, qui composait le jury d'admission, refusait impitoya@blement tout ce qui n'était pas dans ses vues. C'est cependant de cette guerre du classique et du ro@mantique qu'est sorti le progrès de l'art et cette école moderne et vraiment française qui a brillé avec un tel éclat à l'Exposition universelle, en présence des écoles européennes réunies. L'antipa@thie contre le jury était telle, en 1848, qu'on pro@fita des événements pour faire une exposition libre où tous les ouvrages présentés seraient admis. On se rappelle l'effet de cette exposition ceux-là même qui l'avaient demandée ont été les premiers à la regretter et à réclamer le rétablissement d'un jury pour les admissions au salon de 1850. En effet, il fut nommé à l'élection par les artistes exposants. C'était une garantie pour les écoles diverses, et pourtant il y eut encore des mécontents. Le jury pour les salons de 1852 et de 1853 fut composé, moitié de membres nommés à l'élection par les ar@tistes exposants, moitié de membres choisis par l'administration. Cette combinaison était sa@ge elle ne fut, pas plus que les précédentes@, exempte de reproches plus ou moins passionnés, tant il est difficile d'obtenir l'approbation géné@rale. Cette année@, le jury est redevenu ce qu'il était avant la révolution de février il a été uni@quement composé des membres de la section des beaux-arts de l'Institut. Mais il faut dire que l'Institut de 1857 ne voit plus comme voyait l'Institut de 1830 il a subi, à son insu, l'influence de la nouvelle école ses principes se sont modi@fiés par l'admission dans son sein d'artistes jeunes encore et appartenant à l'école actuelle. Sans doute, l'Institut montrera toujours une préférence pour les lauréats de l'Ecole, quelle que soit leur faiblesse, sans doute, il y a eu, cette fois encore, des faits personnels, des refus immérités très regrettables. Pourquoi s'en étonner ? De ce qu'on est membre de l'Institut cesse-t-on d'être homme, et plus ou moins accessible aux mauvaises passions ? Il y au@rait, ce nous semble, un moyen bien simple de mettre un terme à ces petites méchancetés ce se@rait de laisser ignorer au jury, quel qu'il soit, le nom de l'artiste dont il examine les oeuvres. Cette mesure si simple et d'équité réjouirait bien des artis@tes et nous tout particulièrement. Quoi qu'il en soit, et malgré les exclusions aux@quelles nous venons de faire allusion, on doit savoir gré au jury de 1857 d'avoir réparé une injustice en admettant les oeuvres d'un artiste distingué contre lequel on avait lancé toute la meute de rapins de l'école. On doit, pour être juste, lui savoir gré aussi d'avoir reçu au moins un ouvrage à presque tous les artistes qui ont envoyé à l'Exposition. On nous dira que l'étendue du local permettait au jury de se montrer plus bienveillant encore, en ouvrant une ou deux salles de plus, et en recevant au moins deux ouvrages au lieu d'un seul, qui n'est pas tou@jours le meilleur parmi ceux présentés. C'est aussi notre avis mais il n'est pas moins vrai que le Salon de 1850 ne comptait que 1,185 ouvrages, que celui de 185@2 n'en présentait que 1,757, que celui de 1853 n'en avait que 1,768, tandis que le livret de l'Exposition de 1857 en consigne 3,483, presque le double des précédentes expositions. C'est un résul@tat dont il faut tenir compte au jury. Les 3,4@83 oeuvres d'art exposées se divisent ainsi - Peinture, 2,715 - Sculpture, 429 - Gravure, 147 - Litho@graphie, 98 - Architecture, 85 - Photographie, 9. - Notons, en passant, que c'est la première fois que la photographie figure à une exposition des Beaux-Arts. Ces oeuvres sont dues à 1454 Exposants, sa@voir 1172 peintres, 117 sculpteurs, 74 graveurs, 43 lithographes, 34 architectes. Il est un autre résultat, et des plus honorables, que nous devons certainement au rang exceptionnel auquel l'école française s'est élevée dans ce concours européen qui s'est appelé l'Exposition universelle. Nous voulons parler du nombre considérable des artistes étrangers qui exposent cette année. Au Sa@lon de 1852, nous comptions 113 artistes étrangers plus de 200 sont inscrits au livret de 1857. Maintenant le Salon de 1857 est-il supérieur ou inférieur à ceux des années précédentes ? C'est là ce qu'il serait téméraire d'affirmer à une première visite. Ce que nous pouvons dire, c'est que, à l'exception du grand tableau de M. Yvon, la grande peinture y est nulle. et qu'au contraire la petite et la moyenne peinture y sont très remarquables. Les tableaux de genre y sont en majorité. Ce qu'il est bon de signa@ler, c'est que les écoles ou plutôt les systèmes y sont moins distincts, moins tranchés qu'aux autres expo@sitions. M. Courbet lui-même semble avoir com@pris qu'on peut être réaliste tout en copiant la belle nature de préférence à la laide. Nous n'avons rien vu de MM. Ingres, Scheffer et Delacr@oix mais on s'arrête avec empressement devant les tableaux de MM. Horace Vernet, Robert Fleury, Muller, Ma@tout, Gérôme, Meissonnier, de Mercey, Dubufe, Galimard, Glaise, etc. Quant à la sculpture, elle s'est maintenue au de@gré de supériorité qu'elle a atteint, et presque tous nos statuaires ont envoyé au moins une oeuvre, mal@gré les travaux qui les ont occupés au Louvre. Notre critique formera cinq chapitres Peinture historique - Tableaux de genre. - Portraits, - Paysages et Marine - Dessins, Aquarelles, Pastels et Miniatures - Sculpture - Gravure. Lithogra@phie, Architecture et Photographie. II. PEINTURES HISTORIQUES. On désignait autrefois sous le titre de Peintu@re historique, tout tableau représentant un trait de l'histoire ancienne, soit sacrée soit profane, et pres@que toujours exécuté sur une toile de grande di@mension où l'artiste s'appliquait à l'étude du nu, cet écueil de l'art. Aussi, les sujets grecs et romains étaient-ils choisis de préférence et envoyés en très grand nombre aux expositions du Louvre. Mais il est dans l'ordre naturel de se fatiguer de tout, de se blaser des plus belles comme des meilleures choses, et un jour l'on s'écria de toute part Qui nous délivrera des Grecs et des Romains ? On s'était demandé pourquoi l'on ne @reproduirait pas aussi les traits les plus intéressants de l'histoire moderne, les hauts-faits de l'histoire nationale? Le célèbre peintre@ Gros fut le premier qui commença cette révolution dans la peinture il fut le père de la nou@velle école. J'en atteste Jaffa, ce chef-d'oeuvre où le coeur Prête au talent l'appui de son feu créateur ! J'en atteste d'Eylau la scène magnifique. Et son Napoléon, au regard pathétique ! J'en atteste l'éclat du combat d'Aboukir, Ce fruit de quelques mois, où l'art sut réunir Expression, dessin, couleur, fougue guerrière Où le coursier d'un preux, secouant sa crinière, @Impétueux, bouillant, respirant la fierté, L'oeil plein d'un feu vainqueur, le poitrail argenté, Nous rappelle soudain ceux que la Poésie Attache au char du jour et nourrit d'ambroisie. Après lui vinrent Géricault, Horace Vernet, Paul Delaroche, Eugène Delacroix, les Devéria, les Jo@hannot et tous les maîtres qui se sont formés de@puis 1830. Aujourd'hui, la majorité des sujets traités par les artistes exposants appartiennent à l'histoire mo@derne, et principalement à l'histoire contempo@raine. Nous considérerons donc comme peinture histo@rique tout tableau, grand ou petit, reproduisant un trait d'histoire soit ancienne ou moderne, soit sa@crée ou mythologique, et, sans suivre l'ordre hié@rarchique ni méthodique, nous analyserons les oeuvres à mesure que nous les rencontrerons. Ceci dit, nous commençons notre Revue. M. Louis Matout a exposé deux grands ta@bleaux pendantifs destinés à compléter, avec celui d'Ambroise Paré exposé en 1855, la décoration du grand amphithéâtre de l'École de Médecine. - Celui des deux tableaux que nous préférons porte le nu@méro 1867 et représente le célèbre chirurgien De@sault, qui, à la fin du XVIII e siècle, institue la pre@mière clinique chirurgicale@, et démontre à ses élè@ves l'appareil inventé pour les fractures de la cuisse. Cette scène est bien groupée, les différents plans bien observés il y a de l'air. La pose du professeur est vraie@, simple sans manquer de dignité@, et le sentiment d'attention des élèves n'a rien de ma@niéré. Le second tableau 1866 représente le chi@rurgien Lanfranc, qui fit, en 1295, les premiers cours de chirurgie qui aient été ouverts en France. Ici, l'artiste a cherché l'effet pittoresque, et il a été moins vrai. Parmi les élèves assis sur les gradins de l'amphithéâtre, il en est un, au centre, dont la pose paraît inexplicable il semble à cheval on ne sait sur quoi. Du reste, ce tableau a des qualités de cou@leur très remarquables. M. Dubufe fils a, cette année, une très grande toile 819 intitulée le Congrès de Paris en@ 1856. Ce n'est pas positivement une séance du congrès que l'artiste a voulu rendre, car cette assemblée n'a rien de la raideur d'une réunion officielle. Les diplomates ne sont point assis autour de la table selon le rang assigné à chacun d'eux par l'étiquette ils sont dispensés par groupes dans le salon, pendant que la conversation principale est tenue entre les ambassadeurs de Turquie, d'Angleterre, de France et de Russie. Cette composition est heureusement conçue et habilement exécutée. Outre le mérite de la ressemblance des portraits, plusieurs d'entre eux sont peints avec le talent qui distingue M. Dubufe fils. M. Müller a été moins heureux que M. Dubufe dans son grand tableau représentant l'Arrivée de S.@M. la reine d'Angleterre au palais de Saint-Cloud, 1983 . Il serait impossible de se douter que cette peinture est de M. Müller si le livret n'était là pour l'attester, tant elle est étrangère à sa ma@nière de faire ce n'est ni sa couleur ni son des@sin. C'est une oeuvre très faible. Il n'en est pas de même d'une autre composi@tion du même artiste 1982 , la Reine Marie-Antoi@nette à la Conciergerie. Sans avoir le mérite excep@tionnel de la Marie-Antoinette après sa condamna@tion, peint par Paul Delaroche, la scène reproduite par M. Müller impressionne et touche. Puis, on retrouve ici les qualités de facture, la vigueur de couleur et de modelé que cet artiste a mis dans le tableau qui a établi sa réputation, l'Appel des con@damnés , acquit par l'État et placé au musée du Luxembourg. M. Horace Vernet, notre peintre de bataille, a exposé un épisode de la Bataille de l'Alma c'est @@le moment où la 3 e division, commandée par S.@A.@I. le prince Napoléon, franchit la rivière et attaque le centre des Russes. Le célèbre artiste a mis dans cette toile tout le talent qu'on lui connaît tout y est touché de main de maître types militaires, chevaux et paysage. M. Pils est appelé aux plus grands succès dans la peinture de batailles traitées dans de petites di@mensions. Son Débarquement de l'armée française en Crimée est une oeuvre très remarquable, quoique laissant à désirer sous le rapport du dessin dans quelques parties du tableau, telle que la figure du général Canrobert et celle du maréchal de Saint-Arnaud. La scène est disposée avec simplicité et une grande vérité sur les premiers plans, le maréchal de Saint-Arnaud, son état-major et un admirable groupe de chasseurs à pied ensuite, des bataillons qui se forment à mesure que les hommes débar@quent, et dans le fond toute la flotte et les innom@brables embarcations qui transportent les troupes sur cette terre de Crimée où notre gloire militai@e va grandir encore le nom de la France. L'artiste n'avait pas à vaincre ici les difficultés qu'on ren@contre lorsqu'on peint une bataille aussi, sa com@@@position ne peut-elle être comparée à un tableau@ de ce genre. Mais on ne saurait trop louer M. Pils de l'effet qu'il sait produire tout en restant simple et naturel, ainsi que de l'air, de la lumière répandues sur cette scène peinte avec une grande puissance de coloris. M. Baudry est aussi un coloriste. Son Supplice@ d'une Vestale 123 a été exposé, il y a un an, par-miles envois de Rome à l'Ecole impériale des Beaux-Arts, et nous ne pouvons que répéter ce que nous disions alors de ce tableau La composition est confuse, inintelligible les personnages sont gênés, embarrassés dans leurs mouvements. Cependant, cette page n'est pas dépourvue de mérite sous le rapport du coloris, mais le dessin manque de cor@rection. Nous préférons du même artiste la Fortune et le jeune Enfant @124 , sujet tiré de ces trois vers de Lafontaine La Fortune passa, l'éveilla doucement, Lui disant Mon mignon, je vous sauve la vie@, @@Soyez une autre fois plus sage, je vous prie. La Figure de femme est bien dessinée, ses formes sont correctes, élégantes, mais sa pose et@ celle de l'enfant sont trop maniérées. La Léda 126 , du même peintre, est un petit ta@bleau plus simple, mais qui sent encore l'arrange@ment de convention de l'enseignement académique. Ici, Léda est debout avec le cygne près d'elle ni l'un ni l'autre ne sont émus. Nous préférons la composition de M. Galimard la Séduction de Léda, qui figure à cette Exposition et dont nous parlerons bientôt. Néanmoins, le petit tableau de M. Baudry est une belle étude de femme nue, d'un joli dessin et d'une bonne couleur. M. Bellangé, le peintre de scènes militaires, a un petit tableau 146 représentant la Prise des embuscades russes devant le bastion central de Sé@bastopol, dans la nuit du 2 mai 1855, attaque où fut tué le colonel Viennot de la légion étrangère. Ce combat est rendu avec l'habileté ordinaire de ce maître. L'effet de nuit est très bien rendu. M. Jobbé-Duval a aussi un petit tableau, mais il est traité comme de la grande peinture il est in@titulé le Calvaire 14@42 . Ce sont les saintes fem@mes qui arrivent le soir au calvaire. La Madelaine est déjà au pied de la croix elle contemple le Christ dont elle saisit les pieds dans ses mains crispées. Ce mouvement s'explique mal on croirait qu'elle prend les pieds du Christ pour les lui remonter plus haut sur la croix. La figure de la Vierge est d'un beau sentiment, et l'effet du crépuscule répand une teinte de douce mélancolie sur cette touchante composition. M. Gigoux compte au Salon deux sujets histo@riques l'un 1,168 , le Bon Samaritain, n'est qu'une très faible étude d'homme nu, couché au milieu des vignes, d'où sort une tête de marchand de dattes du boulevart, laquelle paraît étonnée de voir dormir un homme dans cet état et dans cet en@droit. Ce tableau n'eût certainement pas été admis à l'Exposition si M. Gigoux, comme décoré, n'é@tait exempté de soumettre ses ouvrages à l'examen du jury. Quoiqu'inférieur à beaucoup d'oeuvres de M. Gi@goux, la Veille d'Austerlitz 1169 vaut mieux que la composition du précédent tableau. Dans celui-ci l'artiste a choisi le moment où, après avoir passé la soirée au bivouac avec ses maréchaux, l'Empe@reur voulut visiter ses soldats et juger par lui même de leur disposition morale. Les premiers soldats qui l'aperçurent, voulant éclairer ses pas, ramassèrent la paille de leur bivouac et en formèrent des tor@ches enflammées qu'ils placèrent au bout de leurs fusils. En quelques minutes@, cet exemple fut imité par toute l'armée. Les soldats suivaient les pas de Napoléon aux cris de Vive l'Empereur lui pro@mettant de se montrer le lendemain digne de lui et d'eux-mêmes. Cette scène de nuit est assez bien rendue les poses n'ont rien de trop exagéré dans le mouvement, et c'était là l'écueil à éviter. M. Besson , sous le titre de Enfance de Grétry 206 , nous représente le jeune Grétry armé de son petit violon, faisant danser la jeunesse du village dans l'auberge tenue par son père, ce que voyant, son oncle le curé s'écrie a Ah ! mon cher enfant, lui dit-il, dans quel enfer vous vivez ! Cette fête de village est une charmante composition pleine d'entrain et de mouvement on y trouve de jolis groupes de femmes et la couleur y est chatoyante. M. Yvon a exposé la plus importante et la plus remarquable composition du Salon de 1857. C'est la Prise de la tour Malakoff 2108 . Le 1 bataillon du 1er zouaves s'élance de la sep@tième parallèle et marche droit à l'angle d'épaule qui relie la courtine à la face gauche de Malakoff. Les deux autres bataillons suivent immédiatement. Les hommes, après avoir franchi le fossé, couron@nent le parapet les plus lestes, les plus braves ou les plus heureux, sont déjà dans l'intérieur de l'ou vrage le colonel Collineau les conduit il a été blessé à la tête au moment où il y pénétrait le pre@mier. Le combat s'est engagé sur le parapet et le talus intérieur où les canonniers russes se font tuer sur leurs pièces en se défendant avec acharnement à coups de crosses, de leviers, d'écouvillons, de pierres et d'éclats de projectiles. Le 7 e de ligne@, ayant à sa tête le colonel Decaen, a débouché des tranchées à la suite du 1er zouaves il se dirige sur le saillant de Malakoff de manière à laisser sur sa droite le 2 e bataillon de zouaves sa tête de colonne gravit les parapets et pénètre dans les embrasures.@@ Le 1 er bataillon de chasseurs à pied, comman@dant Gambier, formant la tête de la 2 e brigade de la division de Mac-Mahon, sort des tranchées après le 7 e de ligne. On voit ses premiers hommes arriver au sommet des talus. Le chef de bataillon du génie Ragon, comman@dant une escouade de sapeurs, se précipite dans la redoute avec quelques-uns de ses hommes armés de pelles et de pioches le reste de sa troupe apporte les échelles-pont destinées à faire franchir plus fa@cilement le fossé aux assaillants. Un détachement de canonniers conduits par le capitaine d'artillerie Crouzat et munis des outils d'enclouage, se précipitent sur les pièces malgré la résistance de l'ennemi. Au moment où se passe cette scène, au moment où un enfant de Paris, le jeune Lihaut, caporal de zouaves, fit flotter le drapeau français sur Malakoff, le général de Mac-Mahona franchi le fossé. Il plante son épée sur le terrain déjà conquis par nos colon@nes et donne ses premières instructions au colonel Lebrun, son chef d'état-major. A ses pieds tombe le colonel d'état@-major de La Tour du Pin, frappé d@'un éclat d'obus. En arrière de la première ligne, on voit le général Vinoy qui entraîne, au sortir de la tranchée, la tête de colonne de la 2 e brigade 20 e et 27 e de ligne . Cette tête de colonne marche sur les traces du 2 e ba@taillon de zouaves, de manière à arriver dans l'an@gle formé par la courtine et l'ouvrage. A cent mètres du général Vinoy se prononce le mouvement de la division La Motterouge, derrière laquelle on voit arriver dans la poussière les 6 e et 9 e batteries de campagne du 10 e d'artillerie, com@mandées par le chef d'escadron Souty, qui vont in@trépidement se mettre en position sous le feu de la courtine et du Petit-Redan. Au-dessus, sur l'emplacement d'anciennes car@rières, le général Bosquet vient d'être atteint d'un éclat de bombe. C'est derrière ce plan que sont massées en réserve les troupes de la garde, qui, quelques instants plus tard, vont faire des prodiges de valeur sur la cour@tine du Petit-Redan. Derrière le 7 e de ligne, sortant de la sixième pa@rallèle, les zouaves de la garde, colonel Jannin, et la brigade Wimpffen tirailleurs algériens, 3 e zoua@ves et 50 e de ligne , désignés pour former la réserve de la division Mac-Mahon, se dirigent sur le dra@peau qui domine Malakoff, et à l'appel des clairons du 1er zouaves qui, formés en petit groupe, ne cesse de sonner la charge. A 500 mètres en arrière se voit, à travers les flots de poussière, le Mamelon-Vert occupé par l'état-major-général et le général Pélissier, qui, de là, peut embrasser l'ensemble de l'attaque de l'extrê@me droite et de l'extrême gauche. Cette description donne une idée des difficultés que M. Yvon a eu à vaincre pour rendre avec clarté un sujet aussi compliqué et aussi difficile. Il s'en est tiré avec talent. On suit sur cette toile immense la marche de l'action on assiste véritablement à la prise de la tour Malakoff, aux scènes terribles qui se sont passées dans ce grand drame. Plusieurs des principales figures y sont touchées de main de maî@tre, telles que celles du colonel de zouaves Colli@neau, placée sur le premier plan, du général russe qui retient ses soldats qui fuyent, du général de Mac-Mahon qui plante so@n épée sur le sommet de la tour, et de ce zouave, enfant de Paris qui arbore le drapeau de la France. C'est une composition qui demande et qui gagne à être vue plusieurs fois. Cette belle peinture place M. Yvon à côté d'Horace Ver@net, auquel il est appelé à succéder comme peintre de bataille. M. Eugène Devéria reparaît à nos expositions qu'il avait délaissées depuis quelques années, après y avoir obtenu de brillants succès. Des deux tableaux historiques qu'il a envoyés au Salon de 1857, nous préférons celui portant le numéro 755 il représente la Mort de Jeanne Seymour, troisième femme de Henri VIII, roi d'Angleterre, le lendemain de la naissance de son fils Edouard VI, en 1557. Le co@loris de ce peintre est toujours aussi riche, aussi coquet qu'autrefois, sans être plus vrai. La douleur que doit produire une mort aussi inattendue que celle de cette reine n'est pas assez exprimée sur les visages de ces gens de Cour, et, sans le livret, on ne se douterait guère qu'on assiste à une agonie. Au premier abord, on croit qu'il s'agit de la mise au monde de ce bel enfant qu'on présente à la mère et aux assistants. Du reste, les personnages sont groupés avec goût, et l'on trouve dans ces groupes de charmantes têtes de femmes. Sous le titre les Quatre Henri dans la maison de Crillon à Avignon 756 , M. Devéria représente Henri III, Henri IV, rois de France, Henri de Guise et Henri, prince de Condé, jouant aux dés sur une table de marbre blanc. Le sang qui s'échappe, par deux fois, de l'un des cornets, éclabousse les mains des joueurs impressionnés de différentes manières, et tandis qu'Henri IV jette son chapeau en défi à la Camarde et que Crillon se met l'épée à la main der@rière les deux rois, le médecin Miron, futur ami de Henri IV, dit aux gentilshommes qui l'entourent C'est là un signe que ces quatre seigneurs mour@ront assassinés. Cette scène est retracée d'une manière très intelligible la couleur est aussi fort jolie, mais le dessin laisse bien à désirer. Les figu@res ne sont pas dans les règles de proportions du corps humains Crillon a au moins quatre lon@@gueurs de tête de trop. C'est là le défaut habituel à cet artiste on le retrouve dans son tableau de la naissance de Henri IV qui est au Musée du Luxem@bourg. M. Galimard a enfin obtenu justice. Son ta@bleau, la Séduction de Léda , est exposé, et le public, ce souverain juge, reste étonné de trouver tant de charme, tant de belles qualités dans une oeuvre contre laquelle tant d'artistes se sont acharnés sans trop savoir pourquoi. Nous n'avons jamais compris que des gens de coeur consentissent bénévolement à se coaliser contre un seul homme, contre un con@frère, pour le tuer dans l'opinion publique. Au@jourd'hui, en présence du tableau de M. Galimard, les individus qui avaient crié le plus contre lui sont forcés de convenir avec tout le monde que la co@@mposition est gracieuse, que la tête de Léda est jolie, que le torse, les bras, la jambe gauche sont de formes élégantes et bien modelés, que le coloris a de l'éclat, de l'harmonie, et que le cygne est peint d'une manière très remarquable. Ce n'est pas un chef-d'oeuvre, mais c'est une belle et bonne pein@ture, la meilleure, à notre avis, qu'ait produite M. Galimard. M. @@Larivière nous montre le Martyre de Saint Vincent 1573 . C'est en l'an 303 de Jésus-Christ, que Dacien, après lui avoir fait subir les plus cruels tourments, furieux de n'avoir pu vaincre le courage du saint, le renvoya en prison, avec ordre de le coucher sur des morceaux de pots cassés et de lui mettre les pieds dans des ceps de bois. Mais Dieu n'abandonna pas son serviteur. Des anges, descen dus du Ciel, vinrent le consoler et chanter avec lui les louanges de son protecteur. Ce tableau est peint avec la vigueur que l'on reconnaît à M. Larivière. Ce n'est peut-être pas là ce que l'on est convenu d'appeler de la peinture religieuse. Mais la descente de croix de Rubens, pour n'avoir aucun rapport avec la peinture de Raphaël, n'en est pas moins une oeuvre admirable, le chef-d'oeuvre qu'on admire toujours. Pour nous qui aimons le beau partout où nous le rencontrons, nous ne pouvons qu'applaudir à la manière dont M. Larivière a peint et modelé la figure de saint Vincent mais les bras des deux an@ges manque de finesse et d'élégance. M. Comte a exposé quatre sujets très intéres@sants et très bien rendus. Le plus parfait de ces ta@bleaux est celui qui représente Henri III visitant la ménagerie de singes et de perroquets. Cette petite toile est peinte et dessinée avec une grande délica@tesse de pinceau il y a des types charmants. François I er et la duchesse d'Étampes visitant l'ate@lier de Benvenuto Cellini 581 , est encore une gra@cieuse composition. La tête de la duchesse est jolie et François I er est dessiné correctement. Le reste de la Cour qui accompagne le souverain est moins bien. Catherine de Médicis faisant de la magie dans sa chambre au château de Chaumont, où Ruggieri lui fait voir dans le miroir magique que ses fils mourront sans postérité et qu'Henri de Bourbon leur succédera sur le trône 579 , est un tableau étudié avec conscience jusque dans ses moindres détails. Enfin, le quatrième tableau de M. Comte 578 , Jeanne Grey qui vient de soutenir une dis@cussion contre les théologiens Bonnet, Gardiner et Feckenham, et qui voit son mari, lord Guifford Dudley, se jeter à ses pieds et lui demander par@don d'avoir voulu abandonner sa foi, est d'une cou@leur plus sévère que les précédents, parfaitement en harmonie avec le sujet. M. Lazer@ges a retracé une épisode de la der@nière inondation. C'est S.@M. l'Empereur distri@buant des secours aux inondés de Lyon 1623 . Cette toile est certainement la meilleure de toutes celles qui traitent le même sujet aucune ne peut lui être comparé comme mise en scène et comme exécu@tion. Le côté droit du tableau contient surtout des groupes très remarquables mais ceux du côté op@posé sont un peu plats@, il n'y a pas assez d'air. -La Vierge et l'Enfant Jésus 1624 est un joli petit groupe qui entre dans la manière de ce peintre qui aime les sujets religieux. La Vierge est belle, mais est-ce bien là le type biblique ? - Dans une autre gracieuse composition, M. Lazerges représente l'Albane regardant jouer ses enfants 1625 . Le groupe d'enfants est plein de grâce, ainsi que la pose de l'Albane. M. Louis Boulanger a un petit tableau d'une grande puissance de coloris, une Mater dolorosa 340 . Le sentiment de douleur de la Vierge est on ne peut plus expressif. M. Biard a peint, avec le talent qu'on lui connaît, le Bombardement de Bomarsund. Ce tableau représente plutôt un des vaisseaux chargés de cette opération, que le bombardement proprement dit, car de Bomarsund et de l'action générale on ne voit rien. M. Biard a voulu nous faire assister aux ma@noeuvres d'un vaisseau pendant le combat et il a parfaitement réussi. Tout y est clairement rendu. Les types de marins sont tout à fait nature on voit que ce sont des portraits. M. Hesse expose cette année une Descente de croix 1346 . Cette composition est conçue et peinte dans le style religieux. L'expression de la Vierge qui pose la main sur la plaie du Christ est d'un sentiment touchant le torse du Christ est bien modelé, et les bras sont d'un dessin vrai, élégant. M. Beaucé, dans l'assaut de Zaatcha Afrique 135 , nous montre le colonel Canrobert, des zouaves, marchant à la tête de la colonne qui s'é@lance sur la brèche, où quatre officiers, seize sous-officiers ou soldats de bonne volonté l'accompa@gnent. Il y a de l'élan, de l'action dans cette com@position qui se distingue encore par la chaleur du coloris. M. Hillemacher a, sous le numéro 1351, une Sainte Famille d'un effet assez pittoresque. La scène se passe dans l'atelier de charpentier, au milieu des pièces de bois et des copeaux. La Vierge est assisese elle tient l'Enfant. Jésus auquel saint Joseph, qui a quitté son travail, vient offrir une colombe. Ce ta bleau est largement dessiné et franchement touché. Il y a de la fraîcheur dans le coloris. Les têtes sont jolies et les nus bien dessinés. M. J@anet-Lange a traité le même sujet que M. Lazerges Napoléon III distribuant des secours aux inondés de Lyon, mais il est loi@n d'avoir aussi bien réussi. C'est surtout la figure de l'Empereur qui laisse à désirer le cheval est tout à fait man@qué. Néanmoins, les groupes du peuple sur le pre@mier plan sont d'une grande vérité comme types et comme couleur. M. Antigna s'est chargé de peindre la Visite de S.@M. l'Empereur aux ouvriers ardoisiers d'Angers, pendant l'inondation de 1856. Cette composition est simple et d'un sentiment vrai. L'artiste n'a pas visé à l'effet il a voulu reproduire la scène telle qu'elle s'est passée et il a bien fait. Nous trouvons seule@ment le ton général du tableau un peu trop gris. M. Schrader , peintre prussien, a envoyé une Tentation de Saint Antoine 2425 qui est peinte avec assez de vigueur. La femme qui cherche à sé@duire ce pauvre saint est belle, et le jeune amour qui l'excite est fort joli. Cette toile, d'assez grande dimension, fait honneur à l'école de Dusseldorff à laquelle M. Schrader appartient. M. Vignon a exposé 2662 Jésus sur la croix, disant Mon Père , je remets mon âme entre vos mains. Le ton général de ce tableau est d'un rosé désagréable, et le Christ est si raide sur la croix qu'on croirait qu'il est cloué de distance en dis@tance pour empêcher à ses membres de fléchir sous le poids du corps. Les formes sont peut-être @d'une nature trop herculéenne plus d'élégance et de finesse eussent convenu au Dieu fait homme, à la nature si douce, si sensible du Christ. Avec cette grande page, M. Vignon a encore deux petits tableaux du même ton que le précédent, mais qui ressemblent, par la manière dont ils sont traités, à deux concours d'esquisse de l'école des Beaux-Arts. Le mieux composé, selon nous, est celui qui représente Cornélie, la mère des Gracques 2667 . Les groupes sont heureusement disposés et l'effet de lumière bien combiné. Le dernier 2666 a pour sujet Véturie, la mère de Coriolau, qui par@vient à vaincre le ressentiment de son fils que les tribuns avaient fait condamner à l'exil, et le décide à lever le siège qu'il était venu mettre devant Rome, sa patrie. Ce tableau rappelle surtout les concours de l'école impériale des Beaux-Arts. M. Bouterweck, né en Prusse, appartient ce@pendant à l'école française il est facile de s'en apercevoir à la solidité du coloris de son tableau de Sainte-Barbe, bénissant la vie et les travaux des mineurs dont elle est la patronne 365 . Cette com@position sent un peu l'arrangement mais il était impossible de mieux grouper les ouvriers des di@verses professions employés aux travaux des mines. M. Quecq nous montre une Épisode du siège @d'Avaricum Bourges , par Jules César 226 . Cette ville étant prise d'assaut, une jeune femme gau@loise, pour échapper à un guerrier romain, se pré@cipite du haut d'une tour avec son enfant dont elle essaye d'étouffer les cris. Cette scène est dramati@que et M. Quecq l'a traitée avec intelligence. La pose du soldat qui se cramponne aux vêtements de cette femme, qui s'élance déjà des bords du para@pet, est d'un mouvement plein d'énergie. Cette femme se suicide bien avec l'égarement du déses@poir et de la frayeur. Peut-être l'expression est-elle un peu exagérée et nuit-elle à la beauté des traits de la femme. M. Marc a peint l'assassinat d@e François de Lorraine, duc de Guise, par Jean Poltrot, le 18 fé@vrier 1563, veille du jour où il devait donner l'as@saut à la ville d'Orléans 1818 . Cette scène se passe la nuit et dans un bois. L'effet de lune au travers des arbres est bien rendu le mouvement du duc de Guise est vrai les chevaux sont égale@ment bien dessinés. M. Petit fait ce qu'on est convenu d'appeler le genre religieux c'est de la peinture de convention, une sorte de dessin légèrement coloré. Le grand tableau de cet artiste représente l'Institution de l'adoration du Saint-Sacrement 2133 . Les figures sont arrangées symétriquement et avec goût elles sont dessinées assez correctement, mais elles sont sèchement peintes. @@Feu Goyet a laissé inachevé une des plus grandes toiles du Salon elle représente le Massacre des Inno@cents 1226 . Cette composition est conçue dans le goût classique les effets dramatiques y sont cher@chés les groupes sont arrangés, et quelques-uns empruntés au même sujet traité par Rubens dans un grand tableau que nous avons vu à la Pinacothè@que, à Munich. Cependant cette peinture, qui eût certainement gagnée encore si l'artiste avait pu la terminer, a des qualités incontestables sous le rap@pert du dessin et de la composition. M. Van Schendel , de Bruxelles, a envoyé un tableau qui retrace une épisode de l'histoire hollan@daise, en 1573. Lorsque Bréda retomba au pouvoir des Espagnols, Steven Van den Berghe, l'un des plus notables habitants, et auparavant fonctionnaire de la République batave, avait accepté néanmoins un emploi du nouveau pouvoir. Il n'avait qu'une fille qui se nommait Anna. Un jeune Espagnol en était devenu amoureux, mais sans pouvoir lui faire par@tager ses sentiments la demande de sa main, qu'il avait faite à plusieurs reprises, avait toujours été rejetée. Il résolut de s'en venger. Un jour il lui ap@porte une lettre en la priant d'en prendre connais@sance. La jeune personne vient la donner à lire à son père. Cet écrit n'était rien moins qu'un projet de complot pour livrer la ville aux Hollandais. L'étonnement et la stupéfaction du père et de la fille sont au comble. Le jeune Espagnol s'était rendu immédiatement chez le gouverneur et lui avait dé@claré que Van den Berghe voulait livrer la place aux ennemis, que sa fille même participait au com@plot, et qu'on ne manquerait pas d'en trouver les preuves chez eux. Le père et la fille furent arrê@tés en effet, l'écrit encore en leur possession, prouvait leur culpabilité. - L'artiste a choisi le moment où le père et la fille prennent connais@sance de la lettre du jeune Espagnol, et cette lec@ture se fait à la clarté d'une chandelle. La stupéfac@tion est bien peinte sur les traits de ce vieillard et sur ceux de sa fille, jeune et jolie blonde. L'effet de lumière est rendu avec vérité dans ce tableau 2602 M. Bohn est aussi un peintre allemand, mais de l'école de Stuttgardt il a obtenu à nos ex@positions des médailles et la croix de la Légion-d'Honneur. Son tableau 264 , Jeune âme ravie au Ciel, a bien le cachet allemand, le vague de l'école de Munich. Il est placé un peu trop haut pour qu'il soit possible d'apprécier le mérite du dessin et du modelé. M. Legrip a peint la Mort de Malfilâtre, qui, malade, abandonné, mourait de faim à Chaillot, lorsqu'il fut recueilli charitablement par Mme La@none, tapissière. Mais malgré les soins touchants dont elle l'entoura, le jeune poète normand expira dans ses bras, le 6 mars 1767. Peu d'instants après sa mort, M. d'Alembert, accompagné d'un ami, venait lui offrir un secours de cent écus mais ce bienfait arrivait malheureusement trop tard ils n'eurent plus qu'à arroser son corps d'eau bénite. C'est le moment choisi par le peintre. Cette scène pourrait être plus émouvante d'Alembert, son ami, et la brave femme qui a donné ses soins à Mal@filâtre, sont bien peu émus de cette misère et de cette mort. Cependant, cette petite toile 1682 se recommande par le dessin et la couleur. M. Robert-Fleury a peint Charles-Quint au monastère de Saint-Just, recevant Ruy-Gomez de Silva, comte de Mélito, que lui envoie Philippe Il pour le supplier de quitter la cellule de Saint-Just, et réclamer de lui des conseils dans la complica@tion critique des affaires d'Espagne en 1557. Ce tableau 2291 est un des meilleurs, sinon le meil@leur de l'Exposition, tant pour la mise en scène que pour la puissance et l'harmonie du coloris. La tête de Charles-Quint manque d'expression elle nous a paru trop impassible. M. Beau@me a également exposé un joli petit tableau, bien composé, représentant la Mort de Charles-Quint au couvent de Saint-Just 141 . Les figures sont bien dessinées pourtant la tête de Charles-Quint est un peu petite relativement à la taille du corps. Le Moïse exposé 140 , du même ar@tiste, est d'une couleur agréable, mais d'une exé@cution floue. M. Roux s'est montré vraiment coloriste dans son petit tableau 5346 l'Atelier de Rembrandt, où il a réussi le clair-obscur presqu'à l'égal du célèbre maître de l'école flamande. La transparence des tons, la disposition des groupes, la finesse avec laquelle la tête de Rembrandt est touchée, font de cette toile une oeuvre très remarquable. Une autre composition de ce peintre, non moins remarqua@ble quoique moins séduisante, représente Bernard Palissy, en 1575, posant les bases de la géologie, et donnant le premier la théorie des sources, des dé@pôts de fossiles, de la génération des minéraux, etc. Non seulement M. Roux est coloriste, mais il est encore dessinateur les têtes, les mains sont mode@lées, étudiées avec conscience. M. Benouville cherche, comme M. Roux, des sujets attachants il nous montre Raphaël aper@cexant la, Fornarina pour la première fois 167 . Cette composition est simple. Raphaël, en passant devant la boutique d'un boulanger, aperçoit sur la porte une femme d'une grande beauté il s'arrête, la contemple, l'admire c'était la Fornarina, la belle boulangère. Le mouvement de la pose de Ra@phaël est vrai, mais celui de la femme est trop ar@rangé elle pose. Le second tableau de cet artiste a pour titre Poussin, sur les bords du Tibre, trou@vant la composition de son Moïse sauvé des eaux 168 . Parmi quelques femmes qui viennent laver sur le bords du fleuve, il en est une qui est agenouillée et qui baigne son enfant. C'est là le groupe dont Pous@sin prend un croquis qu'il traduira plus tard en un chef-d'oeuv@re. Ces deux toiles se recommandent aussi par la couleur et le dessin. M. Cabanel a représenté Michel-Ange dans son atelier, contemplant sa statue de Moïse, tandis que le pape, sans être aperçu, entre pour visiter les tra@vaux du grand artiste. Cette composition 419 est heureusement conçue Michel-Ange absorbe bien toute l'attention. -Aglaé et Boniface 421 , rêvant aux nouvelles vérités du christianisme, dont la grâce divine pénétrait leur âme, est une oeuvre d'une exécution@@ plus sérieuse et d'un sentiment élevé qui rappelle Saint Augustin et sa mère, Sainte Monique, de M. Ary Scheffer. M. Jalabert a choisi pour sujet Raphaël tra@vaillant à la madone de Saint-Sixte 1418 . Du calme virginal le peintre gracieux, Raphaël, a devant lui une belle romaine et son fils qui posent derrière lui, le cardinal Jean de Médicis Léon X et Balthazar Castiglione le regardent peindre, et dans le fond du tableau ses élèves préparent un des cartons pour la décoration des chambres du Vatican. Les personnages sont sa@vamment groupés les têtes sont finement tou@chées, ainsi, que les étoffes et les accessoires. M. Gustave Boulanger , pensionnaire à l'école de Rome, a voulu représenter Jules-César arrivé au Rubicon, dans son tableau de cinquième année à la villa Médicis. Nous disons a voulu re@présenter, parce que c'est plutôt une étude acadé@mique qu'un sujet historique sérieusement traité et consciencieusement rendu. En effet, d'après le ré@cit de Suétone, Jules-César a été obligé de traverser à pied des sentiers étroits qui l'ont mené jusqu'au Rubicon, où il a rejoint ses légions. Là, il s'arrête e@ réfléchit. S'il passe ce fleuve qui sépare la Gaule cisall@ pine de l'Italie, il méconnaît les lois de son pays e@ entre en guerre avec la République. Un incident im@@@prévu va triompher de son irrésolution et faciliter la hardiesse de son entreprise. Mais un homme d'une@ forme et d'une grandeur extraordinaire qui était assi@s sur le bord du fleuve, jouant de la flûte, est aperçu des musiciens de l'armée qui se rassemblent autour de lui. Il saisit un clairon, en sonne de toute sa force@ en s'élançant dans le fleuve qu'il franchit. Allons@@ s'écrie César, allons où nous appellent les présages@@ des dieux et l'iniquité de nos ennemis. Le sort en est jeté. Dans le tableau 336 de M. Boulanger, le joueur de flûte est un chétif berger, et des co@@@hortes de César on n'aperçoit qu'un seul soldat qu@i fait l'effet d'un domestique humilié de suivre à pied@ son maïtre qui est monté sur un vigoureux cour@sier. Mais, nous l'avons dit, c'est une figure acadé@mique et non un tableau que M. Boulanger a en@voyé. À ce point de vue, cette toile se recommander par la qualité du dessin et de la couleur. M. Duval-le-Ca@mus expose la Fuite e@n Égypte 888 . Cette toile, beaucoup plus grandes que celles qu'on connaît déjà de cet artiste, se dis@tingue par la composition et le dessin. Les person@nages sont groupés et drapés avec goût mais peut-être auraient-ils gagnés encore, si, au lieu d'u@n rocher, ils avaient pour fond un lointain vague et lumineux.@@ M. Landelle donne, comme fragment de ta@bleau, une toile 1551 sur laquelle il a peint les Anges gardiens en prière devant l'Enfant-Jésus. Les anges sont jolis et d'un dessin élégant l'Enfant-Jésus est peut-être d'un ton un peu trop rose. M. Cornu intitule son tableau Invention d'une statue de la Vierge. Ce titre a piqué notre cu@riosité, et après avoir cherché vainement sur le ta@bleau une invention quelconque, nous avons re@cours au livret qui explique ainsi le sujet Au XIII e siècle, des bergers du Beaujolais qui menaient paître leurs troupeaux dans un endroit marécageux, les virent un jour se prosterner en terre.@ Ne pou@vant parvenir à les faire bouger de place, ils en@trèrent dans les marais, et trouvèrent parmi les ro@seaux une statue de la Vierge. Le curé du pays, averti de ce miracle, alla processionnellement cher@cher la statue, et la déposa dans une chapelle de sainte Madeleine située aux environs. Mais le len@demain la statue avait disparue, et comme elle fut retrouvée à la même place que la veille, on des@sécha le marais, et on y bâtit une chapelle sous l'in@vocation de Notre-Dame-des-Marais. Dans la suite, cette chapelle fit place à une église qui est au@jourd'hui la cath@édrale de Villefranche. Il est possible qu'il y ait quelque invention, mais nous ne voyons dans ce texte que la découverte d'une statue et un miracle. Nous engageons M. Cornu à effacer l'expression inconvenante de invention et @d'écrire Découverte d'une statue de la Vierge. Du reste, la composition de ce tableau est bien conçue, les figures sont savamment dessinées, mais le colorisis manque de transparence il est un peu noir. M. Bouguereau a peint à la cire, pour la déco@@ration d'un salon, neuf panneaux sur fond noir@@ dans le genre des peintures d'Herculanum, et repré@sentant le Printemp@, l'Été, l'Amour, l'Amitié, la@@ Fortune, la Danse, Arion sur cheval marin, Bac@@@chante sur une panthère, les Quatre heures du jour@. Ces compositions ont du style et sont gracieuses les nus sont d'un dessin correct et les draperies a agencées avec goût mais ces fonds noirs donnentnt au color@s quelque chose de dur, de sombre, de@@ triste même, qui nuit à l'effet. Un autre tableau de cet artiste représente l'Em@@@pereur visitant les inondés de Tarascon juin 1856 .@ C'est, après celui de M. Lazerges, le tableau des@@ inondations où l'on rencontre le plus de talent.@ Mais pour M. Bougereau, comme pour M. Lazerges@, le véritable genre qui convient à leurs études, c'est @@le genre classique, c'est le nu et la draperie. M. Cartellie@r a exposé un su@et qu'on ne peut @@guère traiter sans se souvenir de Jouvenet il a@@ peint sur une toile de grande dimension la Pêche miraculeuse, lorsque Jésus-Christ apparaît à ses dis@@@ciples près de la mer de Tibér@ade 446 . Comme @@son maître, M. Ingres, M. Cartellier n'est pas juste@@@@ment un coloriste, mais les figures sont conscien@cieusement étudiées et cette consc@ence a été poussée@@ jusque dans l'exécution des accessoires. M. Houry a fait preuve d'érudition dans son ta@bleau 1375 représentant les Derniers moments de Marie de Médicis , reine de France, morte à Colo@gne, le 3 juillet 1642. Avant qu'un écrivain dis@tingué, M. Eugène Loudun, bibliothécaire à l'Ar@senal, n'ait publié le testament de cette reine, on croyait généralement qu'elle était morte dans la misère. M. Houry a repoussé cette erreur accré@ditée par plus d'un historien il fait mourir Marie de Médicis entourée de gens de Cour et dans un salon somptueusement meublé. Le moment choisi par l'artiste est celui où le cardinal Fabio Chigi demande à cette reine, qu'il vient de confesser, si elle pardonne à tous ses ennemis et particulièrement à Richelieu. De bon coeur, dit-elle. - Ma@dame, ajoute le cardinal, pour l'en convaincre, voudriez-vous lui envoyer le bracelet que vous avez au bras ? - Oh ! c'est par trop ! s'écrie la mou@rante. Cette réponse se comprend aisément au geste énergique de Marie de Médicis. Les person@nages secondaires sont sagement sacrifiés aux deux principaux, lesquels sont largement peints. M. Jeanron a, comme M. Baudry, cherché à imiter les tons d'une vieille peinture dans son ta@bleau 1432 de Raphaël et la Fornarina. Plus d'un artiste avant MM. Baudry et Jeanron se sont laissés aller à singer les tons vieillis, crasseux et enfumés des anciennes toiles des grands maîtres, comme si le mérite de ces chefs-d'oeuvre consistait dans la crasse qui les couvre et dans l'altération de leur fraîcheur et de leur beauté primitives O fureur de singer, déplorable manie, Lèpre de notre siècle et fléau du génie, Quand donc cesseras-tu de vouloir t'emparer Des traits des demi-dieux pour les défigurer ? Titien, Hap@haël, @Guide, Corrège, Albane, Vous qui sortant du rang d'un vulgaire profane, Sûtes sanctifier au printemps de vos jours@, Les amours par les arts, les arts par les amours, Dites ! quand vous cherchiez à rendre avec justesse Les contours d'une femme et leur délicatesse, Lorsque votre palette, épuisant ses trésors, Les revêtait de vie et leur créait un corps, Aviez-vous d'autre but, sinon que la peinture Jusqu'à l'illusion pût feindre la nature, Décevoir Atropos, et propice aux amants, De l'absence pour eux amortir les tourments ? Ah ! cent fois au milieu de ces nuits dévorantes Où le sang s'épaissit dans les veines brûlantes, Où le coeur affamé d'amour, de volupté, Frémit comme un volcan par la lave agitée, Vous aurez, comme moi, de baisers frénétiques, Accablé d'un portrait les appas fantastiques, Et, fougueux Ixion, déchaînant vos désirs, De la réalité savoure les plaisirs. Espérons donc que M. Jeanron voudra rester lui, et que, malgré l'engouement de quelques niais pour les toiles enfumées, les tons jaunis et noircis, cet artiste reviendra à copier la nature, à la fraîcheur ordinaire de son coloris, laissant au temps et à la mauvaise préparation des toiles et des couleurs la mission de détruire le charme de sa palette. Avant de quitter le tableau de Raphaël et de la Fornarina, disons que le tors de cette femme est fort beau de contours et de modelé. @M. Mussini a tiré son@ sujet des Martyrs de Châteaubriand. Cymadocée@,@ jeune prêtresse des Muses, s'étant égarée dans une forêt en revenant des sacrifices solennels du temple de Diane, en@ Mes@sinie, rencontre un jeune chasseur le chrétien. Eudore qui lui offre de la reconduire chez son père, Démodocus. Le langage austère d'Eudore, parlant d'un Dieu unique créateur de toutes choses, étonne la jeune payenne. Cymadocée commençait à sentir une vive frayeur, qu'elle n'osait, toutefois, laisser paraître. Son étonnement n'eut plus de bornes lorsqu'elle vit son guide s'incliner devant un esclave délaissé qu'ils trouvèrent au bord d'un chemin, l'appeler son frère, lui donner son man@teau pour couvrir sa nudité. Étranger, dit la fille de Démodocus, tu as cru sans doute que cet esclave était quelque dieu caché sous la figure d'un me@ndiant pour éprouver le coeur des mortels ? - Non, répondit Eudore, j'ai cru que c'était un homme. Ce tableau 1988 est d'une exécution large et vigoureuse le sujet, bien interprété, s'ex@plique naturellement. Mais la pose de l'esclave est peu gracieuse et le ton de sa carnation un peu trop bistré. @M. Coomans a envoyé de Bruxelles une grande toile qui ne manque pas@ d'une @certaine verve dans la composition et dans l'exécution malheureuse@ment ces qualités pèchent par l'excès. L'Orgie des Philistins dans le temple de Dragon 583 , est une confusion inextricable, un pêle-mêle d@@e duperies ondoyantes, de coupes et de vases d'or, de femmes blanches et noires, où l'oeil a peine à discerner les objets. C'est avec peine qu'on arrive à découvrir dans le fond du tableau Samson qui ébranle les colonnes qui soutiennent les voûtes du palais pour ensevelir sous ses débris cette réunion de dé@bauchés. M. Mazerolle a exposé une grande peinture représentant Chilpéric et Frédégonde devant le ca@davre de Galsuinthe. Cette composition est trop arrangée, trop théâtrale. Le tors de Galsuinthe est bien peint, bien dessiné, mais le ton général du ta@bleau est noir et lourd. M. Rigo compte six tableaux à l'Exposition. Celui qui attire surtout l'attention reproduit une scène de la guerre de Crimée Les chirurgiens français pansant des blessés russes à la bataille d'Inkermann. On a vu des blessés russes telle@ment attendris des soins qu'on leur prodiguait, dit le rapport du général en chef, qu'ils baisaient les mains ensanglantées du chirurgien qui les pansait. Cette composition 2276 est simple et attachante les figures, grandes comme nature, sont bien des@sinées et bien peintes. Nous préférons cette toile à celle du même artiste et de petite dimension, inti@tulée Dévouement héroïque de M. Richaud , maire de Versailles. M. Aiffre, qui s'est fait connaître dans les arts par plusieurs peintures religieuses et par un beau portrait de M. Affre, a exposé un seul tableau Jésus et les Petits enfants. Ce groupe est dessiné correctement la couleur a de la fraîcheur, de la finesse les enfants sont jolis. M. Ti@mbal a deux tableaux Saint Jean l'évan@géliste prêchant à Éphèse 2538 , et la Vierge au pied de la croix 2539 . Ce dernier, de grande di@mension, est largement peint la Vierge est d'un sentiment vrai et expressif. M. Doré, par une faveur toute spéciale, vient de faire admettre à l'Exposition son tableau repré@sentant la Bataille d'Inkermann. Ce sujet convenait parfaitement au génie de M. Doré. C'est bien là une mêlée, c'est bien ainsi qu'a dû se passer ce terrible combat où l'armée anglaise allait se trouver anéan@tie sans l'arrivée des Français. Quelle boucherie ! comme ces soldats russes s'en donnent ! comme ils abîment ces grands gaillards de soldats anglais qui se font bravement tuer ! Mais aussi quelle est leur joie en voyant accourir, au pas gymnastique, ces petits Français qui vont les sauver d'une défaite complète ! Comme déjà l'affaire prend une autre tournure là où les zouaves et les chasseurs sont par@venus ! Dam ! c'est que ces troupiers @là n'ont rien de gauche et de gêné dans leurs mouvements, c'est qu'ils taillent en plein drap et savent faire une trouée. Quoique placé un peu haut, ce tableau est si vigou@reusement peint qu'on peut en saisir tous les dé@tails, et apprécier tout à la fois le mérite du peintre et du dessinateur. Nous nous apercevons que nous avons dépassé les limites assignées à ce chapitre. Cependant nous ne pouvons nous empêcher de signaler encore quelques peintures historiques que nous regrettons ne pouvoir analyser -@L'Annonciation 1748 , par M. LEVEAU -Jésus chassant les vendeurs du temple 2309 , par M. ROMAGNY -@Michel-Ange à la chapelle Sixtine 111 , par M. BARRIAS -Sainte Geneviève 2514 , par M. TERNANTE -Combat des Trente 2102 , par M. PENGUILLY -La Chute des anges rebelles 1515 , par M. LAFOND -@@L'Entrée dans Paris des troupes revenant de Crimée 1256 , par M. GUET -@Les Douceurs de la paix 1433 , par feu JOURDY -@La Justice hu@maine et la Miséricorde divine 2307 , par M. RO@GER -@Le Retour à Paris des troupes de l'armée de Crimée 1849 , par M. MASSÉ -@La Vierge et Saint Jean 693 , par @M. DAUPHIN -@Le Christ à la co lonne 2485 , par M. STARCK -@Le Christ conso@lateur des affligés 1664 , par M. LEFÉBURE -Jésus apaisant la tempête 846 , par M. DUPUIS-COLSO@@N -@Un trait de la jeunesse de Napoléon III 1584 , et l'Empereur visitant les inondés de Taras@con, par M. LASSALLE -@Samson et Dalila 1921 , par M. MEYNIER -@Bacchante désarmant l'Amour 234 , par M. BLANC -@Le Triomphe d'Amphi@trite 1665 , par M. LEFEBVRE -@Pysché aban@donnée par l'Amour 813 , par M. DUBOIS -@Bap@tême de Clovis 230 , par M. BIN -@La Barque de Caron 963 , par M. FEYEN-PERRIN -@Christophe Colomb 699 , par M. DEBON -@La Vierge au mé@tier 1809 , par M. MAISON -@Tous les saints protecteurs de la ville d'Astafort 831 , par M. DU@LONG -@La Foi, l'Espérance et la Charité 1840 , par Madame MARSAND -@Incendie des drapeaux dans la cour d'honneur de l'hôtel des Invalides 30 mars 1814 , par M. DEFRENNE, etc. III. TABLEAUX DE GENRE. Nous avons, dans le précédent chapitre, examiné et cité cent et quelques tableaux traitant l'histoire ancienne et moderne, religieuse et mythologique, symbolique @et allégorique. Aujourd'hui nous abor@dons des compositions moins sérieuses, moins diffi@ciles. Mais si le tableau @de genre exige moins de style dans la forme, moins d'élévation dans la pensée, il demande plus de vérité, plus de sentiment, plus de finesse d'observation aussi est-ce le genre le plus goûté de la majorité du public qui visite les exposi@tions des beaux-arts. M. Gérô@me , qui avait une si grande toile à l'Ex@position universelle@, n'a, au Salon de cette année, que des tableaux de chevalet mais l'un d'eux fait révolution, et suffirait au succès d'une ex@posi@tion. @Et cependant, le sujet est bien simple il est intitulé Sortie du bal masqué 1159 . Deux jeunes gens, l'un sous le masque du pierrot, l'autre sous celui d'arlequin, se sont pris de querelle, sans doute pour une futilité. Ils se sont rendus dans une avenue du Bois de Boulogne où, à la pâle clarté du crépus@cule du matin, ils se sont battus au fleuret, et le pierrot, touché en pleine poitrine, tombe mortelle@ment blessé dans les bras de ses témoins, également déguisés, qui l'étendent sur le sol couvert de neige et examinent avec inquiétude l'état de la blessure. L'arlequin, entraîné par son témoin, rejoint un fia@cre qui attend et que l'on aperçoit à travers le brouil@lard. Dire l'impression que produit cette scène si simple, si vraie, serait impossible. Il faut voir ce tableau où l'artiste a mis tout son talent de peintre et de dessinateur. La Prière chez un chef Arnaute 1158 du même peintre, est d'un caractère plus grave, plus solen@nel et pourtant d'une grande simplicité. Des vieil@lards, des jeunes gens, des enfants sont rangés sur une même ligne, debout sur une natte, ayant de@vant eux leurs babouches qu'ils ont quittées ils tiennent les bras levés et prient. Il faut le talent de M. Gérôme pour savoir intéresser à si peu de frais mais tout est si vrai, tout est si bien rendu, qu'on aime à s'arrêter devant cette petite toile comme de@vant celles, non moins bien peintes, qu'il a encore exposées les Recrues égyptiennes traversant le dé sert 1157 et Pifferari 1163 . M. Horace Vernet a aussi un petit tableau qui impressionne beaucoup, mais d'une manière tou@chante c'est le Zouave trappiste 2624 . Un zouave couvert de la robe de trappiste, la tête nue et rasée, est agenouillé près d'une croix placée sur une fosse nouvellement fermée il incline son front à peine cicatrisé et prie dans le plus profond recueillement, tandis qu'au loin@, appuyé sur la barrière de l'en@trée du cimetière, un frère d'armes, un zouave, le considère avec attendrissement. Cette petite scène si bien peinte n'est pas de l'invention de M. Horace Vernet c'est un fait historique qu'on racontait ain@si Il y a quelques années, un soldat se présenta au supérieur de la maison des trappistes de Staouéli. Il déclara qu'il faisait partie d'un régiment de zoua@ves@, et qu'il avait, depuis trois jours@, droit à son congé. Il ajouta qu'ayant été grièvement blessé à la tête dans une affaire meurtrière, il s'était trouvé, pendant plusieurs jours, entre la vie et la mort, et que, dans cette extrémité, il avait fait voeu, s'il re@venait à la santé, de se consacrer désormais à Dieu. Le supérieur le reçut avec bonté, l'engagea à repas@ser dans quelques jours, et prit sur lui, auprès de ses chefs, les renseignements les plus circonstan@ciés et excellents à tous égards. Le zouave revint à jour dit le supérieur l'interrogea longuement, lui demanda s'il avait une vocation bien réelle, s'il était prêt à souffrir toutes les privations, résigné à @su@bir, sans se plaindre, toutes les épreuves, même les plus cruelles, n'ayant de confiance qu'@en. Dieu pour le juger. Le soldat répondit affirmativement. Le lendemain matin, le supérieur rassembla toute la communauté dans la@ chapelle, et adressa ces paroles aux religieux réunis Frères, un nou@veau venu nous demande à entrer parmi nous. C'est un soldat indigne de ce nom il a toujours été noté pour sa mauvaise conduite et son manque de courage. Il sollicite dans cette maison un asile où il puisse réparer au sein de Dieu les erreurs de sa vie. Que chacun de vous réfléchisse, et que de@main, à pareille heure, il nous fasse connaître le résultat de ses méditations. Pendant ce discours, l'étranger, agenouillé sur les dalles de la chapelle, priait Dieu avec ferveur. Quelques larmes, qu'il ne pouvait retenir, s'échap@paient de ses yeux, et il passait, comme par un mouvement convulsif et involontaire@, la main droite sur une large plaie, à peine cicatrisée, qu'on voyait à son front. Il resta en prières pendant la journée et une partie de la nuit. Lorsque le jour parut, les religieux se réunirent de nouveau dans la chapelle. Le supérieur, comme la veille, prit la parole et leur adressa l'allocution suivante Mes frères, vous avez devant vous non seulement le plus brave, le plus digne des soldats@, portant au front une noble cicatrice, mais encore le plus résigné, le plus humble, le plus vertueux des chrétiens. Hier, pour le soumettre à une dure épreuve, la plus in@juste des accusations a été portée contre lui il a tout souffert, tout enduré, mettant sa confiance en Dieu seul, et attendant de lui une réparation mé@ritée. Il vous adonné ainsi, dès le premier jour de sa présence parmi nous, un exemple unique des grandes vertus chrétiennes nécessaires à la vie mo@nastique. Désormais, le nouveau frère que le ciel nous envoie marchera à la tête de la communauté pour nous servir d'exemple. Le zouave trappiste vécut quatre années encore, pendant lesquelles il édifia la communauté par sa piété profonde. Un jour, la plaie qu'il avait à la tête se rouvrit, et au bout de quelque temps il vit la mort s'approcher de lui avec le même courage qu'il avait mis autrefois à la braver sur les champs de bataille. M. Horace Vernet fait en ce moment, comme pendant au Zouave trappiste de l'exposition ac@tuelle, le zouave à la chapelle, s'entendant accuser de lâcheté par le supérieur en présence de la com@munauté rassemblée. M. Glaize est un esprit satyrique et philosophi@que toutes ses compositions portent en elles un enseignement. Dans son tableau intitulé les Amours à l'encan 1203 , il nous montre l'espèce humaine sous ses différents types, à tous les âges et de tous rangs, achetant des amours à la criée. M. Glaize est un agréable coloriste les amours sont char@mants et quelques-unes des jeunes femmes sont fort jolies. -@ Le second tableau de cet artiste a pour titre Devant la porte d'un changeur 1203 . Ici, ce ne sont plus des personnages de l'antiquité qui sont en scène ce sont de pauvres gens@, une malheureuse mère et ses enfants en guenilles@, grelottant de froid, qui, le soir, regarde avec con@voitise, à travers la vitrine éclairée d'un changeur, un étranger qui offre du papier pour de l'or. Cette scène, qui se présente chaque jour sous nos pas dans les rues de Paris, a été rendue avec une grande vé@rité par M. Glaize. M. @Hamou a exposé une série de charmantes et naïves compositions ce sont Ricochet enseigne ment mutuel 1294 -@Boutique à quatre sous 1295 -Papillon enchainé 1296 -@Cantharide esclave 1297 -@Saison des Papillons 1298 -Jeune Fille arrosant des fleurs 1299 -@Femme aux bouquets 1300 -@Dévideuses 1301 . Toutes ces petites figures sont ravissantes de naïveté, de finesse de dessin et de coloris mais partout c'est la même tête, tête de convention qui, par ce motif, manque de caractère et d'originalité. M. @Hamon ignore-t-il que le public se lasse des meilleures choses, et que, cette année, en revoyant encore sa petite fille des expositions précédentes, il s'est écrié@@ Encore ! Nous reconnaissons assez de talent à M. Hamon pour être convaincu qu'il saura trouver une variante même dans le néo-grec, en admettant qu'il ne puisse quitter ce genre. M. Jobbé-Duval, pour peindre son tableau le Rêve , effet de brume, s'est inspiré de ces deux vers d'André Chénier De légères beautés, troupe agile et dansante, Tu sais, tu sais, ma mère, aux bords de l'Erymanthe. Cette composition est gracieuse, poétique la cou@leur est suave, les tors de femmes sont bien des@sinés et largement touchés. C'est de la grande pein@ture dans un petit cadre. M. @@Meisso@nnier semble vouloir@ grandir ses toiles, tandis que ses singes, ses imitateurs, s'in génuent à faire de la peinture microscopique. Plu@sieurs des huit tableaux exposés ont une dimension plus grande que celle des toiles ordinaires de ce peintre et n'en réunissent pas moins toutes les qua@lités de ce maître pureté de dessin, esprit d'ob@servation@, vérité des détails, finesse d'exécution, transparence et vigueur de coloris. La Confidence 1883 , le plus grand des huit, est un véritable chef-d'oeuvre de sentiment et @d'exécution. Le Pein@tre 1884 , est une peinture d'un effet de lumière on ne peut plus riche de tous, de même que l' Amateur de tableaux chez un peintre 1887 , l'Attente 1886 , Un Homme à la fenêtre 1888 et le Portrait d'Alexandre Batta 1890 . Quant aux deux tableaux Un Homme en armure 1885 et Jeune Homme du temps de la Régence 1889 , ce sont deux figures d'étude peintes avec toute la délicatesse de pinceau que M. Meissonnier possède seul@@@. M. Chevet est un des imitateurs de M. Meis@sonnier qui en approche le plus mais son coloris est froid et sa touche est sèche à force de vouloir être fine. Ses quatre tableaux sont encore plus petits que ceux du peintre précédent ce sont de vraies miniatures. Celui qui représente la vue inté@rieure d' Un Estaminet en 1857 502 offrait de grandes difficultés d'exécution heureusement sur@montées. Cependant, nous lui préférons, ainsi qu'à la Partie de dominos 504 , le jeune Homme lisant 505 et l'Étude 503 , d'un modelé plus large et d'une couleur plus vraie, plus solide. M. Bellangé a rendu, avec le sentiment simple de la vérité, une scène touchante qu'il intitule Dernières volontés 147 . C'est un officier des zouaves qui est blessé mortellement et qui remet sa croix à un de ses soldats qui reçoit ses adieux et ses dernières instructions pendant que le combat continue autour d'eux. Ces deux types militaires sont peints de main de maître. M. Benouville, dont nous avons déjà parlé, a traduit, avec un sentiment délicat, la touchante fable des Deux Pige@ons 166 de La Fontaine. C'est le meilleur tableau de cet artiste, qui y a mis@ une verve et une puissance de couleur qu'on ne re@trouve pas dans ses autres peintures. M. @Noël-Duveau est aussi un peintre de senti@ment et de verve dans son tableau. Le Vi@atique 891 . Malgré une tempête affreuse, malgré la pluie. qui tombe à torrent, un prêtre breton, revêtu du surplis et de l'étole, a pris le ciboire, et va, par des chemins impraticables, porter le viatique, à un mourant. Deux jeunes paysans le précèdent por@tant les fanaux, et le sacristain agite la sonnette, Derrière le prêtre, des femmes suivent éplorées, et tous pressent la marche en priant pour l'agonisant. Cette composition est empreinte d'un@ caractère religieux qui impressionne et attache@. Ce tableau est un de ceux qui auront le plus de succès nous le@ préférons au Droit de passage@ 892 du même peintre. M. Willems tient à l'école flamande par la fi@@@@nesse qu'il met dans les détails de ses petites com @positions et surtout. par le soin qu'il apporte à l'imitation, des étoffes. @Ces qualités sont plus sai@sissantes dans les Adieux 2693 , le@ Choix de la Nuance 2692 , que dans ses deux autres tableaux La Visite 2690 , et J'y étais ! 2691 . M. @Knaus, de l'école de Dusseldorf, est un colo@riste des plus remarquables. Son Convoi funèbre 1440 , est ravissant de couleur et de vérité comme sentiment et comme dessin. Mais c'est dans les Petits Four@rageurs 1481 , que ce peintre a pro@digué les richesses de sa palette. M. Biard, que nous avons cité aux peintures historiques, a envoyé six de ses plus spirituelles charges Le Mal de Mer, au bal, à bord d'une corvette anglaise 212 , Arrivée en France 213 , Arrivée en Angleterre 214 , Fête villageoise 215 , les Buveurs d'eau 216 , et la Saisie mobilière 217 . Le Mal de Mer, au bal, est une scène à faire pamer de rire, et comme M. Biard sait seul les peindre. L'Arrivée en Angleterre est aussi une composition très plai@sante mais c'est dans la Fête villageoise que l'ar@tiste a accumulé charge sur charge, et les types les plus drôles. M. Breton a exposé une des bonnes toiles du Salon la Bénédiction des blés en Artois 381 . C'est une procession religieuse à travers des champs de blés magnifiques. Cette composition semble avoir été saisie par le daguerréotype, tant elle est simple @@et vraie. Bien que l'effet de lumière soit très vigou reux, les ombres portées ont de la transparence, et contribuent à l'harmonie générale de la couleur au lieu d'y nuire, comme cela a lieu lorsque les ombres d'un tableau sont d'un ton lourd et noir. M. Hébert nous représente les Fienarolles de San-Angelo vendant du foin à l'entrée de la ville de @San-Germano 1317 . Cette petite toile est d'un effet charmant, et, pour quiconque connaît l'Italie, elle a surtout le charme de la couleur locale. Nous voudrions pourtant un dessin plus accusé, plus arrêté, et plus de fermeté dans l'exécution qui est@ généralement floue. M. Hille@@macher n'a pas ce défaut dans les Écoliers de Salamanque 1355 , lisant sur une pierre tumulaire ces paroles castillanes@ Ici est renfermée l'âme du licencié Pierre Garcias. Le plus jeune des écoliers, vif et étourdi, rit bien de cette épitaphe, tandis que son compagnon, plus judicieux, reste agenouillé et réfléchi. Cette com@position est largement peinte et les figures bien dessinées. M. Lacoste traduit avec intelligence cet Épisode du dernier des Mohicans 1495 . La timide et blonde Alice et l'intrépide Cora, escortées par le major Hedwart Duncan et David la Gamme, professeur de chant religieux des recrues, vont rejoindre leur père, le colonel Munco. Egarés à dessein par leur guide, l'Indien Magna, qui cherchait à les livrer aux @@Mingos, les voyageurs rencontrent heureusement l'éclaireur anglais, la Longue-Carabine, et les deux Mohicans, Chingachgook et son fils Uncas, qui se dévouent pour les soustraire à la fureur de leurs fé@roces et sauvages ennemis, les Peaux-Rouges. Dans une situation des plus critiques, au milieu des fo@rêts impénétrables, les fugitifs, poursuivis avec acharnement, s'embarquent à la hâte dans un canot que le courageux éclaireur dirige à travers des ra@pides dangereux, vers une grotte qui leur servira de refuge. - Les sentiments divers qui animent tous les personnages groupés dans cette barque@ sont bien exprimés et n'ont rien d'exagérés. Les typeses sont jolis et vrais. @M. Landelle a deux charmants petits tableaux la Messe à Béast 1549 , et les Vaneuses de Béast Basses-Pyrénées . Ce dernier est d'une couleur délicieuse la vaneuse est jolie et gracieuse. Le pre@mier se distingue par une grande naïveté et une grande finesse de dessin. Deux autres jolies petites toiles de cet artiste appartiennent à M.@A. Fould ce sont Une Jeune Fille finlandaise 1554 et Une Femme arménienne 1555 . M. Roehn, peintre gracieux et spirituel dont nous avons eu souvent à louer les oeuvres qui on figuré à nos Expositions, nous offre, cette année, trois compositions l'Amateur de tableaux 2299 , l'Apprenti magister 2300 , l'Apprenti@ ménétrier 2301 . Les deux dernières sont fort piquantes elles sont peintes avec le fini que M. Roehn met dans ses ouvrages. Citons encore quelques-uns des tableaux de gen@res les plus recommandables La jolie Bouquetière, par M. BLÈS -@le Grand-Père et le Bouquet de la moisson, par M. Armand LELEUX -@Une Scène de don Quichotte, par M. NANTEUIL -@Une Matinée dans la chambre bleue de la marquise de Rambouil@let, par M. LÉMAN -@le Concert, par M. COROT -@Manon Lescaut, par M. DUVAL-LE-CAMUS -@les Quatre coins , par M. COMPTE-CALIX -@Un Pri@sonnier et l'impitoyable consigne, par M. GENOD -Une Visite , par M. DEVERGER -@le Pèlerinage, par M. LUMINAIS -@Une Devineresse, par M. MON@TESSUY -@le Fumeur et la Lisense , par M. VETTER, et Un Sauve-qui-peut, par M. HARPIGNIES. IV. PORTRAITS. Des divers genres de la peinture, le portrait est le moins avantageux pour l'artiste et le moins favo@rablement goûté du public. N'entendons-nous pas, à chacune de nos Expositions, se récrier contre le nombre de portraits admis, et, s'il en croyait certai@nes personnes, le jury ne devrai@t en admettre aucun. On oublie qu'une Exposition des Beaux-Arts n'est pas justement instituée pour l'agrément et la dis@traction des visiteurs, qu'elle l'est, au contraire, pour stimuler le progrès dans toutes les branches de l'art, et pour encourager les artistes en récom@pensant leurs efforts. On oublie surtout que la majeure partie des artistes peintres ne trouve les moyens d'existence qu'en faisant des portraits, et que le bourgeois tient éminemment à voir son image admise à l'Exposition d'abord, parce que ça flatte sa vanité ensuite, parce qu'il y a là une garantie du mérite de l'oeuvre qu'il aurait refusée si le jury 'avait repoussée. Du reste, nous ne savons si cela vient à la disposition du local ou au discernement avec lequel les portraits sont disséminés et placés, mais, quoique le chiffre en soit très élevé cette an@née@, ils paraissent cependant moins nombreux qu'aux précédentes exhibitions. M. Horace Vernet, le peintre par excellence du portrait historique, l'auteur des plus beaux portraits du Musée national de Versailles, a exposé trois portraits. Le Portrait équestre de S.@M. l'Empereur Napoléon III est si parfait qu'on peut dire que c'est un trompe l'oeil. Ce beau cheval blanc sort vraiment du cadre le cavalier est à l'aise, bien assis le bras droit en raccourci est admirablement bien dessiné, et la tête est le portrait le plus ressemblant et le mieux peint qu'on ait fait de l'Empereur. La forme ronde du cadre imposée comportait des difficultés que l'artiste a surmontées complément. Le mérite de ce portrait, destiné à la salle du Trône à l'Hôtel-de-Ville, ne le cède en rien aux admirables portraits de Charles X et du duc d'Orléans que ce maître a peints il y a plus de trente ans. Le Portrait en pied de S.@E.@@M. le maréchal Bos quel 2622 est une peinture plus sévère. Le maré@chal est représenté au camp de Sébastopol il est couvert de boue, enveloppé d'une pelisse fourrée et appuyé sur un canon dont la gueule a été déchi@rée par un boulet ennemi. Le type martial, énergi@que, du maréchal Bosquet est bien rendu, large@ment touché comme le reste du tableau. - M. Ver@net a été moins heureux dans le Portrait en pied de S.@E. M. le maréchal Canrobert 2625 . C'est un portrait entièrement manqué et auquel il faudrait changer le fond. Au surplus, l'artiste a été le pre@mier à le reconnaître, puisqu'à l'heure qu'il est il l'a retiré du cadre pour y faire les changements né@cessaires. M. Winter@halter est le plus séduisant des peintres de portraits, celui qui a obtenu les plus brillants succès à nos expositions. Il n'a que deux portraits au Salon actuel. Le Portrait en pied de S.@M. l'Impératrice, tenant sur ses genoux le Prince impérial 2695 , diffère un peu de la manière de ce maître la couleur a moins d'éclat, sans doute à cause de la nature de vêtement de l'Impératrice qui porte une robe de velours grenat garnie de fourrure. Mais on retrouve tout le charme de son coloris dans le Portrait de Madame Ducos 2696 , blonde d'une jolie carnation la main droite est finement mode@lée, mais la main gauche est moins bien dessinée. M. Dubufe fils, l'auteur du Congrès de Paris, est également un séduisant peintre de portraits au@quel s'adressent avec raison toutes les jolies femmes, comme nous le prouvent les six portraits que nous avons sous les yeux Portrait de madame Rouher 320 , Portrait de mademoiselle Rosa Bonheur 321 , Portrait de madame C.@V. 822 , Portrait de ma dame la baronne H.@C. 823 , Portrait de madame la marquise d'A... 824 , et Portrait de ma lame la mar@quïse de B . 825 . - Le portrait de madame Rou@her est le plus complet l'effet en est délicieux. Celui de mademoiselle Rosa Bonheur est touché plus hardiment. La célebre artiste, qui n'a rien exposé cette année, est représentée un bras appuyé sur le col d'un superbe taureau, et tenant, de l'autre, son carton et ses crayons. Un autre charmant portrait est celui de madame la baronne @H.@C., peint dans le clair-obscur avec beaucoup de talent. M. Court n'est plus qu'un peintre de portraits il a renoncé depuis longtemps à la peinture d'his@toire. Cet artiste n'aura produit dans toute sa car@rière qu'une seule page historique, mais elle est ma@gnifique C'est la Mort de César. Depuis, ayant échoué dans tous les sujets qu'il a voulu traiter, il s'est adonné avec assez de succès au portrait. Il en a envoyé dix, parmi lesquel figure celui de S.@E. M. le maréchal Pélissier, duc de Malakoff. A l'égard de ce portrait, notre embarras est grand car nous apercevons à deux pas un autre portrait du duc de Malakoff par M. Rodakowski, admis par une faveur rare, puisqu'il est tout nouvellement placé et ne fi@gure pas au livret. Or, le duc de Malakoff de M. Court est d'une nature forte, mais sans ce que nous appelons @des défauts d'ensemble, c'est-à-dire que les diverses parties du corps sont en harmonie, tandis que le duc de Malakoff de M. Rodakowski a le tors long et les jambes courtes puis, les deux têtes ont bien un air de famille, mais ne sont pas identiques. Quel est celui des deux portraits qui est le bon, nous voulons dire le plus ressemblant, car, comme peinture, ni l'un ni l'autre ne sont bons ?... C'est à ceux qui ont l'honneur de connaître le ma@réchal Pélissier à se prononcer entre ces deux ou@vrages. Nous préférons de M. Court le Portrait de M. le général marquis de Chasseloup-Laubat 652 le co@loris y a plus d'harmonie il est moins froid, moins lourd, moins noir le dessin moins sec, moins dé@coupé. Si M. Court marchait dans cette voie, ses portraits auraient un succès assuré. M. Yvon a deux portraits qui rappellent, par la couleur et L'exécution, les belles toiles de Rigault. Ces portraits, largement peints et très ressem@blants, sont ceux de M. et de Madame Mélingue 2709 et@ 2710 . @M. Larivière est coloriste. Des quatre por@traits qu'il a exposés@, deux seulement nous occupe@ront ce sont ceux de S.@E. M. l'a@@miral de Perseval-Deschênes 1574 , et de S.@E.@M. le maréchal Baraguey-d'Hilliers 1565 . Tous deux sont bien posés, bien dessinés mais le dernier est d'une plus jolie couleur. M. Flandrin n'a que deux portraits l'un de femme, Madame L. 978 l'autre de M.@F. de P. 979 . Ce dernier est supérieur au premier, et comme dessin et comme couleur il est modelé avec toute la vérité et la finesse du talent de M. Flandrin. Mais nous sommes moins content du portrait de femme le raccourci du bras droit est tout à fait manqué, et le fond bleu, sur lequel se détache la tête, nuit à l'harmonie des tons du ta@bleau. M. Abel de Pujol se montre plus coloriste que son confrère de l'Institut dont nous venons de par@ler. Il a un seul portrait@@ Le Portrait en pied de M.@R.@A. de P. 2 . La tête et les mains sont peintes de main de maître. M.@ Heuss, peintre allemand, a une couleur terne et noire, sans chaleur, sans transparence son exécution manque de fermeté et d'assurance elle est petite est tâtonnée. Nous avons bien reconnu son Portrait de M. le comte Tascher de la Pagerie, grand-maître de la maison de l'Empereur 1347 , mais nous avons trouvé qu'il ne l'avait pas flatté. M. Jo@bbé-Duval, que nous avons déjà cité à la peinture historique, nous offre encore deux pein@tures Le Portrait de mademoiselle A. Luther 1445 , et le Portrait de mademoiselle A.@P. 1446 . Tous deux, charmants de couleur, de finesse et de modelé. M. Benou@ville, indépendamment de ses sujets historiques, a exposé aussi deux portraits peints@, dont l'un est remarquable par la puissance du co@loris. C'est le Portrait en pied de l'enfant de M. 170 . La tête est fine et expressive. M. Landelle, sur deux portraits peints, en a un qui est extrêmement gracieux c'est celui de Ma@dame la vicomtesse de M. 1555 . Ce portrait fait ta@bleau la jolie vicomtesse y médite sur la lecture qu'elle vient de faire. M. Hébert a également deux portraits l'un es@ celui de Madame la princesse Ch. de B. 1318 , dont la tête est d'un joli dessin et la robe de satin noir parfaitement rendue l'autre est le Portrait en pied du fils de M.@P. 1319 . Ce petit garçon est bien campé mais sa pose est un peu prétentieuse, un peu maniérée. M. Bontibonne a peint un beau Portrait équestre de S.@M. l'Impératrice 366 , représentée à cheval dans le parc de Saint Cloud. L'Impératrice est très ressemblante sa pose est gracieuse sa robe amazone en velours violet est d'une grande fraîcheur et d'une grande vérité de ton le cheval blanc est joli de forme et bien peint. Peut-être le paysage formant fond est-il un peu cru ? M. Montpezat expose aussi, sur une toile de grande dimension, les Portraits équestres de LL. MM. l'Empereur et l'Impératrice 1594 . Ce qu'il y a de mieux dans ce tableau, ce sont les chevaux. L'Empereur est un peu ressemblant, mais l'Impé@ratrice ne l'est pas du tout la tête et les mains sont mal dessinées, mal peintes, et le ton général du tableau, noir et lourd. M. Giraud Eugène , l'auteur de ce charmant tableau intitulé la Boucle à l'oeil 1190 , a exposé quatre portraits mais les deux pastels devant trou@ver leur place dans un autre chapitre, nous ne nous arrêterons qu'au Portrait de S.@A.@I. le prince Jé@rôme 1193 , et au Portrait de S.@E.@M. l'amiral Hamelin 1194 . Quoique le premier soit peint avec le talent qu'on connaît à M. Giraud, nous lui préférons cependant le dernier, que nous trouvons très joli de couleur et bien modelé. M. Jalabert a fait un très beau Portrait en pied de M . le président de Belleyme 1420 . La simplicité de la pose, la sévérité du coloris conviennent par@faitement au caractère grave de ce magistrat, dont la tête, d'un dessin fin et vrai, est d'une grande ressemblance. M. Bellangé, dans les deux portraits qu'il ex@pose, en a un que personne ne prendrait certaine@ment pour un portrait, mais bien pour un tableau de bataille comme en compose M. Bellangé, Nous voulons parler du Portrait de M. le vicomte de L ..., ex-porte-fanion du maréchal de Saint-Arnaud, en Crimée 148 . M. de L... est un jeune et beau mili@taire représenté sur le premier plan du tableau, à cheval et portant le fanion du maréchal qu'on aper@çoit plus loin suivi de son état-major. Dans le fond de ce tableau, l'action est engagée entre les Russes et les Français. La couleur de cette jolie petite toile est brillante et harmonieuse. M. Ricard cherche l'imitation des vieilles pein@tures il n'aime pas la fraîcheur du coloris, et s'il est le peintre des femmes pâles et souffrantes, il ne doit pas être goûté des belles au teint rose, annon@çant la santé et la gaîté. A part son système de couleur, qui ne manque ni de solidité, ni d'harmo@nie, mais qui a le tort d'être la même pour tous les sujets, M. Ricard@ est un dessinateur distingué, et son Portrait de femme 2265 est une oeuvre très remarquable. M. Weiler est un peintre allemand, mais il est l'élève de M. Léon Cogniet, ce qui se voit, de reste, au brillant coloris, au dessin correct, à la touche ferme et large du portrait en pied qu'il a exposé, représentant sir William Forbes dans son costume écossais 2689 .@@ M. Toulmouche, qui a au Salon une charmante petite toile Un Baiser 2553 , y compte encore deux portraits, sous les numéros 2554 et 2555 ils sont d'une jolie couleur et bien dessinés. M. Tissier s'est montré coloriste dans son Por@trait en pied du général Mayran, tué en Crimée 2546 . Le général est représenté dans la tranchée dont il dirige ou protège les travaux, car, bien qu'il soit assis sur des gabions, il a l'épée à la main, sans doute pour être prêt en cas d'attaque de la part de l'ennemi. M. Vibert promet de devenir un peintre de portrait de premier ordre il en a toutes les disposi@tions. Il est dessinateur et coloriste il pose ses modèles avec goût. Le Portrait de M... et de ses deux petites filles 2645 est la preuve de ce que nous disons du talent de cet artiste. M. Da@rjou a exposé un portrait qu'on a mal@heureusement placé trop haut pour en apprécier tout le mérite. Néanmoins, la pose naturellement gracieuse et l'harmonie du coloris font remarquer le Portrait de mademoiselle M.@D. 686 . Beaucoup d'autres portraits se font encore remar@quer par leur bonne exécution, et entre autres le Portrait en pied de M. le comte Alexandre Colonna d'Istria, par M. Pierre COLONNA D'ISTRIA -@Un Portrait d'homme 481 , par M. CHAPLIN -@Por@trait de madame F.@B. et de madame E.@B. 112 et 113 , par M. BARRIAS - un beau Portrait, par M. LEGROS 1694 -Poftrait de M. de Gascq, pré@@sident de la cour des comptes 2146 , par M. PHI@LIPPE -@Portrait de madame de Sauley, dame du palais de S.@M. l'Impératrice 2153 , par M. @PI@CHON -@Portrait de M. Edmond About 2011 , par madame O'CONNELL -Portrait de M. le prince A@lexandre Czartoryski 2297 , par M. BODAKOWSKY Portrait de madame F.@P. 2232 , par M. Q@UESNEL Portrait de M . E. Z., lieutenant de vaisseau 2242 , par M. RAVEL, etc. V. INTÉRIEURS, PAYSAGES, ANIMAUX, MARINES,@@ Si les portraits exposés au Salon n'ont pas le pri@vilége d'intéresser bon nombre de visiteurs inca@pables d'apprécier le mérite d'une bonne exécution, on peut affirmer qu'il n'en est pas de même à l'égard des paysages, des animaux, des fleurs, enfin de tous les genres secondaires de la peinture, qui soit, par leur nature même, à la portée de toutes les in@telligences. Aussi est-il bon de signaler en passant que si, pour la grande peinture, la peinture histo@rique, la distance est énorme entre le mérite des peintres français et celui des artistes du reste de l'Europe, il y a presque égalité de talent entre les artistes de tous les pays pour la peinture d'imita@tion@, pour les portraits, les paysages, les natures-mortes, etc. Ces genres, dans lesquels on est arrivé de nos jours à un haut degré de perfection, sont les plus cultivés@, et fournissent généralement la majo@rité des tableaux qui composent les Expositions. On conçoit donc qu'il nous est impossible de parler de tous ces tableaux qui ont,@ pour la plupart, des quali@tés recommandables, et que nous nous arrêtions seulement aux oeuvres les plus remarquables en chaque genre, les prenant sans méthode, selon qu'ils@ se présentront à nos regards. M. Dauzats , notre premier peintre d'intérieur, n'a envoyé qu'un seul tableau au Salon c'est la Mosquée de Cordoue, entrée du baptistère 695 . Cette vue intérieure est peinte avec une grande netteté de ligne et une couleur à la fois puissante et traspa@rente. La vue pénètre bien sous les voûtes, à tra@vers les colonnes l'air circule bien au milieu des groupes savamment distribués dans cette antique mosquée si riche d'architecture et de sculptures mauresques. M. Desgoffe fait du paysage historique, on pourrait dire du rocher historique, puisque ses toiles sont dépourvues de toute verdure et de tout feuillage, à l'exception de celle intitulée Le Christ au jardin des oliviers 730 qui est d'un ton noir et qui manque d'air. Les figures de ce tableau sont d'une exécution plus faible encore que celles de ses autres compositions, Les fureurs d'Oreste 731 et Le Sommeil d'Oreste 733 . Le meilleur des six tableaux exposés par cet artiste, est l'Ecueil 732 . M. J@eanro@n sait rendre les rochers avec bien plus de talent que M. Desgoffe. Avec quelle vérité et quel charme de couleur il a peint ceux des En@virons d'Ambleteuse ! 1439 . M. Paul Flandrin peut être regardé comme notre premier peintre de paysage historique il le traite à la manière du Poussin, qu'il imite parfois un peu trop. Dans son tableau Jésus et la Chana néenne 980 , les lignes du paysage sont grandes, la couleur est sévère, le sujet historique bien rendu, les figures bien dessinées et les draperies ont du style. Mais en dehors du paysage classique, la cou@leur de M. Paul Flandrin manque de chaleur et de transparence elle est sèche et sévère. M. Français possède, au contraire, un culoris qui conserve même du charme et de la chaleur lors@qu'il peint une belle Journée d'hiver 1052 . Ce ta@bleau est pour nous le chef-d'oeuvre de ce maître, qui a encore montré la puissance de sa couleur, la richesse de sa palette dans une Etude de buisson 1053 et surtout dans cette charmante toile Souvenir de la vallée de Montmorency 1054 . M. Louis Garneray , l'un des meilleurs peintres de marine, compte quatre tableaux au Salon ce sont Le Naufrage d'une galiote hollandaise démâ@tée sur la côte de Norwège 1121 , -@Vue du canal de Furnes, Belgique 1122 . -@Pêche d'un flétan dans la mer du Nord @1123 , et la Vue du château de Smyrne 1124 . Nous nous sommes surtout arrê@té au naufrage de la galiote, où la tempête et la fu@reur des flots sont rendues avec beaucoup de vé@rité et de talent. M. Courbet est un artiste de talent, mais d'un talent qui réside plus dans la main qu'au cerveau en terme d'atelier, il a de la pâte. On prétend que les peintures bizarres qu'il a exposées, il les a faites tout exprès pour attirer l'attention et répandre son nom dans le public. Si c'est un moyen, il a par@faitement réussi mais ce renom là peu d'artistes le rechercheront, et il est temps que M. Courbet de@vienne plus correct, plus sérieux. Pour nous, nous n'avons jamais ajouté foi à ces prétendues manoeuvres, à ces calculs nous pensons que cet artiste peint comme il sait, car nous retrouvons toujours et par@tout dans ses ouvrages les mêmes défauts et les mêmes qualités. Ainsi, son ridicule tableau les De@moiselles des bords de la Seine 620 , manque de pers@pectif et les figures sont laides, plates et sans modelé. Les mêmes défauts de perspective et de dessin se re@trouvent dans son meilleur tableau, la chasse au chevreuil dans les forêts du Grand-Jura la curée 621 les chiens y sont beaucoup trop grands pour les deux hommes, dont l'un, celui qui donne du cor, est petit comme un enfant. Mais ce tableau est d'une couleur solide et largement touchée. C'est là la véri@table, la seule qualité de M. Courbet. Est-ce assez pour être et surtout pour rester un peintre célèbre ? Nous ne le pensons pas. Nous engageons cet artiste à se méfier de la camaraderie qui n'a pas peu con@tribué à égarer son talent. M. Ca@bat se montre un peintre aussi habile que conciencieux dans les deux petites toiles qu'il ex@pose Les bords de la Seine à Croissy 422 et l'Ile de Croissy 423 . Les lontains sont d'une très grande finesse de ton, et le feuillage du premier plan est étudié et rendu avec une conscience rare. M.@F. de Mercey est aussi un paysagiste dont la couleur a du charme. Sa Vue d'Edimbourg 1908 est vigoureuse de ton, la perspectif bien sentie et son Etude de paysage 1909 rappelle, par la fi@nesse des détails et la chaleur du coloris, le beau tableau de cet artiste qui fait partie de la galerie du Luxembourg. M. Zie@@m n'a que deux tableaux, mais ils sont d'une puissance de ton et d'une harmonie bien rares peu d'artistes possèdent une palette aussi ri@che, une exécution aussi franche, aussi facile. La Place de Saint Marc, à Venise. pendant l'inonda@tion 2715 , est une peinture d'une grande vigueur et d'une gamme on ne peut plus brillante. Mais c'est dans sa Vue de Constantinople, à la Corne d'or, que M. Ziem a réuni tous les trésors de sa couleur, d'un éclat et d'un effet magique. M. Giraud C@harles , l'un des compagnons de S.@A.@I. le prince Napoléon dans les mers du Nord, a rapporté une étude faite d'après nature, et d'après laquelle il a peint le tableau exposé repré@sentant une Pêche aux phoques 1189 . Cette toile est supérieure à l'étude dont nous parlons et que nous avons vue dans les salons du Palais-Royal les reflets sur lumière sur ces immenses blocs de glace sont ici plus chatoyants, plus brillants, plus nacrés et les figures d'un dessin plus arrêté. L'In@térieur d'un salon de la princesse Mathilde 1188 a moins d'éclat. Peint par un temps sombre, l'artiste n'a pu faire étinceler un rayon de soleil sur les ri ches étoffes, les lustres et les mille objets d'art et d'élégante fantaisie qui ornent ce salon. M. Daubigny a un succès mérité, surtout par son tableau représentant la Vallée d'Optevoz 689 il est admirablement peint et d'une vérité de ton qu'on ne retrouve plus au même degré ni dans son Soleil couché 690 , ni dans sa Futaie de peupliers 691 , ni même dans sa belle toile le Printemps 688 , si remarquable d'exécution. M. Verlat s'est payé la fantaisie de peindre, sur une toile immense, des chevaux et un tombereau chargé de pavés. Nous n'avons pas à examiner s'il a eu tort, s'il placera ou non un tel tableau c'est son affaire et non la nôtre. Ce que nous devons voir@, c'est s'il a réussi à bien rendre son Coup de collier 2616 . Ses gros porcherons, plus grands que nature, sont vigoureusement dessinés le mou@vement du cheval de trait est bien saisi, il tire à plein collier il en est de même du timonier qui est plein d'énergie. Quant au charretier, son mouvement est juste et son type nature. Ce doit être un por@trait. Les artistes de bonne foi, qui savent ce qu'il faut de talent pour remplir avec un certain mérite une toile d'aussi grande dimension, rendent justice à l'oeuvre de M. Verlat. M. Rousseau Philippe est un autre pein@tre d'animaux d'un talent fin et spirituel qui n'a pas moins de dix tableaux à l'Exposition. Le Déjeu@ner 2336 , Résignation et Impatience 2331 @, et surtout le Rat de ville et le Rat des champs 2337 sent de charmantes compositions auxquelles nous préférons cependant, comme couleur et comme facture, l'intérieur de cuisine avec gibier et légu@mes 2329 . M. Rousseau Léon peint les animaux sur une plus grande échelle que le peintre précédent, son parent ou son homonyme. Sa Nature morte 2325 est un trophée de chasse groupé avec goût et largement peint la couleur est vraie et solide. M. Rousseau Théodore n'est pas le moins distingué des peintres de ce nom. Paysagistes de réputation, il a envoyé six toiles, parmi lesquelles nous avons principalement remarqué les Bords de la Loire au printemps 2338 , où le feuillage est peint avec beaucoup de légèreté, où l'eau est d'une grande transparence. M. Saint-Jean est sans rival pour l'imitation des fleurs et des fruits. Quoi de plus joli, de mieux peint que son Panier de fraises renversé 2374 ! que ses Melons et framboises 2375 ! que le Bouquet@ dans les bois 2377 ! et de plus riche, de plus dia@phane de ton que les feuilles du Raisin en espalier 2376 qu'un soleil splendide vient dorer ! M. Ouvrié Justin , autre excellent coloriste, nous fait voyager sur les bords du Rhin. Voici Ro@landsech et Draekenfels 2027 , Boppart, près Co-blentz 2028 , Tratbach-sur-la-Moselle 2026 , et l'Entrée de La Haye par le canal de Ryswick 2029 . Ce dernier tableau se distingue essentiellement par l'harmonie du coloris, la finesse des tons de l'eau et des lointains. Mademoiselle Lescuye r, qui s'est fait un nom comme peintre de chevaux et d'animaux, a exposé deux tableaux une Nature morte 1744 et un paysage historique représentant l' Enlèvement de Madame de Beauharnais-Miramion 1743 . Cette dame profite d'un passage embarrassé de la forêt pour sauter à bas de son carrosse et échapper à ces ravisseurs, mais elle est bientôt découverte par les cavaliers qui la cherche. Le sujet est rendu avec clarté, les figures sont bien dessinées, le cheval blanc du centre du tableau est peint comme sait les peindre cette artiste d'un talent tout à fait viril et varié, car le paysage est touché avec une habileté qui dénote des connaissances et des études spé@ciales. M. Saint-François est un paysagiste qui ob@tient ses effets sans fracas, sans tapage de couleur il impressionne par la vérité, la simplicité, la gran@deur des lignes. Ses Pierres druidiques 2372 , res@tées debout comme une armée de géants pétrifiés, donnent à ce paysage un aspect des plus impo@sants. Le ton sévère du coloris et le jeu des om@bres savamment ménagé concourent puissamment à l'effet solennel de ce tableau, que nous préférons au souvenir d'Afrique du@ même artiste les Gour@bis 2371 . M. Portevin , que nous voyons pour la pre@mière fois figurer au livret des Expositions, débute par un effet de lumière très difficile à rendre. C'est un grand salon éclairé seulement par le feu d'une vaste cheminée@, telle qu'on en voit à l'hôtel de Cluny. Les habitants du château font cercle autour du foyer et écoutent sans doute le récit de quelque légende. Quoiqu'un peu noir comparativement aux tableaux qui l'entourent, cette toile laisse voir jus@@@@qu'aux moindres détails la tête du châtelain, celle de la châtelaine sont natures et bien modelées l'effet de lumière et d'ombre portée est bien rendu. Recommandons encore à l'attention des amateurs les magnifiques paysages de M. AIVASOVSKI l'Hi@ver dans la Grande-Russie 13 , les Champs de blé de la Petite-Russie 14 , les Steppes de la nouvelle Russie, au coucher du soleil 15 , la Côte méridio@nale de la Crimée 16 -@Gué aux environs de Mon@toire @414 , par M. Bosses . - Usine d'émouleurs dans la vallée de la Margeride, près de Thiers 1@@20@1 , par M. GIROUX -@Vue prise à Champigny 996 , par M. FLERS -@Vue prise à Saint-Hilaire-le-Château 51 , par M. ANDRÉ -@Souvenir de Ville-d'Avray 598 , par M. COROT -@La Chasse 1323 et Glaneuses à Chambaudoin 1325 , par M. HÉ@DOUIN -@Les Vacheresses, près de Maintenon @1009 , par M. FORT -@Le Lac de Genève à Vevey 669 , par M DAGNAN -@Vaches à l'abreuvoir 1179 , par M. GIRARDET -@Vue de Toulon 1968 , par M. MOREL-FATIO -@Les Sept péchés capitaux 1413 , par M. JADIN -@La Porte d'entrée du pa@lais ducal, à Venise 2599 , par M. VAN MOER -Chercheurs d'écrevisses 1310 , par M. HARPIGNIES La Ferme à Chars 1538 , par M. LAMBINET -Vallon à la Roche-Bernard 2532 , par M. THUIL@LIER -@Intérieur de l'église Notre-Dame, à Mu@nich 1862 bis , par M. MATHIEU -Vallée de Royat 1569 , par M. LAPITO, etc., etc. VI. PASTELS, AQUARELLES, DESSINS, MINIATURES, ÉMAUX ET PEINTURES SUR PORCELAINE. Le Salon de 1857 est très riche en pastels et en dessins il l'est surtout en pastels, genre charmant qu'on avait délaissé pendant si longtemps et qui est aujourd'hui très à la mode. Et, disons-le, c'est à M. Giraud qu'on en est redevable. Nous nous rappelons avoir vu, il y a une vingtaine d'années, les premiers essais de cet artiste que nous avons suivi à chacune de nos expositions en signalant ses progrès. M. Eugène Giraud est parvenu au plus haut degré de perfection qu'on ait atteint dans le dessin au pastel. La foule ne cesse de stationner devant son admirable Portrait de M me la comtesse de Castiglione 1195 . Quels beaux yeux et que cette bouche est petite et gracieuse ! Que d'esprit dans cette physionomie ! Que de charme dans l'ensemble de cette belle et jeune dame ! Le plus bel éloge qu'on puisse faire de ce portrait, c'est que le talent de l'ar@tiste s'est montré digne du modèle. Son autre char@mant Portrait de M me W. 1196 , renferme aussi de bien belles qualités d'exécution il est peut-être touché avec plus de fermeté, avec plus d'assu@rance même que le précédent. M. @Maréchal partage les honneurs du Salon, avec M. Giraud, pour son grand et magnifique pastel représentant Colomb ramené du Nouveau-Monde 1823 . Nous ne connaissons pas de pastel d'une aussi grande vigueur de coloris et d'un dessin plus énergique il a toute la puissance d'une pein@ture à l'huile. M. Wintz a exposé trois paysages au pastel, qui font aussi l'effet de peintures à l'huile, tant la cou@leur en est solide et chaleureuse ce sont Les Cygnes à l'eau 2703 , le bord d'un bois 2702 , et une Vue prise en Lorraine 2701 . Ce dernier est le meilleur des trois le feuillage des différentes espèces d'arbres y est savamment et très distincte@ment rendu. M. Gal@brund est appelé à devenir un pastelliste de premier ordre il est coloriste et il a un dessin nature. Parmi ses quatre portraits, celui de M me la baronne de L. 1089 et celui du Docteur Cabarus 1091 sont franchement et largement modelés. Mme @@Mél@@anie Paigné fait les fleurs au pastel avec un talent qui annonce une élève distinguée de M. Maréchal. On retrouve dans ses Bouquets de Pavots 2033 la puissance de couleur du maître. Son Bouquet de roses trémières 2034 est d'un dessin gras et vrai les feuilles surtout sont étudiées cons@ciencieusement. @@Mme Coeffier née Lescuyer expose six por@traits dessinés au pastel, parmi lesquels nous citerons celui de Mme la baronne de L. 586 , qui est dessiné correctement, mais d'un ton un peu noir et d'un modelé un peu sec.c. M. Faivre-Duffer a trois portraits de femme dessinés au pastel. Celui qui porte le numéro 927 est joli, d'une couleur agréable, mais d'une exécu@tion trop léchée. @@M. Eugène Lami , l'un des premiers aquarel@listes de notre époque, a exposé quatre grandes compositions. Louis XIV présentant son petit-fils aux@ ambassadeurs d'Espagne 1540 est une scène bien groupée et d'un ton solide un Concert dans les bosquets de Versailles au XVII e siècle 1541 , est un sujet gracieux, coquet Le souper dans la salle de spectacle du château de Versailles, à l'occasion du voyage de S.@M. la reine d'Angleterre en France 1542 , offrait des difficultés de composition et d'effet de lumière dont l'artiste s'est habilement tiré mais il s'est surtout signalé dans cette autre grande composition Le Sultan passant à Constan@tinople, la revue de la division -@du prince Napoléon à l'époque de l'expédition de Crimée 1543 .. Cette aquarelle, d'une jolie couleur, est touchée avec une grande facilité. M. Bellangé ne fait pas le portrait militaire sans en faire un véritable tableau de bataille. Son Portrait du colonel F.@D., ex-colonel du 50 e de ligne 149 , est une action qui s'engage en Crimée, où le colonel F.@D. est représenté à cheval, commandant son régiment.@ Cette manière de faire le portrait convient parfaitement aux militaires et présente un intérêt qui manque généralement aux portraits. M. Bellanger a mis dans cette aquarelle tout l'effet qu'il sait répandre dans ses tableaux. M. Préziosi a deux aquarelles vigoureusement touchées les Mendiants de l'Asie à Constantinople 2209 et la Vue du port de Constantinople 2208 . Cette dernière est remarquable par la perspective et l'harmonie des tons. M. Calmelet a deux jolies aquarelles les Bords de l'Oise aux environs d'Auvers 424 et une Allée du bois de Meudon 425 . Les différents plans de ce dernier dessin sont bien sentis, le fond est chaud et léger de ton. M. Bida fait des dessins qui valent des peintu@res pour la vigueur des tons et de l'effet général, pour la mise en scène, la finesse du dessin et la vé@rité du modelé. Le Mur de Salomon 219 est une composition imposante pleine de caractère, où l'on trouve de jolies têtes, des types très variés. L'Appel du soir 220 , dans la tranchée à Sébastopol, est aussi une scène d'un sentiment simple, mais vrai, qui impressionne vivement. M. Meissonnier n'a qu'un seul dessin au la@vis qu'on prendrait volontiers pour une photogra@phie tant il y a de finesse jusque dans les moindres détails. Ses Joueurs d'échecs 1891 sont dessinés avec la délicatesse de pinceau que ce peintre met dans ses tableaux. M. Flandrin Paul , dont nous avons loué le paysage historique, a encore exposé deux portraits dessinés à la mine de plomb, d'une grande pureté de contours. Celui de Mme B. 985 est très fin de modelé. M. Galimard, l'auteur de la Séduction de Léda , expose les cartons des vitraux qu'il a peints pour l'église Sainte-Clotilde. Ils sont au nombre de onze et les figures sont de grandeur naturelle. Pour être juste envers M. Galimard, il faut tenir compte du style du monument pour lequel ces cartons ont été composés, et le féliciter d'avoir su donner à toutes ses figures le cachet de l'époque et l'agencement propre aux vitraux. Parmi ces dix figures de saints et de saintes, celles de saint Hilaire et de sainte Geneviève 1096 et 1100 sont surtout d'un beau style. Mais nous leur préférons encore le onzième carton Figures d'anges 1103 . Ces têtes ont beau@coup de caractère et sont dessinées largement. M. Borione a envoyé cinq dessins au fusain, entre autres le Portrait de madame la comtesse de. Castiglione 299 qui est fait avec une très grande facilité, mais qui n'a pas cependant toute la finesse du portrait de cette dame dessiné au pastel par M. Giraud et mentionné plus haut. M. Beno@uville est plus fin, plus correct dans les trois portraits dessinés à la mine de plomb et exposés sous les numéros 171, 172 et 173. M. Langlois expose une vue@, Souvenir de Rouen 1559 , dessin au crayon noir hardiment fait et d'un effet vigoureux. M. Massard compte quatre dessins à la mine de plomb. Ce sont des portraits parmi lesquels nous trouvons celui de M . Lefluel, architecte de l'Empe@reur 1845 . Ce portrait est bien dessiné et d'une parfaite ressemblance comme traits et comme phy@sionomie. M. Mennessier dessine le paysage avec des ef@fets de lumière d'une grande puissance et une fer meté de crayon peu commune. De ces trois dessins au crayon noir, celui qui porte le numéro 1907 est très remarquable. Mme Herbelin a huit miniatures sous le même numéro 1339. Nous y avons reconnu les portraits de MM. Dumas fils, Dauzats, Eugène Delacroix et de mademoiselle Rosa Bonheur. Ces portraits sont bien modelés et d'une bonne couleur. M. Maxime David a exposé aussi neuf minia@tures sous le numéro 697. Deux de ces peintures ont fixé notre attention ce sont les Portraits de S.@E. Mirza-Ferruk-Khan, ambassadeur extraordi@naire de S.M . le roi de Perse, et le Portrait de S.@F. M. le maréchal Bosquet, grassement peints et d'une grande ressemblance. M. Grisée , sous le numéro 1247, expose neuf émaux, parmi lesquels nous remarquons une Tête de jeune Homme d'après Maas, d'un ton vigoureux et d'une exécution large et facile. Mlle Elise de @@Manssion a peint sur porcelaine une Tête d'Enfant , d'après Greuze 1875 , Descente de croix, d'après Louis Ca@rrache 1873 , et Diane sortant du bain , d'après François Boucher 1874 . Cette dernière peinture rend on ne peut plus fi@dèlement le dessin et la couleur du maître. VII. SCULPTURE ET GRAVURE EN MÉDAILLES. Nous avons des premiers signalé, dans notre re@vue du Salon de 1834, la voie nouvelle, progres@sive, de la statuaire française nous avons montré ses tendances à se débarrasser de la routine pour se préoccuper davantage de la vérité dans l'art, et depuis nous n'avons cessé d'applaudir à ses efforts pour n'être plus une maladroite, une froide copie ou même un surmoulage des statues de l'antiquité grecque ou romaine nous avons prouvé que c'était à David d'Angers , à son école continuée par Rude, qu'on était redevable de l'immense progrès auquel est arrivé l'art plastique et de ses tendances à abandon@ner la forme de convention, le chique , le poncis aca@démique, pour se livrer à l'étude de la nature, et la rendre, non avec ses laideurs accidentelles, mais dans toute sa beauté, dans toute sa grandeur, dans toute sa puissance d'expression. Ces tendances si logiques, qui se produisaient plus puissamment à chaque exposition, étaient combattues par l'Insti@tut, alors composé d'artistes d'une autre époque, d'un âge trop avancé pour changer de manière de faire et adopter les principes d'une école nouvelle. Mais, depuis vingt ans, le personnel de l'Académie des Beaux-Arts s'est presque entièrement renou velé, et aujourd'hui, à part un ou deux de ses mem@bres impuissante à@ suivre le progrès, et que, dans le m@onde artiste, on co@@nsidère comme des prati@ciens plutôt que comme des artistes, comme des @exécutants@, @des@ plagiaires, plutôt que comme des génies, des créate@urs@, à part@, disons-nous., ces deux ou trois sculpteurs de l'Académie,@ dont nous apprécions d'ailleurs le talent de métie@r, nous cons@tatons avec plaisir que la presque totalité des sculp@tures exposées est dans la tradition de l'école du progrès. L'Institut y est représenté par MM. Duret et Dûmont qui marchent avec l'époque, bien que leurs oeu@vres n'aient pas le degré de vérité et@ d'ori@ginalité qui caractérise celles des deux, chefs de l'école moderne, R@ude et David d'Angers . Feu Rude , que nous regardons comme le plus grand des statuaires du siècle, parce qu'il a tout à la fois la grâce et l'élégance de Pradier, l'énergie et la vérité du modelé de David d'Angers , les quali@tés de ces deux maîtres sans en avoir les défauts@, @RUDE a laissé en mourant trois figures en marbre qui sont exposées, et par lesquelles nous ne sau@rions mieux faire que de commencer notre compte-rendu de la sculpture. Hébé et l'Aigle de Jupiter, groupe en marbre 3095 , est une composition gracieuse de lignes et de contours la tête d'Hébé @est charmante, @les for@@@mes sont élégantes mais vraies on voi@t qu'elles ont été modelées d'après nature et non pillées de l'antique. De même, sa statue en marbre, l'Amour dominateur 3096 , a un cachet nature@,@ quoique d'un dessin fin et correct. Dans cette composition allégorique et philosophique@, l'artiste a voulu re@présenter l'Amour dominant le monde, et voici comment, dans une lettre, il expliquait lui-même son sujet Je place l'esprit au milieu de la ma@tière cette petite figure allégorique que nous ap@pelons Amour@, et que les Grecs regardaient comme le plus ancien de tous les dieux, ce génie féconde toute la création. Je figure l'eau tout au@tour de la terre les oiseaux représenteront l'air le feu sera le flambeau. Je tâcherai de décorer, sans prétention ni confusion, la terre et l'eau@@ des poissons, des coquillages pour celle-ci sur le promontoire, des fleurs, des petits reptiles, en@fants de la terre. Un serpent faisant le tour de la plinthe terminera cette composition par la repré@sentation de l'éternité. Cette statue est une belle étude d'adolescent la tête est jolie, coiffée avec goût, et l'expression a de la fierté sans arrogance la pose est noble, simple et naturelle. Mais le morceau qui nous a le plus im@pressionné, c'est un fragment, un buste à mi-corps d'un Christ en croix 3097 . Nous ne connaissons rien de plus beau, de mieux compris, de plus bibli@que. Quelle belle nature et quel admirable modelé ! M. Duret , qui occupe la première place parmi les statuaires depuis que la mort nous a enlevé Rude et David d'Angers , M. Duret a exposé deux fort belles statues en marbre que l'on dit destinées au Théâtre-Français. L'une, représente la Tragédie. l'autre@, la Comédie, sujets bien souvent traités@, mais que l'artiste a su rendre d'une manière neuve par le goût exquis de l'agencement des draperies, la beauté des formes et le fini de l'exécution. Ce@pendant@, nous voudrions un peu plus de finesse dans les traits de la Comédie, un peu plus de malice dans l'expression. M. Dumont tient, avec M. Duret, le haut rang dans la sculpture il n'a qu'une seule figure à l'Exposition c'est la statue en bronze du maréchal Suchet, duc d'Albuféra, destinée à la ville de Lyon 2870 . La pose du maréchal est simple, et pour@tant elle annonce l'énergie. Cette statue est mode@lée avec le talent et la conscience que cet artiste met dans tous ses travaux. M. Perraud expose l'une des meilleures sculp@tures du Salon de 1857 elle est intitulée Enfance de Bacchus 3050 , groupe en plâtre. Un vieux faune est assis sur un banc formé de trois pierres enlacées de lierre il tient debout sur son épaule un enfant, le jeune dieu Bacchus, qui s'amuse à tirer la longue oreille du bon vieux faune qui rit des espiégleries de son élève. Dans ce joli groupe, le faune attire plus particulièrement l'attention c'est une fort bonne étude de vieillard faite d'après nature. Si, dans l'exécution en marbre, l'artiste sait conserver au modelé de cette figure le sentiment nature qu'il a donné au plâtre, nous lui prédisons les plus grands succès pour la reproduction de son groupe. M. Daumas compte trois ouvrages remarqua@bles. La statue en pierre de Jean de Gauthier, fon@dateur de l'hospice de la Charitè à Toulon 2333 , est exécutée avec la facilité que possède cet excellent élève de David d'Angers , dans les oeuvres duquel on retrouve parfois les défauts d' ensemble du maî@tre, mais aussi ses plus brillantes qualités. Sous le rapport de l'ensemble, nous préférons sa figure d'Aurélia Victorina, princesse gauloise surnommée la Mère de Camps 2831 . La pose de cette femme a de la dignité, son expression de l'énergie les dra@peries, cette fois, ont du style et sont très étudiées. Nous ne reprocherons à cette statue que le mouve@ment de la jambe gauche qui n'est pas heureux. Enfin, dans son Étude de cheval 2835 , M. Dau@mas rachète les fautes d'ensemble qu'il a commises dans celui qu'il a exécuté au pont d'Iéna. En effet, nous n'avons que des éloges à accorder à cette étude en plâtre ce cheval est parfait de modelé et de mouvement. M. @Leq@ues@ne a exécuté en marbre blanc la Statue d'un Soldat mourant 2986 d'après une es@quisse de Pr@adier, dit le livret. Est-ce bien d'après une simple ésquisse ? - Oui, Pradier faisait ses modèles bien plus @nature que n'est modelé ce guerrier grec. Cette figure est exécutée avec beau@coup de talent, mais nous la voudrions moins imi@tée de l'antique. Nous félicitons M. Lequesne d'a@voir changé de méthode pour sa statue en plâtre du maréchal de Saint-Arnaud 2987 . Cette figure est d'un modelé très vrai. M. @Millet comprend qu'on peut avoir du style, avoir un dessin correct sans faire du pastiche anti@que. Sa statue en marbre représentant Ariane 3016 est une composition gracieuse sous tous les aspects. Les formes sont belles@, le modelé gras et vrai. La tête, coiffée avec beaucoup @de goût, est jolie elle exprime bien le profond chagrin d'Ariane, l'acca@blement que lui cause son abandon. Cette statue est une des meilleures du Salon. M. Ottin est, comme M. Millet, élève de M. Da@vid d'Angers On s'en aperçoit à l'énergie, à la fougue de la composition du groupe en bronze qu'il expose Chasseur indien surpris par un boa 3013 . Le mouvement du chasseur est très hardi et bien senti la tête a du caractère. Nous trouvons seule@ment que le boa semble se prêter un peu trop comme point de mire, qu'il pose tout exprès en ouvrant la gueule pour recevoir la flèche que l'In@dien va lui envoyer. Cet artiste a encore exposé un charmant petit groupe en marbre sous cette dési@gnation Jeune Fille portant un vase 3044 . Le mouvement du tors est joli, les lignes sont gracieu@ses mais les enfants placés aux pieds de cette jeune fille sont peut-être un peu trop petits, surtout celui de droite. M. Dubray , après avoir obtenu un délai de l'administration, est enfin parvenu à terminer et à exposer la statue en marbre de l' Impératrice José@phine 2865 , destinée à la ville de Saint-Pierre-Martinique. L'artiste a fait quelques modifications à son modèle en plâtre, dont nous avons parlé, il y a un an, lors de l'exposition de l'Agriculture. Cette figure a gagné dans l'exécution en marbre elle a bien la grâce, la noblesse et en même temps la sim@plicité qui distinguaient Joséphine. Quant au petit bas-relief en bronze qui orne le piédestal et qui re@présente le Sacre de l'Impératrice Joséphine 2866 , la distance qui nous en sépare est trop grande pour que nous puissions apprécier ses qualités artisti@ques. Il n'en est pas de même heureusement du pe@tit modèle, en plâtre bronzé, de la statue du sculp@teur Clodion 2867 , exécuté en pierre pour le nou@veau Louvre. Ce modèle est franchement touché il y a de l'aisance dans la pose, du goût dans l'agen@cement des vêtements et des accessoires la tête a de la physionomie et les formes sont sveltes, élé@gantes. M. Ca@l@mels n'a pas voulu suivre l'ornière bat@tue par tant de ses confrères il a voulu être lui et c'est@ un mérite dont il lui faut tenir compte en jugeant sa statue en marbre de Psyché 2770 .@ Nous croyons que, sans faire de pastiche, M. Calmels au@rait pu trouver un type, une nature plus en rapport avec le caractère, avec le tempérament que la @my@thologie nous fait concevoir de Psyché. Cette obser@vation faite, nous louerons cet artiste sur la finesse, la vérité de son modelé, que l'o@n retrouve égale@ment dans la statue en marbre de l'enfant de M. San@ches d'Ag@reda 2774 , et dans le buste en plâtre de madame Four@nier, née Delphine Baron 2772 . M. Thomas expose son Orp@hée, statue en m@ar@@bre 3111 , que nous avons vu parmi les envois de Rome, il y a deux ou trois ans, à l'École, des Beau@x-Arts. Elle fut alors l'objet de critique peut-être un peu trop sévères on lui reprochait de ressembler par trop, et comme pose. et comme formes, à la sta@@tue antique dite le Germanicus. Depuis. M. Thomas a revu son marbre, il l'a beaucoup travaillé, car les formes rondes de son Orphée sont aujourd'hui d'un modelé plus fin, plus nature. Un bas-relief en plâ@tre du même artiste, témoigne de son goût pour l'antique il représente un Soldat spartiate qu'on rapporte à sa mère 3114 . Les méplats de ce bas-reliefs sont parfaitement sentis les figures ont du style, à l'exception de la tête du soldat tué qu'il faudrait refaire entièrement. M. L@echesne a envoyé cette année deux grou@pes en bronze dont le sujet est tiré de ces deux vers Dieu seul a droit sur tout ce qui respire. Ne pouvant rien créer, il ne faut rien détruire. Dans les deux groupes, ce sont deux Jeunes dé@nicheurs d'oiseaux qui sont en scène. - Ici, l'un des deux gars tient déjà le nid qu'il est forcé de laisser tomber avec les petits, pour garantir ses yeux des coups de bec des deux oiseaux qui l'attaquent, tandis qu'un serpent sorti des broussailles veut mordre l'aut@re. gars qui le saisit d'une main dont la force est doublée par le danger. - Là, nos dé nicheurs ont abattu un nid d'oiseaux, ils ont tué les petits qu'il contenait, ainsi que le père et la mère, mais un serpent s'est enlacé à la jambe de l'un et le mord affreusement. Ces deux petits dra@mes sont assez bien rendus il y a du mouvement, de l'effet, mais les nus demanderaient un peu plus d'étude. M. Gruyère Théodore-Charles n'a qu'un seul ouvrage c'est Chactas au tombeau d'Atala, statue en marbre 2924 d'un beau sentiment et d'une grande expression. Cette figure est une bonne étude consciencieusement exécutée. M. Robert Élias s'est souvenu de. la Diane de Houdon, en composant sa statue en bronze de la Fortune 3075 , mais le bronze de Houdon qu'on voit au musée du Louvre est plus nature que celui dont nous nous occupons. Néanmoins, cette figure est jolie, elle s'élance bien. - Les quatre groupes de Cariatides, destinées à la façade de l'Académie de musique de Philadelphie, sont des@ compositions subordonnées à l'architecture et sur lesquelles nous nous arrêterons peu. Nous dirons seulement que les draperies sont agencées avec goût, et que l'artiste a su varier le caractère des têtes. M. Huguenin expose un groupe en marbre Jésus au jardin des Oliviers 2942 et une statue en plâtre La chaste Suzanne 2943 . Le groupe en marbre est travaillé avec la facilité, l'habileté qu'on@ reconnaît à cet artiste qui a fait un peu son portrait dans la tête du Jésus, ce qui n'empêche pas qu'elle soit assez dans le caractère adopté pour le Christ. Il règne dans ce groupe un sentiment de tristesse qui impressionne. Nous sommes moins satisfait de la statue la Chaste Suzanne dont le mouvement ne s'explique pas, car vu l'absence des deux vieil@lards rien n'indique que ce soit là une Suzanne sur@prise au bain. Quiconque ne consultera pas le livret croira que cette statue représente une femme qui, dans@ un accès de désespoir, va se précipiter du haut de quelque muraille. M. Bonnaffé n'est guère plus clair dans la sta@tue qu'il a exposée, et après avoir consulté le livret, nous avons encore moins compris ce que cet artiste a voulu exprimer. Une femme entièrement envelop@pée, y compris les bras et les jambes, dans une dra@perie mouillée qui colle sur toutes les parties du corps, danse, avec un certain geste moderne, la tête et le haut du corps penchés en avant. Quel est ce sujet, nous sommes-nous demandé ? Est-ce une bayadère, une naïade, une baigneuse en gaîté ?... Nous ouvrons le livret et nous lisons Belle de nuit statue, marbre 2746 . Qu'est-ce qu'une belle de nuit ? Pourquoi plutôt une belle de nuit qu'une belle de jour ? Qu'est-ce qui indique la nuit dans cette statue où l'on n'aperçoit ni flambeau ni lune ? Nous avouons n'y rien comprendre, et nous regrettons que cet artiste ait dépensé son talent dans une pensée aussi bizarre qu'insaisissable. M. Cabuchet se distingue, cette année, par un beau groupe en marbre représentant Saint Vincent -de-Paule 2763 , tenant sur ses genoux un tout jeune enfant et faisant dire la prière à un autre orphelin qui est à ses côtés. Cette intéressante composition est exécuté avec talent et une grande conscience. M. Triqueti n'a pas moins de sept morceaux de sculpture au Salon. Nous ne nous occuperons que d'un seul, les autres étant très faibles de concep@tion et d'exécution. Sa statue en marbre représen@tant le Jeune Édouard VI, roi d'Angleterre, étu@diant les Saintes Écritures 3119 , est d'un senti@ment simple@, nature@, et ce grand lévrier qui s'appuie câlinement contre le dos de son maître, est une idée originale. Cette petite figure est agen@cée avec goût et finie avec soin. M. Chambard a trois statues en marbre@@ Un Bacchus 2787 et une Stratonice 2788 , qui sont deux pastiches de l'antique, d'un modelé rond et sans@ caractère, et l'Amour enchaîné 2786 , com@position qui n'est pas neuve, mais dont La pensée est toujours originale. Ici le modelé a plus de cou@leur que dans les deux figures précédentes le mouvement de l'Amour, qui fait des efforts pour se débarrasser des guirlandes de fleurs qui l'attache au piédestal qui supporte le dieu Faune, ce mou@vement, disons-nous, est bien senti et ce pauvre petit Amour fait une petite moue charmante. M. Loison a envoyé un petit groupe en marbre qu'il intitule La Convalescente 2994 . Cette jeune fille, assise sur les genoux de sa mère, n'a rien d'amaigri ni de maladif, et l'on pourrait dire ici, comme au vaudeville La mère et l'enfant vont bien. Néanmoins, ces deux figures sont gracieuses elles sont exécutées avec un soin extrême la tête de la mère est d'un joli caractère et les draperies sont d'un bon style. Sa statuette en marbre d' une Jeu@ne Fille 2995 a également une jolie tête, mais la dra@perie n'est pas d'@un agencement heureux. M. Ramus expose aussi un petit groupe en mar@bre dont l'idée est heureusement traduite, les Marguerites 3069 , tel est le titre de ce groupe composé de deux jeunes @filles qui effeuillent la marguerite, cet oracle des amours. L'une est heu@reuse, car sa marguerite a dit passionnément, tandis que sa compagne est accablée sous un terrible pas dutout. Ces petites figures sont jolies et gracieuses. M. Demesmay n'a-t-il pas copié par trop la Vierge de Murillo dans sa Vierge en marbre, Mater Christi 2847 ? Il a été mal inspiré, car la transpa@rence des couleurs permet des choses impossibles en sculpture, et les draperies, qui n'ont rien de choquant dans Murillo, sont ici d'un lourd écrasant. L'Enfant-Jésus est bien, mais la tête de la Vierge n'est ni jolie, ni dans le caractère. En général, la sculpture de M. De@mesmay manque de finesse de modelé il nous en fournit la preuve dans le Buste en marbre du général comte Morand 2848 et dans celui du général duc de Rovigo 2849 , d'une exécution lourde et floue, où l'eau forte à joué un trop grand rôle. Mme @Le@fèvre@-@Deumier est, de toutes les dames qui s'occupent de sculpture, la seule qui soit véritablement artiste les autres ne sont que des amateurs dont nous ne nous occuperons point. Déjà, aux expositions de 1852 et 1853, nous avons eu à signaler@@ de beaux bustes de cet artiste. Cette année, Mme Lefèvre-Deumier aborde courageuse@ment les difficultés de la statuaire elle expose une figure d'étude d'un joli sentiment et d'un modelé nature. Sans vouloir chicaner, nous demandons à l'auteur pourquoi avoir désigné cette statue en marbre sous le titre de Virgile enfant 2977 , quand aucun signe ne le justifie ? Après cette observation, nous citerons encore deux bustes, celui de M. le général Paixhans 2979 et celui de M. Le F.@D. 2980 , où l'on reconnaît la touche de l'ébauchoir si franc et le modelé si nature du talent de Mme Lefèvre-Deumier. M. @Montagny compte six sculptures au Salon une statue et cinq bustes. Saint Louis, roi de France 3020 , est une statue en marbre d'un caractère simple et religieux la tête, moins laide qu'on ne la fait ordinairement, est cependant ressemblante, et les draperies sont largement modelées. M. Grabouski s'est inspiré de ces vers Sa pensée est au ciel, au séjour qu'elle espère,@ Et son chien, son ami, son compagnon sur terre,@@ Fixe instinctivement, et promène ses yeux, Sur son regard perdu qui s'enfuit vers les cieux. Et il a composé son groupe en marbre intitulé La Pensée et l'Instinct 2920 . Ce titre paraît un peu prétentieux pour être appliqué à cette jeune paysanne dont la tête n'exprime aucune pensée. Le véritable mérite de l'oeuvre de M. Grabouski consiste dans la parfaite exécution du marbre et dans la vérité du modelé. M. Veray a été chargé d'exécuter une statue en bronze représentant le Brave Crillon 3158 , destiné à décorer la place de l'hôtel de ville à Avignon Cette figure est d'un aspect satisfaisant. la pose a de la noblesse, et la tête un air de franchise et@ de bravoure qui convient bien au personnage. M. Gumery expose son groupe en marbre Le retour de l'enfant prodigue 2933 , dont nous avons déjà apprécié le mérite dans notre compte-rendu de l'exposition des envois de Rome à l'école des Beaux-Arts. Nous disions, dans L'Europe artiste du 12 octobre 1856 Cette oeuvre, d'un pensionnaire de cinquième année, est d'un senti@ment froid, mais l'exécution du marbre est soignée la @tête et les mains du vieillard sont modelées avec talent.@@ M. Desboeufs n'a envoyé qu'une sculpture c'est un bas-relief en pierre représentant L'Architecture 2851 . Cette composition est conçue dans le style monumental et son exécution est bien entendue de bas-relief. La pose de cette figure est gracieuse et le tors élégant de forme. M. Leharivel-Durocher, sous ce titre Etre et Paraître, nous montre, dans une statue en plâtre 2982 , une des situations si pénibles et si commu@nes de la vie avoir, le coeur navré de chagrin et montrer au monde un visage souriant. Quiconque a souffert en silence, quiconque a eu la force de cacher ses misères sous des dehors heureux, sous un sourire, ne pourra s'arrêter devant cette statue représentant une jeune et belle femme cachant ses larmes derrière le masque qu'elle tient à la main, et dont le fou rire contraste avec le sentiment doulou@reux exprimé sur les traits et dans la pose de cette charmante figure. Tout est vrai dans cette oeuvre expression et modelé. Le mouvement du dos est très joli et les draperies sont largement touchées. Cette figure est bien supérieure à l' Ecce ancilla Domini, statue en marbre@@ 2981 exposée par le même artiste. M. Sc@hroder expose aussi une figuré en plâtre d'un sentiment mélancolique et sympatique il l'intitule La chute des feuilles 3101 . Si nous ne nous trompons, cette figure doit être un portrait la tête est très expressive, elle est, ainsi que les draperies, d'un modelé large et vrai. M. Frison a fait une des stat@ues en plâtre les mieux étudiées de l'exposition de sculpture. Sa Jeune Fille à sa toilette 2902 est une gracieuse composition qui ne pourra que gagner encore à être reproduite en marbre. La tête est jolie, bien coiffée les formes sont élégantes et d'un modelé nature. M. Caudron a également exposé une bonne étude de femme nue qu'il désigne ainsi Le Réveil , statue en plâtre 2782 . Le mouvement, quoique très vrai, fait penser à autre chose qu'au réveil mais cette figure est d'un dessin correct, le modelé fin et vrai. M. Robinet a voulu, comme chacun de nous, essayer cette admirable image du Christ presque tous les sculpteurs modernes ont tenté de modeler un Christ, mais bien peu ont réussi. Le Christ en Croix 3083 de M. Robinet est un plâtre bien exécuté, mais d'une nature un peu trop forte, trop puissante la nature du Christ était douce, aimante mélancolique, plutôt que vigoureuse et athlétique. Néanmoins. la tête est bien dans le caractère elle a de l'expression. Nous signalerons encore du même artiste un beau buste en marbre, Portrait de Mme Émile de Girardin 3084 , d'une très grande ressemblance et d'une bonne exécution. @M. Brion @est l'auteur d'une statue en plâtre 2757 , celle de L'abbé Haüy, minéralogiste, mort en 1822. La pose de cette figure est simple, naturelle la tête est d'un sentiment @naïf et les vêtements largement modelés. M. Chatrousse a envoyé@ deux charmants groupes en plâtre. L'un représente la Séduction d'Héloïse, et l'autre le Dernier adieu d'Abeilard à Héloïse 2792 et 2793 . La première de ces compo@sitions est gracieuse et remplie de sentiment. La seconde est moins heureuse et l'exécution infé@rieure. Héloïse nous parait un peu petite comparati@vement à la même figure du premier groupe, et à celle d'Abeilard. M. le comte de Nogent fait de la sculpture comme un véritable artiste. La statue en plâtre Rêverie au bord de la mer 3038 , est une bonne figure. La tête est jolie, la pose simple et gracieuse. Son buste en marbre, Portrait de Mlle A. de N., est bien modelé. M. Bogino a modelé, dans le style académique, un Ajax, fils d'Oïlée, qui se recommanda par l'énergie du mouvement et la science anatomique. Cette statue en plâtre, d'une proportion plus forte que nature, est modelée avec talent et tout à fait dans le goût des envois de Rome. M. Sauvageau expose une fort belle terre cuite. C'est une petite statue de Lesbie 3099 agaçant une perruche posée sur son épaule Cette composition est on ne peut plus gracieuse Lesbie est jolie et drapée avec beaucoup de goût. M. Guillaume a envoyé, à l'Exposition, les modèles en plâtre des bas-reliefs qu'il a exécutés en pierre pour Sainte-Clotilde. Ces quatre bas-reliefs représentent Le mariage de Clotilde et de Clovis dans la cathédrale de Soissons 2927 , -@Le Bap@tême de Clovis 2928 , -@La Mort de Sainte Valère 2929 , -@Sainte Valère décapitée porte sa tête à Saint Martial 2939 . Nous avons examiné avec attention ces quatre compositions, d'un modelé assez négligé, et nous n'y avons trouvé rien d'ori@ginal, rien de remarquable, rien que le premier venu des exposants n'eût pu faire. M. Crauk Gustave a trois ouvrages au Salon Bacchante et Satyre 2824 , petit groupe en bronze dont nous ne parlerons point, et deux bustes en marbre auxquels nous nous arrêterons. Celui de S.@E. le maréchal Pélissier, duc de Malakoff 2825 . est l'un de meilleurs bustes en marbre de l'Exposi@tion. Les traits du maréchal prêtent peu à la sculpture, mais l'artiste a su en tirer un excellent parti. Le marbre de ce buste et celui du Buste du @maréchal duc de Coigny, pair de France 2826 , sont travaillés et finis avec un soin extrême. M. le comte de Nie@uwerkerke tient aussi le@@ premier rang pour l'exécution et la ressemblance de son beau buste de S . E.@M. le maréchal Bosquet 3036 . Ce marbre est plus grassement, plus large@ment modelé que ceux de M. Crauk il est vrai que l'artiste était favorisé par la nature du modèle, par le beau type du maréchal Bosquet. M. Dantan , jeune, a quatre bustes en marbre. Nous ne nous occuperons que de celui de S.@E. M. le maréchal Canrobert 2828 , à l'exécution du@quel cet artiste semble s'être attaché davantage. Il est aussi très ressemblant le masque a de la finesse, mais le modelé est un peu rond il n'a pas la fer@meté de ceux faits par MM. Crauk et Nieuwerkerke. M. Cavalier n'a que deux bustes en marbre ce sont les Portraits de Mme L.@R. et de Mme B. 2785 et 2784 . M. Cavalier donne à tout ce qu'il fait un cachet de grandeur qui sent l'antique sans en être une copie. Ces bustes ont de la physiono@mie, de la couleur et du style tout à la fois. M. Cordier compte dix-huit bustes à l'Exposi@tion, parmi lesquels il faut signaler une collection très curieuse de douze types algériens. Plusieurs de ces types sont d'un beau caractère et d'un modelé très nature. Mais en dehors de cette collection, nous avons remarqué les bustes de S. E.@M. le maréchal Randon, gouverneur de l'Algérie 2803 , et de Mme la maréchale Randon 2804 . M. Oudiné est le seul des graveurs en médail@les de notre époque qui soit en même temps un statuaire très distingué aussi, a-t-il obtenu toutes les récompenses, et comme graveur en médailles et comme statuaire. Il n'a cette année que deux bustes en marbre celui du jeune E.@O. 3045 et celui de Mlle J.@O. 3046 . Ces deux bustes sont grassement modelés et l'exécution en marbre en est très soignée. M. Oudiné a encore huit médailles sous le même numéro 3047 1° L'Apothéose de l'Empereur Napoléon I er , d'après le plafond de M. Ingres 2° la Bataille d'Inkermann 3° le Tom@beau de Napoléon I er aux Invalides 4° Chemin de fer de Paris en Espagne 5° le Séminaire de Rennes 6° la Société humaine et de sauvetage 7° la Com@pagnie centrale d'Assurance maritime 8° le Comité agricole de Cognac. Celle de ces huit médailles qui nous a paru la mieux composée est celle pour la Société humaine et de sauvetage. M. Cabet a exposé le buste en bronze de feu Rude, son professeur il est extrêmement ressem@blant et son modelé on ne peut plus nature. La longue barbe que portait ce grand artiste était une difficulté que M. Cabet a surmontée avec beaucoup d'esprit et de talent. M. Debay Jean n'a que deux bustes parmi lesquels nous citerons particulièrement celui de M. Dupuis, colonel du 57 e de ligne, tué à l'assau de Malakoff 2840 . Nous citons de préférence ce buste, parce qu'il n'a été fait que sur des docu@ments@, et qu'à notre avis on ne tient pas assez compte, généralement, de la différence qu'il y a de modeler un buste d'après nature, ou de le créer sur des renseignements souvent très vagues, d'après une gravure, une peinture, un dessin plus ou moins mauvais. La chose n'est cependant pas la même il faut n'avoir jamais tenu un ébauchoir pour ne pas réussir un buste d'après natu@re, tandis que nous connaissons plus d'un artiste en renom qui a échoué en voulant reconstituer un portrait sur de simples documents. Nous louerons donc M. Debay d'avoir su donner de la physionomie à son buste et un aspect nature par la vérité du modelé. @M. Oliva a trois bustes en marbre exécutés avec un talent remarquable ce sont@ les Portraits de Mgr Gerbet, évêq@ue de Perpignan 3040 , du R . P. Ventura de Raulica 3042 et de Madame H.@L. 3041 . Les deux premiers sont surtout d'un mo@delé bien nature. M. Blavier , dont nous avons déjà loué l'exécu@tion large et franche, expose une Devineresse, groupe en bronze 2727 , Portrait de M. Adrien Tourna@chon, buste en bronze 2738 , Portrait de Mme L.@M., buste en marbre 2739 , Portrait de Mme A.@M., buste en marbre 2740 . Bronze ou marbre, M. Bla@vier conserve toujours son exécution hardie. M. Francesk i, dont nous ne parlons que pour lui reprocher de n'avoir pas@ su élever son talent à la hauteur de son modèle. Son buste de Mme la comtesse Charles Tascher de la Pagerie 2899 @est si loin de la finesse de traits, si loin de ressembler, @que nous avons dû avoir recours deux fois au livret Avant d'accepter ce buste, maigre et mal coiffé, pour le portrait de la gracieuse comtesse. M. Mène occupe toujours le premier rang pour ses groupes d'animaux il les pose avec goût et les rend avec vérité. La Chasse au cerf 3008 , Chiens anglais 3009 et les Chiens bassets fouillant un taillis 3060 , sont modelés avec un talent hors ligne. M. Bonheurur Isidore fait les animaux dans des proportions plus grandes et avec un talent très remarquable. Son groupe en plâtre d' une Vache défendant son veau contre un loup 2745 , est plein de sentiment et d'énergie. M. Gueret est un sculpteur en bois très distin@gué. Son groupe d' une Poule surprise par un chat et défendant ses petits 2925 , est un bois coupé avec beaucoup de talent et une grande facilité. Nous regrettons de ne pouvoir citer qu'à la hâte Le Joueur de biniou dansant la nigouée 2972 , par M. LEBOURG, petite statue en bronze d'un mouve@ment hardi et plein de verve -@la Lyre chez les Berbères 2729 ., par M. BARTHOLDI, petit groupe en bronze d'un sentiment nature -@un bon Ange 3092 , groupe en marbre, composition gracieuse, par M. ROUSSEAU -@Léandre, statue en marbre 2931 , consciencieusement étudiée, par M. GUIT@TON -@jeune Fille endormie 3029 , petite statue en marbre grassement modelée, par M. MOREAU -@la Nourrice indienne 8067 , petit groupe en marbre plein de grâce et de finesse, par M. PRO@THEAU -@les Danseurs d'Herculanum, groupe en plâtre 2822 , par M. COURTET -. l'Éducation. groupe en plâtre 3117 , par M. TRAVAUX -l'Art étrusque, statue en plâtre 3@102 drapée avec goût, par M. SIMYAN -@Zénobie retirée de l'Araxe , groupe en plâtre, par M. MARCELLI@N -@l'Union fait la force , statue en plâtre 2906 , par M. GAR@NI@ER -@Jérémie, statue en plâtre 3141 , par M. VIVIEN -@Pêcheur et son Chien, groupe en plâ@tre 3035 , par M. NAST -@la Pensierosa, statu en plâtre 2961 , par M. LANZIROTTI -@jeune Fau@ne, plâtre 2970 , par M LAVIGNE -@Amour et Jeunesse, groupe en plâtre 2956 , par M. KLEY -Écorché , ou Myologie du corps humain, savante étude anatomique de M. LAMY 2958 - le Prin@temps 2719 et l'Automne 2720 , fort beaux bus@tes en marbre, par M. ARNAUD -@Portrait de M. le duc de Beauff remont, buste en marbre 2950 , par M. ISELIN -@Portrait de M. Ducos , buste en marbre 2993 , par M. LESCORNÊ -@Buste en marbre de M. le colonel Blachier 2748 , par M. @Bosc -@une Sybille moderne , buste en marbre 2852 , par M. DESPREY -@Portrait d'un jeune Enfant, buste en marbre 3116 , par M. @TRAGIN -le buste en marbre de mademoiselle V.@S. 3007 , par M. MATHIEU MEUSNIER -@Buste en marbre de Mgr Bouvier , évêque du Mans 2796 , par M. C@@HENI@LLON -Médaille commémorative à l'emprunt des 500 millions, par M. MERLEY -@huit Portraits-Médaillons en bronze 2827 , par M. DAMOUSSÉ -un Tigre royal du Bengale 2849 , une Panthère de Java 2844 et un Cerf de France 2845 , par M. DÉLABRIÈRE -@Rossignol pris au lacet 2916 , par M. GONON, -Un Lion, bronze 2952 , par M. JAC@QUEMART -@Médaille de l'Exposition française à Rome 2832 , par M. DANTZELL -@La Fille de Jephté 2884 , par M. FABISCH. Note de l'Éditeur. - L'auteur de ce volume, on le conçoit, n'a pu songer à citer et surtout à parler de la sculpture qu'il avait à l'Exposition. Mais, tout en appréciant sa réserve, tout en respectant sa modestie, M. Louis AUVRAY, nous permettra ce@pendant d'être moins réservé et de ne pas laisser passer sous silence le rang honorable que son Le@sueur 2723 occupait au Salon de 1857. Ce beau marbre, qui se faisait remarquer par la finesse et la vérité du modelé, par le goût de l'agencement des vêtements, a été commandé par S. E.@M. le Mi@nistre d'État pour le foyer du théâtre impérial de l'Opéra. - CH. DESOLME. VIII GRAVURE ET LITHOGRAPHIE. Si les graveurs anglais sont nos maîtres pour les vignettes@, nous leur sommes certainement supé@rieurs pour la gravure artistique, pour celle dont le but est la reproduction fidèle des oeuvres de la grande peinture@, de la peinture historique surtout. Les gravures anglaises ont entre elles un tel air de fa@mille qu'on les croirait toutes sorties du même bu@rin. En effet, qu'il s'agisse d'une vignette ou de l'imitation d'une peinture sérieuse, toutes ont la même couleur, le même effet blanc et noir, et sou@vent des têtes anglaises y sont substituées à des types sévères de l'antique. Quant à la lithographie, cet art essentiellement français, il est parvenu chez nous, chez nous seule@ment, à un tel degré de perfection, qu'il rivalise de pureté et de finesse avec les plus belles gravures, sur lesquels il a parfois l'avantage de mieux rendre la couleur et la manière d'un artiste. M. Calamatta possède, sans conteste, le burin le plus délicat et le plus souple de notre époque.@ On peut juger de la finesse de ses tailles dans les trois gravures qu'il a exposées Paysans romains dans l'admiration, d'après M. Madou 3153 -Souvenir de là patrie, d'après M. Alf. Stevens 3154 la Cenci , d'après Guido Reni 3155 , @M. PréittMif ést un graveur a@u buri@n vigoureux qui a cherché l'effet, la couleur, dans sa gravure de Jésus htâ Sirrvoh lé Pharisien, d'après le tablea@u de Paul Véronèse du Musée du Lo@uvre 3263 mais les tailles de cette planche sont peut-être un peu lourdes. M. Martinet a un burin ferme il est ami de la couleur, comme l'atteste l'épreuve exposée sous le numéro 3229 Les Derniers honneurs rendus aux comtes d'Egmont et de Horn , d'après M. Gal@lait. Cette planche imite parfaitement l'effet du ta@bleau.@@ M. Salmon expose le Portrait de M. Schneider, vice-président du Corps législatif, gravé d'après Paul Delaroche 3274 . Les tailles de cette planche sont fines@, correctes, mais un peu froides. @M. Dien n'a qu'une gravure inscrite au livret c'est le Portrait de M. le comte de Nieuwerkerke, membre de l'Institut, directeur général des Musées impériaux, intendant général des Beaux-Arts de la maison de l'E@mpereur fac simile , d'après M. In@gres 3177 . Ce graveur a rendu avec beaucoup de finesse et une grande exactitude, le beau dessin de M. Ingres, si remarquable pour le modelé de la tête et la ressemblance M. Daubigny , le paysagiste distingué dont nous avons parlé avec éloge dans un précédent chapitré, a exposé plusieurs gravures à l'eau-forte exécutées avec l'habileté et le talent d'un excellent dessinateur. Nous citerons principalement le Buis@son , paysage d'après le tableau de Ruysdael, du Musée du Louvre 3175 . M. Malardot a exposé une eau-forte d'une grande vigueur de crayon c'est un Ravin dans les Vosges 3225 . M. Jazet, l'habile interprète des peintures de M. Horace Vernet, a reproduit, avec le charme et la fidélité habituels de son burin@, trois tableaux bien connus de ce maître Louis XV à Fontenoy 3206 Retour de la chasse aux lions 5207 Trappiste en prières 3208 . M. Lassalle É@mile expose les deux plus bel@les et les deux plus importantes lithographies du Salon Médée poursuivie, d'après Eugène Delacroix 3331 , et Faust au sabbat, d'après M.@A. Scheffer 3332 . La première de ces deux lithographies est d'un effet de lumière si puissant, d'un crayon si large, si moelleux, qu'elle plaît plus que le tableau. M. Sudre est le traducteur des compositions de M. Ingres il a reproduit presque toutes les peintu@res de ce maître. Son dessin correct, son crayon fin mais un peu monotone de ton, convenaient bien à la couleur froide et grise de M. Ingres. Peu de li@thographies ont un fini aussi délicat que les deux épreuves exposées par M. Sudre Tête d'étude , d'après un dessin de Léonard de Vinci, de la col@lection du Louvre 5380 , et la Muse de la Musique, @@d'après M. Ingres 3381 . M. Noël est un dessinateur d'un grand talent il a le crayon très facile, ainsi que nous le @prouve sa lithographie du Portrait de S.@E.@M.@A. Fould , mi@nistre d'Etat et de la maison de l'Empereur, d'après M. Larivière 3339 , et les trois autres d'après les peintures de MM. Jalabert et Winterhalter. M. J.-H. Flandrin a reproduit en lithogra@phie quelques fragments des peintures faites par lui à l'église Saint-@Vincent-de-Paule 3314 . La li@thographie a cet avantage, c'est que tout artiste qui sait dessiner peut, en se copiant sur la pierre, con@server à ses compositions le sentiment et la forme. C'est là le cachet qui distingue l'épreuve exposée par M. Flandrin. M. Glaize a également dessiné lui-même sur la pierre son tableau un Pilori 3318 , qu'une autre main n'aurait pu reproduire avec ce sentiment et cette vigueur de coloris. IX ARCHITECTURE MM. Baltard. - Lacroix. - Van Cleemputte. - Parent. - Delacour. Durand. - Lejeune. - Godebeuf. Nous nous sommes souvent demandé pourquoi l'architecture occupait le dernier rang dans la hié@rarchie des beaux-arts. Selon la logique, ne devrait-elle pas cependant avoir la première place, puisque les autres arts, surtout la peinture et la sculpture, ne sont que ses auxiliaires, que des parties d'elle-même, et que, dans tous les cas, elle est appelée à donner l'hospitalité aux produits des arts et des sciences, soit dans les palais, soit dans les musées, soit dans les théâtres qu'elle élève. L'architecture est aussi, de tous les arts, le moins à la portée de la foule qui visite les expositions, et c'est sans doute parce que les connaissances spéciales manquent à bien du monde pour l'apprécier, que cet art est le plus attaqué, le plus calomnié. Quand nous entendons reprocher à l'architec@ture d'être restée dans l'ornière, de n'avoir point fait un pas, de n'avoir pu sortir des styles grec, romain, gothique et renaissance, de n'avoir pas su produire, dans ce siècle de progrès, autre chose que des colonnes, des pilastres, des frontons et des portiques, il nous semble qu'il vaudrait tout autant se plaindre de ce que, depuis la création, l'année soit encore invariablement composée d'un Prin@temps, d'un Eté, d'un Automne et d'un Hiver. Pré@tendre que, dans ce siècle, l'architecture est restée stationnaire, ce serait se refuser à l'évidence. À quelle époque autre que la nôtre, les architectes, les vrais artistes, ont-ils plus étudié les différents genres d'architecture, plus respecté les monuments de tous les âges qui couvrent le sol de la France et que nous voyons restaurer si admirablement ? faut-il être bien érudit pour savoir que, dans les temps qui nous ont précédé, on s'occupait uniquement du genre d'architecture à la mode et qu'on dédai@gnait les autres styles@, qu'on laissait tomber en ruine les @monuments d'une autre époque ? n'avons-nous pas des monuments gothiques et renaissances restaurés ou agrandis dans un autre style que. le leur, dans le style alors à la mode ? Aujourd'hui, du moins, on ne commet plus de ces anachronis@mes les restaurations, les additions faites aux mo@numents, le sont dans le style qui leur est propre aujourd'hui, on construit dans tous les styles, parce qu'on les a tous étudiés et que tous peuvent avoir leur applica@@tion, on fait des@ églises gothiques et ro@@ma@nes, on élève des palais, des édifices d'une ordonnance grecque, romaine ou renaissance, des hôtels dans@ le goût des époques de@ Louis XIII, Louis XIV et Louis XV, et certes, c'est là un fait incontestable et très honorable pour notre école. Elle a encore un a@ut@re titré de gloire qui appartie@nt entièrement à notre@ siècle c'est là construction tout en fer et e@n fonte de certains édifices. M. Baltard Victor , architecte de la ville de Paris, expose deux projets qui sont la réponse la plus péremptoire aux dénigreurs systématiques de notre époque. Ces deux projets se composent de sept dessins plan, coupes et élévation des halles centrales de Paris, pour le présent et pour l'avenir 3390 . Dans l'un des projets, les halles seraient construites entièrement en fer et en fonte confor@@@mément au corps principal récemment exécuté, et, dans le second projet, une partie des halles serait, comme dans le précédent, tout en fer et en fonte, et l'autre partie, construite en pierre et en fer, pour servir aux marchés de certaines denrées qui deman@dent plus d'ombre et de fraîcheur. Lorsqu'on sait ce qu'étaient les marchés avant la révolution, ce que sont encore ceux qui existaient alors à Paris, et qu'on a sous les yeux les projets de halles que M. Baltard fait élever au centre de la capitale, on s'étonne de rencontrer des gens assez ennemis de leur époque pour la blâmer quand même. @M. Lacroix Eugène , avec lequel nous nous souvenons avoir concouru en 1841, a envoyé deux dessins exécutés avec une pureté que peu de ses confrères possèdent au même degré@. C'est d'abord, sous le numéro 3431 Plan, façade et deux coupes de l'église Napoléon Saint-Jean, où sont déposés les restes de Charles Bonaparte, de Louis Bonaparte, roi de Hollande, frère de Napoléon I er , et de Napo@léon et Charles-Napoléon Bonaparte, fils de Louis@, roi de Hollande, et frères de S. M. Napoléon III. -Puis, sous le numéro 3,432 Dessins de la crypte et du tombeau de la reine Hortense, mère de S.@M. Na@poléon III. Nous félicitons M. Lacroix du style qu'il a choisi pour cet édifice religieux, et surtout du goût qu'il a mis dans sa décoration. M. Van Cleemputte a eu l'heureuse idée d@e joindre, aux neuf dessins de son projet de Palais-de-Justice 3445 , un petit modèle en plâtre de la façade principale de ce palais. C'est là un excellent moyen pour se rendre bien compte de l'effet des saillies et de l'ensemble des lignes. Ce projet de Palais-de-Justice, avec caserne de gendarmerie, est pour la ville de Saintes Charente-Inférieure . M. Parent est, si nous ne nous trompons, le fils de M. Aubert Parent, notre professeur d'archi@tecture, et nous sommes heureux d'avoir à consta@ter qu'il sera, lui aussi, un artiste distingué. Il ex@pose trois dessins d'un Projet du Musée Napoléon d'Amiens 3438 , lequel projet l'a emporté sur ses nombreux concurrents au concours ouvert par la ville d'Amiens. On ne peut débuter plus ho@norablement dans sa carrière. Le caractère du mo@nument conçu par ce jeune artiste est à la fois sé@vère et élégant tel qu'il convient à un musée. Nous mentionnerons, en terminant, les dix-sept dessins de M. Delacour pour la restauration de l'abbaye de Bonneval Eure-et-Loire , ordre des Ci teaux@ 3495 - les dessins de @M. DURAND pour les restaurations @de la cathédrale de Langrts 3403 , de l'église Natre-Dame de Mantes 3404 , de l'église Notre-Dame de Vesnon 3305 et de l'église Notre-Dame du Grand@-Andelys 3406 @@@@- les dessins de M. LEJEUNE, pour la restauration et l'agrandisse@ment du château de Saverne , destiné aux veuves des hauts fonctionnaires civils et militaires 34@35 @les projets de M. GODABEUF pour un nouvel hôtel des Caisses d'amortissements, Dépôts et Consigno@tions, sur le quais M Malaquais 3423 pour le nou@veau pont Saint-Michel 3424 , et pour l'église d'Auvers, Seine-et-Oise 3425 . Avant de quitter la section d'architecture, nous rappelerons que, dans notre Revue de l'Exposition universelle, en réclamant contre l'interc lation de gravures, de lithographies et de peintures pour vi@traux dans le classement des projets d'architectu@re, nous disions a C'est par erreur, sans doute, qu'on a classé parmi les architectes MM. Halez et Frappaz, deux peintres qui n'ont exposé que des aquarelles le premier la Mission apostolique dans les Gaules, composée pour un vitrail le seeond onze dessins d'après les peintures de la galerie Ma@zarine. Nos observations ont été entendues, et cette année on y a fait droit en partie. Nous disons en partie, parce que bien qu'on ait catalogué sépa@rément@, à l'architecture@, les dessins d'avec leurs copies en gravure et en lithographie, nous n'en persistons pas moins à prétendre qu'un graveur ou un lithographe n'est pas un architecte parce qu'il a gravé ou dessiné sur la pierre la façade du Louvre ou le palais de Fontainebleau, et que le mérite de ces sortes d'ouvrages ne devant être apprécié que sous le rapport de la gravure ou de la lithographie, les oeuvres de M. HUGUENET, habile graveur, ainsi que celles de M. BEAU, dessinateur lithographe de beaucoup de talent, devraient à l'avenir cesser de figurer à l'architecture, pour être catalogués avec les autres gravures et les autres lithographies. X. LES RÉCOMPENSES. La liste des récompenses décernées aux artistes est le complément naturel, indispensable, d'une revue critique aussi complète que la nôtre. Nous la donnons donc ici en la faisant suivre de quelques réflexions qui clôront ce compte-rendu du Salon de 1857. En 1852 et 1853, la distribution des récompenses a eu lieu dans le grand salon du Louvre, en présence des artistes récompensés seulement. Elle s'est faite, cette année, dans la salle d'honneur de l'Exposition, au milieu de tous les exposants réunis. Il était deux heures lorsque son excellence M. Fould, ministre d'État, M. le comte de Nieu@werke, directeur général des musées, et M. Gauthier, secrétaire du ministère d'État, ont pris place au bureau, derrière lequel MM. les membres de l'Insti@tut ont occupés les siéges qui leur étaient destinés. M. le ministre d'État a ouvert la séance par un discours dont il n'y a pas que les peintres et les sculpteurs qui puissent tirer un enseignement utile. L'Exposition de 1857, a dit M. Fould, était attendue avec un vif intérêt par tous les amis des arts. L'éclat dont l'école française avait brillé à l'Exposition univer@selle, et le temps laissé aux artistes pour se préparer à une nouvelle épreuve, faisaient concevoir les plus heu@reuses espérances. Si elles n'ont pas été complétement réalisées, il est permis de dire qu'elles n'ont point été trompées. En effet, que l'on considère l'Exposition actuelle dans son ensemble, ou qu'on la compare aux Expositions précédentes, on sera forcé de reconnaître que peu d'entre elles ont réuni autant d'ouvrages d'art d'un mérite réel, et révélé à la France un aussi grand nombre de talents nouveaux. Ces nouveaux talents sont l'espoir de l'avenir. Fi@dèles aux traditions de leurs illustres maîtres, ils sau@ront se livrer avec persévérance à ces études sérieuses sans lesquelles le plus heureux génie reste stérile ou s'égare ils sauront préférer les jouissances solides et durables de la vraie gloire aux satisfactions éphémères que donnent de trop faciles succès ils sauront qu'il faut quelquefois résister au goût du public, et que l'art est bien près de se perdre lorsqu'ils abandonnent les hautes et pures régions du beau et les voies tradition@nelles des grands maîtres ils sauront enfin se préserver des dangers que j'ai déjà signalés et centre lesquels je ne saurais trop vous prémunir la présomption de la jeunesse qui, pour j ouir plus tôt de son talent, le tue dans son germe, et cette déplorable tendance à mettre l'art au service de la mode ou des caprices du jour. A l'exemple de ce jeune peintre qui, pour accomplir une oeuvre digne de la haute distinction qu'il vient d'obtenir, est allé s'inspirer sur les lieux mêmes où notre armée achetait la gloire par de si rudes travaux, nos artistes chercheront le succès dans les seules conditions où il se trouve l'étude, l'inspiration, la foi dans une grande idée, le dévoûment à un noble but et alors, nul doute que la prochaine Exposition ne tienne toutes les promesses que celle-ci nous a faites. Ni les encouragements, ni les sujets ne vous man@queront. Quelle époque, quel gouvernement a jamais tait autant pour les arts ? - Grâce à la volonté féconde de l'Empereur, l'architecture transforme nos cités, et fournit incessamment à la sculpture et à la peinture de nouveaux travaux. La renommée de nos écoles a fixé sur nos artistes les regards de toutes les nations, et leurs oeuvres se répandent dans le monde entier. Tout contribue donc, dans cette époque de grandeur et pros@périté, à étendre leur domaine, et l'on peut dire que ja@mais les artistes n'eurent devant les yeux un aussi bel avenir. Après ce discours qui a été fort applaudi, M. le comte de Nieuwerkerke a proclamé les récompenses dans l'ordre suivant Officier de la Légion-d'Honneur. - Winterhalter, peintre de portrait. Chevaliers . - A@ vasowski, paysagiste. - Desgoffe, idem. - Comte, genre. historique. - Alfred de Dreux, paysage et animaux. - Fils, genre historique. - Ziem, marine. - Matout, histoire. - Perraud, statuaire. - Oudine, graveur en médailles. - Dubray, statuaire. - Alphonse François, graveur.@@ PEINTURE. Médaille d'honneur . - Yvon Adolphe @, auteur de la Prise de la@ Tour @Matakoff. Rappel des médailles de première classe. - Bezard, Ci@bot, Daubigny, Desgoffe, Fortin, Knaus, Pichon. Médailles de première classe . - Baudry, Pils, Bou@guerea@u. Rappel des médailles de deuxième classe . - Chavet, Comte, Courbet@, Fromentin, Geoffroy, Hedouin, Hille@macher, Lambiaet, Lazerges, Leleux, Melin, Montessuy, Petit, Picou, Richter, Rochn, Stevens Joseph , Tim@bal. Médailles de deuxième classe . - Boulanger, Breton, de Curzon, Heilbuth, Lafond, Roux. Rappel des médailles de troisième classe . - Aug. Bonheur, Mlle Henr. Brown, Busson, Charpentier, Comte-Calix, Desjobert, Devilly, Dubasty, Jobbe-Duval, Lorens, Luminais, Matout, Mon voisin, Plassan, Rivo@ulon. Robert. Méailles de troisième classe . - Bell@y, Brendel, de Cock, Dumas, Fichel, Ginain, Henneberg, de Enyff, Legras, Mazerolle, Rigot, Romagny. Mentions honorables. - Andrien, Axenfeld, Aze, Baume, Bin, Blin, Boniface, Brillouin, Ca@@mino, Carau@d, Castan, Chenu, de Cock, de Coubertin, Delarocke, Des@goffe, Doré, Mme Doux, Eudes de Guimard Mlle , Fa@verjon@, Felon@, Feyer-Perrin, Foulongne, Galbrun, Graeb, Grenet, Haillecourt, @Hintz, Imer, Kate, Lafage, Leman, Marguerie, Merle, Meuron, Paigné, Papeleu, Pelletier, Pezous, Renier, Rougement Mme , Sain, Salz@mann, Schuber, Sellier, Tabar, Ternante, Tinthoin, Tourny, Vienot@@@@.@@ SCULPTURE. Rappel des médailles de première clas@se . - Gruyère, Maillet, Oudine, Perraud. Médailles de première classe . - Millet, Montagny. @Rappel des médailles de deuxième classe . - Brio@n, Cordier, Daumas, Marcellin, Merlez, Schroder. Médailles de deuxième classe. - Grabowski, Gait@ton, Gumery, Leharivel@-Durocher@. Rappel des mé@dailles. de troisième classe. - @Cabu@chet, Calmels,@ Chabaud, Iselin, Oliva, Travaux, Médailles de troisième classe . - Bauriché, Crauck, D@eligan@d, Jacquemart, Simy@a@n, Thomas. 1 Mentions honorables. - Arnaud, Bogino, Bonheur, Chatrousse, Danzell, Début, Fabisch, Faguière, Lavi@gne, Moreau, Nogent, Ponscarme, Sohre, Truphème, Valette Varnier, Desprey. GRAVURE ET LITHOGRAPHIE. Rappel des médailles de première classe. - Fran@çois Alph. Lassalle. Médailles de première classe . - Blancbard. Rappel des médailles de deuxième classe . - Girard, Girardet, Mandel, Outkin, Salmon. Médailles de deuxième classe . - Baugrand@, Sou@lange-Tessier. Rappel des médailles de troisième classe . - Levy, Varin. Médailles de troisième classe . - Aubert, Gusmand, Jacquemot, Willmann. Mentions honorables. - Allais, Carey, Cornillet, Jazet, Lenhert, Peguenot, Mme Perfetti, Riffault, Sirouy, Steifensand, Valerio. ARCHITECTURE. Rappel des médailles de première classe. - Gar@naud. Médaille de première classe . - Renaud. Rappel des médailles de deuxième classe. - Gui@llau@mot Eug. , Guillaumot Louis . Médaille de deuxième classe. - Curte Louis de , Du@rand. Rappel des médailles de troisième classe . - Hénard, Lacroix. Médailles de troisième classe . - Garnier, Parent, Trilhe. Mentions honorables. - Drouillard, Kellerhoven, Kreichgasser, Sabatier, Sauvageot. A la suite de cette solennité, chacun parcourait les salles de l'Exposition espérant trouver l'inscrip@tion des récompenses au bas des ouvrages qui les avaient méritées, ainsi que cela s'était pratiqué en 1852 et 1853. Il paraît qu'on a renoncé à cette mesure. Nous voici donc arrivé à la fin de notre ouvrage sur l'Exposition, travail aussi long que difficile, si l'on songe que nous avons eu plus de trois mille ouvrages à examiner, et que cet examen nous l'a@vons fait avec une conscience qui nous donne le droit d'espérer qu'on reconnaîtra qu'un sentiment de justice et de convenance n'a cessé de présider à nos jugements, et que si nous n'avons pas souvent louangé sans un peu de critique, nous n'avons aussi que rarement blâmé une oeuvre sans en faire valoir quelques parties. Enfin, nous avons repoussé tout esprit de coterie, toute antipathie d'école nous avons fermé l'oreille aux insinuations intéressées et perfides nous avons fait notre possible pour résis@ter à l'entraînement du sarcasme, aux traits mor@dants de l'épigramme, nous souvenant que la cri@tique devait éclairer et encourager, au lieu de ridi@culiser, sous prétexte qu'il faut avant tout amuser le lecteur. Nous terminerons en remerciant l'administration d'avoir, dans l'intérêt des artistes, prolongé d'un mois la durée de l'Exposition d'avoir admis, pour la première fois, des photographies reproduisant des ouvrages qui ne pouvaient être déplacés ni ex@posés d'avoir ajouté au livret un chapitre compre@nant les travaux exécutés aux monuments publics, et nous nous permettrons de demander encore à sa sollicitude 1° De tenir secret au jury d'admission, quel qu'il soit, le nom des artistes qui auraient des mo@tifs pour ne pas signer leurs oeuvres et rester in@connus à leurs juges. 2° D'accorder l'entrée gratuite le jour de l'ouver@ture de l'Exposition@, parce que ce jour-là est une fête artistique à laquelle doivent être conviés les artistes, leurs familles et tous levamis des arM.. TABLE DES MATIÈRES. Pages Avant-propos. 3 Peinture historique. 10 Tableaux de genre. 43 Portraits. Il. 10. 54 Intérieurs, paysages, animaux et marines. 64 Pastels, aquarelles, dessins, miniatures, émaux et peintures sur porcelaine. 73 Sculpture et gravure en médailles.,. 80 Gravure et lithographie. 104 Architecture w T T r 108 e 108 Les récom p 6QS6Sy Mr ji A 13 ,- r ,. 1
SALON DE 1857. I. AVANT-PROPOS. Quelques-uns de nos confrères qui attendaient, comme nous, l'ouverture des portes de l'exposition des Beaux-Arts, nous faisaient observer que cette solennité n'excitait plus le même empressement que jadis. C'était alors, en effet, un spectacle curieux et plein d'intérêt que de voir tout ce que la capitale renferme de distingué et d'éclairé, même les belles élégantes, venir, une heure à l'avance, faire le pied de grue sur la place du Musée, attendre patiemment, puis aux premiers coups de onze heures frappés à l'horloge du Louvre, se presser, se fouler et faire irruption dans les salles, comme une armée dans une ville prise d'assaut. Deux causes ont paralysé cet élan passionné du public pour nos expositions. C'est d'abord et principalement le prix d'entrée établi depuis peu d'années, et ensuite l'éloignement du centre de Paris des différents locaux choisis provisoirement. Il est vrai que cette dernière cause va disparaître, si, comme tout le fait entrevoir, M. Le fluel, l'habile architecte de l'Empereur, a bientôt terminé les salles du nouveau Louvre destinées aux expositions des Beaux-Arts. D'un autre côté, si l'administration veut rendre à l'ouverture du Salon cette solennité, cet enthousiasme d'autrefois, inconnus partout ailleurs qu'en France, elle n'a qu'à décider que ce jour-là l'entrée sera gratuite. Ce se rait, du reste, un acte de justice envers les familles des artistes si intéressées à voir et à juger, des premiers, les oeuvres exposées mais se trouvant souvent dans l'impossibilité de payer le droit d'entrée, elles sont, par conséquent, forcées d'attendre huit jours pour satisfaire gratuitement ce sentiment de curiosité bien naturel. Quant à nous, partisan des expositions gratuites, nous nous exprimions ainsi dans notre compte-rendu de l'Exposition universelle Nous ne sommes pas partisan du droit d'entrée, non parce que ce mode est contraire à nos moeurs, à la générosité bien connue de notre caractère, mais parceque, si ce prix d'entrée était appliqué à l'avenir, il paralyserait le progrès chez nous, en empêchant la majorité des artistes et des ouvriers d'aller, comme précédemment et le plus souvent possible, méditer et étudier à nos expositions. Nous avons prouvé, dans notre Revue du Salon de 1852, que si l'Angleterre, si l'Allemagne étaient inférieures à nous dans les Beaux-Arts et dans l'Industrie, ce n'était ni faute d'écoles ni faute de professeurs, mais à cause de la rareté de leurs expositions, d'ailleurs aussi peu fréquentées que leurs musées, et parce qu'elles ne sont jamais gratuites. Nous avons prouvé que la France ne devait sa supériorité artistique et industrielle qu'à ses Salons annuels et gratuits qui, depuis 1830, nous ont fait faire des progrès si remarquables. Nous regrettons donc, plus sincèrement que nous l'exprimons ici, que la Compagnie du Palais de l'Industrie n'ait pu accorder, un jour par semaine, au moins, l'entrée gratuite aux deux expositions. Ce que la Compagnie du Palais de l'Industrie n'avait pu faire, l'administration du Musée l'a fait cette année elle a accordé, comme nous le demandions, un jour d'entrée gratuite par semaine le dimanche. Nous l'en félicitons, et si, à l'avenir, le jour d'ouverture de l'Exposition était gratuit, elle aurait, croyons-nous, fait droit à toutes réclamations sur ce point car, il faut le reconnaître, la perception du prix d'entrée produit des sommes considérables, et ces sommes servent, à des acquisitions de tableaux et de statues qui n'auraient point lieu sans cette ressource. Il y aurait donc injustice à ne pas le signaler l'administration fait ce qu'elle peut pour satisfaire et concilier tous les intérêts. Malheureusement, c'est une chose, sinon impossible, du moins toujours très difficile. Cependant, malgré les plaintes inévitables émanant d'esprits chagrins et contradicteurs, on ne peut s'empêcher d'avouer que M. le directeur des Musées a su tirer le meilleur parti de ce vaste palais des Champs-Elysées dont les artistes s'effrayaient à la pensée que leurs oeuvres seraient écrasées par l'immensité du local et la diffusion de la lumière. Les neuf salles construites pour l'exposition de pein ture, dans la galerie supérieure, donnent un jour du haut également favorable à tous les tableaux. Quant à la sculpture, elle est disséminée avec discernement dans les salons de peinture et dans le charmant jardin anglais, dessiné et planté, avec un goût exquis, dans l'immense transept du palais. Cette disposition satisfait-elle tout le monde ? Mon Dieu non ! et M. le comte de Nieuwerkerke ne pouvait l'espérer. Nous avons entendu des raisonnements curieux à ce sujet ceux-ci disent qu'ils n'ont point fait des statues pour orner un jardin ceux-là préféreraient voir leurs sculptures dans l'ancien et triste local du Louvre. Patience, messieurs, le Louvre s'achève, et l'année prochaine vos ouvrages pourront reprendre leur ancienne ligne de bataille dans un froid rez de-chaussée que le public traversera à la hâte, comme autrefois, sans s'y arrêter. Peut-être alors regretterez-vous ces jolies prairies qui attirent les visiteurs, ce fond de verdure sur lequel vos statues se détachent, ce frais ruisseau qui serpente dans ce gazon, et réflète, en courant, les formes gracieuses de vos groupes Mais vos regrets seront superflus le Louvre ne se prêtera à aucune métamorphose tel il sera, tel il faudra le supporter. N'aura-t-il pas été construit pour vous ? Au reste, depuis bientôt trente ans que nous suivons les expositions des beaux-arts, il n'en est pas une où l'on ne se soit plaint et du loca et du jury. Le jury surtout a été l'objet de continuelles récriminations. Que de pétitions n'a-t-on pas signées pour demander à le réformer et même à le supprimer ? quelle guerre le romantisme ne lui a-t-il pas livrée dans les premières années du règne de Louis-Philippe? Il est vrai que l'Institut, qui composait le jury d'admission, refusait impitoyablement tout ce qui n'était pas dans ses vues. C'est cependant de cette guerre du classique et du romantique qu'est sorti le progrès de l'art et cette école moderne et vraiment française qui a brillé avec un tel éclat à l'Exposition universelle, en présence des écoles européennes réunies. L'antipathie contre le jury était telle, en 1848, qu'on profita des événements pour faire une exposition libre où tous les ouvrages présentés seraient admis. On se rappelle l'effet de cette exposition ceux-là même qui l'avaient demandée ont été les premiers à la regretter et à réclamer le rétablissement d'un jury pour les admissions au salon de 1850. En effet, il fut nommé à l'élection par les artistes exposants. C'était une garantie pour les écoles diverses, et pourtant il y eut encore des mécontents. Le jury pour les salons de 1852 et de 1853 fut composé, moitié de membres nommés à l'élection par les artistes exposants, moitié de membres choisis par l'administration. Cette combinaison était sage elle ne fut, pas plus que les précédentes, exempte de reproches plus ou moins passionnés, tant il est difficile d'obtenir l'approbation générale. Cette année, le jury est redevenu ce qu'il était avant la révolution de février il a été uniquement composé des membres de la section des beaux-arts de l'Institut. Mais il faut dire que l'Institut de 1857 ne voit plus comme voyait l'Institut de 1830 il a subi, à son insu, l'influence de la nouvelle école ses principes se sont modifiés par l'admission dans son sein d'artistes jeunes encore et appartenant à l'école actuelle. Sans doute, l'Institut montrera toujours une préférence pour les lauréats de l'Ecole, quelle que soit leur faiblesse, sans doute, il y a eu, cette fois encore, des faits personnels, des refus immérités très regrettables. Pourquoi s'en étonner ? De ce qu'on est membre de l'Institut cesse-t-on d'être homme, et plus ou moins accessible aux mauvaises passions ? Il y aurait, ce nous semble, un moyen bien simple de mettre un terme à ces petites méchancetés ce serait de laisser ignorer au jury, quel qu'il soit, le nom de l'artiste dont il examine les oeuvres. Cette mesure si simple et d'équité réjouirait bien des artistes et nous tout particulièrement. Quoi qu'il en soit, et malgré les exclusions auxquelles nous venons de faire allusion, on doit savoir gré au jury de 1857 d'avoir réparé une injustice en admettant les oeuvres d'un artiste distingué contre lequel on avait lancé toute la meute de rapins de l'école. On doit, pour être juste, lui savoir gré aussi d'avoir reçu au moins un ouvrage à presque tous les artistes qui ont envoyé à l'Exposition. On nous dira que l'étendue du local permettait au jury de se montrer plus bienveillant encore, en ouvrant une ou deux salles de plus, et en recevant au moins deux ouvrages au lieu d'un seul, qui n'est pas toujours le meilleur parmi ceux présentés. C'est aussi notre avis mais il n'est pas moins vrai que le Salon de 1850 ne comptait que 1,185 ouvrages, que celui de 1852 n'en présentait que 1,757, que celui de 1853 n'en avait que 1,768, tandis que le livret de l'Exposition de 1857 en consigne 3,483, presque le double des précédentes expositions. C'est un résultat dont il faut tenir compte au jury. Les 3,483 oeuvres d'art exposées se divisent ainsi - Peinture, 2,715 - Sculpture, 429 - Gravure, 147 - Lithographie, 98 - Architecture, 85 - Photographie, 9. - Notons, en passant, que c'est la première fois que la photographie figure à une exposition des Beaux-Arts. Ces oeuvres sont dues à 1454 Exposants, savoir 1172 peintres, 117 sculpteurs, 74 graveurs, 43 lithographes, 34 architectes. Il est un autre résultat, et des plus honorables, que nous devons certainement au rang exceptionnel auquel l'école française s'est élevée dans ce concours européen qui s'est appelé l'Exposition universelle. Nous voulons parler du nombre considérable des artistes étrangers qui exposent cette année. Au Salon de 1852, nous comptions 113 artistes étrangers plus de 200 sont inscrits au livret de 1857. Maintenant le Salon de 1857 est-il supérieur ou inférieur à ceux des années précédentes ? C'est là ce qu'il serait téméraire d'affirmer à une première visite. Ce que nous pouvons dire, c'est que, à l'exception du grand tableau de M. Yvon, la grande peinture y est nulle. et qu'au contraire la petite et la moyenne peinture y sont très remarquables. Les tableaux de genre y sont en majorité. Ce qu'il est bon de signaler, c'est que les écoles ou plutôt les systèmes y sont moins distincts, moins tranchés qu'aux autres expositions. M. Courbet lui-même semble avoir compris qu'on peut être réaliste tout en copiant la belle nature de préférence à la laide. Nous n'avons rien vu de MM. Ingres, Scheffer et Delacroix mais on s'arrête avec empressement devant les tableaux de MM. Horace Vernet, Robert Fleury, Muller, Matout, Gérôme, Meissonnier, de Mercey, Dubufe, Galimard, Glaise, etc. Quant à la sculpture, elle s'est maintenue au degré de supériorité qu'elle a atteint, et presque tous nos statuaires ont envoyé au moins une oeuvre, malgré les travaux qui les ont occupés au Louvre. Notre critique formera cinq chapitres Peinture historique - Tableaux de genre. - Portraits, - Paysages et Marine - Dessins, Aquarelles, Pastels et Miniatures - Sculpture - Gravure. Lithographie, Architecture et Photographie. II. PEINTURES HISTORIQUES. On désignait autrefois sous le titre de Peinture historique, tout tableau représentant un trait de l'histoire ancienne, soit sacrée soit profane, et presque toujours exécuté sur une toile de grande dimension où l'artiste s'appliquait à l'étude du nu, cet écueil de l'art. Aussi, les sujets grecs et romains étaient-ils choisis de préférence et envoyés en très grand nombre aux expositions du Louvre. Mais il est dans l'ordre naturel de se fatiguer de tout, de se blaser des plus belles comme des meilleures choses, et un jour l'on s'écria de toute part Qui nous délivrera des Grecs et des Romains ? On s'était demandé pourquoi l'on ne reproduirait pas aussi les traits les plus intéressants de l'histoire moderne, les hauts-faits de l'histoire nationale? Le célèbre peintre Gros fut le premier qui commença cette révolution dans la peinture il fut le père de la nouvelle école. J'en atteste Jaffa, ce chef-d'oeuvre où le coeur Prête au talent l'appui de son feu créateur ! J'en atteste d'Eylau la scène magnifique. Et son Napoléon, au regard pathétique ! J'en atteste l'éclat du combat d'Aboukir, Ce fruit de quelques mois, où l'art sut réunir Expression, dessin, couleur, fougue guerrière Où le coursier d'un preux, secouant sa crinière, Impétueux, bouillant, respirant la fierté, L'oeil plein d'un feu vainqueur, le poitrail argenté, Nous rappelle soudain ceux que la Poésie Attache au char du jour et nourrit d'ambroisie. Après lui vinrent Géricault, Horace Vernet, Paul Delaroche, Eugène Delacroix, les Devéria, les Johannot et tous les maîtres qui se sont formés depuis 1830. Aujourd'hui, la majorité des sujets traités par les artistes exposants appartiennent à l'histoire moderne, et principalement à l'histoire contemporaine. Nous considérerons donc comme peinture historique tout tableau, grand ou petit, reproduisant un trait d'histoire soit ancienne ou moderne, soit sacrée ou mythologique, et, sans suivre l'ordre hiérarchique ni méthodique, nous analyserons les oeuvres à mesure que nous les rencontrerons. Ceci dit, nous commençons notre Revue. M. Louis Matout a exposé deux grands tableaux pendantifs destinés à compléter, avec celui d'Ambroise Paré exposé en 1855, la décoration du grand amphithéâtre de l'École de Médecine. - Celui des deux tableaux que nous préférons porte le numéro 1867 et représente le célèbre chirurgien Desault, qui, à la fin du XVIII e siècle, institue la première clinique chirurgicale, et démontre à ses élèves l'appareil inventé pour les fractures de la cuisse. Cette scène est bien groupée, les différents plans bien observés il y a de l'air. La pose du professeur est vraie, simple sans manquer de dignité, et le sentiment d'attention des élèves n'a rien de maniéré. Le second tableau 1866 représente le chirurgien Lanfranc, qui fit, en 1295, les premiers cours de chirurgie qui aient été ouverts en France. Ici, l'artiste a cherché l'effet pittoresque, et il a été moins vrai. Parmi les élèves assis sur les gradins de l'amphithéâtre, il en est un, au centre, dont la pose paraît inexplicable il semble à cheval on ne sait sur quoi. Du reste, ce tableau a des qualités de couleur très remarquables. M. Dubufe fils a, cette année, une très grande toile 819 intitulée le Congrès de Paris en 1856. Ce n'est pas positivement une séance du congrès que l'artiste a voulu rendre, car cette assemblée n'a rien de la raideur d'une réunion officielle. Les diplomates ne sont point assis autour de la table selon le rang assigné à chacun d'eux par l'étiquette ils sont dispensés par groupes dans le salon, pendant que la conversation principale est tenue entre les ambassadeurs de Turquie, d'Angleterre, de France et de Russie. Cette composition est heureusement conçue et habilement exécutée. Outre le mérite de la ressemblance des portraits, plusieurs d'entre eux sont peints avec le talent qui distingue M. Dubufe fils. M. Müller a été moins heureux que M. Dubufe dans son grand tableau représentant l'Arrivée de S.M. la reine d'Angleterre au palais de Saint-Cloud, 1983 . Il serait impossible de se douter que cette peinture est de M. Müller si le livret n'était là pour l'attester, tant elle est étrangère à sa manière de faire ce n'est ni sa couleur ni son dessin. C'est une oeuvre très faible. Il n'en est pas de même d'une autre composition du même artiste 1982 , la Reine Marie-Antoinette à la Conciergerie. Sans avoir le mérite exceptionnel de la Marie-Antoinette après sa condamnation, peint par Paul Delaroche, la scène reproduite par M. Müller impressionne et touche. Puis, on retrouve ici les qualités de facture, la vigueur de couleur et de modelé que cet artiste a mis dans le tableau qui a établi sa réputation, l'Appel des condamnés , acquit par l'État et placé au musée du Luxembourg. M. Horace Vernet, notre peintre de bataille, a exposé un épisode de la Bataille de l'Alma c'est le moment où la 3 e division, commandée par S.A.I. le prince Napoléon, franchit la rivière et attaque le centre des Russes. Le célèbre artiste a mis dans cette toile tout le talent qu'on lui connaît tout y est touché de main de maître types militaires, chevaux et paysage. M. Pils est appelé aux plus grands succès dans la peinture de batailles traitées dans de petites dimensions. Son Débarquement de l'armée française en Crimée est une oeuvre très remarquable, quoique laissant à désirer sous le rapport du dessin dans quelques parties du tableau, telle que la figure du général Canrobert et celle du maréchal de Saint-Arnaud. La scène est disposée avec simplicité et une grande vérité sur les premiers plans, le maréchal de Saint-Arnaud, son état-major et un admirable groupe de chasseurs à pied ensuite, des bataillons qui se forment à mesure que les hommes débarquent, et dans le fond toute la flotte et les innombrables embarcations qui transportent les troupes sur cette terre de Crimée où notre gloire militaie va grandir encore le nom de la France. L'artiste n'avait pas à vaincre ici les difficultés qu'on rencontre lorsqu'on peint une bataille aussi, sa composition ne peut-elle être comparée à un tableau de ce genre. Mais on ne saurait trop louer M. Pils de l'effet qu'il sait produire tout en restant simple et naturel, ainsi que de l'air, de la lumière répandues sur cette scène peinte avec une grande puissance de coloris. M. Baudry est aussi un coloriste. Son Supplice d'une Vestale 123 a été exposé, il y a un an, par-miles envois de Rome à l'Ecole impériale des Beaux-Arts, et nous ne pouvons que répéter ce que nous disions alors de ce tableau La composition est confuse, inintelligible les personnages sont gênés, embarrassés dans leurs mouvements. Cependant, cette page n'est pas dépourvue de mérite sous le rapport du coloris, mais le dessin manque de correction. Nous préférons du même artiste la Fortune et le jeune Enfant 124 , sujet tiré de ces trois vers de Lafontaine La Fortune passa, l'éveilla doucement, Lui disant Mon mignon, je vous sauve la vie, Soyez une autre fois plus sage, je vous prie. La Figure de femme est bien dessinée, ses formes sont correctes, élégantes, mais sa pose et celle de l'enfant sont trop maniérées. La Léda 126 , du même peintre, est un petit tableau plus simple, mais qui sent encore l'arrangement de convention de l'enseignement académique. Ici, Léda est debout avec le cygne près d'elle ni l'un ni l'autre ne sont émus. Nous préférons la composition de M. Galimard la Séduction de Léda, qui figure à cette Exposition et dont nous parlerons bientôt. Néanmoins, le petit tableau de M. Baudry est une belle étude de femme nue, d'un joli dessin et d'une bonne couleur. M. Bellangé, le peintre de scènes militaires, a un petit tableau 146 représentant la Prise des embuscades russes devant le bastion central de Sébastopol, dans la nuit du 2 mai 1855, attaque où fut tué le colonel Viennot de la légion étrangère. Ce combat est rendu avec l'habileté ordinaire de ce maître. L'effet de nuit est très bien rendu. M. Jobbé-Duval a aussi un petit tableau, mais il est traité comme de la grande peinture il est intitulé le Calvaire 1442 . Ce sont les saintes femmes qui arrivent le soir au calvaire. La Madelaine est déjà au pied de la croix elle contemple le Christ dont elle saisit les pieds dans ses mains crispées. Ce mouvement s'explique mal on croirait qu'elle prend les pieds du Christ pour les lui remonter plus haut sur la croix. La figure de la Vierge est d'un beau sentiment, et l'effet du crépuscule répand une teinte de douce mélancolie sur cette touchante composition. M. Gigoux compte au Salon deux sujets historiques l'un 1,168 , le Bon Samaritain, n'est qu'une très faible étude d'homme nu, couché au milieu des vignes, d'où sort une tête de marchand de dattes du boulevart, laquelle paraît étonnée de voir dormir un homme dans cet état et dans cet endroit. Ce tableau n'eût certainement pas été admis à l'Exposition si M. Gigoux, comme décoré, n'était exempté de soumettre ses ouvrages à l'examen du jury. Quoiqu'inférieur à beaucoup d'oeuvres de M. Gigoux, la Veille d'Austerlitz 1169 vaut mieux que la composition du précédent tableau. Dans celui-ci l'artiste a choisi le moment où, après avoir passé la soirée au bivouac avec ses maréchaux, l'Empereur voulut visiter ses soldats et juger par lui même de leur disposition morale. Les premiers soldats qui l'aperçurent, voulant éclairer ses pas, ramassèrent la paille de leur bivouac et en formèrent des torches enflammées qu'ils placèrent au bout de leurs fusils. En quelques minutes, cet exemple fut imité par toute l'armée. Les soldats suivaient les pas de Napoléon aux cris de Vive l'Empereur lui promettant de se montrer le lendemain digne de lui et d'eux-mêmes. Cette scène de nuit est assez bien rendue les poses n'ont rien de trop exagéré dans le mouvement, et c'était là l'écueil à éviter. M. Besson , sous le titre de Enfance de Grétry 206 , nous représente le jeune Grétry armé de son petit violon, faisant danser la jeunesse du village dans l'auberge tenue par son père, ce que voyant, son oncle le curé s'écrie a Ah ! mon cher enfant, lui dit-il, dans quel enfer vous vivez ! Cette fête de village est une charmante composition pleine d'entrain et de mouvement on y trouve de jolis groupes de femmes et la couleur y est chatoyante. M. Yvon a exposé la plus importante et la plus remarquable composition du Salon de 1857. C'est la Prise de la tour Malakoff 2108 . Le 1 bataillon du 1er zouaves s'élance de la septième parallèle et marche droit à l'angle d'épaule qui relie la courtine à la face gauche de Malakoff. Les deux autres bataillons suivent immédiatement. Les hommes, après avoir franchi le fossé, couronnent le parapet les plus lestes, les plus braves ou les plus heureux, sont déjà dans l'intérieur de l'ou vrage le colonel Collineau les conduit il a été blessé à la tête au moment où il y pénétrait le premier. Le combat s'est engagé sur le parapet et le talus intérieur où les canonniers russes se font tuer sur leurs pièces en se défendant avec acharnement à coups de crosses, de leviers, d'écouvillons, de pierres et d'éclats de projectiles. Le 7 e de ligne, ayant à sa tête le colonel Decaen, a débouché des tranchées à la suite du 1er zouaves il se dirige sur le saillant de Malakoff de manière à laisser sur sa droite le 2 e bataillon de zouaves sa tête de colonne gravit les parapets et pénètre dans les embrasures. Le 1 er bataillon de chasseurs à pied, commandant Gambier, formant la tête de la 2 e brigade de la division de Mac-Mahon, sort des tranchées après le 7 e de ligne. On voit ses premiers hommes arriver au sommet des talus. Le chef de bataillon du génie Ragon, commandant une escouade de sapeurs, se précipite dans la redoute avec quelques-uns de ses hommes armés de pelles et de pioches le reste de sa troupe apporte les échelles-pont destinées à faire franchir plus facilement le fossé aux assaillants. Un détachement de canonniers conduits par le capitaine d'artillerie Crouzat et munis des outils d'enclouage, se précipitent sur les pièces malgré la résistance de l'ennemi. Au moment où se passe cette scène, au moment où un enfant de Paris, le jeune Lihaut, caporal de zouaves, fit flotter le drapeau français sur Malakoff, le général de Mac-Mahona franchi le fossé. Il plante son épée sur le terrain déjà conquis par nos colonnes et donne ses premières instructions au colonel Lebrun, son chef d'état-major. A ses pieds tombe le colonel d'état-major de La Tour du Pin, frappé d'un éclat d'obus. En arrière de la première ligne, on voit le général Vinoy qui entraîne, au sortir de la tranchée, la tête de colonne de la 2 e brigade 20 e et 27 e de ligne . Cette tête de colonne marche sur les traces du 2 e bataillon de zouaves, de manière à arriver dans l'angle formé par la courtine et l'ouvrage. A cent mètres du général Vinoy se prononce le mouvement de la division La Motterouge, derrière laquelle on voit arriver dans la poussière les 6 e et 9 e batteries de campagne du 10 e d'artillerie, commandées par le chef d'escadron Souty, qui vont intrépidement se mettre en position sous le feu de la courtine et du Petit-Redan. Au-dessus, sur l'emplacement d'anciennes carrières, le général Bosquet vient d'être atteint d'un éclat de bombe. C'est derrière ce plan que sont massées en réserve les troupes de la garde, qui, quelques instants plus tard, vont faire des prodiges de valeur sur la courtine du Petit-Redan. Derrière le 7 e de ligne, sortant de la sixième parallèle, les zouaves de la garde, colonel Jannin, et la brigade Wimpffen tirailleurs algériens, 3 e zouaves et 50 e de ligne , désignés pour former la réserve de la division Mac-Mahon, se dirigent sur le drapeau qui domine Malakoff, et à l'appel des clairons du 1er zouaves qui, formés en petit groupe, ne cesse de sonner la charge. A 500 mètres en arrière se voit, à travers les flots de poussière, le Mamelon-Vert occupé par l'état-major-général et le général Pélissier, qui, de là, peut embrasser l'ensemble de l'attaque de l'extrême droite et de l'extrême gauche. Cette description donne une idée des difficultés que M. Yvon a eu à vaincre pour rendre avec clarté un sujet aussi compliqué et aussi difficile. Il s'en est tiré avec talent. On suit sur cette toile immense la marche de l'action on assiste véritablement à la prise de la tour Malakoff, aux scènes terribles qui se sont passées dans ce grand drame. Plusieurs des principales figures y sont touchées de main de maître, telles que celles du colonel de zouaves Collineau, placée sur le premier plan, du général russe qui retient ses soldats qui fuyent, du général de Mac-Mahon qui plante son épée sur le sommet de la tour, et de ce zouave, enfant de Paris qui arbore le drapeau de la France. C'est une composition qui demande et qui gagne à être vue plusieurs fois. Cette belle peinture place M. Yvon à côté d'Horace Vernet, auquel il est appelé à succéder comme peintre de bataille. M. Eugène Devéria reparaît à nos expositions qu'il avait délaissées depuis quelques années, après y avoir obtenu de brillants succès. Des deux tableaux historiques qu'il a envoyés au Salon de 1857, nous préférons celui portant le numéro 755 il représente la Mort de Jeanne Seymour, troisième femme de Henri VIII, roi d'Angleterre, le lendemain de la naissance de son fils Edouard VI, en 1557. Le coloris de ce peintre est toujours aussi riche, aussi coquet qu'autrefois, sans être plus vrai. La douleur que doit produire une mort aussi inattendue que celle de cette reine n'est pas assez exprimée sur les visages de ces gens de Cour, et, sans le livret, on ne se douterait guère qu'on assiste à une agonie. Au premier abord, on croit qu'il s'agit de la mise au monde de ce bel enfant qu'on présente à la mère et aux assistants. Du reste, les personnages sont groupés avec goût, et l'on trouve dans ces groupes de charmantes têtes de femmes. Sous le titre les Quatre Henri dans la maison de Crillon à Avignon 756 , M. Devéria représente Henri III, Henri IV, rois de France, Henri de Guise et Henri, prince de Condé, jouant aux dés sur une table de marbre blanc. Le sang qui s'échappe, par deux fois, de l'un des cornets, éclabousse les mains des joueurs impressionnés de différentes manières, et tandis qu'Henri IV jette son chapeau en défi à la Camarde et que Crillon se met l'épée à la main derrière les deux rois, le médecin Miron, futur ami de Henri IV, dit aux gentilshommes qui l'entourent C'est là un signe que ces quatre seigneurs mourront assassinés. Cette scène est retracée d'une manière très intelligible la couleur est aussi fort jolie, mais le dessin laisse bien à désirer. Les figures ne sont pas dans les règles de proportions du corps humains Crillon a au moins quatre longueurs de tête de trop. C'est là le défaut habituel à cet artiste on le retrouve dans son tableau de la naissance de Henri IV qui est au Musée du Luxembourg. M. Galimard a enfin obtenu justice. Son tableau, la Séduction de Léda , est exposé, et le public, ce souverain juge, reste étonné de trouver tant de charme, tant de belles qualités dans une oeuvre contre laquelle tant d'artistes se sont acharnés sans trop savoir pourquoi. Nous n'avons jamais compris que des gens de coeur consentissent bénévolement à se coaliser contre un seul homme, contre un confrère, pour le tuer dans l'opinion publique. Aujourd'hui, en présence du tableau de M. Galimard, les individus qui avaient crié le plus contre lui sont forcés de convenir avec tout le monde que la composition est gracieuse, que la tête de Léda est jolie, que le torse, les bras, la jambe gauche sont de formes élégantes et bien modelés, que le coloris a de l'éclat, de l'harmonie, et que le cygne est peint d'une manière très remarquable. Ce n'est pas un chef-d'oeuvre, mais c'est une belle et bonne peinture, la meilleure, à notre avis, qu'ait produite M. Galimard. M. Larivière nous montre le Martyre de Saint Vincent 1573 . C'est en l'an 303 de Jésus-Christ, que Dacien, après lui avoir fait subir les plus cruels tourments, furieux de n'avoir pu vaincre le courage du saint, le renvoya en prison, avec ordre de le coucher sur des morceaux de pots cassés et de lui mettre les pieds dans des ceps de bois. Mais Dieu n'abandonna pas son serviteur. Des anges, descen dus du Ciel, vinrent le consoler et chanter avec lui les louanges de son protecteur. Ce tableau est peint avec la vigueur que l'on reconnaît à M. Larivière. Ce n'est peut-être pas là ce que l'on est convenu d'appeler de la peinture religieuse. Mais la descente de croix de Rubens, pour n'avoir aucun rapport avec la peinture de Raphaël, n'en est pas moins une oeuvre admirable, le chef-d'oeuvre qu'on admire toujours. Pour nous qui aimons le beau partout où nous le rencontrons, nous ne pouvons qu'applaudir à la manière dont M. Larivière a peint et modelé la figure de saint Vincent mais les bras des deux anges manque de finesse et d'élégance. M. Comte a exposé quatre sujets très intéressants et très bien rendus. Le plus parfait de ces tableaux est celui qui représente Henri III visitant la ménagerie de singes et de perroquets. Cette petite toile est peinte et dessinée avec une grande délicatesse de pinceau il y a des types charmants. François I er et la duchesse d'Étampes visitant l'atelier de Benvenuto Cellini 581 , est encore une gracieuse composition. La tête de la duchesse est jolie et François I er est dessiné correctement. Le reste de la Cour qui accompagne le souverain est moins bien. Catherine de Médicis faisant de la magie dans sa chambre au château de Chaumont, où Ruggieri lui fait voir dans le miroir magique que ses fils mourront sans postérité et qu'Henri de Bourbon leur succédera sur le trône 579 , est un tableau étudié avec conscience jusque dans ses moindres détails. Enfin, le quatrième tableau de M. Comte 578 , Jeanne Grey qui vient de soutenir une discussion contre les théologiens Bonnet, Gardiner et Feckenham, et qui voit son mari, lord Guifford Dudley, se jeter à ses pieds et lui demander pardon d'avoir voulu abandonner sa foi, est d'une couleur plus sévère que les précédents, parfaitement en harmonie avec le sujet. M. Lazerges a retracé une épisode de la dernière inondation. C'est S.M. l'Empereur distribuant des secours aux inondés de Lyon 1623 . Cette toile est certainement la meilleure de toutes celles qui traitent le même sujet aucune ne peut lui être comparé comme mise en scène et comme exécution. Le côté droit du tableau contient surtout des groupes très remarquables mais ceux du côté opposé sont un peu plats, il n'y a pas assez d'air. -La Vierge et l'Enfant Jésus 1624 est un joli petit groupe qui entre dans la manière de ce peintre qui aime les sujets religieux. La Vierge est belle, mais est-ce bien là le type biblique ? - Dans une autre gracieuse composition, M. Lazerges représente l'Albane regardant jouer ses enfants 1625 . Le groupe d'enfants est plein de grâce, ainsi que la pose de l'Albane. M. Louis Boulanger a un petit tableau d'une grande puissance de coloris, une Mater dolorosa 340 . Le sentiment de douleur de la Vierge est on ne peut plus expressif. M. Biard a peint, avec le talent qu'on lui connaît, le Bombardement de Bomarsund. Ce tableau représente plutôt un des vaisseaux chargés de cette opération, que le bombardement proprement dit, car de Bomarsund et de l'action générale on ne voit rien. M. Biard a voulu nous faire assister aux manoeuvres d'un vaisseau pendant le combat et il a parfaitement réussi. Tout y est clairement rendu. Les types de marins sont tout à fait nature on voit que ce sont des portraits. M. Hesse expose cette année une Descente de croix 1346 . Cette composition est conçue et peinte dans le style religieux. L'expression de la Vierge qui pose la main sur la plaie du Christ est d'un sentiment touchant le torse du Christ est bien modelé, et les bras sont d'un dessin vrai, élégant. M. Beaucé, dans l'assaut de Zaatcha Afrique 135 , nous montre le colonel Canrobert, des zouaves, marchant à la tête de la colonne qui s'élance sur la brèche, où quatre officiers, seize sous-officiers ou soldats de bonne volonté l'accompagnent. Il y a de l'élan, de l'action dans cette composition qui se distingue encore par la chaleur du coloris. M. Hillemacher a, sous le numéro 1351, une Sainte Famille d'un effet assez pittoresque. La scène se passe dans l'atelier de charpentier, au milieu des pièces de bois et des copeaux. La Vierge est assisese elle tient l'Enfant. Jésus auquel saint Joseph, qui a quitté son travail, vient offrir une colombe. Ce ta bleau est largement dessiné et franchement touché. Il y a de la fraîcheur dans le coloris. Les têtes sont jolies et les nus bien dessinés. M. Janet-Lange a traité le même sujet que M. Lazerges Napoléon III distribuant des secours aux inondés de Lyon, mais il est loin d'avoir aussi bien réussi. C'est surtout la figure de l'Empereur qui laisse à désirer le cheval est tout à fait manqué. Néanmoins, les groupes du peuple sur le premier plan sont d'une grande vérité comme types et comme couleur. M. Antigna s'est chargé de peindre la Visite de S.M. l'Empereur aux ouvriers ardoisiers d'Angers, pendant l'inondation de 1856. Cette composition est simple et d'un sentiment vrai. L'artiste n'a pas visé à l'effet il a voulu reproduire la scène telle qu'elle s'est passée et il a bien fait. Nous trouvons seulement le ton général du tableau un peu trop gris. M. Schrader , peintre prussien, a envoyé une Tentation de Saint Antoine 2425 qui est peinte avec assez de vigueur. La femme qui cherche à séduire ce pauvre saint est belle, et le jeune amour qui l'excite est fort joli. Cette toile, d'assez grande dimension, fait honneur à l'école de Dusseldorff à laquelle M. Schrader appartient. M. Vignon a exposé 2662 Jésus sur la croix, disant Mon Père , je remets mon âme entre vos mains. Le ton général de ce tableau est d'un rosé désagréable, et le Christ est si raide sur la croix qu'on croirait qu'il est cloué de distance en distance pour empêcher à ses membres de fléchir sous le poids du corps. Les formes sont peut-être d'une nature trop herculéenne plus d'élégance et de finesse eussent convenu au Dieu fait homme, à la nature si douce, si sensible du Christ. Avec cette grande page, M. Vignon a encore deux petits tableaux du même ton que le précédent, mais qui ressemblent, par la manière dont ils sont traités, à deux concours d'esquisse de l'école des Beaux-Arts. Le mieux composé, selon nous, est celui qui représente Cornélie, la mère des Gracques 2667 . Les groupes sont heureusement disposés et l'effet de lumière bien combiné. Le dernier 2666 a pour sujet Véturie, la mère de Coriolau, qui parvient à vaincre le ressentiment de son fils que les tribuns avaient fait condamner à l'exil, et le décide à lever le siège qu'il était venu mettre devant Rome, sa patrie. Ce tableau rappelle surtout les concours de l'école impériale des Beaux-Arts. M. Bouterweck, né en Prusse, appartient cependant à l'école française il est facile de s'en apercevoir à la solidité du coloris de son tableau de Sainte-Barbe, bénissant la vie et les travaux des mineurs dont elle est la patronne 365 . Cette composition sent un peu l'arrangement mais il était impossible de mieux grouper les ouvriers des diverses professions employés aux travaux des mines. M. Quecq nous montre une Épisode du siège d'Avaricum Bourges , par Jules César 226 . Cette ville étant prise d'assaut, une jeune femme gauloise, pour échapper à un guerrier romain, se précipite du haut d'une tour avec son enfant dont elle essaye d'étouffer les cris. Cette scène est dramatique et M. Quecq l'a traitée avec intelligence. La pose du soldat qui se cramponne aux vêtements de cette femme, qui s'élance déjà des bords du parapet, est d'un mouvement plein d'énergie. Cette femme se suicide bien avec l'égarement du désespoir et de la frayeur. Peut-être l'expression est-elle un peu exagérée et nuit-elle à la beauté des traits de la femme. M. Marc a peint l'assassinat de François de Lorraine, duc de Guise, par Jean Poltrot, le 18 février 1563, veille du jour où il devait donner l'assaut à la ville d'Orléans 1818 . Cette scène se passe la nuit et dans un bois. L'effet de lune au travers des arbres est bien rendu le mouvement du duc de Guise est vrai les chevaux sont également bien dessinés. M. Petit fait ce qu'on est convenu d'appeler le genre religieux c'est de la peinture de convention, une sorte de dessin légèrement coloré. Le grand tableau de cet artiste représente l'Institution de l'adoration du Saint-Sacrement 2133 . Les figures sont arrangées symétriquement et avec goût elles sont dessinées assez correctement, mais elles sont sèchement peintes. Feu Goyet a laissé inachevé une des plus grandes toiles du Salon elle représente le Massacre des Innocents 1226 . Cette composition est conçue dans le goût classique les effets dramatiques y sont cherchés les groupes sont arrangés, et quelques-uns empruntés au même sujet traité par Rubens dans un grand tableau que nous avons vu à la Pinacothèque, à Munich. Cependant cette peinture, qui eût certainement gagnée encore si l'artiste avait pu la terminer, a des qualités incontestables sous le rappert du dessin et de la composition. M. Van Schendel , de Bruxelles, a envoyé un tableau qui retrace une épisode de l'histoire hollandaise, en 1573. Lorsque Bréda retomba au pouvoir des Espagnols, Steven Van den Berghe, l'un des plus notables habitants, et auparavant fonctionnaire de la République batave, avait accepté néanmoins un emploi du nouveau pouvoir. Il n'avait qu'une fille qui se nommait Anna. Un jeune Espagnol en était devenu amoureux, mais sans pouvoir lui faire partager ses sentiments la demande de sa main, qu'il avait faite à plusieurs reprises, avait toujours été rejetée. Il résolut de s'en venger. Un jour il lui apporte une lettre en la priant d'en prendre connaissance. La jeune personne vient la donner à lire à son père. Cet écrit n'était rien moins qu'un projet de complot pour livrer la ville aux Hollandais. L'étonnement et la stupéfaction du père et de la fille sont au comble. Le jeune Espagnol s'était rendu immédiatement chez le gouverneur et lui avait déclaré que Van den Berghe voulait livrer la place aux ennemis, que sa fille même participait au complot, et qu'on ne manquerait pas d'en trouver les preuves chez eux. Le père et la fille furent arrêtés en effet, l'écrit encore en leur possession, prouvait leur culpabilité. - L'artiste a choisi le moment où le père et la fille prennent connaissance de la lettre du jeune Espagnol, et cette lecture se fait à la clarté d'une chandelle. La stupéfaction est bien peinte sur les traits de ce vieillard et sur ceux de sa fille, jeune et jolie blonde. L'effet de lumière est rendu avec vérité dans ce tableau 2602 M. Bohn est aussi un peintre allemand, mais de l'école de Stuttgardt il a obtenu à nos expositions des médailles et la croix de la Légion-d'Honneur. Son tableau 264 , Jeune âme ravie au Ciel, a bien le cachet allemand, le vague de l'école de Munich. Il est placé un peu trop haut pour qu'il soit possible d'apprécier le mérite du dessin et du modelé. M. Legrip a peint la Mort de Malfilâtre, qui, malade, abandonné, mourait de faim à Chaillot, lorsqu'il fut recueilli charitablement par Mme Lanone, tapissière. Mais malgré les soins touchants dont elle l'entoura, le jeune poète normand expira dans ses bras, le 6 mars 1767. Peu d'instants après sa mort, M. d'Alembert, accompagné d'un ami, venait lui offrir un secours de cent écus mais ce bienfait arrivait malheureusement trop tard ils n'eurent plus qu'à arroser son corps d'eau bénite. C'est le moment choisi par le peintre. Cette scène pourrait être plus émouvante d'Alembert, son ami, et la brave femme qui a donné ses soins à Malfilâtre, sont bien peu émus de cette misère et de cette mort. Cependant, cette petite toile 1682 se recommande par le dessin et la couleur. M. Robert-Fleury a peint Charles-Quint au monastère de Saint-Just, recevant Ruy-Gomez de Silva, comte de Mélito, que lui envoie Philippe Il pour le supplier de quitter la cellule de Saint-Just, et réclamer de lui des conseils dans la complication critique des affaires d'Espagne en 1557. Ce tableau 2291 est un des meilleurs, sinon le meilleur de l'Exposition, tant pour la mise en scène que pour la puissance et l'harmonie du coloris. La tête de Charles-Quint manque d'expression elle nous a paru trop impassible. M. Beaume a également exposé un joli petit tableau, bien composé, représentant la Mort de Charles-Quint au couvent de Saint-Just 141 . Les figures sont bien dessinées pourtant la tête de Charles-Quint est un peu petite relativement à la taille du corps. Le Moïse exposé 140 , du même artiste, est d'une couleur agréable, mais d'une exécution floue. M. Roux s'est montré vraiment coloriste dans son petit tableau 5346 l'Atelier de Rembrandt, où il a réussi le clair-obscur presqu'à l'égal du célèbre maître de l'école flamande. La transparence des tons, la disposition des groupes, la finesse avec laquelle la tête de Rembrandt est touchée, font de cette toile une oeuvre très remarquable. Une autre composition de ce peintre, non moins remarquable quoique moins séduisante, représente Bernard Palissy, en 1575, posant les bases de la géologie, et donnant le premier la théorie des sources, des dépôts de fossiles, de la génération des minéraux, etc. Non seulement M. Roux est coloriste, mais il est encore dessinateur les têtes, les mains sont modelées, étudiées avec conscience. M. Benouville cherche, comme M. Roux, des sujets attachants il nous montre Raphaël apercexant la, Fornarina pour la première fois 167 . Cette composition est simple. Raphaël, en passant devant la boutique d'un boulanger, aperçoit sur la porte une femme d'une grande beauté il s'arrête, la contemple, l'admire c'était la Fornarina, la belle boulangère. Le mouvement de la pose de Raphaël est vrai, mais celui de la femme est trop arrangé elle pose. Le second tableau de cet artiste a pour titre Poussin, sur les bords du Tibre, trouvant la composition de son Moïse sauvé des eaux 168 . Parmi quelques femmes qui viennent laver sur le bords du fleuve, il en est une qui est agenouillée et qui baigne son enfant. C'est là le groupe dont Poussin prend un croquis qu'il traduira plus tard en un chef-d'oeuvre. Ces deux toiles se recommandent aussi par la couleur et le dessin. M. Cabanel a représenté Michel-Ange dans son atelier, contemplant sa statue de Moïse, tandis que le pape, sans être aperçu, entre pour visiter les travaux du grand artiste. Cette composition 419 est heureusement conçue Michel-Ange absorbe bien toute l'attention. -Aglaé et Boniface 421 , rêvant aux nouvelles vérités du christianisme, dont la grâce divine pénétrait leur âme, est une oeuvre d'une exécution plus sérieuse et d'un sentiment élevé qui rappelle Saint Augustin et sa mère, Sainte Monique, de M. Ary Scheffer. M. Jalabert a choisi pour sujet Raphaël travaillant à la madone de Saint-Sixte 1418 . Du calme virginal le peintre gracieux, Raphaël, a devant lui une belle romaine et son fils qui posent derrière lui, le cardinal Jean de Médicis Léon X et Balthazar Castiglione le regardent peindre, et dans le fond du tableau ses élèves préparent un des cartons pour la décoration des chambres du Vatican. Les personnages sont savamment groupés les têtes sont finement touchées, ainsi, que les étoffes et les accessoires. M. Gustave Boulanger , pensionnaire à l'école de Rome, a voulu représenter Jules-César arrivé au Rubicon, dans son tableau de cinquième année à la villa Médicis. Nous disons a voulu représenter, parce que c'est plutôt une étude académique qu'un sujet historique sérieusement traité et consciencieusement rendu. En effet, d'après le récit de Suétone, Jules-César a été obligé de traverser à pied des sentiers étroits qui l'ont mené jusqu'au Rubicon, où il a rejoint ses légions. Là, il s'arrête e réfléchit. S'il passe ce fleuve qui sépare la Gaule cisall pine de l'Italie, il méconnaît les lois de son pays e entre en guerre avec la République. Un incident imprévu va triompher de son irrésolution et faciliter la hardiesse de son entreprise. Mais un homme d'une forme et d'une grandeur extraordinaire qui était assis sur le bord du fleuve, jouant de la flûte, est aperçu des musiciens de l'armée qui se rassemblent autour de lui. Il saisit un clairon, en sonne de toute sa force en s'élançant dans le fleuve qu'il franchit. Allons s'écrie César, allons où nous appellent les présages des dieux et l'iniquité de nos ennemis. Le sort en est jeté. Dans le tableau 336 de M. Boulanger, le joueur de flûte est un chétif berger, et des cohortes de César on n'aperçoit qu'un seul soldat qui fait l'effet d'un domestique humilié de suivre à pied son maïtre qui est monté sur un vigoureux coursier. Mais, nous l'avons dit, c'est une figure académique et non un tableau que M. Boulanger a envoyé. À ce point de vue, cette toile se recommander par la qualité du dessin et de la couleur. M. Duval-le-Camus expose la Fuite en Égypte 888 . Cette toile, beaucoup plus grandes que celles qu'on connaît déjà de cet artiste, se distingue par la composition et le dessin. Les personnages sont groupés et drapés avec goût mais peut-être auraient-ils gagnés encore, si, au lieu d'un rocher, ils avaient pour fond un lointain vague et lumineux. M. Landelle donne, comme fragment de tableau, une toile 1551 sur laquelle il a peint les Anges gardiens en prière devant l'Enfant-Jésus. Les anges sont jolis et d'un dessin élégant l'Enfant-Jésus est peut-être d'un ton un peu trop rose. M. Cornu intitule son tableau Invention d'une statue de la Vierge. Ce titre a piqué notre curiosité, et après avoir cherché vainement sur le tableau une invention quelconque, nous avons recours au livret qui explique ainsi le sujet Au XIII e siècle, des bergers du Beaujolais qui menaient paître leurs troupeaux dans un endroit marécageux, les virent un jour se prosterner en terre. Ne pouvant parvenir à les faire bouger de place, ils entrèrent dans les marais, et trouvèrent parmi les roseaux une statue de la Vierge. Le curé du pays, averti de ce miracle, alla processionnellement chercher la statue, et la déposa dans une chapelle de sainte Madeleine située aux environs. Mais le lendemain la statue avait disparue, et comme elle fut retrouvée à la même place que la veille, on dessécha le marais, et on y bâtit une chapelle sous l'invocation de Notre-Dame-des-Marais. Dans la suite, cette chapelle fit place à une église qui est aujourd'hui la cathédrale de Villefranche. Il est possible qu'il y ait quelque invention, mais nous ne voyons dans ce texte que la découverte d'une statue et un miracle. Nous engageons M. Cornu à effacer l'expression inconvenante de invention et d'écrire Découverte d'une statue de la Vierge. Du reste, la composition de ce tableau est bien conçue, les figures sont savamment dessinées, mais le colorisis manque de transparence il est un peu noir. M. Bouguereau a peint à la cire, pour la décoration d'un salon, neuf panneaux sur fond noir dans le genre des peintures d'Herculanum, et représentant le Printemp, l'Été, l'Amour, l'Amitié, la Fortune, la Danse, Arion sur cheval marin, Bacchante sur une panthère, les Quatre heures du jour. Ces compositions ont du style et sont gracieuses les nus sont d'un dessin correct et les draperies a agencées avec goût mais ces fonds noirs donnentnt au colors quelque chose de dur, de sombre, de triste même, qui nuit à l'effet. Un autre tableau de cet artiste représente l'Empereur visitant les inondés de Tarascon juin 1856 . C'est, après celui de M. Lazerges, le tableau des inondations où l'on rencontre le plus de talent. Mais pour M. Bougereau, comme pour M. Lazerges, le véritable genre qui convient à leurs études, c'est le genre classique, c'est le nu et la draperie. M. Cartellier a exposé un suet qu'on ne peut guère traiter sans se souvenir de Jouvenet il a peint sur une toile de grande dimension la Pêche miraculeuse, lorsque Jésus-Christ apparaît à ses disciples près de la mer de Tibérade 446 . Comme son maître, M. Ingres, M. Cartellier n'est pas justement un coloriste, mais les figures sont consciencieusement étudiées et cette conscence a été poussée jusque dans l'exécution des accessoires. M. Houry a fait preuve d'érudition dans son tableau 1375 représentant les Derniers moments de Marie de Médicis , reine de France, morte à Cologne, le 3 juillet 1642. Avant qu'un écrivain distingué, M. Eugène Loudun, bibliothécaire à l'Arsenal, n'ait publié le testament de cette reine, on croyait généralement qu'elle était morte dans la misère. M. Houry a repoussé cette erreur accréditée par plus d'un historien il fait mourir Marie de Médicis entourée de gens de Cour et dans un salon somptueusement meublé. Le moment choisi par l'artiste est celui où le cardinal Fabio Chigi demande à cette reine, qu'il vient de confesser, si elle pardonne à tous ses ennemis et particulièrement à Richelieu. De bon coeur, dit-elle. - Madame, ajoute le cardinal, pour l'en convaincre, voudriez-vous lui envoyer le bracelet que vous avez au bras ? - Oh ! c'est par trop ! s'écrie la mourante. Cette réponse se comprend aisément au geste énergique de Marie de Médicis. Les personnages secondaires sont sagement sacrifiés aux deux principaux, lesquels sont largement peints. M. Jeanron a, comme M. Baudry, cherché à imiter les tons d'une vieille peinture dans son tableau 1432 de Raphaël et la Fornarina. Plus d'un artiste avant MM. Baudry et Jeanron se sont laissés aller à singer les tons vieillis, crasseux et enfumés des anciennes toiles des grands maîtres, comme si le mérite de ces chefs-d'oeuvre consistait dans la crasse qui les couvre et dans l'altération de leur fraîcheur et de leur beauté primitives O fureur de singer, déplorable manie, Lèpre de notre siècle et fléau du génie, Quand donc cesseras-tu de vouloir t'emparer Des traits des demi-dieux pour les défigurer ? Titien, Haphaël, Guide, Corrège, Albane, Vous qui sortant du rang d'un vulgaire profane, Sûtes sanctifier au printemps de vos jours, Les amours par les arts, les arts par les amours, Dites ! quand vous cherchiez à rendre avec justesse Les contours d'une femme et leur délicatesse, Lorsque votre palette, épuisant ses trésors, Les revêtait de vie et leur créait un corps, Aviez-vous d'autre but, sinon que la peinture Jusqu'à l'illusion pût feindre la nature, Décevoir Atropos, et propice aux amants, De l'absence pour eux amortir les tourments ? Ah ! cent fois au milieu de ces nuits dévorantes Où le sang s'épaissit dans les veines brûlantes, Où le coeur affamé d'amour, de volupté, Frémit comme un volcan par la lave agitée, Vous aurez, comme moi, de baisers frénétiques, Accablé d'un portrait les appas fantastiques, Et, fougueux Ixion, déchaînant vos désirs, De la réalité savoure les plaisirs. Espérons donc que M. Jeanron voudra rester lui, et que, malgré l'engouement de quelques niais pour les toiles enfumées, les tons jaunis et noircis, cet artiste reviendra à copier la nature, à la fraîcheur ordinaire de son coloris, laissant au temps et à la mauvaise préparation des toiles et des couleurs la mission de détruire le charme de sa palette. Avant de quitter le tableau de Raphaël et de la Fornarina, disons que le tors de cette femme est fort beau de contours et de modelé. M. Mussini a tiré son sujet des Martyrs de Châteaubriand. Cymadocée, jeune prêtresse des Muses, s'étant égarée dans une forêt en revenant des sacrifices solennels du temple de Diane, en Messinie, rencontre un jeune chasseur le chrétien. Eudore qui lui offre de la reconduire chez son père, Démodocus. Le langage austère d'Eudore, parlant d'un Dieu unique créateur de toutes choses, étonne la jeune payenne. Cymadocée commençait à sentir une vive frayeur, qu'elle n'osait, toutefois, laisser paraître. Son étonnement n'eut plus de bornes lorsqu'elle vit son guide s'incliner devant un esclave délaissé qu'ils trouvèrent au bord d'un chemin, l'appeler son frère, lui donner son manteau pour couvrir sa nudité. Étranger, dit la fille de Démodocus, tu as cru sans doute que cet esclave était quelque dieu caché sous la figure d'un mendiant pour éprouver le coeur des mortels ? - Non, répondit Eudore, j'ai cru que c'était un homme. Ce tableau 1988 est d'une exécution large et vigoureuse le sujet, bien interprété, s'explique naturellement. Mais la pose de l'esclave est peu gracieuse et le ton de sa carnation un peu trop bistré. M. Coomans a envoyé de Bruxelles une grande toile qui ne manque pas d'une certaine verve dans la composition et dans l'exécution malheureusement ces qualités pèchent par l'excès. L'Orgie des Philistins dans le temple de Dragon 583 , est une confusion inextricable, un pêle-mêle de duperies ondoyantes, de coupes et de vases d'or, de femmes blanches et noires, où l'oeil a peine à discerner les objets. C'est avec peine qu'on arrive à découvrir dans le fond du tableau Samson qui ébranle les colonnes qui soutiennent les voûtes du palais pour ensevelir sous ses débris cette réunion de débauchés. M. Mazerolle a exposé une grande peinture représentant Chilpéric et Frédégonde devant le cadavre de Galsuinthe. Cette composition est trop arrangée, trop théâtrale. Le tors de Galsuinthe est bien peint, bien dessiné, mais le ton général du tableau est noir et lourd. M. Rigo compte six tableaux à l'Exposition. Celui qui attire surtout l'attention reproduit une scène de la guerre de Crimée Les chirurgiens français pansant des blessés russes à la bataille d'Inkermann. On a vu des blessés russes tellement attendris des soins qu'on leur prodiguait, dit le rapport du général en chef, qu'ils baisaient les mains ensanglantées du chirurgien qui les pansait. Cette composition 2276 est simple et attachante les figures, grandes comme nature, sont bien dessinées et bien peintes. Nous préférons cette toile à celle du même artiste et de petite dimension, intitulée Dévouement héroïque de M. Richaud , maire de Versailles. M. Aiffre, qui s'est fait connaître dans les arts par plusieurs peintures religieuses et par un beau portrait de M. Affre, a exposé un seul tableau Jésus et les Petits enfants. Ce groupe est dessiné correctement la couleur a de la fraîcheur, de la finesse les enfants sont jolis. M. Timbal a deux tableaux Saint Jean l'évangéliste prêchant à Éphèse 2538 , et la Vierge au pied de la croix 2539 . Ce dernier, de grande dimension, est largement peint la Vierge est d'un sentiment vrai et expressif. M. Doré, par une faveur toute spéciale, vient de faire admettre à l'Exposition son tableau représentant la Bataille d'Inkermann. Ce sujet convenait parfaitement au génie de M. Doré. C'est bien là une mêlée, c'est bien ainsi qu'a dû se passer ce terrible combat où l'armée anglaise allait se trouver anéantie sans l'arrivée des Français. Quelle boucherie ! comme ces soldats russes s'en donnent ! comme ils abîment ces grands gaillards de soldats anglais qui se font bravement tuer ! Mais aussi quelle est leur joie en voyant accourir, au pas gymnastique, ces petits Français qui vont les sauver d'une défaite complète ! Comme déjà l'affaire prend une autre tournure là où les zouaves et les chasseurs sont parvenus ! Dam ! c'est que ces troupiers là n'ont rien de gauche et de gêné dans leurs mouvements, c'est qu'ils taillent en plein drap et savent faire une trouée. Quoique placé un peu haut, ce tableau est si vigoureusement peint qu'on peut en saisir tous les détails, et apprécier tout à la fois le mérite du peintre et du dessinateur. Nous nous apercevons que nous avons dépassé les limites assignées à ce chapitre. Cependant nous ne pouvons nous empêcher de signaler encore quelques peintures historiques que nous regrettons ne pouvoir analyser -L'Annonciation 1748 , par M. LEVEAU -Jésus chassant les vendeurs du temple 2309 , par M. ROMAGNY -Michel-Ange à la chapelle Sixtine 111 , par M. BARRIAS -Sainte Geneviève 2514 , par M. TERNANTE -Combat des Trente 2102 , par M. PENGUILLY -La Chute des anges rebelles 1515 , par M. LAFOND -L'Entrée dans Paris des troupes revenant de Crimée 1256 , par M. GUET -Les Douceurs de la paix 1433 , par feu JOURDY -La Justice humaine et la Miséricorde divine 2307 , par M. ROGER -Le Retour à Paris des troupes de l'armée de Crimée 1849 , par M. MASSÉ -La Vierge et Saint Jean 693 , par M. DAUPHIN -Le Christ à la co lonne 2485 , par M. STARCK -Le Christ consolateur des affligés 1664 , par M. LEFÉBURE -Jésus apaisant la tempête 846 , par M. DUPUIS-COLSON -Un trait de la jeunesse de Napoléon III 1584 , et l'Empereur visitant les inondés de Tarascon, par M. LASSALLE -Samson et Dalila 1921 , par M. MEYNIER -Bacchante désarmant l'Amour 234 , par M. BLANC -Le Triomphe d'Amphitrite 1665 , par M. LEFEBVRE -Pysché abandonnée par l'Amour 813 , par M. DUBOIS -Baptême de Clovis 230 , par M. BIN -La Barque de Caron 963 , par M. FEYEN-PERRIN -Christophe Colomb 699 , par M. DEBON -La Vierge au métier 1809 , par M. MAISON -Tous les saints protecteurs de la ville d'Astafort 831 , par M. DULONG -La Foi, l'Espérance et la Charité 1840 , par Madame MARSAND -Incendie des drapeaux dans la cour d'honneur de l'hôtel des Invalides 30 mars 1814 , par M. DEFRENNE, etc. III. TABLEAUX DE GENRE. Nous avons, dans le précédent chapitre, examiné et cité cent et quelques tableaux traitant l'histoire ancienne et moderne, religieuse et mythologique, symbolique et allégorique. Aujourd'hui nous abordons des compositions moins sérieuses, moins difficiles. Mais si le tableau de genre exige moins de style dans la forme, moins d'élévation dans la pensée, il demande plus de vérité, plus de sentiment, plus de finesse d'observation aussi est-ce le genre le plus goûté de la majorité du public qui visite les expositions des beaux-arts. M. Gérôme , qui avait une si grande toile à l'Exposition universelle, n'a, au Salon de cette année, que des tableaux de chevalet mais l'un d'eux fait révolution, et suffirait au succès d'une exposition. Et cependant, le sujet est bien simple il est intitulé Sortie du bal masqué 1159 . Deux jeunes gens, l'un sous le masque du pierrot, l'autre sous celui d'arlequin, se sont pris de querelle, sans doute pour une futilité. Ils se sont rendus dans une avenue du Bois de Boulogne où, à la pâle clarté du crépuscule du matin, ils se sont battus au fleuret, et le pierrot, touché en pleine poitrine, tombe mortellement blessé dans les bras de ses témoins, également déguisés, qui l'étendent sur le sol couvert de neige et examinent avec inquiétude l'état de la blessure. L'arlequin, entraîné par son témoin, rejoint un fiacre qui attend et que l'on aperçoit à travers le brouillard. Dire l'impression que produit cette scène si simple, si vraie, serait impossible. Il faut voir ce tableau où l'artiste a mis tout son talent de peintre et de dessinateur. La Prière chez un chef Arnaute 1158 du même peintre, est d'un caractère plus grave, plus solennel et pourtant d'une grande simplicité. Des vieillards, des jeunes gens, des enfants sont rangés sur une même ligne, debout sur une natte, ayant devant eux leurs babouches qu'ils ont quittées ils tiennent les bras levés et prient. Il faut le talent de M. Gérôme pour savoir intéresser à si peu de frais mais tout est si vrai, tout est si bien rendu, qu'on aime à s'arrêter devant cette petite toile comme devant celles, non moins bien peintes, qu'il a encore exposées les Recrues égyptiennes traversant le dé sert 1157 et Pifferari 1163 . M. Horace Vernet a aussi un petit tableau qui impressionne beaucoup, mais d'une manière touchante c'est le Zouave trappiste 2624 . Un zouave couvert de la robe de trappiste, la tête nue et rasée, est agenouillé près d'une croix placée sur une fosse nouvellement fermée il incline son front à peine cicatrisé et prie dans le plus profond recueillement, tandis qu'au loin, appuyé sur la barrière de l'entrée du cimetière, un frère d'armes, un zouave, le considère avec attendrissement. Cette petite scène si bien peinte n'est pas de l'invention de M. Horace Vernet c'est un fait historique qu'on racontait ainsi Il y a quelques années, un soldat se présenta au supérieur de la maison des trappistes de Staouéli. Il déclara qu'il faisait partie d'un régiment de zouaves, et qu'il avait, depuis trois jours, droit à son congé. Il ajouta qu'ayant été grièvement blessé à la tête dans une affaire meurtrière, il s'était trouvé, pendant plusieurs jours, entre la vie et la mort, et que, dans cette extrémité, il avait fait voeu, s'il revenait à la santé, de se consacrer désormais à Dieu. Le supérieur le reçut avec bonté, l'engagea à repasser dans quelques jours, et prit sur lui, auprès de ses chefs, les renseignements les plus circonstanciés et excellents à tous égards. Le zouave revint à jour dit le supérieur l'interrogea longuement, lui demanda s'il avait une vocation bien réelle, s'il était prêt à souffrir toutes les privations, résigné à subir, sans se plaindre, toutes les épreuves, même les plus cruelles, n'ayant de confiance qu'en. Dieu pour le juger. Le soldat répondit affirmativement. Le lendemain matin, le supérieur rassembla toute la communauté dans la chapelle, et adressa ces paroles aux religieux réunis Frères, un nouveau venu nous demande à entrer parmi nous. C'est un soldat indigne de ce nom il a toujours été noté pour sa mauvaise conduite et son manque de courage. Il sollicite dans cette maison un asile où il puisse réparer au sein de Dieu les erreurs de sa vie. Que chacun de vous réfléchisse, et que demain, à pareille heure, il nous fasse connaître le résultat de ses méditations. Pendant ce discours, l'étranger, agenouillé sur les dalles de la chapelle, priait Dieu avec ferveur. Quelques larmes, qu'il ne pouvait retenir, s'échappaient de ses yeux, et il passait, comme par un mouvement convulsif et involontaire, la main droite sur une large plaie, à peine cicatrisée, qu'on voyait à son front. Il resta en prières pendant la journée et une partie de la nuit. Lorsque le jour parut, les religieux se réunirent de nouveau dans la chapelle. Le supérieur, comme la veille, prit la parole et leur adressa l'allocution suivante Mes frères, vous avez devant vous non seulement le plus brave, le plus digne des soldats, portant au front une noble cicatrice, mais encore le plus résigné, le plus humble, le plus vertueux des chrétiens. Hier, pour le soumettre à une dure épreuve, la plus injuste des accusations a été portée contre lui il a tout souffert, tout enduré, mettant sa confiance en Dieu seul, et attendant de lui une réparation méritée. Il vous adonné ainsi, dès le premier jour de sa présence parmi nous, un exemple unique des grandes vertus chrétiennes nécessaires à la vie monastique. Désormais, le nouveau frère que le ciel nous envoie marchera à la tête de la communauté pour nous servir d'exemple. Le zouave trappiste vécut quatre années encore, pendant lesquelles il édifia la communauté par sa piété profonde. Un jour, la plaie qu'il avait à la tête se rouvrit, et au bout de quelque temps il vit la mort s'approcher de lui avec le même courage qu'il avait mis autrefois à la braver sur les champs de bataille. M. Horace Vernet fait en ce moment, comme pendant au Zouave trappiste de l'exposition actuelle, le zouave à la chapelle, s'entendant accuser de lâcheté par le supérieur en présence de la communauté rassemblée. M. Glaize est un esprit satyrique et philosophique toutes ses compositions portent en elles un enseignement. Dans son tableau intitulé les Amours à l'encan 1203 , il nous montre l'espèce humaine sous ses différents types, à tous les âges et de tous rangs, achetant des amours à la criée. M. Glaize est un agréable coloriste les amours sont charmants et quelques-unes des jeunes femmes sont fort jolies. - Le second tableau de cet artiste a pour titre Devant la porte d'un changeur 1203 . Ici, ce ne sont plus des personnages de l'antiquité qui sont en scène ce sont de pauvres gens, une malheureuse mère et ses enfants en guenilles, grelottant de froid, qui, le soir, regarde avec convoitise, à travers la vitrine éclairée d'un changeur, un étranger qui offre du papier pour de l'or. Cette scène, qui se présente chaque jour sous nos pas dans les rues de Paris, a été rendue avec une grande vérité par M. Glaize. M. Hamou a exposé une série de charmantes et naïves compositions ce sont Ricochet enseigne ment mutuel 1294 -Boutique à quatre sous 1295 -Papillon enchainé 1296 -Cantharide esclave 1297 -Saison des Papillons 1298 -Jeune Fille arrosant des fleurs 1299 -Femme aux bouquets 1300 -Dévideuses 1301 . Toutes ces petites figures sont ravissantes de naïveté, de finesse de dessin et de coloris mais partout c'est la même tête, tête de convention qui, par ce motif, manque de caractère et d'originalité. M. Hamon ignore-t-il que le public se lasse des meilleures choses, et que, cette année, en revoyant encore sa petite fille des expositions précédentes, il s'est écrié Encore ! Nous reconnaissons assez de talent à M. Hamon pour être convaincu qu'il saura trouver une variante même dans le néo-grec, en admettant qu'il ne puisse quitter ce genre. M. Jobbé-Duval, pour peindre son tableau le Rêve , effet de brume, s'est inspiré de ces deux vers d'André Chénier De légères beautés, troupe agile et dansante, Tu sais, tu sais, ma mère, aux bords de l'Erymanthe. Cette composition est gracieuse, poétique la couleur est suave, les tors de femmes sont bien dessinés et largement touchés. C'est de la grande peinture dans un petit cadre. M. Meissonnier semble vouloir grandir ses toiles, tandis que ses singes, ses imitateurs, s'in génuent à faire de la peinture microscopique. Plusieurs des huit tableaux exposés ont une dimension plus grande que celle des toiles ordinaires de ce peintre et n'en réunissent pas moins toutes les qualités de ce maître pureté de dessin, esprit d'observation, vérité des détails, finesse d'exécution, transparence et vigueur de coloris. La Confidence 1883 , le plus grand des huit, est un véritable chef-d'oeuvre de sentiment et d'exécution. Le Peintre 1884 , est une peinture d'un effet de lumière on ne peut plus riche de tous, de même que l' Amateur de tableaux chez un peintre 1887 , l'Attente 1886 , Un Homme à la fenêtre 1888 et le Portrait d'Alexandre Batta 1890 . Quant aux deux tableaux Un Homme en armure 1885 et Jeune Homme du temps de la Régence 1889 , ce sont deux figures d'étude peintes avec toute la délicatesse de pinceau que M. Meissonnier possède seul. M. Chevet est un des imitateurs de M. Meissonnier qui en approche le plus mais son coloris est froid et sa touche est sèche à force de vouloir être fine. Ses quatre tableaux sont encore plus petits que ceux du peintre précédent ce sont de vraies miniatures. Celui qui représente la vue intérieure d' Un Estaminet en 1857 502 offrait de grandes difficultés d'exécution heureusement surmontées. Cependant, nous lui préférons, ainsi qu'à la Partie de dominos 504 , le jeune Homme lisant 505 et l'Étude 503 , d'un modelé plus large et d'une couleur plus vraie, plus solide. M. Bellangé a rendu, avec le sentiment simple de la vérité, une scène touchante qu'il intitule Dernières volontés 147 . C'est un officier des zouaves qui est blessé mortellement et qui remet sa croix à un de ses soldats qui reçoit ses adieux et ses dernières instructions pendant que le combat continue autour d'eux. Ces deux types militaires sont peints de main de maître. M. Benouville, dont nous avons déjà parlé, a traduit, avec un sentiment délicat, la touchante fable des Deux Pigeons 166 de La Fontaine. C'est le meilleur tableau de cet artiste, qui y a mis une verve et une puissance de couleur qu'on ne retrouve pas dans ses autres peintures. M. Noël-Duveau est aussi un peintre de sentiment et de verve dans son tableau. Le Viatique 891 . Malgré une tempête affreuse, malgré la pluie. qui tombe à torrent, un prêtre breton, revêtu du surplis et de l'étole, a pris le ciboire, et va, par des chemins impraticables, porter le viatique, à un mourant. Deux jeunes paysans le précèdent portant les fanaux, et le sacristain agite la sonnette, Derrière le prêtre, des femmes suivent éplorées, et tous pressent la marche en priant pour l'agonisant. Cette composition est empreinte d'un caractère religieux qui impressionne et attache. Ce tableau est un de ceux qui auront le plus de succès nous le préférons au Droit de passage 892 du même peintre. M. Willems tient à l'école flamande par la finesse qu'il met dans les détails de ses petites com positions et surtout. par le soin qu'il apporte à l'imitation, des étoffes. Ces qualités sont plus saisissantes dans les Adieux 2693 , le Choix de la Nuance 2692 , que dans ses deux autres tableaux La Visite 2690 , et J'y étais ! 2691 . M. Knaus, de l'école de Dusseldorf, est un coloriste des plus remarquables. Son Convoi funèbre 1440 , est ravissant de couleur et de vérité comme sentiment et comme dessin. Mais c'est dans les Petits Fourrageurs 1481 , que ce peintre a prodigué les richesses de sa palette. M. Biard, que nous avons cité aux peintures historiques, a envoyé six de ses plus spirituelles charges Le Mal de Mer, au bal, à bord d'une corvette anglaise 212 , Arrivée en France 213 , Arrivée en Angleterre 214 , Fête villageoise 215 , les Buveurs d'eau 216 , et la Saisie mobilière 217 . Le Mal de Mer, au bal, est une scène à faire pamer de rire, et comme M. Biard sait seul les peindre. L'Arrivée en Angleterre est aussi une composition très plaisante mais c'est dans la Fête villageoise que l'artiste a accumulé charge sur charge, et les types les plus drôles. M. Breton a exposé une des bonnes toiles du Salon la Bénédiction des blés en Artois 381 . C'est une procession religieuse à travers des champs de blés magnifiques. Cette composition semble avoir été saisie par le daguerréotype, tant elle est simple et vraie. Bien que l'effet de lumière soit très vigou reux, les ombres portées ont de la transparence, et contribuent à l'harmonie générale de la couleur au lieu d'y nuire, comme cela a lieu lorsque les ombres d'un tableau sont d'un ton lourd et noir. M. Hébert nous représente les Fienarolles de San-Angelo vendant du foin à l'entrée de la ville de San-Germano 1317 . Cette petite toile est d'un effet charmant, et, pour quiconque connaît l'Italie, elle a surtout le charme de la couleur locale. Nous voudrions pourtant un dessin plus accusé, plus arrêté, et plus de fermeté dans l'exécution qui est généralement floue. M. Hillemacher n'a pas ce défaut dans les Écoliers de Salamanque 1355 , lisant sur une pierre tumulaire ces paroles castillanes Ici est renfermée l'âme du licencié Pierre Garcias. Le plus jeune des écoliers, vif et étourdi, rit bien de cette épitaphe, tandis que son compagnon, plus judicieux, reste agenouillé et réfléchi. Cette composition est largement peinte et les figures bien dessinées. M. Lacoste traduit avec intelligence cet Épisode du dernier des Mohicans 1495 . La timide et blonde Alice et l'intrépide Cora, escortées par le major Hedwart Duncan et David la Gamme, professeur de chant religieux des recrues, vont rejoindre leur père, le colonel Munco. Egarés à dessein par leur guide, l'Indien Magna, qui cherchait à les livrer aux Mingos, les voyageurs rencontrent heureusement l'éclaireur anglais, la Longue-Carabine, et les deux Mohicans, Chingachgook et son fils Uncas, qui se dévouent pour les soustraire à la fureur de leurs féroces et sauvages ennemis, les Peaux-Rouges. Dans une situation des plus critiques, au milieu des forêts impénétrables, les fugitifs, poursuivis avec acharnement, s'embarquent à la hâte dans un canot que le courageux éclaireur dirige à travers des rapides dangereux, vers une grotte qui leur servira de refuge. - Les sentiments divers qui animent tous les personnages groupés dans cette barque sont bien exprimés et n'ont rien d'exagérés. Les typeses sont jolis et vrais. M. Landelle a deux charmants petits tableaux la Messe à Béast 1549 , et les Vaneuses de Béast Basses-Pyrénées . Ce dernier est d'une couleur délicieuse la vaneuse est jolie et gracieuse. Le premier se distingue par une grande naïveté et une grande finesse de dessin. Deux autres jolies petites toiles de cet artiste appartiennent à M.A. Fould ce sont Une Jeune Fille finlandaise 1554 et Une Femme arménienne 1555 . M. Roehn, peintre gracieux et spirituel dont nous avons eu souvent à louer les oeuvres qui on figuré à nos Expositions, nous offre, cette année, trois compositions l'Amateur de tableaux 2299 , l'Apprenti magister 2300 , l'Apprenti ménétrier 2301 . Les deux dernières sont fort piquantes elles sont peintes avec le fini que M. Roehn met dans ses ouvrages. Citons encore quelques-uns des tableaux de genres les plus recommandables La jolie Bouquetière, par M. BLÈS -le Grand-Père et le Bouquet de la moisson, par M. Armand LELEUX -Une Scène de don Quichotte, par M. NANTEUIL -Une Matinée dans la chambre bleue de la marquise de Rambouillet, par M. LÉMAN -le Concert, par M. COROT -Manon Lescaut, par M. DUVAL-LE-CAMUS -les Quatre coins , par M. COMPTE-CALIX -Un Prisonnier et l'impitoyable consigne, par M. GENOD -Une Visite , par M. DEVERGER -le Pèlerinage, par M. LUMINAIS -Une Devineresse, par M. MONTESSUY -le Fumeur et la Lisense , par M. VETTER, et Un Sauve-qui-peut, par M. HARPIGNIES. IV. PORTRAITS. Des divers genres de la peinture, le portrait est le moins avantageux pour l'artiste et le moins favorablement goûté du public. N'entendons-nous pas, à chacune de nos Expositions, se récrier contre le nombre de portraits admis, et, s'il en croyait certaines personnes, le jury ne devrait en admettre aucun. On oublie qu'une Exposition des Beaux-Arts n'est pas justement instituée pour l'agrément et la distraction des visiteurs, qu'elle l'est, au contraire, pour stimuler le progrès dans toutes les branches de l'art, et pour encourager les artistes en récompensant leurs efforts. On oublie surtout que la majeure partie des artistes peintres ne trouve les moyens d'existence qu'en faisant des portraits, et que le bourgeois tient éminemment à voir son image admise à l'Exposition d'abord, parce que ça flatte sa vanité ensuite, parce qu'il y a là une garantie du mérite de l'oeuvre qu'il aurait refusée si le jury 'avait repoussée. Du reste, nous ne savons si cela vient à la disposition du local ou au discernement avec lequel les portraits sont disséminés et placés, mais, quoique le chiffre en soit très élevé cette année, ils paraissent cependant moins nombreux qu'aux précédentes exhibitions. M. Horace Vernet, le peintre par excellence du portrait historique, l'auteur des plus beaux portraits du Musée national de Versailles, a exposé trois portraits. Le Portrait équestre de S.M. l'Empereur Napoléon III est si parfait qu'on peut dire que c'est un trompe l'oeil. Ce beau cheval blanc sort vraiment du cadre le cavalier est à l'aise, bien assis le bras droit en raccourci est admirablement bien dessiné, et la tête est le portrait le plus ressemblant et le mieux peint qu'on ait fait de l'Empereur. La forme ronde du cadre imposée comportait des difficultés que l'artiste a surmontées complément. Le mérite de ce portrait, destiné à la salle du Trône à l'Hôtel-de-Ville, ne le cède en rien aux admirables portraits de Charles X et du duc d'Orléans que ce maître a peints il y a plus de trente ans. Le Portrait en pied de S.E.M. le maréchal Bos quel 2622 est une peinture plus sévère. Le maréchal est représenté au camp de Sébastopol il est couvert de boue, enveloppé d'une pelisse fourrée et appuyé sur un canon dont la gueule a été déchirée par un boulet ennemi. Le type martial, énergique, du maréchal Bosquet est bien rendu, largement touché comme le reste du tableau. - M. Vernet a été moins heureux dans le Portrait en pied de S.E. M. le maréchal Canrobert 2625 . C'est un portrait entièrement manqué et auquel il faudrait changer le fond. Au surplus, l'artiste a été le premier à le reconnaître, puisqu'à l'heure qu'il est il l'a retiré du cadre pour y faire les changements nécessaires. M. Winterhalter est le plus séduisant des peintres de portraits, celui qui a obtenu les plus brillants succès à nos expositions. Il n'a que deux portraits au Salon actuel. Le Portrait en pied de S.M. l'Impératrice, tenant sur ses genoux le Prince impérial 2695 , diffère un peu de la manière de ce maître la couleur a moins d'éclat, sans doute à cause de la nature de vêtement de l'Impératrice qui porte une robe de velours grenat garnie de fourrure. Mais on retrouve tout le charme de son coloris dans le Portrait de Madame Ducos 2696 , blonde d'une jolie carnation la main droite est finement modelée, mais la main gauche est moins bien dessinée. M. Dubufe fils, l'auteur du Congrès de Paris, est également un séduisant peintre de portraits auquel s'adressent avec raison toutes les jolies femmes, comme nous le prouvent les six portraits que nous avons sous les yeux Portrait de madame Rouher 320 , Portrait de mademoiselle Rosa Bonheur 321 , Portrait de madame C.V. 822 , Portrait de ma dame la baronne H.C. 823 , Portrait de madame la marquise d'A... 824 , et Portrait de ma lame la marquïse de B . 825 . - Le portrait de madame Rouher est le plus complet l'effet en est délicieux. Celui de mademoiselle Rosa Bonheur est touché plus hardiment. La célebre artiste, qui n'a rien exposé cette année, est représentée un bras appuyé sur le col d'un superbe taureau, et tenant, de l'autre, son carton et ses crayons. Un autre charmant portrait est celui de madame la baronne H.C., peint dans le clair-obscur avec beaucoup de talent. M. Court n'est plus qu'un peintre de portraits il a renoncé depuis longtemps à la peinture d'histoire. Cet artiste n'aura produit dans toute sa carrière qu'une seule page historique, mais elle est magnifique C'est la Mort de César. Depuis, ayant échoué dans tous les sujets qu'il a voulu traiter, il s'est adonné avec assez de succès au portrait. Il en a envoyé dix, parmi lesquel figure celui de S.E. M. le maréchal Pélissier, duc de Malakoff. A l'égard de ce portrait, notre embarras est grand car nous apercevons à deux pas un autre portrait du duc de Malakoff par M. Rodakowski, admis par une faveur rare, puisqu'il est tout nouvellement placé et ne figure pas au livret. Or, le duc de Malakoff de M. Court est d'une nature forte, mais sans ce que nous appelons des défauts d'ensemble, c'est-à-dire que les diverses parties du corps sont en harmonie, tandis que le duc de Malakoff de M. Rodakowski a le tors long et les jambes courtes puis, les deux têtes ont bien un air de famille, mais ne sont pas identiques. Quel est celui des deux portraits qui est le bon, nous voulons dire le plus ressemblant, car, comme peinture, ni l'un ni l'autre ne sont bons ?... C'est à ceux qui ont l'honneur de connaître le maréchal Pélissier à se prononcer entre ces deux ouvrages. Nous préférons de M. Court le Portrait de M. le général marquis de Chasseloup-Laubat 652 le coloris y a plus d'harmonie il est moins froid, moins lourd, moins noir le dessin moins sec, moins découpé. Si M. Court marchait dans cette voie, ses portraits auraient un succès assuré. M. Yvon a deux portraits qui rappellent, par la couleur et L'exécution, les belles toiles de Rigault. Ces portraits, largement peints et très ressemblants, sont ceux de M. et de Madame Mélingue 2709 et 2710 . M. Larivière est coloriste. Des quatre portraits qu'il a exposés, deux seulement nous occuperont ce sont ceux de S.E. M. l'amiral de Perseval-Deschênes 1574 , et de S.E.M. le maréchal Baraguey-d'Hilliers 1565 . Tous deux sont bien posés, bien dessinés mais le dernier est d'une plus jolie couleur. M. Flandrin n'a que deux portraits l'un de femme, Madame L. 978 l'autre de M.F. de P. 979 . Ce dernier est supérieur au premier, et comme dessin et comme couleur il est modelé avec toute la vérité et la finesse du talent de M. Flandrin. Mais nous sommes moins content du portrait de femme le raccourci du bras droit est tout à fait manqué, et le fond bleu, sur lequel se détache la tête, nuit à l'harmonie des tons du tableau. M. Abel de Pujol se montre plus coloriste que son confrère de l'Institut dont nous venons de parler. Il a un seul portrait Le Portrait en pied de M.R.A. de P. 2 . La tête et les mains sont peintes de main de maître. M. Heuss, peintre allemand, a une couleur terne et noire, sans chaleur, sans transparence son exécution manque de fermeté et d'assurance elle est petite est tâtonnée. Nous avons bien reconnu son Portrait de M. le comte Tascher de la Pagerie, grand-maître de la maison de l'Empereur 1347 , mais nous avons trouvé qu'il ne l'avait pas flatté. M. Jobbé-Duval, que nous avons déjà cité à la peinture historique, nous offre encore deux peintures Le Portrait de mademoiselle A. Luther 1445 , et le Portrait de mademoiselle A.P. 1446 . Tous deux, charmants de couleur, de finesse et de modelé. M. Benouville, indépendamment de ses sujets historiques, a exposé aussi deux portraits peints, dont l'un est remarquable par la puissance du coloris. C'est le Portrait en pied de l'enfant de M. 170 . La tête est fine et expressive. M. Landelle, sur deux portraits peints, en a un qui est extrêmement gracieux c'est celui de Madame la vicomtesse de M. 1555 . Ce portrait fait tableau la jolie vicomtesse y médite sur la lecture qu'elle vient de faire. M. Hébert a également deux portraits l'un es celui de Madame la princesse Ch. de B. 1318 , dont la tête est d'un joli dessin et la robe de satin noir parfaitement rendue l'autre est le Portrait en pied du fils de M.P. 1319 . Ce petit garçon est bien campé mais sa pose est un peu prétentieuse, un peu maniérée. M. Bontibonne a peint un beau Portrait équestre de S.M. l'Impératrice 366 , représentée à cheval dans le parc de Saint Cloud. L'Impératrice est très ressemblante sa pose est gracieuse sa robe amazone en velours violet est d'une grande fraîcheur et d'une grande vérité de ton le cheval blanc est joli de forme et bien peint. Peut-être le paysage formant fond est-il un peu cru ? M. Montpezat expose aussi, sur une toile de grande dimension, les Portraits équestres de LL. MM. l'Empereur et l'Impératrice 1594 . Ce qu'il y a de mieux dans ce tableau, ce sont les chevaux. L'Empereur est un peu ressemblant, mais l'Impératrice ne l'est pas du tout la tête et les mains sont mal dessinées, mal peintes, et le ton général du tableau, noir et lourd. M. Giraud Eugène , l'auteur de ce charmant tableau intitulé la Boucle à l'oeil 1190 , a exposé quatre portraits mais les deux pastels devant trouver leur place dans un autre chapitre, nous ne nous arrêterons qu'au Portrait de S.A.I. le prince Jérôme 1193 , et au Portrait de S.E.M. l'amiral Hamelin 1194 . Quoique le premier soit peint avec le talent qu'on connaît à M. Giraud, nous lui préférons cependant le dernier, que nous trouvons très joli de couleur et bien modelé. M. Jalabert a fait un très beau Portrait en pied de M . le président de Belleyme 1420 . La simplicité de la pose, la sévérité du coloris conviennent parfaitement au caractère grave de ce magistrat, dont la tête, d'un dessin fin et vrai, est d'une grande ressemblance. M. Bellangé, dans les deux portraits qu'il expose, en a un que personne ne prendrait certainement pour un portrait, mais bien pour un tableau de bataille comme en compose M. Bellangé, Nous voulons parler du Portrait de M. le vicomte de L ..., ex-porte-fanion du maréchal de Saint-Arnaud, en Crimée 148 . M. de L... est un jeune et beau militaire représenté sur le premier plan du tableau, à cheval et portant le fanion du maréchal qu'on aperçoit plus loin suivi de son état-major. Dans le fond de ce tableau, l'action est engagée entre les Russes et les Français. La couleur de cette jolie petite toile est brillante et harmonieuse. M. Ricard cherche l'imitation des vieilles peintures il n'aime pas la fraîcheur du coloris, et s'il est le peintre des femmes pâles et souffrantes, il ne doit pas être goûté des belles au teint rose, annonçant la santé et la gaîté. A part son système de couleur, qui ne manque ni de solidité, ni d'harmonie, mais qui a le tort d'être la même pour tous les sujets, M. Ricard est un dessinateur distingué, et son Portrait de femme 2265 est une oeuvre très remarquable. M. Weiler est un peintre allemand, mais il est l'élève de M. Léon Cogniet, ce qui se voit, de reste, au brillant coloris, au dessin correct, à la touche ferme et large du portrait en pied qu'il a exposé, représentant sir William Forbes dans son costume écossais 2689 . M. Toulmouche, qui a au Salon une charmante petite toile Un Baiser 2553 , y compte encore deux portraits, sous les numéros 2554 et 2555 ils sont d'une jolie couleur et bien dessinés. M. Tissier s'est montré coloriste dans son Portrait en pied du général Mayran, tué en Crimée 2546 . Le général est représenté dans la tranchée dont il dirige ou protège les travaux, car, bien qu'il soit assis sur des gabions, il a l'épée à la main, sans doute pour être prêt en cas d'attaque de la part de l'ennemi. M. Vibert promet de devenir un peintre de portrait de premier ordre il en a toutes les dispositions. Il est dessinateur et coloriste il pose ses modèles avec goût. Le Portrait de M... et de ses deux petites filles 2645 est la preuve de ce que nous disons du talent de cet artiste. M. Darjou a exposé un portrait qu'on a malheureusement placé trop haut pour en apprécier tout le mérite. Néanmoins, la pose naturellement gracieuse et l'harmonie du coloris font remarquer le Portrait de mademoiselle M.D. 686 . Beaucoup d'autres portraits se font encore remarquer par leur bonne exécution, et entre autres le Portrait en pied de M. le comte Alexandre Colonna d'Istria, par M. Pierre COLONNA D'ISTRIA -Un Portrait d'homme 481 , par M. CHAPLIN -Portrait de madame F.B. et de madame E.B. 112 et 113 , par M. BARRIAS - un beau Portrait, par M. LEGROS 1694 -Poftrait de M. de Gascq, président de la cour des comptes 2146 , par M. PHILIPPE -Portrait de madame de Sauley, dame du palais de S.M. l'Impératrice 2153 , par M. PICHON -Portrait de M. Edmond About 2011 , par madame O'CONNELL -Portrait de M. le prince Alexandre Czartoryski 2297 , par M. BODAKOWSKY Portrait de madame F.P. 2232 , par M. QUESNEL Portrait de M . E. Z., lieutenant de vaisseau 2242 , par M. RAVEL, etc. V. INTÉRIEURS, PAYSAGES, ANIMAUX, MARINES, Si les portraits exposés au Salon n'ont pas le privilége d'intéresser bon nombre de visiteurs incapables d'apprécier le mérite d'une bonne exécution, on peut affirmer qu'il n'en est pas de même à l'égard des paysages, des animaux, des fleurs, enfin de tous les genres secondaires de la peinture, qui soit, par leur nature même, à la portée de toutes les intelligences. Aussi est-il bon de signaler en passant que si, pour la grande peinture, la peinture historique, la distance est énorme entre le mérite des peintres français et celui des artistes du reste de l'Europe, il y a presque égalité de talent entre les artistes de tous les pays pour la peinture d'imitation, pour les portraits, les paysages, les natures-mortes, etc. Ces genres, dans lesquels on est arrivé de nos jours à un haut degré de perfection, sont les plus cultivés, et fournissent généralement la majorité des tableaux qui composent les Expositions. On conçoit donc qu'il nous est impossible de parler de tous ces tableaux qui ont, pour la plupart, des qualités recommandables, et que nous nous arrêtions seulement aux oeuvres les plus remarquables en chaque genre, les prenant sans méthode, selon qu'ils se présentront à nos regards. M. Dauzats , notre premier peintre d'intérieur, n'a envoyé qu'un seul tableau au Salon c'est la Mosquée de Cordoue, entrée du baptistère 695 . Cette vue intérieure est peinte avec une grande netteté de ligne et une couleur à la fois puissante et trasparente. La vue pénètre bien sous les voûtes, à travers les colonnes l'air circule bien au milieu des groupes savamment distribués dans cette antique mosquée si riche d'architecture et de sculptures mauresques. M. Desgoffe fait du paysage historique, on pourrait dire du rocher historique, puisque ses toiles sont dépourvues de toute verdure et de tout feuillage, à l'exception de celle intitulée Le Christ au jardin des oliviers 730 qui est d'un ton noir et qui manque d'air. Les figures de ce tableau sont d'une exécution plus faible encore que celles de ses autres compositions, Les fureurs d'Oreste 731 et Le Sommeil d'Oreste 733 . Le meilleur des six tableaux exposés par cet artiste, est l'Ecueil 732 . M. Jeanron sait rendre les rochers avec bien plus de talent que M. Desgoffe. Avec quelle vérité et quel charme de couleur il a peint ceux des Environs d'Ambleteuse ! 1439 . M. Paul Flandrin peut être regardé comme notre premier peintre de paysage historique il le traite à la manière du Poussin, qu'il imite parfois un peu trop. Dans son tableau Jésus et la Chana néenne 980 , les lignes du paysage sont grandes, la couleur est sévère, le sujet historique bien rendu, les figures bien dessinées et les draperies ont du style. Mais en dehors du paysage classique, la couleur de M. Paul Flandrin manque de chaleur et de transparence elle est sèche et sévère. M. Français possède, au contraire, un culoris qui conserve même du charme et de la chaleur lorsqu'il peint une belle Journée d'hiver 1052 . Ce tableau est pour nous le chef-d'oeuvre de ce maître, qui a encore montré la puissance de sa couleur, la richesse de sa palette dans une Etude de buisson 1053 et surtout dans cette charmante toile Souvenir de la vallée de Montmorency 1054 . M. Louis Garneray , l'un des meilleurs peintres de marine, compte quatre tableaux au Salon ce sont Le Naufrage d'une galiote hollandaise démâtée sur la côte de Norwège 1121 , -Vue du canal de Furnes, Belgique 1122 . -Pêche d'un flétan dans la mer du Nord 1123 , et la Vue du château de Smyrne 1124 . Nous nous sommes surtout arrêté au naufrage de la galiote, où la tempête et la fureur des flots sont rendues avec beaucoup de vérité et de talent. M. Courbet est un artiste de talent, mais d'un talent qui réside plus dans la main qu'au cerveau en terme d'atelier, il a de la pâte. On prétend que les peintures bizarres qu'il a exposées, il les a faites tout exprès pour attirer l'attention et répandre son nom dans le public. Si c'est un moyen, il a parfaitement réussi mais ce renom là peu d'artistes le rechercheront, et il est temps que M. Courbet devienne plus correct, plus sérieux. Pour nous, nous n'avons jamais ajouté foi à ces prétendues manoeuvres, à ces calculs nous pensons que cet artiste peint comme il sait, car nous retrouvons toujours et partout dans ses ouvrages les mêmes défauts et les mêmes qualités. Ainsi, son ridicule tableau les Demoiselles des bords de la Seine 620 , manque de perspectif et les figures sont laides, plates et sans modelé. Les mêmes défauts de perspective et de dessin se retrouvent dans son meilleur tableau, la chasse au chevreuil dans les forêts du Grand-Jura la curée 621 les chiens y sont beaucoup trop grands pour les deux hommes, dont l'un, celui qui donne du cor, est petit comme un enfant. Mais ce tableau est d'une couleur solide et largement touchée. C'est là la véritable, la seule qualité de M. Courbet. Est-ce assez pour être et surtout pour rester un peintre célèbre ? Nous ne le pensons pas. Nous engageons cet artiste à se méfier de la camaraderie qui n'a pas peu contribué à égarer son talent. M. Cabat se montre un peintre aussi habile que conciencieux dans les deux petites toiles qu'il expose Les bords de la Seine à Croissy 422 et l'Ile de Croissy 423 . Les lontains sont d'une très grande finesse de ton, et le feuillage du premier plan est étudié et rendu avec une conscience rare. M.F. de Mercey est aussi un paysagiste dont la couleur a du charme. Sa Vue d'Edimbourg 1908 est vigoureuse de ton, la perspectif bien sentie et son Etude de paysage 1909 rappelle, par la finesse des détails et la chaleur du coloris, le beau tableau de cet artiste qui fait partie de la galerie du Luxembourg. M. Ziem n'a que deux tableaux, mais ils sont d'une puissance de ton et d'une harmonie bien rares peu d'artistes possèdent une palette aussi riche, une exécution aussi franche, aussi facile. La Place de Saint Marc, à Venise. pendant l'inondation 2715 , est une peinture d'une grande vigueur et d'une gamme on ne peut plus brillante. Mais c'est dans sa Vue de Constantinople, à la Corne d'or, que M. Ziem a réuni tous les trésors de sa couleur, d'un éclat et d'un effet magique. M. Giraud Charles , l'un des compagnons de S.A.I. le prince Napoléon dans les mers du Nord, a rapporté une étude faite d'après nature, et d'après laquelle il a peint le tableau exposé représentant une Pêche aux phoques 1189 . Cette toile est supérieure à l'étude dont nous parlons et que nous avons vue dans les salons du Palais-Royal les reflets sur lumière sur ces immenses blocs de glace sont ici plus chatoyants, plus brillants, plus nacrés et les figures d'un dessin plus arrêté. L'Intérieur d'un salon de la princesse Mathilde 1188 a moins d'éclat. Peint par un temps sombre, l'artiste n'a pu faire étinceler un rayon de soleil sur les ri ches étoffes, les lustres et les mille objets d'art et d'élégante fantaisie qui ornent ce salon. M. Daubigny a un succès mérité, surtout par son tableau représentant la Vallée d'Optevoz 689 il est admirablement peint et d'une vérité de ton qu'on ne retrouve plus au même degré ni dans son Soleil couché 690 , ni dans sa Futaie de peupliers 691 , ni même dans sa belle toile le Printemps 688 , si remarquable d'exécution. M. Verlat s'est payé la fantaisie de peindre, sur une toile immense, des chevaux et un tombereau chargé de pavés. Nous n'avons pas à examiner s'il a eu tort, s'il placera ou non un tel tableau c'est son affaire et non la nôtre. Ce que nous devons voir, c'est s'il a réussi à bien rendre son Coup de collier 2616 . Ses gros porcherons, plus grands que nature, sont vigoureusement dessinés le mouvement du cheval de trait est bien saisi, il tire à plein collier il en est de même du timonier qui est plein d'énergie. Quant au charretier, son mouvement est juste et son type nature. Ce doit être un portrait. Les artistes de bonne foi, qui savent ce qu'il faut de talent pour remplir avec un certain mérite une toile d'aussi grande dimension, rendent justice à l'oeuvre de M. Verlat. M. Rousseau Philippe est un autre peintre d'animaux d'un talent fin et spirituel qui n'a pas moins de dix tableaux à l'Exposition. Le Déjeuner 2336 , Résignation et Impatience 2331 , et surtout le Rat de ville et le Rat des champs 2337 sent de charmantes compositions auxquelles nous préférons cependant, comme couleur et comme facture, l'intérieur de cuisine avec gibier et légumes 2329 . M. Rousseau Léon peint les animaux sur une plus grande échelle que le peintre précédent, son parent ou son homonyme. Sa Nature morte 2325 est un trophée de chasse groupé avec goût et largement peint la couleur est vraie et solide. M. Rousseau Théodore n'est pas le moins distingué des peintres de ce nom. Paysagistes de réputation, il a envoyé six toiles, parmi lesquelles nous avons principalement remarqué les Bords de la Loire au printemps 2338 , où le feuillage est peint avec beaucoup de légèreté, où l'eau est d'une grande transparence. M. Saint-Jean est sans rival pour l'imitation des fleurs et des fruits. Quoi de plus joli, de mieux peint que son Panier de fraises renversé 2374 ! que ses Melons et framboises 2375 ! que le Bouquet dans les bois 2377 ! et de plus riche, de plus diaphane de ton que les feuilles du Raisin en espalier 2376 qu'un soleil splendide vient dorer ! M. Ouvrié Justin , autre excellent coloriste, nous fait voyager sur les bords du Rhin. Voici Rolandsech et Draekenfels 2027 , Boppart, près Co-blentz 2028 , Tratbach-sur-la-Moselle 2026 , et l'Entrée de La Haye par le canal de Ryswick 2029 . Ce dernier tableau se distingue essentiellement par l'harmonie du coloris, la finesse des tons de l'eau et des lointains. Mademoiselle Lescuye r, qui s'est fait un nom comme peintre de chevaux et d'animaux, a exposé deux tableaux une Nature morte 1744 et un paysage historique représentant l' Enlèvement de Madame de Beauharnais-Miramion 1743 . Cette dame profite d'un passage embarrassé de la forêt pour sauter à bas de son carrosse et échapper à ces ravisseurs, mais elle est bientôt découverte par les cavaliers qui la cherche. Le sujet est rendu avec clarté, les figures sont bien dessinées, le cheval blanc du centre du tableau est peint comme sait les peindre cette artiste d'un talent tout à fait viril et varié, car le paysage est touché avec une habileté qui dénote des connaissances et des études spéciales. M. Saint-François est un paysagiste qui obtient ses effets sans fracas, sans tapage de couleur il impressionne par la vérité, la simplicité, la grandeur des lignes. Ses Pierres druidiques 2372 , restées debout comme une armée de géants pétrifiés, donnent à ce paysage un aspect des plus imposants. Le ton sévère du coloris et le jeu des ombres savamment ménagé concourent puissamment à l'effet solennel de ce tableau, que nous préférons au souvenir d'Afrique du même artiste les Gourbis 2371 . M. Portevin , que nous voyons pour la première fois figurer au livret des Expositions, débute par un effet de lumière très difficile à rendre. C'est un grand salon éclairé seulement par le feu d'une vaste cheminée, telle qu'on en voit à l'hôtel de Cluny. Les habitants du château font cercle autour du foyer et écoutent sans doute le récit de quelque légende. Quoiqu'un peu noir comparativement aux tableaux qui l'entourent, cette toile laisse voir jusqu'aux moindres détails la tête du châtelain, celle de la châtelaine sont natures et bien modelées l'effet de lumière et d'ombre portée est bien rendu. Recommandons encore à l'attention des amateurs les magnifiques paysages de M. AIVASOVSKI l'Hiver dans la Grande-Russie 13 , les Champs de blé de la Petite-Russie 14 , les Steppes de la nouvelle Russie, au coucher du soleil 15 , la Côte méridionale de la Crimée 16 -Gué aux environs de Montoire 414 , par M. Bosses . - Usine d'émouleurs dans la vallée de la Margeride, près de Thiers 1201 , par M. GIROUX -Vue prise à Champigny 996 , par M. FLERS -Vue prise à Saint-Hilaire-le-Château 51 , par M. ANDRÉ -Souvenir de Ville-d'Avray 598 , par M. COROT -La Chasse 1323 et Glaneuses à Chambaudoin 1325 , par M. HÉDOUIN -Les Vacheresses, près de Maintenon 1009 , par M. FORT -Le Lac de Genève à Vevey 669 , par M DAGNAN -Vaches à l'abreuvoir 1179 , par M. GIRARDET -Vue de Toulon 1968 , par M. MOREL-FATIO -Les Sept péchés capitaux 1413 , par M. JADIN -La Porte d'entrée du palais ducal, à Venise 2599 , par M. VAN MOER -Chercheurs d'écrevisses 1310 , par M. HARPIGNIES La Ferme à Chars 1538 , par M. LAMBINET -Vallon à la Roche-Bernard 2532 , par M. THUILLIER -Intérieur de l'église Notre-Dame, à Munich 1862 bis , par M. MATHIEU -Vallée de Royat 1569 , par M. LAPITO, etc., etc. VI. PASTELS, AQUARELLES, DESSINS, MINIATURES, ÉMAUX ET PEINTURES SUR PORCELAINE. Le Salon de 1857 est très riche en pastels et en dessins il l'est surtout en pastels, genre charmant qu'on avait délaissé pendant si longtemps et qui est aujourd'hui très à la mode. Et, disons-le, c'est à M. Giraud qu'on en est redevable. Nous nous rappelons avoir vu, il y a une vingtaine d'années, les premiers essais de cet artiste que nous avons suivi à chacune de nos expositions en signalant ses progrès. M. Eugène Giraud est parvenu au plus haut degré de perfection qu'on ait atteint dans le dessin au pastel. La foule ne cesse de stationner devant son admirable Portrait de M me la comtesse de Castiglione 1195 . Quels beaux yeux et que cette bouche est petite et gracieuse ! Que d'esprit dans cette physionomie ! Que de charme dans l'ensemble de cette belle et jeune dame ! Le plus bel éloge qu'on puisse faire de ce portrait, c'est que le talent de l'artiste s'est montré digne du modèle. Son autre charmant Portrait de M me W. 1196 , renferme aussi de bien belles qualités d'exécution il est peut-être touché avec plus de fermeté, avec plus d'assurance même que le précédent. M. Maréchal partage les honneurs du Salon, avec M. Giraud, pour son grand et magnifique pastel représentant Colomb ramené du Nouveau-Monde 1823 . Nous ne connaissons pas de pastel d'une aussi grande vigueur de coloris et d'un dessin plus énergique il a toute la puissance d'une peinture à l'huile. M. Wintz a exposé trois paysages au pastel, qui font aussi l'effet de peintures à l'huile, tant la couleur en est solide et chaleureuse ce sont Les Cygnes à l'eau 2703 , le bord d'un bois 2702 , et une Vue prise en Lorraine 2701 . Ce dernier est le meilleur des trois le feuillage des différentes espèces d'arbres y est savamment et très distinctement rendu. M. Galbrund est appelé à devenir un pastelliste de premier ordre il est coloriste et il a un dessin nature. Parmi ses quatre portraits, celui de M me la baronne de L. 1089 et celui du Docteur Cabarus 1091 sont franchement et largement modelés. Mme Mélanie Paigné fait les fleurs au pastel avec un talent qui annonce une élève distinguée de M. Maréchal. On retrouve dans ses Bouquets de Pavots 2033 la puissance de couleur du maître. Son Bouquet de roses trémières 2034 est d'un dessin gras et vrai les feuilles surtout sont étudiées consciencieusement. Mme Coeffier née Lescuyer expose six portraits dessinés au pastel, parmi lesquels nous citerons celui de Mme la baronne de L. 586 , qui est dessiné correctement, mais d'un ton un peu noir et d'un modelé un peu sec.c. M. Faivre-Duffer a trois portraits de femme dessinés au pastel. Celui qui porte le numéro 927 est joli, d'une couleur agréable, mais d'une exécution trop léchée. M. Eugène Lami , l'un des premiers aquarellistes de notre époque, a exposé quatre grandes compositions. Louis XIV présentant son petit-fils aux ambassadeurs d'Espagne 1540 est une scène bien groupée et d'un ton solide un Concert dans les bosquets de Versailles au XVII e siècle 1541 , est un sujet gracieux, coquet Le souper dans la salle de spectacle du château de Versailles, à l'occasion du voyage de S.M. la reine d'Angleterre en France 1542 , offrait des difficultés de composition et d'effet de lumière dont l'artiste s'est habilement tiré mais il s'est surtout signalé dans cette autre grande composition Le Sultan passant à Constantinople, la revue de la division -du prince Napoléon à l'époque de l'expédition de Crimée 1543 .. Cette aquarelle, d'une jolie couleur, est touchée avec une grande facilité. M. Bellangé ne fait pas le portrait militaire sans en faire un véritable tableau de bataille. Son Portrait du colonel F.D., ex-colonel du 50 e de ligne 149 , est une action qui s'engage en Crimée, où le colonel F.D. est représenté à cheval, commandant son régiment. Cette manière de faire le portrait convient parfaitement aux militaires et présente un intérêt qui manque généralement aux portraits. M. Bellanger a mis dans cette aquarelle tout l'effet qu'il sait répandre dans ses tableaux. M. Préziosi a deux aquarelles vigoureusement touchées les Mendiants de l'Asie à Constantinople 2209 et la Vue du port de Constantinople 2208 . Cette dernière est remarquable par la perspective et l'harmonie des tons. M. Calmelet a deux jolies aquarelles les Bords de l'Oise aux environs d'Auvers 424 et une Allée du bois de Meudon 425 . Les différents plans de ce dernier dessin sont bien sentis, le fond est chaud et léger de ton. M. Bida fait des dessins qui valent des peintures pour la vigueur des tons et de l'effet général, pour la mise en scène, la finesse du dessin et la vérité du modelé. Le Mur de Salomon 219 est une composition imposante pleine de caractère, où l'on trouve de jolies têtes, des types très variés. L'Appel du soir 220 , dans la tranchée à Sébastopol, est aussi une scène d'un sentiment simple, mais vrai, qui impressionne vivement. M. Meissonnier n'a qu'un seul dessin au lavis qu'on prendrait volontiers pour une photographie tant il y a de finesse jusque dans les moindres détails. Ses Joueurs d'échecs 1891 sont dessinés avec la délicatesse de pinceau que ce peintre met dans ses tableaux. M. Flandrin Paul , dont nous avons loué le paysage historique, a encore exposé deux portraits dessinés à la mine de plomb, d'une grande pureté de contours. Celui de Mme B. 985 est très fin de modelé. M. Galimard, l'auteur de la Séduction de Léda , expose les cartons des vitraux qu'il a peints pour l'église Sainte-Clotilde. Ils sont au nombre de onze et les figures sont de grandeur naturelle. Pour être juste envers M. Galimard, il faut tenir compte du style du monument pour lequel ces cartons ont été composés, et le féliciter d'avoir su donner à toutes ses figures le cachet de l'époque et l'agencement propre aux vitraux. Parmi ces dix figures de saints et de saintes, celles de saint Hilaire et de sainte Geneviève 1096 et 1100 sont surtout d'un beau style. Mais nous leur préférons encore le onzième carton Figures d'anges 1103 . Ces têtes ont beaucoup de caractère et sont dessinées largement. M. Borione a envoyé cinq dessins au fusain, entre autres le Portrait de madame la comtesse de. Castiglione 299 qui est fait avec une très grande facilité, mais qui n'a pas cependant toute la finesse du portrait de cette dame dessiné au pastel par M. Giraud et mentionné plus haut. M. Benouville est plus fin, plus correct dans les trois portraits dessinés à la mine de plomb et exposés sous les numéros 171, 172 et 173. M. Langlois expose une vue, Souvenir de Rouen 1559 , dessin au crayon noir hardiment fait et d'un effet vigoureux. M. Massard compte quatre dessins à la mine de plomb. Ce sont des portraits parmi lesquels nous trouvons celui de M . Lefluel, architecte de l'Empereur 1845 . Ce portrait est bien dessiné et d'une parfaite ressemblance comme traits et comme physionomie. M. Mennessier dessine le paysage avec des effets de lumière d'une grande puissance et une fer meté de crayon peu commune. De ces trois dessins au crayon noir, celui qui porte le numéro 1907 est très remarquable. Mme Herbelin a huit miniatures sous le même numéro 1339. Nous y avons reconnu les portraits de MM. Dumas fils, Dauzats, Eugène Delacroix et de mademoiselle Rosa Bonheur. Ces portraits sont bien modelés et d'une bonne couleur. M. Maxime David a exposé aussi neuf miniatures sous le numéro 697. Deux de ces peintures ont fixé notre attention ce sont les Portraits de S.E. Mirza-Ferruk-Khan, ambassadeur extraordinaire de S.M . le roi de Perse, et le Portrait de S.F. M. le maréchal Bosquet, grassement peints et d'une grande ressemblance. M. Grisée , sous le numéro 1247, expose neuf émaux, parmi lesquels nous remarquons une Tête de jeune Homme d'après Maas, d'un ton vigoureux et d'une exécution large et facile. Mlle Elise de Manssion a peint sur porcelaine une Tête d'Enfant , d'après Greuze 1875 , Descente de croix, d'après Louis Carrache 1873 , et Diane sortant du bain , d'après François Boucher 1874 . Cette dernière peinture rend on ne peut plus fidèlement le dessin et la couleur du maître. VII. SCULPTURE ET GRAVURE EN MÉDAILLES. Nous avons des premiers signalé, dans notre revue du Salon de 1834, la voie nouvelle, progressive, de la statuaire française nous avons montré ses tendances à se débarrasser de la routine pour se préoccuper davantage de la vérité dans l'art, et depuis nous n'avons cessé d'applaudir à ses efforts pour n'être plus une maladroite, une froide copie ou même un surmoulage des statues de l'antiquité grecque ou romaine nous avons prouvé que c'était à David d'Angers , à son école continuée par Rude, qu'on était redevable de l'immense progrès auquel est arrivé l'art plastique et de ses tendances à abandonner la forme de convention, le chique , le poncis académique, pour se livrer à l'étude de la nature, et la rendre, non avec ses laideurs accidentelles, mais dans toute sa beauté, dans toute sa grandeur, dans toute sa puissance d'expression. Ces tendances si logiques, qui se produisaient plus puissamment à chaque exposition, étaient combattues par l'Institut, alors composé d'artistes d'une autre époque, d'un âge trop avancé pour changer de manière de faire et adopter les principes d'une école nouvelle. Mais, depuis vingt ans, le personnel de l'Académie des Beaux-Arts s'est presque entièrement renou velé, et aujourd'hui, à part un ou deux de ses membres impuissante à suivre le progrès, et que, dans le monde artiste, on considère comme des praticiens plutôt que comme des artistes, comme des exécutants, des plagiaires, plutôt que comme des génies, des créateurs, à part, disons-nous., ces deux ou trois sculpteurs de l'Académie, dont nous apprécions d'ailleurs le talent de métier, nous constatons avec plaisir que la presque totalité des sculptures exposées est dans la tradition de l'école du progrès. L'Institut y est représenté par MM. Duret et Dûmont qui marchent avec l'époque, bien que leurs oeuvres n'aient pas le degré de vérité et d'originalité qui caractérise celles des deux, chefs de l'école moderne, Rude et David d'Angers . Feu Rude , que nous regardons comme le plus grand des statuaires du siècle, parce qu'il a tout à la fois la grâce et l'élégance de Pradier, l'énergie et la vérité du modelé de David d'Angers , les qualités de ces deux maîtres sans en avoir les défauts, RUDE a laissé en mourant trois figures en marbre qui sont exposées, et par lesquelles nous ne saurions mieux faire que de commencer notre compte-rendu de la sculpture. Hébé et l'Aigle de Jupiter, groupe en marbre 3095 , est une composition gracieuse de lignes et de contours la tête d'Hébé est charmante, les formes sont élégantes mais vraies on voit qu'elles ont été modelées d'après nature et non pillées de l'antique. De même, sa statue en marbre, l'Amour dominateur 3096 , a un cachet nature, quoique d'un dessin fin et correct. Dans cette composition allégorique et philosophique, l'artiste a voulu représenter l'Amour dominant le monde, et voici comment, dans une lettre, il expliquait lui-même son sujet Je place l'esprit au milieu de la matière cette petite figure allégorique que nous appelons Amour, et que les Grecs regardaient comme le plus ancien de tous les dieux, ce génie féconde toute la création. Je figure l'eau tout autour de la terre les oiseaux représenteront l'air le feu sera le flambeau. Je tâcherai de décorer, sans prétention ni confusion, la terre et l'eau des poissons, des coquillages pour celle-ci sur le promontoire, des fleurs, des petits reptiles, enfants de la terre. Un serpent faisant le tour de la plinthe terminera cette composition par la représentation de l'éternité. Cette statue est une belle étude d'adolescent la tête est jolie, coiffée avec goût, et l'expression a de la fierté sans arrogance la pose est noble, simple et naturelle. Mais le morceau qui nous a le plus impressionné, c'est un fragment, un buste à mi-corps d'un Christ en croix 3097 . Nous ne connaissons rien de plus beau, de mieux compris, de plus biblique. Quelle belle nature et quel admirable modelé ! M. Duret , qui occupe la première place parmi les statuaires depuis que la mort nous a enlevé Rude et David d'Angers , M. Duret a exposé deux fort belles statues en marbre que l'on dit destinées au Théâtre-Français. L'une, représente la Tragédie. l'autre, la Comédie, sujets bien souvent traités, mais que l'artiste a su rendre d'une manière neuve par le goût exquis de l'agencement des draperies, la beauté des formes et le fini de l'exécution. Cependant, nous voudrions un peu plus de finesse dans les traits de la Comédie, un peu plus de malice dans l'expression. M. Dumont tient, avec M. Duret, le haut rang dans la sculpture il n'a qu'une seule figure à l'Exposition c'est la statue en bronze du maréchal Suchet, duc d'Albuféra, destinée à la ville de Lyon 2870 . La pose du maréchal est simple, et pourtant elle annonce l'énergie. Cette statue est modelée avec le talent et la conscience que cet artiste met dans tous ses travaux. M. Perraud expose l'une des meilleures sculptures du Salon de 1857 elle est intitulée Enfance de Bacchus 3050 , groupe en plâtre. Un vieux faune est assis sur un banc formé de trois pierres enlacées de lierre il tient debout sur son épaule un enfant, le jeune dieu Bacchus, qui s'amuse à tirer la longue oreille du bon vieux faune qui rit des espiégleries de son élève. Dans ce joli groupe, le faune attire plus particulièrement l'attention c'est une fort bonne étude de vieillard faite d'après nature. Si, dans l'exécution en marbre, l'artiste sait conserver au modelé de cette figure le sentiment nature qu'il a donné au plâtre, nous lui prédisons les plus grands succès pour la reproduction de son groupe. M. Daumas compte trois ouvrages remarquables. La statue en pierre de Jean de Gauthier, fondateur de l'hospice de la Charitè à Toulon 2333 , est exécutée avec la facilité que possède cet excellent élève de David d'Angers , dans les oeuvres duquel on retrouve parfois les défauts d' ensemble du maître, mais aussi ses plus brillantes qualités. Sous le rapport de l'ensemble, nous préférons sa figure d'Aurélia Victorina, princesse gauloise surnommée la Mère de Camps 2831 . La pose de cette femme a de la dignité, son expression de l'énergie les draperies, cette fois, ont du style et sont très étudiées. Nous ne reprocherons à cette statue que le mouvement de la jambe gauche qui n'est pas heureux. Enfin, dans son Étude de cheval 2835 , M. Daumas rachète les fautes d'ensemble qu'il a commises dans celui qu'il a exécuté au pont d'Iéna. En effet, nous n'avons que des éloges à accorder à cette étude en plâtre ce cheval est parfait de modelé et de mouvement. M. Lequesne a exécuté en marbre blanc la Statue d'un Soldat mourant 2986 d'après une esquisse de Pradier, dit le livret. Est-ce bien d'après une simple ésquisse ? - Oui, Pradier faisait ses modèles bien plus nature que n'est modelé ce guerrier grec. Cette figure est exécutée avec beaucoup de talent, mais nous la voudrions moins imitée de l'antique. Nous félicitons M. Lequesne d'avoir changé de méthode pour sa statue en plâtre du maréchal de Saint-Arnaud 2987 . Cette figure est d'un modelé très vrai. M. Millet comprend qu'on peut avoir du style, avoir un dessin correct sans faire du pastiche antique. Sa statue en marbre représentant Ariane 3016 est une composition gracieuse sous tous les aspects. Les formes sont belles, le modelé gras et vrai. La tête, coiffée avec beaucoup de goût, est jolie elle exprime bien le profond chagrin d'Ariane, l'accablement que lui cause son abandon. Cette statue est une des meilleures du Salon. M. Ottin est, comme M. Millet, élève de M. David d'Angers On s'en aperçoit à l'énergie, à la fougue de la composition du groupe en bronze qu'il expose Chasseur indien surpris par un boa 3013 . Le mouvement du chasseur est très hardi et bien senti la tête a du caractère. Nous trouvons seulement que le boa semble se prêter un peu trop comme point de mire, qu'il pose tout exprès en ouvrant la gueule pour recevoir la flèche que l'Indien va lui envoyer. Cet artiste a encore exposé un charmant petit groupe en marbre sous cette désignation Jeune Fille portant un vase 3044 . Le mouvement du tors est joli, les lignes sont gracieuses mais les enfants placés aux pieds de cette jeune fille sont peut-être un peu trop petits, surtout celui de droite. M. Dubray , après avoir obtenu un délai de l'administration, est enfin parvenu à terminer et à exposer la statue en marbre de l' Impératrice Joséphine 2865 , destinée à la ville de Saint-Pierre-Martinique. L'artiste a fait quelques modifications à son modèle en plâtre, dont nous avons parlé, il y a un an, lors de l'exposition de l'Agriculture. Cette figure a gagné dans l'exécution en marbre elle a bien la grâce, la noblesse et en même temps la simplicité qui distinguaient Joséphine. Quant au petit bas-relief en bronze qui orne le piédestal et qui représente le Sacre de l'Impératrice Joséphine 2866 , la distance qui nous en sépare est trop grande pour que nous puissions apprécier ses qualités artistiques. Il n'en est pas de même heureusement du petit modèle, en plâtre bronzé, de la statue du sculpteur Clodion 2867 , exécuté en pierre pour le nouveau Louvre. Ce modèle est franchement touché il y a de l'aisance dans la pose, du goût dans l'agencement des vêtements et des accessoires la tête a de la physionomie et les formes sont sveltes, élégantes. M. Calmels n'a pas voulu suivre l'ornière battue par tant de ses confrères il a voulu être lui et c'est un mérite dont il lui faut tenir compte en jugeant sa statue en marbre de Psyché 2770 . Nous croyons que, sans faire de pastiche, M. Calmels aurait pu trouver un type, une nature plus en rapport avec le caractère, avec le tempérament que la mythologie nous fait concevoir de Psyché. Cette observation faite, nous louerons cet artiste sur la finesse, la vérité de son modelé, que l'on retrouve également dans la statue en marbre de l'enfant de M. Sanches d'Agreda 2774 , et dans le buste en plâtre de madame Fournier, née Delphine Baron 2772 . M. Thomas expose son Orphée, statue en marbre 3111 , que nous avons vu parmi les envois de Rome, il y a deux ou trois ans, à l'École, des Beaux-Arts. Elle fut alors l'objet de critique peut-être un peu trop sévères on lui reprochait de ressembler par trop, et comme pose. et comme formes, à la statue antique dite le Germanicus. Depuis. M. Thomas a revu son marbre, il l'a beaucoup travaillé, car les formes rondes de son Orphée sont aujourd'hui d'un modelé plus fin, plus nature. Un bas-relief en plâtre du même artiste, témoigne de son goût pour l'antique il représente un Soldat spartiate qu'on rapporte à sa mère 3114 . Les méplats de ce bas-reliefs sont parfaitement sentis les figures ont du style, à l'exception de la tête du soldat tué qu'il faudrait refaire entièrement. M. Lechesne a envoyé cette année deux groupes en bronze dont le sujet est tiré de ces deux vers Dieu seul a droit sur tout ce qui respire. Ne pouvant rien créer, il ne faut rien détruire. Dans les deux groupes, ce sont deux Jeunes dénicheurs d'oiseaux qui sont en scène. - Ici, l'un des deux gars tient déjà le nid qu'il est forcé de laisser tomber avec les petits, pour garantir ses yeux des coups de bec des deux oiseaux qui l'attaquent, tandis qu'un serpent sorti des broussailles veut mordre l'autre. gars qui le saisit d'une main dont la force est doublée par le danger. - Là, nos dé nicheurs ont abattu un nid d'oiseaux, ils ont tué les petits qu'il contenait, ainsi que le père et la mère, mais un serpent s'est enlacé à la jambe de l'un et le mord affreusement. Ces deux petits drames sont assez bien rendus il y a du mouvement, de l'effet, mais les nus demanderaient un peu plus d'étude. M. Gruyère Théodore-Charles n'a qu'un seul ouvrage c'est Chactas au tombeau d'Atala, statue en marbre 2924 d'un beau sentiment et d'une grande expression. Cette figure est une bonne étude consciencieusement exécutée. M. Robert Élias s'est souvenu de. la Diane de Houdon, en composant sa statue en bronze de la Fortune 3075 , mais le bronze de Houdon qu'on voit au musée du Louvre est plus nature que celui dont nous nous occupons. Néanmoins, cette figure est jolie, elle s'élance bien. - Les quatre groupes de Cariatides, destinées à la façade de l'Académie de musique de Philadelphie, sont des compositions subordonnées à l'architecture et sur lesquelles nous nous arrêterons peu. Nous dirons seulement que les draperies sont agencées avec goût, et que l'artiste a su varier le caractère des têtes. M. Huguenin expose un groupe en marbre Jésus au jardin des Oliviers 2942 et une statue en plâtre La chaste Suzanne 2943 . Le groupe en marbre est travaillé avec la facilité, l'habileté qu'on reconnaît à cet artiste qui a fait un peu son portrait dans la tête du Jésus, ce qui n'empêche pas qu'elle soit assez dans le caractère adopté pour le Christ. Il règne dans ce groupe un sentiment de tristesse qui impressionne. Nous sommes moins satisfait de la statue la Chaste Suzanne dont le mouvement ne s'explique pas, car vu l'absence des deux vieillards rien n'indique que ce soit là une Suzanne surprise au bain. Quiconque ne consultera pas le livret croira que cette statue représente une femme qui, dans un accès de désespoir, va se précipiter du haut de quelque muraille. M. Bonnaffé n'est guère plus clair dans la statue qu'il a exposée, et après avoir consulté le livret, nous avons encore moins compris ce que cet artiste a voulu exprimer. Une femme entièrement enveloppée, y compris les bras et les jambes, dans une draperie mouillée qui colle sur toutes les parties du corps, danse, avec un certain geste moderne, la tête et le haut du corps penchés en avant. Quel est ce sujet, nous sommes-nous demandé ? Est-ce une bayadère, une naïade, une baigneuse en gaîté ?... Nous ouvrons le livret et nous lisons Belle de nuit statue, marbre 2746 . Qu'est-ce qu'une belle de nuit ? Pourquoi plutôt une belle de nuit qu'une belle de jour ? Qu'est-ce qui indique la nuit dans cette statue où l'on n'aperçoit ni flambeau ni lune ? Nous avouons n'y rien comprendre, et nous regrettons que cet artiste ait dépensé son talent dans une pensée aussi bizarre qu'insaisissable. M. Cabuchet se distingue, cette année, par un beau groupe en marbre représentant Saint Vincent -de-Paule 2763 , tenant sur ses genoux un tout jeune enfant et faisant dire la prière à un autre orphelin qui est à ses côtés. Cette intéressante composition est exécuté avec talent et une grande conscience. M. Triqueti n'a pas moins de sept morceaux de sculpture au Salon. Nous ne nous occuperons que d'un seul, les autres étant très faibles de conception et d'exécution. Sa statue en marbre représentant le Jeune Édouard VI, roi d'Angleterre, étudiant les Saintes Écritures 3119 , est d'un sentiment simple, nature, et ce grand lévrier qui s'appuie câlinement contre le dos de son maître, est une idée originale. Cette petite figure est agencée avec goût et finie avec soin. M. Chambard a trois statues en marbre Un Bacchus 2787 et une Stratonice 2788 , qui sont deux pastiches de l'antique, d'un modelé rond et sans caractère, et l'Amour enchaîné 2786 , composition qui n'est pas neuve, mais dont La pensée est toujours originale. Ici le modelé a plus de couleur que dans les deux figures précédentes le mouvement de l'Amour, qui fait des efforts pour se débarrasser des guirlandes de fleurs qui l'attache au piédestal qui supporte le dieu Faune, ce mouvement, disons-nous, est bien senti et ce pauvre petit Amour fait une petite moue charmante. M. Loison a envoyé un petit groupe en marbre qu'il intitule La Convalescente 2994 . Cette jeune fille, assise sur les genoux de sa mère, n'a rien d'amaigri ni de maladif, et l'on pourrait dire ici, comme au vaudeville La mère et l'enfant vont bien. Néanmoins, ces deux figures sont gracieuses elles sont exécutées avec un soin extrême la tête de la mère est d'un joli caractère et les draperies sont d'un bon style. Sa statuette en marbre d' une Jeune Fille 2995 a également une jolie tête, mais la draperie n'est pas d'un agencement heureux. M. Ramus expose aussi un petit groupe en marbre dont l'idée est heureusement traduite, les Marguerites 3069 , tel est le titre de ce groupe composé de deux jeunes filles qui effeuillent la marguerite, cet oracle des amours. L'une est heureuse, car sa marguerite a dit passionnément, tandis que sa compagne est accablée sous un terrible pas dutout. Ces petites figures sont jolies et gracieuses. M. Demesmay n'a-t-il pas copié par trop la Vierge de Murillo dans sa Vierge en marbre, Mater Christi 2847 ? Il a été mal inspiré, car la transparence des couleurs permet des choses impossibles en sculpture, et les draperies, qui n'ont rien de choquant dans Murillo, sont ici d'un lourd écrasant. L'Enfant-Jésus est bien, mais la tête de la Vierge n'est ni jolie, ni dans le caractère. En général, la sculpture de M. Demesmay manque de finesse de modelé il nous en fournit la preuve dans le Buste en marbre du général comte Morand 2848 et dans celui du général duc de Rovigo 2849 , d'une exécution lourde et floue, où l'eau forte à joué un trop grand rôle. Mme Lefèvre-Deumier est, de toutes les dames qui s'occupent de sculpture, la seule qui soit véritablement artiste les autres ne sont que des amateurs dont nous ne nous occuperons point. Déjà, aux expositions de 1852 et 1853, nous avons eu à signaler de beaux bustes de cet artiste. Cette année, Mme Lefèvre-Deumier aborde courageusement les difficultés de la statuaire elle expose une figure d'étude d'un joli sentiment et d'un modelé nature. Sans vouloir chicaner, nous demandons à l'auteur pourquoi avoir désigné cette statue en marbre sous le titre de Virgile enfant 2977 , quand aucun signe ne le justifie ? Après cette observation, nous citerons encore deux bustes, celui de M. le général Paixhans 2979 et celui de M. Le F.D. 2980 , où l'on reconnaît la touche de l'ébauchoir si franc et le modelé si nature du talent de Mme Lefèvre-Deumier. M. Montagny compte six sculptures au Salon une statue et cinq bustes. Saint Louis, roi de France 3020 , est une statue en marbre d'un caractère simple et religieux la tête, moins laide qu'on ne la fait ordinairement, est cependant ressemblante, et les draperies sont largement modelées. M. Grabouski s'est inspiré de ces vers Sa pensée est au ciel, au séjour qu'elle espère, Et son chien, son ami, son compagnon sur terre, Fixe instinctivement, et promène ses yeux, Sur son regard perdu qui s'enfuit vers les cieux. Et il a composé son groupe en marbre intitulé La Pensée et l'Instinct 2920 . Ce titre paraît un peu prétentieux pour être appliqué à cette jeune paysanne dont la tête n'exprime aucune pensée. Le véritable mérite de l'oeuvre de M. Grabouski consiste dans la parfaite exécution du marbre et dans la vérité du modelé. M. Veray a été chargé d'exécuter une statue en bronze représentant le Brave Crillon 3158 , destiné à décorer la place de l'hôtel de ville à Avignon Cette figure est d'un aspect satisfaisant. la pose a de la noblesse, et la tête un air de franchise et de bravoure qui convient bien au personnage. M. Gumery expose son groupe en marbre Le retour de l'enfant prodigue 2933 , dont nous avons déjà apprécié le mérite dans notre compte-rendu de l'exposition des envois de Rome à l'école des Beaux-Arts. Nous disions, dans L'Europe artiste du 12 octobre 1856 Cette oeuvre, d'un pensionnaire de cinquième année, est d'un sentiment froid, mais l'exécution du marbre est soignée la tête et les mains du vieillard sont modelées avec talent. M. Desboeufs n'a envoyé qu'une sculpture c'est un bas-relief en pierre représentant L'Architecture 2851 . Cette composition est conçue dans le style monumental et son exécution est bien entendue de bas-relief. La pose de cette figure est gracieuse et le tors élégant de forme. M. Leharivel-Durocher, sous ce titre Etre et Paraître, nous montre, dans une statue en plâtre 2982 , une des situations si pénibles et si communes de la vie avoir, le coeur navré de chagrin et montrer au monde un visage souriant. Quiconque a souffert en silence, quiconque a eu la force de cacher ses misères sous des dehors heureux, sous un sourire, ne pourra s'arrêter devant cette statue représentant une jeune et belle femme cachant ses larmes derrière le masque qu'elle tient à la main, et dont le fou rire contraste avec le sentiment douloureux exprimé sur les traits et dans la pose de cette charmante figure. Tout est vrai dans cette oeuvre expression et modelé. Le mouvement du dos est très joli et les draperies sont largement touchées. Cette figure est bien supérieure à l' Ecce ancilla Domini, statue en marbre 2981 exposée par le même artiste. M. Schroder expose aussi une figuré en plâtre d'un sentiment mélancolique et sympatique il l'intitule La chute des feuilles 3101 . Si nous ne nous trompons, cette figure doit être un portrait la tête est très expressive, elle est, ainsi que les draperies, d'un modelé large et vrai. M. Frison a fait une des statues en plâtre les mieux étudiées de l'exposition de sculpture. Sa Jeune Fille à sa toilette 2902 est une gracieuse composition qui ne pourra que gagner encore à être reproduite en marbre. La tête est jolie, bien coiffée les formes sont élégantes et d'un modelé nature. M. Caudron a également exposé une bonne étude de femme nue qu'il désigne ainsi Le Réveil , statue en plâtre 2782 . Le mouvement, quoique très vrai, fait penser à autre chose qu'au réveil mais cette figure est d'un dessin correct, le modelé fin et vrai. M. Robinet a voulu, comme chacun de nous, essayer cette admirable image du Christ presque tous les sculpteurs modernes ont tenté de modeler un Christ, mais bien peu ont réussi. Le Christ en Croix 3083 de M. Robinet est un plâtre bien exécuté, mais d'une nature un peu trop forte, trop puissante la nature du Christ était douce, aimante mélancolique, plutôt que vigoureuse et athlétique. Néanmoins. la tête est bien dans le caractère elle a de l'expression. Nous signalerons encore du même artiste un beau buste en marbre, Portrait de Mme Émile de Girardin 3084 , d'une très grande ressemblance et d'une bonne exécution. M. Brion est l'auteur d'une statue en plâtre 2757 , celle de L'abbé Haüy, minéralogiste, mort en 1822. La pose de cette figure est simple, naturelle la tête est d'un sentiment naïf et les vêtements largement modelés. M. Chatrousse a envoyé deux charmants groupes en plâtre. L'un représente la Séduction d'Héloïse, et l'autre le Dernier adieu d'Abeilard à Héloïse 2792 et 2793 . La première de ces compositions est gracieuse et remplie de sentiment. La seconde est moins heureuse et l'exécution inférieure. Héloïse nous parait un peu petite comparativement à la même figure du premier groupe, et à celle d'Abeilard. M. le comte de Nogent fait de la sculpture comme un véritable artiste. La statue en plâtre Rêverie au bord de la mer 3038 , est une bonne figure. La tête est jolie, la pose simple et gracieuse. Son buste en marbre, Portrait de Mlle A. de N., est bien modelé. M. Bogino a modelé, dans le style académique, un Ajax, fils d'Oïlée, qui se recommanda par l'énergie du mouvement et la science anatomique. Cette statue en plâtre, d'une proportion plus forte que nature, est modelée avec talent et tout à fait dans le goût des envois de Rome. M. Sauvageau expose une fort belle terre cuite. C'est une petite statue de Lesbie 3099 agaçant une perruche posée sur son épaule Cette composition est on ne peut plus gracieuse Lesbie est jolie et drapée avec beaucoup de goût. M. Guillaume a envoyé, à l'Exposition, les modèles en plâtre des bas-reliefs qu'il a exécutés en pierre pour Sainte-Clotilde. Ces quatre bas-reliefs représentent Le mariage de Clotilde et de Clovis dans la cathédrale de Soissons 2927 , -Le Baptême de Clovis 2928 , -La Mort de Sainte Valère 2929 , -Sainte Valère décapitée porte sa tête à Saint Martial 2939 . Nous avons examiné avec attention ces quatre compositions, d'un modelé assez négligé, et nous n'y avons trouvé rien d'original, rien de remarquable, rien que le premier venu des exposants n'eût pu faire. M. Crauk Gustave a trois ouvrages au Salon Bacchante et Satyre 2824 , petit groupe en bronze dont nous ne parlerons point, et deux bustes en marbre auxquels nous nous arrêterons. Celui de S.E. le maréchal Pélissier, duc de Malakoff 2825 . est l'un de meilleurs bustes en marbre de l'Exposition. Les traits du maréchal prêtent peu à la sculpture, mais l'artiste a su en tirer un excellent parti. Le marbre de ce buste et celui du Buste du maréchal duc de Coigny, pair de France 2826 , sont travaillés et finis avec un soin extrême. M. le comte de Nieuwerkerke tient aussi le premier rang pour l'exécution et la ressemblance de son beau buste de S . E.M. le maréchal Bosquet 3036 . Ce marbre est plus grassement, plus largement modelé que ceux de M. Crauk il est vrai que l'artiste était favorisé par la nature du modèle, par le beau type du maréchal Bosquet. M. Dantan , jeune, a quatre bustes en marbre. Nous ne nous occuperons que de celui de S.E. M. le maréchal Canrobert 2828 , à l'exécution duquel cet artiste semble s'être attaché davantage. Il est aussi très ressemblant le masque a de la finesse, mais le modelé est un peu rond il n'a pas la fermeté de ceux faits par MM. Crauk et Nieuwerkerke. M. Cavalier n'a que deux bustes en marbre ce sont les Portraits de Mme L.R. et de Mme B. 2785 et 2784 . M. Cavalier donne à tout ce qu'il fait un cachet de grandeur qui sent l'antique sans en être une copie. Ces bustes ont de la physionomie, de la couleur et du style tout à la fois. M. Cordier compte dix-huit bustes à l'Exposition, parmi lesquels il faut signaler une collection très curieuse de douze types algériens. Plusieurs de ces types sont d'un beau caractère et d'un modelé très nature. Mais en dehors de cette collection, nous avons remarqué les bustes de S. E.M. le maréchal Randon, gouverneur de l'Algérie 2803 , et de Mme la maréchale Randon 2804 . M. Oudiné est le seul des graveurs en médailles de notre époque qui soit en même temps un statuaire très distingué aussi, a-t-il obtenu toutes les récompenses, et comme graveur en médailles et comme statuaire. Il n'a cette année que deux bustes en marbre celui du jeune E.O. 3045 et celui de Mlle J.O. 3046 . Ces deux bustes sont grassement modelés et l'exécution en marbre en est très soignée. M. Oudiné a encore huit médailles sous le même numéro 3047 1° L'Apothéose de l'Empereur Napoléon I er , d'après le plafond de M. Ingres 2° la Bataille d'Inkermann 3° le Tombeau de Napoléon I er aux Invalides 4° Chemin de fer de Paris en Espagne 5° le Séminaire de Rennes 6° la Société humaine et de sauvetage 7° la Compagnie centrale d'Assurance maritime 8° le Comité agricole de Cognac. Celle de ces huit médailles qui nous a paru la mieux composée est celle pour la Société humaine et de sauvetage. M. Cabet a exposé le buste en bronze de feu Rude, son professeur il est extrêmement ressemblant et son modelé on ne peut plus nature. La longue barbe que portait ce grand artiste était une difficulté que M. Cabet a surmontée avec beaucoup d'esprit et de talent. M. Debay Jean n'a que deux bustes parmi lesquels nous citerons particulièrement celui de M. Dupuis, colonel du 57 e de ligne, tué à l'assau de Malakoff 2840 . Nous citons de préférence ce buste, parce qu'il n'a été fait que sur des documents, et qu'à notre avis on ne tient pas assez compte, généralement, de la différence qu'il y a de modeler un buste d'après nature, ou de le créer sur des renseignements souvent très vagues, d'après une gravure, une peinture, un dessin plus ou moins mauvais. La chose n'est cependant pas la même il faut n'avoir jamais tenu un ébauchoir pour ne pas réussir un buste d'après nature, tandis que nous connaissons plus d'un artiste en renom qui a échoué en voulant reconstituer un portrait sur de simples documents. Nous louerons donc M. Debay d'avoir su donner de la physionomie à son buste et un aspect nature par la vérité du modelé. M. Oliva a trois bustes en marbre exécutés avec un talent remarquable ce sont les Portraits de Mgr Gerbet, évêque de Perpignan 3040 , du R . P. Ventura de Raulica 3042 et de Madame H.L. 3041 . Les deux premiers sont surtout d'un modelé bien nature. M. Blavier , dont nous avons déjà loué l'exécution large et franche, expose une Devineresse, groupe en bronze 2727 , Portrait de M. Adrien Tournachon, buste en bronze 2738 , Portrait de Mme L.M., buste en marbre 2739 , Portrait de Mme A.M., buste en marbre 2740 . Bronze ou marbre, M. Blavier conserve toujours son exécution hardie. M. Francesk i, dont nous ne parlons que pour lui reprocher de n'avoir pas su élever son talent à la hauteur de son modèle. Son buste de Mme la comtesse Charles Tascher de la Pagerie 2899 est si loin de la finesse de traits, si loin de ressembler, que nous avons dû avoir recours deux fois au livret Avant d'accepter ce buste, maigre et mal coiffé, pour le portrait de la gracieuse comtesse. M. Mène occupe toujours le premier rang pour ses groupes d'animaux il les pose avec goût et les rend avec vérité. La Chasse au cerf 3008 , Chiens anglais 3009 et les Chiens bassets fouillant un taillis 3060 , sont modelés avec un talent hors ligne. M. Bonheurur Isidore fait les animaux dans des proportions plus grandes et avec un talent très remarquable. Son groupe en plâtre d' une Vache défendant son veau contre un loup 2745 , est plein de sentiment et d'énergie. M. Gueret est un sculpteur en bois très distingué. Son groupe d' une Poule surprise par un chat et défendant ses petits 2925 , est un bois coupé avec beaucoup de talent et une grande facilité. Nous regrettons de ne pouvoir citer qu'à la hâte Le Joueur de biniou dansant la nigouée 2972 , par M. LEBOURG, petite statue en bronze d'un mouvement hardi et plein de verve -la Lyre chez les Berbères 2729 ., par M. BARTHOLDI, petit groupe en bronze d'un sentiment nature -un bon Ange 3092 , groupe en marbre, composition gracieuse, par M. ROUSSEAU -Léandre, statue en marbre 2931 , consciencieusement étudiée, par M. GUITTON -jeune Fille endormie 3029 , petite statue en marbre grassement modelée, par M. MOREAU -la Nourrice indienne 8067 , petit groupe en marbre plein de grâce et de finesse, par M. PROTHEAU -les Danseurs d'Herculanum, groupe en plâtre 2822 , par M. COURTET -. l'Éducation. groupe en plâtre 3117 , par M. TRAVAUX -l'Art étrusque, statue en plâtre 3102 drapée avec goût, par M. SIMYAN -Zénobie retirée de l'Araxe , groupe en plâtre, par M. MARCELLIN -l'Union fait la force , statue en plâtre 2906 , par M. GARNIER -Jérémie, statue en plâtre 3141 , par M. VIVIEN -Pêcheur et son Chien, groupe en plâtre 3035 , par M. NAST -la Pensierosa, statu en plâtre 2961 , par M. LANZIROTTI -jeune Faune, plâtre 2970 , par M LAVIGNE -Amour et Jeunesse, groupe en plâtre 2956 , par M. KLEY -Écorché , ou Myologie du corps humain, savante étude anatomique de M. LAMY 2958 - le Printemps 2719 et l'Automne 2720 , fort beaux bustes en marbre, par M. ARNAUD -Portrait de M. le duc de Beauff remont, buste en marbre 2950 , par M. ISELIN -Portrait de M. Ducos , buste en marbre 2993 , par M. LESCORNÊ -Buste en marbre de M. le colonel Blachier 2748 , par M. Bosc -une Sybille moderne , buste en marbre 2852 , par M. DESPREY -Portrait d'un jeune Enfant, buste en marbre 3116 , par M. TRAGIN -le buste en marbre de mademoiselle V.S. 3007 , par M. MATHIEU MEUSNIER -Buste en marbre de Mgr Bouvier , évêque du Mans 2796 , par M. CHENILLON -Médaille commémorative à l'emprunt des 500 millions, par M. MERLEY -huit Portraits-Médaillons en bronze 2827 , par M. DAMOUSSÉ -un Tigre royal du Bengale 2849 , une Panthère de Java 2844 et un Cerf de France 2845 , par M. DÉLABRIÈRE -Rossignol pris au lacet 2916 , par M. GONON, -Un Lion, bronze 2952 , par M. JACQUEMART -Médaille de l'Exposition française à Rome 2832 , par M. DANTZELL -La Fille de Jephté 2884 , par M. FABISCH. Note de l'Éditeur. - L'auteur de ce volume, on le conçoit, n'a pu songer à citer et surtout à parler de la sculpture qu'il avait à l'Exposition. Mais, tout en appréciant sa réserve, tout en respectant sa modestie, M. Louis AUVRAY, nous permettra cependant d'être moins réservé et de ne pas laisser passer sous silence le rang honorable que son Lesueur 2723 occupait au Salon de 1857. Ce beau marbre, qui se faisait remarquer par la finesse et la vérité du modelé, par le goût de l'agencement des vêtements, a été commandé par S. E.M. le Ministre d'État pour le foyer du théâtre impérial de l'Opéra. - CH. DESOLME. VIII GRAVURE ET LITHOGRAPHIE. Si les graveurs anglais sont nos maîtres pour les vignettes, nous leur sommes certainement supérieurs pour la gravure artistique, pour celle dont le but est la reproduction fidèle des oeuvres de la grande peinture, de la peinture historique surtout. Les gravures anglaises ont entre elles un tel air de famille qu'on les croirait toutes sorties du même burin. En effet, qu'il s'agisse d'une vignette ou de l'imitation d'une peinture sérieuse, toutes ont la même couleur, le même effet blanc et noir, et souvent des têtes anglaises y sont substituées à des types sévères de l'antique. Quant à la lithographie, cet art essentiellement français, il est parvenu chez nous, chez nous seulement, à un tel degré de perfection, qu'il rivalise de pureté et de finesse avec les plus belles gravures, sur lesquels il a parfois l'avantage de mieux rendre la couleur et la manière d'un artiste. M. Calamatta possède, sans conteste, le burin le plus délicat et le plus souple de notre époque. On peut juger de la finesse de ses tailles dans les trois gravures qu'il a exposées Paysans romains dans l'admiration, d'après M. Madou 3153 -Souvenir de là patrie, d'après M. Alf. Stevens 3154 la Cenci , d'après Guido Reni 3155 , M. PréittMif ést un graveur au burin vigoureux qui a cherché l'effet, la couleur, dans sa gravure de Jésus htâ Sirrvoh lé Pharisien, d'après le tableau de Paul Véronèse du Musée du Louvre 3263 mais les tailles de cette planche sont peut-être un peu lourdes. M. Martinet a un burin ferme il est ami de la couleur, comme l'atteste l'épreuve exposée sous le numéro 3229 Les Derniers honneurs rendus aux comtes d'Egmont et de Horn , d'après M. Gallait. Cette planche imite parfaitement l'effet du tableau. M. Salmon expose le Portrait de M. Schneider, vice-président du Corps législatif, gravé d'après Paul Delaroche 3274 . Les tailles de cette planche sont fines, correctes, mais un peu froides. M. Dien n'a qu'une gravure inscrite au livret c'est le Portrait de M. le comte de Nieuwerkerke, membre de l'Institut, directeur général des Musées impériaux, intendant général des Beaux-Arts de la maison de l'Empereur fac simile , d'après M. Ingres 3177 . Ce graveur a rendu avec beaucoup de finesse et une grande exactitude, le beau dessin de M. Ingres, si remarquable pour le modelé de la tête et la ressemblance M. Daubigny , le paysagiste distingué dont nous avons parlé avec éloge dans un précédent chapitré, a exposé plusieurs gravures à l'eau-forte exécutées avec l'habileté et le talent d'un excellent dessinateur. Nous citerons principalement le Buisson , paysage d'après le tableau de Ruysdael, du Musée du Louvre 3175 . M. Malardot a exposé une eau-forte d'une grande vigueur de crayon c'est un Ravin dans les Vosges 3225 . M. Jazet, l'habile interprète des peintures de M. Horace Vernet, a reproduit, avec le charme et la fidélité habituels de son burin, trois tableaux bien connus de ce maître Louis XV à Fontenoy 3206 Retour de la chasse aux lions 5207 Trappiste en prières 3208 . M. Lassalle Émile expose les deux plus belles et les deux plus importantes lithographies du Salon Médée poursuivie, d'après Eugène Delacroix 3331 , et Faust au sabbat, d'après M.A. Scheffer 3332 . La première de ces deux lithographies est d'un effet de lumière si puissant, d'un crayon si large, si moelleux, qu'elle plaît plus que le tableau. M. Sudre est le traducteur des compositions de M. Ingres il a reproduit presque toutes les peintures de ce maître. Son dessin correct, son crayon fin mais un peu monotone de ton, convenaient bien à la couleur froide et grise de M. Ingres. Peu de lithographies ont un fini aussi délicat que les deux épreuves exposées par M. Sudre Tête d'étude , d'après un dessin de Léonard de Vinci, de la collection du Louvre 5380 , et la Muse de la Musique, d'après M. Ingres 3381 . M. Noël est un dessinateur d'un grand talent il a le crayon très facile, ainsi que nous le prouve sa lithographie du Portrait de S.E.M.A. Fould , ministre d'Etat et de la maison de l'Empereur, d'après M. Larivière 3339 , et les trois autres d'après les peintures de MM. Jalabert et Winterhalter. M. J.-H. Flandrin a reproduit en lithographie quelques fragments des peintures faites par lui à l'église Saint-Vincent-de-Paule 3314 . La lithographie a cet avantage, c'est que tout artiste qui sait dessiner peut, en se copiant sur la pierre, conserver à ses compositions le sentiment et la forme. C'est là le cachet qui distingue l'épreuve exposée par M. Flandrin. M. Glaize a également dessiné lui-même sur la pierre son tableau un Pilori 3318 , qu'une autre main n'aurait pu reproduire avec ce sentiment et cette vigueur de coloris. IX ARCHITECTURE MM. Baltard. - Lacroix. - Van Cleemputte. - Parent. - Delacour. Durand. - Lejeune. - Godebeuf. Nous nous sommes souvent demandé pourquoi l'architecture occupait le dernier rang dans la hiérarchie des beaux-arts. Selon la logique, ne devrait-elle pas cependant avoir la première place, puisque les autres arts, surtout la peinture et la sculpture, ne sont que ses auxiliaires, que des parties d'elle-même, et que, dans tous les cas, elle est appelée à donner l'hospitalité aux produits des arts et des sciences, soit dans les palais, soit dans les musées, soit dans les théâtres qu'elle élève. L'architecture est aussi, de tous les arts, le moins à la portée de la foule qui visite les expositions, et c'est sans doute parce que les connaissances spéciales manquent à bien du monde pour l'apprécier, que cet art est le plus attaqué, le plus calomnié. Quand nous entendons reprocher à l'architecture d'être restée dans l'ornière, de n'avoir point fait un pas, de n'avoir pu sortir des styles grec, romain, gothique et renaissance, de n'avoir pas su produire, dans ce siècle de progrès, autre chose que des colonnes, des pilastres, des frontons et des portiques, il nous semble qu'il vaudrait tout autant se plaindre de ce que, depuis la création, l'année soit encore invariablement composée d'un Printemps, d'un Eté, d'un Automne et d'un Hiver. Prétendre que, dans ce siècle, l'architecture est restée stationnaire, ce serait se refuser à l'évidence. À quelle époque autre que la nôtre, les architectes, les vrais artistes, ont-ils plus étudié les différents genres d'architecture, plus respecté les monuments de tous les âges qui couvrent le sol de la France et que nous voyons restaurer si admirablement ? faut-il être bien érudit pour savoir que, dans les temps qui nous ont précédé, on s'occupait uniquement du genre d'architecture à la mode et qu'on dédaignait les autres styles, qu'on laissait tomber en ruine les monuments d'une autre époque ? n'avons-nous pas des monuments gothiques et renaissances restaurés ou agrandis dans un autre style que. le leur, dans le style alors à la mode ? Aujourd'hui, du moins, on ne commet plus de ces anachronismes les restaurations, les additions faites aux monuments, le sont dans le style qui leur est propre aujourd'hui, on construit dans tous les styles, parce qu'on les a tous étudiés et que tous peuvent avoir leur application, on fait des églises gothiques et romanes, on élève des palais, des édifices d'une ordonnance grecque, romaine ou renaissance, des hôtels dans le goût des époques de Louis XIII, Louis XIV et Louis XV, et certes, c'est là un fait incontestable et très honorable pour notre école. Elle a encore un autre titré de gloire qui appartient entièrement à notre siècle c'est là construction tout en fer et en fonte de certains édifices. M. Baltard Victor , architecte de la ville de Paris, expose deux projets qui sont la réponse la plus péremptoire aux dénigreurs systématiques de notre époque. Ces deux projets se composent de sept dessins plan, coupes et élévation des halles centrales de Paris, pour le présent et pour l'avenir 3390 . Dans l'un des projets, les halles seraient construites entièrement en fer et en fonte conformément au corps principal récemment exécuté, et, dans le second projet, une partie des halles serait, comme dans le précédent, tout en fer et en fonte, et l'autre partie, construite en pierre et en fer, pour servir aux marchés de certaines denrées qui demandent plus d'ombre et de fraîcheur. Lorsqu'on sait ce qu'étaient les marchés avant la révolution, ce que sont encore ceux qui existaient alors à Paris, et qu'on a sous les yeux les projets de halles que M. Baltard fait élever au centre de la capitale, on s'étonne de rencontrer des gens assez ennemis de leur époque pour la blâmer quand même. M. Lacroix Eugène , avec lequel nous nous souvenons avoir concouru en 1841, a envoyé deux dessins exécutés avec une pureté que peu de ses confrères possèdent au même degré. C'est d'abord, sous le numéro 3431 Plan, façade et deux coupes de l'église Napoléon Saint-Jean, où sont déposés les restes de Charles Bonaparte, de Louis Bonaparte, roi de Hollande, frère de Napoléon I er , et de Napoléon et Charles-Napoléon Bonaparte, fils de Louis, roi de Hollande, et frères de S. M. Napoléon III. -Puis, sous le numéro 3,432 Dessins de la crypte et du tombeau de la reine Hortense, mère de S.M. Napoléon III. Nous félicitons M. Lacroix du style qu'il a choisi pour cet édifice religieux, et surtout du goût qu'il a mis dans sa décoration. M. Van Cleemputte a eu l'heureuse idée de joindre, aux neuf dessins de son projet de Palais-de-Justice 3445 , un petit modèle en plâtre de la façade principale de ce palais. C'est là un excellent moyen pour se rendre bien compte de l'effet des saillies et de l'ensemble des lignes. Ce projet de Palais-de-Justice, avec caserne de gendarmerie, est pour la ville de Saintes Charente-Inférieure . M. Parent est, si nous ne nous trompons, le fils de M. Aubert Parent, notre professeur d'architecture, et nous sommes heureux d'avoir à constater qu'il sera, lui aussi, un artiste distingué. Il expose trois dessins d'un Projet du Musée Napoléon d'Amiens 3438 , lequel projet l'a emporté sur ses nombreux concurrents au concours ouvert par la ville d'Amiens. On ne peut débuter plus honorablement dans sa carrière. Le caractère du monument conçu par ce jeune artiste est à la fois sévère et élégant tel qu'il convient à un musée. Nous mentionnerons, en terminant, les dix-sept dessins de M. Delacour pour la restauration de l'abbaye de Bonneval Eure-et-Loire , ordre des Ci teaux 3495 - les dessins de M. DURAND pour les restaurations de la cathédrale de Langrts 3403 , de l'église Natre-Dame de Mantes 3404 , de l'église Notre-Dame de Vesnon 3305 et de l'église Notre-Dame du Grand-Andelys 3406 - les dessins de M. LEJEUNE, pour la restauration et l'agrandissement du château de Saverne , destiné aux veuves des hauts fonctionnaires civils et militaires 3435 les projets de M. GODABEUF pour un nouvel hôtel des Caisses d'amortissements, Dépôts et Consignotions, sur le quais M Malaquais 3423 pour le nouveau pont Saint-Michel 3424 , et pour l'église d'Auvers, Seine-et-Oise 3425 . Avant de quitter la section d'architecture, nous rappelerons que, dans notre Revue de l'Exposition universelle, en réclamant contre l'interc lation de gravures, de lithographies et de peintures pour vitraux dans le classement des projets d'architecture, nous disions a C'est par erreur, sans doute, qu'on a classé parmi les architectes MM. Halez et Frappaz, deux peintres qui n'ont exposé que des aquarelles le premier la Mission apostolique dans les Gaules, composée pour un vitrail le seeond onze dessins d'après les peintures de la galerie Mazarine. Nos observations ont été entendues, et cette année on y a fait droit en partie. Nous disons en partie, parce que bien qu'on ait catalogué séparément, à l'architecture, les dessins d'avec leurs copies en gravure et en lithographie, nous n'en persistons pas moins à prétendre qu'un graveur ou un lithographe n'est pas un architecte parce qu'il a gravé ou dessiné sur la pierre la façade du Louvre ou le palais de Fontainebleau, et que le mérite de ces sortes d'ouvrages ne devant être apprécié que sous le rapport de la gravure ou de la lithographie, les oeuvres de M. HUGUENET, habile graveur, ainsi que celles de M. BEAU, dessinateur lithographe de beaucoup de talent, devraient à l'avenir cesser de figurer à l'architecture, pour être catalogués avec les autres gravures et les autres lithographies. X. LES RÉCOMPENSES. La liste des récompenses décernées aux artistes est le complément naturel, indispensable, d'une revue critique aussi complète que la nôtre. Nous la donnons donc ici en la faisant suivre de quelques réflexions qui clôront ce compte-rendu du Salon de 1857. En 1852 et 1853, la distribution des récompenses a eu lieu dans le grand salon du Louvre, en présence des artistes récompensés seulement. Elle s'est faite, cette année, dans la salle d'honneur de l'Exposition, au milieu de tous les exposants réunis. Il était deux heures lorsque son excellence M. Fould, ministre d'État, M. le comte de Nieuwerke, directeur général des musées, et M. Gauthier, secrétaire du ministère d'État, ont pris place au bureau, derrière lequel MM. les membres de l'Institut ont occupés les siéges qui leur étaient destinés. M. le ministre d'État a ouvert la séance par un discours dont il n'y a pas que les peintres et les sculpteurs qui puissent tirer un enseignement utile. L'Exposition de 1857, a dit M. Fould, était attendue avec un vif intérêt par tous les amis des arts. L'éclat dont l'école française avait brillé à l'Exposition universelle, et le temps laissé aux artistes pour se préparer à une nouvelle épreuve, faisaient concevoir les plus heureuses espérances. Si elles n'ont pas été complétement réalisées, il est permis de dire qu'elles n'ont point été trompées. En effet, que l'on considère l'Exposition actuelle dans son ensemble, ou qu'on la compare aux Expositions précédentes, on sera forcé de reconnaître que peu d'entre elles ont réuni autant d'ouvrages d'art d'un mérite réel, et révélé à la France un aussi grand nombre de talents nouveaux. Ces nouveaux talents sont l'espoir de l'avenir. Fidèles aux traditions de leurs illustres maîtres, ils sauront se livrer avec persévérance à ces études sérieuses sans lesquelles le plus heureux génie reste stérile ou s'égare ils sauront préférer les jouissances solides et durables de la vraie gloire aux satisfactions éphémères que donnent de trop faciles succès ils sauront qu'il faut quelquefois résister au goût du public, et que l'art est bien près de se perdre lorsqu'ils abandonnent les hautes et pures régions du beau et les voies traditionnelles des grands maîtres ils sauront enfin se préserver des dangers que j'ai déjà signalés et centre lesquels je ne saurais trop vous prémunir la présomption de la jeunesse qui, pour j ouir plus tôt de son talent, le tue dans son germe, et cette déplorable tendance à mettre l'art au service de la mode ou des caprices du jour. A l'exemple de ce jeune peintre qui, pour accomplir une oeuvre digne de la haute distinction qu'il vient d'obtenir, est allé s'inspirer sur les lieux mêmes où notre armée achetait la gloire par de si rudes travaux, nos artistes chercheront le succès dans les seules conditions où il se trouve l'étude, l'inspiration, la foi dans une grande idée, le dévoûment à un noble but et alors, nul doute que la prochaine Exposition ne tienne toutes les promesses que celle-ci nous a faites. Ni les encouragements, ni les sujets ne vous manqueront. Quelle époque, quel gouvernement a jamais tait autant pour les arts ? - Grâce à la volonté féconde de l'Empereur, l'architecture transforme nos cités, et fournit incessamment à la sculpture et à la peinture de nouveaux travaux. La renommée de nos écoles a fixé sur nos artistes les regards de toutes les nations, et leurs oeuvres se répandent dans le monde entier. Tout contribue donc, dans cette époque de grandeur et prospérité, à étendre leur domaine, et l'on peut dire que jamais les artistes n'eurent devant les yeux un aussi bel avenir. Après ce discours qui a été fort applaudi, M. le comte de Nieuwerkerke a proclamé les récompenses dans l'ordre suivant Officier de la Légion-d'Honneur. - Winterhalter, peintre de portrait. Chevaliers . - A vasowski, paysagiste. - Desgoffe, idem. - Comte, genre. historique. - Alfred de Dreux, paysage et animaux. - Fils, genre historique. - Ziem, marine. - Matout, histoire. - Perraud, statuaire. - Oudine, graveur en médailles. - Dubray, statuaire. - Alphonse François, graveur. PEINTURE. Médaille d'honneur . - Yvon Adolphe , auteur de la Prise de la Tour Matakoff. Rappel des médailles de première classe. - Bezard, Cibot, Daubigny, Desgoffe, Fortin, Knaus, Pichon. Médailles de première classe . - Baudry, Pils, Bouguereau. Rappel des médailles de deuxième classe . - Chavet, Comte, Courbet, Fromentin, Geoffroy, Hedouin, Hillemacher, Lambiaet, Lazerges, Leleux, Melin, Montessuy, Petit, Picou, Richter, Rochn, Stevens Joseph , Timbal. Médailles de deuxième classe . - Boulanger, Breton, de Curzon, Heilbuth, Lafond, Roux. Rappel des médailles de troisième classe . - Aug. Bonheur, Mlle Henr. Brown, Busson, Charpentier, Comte-Calix, Desjobert, Devilly, Dubasty, Jobbe-Duval, Lorens, Luminais, Matout, Mon voisin, Plassan, Rivoulon. Robert. Méailles de troisième classe . - Belly, Brendel, de Cock, Dumas, Fichel, Ginain, Henneberg, de Enyff, Legras, Mazerolle, Rigot, Romagny. Mentions honorables. - Andrien, Axenfeld, Aze, Baume, Bin, Blin, Boniface, Brillouin, Camino, Caraud, Castan, Chenu, de Cock, de Coubertin, Delarocke, Desgoffe, Doré, Mme Doux, Eudes de Guimard Mlle , Faverjon, Felon, Feyer-Perrin, Foulongne, Galbrun, Graeb, Grenet, Haillecourt, Hintz, Imer, Kate, Lafage, Leman, Marguerie, Merle, Meuron, Paigné, Papeleu, Pelletier, Pezous, Renier, Rougement Mme , Sain, Salzmann, Schuber, Sellier, Tabar, Ternante, Tinthoin, Tourny, Vienot. SCULPTURE. Rappel des médailles de première classe . - Gruyère, Maillet, Oudine, Perraud. Médailles de première classe . - Millet, Montagny. Rappel des médailles de deuxième classe . - Brion, Cordier, Daumas, Marcellin, Merlez, Schroder. Médailles de deuxième classe. - Grabowski, Gaitton, Gumery, Leharivel-Durocher. Rappel des médailles. de troisième classe. - Cabuchet, Calmels, Chabaud, Iselin, Oliva, Travaux, Médailles de troisième classe . - Bauriché, Crauck, Deligand, Jacquemart, Simyan, Thomas. 1 Mentions honorables. - Arnaud, Bogino, Bonheur, Chatrousse, Danzell, Début, Fabisch, Faguière, Lavigne, Moreau, Nogent, Ponscarme, Sohre, Truphème, Valette Varnier, Desprey. GRAVURE ET LITHOGRAPHIE. Rappel des médailles de première classe. - François Alph. Lassalle. Médailles de première classe . - Blancbard. Rappel des médailles de deuxième classe . - Girard, Girardet, Mandel, Outkin, Salmon. Médailles de deuxième classe . - Baugrand, Soulange-Tessier. Rappel des médailles de troisième classe . - Levy, Varin. Médailles de troisième classe . - Aubert, Gusmand, Jacquemot, Willmann. Mentions honorables. - Allais, Carey, Cornillet, Jazet, Lenhert, Peguenot, Mme Perfetti, Riffault, Sirouy, Steifensand, Valerio. ARCHITECTURE. Rappel des médailles de première classe. - Garnaud. Médaille de première classe . - Renaud. Rappel des médailles de deuxième classe. - Guillaumot Eug. , Guillaumot Louis . Médaille de deuxième classe. - Curte Louis de , Durand. Rappel des médailles de troisième classe . - Hénard, Lacroix. Médailles de troisième classe . - Garnier, Parent, Trilhe. Mentions honorables. - Drouillard, Kellerhoven, Kreichgasser, Sabatier, Sauvageot. A la suite de cette solennité, chacun parcourait les salles de l'Exposition espérant trouver l'inscription des récompenses au bas des ouvrages qui les avaient méritées, ainsi que cela s'était pratiqué en 1852 et 1853. Il paraît qu'on a renoncé à cette mesure. Nous voici donc arrivé à la fin de notre ouvrage sur l'Exposition, travail aussi long que difficile, si l'on songe que nous avons eu plus de trois mille ouvrages à examiner, et que cet examen nous l'avons fait avec une conscience qui nous donne le droit d'espérer qu'on reconnaîtra qu'un sentiment de justice et de convenance n'a cessé de présider à nos jugements, et que si nous n'avons pas souvent louangé sans un peu de critique, nous n'avons aussi que rarement blâmé une oeuvre sans en faire valoir quelques parties. Enfin, nous avons repoussé tout esprit de coterie, toute antipathie d'école nous avons fermé l'oreille aux insinuations intéressées et perfides nous avons fait notre possible pour résister à l'entraînement du sarcasme, aux traits mordants de l'épigramme, nous souvenant que la critique devait éclairer et encourager, au lieu de ridiculiser, sous prétexte qu'il faut avant tout amuser le lecteur. Nous terminerons en remerciant l'administration d'avoir, dans l'intérêt des artistes, prolongé d'un mois la durée de l'Exposition d'avoir admis, pour la première fois, des photographies reproduisant des ouvrages qui ne pouvaient être déplacés ni exposés d'avoir ajouté au livret un chapitre comprenant les travaux exécutés aux monuments publics, et nous nous permettrons de demander encore à sa sollicitude 1° De tenir secret au jury d'admission, quel qu'il soit, le nom des artistes qui auraient des motifs pour ne pas signer leurs oeuvres et rester inconnus à leurs juges. 2° D'accorder l'entrée gratuite le jour de l'ouverture de l'Exposition, parce que ce jour-là est une fête artistique à laquelle doivent être conviés les artistes, leurs familles et tous levamis des arM.. TABLE DES MATIÈRES. Pages Avant-propos. 3 Peinture historique. 10 Tableaux de genre. 43 Portraits. Il. 10. 54 Intérieurs, paysages, animaux et marines. 64 Pastels, aquarelles, dessins, miniatures, émaux et peintures sur porcelaine. 73 Sculpture et gravure en médailles.,. 80 Gravure et lithographie. 104 Architecture w T T r 108 e 108 Les récom p 6QS6Sy Mr ji A 13 ,- r ,. 1
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8VIE DE L'ABBE NICOLLE de son cher Nicolle vient frapper son oreille. Il apprend ses occupations, le lieu de sa retraite, la société qui l'entoure aussitôt l'exilé jette à l'exilé ce cri de joie et d'amitié Tu vis encore, mon ami, oh ! que Dieu soit béni ! mille fois j'ai pensé à toi et tremblé pour tes jours ! Il était en effet permis de trembler sur le sort de ceux qu'on aimait, alors que chaque pas, chaque parole, chaque soupir de proscrit, étaient épiés par mille re-gards ennemis, alors que la mort planait menaçante sur la tête de tout prêtre. Cette heureuse nouvelle du salut de son ami d'enfance a passé dans son coeur comme un éclair de joie mais l'incertitude de sa pro-pre position, les troubles toujours croissants de la France, les douleurs de tant de familles honorables qui l'entourent ramènent perpétuellement son âme à de mélancoliques idées. Sa joie s'efface bientôt devant des infortunes si grandes, et à ce premier cri de bonheur succède un épanchement de profondé douleur Je suis triste, mon ami, n'ayant ici d'autre distrac-tion que les épouvantables nouvelles que je reçois de là patrie. Elle est dans l'abîme, à Dieu seul de la relever maintenant mais, quand viendra le moment de sa délivrance? Nous serons peut-être vieux alors, mon cher Nicolle, et voilà ce qui m'afflige. Il faudra donc se faire une patrie nouvelle ! J'avoue que je ne puis me familiariser avec cette idée j'aime la France, malgré ses torts et mes malheurs
8VIE DE L'ABBE NICOLLE de son cher Nicolle vient frapper son oreille. Il apprend ses occupations, le lieu de sa retraite, la société qui l'entoure aussitôt l'exilé jette à l'exilé ce cri de joie et d'amitié Tu vis encore, mon ami, oh ! que Dieu soit béni ! mille fois j'ai pensé à toi et tremblé pour tes jours ! Il était en effet permis de trembler sur le sort de ceux qu'on aimait, alors que chaque pas, chaque parole, chaque soupir de proscrit, étaient épiés par mille re-gards ennemis, alors que la mort planait menaçante sur la tête de tout prêtre. Cette heureuse nouvelle du salut de son ami d'enfance a passé dans son coeur comme un éclair de joie mais l'incertitude de sa pro-pre position, les troubles toujours croissants de la France, les douleurs de tant de familles honorables qui l'entourent ramènent perpétuellement son âme à de mélancoliques idées. Sa joie s'efface bientôt devant des infortunes si grandes, et à ce premier cri de bonheur succède un épanchement de profondé douleur Je suis triste, mon ami, n'ayant ici d'autre distrac-@tion que les épouvantables nouvelles que je reçois de là patrie. Elle est dans l'abîme, à Dieu seul de la relever maintenant mais, quand viendra le moment de sa délivrance? Nous serons peut-être vieux alors, mon cher Nicolle, et voilà ce qui m'afflige. Il faudra donc se faire une patrie nouvelle ! J'avoue que je ne puis me familiariser avec cette idée j'aime la France, malgré ses torts et mes malheurs
######################### son cher Nicolle vient frapper son oreille. Il apprend ses occupations, le lieu de sa retraite, la société qui l'entoure aussitôt l'exilé jette à l'exilé ce cri de joie et d'amitié Tu vis encore, mon ami, oh ! que Dieu soit béni ! mille fois j'ai pensé à toi et tremblé pour tes jours ! Il était en effet permis de trembler sur le sort de ceux qu'on aimait, alors que chaque pas, chaque parole, chaque soupir de proscrit, étaient épiés par mille re-gards ennemis, alors que la mort planait menaçante sur la tête de tout prêtre. Cette heureuse nouvelle du salut de son ami d'enfance a passé dans son coeur comme un éclair de joie mais l'incertitude de sa pro-pre position, les troubles toujours croissants de la France, les douleurs de tant de familles honorables qui l'entourent ramènent perpétuellement son âme à de mélancoliques idées. Sa joie s'efface bientôt devant des infortunes si grandes, et à ce premier cri de bonheur succède un épanchement de profonde douleur Je suis triste, mon ami, n'ayant ici d'autre distrac- tion que les épouvantables nouvelles que je reçois de la patrie. Elle est dans l'abîme, à Dieu seul de la relever maintenant mais, quand viendra le moment de sa délivrance? Nous serons peut-être vieux alors, mon cher Nicolle, et voilà ce qui m'afflige. Il faudra donc se faire une patrie nouvelle ! J'avoue que je ne puis me familiariser avec cette idée j'aime la France, malgré ses torts et mes malheurs
8VIE DE L'ABBE NICOLLE de son cher Nicolle vient frapper son oreille. Il apprend ses occupations, le lieu de sa retraite, la société qui l'entoure aussitôt l'exilé jette à l'exilé ce cri de joie et d'amitié Tu vis encore, mon ami, oh ! que Dieu soit béni ! mille fois j'ai pensé à toi et tremblé pour tes jours ! Il était en effet permis de trembler sur le sort de ceux qu'on aimait, alors que chaque pas, chaque parole, chaque soupir de proscrit, étaient épiés par mille re-gards ennemis, alors que la mort planait menaçante sur la tête de tout prêtre. Cette heureuse nouvelle du salut de son ami d'enfance a passé dans son coeur comme un éclair de joie mais l'incertitude de sa pro-pre position, les troubles toujours croissants de la France, les douleurs de tant de familles honorables qui l'entourent ramènent perpétuellement son âme à de mélancoliques idées. Sa joie s'efface bientôt devant des infortunes si grandes, et à ce premier cri de bonheur succède un épanchement de profonde douleur Je suis triste, mon ami, n'ayant ici d'autre distrac- tion que les épouvantables nouvelles que je reçois de la patrie. Elle est dans l'abîme, à Dieu seul de la relever maintenant mais, quand viendra le moment de sa délivrance? Nous serons peut-être vieux alors, mon cher Nicolle, et voilà ce qui m'afflige. Il faudra donc se faire une patrie nouvelle ! J'avoue que je ne puis me familiariser avec cette idée j'aime la France, malgré ses torts et mes malheurs
8VIE DE L'ABBE NICOLLE de son cher Nicolle vient frapper son oreille. Il apprend ses occupations, le lieu de sa retraite, la société qui l'entoure aussitôt l'exilé jette à l'exilé ce cri de joie et d'amitié Tu vis encore, mon ami, oh ! que Dieu soit béni ! mille fois j'ai pensé à toi et tremblé pour tes jours ! Il était en effet permis de trembler sur le sort de ceux qu'on aimait, alors que chaque pas, chaque parole, chaque soupir de proscrit, étaient épiés par mille re-gards ennemis, alors que la mort planait menaçante sur la tête de tout prêtre. Cette heureuse nouvelle du salut de son ami d'enfance a passé dans son coeur comme un éclair de joie mais l'incertitude de sa pro-pre position, les troubles toujours croissants de la France, les douleurs de tant de familles honorables qui l'entourent ramènent perpétuellement son âme à de mélancoliques idées. Sa joie s'efface bientôt devant des infortunes si grandes, et à ce premier cri de bonheur succède un épanchement de profonde douleur Je suis triste, mon ami, n'ayant ici d'autre distrac- tion que les épouvantables nouvelles que je reçois de la patrie. Elle est dans l'abîme, à Dieu seul de la relever maintenant mais, quand viendra le moment de sa délivrance? Nous serons peut-être vieux alors, mon cher Nicolle, et voilà ce qui m'afflige. Il faudra donc se faire une patrie nouvelle ! J'avoue que je ne puis me familiariser avec cette idée j'aime la France, malgré ses torts et mes malheurs
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VIE DE L'ABBE NICOLLE 27 qu'il avait adoptée pour son élève, quelques pères de famille, illustres dans l'empire, proposèrent au.comte de Choiseul d'adjoindre à son fils leurs propres en-fants, pour Les faire participer avec lui au grand bien-fait de l'enseignement de l'abbé Nicolle. M. de Choi-seul agréa leur offre, et le précepteur de son jeune fils devint le directeur d'un pensionnat de six enfants.' Cette éducation réunissait à la fois les avantages de l'éduca-tion publique et particulière les essais en furent heu-reux, et l'institut naissant acquit, en peu de mois, une célébrité telle, que de nombreuses et illustres familles sollicitèrent le bonheur d'y voir également admettre leurs enfants. Un obstacle s'y opposait le nombre des élèves était limité. D'après des conventions formelles, l'institut ne devait avoir que six élèves, mais les solli-citations devinrent si pressantes, que les familles qui avaient fait les conditions de ce nombre résolurent de le rendre illimité. Dès ce moment les élèves affluèrent, et en peu de temps l'institut pût être signalé dans Saint-Pétersbourg comme l'une des écoles les plus dis-tinguées de la Russie. Un succès si prompt ne pouvait être qu'un coup du Ciel l'abbé Nicolle ne cessait de le répéter, mais son ami manquait à son bonheur. L'abbé Septavaux avait des talents incontestables à Sainte-Barbe, comme en exil, il les rehaussait par l'éclat de la vertu la plus pure le malheur semblait même l'avoir rendue encore plus parfaite. L'ascendant de sa supériorité devait tout na-
VIE DE L'ABBE NICOLLE 27 qu'il avait adoptée pour son élève, quelques pères de famille, illustres dans l'empire, proposèrent au.comte de Choiseul d'adjoindre à son fils leurs propres en-fants, pour Les faire participer avec lui au grand bien-fait de l'enseignement de l'abbé Nicolle. M. de Choi-seul agréa leur offre, et le précepteur de son jeune fils devint le directeur d'un pensionnat de six enfants.' Cette éducation réunissait à la fois les avantages de l'éduca-tion publique et particulière les essais en furent heu-reux, et l'institut naissant acquit, en peu de mois, une célébrité telle, que de nombreuses et illustres familles sollicitèrent le bonheur d'y voir également admettre leurs enfants. Un obstacle s'y opposait le nombre des élèves était limité. D'après des conventions formelles, l'institut ne devait avoir que six élèves, mais les solli-citations devinrent si pressantes, que les familles qui avaient fait les conditions de ce nombre résolurent de le rendre illimité. Dès ce moment les élèves affluèrent, et en peu de temps l'institut pût être signalé dans Saint-Pétersbourg comme l'une des écoles les plus dis-tinguées de la Russie. Un succès si prompt ne pouvait être qu'un coup du Ciel l'abbé Nicolle ne cessait de le répéter, mais son ami manquait à son bonheur. L'abbé Septavaux avait des talents incontestables à Sainte-Barbe, comme en exil, il les rehaussait par l'éclat de la vertu la plus pure le malheur semblait même l'avoir rendue encore plus parfaite. L'ascendant de sa supériorité devait tout na-
############################## avait adoptée pour son élève, quelques pères de famille, illustres dans l'empire, proposèrent au comte de Choiseul d'adjoindre à son fils leurs propres en-fants, pour les faire participer avec lui au grand bien-fait de l'enseignement de l'abbé Nicolle. M. de Choi-seul agréa leur offre, et le précepteur de son jeune fils devint le directeur d'un pensionnat de six enfants.@ Cette éducation réunissait à la fois les avantages de l'éduca-tion publique et particulière les essais en furent heu-reux, et l'institut naissant acquit, en peu de mois, une célébrité telle, que de nombreuses et illustres familles sollicitèrent le bonheur d'y voir également admettre leurs enfants. Un obstacle s'y opposait le nombre des élèves était limité. D'après des conventions formelles, l'institut ne devait avoir que six élèves, mais les solli-citations devinrent si pressantes, que les familles qui avaient fait les conditions de ce nombre résolurent de le rendre illimité. Dès ce moment les élèves affluèrent, et en peu de temps l'institut pût être signalé dans Saint-Pétersbourg comme l'une des écoles les plus dis-tinguées de la Russie. Un succès si prompt ne pouvait être qu'un coup du Ciel l'abbé Nicolle ne cessait de le répéter, mais son ami manquait à son bonheur. L'abbé Septavaux avait des talents incontestables à Sainte-Barbe, comme en exil, il les rehaussait par l'éclat de la vertu la plus pure le malheur semblait même l'avoir rendue encore plus parfaite. L'ascendant de sa supériorité devait tout na-
VIE DE L'ABBE NICOLLE 27 qu'il avait adoptée pour son élève, quelques pères de famille, illustres dans l'empire, proposèrent au comte de Choiseul d'adjoindre à son fils leurs propres en-fants, pour les faire participer avec lui au grand bien-fait de l'enseignement de l'abbé Nicolle. M. de Choi-seul agréa leur offre, et le précepteur de son jeune fils devint le directeur d'un pensionnat de six enfants.@ Cette éducation réunissait à la fois les avantages de l'éduca-tion publique et particulière les essais en furent heu-reux, et l'institut naissant acquit, en peu de mois, une célébrité telle, que de nombreuses et illustres familles sollicitèrent le bonheur d'y voir également admettre leurs enfants. Un obstacle s'y opposait le nombre des élèves était limité. D'après des conventions formelles, l'institut ne devait avoir que six élèves, mais les solli-citations devinrent si pressantes, que les familles qui avaient fait les conditions de ce nombre résolurent de le rendre illimité. Dès ce moment les élèves affluèrent, et en peu de temps l'institut pût être signalé dans Saint-Pétersbourg comme l'une des écoles les plus dis-tinguées de la Russie. Un succès si prompt ne pouvait être qu'un coup du Ciel l'abbé Nicolle ne cessait de le répéter, mais son ami manquait à son bonheur. L'abbé Septavaux avait des talents incontestables à Sainte-Barbe, comme en exil, il les rehaussait par l'éclat de la vertu la plus pure le malheur semblait même l'avoir rendue encore plus parfaite. L'ascendant de sa supériorité devait tout na-
VIE DE L'ABBE NICOLLE 27 qu'il avait adoptée pour son élève, quelques pères de famille, illustres dans l'empire, proposèrent au comte de Choiseul d'adjoindre à son fils leurs propres en-fants, pour les faire participer avec lui au grand bien-fait de l'enseignement de l'abbé Nicolle. M. de Choi-seul agréa leur offre, et le précepteur de son jeune fils devint le directeur d'un pensionnat de six enfants. Cette éducation réunissait à la fois les avantages de l'éduca-tion publique et particulière les essais en furent heu-reux, et l'institut naissant acquit, en peu de mois, une célébrité telle, que de nombreuses et illustres familles sollicitèrent le bonheur d'y voir également admettre leurs enfants. Un obstacle s'y opposait le nombre des élèves était limité. D'après des conventions formelles, l'institut ne devait avoir que six élèves, mais les solli-citations devinrent si pressantes, que les familles qui avaient fait les conditions de ce nombre résolurent de le rendre illimité. Dès ce moment les élèves affluèrent, et en peu de temps l'institut pût être signalé dans Saint-Pétersbourg comme l'une des écoles les plus dis-tinguées de la Russie. Un succès si prompt ne pouvait être qu'un coup du Ciel l'abbé Nicolle ne cessait de le répéter, mais son ami manquait à son bonheur. L'abbé Septavaux avait des talents incontestables à Sainte-Barbe, comme en exil, il les rehaussait par l'éclat de la vertu la plus pure le malheur semblait même l'avoir rendue encore plus parfaite. L'ascendant de sa supériorité devait tout na-
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CE QU'ON teut YOIR DANS UNE RUB. 71 XVI XVI Cette mort eut, pour le château de Beaupré, le caractère d'un changement de règne. Rien n'y fut maintenu sur le pied d'autrefois dans les grandes comme dans les petites choses, le nouveau comte youlut faire reconnaître sa main. Une portion de la domesticité, soit attachement, soit habi-tude, inclinait du côté de la fille des anciens maîtres. Peu à peu, Sigismond sut mettre à l'écart ces serviteurs suspects pour ne s'entourer que de créatures à lui. Par de brusques exécutions ou des faveurs soudaines, il s'attacha à rendre manifeste que tout désormais relevait exclusivement de son autorité, et qu'il n'y avait de mot d'ordre à recevoir que de sa bouche. Ce qui résista fut brisé, ce qui s'inclina fut élevé c'est l'histoire de- toutes les révolutions de palais et de toutes les variations de régimes. Comment Clémence aurait-elle lutté contre des plans si ingénieusement conçus et si hardiment exécutés! La mort de son père avait jeté dans son coeur un tel deuil, et un tel trouble dans son esprit, qu'à peine savait-elle ce qui se pas-sait autour d'elle. Retirée dans ses appartements, elle laissait les choses aller leur cours, sans songer à s'y ménager une part, ni s'inquiéter des empiètements qui se poursuivaient à son préjudice. Qu'on lui tendit des pièges, qu'on l'enfermât dans un cercle de plus en plus étroit, qu'on s'efforçât de la désarmer et de la tenir en échec par des combinaisons sa-vantes, peu lui importait. Elle n'avait de goût ni pour la lutte, ni pour la domination. Son mari était donc libre d'agir comme il le voudrait il n'aurait ni objections à essuyer, ni révoltes à craindre. Cette inertie servait les desseins du comte Sigismond. Non pas qu'il eût reculé devant une résistance mais une -abdication l'arrangeait mieux. Il se hâta de mettre le temps à profit. Son premier -soin fut d'isoler la jeune -femme des re-lations qui lui portaient ombrage, et d'élever une barrière infranchissable entre les Saint-Pons et les Montréal. Ce n'é-
CE QU'ON teut YOIR DANS UNE RUB. 71 XVI XVI Cette mort eut, pour le château de Beaupré, le caractère d'un changement de règne. Rien n'y fut maintenu sur le pied d'autrefois dans les grandes comme dans les petites choses, le nouveau comte youlut faire reconnaître sa main. Une portion de la domesticité, soit attachement, soit habi-tude, inclinait du côté de la fille des anciens maîtres. Peu à peu, Sigismond sut mettre à l'écart ces serviteurs suspects pour ne s'entourer que de créatures à lui. Par de brusques exécutions ou des faveurs soudaines, il s'attacha à rendre manifeste que tout désormais relevait exclusivement de son autorité, et qu'il n'y avait de mot d'ordre à recevoir que de sa bouche. Ce qui résista fut brisé, ce qui s'inclina fut élevé c'est l'histoire de- toutes les révolutions de palais et de toutes les variations de régimes. Comment Clémence aurait-elle lutté contre des plans si ingénieusement conçus et si hardiment exécutés! La mort de son père avait jeté dans son coeur un tel deuil, et un tel trouble dans son esprit, qu'à peine savait-elle ce qui se pas-sait autour d'elle. Retirée dans ses appartements, elle laissait les choses aller leur cours, sans songer à s'y ménager une part, ni s'inquiéter des empiètements qui se poursuivaient à son préjudice. Qu'on lui tendit des pièges, qu'on l'enfermât dans un cercle de plus en plus étroit, qu'on s'efforçât de la désarmer et de la tenir en échec par des combinaisons sa-vantes, peu lui importait. Elle n'avait de goût ni pour la lutte, ni pour la domination. Son mari était donc libre d'agir comme il le voudrait il n'aurait ni objections à essuyer, ni révoltes à craindre. Cette inertie servait les desseins du comte Sigismond. Non pas qu'il eût reculé devant une résistance mais une -abdication l'arrangeait mieux. Il se hâta de mettre le temps à profit. Son premier -soin fut d'isoler la jeune -femme des re-lations qui lui portaient ombrage, et d'élever une barrière infranchissable entre les Saint-Pons et les Montréal. Ce n'é-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 71@@@@ XVI Cette mort eut, pour le château de Beaupré, le caractère d'un changement de règne. Rien n'y fut maintenu sur le pied d'autrefois dans les grandes comme dans les petites choses, le nouveau comte voulut faire reconnaître sa main. Une portion de la domesticité, soit attachement, soit habi-tude, inclinait du côté de la fille des anciens maîtres. Peu à peu, Sigismond sut mettre à l'écart ces serviteurs suspects pour ne s'entourer que de créatures à lui. Par de brusques exécutions ou des faveurs soudaines, il s'attacha à rendre manifeste que tout désormais relevait exclusivement de son autorité, et qu'il n'y avait de mot d'ordre à recevoir que de sa bouche. Ce qui résista fut brisé, ce qui s'inclina fut élevé c'est l'histoire de@ toutes les révolutions de palais et de toutes les variations de régimes. Comment Clémence aurait-elle lutté contre des plans si ingénieusement conçus et si hardiment exécutés! La mort de son père avait jeté dans son coeur un tel deuil, et un tel trouble dans son esprit, qu'à peine savait-elle ce qui se pas-sait autour d'elle. Retirée dans ses appartements, elle laissait les choses aller leur cours, sans songer à s'y ménager une part, ni s'inquiéter des empiètements qui se poursuivaient à son préjudice. Qu'on lui tendit des piéges, qu'on l'enfermât dans un cercle de plus en plus étroit, qu'on s'efforçât de la désarmer et de la tenir en échec par des combinaisons sa-vantes, peu lui importait. Elle n'avait de goût ni pour la lutte, ni pour la domination. Son mari était donc libre d'agir comme il le voudrait il n'aurait ni objections à essuyer, ni révoltes à craindre. Cette inertie servait les desseins du comte Sigismond. Non pas qu'il eût reculé devant une résistance mais une @abdication l'arrangeait mieux. Il se hâta de mettre le temps à profit. Son premier @soin fut d'isoler la jeune @femme des re-lations qui lui portaient ombrage, et d'élever une barrière infranchissable entre les Saint-Pons et les Montréal. Ce n'é-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 71@@@@ XVI Cette mort eut, pour le château de Beaupré, le caractère d'un changement de règne. Rien n'y fut maintenu sur le pied d'autrefois dans les grandes comme dans les petites choses, le nouveau comte voulut faire reconnaître sa main. Une portion de la domesticité, soit attachement, soit habi-tude, inclinait du côté de la fille des anciens maîtres. Peu à peu, Sigismond sut mettre à l'écart ces serviteurs suspects pour ne s'entourer que de créatures à lui. Par de brusques exécutions ou des faveurs soudaines, il s'attacha à rendre manifeste que tout désormais relevait exclusivement de son autorité, et qu'il n'y avait de mot d'ordre à recevoir que de sa bouche. Ce qui résista fut brisé, ce qui s'inclina fut élevé c'est l'histoire de@ toutes les révolutions de palais et de toutes les variations de régimes. Comment Clémence aurait-elle lutté contre des plans si ingénieusement conçus et si hardiment exécutés! La mort de son père avait jeté dans son coeur un tel deuil, et un tel trouble dans son esprit, qu'à peine savait-elle ce qui se pas-sait autour d'elle. Retirée dans ses appartements, elle laissait les choses aller leur cours, sans songer à s'y ménager une part, ni s'inquiéter des empiètements qui se poursuivaient à son préjudice. Qu'on lui tendit des piéges, qu'on l'enfermât dans un cercle de plus en plus étroit, qu'on s'efforçât de la désarmer et de la tenir en échec par des combinaisons sa-vantes, peu lui importait. Elle n'avait de goût ni pour la lutte, ni pour la domination. Son mari était donc libre d'agir comme il le voudrait il n'aurait ni objections à essuyer, ni révoltes à craindre. Cette inertie servait les desseins du comte Sigismond. Non pas qu'il eût reculé devant une résistance mais une @abdication l'arrangeait mieux. Il se hâta de mettre le temps à profit. Son premier @soin fut d'isoler la jeune @femme des re-lations qui lui portaient ombrage, et d'élever une barrière infranchissable entre les Saint-Pons et les Montréal. Ce n'é-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 71 XVI Cette mort eut, pour le château de Beaupré, le caractère d'un changement de règne. Rien n'y fut maintenu sur le pied d'autrefois dans les grandes comme dans les petites choses, le nouveau comte voulut faire reconnaître sa main. Une portion de la domesticité, soit attachement, soit habi-tude, inclinait du côté de la fille des anciens maîtres. Peu à peu, Sigismond sut mettre à l'écart ces serviteurs suspects pour ne s'entourer que de créatures à lui. Par de brusques exécutions ou des faveurs soudaines, il s'attacha à rendre manifeste que tout désormais relevait exclusivement de son autorité, et qu'il n'y avait de mot d'ordre à recevoir que de sa bouche. Ce qui résista fut brisé, ce qui s'inclina fut élevé c'est l'histoire de toutes les révolutions de palais et de toutes les variations de régimes. Comment Clémence aurait-elle lutté contre des plans si ingénieusement conçus et si hardiment exécutés! La mort de son père avait jeté dans son coeur un tel deuil, et un tel trouble dans son esprit, qu'à peine savait-elle ce qui se pas-sait autour d'elle. Retirée dans ses appartements, elle laissait les choses aller leur cours, sans songer à s'y ménager une part, ni s'inquiéter des empiètements qui se poursuivaient à son préjudice. Qu'on lui tendit des piéges, qu'on l'enfermât dans un cercle de plus en plus étroit, qu'on s'efforçât de la désarmer et de la tenir en échec par des combinaisons sa-vantes, peu lui importait. Elle n'avait de goût ni pour la lutte, ni pour la domination. Son mari était donc libre d'agir comme il le voudrait il n'aurait ni objections à essuyer, ni révoltes à craindre. Cette inertie servait les desseins du comte Sigismond. Non pas qu'il eût reculé devant une résistance mais une abdication l'arrangeait mieux. Il se hâta de mettre le temps à profit. Son premier soin fut d'isoler la jeune femme des re-lations qui lui portaient ombrage, et d'élever une barrière infranchissable entre les Saint-Pons et les Montréal. Ce n'é-
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40 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. se Vissent tantôt Beaupré allait rendre visite à Champclos, tantôt Champclos s'acquittait vis-à-vis de Beaupré tout cela sans compter, sans façon, sans étiquette, comme il- sied à des amis qui obéissent à leur goût plutôt qu'aux conve-nances. Il allait de- soi que Gaston fût de toutes ces relations point de bonne fêté sans lui point de promenade à cheval où il netit son rôle et le plus apparent. A lui le soin de gui-der la compagnie, de surveiller le passage des gués, d'arrêter à temps les montures qui s'emportaient, de prévenir les ac-cidents, de régler les haltes, de ménager les surprises -et les collations sur l'herbe dans le carrefour d'une forêt. Il était le grand ordonnateur et l'âme de ces parties dé famille personne ne s'y entendait mieux que lui personne n'y faisait moins d'embarras et n'y mettait une grâce plus exquise on l'eût dit dans son élément. Aussi comme on le payait de ses soins et de ses peines ! Que de sourires il recueillait 1 Il n'é-tait pas jusqu'au vieux comte qui ne se mît en frais Sigis-mond lui-même était entraîné, quoi qu'il en eût. Quant à Clémence ces promenades avaient fait les délices de son en-fance aucun souvenir n'avait laissé plus de traces dans son esprit. Dès l'âge de douze ans, elle aimait le cheval et s'y tenait en véritable écuyère. Que de fossés franchis ! Que de temps de galop à travers les guérets! Quelles - joies! quels-transports ! Son coeur battait rien que d'y penser, et l'image de Gaston, si hardi et si beau cavalier, se mêlait, à son insu, à ces réminiscences juvéniles ! De son côté, le jeune homme n'était pas des derniers, ni des moins ardents à jouir des plaisirs champêtres auxquels il présidait. En ces occasions, il se surpassait lui-même. Sa physionomie respirait un bonheur que rien n'altérai ni ne mélangeait. Tout était chez lui abandon, franchise, entraîne-ment nul calcul, nul désir de plaire. A son regard libre et fier, on voyait bien que l'amour ne l'avait pas encore touché et que son coeur était exempt d'orages. Il aimait la marquise et Claire c'étaient ses seules passions. Vis-à-vis, de Clé-mence, il ne fut longtemps_qu'un compagnon et une sorte de professeur c'est lui qui le premier la fit asseoir sur un che-val et lui mit les rênes à la main en promenade, il lui don-nait des conseils, ajustait ses étriers, l'encourageait on la
40 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. se Vissent tantôt Beaupré allait rendre visite à Champclos, tantôt Champclos s'acquittait vis-à-vis de Beaupré tout cela sans compter, sans façon, sans étiquette, comme il- sied à des amis qui obéissent à leur goût plutôt qu'aux conve-nances. Il allait de- soi que Gaston fût de toutes ces relations point de bonne fêté sans lui point de promenade à cheval où il netit son rôle et le plus apparent. A lui le soin de gui-der la compagnie, de surveiller le passage des gués, d'arrêter à temps les montures qui s'emportaient, de prévenir les ac-cidents, de régler les haltes, de ménager les surprises -et les collations sur l'herbe dans le carrefour d'une forêt. Il était le grand ordonnateur et l'âme de ces parties dé famille personne ne s'y entendait mieux que lui personne n'y faisait moins d'embarras et n'y mettait une grâce plus exquise on l'eût dit dans son élément. Aussi comme on le payait de ses soins et de ses peines ! Que de sourires il recueillait 1 Il n'é-tait pas jusqu'au vieux comte qui ne se mît en frais Sigis-mond lui-même était entraîné, quoi qu'il en eût. Quant à Clémence@ ces promenades avaient fait les délices de son en-fance aucun souvenir n'avait laissé plus de traces dans son esprit. Dès l'âge de douze ans, elle aimait le cheval et s'y tenait en véritable écuyère. Que de fossés franchis ! Que de temps de galop à travers les guérets@! Quelles - joies@! quels-transports ! Son coeur battait rien que d'y penser, et l'image de Gaston, si hardi et si beau cavalier, se mêlait, à son insu, à ces réminiscences juvéniles ! De son côté, le jeune homme n'était pas des derniers, ni des moins ardents à jouir des plaisirs champêtres auxquels il présidait. En ces occasions, il se surpassait lui-même. Sa physionomie respirait un bonheur que rien n'altérai@ ni ne mélangeait. Tout était chez lui abandon, franchise, entraîne-ment nul calcul, nul désir de plaire. A son regard libre et fier, on voyait bien que l'amour ne l'avait pas encore touché et que son coeur était exempt d'orages. Il aimait la marquise et Claire c'étaient ses seules passions. Vis-à-vis, de Clé-mence, il ne fut longtemps_qu'un compagnon et une sorte de professeur c'est lui qui le premier la fit asseoir sur un che-val et lui mit les rênes à la main en promenade, il lui don-nait des conseils, ajustait ses étriers, l'encourageait on la
40 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. se vissent tantôt Beaupré allait rendre visite à Champclos, tantôt Champclos s'acquittait vis-à-vis de Beaupré tout cela sans compter, sans façon, sans étiquette, comme il@ sied à des amis qui obéissent à leur goût plutôt qu'aux conve-nances. Il allait de@ soi que Gaston fût de toutes ces relations point de bonne fête sans lui point de promenade à cheval où il n'eût son rôle et le plus apparent. A lui le soin de gui-der la compagnie, de surveiller le passage des gués, d'arrêter à temps les montures qui s'emportaient, de prévenir les ac-cidents, de régler les haltes, de ménager les surprises @et les collations sur l'herbe dans le carrefour d'une forêt. Il était le grand ordonnateur et l'âme de ces parties de famille personne ne s'y entendait mieux que lui personne n'y faisait moins d'embarras et n'y mettait une grâce plus exquise on l'eût dit dans son élément. Aussi comme on le payait de ses soins et de ses peines ! Que de sourires il recueillait ! Il n'é-tait pas jusqu'au vieux comte qui ne se mit en frais Sigis-mond lui-même était entraîné, quoi qu'il en eût. Quant à Clémence, ces promenades avaient fait les délices de son en-fance aucun souvenir n'avait laissé plus de traces dans son esprit. Dès l'âge de douze ans, elle aimait le cheval et s'y tenait en véritable écuyère. Que de fossés franchis ! Que de temps de galop à travers les guérets ! Quelles @@joies ! quels transports ! Son coeur battait rien que d'y penser, et l'image de Gaston, si hardi et si beau cavalier, se mêlait, à son insu, à ces réminiscences juvéniles ! De son côté, le jeune homme n'était pas des derniers, ni des moins ardents à jouir des plaisirs champêtres auxquels il présidait. En ces occasions, il se surpassait lui-même. Sa physionomie respirait un bonheur que rien n'altérait ni ne mélangeait. Tout était chez lui abandon, franchise, entraine-ment nul calcul, nul désir de plaire. A son regard libre et fier, on voyait bien que l'amour ne l'avait pas encore touché et que son coeur était exempt d'orages. Il aimait la marquise et Claire c'étaient ses seules passions. Vis-à-vis@ de Clé-mence, il ne fut longtemps qu'un compagnon et une sorte de professeur c'est lui qui le premier la fit asseoir sur un che-val et lui mit les rênes à la main en promenade, il lui don-nait des conseils, ajustait ses étriers, l'encourageait ou la
40 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. se vissent tantôt Beaupré allait rendre visite à Champclos, tantôt Champclos s'acquittait vis-à-vis de Beaupré tout cela sans compter, sans façon, sans étiquette, comme il@ sied à des amis qui obéissent à leur goût plutôt qu'aux conve-nances. Il allait de@ soi que Gaston fût de toutes ces relations point de bonne fête sans lui point de promenade à cheval où il n'eût son rôle et le plus apparent. A lui le soin de gui-der la compagnie, de surveiller le passage des gués, d'arrêter à temps les montures qui s'emportaient, de prévenir les ac-cidents, de régler les haltes, de ménager les surprises @et les collations sur l'herbe dans le carrefour d'une forêt. Il était le grand ordonnateur et l'âme de ces parties de famille personne ne s'y entendait mieux que lui personne n'y faisait moins d'embarras et n'y mettait une grâce plus exquise on l'eût dit dans son élément. Aussi comme on le payait de ses soins et de ses peines ! Que de sourires il recueillait ! Il n'é-tait pas jusqu'au vieux comte qui ne se mit en frais Sigis-mond lui-même était entraîné, quoi qu'il en eût. Quant à Clémence, ces promenades avaient fait les délices de son en-fance aucun souvenir n'avait laissé plus de traces dans son esprit. Dès l'âge de douze ans, elle aimait le cheval et s'y tenait en véritable écuyère. Que de fossés franchis ! Que de temps de galop à travers les guérets ! Quelles @@joies ! quels transports ! Son coeur battait rien que d'y penser, et l'image de Gaston, si hardi et si beau cavalier, se mêlait, à son insu, à ces réminiscences juvéniles ! De son côté, le jeune homme n'était pas des derniers, ni des moins ardents à jouir des plaisirs champêtres auxquels il présidait. En ces occasions, il se surpassait lui-même. Sa physionomie respirait un bonheur que rien n'altérait ni ne mélangeait. Tout était chez lui abandon, franchise, entraine-ment nul calcul, nul désir de plaire. A son regard libre et fier, on voyait bien que l'amour ne l'avait pas encore touché et que son coeur était exempt d'orages. Il aimait la marquise et Claire c'étaient ses seules passions. Vis-à-vis@ de Clé-mence, il ne fut longtemps qu'un compagnon et une sorte de professeur c'est lui qui le premier la fit asseoir sur un che-val et lui mit les rênes à la main en promenade, il lui don-nait des conseils, ajustait ses étriers, l'encourageait ou la
40 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. se vissent tantôt Beaupré allait rendre visite à Champclos, tantôt Champclos s'acquittait vis-à-vis de Beaupré tout cela sans compter, sans façon, sans étiquette, comme il sied à des amis qui obéissent à leur goût plutôt qu'aux conve-nances. Il allait de soi que Gaston fût de toutes ces relations point de bonne fête sans lui point de promenade à cheval où il n'eût son rôle et le plus apparent. A lui le soin de gui-der la compagnie, de surveiller le passage des gués, d'arrêter à temps les montures qui s'emportaient, de prévenir les ac-cidents, de régler les haltes, de ménager les surprises et les collations sur l'herbe dans le carrefour d'une forêt. Il était le grand ordonnateur et l'âme de ces parties de famille personne ne s'y entendait mieux que lui personne n'y faisait moins d'embarras et n'y mettait une grâce plus exquise on l'eût dit dans son élément. Aussi comme on le payait de ses soins et de ses peines ! Que de sourires il recueillait ! Il n'é-tait pas jusqu'au vieux comte qui ne se mit en frais Sigis-mond lui-même était entraîné, quoi qu'il en eût. Quant à Clémence, ces promenades avaient fait les délices de son en-fance aucun souvenir n'avait laissé plus de traces dans son esprit. Dès l'âge de douze ans, elle aimait le cheval et s'y tenait en véritable écuyère. Que de fossés franchis ! Que de temps de galop à travers les guérets ! Quelles joies ! quels transports ! Son coeur battait rien que d'y penser, et l'image de Gaston, si hardi et si beau cavalier, se mêlait, à son insu, à ces réminiscences juvéniles ! De son côté, le jeune homme n'était pas des derniers, ni des moins ardents à jouir des plaisirs champêtres auxquels il présidait. En ces occasions, il se surpassait lui-même. Sa physionomie respirait un bonheur que rien n'altérait ni ne mélangeait. Tout était chez lui abandon, franchise, entraine-ment nul calcul, nul désir de plaire. A son regard libre et fier, on voyait bien que l'amour ne l'avait pas encore touché et que son coeur était exempt d'orages. Il aimait la marquise et Claire c'étaient ses seules passions. Vis-à-vis de Clé-mence, il ne fut longtemps qu'un compagnon et une sorte de professeur c'est lui qui le premier la fit asseoir sur un che-val et lui mit les rênes à la main en promenade, il lui don-nait des conseils, ajustait ses étriers, l'encourageait ou la
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34 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. mence de Montréal, idole de son père, fruit tardif d'un sècond mariage et sur la tête de qui venaient se réunir les richesses de deux grandes maisons. Lorsque Clémence fut en âge d'être pourvue, le vieux comte était veuf le poijls des ans et des, infirmités commen-çait à se faire sentir il ne voulut pas quitter ce monde sans avoir assuré rétablissement de sa fille. D'ailleurs son choix était fait il avait sous la main un gendre tout trouvé, le seul possible, le seul qui lui agréât. Dans ses préjugés de race, il n'admettait pas que le château de Beaupré et les fiefs attenants, que les grands biens de famille, fruit de longues épargnes et d'heureuses alliances, pussent passer dans une autre maison tant qu'il resterait un descendant des Montréal un homme de son sang, un représentant de dix générations. C'était donc à Sigismond que devaient revenir tout ce bon-heur et toute cette richesse, une femme accomplie et des domaines opulents, l'hôtel de Paris et les terres de province, tout ce qui donne du prix et du charme à l'existence, satis-factions de la vanité et joies plus légitimes du coeur. Sigismond avait été élevé par le vieux comte resté or-phelin de bonne heure, son enfance s'était écoulée au châ- -teau de Beaupré, et il ne l'avait quitté que pendant les an-nées consacrées à son éducation. Longtemps on l'y considéra comme le seul héritier et le seul maitre. D'un premier ma-riage le comte n'avait point eu d'enfants, et lorsqu'il en na-quit un du second, ce fut une fille qui coûta la vie à sa mère. Quoique Sigismond fût d'un âge où le calcul a peu d'empire, il parut plus contrarié que charmé de cet événement. Il avait vingt ans alors et né pouvait, sans une certaine appréhen-sion, mesurer la distance que les années devaient mettre entre sa cousine et lui. L'alliance allait dé soi mais que de circonstances pouvaient en éloigner ou empêcher l'ëffet ! D'ailleurs .Sigismond s'était si bien accoutumé à regarder comme lui appartenant ce titre, ce château et cette fortune, que l'idée de les recevoir indirectement et de seconde main lui semblait pénible à supporter et pesait sur son esprit comme une déchéance. - -Ce fut dans ces sentiments qu'il traversa la seconde pé-riode de son séjour à Beaupré. Clémence grandit et enchanta - par ses grâces tout ce qni l'approchait elle était la fée du
34 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. mence de Montréal, idole de son père, fruit tardif d'un sècond mariage et sur la tête de qui venaient se réunir les richesses de deux grandes maisons. Lorsque Clémence fut en âge d'être pourvue, le vieux comte était veuf le poijls des ans et des, infirmités commen-çait à se faire sentir il ne voulut pas quitter ce monde sans avoir assuré @rétablissement de sa fille. D'ailleurs son choix était fait il avait sous la main un gendre tout trouvé, le seul possible, le seul qui lui agréât. Dans ses préjugés de race, il n'admettait pas que le château de Beaupré et les fiefs attenants, que les grands biens de famille, fruit de longues épargnes et d'heureuses alliances, pussent passer dans une autre maison tant qu'il resterait un descendant des Montréal un homme de son sang, un représentant de dix générations. C'était donc à Sigismond que devaient revenir tout ce bon-heur et toute cette richesse, une femme accomplie et des domaines opulents, l'hôtel de Paris et les terres de province, tout ce qui donne du prix et du charme à l'existence, satis-factions de la vanité et joies plus légitimes du coeur. Sigismond avait été élevé par le vieux comte resté or-phelin de bonne heure, son enfance s'était écoulée au châ- -teau de Beaupré, et il ne l'avait quitté que pendant les an-nées consacrées à son éducation. Longtemps on l'y considéra comme le seul héritier et le seul maitre. D'un premier ma-riage le comte n'avait point eu d'enfants, et lorsqu'il en na-quit un du second, ce fut une fille qui coûta la vie à sa mère. Quoique Sigismond fût d'un âge où le calcul a peu d'empire, il parut plus contrarié que charmé de cet événement. Il avait vingt ans alors et né pouvait, sans une certaine appréhen-sion, mesurer la distance que les années devaient mettre entre sa cousine et lui. L'alliance allait dé soi mais que de circonstances pouvaient en éloigner ou empêcher l'ëffet ! D'ailleurs .Sigismond s'était si bien accoutumé à regarder comme lui appartenant ce titre, ce château et cette fortune, que l'idée de les recevoir indirectement et de seconde main lui semblait pénible à supporter et pesait sur son esprit comme une déchéance. - -Ce fut dans ces sentiments qu'il traversa la seconde pé-riode de son séjour à Beaupré. Clémence grandit et enchanta - par ses grâces tout ce qni l'approchait elle était la fée du
34 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. mence de Montréal, idole de son père, fruit tardif d'un second mariage et sur la tête de qui venaient se réunir les richesses de deux grandes maisons. Lorsque Clémence fut en âge d'être pourvue, le vieux comte était veuf le poi@ds des ans et des@ infirmités commen-çait à se faire sentir il ne voulut pas quitter ce monde sans avoir assuré l'établissement de sa fille. D'ailleurs son choix était fait il avait sous la main un gendre tout trouvé, le seul possible, le seul qui lui agréât. Dans ses préjugés de race, il n'admettait pas que le château de Beaupré et les fiefs attenants, que les grands biens de famille, fruit de longues épargnes et d'heureuses alliances, pussent passer dans une autre maison tant qu'il resterait un descendant des Montréal un homme de son sang, un représentant de dix générations. C'était donc à Sigismond que devaient revenir tout ce bon-heur et toute cette richesse, une femme accomplie et des domaines opulents, l'hôtel de Paris et les terres de province, tout ce qui donne du prix et du charme à l'existence, satis-factions de la vanité et joies plus légitimes du coeur. Sigismond avait été élevé par le vieux comte resté or-phelin de bonne heure, son enfance s'était écoulée au châ@@-teau de Beaupré, et il ne l'avait quitté que pendant les an-nées consacrées à son éducation. Longtemps on l'y considéra comme le seul héritier et le seul maître. D'un premier ma-riage le comte n'avait point eu d'enfants, et lorsqu'il en na-quit un du second, ce fut une fille qui coûta la vie à sa mère. Quoique Sigismond fût d'un âge où le calcul a peu d'empire, il parut plus contrarié que charmé de cet événement. Il avait vingt ans alors et ne pouvait, sans une certaine appréhen-sion, mesurer la distance que les années devaient mettre entre sa cousine et lui. L'alliance allait de soi mais que de circonstances pouvaient en éloigner ou empêcher l'effet ! D'ailleurs @Sigismond s'était si bien accoutumé à regarder comme lui appartenant ce titre, ce château et cette fortune, que l'idée de les recevoir indirectement et de seconde main lui semblait pénible à supporter et pesait sur son esprit comme une déchéance.e. @Ce fut dans ces sentiments qu'il traversa la seconde pé-riode de son séjour à Beaupré. Clémence grandit et enchanta@@ par ses grâces tout ce qui l'approchait elle était la fée du
34 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. mence de Montréal, idole de son père, fruit tardif d'un second mariage et sur la tête de qui venaient se réunir les richesses de deux grandes maisons. Lorsque Clémence fut en âge d'être pourvue, le vieux comte était veuf le poi@ds des ans et des@ infirmités commen-çait à se faire sentir il ne voulut pas quitter ce monde sans avoir assuré l'établissement de sa fille. D'ailleurs son choix était fait il avait sous la main un gendre tout trouvé, le seul possible, le seul qui lui agréât. Dans ses préjugés de race, il n'admettait pas que le château de Beaupré et les fiefs attenants, que les grands biens de famille, fruit de longues épargnes et d'heureuses alliances, pussent passer dans une autre maison tant qu'il resterait un descendant des Montréal un homme de son sang, un représentant de dix générations. C'était donc à Sigismond que devaient revenir tout ce bon-heur et toute cette richesse, une femme accomplie et des domaines opulents, l'hôtel de Paris et les terres de province, tout ce qui donne du prix et du charme à l'existence, satis-factions de la vanité et joies plus légitimes du coeur. Sigismond avait été élevé par le vieux comte resté or-phelin de bonne heure, son enfance s'était écoulée au châ@@-teau de Beaupré, et il ne l'avait quitté que pendant les an-nées consacrées à son éducation. Longtemps on l'y considéra comme le seul héritier et le seul maître. D'un premier ma-riage le comte n'avait point eu d'enfants, et lorsqu'il en na-quit un du second, ce fut une fille qui coûta la vie à sa mère. Quoique Sigismond fût d'un âge où le calcul a peu d'empire, il parut plus contrarié que charmé de cet événement. Il avait vingt ans alors et ne pouvait, sans une certaine appréhen-sion, mesurer la distance que les années devaient mettre entre sa cousine et lui. L'alliance allait de soi mais que de circonstances pouvaient en éloigner ou empêcher l'effet ! D'ailleurs @Sigismond s'était si bien accoutumé à regarder comme lui appartenant ce titre, ce château et cette fortune, que l'idée de les recevoir indirectement et de seconde main lui semblait pénible à supporter et pesait sur son esprit comme une déchéance.e. @Ce fut dans ces sentiments qu'il traversa la seconde pé-riode de son séjour à Beaupré. Clémence grandit et enchanta@@ par ses grâces tout ce qui l'approchait elle était la fée du
34 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. mence de Montréal, idole de son père, fruit tardif d'un second mariage et sur la tête de qui venaient se réunir les richesses de deux grandes maisons. Lorsque Clémence fut en âge d'être pourvue, le vieux comte était veuf le poids des ans et des infirmités commen-çait à se faire sentir il ne voulut pas quitter ce monde sans avoir assuré l'établissement de sa fille. D'ailleurs son choix était fait il avait sous la main un gendre tout trouvé, le seul possible, le seul qui lui agréât. Dans ses préjugés de race, il n'admettait pas que le château de Beaupré et les fiefs attenants, que les grands biens de famille, fruit de longues épargnes et d'heureuses alliances, pussent passer dans une autre maison tant qu'il resterait un descendant des Montréal un homme de son sang, un représentant de dix générations. C'était donc à Sigismond que devaient revenir tout ce bon-heur et toute cette richesse, une femme accomplie et des domaines opulents, l'hôtel de Paris et les terres de province, tout ce qui donne du prix et du charme à l'existence, satis-factions de la vanité et joies plus légitimes du coeur. Sigismond avait été élevé par le vieux comte resté or-phelin de bonne heure, son enfance s'était écoulée au châ-teau de Beaupré, et il ne l'avait quitté que pendant les an-nées consacrées à son éducation. Longtemps on l'y considéra comme le seul héritier et le seul maître. D'un premier ma-riage le comte n'avait point eu d'enfants, et lorsqu'il en na-quit un du second, ce fut une fille qui coûta la vie à sa mère. Quoique Sigismond fût d'un âge où le calcul a peu d'empire, il parut plus contrarié que charmé de cet événement. Il avait vingt ans alors et ne pouvait, sans une certaine appréhen-sion, mesurer la distance que les années devaient mettre entre sa cousine et lui. L'alliance allait de soi mais que de circonstances pouvaient en éloigner ou empêcher l'effet ! D'ailleurs Sigismond s'était si bien accoutumé à regarder comme lui appartenant ce titre, ce château et cette fortune, que l'idée de les recevoir indirectement et de seconde main lui semblait pénible à supporter et pesait sur son esprit comme une déchéance.e. Ce fut dans ces sentiments qu'il traversa la seconde pé-riode de son séjour à Beaupré. Clémence grandit et enchanta par ses grâces tout ce qui l'approchait elle était la fée du
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290 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXXV Cette crise fut plus longue que ceile qui avait précédé, et il y eut un moment où le médecin désespéra du succès. Ce n'était plus l'action du poison qui était à craindre, mais l'ef-fet de cette secousse morale sur une organisation déjà pro-fondément atteinte. Ludovic s'accusait et se désespérait, il rejetait sur lui la responsabilité de cette rechute, et parlait de suivre la jeune fille si elle n'en réchappait pas. Il demandait pardon au doc-teur de n'avoir pas mieux suivi ses conseils et offrait de quitter la chambre afin de ne pas compromettre de nouveau les effets de son traitement. Mais celui-ci avait réfléchi, et cette fois son avis fut tout opposé. - Non, lui dit-il, restez. - Mais si je commets encore quelque imprudence ? - Restez, vous dis-je, le mal est fait. Vôtre présence a amené une crise, votre absence en amènerait une auire, plus fâcheuse encore. Je ne connaissais pas cette enfant c'est une tête de fer. Il faut que vous soyez là, quand elle reprendra ses sens. Restez. - J'obéis alors. - Et que le ciel vous inspire, Ludovic, quand le moment sera venu. Cette jeune fille a au coeur une plaie dont je ne puis la guérir et que la Faculté en corps ne guérirait pas c'est le dégoût de la vie. Tâchez d'en venir à bout et j'incli-nerai ma science devant la vôtre. L'aimez-vous ? - Si je l'aime 1 Vous me demandez si je l'aime! Ne le voyez-vous pas ? - Eh bien 1 alors, il y a quelque chance pour que vous réussissiez. Mais, ou je me trompe fort, ou ce sera une cure difficile. Cet entretien avait lieu à voix si basse, que rien n'en pou-vait parvenir aux oreilles de Marguerite, et, pourtant, il se fit chez elle un mouvement singulier. Sa main, raidie et con-ractée, se replia d'elle-même et vint se poser sur sa poi-
290 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXXV Cette crise fut plus longue que ceile qui avait précédé, et il y eut un moment où le médecin désespéra du succès. Ce n'était plus l'action du poison qui était à craindre, mais l'ef-fet de cette secousse morale sur une organisation déjà pro-fondément atteinte. Ludovic s'accusait et se désespérait, il rejetait sur lui la responsabilité de cette rechute, et parlait de suivre la jeune fille si elle n'en réchappait pas. Il demandait pardon au doc-teur de n'avoir pas mieux suivi ses conseils et offrait de quitter la chambre afin de ne pas compromettre de nouveau les effets de son traitement. Mais celui-ci avait réfléchi, et cette fois son avis fut tout opposé. - Non, lui dit-il, restez. - Mais si je commets encore quelque imprudence ? - Restez, vous dis-je, le mal est fait. Vôtre présence a amené une crise, votre absence en amènerait une auire, plus fâcheuse encore. Je ne connaissais pas cette enfant c'est une tête de fer. Il faut que vous soyez là, quand elle reprendra ses sens. Restez. - J'obéis alors. - Et que le ciel vous inspire, Ludovic, quand le moment sera venu. Cette jeune fille a au coeur une plaie dont je ne puis la guérir et que la Faculté en corps ne guérirait pas c'est le dégoût de la vie. Tâchez d'en venir à bout et j'incli-nerai ma science devant la vôtre. L'aimez-vous ? - Si je l'aime 1 Vous me demandez si je l'aime@! Ne le voyez-vous pas ? - Eh bien 1 alors, il y a quelque chance pour que vous réussissiez. Mais, ou je me trompe fort, ou ce sera une cure difficile. Cet entretien avait lieu à voix si basse, que rien n'en pou-vait parvenir aux oreilles de Marguerite, et, pourtant, il se fit chez elle un mouvement singulier. Sa main, raidie et con-ractée, se replia d'elle-même et vint se poser sur sa poi-
290 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXXV Cette crise fut plus longue que ce@de qui avait précédé, et il y eut un moment où le médecin désespéra du succès. Ce n'était plus l'action du poison qui était à craindre, mais l'ef-fet de cette secousse morale sur une organisation déjà pro-fondément atteinte. Ludovic s'accusait et se désespérait, il rejetait sur lui la responsabilité de cette rechute, et parlait de suivre la jeune fille si elle n'en réchappait pas. Il demandait pardon au doc-teur de n'avoir pas mieux suivi ses conseils et offrait de quitter la chambre afin de ne pas compromettre de nouveau les effets de son traitement. Mais celui-ci avait réfléchi, et cette fois son avis fut tout opposé. -@Non, lui dit-il, restez. -@Mais si je commets encore quelque imprudence ? -@Restez, vous dis-je, le mal est fait. Votre présence a amené une crise, votre absence en amènerait une autre, plus fâcheuse encore. Je ne connaissais pas cette enfant c'est une tête de fer. Il faut que vous soyez là, quand elle reprendra ses sens. Restez. -@J'obéis alors. -@Et que le ciel vous inspire, Ludovic, quand le moment sera venu. Cette jeune fille a au coeur une plaie dont je ne puis la guérir et que la Faculté en corps ne guérirait pas c'est le dégoût de la vie. Tâchez d'en venir à bout et j'incli-nerai ma science devant la vôtre. L'aimez-vous ? -@Si je l'aime ! Vous me demandez si je l'aime ! Ne le voyez-vous pas ? -@Eh bien ! alors, il y a quelque chance pour que vous réussissiez. Mais, ou je me trompe fort, ou ce sera une cure difficile. Cet entretien avait lieu à voix si basse, que rien n'en pou-vait parvenir aux oreilles de Marguerite, et, pourtant, il se fit chez elle un mouvement singulier. Sa main, raidie et con-ractée, se replia d'elle-même et vint se poser sur sa poi-
290 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXXV Cette crise fut plus longue que ce@de qui avait précédé, et il y eut un moment où le médecin désespéra du succès. Ce n'était plus l'action du poison qui était à craindre, mais l'ef-fet de cette secousse morale sur une organisation déjà pro-fondément atteinte. Ludovic s'accusait et se désespérait, il rejetait sur lui la responsabilité de cette rechute, et parlait de suivre la jeune fille si elle n'en réchappait pas. Il demandait pardon au doc-teur de n'avoir pas mieux suivi ses conseils et offrait de quitter la chambre afin de ne pas compromettre de nouveau les effets de son traitement. Mais celui-ci avait réfléchi, et cette fois son avis fut tout opposé. -@Non, lui dit-il, restez. -@Mais si je commets encore quelque imprudence ? -@Restez, vous dis-je, le mal est fait. Votre présence a amené une crise, votre absence en amènerait une autre, plus fâcheuse encore. Je ne connaissais pas cette enfant c'est une tête de fer. Il faut que vous soyez là, quand elle reprendra ses sens. Restez. -@J'obéis alors. -@Et que le ciel vous inspire, Ludovic, quand le moment sera venu. Cette jeune fille a au coeur une plaie dont je ne puis la guérir et que la Faculté en corps ne guérirait pas c'est le dégoût de la vie. Tâchez d'en venir à bout et j'incli-nerai ma science devant la vôtre. L'aimez-vous ? -@Si je l'aime ! Vous me demandez si je l'aime ! Ne le voyez-vous pas ? -@Eh bien ! alors, il y a quelque chance pour que vous réussissiez. Mais, ou je me trompe fort, ou ce sera une cure difficile. Cet entretien avait lieu à voix si basse, que rien n'en pou-vait parvenir aux oreilles de Marguerite, et, pourtant, il se fit chez elle un mouvement singulier. Sa main, raidie et con-ractée, se replia d'elle-même et vint se poser sur sa poi-
290 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXXV Cette crise fut plus longue que cede qui avait précédé, et il y eut un moment où le médecin désespéra du succès. Ce n'était plus l'action du poison qui était à craindre, mais l'ef-fet de cette secousse morale sur une organisation déjà pro-fondément atteinte. Ludovic s'accusait et se désespérait, il rejetait sur lui la responsabilité de cette rechute, et parlait de suivre la jeune fille si elle n'en réchappait pas. Il demandait pardon au doc-teur de n'avoir pas mieux suivi ses conseils et offrait de quitter la chambre afin de ne pas compromettre de nouveau les effets de son traitement. Mais celui-ci avait réfléchi, et cette fois son avis fut tout opposé. -Non, lui dit-il, restez. -Mais si je commets encore quelque imprudence ? -Restez, vous dis-je, le mal est fait. Votre présence a amené une crise, votre absence en amènerait une autre, plus fâcheuse encore. Je ne connaissais pas cette enfant c'est une tête de fer. Il faut que vous soyez là, quand elle reprendra ses sens. Restez. -J'obéis alors. -Et que le ciel vous inspire, Ludovic, quand le moment sera venu. Cette jeune fille a au coeur une plaie dont je ne puis la guérir et que la Faculté en corps ne guérirait pas c'est le dégoût de la vie. Tâchez d'en venir à bout et j'incli-nerai ma science devant la vôtre. L'aimez-vous ? -Si je l'aime ! Vous me demandez si je l'aime ! Ne le voyez-vous pas ? -Eh bien ! alors, il y a quelque chance pour que vous réussissiez. Mais, ou je me trompe fort, ou ce sera une cure difficile. Cet entretien avait lieu à voix si basse, que rien n'en pou-vait parvenir aux oreilles de Marguerite, et, pourtant, il se fit chez elle un mouvement singulier. Sa main, raidie et con-ractée, se replia d'elle-même et vint se poser sur sa poi-
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80 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XVIII Lorsque le jour suivant Gaston reparut devant le château, il fut étonné de ne plus lui retrouver la physionomie de la veille, non pas que Beaupré fût un lieu bruyant le comte y avait mis bon ordre. Mais, si restreinte que fût sa vie, si petit que fût son mouvement, encore existaient-ils et demeu-raient-ils sensibles du dehors. Ce jour- là plus rien, rien qu'un calme mortel et une immobilité profonde. Vainement le jeune homme attendit-il le témoignage accoutumé les croisées étaient fermées et d'une manière aussi hermétique que si la maison eût été déserte. Gaston s'y perdait il ne savait comment expliquer ces airs d'abandon. Un départ? était-ce possible d'y croire ? La nouvelle s'en fût répandue dans le pays, et aucun avis sem. blable n'était parvenu à Champclos. On assurait, au contraire, parmi les tenanciers du comte, que son intention était de passer l'hiver à Beaupré, et que la comtesse n'en bougerait pas, tant que durerait son deuil et cependant l'aspect de la résidence é'ait loin d'annoncer la présence des maîtres. Qui avait rai-son, du bruit public ou des apparences extérieures? Gaston ne se sentit pas la force de supporter cette incertitude plus longtemps il rebroussa chemin, s'engagea dans l'avenue et poussa jusqu'à la porte du château. Là tous ses doutes cessè-rent la herse était levée les cours étaient vides un valet de ferme qui passait y ajouta un renseignement précis les Montréal avaient quitté Beaupré vers le milieu de la nuit. Pour Gaston c'était la fin d'un beau rêve il s'éloigna, le' vide dans le coeur. Sur cette route où tout lun souriait na-guère, tout l'attristait maintenant. L'image de Clémence n'é-tait plus là pour donner aux objets une couleur et un pres-tige aussi ne prolongea-t-il pas son séjour à Champclos sa mère et sa soeur n'y restaient qu'à cause de lui dès qu'il témoigna l'intention de partir, elles -y consentirent. On le traitait en malade à qui on ne refuse rien, et aux caprices
80 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XVIII Lorsque le jour suivant Gaston reparut devant le château, il fut étonné de ne plus lui retrouver la physionomie de la veille, non pas que Beaupré fût un lieu bruyant le comte y avait mis bon ordre. Mais, si restreinte que fût sa vie, si petit que fût son mouvement, encore existaient-ils et demeu-raient-ils sensibles du dehors. Ce jour- là plus rien, rien qu'un calme mortel et une immobilité profonde. Vainement le jeune homme attendit-il le témoignage accoutumé les croisées étaient fermées et d'une manière aussi hermétique que si la maison eût été déserte. Gaston s'y perdait il ne savait comment expliquer ces airs d'abandon. Un départ@? était-ce possible d'y croire ? La nouvelle s'en fût répandue dans le pays, et aucun avis sem. blable n'était parvenu à Champclos. On assurait, au contraire, parmi les tenanciers du comte, que son intention était de passer l'hiver à Beaupré, et que la comtesse n'en bougerait pas, tant que durerait son deuil et cependant l'aspect de la résidence é'ait loin d'annoncer la présence des maîtres. Qui avait rai-son, du bruit public ou des apparences extérieures@? Gaston ne se sentit pas la force de supporter cette incertitude plus longtemps il rebroussa chemin, s'engagea dans l'avenue et poussa jusqu'à la porte du château. Là tous ses doutes cessè-rent la herse était levée les cours étaient vides un valet de ferme qui passait y ajouta un renseignement précis les Montréal avaient quitté Beaupré vers le milieu de la nuit. Pour Gaston c'était la fin d'un beau rêve il s'éloigna, le' vide dans le coeur. Sur cette route où tout lun souriait na-guère, tout l'attristait maintenant. L'image de Clémence n'é-tait plus là pour donner aux objets une couleur et un pres-tige aussi ne prolongea-t-il pas son séjour à Champclos sa mère et sa soeur n'y restaient qu'à cause de lui dès qu'il témoigna l'intention de partir, elles -y consentirent. On le traitait en malade à qui on ne refuse rien, et aux caprices
80 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XVIII Lorsque le jour suivant Gaston reparut devant le château, il fut étonné de ne plus lui retrouver la physionomie de la veille, non pas que Beaupré fût un lieu bruyant le comte y avait mis bon ordre. Mais, si restreinte que fût sa vie, si petit que fût son mouvement, encore existaient-ils et demeu-raient-ils sensibles du dehors. Ce jour-@là plus rien, rien qu'un calme mortel et une immobilité profonde. Vainement le jeune homme attendit-il le témoignage accoutumé les croisées étaient fermées et d'une manière aussi hermétique que si la maison eût été déserte. Gaston s'y perdait il ne savait comment expliquer ces airs d'abandon. Un départ ? était-ce possible d'y croire ? La nouvelle s'en fût répandue dans le pays, et aucun avis sem@-blable n'était parvenu à Champclos. On assurait, au contraire, parmi les tenanciers du comte, que son intention était de passer l'hiver à Beaupré, et que la comtesse n'en bougerait pas, tant que durerait son deuil et cependant l'aspect de la résidence était loin d'annoncer la présence des maîtres. Qui avait rai-son, du bruit public ou des apparences extérieures ? Gaston ne se sentit pas la force de supporter cette incertitude plus longtemps il rebroussa chemin, s'engagea dans l'avenue et poussa jusqu'à la porte du château. Là tous ses doutes cessè-rent la herse était levée les cours étaient vides un valet de ferme qui passait y ajouta un renseignement précis les Montréal avaient quitté Beaupré vers le milieu de la nuit. Pour Gaston c'était la fin d'un beau rêve il s'éloigna, le@ vide dans le coeur. Sur cette route où tout lui souriait na-guère, tout l'attristait maintenant. L'image de Clémence n'é-tait plus là pour donner aux objets une couleur et un pres-tige aussi ne prolongea-t-il pas son séjour à Champclos sa mère et sa soeur n'y restaient qu'à cause de lui dès qu'il témoigna l'intention de partir, elles @y consentirent. On le traitait en malade à qui on ne refuse rien, et aux caprices
80 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XVIII Lorsque le jour suivant Gaston reparut devant le château, il fut étonné de ne plus lui retrouver la physionomie de la veille, non pas que Beaupré fût un lieu bruyant le comte y avait mis bon ordre. Mais, si restreinte que fût sa vie, si petit que fût son mouvement, encore existaient-ils et demeu-raient-ils sensibles du dehors. Ce jour-@là plus rien, rien qu'un calme mortel et une immobilité profonde. Vainement le jeune homme attendit-il le témoignage accoutumé les croisées étaient fermées et d'une manière aussi hermétique que si la maison eût été déserte. Gaston s'y perdait il ne savait comment expliquer ces airs d'abandon. Un départ ? était-ce possible d'y croire ? La nouvelle s'en fût répandue dans le pays, et aucun avis sem@-blable n'était parvenu à Champclos. On assurait, au contraire, parmi les tenanciers du comte, que son intention était de passer l'hiver à Beaupré, et que la comtesse n'en bougerait pas, tant que durerait son deuil et cependant l'aspect de la résidence était loin d'annoncer la présence des maîtres. Qui avait rai-son, du bruit public ou des apparences extérieures ? Gaston ne se sentit pas la force de supporter cette incertitude plus longtemps il rebroussa chemin, s'engagea dans l'avenue et poussa jusqu'à la porte du château. Là tous ses doutes cessè-rent la herse était levée les cours étaient vides un valet de ferme qui passait y ajouta un renseignement précis les Montréal avaient quitté Beaupré vers le milieu de la nuit. Pour Gaston c'était la fin d'un beau rêve il s'éloigna, le@ vide dans le coeur. Sur cette route où tout lui souriait na-guère, tout l'attristait maintenant. L'image de Clémence n'é-tait plus là pour donner aux objets une couleur et un pres-tige aussi ne prolongea-t-il pas son séjour à Champclos sa mère et sa soeur n'y restaient qu'à cause de lui dès qu'il témoigna l'intention de partir, elles @y consentirent. On le traitait en malade à qui on ne refuse rien, et aux caprices
80 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XVIII Lorsque le jour suivant Gaston reparut devant le château, il fut étonné de ne plus lui retrouver la physionomie de la veille, non pas que Beaupré fût un lieu bruyant le comte y avait mis bon ordre. Mais, si restreinte que fût sa vie, si petit que fût son mouvement, encore existaient-ils et demeu-raient-ils sensibles du dehors. Ce jour-là plus rien, rien qu'un calme mortel et une immobilité profonde. Vainement le jeune homme attendit-il le témoignage accoutumé les croisées étaient fermées et d'une manière aussi hermétique que si la maison eût été déserte. Gaston s'y perdait il ne savait comment expliquer ces airs d'abandon. Un départ ? était-ce possible d'y croire ? La nouvelle s'en fût répandue dans le pays, et aucun avis sem-blable n'était parvenu à Champclos. On assurait, au contraire, parmi les tenanciers du comte, que son intention était de passer l'hiver à Beaupré, et que la comtesse n'en bougerait pas, tant que durerait son deuil et cependant l'aspect de la résidence était loin d'annoncer la présence des maîtres. Qui avait rai-son, du bruit public ou des apparences extérieures ? Gaston ne se sentit pas la force de supporter cette incertitude plus longtemps il rebroussa chemin, s'engagea dans l'avenue et poussa jusqu'à la porte du château. Là tous ses doutes cessè-rent la herse était levée les cours étaient vides un valet de ferme qui passait y ajouta un renseignement précis les Montréal avaient quitté Beaupré vers le milieu de la nuit. Pour Gaston c'était la fin d'un beau rêve il s'éloigna, le vide dans le coeur. Sur cette route où tout lui souriait na-guère, tout l'attristait maintenant. L'image de Clémence n'é-tait plus là pour donner aux objets une couleur et un pres-tige aussi ne prolongea-t-il pas son séjour à Champclos sa mère et sa soeur n'y restaient qu'à cause de lui dès qu'il témoigna l'intention de partir, elles y consentirent. On le traitait en malade à qui on ne refuse rien, et aux caprices
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46 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE troupes dirigeaient leur marche. Les souverains veil-laient, et quelques-uns portèrent la vigilance jusqu'à fermer l'entrée de leurs États à tout Français inconnu. La Russie imita ce sage exemple. L'empereur, qui avait succédé à Catherine II, donna à tous les gouver-neurs des frontières l'ordre de ne laisser pénétrer dans l'intérieur de l'empire aucun émigré de.France. Cette mesure rigoureuse, mais prudente, atteignait l'abbé Septavaux. M. Nicolle en informa son ami Juillet, 98. Tu connais sans doute l'édit impérial qui défend l'entrée de l'empire à tout Français il n'y ad'excep-tion que pour quatre à cinq personnes les autres, c'est-à-dire, plus des trois quarts et demi de ceux qui avaient fait la traversée, ont été renvoyés en Allema-gne. L'Empereur a de fortes raisons pour en agir ainsi, car sa bonté et sa générosité sontassez connues mais on peut espérer que les effets cesseront avec la cause ce qui veut dire, qu'après avoir effrayé les hommes dont tout le but était de propager leurs infernales doctrines, on admettra de nouveau à pénétrer dans l'empire les hommes honnêtes, dont on sera parfaite-ment sûr. Alors la porte s'ouvrira pour toi, car tu ne manqueras pas de trouver des garants de tes princi-pes. Il me tarde que tu viennes, mon ami, partager
46 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE troupes dirigeaient leur marche. Les souverains veil-laient, et quelques-uns portèrent la vigilance jusqu'à fermer l'entrée de leurs États à tout Français inconnu. La Russie imita ce sage exemple. L'empereur, qui avait succédé à Catherine II, donna à tous les gouver-neurs des frontières l'ordre de ne laisser pénétrer dans l'intérieur de l'empire aucun émigré de.France. Cette mesure rigoureuse, mais prudente, atteignait l'abbé Septavaux. M. Nicolle en informa son ami Juillet, 98. Tu connais sans doute l'édit impérial qui défend l'entrée de l'empire à tout Français il n'y a@d'excep-@tion que pour quatre à cinq personnes les autres, c'est-à-dire, plus des trois quarts et demi de ceux qui avaient fait la traversée, ont été renvoyés en Allema-gne. L'Empereur a de fortes raisons pour en agir ainsi, car sa bonté et sa générosité sont@assez connues mais on peut espérer que les effets cesseront avec la cause ce qui veut dire, qu'après avoir effrayé les hommes dont tout le but était de propager leurs infernales doctrines, on admettra de nouveau à pénétrer dans l'empire les hommes honnêtes, dont on sera parfaite-@ment sûr. Alors la porte s'ouvrira pour toi, car tu ne manqueras pas de trouver des garants de tes princi-@pes. Il me tarde que tu viennes, mon ami, partager
############################################################# souverains veil-laient, et quelques-uns portèrent la vigilance jusqu'à fermer l'entrée de leurs États à tout Français inconnu. La Russie imita ce sage exemple. L'empereur, qui avait succédé à Catherine II, donna à tous les gouver-neurs des frontières l'ordre de ne laisser pénétrer dans l'intérieur de l'empire aucun émigré de France. Cette mesure rigoureuse, mais prudente, atteignait l'abbé Septavaux. M. Nicolle en informa son ami Juillet, 98. Tu connais sans doute l'édit impérial qui défend l'entrée de l'empire à tout Français il n'y a d'excep- tion que pour quatre à cinq personnes les autres, c'est-à-dire, plus des trois quarts et demi de ceux qui avaient fait la traversée, ont été renvoyés en Allema-gne. L'Empereur a de fortes raisons pour en agir ainsi, car sa bonté et sa générosité sont assez connues mais on peut espérer que les effets cesseront avec la cause ce qui veut dire, qu'après avoir effrayé les hommes dont tout le but était de propager leurs infernales doctrines, on admettra de nouveau à pénétrer dans l'empire les hommes honnêtes, dont on sera parfaite- ment sûr. Alors la porte s'ouvrira pour toi, car tu ne manqueras pas de trouver des garants de tes princi- pes. Il me tarde que tu viennes, mon ami, partager
46 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE troupes dirigeaient leur marche. Les souverains veil-laient, et quelques-uns portèrent la vigilance jusqu'à fermer l'entrée de leurs États à tout Français inconnu. La Russie imita ce sage exemple. L'empereur, qui avait succédé à Catherine II, donna à tous les gouver-neurs des frontières l'ordre de ne laisser pénétrer dans l'intérieur de l'empire aucun émigré de France. Cette mesure rigoureuse, mais prudente, atteignait l'abbé Septavaux. M. Nicolle en informa son ami Juillet, 98. Tu connais sans doute l'édit impérial qui défend l'entrée de l'empire à tout Français il n'y a d'excep- tion que pour quatre à cinq personnes les autres, c'est-à-dire, plus des trois quarts et demi de ceux qui avaient fait la traversée, ont été renvoyés en Allema-gne. L'Empereur a de fortes raisons pour en agir ainsi, car sa bonté et sa générosité sont assez connues mais on peut espérer que les effets cesseront avec la cause ce qui veut dire, qu'après avoir effrayé les hommes dont tout le but était de propager leurs infernales doctrines, on admettra de nouveau à pénétrer dans l'empire les hommes honnêtes, dont on sera parfaite- ment sûr. Alors la porte s'ouvrira pour toi, car tu ne manqueras pas de trouver des garants de tes princi- pes. Il me tarde que tu viennes, mon ami, partager
46 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE troupes dirigeaient leur marche. Les souverains veil-laient, et quelques-uns portèrent la vigilance jusqu'à fermer l'entrée de leurs États à tout Français inconnu. La Russie imita ce sage exemple. L'empereur, qui avait succédé à Catherine II, donna à tous les gouver-neurs des frontières l'ordre de ne laisser pénétrer dans l'intérieur de l'empire aucun émigré de France. Cette mesure rigoureuse, mais prudente, atteignait l'abbé Septavaux. M. Nicolle en informa son ami Juillet, 98. Tu connais sans doute l'édit impérial qui défend l'entrée de l'empire à tout Français il n'y a d'excep- tion que pour quatre à cinq personnes les autres, c'est-à-dire, plus des trois quarts et demi de ceux qui avaient fait la traversée, ont été renvoyés en Allema-gne. L'Empereur a de fortes raisons pour en agir ainsi, car sa bonté et sa générosité sont assez connues mais on peut espérer que les effets cesseront avec la cause ce qui veut dire, qu'après avoir effrayé les hommes dont tout le but était de propager leurs infernales doctrines, on admettra de nouveau à pénétrer dans l'empire les hommes honnêtes, dont on sera parfaite- ment sûr. Alors la porte s'ouvrira pour toi, car tu ne manqueras pas de trouver des garants de tes princi- pes. Il me tarde que tu viennes, mon ami, partager
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DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS V. 11 Celui qui sait agir sur l'esprit vital particulier à chaque individu, peut guérir à quelque distance que ce soit, en appe-lant à son secours l'esprit universel. L'esprit vital dissipe tous les maux c'est lui qui con-stitue la nature dont les médecins ne sont que les aides on doit donc se proposer, dans toutes les maladies, de fortifier, multiplier, régénérer cet esprit vital c'est ainsi qu'on par-vient à guérir toutes les maladies. J'ai observé de très grands avantages et des effets mer-veilleux du bon usage de cette médecine mais j'ai vu aussi par l'abus qu'on en faisait, occasionner des maux infinis. Kircher, qui, dans le dix-septième siècle, avait embrassé toutes les connaissances humaines, insiste particulièrement sur la distinction à établir entre le magnétisme minéral et le magnétisme propre à être appliqué aux êtres organisés, et, dans un traité spécial, il expose les principes de l'art de magnétiser De a rte magnetica, in-4 . De Laplace dit 1 Les phénomènes qui résultent de l'extrême sensibilité des nerfs chez quelques individus ont donné naissance à diverses opinions sur l'existence d'un nouvel agent que l'on a nommé magnétisme animal. Il est naturel de-penser que la cause de cette attraction est très faible, et peut être facilement troublée par un grand nombre de circonstances accidentelles aussi, de ce que, dans plusieurs cas, elle ne s'est point manifestée, on ne doit pas conclure qu'elle n'existe jamais. Nous sommes si éloignés de connaître tous les agents de la nature, et leurs divers modes 'd'action, qu'il serait peu philosophique de nier l'existence des phénomènes, unique-ment parce qu'ils sont inexplicables dans l'état actuel de la science. Cuvier s'exprime ainsi 2 Dans les expériences qui ont pour objet l'action que les systèmes nerveux de deux individus différents peuvent exer-1 théorie analytique des calculs des probabilités, page 358 DE LAPLACE . 2 Leçons d'anatomie comparée CUVIER .
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS V. 11 Celui qui sait agir sur l'esprit vital particulier à chaque individu, peut guérir à quelque distance que ce soit, en appe-lant à son secours l'esprit universel. L'esprit vital dissipe tous les maux c'est lui qui con-stitue la nature dont les médecins ne sont que les aides on doit donc se proposer, dans toutes les maladies, de fortifier, multiplier, régénérer cet esprit vital c'est ainsi qu'on par-vient à guérir toutes les maladies. J'ai observé de très grands avantages et des effets mer-veilleux du bon usage de cette médecine mais j'ai vu aussi par l'abus qu'on en faisait, occasionner des maux infinis. Kircher, qui, dans le dix-septième siècle, avait embrassé toutes les connaissances humaines, insiste particulièrement sur la distinction à établir entre le magnétisme minéral et le magnétisme propre à être appliqué aux êtres organisés, et, dans un traité spécial, il expose les principes de l'art de magnétiser De a rte magnetica, in-4 . De Laplace dit 1 Les phénomènes qui résultent de l'extrême sensibilité des nerfs chez quelques individus ont donné naissance à diverses opinions sur l'existence d'un nouvel agent que l'on a nommé magnétisme animal. Il est naturel de-penser que la cause de cette attraction est très faible, et peut être facilement troublée par un grand nombre de circonstances accidentelles aussi, de ce que, dans plusieurs cas, elle ne s'est point manifestée, on ne doit pas conclure qu'elle n'existe jamais. Nous sommes si éloignés de connaître tous les agents de la nature, et leurs divers modes 'd'action, qu'il serait peu philosophique de nier l'existence des phénomènes, unique-ment parce qu'ils sont inexplicables dans l'état actuel de la science. Cuvier s'exprime ainsi 2 Dans les expériences qui ont pour objet l'action que les systèmes nerveux de deux individus différents peuvent exer-@1 théorie analytique des calculs des probabilités, page 358 DE LAPLACE . 2 Leçons d'anatomie comparée CUVIER .
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS@@@ 11 Celui qui sait agir sur l'esprit vital particulier à chaque individu, peut guérir à quelque distance que ce soit, en appe-lant à son secours l'esprit universel. L'esprit vital dissipe tous les maux c'est lui qui con-stitue la nature dont les médecins ne sont que les aides on doit donc se proposer, dans toutes les maladies, de fortifier, multiplier, régénérer cet esprit vital c'est ainsi qu'on par-vient à guérir toutes les maladies. J'ai observé de très grands avantages et des effets mer-veilleux du bon usage de cette médecine mais j'ai vu aussi par l'abus qu'on en faisait, occasionner des maux infinis. Kircher, qui, dans le dix-septième siècle, avait embrassé toutes les connaissances humaines, insiste particulièrement sur la distinction à établir entre le magnétisme minéral et le magnétisme propre à être appliqué aux êtres organisés, et, dans un traité spécial, il expose les principes de l'art de magnétiser De a@rte magnetica, in-4 . De Laplace dit 1 Les phénomènes qui résultent de l'extrême sensibilité des nerfs chez quelques individus ont donné naissance à diverses opinions sur l'existence d'un nouvel agent que l'on a nommé magnétisme animal. Il est naturel de penser que la cause de cette attraction est très faible, et peut être facilement troublée par un grand nombre de circonstances accidentelles aussi, de ce que, dans plusieurs cas, elle ne s'est point manifestée, on ne doit pas conclure qu'elle n'existe jamais. Nous sommes si éloignés de connaitre tous les agents de la nature, et leurs divers modes @d'action, qu'il serait peu philosophique de nier l'existence des phénomènes, unique-ment parce qu'ils sont inexplicables dans l'état actuel de la science. Cuvier s'exprime ainsi 2 Dans les expériences qui ont pour objet l'action que les systèmes nerveux de deux individus différents peuvent exer- 1 Théorie analytique des calculs des probabilités, page 358 DE LAPLACE . 2 Leçons d'anatomie comparée CUVIER .
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS@@@ 11 Celui qui sait agir sur l'esprit vital particulier à chaque individu, peut guérir à quelque distance que ce soit, en appe-lant à son secours l'esprit universel. L'esprit vital dissipe tous les maux c'est lui qui con-stitue la nature dont les médecins ne sont que les aides on doit donc se proposer, dans toutes les maladies, de fortifier, multiplier, régénérer cet esprit vital c'est ainsi qu'on par-vient à guérir toutes les maladies. J'ai observé de très grands avantages et des effets mer-veilleux du bon usage de cette médecine mais j'ai vu aussi par l'abus qu'on en faisait, occasionner des maux infinis. Kircher, qui, dans le dix-septième siècle, avait embrassé toutes les connaissances humaines, insiste particulièrement sur la distinction à établir entre le magnétisme minéral et le magnétisme propre à être appliqué aux êtres organisés, et, dans un traité spécial, il expose les principes de l'art de magnétiser De a@rte magnetica, in-4 . De Laplace dit 1 Les phénomènes qui résultent de l'extrême sensibilité des nerfs chez quelques individus ont donné naissance à diverses opinions sur l'existence d'un nouvel agent que l'on a nommé magnétisme animal. Il est naturel de penser que la cause de cette attraction est très faible, et peut être facilement troublée par un grand nombre de circonstances accidentelles aussi, de ce que, dans plusieurs cas, elle ne s'est point manifestée, on ne doit pas conclure qu'elle n'existe jamais. Nous sommes si éloignés de connaitre tous les agents de la nature, et leurs divers modes @d'action, qu'il serait peu philosophique de nier l'existence des phénomènes, unique-ment parce qu'ils sont inexplicables dans l'état actuel de la science. Cuvier s'exprime ainsi 2 Dans les expériences qui ont pour objet l'action que les systèmes nerveux de deux individus différents peuvent exer- 1 Théorie analytique des calculs des probabilités, page 358 DE LAPLACE . 2 Leçons d'anatomie comparée CUVIER .
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 11 Celui qui sait agir sur l'esprit vital particulier à chaque individu, peut guérir à quelque distance que ce soit, en appe-lant à son secours l'esprit universel. L'esprit vital dissipe tous les maux c'est lui qui con-stitue la nature dont les médecins ne sont que les aides on doit donc se proposer, dans toutes les maladies, de fortifier, multiplier, régénérer cet esprit vital c'est ainsi qu'on par-vient à guérir toutes les maladies. J'ai observé de très grands avantages et des effets mer-veilleux du bon usage de cette médecine mais j'ai vu aussi par l'abus qu'on en faisait, occasionner des maux infinis. Kircher, qui, dans le dix-septième siècle, avait embrassé toutes les connaissances humaines, insiste particulièrement sur la distinction à établir entre le magnétisme minéral et le magnétisme propre à être appliqué aux êtres organisés, et, dans un traité spécial, il expose les principes de l'art de magnétiser De arte magnetica, in-4 . De Laplace dit 1 Les phénomènes qui résultent de l'extrême sensibilité des nerfs chez quelques individus ont donné naissance à diverses opinions sur l'existence d'un nouvel agent que l'on a nommé magnétisme animal. Il est naturel de penser que la cause de cette attraction est très faible, et peut être facilement troublée par un grand nombre de circonstances accidentelles aussi, de ce que, dans plusieurs cas, elle ne s'est point manifestée, on ne doit pas conclure qu'elle n'existe jamais. Nous sommes si éloignés de connaitre tous les agents de la nature, et leurs divers modes d'action, qu'il serait peu philosophique de nier l'existence des phénomènes, unique-ment parce qu'ils sont inexplicables dans l'état actuel de la science. Cuvier s'exprime ainsi 2 Dans les expériences qui ont pour objet l'action que les systèmes nerveux de deux individus différents peuvent exer- 1 Théorie analytique des calculs des probabilités, page 358 DE LAPLACE . 2 Leçons d'anatomie comparée CUVIER .
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62 VIE DE L'ABBE NICOLLE Vous serait-il possible de rappeler à S. M. cette pro-messe? L'objet n'en est pas considérable, et cette de-mande est la dernière. Oh! de grâce, épargnons à ce ce respectable prélat la plus dure de toutes les épreu-ceves, celle dé mourir insolvable, et par conséquent ce d'être injuste pour avoir été trop charitable.. Ce cri de douleur fut entendu. Le coeur de M. Nicolle s'en émut, et, sous l'impression de cette émotion pro-fonde, il sollicita de l'Impératrice mère sa protection puissanle auprès de S. M. l'Empereur, son fils. Sa re-quête fut accueillie avec faveur. Le 2 octobre 1802, l'Impératrice daigna lui adresser ces quelques lignes Monsieur l'abbé Nicolle, je me ferai un plaisir de remettre à l'Empereur, mon très-cher fils, la lettre que vous lui adressez en faveur de l'ancien Archevê-que de Paris. En faisant des voeux pour la réussite de et notre démarche, je vous prie d'être assuré de la bien-veillance avec laquelle je suis, votre affectionnée, MARIE Le secours fut obtenu. Monseigneur de Juigné apprécia toute l'étendue de ce dernier service, et, de Paris, il écrivit à M. Nicolle cette lettre pleine d'intérêt. Elle est du 5 mars 1803. ce Monsieur l'abbé, je ne puis vous exprimer le plai-ce sir que m'a fait votre lettre, et la satisfaction qu'elle ce méfait éprouver dans l'embarras et la détresse où je
62 VIE DE L'ABBE NICOLLE Vous serait-il possible de rappeler à S. M. cette pro-@messe? L'objet n'en est pas considérable, et cette de-@mande est la dernière. Oh! de grâce, épargnons à ce ce respectable prélat la plus dure de toutes les épreu-ceves, celle dé mourir insolvable, et par conséquent ce d'être injuste pour avoir été trop charitable.. Ce cri de douleur fut entendu. Le coeur de M. Nicolle s'en émut, et, sous l'impression de cette émotion pro-fonde, il sollicita de l'Impératrice mère sa protection puissanle auprès de S. M. l'Empereur, son fils. Sa re-quête fut accueillie avec faveur. Le 2 octobre 1802, l'Impératrice daigna lui adresser ces quelques lignes Monsieur l'abbé Nicolle, je me ferai un plaisir de remettre à l'Empereur, mon très-cher fils, la lettre que vous lui adressez en faveur de l'ancien Archevê-que de Paris. En faisant des voeux pour la réussite de et notre démarche, je vous prie d'être assuré de la bien-@veillance avec laquelle je suis, votre affectionnée, MARIE Le secours fut obtenu. Monseigneur de Juigné apprécia toute l'étendue de ce dernier service, et, de Paris, il écrivit à M. Nicolle cette lettre pleine d'intérêt. Elle est du 5 mars 1803. ce Monsieur l'abbé, je ne puis vous exprimer le plai-ce sir que m'a fait votre lettre, et la satisfaction qu'elle ce méfait éprouver dans l'embarras et la détresse où je
############################# serait-il possible de rappeler à S. M. cette pro- messe? L'objet n'en est pas considérable, et cette de- mande est la dernière. Oh! de grâce, épargnons à ce @@@respectable prélat la plus dure de toutes les épreu-@ ves, celle de mourir insolvable, et par conséquent @@@d'être injuste pour avoir été trop charitable.. Ce cri de douleur fut entendu. Le coeur de M. Nicolle s'en émut, et, sous l'impression de cette émotion pro-fonde, il sollicita de l'Impératrice mère sa protection puissanle auprès de S. M. l'Empereur, son fils. Sa re-quête fut accueillie avec faveur. Le 2 octobre 1802, l'Impératrice daigna lui adresser ces quelques lignes Monsieur l'abbé Nicolle, je me ferai un plaisir de remettre à l'Empereur, mon très-cher fils, la lettre que vous lui adressez en faveur de l'ancien Archevê-que de Paris. En faisant des voeux pour la réussite de @@@notre démarche, je vous prie d'être assuré de la bien- veillance avec laquelle je suis, votre affectionnée, MARIE Le secours fut obtenu. Monseigneur de Juigné apprécia toute l'étendue de ce dernier service, et, de Paris, il écrivit à M. Nicolle cette lettre pleine d'intérêt. Elle est du 5 mars 1803.@@@ Monsieur l'abbé, je ne puis vous exprimer le plai-i- sir que m'a fait votre lettre, et la satisfaction qu'elle me @@fait éprouver dans l'embarras et la détresse où je
62 VIE DE L'ABBE NICOLLE Vous serait-il possible de rappeler à S. M. cette pro- messe? L'objet n'en est pas considérable, et cette de- mande est la dernière. Oh! de grâce, épargnons à ce @@@respectable prélat la plus dure de toutes les épreu-@ ves, celle de mourir insolvable, et par conséquent @@@d'être injuste pour avoir été trop charitable.. Ce cri de douleur fut entendu. Le coeur de M. Nicolle s'en émut, et, sous l'impression de cette émotion pro-fonde, il sollicita de l'Impératrice mère sa protection puissanle auprès de S. M. l'Empereur, son fils. Sa re-quête fut accueillie avec faveur. Le 2 octobre 1802, l'Impératrice daigna lui adresser ces quelques lignes Monsieur l'abbé Nicolle, je me ferai un plaisir de remettre à l'Empereur, mon très-cher fils, la lettre que vous lui adressez en faveur de l'ancien Archevê-que de Paris. En faisant des voeux pour la réussite de @@@notre démarche, je vous prie d'être assuré de la bien- veillance avec laquelle je suis, votre affectionnée, MARIE Le secours fut obtenu. Monseigneur de Juigné apprécia toute l'étendue de ce dernier service, et, de Paris, il écrivit à M. Nicolle cette lettre pleine d'intérêt. Elle est du 5 mars 1803.@@@ Monsieur l'abbé, je ne puis vous exprimer le plai-i- sir que m'a fait votre lettre, et la satisfaction qu'elle me @@fait éprouver dans l'embarras et la détresse où je
62 VIE DE L'ABBE NICOLLE Vous serait-il possible de rappeler à S. M. cette pro- messe? L'objet n'en est pas considérable, et cette de- mande est la dernière. Oh! de grâce, épargnons à ce respectable prélat la plus dure de toutes les épreu- ves, celle de mourir insolvable, et par conséquent d'être injuste pour avoir été trop charitable.. Ce cri de douleur fut entendu. Le coeur de M. Nicolle s'en émut, et, sous l'impression de cette émotion pro-fonde, il sollicita de l'Impératrice mère sa protection puissanle auprès de S. M. l'Empereur, son fils. Sa re-quête fut accueillie avec faveur. Le 2 octobre 1802, l'Impératrice daigna lui adresser ces quelques lignes Monsieur l'abbé Nicolle, je me ferai un plaisir de remettre à l'Empereur, mon très-cher fils, la lettre que vous lui adressez en faveur de l'ancien Archevê-que de Paris. En faisant des voeux pour la réussite de notre démarche, je vous prie d'être assuré de la bien- veillance avec laquelle je suis, votre affectionnée, MARIE Le secours fut obtenu. Monseigneur de Juigné apprécia toute l'étendue de ce dernier service, et, de Paris, il écrivit à M. Nicolle cette lettre pleine d'intérêt. Elle est du 5 mars 1803. Monsieur l'abbé, je ne puis vous exprimer le plai-i- sir que m'a fait votre lettre, et la satisfaction qu'elle me fait éprouver dans l'embarras et la détresse où je
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DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 3 Avec une théorie. pareille, une pratique entourée d'un peu de merveilleux, Mesmer étonna et souleva toutes les passions pour et contre lui. Les gens du monde se prononcèrent en sa faveur mais les académies, qui se trouvaient froissées, se déclarèrent contre lui, proclamant que le magnétisme ne pouvait exister et que Mesmer était un charlatan elles allèrent même jusqu'à expulser de leur sein ceux de leurs membres qui adoptèrent le magnétisme. Mais Mesmer n'était point inventeur, il était seulement propagateur et continuateur d'une science qui avait com-mencé avec le monde, et qu'en tous temps, en tous pays, tous les peuples avaient pratiquée aussi le magnétisme ne succomba-t-il pas. Le gouvernement d'alors s'émut, et nomma une commis-sion composée d'hommes éminents dans la science 1 . Les conclusions du rapport fait par cette commission furent contraires au magnétisme, tout en reconnaissant les phénomènes ainsi, à propos des effets remarqués par les commissaires dans les traitements en commun, nous lisons dans ce rapport, page 7 2 a Rien n'est plus étonnant que le spectacle de ces convul-sions quand on ne l'a pas vu, on ne peut s'en faire une idée, et en le voyant, on est également surpris et du repos profond d'une partie de ces malades et de l'agitation qui anime les autres des accidents variés qui se répètent et des sympathies qui s'établissent. On voit des malades se cher-cher exclusivement, et en se précipitant l'un vers l'autre, se sourire, se parler avec affection et adoucir mutuellement leurs crises. Tous sont soumis à celui qui magnétise ils ont beau être dans un assoupissement apparent, sa voix, un regard, un signe les en retire. On ne peut s empêcher de reconnaître à ces effets constants une grande puissance qui 1 MM. Borie, Sallin, Darcet, Guillotin, auxquels on adjoignit MM. Franklin, Bailly, Lavoisier, de Jussieu. 2 Rapport des commissaires chargés par le roi de l'examen du magnétisme mimai 1784, in-4, Imprimerie royale, Paris,
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 3 Avec une théorie. pareille, une pratique entourée d'un peu de merveilleux, Mesmer étonna et souleva toutes les passions pour et contre lui. Les gens du monde se prononcèrent en sa faveur mais les académies, qui se trouvaient froissées, se déclarèrent contre lui, proclamant que le magnétisme ne pouvait exister et que Mesmer était un charlatan elles allèrent même jusqu'à expulser de leur sein ceux de leurs membres qui adoptèrent le magnétisme. Mais Mesmer n'était point inventeur, il était seulement propagateur et continuateur d'une science qui avait com-mencé avec le monde, et qu'en tous temps, en tous pays, tous les peuples avaient pratiquée aussi le magnétisme ne succomba-t-il pas. Le gouvernement d'alors s'émut, et nomma une commis-sion composée d'hommes éminents dans la science 1 . Les conclusions du rapport fait par cette commission furent contraires au magnétisme, tout en reconnaissant les phénomènes ainsi, à propos des effets remarqués par les commissaires dans les traitements en commun, nous lisons dans ce rapport, page 7 2 a Rien n'est plus étonnant que le spectacle de ces convul-sions quand on ne l'a pas vu, on ne peut s'en faire une idée, et en le voyant, on est également surpris et du repos profond d'une partie de ces malades et de l'agitation qui anime les autres des accidents variés qui se répètent et des sympathies qui s'établissent. On voit des malades se cher-cher exclusivement, et en se précipitant l'un vers l'autre, se sourire, se parler avec affection et adoucir mutuellement leurs crises. Tous sont soumis à celui qui magnétise ils ont beau être dans un assoupissement apparent, sa voix, un regard, un signe les en retire. On ne peut s empêcher de reconnaître à ces effets constants une grande puissance qui 1 MM. Borie, Sallin, Darcet, Guillotin, auxquels on adjoignit MM. Franklin, Bailly, Lavoisier, de Jussieu. 2 Rapport des commissaires chargés par le roi de l'examen du magnétisme @mimai 1784, in-4, Imprimerie royale, Paris,
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 3 Avec une théorie@ pareille, une pratique entourée d'un peu de merveilleux, Mesmer étonna et souleva toutes les passions pour et contre lui. Les gens du monde se prononcèrent en sa faveur mais les académies, qui se trouvaient froissées, se déclarèrent contre lui, proclamant que le magnétisme ne pouvait exister et que Mesmer était un charlatan elles allèrent même jusqu'à expulser de leur sein ceux de leurs membres qui adoptèrent le magnétisme. Mais Mesmer n'était point inventeur, il était seulement propagateur et continuateur d'une science qui avait com-mencé avec le monde, et qu'en tous temps, en tous pays, tous les peuples avaient pratiquée aussi le magnétisme ne succomba-t-il pas. Le gouvernement d'alors s'émut, et nomma une commis-sion composée d'hommes éminents dans la science 1 . Les conclusions du rapport fait par cette commission furent contraires au magnétisme, tout en reconnaissant les phénomènes ainsi, à propos des effets remarqués par les commissaires dans les traitements en commun, nous lisons dans ce rapport, page 7 2@@ Rien n'est plus étonnant que le spectacle de ces convul-sions quand on ne l'a pas vu, on ne peut s'en faire une idée, et en le voyant, on est également surpris et du repos profond d'une partie de ces malades et de l'agitation qui anime les autres des accidents variés qui se répètent et des sympathies qui s'établissent. On voit des malades se cher-cher exclusivement, et en se précipitant l'un vers l'autre, se sourire, se parler avec affection et adoucir mutuellement leurs crises. Tous sont soumis à celui qui magnétise ils ont beau être dans un assoupissement apparent, sa voix, un regard, un signe les en retire. On ne peut s'empêcher de reconnaître à ces effets constants une grande puissance qui 1 MM. Borie, Sallin, Darcet, Guillotin, auxquels on adjoignit MM. Franklin, Bailly, Lavoisier, de Jussieu. 2 Rapport des commissaires chargés par le roi de l'examen du magnétisme animal 1784, in-4, Imprimerie royale, ######
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 3 Avec une théorie@ pareille, une pratique entourée d'un peu de merveilleux, Mesmer étonna et souleva toutes les passions pour et contre lui. Les gens du monde se prononcèrent en sa faveur mais les académies, qui se trouvaient froissées, se déclarèrent contre lui, proclamant que le magnétisme ne pouvait exister et que Mesmer était un charlatan elles allèrent même jusqu'à expulser de leur sein ceux de leurs membres qui adoptèrent le magnétisme. Mais Mesmer n'était point inventeur, il était seulement propagateur et continuateur d'une science qui avait com-mencé avec le monde, et qu'en tous temps, en tous pays, tous les peuples avaient pratiquée aussi le magnétisme ne succomba-t-il pas. Le gouvernement d'alors s'émut, et nomma une commis-sion composée d'hommes éminents dans la science 1 . Les conclusions du rapport fait par cette commission furent contraires au magnétisme, tout en reconnaissant les phénomènes ainsi, à propos des effets remarqués par les commissaires dans les traitements en commun, nous lisons dans ce rapport, page 7 2@@ Rien n'est plus étonnant que le spectacle de ces convul-sions quand on ne l'a pas vu, on ne peut s'en faire une idée, et en le voyant, on est également surpris et du repos profond d'une partie de ces malades et de l'agitation qui anime les autres des accidents variés qui se répètent et des sympathies qui s'établissent. On voit des malades se cher-cher exclusivement, et en se précipitant l'un vers l'autre, se sourire, se parler avec affection et adoucir mutuellement leurs crises. Tous sont soumis à celui qui magnétise ils ont beau être dans un assoupissement apparent, sa voix, un regard, un signe les en retire. On ne peut s'empêcher de reconnaître à ces effets constants une grande puissance qui 1 MM. Borie, Sallin, Darcet, Guillotin, auxquels on adjoignit MM. Franklin, Bailly, Lavoisier, de Jussieu. 2 Rapport des commissaires chargés par le roi de l'examen du magnétisme animal 1784, in-4, Imprimerie royale, Paris,
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 3 Avec une théorie pareille, une pratique entourée d'un peu de merveilleux, Mesmer étonna et souleva toutes les passions pour et contre lui. Les gens du monde se prononcèrent en sa faveur mais les académies, qui se trouvaient froissées, se déclarèrent contre lui, proclamant que le magnétisme ne pouvait exister et que Mesmer était un charlatan elles allèrent même jusqu'à expulser de leur sein ceux de leurs membres qui adoptèrent le magnétisme. Mais Mesmer n'était point inventeur, il était seulement propagateur et continuateur d'une science qui avait com-mencé avec le monde, et qu'en tous temps, en tous pays, tous les peuples avaient pratiquée aussi le magnétisme ne succomba-t-il pas. Le gouvernement d'alors s'émut, et nomma une commis-sion composée d'hommes éminents dans la science 1 . Les conclusions du rapport fait par cette commission furent contraires au magnétisme, tout en reconnaissant les phénomènes ainsi, à propos des effets remarqués par les commissaires dans les traitements en commun, nous lisons dans ce rapport, page 7 2 Rien n'est plus étonnant que le spectacle de ces convul-sions quand on ne l'a pas vu, on ne peut s'en faire une idée, et en le voyant, on est également surpris et du repos profond d'une partie de ces malades et de l'agitation qui anime les autres des accidents variés qui se répètent et des sympathies qui s'établissent. On voit des malades se cher-cher exclusivement, et en se précipitant l'un vers l'autre, se sourire, se parler avec affection et adoucir mutuellement leurs crises. Tous sont soumis à celui qui magnétise ils ont beau être dans un assoupissement apparent, sa voix, un regard, un signe les en retire. On ne peut s'empêcher de reconnaître à ces effets constants une grande puissance qui 1 MM. Borie, Sallin, Darcet, Guillotin, auxquels on adjoignit MM. Franklin, Bailly, Lavoisier, de Jussieu. 2 Rapport des commissaires chargés par le roi de l'examen du magnétisme animal 1784, in-4, Imprimerie royale, Paris,
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6 En l'an 808, Charlemagne étant venu à Boulogne, fit réparer et relever la partie supérieure , ou la lanterne de l'ancien phare , que le tems avait endommagée, et fit en cette ville un des, principaux éla-blissemens de la marine. Hist. de France, par le président Hénaut.
6 En l'an 808, Charlemagne étant venu à Boulogne, fit réparer et relever la partie supérieure , ou la lanterne de l'ancien phare , que le tems avait endommagée, et fit en cette ville un des, principaux éla-blissemens de la marine. Hist. de France, par le président Hénaut.
#### l'an 808, Charlemagne étant venu à Boulogne, fit réparer et relever la partie supérieure , ou la lanterne de l'ancien phare , que le tems avait endommagée, et fit en cette ville un des@ principaux éta-blissemens de la marine. Hist. de France, par le président Hénaut.
6 En l'an 808, Charlemagne étant venu à Boulogne, fit réparer et relever la partie supérieure , ou la lanterne de l'ancien phare , que le tems avait endommagée, et fit en cette ville un des@ principaux éta-blissemens de la marine. Hist. de France, par le président Hénaut.
6 En l'an 808, Charlemagne étant venu à Boulogne, fit réparer et relever la partie supérieure , ou la lanterne de l'ancien phare , que le tems avait endommagée, et fit en cette ville un des principaux éta-blissemens de la marine. Hist. de France, par le président Hénaut.
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86 L'ART DE MAGNÉTISER Ici, je suis obligé, pour la plupart de ces effets, de les prendre sur des personnes magnétisées plusieurs fois cepen-dant il en est quelques-uns que j'ai rencontrés en magnéti-sant pour la première fois, comme on le verra dans le cours de ce chapitre. Localisation do la sensibilité Je n'ai rencontré qu'une seule personne sur laquelle j'aie obtenu, dès la première fois, la localisation de la sensibilité. Miss Sarah Gregory, à Sheffield, me présenta cet effet, magnétisée devant plusieurs médecins dans un salon. Je pus rendre insensible le bras, laisser l'avant-bras sen-sible, et produire l'insensibilité de la main. Ainsi, je piquais le bras, elle ne sentait pas je piquais l'avant-bras, elle don-nait signe de sensation, et en piquant la main, j'obtenais l'insensibilité la plus complète. Je pus changer ces effets à volonté, c'est-à-dire déterminer la sensibilité du bras, l'insen-sibilité dans l'avant-bras, quand la main, au contraire, restait sensible. Je n'ai magnétisé cette jeune personne que cette seule fois. Transmission de sensation J'ai obtenu cet effet sur beaucoup de personnes, mais elles avaient été magnétisées fréquemment pour l'obtenir, il suffit de charger avec force la partie que l'on veut rendre insen-sible, et de dégager, par de légères passes vives, la partie à laquelle on veut rendre la sensibilité. Je n'ai obtenu cet effet qu'une fois encore sur une personne magnétisée pour la première fois. Ce fut en séance publique, à Leeds, en Angleterre, sur un négociant M. Oldenbourg . En dix minutes,.je l'avais endormi, et quelques instants après il était arrivé au somnambulisme. Je plaçai à côté de lui le sujet dont je me servais habituel-lement, je mis une de ses mains dans celle de M. Oldenbourg.
86 L'ART DE MAGNÉTISER Ici, je suis obligé, pour la plupart de ces effets, de les prendre sur des personnes magnétisées plusieurs fois cepen-dant il en est quelques-uns que j'ai rencontrés en magnéti-sant pour la première fois, comme on le verra dans le cours de ce chapitre. Localisation do la sensibilité Je n'ai rencontré qu'une seule personne sur laquelle j'aie obtenu, dès la première fois, la localisation de la sensibilité. Miss Sarah Gregory, à Sheffield, me présenta cet effet, magnétisée devant plusieurs médecins dans un salon. Je pus rendre insensible le bras, laisser l'avant-bras sen-sible, et produire l'insensibilité de la main. Ainsi, je piquais le bras, elle ne sentait pas je piquais l'avant-bras, elle don-nait signe de sensation, et en piquant la main, j'obtenais l'insensibilité la plus complète. Je pus changer ces effets à volonté, c'est-à-dire déterminer la sensibilité du bras, l'insen-sibilité dans l'avant-bras, quand la main, au contraire, restait sensible. Je n'ai magnétisé cette jeune personne que cette seule fois. Transmission de sensation J'ai obtenu cet effet sur beaucoup de personnes, mais elles avaient été magnétisées fréquemment pour l'obtenir, il suffit de charger avec force la partie que l'on veut rendre insen-sible, et de dégager, par de légères passes vives, la partie à laquelle on veut rendre la sensibilité. Je n'ai obtenu cet effet qu'une fois encore sur une personne magnétisée pour la première fois. Ce fut en séance publique, à Leeds, en Angleterre, sur un négociant M. Oldenbourg . En dix minutes,.je l'avais endormi, et quelques instants après il était arrivé au somnambulisme. Je plaçai à côté de lui le sujet dont je me servais habituel-lement, je mis une de ses mains dans celle de M. Oldenbourg.
86 L'ART DE MAGNÉTISER Ici, je suis obligé, pour la plupart de ces effets, de les prendre sur des personnes magnétisées plusieurs fois cepen-dant il en est quelques-uns que j'ai rencontrés en magnéti-sant pour la première fois, comme on le verra dans le cours de ce chapitre. Localisation de la sensibilité Je n'ai rencontré qu'une seule personne sur laquelle j'aie obtenu, dès la première fois, la localisation de la sensibilité. Miss Sarah Gregory, à Sheffield, me présenta cet effet, magnétisée devant plusieurs médecins dans un salon. Je pus rendre insensible le bras, laisser l'avant-bras sen-sible, et produire l'insensibilité de la main. Ainsi, je piquais le bras, elle ne sentait pas je piquais l'avant-bras, elle don-nait signe de sensation, et en piquant la main, j'obtenais l'insensibilité la plus complète. Je pus changer ces effets à volonté, c'est-à-dire déterminer la sensibilité du bras, l'insen-sibilité dans l'avant-bras, quand la main, au contraire, restait sensible. Je n'ai magnétisé cette jeune personne que cette seule fois. Transmission de sensation J'ai obtenu cet effet sur beaucoup de personnes, mais elles avaient été magnétisées fréquemment pour l'obtenir, il suffit de charger avec force la partie que l'on veut rendre insen-sible, et de dégager, par de légères passes vives, la partie à laquelle on veut rendre la sensibilité. Je n'ai obtenu cet effet qu'une fois encore sur une personne magnétisée pour la première fois. Ce fut en séance publique, à Leeds, en Angleterre, sur un négociant M. Oldenbourg . En dix minutes, je l'avais endormi, et quelques instants après il était arrivé au somnambulisme. Je plaçai à côté de lui le sujet dont je me servais habituel-lement, je mis une de ses mains dans celle de M. Oldenbourg.
86 L'ART DE MAGNÉTISER Ici, je suis obligé, pour la plupart de ces effets, de les prendre sur des personnes magnétisées plusieurs fois cepen-dant il en est quelques-uns que j'ai rencontrés en magnéti-sant pour la première fois, comme on le verra dans le cours de ce chapitre. Localisation de la sensibilité Je n'ai rencontré qu'une seule personne sur laquelle j'aie obtenu, dès la première fois, la localisation de la sensibilité. Miss Sarah Gregory, à Sheffield, me présenta cet effet, magnétisée devant plusieurs médecins dans un salon. Je pus rendre insensible le bras, laisser l'avant-bras sen-sible, et produire l'insensibilité de la main. Ainsi, je piquais le bras, elle ne sentait pas je piquais l'avant-bras, elle don-nait signe de sensation, et en piquant la main, j'obtenais l'insensibilité la plus complète. Je pus changer ces effets à volonté, c'est-à-dire déterminer la sensibilité du bras, l'insen-sibilité dans l'avant-bras, quand la main, au contraire, restait sensible. Je n'ai magnétisé cette jeune personne que cette seule fois. Transmission de sensation J'ai obtenu cet effet sur beaucoup de personnes, mais elles avaient été magnétisées fréquemment pour l'obtenir, il suffit de charger avec force la partie que l'on veut rendre insen-sible, et de dégager, par de légères passes vives, la partie à laquelle on veut rendre la sensibilité. Je n'ai obtenu cet effet qu'une fois encore sur une personne magnétisée pour la première fois. Ce fut en séance publique, à Leeds, en Angleterre, sur un négociant M. Oldenbourg . En dix minutes, je l'avais endormi, et quelques instants après il était arrivé au somnambulisme. Je plaçai à côté de lui le sujet dont je me servais habituel-lement, je mis une de ses mains dans celle de M. Oldenbourg.
86 L'ART DE MAGNÉTISER Ici, je suis obligé, pour la plupart de ces effets, de les prendre sur des personnes magnétisées plusieurs fois cepen-dant il en est quelques-uns que j'ai rencontrés en magnéti-sant pour la première fois, comme on le verra dans le cours de ce chapitre. Localisation de la sensibilité Je n'ai rencontré qu'une seule personne sur laquelle j'aie obtenu, dès la première fois, la localisation de la sensibilité. Miss Sarah Gregory, à Sheffield, me présenta cet effet, magnétisée devant plusieurs médecins dans un salon. Je pus rendre insensible le bras, laisser l'avant-bras sen-sible, et produire l'insensibilité de la main. Ainsi, je piquais le bras, elle ne sentait pas je piquais l'avant-bras, elle don-nait signe de sensation, et en piquant la main, j'obtenais l'insensibilité la plus complète. Je pus changer ces effets à volonté, c'est-à-dire déterminer la sensibilité du bras, l'insen-sibilité dans l'avant-bras, quand la main, au contraire, restait sensible. Je n'ai magnétisé cette jeune personne que cette seule fois. Transmission de sensation J'ai obtenu cet effet sur beaucoup de personnes, mais elles avaient été magnétisées fréquemment pour l'obtenir, il suffit de charger avec force la partie que l'on veut rendre insen-sible, et de dégager, par de légères passes vives, la partie à laquelle on veut rendre la sensibilité. Je n'ai obtenu cet effet qu'une fois encore sur une personne magnétisée pour la première fois. Ce fut en séance publique, à Leeds, en Angleterre, sur un négociant M. Oldenbourg . En dix minutes, je l'avais endormi, et quelques instants après il était arrivé au somnambulisme. Je plaçai à côté de lui le sujet dont je me servais habituel-lement, je mis une de ses mains dans celle de M. Oldenbourg.
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72 L'ART DE MAGNÉTISER afin de pouvoir prendre un verre de madère. J y consentis mais, au moment où il porta le verre à ses lèvres, je para-lysai de nouveau le bras, et il resta le verre près des lèvres sans pouvoir boire. - C'est le supplice de Tantale, s'écria-t-il laissez-moi boire ce vin, je vous en prie ! Je le dégageai entièrement alors il se tâtapour s'assurer qu'il avait bien l'usage de tous ses membres et qu'il ne faisait pas un songe mais nos rires et nos plaisanteries lui persuadèrent facilement qu'il était bien éveillé. Il nous dit qu'à peine lui avais-je touché les pouces, il lui avait semblé éprouver, dans les bras et les jambes, des secousses qui l'avaient engourdi, au point qu'il ne sentait plus ni les uns ni les autres que ses yeux étaient devenus fixes sans qu'il pût baisser les paupières, malgré le désir qu'il en avait. A Caen, Mme Price me défia également, et, en quelques minutes, elle fut dans le même état, les yeux ouverts, la tête renversée sur son fauteuil, sans pouvoir remuer ni parler. Sa fille, effrayée de l'immobilité de ses grands yeux qui semblaient vouloir sortir de leur orbite, la pria instam-ment de les fermer, mais elle ne le put, le comte d'Emie-ville était présent, et cela se passait dans le salon de iUm0 Sherrwill. Un mois après, j'étais à Londres dans le salon du docteur Elliotson il me proposa de magnétiser un des gentlemen présents, qui était fort incrédule, et que lui, docteur, n'avait jamais pu magnétiser. J'acceptai vingt minutes après, ce monsieur était renversé dans son fauteuil, les yeux fixes, sans pouvoir faire un mouvement et sans pouvoir répondre aux questions qu'on lui adressait de tous côtés. Je le dégageai un peu il respira bruyamment et put alors convenir qu'il se trouvait dans un état dont il ne pouvait se rendre compte, puisqu'il lui était impossible de remuer, quoique jouissant de toutes ses facultés intellectuelles. Je le dégageai entièrement, et quelques instants après il dis-parut son amour-propre était-blessé. Le quatrième cas de ce genre se passa à Paris dans le
72 L'ART DE MAGNÉTISER afin de pouvoir prendre un verre de madère. J y consentis mais, au moment où il porta le verre à ses lèvres, je para-lysai de nouveau le bras, et il resta le verre près des lèvres sans pouvoir boire. - C'est le supplice de Tantale, s'écria-t-il laissez-moi boire ce vin, je vous en prie ! Je le dégageai entièrement alors il se tâta@pour s'assurer qu'il avait bien l'usage de tous ses membres et qu'il ne faisait pas un songe mais nos rires et nos plaisanteries lui persuadèrent facilement qu'il était bien éveillé. Il nous dit qu'à peine lui avais-je touché les pouces, il lui avait semblé éprouver, dans les bras et les jambes, des secousses qui l'avaient engourdi, au point qu'il ne sentait plus ni les uns ni les autres que ses yeux étaient devenus fixes sans qu'il pût baisser les paupières, malgré le désir qu'il en avait. A Caen, Mme Price me défia également, et, en quelques minutes, elle fut dans le même état, les yeux ouverts, la tête renversée sur son fauteuil, sans pouvoir remuer ni parler. Sa fille, effrayée de l'immobilité de ses grands yeux qui semblaient vouloir sortir de leur orbite, la pria instam-ment de les fermer, mais elle ne le put, le comte d'Emie-ville était présent, et cela se passait dans le salon de iUm0 Sherrwill. Un mois après, j'étais à Londres dans le salon du docteur Elliotson il me proposa de magnétiser un des gentlemen présents, qui était fort incrédule, et que lui, docteur, n'avait jamais pu magnétiser. J'acceptai vingt minutes après, ce monsieur était renversé dans son fauteuil, les yeux fixes, sans pouvoir faire un mouvement et sans pouvoir répondre aux questions qu'on lui adressait de tous côtés. Je le dégageai un peu il respira bruyamment et put alors convenir qu'il se trouvait dans un état dont il ne pouvait se rendre compte, puisqu'il lui était impossible de remuer, quoique jouissant de toutes ses facultés intellectuelles. Je le dégageai entièrement, et quelques instants après il dis-parut son amour-propre était-blessé. Le quatrième cas de ce genre se passa à Paris dans le
72 L'ART DE MAGNÉTISER afin de pouvoir prendre un verre de madère. J'y consentis mais, au moment où il porta le verre à ses lèvres, je para-lysai de nouveau le bras, et il resta le verre près des lèvres sans pouvoir boire. -@C'est le supplice de Tantale, s'écria-t-il laissez-moi boire ce vin, je vous en prie ! Je le dégageai entièrement alors il se tâta pour s'assurer qu'il avait bien l'usage de tous ses membres et qu'il ne faisait pas un songe mais nos rires et nos plaisanteries lui persuadèrent facilement qu'il était bien éveillé. Il nous dit qu'à peine lui avais-je touché les pouces, il lui avait semblé éprouver, dans les bras et les jambes, des secousses qui l'avaient engourdi, au point qu'il ne sentait plus ni les uns ni les autres que ses yeux étaient devenus fixes sans qu'il pût baisser les paupières, malgré le désir qu'il en avait. A Caen, Mme Price me défia également, et, en quelques minutes, elle fut dans le même état, les yeux ouverts, la tête renversée sur son fauteuil, sans pouvoir remuer ni parler. Sa fille, effrayée de l'immobilité de ses grands yeux qui semblaient vouloir sortir de leur orbite, la pria instam-ment de les fermer, mais elle ne le put, le comte d'Emie-ville était présent, et cela se passait dans le salon de @Mme Sherrwill. Un mois après, j'étais à Londres dans le salon du docteur Elliotson il me proposa de magnétiser un des gentlemen présents, qui était fort incrédule, et que lui, docteur, n'avait jamais pu magnétiser. J'acceptai vingt minutes après, ce monsieur était renversé dans son fauteuil, les yeux fixes, sans pouvoir faire un mouvement et sans pouvoir répondre aux questions qu'on lui adressait de tous côtés. Je le dégageai un peu il respira bruyamment et put alors convenir qu'il se trouvait dans un état dont il ne pouvait se rendre compte, puisqu'il lui était impossible de remuer, quoique jouissant de toutes ses facultés intellectuelles. Je le dégageai entièrement, et quelques instants après il dis-parut son amour-propre était blessé. Le quatrième cas de ce genre se passa à Paris dans le
72 L'ART DE MAGNÉTISER afin de pouvoir prendre un verre de madère. J'y consentis mais, au moment où il porta le verre à ses lèvres, je para-lysai de nouveau le bras, et il resta le verre près des lèvres sans pouvoir boire. -@C'est le supplice de Tantale, s'écria-t-il laissez-moi boire ce vin, je vous en prie ! Je le dégageai entièrement alors il se tâta pour s'assurer qu'il avait bien l'usage de tous ses membres et qu'il ne faisait pas un songe mais nos rires et nos plaisanteries lui persuadèrent facilement qu'il était bien éveillé. Il nous dit qu'à peine lui avais-je touché les pouces, il lui avait semblé éprouver, dans les bras et les jambes, des secousses qui l'avaient engourdi, au point qu'il ne sentait plus ni les uns ni les autres que ses yeux étaient devenus fixes sans qu'il pût baisser les paupières, malgré le désir qu'il en avait. A Caen, Mme Price me défia également, et, en quelques minutes, elle fut dans le même état, les yeux ouverts, la tête renversée sur son fauteuil, sans pouvoir remuer ni parler. Sa fille, effrayée de l'immobilité de ses grands yeux qui semblaient vouloir sortir de leur orbite, la pria instam-ment de les fermer, mais elle ne le put, le comte d'Emie-ville était présent, et cela se passait dans le salon de @Mme Sherrwill. Un mois après, j'étais à Londres dans le salon du docteur Elliotson il me proposa de magnétiser un des gentlemen présents, qui était fort incrédule, et que lui, docteur, n'avait jamais pu magnétiser. J'acceptai vingt minutes après, ce monsieur était renversé dans son fauteuil, les yeux fixes, sans pouvoir faire un mouvement et sans pouvoir répondre aux questions qu'on lui adressait de tous côtés. Je le dégageai un peu il respira bruyamment et put alors convenir qu'il se trouvait dans un état dont il ne pouvait se rendre compte, puisqu'il lui était impossible de remuer, quoique jouissant de toutes ses facultés intellectuelles. Je le dégageai entièrement, et quelques instants après il dis-parut son amour-propre était blessé. Le quatrième cas de ce genre se passa à Paris dans le
72 L'ART DE MAGNÉTISER afin de pouvoir prendre un verre de madère. J'y consentis mais, au moment où il porta le verre à ses lèvres, je para-lysai de nouveau le bras, et il resta le verre près des lèvres sans pouvoir boire. -C'est le supplice de Tantale, s'écria-t-il laissez-moi boire ce vin, je vous en prie ! Je le dégageai entièrement alors il se tâta pour s'assurer qu'il avait bien l'usage de tous ses membres et qu'il ne faisait pas un songe mais nos rires et nos plaisanteries lui persuadèrent facilement qu'il était bien éveillé. Il nous dit qu'à peine lui avais-je touché les pouces, il lui avait semblé éprouver, dans les bras et les jambes, des secousses qui l'avaient engourdi, au point qu'il ne sentait plus ni les uns ni les autres que ses yeux étaient devenus fixes sans qu'il pût baisser les paupières, malgré le désir qu'il en avait. A Caen, Mme Price me défia également, et, en quelques minutes, elle fut dans le même état, les yeux ouverts, la tête renversée sur son fauteuil, sans pouvoir remuer ni parler. Sa fille, effrayée de l'immobilité de ses grands yeux qui semblaient vouloir sortir de leur orbite, la pria instam-ment de les fermer, mais elle ne le put, le comte d'Emie-ville était présent, et cela se passait dans le salon de Mme Sherrwill. Un mois après, j'étais à Londres dans le salon du docteur Elliotson il me proposa de magnétiser un des gentlemen présents, qui était fort incrédule, et que lui, docteur, n'avait jamais pu magnétiser. J'acceptai vingt minutes après, ce monsieur était renversé dans son fauteuil, les yeux fixes, sans pouvoir faire un mouvement et sans pouvoir répondre aux questions qu'on lui adressait de tous côtés. Je le dégageai un peu il respira bruyamment et put alors convenir qu'il se trouvait dans un état dont il ne pouvait se rendre compte, puisqu'il lui était impossible de remuer, quoique jouissant de toutes ses facultés intellectuelles. Je le dégageai entièrement, et quelques instants après il dis-parut son amour-propre était blessé. Le quatrième cas de ce genre se passa à Paris dans le
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92 L'ART DE MAGNÉTISER J'avançai cependant que je pourrais probablement, tout en restant près de la porte du salon, attirer jusque-là Mme Cha-pelle. Elle m'en défia, et, tout en riant, elle saisit les bras du fauteuil sur lequel elle était assise, et dans une surexcitation nerveuse qui devait m'être favorable je me mis en devoir d'agir dès les premières passes, elle me demanda grâce. Son mari et les personnes présentes insistèrent pour que je con-tinuasse, bientôt elle glissa de dessus son fauteuil elle se retint au pied, mais elle l'entraîna, et roulant sur le tapis, tout en faisant des efforts pour s'arrêter, elle arriva ainsi au milieu du salon. - Je cessai, trouvant l'expérience concluante. Mme Chapelle n'était point endormie, ni même en somno-lence elle était tout éveillée et jouissant de toutes ses facultés cependant il lui avait été impossible de rester sur son siège elle avait fait des efforts d'autant plus grands que son amour-propre était en jeu, ne voulant point être maî-trisée par la puissance magnétique. Sommeil à distance Le sommeil à distance ne se produit que sur des personnes qui ont été magnétisées souvent. Il n'est pas nécessaire que le sujet soit prévenu qu'on va le magnétiser pour qu'une expérience de ce genre soit exacte, il faut au contraire que le sujet ignore complètement ce que l'on veut faire. A Rennes, M. Dufihol, recteur de l'académie, M. Rabus-seau, inspecteur, vinrent un jour avec plusieurs autres médecins à l'hôtel où j'étais logé. Après avoir causé beaucoup, M. Dufihol me pria de l'accompagner chez lui, me prévenant qu'une dame désirait causer avec moi. Je pris mon chapeau et je sortis avec M. Dufihol lorsque nous eûmes traversé la cour, nous entrâmes dans une des salles de l'hôtel, et M. Dufihol entama une conversation dont je ne voyais pas le but. Après un quart d'heure, il me dit - Vous avez prétendu pouvoir endormir votre sujet à
92 L'ART DE MAGNÉTISER J'avançai cependant que je pourrais probablement, tout en restant près de la porte du salon, attirer jusque-là Mme Cha-pelle. Elle m'en défia, et, tout en riant, elle saisit les bras du fauteuil sur lequel elle était assise, et dans une surexcitation nerveuse qui devait m'être favorable je me mis en devoir d'agir dès les premières passes, elle me demanda grâce. Son mari et les personnes présentes insistèrent pour que je con-tinuasse, bientôt elle glissa de dessus son fauteuil elle se retint au pied, mais elle l'entraîna, et roulant sur le tapis, tout en faisant des efforts pour s'arrêter, elle arriva ainsi au milieu du salon. - Je cessai, trouvant l'expérience concluante. Mme Chapelle n'était point endormie, ni même en somno-lence elle était tout éveillée et jouissant de toutes ses facultés cependant il lui avait été impossible de rester sur son siège elle avait fait des efforts d'autant plus grands que son amour-propre était en jeu, ne voulant point être maî-trisée par la puissance magnétique. Sommeil à distance Le sommeil à distance ne se produit que sur des personnes qui ont été magnétisées souvent. Il n'est pas nécessaire que le sujet soit prévenu qu'on va le magnétiser pour qu'une expérience de ce genre soit exacte, il faut au contraire que le sujet ignore complètement ce que l'on veut faire. A Rennes, M. Dufihol, recteur de l'académie, M. Rabus-seau, inspecteur, vinrent un jour avec plusieurs autres médecins à l'hôtel où j'étais logé. Après avoir causé beaucoup, M. Dufihol me pria de l'accompagner chez lui, me prévenant qu'une dame désirait causer avec moi. Je pris mon chapeau et je sortis avec M. Dufihol lorsque nous eûmes traversé la cour, nous entrâmes dans une des salles de l'hôtel, et M. Dufihol entama une conversation dont je ne voyais pas le but. Après un quart d'heure, il me dit - Vous avez prétendu pouvoir endormir votre sujet à
92 L'ART DE MAGNÉTISER J'avançai cependant que je pourrais probablement, tout en restant près de la porte du salon, attirer jusque-là Mme Cha-pelle. Elle m'en défia, et, tout en riant, elle saisit les bras du fauteuil sur lequel elle était assise, et dans une surexcitation nerveuse qui devait m'être favorable je me mis en devoir d'agir dès les premières passes, elle me demanda grâce. Son mari et les personnes présentes insistèrent pour que je con-tinuasse, bientôt elle glissa de dessus son fauteuil elle se retint au pied, mais elle l'entraina, et roulant sur le tapis, tout en faisant des efforts pour s'arrêter, elle arriva ainsi au milieu du salon. -@Je cessai, trouvant l'expérience concluante. Mme Chapelle n'était point endormie, ni même en somno-lence elle était tout éveillée et jouissant de toutes ses facultés cependant il lui avait été impossible de rester sur son siège elle avait fait des efforts d'autant plus grands que son amour-propre était en jeu, ne voulant point être maî-trisée par la puissance magnétique. Sommeil à distance Le sommeil à distance ne se produit que sur des personnes qui ont été magnétisées souvent. Il n'est pas nécessaire que le sujet soit prévenu qu'on va le magnétiser pour qu'une expérience de ce genre soit exacte, il faut au contraire que le sujet ignore complètement ce que l'on veut faire. A Rennes, M. Dufihol, recteur de l'académie, M. Rabus-seau, inspecteur, vinrent un jour avec plusieurs autres médecins à l'hôtel où j'étais logé. Après avoir causé beaucoup, M. Dufihol me pria de l'accompagner chez lui, me prévenant qu'une dame désirait causer avec moi. Je pris mon chapeau et je sortis avec M. Dufihol lorsque nous eûmes traversé la cour, nous entrâmes dans une des salles de l'hôtel, et M. Dufihol entama une conversation dont je ne voyais pas le but. Après un quart d'heure, il me dit -@Vous avez prétendu pouvoir endormir votre sujet à
92 L'ART DE MAGNÉTISER J'avançai cependant que je pourrais probablement, tout en restant près de la porte du salon, attirer jusque-là Mme Cha-pelle. Elle m'en défia, et, tout en riant, elle saisit les bras du fauteuil sur lequel elle était assise, et dans une surexcitation nerveuse qui devait m'être favorable je me mis en devoir d'agir dès les premières passes, elle me demanda grâce. Son mari et les personnes présentes insistèrent pour que je con-tinuasse, bientôt elle glissa de dessus son fauteuil elle se retint au pied, mais elle l'entraina, et roulant sur le tapis, tout en faisant des efforts pour s'arrêter, elle arriva ainsi au milieu du salon. -@Je cessai, trouvant l'expérience concluante. Mme Chapelle n'était point endormie, ni même en somno-lence elle était tout éveillée et jouissant de toutes ses facultés cependant il lui avait été impossible de rester sur son siège elle avait fait des efforts d'autant plus grands que son amour-propre était en jeu, ne voulant point être maî-trisée par la puissance magnétique. Sommeil à distance Le sommeil à distance ne se produit que sur des personnes qui ont été magnétisées souvent. Il n'est pas nécessaire que le sujet soit prévenu qu'on va le magnétiser pour qu'une expérience de ce genre soit exacte, il faut au contraire que le sujet ignore complètement ce que l'on veut faire. A Rennes, M. Dufihol, recteur de l'académie, M. Rabus-seau, inspecteur, vinrent un jour avec plusieurs autres médecins à l'hôtel où j'étais logé. Après avoir causé beaucoup, M. Dufihol me pria de l'accompagner chez lui, me prévenant qu'une dame désirait causer avec moi. Je pris mon chapeau et je sortis avec M. Dufihol lorsque nous eûmes traversé la cour, nous entrâmes dans une des salles de l'hôtel, et M. Dufihol entama une conversation dont je ne voyais pas le but. Après un quart d'heure, il me dit -@Vous avez prétendu pouvoir endormir votre sujet à
92 L'ART DE MAGNÉTISER J'avançai cependant que je pourrais probablement, tout en restant près de la porte du salon, attirer jusque-là Mme Cha-pelle. Elle m'en défia, et, tout en riant, elle saisit les bras du fauteuil sur lequel elle était assise, et dans une surexcitation nerveuse qui devait m'être favorable je me mis en devoir d'agir dès les premières passes, elle me demanda grâce. Son mari et les personnes présentes insistèrent pour que je con-tinuasse, bientôt elle glissa de dessus son fauteuil elle se retint au pied, mais elle l'entraina, et roulant sur le tapis, tout en faisant des efforts pour s'arrêter, elle arriva ainsi au milieu du salon. -Je cessai, trouvant l'expérience concluante. Mme Chapelle n'était point endormie, ni même en somno-lence elle était tout éveillée et jouissant de toutes ses facultés cependant il lui avait été impossible de rester sur son siège elle avait fait des efforts d'autant plus grands que son amour-propre était en jeu, ne voulant point être maî-trisée par la puissance magnétique. Sommeil à distance Le sommeil à distance ne se produit que sur des personnes qui ont été magnétisées souvent. Il n'est pas nécessaire que le sujet soit prévenu qu'on va le magnétiser pour qu'une expérience de ce genre soit exacte, il faut au contraire que le sujet ignore complètement ce que l'on veut faire. A Rennes, M. Dufihol, recteur de l'académie, M. Rabus-seau, inspecteur, vinrent un jour avec plusieurs autres médecins à l'hôtel où j'étais logé. Après avoir causé beaucoup, M. Dufihol me pria de l'accompagner chez lui, me prévenant qu'une dame désirait causer avec moi. Je pris mon chapeau et je sortis avec M. Dufihol lorsque nous eûmes traversé la cour, nous entrâmes dans une des salles de l'hôtel, et M. Dufihol entama une conversation dont je ne voyais pas le but. Après un quart d'heure, il me dit -Vous avez prétendu pouvoir endormir votre sujet à
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EFFETS GÉNÉRAUX DU MAGNÉTISME 77 et confuse. Après quinze minutes les paupières se fermèrent, et, malgré mes efforts, je ne pus les ouvrir. Cependant je restais sensible à ce qui se passait autour de moi, quoique enveloppé d'un tissu transparent qui deve-nait à chaque instant plus épais je ne pouvais en constater l'épaisseur, mais il me paraissait plus léger et moins épais quand il était éloigné de moi. C'était un véritable tissu fibreux, les fibres ressemblant à du verre filé de plus, les fibres n'étaient pas parallèles, mais s'entrelaçaient à tous les angles. Dans cette enveloppe, j'avais toujours ma connais-sance jusqu'à un certain point, et j'étais heureux, sans désir de communiquer avec le monde extérieur, et pour quelques instants j'en fus quitte tout à fait Je ne sais combien de temps je restai dans cet état, mais quelques passes me'déga-gèrent complètement. Lorsque je fus tout à fait remis, M. Lafontaine m'éten-dit un bras sur lequel, en quelques secondes, je n'avais plus de pouvoir, et ce bras était tellement raide, qu'il a fallu toute la force d'un homme pour le remuer, un peu plusieurs spectateurs essayèrent la force de cette raideur, et recon-nurent qu'elle était indépendante de ma volonté. a Je ne puis décrire la sensation nouvelle que j'éprouvai en voyant un de mes membres résister et à mes efforts et à ceux des personnes présentes, pendant que le reste de mon individu était libre d'agir, de sentir, de penser, de réfléchir comme à l'ordinaire. C'est vraiment magique. Dans une séance publique, à Paris, rue Duphot, je pro-duisis le même effet sur Mme Pinté, dont le mari est avoué à Pontoise. Ses bras furent cataleptisés et rendus insensibles pendant la somnolence, et ils gardèrent cet état d'insensibi-lité au réveil. Dans une autre séance, à laquelle assistait M. Franck Carré, premier président de la cour royale de Rouen, avec beaucoup d'illustres personnages, je produisis sur M. Blanc, qui était connu par vingt personnes dans la salle, la somno-lence, la paralysie, l'insensibilité et la catalepsie je pus le piquer, le pincer sans qu'il le sentit, et, au réveil, il trouva ses bras et ses jambes cataleptisés sans éprouver de douleur.
EFFETS GÉNÉRAUX DU MAGNÉTISME 77 et confuse. Après quinze minutes les paupières se fermèrent, et, malgré mes efforts, je ne pus les ouvrir. Cependant je restais sensible à ce qui se passait autour de moi, quoique enveloppé d'un tissu transparent qui deve-nait à chaque instant plus épais je ne pouvais en constater l'épaisseur, mais il me paraissait plus léger et moins épais quand il était éloigné de moi. C'était un véritable tissu fibreux, les fibres ressemblant à du verre filé de plus, les fibres n'étaient pas parallèles, mais s'entrelaçaient à tous les angles. Dans cette enveloppe, j'avais toujours ma connais-sance jusqu'à un certain point, et j'étais heureux, sans désir de communiquer avec le monde extérieur, et pour quelques instants j'en fus quitte tout à fait Je ne sais combien de temps je restai dans cet état, mais quelques passes me'déga-gèrent complètement. Lorsque je fus tout à fait remis, M. Lafontaine m'éten-dit un bras sur lequel, en quelques secondes, je n'avais plus de pouvoir, et ce bras était tellement raide, qu'il a fallu toute la force d'un homme pour le remuer, un peu plusieurs spectateurs essayèrent la force de cette raideur, et recon-nurent qu'elle était indépendante de ma volonté. a Je ne puis décrire la sensation nouvelle que j'éprouvai en voyant un de mes membres résister et à mes efforts et à ceux des personnes présentes, pendant que le reste de mon individu était libre d'agir, de sentir, de penser, de réfléchir comme à l'ordinaire. C'est vraiment magique. Dans une séance publique, à Paris, rue Duphot, je pro-duisis le même effet sur Mme Pinté, dont le mari est avoué à Pontoise. Ses bras furent cataleptisés et rendus insensibles pendant la somnolence, et ils gardèrent cet état d'insensibi-lité au réveil. Dans une autre séance, à laquelle assistait M. Franck Carré, premier président de la cour royale de Rouen, avec beaucoup d'illustres personnages, je produisis sur M. Blanc, qui était connu par vingt personnes dans la salle, la somno-lence, la paralysie, l'insensibilité et la catalepsie je pus le piquer, le pincer sans qu'il le sentit, et, au réveil, il trouva ses bras et ses jambes cataleptisés sans éprouver de douleur.
EFFETS GÉNÉRAUX DU MAGNÉTISME 77 et confuse. Après quinze minutes les paupières se fermèrent, et, malgré mes efforts, je ne pus les ouvrir. Cependant je restais sensible à ce qui se passait autour de moi, quoique enveloppé d'un tissu transparent qui deve-nait à chaque instant plus épais je ne pouvais en constater l'épaisseur, mais il me paraissait plus léger et moins épais quand il était éloigné de moi. C'était un véritable tissu fibreux, les fibres ressemblant à du verre filé de plus, les fibres n'étaient pas parallèles, mais s'entrelaçaient à tous les angles. Dans cette enveloppe, j'avais toujours ma connais-sance jusqu'à un certain point, et j'étais heureux, sans désir de communiquer avec le monde extérieur, et pour quelques instants j'en fus quitte tout à fait Je ne sais combien de temps je restai dans cet état, mais quelques passes me déga-gèrent complètement. Lorsque je fus tout à fait remis, M. Lafontaine m'éten-dit un bras sur lequel, en quelques secondes, je n'avais plus de pouvoir, et ce bras était tellement raide, qu'il a fallu toute la force d'un homme pour le remuer@ un peu plusieurs spectateurs essayèrent la force de cette raideur, et recon-nurent qu'elle était indépendante de ma volonté. @@Je ne puis décrire la sensation nouvelle que j'éprouvai en voyant un de mes membres résister et à mes efforts et à ceux des personnes présentes, pendant que le reste de mon individu était libre d'agir, de sentir, de penser, de réfléchir comme à l'ordinaire. C'est vraiment magique. Dans une séance publique, à Paris, rue Duphot, je pro-duisis le même effet sur Mme Pinté, dont le mari est avoué à Pontoise. Ses bras furent cataleptisés et rendus insensibles pendant la somnolence, et ils gardèrent cet état d'insensibi-lité au réveil. Dans une autre séance, à laquelle assistait M. Franck Carré, premier président de la cour royale de Rouen, avec beaucoup d'illustres personnages, je produisis sur M. Blanc, qui était connu par vingt personnes dans la salle, la somno-lence, la paralysie, l'insensibilité et la catalepsie je pus le piquer, le pincer sans qu'il le sentit, et, au réveil, il trouva ses bras et ses jambes cataleptisés sans éprouver de douleur.
EFFETS GÉNÉRAUX DU MAGNÉTISME 77 et confuse. Après quinze minutes les paupières se fermèrent, et, malgré mes efforts, je ne pus les ouvrir. Cependant je restais sensible à ce qui se passait autour de moi, quoique enveloppé d'un tissu transparent qui deve-nait à chaque instant plus épais je ne pouvais en constater l'épaisseur, mais il me paraissait plus léger et moins épais quand il était éloigné de moi. C'était un véritable tissu fibreux, les fibres ressemblant à du verre filé de plus, les fibres n'étaient pas parallèles, mais s'entrelaçaient à tous les angles. Dans cette enveloppe, j'avais toujours ma connais-sance jusqu'à un certain point, et j'étais heureux, sans désir de communiquer avec le monde extérieur, et pour quelques instants j'en fus quitte tout à fait Je ne sais combien de temps je restai dans cet état, mais quelques passes me déga-gèrent complètement. Lorsque je fus tout à fait remis, M. Lafontaine m'éten-dit un bras sur lequel, en quelques secondes, je n'avais plus de pouvoir, et ce bras était tellement raide, qu'il a fallu toute la force d'un homme pour le remuer@ un peu plusieurs spectateurs essayèrent la force de cette raideur, et recon-nurent qu'elle était indépendante de ma volonté. @@Je ne puis décrire la sensation nouvelle que j'éprouvai en voyant un de mes membres résister et à mes efforts et à ceux des personnes présentes, pendant que le reste de mon individu était libre d'agir, de sentir, de penser, de réfléchir comme à l'ordinaire. C'est vraiment magique. Dans une séance publique, à Paris, rue Duphot, je pro-duisis le même effet sur Mme Pinté, dont le mari est avoué à Pontoise. Ses bras furent cataleptisés et rendus insensibles pendant la somnolence, et ils gardèrent cet état d'insensibi-lité au réveil. Dans une autre séance, à laquelle assistait M. Franck Carré, premier président de la cour royale de Rouen, avec beaucoup d'illustres personnages, je produisis sur M. Blanc, qui était connu par vingt personnes dans la salle, la somno-lence, la paralysie, l'insensibilité et la catalepsie je pus le piquer, le pincer sans qu'il le sentit, et, au réveil, il trouva ses bras et ses jambes cataleptisés sans éprouver de douleur.
EFFETS GÉNÉRAUX DU MAGNÉTISME 77 et confuse. Après quinze minutes les paupières se fermèrent, et, malgré mes efforts, je ne pus les ouvrir. Cependant je restais sensible à ce qui se passait autour de moi, quoique enveloppé d'un tissu transparent qui deve-nait à chaque instant plus épais je ne pouvais en constater l'épaisseur, mais il me paraissait plus léger et moins épais quand il était éloigné de moi. C'était un véritable tissu fibreux, les fibres ressemblant à du verre filé de plus, les fibres n'étaient pas parallèles, mais s'entrelaçaient à tous les angles. Dans cette enveloppe, j'avais toujours ma connais-sance jusqu'à un certain point, et j'étais heureux, sans désir de communiquer avec le monde extérieur, et pour quelques instants j'en fus quitte tout à fait Je ne sais combien de temps je restai dans cet état, mais quelques passes me déga-gèrent complètement. Lorsque je fus tout à fait remis, M. Lafontaine m'éten-dit un bras sur lequel, en quelques secondes, je n'avais plus de pouvoir, et ce bras était tellement raide, qu'il a fallu toute la force d'un homme pour le remuer un peu plusieurs spectateurs essayèrent la force de cette raideur, et recon-nurent qu'elle était indépendante de ma volonté. Je ne puis décrire la sensation nouvelle que j'éprouvai en voyant un de mes membres résister et à mes efforts et à ceux des personnes présentes, pendant que le reste de mon individu était libre d'agir, de sentir, de penser, de réfléchir comme à l'ordinaire. C'est vraiment magique. Dans une séance publique, à Paris, rue Duphot, je pro-duisis le même effet sur Mme Pinté, dont le mari est avoué à Pontoise. Ses bras furent cataleptisés et rendus insensibles pendant la somnolence, et ils gardèrent cet état d'insensibi-lité au réveil. Dans une autre séance, à laquelle assistait M. Franck Carré, premier président de la cour royale de Rouen, avec beaucoup d'illustres personnages, je produisis sur M. Blanc, qui était connu par vingt personnes dans la salle, la somno-lence, la paralysie, l'insensibilité et la catalepsie je pus le piquer, le pincer sans qu'il le sentit, et, au réveil, il trouva ses bras et ses jambes cataleptisés sans éprouver de douleur.
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-22 -à peine pour prendre un court repas. Loin de croire en effet que l'entrée dans une cure pût être pouf un jeune prêtre l'époque du repos, il pensait au contraire que de ce moment com-mençait pour lui une nouvelle obligation de s'occuper et de s'instruire les études qui pré-cèdent l'admission au saint sacerdoce n'étaient suivant lui qu'une introduction à d'autres études plus étendues et plus approfondies, qui ne doi-vent finir qu'avec la vie car c'était encore une de ses maximes, qu'un prêtre, et principalement un pasteur, établi par Dieu pour être la lumière des peuples, n'a pas trop de tout son temps pour se bien pénétrer des vérités qu'il est chargé d'enseigner et de faire goûter aux autres. Dans l'après-dînée, il allait à l'église pour faire une visite au Saint-Sacrement et réciter ses vêpres. Vers le soir, il y retournait encore car sa plus grande consolation était de se voir au pied des saints autels c'est là qu'il se reposait des fa-tigues du ministère, et qu'il puisait des forces pour reprendre ensuite ses travaux avec une nouvelle ardeur. Une vie aussi occupée, des journées aussi bien remplies, ne laissaient aucun temps aux amu-sements, aux voyages d'agrément, aux conver-sations inutiles. Rigide observateur de la rési-dence, M. Musart ne s'absentait que rarement
-22 -à peine pour prendre un court repas. Loin de croire en effet que l'entrée dans une cure pût être pouf un jeune prêtre l'époque du repos, il pensait au contraire que de ce moment com-mençait pour lui une nouvelle obligation de s'occuper et de s'instruire les études qui pré-cèdent l'admission au saint sacerdoce n'étaient suivant lui qu'une introduction à d'autres études plus étendues et plus approfondies, qui ne doi-vent finir qu'avec la vie car c'était encore une de ses maximes, qu'un prêtre, et principalement un pasteur, établi par Dieu pour être la lumière des peuples, n'a pas trop de tout son temps pour se bien pénétrer des vérités qu'il est chargé d'enseigner et de faire goûter aux autres. Dans l'après-dînée, il allait à l'église pour faire une visite au Saint-Sacrement et réciter ses vêpres. Vers le soir, il y retournait encore car sa plus grande consolation était de se voir au pied des saints autels c'est là qu'il se reposait des fa-tigues du ministère, et qu'il puisait des forces pour reprendre ensuite ses travaux avec une nouvelle ardeur. Une vie aussi occupée, des journées aussi bien remplies, ne laissaient aucun temps aux amu-sements, aux voyages d'agrément, aux conver-sations inutiles. Rigide observateur de la rési-dence, M. Musart ne s'absentait que rarement
############ pour prendre un court repas. Loin de croire en effet que l'entrée dans une cure pût être pour un jeune prêtre l'époque du repos, il pensait au contraire que de ce moment com-mençait pour lui une nouvelle obligation de s'occuper et de s'instruire les études qui pré-cèdent l'admission au saint sacerdoce n'étaient suivant lui qu'une introduction à d'autres études plus étendues et plus approfondies, qui ne doi-vent finir qu'avec la vie car c'était encore une de ses maximes, qu'un prêtre, et principalement un pasteur, établi par Dieu pour être la lumière des peuples, n'a pas trop de tout son temps pour se bien pénétrer des vérités qu'il est chargé d'enseigner et de faire goûter aux autres. Dans l'après-dînée, il allait à l'église pour faire une visite au Saint-Sacrement et réciter ses vêpres. Vers le soir, il y retournait encore car sa plus grande consolation était de se voir au pied des saints autels c'est là qu'il se reposait des fa-tigues du ministère, et qu'il puisait des forces pour reprendre ensuite ses travaux avec une nouvelle ardeur. Une vie aussi occupée, des journées aussi bien remplies, ne laissaient aucun temps aux amu-sements, aux voyages d'agrément, aux conver-sations inutiles. Rigide observateur de la rési-dence, M. Musart ne s'absentait que rarement
-22 -à peine pour prendre un court repas. Loin de croire en effet que l'entrée dans une cure pût être pour un jeune prêtre l'époque du repos, il pensait au contraire que de ce moment com-mençait pour lui une nouvelle obligation de s'occuper et de s'instruire les études qui pré-cèdent l'admission au saint sacerdoce n'étaient suivant lui qu'une introduction à d'autres études plus étendues et plus approfondies, qui ne doi-vent finir qu'avec la vie car c'était encore une de ses maximes, qu'un prêtre, et principalement un pasteur, établi par Dieu pour être la lumière des peuples, n'a pas trop de tout son temps pour se bien pénétrer des vérités qu'il est chargé d'enseigner et de faire goûter aux autres. Dans l'après-dînée, il allait à l'église pour faire une visite au Saint-Sacrement et réciter ses vêpres. Vers le soir, il y retournait encore car sa plus grande consolation était de se voir au pied des saints autels c'est là qu'il se reposait des fa-tigues du ministère, et qu'il puisait des forces pour reprendre ensuite ses travaux avec une nouvelle ardeur. Une vie aussi occupée, des journées aussi bien remplies, ne laissaient aucun temps aux amu-sements, aux voyages d'agrément, aux conver-sations inutiles. Rigide observateur de la rési-dence, M. Musart ne s'absentait que rarement
-22 -à peine pour prendre un court repas. Loin de croire en effet que l'entrée dans une cure pût être pour un jeune prêtre l'époque du repos, il pensait au contraire que de ce moment com-mençait pour lui une nouvelle obligation de s'occuper et de s'instruire les études qui pré-cèdent l'admission au saint sacerdoce n'étaient suivant lui qu'une introduction à d'autres études plus étendues et plus approfondies, qui ne doi-vent finir qu'avec la vie car c'était encore une de ses maximes, qu'un prêtre, et principalement un pasteur, établi par Dieu pour être la lumière des peuples, n'a pas trop de tout son temps pour se bien pénétrer des vérités qu'il est chargé d'enseigner et de faire goûter aux autres. Dans l'après-dînée, il allait à l'église pour faire une visite au Saint-Sacrement et réciter ses vêpres. Vers le soir, il y retournait encore car sa plus grande consolation était de se voir au pied des saints autels c'est là qu'il se reposait des fa-tigues du ministère, et qu'il puisait des forces pour reprendre ensuite ses travaux avec une nouvelle ardeur. Une vie aussi occupée, des journées aussi bien remplies, ne laissaient aucun temps aux amu-sements, aux voyages d'agrément, aux conver-sations inutiles. Rigide observateur de la rési-dence, M. Musart ne s'absentait que rarement
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DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 9 Lafontaine 2 r en même temps de manière qu'il n'est pas du tout étonnant que les maladies du corps puissent quelquefois être enlevées et surtout communiquées. Pomponace vient à son tour et publie plusieurs ouvrages en 1500, entre autres le Traité des effets admirables de la nature, où il dit cc Il n'est pas incroyable que la santé puisse être produite à l'extérieur par l'âme qui l'imagine ainsi qu'elle le désire. Il y a des hommes qui ont des propriétés salutaires et puissantes, et ces propriétés s'exaltent par la force de l'imagination et du désir elles sont poussées au dehors par l'évaporation et produisent des effets remarquables. L'âme exerce son empire par la transmission de certains esprits, de certaines vapeurs extrêmement subtiles qu'elle envoie aux malades. Paracelse, Léon Suavius, Crollius, Loevinus, Lemnus disent tous la même chose dans tous leurs ouvrages. Van Helmont, né en 1577, et qui a été l'un des médecins réformateurs les plus célèbres, disait, en 1621, dans son ouvrage 1 Le magnétisme agit partout et n'a rien de nouveau que le nom. Il n'est un paradoxe que pour ceux qui se rient de tout, et attribuent à Satan ce qu'ils ne peuvent expliquer. On donne le nom de magnétisme à l'influence occulte que les corps exercent à distance les uns sur les autres, soit par attraction, soit par répulsion. Le moyen ou véhicule de cette influence est un esprit éthéré, pur, vital, magnale magnum, qui pénètre tous les corps et agite la masse des humeurs. Il est le modérateur du monde, parce qu'il établit une c rrespondance entre toutes ses parties et toutes les forces dont elles sont douées. Nous pouvons attacher à un corps toutes les forces dont nous sommes doués, lui communiquer enfin certaines pro-priétés et nous en servir comme d'un intermédiaire pour opérer des effets salutaires. 1 Van Helmont, De magnetica vulnerum curatione, cap. De sympatheticis medicis.
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 9 Lafontaine 2 r en même temps de manière qu'il n'est pas du tout étonnant que les maladies du corps puissent quelquefois être enlevées et surtout communiquées. Pomponace vient à son tour et publie plusieurs ouvrages en 1500, entre autres le Traité des effets admirables de la nature, où il dit cc Il n'est pas incroyable que la santé puisse être produite à l'extérieur par l'âme qui l'imagine ainsi qu'elle le désire. Il y a des hommes qui ont des propriétés salutaires et puissantes, et ces propriétés s'exaltent par la force de l'imagination et du désir elles sont poussées au dehors par l'évaporation et produisent des effets remarquables. L'âme exerce son empire par la transmission de certains esprits, de certaines vapeurs extrêmement subtiles qu'elle envoie aux malades. Paracelse, Léon Suavius, Crollius, Loevinus, Lemnus disent tous la même chose dans tous leurs ouvrages. Van Helmont, né en 1577, et qui a été l'un des médecins réformateurs les plus célèbres, disait, en 1621, dans son ouvrage 1 Le magnétisme agit partout et n'a rien de nouveau que le nom. Il n'est un paradoxe que pour ceux qui se rient de tout, et attribuent à Satan ce qu'ils ne peuvent expliquer. On donne le nom de magnétisme à l'influence occulte que les corps exercent à distance les uns sur les autres, soit par attraction, soit par répulsion. Le moyen ou véhicule de cette influence est un esprit éthéré, pur, vital, magnale magnum, qui pénètre tous les corps et agite la masse des humeurs. Il est le modérateur du monde, parce qu'il établit une c rrespondance entre toutes ses parties et toutes les forces dont elles sont douées. Nous pouvons attacher à un corps toutes les forces dont nous sommes doués, lui communiquer enfin certaines pro-priétés et nous en servir comme d'un intermédiaire pour opérer des effets salutaires. 1 Van Helmont, De magnetica vulnerum curatione, cap. De sympatheticis medicis.
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS ################### même temps de manière qu'il n'est pas du tout étonnant que les maladies du corps puissent quelquefois être enlevées et surtout communiquées. Pomponace vient à son tour et publie plusieurs ouvrages en 1500, entre autres le Traité des effets admirables de la nature, où il dit@@@ Il n'est pas incroyable que la santé puisse être produite à l'extérieur par l'âme qui l'imagine ainsi qu'elle le désire. Il y a des hommes qui ont des propriétés salutaires et puissantes, et ces propriétés s'exaltent par la force de l'imagination et du désir elles sont poussées au dehors par l'évaporation et produisent des effets remarquables. L'âme exerce son empire par la transmission de certains esprits, de certaines vapeurs extrémement subtiles qu'elle envoie aux malades. Paracelse, Léon Suavius, Crollius, Loevinus, Lemnus disent tous la même chose dans tous leurs ouvrages. Van Helmont, né en 1577, et qui a été l'un des médecins réformateurs les plus célèbres, disait, en 1621, dans son ouvrage 1 Le magnétisme agit partout et n'a rien de nouveau que le nom. Il n'est un paradoxe que pour ceux qui se rient de tout, et attribuent à Satan ce qu'ils ne peuvent expliquer. On donne le nom de magnétisme à l'influence occulte que les corps exercent à distance les uns sur les autres, soit par attraction, soit par répulsion. Le moyen ou véhicule de cette influence est un esprit éthéré, pur, vital, magnale magnum, qui pénètre tous les corps et agite la masse des humeurs. Il est le modérateur du monde, parce qu'il établit une correspondance entre toutes ses parties et toutes les forces dont elles sont douées. Nous pouvons attacher à un corps toutes les forces dont nous sommes doués, lui communiquer enfin certaines pro-priétés et nous en servir comme d'un intermédiaire pour opérer des effets salutaires. 1 Van Helmont, De magnetica vulnerum curatione, cap. De sympatheticis medicis.
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 9 Lafontaine 2 r en même temps de manière qu'il n'est pas du tout étonnant que les maladies du corps puissent quelquefois être enlevées et surtout communiquées. Pomponace vient à son tour et publie plusieurs ouvrages en 1500, entre autres le Traité des effets admirables de la nature, où il dit@@@ Il n'est pas incroyable que la santé puisse être produite à l'extérieur par l'âme qui l'imagine ainsi qu'elle le désire. Il y a des hommes qui ont des propriétés salutaires et puissantes, et ces propriétés s'exaltent par la force de l'imagination et du désir elles sont poussées au dehors par l'évaporation et produisent des effets remarquables. L'âme exerce son empire par la transmission de certains esprits, de certaines vapeurs extrémement subtiles qu'elle envoie aux malades. Paracelse, Léon Suavius, Crollius, Loevinus, Lemnus disent tous la même chose dans tous leurs ouvrages. Van Helmont, né en 1577, et qui a été l'un des médecins réformateurs les plus célèbres, disait, en 1621, dans son ouvrage 1 Le magnétisme agit partout et n'a rien de nouveau que le nom. Il n'est un paradoxe que pour ceux qui se rient de tout, et attribuent à Satan ce qu'ils ne peuvent expliquer. On donne le nom de magnétisme à l'influence occulte que les corps exercent à distance les uns sur les autres, soit par attraction, soit par répulsion. Le moyen ou véhicule de cette influence est un esprit éthéré, pur, vital, magnale magnum, qui pénètre tous les corps et agite la masse des humeurs. Il est le modérateur du monde, parce qu'il établit une correspondance entre toutes ses parties et toutes les forces dont elles sont douées. Nous pouvons attacher à un corps toutes les forces dont nous sommes doués, lui communiquer enfin certaines pro-priétés et nous en servir comme d'un intermédiaire pour opérer des effets salutaires. 1 Van Helmont, De magnetica vulnerum curatione, cap. De sympatheticis medicis.
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 9 Lafontaine 2 r en même temps de manière qu'il n'est pas du tout étonnant que les maladies du corps puissent quelquefois être enlevées et surtout communiquées. Pomponace vient à son tour et publie plusieurs ouvrages en 1500, entre autres le Traité des effets admirables de la nature, où il dit Il n'est pas incroyable que la santé puisse être produite à l'extérieur par l'âme qui l'imagine ainsi qu'elle le désire. Il y a des hommes qui ont des propriétés salutaires et puissantes, et ces propriétés s'exaltent par la force de l'imagination et du désir elles sont poussées au dehors par l'évaporation et produisent des effets remarquables. L'âme exerce son empire par la transmission de certains esprits, de certaines vapeurs extrémement subtiles qu'elle envoie aux malades. Paracelse, Léon Suavius, Crollius, Loevinus, Lemnus disent tous la même chose dans tous leurs ouvrages. Van Helmont, né en 1577, et qui a été l'un des médecins réformateurs les plus célèbres, disait, en 1621, dans son ouvrage 1 Le magnétisme agit partout et n'a rien de nouveau que le nom. Il n'est un paradoxe que pour ceux qui se rient de tout, et attribuent à Satan ce qu'ils ne peuvent expliquer. On donne le nom de magnétisme à l'influence occulte que les corps exercent à distance les uns sur les autres, soit par attraction, soit par répulsion. Le moyen ou véhicule de cette influence est un esprit éthéré, pur, vital, magnale magnum, qui pénètre tous les corps et agite la masse des humeurs. Il est le modérateur du monde, parce qu'il établit une correspondance entre toutes ses parties et toutes les forces dont elles sont douées. Nous pouvons attacher à un corps toutes les forces dont nous sommes doués, lui communiquer enfin certaines pro-priétés et nous en servir comme d'un intermédiaire pour opérer des effets salutaires. 1 Van Helmont, De magnetica vulnerum curatione, cap. De sympatheticis medicis.
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34 de langueur par défaut de capacité pulmonaire , recouvrer, après quelques séances dans l'appareil à air comprimé, un appétit très-vif, et assimiler avec facilité les viandes substantielles pour lesquelles ils avaient naguère une répugnance invincible. Cet effet produit sur la nutrition par une respira-tion artificielle plus complète, n'est point limité à la durée du traitement pneumatique, il offre une condi-tion de permanence dans l'expansion thoracique qu'amène progressivement la réaction de l'instinct pour prolonger hors de l'appareil, à l'aide rinspi-rations profondes, le sentiment de bien-être éprouvé dans un milieu plus dense 1 . Il est facile de pressentir que l'agrandissement de la cavité pectorale, déterminé par l'exercice direct ou indirect du poumon doit être en raison inverse de l'âge des sujets car , les expériences de Godwin, Seguin et Lavoisier, répétées par M. Bourgery , éta-blissent que le rapport des volumes d'air absorbés pendant une inspiration forte et une inspiration ordi-naire varie de 8 à 3 entre l'adolescence et la vieillesse. Les personnes adultes du sexe se rapprochent des 1 La possibilité d'accroître la capacité des organes de la respiraîion en les niellant dans des condition, d'activité plus grande, peut se dé-duire de quelques observations de physiologie Comparée. On sait qu'il est des animaux , comme le protée, pourvus, à la fois, de branchies libres pour respirer dans l'eau, et de poumons pour respirer dans l'air or, si on les tient dans une petite quantité de liquide ne contenant pas assez d'air poitr l'hématose , on les oblige à respirer davantage par leurs poumons. Ceux-ci , d'abord peu développés, acquièrent bientôt assez d'amplitude pour suffire sans le secours des branchies, pendant un temps hcClucoup plu-I long, à l'acte de la sanguificaiion.
34 de langueur par défaut de capacité pulmonaire , recouvrer, après quelques séances dans l'appareil à air comprimé, un appétit très-vif, et assimiler avec facilité les viandes substantielles pour lesquelles ils avaient naguère une répugnance invincible. Cet effet produit sur la nutrition par une respira-tion artificielle plus complète, n'est point limité à la durée du traitement pneumatique, il offre une condi-tion de permanence dans l'expansion thoracique qu'amène progressivement la réaction de l'instinct pour prolonger hors de l'appareil, à l'aide @rinspi-rations profondes, le sentiment de bien-être éprouvé dans un milieu plus dense 1 . Il est facile de pressentir que l'agrandissement de la cavité pectorale, déterminé par l'exercice direct ou indirect du poumon doit être en raison inverse de l'âge des sujets car , les expériences de Godwin, Seguin et Lavoisier, répétées par M. Bourgery , éta-blissent que le rapport des volumes d'air absorbés pendant une inspiration forte et une inspiration ordi-naire varie de 8 à 3 entre l'adolescence et la vieillesse. Les personnes adultes du sexe se rapprochent des 1 La possibilité d'accroître la capacité des organes de la respiraîion@ en les niellant dans des condition, d'activité plus grande, peut se dé-duire de quelques observations de physiologie Comparée. On sait qu'il est des animaux , comme le protée, pourvus, à la fois, de branchies libres pour respirer dans l'eau, et de poumons pour respirer dans l'air or, si on les tient dans une petite quantité de liquide ne contenant pas assez d'air poitr l'hématose , on les oblige à respirer davantage par leurs poumons. Ceux-ci , d'abord peu développés, acquièrent bientôt assez d'amplitude pour suffire sans le secours des branchies, pendant un temps hcClucoup plu-I long, à l'acte de la sanguificaiion.
34 de langueur par défaut de capacité pulmonaire@, recouvrer, après quelques séances dans l'appareil à air comprimé, un appétit très-vif, et assimiler avec facilité les viandes substantielles pour lesquelles ils avaient naguère une répugnance invincible. Cet effet produit sur la nutrition par une respira-tion artificielle plus complète, n'est point limité à la durée du traitement pneumatique, il offre une condi-tion de permanence dans l'expansion thoracique qu'amène progressivement la réaction de l'instinct pour prolonger hors de l'appareil, à l'aide d'inspi-rations profondes, le sentiment de bien-être éprouvé dans un milieu plus dense 1 . Il est facile de pressentir que l'agrandissement de la cavité pectorale, déterminé par l'exercice direct ou indirect du poumon doit être en raison inverse de l'âge des sujets car@, les expériences de Godwin, Seguin et Lavoisier, répétées par M. Bourgery@, éta-blissent que le rapport des volumes d'air absorbés pendant une inspiration forte et une inspiration ordi-naire varie de 8 à 3 entre l'adolescence et la vieillesse. Les personnes adultes du sexe se rapprochent des 1 La possibilité d'accroître la capacité des organes de la respiration, en les @mettant dans des conditions d'activité plus grande, peut se dé-duire de quelques observations de physiologie comparée. On sait qu'il est des animaux@, comme le protée, pourvus, à la fois, de branchies libres pour respirer dans l'eau, et de poumons pour respirer dans l'air or, si on les tient dans une petite quantité de liquide ne contenant pas assez d'air po@ur l'hématose@, on les oblige à respirer davantage par leurs poumons. Ceux-ci@, d'abord peu développés, acquièrent bientôt assez d'amplitude pour suffire sans le secours des branchies, pendant un temps @beaucoup plu@s long, à l'acte de la sanguification.
34 de langueur par défaut de capacité pulmonaire@, recouvrer, après quelques séances dans l'appareil à air comprimé, un appétit très-vif, et assimiler avec facilité les viandes substantielles pour lesquelles ils avaient naguère une répugnance invincible. Cet effet produit sur la nutrition par une respira-tion artificielle plus complète, n'est point limité à la durée du traitement pneumatique, il offre une condi-tion de permanence dans l'expansion thoracique qu'amène progressivement la réaction de l'instinct pour prolonger hors de l'appareil, à l'aide d'inspi-rations profondes, le sentiment de bien-être éprouvé dans un milieu plus dense 1 . Il est facile de pressentir que l'agrandissement de la cavité pectorale, déterminé par l'exercice direct ou indirect du poumon doit être en raison inverse de l'âge des sujets car@, les expériences de Godwin, Seguin et Lavoisier, répétées par M. Bourgery@, éta-blissent que le rapport des volumes d'air absorbés pendant une inspiration forte et une inspiration ordi-naire varie de 8 à 3 entre l'adolescence et la vieillesse. Les personnes adultes du sexe se rapprochent des 1 La possibilité d'accroître la capacité des organes de la respiration, en les @mettant dans des conditions d'activité plus grande, peut se dé-duire de quelques observations de physiologie comparée. On sait qu'il est des animaux@, comme le protée, pourvus, à la fois, de branchies libres pour respirer dans l'eau, et de poumons pour respirer dans l'air or, si on les tient dans une petite quantité de liquide ne contenant pas assez d'air po@ur l'hématose@, on les oblige à respirer davantage par leurs poumons. Ceux-ci@, d'abord peu développés, acquièrent bientôt assez d'amplitude pour suffire sans le secours des branchies, pendant un temps @beaucoup plu@s long, à l'acte de la sanguification.
34 de langueur par défaut de capacité pulmonaire, recouvrer, après quelques séances dans l'appareil à air comprimé, un appétit très-vif, et assimiler avec facilité les viandes substantielles pour lesquelles ils avaient naguère une répugnance invincible. Cet effet produit sur la nutrition par une respira-tion artificielle plus complète, n'est point limité à la durée du traitement pneumatique, il offre une condi-tion de permanence dans l'expansion thoracique qu'amène progressivement la réaction de l'instinct pour prolonger hors de l'appareil, à l'aide d'inspi-rations profondes, le sentiment de bien-être éprouvé dans un milieu plus dense 1 . Il est facile de pressentir que l'agrandissement de la cavité pectorale, déterminé par l'exercice direct ou indirect du poumon doit être en raison inverse de l'âge des sujets car, les expériences de Godwin, Seguin et Lavoisier, répétées par M. Bourgery, éta-blissent que le rapport des volumes d'air absorbés pendant une inspiration forte et une inspiration ordi-naire varie de 8 à 3 entre l'adolescence et la vieillesse. Les personnes adultes du sexe se rapprochent des 1 La possibilité d'accroître la capacité des organes de la respiration, en les mettant dans des conditions d'activité plus grande, peut se dé-duire de quelques observations de physiologie comparée. On sait qu'il est des animaux, comme le protée, pourvus, à la fois, de branchies libres pour respirer dans l'eau, et de poumons pour respirer dans l'air or, si on les tient dans une petite quantité de liquide ne contenant pas assez d'air pour l'hématose, on les oblige à respirer davantage par leurs poumons. Ceux-ci, d'abord peu développés, acquièrent bientôt assez d'amplitude pour suffire sans le secours des branchies, pendant un temps beaucoup plus long, à l'acte de la sanguification.
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VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 65 Les leçons que vous m'avez données, mon respec-table ami, je.tàcherai de les mettre à profit lesprinr cipes que vous avez gravés dans mon coeur, nui, je les suivrai. Ma religion, mon roi et mon honneur, voilà ma devise j'obéirai à la première, je servirai ce le second, et je défendrai tous les trois au péril de ce ma vie. Après cela, êtes-vous content de moi? Il devait l'être, car, ajoutant la pratique aux paroles, il rend compte avec la plus gracieuse simplicité de sa con-duite, ce qui est, dit-il, telle que vous pouvez la désirer, ce telle que tout bon catholique 'doit l'avoir, et que j'es-père bien pouvoir conserver telle toute la vie, dans ce la carrière diplomatique aussi bien qu'à l'institut. Vous serez toujours mon ange gardien. Le jeune prince Constantin Lubomirski n'est pas moins admirable dans ses sentiments. On ne peut lire sans émotion ces lignes touchantes. M. Nicolle avait donné à ce cher élève des conseils paternels, et il avait craint qu'ils n'attristassent son coeur. Le prince y re-vient dans sa lettre. Il est très-étonnant pour moi que vous, cher et vénérable ami, vous me demandiez si je ne suis pas fâché de vos avis je suis, Dieu merci, riche et indé-pendant, mais, dussé-je devenir le premier monarque de la terre, qu'en vous voyant paraître je descendrais de mon trône. Le moindre de vos conseils sera tou-jours sacré pour moi. J'aime ce sentiment de Michel Orloff il exprime
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 65 Les leçons que vous m'avez données, mon respec-@table ami, je.tàcherai de les mettre à profit les@prinr cipes que vous avez gravés dans mon coeur, nui, je les suivrai. Ma religion, mon roi et mon honneur, voilà ma devise j'obéirai à la première, je servirai ce le second, et je défendrai tous les trois au péril de ce ma vie. Après cela, êtes-vous content de moi? Il devait l'être, car, ajoutant la pratique aux paroles, il rend compte avec la plus gracieuse simplicité de sa con-duite, ce qui est, dit-il, telle que vous pouvez la désirer, ce telle que tout bon catholique 'doit l'avoir, et que j'es-@père bien pouvoir conserver telle toute la vie, dans ce la carrière diplomatique aussi bien qu'à l'institut. Vous serez toujours mon ange gardien. Le jeune prince Constantin Lubomirski n'est pas moins admirable dans ses sentiments. On ne peut lire sans émotion ces lignes touchantes. M. Nicolle avait donné à ce cher élève des conseils paternels, et il avait craint qu'ils n'attristassent son coeur. Le prince y re-vient dans sa lettre. Il est très-étonnant pour moi que vous, cher et vénérable ami, vous me demandiez si je ne suis pas fâché de vos avis je suis, Dieu merci, riche et indé-@pendant, mais, dussé-je devenir le premier monarque de la terre, qu'en vous voyant paraître je descendrais de mon trône. Le moindre de vos conseils sera tou-@jours sacré pour moi. J'aime ce sentiment de Michel Orloff il exprime
############################ leçons que vous m'avez données, mon respec- table ami, je tacherai de les mettre à profit les prin- cipes que vous avez gravés dans mon coeur, oui, je les suivrai. Ma religion, mon roi et mon honneur, voilà ma devise j'obéirai à la première, je servirai@@@ le second, et je défendrai tous les trois au péril d@@@e ma vie. Après cela, êtes-vous content de moi? Il devait l'être, car, ajoutant la pratique aux paroles, il rend compte avec la plus gracieuse simplicité de sa con-duite, ce qui est, dit-il, telle que vous pouvez la désirer,@@@ telle que tout bon catholique @doit l'avoir, et que j'es- père bien pouvoir conserver telle toute la vie, dans@@@ la carrière diplomatique aussi bien qu'à l'institut. Vous serez toujours mon ange gardien. Le jeune prince Constantin Lubomirski n'est pas moins admirable dans ses sentiments. On ne peut lire sans émotion ces lignes touchantes. M. Nicolle avait donné à ce cher élève des conseils paternels, et il avait craint qu'ils n'attristassent son coeur. Le prince y re-vient dans sa lettre. Il est très-étonnant pour moi que vous, cher et vénérable ami, vous me demandiez si je ne suis pas fâché de vos avis je suis, Dieu merci, riche et indé- pendant, mais, dussé-je devenir le premier monarque de la terre, qu'en vous voyant paraître je descendrais de mon trône. Le moindre de vos conseils sera tou- jours sacré pour moi. J'aime ce sentiment de Michel Orloff il exprime
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 65 Les leçons que vous m'avez données, mon respec- table ami, je tacherai de les mettre à profit les prin- cipes que vous avez gravés dans mon coeur, oui, je les suivrai. Ma religion, mon roi et mon honneur, voilà ma devise j'obéirai à la première, je servirai@@@ le second, et je défendrai tous les trois au péril d@@@e ma vie. Après cela, êtes-vous content de moi? Il devait l'être, car, ajoutant la pratique aux paroles, il rend compte avec la plus gracieuse simplicité de sa con-duite, ce qui est, dit-il, telle que vous pouvez la désirer,@@@ telle que tout bon catholique @doit l'avoir, et que j'es- père bien pouvoir conserver telle toute la vie, dans@@@ la carrière diplomatique aussi bien qu'à l'institut. Vous serez toujours mon ange gardien. Le jeune prince Constantin Lubomirski n'est pas moins admirable dans ses sentiments. On ne peut lire sans émotion ces lignes touchantes. M. Nicolle avait donné à ce cher élève des conseils paternels, et il avait craint qu'ils n'attristassent son coeur. Le prince y re-vient dans sa lettre. Il est très-étonnant pour moi que vous, cher et vénérable ami, vous me demandiez si je ne suis pas fâché de vos avis je suis, Dieu merci, riche et indé- pendant, mais, dussé-je devenir le premier monarque de la terre, qu'en vous voyant paraître je descendrais de mon trône. Le moindre de vos conseils sera tou- jours sacré pour moi. J'aime ce sentiment de Michel Orloff il exprime
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 65 Les leçons que vous m'avez données, mon respec- table ami, je tacherai de les mettre à profit les prin- cipes que vous avez gravés dans mon coeur, oui, je les suivrai. Ma religion, mon roi et mon honneur, voilà ma devise j'obéirai à la première, je servirai le second, et je défendrai tous les trois au péril de ma vie. Après cela, êtes-vous content de moi? Il devait l'être, car, ajoutant la pratique aux paroles, il rend compte avec la plus gracieuse simplicité de sa con-duite, ce qui est, dit-il, telle que vous pouvez la désirer, telle que tout bon catholique doit l'avoir, et que j'es- père bien pouvoir conserver telle toute la vie, dans la carrière diplomatique aussi bien qu'à l'institut. Vous serez toujours mon ange gardien. Le jeune prince Constantin Lubomirski n'est pas moins admirable dans ses sentiments. On ne peut lire sans émotion ces lignes touchantes. M. Nicolle avait donné à ce cher élève des conseils paternels, et il avait craint qu'ils n'attristassent son coeur. Le prince y re-vient dans sa lettre. Il est très-étonnant pour moi que vous, cher et vénérable ami, vous me demandiez si je ne suis pas fâché de vos avis je suis, Dieu merci, riche et indé- pendant, mais, dussé-je devenir le premier monarque de la terre, qu'en vous voyant paraître je descendrais de mon trône. Le moindre de vos conseils sera tou- jours sacré pour moi. J'aime ce sentiment de Michel Orloff il exprime
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CE QU'ON PEUT voia DANS UNE RUE. 85 ter davantage. Son pied tremblait en se posant sur le'pay é elle éprouvait des défaillances, un nuage voilait ses yeux ce fut à graad'peine qu'elle put regagner l'hôtel. Quant à Gaston, il était radieux et restait comme enchaîné sur place sin imagination devançait le temps et franchissait l'intervalle qui le séparait du jour assigné. Il rentra, le bonheur sur le front et le sourire sur les lèvres. -XIX -Le dimanche suivant, il devança le jour sur le parvis de l'église, et se plaça de manière à ce qu'aucune des personnes qui y entraient ne pût échapper à sa surveillance. Chaque fois qu'il voyait se dégager de la brume une forme humaine, il se portait de ce côté, et ne s'arrêtait que lorsqu'il s'était assuré que ce n'était point encore Clémence. Il fit ainsi un dénom-brement des fidèles jusqu'à ce que l'office eût commencé, des plus ponctuels d'abord, puis de ceux qui étaient en retard. La comtesse ne parut pas. Mêmes soins à la sortie, même attention, même vigilance. Décidément elle manquait. Peut-être avait-elle été empêchée et serait-il plus heureux aux offices suivants. Il ne bougea donc pas et recommença cette besogne sur de nouveaux frais. Les éçhecs ne pouvaient l'abattre. Ce ne fut qu'à l'issue des cérémonies religieuses et quand tout espoir fut perdu qu'il abandonna la place, en proie au découragement. Il n'accusait point Clémence il était convaincu qu'elle aurait tenu sa parole si cela avait été en son pouvoir. Mais à qui s'en prendre? Que croire? que supposer? Était-elle malade? avait-elle rencontré quelque obstacle imprévu? le-quel dans ce cas? Toutes ces conjectures se succédaient dans l'esprit de Gaston et y jetaient un trouble mêlé d'amertume. Parfois aussi il allait jusqu'à redouter des scrupules de com-science et un changement de détermination sa douleur était
CE QU'ON PEUT voia DANS UNE RUE. 85 ter davantage. Son pied tremblait en se posant sur le'pay é elle éprouvait des défaillances, un nuage voilait ses yeux ce fut à graad'peine qu'elle put regagner l'hôtel. Quant à Gaston, il était radieux et restait comme enchaîné sur place sin imagination devançait le temps et franchissait l'intervalle qui le séparait du jour assigné. Il rentra, le bonheur sur le front et le sourire sur les lèvres. -XIX -Le dimanche suivant, il devança le jour sur le parvis de l'église, et se plaça de manière à ce qu'aucune des personnes qui y entraient ne pût échapper à sa surveillance. Chaque fois qu'il voyait se dégager de la brume une forme humaine, il se portait de ce côté, et ne s'arrêtait que lorsqu'il s'était assuré que ce n'était point encore Clémence. Il fit ainsi un dénom-brement des fidèles jusqu'à ce que l'office eût commencé, des plus ponctuels d'abord, puis de ceux qui étaient en retard. La comtesse ne parut pas. Mêmes soins à la sortie, même attention, même vigilance. Décidément elle manquait. Peut-être avait-elle été empêchée et serait-il plus heureux aux offices suivants. Il ne bougea donc pas et recommença cette besogne sur de nouveaux frais. Les éçhecs ne pouvaient l'abattre. Ce ne fut qu'à l'issue des cérémonies religieuses et quand tout espoir fut perdu qu'il abandonna la place, en proie au découragement. Il n'accusait point Clémence il était convaincu qu'elle aurait tenu sa parole si cela avait été en son pouvoir. Mais à qui s'en prendre@? Que croire@? que supposer@? Était-elle malade? avait-elle rencontré quelque obstacle imprévu@? le-quel dans ce cas@? Toutes ces conjectures se succédaient dans l'esprit de Gaston et y jetaient un trouble mêlé d'amertume. Parfois aussi il allait jusqu'à redouter des scrupules de com-science et un changement de détermination sa douleur était
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 85 ter davantage. Son pied tremblait en se posant sur le pa@vé elle éprouvait des défaillances, un nuage voilait ses yeux ce fut à grand peine qu'elle put regagner l'hôtel. Quant à Gaston, il était radieux et restait comme enchaîné sur place son imagination devançait le temps et franchissait l'intervalle qui le séparait du jour assigné. Il rentra, le bonheur sur le front et le sourire sur les lèvres. @XIX @Le dimanche suivant, il devança le jour sur le parvis de l'église, et se plaça de manière à ce qu'aucune des personnes qui y entraient ne pût échapper à sa surveillance. Chaque fois qu'il voyait se dégager de la brume une forme humaine, il se portait de ce côté, et ne s'arrêtait que lorsqu'il s'était assuré que ce n'était point encore Clémence. Il fit ainsi un dénom-brement des fidèles jusqu'à ce que l'office eût commencé, des plus ponctuels d'abord, puis de ceux qui étaient en retard. La comtesse ne parut pas. Mêmes soins à la sortie, même attention, même vigilance. Décidément elle manquait. Peut-être avait-elle été empêchée et serait-il plus heureux aux offices suivants. Il ne bougea donc pas et recommença cette besogne sur de nouveaux frais. Les échecs ne pouvaient l'abattre. Ce ne fut qu'à l'issue des cérémonies religieuses et quand tout espoir fut perdu qu'il abandonna la place, en proie au découragement. Il n'accusait point Clémence il était convaincu qu'elle aurait tenu sa parole si cela avait été en son pouvoir. Mais à qui s'en prendre ? Que croire ? que supposer ? Était-elle malade? avait-elle rencontré quelque obstacle imprévu ? le-quel dans ce cas ? Toutes ces conjectures se succédaient dans l'esprit de Gaston et y jetaient un trouble mêlé d'amertume. Parfois aussi il allait jusqu'à redouter des scrupules de con-science et un changement de détermination sa douleur était
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 85 ter davantage. Son pied tremblait en se posant sur le pa@vé elle éprouvait des défaillances, un nuage voilait ses yeux ce fut à grand peine qu'elle put regagner l'hôtel. Quant à Gaston, il était radieux et restait comme enchaîné sur place son imagination devançait le temps et franchissait l'intervalle qui le séparait du jour assigné. Il rentra, le bonheur sur le front et le sourire sur les lèvres. @XIX @Le dimanche suivant, il devança le jour sur le parvis de l'église, et se plaça de manière à ce qu'aucune des personnes qui y entraient ne pût échapper à sa surveillance. Chaque fois qu'il voyait se dégager de la brume une forme humaine, il se portait de ce côté, et ne s'arrêtait que lorsqu'il s'était assuré que ce n'était point encore Clémence. Il fit ainsi un dénom-brement des fidèles jusqu'à ce que l'office eût commencé, des plus ponctuels d'abord, puis de ceux qui étaient en retard. La comtesse ne parut pas. Mêmes soins à la sortie, même attention, même vigilance. Décidément elle manquait. Peut-être avait-elle été empêchée et serait-il plus heureux aux offices suivants. Il ne bougea donc pas et recommença cette besogne sur de nouveaux frais. Les échecs ne pouvaient l'abattre. Ce ne fut qu'à l'issue des cérémonies religieuses et quand tout espoir fut perdu qu'il abandonna la place, en proie au découragement. Il n'accusait point Clémence il était convaincu qu'elle aurait tenu sa parole si cela avait été en son pouvoir. Mais à qui s'en prendre ? Que croire ? que supposer ? Était-elle malade? avait-elle rencontré quelque obstacle imprévu ? le-quel dans ce cas ? Toutes ces conjectures se succédaient dans l'esprit de Gaston et y jetaient un trouble mêlé d'amertume. Parfois aussi il allait jusqu'à redouter des scrupules de con-science et un changement de détermination sa douleur était
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 85 ter davantage. Son pied tremblait en se posant sur le pavé elle éprouvait des défaillances, un nuage voilait ses yeux ce fut à grand peine qu'elle put regagner l'hôtel. Quant à Gaston, il était radieux et restait comme enchaîné sur place son imagination devançait le temps et franchissait l'intervalle qui le séparait du jour assigné. Il rentra, le bonheur sur le front et le sourire sur les lèvres. XIX Le dimanche suivant, il devança le jour sur le parvis de l'église, et se plaça de manière à ce qu'aucune des personnes qui y entraient ne pût échapper à sa surveillance. Chaque fois qu'il voyait se dégager de la brume une forme humaine, il se portait de ce côté, et ne s'arrêtait que lorsqu'il s'était assuré que ce n'était point encore Clémence. Il fit ainsi un dénom-brement des fidèles jusqu'à ce que l'office eût commencé, des plus ponctuels d'abord, puis de ceux qui étaient en retard. La comtesse ne parut pas. Mêmes soins à la sortie, même attention, même vigilance. Décidément elle manquait. Peut-être avait-elle été empêchée et serait-il plus heureux aux offices suivants. Il ne bougea donc pas et recommença cette besogne sur de nouveaux frais. Les échecs ne pouvaient l'abattre. Ce ne fut qu'à l'issue des cérémonies religieuses et quand tout espoir fut perdu qu'il abandonna la place, en proie au découragement. Il n'accusait point Clémence il était convaincu qu'elle aurait tenu sa parole si cela avait été en son pouvoir. Mais à qui s'en prendre ? Que croire ? que supposer ? Était-elle malade? avait-elle rencontré quelque obstacle imprévu ? le-quel dans ce cas ? Toutes ces conjectures se succédaient dans l'esprit de Gaston et y jetaient un trouble mêlé d'amertume. Parfois aussi il allait jusqu'à redouter des scrupules de con-science et un changement de détermination sa douleur était
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CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 77 le reconnaissant, consentît à l'encourager dans cette expédi-tion romanesque. Moins jeune, Gaston y eût moins compté peut-être n'eùt-il pas engagé une partie si inégale. Mais à son âge doute-t-on jamais ? Il s'avançait donc d'un pas lent, avec prudence, avec précaution, et cherchant, à travers les rameaux nus, une apparition secourable. Sur bien des points encore les feuilles persistaient et faisaient obstacle au re-gard çà et là seulement l'horizon demeurait libre jusqu'au château. C'était à ces échappées qu'il s'attachait avec une ardeur mêlée de trouble. Ce jour-là et les jours suivants il en fut pour une décep-tion ni à l'aller, ni au retour, il n'aperçut rien qui pût lui donner l'ombre d'une espérance. La façade du château gar-dait son aspect solitaire et désolé pas un bruit, pas un mouvement aux croisées on eût dit une tombe plutôt que le séjour des vivants. Gaston ne renonça point pour cela au lieu de l'abattre, les échecs ne faisaient que l'exciter plus le but semblait s'éloigner, plus il avait le désir de l'atteindre. Il persista donc dans son plan d'opérations, si incertain qu'il fût. Qu'imaginer de mieux? Faire passer à Clémence un'avis secret ? L'eût-il pu sans risque, qu'il ne l'eût pas fait il n'y songea même pas il n'avait pas de tels droits sur elle. Il ne devait rien attendre que du hasard, et encore fallait-il y pro-céder avec toutes sortes de réserves. La seule chose qu'il fit, ce fut de- varier les heures auxquelles il passait devant le château, afin de ne pas s'exposer à des remarques indis-crètes , De jour en jour, les arbres dépouillés de leur der- -nière végétation laissaient le chemin plus à découvert et rendaient les chances plus favorables. Enfin il eut cette bonne fortune si longtemps attendue. Par une de ces matinées d'automne, où le soleil envoie à la terre un sourire d'adieu, il longeait, comme à l'ordinaire, l'avenue du château, et venait de la dépasser sans avoir recueilli d'in-dice plus satisfaisant même silence, même solitude. Sous le poids de ces mécomptes, il commençait à fléchir il en était à cette limite où le coeur manque, même aux plus ré-solus. Était-ce le sort qu'il fallait accuser? Était-ce la volonté de Clémence? Il se prenait à douter et n'éprouvait plus qu'un vide profond, mélangé d'amertume. Ce fut alors, au plus fort de cette crise, au'un rayon inattendu descendit sur lui. En
CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 77 le reconnaissant, consentît à l'encourager dans cette expédi-tion romanesque. Moins jeune, Gaston y eût moins compté peut-être n'eùt-il pas engagé une partie si inégale. Mais à son âge doute-t-on jamais ? Il s'avançait donc d'un pas lent, avec prudence, avec précaution, et cherchant, à travers les rameaux nus, une apparition secourable. Sur bien des points encore les feuilles persistaient et faisaient obstacle au re-gard çà et là seulement l'horizon demeurait libre jusqu'au château. C'était à ces échappées qu'il s'attachait avec une ardeur mêlée de trouble. Ce jour-là et les jours suivants il en fut pour une décep-tion ni à l'aller, ni au retour, il n'aperçut rien qui pût lui donner l'ombre d'une espérance. La façade du château gar-dait son aspect solitaire et désolé pas un bruit, pas un mouvement aux croisées on eût dit une tombe plutôt que le séjour des vivants. Gaston ne renonça point pour cela au lieu de l'abattre, les échecs ne faisaient que l'exciter plus le but semblait s'éloigner, plus il avait le désir de l'atteindre. Il persista donc dans son plan d'opérations, si incertain qu'il fût. Qu'imaginer de mieux@? Faire passer à Clémence un'avis secret ? L'eût-il pu sans risque, qu'il ne l'eût pas fait il n'y songea même pas il n'avait pas de tels droits sur elle. Il ne devait rien attendre que du hasard, et encore fallait-il y pro-céder avec toutes sortes de réserves. La seule chose qu'il fit, ce fut de- varier les heures auxquelles il passait devant le château, afin de ne pas s'exposer à des remarques indis-crètes , De jour en jour, les arbres dépouillés de leur der- -nière végétation laissaient le chemin plus à découvert et rendaient les chances plus favorables. Enfin il eut cette bonne fortune si longtemps attendue. Par une de ces matinées d'automne, où le soleil envoie à la terre un sourire d'adieu, il longeait, comme à l'ordinaire, l'avenue du château, et venait de la dépasser sans avoir recueilli d'in-dice plus satisfaisant même silence, même solitude. Sous le poids de ces mécomptes, il commençait à fléchir il en était à cette limite où le coeur manque, même aux plus ré-solus. Était-ce le sort qu'il fallait accuser? Était-ce la volonté de Clémence? Il se prenait à douter et n'éprouvait plus qu'un vide profond, mélangé d'amertume. Ce fut alors, au plus fort de cette crise, au'un rayon inattendu descendit sur lui. En
CE ##### PEUT VOIR DANS UNE RUE. 77 le reconnaissant, consentît à l'encourager dans cette expédi-tion romanesque. Moins jeune, Gaston y eût moins compté peut-être n'eût-il pas engagé une partie si inégale. Mais à son âge doute-t-on jamais ? Il s'avançait donc d'un pas lent, avec prudence, avec précaution, et cherchant, à travers les rameaux nus, une apparition secourable. Sur bien des points encore les feuilles persistaient et faisaient obstacle au re-gard çà et là seulement l'horizon demeurait libre jusqu'au château. C'était à ces échappées qu'il s'attachait avec une ardeur mèlée de trouble. Ce jour-là et les jours suivants il en fut pour une décep-tion ni à l'aller, ni au retour, il n'aperçut rien qui pût lui donner l'ombre d'une espérance. La façade du château gar-dait son aspect solitaire et désolé pas un bruit, pas un mouvement aux croisées on eût dit une tombe plutôt que le séjour des vivants. Gaston ne renonça point pour cela au lieu de l'abattre, les échecs ne faisaient que l'exciter plus le but semblait s'éloigner, plus il avait le désir de l'atteindre. Il persista donc dans son plan d'opérations, si incertain qu'il fût. Qu'imaginer de mieux ? Faire passer à Clémence un avis secret ? L'eût-il pu sans risque, qu'il ne l'eût pas fait il n'y songea même pas il n'avait pas de tels droits sur elle. Il ne devait rien attendre que du hasard, et encore fallait-il y pro-céder avec toutes sortes de réserves. La seule chose qu'il fit, ce fut de@ varier les heures auxquelles il passait devant le château, afin de ne pas s'exposer à des remarques indis-crètes@. De jour en jour, les arbres dépouillés de leur der-@@nière végétation laissaient le chemin plus à découvert et rendaient les chances plus favorables. Enfin il eut cette bonne fortune si longtemps attendue. Par une de ces matinées d'automne, où le soleil envoie à la terre un sourire d'adieu, il longeait, comme à l'ordinaire, l'avenue du château, et venait de la dépasser sans avoir recueilli d'in-dice plus satisfaisant même silence, même solitude. Sous le poids de ces mécomptes, il commençait à fléchir il en était à cette limite où le coeur manque, même aux plus ré-solus. Était-ce le sort qu'il fallait accuser? Était-ce la volonté de Clémence? Il se prenait à douter et n'éprouvait plus qu'un vide profond, mélangé d'amertume. Ce fut alors, au plus fort de cette crise, qu'un rayon inattendu descendit sur lui. En
CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 77 le reconnaissant, consentît à l'encourager dans cette expédi-tion romanesque. Moins jeune, Gaston y eût moins compté peut-être n'eût-il pas engagé une partie si inégale. Mais à son âge doute-t-on jamais ? Il s'avançait donc d'un pas lent, avec prudence, avec précaution, et cherchant, à travers les rameaux nus, une apparition secourable. Sur bien des points encore les feuilles persistaient et faisaient obstacle au re-gard çà et là seulement l'horizon demeurait libre jusqu'au château. C'était à ces échappées qu'il s'attachait avec une ardeur mèlée de trouble. Ce jour-là et les jours suivants il en fut pour une décep-tion ni à l'aller, ni au retour, il n'aperçut rien qui pût lui donner l'ombre d'une espérance. La façade du château gar-dait son aspect solitaire et désolé pas un bruit, pas un mouvement aux croisées on eût dit une tombe plutôt que le séjour des vivants. Gaston ne renonça point pour cela au lieu de l'abattre, les échecs ne faisaient que l'exciter plus le but semblait s'éloigner, plus il avait le désir de l'atteindre. Il persista donc dans son plan d'opérations, si incertain qu'il fût. Qu'imaginer de mieux ? Faire passer à Clémence un avis secret ? L'eût-il pu sans risque, qu'il ne l'eût pas fait il n'y songea même pas il n'avait pas de tels droits sur elle. Il ne devait rien attendre que du hasard, et encore fallait-il y pro-céder avec toutes sortes de réserves. La seule chose qu'il fit, ce fut de@ varier les heures auxquelles il passait devant le château, afin de ne pas s'exposer à des remarques indis-crètes@. De jour en jour, les arbres dépouillés de leur der-@@nière végétation laissaient le chemin plus à découvert et rendaient les chances plus favorables. Enfin il eut cette bonne fortune si longtemps attendue. Par une de ces matinées d'automne, où le soleil envoie à la terre un sourire d'adieu, il longeait, comme à l'ordinaire, l'avenue du château, et venait de la dépasser sans avoir recueilli d'in-dice plus satisfaisant même silence, même solitude. Sous le poids de ces mécomptes, il commençait à fléchir il en était à cette limite où le coeur manque, même aux plus ré-solus. Était-ce le sort qu'il fallait accuser? Était-ce la volonté de Clémence? Il se prenait à douter et n'éprouvait plus qu'un vide profond, mélangé d'amertume. Ce fut alors, au plus fort de cette crise, qu'un rayon inattendu descendit sur lui. En
CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 77 le reconnaissant, consentît à l'encourager dans cette expédi-tion romanesque. Moins jeune, Gaston y eût moins compté peut-être n'eût-il pas engagé une partie si inégale. Mais à son âge doute-t-on jamais ? Il s'avançait donc d'un pas lent, avec prudence, avec précaution, et cherchant, à travers les rameaux nus, une apparition secourable. Sur bien des points encore les feuilles persistaient et faisaient obstacle au re-gard çà et là seulement l'horizon demeurait libre jusqu'au château. C'était à ces échappées qu'il s'attachait avec une ardeur mèlée de trouble. Ce jour-là et les jours suivants il en fut pour une décep-tion ni à l'aller, ni au retour, il n'aperçut rien qui pût lui donner l'ombre d'une espérance. La façade du château gar-dait son aspect solitaire et désolé pas un bruit, pas un mouvement aux croisées on eût dit une tombe plutôt que le séjour des vivants. Gaston ne renonça point pour cela au lieu de l'abattre, les échecs ne faisaient que l'exciter plus le but semblait s'éloigner, plus il avait le désir de l'atteindre. Il persista donc dans son plan d'opérations, si incertain qu'il fût. Qu'imaginer de mieux ? Faire passer à Clémence un avis secret ? L'eût-il pu sans risque, qu'il ne l'eût pas fait il n'y songea même pas il n'avait pas de tels droits sur elle. Il ne devait rien attendre que du hasard, et encore fallait-il y pro-céder avec toutes sortes de réserves. La seule chose qu'il fit, ce fut de varier les heures auxquelles il passait devant le château, afin de ne pas s'exposer à des remarques indis-crètes. De jour en jour, les arbres dépouillés de leur der-nière végétation laissaient le chemin plus à découvert et rendaient les chances plus favorables. Enfin il eut cette bonne fortune si longtemps attendue. Par une de ces matinées d'automne, où le soleil envoie à la terre un sourire d'adieu, il longeait, comme à l'ordinaire, l'avenue du château, et venait de la dépasser sans avoir recueilli d'in-dice plus satisfaisant même silence, même solitude. Sous le poids de ces mécomptes, il commençait à fléchir il en était à cette limite où le coeur manque, même aux plus ré-solus. Était-ce le sort qu'il fallait accuser? Était-ce la volonté de Clémence? Il se prenait à douter et n'éprouvait plus qu'un vide profond, mélangé d'amertume. Ce fut alors, au plus fort de cette crise, qu'un rayon inattendu descendit sur lui. En
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 303 on n'aime sérieusement que ce que l'on estime. Vous revien-driez alors sur le passé vous feriez des calculs que vous ne faites pas actuellement. Vous vous demanderiez si ce n'était pas un marché de dupe que celui où, d'un côté, vous apportiez tout, jeunesse, talent, vie irréprochable, avenir as-suré, tandis qu'on ne vous apportait de l'autre qu'un coeur déjà flétri et une existence pleine de honte. Qu'arriverait-il de tout cela? ou que vous me délaisseriez, ou que je vous entraînerais dans ma disgràce, Je ne veux ni de -l'un ni de l'autre, ni voire abandon ni votre malheur. J'aime mieux quitter la partie. i Maintenant vous me comprenez, et, au fond du coeur, vous me rendez justice. Je veux vous sauver de vous-même, J vous épargner des regrets inutiles et tardifs, Je m'en vais, et, cette fois, avec une douleur sincère. Hier, Ludovic, j'ai appris à vous connaître et à vous aimer j'ai lu dans votre âme soyez béni pour ce que vous m'avez dit et ce que vous avez voulu faire pour moi. Je pars du moins avec l'esprit soulagé et la conscience libre vous m'offriez votre main, et dans la vie une place à vos côtés. C'est assez je meurs tranquille. Je suis sûre au moins qu'en me séparant de vous je laisse dans votre mémoire une impression favorable et que rien ne pourra altérer. Quoi qu'il arrive, vous vous souvien-drez de votre pauvre Marguerite, qui est morte pour vous délivrer, pour vous épargner une mésalliance, une sottise, tranchons le mot. Et plus tard quand vous aurez pris une femme, qui n'aura pas comme moi une tache sur son nom ni un ver dans le coeur, vous lui raconterez que, pouvant vous entraîner dans ma déchéance, je ne l'ai pas fait, que je me suis sacrifiée à votre repos, et n'ai pas voulu mêler une vie troublée à la vie si pure dans laquelle vous entrez. Accordez-moi alors une larme, Ludovic, et je serai payée du sacrifice que je vous fais. Rien n'est changé dans les dispositions que j'avais prises je les confirme de tout point. Vous êtes toute ma famille comme vous avez été la seule affection que j'avoue et puisse avouer. Adieu encore, et maintenant pour la dernière fois. Qu'on n'essaye plus de me sauver tout serait inutile. Adieu, Lu-dovic. MARGUERITE.
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 303 on n'aime sérieusement que ce que l'on estime. Vous revien-driez alors sur le passé vous feriez des calculs que vous ne faites pas actuellement. Vous vous demanderiez si ce n'était pas un marché de dupe que celui où, d'un côté, vous apportiez tout, jeunesse, talent, vie irréprochable, avenir as-suré, tandis qu'on ne vous apportait de l'autre qu'un coeur déjà flétri et une existence pleine de honte. Qu'arriverait-il de tout cela@? ou que vous me délaisseriez, ou que je vous entraînerais dans ma disgràce, Je ne veux ni de -l'un ni de l'autre, ni voire abandon ni votre malheur. J'aime mieux quitter la partie. i Maintenant vous me comprenez, et, au fond du coeur, vous me rendez justice. Je veux vous sauver de vous-même, J vous épargner des regrets inutiles et tardifs, Je m'en vais, et, cette fois, avec une douleur sincère. Hier, Ludovic, j'ai appris à vous connaître et à vous aimer j'ai lu dans votre âme soyez béni pour ce que vous m'avez dit et ce que vous avez voulu faire pour moi. Je pars du moins avec l'esprit soulagé et la conscience libre vous m'offriez votre main, et dans la vie une place à vos côtés. C'est assez je meurs tranquille. Je suis sûre au moins qu'en me séparant de vous je laisse dans votre mémoire une impression favorable et que rien ne pourra altérer. Quoi qu'il arrive, vous vous souvien-drez de votre pauvre Marguerite, qui est morte pour vous délivrer, pour vous épargner une mésalliance, une sottise, tranchons le mot. Et plus tard quand vous aurez pris une femme, qui n'aura pas comme moi une tache sur son nom ni un ver dans le coeur, vous lui raconterez que, pouvant vous entraîner dans ma déchéance, je ne l'ai pas fait, que je me suis sacrifiée à votre repos, et n'ai pas voulu mêler une vie troublée à la vie si pure dans laquelle vous entrez. Accordez-moi alors une larme, Ludovic, et je serai payée du sacrifice que je vous fais. Rien n'est changé dans les dispositions que j'avais prises je les confirme de tout point. Vous êtes toute ma famille comme vous avez été la seule affection que j'avoue et puisse avouer. Adieu encore, et maintenant pour la dernière fois. Qu'on n'essaye plus de me sauver tout serait inutile. Adieu, Lu-dovic. MARGUERITE.
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 303 on n'aime sérieusement que ce que l'on estime. Vous revien-driez alors sur le passé vous feriez des calculs que vous ne faites pas actuellement. Vous vous demanderiez si ce n'était pas un marché de dupe que celui où, d'un côté, vous apportiez tout, jeunesse, talent, vie irréprochable, avenir as-suré, tandis qu'on ne vous apportait de l'autre qu'un coeur déjà flétri et une existence pleine de honte. Qu'arriverait-il de tout cela ? ou que vous me délaisseriez, ou que je vous entraînerais dans ma disgrâce, Je ne veux ni de @l'un ni de l'autre, ni votre abandon ni votre malheur. J'aime mieux quitter la partie.@@ Maintenant vous me comprenez, et, au fond du coeur, vous me rendez justice. Je veux vous sauver de vous-même, @@vous épargner des regrets inutiles et tardifs. Je m'en vais, et, cette fois, avec une douleur sincère. Hier, Ludovic, j'ai appris à vous connaître et à vous aimer j'ai lu dans votre âme soyez béni pour ce que vous m'avez dit et ce que vous avez voulu faire pour moi. Je pars du moins avec l'esprit soulagé et la conscience libre vous m'offriez votre main, et dans la vie une place à vos côtés. C'est assez je meurs tranquille. Je suis sûre au moins qu'en me séparant de vous je laisse dans votre mémoire une impression favorable et que rien ne pourra altérer. Quoi qu'il arrive, vous vous souvien-drez de votre pauvre Marguerite, qui est morte pour vous délivrer, pour vous épargner une mésalliance, une sottise, tranchons le mot. Et plus tard quand vous aurez pris une femme, qui n'aura pas comme moi une tache sur son nom ni un ver dans le coeur, vous lui raconterez que, pouvant vous entraîner dans ma déchéance, je ne l'ai pas fait, que je me suis sacrifiée à votre repos, et n'ai pas voulu mêler une vie troublée à la vie si pure dans laquelle vous entrez. Accordez-moi alors une larme, Ludovic, et je serai payée du sacrifice que je vous fais. Rien n'est changé dans les dispositions que j'avais prises je les confirme de tout point. Vous êtes toute ma famille comme vous avez été la seule affection que j'avoue et puisse avouer. Adieu encore, et maintenant pour la dernière fois. Qu'on n'essaye plus de me sauver tout serait inutile. Adieu, Lu-dovic. MARGUERITE.
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 303 on n'aime sérieusement que ce que l'on estime. Vous revien-driez alors sur le passé vous feriez des calculs que vous ne faites pas actuellement. Vous vous demanderiez si ce n'était pas un marché de dupe que celui où, d'un côté, vous apportiez tout, jeunesse, talent, vie irréprochable, avenir as-suré, tandis qu'on ne vous apportait de l'autre qu'un coeur déjà flétri et une existence pleine de honte. Qu'arriverait-il de tout cela ? ou que vous me délaisseriez, ou que je vous entraînerais dans ma disgrâce, Je ne veux ni de @l'un ni de l'autre, ni votre abandon ni votre malheur. J'aime mieux quitter la partie.@@ Maintenant vous me comprenez, et, au fond du coeur, vous me rendez justice. Je veux vous sauver de vous-même, @@vous épargner des regrets inutiles et tardifs. Je m'en vais, et, cette fois, avec une douleur sincère. Hier, Ludovic, j'ai appris à vous connaître et à vous aimer j'ai lu dans votre âme soyez béni pour ce que vous m'avez dit et ce que vous avez voulu faire pour moi. Je pars du moins avec l'esprit soulagé et la conscience libre vous m'offriez votre main, et dans la vie une place à vos côtés. C'est assez je meurs tranquille. Je suis sûre au moins qu'en me séparant de vous je laisse dans votre mémoire une impression favorable et que rien ne pourra altérer. Quoi qu'il arrive, vous vous souvien-drez de votre pauvre Marguerite, qui est morte pour vous délivrer, pour vous épargner une mésalliance, une sottise, tranchons le mot. Et plus tard quand vous aurez pris une femme, qui n'aura pas comme moi une tache sur son nom ni un ver dans le coeur, vous lui raconterez que, pouvant vous entraîner dans ma déchéance, je ne l'ai pas fait, que je me suis sacrifiée à votre repos, et n'ai pas voulu mêler une vie troublée à la vie si pure dans laquelle vous entrez. Accordez-moi alors une larme, Ludovic, et je serai payée du sacrifice que je vous fais. Rien n'est changé dans les dispositions que j'avais prises je les confirme de tout point. Vous êtes toute ma famille comme vous avez été la seule affection que j'avoue et puisse avouer. Adieu encore, et maintenant pour la dernière fois. Qu'on n'essaye plus de me sauver tout serait inutile. Adieu, Lu-dovic. MARGUERITE.
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 303 on n'aime sérieusement que ce que l'on estime. Vous revien-driez alors sur le passé vous feriez des calculs que vous ne faites pas actuellement. Vous vous demanderiez si ce n'était pas un marché de dupe que celui où, d'un côté, vous apportiez tout, jeunesse, talent, vie irréprochable, avenir as-suré, tandis qu'on ne vous apportait de l'autre qu'un coeur déjà flétri et une existence pleine de honte. Qu'arriverait-il de tout cela ? ou que vous me délaisseriez, ou que je vous entraînerais dans ma disgrâce, Je ne veux ni de l'un ni de l'autre, ni votre abandon ni votre malheur. J'aime mieux quitter la partie. Maintenant vous me comprenez, et, au fond du coeur, vous me rendez justice. Je veux vous sauver de vous-même, vous épargner des regrets inutiles et tardifs. Je m'en vais, et, cette fois, avec une douleur sincère. Hier, Ludovic, j'ai appris à vous connaître et à vous aimer j'ai lu dans votre âme soyez béni pour ce que vous m'avez dit et ce que vous avez voulu faire pour moi. Je pars du moins avec l'esprit soulagé et la conscience libre vous m'offriez votre main, et dans la vie une place à vos côtés. C'est assez je meurs tranquille. Je suis sûre au moins qu'en me séparant de vous je laisse dans votre mémoire une impression favorable et que rien ne pourra altérer. Quoi qu'il arrive, vous vous souvien-drez de votre pauvre Marguerite, qui est morte pour vous délivrer, pour vous épargner une mésalliance, une sottise, tranchons le mot. Et plus tard quand vous aurez pris une femme, qui n'aura pas comme moi une tache sur son nom ni un ver dans le coeur, vous lui raconterez que, pouvant vous entraîner dans ma déchéance, je ne l'ai pas fait, que je me suis sacrifiée à votre repos, et n'ai pas voulu mêler une vie troublée à la vie si pure dans laquelle vous entrez. Accordez-moi alors une larme, Ludovic, et je serai payée du sacrifice que je vous fais. Rien n'est changé dans les dispositions que j'avais prises je les confirme de tout point. Vous êtes toute ma famille comme vous avez été la seule affection que j'avoue et puisse avouer. Adieu encore, et maintenant pour la dernière fois. Qu'on n'essaye plus de me sauver tout serait inutile. Adieu, Lu-dovic. MARGUERITE.
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286 - CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. qu'en dirait-on dans le voisinage? Une maison si bien gardée jusque-là 1 Des locataires si irréprochables 1 Les choses en étaient là quand le docteur se leva brus-quement il venait d'apercevoir un frémissement dans les paupières un mouvement non moins prompt ramena Ludo-vic près du lit. - Elle a fait un mouvement 1 dit-il à voix basse. - Elle a remué , dit le concierge , apportant son témoi-gnage à l'appui. Le docteur ne répondit pas et se contenta d'appliquer de nouveau son oreille sur la région du coeur quand il se re-leva, sa physionomie était plus rassurante. - N'est-ce pas qu'elle vit encore? dit Ludovic. - Qui le sait? répondit le docteur. Ce n'était pas un mot formel, et pourtant le jeune homme l'accepta comme s'il avait eu cette signification, Tombait à genoux près du lit - Merci, mon Dieu ! s'écria-t-il. Cependant les symptômes persistaient et bientôt il devint manifeste, même pour des yeux inexpérimentés, qu'une crise favorable avait eu lieu. Le teint redevenait meilleur, et un mouvement sensible animait le sein les lèvres et les Bk rines perdaient leurs tons blafards le souffle vital rentrait dans ce cadavre. Quand le docteur se fut assuré du fait, il frappa doucement sur l'épaule de Ludovic - Mettez-vous à l'écart, lui dit-il. -A l'écart ! répondit celui-ci sans se rendre compte du motif de cette injonction. - Votre vue pourrait la tuer, ajouta le médecin d'une voix brève et en homme qui veut être obéi. - Vraiment ? dit Ludovic. - Point d'émotion forte rien qui puisse lui rappeler des souvenirs amers autrement je n'en réponds pas. Ludovic s'était déjà effacé et avait gagné un point de la chambre d'où il ne pouvait être aperçu - Et vous, concierge, reprit le docteur , vous allez courir me chercher cette potion. Il trouva sur la table ce qu'il fallait pour écrire, et remit à cet homme une formule. - Maintenant, le plus grand calme, ajouta-t-il en abais-
286 - CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. qu'en dirait-on dans le voisinage@? Une maison si bien gardée jusque-là 1 Des locataires si irréprochables 1 Les choses en étaient là quand le docteur se leva brus-quement il venait d'apercevoir un frémissement dans les paupières un mouvement non moins prompt ramena Ludo-vic près du lit. - Elle a fait un mouvement 1 dit-il à voix basse. - Elle a remué , dit le concierge , apportant son témoi-gnage à l'appui. Le docteur ne répondit pas et se contenta d'appliquer de nouveau son oreille sur la région du coeur quand il se re-leva, sa physionomie était plus rassurante. - N'est-ce pas qu'elle vit encore@? dit Ludovic. - Qui le sait@? répondit le docteur. Ce n'était pas un mot formel, et pourtant le jeune homme l'accepta comme s'il avait eu cette signification, Tombait à genoux près du lit - Merci, mon Dieu ! s'écria-t-il. Cependant les symptômes persistaient et bientôt il devint manifeste, même pour des yeux inexpérimentés, qu'une crise favorable avait eu lieu. Le teint redevenait meilleur, et un mouvement sensible animait le sein les lèvres et les Bk rines perdaient leurs tons blafards le souffle vital rentrait dans ce cadavre. Quand le docteur se fut assuré du fait, il frappa doucement sur l'épaule de Ludovic - Mettez-vous à l'écart, lui dit-il. -A l'écart ! répondit celui-ci sans se rendre compte du motif de cette injonction. - Votre vue pourrait la tuer, ajouta le médecin d'une voix brève et en homme qui veut être obéi. - Vraiment ? dit Ludovic. - Point d'émotion forte rien qui puisse lui rappeler des souvenirs amers autrement je n'en réponds pas. Ludovic s'était déjà effacé et avait gagné un point de la chambre d'où il ne pouvait être aperçu - Et vous, concierge, reprit le docteur , vous allez courir me chercher cette potion. Il trouva sur la table ce qu'il fallait pour écrire, et remit à cet homme une formule. - Maintenant, le plus grand calme, ajouta-t-il en abais-
286@@ CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. qu'en dirait-on dans le voisinage ? Une maison si bien gardée jusque-là ! Des locataires si irréprochables ! Les choses en étaient là quand le docteur se leva brus-quement il venait d'apercevoir un frémissement dans les paupières un mouvement non moins prompt ramena Ludo-vic près du lit. -@Elle a fait un mouvement ! dit-il à voix basse. -@Elle a remué@, dit le concierge@, apportant son témoi-gnage à l'appui. Le docteur ne répondit pas et se contenta d'appliquer de nouveau son oreille sur la région du coeur quand il se re-leva, sa physionomie était plus rassurante. -@N'est-ce pas qu'elle vit encore ? dit Ludovic. -@Qui le sait ? répondit le docteur. Ce n'était pas un mot formel, et pourtant le jeune homme l'accepta comme s'il avait eu cette signification. Tombant à genoux près du lit -@Merci, mon Dieu ! s'écria-t-il. Cependant les symptômes persistaient et bientôt il devint manifeste, même pour des yeux inexpérimentés, qu'une crise favorable avait eu lieu. Le teint redevenait meilleur, et un mouvement sensible animait le sein les lèvres et les na-rines perdaient leurs tons blafards le souffle vital rentrait dans ce cadavre. Quand le docteur se fut assuré du fait, il frappa doucement sur l'épaule de Ludovic -@Mettez-vous à l'écart, lui dit-il. -A l'écart ! répondit celui-ci sans se rendre compte du motif de cette injonction. -@Votre vue pourrait la tuer, ajouta le médecin d'une voix brève et en homme qui veut être obéi. -@Vraiment ? dit Ludovic. -@Point d'émotion forte rien qui puisse lui rappeler des souvenirs amers autrement je n'en réponds pas. Ludovic s'était déjà effacé et avait gagné un point de la chambre d'où il ne pouvait être aperçu -@Et vous, concierge, reprit le docteur@, vous allez courir me chercher cette potion. Il trouva sur la table ce qu'il fallait pour écrire, et remit à cet homme une formule. -@Maintenant, le plus grand calme, ajouta-t-il en abais-
286@@ CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. qu'en dirait-on dans le voisinage ? Une maison si bien gardée jusque-là ! Des locataires si irréprochables ! Les choses en étaient là quand le docteur se leva brus-quement il venait d'apercevoir un frémissement dans les paupières un mouvement non moins prompt ramena Ludo-vic près du lit. -@Elle a fait un mouvement ! dit-il à voix basse. -@Elle a remué@, dit le concierge@, apportant son témoi-gnage à l'appui. Le docteur ne répondit pas et se contenta d'appliquer de nouveau son oreille sur la région du coeur quand il se re-leva, sa physionomie était plus rassurante. -@N'est-ce pas qu'elle vit encore ? dit Ludovic. -@Qui le sait ? répondit le docteur. Ce n'était pas un mot formel, et pourtant le jeune homme l'accepta comme s'il avait eu cette signification. Tombant à genoux près du lit -@Merci, mon Dieu ! s'écria-t-il. Cependant les symptômes persistaient et bientôt il devint manifeste, même pour des yeux inexpérimentés, qu'une crise favorable avait eu lieu. Le teint redevenait meilleur, et un mouvement sensible animait le sein les lèvres et les na-rines perdaient leurs tons blafards le souffle vital rentrait dans ce cadavre. Quand le docteur se fut assuré du fait, il frappa doucement sur l'épaule de Ludovic -@Mettez-vous à l'écart, lui dit-il. -A l'écart ! répondit celui-ci sans se rendre compte du motif de cette injonction. -@Votre vue pourrait la tuer, ajouta le médecin d'une voix brève et en homme qui veut être obéi. -@Vraiment ? dit Ludovic. -@Point d'émotion forte rien qui puisse lui rappeler des souvenirs amers autrement je n'en réponds pas. Ludovic s'était déjà effacé et avait gagné un point de la chambre d'où il ne pouvait être aperçu -@Et vous, concierge, reprit le docteur@, vous allez courir me chercher cette potion. Il trouva sur la table ce qu'il fallait pour écrire, et remit à cet homme une formule. -@Maintenant, le plus grand calme, ajouta-t-il en abais-
286 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. qu'en dirait-on dans le voisinage ? Une maison si bien gardée jusque-là ! Des locataires si irréprochables ! Les choses en étaient là quand le docteur se leva brus-quement il venait d'apercevoir un frémissement dans les paupières un mouvement non moins prompt ramena Ludo-vic près du lit. -Elle a fait un mouvement ! dit-il à voix basse. -Elle a remué, dit le concierge, apportant son témoi-gnage à l'appui. Le docteur ne répondit pas et se contenta d'appliquer de nouveau son oreille sur la région du coeur quand il se re-leva, sa physionomie était plus rassurante. -N'est-ce pas qu'elle vit encore ? dit Ludovic. -Qui le sait ? répondit le docteur. Ce n'était pas un mot formel, et pourtant le jeune homme l'accepta comme s'il avait eu cette signification. Tombant à genoux près du lit -Merci, mon Dieu ! s'écria-t-il. Cependant les symptômes persistaient et bientôt il devint manifeste, même pour des yeux inexpérimentés, qu'une crise favorable avait eu lieu. Le teint redevenait meilleur, et un mouvement sensible animait le sein les lèvres et les na-rines perdaient leurs tons blafards le souffle vital rentrait dans ce cadavre. Quand le docteur se fut assuré du fait, il frappa doucement sur l'épaule de Ludovic -Mettez-vous à l'écart, lui dit-il. -A l'écart ! répondit celui-ci sans se rendre compte du motif de cette injonction. -Votre vue pourrait la tuer, ajouta le médecin d'une voix brève et en homme qui veut être obéi. -Vraiment ? dit Ludovic. -Point d'émotion forte rien qui puisse lui rappeler des souvenirs amers autrement je n'en réponds pas. Ludovic s'était déjà effacé et avait gagné un point de la chambre d'où il ne pouvait être aperçu -Et vous, concierge, reprit le docteur, vous allez courir me chercher cette potion. Il trouva sur la table ce qu'il fallait pour écrire, et remit à cet homme une formule. -Maintenant, le plus grand calme, ajouta-t-il en abais-
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36 CE qu'on PEUT voir DANS une Rut. était tellement identifié, qu'on n'avait plus à craindre d'elle ni objection, ni refus. Ce fut ainsi qu'elle-arriva au moment décisif, assez mal disposée pour Sigismond, et néanmoins résignée à lui appartenir. Le vieux comte pressa les choses autant qu'il le put. De jour en jour il sentait ses forces décroître, et il Tie voulait pas quitter ce monde sans avoir réglé cette affaire et béni cette union. La cérémonie eut lieu dans le mois même où démence compta ses'quinze ans révolus và peine avait-elle la conscience de l'engagement qu'elle contractait. La plus vive impression qu'elle en J'eçut, ce fut le spectacle de la chapelle du château tendue comme pour une fête, le prélat officiant à l'autel en habits pontificaux, les chants de l'orgue mêlés aux chants des voix, les cloches sonnant à toute volée, les nuages d'encens s'élevant vers la nef, les jeunes filles lui formant cortége et versant sur ses pas des corbeilles de fleurs, les arcs, les trophées de verdure, les illuminations du soir, les gerbes du feu d'artifice, enfin, au dehors, les popu-lations accourues de cinq lieues à la ronde et appuyant leurs acclamations de violentes décharges de mousqueterie. Voilà ce qui la frappa et ce qui resta gravé dans sa mémoire. -Quant au mari, il s'effaçait presque au milieu de ces pompes et de ces honneurs son jour de domination n'était pas en-core venu. Tant que le comte fut là pour protéger sa fille, Sigismond s'observa et se contint. Quoi qu'il pût lui en coûter, la pru-dence lui commandait de se vaincre le vieillard restait maître de sa fortune, et un éclat aurait pu le pousser à prendre contre son gendre des mesures de précaution. Sigis-mond se maîtrisa donc, mais au prix de quel effort! Clémence ne l'aimait pas, ne pouvait pas l'aimer il Je voyait, il le-sen-tait, et cette obéissance que sa. tendresse lui refusait, il ne pouvait l'imposer par la force. Quand il y songeait, de sourdes rages s'élevaient dans son coeur, et si violentes, que plus d'une fois elles manquèrent de faire explosion. Il arriva même une circonstance où, pour se contraindre, il eut besoin de tout l'empire qu'il exerçait sur sa volonté.
36 CE qu'on PEUT voir DANS une Rut. était tellement identifié, qu'on n'avait plus à craindre d'elle ni objection, ni refus. Ce fut ainsi qu'elle-arriva au moment décisif, assez mal disposée pour Sigismond, et néanmoins résignée à lui appartenir. Le vieux comte pressa les choses autant qu'il le put. De jour en jour il sentait ses forces décroître, et il Tie voulait pas quitter ce monde sans avoir réglé cette affaire et béni cette union. La cérémonie eut lieu dans le mois même où @démence compta ses'quinze ans révolus và peine avait-elle la conscience de l'engagement qu'elle contractait. La plus vive impression qu'elle en J'eçut, ce fut le spectacle de la chapelle du château tendue comme pour une fête, le prélat officiant à l'autel en habits pontificaux, les chants de l'orgue mêlés aux chants des voix, les cloches sonnant à toute volée, les nuages d'encens s'élevant vers la nef, les jeunes filles lui formant cortége et versant sur ses pas des corbeilles de fleurs, les arcs, les trophées de verdure, les illuminations du soir, les gerbes du feu d'artifice, enfin, au dehors, les popu-lations accourues de cinq lieues à la ronde et appuyant leurs acclamations de violentes décharges de mousqueterie. Voilà ce qui la frappa et ce qui resta gravé dans sa mémoire. -Quant au mari, il s'effaçait presque au milieu de ces pompes et de ces honneurs son jour de domination n'était pas en-core venu. Tant que le comte fut là pour protéger sa fille, Sigismond s'observa et se contint. Quoi qu'il pût lui en coûter, la pru-dence lui commandait de se vaincre le vieillard restait maître de sa fortune, et un éclat aurait pu le pousser à prendre contre son gendre des mesures de précaution. Sigis-mond se maîtrisa donc, mais au prix de quel effort! Clémence ne l'aimait pas, ne pouvait pas l'aimer il Je voyait, il le-sen-tait, et cette obéissance que sa. tendresse lui refusait, il ne pouvait l'imposer par la force. Quand il y songeait, de sourdes rages s'élevaient dans son coeur, et si violentes, que plus d'une fois elles manquèrent de faire explosion. Il arriva même une circonstance où, pour se contraindre, il eut besoin de tout l'empire qu'il exerçait sur sa volonté.
36 CE QU'ON PEUT VOIR ######## RUE. était tellement identifié, qu'on n'avait plus à craindre d'elle ni objection, ni refus. Ce fut ainsi qu'elle arriva au moment décisif, assez mal disposée pour Sigismond, et néanmoins résignée à lui appartenir. Le vieux comte pressa les choses autant qu'il le put. De jour en jour il sentait ses forces décroître, et il @ne voulait pas quitter ce monde sans avoir réglé cette affaire et béni cette union. La cérémonie eut lieu dans le mois même où Clémence compta ses quinze ans révolus @à peine avait-elle la conscience de l'engagement qu'elle contractait. La plus vive impression qu'elle en @reçut, ce fut le spectacle de la chapelle du château tendue comme pour une fête, le prélat officiant à l'autel en habits pontificaux, les chants de l'orgue mêlés aux chants des voix, les cloches sonnant à toute volée, les nuages d'encens s'élevant vers la nef, les jeunes filles lui formant cortège et versant sur ses pas des corbeilles de fleurs, les arcs, les trophées de verdure, les illuminations du soir, les gerbes du feu d'artifice, enfin, au dehors, les popu-lations accourues de cinq lieues à la ronde et appuyant leurs acclamations de violentes décharges de mousqueterie. Voilà ce qui la frappa et ce qui resta gravé dans sa mémoire. @Quant au mari, il s'effaçait presque au milieu de ces pompes et de ces honneurs son jour de domination n'était pas en-core venu. Tant que le comte fut là pour protéger sa fille, Sigismond s'observa et se contint. Quoi qu'il pût lui en coûter, la pru-dence lui commandait de se vaincre le vieillard restait maître de sa fortune, et un éclat aurait pu le pousser à prendre contre son gendre des mesures de précaution. Sigis-mond se maîtrisa donc, mais au prix de quel effort! Clémence ne l'aimait pas, ne pouvait pas l'aimer il le voyait, il le sen-tait, et cette obéissance que sa@ tendresse lui refusait, il ne pouvait l'imposer par la force. Quand il y songeait, de sourdes rages s'élevaient dans son coeur, et si violentes, que plus d'une fois elles manquèrent de faire explosion. Il arriva même une circonstance où, pour se contraindre, il eut besoin de tout l'empire qu'il exerçait sur sa volonté.
36 CE QU'ON PEUT VOIR DANS une RUE. était tellement identifié, qu'on n'avait plus à craindre d'elle ni objection, ni refus. Ce fut ainsi qu'elle arriva au moment décisif, assez mal disposée pour Sigismond, et néanmoins résignée à lui appartenir. Le vieux comte pressa les choses autant qu'il le put. De jour en jour il sentait ses forces décroître, et il @ne voulait pas quitter ce monde sans avoir réglé cette affaire et béni cette union. La cérémonie eut lieu dans le mois même où Clémence compta ses quinze ans révolus @à peine avait-elle la conscience de l'engagement qu'elle contractait. La plus vive impression qu'elle en @reçut, ce fut le spectacle de la chapelle du château tendue comme pour une fête, le prélat officiant à l'autel en habits pontificaux, les chants de l'orgue mêlés aux chants des voix, les cloches sonnant à toute volée, les nuages d'encens s'élevant vers la nef, les jeunes filles lui formant cortège et versant sur ses pas des corbeilles de fleurs, les arcs, les trophées de verdure, les illuminations du soir, les gerbes du feu d'artifice, enfin, au dehors, les popu-lations accourues de cinq lieues à la ronde et appuyant leurs acclamations de violentes décharges de mousqueterie. Voilà ce qui la frappa et ce qui resta gravé dans sa mémoire. @Quant au mari, il s'effaçait presque au milieu de ces pompes et de ces honneurs son jour de domination n'était pas en-core venu. Tant que le comte fut là pour protéger sa fille, Sigismond s'observa et se contint. Quoi qu'il pût lui en coûter, la pru-dence lui commandait de se vaincre le vieillard restait maître de sa fortune, et un éclat aurait pu le pousser à prendre contre son gendre des mesures de précaution. Sigis-mond se maîtrisa donc, mais au prix de quel effort! Clémence ne l'aimait pas, ne pouvait pas l'aimer il le voyait, il le sen-tait, et cette obéissance que sa@ tendresse lui refusait, il ne pouvait l'imposer par la force. Quand il y songeait, de sourdes rages s'élevaient dans son coeur, et si violentes, que plus d'une fois elles manquèrent de faire explosion. Il arriva même une circonstance où, pour se contraindre, il eut besoin de tout l'empire qu'il exerçait sur sa volonté.
36 CE QU'ON PEUT VOIR DANS une RUE. était tellement identifié, qu'on n'avait plus à craindre d'elle ni objection, ni refus. Ce fut ainsi qu'elle arriva au moment décisif, assez mal disposée pour Sigismond, et néanmoins résignée à lui appartenir. Le vieux comte pressa les choses autant qu'il le put. De jour en jour il sentait ses forces décroître, et il ne voulait pas quitter ce monde sans avoir réglé cette affaire et béni cette union. La cérémonie eut lieu dans le mois même où Clémence compta ses quinze ans révolus à peine avait-elle la conscience de l'engagement qu'elle contractait. La plus vive impression qu'elle en reçut, ce fut le spectacle de la chapelle du château tendue comme pour une fête, le prélat officiant à l'autel en habits pontificaux, les chants de l'orgue mêlés aux chants des voix, les cloches sonnant à toute volée, les nuages d'encens s'élevant vers la nef, les jeunes filles lui formant cortège et versant sur ses pas des corbeilles de fleurs, les arcs, les trophées de verdure, les illuminations du soir, les gerbes du feu d'artifice, enfin, au dehors, les popu-lations accourues de cinq lieues à la ronde et appuyant leurs acclamations de violentes décharges de mousqueterie. Voilà ce qui la frappa et ce qui resta gravé dans sa mémoire. Quant au mari, il s'effaçait presque au milieu de ces pompes et de ces honneurs son jour de domination n'était pas en-core venu. Tant que le comte fut là pour protéger sa fille, Sigismond s'observa et se contint. Quoi qu'il pût lui en coûter, la pru-dence lui commandait de se vaincre le vieillard restait maître de sa fortune, et un éclat aurait pu le pousser à prendre contre son gendre des mesures de précaution. Sigis-mond se maîtrisa donc, mais au prix de quel effort! Clémence ne l'aimait pas, ne pouvait pas l'aimer il le voyait, il le sen-tait, et cette obéissance que sa tendresse lui refusait, il ne pouvait l'imposer par la force. Quand il y songeait, de sourdes rages s'élevaient dans son coeur, et si violentes, que plus d'une fois elles manquèrent de faire explosion. Il arriva même une circonstance où, pour se contraindre, il eut besoin de tout l'empire qu'il exerçait sur sa volonté.
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VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 29 conçu, traverse la France, les Pays-Bas, l'Allemagne, l'Italie, échappe à la peste et aux tempêtes, et s'en écaille par Constantinople s'exécuter à Saint-Péters-bourg? Sais-tu bien qu'il y quelque chose de grand et de providentiel dans cette constance invariable au milieu de tant de changements ? On aurait tort vrai-nient de chercher ailleurs le Justum ac tenacem pro-positi virum. Tout cela est d'un excellent augure pour moi il me donne l'espérance de te retrouver tel que je t'ai laissé, avec ton esprit, ton coeur et ta santé. Ces paroles, expression de la plus confiante amitié, avaient été le premier élan de son coeur, mais la ré-flexion était venue modifier sa résolution. L'ignorance de la langue russe, la longueur du voyage, la rigueur du climat, effrayaient l'exilé de Bruxelles la délicatesse de' sa santé Je rendait parfois timide et craintif. Il n'ose enfin se, décider. Alors de Saint-Pétersbourg arrive cette lettre où l'amitié s'épanche en tendres et spirituels reproches. 3 janvier 1795. Je viens de recevoir ta lettre de délai, cher ami, et je t'avoue qu'elle me peine. En vérité qui recon-naîtrait là l'abbé Septavaux? Décidément il faut le ce. confesser à ta honte tu es poltron comme un ce abbé de l'ancien régime. Tu ne songes donc pas qu'en ce perdant nos privilèges nous avons aussi perdu le 2.
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 29 conçu, traverse la France, les Pays-Bas, l'Allemagne, l'Italie, échappe à la peste et aux tempêtes, et s'en écaille par Constantinople s'exécuter à Saint-Péters-@bourg? Sais-tu bien qu'il y quelque chose de grand et de providentiel dans cette constance invariable au milieu de tant de changements ? On aurait tort vrai-nient de chercher ailleurs le Justum ac tenacem pro-@positi virum. Tout cela est d'un excellent augure pour moi il me donne l'espérance de te retrouver tel que je t'ai laissé, avec ton esprit, ton coeur et ta santé. Ces paroles, expression de la plus confiante amitié, avaient été le premier élan de son coeur, mais la ré-flexion était venue modifier sa résolution. L'ignorance de la langue russe, la longueur du voyage, la rigueur du climat, effrayaient l'exilé de Bruxelles la délicatesse de' sa santé Je rendait parfois timide et craintif. Il n'ose enfin se, décider. Alors de Saint-Pétersbourg arrive cette lettre où l'amitié s'épanche en tendres et spirituels reproches. 3 janvier 1795. Je viens de recevoir ta lettre de délai, cher ami, et je t'avoue qu'elle me peine. En vérité qui recon-@naîtrait là l'abbé Septavaux? Décidément il faut le ce. confesser à ta honte tu es poltron comme un ce abbé de l'ancien régime. Tu ne songes donc pas qu'en ce perdant nos privilèges nous avons aussi perdu le 2.
######################################## la France, les Pays-Bas, l'Allemagne, l'Italie, échappe à la peste et aux tempêtes, et s'en @@aille par Constantinople s'exécuter à Saint-Péters- bourg? Sais-tu bien qu'il y quelque chose de grand et de providentiel dans cette constance invariable au milieu de tant de changements ? On aurait tort vrai- ment de chercher ailleurs le Justum ac tenacem pro- positi virum. Tout cela est d'un excellent augure pour moi il me donne l'espérance de te retrouver tel que je t'ai laissé, avec ton esprit, ton coeur et ta santé. Ces paroles, expression de la plus confiante amitié, avaient été le premier élan de son coeur, mais la ré-flexion était venue modifier sa résolution. L'ignorance de la langue russe, la longueur du voyage, la rigueur du climat, effrayaient l'exilé de Bruxelles la délicatesse de@ sa santé le rendait parfois timide et craintif. Il n'ose enfin se, décider. Alors de Saint-Pétersbourg arrive cette lettre où l'amitié s'épanche en tendres et spirituels reproches. 3 janvier 1795. Je viens de recevoir ta lettre de délai, cher ami, et je t'avoue qu'elle me peine. En vérité qui recon- naîtrait là l'abbé Septavaux? Décidément il faut l@@@e@ confesser à ta honte tu es poltron comme un @@@abbé de l'ancien régime. Tu ne songes donc pas qu'en@@@ perdant nos privilèges nous avons aussi perdu le ##
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 29 conçu, traverse la France, les Pays-Bas, l'Allemagne, l'Italie, échappe à la peste et aux tempêtes, et s'en @@aille par Constantinople s'exécuter à Saint-Péters- bourg? Sais-tu bien qu'il y quelque chose de grand et de providentiel dans cette constance invariable au milieu de tant de changements ? On aurait tort vrai- ment de chercher ailleurs le Justum ac tenacem pro- positi virum. Tout cela est d'un excellent augure pour moi il me donne l'espérance de te retrouver tel que je t'ai laissé, avec ton esprit, ton coeur et ta santé. Ces paroles, expression de la plus confiante amitié, avaient été le premier élan de son coeur, mais la ré-flexion était venue modifier sa résolution. L'ignorance de la langue russe, la longueur du voyage, la rigueur du climat, effrayaient l'exilé de Bruxelles la délicatesse de@ sa santé le rendait parfois timide et craintif. Il n'ose enfin se, décider. Alors de Saint-Pétersbourg arrive cette lettre où l'amitié s'épanche en tendres et spirituels reproches. 3 janvier 1795. Je viens de recevoir ta lettre de délai, cher ami, et je t'avoue qu'elle me peine. En vérité qui recon- naîtrait là l'abbé Septavaux? Décidément il faut l@@@e@ confesser à ta honte tu es poltron comme un @@@abbé de l'ancien régime. Tu ne songes donc pas qu'en@@@ perdant nos privilèges nous avons aussi perdu le 2.
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 29 conçu, traverse la France, les Pays-Bas, l'Allemagne, l'Italie, échappe à la peste et aux tempêtes, et s'en aille par Constantinople s'exécuter à Saint-Péters- bourg? Sais-tu bien qu'il y quelque chose de grand et de providentiel dans cette constance invariable au milieu de tant de changements ? On aurait tort vrai- ment de chercher ailleurs le Justum ac tenacem pro- positi virum. Tout cela est d'un excellent augure pour moi il me donne l'espérance de te retrouver tel que je t'ai laissé, avec ton esprit, ton coeur et ta santé. Ces paroles, expression de la plus confiante amitié, avaient été le premier élan de son coeur, mais la ré-flexion était venue modifier sa résolution. L'ignorance de la langue russe, la longueur du voyage, la rigueur du climat, effrayaient l'exilé de Bruxelles la délicatesse de sa santé le rendait parfois timide et craintif. Il n'ose enfin se, décider. Alors de Saint-Pétersbourg arrive cette lettre où l'amitié s'épanche en tendres et spirituels reproches. 3 janvier 1795. Je viens de recevoir ta lettre de délai, cher ami, et je t'avoue qu'elle me peine. En vérité qui recon- naîtrait là l'abbé Septavaux? Décidément il faut le confesser à ta honte tu es poltron comme un abbé de l'ancien régime. Tu ne songes donc pas qu'en perdant nos privilèges nous avons aussi perdu le 2.
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11 plus satisfaire à l'ardeur que PALISOT DE BEAUVOIS avait de s'instruire les herbiers de plantes étrangères qu'il visitait, celui formé par TOURNEFORT dans ses voyages au Levant, ceux qu'expédiaient au Jardin des plantes de Paris les botanistes français qui parcouraient diverses contrées de l'Asie, de l'Afrique et des deux Amériques, enflammaient son imagination , et lui inspiraient le désir de fournir aussi à son tour à la science de nouvelles richesses. La lecture du voyage de NIEBUHR l'avait sur-tout intéressé et tout en déplorant la perte de l'infortuné FORSKAEL , qui, après avoir été pris et impitoyablement dépouillé par les Arabes, mourut, jeune encore, dévoré par la peste il conçut le projet hardi de terminer l'en-treprise périlleuse de son voyage, mais le ministre au-quel il soumit cette idée ne lui permit pas de la réaliser. Il allait accepter la mission d'un voyage autour du monde, quoique bien convaincu de l'inutilité de telles expéditions pour l'histoire naturelle , et particulièrement pour la bo-tanique mais au moment où il allait courir la chance malheureuse de LAPEYROUSE, une circonstance imprévue fixa ses regards sur la côte de Guinée. Il se trouvait alors en 1785 à Paris, sous le nom de fils du roi d'Oware , un Nègre chargé par son gouver-nement d'obtenir de celui de France une redevance an-, nuelle pour la cession d'un vaste terrain , destiné à former un établissement français à l'embouchure de la rivière Formose. PALISOT DE BEAUVOIS fait connaissance avec le prétendu prince BOUDAKAN , se lie avec le capitaine du qui arrêta le 18 février 1786, sur le rapport de FOUGEROUX DE BONDAROY et A . L. DR JUSSIEU, qu'il serait imprimé dans le Recueil des Savans étrangers,
11 plus satisfaire à l'ardeur que PALISOT DE BEAUVOIS avait de s'instruire les herbiers de plantes étrangères qu'il visitait, celui formé par TOURNEFORT dans ses voyages au Levant, ceux qu'expédiaient au Jardin des plantes de Paris les botanistes français qui parcouraient diverses contrées de l'Asie, de l'Afrique et des deux Amériques, enflammaient son imagination , et lui inspiraient le désir de fournir aussi à son tour à la science de nouvelles richesses. La lecture du voyage de NIEBUHR l'avait sur-tout intéressé et tout en déplorant la perte de l'infortuné FORSKAEL , qui, après avoir été pris et impitoyablement dépouillé par les Arabes, mourut, jeune encore, dévoré par la peste il conçut le projet hardi de terminer l'en-treprise périlleuse de son voyage, mais le ministre au-quel il soumit cette idée ne lui permit pas de la réaliser. Il allait accepter la mission d'un voyage autour du monde, quoique bien convaincu de l'inutilité de telles expéditions pour l'histoire naturelle , et particulièrement pour la bo-tanique mais au moment où il allait courir la chance malheureuse de LAPEYROUSE, une circonstance imprévue fixa ses regards sur la côte de Guinée. Il se trouvait alors en 1785 à Paris, sous le nom de fils du roi d'Oware , un Nègre chargé par son gouver-nement d'obtenir de celui de France une redevance an-, nuelle pour la cession d'un vaste terrain , destiné à former un établissement français à l'embouchure de la rivière Formose. PALISOT DE BEAUVOIS fait connaissance avec le prétendu prince BOUDAKAN , se lie avec le capitaine du@@@ qui arrêta le 18 février 1786, sur le rapport de FOUGEROUX DE BONDAROY et A . L. DR JUSSIEU, qu'il serait imprimé dans le Recueil des Savans étrangers,
####### satisfaire à l'ardeur que PALISOT DE BEAUVOIS avait de s'instruire les herbiers de plantes étrangères qu'il visitait, celui formé par TOURNEFORT dans ses voyages au Levant, ceux qu'expédiaient au Jardin des plantes de Paris les botanistes français qui parcouraient diverses contrées de l'Asie, de l'Afrique et des deux Amériques, enflammaient son imagination , et lui inspiraient le désir de fournir aussi à son tour à la science de nouvelles richesses. La lecture du voyage de NIEBUHR l'avait sur-tout intéressé et tout en déplorant la perte de l'infortuné FORSKAEL , qui, après avoir été pris et impitoyablement dépouillé par les Arabes, mourut, jeune encore, dévoré par la peste il conçut le projet hardi de terminer l'en-treprise périlleuse de son voyage, mais le ministre au-quel il soumit cette idée ne lui permit pas de la réaliser. Il allait accepter la mission d'un voyage autour du monde, quoique bien convaincu de l'inutilité de telles expéditions pour l'histoire naturelle , et particulièrement pour la bo-tanique mais au moment où il allait courir la chance malheureuse de LAPEYROUSE, une circonstance imprévue fixa ses regards sur la côte de Guinée. Il se trouvait alors en 1785 à Paris, sous le nom de fils du roi d'Oware , un Nègre chargé par son gouver-nement d'obtenir de celui de France une redevance an-, nuelle pour la cession d'un vaste terrain , destiné à former un établissement français à l'embouchure de la rivière Formose. PALISOT DE BEAUVOIS fait connaissance avec le prétendu prince BOUDAKAN , se lie avec le capitaine du 11 qui arrêta le 18 février 1786, sur le rapport de FOUGEROUX DE BONDAROY et A . L. DE JUSSIEU, qu'il serait imprimé dans le Recueil des Savans étrangers,
11 plus satisfaire à l'ardeur que PALISOT DE BEAUVOIS avait de s'instruire les herbiers de plantes étrangères qu'il visitait, celui formé par TOURNEFORT dans ses voyages au Levant, ceux qu'expédiaient au Jardin des plantes de Paris les botanistes français qui parcouraient diverses contrées de l'Asie, de l'Afrique et des deux Amériques, enflammaient son imagination , et lui inspiraient le désir de fournir aussi à son tour à la science de nouvelles richesses. La lecture du voyage de NIEBUHR l'avait sur-tout intéressé et tout en déplorant la perte de l'infortuné FORSKAEL , qui, après avoir été pris et impitoyablement dépouillé par les Arabes, mourut, jeune encore, dévoré par la peste il conçut le projet hardi de terminer l'en-treprise périlleuse de son voyage, mais le ministre au-quel il soumit cette idée ne lui permit pas de la réaliser. Il allait accepter la mission d'un voyage autour du monde, quoique bien convaincu de l'inutilité de telles expéditions pour l'histoire naturelle , et particulièrement pour la bo-tanique mais au moment où il allait courir la chance malheureuse de LAPEYROUSE, une circonstance imprévue fixa ses regards sur la côte de Guinée. Il se trouvait alors en 1785 à Paris, sous le nom de fils du roi d'Oware , un Nègre chargé par son gouver-nement d'obtenir de celui de France une redevance an-, nuelle pour la cession d'un vaste terrain , destiné à former un établissement français à l'embouchure de la rivière Formose. PALISOT DE BEAUVOIS fait connaissance avec le prétendu prince BOUDAKAN , se lie avec le capitaine du 11 qui arrêta le 18 février 1786, sur le rapport de FOUGEROUX DE BONDAROY et A . L. DE JUSSIEU, qu'il serait imprimé dans le Recueil des Savans étrangers,
11 plus satisfaire à l'ardeur que PALISOT DE BEAUVOIS avait de s'instruire les herbiers de plantes étrangères qu'il visitait, celui formé par TOURNEFORT dans ses voyages au Levant, ceux qu'expédiaient au Jardin des plantes de Paris les botanistes français qui parcouraient diverses contrées de l'Asie, de l'Afrique et des deux Amériques, enflammaient son imagination , et lui inspiraient le désir de fournir aussi à son tour à la science de nouvelles richesses. La lecture du voyage de NIEBUHR l'avait sur-tout intéressé et tout en déplorant la perte de l'infortuné FORSKAEL , qui, après avoir été pris et impitoyablement dépouillé par les Arabes, mourut, jeune encore, dévoré par la peste il conçut le projet hardi de terminer l'en-treprise périlleuse de son voyage, mais le ministre au-quel il soumit cette idée ne lui permit pas de la réaliser. Il allait accepter la mission d'un voyage autour du monde, quoique bien convaincu de l'inutilité de telles expéditions pour l'histoire naturelle , et particulièrement pour la bo-tanique mais au moment où il allait courir la chance malheureuse de LAPEYROUSE, une circonstance imprévue fixa ses regards sur la côte de Guinée. Il se trouvait alors en 1785 à Paris, sous le nom de fils du roi d'Oware , un Nègre chargé par son gouver-nement d'obtenir de celui de France une redevance an-, nuelle pour la cession d'un vaste terrain , destiné à former un établissement français à l'embouchure de la rivière Formose. PALISOT DE BEAUVOIS fait connaissance avec le prétendu prince BOUDAKAN , se lie avec le capitaine du 11 qui arrêta le 18 février 1786, sur le rapport de FOUGEROUX DE BONDAROY et A . L. DE JUSSIEU, qu'il serait imprimé dans le Recueil des Savans étrangers,
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CE QU'ON PEfUT VOJR DAîfS TINK EUE, 1S? Son premier soin fut de garder, pendant quelques minutes,, une immobilité complète, et de chercher des points de re-père autour de lui. Autant qu'il pouvait en juger, il se trou-vait dans la p4rtie la plus boisée du jardin si loin que sa vue s'étendit, il n'apercevait que des troncs d'arbres, et çà ei là quelques échappées, dont quelques-unes allaient jus-qu'aux façades de l'hôtel. Un regard qu'il y jeta suffit pour le dédommager de toutes ses épreuves. La chambre de Clé-mence était toujours éclairée, et cette lumière semblait ar-riyer vers lui, à travers la brume, comme un guide et un si-gnal. D'ailleurs, rien à ses côtés ni au £ environs qui pût éveiller ses défiances. La pluie seule interrompait le silence universel point ije mouvement, point de clartés dans les combler où logeait la livrée ni les maîtres, ni les serviteurs n'avaient rien entendu tput dormait en haut et en bas de la maison, Clémence veillait seule elle épiait sans doute le mo-ment favorable peut-être, à l'abri de ses persiennes, atten-dait-elle de l'awir aperçu pour descendre au jardin.. Sur cette impression, Gaston se sentit enhardi à oser da-vantage et 4 gagner un endroit plus découvert. Afin de ne point se livrer, il y pyt une prudeupe extrême et ponda du re-gard toutes les profondeurs. Apercevait-il dans l'ombre un objet de nature 4 faire naître llll. doute dans son esprit? il s'arrêtait à l'instant et ne bougeait pas de place qu'il n'eût vérifié ce qu'était cette foiirçp suspecte. Parfois, des appré-hensions singulières venaient l'assainir. Comme tous les hô-tels des derniers siècles, celui des Montréal avait sa décora-tion de statues, et, de loin en lpin, on en découvrait quelqu'une montée sur un piédestal. A la première qu'il rencontra, Gaston eut comme un éblouisspment il la prit pour un homme en sentinelle, et l'illusion la si loin, qu'il crut remarquer un geste et entendre le bruit des pas. Ce ge fut qu'en Rappro-chant, qu'il reconnut sa méprise. L'allge qu'il suivait et dont il étudiait la physionomie, afin de ne pas s'y trpmper au retour, était une allée circulaire qui formait comme un chemin de ronde autour de l'enceinte, et débouchait, à droite et à gauche, sur une pelouse située de-vant les constructions. Arrivé à cette limite, Gaston hésita de nouveau avant de se montrer dans la zone dégarnie de vé-gétation, il jeta devant lui un regard soupçonneux. Depuis
CE QU'ON PEfUT VOJR DAîfS TINK EUE, 1S? Son premier soin fut de garder, pendant quelques minutes,, une immobilité complète, et de chercher des points de re-père autour de lui. Autant qu'il pouvait en juger, il se trou-vait dans la p4rtie la plus boisée du jardin si loin que sa vue s'étendit, il n'apercevait que des troncs d'arbres, et çà ei là quelques échappées, dont quelques-unes allaient jus-qu'aux façades de l'hôtel. Un regard qu'il y jeta suffit pour le dédommager de toutes ses épreuves. La chambre de Clé-mence était toujours éclairée, et cette lumière semblait ar-riyer vers lui, à travers la brume, comme un guide et un si-gnal. D'ailleurs, rien à ses côtés ni au £ environs qui pût éveiller ses défiances. La pluie seule interrompait le silence universel point ije mouvement, point de clartés dans les combler où logeait la livrée ni les maîtres, ni les serviteurs n'avaient rien entendu tput dormait en haut et en bas de la maison, Clémence veillait seule elle épiait sans doute le mo-ment favorable peut-être, à l'abri de ses persiennes, atten-dait-elle de l'a@wir aperçu pour descendre au jardin.. Sur cette impression, Gaston se sentit enhardi à oser da-vantage et 4 gagner un endroit plus découvert. Afin de ne point se livrer, il y pyt une prudeupe extrême et ponda du re-gard toutes les profondeurs. Apercevait-il dans l'ombre un objet de nature 4 faire naître llll. doute dans son esprit? il s'arrêtait à l'instant et ne bougeait pas de place qu'il n'eût vérifié ce qu'était cette foiirçp suspecte. Parfois, des appré-hensions singulières venaient l'assai@nir. Comme tous les hô-tels des derniers siècles, celui des Montréal avait sa décora-tion de statues, et, de loin en lpin, on en découvrait quelqu'une montée sur un piédestal. A la première qu'il rencontra, Gaston eut comme un éblouisspment il la prit pour un homme en sentinelle, et l'illusion @l@a si loin, qu'il crut remarquer un geste et entendre le bruit des pas. Ce ge fut qu'en @Rappro-chant, qu'il reconnut sa méprise. L'allge qu'il suivait et dont il étudiait la physionomie, afin de ne pas s'y trpmper au retour, était une allée circulaire qui formait comme un chemin de ronde autour de l'enceinte, et débouchait, à droite et à gauche, sur une pelouse située de-vant les constructions. Arrivé à cette limite, Gaston hésita de nouveau avant de se montrer dans la zone dégarnie de vé-gétation, il jeta devant lui un regard soupçonneux. Depuis
CE QU'ON PE@UT VOIR DA@NS ######### 127 Son premier soin fut de garder, pendant quelques minutes@, une immobilité complète, et de chercher des points de re-père autour de lui. Autant qu'il pouvait en juger, il se trou-vait dans la partie la plus boisée du jardin si loin que sa vue s'étendit, il n'apercevait que des troncs d'arbres, et çà et là quelques échappées, dont quelques-unes allaient jus-qu'aux façades de l'hôtel. Un regard qu'il y jeta suffit pour le dédommager de toutes ses épreuves. La chambre de Clé-mence était toujours éclairée, et cette lumière semblait ar-river vers lui, à travers la brune, comme un guide et un si-gnal. D'ailleurs, rien à ses côtés ni au@x environs qui pût éveiller ses défiances. La pluie seule interrompait le silence universel point @de mouvement, point de clartés dans les combles où logeait la livrée ni les maîtres, ni les serviteurs n'avaient rien entendu tout dormait en haut et en bas de la maison. Clémence veillait seule elle épiait sans doute le mo-ment favorable peut-être, à l'abri de ses persiennes, atten-dait-elle de l'avoir aperçu pour descendre au jardin@. Sur cette impression, Gaston se sentit enhardi à oser da-vantage et à gagner un endroit plus découvert. Afin de ne point se livrer, il y mit une prudence extrême et sonda du re-gard toutes les profondeurs. Apercevait-il dans l'ombre un objet de nature à faire naître @@@un doute dans son esprit? il s'arrêtait à l'instant et ne bougeait pas de place qu'il n'eût vérifié ce qu'était cette fo@@rme suspecte. Parfois, des appré-hensions singulières venaient l'assaillir. Comme tous les hô-tels des derniers siècles, celui des Montréal avait sa décora-tion de statues, et, de loin en loin, on en découvrait quelqu'une montée sur un piédestal. A la première qu'il rencontra, Gaston eut comme un éblouissement il la prit pour un homme en sentinelle, et l'illusion alla si loin, qu'il crut remarquer un geste et entendre le bruit des pas. Ce ne fut qu'en s'appro-chant, qu'il reconnut sa méprise. L'allée qu'il suivait et dont il étudiait la physionomie, afin de ne pas s'y tromper au retour, était une allée circulaire qui formait comme un chemin de ronde autour de l'enceinte, et débouchait, à droite et à gauche, sur une pelouse située de-vant les constructions. Arrivé à cette limite, Gaston hésita de nouveau avant de se montrer dans la zone dégarnie de vé-gétation, il jeta devant lui un regard soupçonneux. Depuis
CE QU'ON PE@UT VOIR DA@NS TINK EUE, 127 Son premier soin fut de garder, pendant quelques minutes@, une immobilité complète, et de chercher des points de re-père autour de lui. Autant qu'il pouvait en juger, il se trou-vait dans la partie la plus boisée du jardin si loin que sa vue s'étendit, il n'apercevait que des troncs d'arbres, et çà et là quelques échappées, dont quelques-unes allaient jus-qu'aux façades de l'hôtel. Un regard qu'il y jeta suffit pour le dédommager de toutes ses épreuves. La chambre de Clé-mence était toujours éclairée, et cette lumière semblait ar-river vers lui, à travers la brune, comme un guide et un si-gnal. D'ailleurs, rien à ses côtés ni au@x environs qui pût éveiller ses défiances. La pluie seule interrompait le silence universel point @de mouvement, point de clartés dans les combles où logeait la livrée ni les maîtres, ni les serviteurs n'avaient rien entendu tout dormait en haut et en bas de la maison. Clémence veillait seule elle épiait sans doute le mo-ment favorable peut-être, à l'abri de ses persiennes, atten-dait-elle de l'avoir aperçu pour descendre au jardin@. Sur cette impression, Gaston se sentit enhardi à oser da-vantage et à gagner un endroit plus découvert. Afin de ne point se livrer, il y mit une prudence extrême et sonda du re-gard toutes les profondeurs. Apercevait-il dans l'ombre un objet de nature à faire naître @@@un doute dans son esprit? il s'arrêtait à l'instant et ne bougeait pas de place qu'il n'eût vérifié ce qu'était cette fo@@rme suspecte. Parfois, des appré-hensions singulières venaient l'assaillir. Comme tous les hô-tels des derniers siècles, celui des Montréal avait sa décora-tion de statues, et, de loin en loin, on en découvrait quelqu'une montée sur un piédestal. A la première qu'il rencontra, Gaston eut comme un éblouissement il la prit pour un homme en sentinelle, et l'illusion alla si loin, qu'il crut remarquer un geste et entendre le bruit des pas. Ce ne fut qu'en s'appro-chant, qu'il reconnut sa méprise. L'allée qu'il suivait et dont il étudiait la physionomie, afin de ne pas s'y tromper au retour, était une allée circulaire qui formait comme un chemin de ronde autour de l'enceinte, et débouchait, à droite et à gauche, sur une pelouse située de-vant les constructions. Arrivé à cette limite, Gaston hésita de nouveau avant de se montrer dans la zone dégarnie de vé-gétation, il jeta devant lui un regard soupçonneux. Depuis
CE QU'ON PEUT VOIR DANS TINK EUE, 127 Son premier soin fut de garder, pendant quelques minutes, une immobilité complète, et de chercher des points de re-père autour de lui. Autant qu'il pouvait en juger, il se trou-vait dans la partie la plus boisée du jardin si loin que sa vue s'étendit, il n'apercevait que des troncs d'arbres, et çà et là quelques échappées, dont quelques-unes allaient jus-qu'aux façades de l'hôtel. Un regard qu'il y jeta suffit pour le dédommager de toutes ses épreuves. La chambre de Clé-mence était toujours éclairée, et cette lumière semblait ar-river vers lui, à travers la brune, comme un guide et un si-gnal. D'ailleurs, rien à ses côtés ni aux environs qui pût éveiller ses défiances. La pluie seule interrompait le silence universel point de mouvement, point de clartés dans les combles où logeait la livrée ni les maîtres, ni les serviteurs n'avaient rien entendu tout dormait en haut et en bas de la maison. Clémence veillait seule elle épiait sans doute le mo-ment favorable peut-être, à l'abri de ses persiennes, atten-dait-elle de l'avoir aperçu pour descendre au jardin. Sur cette impression, Gaston se sentit enhardi à oser da-vantage et à gagner un endroit plus découvert. Afin de ne point se livrer, il y mit une prudence extrême et sonda du re-gard toutes les profondeurs. Apercevait-il dans l'ombre un objet de nature à faire naître un doute dans son esprit? il s'arrêtait à l'instant et ne bougeait pas de place qu'il n'eût vérifié ce qu'était cette forme suspecte. Parfois, des appré-hensions singulières venaient l'assaillir. Comme tous les hô-tels des derniers siècles, celui des Montréal avait sa décora-tion de statues, et, de loin en loin, on en découvrait quelqu'une montée sur un piédestal. A la première qu'il rencontra, Gaston eut comme un éblouissement il la prit pour un homme en sentinelle, et l'illusion alla si loin, qu'il crut remarquer un geste et entendre le bruit des pas. Ce ne fut qu'en s'appro-chant, qu'il reconnut sa méprise. L'allée qu'il suivait et dont il étudiait la physionomie, afin de ne pas s'y tromper au retour, était une allée circulaire qui formait comme un chemin de ronde autour de l'enceinte, et débouchait, à droite et à gauche, sur une pelouse située de-vant les constructions. Arrivé à cette limite, Gaston hésita de nouveau avant de se montrer dans la zone dégarnie de vé-gétation, il jeta devant lui un regard soupçonneux. Depuis
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 97 scandale. Puis, en s'interrogeant, elle découvrait dans son coeur une faiblesse qui ne lui permettait pas de s'exposer aux périls d'une indépendance plus grande et qui rendrait sus-pecte, aux yeux du monde, même la rupture la mieux mo-tivée. Elle s'inclina donc devant le destin, avec l'espoir de le désarmer à force de patience. Le temps est souverain pour de telles guérisons il apporte le calme et l'oubli, et a du baume pour toutes les blessures. Cependant il lui restait une dernière démarche à faire sa parole était donnée, il fallait la dégager. Gaston l'attendait au rendez-vous, accordé un peu à la légère. Comment le pré-venir, surveillée comme elle l'était? Écrire eût été le comble de l'imprudence. Elle n'avait autour d'elle personne qui ne fût disposé à la trahir. Mieux valait se rendre où elle avait promis d'aller c'était une'entrevue d'adieux où elle pou-vait marcher le front haut et la conscience pure. Cette réso-lution une fois prise, elle fit ses préparatifs. Son espoir était - de déjouer, par une sortie matinale, la surveillance de sa belle-soeur. Elle se leva aux bougies et quitta son apparte-ment que le jour n'était pas fait. Quelle fut sa surprise de trouver Pulchérie debout et sous les armes I - Ahl c'est vous, ma soeur, dit celle-ci en la voyant. - J'ai l'habitude d'aller à la première messe, répondit Clé-mence avec un certain embarras. -- Et moi aussi, ma soeur. Comme ça se rencontre 1 La voiture est en bas. Nous irons à la chapelle du couvent. Venez 1 - XXII L'histoire cite, comme un des supplices les plus ingénieux qui soient sortis de l'imagination des hommes, celui qu'un empereur païen infligea aux catéchumènes qui saient à l'adoration des idoles. Vivants, on les liait à s àaavf s, et ils expiraient dans ces funèbres embrassemeàé. Clëmenèe Z- ! 6 j.
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 97 scandale. Puis, en s'interrogeant, elle découvrait dans son coeur une faiblesse qui ne lui permettait pas de s'exposer aux périls d'une indépendance plus grande et qui rendrait sus-pecte, aux yeux du monde, même la rupture la mieux mo-tivée. Elle s'inclina donc devant le destin, avec l'espoir de le désarmer à force de patience. Le temps est souverain pour de telles guérisons il apporte le calme et l'oubli, et a du baume pour toutes les blessures. Cependant il lui restait une dernière démarche à faire sa parole était donnée, il fallait la dégager. Gaston l'attendait au rendez-vous, accordé un peu à la légère. Comment le pré-venir, surveillée comme elle l'était@? Écrire eût été le comble de l'imprudence. Elle n'avait autour d'elle personne qui ne fût disposé à la trahir. Mieux valait se rendre où elle avait promis d'aller c'était une'entrevue d'adieux où elle pou-vait marcher le front haut et la conscience pure. Cette réso-lution une fois prise, elle fit ses préparatifs. Son espoir était - de déjouer, par une sortie matinale, la surveillance de sa belle-soeur. Elle se leva aux bougies et quitta son apparte-ment que le jour n'était pas fait. Quelle fut sa surprise de trouver Pulchérie debout et sous les armes I - Ah@l c'est vous, ma soeur, dit celle-ci en la voyant. - J'ai l'habitude d'aller à la première messe, répondit Clé-mence avec un certain embarras. -- Et moi aussi, ma soeur. Comme ça se rencontre 1 La voiture est en bas. Nous irons à la chapelle du couvent. Venez 1 - XXII L'histoire cite, comme un des supplices les plus ingénieux qui soient sortis de l'imagination des hommes, celui qu'un empereur païen infligea aux catéchumènes qui@@@ @@@@saient à l'adoration des idoles. Vivants, on les liait à @@s àa@avf s, et ils expiraient dans ces funèbres embrasseme@àé. Clëmenèe Z- ! 6 j.
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 97 scandale. Puis, en s'interrogeant, elle découvrait dans son coeur une faiblesse qui ne lui permettait pas de s'exposer aux périls d'une indépendance plus grande et qui rendrait sus-pecte, aux yeux du monde, même la rupture la mieux mo-tivée. Elle s'inclina donc devant le destin, avec l'espoir de le désarmer à force de patience. Le temps est souverain pour de telles guérisons il apporte le calme et l'oubli, et a du baume pour toutes les blessures. Cependant il lui restait une dernière démarche à faire sa parole était donnée, il fallait la dégager. Gaston l'attendait au rendez-vous, accordé un peu à la légère. Comment le pré-venir, surveillée comme elle l'était ? Écrire eût été le comble de l'imprudence. Elle n'avait autour d'elle personne qui ne fût disposé à la trahir. Mieux valait se rendre où elle avait promis d'aller c'était une entrevue d'adieux où elle pou-vait marcher le front haut et la conscience pure. Cette réso-lution une fois prise, elle fit ses préparatifs. Son espoir étaitit de déjouer, par une sortie matinale, la surveillance de sa belle-soeur. Elle se leva aux bougies et quitta son apparte-ment que le jour n'était pas fait. Quelle fut sa surprise de trouver Pulchérie debout et sous les armes ! -@Ah ! c'est vous, ma soeur, dit celle-ci en la voyant. -@J'ai l'habitude d'aller à la première messe, répondit Clé-mence avec un certain embarras. -@@Et moi aussi, ma soeur. Comme ça se rencontre ! La voiture est en bas. Nous irons à la chapelle du couvent. Venez @@! XXII L'histoire cite, comme un des supplices les plus ingénieux qui soient sortis de l'imagination des hommes, celui qu'un empereur païen infligea aux catéchumènes qui se refusaient à l'adoration des idoles. Vivants, on les liait à des cadavres, et ils expiraient dans ces funèbres embrassements. ##################
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 97 scandale. Puis, en s'interrogeant, elle découvrait dans son coeur une faiblesse qui ne lui permettait pas de s'exposer aux périls d'une indépendance plus grande et qui rendrait sus-pecte, aux yeux du monde, même la rupture la mieux mo-tivée. Elle s'inclina donc devant le destin, avec l'espoir de le désarmer à force de patience. Le temps est souverain pour de telles guérisons il apporte le calme et l'oubli, et a du baume pour toutes les blessures. Cependant il lui restait une dernière démarche à faire sa parole était donnée, il fallait la dégager. Gaston l'attendait au rendez-vous, accordé un peu à la légère. Comment le pré-venir, surveillée comme elle l'était ? Écrire eût été le comble de l'imprudence. Elle n'avait autour d'elle personne qui ne fût disposé à la trahir. Mieux valait se rendre où elle avait promis d'aller c'était une entrevue d'adieux où elle pou-vait marcher le front haut et la conscience pure. Cette réso-lution une fois prise, elle fit ses préparatifs. Son espoir étaitit de déjouer, par une sortie matinale, la surveillance de sa belle-soeur. Elle se leva aux bougies et quitta son apparte-ment que le jour n'était pas fait. Quelle fut sa surprise de trouver Pulchérie debout et sous les armes ! -@Ah ! c'est vous, ma soeur, dit celle-ci en la voyant. -@J'ai l'habitude d'aller à la première messe, répondit Clé-mence avec un certain embarras. -@@Et moi aussi, ma soeur. Comme ça se rencontre ! La voiture est en bas. Nous irons à la chapelle du couvent. Venez @@! XXII L'histoire cite, comme un des supplices les plus ingénieux qui soient sortis de l'imagination des hommes, celui qu'un empereur païen infligea aux catéchumènes qui se refusaient à l'adoration des idoles. Vivants, on les liait à des cadavres, et ils expiraient dans ces funèbres embrassements. Clëmenèe Z- ! 6 j.
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 97 scandale. Puis, en s'interrogeant, elle découvrait dans son coeur une faiblesse qui ne lui permettait pas de s'exposer aux périls d'une indépendance plus grande et qui rendrait sus-pecte, aux yeux du monde, même la rupture la mieux mo-tivée. Elle s'inclina donc devant le destin, avec l'espoir de le désarmer à force de patience. Le temps est souverain pour de telles guérisons il apporte le calme et l'oubli, et a du baume pour toutes les blessures. Cependant il lui restait une dernière démarche à faire sa parole était donnée, il fallait la dégager. Gaston l'attendait au rendez-vous, accordé un peu à la légère. Comment le pré-venir, surveillée comme elle l'était ? Écrire eût été le comble de l'imprudence. Elle n'avait autour d'elle personne qui ne fût disposé à la trahir. Mieux valait se rendre où elle avait promis d'aller c'était une entrevue d'adieux où elle pou-vait marcher le front haut et la conscience pure. Cette réso-lution une fois prise, elle fit ses préparatifs. Son espoir étaitit de déjouer, par une sortie matinale, la surveillance de sa belle-soeur. Elle se leva aux bougies et quitta son apparte-ment que le jour n'était pas fait. Quelle fut sa surprise de trouver Pulchérie debout et sous les armes ! -Ah ! c'est vous, ma soeur, dit celle-ci en la voyant. -J'ai l'habitude d'aller à la première messe, répondit Clé-mence avec un certain embarras. -Et moi aussi, ma soeur. Comme ça se rencontre ! La voiture est en bas. Nous irons à la chapelle du couvent. Venez ! XXII L'histoire cite, comme un des supplices les plus ingénieux qui soient sortis de l'imagination des hommes, celui qu'un empereur païen infligea aux catéchumènes qui se refusaient à l'adoration des idoles. Vivants, on les liait à des cadavres, et ils expiraient dans ces funèbres embrassements. Clëmenèe Z- ! 6 j.
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CATALOGUE DE L'EXPOSITION DES ARTS INCOHÉRENTS ABRIAL Stéphance , peintre. Né à Paris, élève de JHerts, rue Éblé, 4. 1. - Les .Nouvelles. ALESSON Jean amateur. Élève de Rembrandt, 3, place de Vintimille sérieusement . 2. - Orage aux Antipodes. ALLAIS Alphonse pas XII . Né à Honfleur de parents français, mais honnêtes. Élève de l'école anormale inférieure, 3, place de la Sorbonne. 3. - Première communion de jeunes filles chlorotiques par un temps de neige. Acquis par l'Etat. - L'Etat, c'est moi. , ALLARDO Eduardo-Julio-Noëlo . Né à la Source dé-partement des Eaux de Garonne , élève de l'Eau, rue de la Fontaine Pas scie . 1 bis. - La Place de la Concorde par un temps de brouillard. Vue prise aux marches de la Madeleine. 2 bis. - Portrait histodque du dernier Canif de Bagdad . 4 3 bis. - Pressé pour les Incohérents. 4. - Cerveau timbré sur papier idem. ANGRAND Homme futur , peintre. 45, boulevard des Batignolles. 5. - Arrivée des cinq Galets. ARTHUS Albert-Louis . Né à Van Pays-Bas , élève des Sangsues à Paris, 81, rue Taitbout. 6. - Mystère et couverture ou un Drame à 40 mètres au-dessus du niveau de la mer appartient à M. D., agent de change près la Bourse de Lyon. 7. - L'As, ccnsion, maquette d'un tableau de 20 mè-tres superficiels pour la cathédrale de X., appar-tient à la Société de navigation aréostatiquc de Funekal Iles Uçons. 8. - Frégate égyptienne donnant la chasse à des Marsouins atteints de choléra. Appartient à l'Aca-démie de médecine d'Alexandrie. 9. - Les restes de ma belle-mère après le passage d'un train de nuit à Mont-sous- Vaudrey. ARTHUS Henri-Marcel , dit Bobichon, né au Sein Morbihan , en bas âge, élève des poids féculents , à Paris, 81, rue Taitbout. 10. - La Première Pipe appartient à l'Hospice des Enfants trouvés. 11. - La Lune Rousse a vendre . 12. - Dent à vendre . AURIOL Georges . Homme de lettres, 17, rue Ra-cine. Né Tage supérieur. 13. - Image d'un sou. BANÈS Antoine , né au Ministère des Beaux-arts. Élève des Folies-Bergères, 40, rue de Berlin. 14. - Léda et le Signe à vendre de 5 à 50,000 fr. . BARIC, dessinateur, 5B, rue de Lille. 15. - Costumes d'opérette la conquête de la toison d'or . BAUDELAIRE Charles . 16. - Dessin rétrospectif. BEAUMONT E. de . 17. - Une horizontale d'il y a vingt ans. Aquarelle prêtée par M. Paul Rudel . LE BÈGUE René . 83, rue d'Hauteville. 18. - Petites Assiettes faïence. 19. - Les récoltes du saucisson dans la campagne de Lyon. -20. - L'Aquarium aquarelle . BENNER Jean , peintre, 74, boulevard de Clichy. 21. - Papa César. BENOIST Hipolyte , devrait avoir deux p et un t. Né Morin. Elève de Racine. Phèdre du Liban. Rue de l'Echiquier. 22. - Premier dessin d'un bébé. 23. - Vitre cassée. BERGON Paul . Né en face l'horloge de la Bourse avant les pneumatiques , élève du frère de moi. On le trouve boulevard Haussmann. 24. - Oh ! Schocking. 25. - Dessin. BERTOL-GRAIV1L Eugène-Édouard . Né Pomucène, élève de Coquelin cadet. 147, rue de Rome. 26. - Le pied des Alpes. Annibal, César, Bonaparte, passèrent les Alpes, Corso voulut en faire autant. il les franchit le 15 septem-bre 1883 et arriva à Paris. Corso était venu à Paris tout exprès pour me chercher, et c'est moi qui ai couru après lui pendant deux jours, sans pouvoir arriver à attraper ce chevalier. du brouillard. Il attendait ma réponse au pied des Alpes je l'ai mis au pied du mur., il reste avec le pied dans le derrière. , HENRI ROCHEFORT . BÉZIÈS François-Paul-Émile . Artiste peintre, né dans l'Hérault, élève de Paul Saïn, 16, boulevard Beaumarchais. 27. - Les Barbisonnières.un soir de juin. BÉZODIS Georges . Né rond à Rome, capitale de la Jamaïque, demeure et ne se rend pas. Vive la République, S. V. P. ! 28. - Laissons Lucie faire. BIANCHINI Charles . Dessinateur de costumes de théâtres, tait de la peinture malgré la défense des médecins aliénistes, 21, rue Bergère. Né à Lyon. 29. - Le rêve. H voit dans son sommeil l'absinthe, le vermouth et te bitter lui apparaître. - Aqua - pinto - relief. Hauteur 0,80, largeur 1.10. , BIGUE Mlle de la . Prénom Valtesse. Qualités Tou-tes. Elève de Emile Elu. 98, boulevard Males-herbes. 30. - Lézards cohérents.. BILHAUD Paul . Né le 3 décembre. Pas marié. Elève de H. Gray, professeur de A. Erhard. 76, rue de Seine, au 1er étage c'est une blagué, mais ça posti toujours . - A un piano à, vendre. 3i. - La Saint paPa, , -Papa, devine les cadeaux Que je tiens derrière mon dos ? Tu vois, tu peux pas deviner, - Aussi je vais te les donner. Appartient à Lévy Dorville qui me l'a acheté un prix fou ! 32. - La corne d'abondance. 33. - Paris le jour et la nuit en collaboration avec M. Lévy Dorville . 34. - Une bonne précaution. BLAIRAT. Né à Roque mort Gard . Élève de son père, aquarelliste, 32, rue Taitbout. 35. - Baigneuses. BLANC Charl 36. - Dessin rétrospectif. BLANCHDN E. . Né à Paris. Élève de Cabanel. 37. - Plafond du docteur Ricord, salle de billard, effet de mirage. BLAVIER. Sculpteur. Chez M. J. Renoult, 3, rua d'Alger. 38. - L'Ivresse, grande terre cuite originale. 39.. Au bain, statuette. 40. - La cigale ayant chanté. 41. - Départ pour le Sabbat. , 42. - Du haut en bas. 43. - Un petit sou, S. V. P. BOUDIN Emile . Amateur, né à Saint-Eliph Eure-et-Loir , 37, rue Perrier Levallois-Perret . 44. - Le bac. BOULANGER Henri . -45. - Dessin rétrospectif. 46. - Dessin rétrospectif. BOURBIER Paul . Né très long, homme du grand monde, 32 ans, 24, rue du Sentier. 47. - Un homme très fin et très gros. -' BOUTET Henri . Né un peu fort, élève de M. Crayon et de Mlle Pointe-Sèche, 12, rue Trognon, à Sèvres. 48. - Pastel en bâteau. 49. - Etude de femme et réciproquement. -BRÉCHEMIN père . Né à Chartres. Elève de lui-même, 18, rue du Val-de-Grâce. 50. - Faïence à double face regardez au derrière . BBÉCBEMI Louis et fils , hors concours. Né à un endroit qu'il ne se rappelle plus. Elève du Lion de Belfort même adresse que ci-dessus . 51. - La Honte après le crime se cache derrière un rideau de théâtre. Nota La Honte est de grandeur naturelle. 52. - Bière dans laquelle je désire être enterré. Na-ture d'après dessin. Appartient à la Revue critique. BRÉCHET Jules , comme César. Né plus tard, habite tout de même à Caen. 53. - Une basse-cour. BRULIES Georges des , rentier. Né-laton, à Chailly S.-et-M. . 54. - Combat de cuisiniers nègres par un effet de neige A frique centrale . BULTEAU, né à Roubaix Nord . Artiste peintre. Élève de Cabanel, 54, rue Rochechouart. 55. - Allégorie. r CAIN G. et H. , nés à Paris tous les deux par affec-tion, 19, rue de l'Entrepôt et, 18, rue de Chabrol. 56. - M. le Vicomte X de Z. Le public est prié de ne pas jeter de pain à M. le Vi-comte. CARAN-D'ACHE, peintre, né à Paris. 56 bis. - Porte panorama à l'usage des généraux. Les jours pairs léna, Solférino, Magenta. Les jours impairs Wagram, Austerlitz, Aboukir. CARPENTIER Eve-Arist oh ! , né à Clichy, sur le boulevard, n° 71. Elève de l'Académie Royale d'Auvers et contre douze . #7. - Deux amis. 58. - Miss Théophile. CABPIT George , s'appelle Picard et le cache soi-gneusement , à Amiens. Gros pâté, va! 9. - Une bataille. CÊSAB, O'BINQCLE, né malgé lui et sans culotte, à Paris près Pontoise . Se cache sous le nom de Colonna de Césari Raoul quelquefois . Fait des femmes, pose des lapins, élève d'Ejupon. Tient actuellement mi entrepôt de fumisteries, 194 rue Lecourbe. Affranchir. 0. - Drapeau national incohérent. 61. - Armes des seigneurs Alphonse de Marlouville, en collaboration avec F. Bricage. Acheté par la famille. -62. - La nouvelle Légion d'honneur sous le xèg0 iie -de l'incohérence. Sera à vendre ou à louer. -- Victor Hugo invenit, César O'Binocle execuoeit. -Voyez Lapin2 CHAMBORD Comte de . 63. ■- Dessin rétrospectif. CHALY E. , artiste peintre. Né à Clermont-Ferrand pDôme . Élève de Luigi-Loir, 56, rue de Lille, à Paris. 64. - Les Mères aux vingt chiens. 65. - Une idée lumineuse. t CHABLET. 66. - Dessin rétrospectif. GHARLET Georges . Né, ah l que youlezr-voqs?. rue - Marie-Antoinette. - actuellement, rue Montpiùtre, - 78. - Graveur en taille-douce, - oh, là, là! élève de M. Laporte à gauche en sortant . J-67. - Un nez fait de neige. 68. - Un Conseil des Minisires. CHATENET-MARTIN, ouvrier scieur de long, de très long, charpentier, demeurant depuis longtemps-, à Paris, 4, rue du Volga, à Charonne c'est bien fait , et né lui-même à Saint-Léonard Haute-Vienne , le 16 octobre 1844, à 8 heures de relevée. 69. - Un grand tableau Le grand château ? Rochechouart, en Limousin. 70. - Le château de Pompadour. 71. - Le château de Coussac, à Gonesse. 72. - Le château de Pierre Buffière. 73. - Une très jolie gravure, représentant le D-icu qu'adoraient les Celtes, c'est-à-dire la belle G¡ '-vinna. CHEVALLIER Adeline , née à Paris, rue Saint-Jean 35, à Pontoise. 74. - Portrait garanti ressemblant. Signé A. C. 75. - Projet d'une toile à effet. Signé A. C. CHOUBRAC ou BRIC, né sur le câble transatlantique, entre deux os, ne se souvient plus par quel temps s'élève tout seul, actuellement locataire de la Cona-pagnie des petites voitures. 76. - Femme vue de parapluie, ou le éhefrnpig'uàx vénéneux. Sourenir de Dieppe . COHL Émile , né à Paris, demeurant, 36, boulevard Henri IV, élève des poules et des lapins en cham-bre. 77. - On demande un vitrier, trompe-l'oeil. 78, - Effet de neige, environs d'irlcousk Sibérie , curieux effet de plein air. L'artiste trouvant son paysage suffisamment froid n'a pas cru devoir le mettre sous glace. 79. - Costume de voyage de Mme Sarah-Bcrnhardt, obligeamment prêté par M. Worth. 80. - Barra, d'après le tableau d'Henner. 81. - Saint-Entoile et son torchon. Il suffit de re-garder fixement Saint-Antoile pendant 24 heures pour voir les yeux se fermer. - N. B. Les vô-tres, bien entendu. 82. - Portrait flatté d'après photographie. Il suffit de donner une photographie pour avoir un portrait aussi ressemblant que celui-ci. Prix 33 fr, 35 c. COLLODION, né pas encore, mais ça viendra, élève de Petit-Pierre, rue , même numéro. 83. - Portrait de M. Paul Eudel au milieu de ses bi-belots Crayon rechampi de couleurs prêté par le déjà nommé . COMBETTES Eugène , né à Paris, à l'âge de 38 ans, sculpteur et décorateur au quai Bourbon. 84. - La justice poursuivant le crime d'après les plus grands maîtres . Panneau décoratif. COQUELIN CADET, sociétaire Comédie-Française , né à Rivé, élève de son frère aîné . 85. - Souvenir d'Etretat simple dessin . Refusé au Salon Triennal. - Acheté par M. Bertot-Graivil. COURCHÉ DE FIACRE dit COMTE VINAIGRIER DE LA PER-SILLIÈRE, né Ophite de Gaz au Crézot de fontaine de parents mineurs, demeure où il pleut. 86. - Une tête de veau à l'huile, une! , 87. - Pierrot et Colombine. DANTAU Georges , né Trèsporc, Élèvede Syint-Antoine ça se trouve bien , 32, rue des Tilleuls Boulogne-sur-Scène . 88. - Lapin Grillé Prière de ne pas jeter du pain aux bêtes . 89. - Portrait de Tu-Duc, sur allumettes. DAUMIER H. . 90. - Le vieux tragédien aquarelle prêtée par M. Paul Eudel . DELACOUR Charles , né à Paris, il y a quelque temps. - Porte toute sa barbe, mais se ferait raser au besoin. - Nature délicate mais tendre. - Chan-teur par goût. mais poète par vocation. 91. - Effet de mère et de lune tout à la fois. DELPY pas Albert , né à Joigny Yonne , élève de Jules Lévy. , 92. - Paysages autour d'un cadre. DESPORTES F. , élève de Pils et Robert Fleury, né à Lyon en 1849. 30, rue Baudin, Paris. - Ré-clame un jour favorable pour son tableau. 93. - Joseph Bara Honni soit qui mal y pense! . DETOUCHE ATOUT Henri-Julien , peintre moderniste, - né, dès son âge le plus tendre, à Paris, élève des Maîtres, rue de la Tour-d'Auvergne, 39. 94.. - Musée Sémitique en collaboration avec JVté -laudri. 95. - Vitriolisme croquis à la plume . 96. - Dans la rue aussi . DILLAYE OU NE LES DIS PAS Frédéric , né à Villedieu-les-Poëles Manche , élève de lui-même à Bouc-la-Reine, villa des Mâlis Seine . -97. - Tempête dans un crâne. DUCORDON, notable portier décoré d'un grand cordon S. V. P., né en le tirant, mourra dito. Pas de commentaires 98. - Projet de diplôme. DUMAS Adolphe . 99. - Dessin rétrospectif. DUMAS FILS Alexandre . 100. - Dessin rétrospectif. DUVAUCHEL Léon , né à Paris, élève de Théophile Gautier et de la nature. -101. - Mélanges d'art et de littérature. - Recto Un hameau forestier, dessin en charbon rehaussé de craie, sur papier d'emballage. 102. - -Recto Un atelier de poète. - dessin verso dessins au crayon noir. - Sonnet. Retournez S. V. P. MADEMOISELLE étoile , rue du Croissant, à Cons-tantinople. 103. - Lettre du fusiller Billou de la 5e du i, du 5, du 6, du 20, du tiers comme du quart à ses parents. - Et réponse d'iccux. 104. - La colère. - Le public est prié de remar-quer que cette composition remarquable contient lç vrai moutardier du pape, personnage important dont tout le monde parle et que personne n'avait vu jusqu'à présent. 105. - Le beau temps calme plat . 106. - La Sublime Porte paysage ottoman . FABRE DES ESSARTS Léonie , homme de lettres très licencié, chez M. Zenon Fière, 14, rue des Écoles. 107. - La Vague. FAVIER Victor . Maison Klotz jeune. Né à Avricourt Meurthe , le 7 juillet 1855 et Français malgré les Prussiens . Comptable pour manger, canotier pour boire, dessinateur par occasion et rentier en espérance, 2, place des Victoires. 108. - A Bougival ou ailleurs. FERDINANDUS, né 0 Graphie Cap Horn , naturalisé d-force. Groënlandais. S'est sauvé, 36, rue Sainte Placide. 109. - Garde matrimoniale. FERHUYT Julie Mlle , 1, boulevard Beaumarchais. 110. - L'Invalide à la tête de bois. FOLOPPE Jules , né à Champosoult, élève de M. Kun-vassey, 12, rue des Apennins Paris-Batignolles . 111. - Matines. FOUQUES H. , sculpteur, 11, impasse du Maine. 112. - Basile-Ique, ma première maîtresse. FRAIPONT si vous le permettez, Gustave pour les dames . Élève d'immenses prétentions à l'art pur. as-tu fini?. Né.c plus ultra, 72, rue du Cher-che-Midi à 14 heures. Récompenses obtenues 59e prix de calcul, 12e prix d'orthographe. N'a pas écrit à Bilhaud pendant qu'il était à Amster-dam. 113. - La Hollande Environs d'Amsterdam . Aquarelle en relief, mais sans gouache. FRANCE E. , graveur sur mastic. Élève les yeux au ciel. 3, boulevard Bonne-Nouvelle. · 114. - Méli-Mélo. FROISSARD Arthur , frère d'Aristide. Né buleux, un vendredi. Élève la voix. Rue de Paris, 13 au Pecq . 115. - Le plus beau des gars est tout vert. GALLIOT Hanathol , né pendant une grande ma-noeuvre. Élève de Pose. 7, rue Soufflot il ne dit pas où . 116. - Tête de coureur des bois. Portrait de l'au-teur, c'est lui qui l'a peint . GALIPAUX TACHE Félix , monologuiste, né dans l'ignorance du mal dans lequel il grandit rapide-ment devant Dieu et devant les hommes. Attend le jugement dernier, 165, rue Saint-Honoré. 117. - Original authentique de la cession du droit d'aînesse d'Esaii. 6ANDARA Antonio Espagnol des Batignolles. Pein-ture au vitriol Elève d'Aurélien Scholl . 118. - Les grands hommes du Chat Noir Gou-deau, Salis, Rivière, Jouy, Morcas. GASSIER Georges , peintre à Chailly en bière. 119. - Peinture sur peaux lisses et à percussion cen-trale. 120. - Canards, faisans deuxsujets . A vendre. 121. - Vase étrusque trouvé dans des fouilles au Pô Italie et restauré par Georges Gassier, qui affirme que cette pièce remarquable doit remonter à l'âge du pot-au-feu. A vendre . GAYDA Joseph , né à Carpentras, le 1er janvier 1831. 122. - Cheval de taille, peinture militaire sur ga-melle. Au moment d'engager l'action, un cuirassier vétéran de vingt batailles s'avança vers le général en chef et lui of-frit un bouquet, Trop de fleurs est-ce ta fète. Esta-fette pour ceux qui n'ont pas lu l'Élernel féminin, 1 vol. 3 fr., chez Lemerre , répondit le commandant en chef. Georges Henry Berthains Les Guerriers, légendes. GEOFFROY Jean , artiste peintre, né à Marennes Charente-Inférieure , le 1er mars 1853. Élève de M. Adam et Levasseur. Rue du Faubourg-du-Temple, 54, Paris. 123. - L'OEil de saint Antoine pendant la soixante-dix-neuvième tentation. 124. - La marche des gras. GHYS. - Né à Cordes-lès- pianos. Élève de Mahomet,' rue de l'Orient. je ne sais pas le numéro. 125. - Une jeune personne du meilleur monde Lavis prêté par M. Paul Eudel . w GODIN Mme Eugène . Secrétaire général du jour-nal Swift à Lilliput, née à Paris. 6, rue de la Gaîté. - J.. 126. - Un truand des Balnibarbes. 127. - Un chien mastic . GODIN Mme Léontine . Etat civil Pianiste, élève de Vieuxtemps, Rit à pleines et belles dents , De tout, des gens comme des choses A dû naître au milieu des roses, i Et n'a que l'âge du printemps. La Renommée . 7, rue de la Terrasse. 128. - Eléluiparel. 1.. GOUÊRY Jacques , imprimeur des incohérents. Nez au-dessus d'une paire de moustaches. 27, rue de Seine. 129. - La Justice poursuivant le Crime. GRAY Henry , dessinateur -costumier fantaisiste. Nez droit et à tous. les vents et les odeurs de Paris? . Elève des Parisiennes. 6, rue de Saint-Pétersbourg. 130. - Parisiana. 131. - Éternel roman. 132. - Excelsior. 133. - Fusain à l'huile. 134. - La chute des feuilles en automne. 135. - V'lan. 136. - Mâle et femelle. 137. - Souvenir de mon prochain ballet aux Folies-Bergère. 13 . - Fers à cheval. -139. - Fruit défendu. - Idem épluché. GROS. 140. - Dessin rétrospectif. GUAYS DES TOUCHES Jules . Gentleman rural, musi-cien, peintre et modeleur à ses moments perdus. Né à la Flèche Sarthe . Elève de lui-même. Au château de Chatelùup, près la Flèche Sarthe . 141. - Marrons sculptés. 142. - Le commandant Laripète et un jour de gloire. GUIGNARD Amédée . Né aux Batignolles, 44, rue La-condamine. 143. - Le Buveur d'absinthe. GUILLOU Maurice . 144. - Portrait d'un caissier fidèle, après le bal. F. HABERT. Cousin des crayons du même nom. -Mesplès le connaît, alors je blague, 64 bis, rue. du Long. 145. - Le choix d'un masque. 146. - Bouton d'or. 147. - Sérénade au cochon. HAUREAU. -148. Dessin rétrospectif. HILAIRE Georges . Rapin de David. Négoce-sciant. 1, rue Pierre-Picard. 149. - Serrement des Eaux Grasses. Appartient à Alph. Coulard. - Nouveau rapsode . HIRTZ. Peintre. Né à Orange, à Paris Orangerie . 150. - L'orange rit. HUOT Mme Hermance . Brodeuse. Née à Paris. Élève de son mari. 15, rue Campagne-Première. 151. - Que c'est comme un bouquet de fleurs! Enfin tu resplendis, ô gloire des chaussettes ! Tu ne vas plus aux pieds, mais l'art a ses hauteurs. Sur ton vieux corps troué, tombé sous les pincettes, Une main délicate a su broder des fleurs 1 DUFOUR. BUTIN Charles . Hospice de Bicêtre, à Paris. 152. - Les dix fils de la Madeleine. IHLY. Ne se rappelle plus son prénom, - en train de naître, la mère et l'enfant se portent bien, merci. Demeure à Paris, boulevard Arago, 7. 153. - Le Vieux Chiffonnier. Y a des vers en bas du tableau. ISABELLE DE BOURBON. 154. - Dessin rétrospectif. JULLIEN Alfred , peintre. Né à Paris. 61, avenue Daumesnil. 155. - Après la suppression du budget. 157. - La Morgue, vue du Pont des Tournelles à 11 heures du soir. KOTEK pas de petit nom. Né en place repos. Elève à mateur. Manque d'adresse, tant pis pour les dames. -158. - Méditations rien de la Martine . '~- 1 159. - Clavier en réparation Sabra étant allé pren-dre un bock , peinture anesthésique. LANGLOIS Mlle Camille , chez ses auteurs. Née en siècle d'incohérence. Elève des Binus in Unus. Rêve contemplativement aux arts multicolores de l'autre monde. 160. - Les lendemains de la ~o~t. il étouffe! ! 1 soulevez le couvercle S. V. P. Dédié à Rollinat. LANGLOIS Henri et Saint-Edme . Binus in Unus ou les frères scie à moi, hachés. H. E. Nés o logie paternel. Dessinateurs le jour et rédacteurs à la Revue critique la nuit. Elèves de leurs professeurs. 161. - L'archange de l'incohérence terrassant l'hydre de l'art classique Dédié à la Revue critique. 162. - Portrait de M. H. de L. Dédié à M. H. de Lapommeraye 163. - La Vénus incohérente. De mille os, pour M. Damala. Appartient à M. Maurice Bernard Dédié à M. Bernard Passarah . 164. Voyez Lapin. 165. - César incohérent. 166. - Scène d'intérieur. LANOZ Henri , 9, rue Notre-Dame-de-Lorette. 167. - Une pensée sauvage Etude de fleurs . 168. LAPIN, posé par MM. César O'Binocle et H.-E. Langlois. Nature non morte - destinée à la casse-role. LEBEL Charles , naturaliste, passage du Buisson-Saint-Louis. 169. - Une vitrine, grenouilles 14 juillet . 170. - 12 sujets différents grenouilles . LEMOINE Achille , né tout jeune à Paris, élève de son école, 17, rue Pigalle. Bibelots en tous genres, achats, échanges. 171. - Portrait de Mlle J.-A. de l'Académie na-tionale . 172. - Souvenirs de mon prochain voyage sur les côtes d'Afrique, panoplie exécutée par l'exposant ou exposée par l'exécutant au choix. Appartient à M. A.-H. Tripp. 173. - Rétrospectif Biberon vénéneux âge de lai-ton pièce rare. On en trouve beaucoup rue Pigalle. LÉOPOLD Ier ROI DES BELGES. 174. - Dessin retrospectif. LEPLICHEY Léon , né auxMartigues le 15 juin 1878. Élève de Sapeck. 175. - La nuit d'août. Depuis que le cancer dans l'horizon immense A. DE M. 176. - La nuit d'octobre Le mal dont j'ai souffert s'est enfui comme un rêve. LEVI DORVILLE E.-H.-D.-L.-M. , né rue Richelieu if-Dcien IIP , 10, place. Non je déménage le 15 . Elève de l'Ecole de dessin pour les jeunes per-sonnes 4a la rue Steinkerque affranchir . H. C. M. d'H. E. U. 1882, G. 0. 477. -La revanche de l'Histoire. 178. - Les grimaces néo-relief . App. à M. H. Grosclaude. 479. - Paris le jour et la nuit. En collaboration à M. Paul Bilhaud . Dédié à M. Alphand. 180. - Le jugement dernier quartier Montmartre partie de gauche. 181. - Un coup de poing. LiVV-DOBVILLE et MESPLÈS. - Voir aux deux . 182. - La récolte du macaroni dans la campagne de Naples. - On peut goûter . - Paysage en pâte Bousquin de la galerie Vivienne . - Pas de réclame. - Allez-y . LIIEIJIlEUX Paul . Hum. de lettres, né à Paris par le 35° de longitude Est a été vacciné au corps Consulter Vapereau . 36, rue Daubenton. 183. - Les Colzas, aquarelle à la manière jaune. -184. - Le grand meneur de loups. Les fauves regardaient d'un air de songerie Courir les reflets blancs d'une lune d'étain, Et, debout, surgissant au milieu d'eux, le teint Livide, l'oeil brûlé d'un flamboiement inerte, Spectre encapuchonné comme un bénédictin, Le grand meneur de loups sifflait dans la nuit verte. Rolluiat, les Névroses . 185.- Enseigne pour sage-femme de première classe. Extrait du tarif avec choux peints 25 francs avec choux nature 25 fr. 50. Appareils lumineux on traite avec le Monsieur qui éclaire . Il n'est fait de réduction qu'à la sage-femme des Invalides . -186. - La Conscience Acquis par l'Etat . On mit l'aïeul au centre. Et lui restait lugubre et hagard. 0 mon père L'oeil a-t-il disparu? dit en tremblant Tsilla. Et Caïn répondit Non, il est toujours là. VICTOR HUGO. La conscience voit dans nous Comme le chat dans les ténèbres. ROLLINAT . 187. - Beauté hors cadre. Marron de Saint-Cloud. Étude d'après nature . • L'HEUREUX Mlle Berthe , petite amateur âgée de six ans, née à Paris, élève de son père, 36, Tue Daubenton. 188. - Bébé écoutant ce que disent. les dépêches. LIVET Guillaume . Rédacteur en disponibilité, Tâ, .rue du Rocher très dur 189. - Jupiter et Léda - Était-ce nécessaire? . LOISEAU-ROUSSEAU Paul , sculpteur et né à Paul, 56, rue de Lille, à Paris même. 190. - Le Clown et le papillon cire , 191. - Eau excessivement forte. 192. - La malle-poste de Bordeaux en 1840. Ce n'est pas en vin . LONZA A. . - chez M. J.Ottoz, 19, rue Fontaine. 193. - Quarc conturbas me. Prix 2,400 A ce prix je laisserai 20 aux pauvres de Paris. LORIN Georges depuis son baptême , né au Marché aux Fleurs. - Elève de Cabriol. - 35, rue Cam-pagne-Première. 194. - Menu d'un déjeuner d'artistes. 195. - Un effet de lune mais pas de l'autre . Dessins à la plume prêtés par M. P. Eudel. LOUIS-PHILIPPE Ier. 196. Dessin rétrospectif. RAC-NAB. Né à Culpâ. Élève des Facultés mentales. Profession de myope. Demeure Rue-Y-Blas. 197. - L'Angleterre revendiquant la propriété du Canal de Suez. L MADEL Sculpteur , chez M. Renoult, 3, rue d'Alger. 198. - Mauvais camarades. i 199. - Bons camarades. 200. - Prière à saint Hubert. MARANDET Amédée . Libraire, rue Saint-Antoine. Né à côté du Lycée Charlemagne. 201. - Portrait de Mlle Samary dans les Précieuses ridicules fragment nocturne . MARÉCHAL. 202. - Dessin rétrospectif. MARC SONAL. Journaliste, né à Theihss ! Dieu vous bénisse ! 203. - La Fleur du Ah 1 Groupe en plâtre sur pa-pier. MARTHOLD DE . Né Comte Jules sur la branche. Sans maître. 204. - Carion d'un vitrail Icaque pour Mt hôtf k la rue Sainte-Beuve. Rome 4880. MAURY Rose , 53, rue de Seine. 205. - Tête de vieille femme dessin à la plume . 206. - Divers dessins à la plume.. 207. - Jeune fille aquarelle . MAJEUR Louis . Chef d'orchestre, né sans s'en douter,, élève de ses ancêtres. Habite présentement a ftkeyai sur le fil télégraphique paris à Anvers . 208. - Saine Flamande extrait d'un bureau de placement pour nourrices . D'après Téniers. MAYGRIER. Pas de prénoms, Magnétiseur, 4, ror. de Vaugirard. 209. - Tête d'un inconnu. MELLY V. , amateur, né à Asprès-les-Veyres Hau-- tes-Alpes ,, élève de M. Kotek, rue du Val-de-Grâce, 24. 210. - Billets à ordre. 211. - Échéance. MERIMEE Prosper . 212. - Dessin rétrospectif. 213. - Dessin rétrospectif. 213. - Dess! ret?'ospec~t 214. - Dessin rétrospectif. 215. - Dessin rétrospectif. 216. - Dessin rétrospectif. 217. - Dessin rétrospectif. MERUNI, né Talon, fumiste, rue du Cardinal-Le-moine, 49. 218. - Portrait de M. F. M. N. en volontaire d'un w. MESPLÈS Eugène , né à Paris, rue de Laval, 39, élève Itrier. 219. - Faut-i cirer l'pouce? 220. - Courses d'Été. 221. - La vallée des Lettres. Paysage roman-tique 222. - Hercule se désaltérant. 223. - Hyacinthe à Londres. 224. - Une affaire d'honneur. 225. - Le dîner des Harengs. MEYAN Paul , peintre naturaliste, né à Réticulé, département des Langues, élève en chambre. 226. - Argenterie. MEY-SONNIER, membre important, très décoré. 227. - Tableau d'à venir. MARIUS-THICHEL. Né à Rago, n° 65, au boulevard. 228. - Paysage à Cinq Cire l'école , 229. - Deux sous de bois. 230. - Nocturne à deux voix. 231. - Vue du Château d'If, bas relief à l'huile et à l'ail pour salade frisée école marseillaise . MÛNT £ GNY. 232. - Dessin rétrospectif. KOBEAU-LE-JEUNE. 233. - Dessin retrospectif. NEYMARCK G. . î!é Lusko. Élève la hauteur de l'art. 234. - Le jugement dernier quartier Montmartre , en collaboration avec Lévy Dorvillc. NOVION. 235. - Deux vieux de la vieille. Aquarelle prêtée par M. Paul Ëadel. -NUNEZ Léon . Homme de rivière, amateur de chiens et de chats. Fait de la critique et des conquêtes. 10, rue Saint-Marc, -236. - Poil immobile. -OBBIER Stany . Élève de Maurice Davanne. 28, rue Watteau. -237. - Le clou du salon. Serrurerie artistique vue prise au Mont-de-Piété . 238. - Symphonie champêtre à quatre pattes-. Don-nez s. v. p., c'est pour les pauvres . PAQUEAU Gaston , né au Bas-Rhin servi par des dames . Élève les bras ô imprudence . 239. - Loge de chanteuses 9 heures du soir . PASSARAT Bernard . Passera pas! Traîne-guenille, né ou plutôt panné chez lui, dans les nuages. - Élève de Quékçavoufait. - Zut! - rue-Sarah pas Bernhardt . -240. - Le génie du naturalisme, panneau décoratif pour le salon de M. E. Z. P J. , né au Chili, près d'Asnières. -Elève 1. quel succès ! - 5, rue de la Sorbonne. 241. - Excelsior. PETRUS Ernest , peintre, sculpteur, architecte. Elève au biberon le niveau de l'art. Se charge des dé-ménagements d'artistes. Colle forte pour unions brisées. etc. etc. etc. - H, rue Per-dreau. 242. - L'innocence élude plein air. 243 - ???? PICHET, maréchal-des-logis pour ses inf'rieurs, élève caporal quand il arriva au régiment. Demeure actuellement au 11me chasseurs, 2me escadron à Cinq-Germain. 244. - Aquarelle. PILLE Henri . Né à Essomes Aisne . Élève de 11. E. Barrias. H. C. 35, boulevard Rochechouart. 245. - Homère chantant l'Iliade. -PILDTELL. 246. - Dessin rétrospectif. POUPÉE Ninette. dite 20 , Mannequin chez Félix, modèle chez Henner, pose et fait poser. 186, rue Tiquetonne Asnières . -247. - La bonne chique. 248. - La partie d'écarté. IUlNAUD Jules . Élève. Son chapeau devant les dames. Né de petites causes qui ont produit de grands effets conseiller son tailleur . 8, rue André del Sarte. -. -249. - La Justice. Projet pour le palais. de justice de Saint-Pourçain a lier . 250. - Porc militaire Note de l'organisateur les Allemands sont priés de laisser la montre. 251. - Dessin à la mouchure de nez. Tabac de la régie,, contributions indirectes ayant appartenu à saint Joseph, fumiste à Nazareth Turquie d'Asie collection J. R. note de l'organisateur Regardez-le fixement, il n'ouvrira pas les yeux. -Regard him fixed ly he'll not open his eyes. RIOL dit Ramollot et dit Cab, puisque Cabriol. -Né faste et Marguerite de Gounod de Paravents français. - Demeure en train de plaisir, n 15, au troisième. 252. - Vue générale de l'Oreille de Paladinè. 253. - Fantaisie parisienne. ROLLINAT Maurice , poète arrivé malgré ses amis. -rue Oudinot, 6. 254. - Son portrait Prêté par M. Eudel qui en a prêté bien d'autres . Quand les regrets et les alarmes Battent mon sein comme des flots, La musique traduit nies larmes Et représente mes sanglots. ROUSSEL Paul . Né à Sée. Élève de Delbey sculpteur . 7, rue de Belfort. , 255.. - l'U lent. RUDE. 256. - Dessin rétrospectif. SAPECI vMarie-FeIxcieD . Né à Paris, le 11 mai 1800, à Yiiia-Sapeck à Bordighera. 257. c La htfie et te lorgnon à un Dieu qui n'a qu'trn oeil. 258. - Lutte de poitrines Appartient à M. Escalais . SUJlll. 259. - Dégoûtés de la eiell.appartient à M. Paul Bilhaudi. SELRACH. pas de prénom?, pas de lieu de naissance. 1. boulevard Beaumarchais. 260. - Un officier de quart. SELRACH Blanche , i boulevard Beaumarchais. 261. - Aw- petits de oiseaux Gravure sur pa-pier. SNrS Frank . Né à Manchester. Elève de personne. rue Hurel Neuilly-sur-Stioej. 262. - Mardi gras. STA H. de . Élève de la nature, 58, rue de Laro-chefoucaald. 263. - Le Clairon ~ . la chirge i Déroulejé . 264. - Dra-ïie à 'a mains ou le IJ Juillet. SUASEZ J.1'. 12. boulevard Poissonnière. 265. - Portrait d-e M- X. SUE Eugène . 266. - Destin rctro pc,iff. TALUET moi je l'ai pas . A reçu un prénom hon-teux qu'il n'ose pas dire. C'a l'a rendu tout triste, c'est pour ça qu'il demeure avenue du Maine, 23. N'a envoyé qu'un tableau à cause de la distance. 267. - Colère rouge et peur bleue. TARANNE. Fabricant de vues pour eau de mélisse. Né à Morve mouchoir et chair . Rue comme un cheval n° ti de veau. 268. L'obélisque des carmes déchaussés . TONIX comme anneau . Né à Mateur de Courses de. taureaux. 5, rue de Béranger. 269. - Projet de cadre sur la réorganisation de l'armée. TOUCAS. Tout lasse Bienatoi pour les dames . Né entre l'Obélisque et le Panthéon par un beau jour de brouillard. Professe un grand respect pour l'Incohérence. 270. - La Plante la plus utile à l'homme. Enseigne achetée par M. Piédamour, pédicure, né à Gruyères. Décoré du Mérite agricole pour ses études sur les plantes des pieds. TRAVIÈS. 271. - Dessin r.trospectif. TRUCHET. Né et habitant Paris. 272. - Effet de neige. TUGER Edmond , peintre à Magny Seine-et-Oise , 12, rue Hippolyte-Lebas, Paris. 273. - Bourriches de pensées Peinture . 274. - La Cascade du Vésinet Aquarelle . VALOT Georges . Né à Paris. Élève de M. Laporte frappé avant d'entrer . 27, rue du Caire. 275. - Une salle aux prix à Bouzy-les-Tourtes. VAiAUD Eric de . Ney place de l'Observatoire et habite rue des Petits-Champs, 82. Amateur du beau. Élève de MM. Kaprice et Phantaisye. 276. - La presse au pays des amou rs. YVES Raymond . Licencié en droit. Né à Paris tiens! . 38, rue de Fleurus. 277. - Verchesseburg. ZED-NER. Élève de Latouche. Né aux iles Seringui-nos. f 278. - Le rêve peinture spécimen de Bel-Ly. élève de Puvis-Yau que la nature, né à Nez Bour-bon île . 279. - La réalité !! peinture économique voir cadre-affiche, système breveté s. g. d. g. ZUT anonyme . Né fourson partout. 280. - Figures à claques sur chapeau idem. SUPPLÉMENT y MURISSE Georges . Né nu. 281. - Tam tam prussien. MESnÈS Voir plus haut . Beaucoup plus fcaut. 282. - Une invasion. PATAPOUM, dit le Chévelu. 283. -Le màl dont j'ai souffert s'est enfui comme un rêva. BÉRAT. 284. - Dessin rétrospectif.
CATALOGUE DE L'EXPOSITION DES ARTS INCOHÉRENTS ABRIAL Stéphance , peintre. Né à Paris, élève de JHerts, rue Éblé, 4. 1. - Les .Nouvelles. ALESSON Jean amateur. Élève de Rembrandt, 3, place de Vintimille sérieusement . 2. - Orage aux Antipodes. ALLAIS Alphonse pas XII . Né à Honfleur de parents français, mais honnêtes. Élève de l'école anormale inférieure, 3, place de la Sorbonne. 3. - Première communion de jeunes filles chlorotiques par un temps de neige. Acquis par l'Etat. - L'Etat, c'est moi. , ALLARDO Eduardo-Julio-Noëlo . Né à la Source dé-partement des Eaux de Garonne , élève de l'Eau, rue de la Fontaine Pas scie . 1 bis. - La Place de la Concorde par un temps de brouillard. Vue prise aux marches de la Madeleine. 2 bis. - Portrait histo@dque du dernier Canif de Bagdad . 4 3 bis. - Pressé pour les Incohérents. 4. - Cerveau timbré sur papier idem. ANGRAND Homme futur , peintre. 45, boulevard des Batignolles. 5. - Arrivée des cinq Galets. ARTHUS Albert-Louis . Né à Van Pays-Bas , élève des Sangsues à Paris, 81, rue Taitbout. 6. - Mystère et couverture ou un Drame à 40 mètres au-dessus du niveau de la mer appartient à M.@ D., agent de change près la Bourse de Lyon. 7. - L'As, ccnsion, maquette d'un tableau de 20 mè-tres superficiels pour la cathédrale de X@@., appar-tient à la Société de navigation aréostatiquc de Funekal Iles Uçons. 8. - Frégate égyptienne donnant la chasse à des Marsouins atteints de choléra. Appartient à l'Aca-démie de médecine d'Alexandrie. 9. - Les restes de ma belle-mère après le passage d'un train de nuit à Mont-sous- Vaudrey. ARTHUS Henri-Marcel , dit Bobichon, né au Sein Morbihan , en bas âge, élève des poids féculents , à Paris, 81, rue Taitbout. 10. - La Première Pipe appartient à l'Hospice des Enfants trouvés. 11. - La Lune Rousse a vendre . 12. - Dent à vendre . AURIOL Georges . Homme de lettres, 17, rue Ra-cine. Né Tage supérieur. 13. - Image d'un sou. BANÈS Antoine , né au Ministère des Beaux-arts. Élève des Folies-Bergères, 40, rue de Berlin. 14. - Léda et le Signe à vendre de 5 à 50,000 fr. . BARIC, dessinateur, 5B, rue de Lille. 15. - Costumes d'opérette la conquête de la toison d'or . BAUDELAIRE Charles . 16. - Dessin rétrospectif. BEAUMONT E. de . 17. - Une horizontale d'il y a vingt ans. Aquarelle prêtée par M. Paul Rudel . LE BÈGUE René . 83, rue d'Hauteville. 18. - Petites Assiettes faïence. 19. - Les récoltes du saucisson dans la campagne de Lyon. -20. - L'Aquarium aquarelle . BENNER Jean , peintre, 74, boulevard de Clichy. 21. - Papa César. BENOIST Hipolyte , devrait avoir deux p et un t. Né Morin. Elève de Racine. Phèdre du Liban. Rue de l'Echiquier. 22. - Premier dessin d'un bébé. 23. - Vitre cassée. BERGON Paul . Né en face l'horloge de la Bourse avant les pneumatiques , élève du frère de moi. On le trouve boulevard Haussmann. 24. - Oh ! Schocking. 25. - Dessin. BERTOL-GRAIV1L Eugène-Édouard . Né Pomucène, élève de Coquelin cadet. 147, rue de Rome. 26. - Le pied des Alpes. Annibal, César, Bonaparte, passèrent les Alpes, Corso voulut en faire autant.@@@ il les franchit le 15 septem-bre 1883 et arriva à Paris. Corso était venu à Paris tout exprès pour me chercher, et c'est moi qui ai couru après lui pendant deux jours, sans pouvoir arriver à attraper ce chevalier.@@@ du brouillard. Il attendait ma réponse au pied des Alpes je l'ai mis au pied du mur.@@@, il reste avec le pied dans le derrière@@@. , HENRI ROCHEFORT . BÉZIÈS François-Paul-Émile . Artiste peintre, né dans l'Hérault, élève de Paul Saïn, 16, boulevard Beaumarchais. 27. - Les Barbisonnières.un soir de juin. BÉZODIS Georges . Né rond à Rome, capitale de la Jamaïque, demeure et ne se rend pas. Vive la République, S. V. P. ! 28. - Laissons Lucie faire. BIANCHINI Charles . Dessinateur de costumes de théâtres, tait de la peinture malgré la défense des médecins aliénistes, 21, rue Bergère. Né à Lyon. 29. - Le rêve. @H voit dans son sommeil l'absinthe, le vermouth et te bitter lui apparaître. - Aqua - pinto - relief. Hauteur 0,80, largeur 1.10. , BIGUE M@lle de la . Prénom Valtesse. Qualités Tou-tes. Elève de Emile Elu. 98, boulevard Males-herbes. 30. - Lézards cohérents.. BILHAUD Paul . Né le 3@ décembre. Pas marié. Elève de H. Gray, professeur de A. Erhard. 76, rue de Seine, au 1@er étage c'est une blagué, mais ça posti toujours . - A un piano à, vendre. 3i. - La Saint paPa, , -Papa, devine les cadeaux Que je tiens derrière mon dos ? Tu vois, tu peux pas deviner, - Aussi je vais te les donner. Appartient à Lévy Dorville qui me l'a acheté un prix fou ! 32. - La corne d'abondance. 33. - Paris le jour et la nuit en collaboration avec M. Lévy Dorville . 34. - Une bonne précaution. BLAIRAT. Né à Roque mort Gard . Élève de son père, aquarelliste, 32, rue Taitbout. 35. - Baigneuses. BLANC Charl 36. - Dessin rétrospectif. BLANCHDN E. . Né à Paris. Élève de Cabanel. 37. - Plafond du docteur Ricord, salle de billard, effet de mirage. BLAVIER. Sculpteur. Chez M. J. Renoult, 3, rua d'Alger. 38. - L'Ivresse@, grande terre cuite originale. 39.@. Au bain, statuette. 40. - La cigale ayant chanté. 41. - Départ pour le Sabbat. , 42. - Du haut en bas. 43. - Un petit sou, S. V. P. BOUDIN Emile . Amateur, né à Saint-Eliph Eure-et-Loir , 37, rue Perrier Levallois-Perret . 44. - Le bac. BOULANGER Henri . -45. - Dessin rétrospectif. 46. - Dessin rétrospectif. BOURBIER Paul . Né très long, homme du grand monde, 32 ans, 24, rue du Sentier. 47. - Un homme très fin et très gros. -' BOUTET Henri . Né un peu fort, élève de M. Crayon et de Mlle Pointe-Sèche, 12, rue Trognon, à Sèvres. 48. - Pastel en bâteau. 49. - Etude de femme et réciproquement. -BRÉCHEMIN père . Né à Chartres. Elève de lui-même, 18, rue du Val-de-Grâce. 50. - Faïence à double face regardez au derrière . BBÉCBEMI@ Louis et fils , hors concours. Né à un endroit qu'il ne se rappelle plus. Elève du Lion de Belfort même adresse que ci-dessus . 51. - La Honte après le crime se cache derrière un rideau de théâtre. Nota La Honte est de grandeur naturelle. 52. - Bière dans laquelle je désire être enterré. Na-ture d'après dessin. Appartient à la Revue critique@. BRÉCHET Jules , comme César. Né plus tard, habite tout de même à Caen. 53. - Une basse-cour. BRULIES Georges des , rentier. Né-laton, à Chailly S.-et-M. . 54. - Combat de cuisiniers nègres par un effet de neige A frique centrale . BULTEAU, né à Roubaix Nord . Artiste peintre. Élève de Cabanel, 54, rue Rochechouart. 55. - Allégorie. r CAIN G. et H. , nés à Paris tous les deux par affec-tion, 19, rue de l'Entrepôt et, 18, rue de Chabrol. 56. - M. le Vicomte X de Z. Le public est prié de ne pas jeter de pain à M. le Vi-comte. CARAN-D'ACHE, peintre, né à Paris. 56 bis. - Porte panorama à l'usage des généraux. Les jours pairs léna, Solférino, Magenta. Les jours impairs Wagram, Austerlitz, Aboukir. CARPENTIER Eve-Arist oh ! , né à Clichy, sur le boulevard, n° 71. Elève de l'Académie Royale d'Auvers et contre douze . #7. - Deux amis. 58. - Miss Théophile. CABPIT George , s'appelle Picard et le cache soi-gneusement , à Amiens. Gros pâté, va@! 9. - Une bataille. CÊSAB, O'BINQCLE, né malgé lui et sans culotte, à Paris près Pontoise . Se cache sous le nom de Colonna de Césari Raoul quelquefois . Fait des femmes, pose des lapins, élève d'Ejupon. Tient actuellement mi entrepôt de fumisteries, 194@ rue Lecourbe. Affranchir. 0. - Drapeau national incohérent. 61. - Armes des seigneurs Alphonse de Marlouville, en collaboration avec F. Bricage. Acheté par la famille. -62. - La nouvelle Légion d'honneur sous le xèg0 iie -de l'incohérence. Sera à vendre ou à louer. -- Victor Hugo invenit@, César O'Binocle execuoeit. -Voyez Lapin2 CHAMBORD Comte de . 63. ■- Dessin rétrospectif. CHALY E. , artiste peintre. Né à Clermont-Ferrand p@@@@@@Dôme . Élève de Luigi-Loir, 56, rue de Lille, à Paris. 64. - Les Mères aux vingt chiens. 65. - Une idée lumineuse. t CHABLET. 66. - Dessin rétrospectif. GHARLET Georges . Né, ah l que youlezr-voqs?. rue - Marie-Antoinette. - actuellement, rue Montpiùtre, - 78. - Graveur en taille-douce, - oh, là, là@! élève de M. Laporte à gauche en sortant . J-67. - Un nez fait de neige. 68. - Un Conseil des Minisires. CHATENET-MARTIN, ouvrier scieur de long, de très long, charpentier, demeurant depuis longtemps-, à Paris, 4, rue du Volga, à Charonne c'est bien fait , et né lui-même à Saint-Léonard Haute-Vienne , le 16 octobre 1844, à 8 heures de relevée. 69. - Un grand tableau Le grand château @? Rochechouart, en Limousin. 70. - Le château de Pompadour. 71. - Le château de Coussac, à Gonesse. 72. - Le château de Pierre Buffière. 73. - Une très jolie gravure, représentant le D-icu qu'adoraient les Celtes, c'est-à-dire la belle G¡ '-vinna. CHEVALLIER Adeline , née à Paris, rue Saint-Jean@ 35, à Pontoise. 74. - Portrait garanti ressemblant. Signé A. C. 75. - Projet d'une toile à effet. Signé A. C. CHOUBRAC ou BRIC, né sur le câble transatlantique, entre deux os, ne se souvient plus par quel temps s'élève tout seul, actuellement locataire de la Cona-pagnie des petites voitures. 76. - Femme vue de parapluie, ou le éhefrnpig'uàx vénéneux. Sourenir de Dieppe . COHL Émile , né à Paris, demeurant, 36, boulevard Henri IV, élève des poules et des lapins en cham-bre. 77. - On demande un vitrier, trompe-l'oeil. 78, - Effet de neige, environs d'irlcousk Sibérie , curieux effet de plein air. L'artiste trouvant son paysage suffisamment froid n'a pas cru devoir le mettre sous glace. 79. - Costume de voyage de M@me Sarah-Bcrnhardt, obligeamment prêté par M. Worth. 80. - Barra@, d'après le tableau d'Henner. 81. - Saint-Entoile et son torchon. Il suffit de re-garder fixement Saint-Antoile pendant 24 heures pour voir les yeux se fermer. - N. B. Les vô-tres, bien entendu. 82. - Portrait flatté d'après photographie. Il suffit de donner une photographie pour avoir un portrait aussi ressemblant que celui-ci. Prix 33 fr, 35 c. COLLODION, né pas encore, mais ça viendra, élève de Petit-Pierre, rue , même numéro. 83. - Portrait de M. Paul Eudel au milieu de ses bi-belots Crayon rechampi de couleurs prêté par le déjà nommé . COMBETTES Eugène , né à Paris, à l'âge de 38 ans, sculpteur et décorateur au quai Bourbon. 84. - La justice poursuivant le crime d'après les plus grands maîtres . Panneau décoratif. COQUELIN CADET, sociétaire Comédie-Française , né à Rivé, élève de son frère aîné . 85. - Souvenir d'Etretat simple dessin . Refusé au Salon Triennal. - Acheté par M. Bertot-Graivil. COURCHÉ DE FIACRE dit COMTE VINAIGRIER DE LA PER-SILLIÈRE, né Ophite de Gaz au Crézot de fontaine de parents mineurs, demeure où il pleut. 86. - Une tête de veau à l'huile, une! , 87. - Pierrot et Colombine. DANTAU Georges , né Trèsporc, Élève@de Syint-Antoine ça se trouve bien , 32, rue des Tilleuls Boulogne-sur-Scène . 88. - Lapin Grillé Prière de ne pas jeter du pain aux bêtes . 89. - Portrait de Tu-Duc@, sur allumettes. DAUMIER H. . 90. - Le vieux tragédien aquarelle prêtée par M. Paul Eudel . DELACOUR Charles , né à Paris, il y a quelque temps. - Porte toute sa barbe, mais se ferait raser au besoin. - Nature délicate mais tendre. - Chan-teur par goût. mais poète par vocation. 91. - Effet de mère et de lune tout à la fois. DELPY pas Albert , né à Joigny Yonne , élève de Jules Lévy. , 92. - Paysages autour d'un cadre. DESPORTES F. , élève de Pils et Robert Fleury, né à Lyon en 1849. 30, rue Baudin, Paris. - Ré-clame un jour favorable pour son tableau. 93. - Joseph Bara Honni soit qui mal y pense@! . DETOUCHE ATOUT Henri-Julien , peintre moderniste, - né, dès son âge le plus tendre, à Paris, élève des Maîtres, rue de la Tour-d'Auvergne, 39. 94.. - Musée Sémitique en collaboration avec JVté -laudri. 95. - Vitriolisme croquis à la plume . 96. - Dans la rue aussi . DILLAYE OU NE LES DIS PAS Frédéric , né à Villedieu-les-Poëles Manche , élève de lui-même à Bouc-la-Reine, villa des Mâlis Seine . -97. - Tempête dans un crâne. DUCORDON, notable portier décoré d'un grand cordon S. V. P., né en le tirant, mourra dito. Pas de commentaires 98. - Projet de diplôme. DUMAS Adolphe . 99. - Dessin rétrospectif. DUMAS FILS Alexandre . 100. - Dessin rétrospectif. DUVAUCHEL Léon , né à Paris, élève de Théophile Gautier et de la nature. -101. - Mélanges d'art et de littérature. - Recto Un hameau forestier, dessin en charbon rehaussé de craie, sur papier d'emballage. 102. - -Recto Un atelier de poète@. - dessin verso dessins au crayon noir. - Sonnet. Retournez S. V. P. MADEMOISELLE étoile , rue du Croissant, à Cons-tantinople. 103. - Lettre du fusiller Billou de la 5e du i, du 5, du 6, du 20, du tiers comme du quart à ses parents. - Et réponse d'iccux. 104. - La colère. - Le public est prié de remar-quer que cette composition remarquable contient lç vrai moutardier du pape, personnage important dont tout le monde parle et que personne n'avait vu jusqu'à présent. 105. - Le beau temps calme plat . 106. - La Sublime Porte paysage ottoman . FABRE DES ESSARTS Léonie , homme de lettres très licencié, chez M. Zenon Fière, 14, rue des Écoles. 107. - La Vague. FAVIER Victor . Maison Klotz jeune. Né à Avricourt Meurthe , le 7 juillet 1855 et Français malgré les Prussiens . Comptable pour manger, canotier pour boire, dessinateur par occasion et rentier en espérance, 2, place des Victoires. 108. - A Bougival ou ailleurs. FERDINANDUS, né 0 Graphie Cap Horn , naturalisé d-force. Groënlandais. S'est sauvé, 36, rue Sainte Placide. 109. - Garde matrimoniale. FERHUYT Julie@ Mlle , 1, boulevard Beaumarchais. 110. - L'@Invalide à la tête de bois. FOLOPPE Jules , né à Champosoult, élève de M. Kun-vassey, 12, rue des Apennins Paris-Batignolles . 111. - Matines. FOUQUES H. , sculpteur, 11, impasse du Maine. 112. - Basile-Ique, ma première maîtresse. FRAIPONT si vous le permettez, Gustave pour les dames . Élève d'immenses prétentions à l'art pur@@. as-tu fini@?@@. Né.@@@c plus ultra, 72, rue du Cher-che-Midi à 14 heures. Récompenses obtenues 59@e prix de calcul, 12@e prix d'orthographe. N'a pas écrit à Bilhaud pendant qu'il était à Amster-dam. 113. - La Hollande Environs d'Amsterdam . Aquarelle en relief, mais sans gouache. FRANCE E. , graveur sur mastic. Élève les yeux au ciel. 3, boulevard Bonne-Nouvelle. · 114. - Méli-Mélo. FROISSARD Arthur , frère d'Aristide. Né buleux, un vendredi. Élève la voix. Rue de Paris, 13 au Pecq . 115. - Le plus beau des gars est tout vert. GALLIOT Hanathol , né pendant une grande ma-noeuvre. Élève de Pose. 7, rue Soufflot il ne dit pas où . 116. - Tête de coureur des bois. Portrait de l'au-teur, c'est lui qui l'a peint . GALIPAUX TACHE Félix , monologuiste, né dans l'ignorance du mal dans lequel il grandit rapide-ment devant Dieu et devant les hommes. Attend le jugement dernier, 165, rue Saint-Honoré. 117. - Original authentique de la cession du droit d'aînesse d'Esaii. 6ANDARA Antonio Espagnol des Batignolles. Pein-ture au vitriol Elève d'Aurélien Scholl . 118. - Les grands hommes du Chat Noir Gou-deau, Salis, Rivière, Jouy, Morcas. GASSIER Georges , peintre à Chailly en bière. 119. - Peinture sur peaux lisses et à percussion cen-trale. 120. - Canards, faisans deux@sujets . A vendre. 121. - Vase étrusque trouvé dans des fouilles au Pô Italie et restauré par Georges Gassier, qui affirme que cette pièce remarquable doit remonter à l'âge du pot-au-feu. A vendre . GAYDA Joseph , né à Carpentras, le 1@er janvier 1831. 122. - Cheval de taille, peinture militaire sur ga-melle. Au moment d'engager l'action, un cuirassier vétéran de vingt batailles s'avança vers le général en chef et lui of-frit un bouquet, Trop de fleurs est-ce ta fète. Esta-fette pour ceux qui n'ont pas lu l'@Élernel féminin, 1 vol. 3 fr., chez Lemerre , répondit le commandant en chef. Georges Henry Berthains Les Guerriers, légendes. GEOFFROY Jean , artiste peintre, né à Marennes Charente-Inférieure , le 1@er mars 1853. Élève de M. Adam et Levasseur. Rue du Faubourg-du-Temple, 54, Paris. 123. - L'OEil de saint Antoine pendant la soixante-dix-neuvième tentation. 124. - La marche des gras. GHYS. - Né à Cordes-lès- pianos. Élève de Mahomet,' rue de l'Orient.@@ je ne sais pas le numéro. 125. - Une jeune personne du meilleur monde Lavis prêté par M. Paul Eudel . w GODIN M@me Eugène . Secrétaire général du jour-nal Swift à Lilliput, née à Paris. 6, rue de la Gaîté. - J.. 126. - Un truand des Balnibarbes. 127. - Un chien mastic . GODIN M@me Léontine . Etat civil Pianiste, élève de Vieuxtemps, Rit à pleines et belles dents , De tout, des gens comme des choses A dû naître au milieu des roses, i Et n'a que l'âge du printemps. La Renommée . 7, rue de la Terrasse. 128. - Eléluiparel. 1.. GOUÊRY Jacques , imprimeur des incohérents. Nez au-dessus d'une paire de moustaches. 27, rue de Seine. 129. - La Justice poursuivant le Crime. GRAY Henry , dessinateur -costumier fantaisiste. Nez droit et à tous. les vents et les odeurs de Paris@? . Elève des Parisiennes. 6, rue de Saint-Pétersbourg. 130. - Parisiana. 131. - Éternel roman. 132. - Excelsior. 133. - Fusain à l'huile. 134. - La chute des feuilles en automne. 135. - V'lan. 136. - Mâle et femelle. 137. - Souvenir de mon prochain ballet aux Folies-Bergère. 13 . - Fers à cheval. -139. - Fruit défendu. - Idem épluché. GROS. 140. - Dessin rétrospectif. GUAYS DES TOUCHES Jules . Gentleman rural, musi-cien, peintre et modeleur à ses moments perdus. Né à la Flèche Sarthe . Elève de lui-même. Au château de Chatelùup, près la Flèche Sarthe . 141. - Marrons sculptés. 142. - Le commandant Laripète et un jour de gloire. GUIGNARD Amédée . Né aux Batignolles, 44, rue La-condamine. 143. - Le Buveur d'absinthe. GUILLOU Maurice . 144. - Portrait d'un caissier fidèle, après le bal. F. HABERT. Cousin des crayons du même nom. -@Mesplès le connaît, alors je blague, 64 bis, rue. du Long. 145. - Le choix d'un masque. 146. - Bouton d'or. 147. - Sérénade au cochon. HAUREAU. -148. Dessin rétrospectif. HILAIRE Georges . Rapin de David. Négoce-sciant. 1, rue Pierre-Picard. 149. - Serrement des Eaux Grasses. Appartient à Alph. Coulard. - Nouveau rapsode . HIRTZ. Peintre. Né à Orange, à Paris Orangerie . 150. - L'orange rit. HUOT M@me Hermance . Brodeuse. Née à Paris. Élève de son mari. 15, rue Campagne-Première. 151. - Que c'est comme un bouquet de fleurs@! Enfin tu resplendis, ô gloire des chaussettes ! Tu ne vas plus aux pieds, mais l'art a ses hauteurs. Sur ton vieux corps troué, tombé sous les pincettes, Une main délicate a su broder des fleurs 1 DUFOUR. BUTIN Charles . Hospice de Bicêtre, à Paris. 152. - Les dix fils de la Madeleine. IHLY. Ne se rappelle plus son prénom, - en train de naître, la mère et l'enfant se portent bien, merci. Demeure à Paris, boulevard Arago, 7. 153. - Le Vieux Chiffonnier. Y a des vers en bas du tableau. ISABELLE DE BOURBON. 154. - Dessin rétrospectif. JULLIEN Alfred , peintre. Né à Paris. 61, avenue Daumesnil. 155. - Après la suppression du budget. 157. - La Morgue, vue du Pont des Tournelles à 11 heures du soir. KOTEK@ pas de petit nom. Né en place repos. Elève à mateur. Manque d'adresse, tant pis pour les dames. -158. - Méditations rien de la Martine . '~- 1 159. - Clavier en réparation Sabra étant allé pren-dre un bock , peinture anesthésique. LANGLOIS M@lle Camille , chez ses auteurs. Née en siècle d'incohérence. Elève des Binus in Unus. Rêve contemplativement aux arts multicolores de l'autre monde. 160. - Les lendemains de la ~o~t@@@. il étouffe! ! 1 soulevez le couvercle S. V. P. Dédié à Rollinat. LANGLOIS Henri et Saint-Edme . Binus in Unus ou les frères scie à moi, hachés. H. E. Nés o logie paternel. Dessinateurs le jour et rédacteurs à la Revue critique la nuit. Elèves de leurs professeurs. 161. - L'archange de l'incohérence terrassant l'hydre de l'art classique Dédié à la Revue critique. 162. - Portrait de M. H. de L. Dédié à M. H. de Lapommeraye 163. - La Vénus incohérente. De mille os, pour M. Damala. Appartient à M. Maurice Bernard Dédié à M. Bernard Passarah . 164. Voyez Lapin. 165. - César incohérent. 166. - Scène d'intérieur. LANOZ Henri , 9, rue Notre-Dame-de-Lorette. 167. - Une pensée sauvage Etude de fleurs . 168. LAPIN, posé par MM. César O'Binocle et H.-E. Langlois. Nature non morte - destinée à la casse-role. LEBEL Charles , naturaliste, passage du Buisson-Saint-Louis. 169. - Une vitrine, grenouilles 14 juillet . 170. - 12 sujets différents grenouilles . LEMOINE Achille , né tout jeune à Paris, élève de son école, 17, rue Pigalle. Bibelots en tous genres, achats, échanges. 171. - Portrait de Mlle J.-A. de l'Académie na-tionale . 172. - Souvenirs de mon prochain voyage sur les côtes d'Afrique, panoplie exécutée par l'exposant ou exposée par l'exécutant au choix. Appartient à M. A.-H. Tripp. 173. - Rétrospectif Biberon vénéneux âge de lai-ton pièce rare. On en trouve beaucoup rue Pigalle. LÉOPOLD I@er ROI DES BELGES. 174. - Dessin retrospectif. LEPLICHEY Léon , né aux@Martigues le 15 juin 1878. Élève de Sapeck. 175. - La nuit d'août. Depuis que le cancer dans l'horizon immense A. DE M. 176. - La nuit d'octobre Le mal dont j'ai souffert s'est enfui comme un rêve. LEVI DORVILLE E.-H.-D.-L.-M. , né rue Richelieu if-Dcien @II@P , 10, place.@@ Non je déménage le 15 . Elève de l'Ecole de dessin pour les jeunes per-sonnes 4a la rue Steinkerque affranchir . H. C. M. d'H. E. U. 1882, G. 0. 477. -La revanche de l'Histoire. 178. - Les grimaces néo-relief . App. à M. H. Grosclaude. 479. - Paris le jour et la nuit. En collaboration à M. Paul Bilhaud . Dédié à M. Alphand. 180. - Le jugement dernier quartier Montmartre partie de gauche. 181. - Un coup de poing. LiVV-DOBVILLE et MESPLÈS. - Voir aux deux . 182. - La récolte du macaroni dans la campagne de Naples. - On peut goûter . - Paysage en pâte Bousquin de la galerie Vivienne . - Pas de réclame. - Allez-y . LIIEIJIlEUX Paul . Hum@@. de lettres, né à Paris par le 35° de longitude Est a été vacciné au corps Consulter Vapereau . 36, rue Daubenton. 183. - Les Colzas@, aquarelle à la manière jaune. -184. - Le grand meneur de loups. Les fauves regardaient d'un air de songerie Courir les reflets blancs d'une lune d'étain, Et, debout, surgissant au milieu d'eux, le teint Livide, l'oeil brûlé d'un flamboiement inerte, Spectre encapuchonné comme un bénédictin, Le grand meneur de loups sifflait dans la nuit verte. Rolluiat, les Névroses . 185.- Enseigne pour sage-femme de première classe. Extrait du tarif avec choux peints 25 francs avec choux nature 25 fr. 50. Appareils lumineux on traite avec le Monsieur qui éclaire . Il n'est fait de réduction qu'à la sage-femme des Invalides . -186. - La Conscience Acquis par l'Etat . On mit l'aïeul au centre@@. Et lui restait lugubre et hagard. 0 mon père L'oeil a-t-il disparu@? dit en tremblant Tsilla. Et Caïn répondit Non, il est toujours là. VICTOR HUGO. La conscience voit dans nous Comme le chat dans les ténèbres. ROLLINAT . 187. - Beauté hors cadre. Marron de Saint-Cloud. Étude d'après nature . • L'HEUREUX Mlle Berthe , petite amateur âgée de six ans, née à Paris, élève de son père, 36, Tue Daubenton. 188. - Bébé écoutant ce que disent. les dépêches. LIVET Guillaume . Rédacteur en disponibilité, Tâ, .rue du Rocher très dur 189. - Jupiter et Léda - Était-ce nécessaire@? . LOISEAU-ROUSSEAU Paul , sculpteur et né à Paul, 56, rue de Lille, à Paris même. 190. - Le Clown et le papillon cire , 191. - Eau excessivement forte. 192. - La malle-poste de Bordeaux en 1840. Ce n'est pas en vin . LONZA A. . - chez M. J.@Ottoz, 19, rue Fontaine. 193. - Quarc conturbas me. Prix 2,400@ A ce prix je laisserai 20 aux pauvres de Paris. LORIN Georges depuis son baptême , né au Marché aux Fleurs. - Elève de Cabriol. - 35, rue Cam-pagne-Première. 194. - Menu d'un déjeuner d'artistes. 195. - Un effet de lune mais pas de l'autre . Dessins à la plume prêtés par M. P. Eudel. LOUIS-PHILIPPE I@er@. 196. Dessin rétrospectif. RAC-NAB. Né à Culpâ. Élève des Facultés mentales. Profession de myope. Demeure Rue-Y-Blas. 197. - L'Angleterre revendiquant la propriété du Canal de Suez. L MADEL Sculpteur , chez M. Renoult, 3, rue d'Alger. 198. - Mauvais camarades. i 199. - Bons camarades. 200. - Prière à saint Hubert. MARANDET Amédée . Libraire, rue Saint-Antoine. Né à côté du Lycée Charlemagne. 201. - Portrait de M@lle Samary dans les Précieuses ridicules fragment nocturne . MARÉCHAL. 202. - Dessin rétrospectif. MARC SONAL. Journaliste, né à Theihss ! Dieu vous bénisse ! 203. - La Fleur du Ah 1 Groupe en plâtre sur pa-pier. MARTHOLD DE . Né Comte Jules sur la branche. Sans maître. 204. - Carion d'un vitrail Icaque pour Mt hôt@f @k la rue Sainte-Beuve. Rome 4880. MAURY Rose , 53, rue de Seine. 205. - Tête de vieille femme dessin à la plume . 206. - Divers dessins à la plume.. 207. - Jeune fille aquarelle . MAJEUR Louis . Chef d'orchestre, né sans s'en douter,, élève de ses ancêtres. Habite présentement a ftkeyai sur le fil télégraphique paris à Anvers . 208. - Saine Flamande extrait d'un bureau de placement pour nourrices . D'après Téniers. MAYGRIER. Pas de prénoms, Magnétiseur, 4, ror. de Vaugirard. 209. - Tête d'un inconnu. MELLY V. , amateur, né à Asprès-les-Veyres Hau-- tes-Alpes ,, élève de M. Kotek, rue du Val-de-Grâce, 24. 210. - Billets à ordre. 211. - Échéance. MERIMEE Prosper . 212. - Dessin rétrospectif. 213. - Dessin rétrospectif. 213. - Dess@! ret?'ospec~t 214. - Dessin rétrospectif. 215. - Dessin rétrospectif. 216. - Dessin rétrospectif. 217. - Dessin rétrospectif. MERUNI, né Talon, fumiste, rue du Cardinal-Le-moine, 49. 218. - Portrait de M. F. M. N. en volontaire d'un @w. MESPLÈS Eugène , né à Paris, rue de Laval, 39, élève Itrier. 219. - Faut-i cirer l'pouce@? 220. - Courses d'Été. 221. - La vallée des Lettres. Paysage roman-tique 222. - Hercule se désaltérant. 223. - Hyacinthe à Londres. 224. - Une affaire d'honneur. 225. - Le dîner des Harengs. MEYAN Paul , peintre naturaliste, né à Réticulé, département des Langues, élève en chambre. 226. - Argenterie. MEY-SONNIER, membre important, très décoré. 227. - Tableau d'à venir. MARIUS-THICHEL. Né à Rago, n° 65, au boulevard. 228. - Paysage à Cinq Cire l'école , 229. - Deux sous de bois. 230. - Nocturne à deux voix. 231. - Vue du Château d'If, bas relief à l'huile et à l'ail pour salade frisée école marseillaise . MÛNT £ GNY. 232. - Dessin rétrospectif. KOBEAU-LE-JEUNE. 233. - Dessin retrospectif. NEYMARCK G. . î!é Lusko. Élève la hauteur de l'art. 234. - Le jugement dernier quartier Montmartre , en collaboration avec Lévy Dorvillc. NOVION. 235. - Deux vieux de la vieille. Aquarelle prêtée par M. Paul Ëadel. -NUNEZ Léon . Homme de rivière, amateur de chiens et de chats. Fait de la critique et des conquêtes. 10, rue Saint-Marc, -236. - Poil immobile. -OBBIER Stany . Élève de Maurice Davanne. 28, rue Watteau. -237. - Le clou du salon. Serrurerie artistique vue prise au Mont-de-Piété . 238. - Symphonie champêtre à quatre pattes-. Don-nez s. v. p., c'est pour les pauvres . PAQUEAU Gaston , né au Bas-Rhin servi par des dames . Élève les bras ô imprudence . 239. - Loge de chanteuses 9 heures du soir . PASSARAT Bernard . Passera pas@! Traîne-guenille, né ou plutôt panné chez lui, dans les nuages. - Élève de Quékçavoufait. - Zut@! - rue-Sarah pas Bernhardt . -240. - Le génie du naturalisme, panneau décoratif pour le salon de M. E. Z. P@@@@@ J. , né au Chili, près d'Asnières. -@Elève 1. quel succès ! - 5, rue de la Sorbonne. 241. - Excelsior. PETRUS Ernest , peintre, sculpteur, architecte. Elève au biberon le niveau de l'art. Se charge des dé-ménagements d'artistes. Colle forte pour unions brisées.@@ etc.@@ etc.@ etc.@ - @@H, rue Per-dreau. 242. - L'innocence@ élude plein air. 243 - ???? PICHET, maréchal-des-logis pour ses inf'rieurs, élève caporal quand il arriva au régiment. Demeure actuellement au 11@me chasseurs, 2@me escadron à Cinq-Germain. 244. - Aquarelle. PILLE Henri . Né à Essomes Aisne . Élève de 11. E. Barrias. H. C. 35, boulevard Rochechouart. 245. - Homère chantant l'@Iliade. -PILDTELL. 246. - Dessin rétrospectif. POUPÉE Ninette. dite 20 , Mannequin chez Félix, modèle chez Henner, pose et fait poser. 186, rue Tiquetonne Asnières . -247. - La bonne chique. 248. - La partie d'écarté. IUlNAUD Jules . Élève. Son chapeau devant les dames. Né de petites causes qui ont produit de grands effets conseiller son tailleur . 8, rue André del Sarte. -. -249. - La Justice. Projet pour le palais. de justice de Saint-Pourçain a lier . 250. - Porc militaire Note de l'organisateur les Allemands sont priés de laisser la montre. 251. - Dessin à la mouchure de nez. Tabac de la régie,, contributions indirectes ayant appartenu à saint Joseph, fumiste à Nazareth Turquie d'Asie collection J. R. note de l'organisateur Regardez-le fixement, il n'ouvrira pas les yeux. -Regard him fixed ly he'll not open his eyes. RIOL dit Ramollot et dit Cab, puisque Cabriol. -@Né faste et Marguerite de Gounod de Paravents français. - Demeure en train de plaisir, n@ 15, au troisième. 252. - Vue générale de l'Oreille de Paladinè. 253. - Fantaisie parisienne. ROLLINAT Maurice , poète arrivé malgré ses amis. -@rue Oudinot, 6. 254. - Son portrait Prêté par M. Eudel qui en a prêté bien d'autres . Quand les regrets et les alarmes Battent mon sein comme des flots, La musique traduit nies larmes Et représente mes sanglots. ROUSSEL Paul . Né à Sée. Élève de Delbey sculpteur . 7, rue de Belfort. , 255.. - l'U lent. RUDE. 256. - Dessin rétrospectif. SAPECI vMarie-FeIxcieD . Né à Paris, le 11 mai 1800, à Yiiia-Sapeck à Bordighera. 257. c La htfie et te lorgnon à un Dieu qui n'a qu'trn oeil. 258. - Lutte de poitrines Appartient à M. Escalais . SUJlll. 259. - Dégoûtés de la eiell.appartient à M. Paul Bilhaudi. SELRACH. pas de prénom?, pas de lieu de naissance. 1. boulevard Beaumarchais. 260. - Un officier de quart. SELRACH Blanche , i boulevard Beaumarchais. 261. - Aw- petits de@ oiseaux@@@ Gravure sur pa-pier. S@NrS Frank . Né à Manchester. Elève de personne@@@@. rue Hurel Neuilly-sur-Stioej. 262. - Mardi gras. STA H. de . Élève de la nature, 58, rue de Laro-chefoucaald. 263. - Le Clairon @@~ . la chirge i Déroulejé . 264. - Dra-ïie à 'a mains ou le IJ Juillet. SUASEZ @@J.1'. 12. boulevard Poissonnière. 265. - Portrait d-e M@- X. SUE Eugène . 266. - Destin rctro p@c,iff. TALUET moi je l'ai pas . A reçu un prénom hon-teux qu'il n'ose pas dire. C'a l'a rendu tout triste, c'est pour ça qu'il demeure avenue du Maine, 23. N'a envoyé qu'un tableau à cause de la distance. 267. - Colère rouge et peur bleue. TARANNE. Fabricant de vues pour eau de mélisse. Né à Morve mouchoir et chair . Rue comme un cheval n° ti de veau. 268. L'obélisque des carmes déchaussés . TONIX comme anneau . Né à Mateur de Courses de. taureaux. 5, rue de Béranger. 269. - Projet de cadre sur la réorganisation de l'armée. TOUCAS.@@@@ Tout lasse Bienatoi pour les dames . Né entre l'Obélisque et le Panthéon par un beau jour de brouillard. Professe un grand respect pour l'Incohérence. 270. - La Plante la plus utile à l'homme. Enseigne achetée par M. Piédamour, pédicure, né à Gruyères. Décoré du Mérite agricole pour ses études sur les plantes des pieds. TRAVIÈS. 271. - Dessin r.trospectif. TRUCHET. Né et habitant Paris. 272. - Effet de neige. TUGER Edmond , peintre à Magny Seine-et-Oise , 12, rue Hippolyte-Lebas, Paris. 273. - Bourriches de pensées Peinture . 274. - La Cascade du Vésinet Aquarelle . VALOT Georges . Né à Paris. Élève de M. Laporte frappé avant d'entrer . 27, rue du Caire. 275. - Une salle aux prix à Bouzy-les-Tourtes. VAiAU@D Eric de . Ney place de l'Observatoire et habite rue des Petits-Champs, 82. Amateur du beau. Élève de MM. Kaprice et Phantaisye. 276. - La presse au pays des amou rs. YVES Raymond . Licencié en droit. Né à Paris tiens@! . 38, rue de Fleurus. 277. - Verchesseburg. ZED-NER. Élève de Latouche. Né aux iles Seringui-nos. f 278. - Le rêve peinture spécimen de Bel-Ly. élève de Puvis-Yau que la nature, né à Nez Bour-bon île . 279. - La réalité @!! peinture économique voir cadre-affiche, système breveté s. g. d. g. ZUT anonyme . Né fourson partout. 280. - Figures à claques sur chapeau idem. SUPPLÉMENT y MURISSE Georges . Né nu. 281. - Tam tam prussien. MES@nÈS Voir plus haut . Beaucoup plus fcaut. 282@. - Une invasion. PATAPOUM@, dit le Chévelu. 283@. -Le màl dont j'ai souffert s'est enfui comme un rêva. BÉRAT@. 284@. - Dessin rétrospectif.
CATALOGUE DE L'EXPOSITION DES ARTS INCOHÉRENTS ABRIAL Stéphance , peintre. Né à Paris, élève de @Herts, rue Éblé, 4. 1. -@Les @Nouvelles. ALESSON Jean amateur. Élève de Rembrandt, 3, place de Vintimille sérieusement . 2. -@Orage aux Antipodes. ALLAIS Alphonse pas XII . Né à Honfleur de parents français, mais honnêtes. Élève de l'école anormale inférieure, 3, place de la Sorbonne. 3. -@Première communion de jeunes filles chlorotiques par un temps de neige. Acquis par l'Etat. - L'Etat, c'est moi. @@ALLARDO Eduardo-Julio-Noëlo . Né à la Source dé@partement des Eaux de Garonne , élève de l'Eau, rue de la Fontaine Pas scie . 1 bis. -@La Place de la Concorde par un temps de brouillard. Vue prise aux marches de la Madeleine. 2 bis. -@Portrait historique du dernier Canif de Bagdad . @@3 bis. -@Pressé pour les Incohérents. 4. -@Cerveau timbré sur papier idem. ANGRAND Homme futur , peintre, 45, boulevard des Batignolles. 5. -@Arrivée des cinq Galets. ARTHUS Albert-Louis . Né à Van Pays-Bas , élève des Sangsues à Paris, 81, rue Taitbout. 6. -@Mystère et couverture ou un Drame à 40 mètres au-dessus du niveau de la mer appartient à M.D..., agent de change près la Bourse de Lyon. 7. -@L'As, cension, maquette d'un tableau de 20 mè@tres superficiels pour la cathédrale de X..., appar@tient à la Société de navigation aréostatique de Funekal Iles Uçons. 8. -@Frégate égyptienne donnant la chasse à des Marsouins atteints de choléra. Appartient à l'Aca@démie de médecine d'Alexandrie. 9. -@Les restes de ma belle-mère après le passage d'un train de nuit à Mont-sous- Vaudrey. ARTHUS Henri-Marcel , dit Bobichon, né au Sein Morbihan , en bas âge, élève des poids féculents , à Paris, 81, rue Taitbout. 10. -@La Première Pipe appartient à l'Hospice des Enfants trouvés. 11. -@La Lune Rousse à vendre . 12. -@Dent à vendre . AURIOL Georges . Homme de lettres, 17, rue Ra@cine. Né Tage supérieur. 13. -@Image d'un sou. BANÈS Antoine , né au Ministère des Beaux-arts. Élève des Folies-Bergères, 40, rue de Berlin. 14. -@Léda et le Signe à vendre de 5 à 50,000 fr. . BARIC, dessinateur, 56, rue de Lille. 15. -@Costumes d'opérette la conquête de la toison d'or . BAUDELAIRE Charles . 16. -@Dessin rétrospectif. BEAUMONT E. de . 17. -@Une horizontale d'il y a vingt ans. Aquarelle prêtée par M. Paul Eudel . LE BÈGUE René . 83, rue d'Hauteville. 18. -@Petites Assiettes faïence. 19. -@Les récoltes du saucisson dans la campagne de Lyon. @20. -@L'Aquarium aquarelle . BENNER Jean , peintre, 71, boulevard de Clichy. 21. -@Papa César. BENOIST Hipolyte , devrait avoir deux p et un t. Né Morin. Elève de Racine. Phèdre du Liban. Rue de l'Echiquier. 22. -@Premier dessin d'un bébé. 23. -@Vitre cassée. BERGON Paul . Né en face l'horloge de la Bourse avant les pneumatiques , élève du frère de moi. On le trouve boulevard Haussmann. 24. -@Oh ! Schocking. 25. -@Dessin. BERTOL-GRAIVIL Eugène-Édouard . Né Pomucène, élève de Coquelin cadet. 147, rue de Rome. 26. -@Le pied des Alpes. Annibal, César, Bonaparte, passèrent les Alpes, Corso voulut en faire autant.... il les franchit le 15 septem@bre 1883 et arriva à Paris. Corso était venu à Paris tout exprès pour me chercher, et c'est moi qui ai couru après lui pendant deux jours, sans pouvoir arriver à attraper ce chevalier.... du brouillard. Il attendait ma réponse au pied des Alpes je l'ai mis au pied du mur...., il reste avec le pied dans le derrière...... HENRI ROCHEFORT . BÉZIÈS François-Paul-Émile . Artiste peintre, né dans l'Hérault, élève de Paul Saïn, 16, boulevard Beaumarchais. 27. -@Les Barbisonnières un soir de juin. BÉZODIS Georges . Né rond à Rome, capitale de la Jamaïque, demeure et ne se rend pas. Vive la République, S.@V.@P.@! 28. -@Laissons Lucie faire. BIANCHINI Charles . Dessinateur de costumes de théâtres, fait de la peinture malgré la défense des médecins aliénistes, 21, rue Bergère. Né à Lyon. 29. -@Le rêve. Il voit dans son sommeil l'absinthe, le vermouth et le bitter lui apparaître. - Aqua - pinto - relief. Hauteur 0,80, largeur 1.10.@@ BIGUE M lle de la . Prénom Valtesse. Qualités Tou@tes. Elève de Emile Elu. 98, boulevard Males-herbes. 30. -@Lézards cohérents.@ BILHAUD Paul . Né le 31 décembre. Pas marié. Elève de H. Gray, professeur de A. Erhard. 76, rue de Seine, au 1 er étage c'est une blague, mais ça pos@e toujours . - A un piano à, vendre. 31. -@La Saint papa, @@@Papa, devine les cadeaux Que je tiens derrière mon dos ? Tu vois, tu peux pas deviner, @@Aussi je vais te les donner. Appartient à Lévy Dorville qui me l'a acheté un prix fou ! 32. -@La corne d'abondance. 33. -@Paris le jour et la nuit en collaboration avec M. Lévy Dorville . 34. -@Une bonne précaution. BLAIRAT. Né à Roque mort Gard . Élève de son père, aquarelliste, 32, rue Taitbout. 35. -@Baigneuses. BLANC Charl 36. -@Dessin retrospectif. BLANCHON E. . Né à Paris. Élève de Cabanel. 37. -@Plafond du docteur Ricord, salle de billard, effet de mirage. BLAVIER. Sculpteur. Chez M.@J. Renoult, 3, rue d'Alger. 38. -@L'Ivresse , grande terre cuite originale. 39. - Au bain, statuette. 40. -@La cigale ayant chanté. 41. -@Départ pour le Sabbat.t. 42. -@Du haut en bas. 43. -@Un petit sou, S.@V.@P. BOUDIN Emile . Amateur, né à Saint-Eliph Eure-et-Loir , 37, rue Perrier Levallois-Perret . 44. -@Le bac. BOULANGER Henri . @45. -@Dessin rétrospectif. 46. -@Dessin rétrospectif. BOURBIER Paul . Né très long, homme du grand monde, 32 ans, 24, rue du Sentier. 47. -@Un homme très fin et très gros.@@@ BOUTET Henri . Né un peu fort, élève de M. Crayon et de Mlle Pointe-Sèche, 12, rue Trognon, à Sèvres. 48. -@Pastel en bâteau. 49. -@Etude de femme et réciproquement. @BRÉCHEMIN père . Né à Chartres. Elève de lui-même, 18, rue du Val-de-Grâce. 50. -@Faïence à double face regardez au derrière . BRÉCHEMIN Louis et fils , hors concours. Né à un endroit qu'il ne se rappelle plus. Elève du Lion de Belfort même adresse que ci-dessus . 51. -@La Honte après le crime se cache derrière un rideau de théâtre. Nota La Honte est de grandeur naturelle. 52. -@Bière dans laquelle je désire être enterré. Na@ture d'après dessin. Appartient à la Revue critique . BRÉCHET Jules , comme César. Né plus tard, habite tout de même à Caen. 53. -@Une basse-cour. BRULIES Georges des , rentier. Né-laton, à Chailly S.-et-M. . 54. -@Combat de cuisiniers nègres par un effet de neige A@frique centrale . BULTEAU, né à Roubaix Nord . Artiste peintre. Élève de Cabanel, 54, rue Rochechouart. 55. -@Allégorie. @@CAIN G. et H. , nés à Paris tous les deux par affec@tion, 19, rue de l'Entrepôt et, 18, rue de Chabrol. 56. -@M. le Vicomte X de Z. Le public est prié de ne pas jeter de pain à M. le Vi@comte. CARAN-D'ACHE, peintre, né à Paris. 56 bis. -@Porte panorama à l'usage des généraux. Les jours pairs Iéna, Solférino, Magenta. Les jours impairs Wagram, Austerlitz, Aboukir. CARPENTIER Eve-Arist oh ! , né à Clichy, sur le boulevard, n° 71. Elève de l'Académie Royale d'Anvers et contre douze . 57. -@Deux amis. 58. -@Miss Théophile. CARPIT George , s'appelle Picard et le cache soi@gneusement , à Amiens. Gros pâté, va ! 9. -@Une bataille. CÉSAR, O'BINOCLE, né malgé lui et sans culotte, à Paris près Pontoise . Se cache sous le nom de Colonna de Césari Raoul quelquefois . Fait des femmes, pose des lapins, élève d'Ejupon. Tient actuellement un entrepôt de fumisteries, 194, rue Lecourbe. Affranchir. 0. -@Drapeau national incohérent. 61. -@Armes des seigneurs Alphonse de Marlouville, en collaboration avec F. Bricage. Acheté par la famille. @62. -@La nouvelle Légion d'honneur sous le règnegne @de l'incohérence. Sera à vendre ou à louer. @- Victor Hugo invenit , Cesar O'Binocle execu@xit. @Voyez Lapin. CHAMBORD Comte de . 63. @-@Dessin retrospectif. CHALY E. , artiste peintre. Né à Clermont-Ferrand Puy-de-Dôme . Élève de Luigi-Loir, 56, rue de Lille, à Paris. 64. -@Les Mères aux vingt chiens. 65. -@Une idée lumineuse. @@CHARLET. 66. -@Dessin rétrospectif. CHARLET Georges . Né, ah ! que voulez@-vous ? rue - Marie-Antoinette. - actuellement@ rue Montmartre,@@ 78. - Graveur en taille-douce, @@oh, là, là ! élève de M. Laporte à gauche en sortant . @@67. -@Un nez fait de neige. 68. -@Un Conseil des Ministres. CHATENET-MARTIN, ouvrier scieur de long, de très long, charpentier, demeurant depuis longtemps@@ à Paris, 4, rue du Volga, à Charonne c'est bien fait , et né lui-même à Saint-Léonard Haute-Vienne , le 16 octobre 1844, à 8 heures de relevée. 69. -@Un grand tableau Le grand château de Rochechouart, en Limousin. 70. -@Le château de Pompadour. 71. -@Le château de Coussac, à Gonesse. 72. -@Le château de Pierre Buffière. 73. -@Une très jolie gravure@ représentant le D@ieu qu'adoraient les Celtes, c'est-à-dire la belle G@@iovinna. CHEVALLIER Adeline , née à Paris, rue Saint-Jean, 35, à Pontoise. 74. -@Portrait garanti ressemblant. Signé A.@C. 75. -@Projet d'une toile à effet. Signé A.@C. CHOUBRAC ou BRIC, né sur le câble transatlantique, entre deux os, ne se souvient plus par quel temps s'élève tout seul, actuellement locataire de la Co@@mpagnie des petites voitures. 76. -@Femme vue de parapluie, ou le ############# vénéneux. Souvenir de Dieppe . COHL Émile , né à Paris, demeurant, 36, boulevard Henri IV, élève des poules et des lapins en cham@bre. 77. -@On demande un vitrier, trompe-l'oeil. 78, -@Effet de neige, environs d'Ir@kousk Sibérie , curieux effet de plein air. L'artiste trouvant son paysage suffisamment froid n'a pas cru devoir le mettre sous glace. 79. -@Costume de voyage de M me Sarah-Bernhardt, obligeamment prêté par M. Worth. 80. -@Barra , d'après le tableau d'Henner. 81. -@Saint-Entoile et son torchon. Il suffit de re@garder fixement Saint-Antoile pendant 24 heures pour voir les yeux se fermer. - N.@B. Les vô@tres, bien entendu. 82. -@Portrait flatté d'après photographie. Il suffit de donner une photographie pour avoir un portrait aussi ressemblant que celui-ci. Prix 53 fr, 35 c. COLLODION, né pas encore, mais ça viendra, élève de Petit-Pierre, rue , même numéro. 83. -@Portrait de M. Paul Eudel au milieu de ses bi@belots Crayon rechampi de couleurs prêté par le déjà nommé . COMBETTES Eugène , né à Paris, à l'âge de 38 ans, sculpteur et décorateur au quai Bourbon. 84. -@La justice poursuivant le crime d'après les plus grands maîtres . Panneau décoratif. COQUELIN CADET, sociétaire Comédie-Française , né à Rivé, élève de son frère aîné . 85. -@Souvenir d'Etretat simple dessin . Refusé au Salon Triennal. - Acheté par M. Bertot-Graivil. COURCHÉ DE FIACRE dit COMTE VINAIGRIER DE LA PER@SILLIÈRE, né Ophite de Gaz au Crézot de fontaine de parents mineurs, demeure où il pleut. 86. -@Une tête de veau à l'huile, une@ ! 87. -@Pierrot et Colombine. DANTAU Georges , né Trèsporc, Élève de Saint-Antoine ça se trouve bien , 32, rue des Tilleuls Boulogne@sur-Scène . 88. -@Lapin Grillé Prière de ne pas jeter du pain aux bêtes . 89. -@Portrait de Tu-Duc , sur allumettes. DAUMIER H. . 90. - Le vieux tragédien aquarelle prêtée par M. Paul Eudel . DELACOUR Charles , né à Paris, il y a quelque temps. - Porte toute sa barbe, mais se ferait raser au besoin. - Nature délicate mais tendre. - Chan@leur par goût, mais poète par vocation. 91. -@Effet de mère et de lune tout à la fois. DELPY pas Albert , né à Joigny Yonne , élève de Jules Lévy. @@92. -@Paysages autour d'un cadre. DESPORTES F. , élève de Pils et Robert Fleury, né à Lyon en 1849. 30, rue Baudin, Paris. - Ré@clame un jour favorable pour son tableau. 93. -@Joseph Bara Honni soit qui mal y pense ! . DETOUCHE ATOUT Henri-Julien , peintre moderniste,@@ né, dès son âge le plus tendre, à Paris, élève des Maîtres, rue de la Tour-d'Auvergne, 39. 94@. -@Musée Sémitique en collaboration avec @@Mé@@landri. 95. -@Vitriolisme croquis à la plume . 96. -@Dans la rue aussi . DILLAYE OU NE LES DIS PAS Frédéric , né à Villedieu@les-Poëles Manche , élève de lui-même à Bourgla-Reine, villa des Mâlis Seine . @97. -@Tempête dans un crâne. DUCORDON, notable portier décoré d'un grand cordon S.@V.@P., né en le tirant, mourra dito. Pas de commentaires 98. -@Projet de diplôme. DUMAS Adolphe . 99. -@Dessin rétrospectif. DUMAS FILS Alexandre . 100. -@Dessin rétrospectif. DUVAUCHEL Léon , né à Paris, élève de Théophile Gautier et de la nature. @101. -@Mélanges d'art et de littérature. - Recto Un hameau forestier, dessin en charbon rehaussé de craie, sur papier d'emballage. 102. - @Recto Un atelier de poète . - dessin verso dessins au crayon noir. - Sonnet. Retournez S.@V.@P. MADEMOISELLE étoile , rue du Croissant, à Cons@tantinople. 103. -@Lettre du fusiller Billou de la 5e du 4, du 5, du 6, du 20, du tiers comme du quart à ses parents. -@Et réponse d'iceux. 104. -@La colère. - Le public est prié de remar@quer que cette composition remarquable contient le vrai moutardier du pape, personnage important dont tout le monde parle et que personne n'avait vu jusqu'à présent. 105. -@Le beau temps calme plat . 106. -@La Sublime Porte paysage ottoman . FABRE DES ESSARTS Léonie , homme de lettres très licencié, chez M. Zenon Fière, 14, rue des Écoles. 107. -@La Vague. FAVIER Victor . Maison Klotz jeune. Né à Avricourt Meurthe , le 7 juillet 1855 et Français malgré les Prussiens . Comptable pour manger, canotier pour boire, dessinateur par occasion et rentier en espérance, 2, place des Victoires. 108. -@A Bougival ou ailleurs. FERDINANDUS, né O Graphie Cap Horn , naturalisé d@force. Groënlandais. S'est sauvé, 36, rue Sainte Placide. 109. -@Garde matrimoniale. FERHUYT Julie, Mlle , 1, boulevard Beaumarchais. 110. - L' Invalide à la tête de bois. FOLOPPE Jules , né à Champosoult, élève de M. Kun@vassey, 12, rue des Apennins Paris-Batignolles . 111. -@Matines. FOUQUES H. , sculpteur, 11, impasse du Maine. 112. -@Basile-Ique, ma première maîtresse. FRAIPONT si vous le permettez, Gustave pour les dames . Élève d'immenses prétentions à l'art pur... as-tu fini ?... Né... c plus ultra, 72, rue du Cher@che-Midi à 14 heures. Récompenses obtenues 59 e prix de calcul, 12 e prix d'orthographe. N'a pas écrit à Bilhaud pendant qu'il était à Amster@dam. 113. -@La Hollande Environs d'Amsterdam . Aquarelle en relief, mais sans gouache. FRANCE E. , graveur sur mastic. Élève les yeux au ciel. 3, boulevard Bonne-Nouvelle. @@114. -@Méli-Mélo. FROISSARD Arthur , frère d'Aristide. Né buleux, un vendredi. Élève la voix. Rue de Paris, 13 au Pecq . 115. -@Le plus beau des gars est tout vert. GALLIOT Hanathol , né pendant une grande ma@noeuvre. Élève de Pose. 7, rue Soufflot il ne dit pas où . 116. -@Tête de coureur des bois. Portrait de l'au@teur, c'est lui qui l'a peint . GALIPAUX TACHE Félix , monologuiste, né dans l'ignorance du mal dans lequel il grandit rapide@ment devant Dieu et devant les hommes. Attend le jugement dernier, 165, rue Saint-Honoré. 117. -@Original authentique de la cession du droit d'aînesse d'Esa@ü. GANDARA Antonio Espagnol des Batignolles. Pein@ture au vitriol Elève d'Aurélien Scholl . 118. -@Les grands hommes du Chat Noir Gou deau, Salis, Rivière, Jouy, Moreas. GASSIER Georges , peintre à Chailly en bière. 119. -@Peinture sur peaux lisses et à percussion cen@trale. 120. -@Canards, faisans deux sujets . A vendre. 121. -@Vase étrusque trouvé dans des fouilles au Pô Italie et restauré par Georges Gassier, qui affirme que cette pièce remarquable doit remonter à l'âge du pot-au-feu. A vendre . GAYDA Joseph , né à Carpentras, le 1 er janvier 1851. 122. -@Cheval de taille, peinture militaire sur ga@melle. Au moment d'engager l'action, un cuirassier vétéran de vingt batailles s'avança vers le général en chef et lui of@frit un bouquet. Trop de fleurs est-ce ta fête. Esta@fette pour ceux qui n'ont pas lu l' Élernel féminin, 1 vol. 3 fr., chez Lemerre , répondit le commandant en chef. Georges Henry Berthains Les Guerriers, légendes. GEOFFROY Jean , artiste peintre, né à Marennes Charente-Inférieure , le 1 er mars 1853. Élève de M. Adam et Levasseur. Rue du Faubourg-du-Temple, 54, Paris. 123. -@L'OEil de saint Antoine pendant la soixante-dix-neuvième tentation. 124. -@La marche des gras. GHYS. - Né à Cordes-lès-@pianos. Élève de Mahomet,@ rue de l'Orient... je ne sais pas le numéro. 125. -@Une jeune personne du meilleur monde Lavis prêté par M. Paul Eudel . @@GODIN M me Eugène . Secrétaire général du jour@nal Swift à Lilliput, née à Paris. 6, rue de la Gaîté.Gaîté. 126. -@Un truand des Balnibarbes. 127. -@Un chien mastic . GODIN M me Léontine . Etat civil Pianiste, élève de Vieuxtemps, Rit à pleines et belles dents@@ De tout, des gens comme des choses A dû naître au milieu des roses,@@ Et n'a que l'âge du printemps. La Renommée . 7, rue de la Terrasse. 128. -@Eléluiparel.rel. GOUÊRY Jacques , imprimeur des incohérents. Nez au-dessus d'une paire de moustaches. 27, rue de Seine. 129. -@La Justice poursuivant le Crime. GRAY Henry , dessinateur@-costumier fantaisiste. Nez droit et à tous@ les vents et les odeurs de Paris ? . Elève des Parisiennes. 6, rue de Saint-Pétersbourg. 130. -@Parisiana. 131. -@Éternel roman. 132. -@Excelsior. 133. -@Fusain à l'huile. 134. -@La chute des feuilles en automne. 135. -@V'lan. 136. -@Mâle et femelle. 137. -@Souvenir de mon prochain ballet aux Folies-Bergère. 138. -@Fers à cheval. @139. -@Fruit défendu. -@Idem épluché. GROS. 140. -@Dessin rétrospectif. GUAYS DES TOUCHES Jules . Gentleman rural, musi@cien, peintre et modeleur à ses moments perdus. Né à la Flêche Sarthe . Elève de lui-même. Au château de Chateloup, près la Flêche Sarthe . 141. -@Marrons sculptés. 142. -@Le commandant Laripète et un jour de gloire. GUIGNARD Amédée . Né aux Batignolles, 44, rue La@condamine. 143. -@Le Buveur d'absinthe. GUILLOU Maurice . 144. -@Portrait d'un caissier fidèle, après le bal. F. HABERT. Cousin des crayons du même nom. - Mesplès le connaît, alors je blague, 64 bis, rue@ du Long. 145. -@Le choix d'un masque. 146. -@Bouton d'or. 147. -@Sérénade au cochon. HAUREAU. @148. Dessin rétrospectif. HILAIRE Georges . Rapin de David. Négoce-sciant. 1, rue Pierre-Picard. 149. -@Serrement des Eaux Grasses. Appartient à Alph. Coutard. - Nouveau rapsode . HIRTZ. Peintre. Né à Orange, à Paris Orangerie . 150. -@L'orange rit. HUOT M me Hermance . Brodeuse. Née à Paris. Élève de son mari. 15, rue Campagne-Première. 151. -@Que c'est comme un bouquet de fleurs ! Enfin tu resplendis, ô gloire des chaussettes ! Tu ne vas plus aux pieds, mais l'art a ses hauteurs. Sur ton vieux corps troué, tombé sous les pincettes, Une main délicate a su broder des fleurs ! DUFOUR. HUTIN Charles . Hospice de Bicêtre, à Paris. 152. -@Les dix fils de la Madeleine. IHLY. Ne se rappelle plus son prénom, - en train de naître, la mère et l'enfant se portent bien, merci. Demeure à Paris, boulevard Arago, 7. 153. -@Le Vieux Chiffonnier. Y a des vers en bas du tableau. ISABELLE DE BOURBON. 154. -@Dessin rétrospectif. JULLIEN Alfred , peintre. Né à Paris. 61, avenue Daumesnil. 155. -@Après la suppression du budget. 157. -@La Morgue, vue du Pont des Tournelles à 11 heures du soir. KOTEK, pas de petit nom. Né en place repos. Elève à mateur. Manque d'adresse, tant pis pour les dames. @158. -@Méditations rien de la Martine . @@@@@@@59. -@Clavier en réparation Sabra étant allé pren@dre un bock , peinture anesthésique. LANGLOIS M lle Camille , chez ses auteurs. Née en siècle d'incohérence. Elève des Binus in Unus. Rêve contemplativement aux arts multicolores de l'autre monde. 160. -@Les lendemains de la mort.... il étouffe@ !!! soulevez le couvercle S.@V.@P. Dédié à Rollinat. LANGLOIS Henri et Saint-Edme . Binus in Unus ou les frères scie à moi, hachés. H.@E. Nés o logie paternel. Dessinateurs le jour et rédacteurs à la Revue critique la nuit. Elèves de leurs professeurs. 161. -@L'archange de l'incohérence terrassant l'hydre de l'art classique Dédié à la Revue critique. 162. -@Portrait de M.@H. de L. Dédié à M.@H. de Lapommeraye 163. -@La Vénus incohérente. De mille os, pour M. Damala. Appartient à M. Maurice Bernard Dédié à M. Bernard Passarah . 164. Voyez Lapin. 165. -@César incohérent. 166. -@Scène d'intérieur. LANOZ Henri , 9, rue Notre-Dame-de-Lorette. 167. -@Une pensée sauvage Etude de fleurs . 168. LAPIN, posé par MM. César O'Binocle et H.-E. Langlois. Nature non morte - destinée à la casse@role. LEBEL Charles , naturaliste, passage du Buisson-Saint-Louis. 169. -@Une vitrine, grenouilles 14 juillet . 170. -@12 sujets différents grenouilles . LEMOINE Achille , né tout jeune à Paris, élève de son école, 17, rue Pigalle. Bibelots en tous genres, achats, échanges. 171. -@Portrait de Mlle J.-A. de l'Académie na@tionale . 172. -@Souvenirs de mon prochain voyage sur les côtes d'Afrique, panoplie exécutée par l'exposant ou exposée par l'exécutant au choix. Appartient à [email protected]. Tripp. 173. - Rétrospectif Biberon vénéneux âge de lai@ton pièce rare. On en trouve beaucoup rue Pigalle. LÉOPOLD I er ROI DES BELGES. 174. -@Dessin retrospectif. LEPLICHEY Léon , né aux Martigues le 15 juin 1878. Élève de Sapeck. 175. -@La nuit d'août. Depuis que le cancer dans l'horizon immense A. DE M. 176. -@La nuit d'octobre Le mal dont j'ai souffert s'est enfui comme un rêve. LEVY DORVILLE E.-H.-D.-L.-M. , né rue Richelieu @@ancien III e , 10, place... Non je déménage le 15 . Elève de l'Ecole de dessin pour les jeunes per@sonnes de la rue Steinkerque affranchir . H.@C. M. d'H.@E.@U. 1882, G.@O. 177. -La revanche de l'Histoire. 178. -@Les grimaces néo-relief . App. à M.@H. Grosclaude. 179. -@Paris le jour et la nuit. En collaboration à M. Paul Bilhaud . Dédié à M. Alphand. 180. -@Le jugement dernier quartier Montmartre partie de gauche. 181. -@Un coup de poing. LÉVV-DORVILLE et MESPLÈS. - Voir aux deux . 182. -@La récolte du macaroni dans la campagne de Naples. - On peut goûter . - Paysage en pâte Bousquin de la galerie Vivienne . - Pas de réclame. - Allez-y . L@HE@@UREUX Paul . Hum... de lettres, né à Paris par le 35° de longitude Est a été vacciné au corps Consulter Vapereau . 36, rue Daubenton. 183. -@Les Colzas , aquarelle à la manière jaune. @184. -@Le grand meneur de loups. Les fauves regardaient d'un air de songerie Courir les reflets blancs d'une lune d'étain, Et, debout, surgissant au milieu d'eux, le teint Livide, l'oeil brûlé d'un flamboiement inerte, Spectre encapuchonné comme un bénédictin, Le grand meneur de loups sifflait dans la nuit verte. ROLLINAT, les Névroses . 185. -Enseigne pour sage-femme de première classe. Extrait du tarif avec choux peints 25 francs avec choux nature 25 fr. 50. Appareils lumineux on traite avec le Monsieur qui éclaire . Il n'est fait de réduction qu'à la sage-femme des Invalides . @186. -@La Conscience Acquis par l'Etat . On mit l'aïeul au centre... Et lui restait lugubre et hagard. O mon père L'oeil a-t-il disparu ? dit en tremblant Tsilla. Et Caïn répondit Non, il est toujours là. VICTOR HUGO. La conscience voit dans nous Comme le chat dans les ténèbres. ROLLINAT . 187. -@Beauté hors cadre. Marron de Saint-Cloud. Étude d'après nature . @@L'HEUREUX Mlle Berthe , petite amateur âgée de six ans, née à Paris, élève de son père, 36, rue Daubenton. 188. -@Bébé écoutant ce que disent@ les dépêches. LIVET Guillaume . Rédacteur en disponibilité, 73, @rue du Rocher très dur 189. -@Jupiter et Léda - Était-ce nécessaire ? . LOISEAU-ROUSSEAU Paul , sculpteur et né à Paul, 56, rue de Lille, à Paris même. 190. -@Le Clown et le papillon cire , 191. -@Eau excessivement forte. 192. -@La malle-poste de Bordeaux en 1840. Ce n'est pas en vin . LONZA A. . - chez M.@J. Ottoz, 19, rue Fontaine. 193. -@Quare conturbas me. Prix 2,400. A ce prix je laisserai 20 aux pauvres de Paris. LORIN Georges depuis son baptême , né au Marché aux Fleurs. - Elève de Cabriol. - 35, rue Cam@pagne-Première. 194. -@Menu d'un déjeuner d'artistes. 195. -@Un effet de lune mais pas de l'autre . Dessins à la plume prêtés par M.@P. Eudel. LOUIS-PHILIPPE I er . 196. Dessin rétrospectif. MAC-NAB. Né à Culpâ. Élève des Facultés mentales. Profession de myope. Demeure Rue-Y-Blas. 197. -@L'Angleterre revendiquant la propriété du Canal de Suez.@@ MADEL Sculpteur , chez M. Renoult, 3, rue d'Alger. 198. -@Mauvais camarades.@@ 199. -@Bons camarades. 200. -@Prière à saint Hubert. MARANDET Amédée . Libraire, rue Saint-Antoine. Né à côté du Lycée Charlemagne. 201. -@Portrait de M lle Samary dans les Précieuses ridicules fragment nocturne . MARÉCHAL. 202. -@Dessin rétrospectif. MARC SONAL. Journaliste, né à Theihss ! Dieu vous bénisse ! 203. -@La Fleur du Ah ! Groupe en plâtre sur pa@pier. MARTHOLD DE . Né Comte Jules sur la branche. Sans maître. 204. -@Carton d'un vitrail laïque pour un hôtel de la rue Sainte-Beuve. Rome 1880. MAURY Rose , 53, rue de Seine. 205. -@Tête de vieille femme dessin à la plume . 206. -@Divers dessins à la plume@. 207. -@Jeune fille aquarelle . MAYEUR Louis . Chef d'orchestre, né sans s'en douter@, élève de ses ancêtres. Habite présentement a @cheval sur le fil télégraphique Paris à Anvers . 208. -@Saine Flamande extrait d'un bureau de placement pour nourrices . D'après Téniers. MAYGRIER. Pas de prénoms, Magnétiseur, 4, r@ue de Vaugirard. 209. -@Tête d'un inconnu. MELLY V. , amateur, né à Asprès-les-Veyres Hau@@@tes-Alpes @, élève de M. Kotek, rue du Val-de-Grâce, 21. 210. -@Billets à ordre. 211. -@Échéance. MERIMÉE Prosper . 212. -@Dessin rétrospectif. 213. -@Dessin rétrospectif. 214. -@Dessin ############ 215. -@Dessin rétrospectif. 216. -@Dessin rétrospectif. 217. -@Dessin ######################################### MERUNI, né Talon, fumiste, rue du Cardinal-Le@moine, 49. 218. -@Portrait de M.@F.@M.@N. en volontaire d'un an. MESPLÈS Eugène , né à Paris, rue de Laval, 39, élève Itrier. 219. -@Faut-i cirer l'pouce ? 220. -@Courses d'Été. 221. -@La vallée des Lettres. Paysage roman@tique 222. -@Hercule se désaltérant. 223. -@Hyacinthe à Londres. 224. -@Une affaire d'honneur. 225. -@Le dîner des Harengs. MEYAN Paul , peintre naturaliste, né à Réticulé, département des Langues, élève en chambre. 226. -@Argenterie. MEY-SONNIER, membre important, très décoré. 227. -@Tableau d'à venir. MARIUS-@MICHEL. Né à Rago, n° 65, au boulevard. 228. -@Paysage à Cinq Cire l'école . 229. -@Deux sous de bois. 230. -@Nocturne à deux voix. 231. -@Vue du Château d'If, bas relief à l'huile et à l'ail pour salade frisée école marseillaise . MONT@@EGNY. 232. -@Dessin rétrospectif. MOREAU-LE-JEUNE. 233. -@Dessin retrospectif. NEYMARCK G. . @Né Lusko. Élève la hauteur de l'art. 234. -@Le jugement dernier quartier Montmartre , en collaboration avec Lévy Dorville. NOVION. 235. -@Deux vieux de la vieille. Aquarelle prêtée par M. Paul Eadel. @NUNEZ Léon . Homme de rivière, amateur de chiens et de chats. Fait de la critique et des conquêtes. 10, rue Saint-Marc, @236. -@Poil immobile. @ORBIER Stany . Élève de Maurice Davanne. 28, rue Watteau. @237. -@Le clou du salon. Serrurerie artistique vue prise au Mont-de-Piété . 238. -@Symphonie champêtre à quatre pattes . Don@nez s. v. p., c'est pour les pauvres . PAQUEAU Gaston , né au Bas-Rhin servi par des dames . Élève les bras ô imprudence . 239. -@Loge de chanteuses 9 heures du soir . PASSARAT Bernard . Passera pas ! Traîne-guenille, né ou plutôt panné chez lui, dans les nuages. - Élève de Quékçavoufait. - Zut ! - rue Sarah pas Bernhardt . @240. -@Le génie du naturalisme, panneau décoratif pour le salon de M.@E.@Z. PÉROUX J. , né au Chili, près d'Asnières. - Elève 1. quel succès ! - 5, rue de la Sorbonne. 241. -@Excelsior. PETRUS Ernest , peintre, sculpteur, architecte. Elève au biberon le niveau de l'art. Se charge des dé@ménagements d'artistes. Colle forte pour unions brisées... etc... etc.. etc.. - 115, rue Per@dreau. 242. -@L'Innocence, étude plein air. 243 -@???? PICHET, maréchal-des-logis pour ses inf'rieurs, élève caporal quand il arriva au régiment. Demeure actuellement au 11 me chasseurs, 2 me escadron à Cinq-Germain. 244. -@Aquarelle. PILLE Henri . Né à Essomes Aisne . Élève de @M.@F. Barrias. H.@C. 35, boulevard Rochechouart. 245. -@Homère chantant l' Iliade. @PILOTELL. 246. -@Dessin rétrospectif. POUPÉE Ninette, dite 20 , Mannequin chez Félix, modèle chez Henner, pose et fait poser. 186, rue Tiquetonne Asnières . @247. -@La bonne chique. 248. -@La partie d'écarté. RAYNAUD Jules . Élève. Son chapeau devant les dames. Né de petites causes qui ont produit de grands effets conseiller son tailleur . 8, rue André del Sarte.te. @249. -@La Justice. Projet pour le palais@ de justice de Saint-Pourçain à lier . 250. -@Porc militaire Note de l'organisateur les Allemands sont priés de laisser la montre. 251. -@Dessin à la mouchure de nez. Tabac de la régie@, contributions indirectes ayant appartenu à saint Joseph, fumiste à Nazareth Turquie d'Asie collection J.@R. note de l'organisateur Regardez le fixement, il n'ouvrira pas les yeux. @Regard him fixed ly he'll not open his eyes. RIOL dit Ramollot et dit Cab, puisque Cabriol. - Né faste et Marguerite de Gounod de Paravents français. - Demeure en train de plaisir, n° 15, au troisième. 252. - Vue générale de l'Oreille de Paladine. 253. -@Fantaisie parisienne. ROLLINAT Maurice , poète arrivé malgré ses amis. - rue Oudinot, 6. 254. -@Son portrait Prêté par M. Eudel qui en a prêté bien d'autres . Quand les regrets et les alarmes Battent mon sein comme des flots, La musique traduit @mes larmes Et représente mes sanglots. ROUSSEL Paul . Né à Sée. Élève de Delbey sculpteur . 7, rue de Belfort.t. 255@. -@l'U lent. RUDE. 256. -@Dessin rétrospectif. SAPECK @Marie-Felicien . Né à Paris, le 11 mai 1860, à Villa-Sapeck à Bordighera. 257.@@ La @lune et le lorgnon d'un Dieu qui n'a qu'@un oeil. 258. -@Lutte de poitrines Appartient à M. Escalais . SÉGUIN. 259. -@Dégoûtés de la vie ! appartient à M. Paul Bilhaud . SELRACH. pas de prénom@, pas de lieu de naissance. 1. boulevard Beaumarchais. 260. -@Un officier de quart. SELRACH Blanche , 1 boulevard Beaumarchais. 261. -@Aux petits des oiseaux... Gravure sur pa@pier. SINUS Frank . Né à Manchester. Elève de personne, 22, rue Hurel Neuilly-sur-Seine@. 262. -@Mardi gras. STA H. de . Élève de la nature, 58, rue de Laro-chefoucauld. 263. -@Le Clairon sonne la ######## Deroulède . 264. ############## mains ou le 14 Juillet. SUAREZ M lle . 12. boulevard Poissonnière. 265. -@Portrait d@e M e X. SUE Eugène . 266. -@Dessin rétrospectif@. TALUET moi je l'ai pas . A reçu un prénom hon@teux qu'il n'ose pas dire. Ç'a l'a rendu tout triste, c'est pour ça qu'il demeure avenue du Maine, 23. N'a envoyé qu'un tableau à cause de la distance. 267. -@Colère rouge et peur bleue. TARANNE. Fabricant de vues pour eau de mélisse. Né à Morve mouchoir et chair . Rue comme un cheval n° ti de veau. 268. L'obélisque des carmes déchaussés . TONIM comme anneau . Né à Mateur de Courses de. taureaux. 5, rue de Béranger. 269. -@Projet de cadre sur la réorganisation de l'armée. TOUCAS..... Tout lasse Bienatoi pour les dames . Né entre l'Obélisque et le Panthéon par un beau jour de brouillard. Professe un grand respect pour l'Incohérence. 270. -@La Plante la plus utile à l'homme. Enseigne achetée par M. Piédamour, pédicure, né à Gruyères. Décoré du Mérite agricole pour ses études sur les plantes des pieds. TRAVIÈS. 271. -@Dessin retrospectif. TRUCHET. Né et habitant Paris. 272. -@Effet de neige. TUGER Edmond , peintre à Magny Seine-et-Oise , 12, rue Hippolyte-Lebas, Paris. 273. -@Bourriches de pensées Peinture . 274. -@La Cascade du Vésinet Aquarelle . VALOT Georges . Né à Paris. Élève de M. Laporte frappé avant d'entrer . 27, rue du Caire. 275. -@Une salle aux prix à Bouzy-les-Tourtes. VANAUME Eric de . Ney place de l'Observatoire et habite rue des Petits-Champs, 82. Amateur du beau. Élève de MM. Kaprice et Phantaisye. 276, -@La presse au pays des amou@rs. YVES Raymond . Licencié en droit. Né à Paris tiens ! . 38, rue de Fleurus. 277. -@Verchesseburg. ZED-NEM. Élève de Latouche. Né aux îles Seringui@nos.@@ 278. -@Le rêve peinture spécimen de Bel-Ly, élève de Puvis-Vau que la nature, né à Nez Bour@bon île . 279. -@La réalité !!! peinture économique voir cadre-affiche, système breveté s. g. d. g. ZUT anonyme . Né fourson partout. 280. -@Figures à claques sur chapeau idem. SUPPLÉMENT VAUDRISSE Georges . Né nu. 281. -@Tam tam prussien. MESPLÈS Voir plus haut . Beaucoup plus @haut. 282 . -@Une invasion. PATAPOUM , dit le Chévelu. 283 . -Le mal dont j'ai souffert s'est enfui comme un rêve. BÉRAT . 284 . -@Dessin rétrospectif.
CATALOGUE DE L'EXPOSITION DES ARTS INCOHÉRENTS ABRIAL Stéphance , peintre. Né à Paris, élève de @Herts, rue Éblé, 4. 1. -@Les @Nouvelles. ALESSON Jean amateur. Élève de Rembrandt, 3, place de Vintimille sérieusement . 2. -@Orage aux Antipodes. ALLAIS Alphonse pas XII . Né à Honfleur de parents français, mais honnêtes. Élève de l'école anormale inférieure, 3, place de la Sorbonne. 3. -@Première communion de jeunes filles chlorotiques par un temps de neige. Acquis par l'Etat. - L'Etat, c'est moi. @@ALLARDO Eduardo-Julio-Noëlo . Né à la Source dé@partement des Eaux de Garonne , élève de l'Eau, rue de la Fontaine Pas scie . 1 bis. -@La Place de la Concorde par un temps de brouillard. Vue prise aux marches de la Madeleine. 2 bis. -@Portrait historique du dernier Canif de Bagdad . @@3 bis. -@Pressé pour les Incohérents. 4. -@Cerveau timbré sur papier idem. ANGRAND Homme futur , peintre, 45, boulevard des Batignolles. 5. -@Arrivée des cinq Galets. ARTHUS Albert-Louis . Né à Van Pays-Bas , élève des Sangsues à Paris, 81, rue Taitbout. 6. -@Mystère et couverture ou un Drame à 40 mètres au-dessus du niveau de la mer appartient à M.D..., agent de change près la Bourse de Lyon. 7. -@L'As, cension, maquette d'un tableau de 20 mè@tres superficiels pour la cathédrale de X..., appar@tient à la Société de navigation aréostatique de Funekal Iles Uçons. 8. -@Frégate égyptienne donnant la chasse à des Marsouins atteints de choléra. Appartient à l'Aca@démie de médecine d'Alexandrie. 9. -@Les restes de ma belle-mère après le passage d'un train de nuit à Mont-sous- Vaudrey. ARTHUS Henri-Marcel , dit Bobichon, né au Sein Morbihan , en bas âge, élève des poids féculents , à Paris, 81, rue Taitbout. 10. -@La Première Pipe appartient à l'Hospice des Enfants trouvés. 11. -@La Lune Rousse à vendre . 12. -@Dent à vendre . AURIOL Georges . Homme de lettres, 17, rue Ra@cine. Né Tage supérieur. 13. -@Image d'un sou. BANÈS Antoine , né au Ministère des Beaux-arts. Élève des Folies-Bergères, 40, rue de Berlin. 14. -@Léda et le Signe à vendre de 5 à 50,000 fr. . BARIC, dessinateur, 56, rue de Lille. 15. -@Costumes d'opérette la conquête de la toison d'or . BAUDELAIRE Charles . 16. -@Dessin rétrospectif. BEAUMONT E. de . 17. -@Une horizontale d'il y a vingt ans. Aquarelle prêtée par M. Paul Eudel . LE BÈGUE René . 83, rue d'Hauteville. 18. -@Petites Assiettes faïence. 19. -@Les récoltes du saucisson dans la campagne de Lyon. @20. -@L'Aquarium aquarelle . BENNER Jean , peintre, 71, boulevard de Clichy. 21. -@Papa César. BENOIST Hipolyte , devrait avoir deux p et un t. Né Morin. Elève de Racine. Phèdre du Liban. Rue de l'Echiquier. 22. -@Premier dessin d'un bébé. 23. -@Vitre cassée. BERGON Paul . Né en face l'horloge de la Bourse avant les pneumatiques , élève du frère de moi. On le trouve boulevard Haussmann. 24. -@Oh ! Schocking. 25. -@Dessin. BERTOL-GRAIVIL Eugène-Édouard . Né Pomucène, élève de Coquelin cadet. 147, rue de Rome. 26. -@Le pied des Alpes. Annibal, César, Bonaparte, passèrent les Alpes, Corso voulut en faire autant.... il les franchit le 15 septem@bre 1883 et arriva à Paris. Corso était venu à Paris tout exprès pour me chercher, et c'est moi qui ai couru après lui pendant deux jours, sans pouvoir arriver à attraper ce chevalier.... du brouillard. Il attendait ma réponse au pied des Alpes je l'ai mis au pied du mur...., il reste avec le pied dans le derrière...... HENRI ROCHEFORT . BÉZIÈS François-Paul-Émile . Artiste peintre, né dans l'Hérault, élève de Paul Saïn, 16, boulevard Beaumarchais. 27. -@Les Barbisonnières un soir de juin. BÉZODIS Georges . Né rond à Rome, capitale de la Jamaïque, demeure et ne se rend pas. Vive la République, S.@V.@P.@! 28. -@Laissons Lucie faire. BIANCHINI Charles . Dessinateur de costumes de théâtres, fait de la peinture malgré la défense des médecins aliénistes, 21, rue Bergère. Né à Lyon. 29. -@Le rêve. Il voit dans son sommeil l'absinthe, le vermouth et le bitter lui apparaître. - Aqua - pinto - relief. Hauteur 0,80, largeur 1.10.@@ BIGUE M lle de la . Prénom Valtesse. Qualités Tou@tes. Elève de Emile Elu. 98, boulevard Males-herbes. 30. -@Lézards cohérents.@ BILHAUD Paul . Né le 31 décembre. Pas marié. Elève de H. Gray, professeur de A. Erhard. 76, rue de Seine, au 1 er étage c'est une blague, mais ça pos@e toujours . - A un piano à, vendre. 31. -@La Saint papa, @@@Papa, devine les cadeaux Que je tiens derrière mon dos ? Tu vois, tu peux pas deviner, @@Aussi je vais te les donner. Appartient à Lévy Dorville qui me l'a acheté un prix fou ! 32. -@La corne d'abondance. 33. -@Paris le jour et la nuit en collaboration avec M. Lévy Dorville . 34. -@Une bonne précaution. BLAIRAT. Né à Roque mort Gard . Élève de son père, aquarelliste, 32, rue Taitbout. 35. -@Baigneuses. BLANC Charl 36. -@Dessin retrospectif. BLANCHON E. . Né à Paris. Élève de Cabanel. 37. -@Plafond du docteur Ricord, salle de billard, effet de mirage. BLAVIER. Sculpteur. Chez M.@J. Renoult, 3, rue d'Alger. 38. -@L'Ivresse , grande terre cuite originale. 39. - Au bain, statuette. 40. -@La cigale ayant chanté. 41. -@Départ pour le Sabbat.t. 42. -@Du haut en bas. 43. -@Un petit sou, S.@V.@P. BOUDIN Emile . Amateur, né à Saint-Eliph Eure-et-Loir , 37, rue Perrier Levallois-Perret . 44. -@Le bac. BOULANGER Henri . @45. -@Dessin rétrospectif. 46. -@Dessin rétrospectif. BOURBIER Paul . Né très long, homme du grand monde, 32 ans, 24, rue du Sentier. 47. -@Un homme très fin et très gros.@@@ BOUTET Henri . Né un peu fort, élève de M. Crayon et de Mlle Pointe-Sèche, 12, rue Trognon, à Sèvres. 48. -@Pastel en bâteau. 49. -@Etude de femme et réciproquement. @BRÉCHEMIN père . Né à Chartres. Elève de lui-même, 18, rue du Val-de-Grâce. 50. -@Faïence à double face regardez au derrière . BRÉCHEMIN Louis et fils , hors concours. Né à un endroit qu'il ne se rappelle plus. Elève du Lion de Belfort même adresse que ci-dessus . 51. -@La Honte après le crime se cache derrière un rideau de théâtre. Nota La Honte est de grandeur naturelle. 52. -@Bière dans laquelle je désire être enterré. Na@ture d'après dessin. Appartient à la Revue critique . BRÉCHET Jules , comme César. Né plus tard, habite tout de même à Caen. 53. -@Une basse-cour. BRULIES Georges des , rentier. Né-laton, à Chailly S.-et-M. . 54. -@Combat de cuisiniers nègres par un effet de neige A@frique centrale . BULTEAU, né à Roubaix Nord . Artiste peintre. Élève de Cabanel, 54, rue Rochechouart. 55. -@Allégorie. @@CAIN G. et H. , nés à Paris tous les deux par affec@tion, 19, rue de l'Entrepôt et, 18, rue de Chabrol. 56. -@M. le Vicomte X de Z. Le public est prié de ne pas jeter de pain à M. le Vi@comte. CARAN-D'ACHE, peintre, né à Paris. 56 bis. -@Porte panorama à l'usage des généraux. Les jours pairs Iéna, Solférino, Magenta. Les jours impairs Wagram, Austerlitz, Aboukir. CARPENTIER Eve-Arist oh ! , né à Clichy, sur le boulevard, n° 71. Elève de l'Académie Royale d'Anvers et contre douze . 57. -@Deux amis. 58. -@Miss Théophile. CARPIT George , s'appelle Picard et le cache soi@gneusement , à Amiens. Gros pâté, va ! 9. -@Une bataille. CÉSAR, O'BINOCLE, né malgé lui et sans culotte, à Paris près Pontoise . Se cache sous le nom de Colonna de Césari Raoul quelquefois . Fait des femmes, pose des lapins, élève d'Ejupon. Tient actuellement un entrepôt de fumisteries, 194, rue Lecourbe. Affranchir. 0. -@Drapeau national incohérent. 61. -@Armes des seigneurs Alphonse de Marlouville, en collaboration avec F. Bricage. Acheté par la famille. @62. -@La nouvelle Légion d'honneur sous le règnegne @de l'incohérence. Sera à vendre ou à louer. @- Victor Hugo invenit , Cesar O'Binocle execu@xit. @Voyez Lapin. CHAMBORD Comte de . 63. @-@Dessin retrospectif. CHALY E. , artiste peintre. Né à Clermont-Ferrand Puy-de-Dôme . Élève de Luigi-Loir, 56, rue de Lille, à Paris. 64. -@Les Mères aux vingt chiens. 65. -@Une idée lumineuse. @@CHARLET. 66. -@Dessin rétrospectif. CHARLET Georges . Né, ah ! que voulez@-vous ? rue - Marie-Antoinette. - actuellement@ rue Montmartre,@@ 78. - Graveur en taille-douce, @@oh, là, là ! élève de M. Laporte à gauche en sortant . @@67. -@Un nez fait de neige. 68. -@Un Conseil des Ministres. CHATENET-MARTIN, ouvrier scieur de long, de très long, charpentier, demeurant depuis longtemps@@ à Paris, 4, rue du Volga, à Charonne c'est bien fait , et né lui-même à Saint-Léonard Haute-Vienne , le 16 octobre 1844, à 8 heures de relevée. 69. -@Un grand tableau Le grand château de Rochechouart, en Limousin. 70. -@Le château de Pompadour. 71. -@Le château de Coussac, à Gonesse. 72. -@Le château de Pierre Buffière. 73. -@Une très jolie gravure@ représentant le D@ieu qu'adoraient les Celtes, c'est-à-dire la belle G@@iovinna. CHEVALLIER Adeline , née à Paris, rue Saint-Jean, 35, à Pontoise. 74. -@Portrait garanti ressemblant. Signé A.@C. 75. -@Projet d'une toile à effet. Signé A.@C. CHOUBRAC ou BRIC, né sur le câble transatlantique, entre deux os, ne se souvient plus par quel temps s'élève tout seul, actuellement locataire de la Co@@mpagnie des petites voitures. 76. -@Femme vue de parapluie, ou le éhefrnpig'uàx vénéneux. Souvenir de Dieppe . COHL Émile , né à Paris, demeurant, 36, boulevard Henri IV, élève des poules et des lapins en cham@bre. 77. -@On demande un vitrier, trompe-l'oeil. 78, -@Effet de neige, environs d'Ir@kousk Sibérie , curieux effet de plein air. L'artiste trouvant son paysage suffisamment froid n'a pas cru devoir le mettre sous glace. 79. -@Costume de voyage de M me Sarah-Bernhardt, obligeamment prêté par M. Worth. 80. -@Barra , d'après le tableau d'Henner. 81. -@Saint-Entoile et son torchon. Il suffit de re@garder fixement Saint-Antoile pendant 24 heures pour voir les yeux se fermer. - N.@B. Les vô@tres, bien entendu. 82. -@Portrait flatté d'après photographie. Il suffit de donner une photographie pour avoir un portrait aussi ressemblant que celui-ci. Prix 53 fr, 35 c. COLLODION, né pas encore, mais ça viendra, élève de Petit-Pierre, rue , même numéro. 83. -@Portrait de M. Paul Eudel au milieu de ses bi@belots Crayon rechampi de couleurs prêté par le déjà nommé . COMBETTES Eugène , né à Paris, à l'âge de 38 ans, sculpteur et décorateur au quai Bourbon. 84. -@La justice poursuivant le crime d'après les plus grands maîtres . Panneau décoratif. COQUELIN CADET, sociétaire Comédie-Française , né à Rivé, élève de son frère aîné . 85. -@Souvenir d'Etretat simple dessin . Refusé au Salon Triennal. - Acheté par M. Bertot-Graivil. COURCHÉ DE FIACRE dit COMTE VINAIGRIER DE LA PER@SILLIÈRE, né Ophite de Gaz au Crézot de fontaine de parents mineurs, demeure où il pleut. 86. -@Une tête de veau à l'huile, une@ ! 87. -@Pierrot et Colombine. DANTAU Georges , né Trèsporc, Élève de Saint-Antoine ça se trouve bien , 32, rue des Tilleuls Boulogne@sur-Scène . 88. -@Lapin Grillé Prière de ne pas jeter du pain aux bêtes . 89. -@Portrait de Tu-Duc , sur allumettes. DAUMIER H. . 90. - Le vieux tragédien aquarelle prêtée par M. Paul Eudel . DELACOUR Charles , né à Paris, il y a quelque temps. - Porte toute sa barbe, mais se ferait raser au besoin. - Nature délicate mais tendre. - Chan@leur par goût, mais poète par vocation. 91. -@Effet de mère et de lune tout à la fois. DELPY pas Albert , né à Joigny Yonne , élève de Jules Lévy. @@92. -@Paysages autour d'un cadre. DESPORTES F. , élève de Pils et Robert Fleury, né à Lyon en 1849. 30, rue Baudin, Paris. - Ré@clame un jour favorable pour son tableau. 93. -@Joseph Bara Honni soit qui mal y pense ! . DETOUCHE ATOUT Henri-Julien , peintre moderniste,@@ né, dès son âge le plus tendre, à Paris, élève des Maîtres, rue de la Tour-d'Auvergne, 39. 94@. -@Musée Sémitique en collaboration avec @@Mé@@landri. 95. -@Vitriolisme croquis à la plume . 96. -@Dans la rue aussi . DILLAYE OU NE LES DIS PAS Frédéric , né à Villedieu@les-Poëles Manche , élève de lui-même à Bourgla-Reine, villa des Mâlis Seine . @97. -@Tempête dans un crâne. DUCORDON, notable portier décoré d'un grand cordon S.@V.@P., né en le tirant, mourra dito. Pas de commentaires 98. -@Projet de diplôme. DUMAS Adolphe . 99. -@Dessin rétrospectif. DUMAS FILS Alexandre . 100. -@Dessin rétrospectif. DUVAUCHEL Léon , né à Paris, élève de Théophile Gautier et de la nature. @101. -@Mélanges d'art et de littérature. - Recto Un hameau forestier, dessin en charbon rehaussé de craie, sur papier d'emballage. 102. - @Recto Un atelier de poète . - dessin verso dessins au crayon noir. - Sonnet. Retournez S.@V.@P. MADEMOISELLE étoile , rue du Croissant, à Cons@tantinople. 103. -@Lettre du fusiller Billou de la 5e du 4, du 5, du 6, du 20, du tiers comme du quart à ses parents. -@Et réponse d'iceux. 104. -@La colère. - Le public est prié de remar@quer que cette composition remarquable contient le vrai moutardier du pape, personnage important dont tout le monde parle et que personne n'avait vu jusqu'à présent. 105. -@Le beau temps calme plat . 106. -@La Sublime Porte paysage ottoman . FABRE DES ESSARTS Léonie , homme de lettres très licencié, chez M. Zenon Fière, 14, rue des Écoles. 107. -@La Vague. FAVIER Victor . Maison Klotz jeune. Né à Avricourt Meurthe , le 7 juillet 1855 et Français malgré les Prussiens . Comptable pour manger, canotier pour boire, dessinateur par occasion et rentier en espérance, 2, place des Victoires. 108. -@A Bougival ou ailleurs. FERDINANDUS, né O Graphie Cap Horn , naturalisé d@force. Groënlandais. S'est sauvé, 36, rue Sainte Placide. 109. -@Garde matrimoniale. FERHUYT Julie, Mlle , 1, boulevard Beaumarchais. 110. - L' Invalide à la tête de bois. FOLOPPE Jules , né à Champosoult, élève de M. Kun@vassey, 12, rue des Apennins Paris-Batignolles . 111. -@Matines. FOUQUES H. , sculpteur, 11, impasse du Maine. 112. -@Basile-Ique, ma première maîtresse. FRAIPONT si vous le permettez, Gustave pour les dames . Élève d'immenses prétentions à l'art pur... as-tu fini ?... Né... c plus ultra, 72, rue du Cher@che-Midi à 14 heures. Récompenses obtenues 59 e prix de calcul, 12 e prix d'orthographe. N'a pas écrit à Bilhaud pendant qu'il était à Amster@dam. 113. -@La Hollande Environs d'Amsterdam . Aquarelle en relief, mais sans gouache. FRANCE E. , graveur sur mastic. Élève les yeux au ciel. 3, boulevard Bonne-Nouvelle. @@114. -@Méli-Mélo. FROISSARD Arthur , frère d'Aristide. Né buleux, un vendredi. Élève la voix. Rue de Paris, 13 au Pecq . 115. -@Le plus beau des gars est tout vert. GALLIOT Hanathol , né pendant une grande ma@noeuvre. Élève de Pose. 7, rue Soufflot il ne dit pas où . 116. -@Tête de coureur des bois. Portrait de l'au@teur, c'est lui qui l'a peint . GALIPAUX TACHE Félix , monologuiste, né dans l'ignorance du mal dans lequel il grandit rapide@ment devant Dieu et devant les hommes. Attend le jugement dernier, 165, rue Saint-Honoré. 117. -@Original authentique de la cession du droit d'aînesse d'Esa@ü. GANDARA Antonio Espagnol des Batignolles. Pein@ture au vitriol Elève d'Aurélien Scholl . 118. -@Les grands hommes du Chat Noir Gou deau, Salis, Rivière, Jouy, Moreas. GASSIER Georges , peintre à Chailly en bière. 119. -@Peinture sur peaux lisses et à percussion cen@trale. 120. -@Canards, faisans deux sujets . A vendre. 121. -@Vase étrusque trouvé dans des fouilles au Pô Italie et restauré par Georges Gassier, qui affirme que cette pièce remarquable doit remonter à l'âge du pot-au-feu. A vendre . GAYDA Joseph , né à Carpentras, le 1 er janvier 1851. 122. -@Cheval de taille, peinture militaire sur ga@melle. Au moment d'engager l'action, un cuirassier vétéran de vingt batailles s'avança vers le général en chef et lui of@frit un bouquet. Trop de fleurs est-ce ta fête. Esta@fette pour ceux qui n'ont pas lu l' Élernel féminin, 1 vol. 3 fr., chez Lemerre , répondit le commandant en chef. Georges Henry Berthains Les Guerriers, légendes. GEOFFROY Jean , artiste peintre, né à Marennes Charente-Inférieure , le 1 er mars 1853. Élève de M. Adam et Levasseur. Rue du Faubourg-du-Temple, 54, Paris. 123. -@L'OEil de saint Antoine pendant la soixante-dix-neuvième tentation. 124. -@La marche des gras. GHYS. - Né à Cordes-lès-@pianos. Élève de Mahomet,@ rue de l'Orient... je ne sais pas le numéro. 125. -@Une jeune personne du meilleur monde Lavis prêté par M. Paul Eudel . @@GODIN M me Eugène . Secrétaire général du jour@nal Swift à Lilliput, née à Paris. 6, rue de la Gaîté.Gaîté. 126. -@Un truand des Balnibarbes. 127. -@Un chien mastic . GODIN M me Léontine . Etat civil Pianiste, élève de Vieuxtemps, Rit à pleines et belles dents@@ De tout, des gens comme des choses A dû naître au milieu des roses,@@ Et n'a que l'âge du printemps. La Renommée . 7, rue de la Terrasse. 128. -@Eléluiparel.rel. GOUÊRY Jacques , imprimeur des incohérents. Nez au-dessus d'une paire de moustaches. 27, rue de Seine. 129. -@La Justice poursuivant le Crime. GRAY Henry , dessinateur@-costumier fantaisiste. Nez droit et à tous@ les vents et les odeurs de Paris ? . Elève des Parisiennes. 6, rue de Saint-Pétersbourg. 130. -@Parisiana. 131. -@Éternel roman. 132. -@Excelsior. 133. -@Fusain à l'huile. 134. -@La chute des feuilles en automne. 135. -@V'lan. 136. -@Mâle et femelle. 137. -@Souvenir de mon prochain ballet aux Folies-Bergère. 138. -@Fers à cheval. @139. -@Fruit défendu. -@Idem épluché. GROS. 140. -@Dessin rétrospectif. GUAYS DES TOUCHES Jules . Gentleman rural, musi@cien, peintre et modeleur à ses moments perdus. Né à la Flêche Sarthe . Elève de lui-même. Au château de Chateloup, près la Flêche Sarthe . 141. -@Marrons sculptés. 142. -@Le commandant Laripète et un jour de gloire. GUIGNARD Amédée . Né aux Batignolles, 44, rue La@condamine. 143. -@Le Buveur d'absinthe. GUILLOU Maurice . 144. -@Portrait d'un caissier fidèle, après le bal. F. HABERT. Cousin des crayons du même nom. - Mesplès le connaît, alors je blague, 64 bis, rue@ du Long. 145. -@Le choix d'un masque. 146. -@Bouton d'or. 147. -@Sérénade au cochon. HAUREAU. @148. Dessin rétrospectif. HILAIRE Georges . Rapin de David. Négoce-sciant. 1, rue Pierre-Picard. 149. -@Serrement des Eaux Grasses. Appartient à Alph. Coutard. - Nouveau rapsode . HIRTZ. Peintre. Né à Orange, à Paris Orangerie . 150. -@L'orange rit. HUOT M me Hermance . Brodeuse. Née à Paris. Élève de son mari. 15, rue Campagne-Première. 151. -@Que c'est comme un bouquet de fleurs ! Enfin tu resplendis, ô gloire des chaussettes ! Tu ne vas plus aux pieds, mais l'art a ses hauteurs. Sur ton vieux corps troué, tombé sous les pincettes, Une main délicate a su broder des fleurs ! DUFOUR. HUTIN Charles . Hospice de Bicêtre, à Paris. 152. -@Les dix fils de la Madeleine. IHLY. Ne se rappelle plus son prénom, - en train de naître, la mère et l'enfant se portent bien, merci. Demeure à Paris, boulevard Arago, 7. 153. -@Le Vieux Chiffonnier. Y a des vers en bas du tableau. ISABELLE DE BOURBON. 154. -@Dessin rétrospectif. JULLIEN Alfred , peintre. Né à Paris. 61, avenue Daumesnil. 155. -@Après la suppression du budget. 157. -@La Morgue, vue du Pont des Tournelles à 11 heures du soir. KOTEK, pas de petit nom. Né en place repos. Elève à mateur. Manque d'adresse, tant pis pour les dames. @158. -@Méditations rien de la Martine . @@@@@@@59. -@Clavier en réparation Sabra étant allé pren@dre un bock , peinture anesthésique. LANGLOIS M lle Camille , chez ses auteurs. Née en siècle d'incohérence. Elève des Binus in Unus. Rêve contemplativement aux arts multicolores de l'autre monde. 160. -@Les lendemains de la mort.... il étouffe@ !!! soulevez le couvercle S.@V.@P. Dédié à Rollinat. LANGLOIS Henri et Saint-Edme . Binus in Unus ou les frères scie à moi, hachés. H.@E. Nés o logie paternel. Dessinateurs le jour et rédacteurs à la Revue critique la nuit. Elèves de leurs professeurs. 161. -@L'archange de l'incohérence terrassant l'hydre de l'art classique Dédié à la Revue critique. 162. -@Portrait de M.@H. de L. Dédié à M.@H. de Lapommeraye 163. -@La Vénus incohérente. De mille os, pour M. Damala. Appartient à M. Maurice Bernard Dédié à M. Bernard Passarah . 164. Voyez Lapin. 165. -@César incohérent. 166. -@Scène d'intérieur. LANOZ Henri , 9, rue Notre-Dame-de-Lorette. 167. -@Une pensée sauvage Etude de fleurs . 168. LAPIN, posé par MM. César O'Binocle et H.-E. Langlois. Nature non morte - destinée à la casse@role. LEBEL Charles , naturaliste, passage du Buisson-Saint-Louis. 169. -@Une vitrine, grenouilles 14 juillet . 170. -@12 sujets différents grenouilles . LEMOINE Achille , né tout jeune à Paris, élève de son école, 17, rue Pigalle. Bibelots en tous genres, achats, échanges. 171. -@Portrait de Mlle J.-A. de l'Académie na@tionale . 172. -@Souvenirs de mon prochain voyage sur les côtes d'Afrique, panoplie exécutée par l'exposant ou exposée par l'exécutant au choix. Appartient à [email protected]. Tripp. 173. - Rétrospectif Biberon vénéneux âge de lai@ton pièce rare. On en trouve beaucoup rue Pigalle. LÉOPOLD I er ROI DES BELGES. 174. -@Dessin retrospectif. LEPLICHEY Léon , né aux Martigues le 15 juin 1878. Élève de Sapeck. 175. -@La nuit d'août. Depuis que le cancer dans l'horizon immense A. DE M. 176. -@La nuit d'octobre Le mal dont j'ai souffert s'est enfui comme un rêve. LEVY DORVILLE E.-H.-D.-L.-M. , né rue Richelieu @@ancien III e , 10, place... Non je déménage le 15 . Elève de l'Ecole de dessin pour les jeunes per@sonnes de la rue Steinkerque affranchir . H.@C. M. d'H.@E.@U. 1882, G.@O. 177. -La revanche de l'Histoire. 178. -@Les grimaces néo-relief . App. à M.@H. Grosclaude. 179. -@Paris le jour et la nuit. En collaboration à M. Paul Bilhaud . Dédié à M. Alphand. 180. -@Le jugement dernier quartier Montmartre partie de gauche. 181. -@Un coup de poing. LÉVV-DORVILLE et MESPLÈS. - Voir aux deux . 182. -@La récolte du macaroni dans la campagne de Naples. - On peut goûter . - Paysage en pâte Bousquin de la galerie Vivienne . - Pas de réclame. - Allez-y . L@HE@@UREUX Paul . Hum... de lettres, né à Paris par le 35° de longitude Est a été vacciné au corps Consulter Vapereau . 36, rue Daubenton. 183. -@Les Colzas , aquarelle à la manière jaune. @184. -@Le grand meneur de loups. Les fauves regardaient d'un air de songerie Courir les reflets blancs d'une lune d'étain, Et, debout, surgissant au milieu d'eux, le teint Livide, l'oeil brûlé d'un flamboiement inerte, Spectre encapuchonné comme un bénédictin, Le grand meneur de loups sifflait dans la nuit verte. ROLLINAT, les Névroses . 185. -Enseigne pour sage-femme de première classe. Extrait du tarif avec choux peints 25 francs avec choux nature 25 fr. 50. Appareils lumineux on traite avec le Monsieur qui éclaire . Il n'est fait de réduction qu'à la sage-femme des Invalides . @186. -@La Conscience Acquis par l'Etat . On mit l'aïeul au centre... Et lui restait lugubre et hagard. O mon père L'oeil a-t-il disparu ? dit en tremblant Tsilla. Et Caïn répondit Non, il est toujours là. VICTOR HUGO. La conscience voit dans nous Comme le chat dans les ténèbres. ROLLINAT . 187. -@Beauté hors cadre. Marron de Saint-Cloud. Étude d'après nature . @@L'HEUREUX Mlle Berthe , petite amateur âgée de six ans, née à Paris, élève de son père, 36, rue Daubenton. 188. -@Bébé écoutant ce que disent@ les dépêches. LIVET Guillaume . Rédacteur en disponibilité, 73, @rue du Rocher très dur 189. -@Jupiter et Léda - Était-ce nécessaire ? . LOISEAU-ROUSSEAU Paul , sculpteur et né à Paul, 56, rue de Lille, à Paris même. 190. -@Le Clown et le papillon cire , 191. -@Eau excessivement forte. 192. -@La malle-poste de Bordeaux en 1840. Ce n'est pas en vin . LONZA A. . - chez M.@J. Ottoz, 19, rue Fontaine. 193. -@Quare conturbas me. Prix 2,400. A ce prix je laisserai 20 aux pauvres de Paris. LORIN Georges depuis son baptême , né au Marché aux Fleurs. - Elève de Cabriol. - 35, rue Cam@pagne-Première. 194. -@Menu d'un déjeuner d'artistes. 195. -@Un effet de lune mais pas de l'autre . Dessins à la plume prêtés par M.@P. Eudel. LOUIS-PHILIPPE I er . 196. Dessin rétrospectif. MAC-NAB. Né à Culpâ. Élève des Facultés mentales. Profession de myope. Demeure Rue-Y-Blas. 197. -@L'Angleterre revendiquant la propriété du Canal de Suez.@@ MADEL Sculpteur , chez M. Renoult, 3, rue d'Alger. 198. -@Mauvais camarades.@@ 199. -@Bons camarades. 200. -@Prière à saint Hubert. MARANDET Amédée . Libraire, rue Saint-Antoine. Né à côté du Lycée Charlemagne. 201. -@Portrait de M lle Samary dans les Précieuses ridicules fragment nocturne . MARÉCHAL. 202. -@Dessin rétrospectif. MARC SONAL. Journaliste, né à Theihss ! Dieu vous bénisse ! 203. -@La Fleur du Ah ! Groupe en plâtre sur pa@pier. MARTHOLD DE . Né Comte Jules sur la branche. Sans maître. 204. -@Carton d'un vitrail laïque pour un hôtel de la rue Sainte-Beuve. Rome 1880. MAURY Rose , 53, rue de Seine. 205. -@Tête de vieille femme dessin à la plume . 206. -@Divers dessins à la plume@. 207. -@Jeune fille aquarelle . MAYEUR Louis . Chef d'orchestre, né sans s'en douter@, élève de ses ancêtres. Habite présentement a @cheval sur le fil télégraphique Paris à Anvers . 208. -@Saine Flamande extrait d'un bureau de placement pour nourrices . D'après Téniers. MAYGRIER. Pas de prénoms, Magnétiseur, 4, r@ue de Vaugirard. 209. -@Tête d'un inconnu. MELLY V. , amateur, né à Asprès-les-Veyres Hau@@@tes-Alpes @, élève de M. Kotek, rue du Val-de-Grâce, 21. 210. -@Billets à ordre. 211. -@Échéance. MERIMÉE Prosper . 212. -@Dessin rétrospectif. 213. -@Dessin rétrospectif. 214. -@Dessin ret?'ospec~t 215. -@Dessin rétrospectif. 216. -@Dessin rétrospectif. 217. -@Dessin rétrospectif. 217. - Dessin rétrospectif. MERUNI, né Talon, fumiste, rue du Cardinal-Le@moine, 49. 218. -@Portrait de M.@F.@M.@N. en volontaire d'un an. MESPLÈS Eugène , né à Paris, rue de Laval, 39, élève Itrier. 219. -@Faut-i cirer l'pouce ? 220. -@Courses d'Été. 221. -@La vallée des Lettres. Paysage roman@tique 222. -@Hercule se désaltérant. 223. -@Hyacinthe à Londres. 224. -@Une affaire d'honneur. 225. -@Le dîner des Harengs. MEYAN Paul , peintre naturaliste, né à Réticulé, département des Langues, élève en chambre. 226. -@Argenterie. MEY-SONNIER, membre important, très décoré. 227. -@Tableau d'à venir. MARIUS-@MICHEL. Né à Rago, n° 65, au boulevard. 228. -@Paysage à Cinq Cire l'école . 229. -@Deux sous de bois. 230. -@Nocturne à deux voix. 231. -@Vue du Château d'If, bas relief à l'huile et à l'ail pour salade frisée école marseillaise . MONT@@EGNY. 232. -@Dessin rétrospectif. MOREAU-LE-JEUNE. 233. -@Dessin retrospectif. NEYMARCK G. . @Né Lusko. Élève la hauteur de l'art. 234. -@Le jugement dernier quartier Montmartre , en collaboration avec Lévy Dorville. NOVION. 235. -@Deux vieux de la vieille. Aquarelle prêtée par M. Paul Eadel. @NUNEZ Léon . Homme de rivière, amateur de chiens et de chats. Fait de la critique et des conquêtes. 10, rue Saint-Marc, @236. -@Poil immobile. @ORBIER Stany . Élève de Maurice Davanne. 28, rue Watteau. @237. -@Le clou du salon. Serrurerie artistique vue prise au Mont-de-Piété . 238. -@Symphonie champêtre à quatre pattes . Don@nez s. v. p., c'est pour les pauvres . PAQUEAU Gaston , né au Bas-Rhin servi par des dames . Élève les bras ô imprudence . 239. -@Loge de chanteuses 9 heures du soir . PASSARAT Bernard . Passera pas ! Traîne-guenille, né ou plutôt panné chez lui, dans les nuages. - Élève de Quékçavoufait. - Zut ! - rue Sarah pas Bernhardt . @240. -@Le génie du naturalisme, panneau décoratif pour le salon de M.@E.@Z. PÉROUX J. , né au Chili, près d'Asnières. - Elève 1. quel succès ! - 5, rue de la Sorbonne. 241. -@Excelsior. PETRUS Ernest , peintre, sculpteur, architecte. Elève au biberon le niveau de l'art. Se charge des dé@ménagements d'artistes. Colle forte pour unions brisées... etc... etc.. etc.. - 115, rue Per@dreau. 242. -@L'Innocence, étude plein air. 243 -@???? PICHET, maréchal-des-logis pour ses inf'rieurs, élève caporal quand il arriva au régiment. Demeure actuellement au 11 me chasseurs, 2 me escadron à Cinq-Germain. 244. -@Aquarelle. PILLE Henri . Né à Essomes Aisne . Élève de @M.@F. Barrias. H.@C. 35, boulevard Rochechouart. 245. -@Homère chantant l' Iliade. @PILOTELL. 246. -@Dessin rétrospectif. POUPÉE Ninette, dite 20 , Mannequin chez Félix, modèle chez Henner, pose et fait poser. 186, rue Tiquetonne Asnières . @247. -@La bonne chique. 248. -@La partie d'écarté. RAYNAUD Jules . Élève. Son chapeau devant les dames. Né de petites causes qui ont produit de grands effets conseiller son tailleur . 8, rue André del Sarte.te. @249. -@La Justice. Projet pour le palais@ de justice de Saint-Pourçain à lier . 250. -@Porc militaire Note de l'organisateur les Allemands sont priés de laisser la montre. 251. -@Dessin à la mouchure de nez. Tabac de la régie@, contributions indirectes ayant appartenu à saint Joseph, fumiste à Nazareth Turquie d'Asie collection J.@R. note de l'organisateur Regardez le fixement, il n'ouvrira pas les yeux. @Regard him fixed ly he'll not open his eyes. RIOL dit Ramollot et dit Cab, puisque Cabriol. - Né faste et Marguerite de Gounod de Paravents français. - Demeure en train de plaisir, n° 15, au troisième. 252. - Vue générale de l'Oreille de Paladine. 253. -@Fantaisie parisienne. ROLLINAT Maurice , poète arrivé malgré ses amis. - rue Oudinot, 6. 254. -@Son portrait Prêté par M. Eudel qui en a prêté bien d'autres . Quand les regrets et les alarmes Battent mon sein comme des flots, La musique traduit @mes larmes Et représente mes sanglots. ROUSSEL Paul . Né à Sée. Élève de Delbey sculpteur . 7, rue de Belfort.t. 255@. -@l'U lent. RUDE. 256. -@Dessin rétrospectif. SAPECK @Marie-Felicien . Né à Paris, le 11 mai 1860, à Villa-Sapeck à Bordighera. 257.@@ La @lune et le lorgnon d'un Dieu qui n'a qu'@un oeil. 258. -@Lutte de poitrines Appartient à M. Escalais . SÉGUIN. 259. -@Dégoûtés de la vie ! appartient à M. Paul Bilhaud . SELRACH. pas de prénom@, pas de lieu de naissance. 1. boulevard Beaumarchais. 260. -@Un officier de quart. SELRACH Blanche , 1 boulevard Beaumarchais. 261. -@Aux petits des oiseaux... Gravure sur pa@pier. SINUS Frank . Né à Manchester. Elève de personne, 22, rue Hurel Neuilly-sur-Seine@. 262. -@Mardi gras. STA H. de . Élève de la nature, 58, rue de Laro-chefoucauld. 263. -@Le Clairon sonne la chirge i Deroulède . 264. - Dra-ïie à 'a mains ou le 14 Juillet. SUAREZ M lle . 12. boulevard Poissonnière. 265. -@Portrait d@e M e X. SUE Eugène . 266. -@Dessin rétrospectif@. TALUET moi je l'ai pas . A reçu un prénom hon@teux qu'il n'ose pas dire. Ç'a l'a rendu tout triste, c'est pour ça qu'il demeure avenue du Maine, 23. N'a envoyé qu'un tableau à cause de la distance. 267. -@Colère rouge et peur bleue. TARANNE. Fabricant de vues pour eau de mélisse. Né à Morve mouchoir et chair . Rue comme un cheval n° ti de veau. 268. L'obélisque des carmes déchaussés . TONIM comme anneau . Né à Mateur de Courses de. taureaux. 5, rue de Béranger. 269. -@Projet de cadre sur la réorganisation de l'armée. TOUCAS..... Tout lasse Bienatoi pour les dames . Né entre l'Obélisque et le Panthéon par un beau jour de brouillard. Professe un grand respect pour l'Incohérence. 270. -@La Plante la plus utile à l'homme. Enseigne achetée par M. Piédamour, pédicure, né à Gruyères. Décoré du Mérite agricole pour ses études sur les plantes des pieds. TRAVIÈS. 271. -@Dessin retrospectif. TRUCHET. Né et habitant Paris. 272. -@Effet de neige. TUGER Edmond , peintre à Magny Seine-et-Oise , 12, rue Hippolyte-Lebas, Paris. 273. -@Bourriches de pensées Peinture . 274. -@La Cascade du Vésinet Aquarelle . VALOT Georges . Né à Paris. Élève de M. Laporte frappé avant d'entrer . 27, rue du Caire. 275. -@Une salle aux prix à Bouzy-les-Tourtes. VANAUME Eric de . Ney place de l'Observatoire et habite rue des Petits-Champs, 82. Amateur du beau. Élève de MM. Kaprice et Phantaisye. 276, -@La presse au pays des amou@rs. YVES Raymond . Licencié en droit. Né à Paris tiens ! . 38, rue de Fleurus. 277. -@Verchesseburg. ZED-NEM. Élève de Latouche. Né aux îles Seringui@nos.@@ 278. -@Le rêve peinture spécimen de Bel-Ly, élève de Puvis-Vau que la nature, né à Nez Bour@bon île . 279. -@La réalité !!! peinture économique voir cadre-affiche, système breveté s. g. d. g. ZUT anonyme . Né fourson partout. 280. -@Figures à claques sur chapeau idem. SUPPLÉMENT VAUDRISSE Georges . Né nu. 281. -@Tam tam prussien. MESPLÈS Voir plus haut . Beaucoup plus @haut. 282 . -@Une invasion. PATAPOUM , dit le Chévelu. 283 . -Le mal dont j'ai souffert s'est enfui comme un rêve. BÉRAT . 284 . -@Dessin rétrospectif.
CATALOGUE DE L'EXPOSITION DES ARTS INCOHÉRENTS ABRIAL Stéphance , peintre. Né à Paris, élève de Herts, rue Éblé, 4. 1. -Les Nouvelles. ALESSON Jean amateur. Élève de Rembrandt, 3, place de Vintimille sérieusement . 2. -Orage aux Antipodes. ALLAIS Alphonse pas XII . Né à Honfleur de parents français, mais honnêtes. Élève de l'école anormale inférieure, 3, place de la Sorbonne. 3. -Première communion de jeunes filles chlorotiques par un temps de neige. Acquis par l'Etat. - L'Etat, c'est moi. ALLARDO Eduardo-Julio-Noëlo . Né à la Source département des Eaux de Garonne , élève de l'Eau, rue de la Fontaine Pas scie . 1 bis. -La Place de la Concorde par un temps de brouillard. Vue prise aux marches de la Madeleine. 2 bis. -Portrait historique du dernier Canif de Bagdad . 3 bis. -Pressé pour les Incohérents. 4. -Cerveau timbré sur papier idem. ANGRAND Homme futur , peintre, 45, boulevard des Batignolles. 5. -Arrivée des cinq Galets. ARTHUS Albert-Louis . Né à Van Pays-Bas , élève des Sangsues à Paris, 81, rue Taitbout. 6. -Mystère et couverture ou un Drame à 40 mètres au-dessus du niveau de la mer appartient à M.D..., agent de change près la Bourse de Lyon. 7. -L'As, cension, maquette d'un tableau de 20 mètres superficiels pour la cathédrale de X..., appartient à la Société de navigation aréostatique de Funekal Iles Uçons. 8. -Frégate égyptienne donnant la chasse à des Marsouins atteints de choléra. Appartient à l'Académie de médecine d'Alexandrie. 9. -Les restes de ma belle-mère après le passage d'un train de nuit à Mont-sous- Vaudrey. ARTHUS Henri-Marcel , dit Bobichon, né au Sein Morbihan , en bas âge, élève des poids féculents , à Paris, 81, rue Taitbout. 10. -La Première Pipe appartient à l'Hospice des Enfants trouvés. 11. -La Lune Rousse à vendre . 12. -Dent à vendre . AURIOL Georges . Homme de lettres, 17, rue Racine. Né Tage supérieur. 13. -Image d'un sou. BANÈS Antoine , né au Ministère des Beaux-arts. Élève des Folies-Bergères, 40, rue de Berlin. 14. -Léda et le Signe à vendre de 5 à 50,000 fr. . BARIC, dessinateur, 56, rue de Lille. 15. -Costumes d'opérette la conquête de la toison d'or . BAUDELAIRE Charles . 16. -Dessin rétrospectif. BEAUMONT E. de . 17. -Une horizontale d'il y a vingt ans. Aquarelle prêtée par M. Paul Eudel . LE BÈGUE René . 83, rue d'Hauteville. 18. -Petites Assiettes faïence. 19. -Les récoltes du saucisson dans la campagne de Lyon. 20. -L'Aquarium aquarelle . BENNER Jean , peintre, 71, boulevard de Clichy. 21. -Papa César. BENOIST Hipolyte , devrait avoir deux p et un t. Né Morin. Elève de Racine. Phèdre du Liban. Rue de l'Echiquier. 22. -Premier dessin d'un bébé. 23. -Vitre cassée. BERGON Paul . Né en face l'horloge de la Bourse avant les pneumatiques , élève du frère de moi. On le trouve boulevard Haussmann. 24. -Oh ! Schocking. 25. -Dessin. BERTOL-GRAIVIL Eugène-Édouard . Né Pomucène, élève de Coquelin cadet. 147, rue de Rome. 26. -Le pied des Alpes. Annibal, César, Bonaparte, passèrent les Alpes, Corso voulut en faire autant.... il les franchit le 15 septembre 1883 et arriva à Paris. Corso était venu à Paris tout exprès pour me chercher, et c'est moi qui ai couru après lui pendant deux jours, sans pouvoir arriver à attraper ce chevalier.... du brouillard. Il attendait ma réponse au pied des Alpes je l'ai mis au pied du mur...., il reste avec le pied dans le derrière...... HENRI ROCHEFORT . BÉZIÈS François-Paul-Émile . Artiste peintre, né dans l'Hérault, élève de Paul Saïn, 16, boulevard Beaumarchais. 27. -Les Barbisonnières un soir de juin. BÉZODIS Georges . Né rond à Rome, capitale de la Jamaïque, demeure et ne se rend pas. Vive la République, S.V.P.! 28. -Laissons Lucie faire. BIANCHINI Charles . Dessinateur de costumes de théâtres, fait de la peinture malgré la défense des médecins aliénistes, 21, rue Bergère. Né à Lyon. 29. -Le rêve. Il voit dans son sommeil l'absinthe, le vermouth et le bitter lui apparaître. - Aqua - pinto - relief. Hauteur 0,80, largeur 1.10. BIGUE M lle de la . Prénom Valtesse. Qualités Toutes. Elève de Emile Elu. 98, boulevard Males-herbes. 30. -Lézards cohérents. BILHAUD Paul . Né le 31 décembre. Pas marié. Elève de H. Gray, professeur de A. Erhard. 76, rue de Seine, au 1 er étage c'est une blague, mais ça pose toujours . - A un piano à, vendre. 31. -La Saint papa, Papa, devine les cadeaux Que je tiens derrière mon dos ? Tu vois, tu peux pas deviner, Aussi je vais te les donner. Appartient à Lévy Dorville qui me l'a acheté un prix fou ! 32. -La corne d'abondance. 33. -Paris le jour et la nuit en collaboration avec M. Lévy Dorville . 34. -Une bonne précaution. BLAIRAT. Né à Roque mort Gard . Élève de son père, aquarelliste, 32, rue Taitbout. 35. -Baigneuses. BLANC Charl 36. -Dessin retrospectif. BLANCHON E. . Né à Paris. Élève de Cabanel. 37. -Plafond du docteur Ricord, salle de billard, effet de mirage. BLAVIER. Sculpteur. Chez M.J. Renoult, 3, rue d'Alger. 38. -L'Ivresse , grande terre cuite originale. 39. - Au bain, statuette. 40. -La cigale ayant chanté. 41. -Départ pour le Sabbat.t. 42. -Du haut en bas. 43. -Un petit sou, S.V.P. BOUDIN Emile . Amateur, né à Saint-Eliph Eure-et-Loir , 37, rue Perrier Levallois-Perret . 44. -Le bac. BOULANGER Henri . 45. -Dessin rétrospectif. 46. -Dessin rétrospectif. BOURBIER Paul . Né très long, homme du grand monde, 32 ans, 24, rue du Sentier. 47. -Un homme très fin et très gros. BOUTET Henri . Né un peu fort, élève de M. Crayon et de Mlle Pointe-Sèche, 12, rue Trognon, à Sèvres. 48. -Pastel en bâteau. 49. -Etude de femme et réciproquement. BRÉCHEMIN père . Né à Chartres. Elève de lui-même, 18, rue du Val-de-Grâce. 50. -Faïence à double face regardez au derrière . BRÉCHEMIN Louis et fils , hors concours. Né à un endroit qu'il ne se rappelle plus. Elève du Lion de Belfort même adresse que ci-dessus . 51. -La Honte après le crime se cache derrière un rideau de théâtre. Nota La Honte est de grandeur naturelle. 52. -Bière dans laquelle je désire être enterré. Nature d'après dessin. Appartient à la Revue critique . BRÉCHET Jules , comme César. Né plus tard, habite tout de même à Caen. 53. -Une basse-cour. BRULIES Georges des , rentier. Né-laton, à Chailly S.-et-M. . 54. -Combat de cuisiniers nègres par un effet de neige Afrique centrale . BULTEAU, né à Roubaix Nord . Artiste peintre. Élève de Cabanel, 54, rue Rochechouart. 55. -Allégorie. CAIN G. et H. , nés à Paris tous les deux par affection, 19, rue de l'Entrepôt et, 18, rue de Chabrol. 56. -M. le Vicomte X de Z. Le public est prié de ne pas jeter de pain à M. le Vicomte. CARAN-D'ACHE, peintre, né à Paris. 56 bis. -Porte panorama à l'usage des généraux. Les jours pairs Iéna, Solférino, Magenta. Les jours impairs Wagram, Austerlitz, Aboukir. CARPENTIER Eve-Arist oh ! , né à Clichy, sur le boulevard, n° 71. Elève de l'Académie Royale d'Anvers et contre douze . 57. -Deux amis. 58. -Miss Théophile. CARPIT George , s'appelle Picard et le cache soigneusement , à Amiens. Gros pâté, va ! 9. -Une bataille. CÉSAR, O'BINOCLE, né malgé lui et sans culotte, à Paris près Pontoise . Se cache sous le nom de Colonna de Césari Raoul quelquefois . Fait des femmes, pose des lapins, élève d'Ejupon. Tient actuellement un entrepôt de fumisteries, 194, rue Lecourbe. Affranchir. 0. -Drapeau national incohérent. 61. -Armes des seigneurs Alphonse de Marlouville, en collaboration avec F. Bricage. Acheté par la famille. 62. -La nouvelle Légion d'honneur sous le règnegne de l'incohérence. Sera à vendre ou à louer. - Victor Hugo invenit , Cesar O'Binocle execuxit. Voyez Lapin. CHAMBORD Comte de . 63. -Dessin retrospectif. CHALY E. , artiste peintre. Né à Clermont-Ferrand Puy-de-Dôme . Élève de Luigi-Loir, 56, rue de Lille, à Paris. 64. -Les Mères aux vingt chiens. 65. -Une idée lumineuse. CHARLET. 66. -Dessin rétrospectif. CHARLET Georges . Né, ah ! que voulez-vous ? rue - Marie-Antoinette. - actuellement rue Montmartre, 78. - Graveur en taille-douce, oh, là, là ! élève de M. Laporte à gauche en sortant . 67. -Un nez fait de neige. 68. -Un Conseil des Ministres. CHATENET-MARTIN, ouvrier scieur de long, de très long, charpentier, demeurant depuis longtemps à Paris, 4, rue du Volga, à Charonne c'est bien fait , et né lui-même à Saint-Léonard Haute-Vienne , le 16 octobre 1844, à 8 heures de relevée. 69. -Un grand tableau Le grand château de Rochechouart, en Limousin. 70. -Le château de Pompadour. 71. -Le château de Coussac, à Gonesse. 72. -Le château de Pierre Buffière. 73. -Une très jolie gravure représentant le Dieu qu'adoraient les Celtes, c'est-à-dire la belle Giovinna. CHEVALLIER Adeline , née à Paris, rue Saint-Jean, 35, à Pontoise. 74. -Portrait garanti ressemblant. Signé A.C. 75. -Projet d'une toile à effet. Signé A.C. CHOUBRAC ou BRIC, né sur le câble transatlantique, entre deux os, ne se souvient plus par quel temps s'élève tout seul, actuellement locataire de la Compagnie des petites voitures. 76. -Femme vue de parapluie, ou le éhefrnpig'uàx vénéneux. Souvenir de Dieppe . COHL Émile , né à Paris, demeurant, 36, boulevard Henri IV, élève des poules et des lapins en chambre. 77. -On demande un vitrier, trompe-l'oeil. 78, -Effet de neige, environs d'Irkousk Sibérie , curieux effet de plein air. L'artiste trouvant son paysage suffisamment froid n'a pas cru devoir le mettre sous glace. 79. -Costume de voyage de M me Sarah-Bernhardt, obligeamment prêté par M. Worth. 80. -Barra , d'après le tableau d'Henner. 81. -Saint-Entoile et son torchon. Il suffit de regarder fixement Saint-Antoile pendant 24 heures pour voir les yeux se fermer. - N.B. Les vôtres, bien entendu. 82. -Portrait flatté d'après photographie. Il suffit de donner une photographie pour avoir un portrait aussi ressemblant que celui-ci. Prix 53 fr, 35 c. COLLODION, né pas encore, mais ça viendra, élève de Petit-Pierre, rue , même numéro. 83. -Portrait de M. Paul Eudel au milieu de ses bibelots Crayon rechampi de couleurs prêté par le déjà nommé . COMBETTES Eugène , né à Paris, à l'âge de 38 ans, sculpteur et décorateur au quai Bourbon. 84. -La justice poursuivant le crime d'après les plus grands maîtres . Panneau décoratif. COQUELIN CADET, sociétaire Comédie-Française , né à Rivé, élève de son frère aîné . 85. -Souvenir d'Etretat simple dessin . Refusé au Salon Triennal. - Acheté par M. Bertot-Graivil. COURCHÉ DE FIACRE dit COMTE VINAIGRIER DE LA PERSILLIÈRE, né Ophite de Gaz au Crézot de fontaine de parents mineurs, demeure où il pleut. 86. -Une tête de veau à l'huile, une ! 87. -Pierrot et Colombine. DANTAU Georges , né Trèsporc, Élève de Saint-Antoine ça se trouve bien , 32, rue des Tilleuls Boulognesur-Scène . 88. -Lapin Grillé Prière de ne pas jeter du pain aux bêtes . 89. -Portrait de Tu-Duc , sur allumettes. DAUMIER H. . 90. - Le vieux tragédien aquarelle prêtée par M. Paul Eudel . DELACOUR Charles , né à Paris, il y a quelque temps. - Porte toute sa barbe, mais se ferait raser au besoin. - Nature délicate mais tendre. - Chanleur par goût, mais poète par vocation. 91. -Effet de mère et de lune tout à la fois. DELPY pas Albert , né à Joigny Yonne , élève de Jules Lévy. 92. -Paysages autour d'un cadre. DESPORTES F. , élève de Pils et Robert Fleury, né à Lyon en 1849. 30, rue Baudin, Paris. - Réclame un jour favorable pour son tableau. 93. -Joseph Bara Honni soit qui mal y pense ! . DETOUCHE ATOUT Henri-Julien , peintre moderniste, né, dès son âge le plus tendre, à Paris, élève des Maîtres, rue de la Tour-d'Auvergne, 39. 94. -Musée Sémitique en collaboration avec Mélandri. 95. -Vitriolisme croquis à la plume . 96. -Dans la rue aussi . DILLAYE OU NE LES DIS PAS Frédéric , né à Villedieules-Poëles Manche , élève de lui-même à Bourgla-Reine, villa des Mâlis Seine . 97. -Tempête dans un crâne. DUCORDON, notable portier décoré d'un grand cordon S.V.P., né en le tirant, mourra dito. Pas de commentaires 98. -Projet de diplôme. DUMAS Adolphe . 99. -Dessin rétrospectif. DUMAS FILS Alexandre . 100. -Dessin rétrospectif. DUVAUCHEL Léon , né à Paris, élève de Théophile Gautier et de la nature. 101. -Mélanges d'art et de littérature. - Recto Un hameau forestier, dessin en charbon rehaussé de craie, sur papier d'emballage. 102. - Recto Un atelier de poète . - dessin verso dessins au crayon noir. - Sonnet. Retournez S.V.P. MADEMOISELLE étoile , rue du Croissant, à Constantinople. 103. -Lettre du fusiller Billou de la 5e du 4, du 5, du 6, du 20, du tiers comme du quart à ses parents. -Et réponse d'iceux. 104. -La colère. - Le public est prié de remarquer que cette composition remarquable contient le vrai moutardier du pape, personnage important dont tout le monde parle et que personne n'avait vu jusqu'à présent. 105. -Le beau temps calme plat . 106. -La Sublime Porte paysage ottoman . FABRE DES ESSARTS Léonie , homme de lettres très licencié, chez M. Zenon Fière, 14, rue des Écoles. 107. -La Vague. FAVIER Victor . Maison Klotz jeune. Né à Avricourt Meurthe , le 7 juillet 1855 et Français malgré les Prussiens . Comptable pour manger, canotier pour boire, dessinateur par occasion et rentier en espérance, 2, place des Victoires. 108. -A Bougival ou ailleurs. FERDINANDUS, né O Graphie Cap Horn , naturalisé dforce. Groënlandais. S'est sauvé, 36, rue Sainte Placide. 109. -Garde matrimoniale. FERHUYT Julie, Mlle , 1, boulevard Beaumarchais. 110. - L' Invalide à la tête de bois. FOLOPPE Jules , né à Champosoult, élève de M. Kunvassey, 12, rue des Apennins Paris-Batignolles . 111. -Matines. FOUQUES H. , sculpteur, 11, impasse du Maine. 112. -Basile-Ique, ma première maîtresse. FRAIPONT si vous le permettez, Gustave pour les dames . Élève d'immenses prétentions à l'art pur... as-tu fini ?... Né... c plus ultra, 72, rue du Cherche-Midi à 14 heures. Récompenses obtenues 59 e prix de calcul, 12 e prix d'orthographe. N'a pas écrit à Bilhaud pendant qu'il était à Amsterdam. 113. -La Hollande Environs d'Amsterdam . Aquarelle en relief, mais sans gouache. FRANCE E. , graveur sur mastic. Élève les yeux au ciel. 3, boulevard Bonne-Nouvelle. 114. -Méli-Mélo. FROISSARD Arthur , frère d'Aristide. Né buleux, un vendredi. Élève la voix. Rue de Paris, 13 au Pecq . 115. -Le plus beau des gars est tout vert. GALLIOT Hanathol , né pendant une grande manoeuvre. Élève de Pose. 7, rue Soufflot il ne dit pas où . 116. -Tête de coureur des bois. Portrait de l'auteur, c'est lui qui l'a peint . GALIPAUX TACHE Félix , monologuiste, né dans l'ignorance du mal dans lequel il grandit rapidement devant Dieu et devant les hommes. Attend le jugement dernier, 165, rue Saint-Honoré. 117. -Original authentique de la cession du droit d'aînesse d'Esaü. GANDARA Antonio Espagnol des Batignolles. Peinture au vitriol Elève d'Aurélien Scholl . 118. -Les grands hommes du Chat Noir Gou deau, Salis, Rivière, Jouy, Moreas. GASSIER Georges , peintre à Chailly en bière. 119. -Peinture sur peaux lisses et à percussion centrale. 120. -Canards, faisans deux sujets . A vendre. 121. -Vase étrusque trouvé dans des fouilles au Pô Italie et restauré par Georges Gassier, qui affirme que cette pièce remarquable doit remonter à l'âge du pot-au-feu. A vendre . GAYDA Joseph , né à Carpentras, le 1 er janvier 1851. 122. -Cheval de taille, peinture militaire sur gamelle. Au moment d'engager l'action, un cuirassier vétéran de vingt batailles s'avança vers le général en chef et lui offrit un bouquet. Trop de fleurs est-ce ta fête. Estafette pour ceux qui n'ont pas lu l' Élernel féminin, 1 vol. 3 fr., chez Lemerre , répondit le commandant en chef. Georges Henry Berthains Les Guerriers, légendes. GEOFFROY Jean , artiste peintre, né à Marennes Charente-Inférieure , le 1 er mars 1853. Élève de M. Adam et Levasseur. Rue du Faubourg-du-Temple, 54, Paris. 123. -L'OEil de saint Antoine pendant la soixante-dix-neuvième tentation. 124. -La marche des gras. GHYS. - Né à Cordes-lès-pianos. Élève de Mahomet, rue de l'Orient... je ne sais pas le numéro. 125. -Une jeune personne du meilleur monde Lavis prêté par M. Paul Eudel . GODIN M me Eugène . Secrétaire général du journal Swift à Lilliput, née à Paris. 6, rue de la Gaîté.Gaîté. 126. -Un truand des Balnibarbes. 127. -Un chien mastic . GODIN M me Léontine . Etat civil Pianiste, élève de Vieuxtemps, Rit à pleines et belles dents De tout, des gens comme des choses A dû naître au milieu des roses, Et n'a que l'âge du printemps. La Renommée . 7, rue de la Terrasse. 128. -Eléluiparel.rel. GOUÊRY Jacques , imprimeur des incohérents. Nez au-dessus d'une paire de moustaches. 27, rue de Seine. 129. -La Justice poursuivant le Crime. GRAY Henry , dessinateur-costumier fantaisiste. Nez droit et à tous les vents et les odeurs de Paris ? . Elève des Parisiennes. 6, rue de Saint-Pétersbourg. 130. -Parisiana. 131. -Éternel roman. 132. -Excelsior. 133. -Fusain à l'huile. 134. -La chute des feuilles en automne. 135. -V'lan. 136. -Mâle et femelle. 137. -Souvenir de mon prochain ballet aux Folies-Bergère. 138. -Fers à cheval. 139. -Fruit défendu. -Idem épluché. GROS. 140. -Dessin rétrospectif. GUAYS DES TOUCHES Jules . Gentleman rural, musicien, peintre et modeleur à ses moments perdus. Né à la Flêche Sarthe . Elève de lui-même. Au château de Chateloup, près la Flêche Sarthe . 141. -Marrons sculptés. 142. -Le commandant Laripète et un jour de gloire. GUIGNARD Amédée . Né aux Batignolles, 44, rue Lacondamine. 143. -Le Buveur d'absinthe. GUILLOU Maurice . 144. -Portrait d'un caissier fidèle, après le bal. F. HABERT. Cousin des crayons du même nom. - Mesplès le connaît, alors je blague, 64 bis, rue du Long. 145. -Le choix d'un masque. 146. -Bouton d'or. 147. -Sérénade au cochon. HAUREAU. 148. Dessin rétrospectif. HILAIRE Georges . Rapin de David. Négoce-sciant. 1, rue Pierre-Picard. 149. -Serrement des Eaux Grasses. Appartient à Alph. Coutard. - Nouveau rapsode . HIRTZ. Peintre. Né à Orange, à Paris Orangerie . 150. -L'orange rit. HUOT M me Hermance . Brodeuse. Née à Paris. Élève de son mari. 15, rue Campagne-Première. 151. -Que c'est comme un bouquet de fleurs ! Enfin tu resplendis, ô gloire des chaussettes ! Tu ne vas plus aux pieds, mais l'art a ses hauteurs. Sur ton vieux corps troué, tombé sous les pincettes, Une main délicate a su broder des fleurs ! DUFOUR. HUTIN Charles . Hospice de Bicêtre, à Paris. 152. -Les dix fils de la Madeleine. IHLY. Ne se rappelle plus son prénom, - en train de naître, la mère et l'enfant se portent bien, merci. Demeure à Paris, boulevard Arago, 7. 153. -Le Vieux Chiffonnier. Y a des vers en bas du tableau. ISABELLE DE BOURBON. 154. -Dessin rétrospectif. JULLIEN Alfred , peintre. Né à Paris. 61, avenue Daumesnil. 155. -Après la suppression du budget. 157. -La Morgue, vue du Pont des Tournelles à 11 heures du soir. KOTEK, pas de petit nom. Né en place repos. Elève à mateur. Manque d'adresse, tant pis pour les dames. 158. -Méditations rien de la Martine . 59. -Clavier en réparation Sabra étant allé prendre un bock , peinture anesthésique. LANGLOIS M lle Camille , chez ses auteurs. Née en siècle d'incohérence. Elève des Binus in Unus. Rêve contemplativement aux arts multicolores de l'autre monde. 160. -Les lendemains de la mort.... il étouffe !!! soulevez le couvercle S.V.P. Dédié à Rollinat. LANGLOIS Henri et Saint-Edme . Binus in Unus ou les frères scie à moi, hachés. H.E. Nés o logie paternel. Dessinateurs le jour et rédacteurs à la Revue critique la nuit. Elèves de leurs professeurs. 161. -L'archange de l'incohérence terrassant l'hydre de l'art classique Dédié à la Revue critique. 162. -Portrait de M.H. de L. Dédié à M.H. de Lapommeraye 163. -La Vénus incohérente. De mille os, pour M. Damala. Appartient à M. Maurice Bernard Dédié à M. Bernard Passarah . 164. Voyez Lapin. 165. -César incohérent. 166. -Scène d'intérieur. LANOZ Henri , 9, rue Notre-Dame-de-Lorette. 167. -Une pensée sauvage Etude de fleurs . 168. LAPIN, posé par MM. César O'Binocle et H.-E. Langlois. Nature non morte - destinée à la casserole. LEBEL Charles , naturaliste, passage du Buisson-Saint-Louis. 169. -Une vitrine, grenouilles 14 juillet . 170. -12 sujets différents grenouilles . LEMOINE Achille , né tout jeune à Paris, élève de son école, 17, rue Pigalle. Bibelots en tous genres, achats, échanges. 171. -Portrait de Mlle J.-A. de l'Académie nationale . 172. -Souvenirs de mon prochain voyage sur les côtes d'Afrique, panoplie exécutée par l'exposant ou exposée par l'exécutant au choix. Appartient à M.A.-H. Tripp. 173. - Rétrospectif Biberon vénéneux âge de laiton pièce rare. On en trouve beaucoup rue Pigalle. LÉOPOLD I er ROI DES BELGES. 174. -Dessin retrospectif. LEPLICHEY Léon , né aux Martigues le 15 juin 1878. Élève de Sapeck. 175. -La nuit d'août. Depuis que le cancer dans l'horizon immense A. DE M. 176. -La nuit d'octobre Le mal dont j'ai souffert s'est enfui comme un rêve. LEVY DORVILLE E.-H.-D.-L.-M. , né rue Richelieu ancien III e , 10, place... Non je déménage le 15 . Elève de l'Ecole de dessin pour les jeunes personnes de la rue Steinkerque affranchir . H.C. M. d'H.E.U. 1882, G.O. 177. -La revanche de l'Histoire. 178. -Les grimaces néo-relief . App. à M.H. Grosclaude. 179. -Paris le jour et la nuit. En collaboration à M. Paul Bilhaud . Dédié à M. Alphand. 180. -Le jugement dernier quartier Montmartre partie de gauche. 181. -Un coup de poing. LÉVV-DORVILLE et MESPLÈS. - Voir aux deux . 182. -La récolte du macaroni dans la campagne de Naples. - On peut goûter . - Paysage en pâte Bousquin de la galerie Vivienne . - Pas de réclame. - Allez-y . LHEUREUX Paul . Hum... de lettres, né à Paris par le 35° de longitude Est a été vacciné au corps Consulter Vapereau . 36, rue Daubenton. 183. -Les Colzas , aquarelle à la manière jaune. 184. -Le grand meneur de loups. Les fauves regardaient d'un air de songerie Courir les reflets blancs d'une lune d'étain, Et, debout, surgissant au milieu d'eux, le teint Livide, l'oeil brûlé d'un flamboiement inerte, Spectre encapuchonné comme un bénédictin, Le grand meneur de loups sifflait dans la nuit verte. ROLLINAT, les Névroses . 185. -Enseigne pour sage-femme de première classe. Extrait du tarif avec choux peints 25 francs avec choux nature 25 fr. 50. Appareils lumineux on traite avec le Monsieur qui éclaire . Il n'est fait de réduction qu'à la sage-femme des Invalides . 186. -La Conscience Acquis par l'Etat . On mit l'aïeul au centre... Et lui restait lugubre et hagard. O mon père L'oeil a-t-il disparu ? dit en tremblant Tsilla. Et Caïn répondit Non, il est toujours là. VICTOR HUGO. La conscience voit dans nous Comme le chat dans les ténèbres. ROLLINAT . 187. -Beauté hors cadre. Marron de Saint-Cloud. Étude d'après nature . L'HEUREUX Mlle Berthe , petite amateur âgée de six ans, née à Paris, élève de son père, 36, rue Daubenton. 188. -Bébé écoutant ce que disent les dépêches. LIVET Guillaume . Rédacteur en disponibilité, 73, rue du Rocher très dur 189. -Jupiter et Léda - Était-ce nécessaire ? . LOISEAU-ROUSSEAU Paul , sculpteur et né à Paul, 56, rue de Lille, à Paris même. 190. -Le Clown et le papillon cire , 191. -Eau excessivement forte. 192. -La malle-poste de Bordeaux en 1840. Ce n'est pas en vin . LONZA A. . - chez M.J. Ottoz, 19, rue Fontaine. 193. -Quare conturbas me. Prix 2,400. A ce prix je laisserai 20 aux pauvres de Paris. LORIN Georges depuis son baptême , né au Marché aux Fleurs. - Elève de Cabriol. - 35, rue Campagne-Première. 194. -Menu d'un déjeuner d'artistes. 195. -Un effet de lune mais pas de l'autre . Dessins à la plume prêtés par M.P. Eudel. LOUIS-PHILIPPE I er . 196. Dessin rétrospectif. MAC-NAB. Né à Culpâ. Élève des Facultés mentales. Profession de myope. Demeure Rue-Y-Blas. 197. -L'Angleterre revendiquant la propriété du Canal de Suez. MADEL Sculpteur , chez M. Renoult, 3, rue d'Alger. 198. -Mauvais camarades. 199. -Bons camarades. 200. -Prière à saint Hubert. MARANDET Amédée . Libraire, rue Saint-Antoine. Né à côté du Lycée Charlemagne. 201. -Portrait de M lle Samary dans les Précieuses ridicules fragment nocturne . MARÉCHAL. 202. -Dessin rétrospectif. MARC SONAL. Journaliste, né à Theihss ! Dieu vous bénisse ! 203. -La Fleur du Ah ! Groupe en plâtre sur papier. MARTHOLD DE . Né Comte Jules sur la branche. Sans maître. 204. -Carton d'un vitrail laïque pour un hôtel de la rue Sainte-Beuve. Rome 1880. MAURY Rose , 53, rue de Seine. 205. -Tête de vieille femme dessin à la plume . 206. -Divers dessins à la plume. 207. -Jeune fille aquarelle . MAYEUR Louis . Chef d'orchestre, né sans s'en douter, élève de ses ancêtres. Habite présentement a cheval sur le fil télégraphique Paris à Anvers . 208. -Saine Flamande extrait d'un bureau de placement pour nourrices . D'après Téniers. MAYGRIER. Pas de prénoms, Magnétiseur, 4, rue de Vaugirard. 209. -Tête d'un inconnu. MELLY V. , amateur, né à Asprès-les-Veyres Hautes-Alpes , élève de M. Kotek, rue du Val-de-Grâce, 21. 210. -Billets à ordre. 211. -Échéance. MERIMÉE Prosper . 212. -Dessin rétrospectif. 213. -Dessin rétrospectif. 214. -Dessin ret?'ospec~t 215. -Dessin rétrospectif. 216. -Dessin rétrospectif. 217. -Dessin rétrospectif. 217. - Dessin rétrospectif. MERUNI, né Talon, fumiste, rue du Cardinal-Lemoine, 49. 218. -Portrait de M.F.M.N. en volontaire d'un an. MESPLÈS Eugène , né à Paris, rue de Laval, 39, élève Itrier. 219. -Faut-i cirer l'pouce ? 220. -Courses d'Été. 221. -La vallée des Lettres. Paysage romantique 222. -Hercule se désaltérant. 223. -Hyacinthe à Londres. 224. -Une affaire d'honneur. 225. -Le dîner des Harengs. MEYAN Paul , peintre naturaliste, né à Réticulé, département des Langues, élève en chambre. 226. -Argenterie. MEY-SONNIER, membre important, très décoré. 227. -Tableau d'à venir. MARIUS-MICHEL. Né à Rago, n° 65, au boulevard. 228. -Paysage à Cinq Cire l'école . 229. -Deux sous de bois. 230. -Nocturne à deux voix. 231. -Vue du Château d'If, bas relief à l'huile et à l'ail pour salade frisée école marseillaise . MONTEGNY. 232. -Dessin rétrospectif. MOREAU-LE-JEUNE. 233. -Dessin retrospectif. NEYMARCK G. . Né Lusko. Élève la hauteur de l'art. 234. -Le jugement dernier quartier Montmartre , en collaboration avec Lévy Dorville. NOVION. 235. -Deux vieux de la vieille. Aquarelle prêtée par M. Paul Eadel. NUNEZ Léon . Homme de rivière, amateur de chiens et de chats. Fait de la critique et des conquêtes. 10, rue Saint-Marc, 236. -Poil immobile. ORBIER Stany . Élève de Maurice Davanne. 28, rue Watteau. 237. -Le clou du salon. Serrurerie artistique vue prise au Mont-de-Piété . 238. -Symphonie champêtre à quatre pattes . Donnez s. v. p., c'est pour les pauvres . PAQUEAU Gaston , né au Bas-Rhin servi par des dames . Élève les bras ô imprudence . 239. -Loge de chanteuses 9 heures du soir . PASSARAT Bernard . Passera pas ! Traîne-guenille, né ou plutôt panné chez lui, dans les nuages. - Élève de Quékçavoufait. - Zut ! - rue Sarah pas Bernhardt . 240. -Le génie du naturalisme, panneau décoratif pour le salon de M.E.Z. PÉROUX J. , né au Chili, près d'Asnières. - Elève 1. quel succès ! - 5, rue de la Sorbonne. 241. -Excelsior. PETRUS Ernest , peintre, sculpteur, architecte. Elève au biberon le niveau de l'art. Se charge des déménagements d'artistes. Colle forte pour unions brisées... etc... etc.. etc.. - 115, rue Perdreau. 242. -L'Innocence, étude plein air. 243 -???? PICHET, maréchal-des-logis pour ses inf'rieurs, élève caporal quand il arriva au régiment. Demeure actuellement au 11 me chasseurs, 2 me escadron à Cinq-Germain. 244. -Aquarelle. PILLE Henri . Né à Essomes Aisne . Élève de M.F. Barrias. H.C. 35, boulevard Rochechouart. 245. -Homère chantant l' Iliade. PILOTELL. 246. -Dessin rétrospectif. POUPÉE Ninette, dite 20 , Mannequin chez Félix, modèle chez Henner, pose et fait poser. 186, rue Tiquetonne Asnières . 247. -La bonne chique. 248. -La partie d'écarté. RAYNAUD Jules . Élève. Son chapeau devant les dames. Né de petites causes qui ont produit de grands effets conseiller son tailleur . 8, rue André del Sarte.te. 249. -La Justice. Projet pour le palais de justice de Saint-Pourçain à lier . 250. -Porc militaire Note de l'organisateur les Allemands sont priés de laisser la montre. 251. -Dessin à la mouchure de nez. Tabac de la régie, contributions indirectes ayant appartenu à saint Joseph, fumiste à Nazareth Turquie d'Asie collection J.R. note de l'organisateur Regardez le fixement, il n'ouvrira pas les yeux. Regard him fixed ly he'll not open his eyes. RIOL dit Ramollot et dit Cab, puisque Cabriol. - Né faste et Marguerite de Gounod de Paravents français. - Demeure en train de plaisir, n° 15, au troisième. 252. - Vue générale de l'Oreille de Paladine. 253. -Fantaisie parisienne. ROLLINAT Maurice , poète arrivé malgré ses amis. - rue Oudinot, 6. 254. -Son portrait Prêté par M. Eudel qui en a prêté bien d'autres . Quand les regrets et les alarmes Battent mon sein comme des flots, La musique traduit mes larmes Et représente mes sanglots. ROUSSEL Paul . Né à Sée. Élève de Delbey sculpteur . 7, rue de Belfort.t. 255. -l'U lent. RUDE. 256. -Dessin rétrospectif. SAPECK Marie-Felicien . Né à Paris, le 11 mai 1860, à Villa-Sapeck à Bordighera. 257. La lune et le lorgnon d'un Dieu qui n'a qu'un oeil. 258. -Lutte de poitrines Appartient à M. Escalais . SÉGUIN. 259. -Dégoûtés de la vie ! appartient à M. Paul Bilhaud . SELRACH. pas de prénom, pas de lieu de naissance. 1. boulevard Beaumarchais. 260. -Un officier de quart. SELRACH Blanche , 1 boulevard Beaumarchais. 261. -Aux petits des oiseaux... Gravure sur papier. SINUS Frank . Né à Manchester. Elève de personne, 22, rue Hurel Neuilly-sur-Seine. 262. -Mardi gras. STA H. de . Élève de la nature, 58, rue de Laro-chefoucauld. 263. -Le Clairon sonne la chirge i Deroulède . 264. - Dra-ïie à 'a mains ou le 14 Juillet. SUAREZ M lle . 12. boulevard Poissonnière. 265. -Portrait de M e X. SUE Eugène . 266. -Dessin rétrospectif. TALUET moi je l'ai pas . A reçu un prénom honteux qu'il n'ose pas dire. Ç'a l'a rendu tout triste, c'est pour ça qu'il demeure avenue du Maine, 23. N'a envoyé qu'un tableau à cause de la distance. 267. -Colère rouge et peur bleue. TARANNE. Fabricant de vues pour eau de mélisse. Né à Morve mouchoir et chair . Rue comme un cheval n° ti de veau. 268. L'obélisque des carmes déchaussés . TONIM comme anneau . Né à Mateur de Courses de. taureaux. 5, rue de Béranger. 269. -Projet de cadre sur la réorganisation de l'armée. TOUCAS..... Tout lasse Bienatoi pour les dames . Né entre l'Obélisque et le Panthéon par un beau jour de brouillard. Professe un grand respect pour l'Incohérence. 270. -La Plante la plus utile à l'homme. Enseigne achetée par M. Piédamour, pédicure, né à Gruyères. Décoré du Mérite agricole pour ses études sur les plantes des pieds. TRAVIÈS. 271. -Dessin retrospectif. TRUCHET. Né et habitant Paris. 272. -Effet de neige. TUGER Edmond , peintre à Magny Seine-et-Oise , 12, rue Hippolyte-Lebas, Paris. 273. -Bourriches de pensées Peinture . 274. -La Cascade du Vésinet Aquarelle . VALOT Georges . Né à Paris. Élève de M. Laporte frappé avant d'entrer . 27, rue du Caire. 275. -Une salle aux prix à Bouzy-les-Tourtes. VANAUME Eric de . Ney place de l'Observatoire et habite rue des Petits-Champs, 82. Amateur du beau. Élève de MM. Kaprice et Phantaisye. 276, -La presse au pays des amours. YVES Raymond . Licencié en droit. Né à Paris tiens ! . 38, rue de Fleurus. 277. -Verchesseburg. ZED-NEM. Élève de Latouche. Né aux îles Seringuinos. 278. -Le rêve peinture spécimen de Bel-Ly, élève de Puvis-Vau que la nature, né à Nez Bourbon île . 279. -La réalité !!! peinture économique voir cadre-affiche, système breveté s. g. d. g. ZUT anonyme . Né fourson partout. 280. -Figures à claques sur chapeau idem. SUPPLÉMENT VAUDRISSE Georges . Né nu. 281. -Tam tam prussien. MESPLÈS Voir plus haut . Beaucoup plus haut. 282 . -Une invasion. PATAPOUM , dit le Chévelu. 283 . -Le mal dont j'ai souffert s'est enfui comme un rêve. BÉRAT . 284 . -Dessin rétrospectif.
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