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837.txt | 1,858 | 138 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. sont comme le prélude de la mort ainsi la lampe, près de s'éteindre, jette une dernière clarté. Gaston se trouvait comme soulagé il ne souffrait plus il n'avait plus la cons-cience de ses douleurs. De lui-même et sans effort, il fit un mouvement sur son chevet et étendit la main - Ma mère, dit-il, ètes-vous là ? La marquise s'empara de cette main et la pressa dans les siennes. - Oui, mon fils, dit-elle. - Plus près de moi, ajouta Gaston que personne ne nous entende. La marquise rapprocha son fauteuil du lit leurs têtes se touchaient. - Bien ainsi, ma mère, dit Gaston. J'ai une grâce à vous demander. - Parle, laquelle ? - Vous avez deviné pour qui je meurs. - Hélas 1 - Que ce soit un secret éternel. Pas un mot, pas une plainte c'est ainsi que je veux être vengé. Vous me le pro-mettez, n'est-ce pas ? - Mon pauvre -enfant 1 - Et puis, ma mère, encore une faiblesse, et ne la jugez pas trop sévèrement. - Dis, -mon fils. - Qu'elle sache que ma dernière pensée a été pour elle. Tout a été si pur entre nous ! Vous le ferez, ma mère? - Puisque tu le veux. - Maintenant, je meurs plus heureux. Ma mère, bénisseg-moi et pardonnez-moi. Ce fut tout ce qu'il put dire l'agonie arriva, et quelques minutes après il s'éteignait dans les bras de la marquise et de Claire en les nommant et leur souriant, La langue n'a point d'expression qui puisse peindre la douleur de ces deux femmes. Elles perdaient tout en perdant Gaston c'était la joie de leur maison c'en était aussi l'orgueil elles ne lui survécurent que pour le pleurer. Le jeune homme fut obéi jusqu'au bout. Pas une pensée de vengeance ne se mêla aux larmes qui furent versées sur son cercueil, et quelques ins-tances que l'on fit auprès de la marquise pour connaître les | 138 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. sont comme le prélude de la mort ainsi la lampe, près de s'éteindre, jette une dernière clarté. Gaston se trouvait comme soulagé il ne souffrait plus il n'avait plus la cons-cience de ses douleurs. De lui-même et sans effort, il fit un mouvement sur son chevet et étendit la main - Ma mère, dit-il, ètes-vous là ? La marquise s'empara de cette main et la pressa dans les siennes. - Oui, mon fils, dit-elle. - Plus près de moi, ajouta Gaston que personne ne nous entende. La marquise rapprocha son fauteuil du lit leurs têtes se touchaient. - Bien ainsi, ma mère, dit Gaston. J'ai une grâce à vous demander. - Parle, laquelle ? - Vous avez deviné pour qui je meurs. - Hélas 1 - Que ce soit un secret éternel. Pas un mot, pas une plainte c'est ainsi que je veux être vengé. Vous me le pro-mettez, n'est-ce pas ? - Mon pauvre -enfant 1 - Et puis, ma mère, encore une faiblesse, et ne la jugez pas trop sévèrement. - Dis, -mon fils. - Qu'elle sache que ma dernière pensée a été pour elle. Tout a été si pur entre nous ! Vous le ferez, ma mère@? - Puisque tu le veux. - Maintenant, je meurs plus heureux. Ma mère, bénisseg-moi et pardonnez-moi. Ce fut tout ce qu'il put dire l'agonie arriva, et quelques minutes après il s'éteignait dans les bras de la marquise et de Claire en les nommant et leur souriant, La langue n'a point d'expression qui puisse peindre la douleur de ces deux femmes. Elles perdaient tout en perdant Gaston c'était la joie de leur maison@ c'en était aussi l'orgueil elles ne lui survécurent que pour le pleurer. Le jeune homme fut obéi jusqu'au bout. Pas une pensée de vengeance ne se mêla aux larmes qui furent versées sur son cercueil, et quelques ins-tances que l'on fit auprès de la marquise pour connaître les | 138 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. sont comme le prélude de la mort ainsi la lampe, près de s'éteindre, jette une dernière clarté. Gaston se trouvait comme soulagé il ne souffrait plus il n'avait plus la cons-cience de ses douleurs. De lui-même et sans effort, il fit un mouvement sur son chevet et étendit la main -@Ma mère, dit-il, êtes-vous là ? La marquise s'empara de cette main et la pressa dans les siennes. -@Oui, mon fils, dit-elle. -@Plus près de moi, ajouta Gaston que personne ne nous entende. La marquise rapprocha son fauteuil du lit leurs têtes se touchaient. -@Bien ainsi, ma mère, dit Gaston. J'ai une grâce à vous demander. -@Parle, laquelle ? -@Vous avez deviné pour qui je meurs. -@Hélas ! -@Que ce soit un secret éternel. Pas un mot, pas une plainte c'est ainsi que je veux être vengé. Vous me le pro-mettez, n'est-ce pas ? -@Mon pauvre @enfant ! -@Et puis, ma mère, encore une faiblesse, et ne la jugez pas trop sévèrement. -@Dis, @mon fils. -@Qu'elle sache que ma dernière pensée a été pour elle. Tout a été si pur entre nous ! Vous le ferez, ma mère ? -@Puisque tu le veux. -@Maintenant, je meurs plus heureux. Ma mère, bénissez-moi et pardonnez-moi. Ce fut tout ce qu'il put dire l'agonie arriva, et quelques minutes après il s'éteignait dans les bras de la marquise et de Claire en les nommant et leur souriant. La langue n'a point d'expression qui puisse peindre la douleur de ces deux femmes. Elles perdaient tout en perdant Gaston c'était la joie de leur maison, c'en était aussi l'orgueil elles ne lui survécurent que pour le pleurer. Le jeune homme fut obéi jusqu'au bout. Pas une pensée de vengeance ne se mêla aux larmes qui furent versées sur son cercueil, et quelques ins-tances que l'on fit auprès de la marquise pour connaître les | 138 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. sont comme le prélude de la mort ainsi la lampe, près de s'éteindre, jette une dernière clarté. Gaston se trouvait comme soulagé il ne souffrait plus il n'avait plus la cons-cience de ses douleurs. De lui-même et sans effort, il fit un mouvement sur son chevet et étendit la main -@Ma mère, dit-il, êtes-vous là ? La marquise s'empara de cette main et la pressa dans les siennes. -@Oui, mon fils, dit-elle. -@Plus près de moi, ajouta Gaston que personne ne nous entende. La marquise rapprocha son fauteuil du lit leurs têtes se touchaient. -@Bien ainsi, ma mère, dit Gaston. J'ai une grâce à vous demander. -@Parle, laquelle ? -@Vous avez deviné pour qui je meurs. -@Hélas ! -@Que ce soit un secret éternel. Pas un mot, pas une plainte c'est ainsi que je veux être vengé. Vous me le pro-mettez, n'est-ce pas ? -@Mon pauvre @enfant ! -@Et puis, ma mère, encore une faiblesse, et ne la jugez pas trop sévèrement. -@Dis, @mon fils. -@Qu'elle sache que ma dernière pensée a été pour elle. Tout a été si pur entre nous ! Vous le ferez, ma mère ? -@Puisque tu le veux. -@Maintenant, je meurs plus heureux. Ma mère, bénissez-moi et pardonnez-moi. Ce fut tout ce qu'il put dire l'agonie arriva, et quelques minutes après il s'éteignait dans les bras de la marquise et de Claire en les nommant et leur souriant. La langue n'a point d'expression qui puisse peindre la douleur de ces deux femmes. Elles perdaient tout en perdant Gaston c'était la joie de leur maison, c'en était aussi l'orgueil elles ne lui survécurent que pour le pleurer. Le jeune homme fut obéi jusqu'au bout. Pas une pensée de vengeance ne se mêla aux larmes qui furent versées sur son cercueil, et quelques ins-tances que l'on fit auprès de la marquise pour connaître les | 138 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. sont comme le prélude de la mort ainsi la lampe, près de s'éteindre, jette une dernière clarté. Gaston se trouvait comme soulagé il ne souffrait plus il n'avait plus la cons-cience de ses douleurs. De lui-même et sans effort, il fit un mouvement sur son chevet et étendit la main -Ma mère, dit-il, êtes-vous là ? La marquise s'empara de cette main et la pressa dans les siennes. -Oui, mon fils, dit-elle. -Plus près de moi, ajouta Gaston que personne ne nous entende. La marquise rapprocha son fauteuil du lit leurs têtes se touchaient. -Bien ainsi, ma mère, dit Gaston. J'ai une grâce à vous demander. -Parle, laquelle ? -Vous avez deviné pour qui je meurs. -Hélas ! -Que ce soit un secret éternel. Pas un mot, pas une plainte c'est ainsi que je veux être vengé. Vous me le pro-mettez, n'est-ce pas ? -Mon pauvre enfant ! -Et puis, ma mère, encore une faiblesse, et ne la jugez pas trop sévèrement. -Dis, mon fils. -Qu'elle sache que ma dernière pensée a été pour elle. Tout a été si pur entre nous ! Vous le ferez, ma mère ? -Puisque tu le veux. -Maintenant, je meurs plus heureux. Ma mère, bénissez-moi et pardonnez-moi. Ce fut tout ce qu'il put dire l'agonie arriva, et quelques minutes après il s'éteignait dans les bras de la marquise et de Claire en les nommant et leur souriant. La langue n'a point d'expression qui puisse peindre la douleur de ces deux femmes. Elles perdaient tout en perdant Gaston c'était la joie de leur maison, c'en était aussi l'orgueil elles ne lui survécurent que pour le pleurer. Le jeune homme fut obéi jusqu'au bout. Pas une pensée de vengeance ne se mêla aux larmes qui furent versées sur son cercueil, et quelques ins-tances que l'on fit auprès de la marquise pour connaître les | 23 | 0.01312 | 0.063536 |
77.txt | 1,821 | 23 plus loin dès difficultés en tous genres et sans cesse re-haissantes les découragent, et, pour comble de disgrâcej la présence dés Jos 1 les. remplit tellement dé frayeur que le fils du roi et un nègre , voyant que PALISOT ÉE BEAUVOIS persistait à pénétrer plus avant, se jetèrent dans le fleuve voisin et disparurent sur la rive fangeuse, s'ex-posant ainsi à un danger réel, la rencontre d'un croco-dile ou d'un serpent-géant, pour en éviter un imaginaire. Pendant deux jours entiers, il fît de vains efforts pour vaincre là résistance qu'on lui opposait les menaces ni lés promesses ne peuvent plus décider personne à obéir est après être arrivé à plus de 150 myriamètres 3oo lieues de la côte , dans des lieux où jamais Européen n'avait pénétré avant lai il voit ses projets déçus le désespoir s'empare de son ame , mais semblable au nocher qui lutté inutilement contre la tempêté mugis-sante, il cède à la vague qui le Couvre, qui l'entraîne. I On appelle ainsi des hordes de bandits plus' ou moins nombreuses qui vivent dans L'intérieur de la Gui-née, se mettent eh embuscade , soit dans des buissons très-touffus sur les bords des chemins , soit dans les criques, le' long des rivières. Là, les Jos attendent patiemment leur proie, et fondent sur elle, lorsqu'ils se jugent les plus, forts. Quand ces voleurs n'ont point fait de captures, et qu'ils sont pressés par la faim ou qu'ils craignent des re-proches de leurs chefs, ils se rendent la nuit au village-le plus voisin, y mettent le feu, s'emparent des habitans qu'ils peuvent attraper dans leur fuite, et les conduisent au dépôt général, d'où lis sont expédiés pour des comp-toirs lointains, où on les vend avec sécurité ,. ne pouvant être reconnus. Les Jos ont des correspondances régulières qui dejouent tautes les mesures prises contre eux. | 23 plus loin dès difficultés en tous genres et sans cesse re-haissantes les découragent, et, pour comble de disgrâcej la présence dés Jos 1 les. remplit tellement dé frayeur que le fils du roi et un nègre , voyant que PALISOT ÉE BEAUVOIS persistait à pénétrer plus avant, se jetèrent dans le fleuve voisin et disparurent sur la rive fangeuse, s'ex-posant ainsi à un danger réel, la rencontre d'un croco-dile ou d'un serpent-géant, pour en éviter un imaginaire. Pendant deux jours entiers, il fît de vains efforts pour vaincre là résistance qu'on lui opposait les menaces ni lés promesses ne peuvent plus décider personne à obéir est après être arrivé à plus de 150 myriamètres 3oo lieues de la côte , dans des lieux où jamais Européen n'avait pénétré avant lai il voit ses projets déçus le désespoir s'empare de son ame , mais semblable au nocher qui lutté inutilement contre la tempêté mugis-sante, il cède à la vague qui le Couvre, qui l'entraîne. I On appelle ainsi des hordes de bandits plus' ou moins nombreuses qui vivent dans L'intérieur de la Gui-née, se mettent eh embuscade , soit dans des buissons très-touffus sur les bords des chemins , soit dans les criques, le' long des rivières. Là, les Jos attendent patiemment leur proie, et fondent sur elle, lorsqu'ils se jugent les plus, forts. Quand ces voleurs n'ont point fait de captures, et qu'ils sont pressés par la faim ou qu'ils craignent des re-proches de leurs chefs, ils se rendent la nuit au village-le plus voisin, y mettent le feu, s'emparent des habitans qu'ils peuvent attraper dans leur fuite, et les conduisent au dépôt général, d'où lis sont expédiés pour des comp-toirs lointains, où on les vend avec sécurité ,. ne pouvant être reconnus. Les Jos ont des correspondances régulières qui dejouent tautes les mesures prises contre eux. | ####### loin des difficultés en tous genres et sans cesse re-naissantes les découragent, et, pour comble de disgrâce@ la présence des Jos 1 les. remplit tellement de frayeur que le fils du roi et un nègre , voyant que PALISOT DE BEAUVOIS persistait à pénétrer plus avant, se jetèrent dans le fleuve voisin et disparurent sur la rive fangeuse, s'ex-posant ainsi à un danger réel, la rencontre d'un croco-dile ou d'un serpent-géant, pour en éviter un imaginaire. Pendant deux jours entiers, il fît de vains efforts pour vaincre la résistance qu'on lui opposait les menaces ni les promesses ne peuvent plus décider personne à obéir e@t après être arrivé à plus de 150 myriamètres 3oo lieues de la côte , dans des lieux où jamais Européen n'avait pénétré avant lui il voit ses projets déçus le désespoir s'empare de son ame , mais semblable au nocher qui lutté inutilement contre la tempête mugis-sante, il cède à la vague qui le couvre, qui l'entraîne. I On appelle ainsi des hordes de bandits plus@ ou moins nombreuses qui vivent dans l'intérieur de la Gui-née, se mettent en embuscade , soit dans des buissons très-touffus sur les bords des chemins , soit dans les criques, le' long des rivières. Là, les Jos attendent patiemment leur proie, et fondent sur elle, lorsqu'ils se jugent les plus, forts. Quand ces voleurs n'ont point fait de captures, et qu'ils sont pressés par la faim ou qu'ils craignent des re-proches de leurs chefs, ils se rendent la nuit au village-le plus voisin, y mettent le feu, s'emparent des habitans qu'ils peuvent attraper dans leur fuite, et les conduisent au dépôt général, d'où ils sont expédiés pour des comp-toirs lointains, où on les vend avec sécurité ,. ne pouvant être reconnus. Les Jos ont des correspondances régulières qui dejouent tautes les mesures prises contre eux. | 23 plus loin des difficultés en tous genres et sans cesse re-naissantes les découragent, et, pour comble de disgrâce@ la présence des Jos 1 les. remplit tellement de frayeur que le fils du roi et un nègre , voyant que PALISOT DE BEAUVOIS persistait à pénétrer plus avant, se jetèrent dans le fleuve voisin et disparurent sur la rive fangeuse, s'ex-posant ainsi à un danger réel, la rencontre d'un croco-dile ou d'un serpent-géant, pour en éviter un imaginaire. Pendant deux jours entiers, il fît de vains efforts pour vaincre la résistance qu'on lui opposait les menaces ni les promesses ne peuvent plus décider personne à obéir e@t après être arrivé à plus de 150 myriamètres 3oo lieues de la côte , dans des lieux où jamais Européen n'avait pénétré avant lui il voit ses projets déçus le désespoir s'empare de son ame , mais semblable au nocher qui lutté inutilement contre la tempête mugis-sante, il cède à la vague qui le couvre, qui l'entraîne. I On appelle ainsi des hordes de bandits plus@ ou moins nombreuses qui vivent dans l'intérieur de la Gui-née, se mettent en embuscade , soit dans des buissons très-touffus sur les bords des chemins , soit dans les criques, le' long des rivières. Là, les Jos attendent patiemment leur proie, et fondent sur elle, lorsqu'ils se jugent les plus, forts. Quand ces voleurs n'ont point fait de captures, et qu'ils sont pressés par la faim ou qu'ils craignent des re-proches de leurs chefs, ils se rendent la nuit au village-le plus voisin, y mettent le feu, s'emparent des habitans qu'ils peuvent attraper dans leur fuite, et les conduisent au dépôt général, d'où ils sont expédiés pour des comp-toirs lointains, où on les vend avec sécurité ,. ne pouvant être reconnus. Les Jos ont des correspondances régulières qui dejouent tautes les mesures prises contre eux. | 23 plus loin des difficultés en tous genres et sans cesse re-naissantes les découragent, et, pour comble de disgrâce la présence des Jos 1 les. remplit tellement de frayeur que le fils du roi et un nègre , voyant que PALISOT DE BEAUVOIS persistait à pénétrer plus avant, se jetèrent dans le fleuve voisin et disparurent sur la rive fangeuse, s'ex-posant ainsi à un danger réel, la rencontre d'un croco-dile ou d'un serpent-géant, pour en éviter un imaginaire. Pendant deux jours entiers, il fît de vains efforts pour vaincre la résistance qu'on lui opposait les menaces ni les promesses ne peuvent plus décider personne à obéir et après être arrivé à plus de 150 myriamètres 3oo lieues de la côte , dans des lieux où jamais Européen n'avait pénétré avant lui il voit ses projets déçus le désespoir s'empare de son ame , mais semblable au nocher qui lutté inutilement contre la tempête mugis-sante, il cède à la vague qui le couvre, qui l'entraîne. I On appelle ainsi des hordes de bandits plus ou moins nombreuses qui vivent dans l'intérieur de la Gui-née, se mettent en embuscade , soit dans des buissons très-touffus sur les bords des chemins , soit dans les criques, le' long des rivières. Là, les Jos attendent patiemment leur proie, et fondent sur elle, lorsqu'ils se jugent les plus, forts. Quand ces voleurs n'ont point fait de captures, et qu'ils sont pressés par la faim ou qu'ils craignent des re-proches de leurs chefs, ils se rendent la nuit au village-le plus voisin, y mettent le feu, s'emparent des habitans qu'ils peuvent attraper dans leur fuite, et les conduisent au dépôt général, d'où ils sont expédiés pour des comp-toirs lointains, où on les vend avec sécurité ,. ne pouvant être reconnus. Les Jos ont des correspondances régulières qui dejouent tautes les mesures prises contre eux. | 17 | 0.009418 | 0.053097 |
189.txt | 1,857 | VIE DE L'ABBE NICOLLE 49 décret d'accusation fut porté contre lui. Peu disposé à en subir les conséquences, il ne songea plus qu'à se retirer. Il pouvait en effet prévoir ce que lui réservait le comité qui régissait la France, s'il eût tenu à venir lui-même justifier sa conduite. Coupable ou innocent, l'homme ainsi décrété était voué à l'échafaud, et dès lors tout en lui était crime pour le perdre, crime dans son silence, crime dans sa justification, crime dans sa fuite ou dans son courage à.braver ses ennemis. M. de Choiseul était noble, il était riche, il était l'ami dévoué de Louis XVI il devait mourir. Sa réponse à l'ordre de la Convention qui le rappelait en France fut un refus, et malgré l'universelle estime que lui avaient acquises en Turquie ses relations politiques avec le Divan, il projeta son départ de Constantinople, et tourna ses yeux vers la Russie. Sa réputation l'y avait précédé. Catherine admirait en lui l'écrivain distingué, le voya-geur instruit, le négociateur habile plusieurs fois elle lui avait fait connaître cette admiration, et cette bien-veillance de l'Impératrice permit aux nobles exilés de concevoir l'espérance d'un accueil hospitalier dans son empire. Il se confia à cet espoir, et dans les premiers jours de 1793 il quitta Constantinople. Bientôt après il eut lieu de comprendre que la pensée de sa retraite en Russie était une inspiration du ciel des frontières de l'empire russe jusqu'à Saint-Pétersbourg, la plus généreuse hospitalité accueillit le noble comte et l'abbé Nicolle. | VIE DE L'ABBE NICOLLE 49 décret d'accusation fut porté contre lui. Peu disposé à en subir les conséquences, il ne songea plus qu'à se retirer. Il pouvait en effet prévoir ce que lui réservait le comité qui régissait la France, s'il eût tenu à venir lui-même justifier sa conduite. Coupable ou innocent, l'homme ainsi décrété était voué à l'échafaud, et dès lors tout en lui était crime pour le perdre, crime dans son silence, crime dans sa justification, crime dans sa fuite ou dans son courage à.braver ses ennemis. M. de Choiseul était noble, il était riche, il était l'ami dévoué de Louis XVI il devait mourir. Sa réponse à l'ordre de la Convention qui le rappelait en France fut un refus, et malgré l'universelle estime que lui avaient acquises en Turquie ses relations politiques avec le Divan, il projeta son départ de Constantinople, et tourna ses yeux vers la Russie. Sa réputation l'y avait précédé. Catherine admirait en lui l'écrivain distingué, le voya-geur instruit, le négociateur habile plusieurs fois elle lui avait fait connaître cette admiration, et cette bien-veillance de l'Impératrice permit aux nobles exilés de concevoir l'espérance d'un accueil hospitalier dans son empire. Il se confia à cet espoir, et dans les premiers jours de 1793 il quitta Constantinople. Bientôt après il eut lieu de comprendre que la pensée de sa retraite en Russie était une inspiration du ciel des frontières de l'empire russe jusqu'à Saint-Pétersbourg, la plus généreuse hospitalité accueillit le noble comte et l'abbé Nicolle. | ############################### d'accusation fut porté contre lui. Peu disposé à en subir les conséquences, il ne songea plus qu'à se retirer. Il pouvait en effet prévoir ce que lui réservait le comité qui régissait la France, s'il eût tenu à venir lui-même justifier sa conduite. Coupable ou innocent, l'homme ainsi décrété était voué à l'échafaud, et dès lors tout en lui était crime pour le perdre, crime dans son silence, crime dans sa justification, crime dans sa fuite ou dans son courage à braver ses ennemis. M. de Choiseul était noble, il était riche, il était l'ami dévoué de Louis XVI il devait mourir. Sa réponse à l'ordre de la Convention qui le rappelait en France fut un refus, et malgré l'universelle estime que lui avaient acquises en Turquie ses relations politiques avec le Divan, il projeta son départ de Constantinople, et tourna ses yeux vers la Russie. Sa réputation l'y avait précédé. Catherine admirait en lui l'écrivain distingué, le voya-geur instruit, le négociateur habile plusieurs fois elle lui avait fait connaître cette admiration, et cette bien-veillance de l'Impératrice permit aux nobles exilés de concevoir l'espérance d'un accueil hospitalier dans son empire. Il se confia à cet espoir, et dans les premiers jours de 1793 il quitta Constantinople. Bientôt après il eut lieu de comprendre que la pensée de sa retraite en Russie était une inspiration du ciel des frontières de l'empire russe jusqu'à Saint-Pétersbourg, la plus généreuse hospitalité accueillit le noble comte et l'abbé Nicolle. | VIE DE L'ABBE NICOLLE 49 décret d'accusation fut porté contre lui. Peu disposé à en subir les conséquences, il ne songea plus qu'à se retirer. Il pouvait en effet prévoir ce que lui réservait le comité qui régissait la France, s'il eût tenu à venir lui-même justifier sa conduite. Coupable ou innocent, l'homme ainsi décrété était voué à l'échafaud, et dès lors tout en lui était crime pour le perdre, crime dans son silence, crime dans sa justification, crime dans sa fuite ou dans son courage à braver ses ennemis. M. de Choiseul était noble, il était riche, il était l'ami dévoué de Louis XVI il devait mourir. Sa réponse à l'ordre de la Convention qui le rappelait en France fut un refus, et malgré l'universelle estime que lui avaient acquises en Turquie ses relations politiques avec le Divan, il projeta son départ de Constantinople, et tourna ses yeux vers la Russie. Sa réputation l'y avait précédé. Catherine admirait en lui l'écrivain distingué, le voya-geur instruit, le négociateur habile plusieurs fois elle lui avait fait connaître cette admiration, et cette bien-veillance de l'Impératrice permit aux nobles exilés de concevoir l'espérance d'un accueil hospitalier dans son empire. Il se confia à cet espoir, et dans les premiers jours de 1793 il quitta Constantinople. Bientôt après il eut lieu de comprendre que la pensée de sa retraite en Russie était une inspiration du ciel des frontières de l'empire russe jusqu'à Saint-Pétersbourg, la plus généreuse hospitalité accueillit le noble comte et l'abbé Nicolle. | VIE DE L'ABBE NICOLLE 49 décret d'accusation fut porté contre lui. Peu disposé à en subir les conséquences, il ne songea plus qu'à se retirer. Il pouvait en effet prévoir ce que lui réservait le comité qui régissait la France, s'il eût tenu à venir lui-même justifier sa conduite. Coupable ou innocent, l'homme ainsi décrété était voué à l'échafaud, et dès lors tout en lui était crime pour le perdre, crime dans son silence, crime dans sa justification, crime dans sa fuite ou dans son courage à braver ses ennemis. M. de Choiseul était noble, il était riche, il était l'ami dévoué de Louis XVI il devait mourir. Sa réponse à l'ordre de la Convention qui le rappelait en France fut un refus, et malgré l'universelle estime que lui avaient acquises en Turquie ses relations politiques avec le Divan, il projeta son départ de Constantinople, et tourna ses yeux vers la Russie. Sa réputation l'y avait précédé. Catherine admirait en lui l'écrivain distingué, le voya-geur instruit, le négociateur habile plusieurs fois elle lui avait fait connaître cette admiration, et cette bien-veillance de l'Impératrice permit aux nobles exilés de concevoir l'espérance d'un accueil hospitalier dans son empire. Il se confia à cet espoir, et dans les premiers jours de 1793 il quitta Constantinople. Bientôt après il eut lieu de comprendre que la pensée de sa retraite en Russie était une inspiration du ciel des frontières de l'empire russe jusqu'à Saint-Pétersbourg, la plus généreuse hospitalité accueillit le noble comte et l'abbé Nicolle. | 1 | 0.000654 | 0.003534 |
758.txt | 1,858 | 48 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. s'y essayait, et, à force de se débattre, elle avait fini par s'en tirer à son honneur. Jamais pourtant elle n'avait dépassé les cordes tlltélaires, non pas qu'elle eût peur, mais elle n'ai-mait pas à faire montre de son courage, et respectait les consignes établies elle était de son sexe et n'avait rien d'un garçon. Pourquoi dérogea-t-elle, ce jour-là, à sa circonspection ordinaire ? Ce fut le secret de son coeur, ou peut-être obéit-elle à une fatalité. Les émotions de la journée, l'aspect de ce monde réuni, les cris de joie, les éclats de rire, ces scènes folâtres, ces essais malencontreux agissaient sur elle comme autant d'aiguillons et la poussaient aux aventures. Un mo-ment vint où elle ne se contint plus. Elle était près de Claire, le pied sur le sable et baignée jusqu'aux épaules, lorsqùe celle-ci la vit plonger par un mouvement soudain et dispa-raître pendant quelques secondes. Quand elle se remontra à la surface, elle était bien au delà des cordes, nageant en pleine eau, s'y jouant comme un dauphin, coupant la vague avec une sorte d'ivresse et se dirigeant vers la ligne des récifs. De la part de la jeune femme, une telle hardiesse était si nouvelle et si imprévue, que Claire ne put se défendre d'un sentiment d'effroi. - Clémence ! s'écria-t-elle Clémence ! - Clémence, répéta la marquise, qui suivait cette scène de l'oeil et d'un point plus éloigné. Averties par ce double appel, les baigneuses portèrent leurs regards de ce côté et aperçurent cette compagne témé-raire qui gagnait le large avec l'aplomb d'un nageur expéri-menté. Dès ce moment, ce fut un spectacle pour elles, avec des impressions diverses et des avis opposés. Celles-ci s'ef-frayaient, celles-là applaudissaient toutes y portaient un intérêt visible. Cependant la jeune femme ne semblait rien perdre ni do son assurance, ni de son sang-froid sur le cri d'alarme de ses deux amies elle avait fait une halte, et, se soutenant d'une main au-dessus de l'eau, elle appliqua l'autre à sa bouche en guise de porte-voix - -- Soyez sans crainte, leur dit-elle je n'irai pas loin. Puis elle reprit son élan vers la haute mer. En voyant l'aisance de ses mouyements, la souplesse et la vigueur de ses allures, toute appréhension cessa la confiance reprit le | 48 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. s'y essayait, et, à force de se débattre, elle avait fini par s'en tirer à son honneur. Jamais pourtant elle n'avait dépassé les cordes tlltélaires, non pas qu'elle eût peur, mais elle n'ai-mait pas à faire montre de son courage, et respectait les consignes établies elle était de son sexe et n'avait rien d'un garçon. Pourquoi dérogea-t-elle, ce jour-là, à sa circonspection ordinaire ? Ce fut le secret de son coeur, ou peut-être obéit-elle à une fatalité. Les émotions de la journée, l'aspect de ce monde réuni, les cris de joie, les éclats de rire, ces scènes folâtres, ces essais malencontreux agissaient sur elle comme autant d'aiguillons et la poussaient aux aventures. Un mo-ment vint où elle ne se contint plus. Elle était près de Claire, le pied sur le sable et baignée jusqu'aux épaules, lorsqùe celle-ci la vit plonger par un mouvement soudain et dispa-raître pendant quelques secondes. Quand elle se remontra à la surface, elle était bien au delà des cordes, nageant en pleine eau, s'y jouant comme un dauphin, coupant la vague avec une sorte d'ivresse et se dirigeant vers la ligne des récifs. De la part de la jeune femme, une telle hardiesse était si nouvelle et si imprévue, que Claire ne put se défendre d'un sentiment d'effroi. - Clémence ! s'écria-t-elle Clémence ! - Clémence, répéta la marquise, qui suivait cette scène de l'oeil et d'un point plus éloigné. Averties par ce double appel, les baigneuses portèrent leurs regards de ce côté et aperçurent cette compagne témé-raire qui gagnait le large avec l'aplomb d'un nageur expéri-menté. Dès ce moment, ce fut un spectacle pour elles, avec des impressions diverses et des avis opposés. Celles-ci s'ef-frayaient, celles-là applaudissaient toutes y portaient un intérêt visible. Cependant la jeune femme ne semblait rien perdre ni do son assurance, ni de son sang-froid sur le cri d'alarme de ses deux amies elle avait fait une halte, et, se soutenant d'une main au-dessus de l'eau, elle appliqua l'autre à sa bouche en guise de porte-voix - -- Soyez sans crainte, leur dit-elle je n'irai pas loin. Puis elle reprit son élan vers la haute mer. En voyant l'aisance de ses mouyements, la souplesse et la vigueur de ses allures, toute appréhension cessa la confiance reprit le | 48 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. s'y essayait, et, à force de se débattre, elle avait fini par s'en tirer à son honneur. Jamais pourtant elle n'avait dépassé les cordes t@utélaires, non pas qu'elle eût peur, mais elle n'ai-mait pas à faire montre de son courage, et respectait les consignes établies elle était de son sexe et n'avait rien d'un garçon. Pourquoi dérogea-t-elle, ce jour-là, à sa circonspection ordinaire ? Ce fut le secret de son coeur, ou peut-être obéit-elle à une fatalité. Les émotions de la journée, l'aspect de ce monde réuni, les cris de joie, les éclats de rire, ces scènes folâtres, ces essais malencontreux agissaient sur elle comme autant d'aiguillons et la poussaient aux aventures. Un mo-ment vint où elle ne se contint plus. Elle était près de Claire, le pied sur le sable et baignée jusqu'aux épaules, lorsque celle-ci la vit plonger par un mouvement soudain et dispa-raître pendant quelques secondes. Quand elle se remontra à la surface, elle était bien au delà des cordes, nageant en pleine eau, s'y jouant comme un dauphin, coupant la vague avec une sorte d'ivresse et se dirigeant vers la ligne des récifs. De la part de la jeune femme, une telle hardiesse était si nouvelle et si imprévue, que Claire ne put se défendre d'un sentiment d'effroi. -@Clémence ! s'écria-t-elle Clémence ! -@Clémence, répéta la marquise, qui suivait cette scène de l'oeil et d'un point plus éloigné. Averties par ce double appel, les baigneuses portèrent leurs regards de ce côté et aperçurent cette compagne témé-raire qui gagnait le large avec l'aplomb d'un nageur expéri-menté. Dès ce moment, ce fut un spectacle pour elles, avec des impressions diverses et des avis opposés. Celles-ci s'ef-frayaient, celles-là applaudissaient toutes y portaient un intérêt visible. Cependant la jeune femme ne semblait rien perdre ni de son assurance, ni de son sang-froid sur le cri d'alarme de ses deux amies elle avait fait une halte, et, se soutenant d'une main au-dessus de l'eau, elle appliqua l'autre à sa bouche en guise de porte-voix -@@@@Soyez sans crainte, leur dit-elle je n'irai pas loin. Puis elle reprit son élan vers la haute mer. En voyant l'aisance de ses mouvements, la souplesse et la vigueur de ses allures, toute appréhension cessa la confiance reprit le | 48 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. s'y essayait, et, à force de se débattre, elle avait fini par s'en tirer à son honneur. Jamais pourtant elle n'avait dépassé les cordes t@utélaires, non pas qu'elle eût peur, mais elle n'ai-mait pas à faire montre de son courage, et respectait les consignes établies elle était de son sexe et n'avait rien d'un garçon. Pourquoi dérogea-t-elle, ce jour-là, à sa circonspection ordinaire ? Ce fut le secret de son coeur, ou peut-être obéit-elle à une fatalité. Les émotions de la journée, l'aspect de ce monde réuni, les cris de joie, les éclats de rire, ces scènes folâtres, ces essais malencontreux agissaient sur elle comme autant d'aiguillons et la poussaient aux aventures. Un mo-ment vint où elle ne se contint plus. Elle était près de Claire, le pied sur le sable et baignée jusqu'aux épaules, lorsque celle-ci la vit plonger par un mouvement soudain et dispa-raître pendant quelques secondes. Quand elle se remontra à la surface, elle était bien au delà des cordes, nageant en pleine eau, s'y jouant comme un dauphin, coupant la vague avec une sorte d'ivresse et se dirigeant vers la ligne des récifs. De la part de la jeune femme, une telle hardiesse était si nouvelle et si imprévue, que Claire ne put se défendre d'un sentiment d'effroi. -@Clémence ! s'écria-t-elle Clémence ! -@Clémence, répéta la marquise, qui suivait cette scène de l'oeil et d'un point plus éloigné. Averties par ce double appel, les baigneuses portèrent leurs regards de ce côté et aperçurent cette compagne témé-raire qui gagnait le large avec l'aplomb d'un nageur expéri-menté. Dès ce moment, ce fut un spectacle pour elles, avec des impressions diverses et des avis opposés. Celles-ci s'ef-frayaient, celles-là applaudissaient toutes y portaient un intérêt visible. Cependant la jeune femme ne semblait rien perdre ni de son assurance, ni de son sang-froid sur le cri d'alarme de ses deux amies elle avait fait une halte, et, se soutenant d'une main au-dessus de l'eau, elle appliqua l'autre à sa bouche en guise de porte-voix -@@@@Soyez sans crainte, leur dit-elle je n'irai pas loin. Puis elle reprit son élan vers la haute mer. En voyant l'aisance de ses mouvements, la souplesse et la vigueur de ses allures, toute appréhension cessa la confiance reprit le | 48 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. s'y essayait, et, à force de se débattre, elle avait fini par s'en tirer à son honneur. Jamais pourtant elle n'avait dépassé les cordes tutélaires, non pas qu'elle eût peur, mais elle n'ai-mait pas à faire montre de son courage, et respectait les consignes établies elle était de son sexe et n'avait rien d'un garçon. Pourquoi dérogea-t-elle, ce jour-là, à sa circonspection ordinaire ? Ce fut le secret de son coeur, ou peut-être obéit-elle à une fatalité. Les émotions de la journée, l'aspect de ce monde réuni, les cris de joie, les éclats de rire, ces scènes folâtres, ces essais malencontreux agissaient sur elle comme autant d'aiguillons et la poussaient aux aventures. Un mo-ment vint où elle ne se contint plus. Elle était près de Claire, le pied sur le sable et baignée jusqu'aux épaules, lorsque celle-ci la vit plonger par un mouvement soudain et dispa-raître pendant quelques secondes. Quand elle se remontra à la surface, elle était bien au delà des cordes, nageant en pleine eau, s'y jouant comme un dauphin, coupant la vague avec une sorte d'ivresse et se dirigeant vers la ligne des récifs. De la part de la jeune femme, une telle hardiesse était si nouvelle et si imprévue, que Claire ne put se défendre d'un sentiment d'effroi. -Clémence ! s'écria-t-elle Clémence ! -Clémence, répéta la marquise, qui suivait cette scène de l'oeil et d'un point plus éloigné. Averties par ce double appel, les baigneuses portèrent leurs regards de ce côté et aperçurent cette compagne témé-raire qui gagnait le large avec l'aplomb d'un nageur expéri-menté. Dès ce moment, ce fut un spectacle pour elles, avec des impressions diverses et des avis opposés. Celles-ci s'ef-frayaient, celles-là applaudissaient toutes y portaient un intérêt visible. Cependant la jeune femme ne semblait rien perdre ni de son assurance, ni de son sang-froid sur le cri d'alarme de ses deux amies elle avait fait une halte, et, se soutenant d'une main au-dessus de l'eau, elle appliqua l'autre à sa bouche en guise de porte-voix -Soyez sans crainte, leur dit-elle je n'irai pas loin. Puis elle reprit son élan vers la haute mer. En voyant l'aisance de ses mouvements, la souplesse et la vigueur de ses allures, toute appréhension cessa la confiance reprit le | 11 | 0.004839 | 0.025346 |
770.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 61 4 de Gaston, car le sang amua à ses joues et elle se dégagea doucement. - On vient ! répéta Saint-Pons. - On vient, dit-elle en forme d'écho et si bas qu'à peine put-il l'entendre on vient. Qui donc ? - Votre mari. H fallait que ce mot eût une singulière puissance pour que la jeune femme s'y montrât sensible comme elle le fut. Elle releva la tête avec vivacité, et accompagnant ses paroles d'un geste douloureux - Gaston, dit-elle, pourquoi ne m'avez-vous pas laissée mourir? - -La barque n'était plus qu'à une petite distance, et les ra-meurs s'arrangeaient de manière à aborder lécueil par le point le moins agité. Au milieu de ces fonds inégaux et de ces courants capricieux, ce n'était pas une manoeuvre facile. Le vieux comte,-dont le pied n'était pas sûr, restait assis sur l'arrière, adressant à sa fille, du plus loin qu'il le pût, des mots encourageants et des témoignages de tendresse tandis que le baron, immobile et silencieux, se tenait debout sur l'avant, comme s'il eût voulu hâter l'instant où il reprendrait possession de sa femme. Les trois marins songeaient à leur besogne, et l'un d'eux, armé d'une gaffe, cherchait à la fixer sur l'écueil. De son côté, Gaston s'était remis à l'eau, et quand la barque se trouva à sa portée, il la poussa doucement et aida à la maintenir. Quant à Clémence, personne, à la voir, n'eût deviné qu'elle revenait de sUoin. Le coude appuyé sur le rocher, elle suivait cette scène d'un oeil curieux et chargé de langueur, et répondait par des gestes caressants aux dé-monstrations lointaines du comte. Dès que la barque fut là, elle put descendre sans un trop grand effort et se jeta dans les bras du vieillard, dont le visage était baigné de larmes. - Cruelle enfant 1 s'écriait-il, que de tourment tu nous a donné ! L'expédition était achevée, et il ne restait plus qu'à rega-gner le rivage. Les marins allaient reprendre les rames quand on s'aperçut que Gaston manquait à l'appel. Au lieu de mon-ter dans l'embarcation, il venait d'exécuter, avec son aisance habituelle, un plongeon qui l'en éloignait. -- Eh bien 1 lui dit le comte quand il reparut à quelques | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 61 4 de Gaston, car le sang a@@mua à ses joues et elle se dégagea doucement. - On vient ! répéta Saint-Pons. - On vient, dit-elle en forme d'écho et si bas qu'à peine put-il l'entendre on vient. Qui donc ? - Votre mari. @H fallait que ce mot eût une singulière puissance pour que la jeune femme s'y montrât sensible comme elle le fut. Elle releva la tête avec vivacité, et accompagnant ses paroles d'un geste douloureux - Gaston, dit-elle, pourquoi ne m'avez-vous pas laissée mourir? - -La barque n'était plus qu'à une petite distance, et les ra-meurs s'arrangeaient de manière à aborder l@écueil par le point le moins agité. Au milieu de ces fonds inégaux et de ces courants capricieux, ce n'était pas une manoeuvre facile. Le vieux comte,-dont le pied n'était pas sûr, restait assis sur l'arrière, adressant à sa fille, du plus loin qu'il le pût, des mots encourageants et des témoignages de tendresse tandis que le baron, immobile et silencieux, se tenait debout sur l'avant, comme s'il eût voulu hâter l'instant où il reprendrait possession de sa femme. Les trois marins songeaient à leur besogne, et l'un d'eux, armé d'une gaffe, cherchait à la fixer sur l'écueil. De son côté, Gaston s'était remis à l'eau, et quand la barque se trouva à sa portée, il la poussa doucement et aida à la maintenir. Quant à Clémence, personne, à la voir, n'eût deviné qu'elle revenait de s@@Uoin. Le coude appuyé sur le rocher, elle suivait cette scène d'un oeil curieux et chargé de langueur, et répondait par des gestes caressants aux dé-monstrations lointaines du comte. Dès que la barque fut là, elle put descendre sans un trop grand effort et se jeta dans les bras du vieillard, dont le visage était baigné de larmes. - Cruelle enfant 1 s'écriait-il, que de tourment tu nous a donné ! L'expédition était achevée, et il ne restait plus qu'à rega-gner le rivage. Les marins allaient reprendre les rames quand on s'aperçut que Gaston manquait à l'appel. Au lieu de mon-ter dans l'embarcation, il venait d'exécuter, avec son aisance habituelle, un plongeon qui l'en éloignait. -- Eh bien 1 lui dit le comte quand il reparut à quelques | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 61@@ de Gaston, car le sang afflua à ses joues et elle se dégagea doucement. -@On vient ! répéta Saint-Pons. -@On vient, dit-elle en forme d'écho et si bas qu'à peine put-il l'entendre on vient. Qui donc ? -@Votre mari. Il fallait que ce mot eût une singulière puissance pour que la jeune femme s'y montrât sensible comme elle le fut. Elle releva la tête avec vivacité, et accompagnant ses paroles d'un geste douloureux -@Gaston, dit-elle, pourquoi ne m'avez-vous pas laissée mourir@ ? @La barque n'était plus qu'à une petite distance, et les ra-meurs s'arrangeaient de manière à aborder l'écueil par le point le moins agité. Au milieu de ces fonds inégaux et de ces courants capricieux, ce n'était pas une manoeuvre facile. Le vieux comte, dont le pied n'était pas sûr, restait assis sur l'arrière, adressant à sa fille, du plus loin qu'il le pût, des mots encourageants et des témoignages de tendresse tandis que le baron, immobile et silencieux, se tenait debout sur l'avant, comme s'il eût voulu hâter l'instant où il reprendrait possession de sa femme. Les trois marins songeaient à leur besogne, et l'un d'eux, armé d'une gaffe, cherchait à la fixer sur l'écueil. De son côté, Gaston s'était remis à l'eau, et quand la barque se trouva à sa portée, il la poussa doucement et aida à la maintenir. Quant à Clémence, personne, à la voir, n'eût deviné qu'elle revenait de si loin. Le coude appuyé sur le rocher, elle suivait cette scène d'un oeil curieux et chargé de langueur, et répondait par des gestes caressants aux dé-monstrations lointaines du comte. Dès que la barque fut là, elle put descendre sans un trop grand effort et se jeta dans les bras du vieillard, dont le visage était baigné de larmes. -@Cruelle enfant ! s'écriait-il, que de tourment tu nous a donné ! L'expédition était achevée, et il ne restait plus qu'à rega-gner le rivage. Les marins allaient reprendre les rames quand on s'aperçut que Gaston manquait à l'appel. Au lieu de mon-ter dans l'embarcation, il venait d'exécuter, avec son aisance habituelle, un plongeon qui l'en éloignait. @-@Eh bien ! lui dit le comte quand il reparut à quelques | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 61@@ de Gaston, car le sang afflua à ses joues et elle se dégagea doucement. -@On vient ! répéta Saint-Pons. -@On vient, dit-elle en forme d'écho et si bas qu'à peine put-il l'entendre on vient. Qui donc ? -@Votre mari. Il fallait que ce mot eût une singulière puissance pour que la jeune femme s'y montrât sensible comme elle le fut. Elle releva la tête avec vivacité, et accompagnant ses paroles d'un geste douloureux -@Gaston, dit-elle, pourquoi ne m'avez-vous pas laissée mourir@ ? @La barque n'était plus qu'à une petite distance, et les ra-meurs s'arrangeaient de manière à aborder l'écueil par le point le moins agité. Au milieu de ces fonds inégaux et de ces courants capricieux, ce n'était pas une manoeuvre facile. Le vieux comte, dont le pied n'était pas sûr, restait assis sur l'arrière, adressant à sa fille, du plus loin qu'il le pût, des mots encourageants et des témoignages de tendresse tandis que le baron, immobile et silencieux, se tenait debout sur l'avant, comme s'il eût voulu hâter l'instant où il reprendrait possession de sa femme. Les trois marins songeaient à leur besogne, et l'un d'eux, armé d'une gaffe, cherchait à la fixer sur l'écueil. De son côté, Gaston s'était remis à l'eau, et quand la barque se trouva à sa portée, il la poussa doucement et aida à la maintenir. Quant à Clémence, personne, à la voir, n'eût deviné qu'elle revenait de si loin. Le coude appuyé sur le rocher, elle suivait cette scène d'un oeil curieux et chargé de langueur, et répondait par des gestes caressants aux dé-monstrations lointaines du comte. Dès que la barque fut là, elle put descendre sans un trop grand effort et se jeta dans les bras du vieillard, dont le visage était baigné de larmes. -@Cruelle enfant ! s'écriait-il, que de tourment tu nous a donné ! L'expédition était achevée, et il ne restait plus qu'à rega-gner le rivage. Les marins allaient reprendre les rames quand on s'aperçut que Gaston manquait à l'appel. Au lieu de mon-ter dans l'embarcation, il venait d'exécuter, avec son aisance habituelle, un plongeon qui l'en éloignait. @-@Eh bien ! lui dit le comte quand il reparut à quelques | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 61 de Gaston, car le sang afflua à ses joues et elle se dégagea doucement. -On vient ! répéta Saint-Pons. -On vient, dit-elle en forme d'écho et si bas qu'à peine put-il l'entendre on vient. Qui donc ? -Votre mari. Il fallait que ce mot eût une singulière puissance pour que la jeune femme s'y montrât sensible comme elle le fut. Elle releva la tête avec vivacité, et accompagnant ses paroles d'un geste douloureux -Gaston, dit-elle, pourquoi ne m'avez-vous pas laissée mourir ? La barque n'était plus qu'à une petite distance, et les ra-meurs s'arrangeaient de manière à aborder l'écueil par le point le moins agité. Au milieu de ces fonds inégaux et de ces courants capricieux, ce n'était pas une manoeuvre facile. Le vieux comte, dont le pied n'était pas sûr, restait assis sur l'arrière, adressant à sa fille, du plus loin qu'il le pût, des mots encourageants et des témoignages de tendresse tandis que le baron, immobile et silencieux, se tenait debout sur l'avant, comme s'il eût voulu hâter l'instant où il reprendrait possession de sa femme. Les trois marins songeaient à leur besogne, et l'un d'eux, armé d'une gaffe, cherchait à la fixer sur l'écueil. De son côté, Gaston s'était remis à l'eau, et quand la barque se trouva à sa portée, il la poussa doucement et aida à la maintenir. Quant à Clémence, personne, à la voir, n'eût deviné qu'elle revenait de si loin. Le coude appuyé sur le rocher, elle suivait cette scène d'un oeil curieux et chargé de langueur, et répondait par des gestes caressants aux dé-monstrations lointaines du comte. Dès que la barque fut là, elle put descendre sans un trop grand effort et se jeta dans les bras du vieillard, dont le visage était baigné de larmes. -Cruelle enfant ! s'écriait-il, que de tourment tu nous a donné ! L'expédition était achevée, et il ne restait plus qu'à rega-gner le rivage. Les marins allaient reprendre les rames quand on s'aperçut que Gaston manquait à l'appel. Au lieu de mon-ter dans l'embarcation, il venait d'exécuter, avec son aisance habituelle, un plongeon qui l'en éloignait. -Eh bien ! lui dit le comte quand il reparut à quelques | 24 | 0.011199 | 0.056075 |
764.txt | 1,858 | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 55 sance réside dans les masses d'eau qui se heurtent contre un écueil, et que de menaces de mort elles récèlent dans leurs violents replis! Gaston lui-même, avec toute son habi-leté et son audace, y eût succombé, si la connaissance de cette côte ne lui eût fourni les moyens d'atténuer le péril, et de le réduire à des proportions qui lui laissaient la chance de le vaincre. Dans le cours de ses expéditions nautiques, il avait découvert sur la ligne des brisants un endroit où les roches n'arrivaient pas jusqu'à la surface, et formaient comme une échancrure par laquelle on pouvait pénétrer dans le bas-sin abrité. Pour une barque, le passage n'eût été praticable qu'avec un calme parfait un nageur déterminé pouvait s'en tirer par tous les temps, et quel que fût l'état de la mer. C'était donc vers ce point qu'il se dirigeait avec une rapi-dité fébrile ses bras frappaient Teau comme deux puissants leviers à vue d'ceil l'espace diminuait. Déjà, les- objets deve-naient plus distincts il approchait de l'écueil et pouvait mieux embrasser les détails de la scène. Elle était navrante. Une tète flottait sur l'eau c'était Clémence qui se débattait contre la mort, et remplissait l'air d'appels multipliés. Entre elle et Gaston, la distance était grande encore, et qui sait s'il arrive-rait à temps pour l'arracher à cet abîme qui allait l'engloutir? Cette pensée fut pour lui comme un coup de foudre il en resta un instant affecté jusqu'à l'inertie. Son front se couvrit de sueur il sentit le froid de la mort courir dans ses veines. Mais ce ne fut qu'une crise où son âme se retrempa, une ab-sence, une défaillance passagères. Ce n'était pas à soi qu'il fallait songer, mais à cette victime qui implorait du secours, et touchait à son moment suprême 1 D'un bond, le jeune homme regagna le .temps perdu, et en même temps il essaya de se faire entendre de Clémence - Courage! lui cria-t-il, du courage! J'arrive me voici. Malheureusement la voix de L'écueil était plus forte que la sienne la jeune femme n'entendit rien. Il y avait là un pas terrible à franchir. Quoique Gaston eût choisi le point le plus accessible et le moins exposé aux fu-reurs de la mer, les eaux y étaient encore assez tourmentées pour offrir des difficultés sérieuses.rPar trois fois il s'enga-gea dans l'issue, par trois fois il fut rejeté vers le large avec une irrésistible violence et sans qu'il lui fût possible de se | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 55 sance réside dans les masses d'eau qui se heurtent contre un écueil, et que de menaces de mort elles récèlent dans leurs violents replis@! Gaston lui-même, avec toute son habi-leté et son audace, y eût succombé, si la connaissance de cette côte ne lui eût fourni les moyens d'atténuer le péril, et de le réduire à des proportions qui lui laissaient la chance de le vaincre. Dans le cours de ses expéditions nautiques, il avait découvert sur la ligne des brisants un endroit où les roches n'arrivaient pas jusqu'à la surface, et formaient comme une échancrure par laquelle on pouvait pénétrer dans le bas-sin abrité. Pour une barque, le passage n'eût été praticable qu'avec un calme parfait un nageur déterminé pouvait s'en tirer par tous les temps, et quel que fût l'état de la mer. C'était donc vers ce point qu'il se dirigeait avec une rapi-dité fébrile ses bras frappaient @Teau comme deux puissants leviers à vue d'ceil l'espace diminuait. Déjà, les- objets deve-naient plus distincts il approchait de l'écueil et pouvait mieux embrasser les détails de la scène. Elle était navrante. Une tète flottait sur l'eau c'était Clémence qui se débattait contre la mort, et remplissait l'air d'appels multipliés. Entre elle et Gaston, la distance était grande encore, et qui sait s'il arrive-rait à temps pour l'arracher à cet abîme qui allait l'engloutir@? Cette pensée fut pour lui comme un coup de foudre il en resta un instant affecté jusqu'à l'inertie. Son front se couvrit de sueur il sentit le froid de la mort courir dans ses veines. Mais ce ne fut qu'une crise où son âme se retrempa, une ab-sence, une défaillance passagères. Ce n'était pas à soi qu'il fallait songer, mais à cette victime qui implorait du secours, et touchait à son moment suprême 1 D'un bond, le jeune homme regagna le .temps perdu, et en même temps il essaya de se faire entendre de Clémence - Courage@! lui cria-t-il, du courage@! J'arrive me voici. Malheureusement la voix de L'écueil était plus forte que la sienne la jeune femme n'entendit rien. Il y avait là un pas terrible à franchir. Quoique Gaston eût choisi le point le plus accessible et le moins exposé aux fu-reurs de la mer, les eaux y étaient encore assez tourmentées pour offrir des difficultés sérieuses.rPar trois fois il s'enga-gea dans l'issue, par trois fois il fut rejeté vers le large avec une irrésistible violence et sans qu'il lui fût possible de se | CE ##### PEUT VOIR DANS UNE RUE. 55 sance réside dans les masses d'eau qui se heurtent contre un écueil, et que de menaces de mort elles récèlent dans leurs violents replis ! Gaston lui-mème, avec toute son habi-leté et son audace, y eût succombé, si la connaissance de cette côte ne lui eût fourni les moyens d'atténuer le péril, et de le réduire à des proportions qui lui laissaient la chance de le vaincre. Dans le cours de ses expéditions nautiques, il avait découvert sur la ligne des brisants un endroit où les roches n'arrivaient pas jusqu'à la surface, et formaient comme une échancrure par laquelle on pouvait pénétrer dans le bas-sin abrité. Pour une barque, le passage n'eût été praticable qu'avec un calme parfait un nageur déterminé pouvait s'en tirer par tous les temps, et quel que fût l'état de la mer. C'était donc vers ce point qu'il se dirigeait avec une rapi-dité fébrile ses bras frappaient l'eau comme deux puissants leviers à vue d'oeil l'espace diminuait. Déjà@ les@ objets deve-naient plus distincts il approchait de l'écueil et pouvait mieux embrasser les détails de la scène. Elle était navrante. Une tête flottait sur l'eau c'était Clémence qui se débattait contre la mort, et remplissait l'air d'appels multipliés. Entre elle et Gaston, la distance était grande encore, et qui sait s'il arrive-rait à temps pour l'arracher à cet abîme qui allait l'engloutir ? Cette pensée fut pour lui comme un coup de foudre il en resta un instant affecté jusqu'à l'inertie. Son front se couvrit de sueur il sentit le froid de la mort courir dans ses veines. Mais ce ne fut qu'une crise où son âme se retrempa, une ab-sence, une défaillance passagères. Ce n'était pas à soi qu'il fallait songer, mais à cette victime qui implorait du secours, et touchait à son moment suprême ! D'un bond, le jeune homme regagna le @temps perdu, et en mème temps il essaya de se faire entendre de Clémence -@Courage ! lui cria-t-il, du courage ! J'arrive me voici. Malheureusement la voix de l'écueil était plus forte que la sienne la jeune femme n'entendit rien. Il y avait là un pas terrible à franchir. Quoique Gaston eût choisi le point le plus accessible et le moins exposé aux fu-reurs de la mer, les eaux y étaient encore assez tourmentées pour offrir des difficultés sérieuses. Par trois fois il s'enga-gea dans l'issue, par trois fois il fut rejeté vers le large avec une irrésistible violence et sans qu'il lui fût possible de se | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 55 sance réside dans les masses d'eau qui se heurtent contre un écueil, et que de menaces de mort elles récèlent dans leurs violents replis ! Gaston lui-mème, avec toute son habi-leté et son audace, y eût succombé, si la connaissance de cette côte ne lui eût fourni les moyens d'atténuer le péril, et de le réduire à des proportions qui lui laissaient la chance de le vaincre. Dans le cours de ses expéditions nautiques, il avait découvert sur la ligne des brisants un endroit où les roches n'arrivaient pas jusqu'à la surface, et formaient comme une échancrure par laquelle on pouvait pénétrer dans le bas-sin abrité. Pour une barque, le passage n'eût été praticable qu'avec un calme parfait un nageur déterminé pouvait s'en tirer par tous les temps, et quel que fût l'état de la mer. C'était donc vers ce point qu'il se dirigeait avec une rapi-dité fébrile ses bras frappaient l'eau comme deux puissants leviers à vue d'oeil l'espace diminuait. Déjà@ les@ objets deve-naient plus distincts il approchait de l'écueil et pouvait mieux embrasser les détails de la scène. Elle était navrante. Une tête flottait sur l'eau c'était Clémence qui se débattait contre la mort, et remplissait l'air d'appels multipliés. Entre elle et Gaston, la distance était grande encore, et qui sait s'il arrive-rait à temps pour l'arracher à cet abîme qui allait l'engloutir ? Cette pensée fut pour lui comme un coup de foudre il en resta un instant affecté jusqu'à l'inertie. Son front se couvrit de sueur il sentit le froid de la mort courir dans ses veines. Mais ce ne fut qu'une crise où son âme se retrempa, une ab-sence, une défaillance passagères. Ce n'était pas à soi qu'il fallait songer, mais à cette victime qui implorait du secours, et touchait à son moment suprême ! D'un bond, le jeune homme regagna le @temps perdu, et en mème temps il essaya de se faire entendre de Clémence -@Courage ! lui cria-t-il, du courage ! J'arrive me voici. Malheureusement la voix de l'écueil était plus forte que la sienne la jeune femme n'entendit rien. Il y avait là un pas terrible à franchir. Quoique Gaston eût choisi le point le plus accessible et le moins exposé aux fu-reurs de la mer, les eaux y étaient encore assez tourmentées pour offrir des difficultés sérieuses. Par trois fois il s'enga-gea dans l'issue, par trois fois il fut rejeté vers le large avec une irrésistible violence et sans qu'il lui fût possible de se | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 55 sance réside dans les masses d'eau qui se heurtent contre un écueil, et que de menaces de mort elles récèlent dans leurs violents replis ! Gaston lui-mème, avec toute son habi-leté et son audace, y eût succombé, si la connaissance de cette côte ne lui eût fourni les moyens d'atténuer le péril, et de le réduire à des proportions qui lui laissaient la chance de le vaincre. Dans le cours de ses expéditions nautiques, il avait découvert sur la ligne des brisants un endroit où les roches n'arrivaient pas jusqu'à la surface, et formaient comme une échancrure par laquelle on pouvait pénétrer dans le bas-sin abrité. Pour une barque, le passage n'eût été praticable qu'avec un calme parfait un nageur déterminé pouvait s'en tirer par tous les temps, et quel que fût l'état de la mer. C'était donc vers ce point qu'il se dirigeait avec une rapi-dité fébrile ses bras frappaient l'eau comme deux puissants leviers à vue d'oeil l'espace diminuait. Déjà les objets deve-naient plus distincts il approchait de l'écueil et pouvait mieux embrasser les détails de la scène. Elle était navrante. Une tête flottait sur l'eau c'était Clémence qui se débattait contre la mort, et remplissait l'air d'appels multipliés. Entre elle et Gaston, la distance était grande encore, et qui sait s'il arrive-rait à temps pour l'arracher à cet abîme qui allait l'engloutir ? Cette pensée fut pour lui comme un coup de foudre il en resta un instant affecté jusqu'à l'inertie. Son front se couvrit de sueur il sentit le froid de la mort courir dans ses veines. Mais ce ne fut qu'une crise où son âme se retrempa, une ab-sence, une défaillance passagères. Ce n'était pas à soi qu'il fallait songer, mais à cette victime qui implorait du secours, et touchait à son moment suprême ! D'un bond, le jeune homme regagna le temps perdu, et en mème temps il essaya de se faire entendre de Clémence -Courage ! lui cria-t-il, du courage ! J'arrive me voici. Malheureusement la voix de l'écueil était plus forte que la sienne la jeune femme n'entendit rien. Il y avait là un pas terrible à franchir. Quoique Gaston eût choisi le point le plus accessible et le moins exposé aux fu-reurs de la mer, les eaux y étaient encore assez tourmentées pour offrir des difficultés sérieuses. Par trois fois il s'enga-gea dans l'issue, par trois fois il fut rejeté vers le large avec une irrésistible violence et sans qu'il lui fût possible de se | 17 | 0.00699 | 0.032468 |
228.txt | 1,857 | 70 VIE DE L'ABBE NICOLLE jeter les fondements de son immense réputation. La nuit, le jour, il dirige, il encourage, il fonde dès con-trées désertes avant lui sont peuplées l'agriculture, le commerce, l'industrie, tout s'accroît, tout prospère, et Odessa, qui peu d'années avant lui n'était qu'une bour-gade misérable, se place par ses soins au rang des villes les plus florissantes. Heureux de ces succès, Alexandre conçut un projet digne de l'élévation dé son âme. Tous les historiens s'accordent pour nous montrer ce Prince doué de ces éminentes qualités qui font les souverains aimés de leurs peuples. Sa bonté était con-nue son affabilité lui conciliait tous les coeurs, mais une vqrtu dominait surtout en son coeur la piété. Elle le rendait tout naturellement accessible aux sentiments de la bienfaisance et de la charité. Il professait pour la religion catholique une estime très-grande mille bien-faits en ont été les témoignages authentiques. Il aimait aussi le clergé français, et il saisissait avec bonheur toutes les occasions de lui manifester ses sentiments de bienveillance. Ces qualités religieuses ne lui permet-taient donc pas de laisser se perdre, dans l'indifférence ou l'oubli, les croyances des nombreux colons qu'il avait attirés dans la Russie méridionale. Une bonne pensée s'offrit à sa piété il la reçut comme venue du ciel, et il nomma à la délicate mission de visiter ces colonies celui que son zèle, sa science et sa foi avaient déjà fait con-naître et estimer de tous. M. Nicolle accepta. Les colonies sur lesquelles le Czar venait de jeter | 70 VIE DE L'ABBE NICOLLE jeter les fondements de son immense réputation. La nuit, le jour, il dirige, il encourage, il fonde dès con-trées désertes avant lui sont peuplées l'agriculture, le commerce, l'industrie, tout s'accroît, tout prospère, et Odessa, qui peu d'années avant lui n'était qu'une bour-gade misérable, se place par ses soins au rang des villes les plus florissantes. Heureux de ces succès, Alexandre conçut un projet digne de l'élévation dé son âme. Tous les historiens s'accordent pour nous montrer ce Prince doué de ces éminentes qualités qui font les souverains aimés de leurs peuples. Sa bonté était con-nue son affabilité lui conciliait tous les coeurs, mais une vqrtu dominait surtout en son coeur la piété. Elle le rendait tout naturellement accessible aux sentiments de la bienfaisance et de la charité. Il professait pour la religion catholique une estime très-grande mille bien-faits en ont été les témoignages authentiques. Il aimait aussi le clergé français, et il saisissait avec bonheur toutes les occasions de lui manifester ses sentiments de bienveillance. Ces qualités religieuses ne lui permet-taient donc pas de laisser se perdre, dans l'indifférence ou l'oubli, les croyances des nombreux colons qu'il avait attirés dans la Russie méridionale. Une bonne pensée s'offrit à sa piété il la reçut comme venue du ciel, et il nomma à la délicate mission de visiter ces colonies celui que son zèle, sa science et sa foi avaient déjà fait con-naître et estimer de tous. M. Nicolle accepta. Les colonies sur lesquelles le Czar venait de jeter | ############################## les fondements de son immense réputation. La nuit, le jour, il dirige, il encourage, il fonde dès con-trées désertes avant lui sont peuplées l'agriculture, le commerce, l'industrie, tout s'accroît, tout prospère, et Odessa, qui peu d'années avant lui n'était qu'une bour-gade misérable, se place par ses soins au rang des villes les plus florissantes. Heureux de ces succès, Alexandre conçut un projet digne de l'élévation dé son âme. Tous les historiens s'accordent pour nous montrer ce Prince doué de ces éminentes qualités qui font les souverains aimés de leurs peuples. Sa bonté était con-nue son affabilité lui conciliait tous les coeurs, mais une vertu dominait surtout en son coeur la piété. Elle le rendait tout naturellement accessible aux sentiments de la bienfaisance et de la charité. Il professait pour la religion catholique une estime très-grande mille bien-faits en ont été les témoignages authentiques. Il aimait aussi le clergé français, et il saisissait avec bonheur toutes les occasions de lui manifester ses sentiments de bienveillance. Ces qualités religieuses ne lui permet-taient donc pas de laisser se perdre, dans l'indifférence ou l'oubli, les croyances des nombreux colons qu'il avait attirés dans la Russie méridionale. Une bonne pensée s'offrit à sa piété il la reçut comme venue du ciel, et il nomma à la délicate mission de visiter ces colonies celui que son zèle, sa science et sa foi avaient déjà fait con-naître et estimer de tous. M. Nicolle accepta. Les colonies sur lesquelles le Czar venait de jeter | 70 VIE DE L'ABBE NICOLLE jeter les fondements de son immense réputation. La nuit, le jour, il dirige, il encourage, il fonde dès con-trées désertes avant lui sont peuplées l'agriculture, le commerce, l'industrie, tout s'accroît, tout prospère, et Odessa, qui peu d'années avant lui n'était qu'une bour-gade misérable, se place par ses soins au rang des villes les plus florissantes. Heureux de ces succès, Alexandre conçut un projet digne de l'élévation dé son âme. Tous les historiens s'accordent pour nous montrer ce Prince doué de ces éminentes qualités qui font les souverains aimés de leurs peuples. Sa bonté était con-nue son affabilité lui conciliait tous les coeurs, mais une vertu dominait surtout en son coeur la piété. Elle le rendait tout naturellement accessible aux sentiments de la bienfaisance et de la charité. Il professait pour la religion catholique une estime très-grande mille bien-faits en ont été les témoignages authentiques. Il aimait aussi le clergé français, et il saisissait avec bonheur toutes les occasions de lui manifester ses sentiments de bienveillance. Ces qualités religieuses ne lui permet-taient donc pas de laisser se perdre, dans l'indifférence ou l'oubli, les croyances des nombreux colons qu'il avait attirés dans la Russie méridionale. Une bonne pensée s'offrit à sa piété il la reçut comme venue du ciel, et il nomma à la délicate mission de visiter ces colonies celui que son zèle, sa science et sa foi avaient déjà fait con-naître et estimer de tous. M. Nicolle accepta. Les colonies sur lesquelles le Czar venait de jeter | 70 VIE DE L'ABBE NICOLLE jeter les fondements de son immense réputation. La nuit, le jour, il dirige, il encourage, il fonde dès con-trées désertes avant lui sont peuplées l'agriculture, le commerce, l'industrie, tout s'accroît, tout prospère, et Odessa, qui peu d'années avant lui n'était qu'une bour-gade misérable, se place par ses soins au rang des villes les plus florissantes. Heureux de ces succès, Alexandre conçut un projet digne de l'élévation dé son âme. Tous les historiens s'accordent pour nous montrer ce Prince doué de ces éminentes qualités qui font les souverains aimés de leurs peuples. Sa bonté était con-nue son affabilité lui conciliait tous les coeurs, mais une vertu dominait surtout en son coeur la piété. Elle le rendait tout naturellement accessible aux sentiments de la bienfaisance et de la charité. Il professait pour la religion catholique une estime très-grande mille bien-faits en ont été les témoignages authentiques. Il aimait aussi le clergé français, et il saisissait avec bonheur toutes les occasions de lui manifester ses sentiments de bienveillance. Ces qualités religieuses ne lui permet-taient donc pas de laisser se perdre, dans l'indifférence ou l'oubli, les croyances des nombreux colons qu'il avait attirés dans la Russie méridionale. Une bonne pensée s'offrit à sa piété il la reçut comme venue du ciel, et il nomma à la délicate mission de visiter ces colonies celui que son zèle, sa science et sa foi avaient déjà fait con-naître et estimer de tous. M. Nicolle accepta. Les colonies sur lesquelles le Czar venait de jeter | 1 | 0.000637 | 0.003559 |
214.txt | 1,857 | VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 51 était achevé pour le premier, celui du service militaire allait commencer. Le jeune Alexandre fut obligé de quitter un maître qu'il chérissait comme son père. Son regret était vif, sa reconnaissance était profonde. L'Im-pératrice, qui lui portait un intérêt plein de bienveil-lance, se chargea d'être l'interprète de ses sentiments. Elle le fit avec dignité. Un magnifique présent accompa-gnait la lettre suivante Monsieur l'abbé, j'ai été charmée de voir dans votre lettre les éloges que vous donnez au fils du géné-raj Benkendorf mais, tout en rendant justice au bon naturel et à l'application du jeune homme, je me plais à vous rappeler que les progrès de l'élève prou-vent aussi en faveur du zèle et des bons soins du maître. Je vous remercie de tout mon coeur de ceux que vous avez donnés au jeune Alexandre, et, quoiqu'il vous quitte en ce moment, vous pouvez être assuré que vous n'avez pas à craindre de diminution dans l'intérêt que je prends à votre établissement. Pour preuve de ma disposition invariable, je vous prie d'accepter le cadeau que je me fais un vrai plaisir de vous envoyer.. Votre affectionnée, MARIE. Mai, 1802. La réputation de l'abbé avait franchi les frontières de l'empire elle avait pénétré dans la France. Une | VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 51 était achevé pour le premier, celui du service militaire allait commencer. Le jeune Alexandre fut obligé de quitter un maître qu'il chérissait comme son père. Son regret était vif, sa reconnaissance était profonde. L'Im-pératrice, qui lui portait un intérêt plein de bienveil-lance, se chargea d'être l'interprète de ses sentiments. Elle le fit avec dignité. Un magnifique présent accompa-gnait la lettre suivante Monsieur l'abbé, j'ai été charmée de voir dans votre lettre les éloges que vous donnez au fils du géné-@raj Benkendorf mais, tout en rendant justice au bon naturel et à l'application du jeune homme, je me plais à vous rappeler que les progrès de l'élève prou-@vent aussi en faveur du zèle et des bons soins du maître. Je vous remercie de tout mon coeur de ceux que vous avez donnés au jeune Alexandre, et, quoiqu'il vous quitte en ce moment, vous pouvez être assuré que vous n'avez pas à craindre de diminution dans l'intérêt que je prends à votre établissement. Pour preuve de ma disposition invariable, je vous prie d'accepter le cadeau que je me fais un vrai plaisir de vous envoyer.. Votre affectionnée, MARIE. Mai, 1802. La réputation de l'abbé avait franchi les frontières de l'empire elle avait pénétré dans la France. Une | ############################## achevé pour le premier, celui du service militaire allait commencer. Le jeune Alexandre fut obligé de quitter un maître qu'il chérissait comme son père. Son regret était vif, sa reconnaissance était profonde. L'Im-pératrice, qui lui portait un intérêt plein de bienveil-lance, se chargea d'être l'interprète de ses sentiments. Elle le fit avec dignité. Un magnifique présent accompa-gnait la lettre suivante Monsieur l'abbé, j'ai été charmée de voir dans votre lettre les éloges que vous donnez au fils du géné- ral Benkendorf mais, tout en rendant justice au bon naturel et à l'application du jeune homme, je me plais à vous rappeler que les progrès de l'élève prou- vent aussi en faveur du zèle et des bons soins du maître. Je vous remercie de tout mon coeur de ceux que vous avez donnés au jeune Alexandre, et, quoiqu'il vous quitte en ce moment, vous pouvez être assuré que vous n'avez pas à craindre de diminution dans l'intérêt que je prends à votre établissement. Pour preuve de ma disposition invariable, je vous prie d'accepter le cadeau que je me fais un vrai plaisir de vous envoyer.@ Votre affectionnée, MARIE. Mai, 1802. La réputation de l'abbé avait franchi les frontières de l'empire elle avait pénétré dans la France. Une | VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 51 était achevé pour le premier, celui du service militaire allait commencer. Le jeune Alexandre fut obligé de quitter un maître qu'il chérissait comme son père. Son regret était vif, sa reconnaissance était profonde. L'Im-pératrice, qui lui portait un intérêt plein de bienveil-lance, se chargea d'être l'interprète de ses sentiments. Elle le fit avec dignité. Un magnifique présent accompa-gnait la lettre suivante Monsieur l'abbé, j'ai été charmée de voir dans votre lettre les éloges que vous donnez au fils du géné- ral Benkendorf mais, tout en rendant justice au bon naturel et à l'application du jeune homme, je me plais à vous rappeler que les progrès de l'élève prou- vent aussi en faveur du zèle et des bons soins du maître. Je vous remercie de tout mon coeur de ceux que vous avez donnés au jeune Alexandre, et, quoiqu'il vous quitte en ce moment, vous pouvez être assuré que vous n'avez pas à craindre de diminution dans l'intérêt que je prends à votre établissement. Pour preuve de ma disposition invariable, je vous prie d'accepter le cadeau que je me fais un vrai plaisir de vous envoyer.@ Votre affectionnée, MARIE. Mai, 1802. La réputation de l'abbé avait franchi les frontières de l'empire elle avait pénétré dans la France. Une | VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 51 était achevé pour le premier, celui du service militaire allait commencer. Le jeune Alexandre fut obligé de quitter un maître qu'il chérissait comme son père. Son regret était vif, sa reconnaissance était profonde. L'Im-pératrice, qui lui portait un intérêt plein de bienveil-lance, se chargea d'être l'interprète de ses sentiments. Elle le fit avec dignité. Un magnifique présent accompa-gnait la lettre suivante Monsieur l'abbé, j'ai été charmée de voir dans votre lettre les éloges que vous donnez au fils du géné- ral Benkendorf mais, tout en rendant justice au bon naturel et à l'application du jeune homme, je me plais à vous rappeler que les progrès de l'élève prou- vent aussi en faveur du zèle et des bons soins du maître. Je vous remercie de tout mon coeur de ceux que vous avez donnés au jeune Alexandre, et, quoiqu'il vous quitte en ce moment, vous pouvez être assuré que vous n'avez pas à craindre de diminution dans l'intérêt que je prends à votre établissement. Pour preuve de ma disposition invariable, je vous prie d'accepter le cadeau que je me fais un vrai plaisir de vous envoyer. Votre affectionnée, MARIE. Mai, 1802. La réputation de l'abbé avait franchi les frontières de l'empire elle avait pénétré dans la France. Une | 4 | 0.003157 | 0.016949 |
200.txt | 1,857 | VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 35 Cher abbé, lui dit-il, pourquoi ces changements? pourquoi ces résolutions extrêmes ? - Les élèves sont partis, lui répond le fondateur attristé ceux qui restent ne peuvent suffire aux be-soins leur nombre est trop restreint. - Ce nombre, je le compléterai, je m'en fais le garant. - Mais les charges sont immenses, et le déficit est déjà grand. - Je le comblerai de ma propre bourse et vous aiderai à supporter ces charges. - Mais la princesse et mes engagements? - Je ferai moi-même votre affaire. M. Nicolle se laissa facilement vaincre, ce M. de ce Schoppinck, disait-il, m'a remis dans ma vocation. Il fut pour lui comme le bienfaisant rayon de soleil dont la douce chaleur ranime la fleur agitée par l'orage elle se couche sous la pluie qui la frappe, mais quand elle a senti la vie renaître en elle, sa lige se redresse, ses fouilles reprennent leur fraîcheur, et le parfum qu'elle exhale embaume de nouveau les airs. M. Nicolle est libre ce n'est plus une espérance qui soutient son courage c'est une réalité. M. de Schoppinck a parlé, il a agi Sa main généreuse a fait de nobles dons sa pa-role a captivé de nouvelles familles, et des enfants nou-veaux remplissent les places vacantes. Dans sa joie, le directeur l'annonce à son ami L'institut est ressus-cité! Dieu soit loué! mais lu manques à mon bon- | VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 35 Cher abbé, lui dit-il, pourquoi ces changements? pourquoi ces résolutions extrêmes ? - Les élèves sont partis, lui répond le fondateur attristé ceux qui restent ne peuvent suffire aux be-@soins leur nombre est trop restreint. - Ce nombre, je le compléterai, je m'en fais le garant. - Mais les charges sont immenses, et le déficit est déjà grand. - Je le comblerai de ma propre bourse et vous aiderai à supporter ces charges. - Mais la princesse et mes engagements@? - Je ferai moi-même votre affaire. M. Nicolle se laissa facilement vaincre, ce M. de ce Schoppinck, disait-il, m'a remis dans ma vocation. Il fut pour lui comme le bienfaisant rayon de soleil dont la douce chaleur ranime la fleur agitée par l'orage elle se couche sous la pluie qui la frappe, mais quand elle a senti la vie renaître en elle, sa lige se redresse, ses fouilles reprennent leur fraîcheur, et le parfum qu'elle exhale embaume de nouveau les airs. M. Nicolle est libre ce n'est plus une espérance qui soutient son courage c'est une réalité. M. de Schoppinck a parlé, il a agi@ Sa main généreuse a fait de nobles dons sa pa-role a captivé de nouvelles familles, et des enfants nou-veaux remplissent les places vacantes. Dans sa joie, le directeur l'annonce à son ami L'institut est ressus-@cité! Dieu soit loué! mais lu manques à mon bon- | ############################# abbé, lui dit-il, pourquoi ces changements? pourquoi ces résolutions extrêmes ? -@Les élèves sont partis, lui répond le fondateur attristé ceux qui restent ne peuvent suffire aux be- soins leur nombre est trop restreint. -@Ce nombre, je le compléterai, je m'en fais le garant. -@Mais les charges sont immenses, et le déficit est déjà grand. -@Je le comblerai de ma propre bourse et vous aiderai à supporter ces charges. -@Mais la princesse et mes engagements ? -@Je ferai moi-même votre affaire. M. Nicolle se laissa facilement vaincre, @@@M. de @@@Schoppinck, disait-il, m'a remis dans ma vocation. Il fut pour lui comme le bienfaisant rayon de soleil dont la douce chaleur ranime la fleur agitée par l'orage elle se couche sous la pluie qui la frappe, mais quand elle a senti la vie renaître en elle, sa tige se redresse, ses feuilles reprennent leur fraîcheur, et le parfum qu'elle exhale embaume de nouveau les airs. M. Nicolle est libre ce n'est plus une espérance qui soutient son courage c'est une réalité. M. de Schoppinck a parlé, il a agi. Sa main généreuse a fait de nobles dons sa pa-role a captivé de nouvelles familles, et des enfants nou-veaux remplissent les places vacantes. Dans sa joie, le directeur l'annonce à son ami L'institut est ressus- cité! Dieu soit loué! mais lu manques à mon bon- | VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 35 Cher abbé, lui dit-il, pourquoi ces changements? pourquoi ces résolutions extrêmes ? -@Les élèves sont partis, lui répond le fondateur attristé ceux qui restent ne peuvent suffire aux be- soins leur nombre est trop restreint. -@Ce nombre, je le compléterai, je m'en fais le garant. -@Mais les charges sont immenses, et le déficit est déjà grand. -@Je le comblerai de ma propre bourse et vous aiderai à supporter ces charges. -@Mais la princesse et mes engagements ? -@Je ferai moi-même votre affaire. M. Nicolle se laissa facilement vaincre, @@@M. de @@@Schoppinck, disait-il, m'a remis dans ma vocation. Il fut pour lui comme le bienfaisant rayon de soleil dont la douce chaleur ranime la fleur agitée par l'orage elle se couche sous la pluie qui la frappe, mais quand elle a senti la vie renaître en elle, sa tige se redresse, ses feuilles reprennent leur fraîcheur, et le parfum qu'elle exhale embaume de nouveau les airs. M. Nicolle est libre ce n'est plus une espérance qui soutient son courage c'est une réalité. M. de Schoppinck a parlé, il a agi. Sa main généreuse a fait de nobles dons sa pa-role a captivé de nouvelles familles, et des enfants nou-veaux remplissent les places vacantes. Dans sa joie, le directeur l'annonce à son ami L'institut est ressus- cité! Dieu soit loué! mais lu manques à mon bon- | VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 35 Cher abbé, lui dit-il, pourquoi ces changements? pourquoi ces résolutions extrêmes ? -Les élèves sont partis, lui répond le fondateur attristé ceux qui restent ne peuvent suffire aux be- soins leur nombre est trop restreint. -Ce nombre, je le compléterai, je m'en fais le garant. -Mais les charges sont immenses, et le déficit est déjà grand. -Je le comblerai de ma propre bourse et vous aiderai à supporter ces charges. -Mais la princesse et mes engagements ? -Je ferai moi-même votre affaire. M. Nicolle se laissa facilement vaincre, M. de Schoppinck, disait-il, m'a remis dans ma vocation. Il fut pour lui comme le bienfaisant rayon de soleil dont la douce chaleur ranime la fleur agitée par l'orage elle se couche sous la pluie qui la frappe, mais quand elle a senti la vie renaître en elle, sa tige se redresse, ses feuilles reprennent leur fraîcheur, et le parfum qu'elle exhale embaume de nouveau les airs. M. Nicolle est libre ce n'est plus une espérance qui soutient son courage c'est une réalité. M. de Schoppinck a parlé, il a agi. Sa main généreuse a fait de nobles dons sa pa-role a captivé de nouvelles familles, et des enfants nou-veaux remplissent les places vacantes. Dans sa joie, le directeur l'annonce à son ami L'institut est ressus- cité! Dieu soit loué! mais lu manques à mon bon- | 18 | 0.013554 | 0.069231 |
566.txt | 1,886 | 28 L'ART DE MAGNÉTISER C'est le fluide vital ayant pour principe le fluide universel annoncé par Mesmer, décrit par Van Helmont, pressenti et désigné par Newton sous le nom d'esprit très subtil, péné-trant à travers tous les corps solides et caché dans leur substance. C'est ce fluide qui préside à tous les actes de la vie, aux phénomènes mystérieux de l'attraction des sexes et de la reproduction. Nul doute que les médicaments n'agissent qu'en vertu de ce principe. Pourquoi, de même que les miné-raux se forment et se décomposent sous son influence, ainsi que les végétaux qui croissent avec rapidité sous son courant, les animaux ne seraient-ils pas soumis à son action ? Aujourd'hui, tous les savants ont reconnu que l'homme possède une atmosphère particulière, prenant son principe dans le fluide universel, modifié par son organisme. Or, nous ne voulons pas d'autres preuves du fluide vital. Sous l'empire de la volonté, il semble qu'il se fasse dans le cerveau un travail analogue à celui qui s'accomplit dans les poumons sur l'air inspiré, et que le fluide universel, éprouvant une transformation, perde quelques-unes de ses propriétés pour en acquérir d'autres essentiellement vitales, en passant par le système nerveux avant d'être émis au dehors. Le cerveau, la moelle épinière et les nerfs qui se distri-buent dans tout le corps sont arrosés de toutes parts par un sang artériel abondant, qui y produit le fluide vital dont ces organes sont les dépositaires et les conducteurs. C'est ce fluide vital, essentiellement nécessaire à la vie, qu'il s'agit de communiquer à un corps étranger pour pro-duire les phénomènes connus sous le nom de magnétisme animal. Les extrémités des nerfs aboutissent ou à la surface extérieure, ou aux muscles, ou aux vaisseaux, ou aux viscères. A la surface, ils se terminent par des organes dis-posés pour recevoir et transmettre convenablement aux centres nerveux l'action des corps extérieurs. C'est à l'aide de ce système tout particulier que, sous | 28 L'ART DE MAGNÉTISER C'est le fluide vital ayant pour principe le fluide universel annoncé par Mesmer, décrit par Van Helmont, pressenti et désigné par Newton sous le nom d'esprit très subtil, péné-trant à travers tous les corps solides et caché dans leur substance. C'est ce fluide qui préside à tous les actes de la vie, aux phénomènes mystérieux de l'attraction des sexes et de la reproduction. Nul doute que les médicaments n'agissent qu'en vertu de ce principe. Pourquoi, de même que les miné-raux se forment et se décomposent sous son influence, ainsi que les végétaux qui croissent avec rapidité sous son courant, les animaux ne seraient-ils pas soumis à son action ? Aujourd'hui, tous les savants ont reconnu que l'homme possède une atmosphère particulière, prenant son principe dans le fluide universel, modifié par son organisme. Or, nous ne voulons pas d'autres preuves du fluide vital. Sous l'empire de la volonté, il semble qu'il se fasse dans le cerveau un travail analogue à celui qui s'accomplit dans les poumons sur l'air inspiré, et que le fluide universel, éprouvant une transformation, perde quelques-unes de ses propriétés pour en acquérir d'autres essentiellement vitales, en passant par le système nerveux avant d'être émis au dehors. Le cerveau, la moelle épinière et les nerfs qui se distri-buent dans tout le corps sont arrosés de toutes parts par un sang artériel abondant, qui y produit le fluide vital dont ces organes sont les dépositaires et les conducteurs. C'est ce fluide vital, essentiellement nécessaire à la vie, qu'il s'agit de communiquer à un corps étranger pour pro-duire les phénomènes connus sous le nom de magnétisme animal. Les extrémités des nerfs aboutissent ou à la surface extérieure, ou aux muscles, ou aux vaisseaux, ou aux viscères. A la surface, ils se terminent par des organes dis-posés pour recevoir et transmettre convenablement aux centres nerveux l'action des corps extérieurs. C'est à l'aide de ce système tout particulier que, sous | 28 L'ART DE MAGNÉTISER C'est le fluide vital ayant pour principe le fluide universel annoncé par Mesmer, décrit par Van Helmont, pressenti et désigné par Newton sous le nom d'esprit très subtil, péné-trant à travers tous les corps solides et caché dans leur substance. C'est ce fluide qui préside à tous les actes de la vie, aux phénomènes mystérieux de l'attraction des sexes et de la reproduction. Nul doute que les médicaments n'agissent qu'en vertu de ce principe. Pourquoi, de même que les miné-raux se forment et se décomposent sous son influence, ainsi que les végétaux qui croissent avec rapidité sous son courant, les animaux ne seraient-ils pas soumis à son action@? Aujourd'hui, tous les savants ont reconnu que l'homme possède une atmosphère particulière, prenant son principe dans le fluide universel, modifié par son organisme. Or, nous ne voulons pas d'autres preuves du fluide vital. Sous l'empire de la volonté, il semble qu'il se fasse dans le cerveau un travail analogue à celui qui s'accomplit dans les poumons sur l'air inspiré, et que le fluide universel, éprouvant une transformation, perde quelques-unes de ses propriétés pour en acquérir d'autres essentiellement vitales. en passant par le système nerveux avant d'être émis au dehors. Le cerveau, la moelle épinière et les nerfs qui se distri-buent dans tout le corps sont arrosés de toutes parts par un sang artériel abondant, qui y produit le fluide vital dont ces organes sont les dépositaires et les conducteurs. C'est ce fluide vital, essentiellement nécessaire à la vie, qu'il s'agit de communiquer à un corps étranger pour pro-duire les phénomènes connus sous le nom de magnétisme animal. Les extrémités des nerfs aboutissent ou à la surface extérieure, ou aux muscles, ou aux vaisseaux, ou aux viscères. A la surface, ils se terminent par des organes dis-posés pour recevoir et transmettre convenablement aux centres nerveux l'action des corps extérieurs. C'est à l'aide de ce système tout particulier que, sous | 28 L'ART DE MAGNÉTISER C'est le fluide vital ayant pour principe le fluide universel annoncé par Mesmer, décrit par Van Helmont, pressenti et désigné par Newton sous le nom d'esprit très subtil, péné-trant à travers tous les corps solides et caché dans leur substance. C'est ce fluide qui préside à tous les actes de la vie, aux phénomènes mystérieux de l'attraction des sexes et de la reproduction. Nul doute que les médicaments n'agissent qu'en vertu de ce principe. Pourquoi, de même que les miné-raux se forment et se décomposent sous son influence, ainsi que les végétaux qui croissent avec rapidité sous son courant, les animaux ne seraient-ils pas soumis à son action@? Aujourd'hui, tous les savants ont reconnu que l'homme possède une atmosphère particulière, prenant son principe dans le fluide universel, modifié par son organisme. Or, nous ne voulons pas d'autres preuves du fluide vital. Sous l'empire de la volonté, il semble qu'il se fasse dans le cerveau un travail analogue à celui qui s'accomplit dans les poumons sur l'air inspiré, et que le fluide universel, éprouvant une transformation, perde quelques-unes de ses propriétés pour en acquérir d'autres essentiellement vitales. en passant par le système nerveux avant d'être émis au dehors. Le cerveau, la moelle épinière et les nerfs qui se distri-buent dans tout le corps sont arrosés de toutes parts par un sang artériel abondant, qui y produit le fluide vital dont ces organes sont les dépositaires et les conducteurs. C'est ce fluide vital, essentiellement nécessaire à la vie, qu'il s'agit de communiquer à un corps étranger pour pro-duire les phénomènes connus sous le nom de magnétisme animal. Les extrémités des nerfs aboutissent ou à la surface extérieure, ou aux muscles, ou aux vaisseaux, ou aux viscères. A la surface, ils se terminent par des organes dis-posés pour recevoir et transmettre convenablement aux centres nerveux l'action des corps extérieurs. C'est à l'aide de ce système tout particulier que, sous | 28 L'ART DE MAGNÉTISER C'est le fluide vital ayant pour principe le fluide universel annoncé par Mesmer, décrit par Van Helmont, pressenti et désigné par Newton sous le nom d'esprit très subtil, péné-trant à travers tous les corps solides et caché dans leur substance. C'est ce fluide qui préside à tous les actes de la vie, aux phénomènes mystérieux de l'attraction des sexes et de la reproduction. Nul doute que les médicaments n'agissent qu'en vertu de ce principe. Pourquoi, de même que les miné-raux se forment et se décomposent sous son influence, ainsi que les végétaux qui croissent avec rapidité sous son courant, les animaux ne seraient-ils pas soumis à son action? Aujourd'hui, tous les savants ont reconnu que l'homme possède une atmosphère particulière, prenant son principe dans le fluide universel, modifié par son organisme. Or, nous ne voulons pas d'autres preuves du fluide vital. Sous l'empire de la volonté, il semble qu'il se fasse dans le cerveau un travail analogue à celui qui s'accomplit dans les poumons sur l'air inspiré, et que le fluide universel, éprouvant une transformation, perde quelques-unes de ses propriétés pour en acquérir d'autres essentiellement vitales. en passant par le système nerveux avant d'être émis au dehors. Le cerveau, la moelle épinière et les nerfs qui se distri-buent dans tout le corps sont arrosés de toutes parts par un sang artériel abondant, qui y produit le fluide vital dont ces organes sont les dépositaires et les conducteurs. C'est ce fluide vital, essentiellement nécessaire à la vie, qu'il s'agit de communiquer à un corps étranger pour pro-duire les phénomènes connus sous le nom de magnétisme animal. Les extrémités des nerfs aboutissent ou à la surface extérieure, ou aux muscles, ou aux vaisseaux, ou aux viscères. A la surface, ils se terminent par des organes dis-posés pour recevoir et transmettre convenablement aux centres nerveux l'action des corps extérieurs. C'est à l'aide de ce système tout particulier que, sous | 2 | 0.001004 | 0.002809 |
599.txt | 1,886 | 108 L'ART DE MAGNÉTISER Je traitais à cette époque une dame, dont le somnambu-lisme était arrivé à un degré de lucidité fort remarquable. Je lui demandai si, sans aucun autre indice que le numéro de la maison et le nom de la rue, elle pourrait voir un malade que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vu, et sur lequel je désirais avoir son avis. Elle me répondit que cela se pouvait, et immédiatement elle se transporta vers l'endroit indiqué, m'apprit que ce malade habitait au rez-de-chaussée, qu'elle voyait un monsieur dans une chambre faisant suite à un salon. Elle me dépeignit parfaitement ce malade, me dit qu'il avait une plaie horrible au côté gauche de la poi-trine, et témoigna un aiIeux dégoût de ce qu'elle voyait tout cela était exact, et, d'après ce que je sus depuis, son dégoût se comprend, car ce malheureux malade était atteint d'un cancer . Tout à coup la somnambule bondit et s'écria Mais il y a du remède que ce monsieur aille voir les sauvages, ils le guériront. - Comment ! lui dis-je, vous voulez qu'il aille en Améri-que? que signifie cette plaisanterie ? - Mais, répondit-elle, je ne parle pas d'Amérique, je parle des sauvages qui sont ici les Indiens O-Gibwas se trouvaient en ce moment à Paris . - Il y en a un grand, continua-t-elle, nez aquilin, les yeux très étincelants il se tient fort droit, un des plus àgés il n'est pas médecin, mais il sait. Remarquez que ie vous rapporte ici exactement les paro-les de la somnambule, c'est-à-dire des phrases décousues, sans suite, et c'est là le défaut des somnambules. Elles vont pour ainsi dire par saccades, sautant des pieds à la tête voyant à la fois toutes les parties du corps, et disant comme elles voient. Après qu'elle eut dépeint cet homme, j'insistai afin de connaître le remède, et voici ce qu'elle nous dit - Il y a le suc de trois plantes - lui seul peut les indiquer - l'une est une plante grasse - elle se trouve dans les savanes la deuxième est comme de l'herbe simple, mais plus large et dentelée sur les côtés elle se trouve dans les | 108 L'ART DE MAGNÉTISER Je traitais à cette époque une dame, dont le somnambu-lisme était arrivé à un degré de lucidité fort remarquable. Je lui demandai si, sans aucun autre indice que le numéro de la maison et le nom de la rue, elle pourrait voir un malade que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vu, et sur lequel je désirais avoir son avis. Elle me répondit que cela se pouvait, et immédiatement elle se transporta vers l'endroit indiqué, m'apprit que ce malade habitait au rez-de-chaussée, qu'elle voyait un monsieur dans une chambre faisant suite à un salon. Elle me dépeignit parfaitement ce malade, me dit qu'il avait une plaie horrible au côté gauche de la poi-trine, et témoigna un aiIeux dégoût de ce qu'elle voyait tout cela était exact, et, d'après ce que je sus depuis, son dégoût se comprend, car ce malheureux malade était atteint d'un cancer . Tout à coup la somnambule bondit et s'écria Mais il y a du remède que ce monsieur aille voir les sauvages, ils le guériront. - Comment ! lui dis-je, vous voulez qu'il aille en Améri-que? que signifie cette plaisanterie ? - Mais, répondit-elle, je ne parle pas d'Amérique, je parle des sauvages qui sont ici les Indiens O-Gibwas se trouvaient en ce moment à Paris . - Il y en a un grand, continua-t-elle, nez aquilin, les yeux très étincelants il se tient fort droit, un des plus àgés il n'est pas médecin, mais il sait. Remarquez que ie vous rapporte ici exactement les paro-les de la somnambule, c'est-à-dire des phrases décousues, sans suite, et c'est là le défaut des somnambules. Elles vont pour ainsi dire par saccades, sautant des pieds à la tête voyant à la fois toutes les parties du corps, et disant comme elles voient. Après qu'elle eut dépeint cet homme, j'insistai afin de connaître le remède, et voici ce qu'elle nous dit - Il y a le suc de trois plantes - lui seul peut les indiquer - l'une est une plante grasse - elle se trouve dans les savanes la deuxième est comme de l'herbe simple, mais plus large et dentelée sur les côtés elle se trouve dans les | 108 L'ART DE MAGNÉTISER Je traitais à cette époque une dame, dont le somnambu-lisme était arrivé à un degré de lucidité fort remarquable. Je lui demandai si, sans aucun autre indice que le numéro de la maison et le nom de la rue, elle pourrait voir un malade que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vu, et sur lequel je désirais avoir son avis. Elle me répondit que cela se pouvait, et immédiatement elle se transporta vers l'endroit indiqué, m'apprit que ce malade habitait au rez-de-chaussée, qu'elle voyait un monsieur dans une chambre faisant suite à un salon. Elle me dépeignit parfaitement ce malade, me dit qu'il avait une plaie horrible au côté gauche de la poi-trine, et témoigna un affeux dégoût de ce qu'elle voyait tout cela était exact, et, d'après ce que je sus depuis, son dégoût se comprend, car ce malheureux malade était atteint d'un cancer . Tout à coup la somnambule bondit et s'écria Mais il y a du remède que ce monsieur aille voir les sauvages, ils le guériront. -@Comment@! lui dis-je, vous voulez qu'il aille en Améri-que? que signifie cette plaisanterie ? -@Mais, répondit-elle, je ne parle pas d'Amérique, je parle des sauvages qui sont ici les Indiens O-Gibwas se trouvaient en ce moment à Paris . -@Il y en a un grand, continua-t-elle, nez aquilin, les yeux très étincelants il se tient fort droit, un des plus âgés il n'est pas médecin, mais il sait. Remarquez que je vous rapporte ici exactement les paro-les de la somnambule, c'est-à-dire des phrases décousues, sans suite, et c'est là le défaut des somnambules. Elles vont pour ainsi dire par saccades, sautant des pieds à la tête voyant à la fois toutes les parties du corps, et disant comme elles voient. Après qu'elle eut dépeint cet homme, j'insistai afin de connaître le remède, et voici ce qu'elle nous dit -@Il y a le suc de trois plantes -@lui seul peut les indiquer -@l'une est une plante grasse -@elle se trouve dans les savanes la deuxième est comme de l'herbe simple, mais plus large et dentelée sur les côtés elle se trouve dans les | 108 L'ART DE MAGNÉTISER Je traitais à cette époque une dame, dont le somnambu-lisme était arrivé à un degré de lucidité fort remarquable. Je lui demandai si, sans aucun autre indice que le numéro de la maison et le nom de la rue, elle pourrait voir un malade que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vu, et sur lequel je désirais avoir son avis. Elle me répondit que cela se pouvait, et immédiatement elle se transporta vers l'endroit indiqué, m'apprit que ce malade habitait au rez-de-chaussée, qu'elle voyait un monsieur dans une chambre faisant suite à un salon. Elle me dépeignit parfaitement ce malade, me dit qu'il avait une plaie horrible au côté gauche de la poi-trine, et témoigna un affeux dégoût de ce qu'elle voyait tout cela était exact, et, d'après ce que je sus depuis, son dégoût se comprend, car ce malheureux malade était atteint d'un cancer . Tout à coup la somnambule bondit et s'écria Mais il y a du remède que ce monsieur aille voir les sauvages, ils le guériront. -@Comment@! lui dis-je, vous voulez qu'il aille en Améri-que? que signifie cette plaisanterie ? -@Mais, répondit-elle, je ne parle pas d'Amérique, je parle des sauvages qui sont ici les Indiens O-Gibwas se trouvaient en ce moment à Paris . -@Il y en a un grand, continua-t-elle, nez aquilin, les yeux très étincelants il se tient fort droit, un des plus âgés il n'est pas médecin, mais il sait. Remarquez que je vous rapporte ici exactement les paro-les de la somnambule, c'est-à-dire des phrases décousues, sans suite, et c'est là le défaut des somnambules. Elles vont pour ainsi dire par saccades, sautant des pieds à la tête voyant à la fois toutes les parties du corps, et disant comme elles voient. Après qu'elle eut dépeint cet homme, j'insistai afin de connaître le remède, et voici ce qu'elle nous dit -@Il y a le suc de trois plantes -@lui seul peut les indiquer -@l'une est une plante grasse -@elle se trouve dans les savanes la deuxième est comme de l'herbe simple, mais plus large et dentelée sur les côtés elle se trouve dans les | 108 L'ART DE MAGNÉTISER Je traitais à cette époque une dame, dont le somnambu-lisme était arrivé à un degré de lucidité fort remarquable. Je lui demandai si, sans aucun autre indice que le numéro de la maison et le nom de la rue, elle pourrait voir un malade que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vu, et sur lequel je désirais avoir son avis. Elle me répondit que cela se pouvait, et immédiatement elle se transporta vers l'endroit indiqué, m'apprit que ce malade habitait au rez-de-chaussée, qu'elle voyait un monsieur dans une chambre faisant suite à un salon. Elle me dépeignit parfaitement ce malade, me dit qu'il avait une plaie horrible au côté gauche de la poi-trine, et témoigna un affeux dégoût de ce qu'elle voyait tout cela était exact, et, d'après ce que je sus depuis, son dégoût se comprend, car ce malheureux malade était atteint d'un cancer . Tout à coup la somnambule bondit et s'écria Mais il y a du remède que ce monsieur aille voir les sauvages, ils le guériront. -Comment! lui dis-je, vous voulez qu'il aille en Améri-que? que signifie cette plaisanterie ? -Mais, répondit-elle, je ne parle pas d'Amérique, je parle des sauvages qui sont ici les Indiens O-Gibwas se trouvaient en ce moment à Paris . -Il y en a un grand, continua-t-elle, nez aquilin, les yeux très étincelants il se tient fort droit, un des plus âgés il n'est pas médecin, mais il sait. Remarquez que je vous rapporte ici exactement les paro-les de la somnambule, c'est-à-dire des phrases décousues, sans suite, et c'est là le défaut des somnambules. Elles vont pour ainsi dire par saccades, sautant des pieds à la tête voyant à la fois toutes les parties du corps, et disant comme elles voient. Après qu'elle eut dépeint cet homme, j'insistai afin de connaître le remède, et voici ce qu'elle nous dit -Il y a le suc de trois plantes -lui seul peut les indiquer -l'une est une plante grasse -elle se trouve dans les savanes la deuxième est comme de l'herbe simple, mais plus large et dentelée sur les côtés elle se trouve dans les | 12 | 0.005914 | 0.027569 |
570.txt | 1,886 | 38 L'ART DE MAGNÉTISER fluide magnétique minéral, mais encore comme preuves à l'appui de la théorie que j'ai avancée, qu'il n'y a, pour les phénomènes magnétiques , qu'une seule cause physique, naturelle, le fluide vital et que la volonté n'est là qu'un accessoire, comme elle l'est en tout. Ici l'on ne pourra pas me dire que la volonté a pu agir autrement que sur moi-même, et qu'elle peut non seulement être communiquée à ce barreau ou à cette eau, mais encore que cette eau et co morceau de fer aient pu la transmettre à l'aiguille. Non, il faut bien le reconnaître, ce n'est point la volonté qui agit sur le fer, sur l'eau, sur l'aiguille, c'est le fluide vital dont vous avez saturé le fer ou l'eau qui réagit sur l'aiguille, et votre volonté n'a d'action que sur vous-même, en provoquant une émission plus grande, selon que cette volonté s'exerce avec plus de fermeté le fluide agit sur l'aiguille dans le sens de votre action et non d'après votre volonté. Pour preuve, vous pourrez avoir la volonté d'atti-rer l'aiguille, tout en agissant comme il le faut pour pro-duire un effet de répulsion, et, malgré votre volonté d'attirer, l'aiguille sera repoussée. Donc, il n'est point nécessaire, en magnétisant, d'avoir telle ou telle volonté pour obtenir tel ou tel résultat donc il n'est point nécessaire d'avoir des intentions bienveillantes ou malveillantes, morales ou immorales, pour produire de bons ou de mauvais résultats donc, le fluide n'est point imprégné par tels ou tels sentiments que le magnétiseur éprouve, comme on le dit partout. Non, il suffit de savoir agir et diriger le fluide, de modérer ou d'activer l'action là est toute la science. Je prends, comme preuve de ce que j'avance, un fait sur lequel M. l'abbé Loubert s'appuie pour démontrer le con-traire, à savoir comment l'action de l'âme, le sentiment dont on est animé, moral ou immoral, agit sur le sujet. Je cite M. Loubert textuellement Le docteur Filassier prit un jour pour sujet d'expéri-mentation un interne des hôpitaux, adversaire spirituel de a doctrine du magnétisme, et il produisit les phéno- | 38 L'ART DE MAGNÉTISER fluide magnétique minéral, mais encore comme preuves à l'appui de la théorie que j'ai avancée, qu'il n'y a, pour les phénomènes magnétiques , qu'une seule cause physique, naturelle, le fluide vital et que la volonté n'est là qu'un accessoire, comme elle l'est en tout. Ici l'on ne pourra pas me dire que la volonté a pu agir autrement que sur moi-même, et qu'elle peut non seulement être communiquée à ce barreau ou à cette eau, mais encore que cette eau et co morceau de fer aient pu la transmettre à l'aiguille. Non, il faut bien le reconnaître, ce n'est point la volonté qui agit sur le fer, sur l'eau, sur l'aiguille, c'est le fluide vital dont vous avez saturé le fer ou l'eau qui réagit sur l'aiguille, et votre volonté n'a d'action que sur vous-même, en provoquant une émission plus grande, selon que cette volonté s'exerce avec plus de fermeté le fluide agit sur l'aiguille dans le sens de votre action et non d'après votre volonté. Pour preuve, vous pourrez avoir la volonté d'atti-rer l'aiguille, tout en agissant comme il le faut pour pro-duire un effet de répulsion, et, malgré votre volonté d'attirer, l'aiguille sera repoussée. Donc, il n'est point nécessaire, en magnétisant, d'avoir telle ou telle volonté pour obtenir tel ou tel résultat donc il n'est point nécessaire d'avoir des intentions bienveillantes ou malveillantes, morales ou immorales, pour produire de bons ou de mauvais résultats donc, le fluide n'est point imprégné par tels ou tels sentiments que le magnétiseur éprouve, comme on le dit partout. Non, il suffit de savoir agir et diriger le fluide, de modérer ou d'activer l'action là est toute la science. Je prends, comme preuve de ce que j'avance, un fait sur lequel M. l'abbé Loubert s'appuie pour démontrer le con-traire, à savoir comment l'action de l'âme, le sentiment dont on est animé, moral ou immoral, agit sur le sujet. Je cite M. Loubert textuellement Le docteur Filassier prit un jour pour sujet d'expéri-mentation un interne des hôpitaux, adversaire spirituel de a doctrine du magnétisme, et il produisit les phéno- | 38 L'ART DE MAGNÉTISER fluide magnétique minéral, mais encore comme preuves à l'appui de la théorie que j'ai avancée, qu'il n'y a, pour les phénomènes magnétiques@, qu'une seule cause physique, naturelle, le fluide vital et que la volonté n'est là qu'un accessoire, comme elle l'est en tout. Ici l'on ne pourra pas me dire que la volonté a pu agir autrement que sur moi-même, et qu'elle peut non seulement être communiquée à ce barreau ou à cette eau, mais encore que cette eau et ce morceau de fer aient pu la transmettre à l'aiguille. Non, il faut bien le reconnaître, ce n'est point la volonté qui agit sur le fer, sur l'eau, sur l'aiguille, c'est le fluide vital dont vous avez saturé le fer ou l'eau qui réagit sur l'aiguille, et votre volonté n'a d'action que sur vous-même, en provoquant une émission plus grande, selon que cette volonté s'exerce avec plus de fermeté le fluide agit sur l'aiguille dans le sens de votre action et non d'après votre volonté. Pour preuve, vous pourrez avoir la volonté d'atti-rer l'aiguille, tout en agissant comme il le faut pour pro-duire un effet de répulsion, et, malgré votre volonté d'attirer, l'aiguille sera repoussée. Donc, il n'est point nécessaire, en magnétisant, d'avoir telle ou telle volonté pour obtenir tel ou tel résultat donc il n'est point nécessaire d'avoir des intentions bienveillantes ou malveillantes, morales ou immorales, pour produire de bons ou de mauvais résultats donc, le fluide n'est point imprégné par tels ou tels sentiments que le magnétiseur éprouve, comme on le dit partout. Non, il suffit de savoir agir et diriger le fluide, de modérer ou d'activer l'action là est toute la science. Je prends, comme preuve de ce que j'avance, un fait sur lequel M. l'abbé Loubert s'appuie pour démontrer le con-traire, à savoir comment l'action de l'âme, le sentiment dont on est animé, moral ou immoral, agit sur le sujet. Je cite M. Loubert textuellement Le docteur Filassier prit un jour pour sujet d'expéri-mentation un interne des hôpitaux, adversaire spirituel de a doctrine du magnétisme, et il produisit les phéno- | 38 L'ART DE MAGNÉTISER fluide magnétique minéral, mais encore comme preuves à l'appui de la théorie que j'ai avancée, qu'il n'y a, pour les phénomènes magnétiques@, qu'une seule cause physique, naturelle, le fluide vital et que la volonté n'est là qu'un accessoire, comme elle l'est en tout. Ici l'on ne pourra pas me dire que la volonté a pu agir autrement que sur moi-même, et qu'elle peut non seulement être communiquée à ce barreau ou à cette eau, mais encore que cette eau et ce morceau de fer aient pu la transmettre à l'aiguille. Non, il faut bien le reconnaître, ce n'est point la volonté qui agit sur le fer, sur l'eau, sur l'aiguille, c'est le fluide vital dont vous avez saturé le fer ou l'eau qui réagit sur l'aiguille, et votre volonté n'a d'action que sur vous-même, en provoquant une émission plus grande, selon que cette volonté s'exerce avec plus de fermeté le fluide agit sur l'aiguille dans le sens de votre action et non d'après votre volonté. Pour preuve, vous pourrez avoir la volonté d'atti-rer l'aiguille, tout en agissant comme il le faut pour pro-duire un effet de répulsion, et, malgré votre volonté d'attirer, l'aiguille sera repoussée. Donc, il n'est point nécessaire, en magnétisant, d'avoir telle ou telle volonté pour obtenir tel ou tel résultat donc il n'est point nécessaire d'avoir des intentions bienveillantes ou malveillantes, morales ou immorales, pour produire de bons ou de mauvais résultats donc, le fluide n'est point imprégné par tels ou tels sentiments que le magnétiseur éprouve, comme on le dit partout. Non, il suffit de savoir agir et diriger le fluide, de modérer ou d'activer l'action là est toute la science. Je prends, comme preuve de ce que j'avance, un fait sur lequel M. l'abbé Loubert s'appuie pour démontrer le con-traire, à savoir comment l'action de l'âme, le sentiment dont on est animé, moral ou immoral, agit sur le sujet. Je cite M. Loubert textuellement Le docteur Filassier prit un jour pour sujet d'expéri-mentation un interne des hôpitaux, adversaire spirituel de a doctrine du magnétisme, et il produisit les phéno- | 38 L'ART DE MAGNÉTISER fluide magnétique minéral, mais encore comme preuves à l'appui de la théorie que j'ai avancée, qu'il n'y a, pour les phénomènes magnétiques, qu'une seule cause physique, naturelle, le fluide vital et que la volonté n'est là qu'un accessoire, comme elle l'est en tout. Ici l'on ne pourra pas me dire que la volonté a pu agir autrement que sur moi-même, et qu'elle peut non seulement être communiquée à ce barreau ou à cette eau, mais encore que cette eau et ce morceau de fer aient pu la transmettre à l'aiguille. Non, il faut bien le reconnaître, ce n'est point la volonté qui agit sur le fer, sur l'eau, sur l'aiguille, c'est le fluide vital dont vous avez saturé le fer ou l'eau qui réagit sur l'aiguille, et votre volonté n'a d'action que sur vous-même, en provoquant une émission plus grande, selon que cette volonté s'exerce avec plus de fermeté le fluide agit sur l'aiguille dans le sens de votre action et non d'après votre volonté. Pour preuve, vous pourrez avoir la volonté d'atti-rer l'aiguille, tout en agissant comme il le faut pour pro-duire un effet de répulsion, et, malgré votre volonté d'attirer, l'aiguille sera repoussée. Donc, il n'est point nécessaire, en magnétisant, d'avoir telle ou telle volonté pour obtenir tel ou tel résultat donc il n'est point nécessaire d'avoir des intentions bienveillantes ou malveillantes, morales ou immorales, pour produire de bons ou de mauvais résultats donc, le fluide n'est point imprégné par tels ou tels sentiments que le magnétiseur éprouve, comme on le dit partout. Non, il suffit de savoir agir et diriger le fluide, de modérer ou d'activer l'action là est toute la science. Je prends, comme preuve de ce que j'avance, un fait sur lequel M. l'abbé Loubert s'appuie pour démontrer le con-traire, à savoir comment l'action de l'âme, le sentiment dont on est animé, moral ou immoral, agit sur le sujet. Je cite M. Loubert textuellement Le docteur Filassier prit un jour pour sujet d'expéri-mentation un interne des hôpitaux, adversaire spirituel de a doctrine du magnétisme, et il produisit les phéno- | 2 | 0.00096 | 0.002513 |
564.txt | 1,886 | 26 L'ART DE MAGNÉTISER auteurs que nous avons cités admettaient une seule et même cause émanant de l'homme. Mesmer reconnaissait pour cause des effets magnétiques le fluide universel. L'abbé Faria, le docteur Billot et quelques autres, faisant intervenir la divinité, les anges, etc., n'admettaient qu'une seule cause, mais toute spirituelle. De Puységur, Deleuze, du Potet reconnaissaient et ad-mettaient deux causes distinctes l'une spirituelle, l'autre matérielle, le fluide et la volonté. Ils attribuaient à la volonté une action positive sur la personne magnétisée c'est même à cette volonté qu'ils traduisent par ces mots Vintention ou la pensée qu'ils assi-gnaient la plus grande force et le premier rang comme cause dans les phénomènes du magnétisme. Nous sommes complètement en désaccord avec les chefs de l'école mesmérienne. Les nombreuses expériences que nous avons faites pour arriver à la vérité, nous ont convaincu qu'il n'existe pour les effets magnétiques qu'une seule et unique cause, le FLUIDE VITAL, dont le principe est bien le fluide universel, modifié par la nature de l'homme, et qui, spiritualisé par l'âme et matérialisé par le corps, perd cer-taines propriétés et en acquiert d'autres participant de ces deux éléments, il peut être émis au dehors sous l'empire de la volonté, envahir tous les corps vivants ou inertes, et être communiqué à distance sans aucun intermédiaire, étant en cela plus subtil que le fluide électrique. Ce principe, invisible comme l'air, comme la chaleur, l'électricité, les gaz, impalpable comme la lumière, fut appelé fluide magnétique, puis magnétisme animal, pour le distinguer du minéral et des autres fluides enfin aujour-d'hui il est mieux nommé magnétisme vital, en considéra-tion du rôle important qu'il joue dans l'organisme mieux vaudrait peut-être l'appeler fluide universel, puisqu'il se retrouve dans tout et qu'il anime tout on se rapprocherait ainsi d'Hippocrate, qui professait un principe intérieur, occulte, universel. Lorsque la chaleur, la lumière, l'électricité et les autres | 26 L'ART DE MAGNÉTISER auteurs que nous avons cités admettaient une seule et même cause émanant de l'homme. Mesmer reconnaissait pour cause des effets magnétiques le fluide universel. L'abbé Faria, le docteur Billot et quelques autres, faisant intervenir la divinité, les anges, etc., n'admettaient qu'une seule cause, mais toute spirituelle. De Puységur, Deleuze, du Potet reconnaissaient et ad-mettaient deux causes distinctes l'une spirituelle, l'autre matérielle, le fluide et la volonté. Ils attribuaient à la volonté une action positive sur la personne magnétisée c'est même à cette volonté qu'ils traduisent par ces mots @Vintention ou la pensée qu'ils assi-gnaient la plus grande force et le premier rang comme cause dans les phénomènes du magnétisme. Nous sommes complètement en désaccord avec les chefs de l'école mesmérienne. Les nombreuses expériences que nous avons faites pour arriver à la vérité, nous ont convaincu qu'il n'existe pour les effets magnétiques qu'une seule et unique cause, le FLUIDE VITAL, dont le principe est bien le fluide universel, modifié par la nature de l'homme, et qui, spiritualisé par l'âme et matérialisé par le corps, perd cer-taines propriétés et en acquiert d'autres participant de ces deux éléments, il peut être émis au dehors sous l'empire de la volonté, envahir tous les corps vivants ou inertes, et être communiqué à distance sans aucun intermédiaire, étant en cela plus subtil que le fluide électrique. Ce principe, invisible comme l'air, comme la chaleur, l'électricité, les gaz, impalpable comme la lumière, fut appelé fluide magnétique, puis magnétisme animal, pour le distinguer du minéral et des autres fluides enfin aujour-d'hui il est mieux nommé magnétisme vital, en considéra-tion du rôle important qu'il joue dans l'organisme mieux vaudrait peut-être l'appeler fluide universel, puisqu'il se retrouve dans tout et qu'il anime tout on se rapprocherait ainsi d'Hippocrate, qui professait un principe intérieur, occulte, universel. Lorsque la chaleur, la lumière, l'électricité et les autres | 26 L'ART DE MAGNÉTISER auteurs que nous avons cités admettaient une seule et même cause émanant de l'homme. Mesmer reconnaissait pour cause des effets magnétiques le fluide universel. L'abbé Faria, le docteur Billot et quelques autres, faisant intervenir la divinité, les anges, etc., n'admettaient qu'une seule cause, mais toute spirituelle. De Puységur, Deleuze, du Potet reconnaissaient et ad-mettaient deux causes distinctes l'une spirituelle, l'autre matérielle, le fluide et la volonté. Ils attribuaient à la volonté une action positive sur la personne magnétisée c'est même à cette volonté qu'ils traduisent par ces mots l'intention ou la pensée qu'ils assi-gnaient la plus grande force et le premier rang comme cause dans les phénomènes du magnétisme. Nous sommes complètement en désaccord avec les chefs de l'école mesmérienne. Les nombreuses expériences que nous avons faites pour arriver à la vérité, nous ont convaincu qu'il n'existe pour les effets magnétiques qu'une seule et unique cause, le FLUIDE VITAL, dont le principe est bien le fluide universel, modifié par la nature de l'homme, et qui, spiritualisé par l'âme et matérialisé par le corps, perd cer-taines propriétés et en acquiert d'autres participant de ces deux éléments, il peut être émis au dehors sous l'empire de la volonté, envahir tous les corps vivants ou inertes, et être communiqué à distance sans aucun intermédiaire, étant en cela plus subtil que le fluide électrique. Ce principe, invisible comme l'air, comme la chaleur, l'électricité, les gaz, impalpable comme la lumière, fut appelé fluide magnétique, puis magnétisme animal, pour le distinguer du minéral et des autres fluides enfin aujour-d'hui il est mieux nommé magnétisme vital, en considéra-tion du rôle important qu'il joue dans l'organisme mieux vaudrait peut-être l'appeler fluide universel, puisqu'il se retrouve dans tout et qu'il anime tout on se rapprocherait ainsi d'Hippocrate, qui professait un principe intérieur, occulte, universel. Lorsque la chaleur, la lumière, l'électricité et les autres | 26 L'ART DE MAGNÉTISER auteurs que nous avons cités admettaient une seule et même cause émanant de l'homme. Mesmer reconnaissait pour cause des effets magnétiques le fluide universel. L'abbé Faria, le docteur Billot et quelques autres, faisant intervenir la divinité, les anges, etc., n'admettaient qu'une seule cause, mais toute spirituelle. De Puységur, Deleuze, du Potet reconnaissaient et ad-mettaient deux causes distinctes l'une spirituelle, l'autre matérielle, le fluide et la volonté. Ils attribuaient à la volonté une action positive sur la personne magnétisée c'est même à cette volonté qu'ils traduisent par ces mots l'intention ou la pensée qu'ils assi-gnaient la plus grande force et le premier rang comme cause dans les phénomènes du magnétisme. Nous sommes complètement en désaccord avec les chefs de l'école mesmérienne. Les nombreuses expériences que nous avons faites pour arriver à la vérité, nous ont convaincu qu'il n'existe pour les effets magnétiques qu'une seule et unique cause, le FLUIDE VITAL, dont le principe est bien le fluide universel, modifié par la nature de l'homme, et qui, spiritualisé par l'âme et matérialisé par le corps, perd cer-taines propriétés et en acquiert d'autres participant de ces deux éléments, il peut être émis au dehors sous l'empire de la volonté, envahir tous les corps vivants ou inertes, et être communiqué à distance sans aucun intermédiaire, étant en cela plus subtil que le fluide électrique. Ce principe, invisible comme l'air, comme la chaleur, l'électricité, les gaz, impalpable comme la lumière, fut appelé fluide magnétique, puis magnétisme animal, pour le distinguer du minéral et des autres fluides enfin aujour-d'hui il est mieux nommé magnétisme vital, en considéra-tion du rôle important qu'il joue dans l'organisme mieux vaudrait peut-être l'appeler fluide universel, puisqu'il se retrouve dans tout et qu'il anime tout on se rapprocherait ainsi d'Hippocrate, qui professait un principe intérieur, occulte, universel. Lorsque la chaleur, la lumière, l'électricité et les autres | 26 L'ART DE MAGNÉTISER auteurs que nous avons cités admettaient une seule et même cause émanant de l'homme. Mesmer reconnaissait pour cause des effets magnétiques le fluide universel. L'abbé Faria, le docteur Billot et quelques autres, faisant intervenir la divinité, les anges, etc., n'admettaient qu'une seule cause, mais toute spirituelle. De Puységur, Deleuze, du Potet reconnaissaient et ad-mettaient deux causes distinctes l'une spirituelle, l'autre matérielle, le fluide et la volonté. Ils attribuaient à la volonté une action positive sur la personne magnétisée c'est même à cette volonté qu'ils traduisent par ces mots l'intention ou la pensée qu'ils assi-gnaient la plus grande force et le premier rang comme cause dans les phénomènes du magnétisme. Nous sommes complètement en désaccord avec les chefs de l'école mesmérienne. Les nombreuses expériences que nous avons faites pour arriver à la vérité, nous ont convaincu qu'il n'existe pour les effets magnétiques qu'une seule et unique cause, le FLUIDE VITAL, dont le principe est bien le fluide universel, modifié par la nature de l'homme, et qui, spiritualisé par l'âme et matérialisé par le corps, perd cer-taines propriétés et en acquiert d'autres participant de ces deux éléments, il peut être émis au dehors sous l'empire de la volonté, envahir tous les corps vivants ou inertes, et être communiqué à distance sans aucun intermédiaire, étant en cela plus subtil que le fluide électrique. Ce principe, invisible comme l'air, comme la chaleur, l'électricité, les gaz, impalpable comme la lumière, fut appelé fluide magnétique, puis magnétisme animal, pour le distinguer du minéral et des autres fluides enfin aujour-d'hui il est mieux nommé magnétisme vital, en considéra-tion du rôle important qu'il joue dans l'organisme mieux vaudrait peut-être l'appeler fluide universel, puisqu'il se retrouve dans tout et qu'il anime tout on se rapprocherait ainsi d'Hippocrate, qui professait un principe intérieur, occulte, universel. Lorsque la chaleur, la lumière, l'électricité et les autres | 2 | 0.000976 | 0.005682 |
202.txt | 1,857 | VIE DE L'ABBE NICOLLE 37 sadeur de toutes les Russies près trois cours d'Allema-gne. C'était un heureux augure pour son oeuvre. La force des études et les progrès des élèves en assu-raient du reste le succès d'une manière encore plus du-rable . Le premier lundi de chaque mois, un examen avait lieu devant les parents assemblés et en présence des étrangers de distinction que le sage directeur ne man-quait jamais d'inviter pour ces époques. Ces examens excitaient -l'émulation et étaient en quelque sorte la vie de l'institut. Déjà, dans l'ancienne Rome, ils étaient éta-blis dans le même but. a Et quels efforts ne faisions-nous pas pour remporter la palme! dit Quintilien, parlant des jours de son enfance se distinguer des autres par son travail, telle était l'ambition de tous, Celui qui avait été vaincu un jour ne perdait pas l'espérance de triompher de son vainqueur un autre jour, et l'émulation n'en devenait que plus animée, car dans l'attente d'un nouveau combat le triom-phateur de la veille n'oubliait rien pour se conserver l'honneur de son triomphe, et le vaincu trouvait dans sa honte et dans sa douleur de nouvelles forces pour se relever de sa défaite. L'un des grands mérites d'un maître est, sans con-tredit, celui d'animer dans le coeur de ses élèves cette noble ardeur au travail. Dès palmes, des honneurs, des éloges donnés à propos, soit en particulier, soit en pu-blic, flattent le coeur, réveillent l'intelligence, aiguil-lonnent toutes les facultés de l'enfant il sent alors qu'il | VIE DE L'ABBE NICOLLE 37 sadeur de toutes les Russies près trois cours d'Allema-gne. C'était un heureux augure pour son oeuvre. La force des études et les progrès des élèves en assu-raient du reste le succès d'une manière encore plus du-rable . Le premier lundi de chaque mois, un examen avait lieu devant les parents assemblés et en présence des étrangers de distinction que le sage directeur ne man-quait jamais d'inviter pour ces époques. Ces examens excitaient -l'émulation et étaient en quelque sorte la vie de l'institut. Déjà, dans l'ancienne Rome, ils étaient éta-blis dans le même but. a Et quels efforts ne faisions-@nous pas pour remporter la palme! dit Quintilien, parlant des jours de son enfance se distinguer des autres par son travail, telle était l'ambition de tous, Celui qui avait été vaincu un jour ne perdait pas l'espérance de triompher de son vainqueur un autre jour, et l'émulation n'en devenait que plus animée, car dans l'attente d'un nouveau combat le triom-@phateur de la veille n'oubliait rien pour se conserver l'honneur de son triomphe, et le vaincu trouvait dans sa honte et dans sa douleur de nouvelles forces pour se relever de sa défaite. L'un des grands mérites d'un maître est, sans con-tredit, celui d'animer dans le coeur de ses élèves cette noble ardeur au travail. Dès palmes, des honneurs, des éloges donnés à propos, soit en particulier, soit en pu-blic, flattent le coeur, réveillent l'intelligence, aiguil-lonnent toutes les facultés de l'enfant il sent alors qu'il | ################################## toutes les Russies près trois cours d'Allema-gne. C'était un heureux augure pour son oeuvre. La force des études et les progrès des élèves en assu-raient du reste le succès d'une manière encore plus du-rable . Le premier lundi de chaque mois, un examen avait lieu devant les parents assemblés et en présence des étrangers de distinction que le sage directeur ne man-quait jamais d'inviter pour ces époques. Ces examens excitaient @l'émulation et étaient en quelque sorte la vie de l'institut. Déjà, dans l'ancienne Rome, ils étaient éta-blis dans le même but.@@ Et quels efforts ne faisions- nous pas pour remporter la palme! dit Quintilien, parlant des jours de son enfance se distinguer des autres par son travail, telle était l'ambition de tous, Celui qui avait été vaincu un jour ne perdait pas l'espérance de triompher de son vainqueur un autre jour, et l'émulation n'en devenait que plus animée, car dans l'attente d'un nouveau combat le triom- phateur de la veille n'oubliait rien pour se conserver l'honneur de son triomphe, et le vaincu trouvait dans sa honte et dans sa douleur de nouvelles forces pour se relever de sa défaite. L'un des grands mérites d'un maître est, sans con-tredit, celui d'animer dans le coeur de ses élèves cette noble ardeur au travail. Des palmes, des honneurs, des éloges donnés à propos, soit en particulier, soit en pu-blic, flattent le coeur, réveillent l'intelligence, aiguil-lonnent toutes les facultés de l'enfant il sent alors qu'il | VIE DE L'ABBE NICOLLE 37 sadeur de toutes les Russies près trois cours d'Allema-gne. C'était un heureux augure pour son oeuvre. La force des études et les progrès des élèves en assu-raient du reste le succès d'une manière encore plus du-rable . Le premier lundi de chaque mois, un examen avait lieu devant les parents assemblés et en présence des étrangers de distinction que le sage directeur ne man-quait jamais d'inviter pour ces époques. Ces examens excitaient @l'émulation et étaient en quelque sorte la vie de l'institut. Déjà, dans l'ancienne Rome, ils étaient éta-blis dans le même but.@@ Et quels efforts ne faisions- nous pas pour remporter la palme! dit Quintilien, parlant des jours de son enfance se distinguer des autres par son travail, telle était l'ambition de tous, Celui qui avait été vaincu un jour ne perdait pas l'espérance de triompher de son vainqueur un autre jour, et l'émulation n'en devenait que plus animée, car dans l'attente d'un nouveau combat le triom- phateur de la veille n'oubliait rien pour se conserver l'honneur de son triomphe, et le vaincu trouvait dans sa honte et dans sa douleur de nouvelles forces pour se relever de sa défaite. L'un des grands mérites d'un maître est, sans con-tredit, celui d'animer dans le coeur de ses élèves cette noble ardeur au travail. Des palmes, des honneurs, des éloges donnés à propos, soit en particulier, soit en pu-blic, flattent le coeur, réveillent l'intelligence, aiguil-lonnent toutes les facultés de l'enfant il sent alors qu'il | VIE DE L'ABBE NICOLLE 37 sadeur de toutes les Russies près trois cours d'Allema-gne. C'était un heureux augure pour son oeuvre. La force des études et les progrès des élèves en assu-raient du reste le succès d'une manière encore plus du-rable . Le premier lundi de chaque mois, un examen avait lieu devant les parents assemblés et en présence des étrangers de distinction que le sage directeur ne man-quait jamais d'inviter pour ces époques. Ces examens excitaient l'émulation et étaient en quelque sorte la vie de l'institut. Déjà, dans l'ancienne Rome, ils étaient éta-blis dans le même but. Et quels efforts ne faisions- nous pas pour remporter la palme! dit Quintilien, parlant des jours de son enfance se distinguer des autres par son travail, telle était l'ambition de tous, Celui qui avait été vaincu un jour ne perdait pas l'espérance de triompher de son vainqueur un autre jour, et l'émulation n'en devenait que plus animée, car dans l'attente d'un nouveau combat le triom- phateur de la veille n'oubliait rien pour se conserver l'honneur de son triomphe, et le vaincu trouvait dans sa honte et dans sa douleur de nouvelles forces pour se relever de sa défaite. L'un des grands mérites d'un maître est, sans con-tredit, celui d'animer dans le coeur de ses élèves cette noble ardeur au travail. Des palmes, des honneurs, des éloges donnés à propos, soit en particulier, soit en pu-blic, flattent le coeur, réveillent l'intelligence, aiguil-lonnent toutes les facultés de l'enfant il sent alors qu'il | 6 | 0.003981 | 0.021898 |
955.txt | 1,858 | 280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. - Moi-même, Monsieur. - Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. - Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui eu coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait - Vous vous intéressez à votre locataire? lui dit-il. - Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. - Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. - Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? - Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. - Mais, malheureux! si elle avait de mauvais desseins ? - Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. - Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. - Vrai, Monsieur? dit-il. - Insisterais-je sans cela ? - Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire? - Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. - Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel! un - malheur dans ma maison 1 | 280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. - Moi-même, Monsieur. - Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. - Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours@? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter@? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui eu coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait - Vous vous intéressez à votre locataire@? lui dit-il. - Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. - Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi@? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. - Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? - Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. - Mais, malheureux@! si elle avait de mauvais desseins ? - Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. - Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours@? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. - Vrai, Monsieur@? dit-il. - Insisterais-je sans cela ? - Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire@? - Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. - Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel@! un - malheur dans ma maison 1 | 280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@Moi-même, Monsieur. -@Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. -@Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours ? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter ? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui en coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait -@Vous vous intéressez à votre locataire ? lui dit-il. -@Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. -@Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi ? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. -@Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? -@Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. -@Mais, malheureux ! si elle avait de mauvais desseins ? -@Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. -@Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours ? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. -@Vrai, Monsieur ? dit-il. -@Insisterais-je sans cela ? -@Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire ? -@Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. -@Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel ! un @@malheur dans ma maison # | 280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@Moi-même, Monsieur. -@Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. -@Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours ? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter ? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui en coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait -@Vous vous intéressez à votre locataire ? lui dit-il. -@Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. -@Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi ? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. -@Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? -@Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. -@Mais, malheureux ! si elle avait de mauvais desseins ? -@Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. -@Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours ? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. -@Vrai, Monsieur ? dit-il. -@Insisterais-je sans cela ? -@Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire ? -@Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. -@Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel ! un @@malheur dans ma maison 1 | 280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -Moi-même, Monsieur. -Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. -Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours ? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter ? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui en coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait -Vous vous intéressez à votre locataire ? lui dit-il. -Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. -Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi ? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. -Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? -Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. -Mais, malheureux ! si elle avait de mauvais desseins ? -Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. -Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours ? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. -Vrai, Monsieur ? dit-il. -Insisterais-je sans cela ? -Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire ? -Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. -Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel ! un malheur dans ma maison 1 | 31 | 0.016112 | 0.056995 |
941.txt | 1,858 | 262 CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. à briser les vitres, si je découvrais quelque chose de sus-pect. Mais, soit que Melchior se fût réellement réformé, soit qu'il cachât habilement son jeu, je ne parvins pas à le prendre - en faute ni à le trouver eg démenti. 11 y avait pourtant à la maison quelqu'un qui était moins dupe que moi et dont les pressentiments auraient dû m'éclai-rer c'était ma grand'mère. Vous savez, Ludovic, dans quel dépérissement elle se trouvait la tête perdue, la langue em-barrassée, les membres perclus, ne pouvant pas se mouvoir et n'ouvrant la bouche que pour faire entendre des sons con-fus et presque dépourvus de sens. De tous ses organes, il n'y en avai t qu'un qui s'animait au besoin et prenait une expression extraordinaire je veux parler de ses yeux, de son regard. Vous avez été quelque-fois témoin de ce phénomène vis-à-vis de Melchior il fut bien plus frappant encore et bien plus significatif. Dans le cours des premières visites qu'il nous fit, la satisfaction de la vieille femme fut évidente son regard pétillait, et un sou-rire affectueux ne quittait pas ses lèvres. C'était un divertis-sement pour elle que cet homme, et elle y prenait un véritable goût. Mais quand il revint presque tous les jours et à toutes les heures du jour, quand il me traita avec une familiarité croissante et eut l'air de faire de notre maison sa propre maison, le maintien et les airs de la grand'mère changèrent soudainement. Peu à peu de la bienveillance son regard passa à la froideur, puis à la sévérité, enfin à l'irritation. Entre elle et Melchior il y eut comme une lutte ouverte, un défi cons-tant, presque un duel. Il Elle semblait avoir à tâche de ne jamais me laisser seulfr avec lui. Dès qu'il entrait, elle faisait rouler son fauteuil dans ma chambre et à quelques pas de nous. Au lieu de s'assou-pir, comme elle avait coutume de le faire, elle restait l'oeil ouvert, et prêtait l'oreille autant qu'elle le pouvait. Sourde comme elle J'était, presque toute notre conversation devait lui échapper mais ce qui ne lui échappait pas, c'étaient nos gestes, nos mouvements, nos moindres actes. Elle en jugeait la portée, elle en devinait le sens et maintenait Melchior dans des limites qu'autrement il eût franchies. Se permet-tait-il quelque chose Q'équivoque, l'instant le regard de la grand'mère s'animait jusqu'à le foudroyer, et elle s'agitait | 262 CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. à briser les vitres, si je découvrais quelque chose de sus-pect. Mais, soit que Melchior se fût réellement réformé, soit qu'il cachât habilement son jeu, je ne parvins pas à le prendre - en faute ni à le trouver eg démenti. 11 y avait pourtant à la maison quelqu'un qui était moins dupe que moi et dont les pressentiments auraient dû m'éclai-rer c'était ma grand'mère. Vous savez, Ludovic, dans quel dépérissement elle se trouvait la tête perdue, la langue em-barrassée, les membres perclus, ne pouvant pas se mouvoir et n'ouvrant la bouche que pour faire entendre des sons con-fus et presque dépourvus de sens. De tous ses organes, il n'y en avai t qu'un qui s'animait au besoin et prenait une expression extraordinaire je veux parler de ses yeux, de son regard. Vous avez été quelque-fois témoin de ce phénomène vis-à-vis de Melchior il fut bien plus frappant encore et bien plus significatif. Dans le cours des premières visites qu'il nous fit, la satisfaction de la vieille femme fut évidente son regard pétillait, et un sou-rire affectueux ne quittait pas ses lèvres. C'était un divertis-sement pour elle que cet homme, et elle y prenait un véritable goût. Mais quand il revint presque tous les jours et à toutes les heures du jour, quand il me traita avec une familiarité croissante et eut l'air de faire de notre maison sa propre maison, le maintien et les airs de la grand'mère changèrent soudainement. Peu à peu de la bienveillance son regard passa à la froideur, puis à la sévérité, enfin à l'irritation. Entre elle et Melchior il y eut comme une lutte ouverte, un défi cons-tant, presque un duel. Il Elle semblait avoir à tâche de ne jamais me laisser seulfr avec lui. Dès qu'il entrait, elle faisait rouler son fauteuil dans ma chambre et à quelques pas de nous. Au lieu de s'assou-pir, comme elle avait coutume de le faire, elle restait l'oeil ouvert, et prêtait l'oreille autant qu'elle le pouvait. Sourde comme elle J'était, presque toute notre conversation devait lui échapper mais ce qui ne lui échappait pas, c'étaient nos gestes, nos mouvements, nos moindres actes. Elle en jugeait la portée, elle en devinait le sens et maintenait Melchior dans des limites qu'autrement il eût franchies. Se permet-tait-il quelque chose Q'équivoque,@@ l'instant le regard de la grand'mère s'animait jusqu'à le foudroyer, et elle s'agitait | 262 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. à briser les vitres, si je découvrais quelque chose de sus-pect. Mais, soit que Melchior se fût réellement réformé, soit qu'il cachât habilement son jeu, je ne parvins pas à le prendre@@ en faute ni à le trouver en démenti. Il y avait pourtant à la maison quelqu'un qui était moins dupe que moi et dont les pressentiments auraient dû m'éclai-rer c'était ma grand'mère. Vous savez, Ludovic, dans quel dépérissement elle se trouvait la tête perdue, la langue em-barrassée, les membres perclus, ne pouvant pas se mouvoir et n'ouvrant la bouche que pour faire entendre des sons con-fus et presque dépourvus de sens. De tous ses organes, il n'y en avai@t qu'un qui s'animait au besoin et prenait une expression extraordinaire je veux parler de ses yeux, de son regard. Vous avez été quelque-fois témoin de ce phénomène vis-à-vis de Melchior il fut bien plus frappant encore et bien plus significatif. Dans le cours des premières visites qu'il nous fit, la satisfaction de la vieille femme fut évidente son regard pétillait, et un sou-rire affectueux ne quittait pas ses lèvres. C'était un divertis-sement pour elle que cet homme, et elle y prenait un véritable goût. Mais quand il revint presque tous les jours et à toutes les heures du jour, quand il me traita avec une familiarité croissante et eut l'air de faire de notre maison sa propre maison, le maintien et les airs de la grand'mère changèrent soudainement. Peu à peu de la bienveillance son regard passa à la froideur, puis à la sévérité, enfin à l'irritation. Entre elle et Melchior il y eut comme une lutte ouverte, un défi cons-tant, presque un duel.el. Elle semblait avoir à tâche de ne jamais me laisser seul@e avec lui. Dès qu'il entrait, elle faisait rouler son fauteuil dans ma chambre et à quelques pas de nous. Au lieu de s'assou-pir, comme elle avait coutume de le faire, elle restait l'oeil ouvert, et prêtait l'oreille autant qu'elle le pouvait. Sourde comme elle l'était, presque toute notre conversation devait lui échapper mais ce qui ne lui échappait pas, c'étaient nos gestes, nos mouvements, nos moindres actes. Elle en jugeait la portée, elle en devinait le sens et maintenait Melchior dans des limites qu'autrement il eût franchies. Se permet-tait-il quelque chose d'équivoque, à l'instant le regard de la grand'mère s'animait jusqu'à le foudroyer, et elle s'agitait | 262 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. à briser les vitres, si je découvrais quelque chose de sus-pect. Mais, soit que Melchior se fût réellement réformé, soit qu'il cachât habilement son jeu, je ne parvins pas à le prendre@@ en faute ni à le trouver en démenti. Il y avait pourtant à la maison quelqu'un qui était moins dupe que moi et dont les pressentiments auraient dû m'éclai-rer c'était ma grand'mère. Vous savez, Ludovic, dans quel dépérissement elle se trouvait la tête perdue, la langue em-barrassée, les membres perclus, ne pouvant pas se mouvoir et n'ouvrant la bouche que pour faire entendre des sons con-fus et presque dépourvus de sens. De tous ses organes, il n'y en avai@t qu'un qui s'animait au besoin et prenait une expression extraordinaire je veux parler de ses yeux, de son regard. Vous avez été quelque-fois témoin de ce phénomène vis-à-vis de Melchior il fut bien plus frappant encore et bien plus significatif. Dans le cours des premières visites qu'il nous fit, la satisfaction de la vieille femme fut évidente son regard pétillait, et un sou-rire affectueux ne quittait pas ses lèvres. C'était un divertis-sement pour elle que cet homme, et elle y prenait un véritable goût. Mais quand il revint presque tous les jours et à toutes les heures du jour, quand il me traita avec une familiarité croissante et eut l'air de faire de notre maison sa propre maison, le maintien et les airs de la grand'mère changèrent soudainement. Peu à peu de la bienveillance son regard passa à la froideur, puis à la sévérité, enfin à l'irritation. Entre elle et Melchior il y eut comme une lutte ouverte, un défi cons-tant, presque un duel.el. Elle semblait avoir à tâche de ne jamais me laisser seul@e avec lui. Dès qu'il entrait, elle faisait rouler son fauteuil dans ma chambre et à quelques pas de nous. Au lieu de s'assou-pir, comme elle avait coutume de le faire, elle restait l'oeil ouvert, et prêtait l'oreille autant qu'elle le pouvait. Sourde comme elle l'était, presque toute notre conversation devait lui échapper mais ce qui ne lui échappait pas, c'étaient nos gestes, nos mouvements, nos moindres actes. Elle en jugeait la portée, elle en devinait le sens et maintenait Melchior dans des limites qu'autrement il eût franchies. Se permet-tait-il quelque chose d'équivoque, à l'instant le regard de la grand'mère s'animait jusqu'à le foudroyer, et elle s'agitait | 262 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. à briser les vitres, si je découvrais quelque chose de sus-pect. Mais, soit que Melchior se fût réellement réformé, soit qu'il cachât habilement son jeu, je ne parvins pas à le prendre en faute ni à le trouver en démenti. Il y avait pourtant à la maison quelqu'un qui était moins dupe que moi et dont les pressentiments auraient dû m'éclai-rer c'était ma grand'mère. Vous savez, Ludovic, dans quel dépérissement elle se trouvait la tête perdue, la langue em-barrassée, les membres perclus, ne pouvant pas se mouvoir et n'ouvrant la bouche que pour faire entendre des sons con-fus et presque dépourvus de sens. De tous ses organes, il n'y en avait qu'un qui s'animait au besoin et prenait une expression extraordinaire je veux parler de ses yeux, de son regard. Vous avez été quelque-fois témoin de ce phénomène vis-à-vis de Melchior il fut bien plus frappant encore et bien plus significatif. Dans le cours des premières visites qu'il nous fit, la satisfaction de la vieille femme fut évidente son regard pétillait, et un sou-rire affectueux ne quittait pas ses lèvres. C'était un divertis-sement pour elle que cet homme, et elle y prenait un véritable goût. Mais quand il revint presque tous les jours et à toutes les heures du jour, quand il me traita avec une familiarité croissante et eut l'air de faire de notre maison sa propre maison, le maintien et les airs de la grand'mère changèrent soudainement. Peu à peu de la bienveillance son regard passa à la froideur, puis à la sévérité, enfin à l'irritation. Entre elle et Melchior il y eut comme une lutte ouverte, un défi cons-tant, presque un duel.el. Elle semblait avoir à tâche de ne jamais me laisser seule avec lui. Dès qu'il entrait, elle faisait rouler son fauteuil dans ma chambre et à quelques pas de nous. Au lieu de s'assou-pir, comme elle avait coutume de le faire, elle restait l'oeil ouvert, et prêtait l'oreille autant qu'elle le pouvait. Sourde comme elle l'était, presque toute notre conversation devait lui échapper mais ce qui ne lui échappait pas, c'étaient nos gestes, nos mouvements, nos moindres actes. Elle en jugeait la portée, elle en devinait le sens et maintenait Melchior dans des limites qu'autrement il eût franchies. Se permet-tait-il quelque chose d'équivoque, à l'instant le regard de la grand'mère s'animait jusqu'à le foudroyer, et elle s'agitait | 19 | 0.008003 | 0.04646 |
799.txt | 1,858 | 96 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. maison, et n'y trouva plus de serviteurs dévoués, mais elle s'y vit enchaînée dans ses propres actes, dans ses propres mou-vements elle ne disposait plus d'elle-même, elle ne s'appar-tenait plus. Se levait elle? elle trouvait Pulchérie à ses côtés. Faisait-elle un pas? elle l'avait sur ses talons. Qui voyait la femme, voyait la soeur l'une n'allait jamais sans l'autre. Au jardin, dans les salons, en haut, en bas, toujours elles mar-chaient de compagnie, comme ces navires qui, en temps d'hostilités, vont de conserve et se gardent réciproquement. Quelque portée que fût Pulchérie aux airs bourrus, quand elle s'abandonnait à ses instincts naturels, elle réussit cette fois à so vaincre, et prit un masque afin de mieux assurer l'effet de ses coups. Il lui en coûtait sans doute mais c'est à ce prix que la puissance s'acquiert et se maintient. Elle af-fecta donc un beau zèle pour tout ce qui regardait Clémence, se prodigua en témoignages d'affection montra tîe l'intérêt pour les plus petites choses, et donna l'amitié pour déguise-ment à ses impitoyables assiduités. Son grand cheval de ba--taille était la santé de la jeune femme, et elle s'en autorisait pour pousser les choses jusqu'aux plus tyranniques inquisi-tions. Puis c'était des remarques à tout propos les moindres vétilles devenaient de très-grosses affaires. Un rhume, si léger qu'il fût, prenait des proportions inouïes, des yeux cernés étaient l'objet de commentaires sans fin. Chaque jour aménait une découverte de ce genre et des réflexions à l'ap-pui. Clémence était pâle, Clémence ne mangeait pas assez, Clémence ne se soignait pas comme elle l'aurait dû, Clé-mence avait tort de ne pas se vêtir plus chaudement. Jamais créature ne fut mieux assassinée à coups d'épingle, et tout cela avec des formes et un ton mielleux qui y ajoutaient d'in-tolérables raffinements. Pulchérie avait trouvé, pour dire ma soeur, un accent au moins aussi curieux que pour dire - mon frère, et marqué au coin de la tendresse la plus déso-bligeante que l'on puisse imaginer. La comtesse, dès le premier jour, comprit le sort qui l'at-tendait elle était vouée à un lent martyre, où le fiel et l'ab-sinthe ne lui manqueraient pas. Elle se résigna qu'aurait-elle pu faire, si ce n'est de se résigner? Où trouver un refuge, un appui? Les débris de sa famille étaient réunis à l'hôtel Montréal elle ne pouvait aller ailleurs, ni sans éclat, ni sans | 96 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. maison, et n'y trouva plus de serviteurs dévoués, mais elle s'y vit enchaînée dans ses propres actes, dans ses propres mou-vements elle ne disposait plus d'elle-même, elle ne s'appar-tenait plus. Se levait elle@? elle trouvait Pulchérie à ses côtés. Faisait-elle un pas@? elle l'avait sur ses talons. Qui voyait la femme, voyait la soeur l'une n'allait jamais sans l'autre. Au jardin, dans les salons, en haut, en bas, toujours elles mar-chaient de compagnie, comme ces navires qui, en temps d'hostilités, vont de conserve et se gardent réciproquement. Quelque portée que fût Pulchérie aux airs bourrus, quand elle s'abandonnait à ses instincts naturels, elle réussit cette fois à so vaincre, et prit un masque afin de mieux assurer l'effet de ses coups. Il lui en coûtait sans doute mais c'est à ce prix que la puissance s'acquiert et se maintient. Elle af-fecta donc un beau zèle pour tout ce qui regardait Clémence, se prodigua en témoignages d'affection@ montra tîe l'intérêt pour les plus petites choses, et donna l'amitié pour déguise-ment à ses impitoyables assiduités. Son grand cheval de ba--taille était la santé de la jeune femme, et elle s'en autorisait pour pousser les choses jusqu'aux plus tyranniques inquisi-tions. Puis c'était des remarques à tout propos les moindres vétilles devenaient de très-grosses affaires. Un rhume, si léger qu'il fût, prenait des proportions inouïes, des yeux cernés étaient l'objet de commentaires sans fin. Chaque jour aménait une découverte de ce genre et des réflexions à l'ap-pui. Clémence était pâle, Clémence ne mangeait pas assez, Clémence ne se soignait pas comme elle l'aurait dû, Clé-mence avait tort de ne pas se vêtir plus chaudement. Jamais créature ne fut mieux assassinée à coups d'épingle, et tout cela avec des formes et un ton mielleux qui y ajoutaient d'in-tolérables raffinements. Pulchérie avait trouvé, pour dire ma soeur, un accent au moins aussi curieux que pour dire - mon frère, et marqué au coin de la tendresse la plus déso-bligeante que l'on puisse imaginer. La comtesse, dès le premier jour, comprit le sort qui l'at-tendait elle était vouée à un lent martyre, où le fiel et l'ab-sinthe ne lui manqueraient pas. Elle se résigna qu'aurait-elle pu faire, si ce n'est de se résigner@? Où trouver un refuge, un appui@? Les débris de sa famille étaient réunis à l'hôtel Montréal elle ne pouvait aller ailleurs, ni sans éclat, ni sans | 96 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. maison, et n'y trouva plus de serviteurs dévoués, mais elle s'y vit enchaînée dans ses propres actes, dans ses propres mou-vements elle ne disposait plus d'elle-même, elle ne s'appar-tenait plus. Se levait elle ? elle trouvait Pulchérie à ses côtés. Faisait-elle un pas ? elle l'avait sur ses talons. Qui voyait la femme, voyait la soeur l'une n'allait jamais sans l'autre. Au jardin, dans les salons, en haut, en bas, toujours elles mar-chaient de compagnie, comme ces navires qui, en temps d'hostilités, vont de conserve et se gardent réciproquement. Quelque portée que fût Pulchérie aux airs bourrus, quand elle s'abandonnait à ses instincts naturels, elle réussit cette fois à se vaincre, et prit un masque afin de mieux assurer l'effet de ses coups. Il lui en coûtait sans doute mais c'est à ce prix que la puissance s'acquiert et se maintient. Elle af-fecta donc un beau zèle pour tout ce qui regardait Clémence, se prodigua en témoignages d'affection, montra @de l'intérêt pour les plus petites choses, et donna l'amitié pour déguise-ment à ses impitoyables assiduités. Son grand cheval de ba-@taille était la santé de la jeune femme, et elle s'en autorisait pour pousser les choses jusqu'aux plus tyranniques inquisi-tions. Puis c'était des remarques à tout propos les moindres vétilles devenaient de très-grosses affaires. Un rhume, si léger qu'il fût, prenait des proportions inouïes, des yeux cernés étaient l'objet de commentaires sans fin. Chaque jour aménait une découverte de ce genre et des réflexions à l'ap-pui. Clémence était pâle, Clémence ne mangeait pas assez, Clémence ne se soignait pas comme elle l'aurait dû, Clé-mence avait tort de ne pas se vêtir plus chaudement. Jamais créature ne fut mieux assassinée à coups d'épingle, et tout cela avec des formes et un ton meilleux qui y ajoutaient d'in-tolérables raffinements. Pulchérie avait trouvé, pour dire ma soeur, un accent au moins aussi curieux que pour dire@@ mon frère, et marqué au coin de la tendresse la plus déso-bligeante que l'on puisse imaginer. La comtesse, dès le premier jour, comprit le sort qui l'at-tendait elle était vouée à un lent martyre, où le fiel et l'ab-sinthe ne lui manqueraient pas. Elle se résigna qu'aurait-elle pu faire, si ce n'est de se résigner ? Où trouver un refuge, un appui ? Les débris de sa famille étaient réunis à l'hôtel Montréal elle ne pouvait aller ailleurs, ni sans éclat, ni sans | 96 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. maison, et n'y trouva plus de serviteurs dévoués, mais elle s'y vit enchaînée dans ses propres actes, dans ses propres mou-vements elle ne disposait plus d'elle-même, elle ne s'appar-tenait plus. Se levait elle ? elle trouvait Pulchérie à ses côtés. Faisait-elle un pas ? elle l'avait sur ses talons. Qui voyait la femme, voyait la soeur l'une n'allait jamais sans l'autre. Au jardin, dans les salons, en haut, en bas, toujours elles mar-chaient de compagnie, comme ces navires qui, en temps d'hostilités, vont de conserve et se gardent réciproquement. Quelque portée que fût Pulchérie aux airs bourrus, quand elle s'abandonnait à ses instincts naturels, elle réussit cette fois à se vaincre, et prit un masque afin de mieux assurer l'effet de ses coups. Il lui en coûtait sans doute mais c'est à ce prix que la puissance s'acquiert et se maintient. Elle af-fecta donc un beau zèle pour tout ce qui regardait Clémence, se prodigua en témoignages d'affection, montra @de l'intérêt pour les plus petites choses, et donna l'amitié pour déguise-ment à ses impitoyables assiduités. Son grand cheval de ba-@taille était la santé de la jeune femme, et elle s'en autorisait pour pousser les choses jusqu'aux plus tyranniques inquisi-tions. Puis c'était des remarques à tout propos les moindres vétilles devenaient de très-grosses affaires. Un rhume, si léger qu'il fût, prenait des proportions inouïes, des yeux cernés étaient l'objet de commentaires sans fin. Chaque jour aménait une découverte de ce genre et des réflexions à l'ap-pui. Clémence était pâle, Clémence ne mangeait pas assez, Clémence ne se soignait pas comme elle l'aurait dû, Clé-mence avait tort de ne pas se vêtir plus chaudement. Jamais créature ne fut mieux assassinée à coups d'épingle, et tout cela avec des formes et un ton meilleux qui y ajoutaient d'in-tolérables raffinements. Pulchérie avait trouvé, pour dire ma soeur, un accent au moins aussi curieux que pour dire@@ mon frère, et marqué au coin de la tendresse la plus déso-bligeante que l'on puisse imaginer. La comtesse, dès le premier jour, comprit le sort qui l'at-tendait elle était vouée à un lent martyre, où le fiel et l'ab-sinthe ne lui manqueraient pas. Elle se résigna qu'aurait-elle pu faire, si ce n'est de se résigner ? Où trouver un refuge, un appui ? Les débris de sa famille étaient réunis à l'hôtel Montréal elle ne pouvait aller ailleurs, ni sans éclat, ni sans | 96 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. maison, et n'y trouva plus de serviteurs dévoués, mais elle s'y vit enchaînée dans ses propres actes, dans ses propres mou-vements elle ne disposait plus d'elle-même, elle ne s'appar-tenait plus. Se levait elle ? elle trouvait Pulchérie à ses côtés. Faisait-elle un pas ? elle l'avait sur ses talons. Qui voyait la femme, voyait la soeur l'une n'allait jamais sans l'autre. Au jardin, dans les salons, en haut, en bas, toujours elles mar-chaient de compagnie, comme ces navires qui, en temps d'hostilités, vont de conserve et se gardent réciproquement. Quelque portée que fût Pulchérie aux airs bourrus, quand elle s'abandonnait à ses instincts naturels, elle réussit cette fois à se vaincre, et prit un masque afin de mieux assurer l'effet de ses coups. Il lui en coûtait sans doute mais c'est à ce prix que la puissance s'acquiert et se maintient. Elle af-fecta donc un beau zèle pour tout ce qui regardait Clémence, se prodigua en témoignages d'affection, montra de l'intérêt pour les plus petites choses, et donna l'amitié pour déguise-ment à ses impitoyables assiduités. Son grand cheval de ba-taille était la santé de la jeune femme, et elle s'en autorisait pour pousser les choses jusqu'aux plus tyranniques inquisi-tions. Puis c'était des remarques à tout propos les moindres vétilles devenaient de très-grosses affaires. Un rhume, si léger qu'il fût, prenait des proportions inouïes, des yeux cernés étaient l'objet de commentaires sans fin. Chaque jour aménait une découverte de ce genre et des réflexions à l'ap-pui. Clémence était pâle, Clémence ne mangeait pas assez, Clémence ne se soignait pas comme elle l'aurait dû, Clé-mence avait tort de ne pas se vêtir plus chaudement. Jamais créature ne fut mieux assassinée à coups d'épingle, et tout cela avec des formes et un ton meilleux qui y ajoutaient d'in-tolérables raffinements. Pulchérie avait trouvé, pour dire ma soeur, un accent au moins aussi curieux que pour dire mon frère, et marqué au coin de la tendresse la plus déso-bligeante que l'on puisse imaginer. La comtesse, dès le premier jour, comprit le sort qui l'at-tendait elle était vouée à un lent martyre, où le fiel et l'ab-sinthe ne lui manqueraient pas. Elle se résigna qu'aurait-elle pu faire, si ce n'est de se résigner ? Où trouver un refuge, un appui ? Les débris de sa famille étaient réunis à l'hôtel Montréal elle ne pouvait aller ailleurs, ni sans éclat, ni sans | 13 | 0.005339 | 0.026087 |
772.txt | 1,858 | CE qu'on PEUT VOIR DANS une ÎIue. 63 d'ombres au lien du rire franc et naïf qui s'échappait si vo-- lontiers de ses lèvres, on y voyait errer un souvenir mélan-colique et presque contraint. D'égal qu'il était, son caractère avait tourné au caprice tantôt elle parlait jusqu'à l'intempé-Tance, tantôt elle se renfermait dans un silence obstiné, comme si, repliée sur elle-même, elle eût écouté avec effroi les révélations de son coeur. Mais ce changement visible chez la jeune femme n'était rien auprès de celui qui survint dans la santé et dans l'état de son père. Depuis plusieurs années, le vieux comte luttait contre le poids de l'âge et un mal invétéré. Pour y résister si longtemps, il n'avait pas fallu moins que la solidité -de sa constitution, un régime rigoureusement suivi, la vie et l'air des champs, toujours si salutaires, les tendres attentions de eeux qui l'entouraient enfin l'absence de toute émotion trop vive. -Son existence était un de ces phénomènes qui étonnent l'art humain et attestent la puissance de la volonté. Il en avait la conscience il se sentait condamné, il comptait ses jours, presque ses heures. Et pourtant il avait tant de goût à la vie, il lui en coûtait tant de quitter sa fille avant que son sort ne fût assuré, qu'il avait réussi jusque-là à se maintenir au nombre des vivants, contre les lois ordinaires de la na-ture et malgré les arrêts unanimes des médecins. L'aventure de la plage précipita la crise ce fut la goutte d'eau dans un verre déjà plein. Le danger que Clémence avait couru n'était pas une de ces épreuves que le vieillard pût supporter impunément il en fut frappé dans les derniers ressorts de la vie. Dès ce jour il déclina avec rapidité, et bien des signes annoncèrent une séparation prochaine. La tête, qui était restée saine pendant que les autres organes s'altéraient, commença à recevoir quelques atteintes. La mé-moire faiblit, la sensibilité s'émoussa il y eut décadence dans les facultés comme dans les forces. Un sentiment seul semblait survivre à cette décomposition c'était l'amour de son enfant et le regret de la quitter. Plus d'une fois une larme furtive mouilla les paupières du vieillard quand il en-tendait la voix de Clémence. Si elle était près de lui, il ne la perdait pas de vue et semblait prendre intérêt à ses moindres mouvements. On eût dit qu'un secret instinct l'éclairait sur | CE qu'on PEUT VOIR DANS une ÎIue. 63 d'ombres au lien du rire franc et naïf qui s'échappait si vo-- lontiers de ses lèvres, on y voyait errer un souvenir mélan-colique et presque contraint. D'égal qu'il était, son caractère avait tourné au caprice tantôt elle parlait jusqu'à l'intempé-Tance, tantôt elle se renfermait dans un silence obstiné, comme si, repliée sur elle-même, elle eût écouté avec effroi les révélations de son coeur. Mais ce changement visible chez la jeune femme n'était rien auprès de celui qui survint dans la santé et dans l'état de son père. Depuis plusieurs années, le vieux comte luttait contre le poids de l'âge et un mal invétéré. Pour y résister si longtemps, il n'avait pas fallu moins que la solidité -de sa constitution, un régime rigoureusement suivi, la vie et l'air des champs, toujours si salutaires, les tendres attentions de eeux qui l'entouraient@ enfin l'absence de toute émotion trop vive. -Son existence était un de ces phénomènes qui étonnent l'art humain et attestent la puissance de la volonté. Il en avait la conscience il se sentait condamné, il comptait ses jours, presque ses heures. Et pourtant il avait tant de goût à la vie, il lui en coûtait tant de quitter sa fille avant que son sort ne fût assuré, qu'il avait réussi jusque-là à se maintenir au nombre des vivants, contre les lois ordinaires de la na-ture et malgré les arrêts unanimes des médecins. L'aventure de la plage précipita la crise ce fut la goutte d'eau dans un verre déjà plein. Le danger que Clémence avait couru n'était pas une de ces épreuves que le vieillard pût supporter impunément il en fut frappé dans les derniers ressorts de la vie. Dès ce jour il déclina avec rapidité, et bien des signes annoncèrent une séparation prochaine. La tête, qui était restée saine pendant que les autres organes s'altéraient, commença à recevoir quelques atteintes. La mé-moire faiblit, la sensibilité s'émoussa il y eut décadence dans les facultés comme dans les forces. Un sentiment seul semblait survivre à cette décomposition c'était l'amour de son enfant et le regret de la quitter. Plus d'une fois une larme furtive mouilla les paupières du vieillard quand il en-tendait la voix de Clémence. Si elle était près de lui, il ne la perdait pas de vue et semblait prendre intérêt à ses moindres mouvements. On eût dit qu'un secret instinct l'éclairait sur | CE ##### PEUT VOIR DANS UNE @RUE. 63 d'ombres au lieu du rire franc et naïf qui s'échappait si vo-@@lontiers de ses lèvres, on y voyait errer un souvenir mélan-colique et presque contraint. D'égal qu'il était, son caractère avait tourné au caprice tantôt elle parlait jusqu'à l'intempé-rance, tantôt elle se renfermait dans un silence obstiné, comme si, repliée sur elle-même, elle eût écouté avec effroi les révélations de son coeur. Mais ce changement visible chez la jeune femme n'était rien auprès de celui qui survint dans la santé et dans l'état de son père. Depuis plusieurs années, le vieux comte luttait contre le poids de l'âge et un mal invétéré. Pour y résister si longtemps, il n'avait pas fallu moins que la solidité @de sa constitution, un régime rigoureusement suivi, la vie et l'air des champs, toujours si salutaires, les tendres attentions de ceux qui l'entouraient, enfin l'absence de toute émotion trop vive. @Son existence était un de ces phénomènes qui étonnent l'art humain et attestent la puissance de la volonté. Il en avait la conscience il se sentait condamné, il comptait ses jours, presque ses heures. Et pourtant il avait tant de goût à la vie, il lui en coûtait tant de quitter sa fille avant que son sort ne fût assuré, qu'il avait réussi jusque-là à se maintenir au nombre des vivants, contre les lois ordinaires de la na-ture et malgré les arrêts unanimes des médecins. L'aventure de la plage précipita la crise ce fut la goutte d'eau dans un verre déjà plein. Le danger que Clémence avait couru n'était pas une de ces épreuves que le vieillard pût supporter impunément il en fut frappé dans les derniers ressorts de la vie. Dès ce jour il déclina avec rapidité, et bien des signes annoncèrent une séparation prochaine. La tête, qui était restée saine pendant que les autres organes s'altéraient, commença à recevoir quelques atteintes. La mé-moire faiblit, la sensibilité s'émoussa il y eut décadence dans les facultés comme dans les forces. Un sentiment seul semblait survivre à cette décomposition c'était l'amour de son enfant et le regret de la quitter. Plus d'une fois une larme furtive mouilla les paupières du vieillard quand il en-tendait la voix de Clémence. Si elle était près de lui, il ne la perdait pas de vue et semblait prendre intérêt à ses moindres mouvements. On eût dit qu'un secret instinct l'éclairait sur | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE @RUE. 63 d'ombres au lieu du rire franc et naïf qui s'échappait si vo-@@lontiers de ses lèvres, on y voyait errer un souvenir mélan-colique et presque contraint. D'égal qu'il était, son caractère avait tourné au caprice tantôt elle parlait jusqu'à l'intempé-rance, tantôt elle se renfermait dans un silence obstiné, comme si, repliée sur elle-même, elle eût écouté avec effroi les révélations de son coeur. Mais ce changement visible chez la jeune femme n'était rien auprès de celui qui survint dans la santé et dans l'état de son père. Depuis plusieurs années, le vieux comte luttait contre le poids de l'âge et un mal invétéré. Pour y résister si longtemps, il n'avait pas fallu moins que la solidité @de sa constitution, un régime rigoureusement suivi, la vie et l'air des champs, toujours si salutaires, les tendres attentions de ceux qui l'entouraient, enfin l'absence de toute émotion trop vive. @Son existence était un de ces phénomènes qui étonnent l'art humain et attestent la puissance de la volonté. Il en avait la conscience il se sentait condamné, il comptait ses jours, presque ses heures. Et pourtant il avait tant de goût à la vie, il lui en coûtait tant de quitter sa fille avant que son sort ne fût assuré, qu'il avait réussi jusque-là à se maintenir au nombre des vivants, contre les lois ordinaires de la na-ture et malgré les arrêts unanimes des médecins. L'aventure de la plage précipita la crise ce fut la goutte d'eau dans un verre déjà plein. Le danger que Clémence avait couru n'était pas une de ces épreuves que le vieillard pût supporter impunément il en fut frappé dans les derniers ressorts de la vie. Dès ce jour il déclina avec rapidité, et bien des signes annoncèrent une séparation prochaine. La tête, qui était restée saine pendant que les autres organes s'altéraient, commença à recevoir quelques atteintes. La mé-moire faiblit, la sensibilité s'émoussa il y eut décadence dans les facultés comme dans les forces. Un sentiment seul semblait survivre à cette décomposition c'était l'amour de son enfant et le regret de la quitter. Plus d'une fois une larme furtive mouilla les paupières du vieillard quand il en-tendait la voix de Clémence. Si elle était près de lui, il ne la perdait pas de vue et semblait prendre intérêt à ses moindres mouvements. On eût dit qu'un secret instinct l'éclairait sur | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 63 d'ombres au lieu du rire franc et naïf qui s'échappait si vo-lontiers de ses lèvres, on y voyait errer un souvenir mélan-colique et presque contraint. D'égal qu'il était, son caractère avait tourné au caprice tantôt elle parlait jusqu'à l'intempé-rance, tantôt elle se renfermait dans un silence obstiné, comme si, repliée sur elle-même, elle eût écouté avec effroi les révélations de son coeur. Mais ce changement visible chez la jeune femme n'était rien auprès de celui qui survint dans la santé et dans l'état de son père. Depuis plusieurs années, le vieux comte luttait contre le poids de l'âge et un mal invétéré. Pour y résister si longtemps, il n'avait pas fallu moins que la solidité de sa constitution, un régime rigoureusement suivi, la vie et l'air des champs, toujours si salutaires, les tendres attentions de ceux qui l'entouraient, enfin l'absence de toute émotion trop vive. Son existence était un de ces phénomènes qui étonnent l'art humain et attestent la puissance de la volonté. Il en avait la conscience il se sentait condamné, il comptait ses jours, presque ses heures. Et pourtant il avait tant de goût à la vie, il lui en coûtait tant de quitter sa fille avant que son sort ne fût assuré, qu'il avait réussi jusque-là à se maintenir au nombre des vivants, contre les lois ordinaires de la na-ture et malgré les arrêts unanimes des médecins. L'aventure de la plage précipita la crise ce fut la goutte d'eau dans un verre déjà plein. Le danger que Clémence avait couru n'était pas une de ces épreuves que le vieillard pût supporter impunément il en fut frappé dans les derniers ressorts de la vie. Dès ce jour il déclina avec rapidité, et bien des signes annoncèrent une séparation prochaine. La tête, qui était restée saine pendant que les autres organes s'altéraient, commença à recevoir quelques atteintes. La mé-moire faiblit, la sensibilité s'émoussa il y eut décadence dans les facultés comme dans les forces. Un sentiment seul semblait survivre à cette décomposition c'était l'amour de son enfant et le regret de la quitter. Plus d'une fois une larme furtive mouilla les paupières du vieillard quand il en-tendait la voix de Clémence. Si elle était près de lui, il ne la perdait pas de vue et semblait prendre intérêt à ses moindres mouvements. On eût dit qu'un secret instinct l'éclairait sur | 15 | 0.006364 | 0.038549 |
766.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 57 - XIII longer à pic, soulever le corps de Clémence et le rame-ner à la surface de l'eau, fut pour Gaston l'affaire d'un ins-tant. La jeune femme ne donnait plus signe de vie ses yeux fermés, son visage d'une blancheur mate, sa tête inclinée sur son épaule, ses membres déjà moins flexibles, ses mains, d'où la chaleur se retirait, tout donnait lieu de craindre que lés secours ne fussent arrivés trop tard. Gaston l'exami-nait avec une attention mêlée d'angoisse plus de souffle, plus de mouvement, rien qui pùt lui apporter une ombre d'espérance. C'était un cadavre qu'il pressait dans ses bras. Cependant il ne se tint ni pour vaincu, ni pour condamné peut-être la vie sommeillait-elle sous cet anéantissement. Il y a tant de ressources dans la jeunesse, et, fùt-il besoin d'un miracle, le ciel le ferait bien en faveur d'une créature si accomplie. Cette pensée réveilla sa confiance. La marée, qui décroissait toujours, avait rendu plus facile l'accès du rocher il le gravit sans quitter son précieux fardeau. Ses pieds saignaient, ses bras fléchissaient après de si rudes épreuves. Il n'en marchait pas d'une allure moins ferme sur ces mousses visqueuses qui tapissent les écueils, et sur ces arêtes des madrépores, aiguës comme des dards. Rien ne pouvait ni le toucher, ni l'ébranler il n'avait plus le sentiment ni de l'obstacle, ni de la douleur. Tout ce qu'il y avait en lui de facultés et de forces se concentrait sur cet objet inanimé qu'il serrait contre sa poitrine, comme s'il eût voulu le res-susciter à l'aide de son souffle et le réchauffer de sa chaleur. Si pleine d'incidents qu'elle fût, cette scène avait duré à pein quelques minutes, et du rivage on n'en pouvait ap-précier que vaguement la gravité. Cependant l'alarme y ré-gnait aux premiers cris des baigneuses, le vieux comte et le baron de Montréal étaient accourus. Ils apprirent qu'il s'a-gissait de Clémence et qu'elle se trouvait en danger., Une barque était là, que le reflux avait laissée à sec en envoya en toute hâte à Saint-Martin-en-Port pour en ramener des ma- | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 57 - XIII @longer à pic, soulever le corps de Clémence et le rame-ner à la surface de l'eau, fut pour Gaston l'affaire d'un ins-tant. La jeune femme ne donnait plus signe de vie ses yeux fermés, son visage d'une blancheur mate, sa tête inclinée sur son épaule, ses membres déjà moins flexibles, ses mains, d'où la chaleur se retirait, tout donnait lieu de craindre que lés secours ne fussent arrivés trop tard. Gaston l'exami-nait avec une attention mêlée d'angoisse plus de souffle, plus de mouvement, rien qui pùt lui apporter une ombre d'espérance. C'était un cadavre qu'il pressait dans ses bras. Cependant il ne se tint ni pour vaincu, ni pour condamné peut-être la vie sommeillait-elle sous cet anéantissement. Il y a tant de ressources dans la jeunesse, et, fùt-il besoin d'un miracle, le ciel le ferait bien en faveur d'une créature si accomplie. Cette pensée réveilla sa confiance. La marée, qui décroissait toujours, avait rendu plus facile l'accès du rocher il le gravit sans quitter son précieux fardeau. Ses pieds saignaient, ses bras fléchissaient après de si rudes épreuves. Il n'en marchait pas d'une allure moins ferme sur ces mousses visqueuses qui tapissent les écueils, et sur ces arêtes des madrépores, aiguës comme des dards. Rien ne pouvait ni le toucher, ni l'ébranler il n'avait plus le sentiment ni de l'obstacle, ni de la douleur. Tout ce qu'il y avait en lui de facultés et de forces se concentrait sur cet objet inanimé qu'il serrait contre sa poitrine, comme s'il eût voulu le res-susciter à l'aide de son souffle et le réchauffer de sa chaleur. Si pleine d'incidents qu'elle fût, cette scène avait duré à pein@ quelques minutes, et du rivage on n'en pouvait ap-précier que vaguement la gravité. Cependant l'alarme y ré-gnait aux premiers cris des baigneuses, le vieux comte et le baron de Montréal étaient accourus. Ils apprirent qu'il s'a-gissait de Clémence et qu'elle se trouvait en danger., Une barque était là, que le reflux avait laissée à sec en envoya en toute hâte à Saint-Martin-en-Port pour en ramener des ma- | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 57@@ XIII Plonger à pic, soulever le corps de Clémence et le rame-ner à la surface de l'eau, fut pour Gaston l'affaire d'un ins-tant. La jeune femme ne donnait plus signe de vie ses yeux fermés, son visage d'une blancheur mate, sa tête inclinée sur son épaule, ses membres déjà moins flexibles, ses mains, d'où la chaleur se retirait, tout donnait lieu de craindre que les secours ne fussent arrivés trop tard. Gaston l'exami-nait avec une attention mêlée d'angoisse plus de souffle, plus de mouvement, rien qui pût lui apporter une ombre d'espérance. C'était un cadavre qu'il pressait dans ses bras. Cependant il ne se tint ni pour vaincu, ni pour condamné peut-être la vie sommeillait-elle sous cet anéantissement. Il y a tant de ressources dans la jeunesse, et, fût-il besoin d'un miracle, le ciel le ferait bien en faveur d'une créature si accomplie. Cette pensée réveilla sa confiance. La marée, qui décroissait toujours, avait rendu plus facile l'accès du rocher il le gravit sans quitter son précieux fardeau. Ses pieds saignaient, ses bras fléchissaient après de si rudes épreuves. Il n'en marchait pas d'une allure moins ferme sur ces mousses visqueuses qui tapissent les écueils, et sur ces arêtes des madrépores, aiguës comme des dards. Rien ne pouvait ni le toucher, ni l'ébranler il n'avait plus le sentiment ni de l'obstacle, ni de la douleur. Tout ce qu'il y avait en lui de facultés et de forces se concentrait sur cet objet inanimé qu'il serrait contre sa poitrine, comme s'il eût voulu le res-susciter à l'aide de son souffle et le réchauffer de sa chaleur. Si pleine d'incidents qu'elle fût, cette scène avait duré à peine quelques minutes, et du rivage on n'en pouvait ap-précier que vaguement la gravité. Cependant l'alarme y ré-gnait aux premiers cris des baigneuses, le vieux comte et le baron de Montréal étaient accourus. Ils apprirent qu'il s'a-gissait de Clémence et qu'elle se trouvait en danger.@ Une barque était là, que le reflux avait laissée à sec en envoya en toute hâte à Saint-Martin-en-Port pour en ramener des ma- | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 57@@ XIII Plonger à pic, soulever le corps de Clémence et le rame-ner à la surface de l'eau, fut pour Gaston l'affaire d'un ins-tant. La jeune femme ne donnait plus signe de vie ses yeux fermés, son visage d'une blancheur mate, sa tête inclinée sur son épaule, ses membres déjà moins flexibles, ses mains, d'où la chaleur se retirait, tout donnait lieu de craindre que les secours ne fussent arrivés trop tard. Gaston l'exami-nait avec une attention mêlée d'angoisse plus de souffle, plus de mouvement, rien qui pût lui apporter une ombre d'espérance. C'était un cadavre qu'il pressait dans ses bras. Cependant il ne se tint ni pour vaincu, ni pour condamné peut-être la vie sommeillait-elle sous cet anéantissement. Il y a tant de ressources dans la jeunesse, et, fût-il besoin d'un miracle, le ciel le ferait bien en faveur d'une créature si accomplie. Cette pensée réveilla sa confiance. La marée, qui décroissait toujours, avait rendu plus facile l'accès du rocher il le gravit sans quitter son précieux fardeau. Ses pieds saignaient, ses bras fléchissaient après de si rudes épreuves. Il n'en marchait pas d'une allure moins ferme sur ces mousses visqueuses qui tapissent les écueils, et sur ces arêtes des madrépores, aiguës comme des dards. Rien ne pouvait ni le toucher, ni l'ébranler il n'avait plus le sentiment ni de l'obstacle, ni de la douleur. Tout ce qu'il y avait en lui de facultés et de forces se concentrait sur cet objet inanimé qu'il serrait contre sa poitrine, comme s'il eût voulu le res-susciter à l'aide de son souffle et le réchauffer de sa chaleur. Si pleine d'incidents qu'elle fût, cette scène avait duré à peine quelques minutes, et du rivage on n'en pouvait ap-précier que vaguement la gravité. Cependant l'alarme y ré-gnait aux premiers cris des baigneuses, le vieux comte et le baron de Montréal étaient accourus. Ils apprirent qu'il s'a-gissait de Clémence et qu'elle se trouvait en danger.@ Une barque était là, que le reflux avait laissée à sec en envoya en toute hâte à Saint-Martin-en-Port pour en ramener des ma- | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 57 XIII Plonger à pic, soulever le corps de Clémence et le rame-ner à la surface de l'eau, fut pour Gaston l'affaire d'un ins-tant. La jeune femme ne donnait plus signe de vie ses yeux fermés, son visage d'une blancheur mate, sa tête inclinée sur son épaule, ses membres déjà moins flexibles, ses mains, d'où la chaleur se retirait, tout donnait lieu de craindre que les secours ne fussent arrivés trop tard. Gaston l'exami-nait avec une attention mêlée d'angoisse plus de souffle, plus de mouvement, rien qui pût lui apporter une ombre d'espérance. C'était un cadavre qu'il pressait dans ses bras. Cependant il ne se tint ni pour vaincu, ni pour condamné peut-être la vie sommeillait-elle sous cet anéantissement. Il y a tant de ressources dans la jeunesse, et, fût-il besoin d'un miracle, le ciel le ferait bien en faveur d'une créature si accomplie. Cette pensée réveilla sa confiance. La marée, qui décroissait toujours, avait rendu plus facile l'accès du rocher il le gravit sans quitter son précieux fardeau. Ses pieds saignaient, ses bras fléchissaient après de si rudes épreuves. Il n'en marchait pas d'une allure moins ferme sur ces mousses visqueuses qui tapissent les écueils, et sur ces arêtes des madrépores, aiguës comme des dards. Rien ne pouvait ni le toucher, ni l'ébranler il n'avait plus le sentiment ni de l'obstacle, ni de la douleur. Tout ce qu'il y avait en lui de facultés et de forces se concentrait sur cet objet inanimé qu'il serrait contre sa poitrine, comme s'il eût voulu le res-susciter à l'aide de son souffle et le réchauffer de sa chaleur. Si pleine d'incidents qu'elle fût, cette scène avait duré à peine quelques minutes, et du rivage on n'en pouvait ap-précier que vaguement la gravité. Cependant l'alarme y ré-gnait aux premiers cris des baigneuses, le vieux comte et le baron de Montréal étaient accourus. Ils apprirent qu'il s'a-gissait de Clémence et qu'elle se trouvait en danger. Une barque était là, que le reflux avait laissée à sec en envoya en toute hâte à Saint-Martin-en-Port pour en ramener des ma- | 8 | 0.003844 | 0.022785 |
49.txt | 1,863 | -74 -distinctement le jour de sa mort, elle reçut les derniers sacrements, et rendit à Dieu, la nuit du 15 au 14 janvier 1649,,une des âmes les plus saintes et les plus constamment éprouvées qui aient jamais été. Elle fut assistée dans ce dernier passage par messire Antoine d'Alamont, prêtre d'une naissance illustre, mais d'une vertu bien su-périeure à sa naissance , et qui, par un enga-gement d'autant plus glorieux à la congréga-tion de Notre-Dame , qu'il est peut-être sans exemple, avait fait un voeu public de travail-ler toute sa vie au service de la Maison de Refuge et au maintien de son pieux institut voeu que fit aussi M. l'abbé de Resnel, con-seiller d'état de Son Altesse le duc de Lor-raine. Je croirais faire tort au plus insensible lec-teur si je supposais qu'il ne vît pas du premier coup d'oeil les grandes instructions que lui fournit la vie de cette respectable mère. La mortification , l'obéissance à ses parents, la plus invincible patience dans un mariage for-cé, le plus respectueux attachement pour un tyran travesti en époux, sa conversion obte-nue par les larmes et par la prière, une ample fortune sacrifiée à la pureté, la plus pieuse et | -74 -distinctement le jour de sa mort, elle reçut les derniers sacrements, et rendit à Dieu, la nuit du 15 au 14 janvier 1649,,une des âmes les plus saintes et les plus constamment éprouvées qui aient jamais été. Elle fut assistée dans ce dernier passage par messire Antoine d'Alamont, prêtre d'une naissance illustre, mais d'une vertu bien su-périeure à sa naissance , et qui, par un enga-gement d'autant plus glorieux à la congréga-tion de Notre-Dame , qu'il est peut-être sans exemple, avait fait un voeu public de travail-ler toute sa vie au service de la Maison de Refuge et au maintien de son pieux institut voeu que fit aussi M. l'abbé de Resnel, con-seiller d'état de Son Altesse le duc de Lor-raine. Je croirais faire tort au plus insensible lec-teur si je supposais qu'il ne vît pas du premier coup d'oeil les grandes instructions que lui fournit la vie de cette respectable mère. La mortification , l'obéissance à ses parents, la plus invincible patience dans un mariage for-cé, le plus respectueux attachement pour un tyran travesti en époux, sa conversion obte-nue par les larmes et par la prière, une ample fortune sacrifiée à la pureté, la plus pieuse et | ################## le jour de sa mort, elle reçut les derniers sacrements, et rendit à Dieu, la nuit du 15 au 14 janvier 1649, une des âmes les plus saintes et les plus constamment éprouvées qui aient jamais été. Elle fut assistée dans ce dernier passage par messire Antoine d'Alamont, prêtre d'une naissance illustre, mais d'une vertu bien su-périeure à sa naissance , et qui, par un enga-gement d'autant plus glorieux à la congréga-tion de Notre-Dame , qu'il est peut-être sans exemple, avait fait un voeu public de travail-ler toute sa vie au service de la Maison de Refuge et au maintien de son pieux institut voeu que fit aussi M. l'abbé de Resnel, con-seiller d'état de Son Altesse le duc de Lor-raine. Je croirais faire tort au plus insensible lec-teur si je supposais qu'il ne vît pas du premier coup d'oeil les grandes instructions que lui fournit la vie de cette respectable mère. La mortification , l'obéissance à ses parents, la plus invincible patience dans un mariage for-cé, le plus respectueux attachement pour un tyran travesti en époux, sa conversion obte-nue par les larmes et par la prière, une ample fortune sacrifiée à la pureté, la plus pieuse et | -74 -distinctement le jour de sa mort, elle reçut les derniers sacrements, et rendit à Dieu, la nuit du 15 au 14 janvier 1649, une des âmes les plus saintes et les plus constamment éprouvées qui aient jamais été. Elle fut assistée dans ce dernier passage par messire Antoine d'Alamont, prêtre d'une naissance illustre, mais d'une vertu bien su-périeure à sa naissance , et qui, par un enga-gement d'autant plus glorieux à la congréga-tion de Notre-Dame , qu'il est peut-être sans exemple, avait fait un voeu public de travail-ler toute sa vie au service de la Maison de Refuge et au maintien de son pieux institut voeu que fit aussi M. l'abbé de Resnel, con-seiller d'état de Son Altesse le duc de Lor-raine. Je croirais faire tort au plus insensible lec-teur si je supposais qu'il ne vît pas du premier coup d'oeil les grandes instructions que lui fournit la vie de cette respectable mère. La mortification , l'obéissance à ses parents, la plus invincible patience dans un mariage for-cé, le plus respectueux attachement pour un tyran travesti en époux, sa conversion obte-nue par les larmes et par la prière, une ample fortune sacrifiée à la pureté, la plus pieuse et | -74 -distinctement le jour de sa mort, elle reçut les derniers sacrements, et rendit à Dieu, la nuit du 15 au 14 janvier 1649, une des âmes les plus saintes et les plus constamment éprouvées qui aient jamais été. Elle fut assistée dans ce dernier passage par messire Antoine d'Alamont, prêtre d'une naissance illustre, mais d'une vertu bien su-périeure à sa naissance , et qui, par un enga-gement d'autant plus glorieux à la congréga-tion de Notre-Dame , qu'il est peut-être sans exemple, avait fait un voeu public de travail-ler toute sa vie au service de la Maison de Refuge et au maintien de son pieux institut voeu que fit aussi M. l'abbé de Resnel, con-seiller d'état de Son Altesse le duc de Lor-raine. Je croirais faire tort au plus insensible lec-teur si je supposais qu'il ne vît pas du premier coup d'oeil les grandes instructions que lui fournit la vie de cette respectable mère. La mortification , l'obéissance à ses parents, la plus invincible patience dans un mariage for-cé, le plus respectueux attachement pour un tyran travesti en époux, sa conversion obte-nue par les larmes et par la prière, une ample fortune sacrifiée à la pureté, la plus pieuse et | 1 | 0.000855 | 0.004608 |
809.txt | 1,858 | 106 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. - Qu'avez-vous donc, ma soeur? lui disait-elle en pesant à sa manière sur ces deux mots - Rien, rien, répondait-elle avec une précipitation invo-lontaire. - Vous sentiriez-vous plus mal, par hasard? - Mais non, je vous assure. - Il faudrait le dire, ma soeur. Rien ne sert de cacher ces choses-là. Voyons, soyez raisonnable soignez-vous pour l'amour de nous. Puis elle se levait et allait prendre sur un guéridon des potions dont elle était prodigue, et dans lesquelles elle épui-sait les connaissances médicinales et les recettes souveraines en usage dans les couvents. - Voici, ma soeur, lui disait-elle en la lui présentant, et c'était encore une de ses formes de persécution. Une gorgée ou deux seulement. Une gorgée sans plus il n'en faut pas davantage pour obtenir un bon effet. J'en ai eu vingt exem-ples. Deux religieuses qui étaient à la mort ont guéri rien qu'avec cela. '-Clémence aurait bu du fiel pour couper court à ses com- -mentaires, et, quant à la dose, elle n'y regardait pas. - C'est bien, ma soeur, ajoutait l'impitoyable garde-ma-lade. maintenant, vous allez prendre un peu de repos, s'il vous plaît. Surtout ne restez pas ainsi, le corps penché en avant c'est pénible pour la poitrine. Voici un coussin ap-puyez-y vos reins c'est la pose qui convient le mieux à votre état. Là, bien vous êtes parfaitement, à cette heure. Un petit sommeil si le coeur vous en dit vous mè remercie-rez au réveil. A ces propos, à ces attentions, Clémence aurait préféré des brutalités, tant il y avait d'amertume et d'hostilité au fond de ce langage. Elle souffrait tout néanmoins, n'ayant ni à choisir, ni à lutter. En d'autres occasions, mademoiselle Pulchérie profitait de la présence du comte pour varier ses - doléances et se rendre désagréable d'une autre façon. - - Mon frère, lui disait-elle, vous ne prenez pas assez - garde à la santé de votre femme c'est une négligence que je ne saurais pardonner. Regardez donc Clémence 1 quel visage elle vous a aujourd'hui. On dirait une déterrée. Voyez comme ses yeux sont battusI Et son teint 1 et ses lèvres 1 | 106 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. - Qu'avez-vous donc, ma soeur@? lui disait-elle en pesant à sa manière sur ces deux mots@ - Rien, rien, répondait-elle avec une précipitation invo-lontaire. - Vous sentiriez-vous plus mal, par hasard@? - Mais non, je vous assure. - Il faudrait le dire, ma soeur. Rien ne sert de cacher ces choses-là. Voyons, soyez raisonnable soignez-vous pour l'amour de nous. Puis elle se levait et allait prendre sur un guéridon des potions dont elle était prodigue, et dans lesquelles elle épui-sait les connaissances médicinales et les recettes souveraines en usage dans les couvents. - Voici, ma soeur, lui disait-elle en la lui présentant, et c'était encore une de ses formes de persécution. Une gorgée ou deux seulement. Une gorgée sans plus il n'en faut pas davantage pour obtenir un bon effet. J'en ai eu vingt exem-ples. Deux religieuses qui étaient à la mort ont guéri rien qu'avec cela. '-Clémence aurait bu du fiel pour couper court à ses com- -mentaires, et, quant à la dose, elle n'y regardait pas. - C'est bien, ma soeur, ajoutait l'impitoyable garde-ma-lade.@@ maintenant, vous allez prendre un peu de repos, s'il vous plaît. Surtout ne restez pas ainsi, le corps penché en avant c'est pénible pour la poitrine. Voici un coussin ap-puyez-y vos reins c'est la pose qui convient le mieux à votre état. Là, bien vous êtes parfaitement, à cette heure. Un petit sommeil si le coeur vous en dit vous mè remercie-rez au réveil. A ces propos, à ces attentions, Clémence aurait préféré des brutalités, tant il y avait d'amertume et d'hostilité au fond de ce lang@age. Elle souffrait tout néanmoins, n'ayant ni à choisir, ni à lutter. En d'autres occasions, mademoiselle Pulchérie profitait de la présence du comte pour varier ses - doléances et se rendre désagréable d'une autre façon. - - Mon frère, lui disait-elle, vous ne prenez pas assez - garde à la santé de votre femme c'est une négligence que je ne saurais pardonner. Regardez donc Clémence 1 quel visage elle vous a aujourd'hui. On dirait une déterrée. Voyez comme ses yeux sont battusI Et son teint 1 et ses lèvres 1 | 106 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@Qu'avez-vous donc, ma soeur ? lui disait-elle en pesant à sa manière sur ces deux mots. -@Rien, rien, répondait-elle avec une précipitation invo-lontaire. -@Vous sentiriez-vous plus mal, par hasard ? -@Mais non, je vous assure. -@Il faudrait le dire, ma soeur. Rien ne sert de cacher ces choses-là. Voyons, soyez raisonnable soignez-vous pour l'amour de nous. Puis elle se levait et allait prendre sur un guéridon des potions dont elle était prodigue, et dans lesquelles elle épui-sait les connaissances médicinales et les recettes souveraines en usage dans les couvents. -@Voici, ma soeur, lui disait-elle en la lui présentant, et c'était encore une de ses formes de persécution. Une gorgée ou deux seulement. Une gorgée sans plus il n'en faut pas davantage pour obtenir un bon effet. J'en ai eu vingt exem-ples. Deux religieuses qui étaient à la mort ont guéri rien qu'avec cela. @@Clémence aurait bu du fiel pour couper court à ses com@@-mentaires, et, quant à la dose, elle n'y regardait pas. -@C'est bien, ma soeur, ajoutait l'impitoyable garde-ma-lade... maintenant, vous allez prendre un peu de repos, s'il vous plaît. Surtout ne restez pas ainsi, le corps penché en avant c'est pénible pour la poitrine. Voici un coussin ap-puyez-y vos reins c'est la pose qui convient le mieux à votre état. Là, bien vous êtes parfaitement, à cette heure. Un petit sommeil si le coeur vous en dit vous me remercie-rez au réveil. A ces propos, à ces attentions, Clémence aurait préféré des brutalités, tant il y avait d'amertume et d'hostilité au fond de ce language. Elle souffrait tout néanmoins, n'ayant ni à choisir, ni à lutter. En d'autres occasions, mademoiselle Pulchérie profitait de la présence du comte pour varier ses @@doléances et se rendre désagréable d'une autre façon.@@ -@Mon frère, lui disait-elle, vous ne prenez pas assezez garde à la santé de votre femme c'est une négligence que je ne saurais pardonner. Regardez donc Clémence ! quel visage elle vous a aujourd'hui. On dirait une déterrée. Voyez comme ses yeux sont battus! Et son tein@ ! et ses lèvres # | 106 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@Qu'avez-vous donc, ma soeur ? lui disait-elle en pesant à sa manière sur ces deux mots. -@Rien, rien, répondait-elle avec une précipitation invo-lontaire. -@Vous sentiriez-vous plus mal, par hasard ? -@Mais non, je vous assure. -@Il faudrait le dire, ma soeur. Rien ne sert de cacher ces choses-là. Voyons, soyez raisonnable soignez-vous pour l'amour de nous. Puis elle se levait et allait prendre sur un guéridon des potions dont elle était prodigue, et dans lesquelles elle épui-sait les connaissances médicinales et les recettes souveraines en usage dans les couvents. -@Voici, ma soeur, lui disait-elle en la lui présentant, et c'était encore une de ses formes de persécution. Une gorgée ou deux seulement. Une gorgée sans plus il n'en faut pas davantage pour obtenir un bon effet. J'en ai eu vingt exem-ples. Deux religieuses qui étaient à la mort ont guéri rien qu'avec cela. @@Clémence aurait bu du fiel pour couper court à ses com@@-mentaires, et, quant à la dose, elle n'y regardait pas. -@C'est bien, ma soeur, ajoutait l'impitoyable garde-ma-lade... maintenant, vous allez prendre un peu de repos, s'il vous plaît. Surtout ne restez pas ainsi, le corps penché en avant c'est pénible pour la poitrine. Voici un coussin ap-puyez-y vos reins c'est la pose qui convient le mieux à votre état. Là, bien vous êtes parfaitement, à cette heure. Un petit sommeil si le coeur vous en dit vous me remercie-rez au réveil. A ces propos, à ces attentions, Clémence aurait préféré des brutalités, tant il y avait d'amertume et d'hostilité au fond de ce language. Elle souffrait tout néanmoins, n'ayant ni à choisir, ni à lutter. En d'autres occasions, mademoiselle Pulchérie profitait de la présence du comte pour varier ses @@doléances et se rendre désagréable d'une autre façon.@@ -@Mon frère, lui disait-elle, vous ne prenez pas assezez garde à la santé de votre femme c'est une négligence que je ne saurais pardonner. Regardez donc Clémence ! quel visage elle vous a aujourd'hui. On dirait une déterrée. Voyez comme ses yeux sont battus! Et son tein@ ! et ses lèvres 1 | 106 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -Qu'avez-vous donc, ma soeur ? lui disait-elle en pesant à sa manière sur ces deux mots. -Rien, rien, répondait-elle avec une précipitation invo-lontaire. -Vous sentiriez-vous plus mal, par hasard ? -Mais non, je vous assure. -Il faudrait le dire, ma soeur. Rien ne sert de cacher ces choses-là. Voyons, soyez raisonnable soignez-vous pour l'amour de nous. Puis elle se levait et allait prendre sur un guéridon des potions dont elle était prodigue, et dans lesquelles elle épui-sait les connaissances médicinales et les recettes souveraines en usage dans les couvents. -Voici, ma soeur, lui disait-elle en la lui présentant, et c'était encore une de ses formes de persécution. Une gorgée ou deux seulement. Une gorgée sans plus il n'en faut pas davantage pour obtenir un bon effet. J'en ai eu vingt exem-ples. Deux religieuses qui étaient à la mort ont guéri rien qu'avec cela. Clémence aurait bu du fiel pour couper court à ses com-mentaires, et, quant à la dose, elle n'y regardait pas. -C'est bien, ma soeur, ajoutait l'impitoyable garde-ma-lade... maintenant, vous allez prendre un peu de repos, s'il vous plaît. Surtout ne restez pas ainsi, le corps penché en avant c'est pénible pour la poitrine. Voici un coussin ap-puyez-y vos reins c'est la pose qui convient le mieux à votre état. Là, bien vous êtes parfaitement, à cette heure. Un petit sommeil si le coeur vous en dit vous me remercie-rez au réveil. A ces propos, à ces attentions, Clémence aurait préféré des brutalités, tant il y avait d'amertume et d'hostilité au fond de ce language. Elle souffrait tout néanmoins, n'ayant ni à choisir, ni à lutter. En d'autres occasions, mademoiselle Pulchérie profitait de la présence du comte pour varier ses doléances et se rendre désagréable d'une autre façon. -Mon frère, lui disait-elle, vous ne prenez pas assezez garde à la santé de votre femme c'est une négligence que je ne saurais pardonner. Regardez donc Clémence ! quel visage elle vous a aujourd'hui. On dirait une déterrée. Voyez comme ses yeux sont battus! Et son tein ! et ses lèvres 1 | 32 | 0.015311 | 0.07598 |
61.txt | 1,821 | 2 et en tous lieux, occupé de la gloire de son pays et des progrès de la science le simple exposé de ses travaux, de ses opinions, de ses doctrines, est le plus beau tro-phée qui puisse être élevé à sa gloire. PALISOT DE BEAUVOIS Ambroise-Marie-Fran-çois-Joseph , naquit à Arras le 27 juillet 1762. Issu d'une très-ancienne famille , célèbre dans la magistrature , il comptait parmi ses ayeux trois premiers présidens au Conseil supérieur de l'Artois son père était receveur général des domaines de cette province et de la Flandre. Ce fut au collège fondé à Paris, en 1280, par RAOUL D'HARCOURT , qu'il fit ses études. Doué d'une ame ar-dente, d'une imagination facile à céder à l'enthousiasme, et d'une mémoire prodigieuse, il se signala par des suc-cès qui étaient autant le fruit de l'étude , qu'une suite des heureuses dispositions qu'il avait reçues de la nature. Au moment où les passions viennent s'emparer de toutes les facultés de l'ame, et quelquefois décider à jamais du malheur de la vie, si le génie tutélaire d'un bon père n'est point là pour en enchaîner la fougue et leur donner une direction utile, le jeune PALISOT DE, BEAUVOIS se sentit tout-à- coup dévoré par une fervente dévotion la vie contemplative des premiers solitaires chrétiens frappa son imagination vive et fougueuse il voulut s'enfermer pour jamais dans un cloître, et l'ordre des Chartreux qui lui parut le plus austère, fut l'objet de son choix. Sa famille combattit cette résolution, fruit de lectures peu en rapport avec son âge, et d'insinuations dangereuses. Quoiqu'il se montrât déjà inflexible, ne pliant ni devant les hommes, ni devant les circonstances l'extrême mobilité de son esprit et de ses projets ne luï | 2 et en tous lieux, occupé de la gloire de son pays et des progrès de la science le simple exposé de ses travaux, de ses opinions, de ses doctrines, est le plus beau tro-phée qui puisse être élevé à sa gloire. PALISOT DE BEAUVOIS Ambroise-Marie-Fran-çois-Joseph , naquit à Arras le 27 juillet 1762. Issu d'une très-ancienne famille , célèbre dans la magistrature , il comptait parmi ses ayeux trois premiers présidens au Conseil supérieur de l'Artois son père était receveur général des domaines de cette province et de la Flandre. Ce fut au collège fondé à Paris, en 1280, par RAOUL D'HARCOURT , qu'il fit ses études. Doué d'une ame ar-dente, d'une imagination facile à céder à l'enthousiasme, et d'une mémoire prodigieuse, il se signala par des suc-cès qui étaient autant le fruit de l'étude , qu'une suite des heureuses dispositions qu'il avait reçues de la nature. Au moment où les passions viennent s'emparer de toutes les facultés de l'ame, et quelquefois décider à jamais du malheur de la vie, si le génie tutélaire d'un bon père n'est point là pour en enchaîner la fougue et leur donner une direction utile, le jeune PALISOT DE, BEAUVOIS se sentit tout-à- coup dévoré par une fervente dévotion la vie contemplative des premiers solitaires chrétiens frappa son imagination vive et fougueuse il voulut s'enfermer pour jamais dans un cloître, et l'ordre des Chartreux qui lui parut le plus austère, fut l'objet de son choix. Sa famille combattit cette résolution, fruit de lectures peu en rapport avec son âge, et d'insinuations dangereuses. Quoiqu'il se montrât déjà inflexible, ne pliant ni devant les hommes, ni devant les circonstances l'extrême mobilité de son esprit et de ses projets ne luï | #### en tous lieux, occupé de la gloire de son pays et des progrès de la science le simple exposé de ses travaux, de ses opinions, de ses doctrines, est le plus beau tro-phée qui puisse être élevé à sa gloire. PALISOT DE BEAUVOIS Ambroise-Marie-Fran-çois-Joseph , naquit à Arras le 27 juillet 1752. Issu d'une très-ancienne famille , célèbre dans la magistrature , il comptait parmi ses ayeux trois premiers présidens au Conseil supérieur de l'Artois son père était receveur général des domaines de cette province et de la Flandre. Ce fut au collège fondé à Paris, en 1280, par RAOUL D'HARCOURT , qu'il fit ses études. Doué d'une ame ar-dente, d'une imagination facile à céder à l'enthousiasme, et d'une mémoire prodigieuse, il se signala par des suc-cès qui étaient autant le fruit de l'étude , qu'une suite des heureuses dispositions qu'il avait reçues de la nature. Au moment où les passions viennent s'emparer de toutes les facultés de l'ame, et quelquefois décider à jamais du malheur de la vie, si le génie tutélaire d'un bon père n'est point là pour en enchaîner la fougue et leur donner une direction utile, le jeune PALISOT DE, BEAUVOIS se sentit tout-à-@coup dévoré par une fervente dévotion la vie contemplative des premiers solitaires chrétiens frappa son imagination vive et fougueuse il voulut s'enfermer pour jamais dans un cloître, et l'ordre des Chartreux qui lui parut le plus austère, fut l'objet de son choix. Sa famille combattit cette résolution, fruit de lectures peu en rapport avec son âge, et d'insinuations dangereuses. Quoiqu'il se montrât déjà inflexible, ne pliant ni devant les hommes, ni devant les circonstances l'extrême mobilité de son esprit et de ses projets ne ### | 2 et en tous lieux, occupé de la gloire de son pays et des progrès de la science le simple exposé de ses travaux, de ses opinions, de ses doctrines, est le plus beau tro-phée qui puisse être élevé à sa gloire. PALISOT DE BEAUVOIS Ambroise-Marie-Fran-çois-Joseph , naquit à Arras le 27 juillet 1752. Issu d'une très-ancienne famille , célèbre dans la magistrature , il comptait parmi ses ayeux trois premiers présidens au Conseil supérieur de l'Artois son père était receveur général des domaines de cette province et de la Flandre. Ce fut au collège fondé à Paris, en 1280, par RAOUL D'HARCOURT , qu'il fit ses études. Doué d'une ame ar-dente, d'une imagination facile à céder à l'enthousiasme, et d'une mémoire prodigieuse, il se signala par des suc-cès qui étaient autant le fruit de l'étude , qu'une suite des heureuses dispositions qu'il avait reçues de la nature. Au moment où les passions viennent s'emparer de toutes les facultés de l'ame, et quelquefois décider à jamais du malheur de la vie, si le génie tutélaire d'un bon père n'est point là pour en enchaîner la fougue et leur donner une direction utile, le jeune PALISOT DE, BEAUVOIS se sentit tout-à-@coup dévoré par une fervente dévotion la vie contemplative des premiers solitaires chrétiens frappa son imagination vive et fougueuse il voulut s'enfermer pour jamais dans un cloître, et l'ordre des Chartreux qui lui parut le plus austère, fut l'objet de son choix. Sa famille combattit cette résolution, fruit de lectures peu en rapport avec son âge, et d'insinuations dangereuses. Quoiqu'il se montrât déjà inflexible, ne pliant ni devant les hommes, ni devant les circonstances l'extrême mobilité de son esprit et de ses projets ne luï | 2 et en tous lieux, occupé de la gloire de son pays et des progrès de la science le simple exposé de ses travaux, de ses opinions, de ses doctrines, est le plus beau tro-phée qui puisse être élevé à sa gloire. PALISOT DE BEAUVOIS Ambroise-Marie-Fran-çois-Joseph , naquit à Arras le 27 juillet 1752. Issu d'une très-ancienne famille , célèbre dans la magistrature , il comptait parmi ses ayeux trois premiers présidens au Conseil supérieur de l'Artois son père était receveur général des domaines de cette province et de la Flandre. Ce fut au collège fondé à Paris, en 1280, par RAOUL D'HARCOURT , qu'il fit ses études. Doué d'une ame ar-dente, d'une imagination facile à céder à l'enthousiasme, et d'une mémoire prodigieuse, il se signala par des suc-cès qui étaient autant le fruit de l'étude , qu'une suite des heureuses dispositions qu'il avait reçues de la nature. Au moment où les passions viennent s'emparer de toutes les facultés de l'ame, et quelquefois décider à jamais du malheur de la vie, si le génie tutélaire d'un bon père n'est point là pour en enchaîner la fougue et leur donner une direction utile, le jeune PALISOT DE, BEAUVOIS se sentit tout-à-coup dévoré par une fervente dévotion la vie contemplative des premiers solitaires chrétiens frappa son imagination vive et fougueuse il voulut s'enfermer pour jamais dans un cloître, et l'ordre des Chartreux qui lui parut le plus austère, fut l'objet de son choix. Sa famille combattit cette résolution, fruit de lectures peu en rapport avec son âge, et d'insinuations dangereuses. Quoiqu'il se montrât déjà inflexible, ne pliant ni devant les hommes, ni devant les circonstances l'extrême mobilité de son esprit et de ses projets ne luï | 2 | 0.001176 | 0.006452 |
821.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 119 dresse. Celle-ci essayait alors de le calmer, de le ramener par de douces paroles elle se laissait entraîner de plus en plus sur cette pente, et, faute de pouvoir le guérir, parta-geait ce-vertige contagieux. Le péril croissait à vue d'oeil après quelques lettres échan-gées, il était au comble. Gaston ne se résignait plus aux ado-rations solitaires ses prétentions s'élevaient en raison des concessions faites plus on lui cédait de terrain, plus il dési-rait en gagner. C'est l'éternelle histoire des conquérants -rien n'est fait pour eux tant qu'il reste quelque chose à faire. Le jeune homme se sentait de plus en plus maître de la volonté et des destinées de Clémence il en disposait déjà comme d'un bien qui lui appartenait. Chaque jour, il s'effor-çait de l'entraluer vers des imprudences auxquelles celle-ci n'exposait plus qu'une force d'inertie. Ce fat alors qu'il s'en-hardit, et lui écrivit la lettre suivante Clémence, Il Vous avez beau dire, les choses ne peuvent pas rester ce qu'elles sont ce serait nous condamner l'un et l'autre d'une manière irrévocable et de nos propres mains. Vous ne pouvez pas toujours végéter dans les oubliettes de l'hôtel Montréal je ne puis pas toujours vivre loin de vos regards. 11 est temps que vous sortiez de votre-servitude, et que j'ob-tienne le dédommagement de mes longues privations il vous faut, à vous, de l'air, à moi votre vue. Songez-y, Clémence, est-ce une vie possible que la nôtre, comme elle est arrangée aujourd'hui? Autour de vous, rien qui ne yous soit odieux ou pesant autour de moi, rien qui me spurie et réponde à mes sentiments secrets. Vous êtes opprimée, moi dénué pouvons-nous longtemps tenir ainsi ? J'ai souvent réfléchi aux douleurs et aux amertumes de vqtre position, et je me suis demandé comment vous n'aviez pas fait plus d'efforts pour vous y soustraire. Vous parlez d'honneur, de devoir ce sont des scrupules-que je respecte mais ne les poussez-vous pas à l'excès. Vous êtes esclave là où vous devriez commander en reine, et la branche cadette des Montréal se venge sur vous de la longue supériorité et | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 119 dresse. Celle-ci essayait alors de le calmer, de le ramener par de douces paroles elle se laissait entraîner de plus en plus sur cette pente, et, faute de pouvoir le guérir, parta-geait ce-vertige contagieux. Le péril croissait à vue d'oeil après quelques lettres échan-gées, il était au comble. Gaston ne se résignait plus aux ado-rations solitaires ses prétentions s'élevaient en raison des concessions faites plus on lui cédait de terrain, plus il dési-rait en gagner. C'est l'éternelle histoire des conquérants -rien n'est fait pour eux tant qu'il reste quelque chose à faire. Le jeune homme se sentait de plus en plus maître de la volonté et des destinées de Clémence il en disposait déjà comme d'un bien qui lui appartenait. Chaque jour, il s'effor-çait de l'entraluer vers des imprudences auxquelles celle-ci n'exposait plus qu'une force d'inertie. Ce fat alors qu'il s'en-hardit, et lui écrivit la lettre suivante Clémence, Il Vous avez beau dire, les choses ne peuvent pas rester ce qu'elles sont ce serait nous condamner l'un et l'autre d'une manière irrévocable et de nos propres mains. Vous ne pouvez pas toujours végéter dans les oubliettes de l'hôtel Montréal je ne puis pas toujours vivre loin de vos regards. 11 est temps que vous sortiez de votre-servitude, et que j'ob-tienne le dédommagement de mes longues privations il vous faut, à vous, de l'air, à moi votre vue. Songez-y, Clémence, est-ce une vie possible que la nôtre, comme elle est arrangée aujourd'hui@? Autour de vous, rien qui ne yous soit odieux ou pesant autour de moi, rien qui me spurie et répond@e à mes sentiments secrets. Vous êtes opprimée, moi dénué pouvons-nous longtemps tenir ainsi ? J'ai souvent réfléchi aux douleurs et aux amertumes de vqtre position, et je me suis demandé comment vous n'aviez pas fait plus d'efforts pour vous y soustraire. Vous parlez d'honneur, de devoir ce sont des scrupules-que je respecte mais ne les poussez-vous pas à l'excès. Vous êtes esclave là où vous devriez commander en reine, et la branche cadette des Montréal se venge sur vous de la longue supériorité et | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 119 dresse. Celle-ci essayait alors de le calmer, de le ramener par de douces paroles elle se laissait entraîner de plus en plus sur cette pente, et, faute de pouvoir le guérir, parta-geait ce vertige contagieux. Le péril crois@ait à vue d'oeil après quelques lettres échan-gées, il était au comble. Gaston ne se résignait plus aux ado-rations solitaires ses prétensions s'élevaient en raison des concessions faites plus on lui cédait de terrain, plus il dési-rait en gagner. C'est l'éternelle histoire des conquérants @rien n'est fait pour eux tant qu'il reste quelque chose à faire. Le jeune homme se sentait de plus en plus maître de la volonté et des destinées de Clémence il en disposait déjà comme d'un bien qui lui appartenait. Chaque jour, il s'effor-çait de l'entraîner vers des imprudences auxquelles celle-ci n'opposait plus qu'une force d'inertie. Ce fut alors qu'il s'en-hardit, et lui écrivit la lettre suivante Clémence,@@@ Vous avez beau dire, les choses ne peuvent pas rester ce qu'elles sont ce serait nous condamner l'un et l'autre d'une manière irrévocable et de nos propres mains. Vous ne pouvez pas toujours végéter dans les oubliettes de l'hôtel Montréal je ne puis pas toujours vivre loin de vos regards. Il est temps que vous sortiez de votre servitude, et que j'ob-tienne le dédommagement de mes longues privations il vous faut, à vous, de l'air, à moi votre vue. Songez-y, Clémence, est-ce une vie possible que la nôtre, comme elle est arrangée aujourd'hui ? Autour de vous, rien qui ne vous soit odieux ou pesant autour de moi, rien qui me sourie et répondre à mes sentiments secrets. Vous êtes opprimée, moi dénué pouvons-nous longtemps tenir ainsi ? J'ai souvent réfléchi aux douleurs et aux amertumes de votre position, et je me suis demandé comment vous n'aviez pas fait plus d'efforts pour vous y soustraire. Vous parlez d'honneur, de devoir ce sont des scrupules que je respecte mais ne les poussez-vous pas à l'excès. Vous êtes esclave là où vous devriez commander en reine, et la branche cadette des Montréal se venge sur vous de la longue supériorité et | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 119 dresse. Celle-ci essayait alors de le calmer, de le ramener par de douces paroles elle se laissait entraîner de plus en plus sur cette pente, et, faute de pouvoir le guérir, parta-geait ce vertige contagieux. Le péril crois@ait à vue d'oeil après quelques lettres échan-gées, il était au comble. Gaston ne se résignait plus aux ado-rations solitaires ses prétensions s'élevaient en raison des concessions faites plus on lui cédait de terrain, plus il dési-rait en gagner. C'est l'éternelle histoire des conquérants @rien n'est fait pour eux tant qu'il reste quelque chose à faire. Le jeune homme se sentait de plus en plus maître de la volonté et des destinées de Clémence il en disposait déjà comme d'un bien qui lui appartenait. Chaque jour, il s'effor-çait de l'entraîner vers des imprudences auxquelles celle-ci n'opposait plus qu'une force d'inertie. Ce fut alors qu'il s'en-hardit, et lui écrivit la lettre suivante Clémence,@@@ Vous avez beau dire, les choses ne peuvent pas rester ce qu'elles sont ce serait nous condamner l'un et l'autre d'une manière irrévocable et de nos propres mains. Vous ne pouvez pas toujours végéter dans les oubliettes de l'hôtel Montréal je ne puis pas toujours vivre loin de vos regards. Il est temps que vous sortiez de votre servitude, et que j'ob-tienne le dédommagement de mes longues privations il vous faut, à vous, de l'air, à moi votre vue. Songez-y, Clémence, est-ce une vie possible que la nôtre, comme elle est arrangée aujourd'hui ? Autour de vous, rien qui ne vous soit odieux ou pesant autour de moi, rien qui me sourie et répondre à mes sentiments secrets. Vous êtes opprimée, moi dénué pouvons-nous longtemps tenir ainsi ? J'ai souvent réfléchi aux douleurs et aux amertumes de votre position, et je me suis demandé comment vous n'aviez pas fait plus d'efforts pour vous y soustraire. Vous parlez d'honneur, de devoir ce sont des scrupules que je respecte mais ne les poussez-vous pas à l'excès. Vous êtes esclave là où vous devriez commander en reine, et la branche cadette des Montréal se venge sur vous de la longue supériorité et | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 119 dresse. Celle-ci essayait alors de le calmer, de le ramener par de douces paroles elle se laissait entraîner de plus en plus sur cette pente, et, faute de pouvoir le guérir, parta-geait ce vertige contagieux. Le péril croisait à vue d'oeil après quelques lettres échan-gées, il était au comble. Gaston ne se résignait plus aux ado-rations solitaires ses prétensions s'élevaient en raison des concessions faites plus on lui cédait de terrain, plus il dési-rait en gagner. C'est l'éternelle histoire des conquérants rien n'est fait pour eux tant qu'il reste quelque chose à faire. Le jeune homme se sentait de plus en plus maître de la volonté et des destinées de Clémence il en disposait déjà comme d'un bien qui lui appartenait. Chaque jour, il s'effor-çait de l'entraîner vers des imprudences auxquelles celle-ci n'opposait plus qu'une force d'inertie. Ce fut alors qu'il s'en-hardit, et lui écrivit la lettre suivante Clémence, Vous avez beau dire, les choses ne peuvent pas rester ce qu'elles sont ce serait nous condamner l'un et l'autre d'une manière irrévocable et de nos propres mains. Vous ne pouvez pas toujours végéter dans les oubliettes de l'hôtel Montréal je ne puis pas toujours vivre loin de vos regards. Il est temps que vous sortiez de votre servitude, et que j'ob-tienne le dédommagement de mes longues privations il vous faut, à vous, de l'air, à moi votre vue. Songez-y, Clémence, est-ce une vie possible que la nôtre, comme elle est arrangée aujourd'hui ? Autour de vous, rien qui ne vous soit odieux ou pesant autour de moi, rien qui me sourie et répondre à mes sentiments secrets. Vous êtes opprimée, moi dénué pouvons-nous longtemps tenir ainsi ? J'ai souvent réfléchi aux douleurs et aux amertumes de votre position, et je me suis demandé comment vous n'aviez pas fait plus d'efforts pour vous y soustraire. Vous parlez d'honneur, de devoir ce sont des scrupules que je respecte mais ne les poussez-vous pas à l'excès. Vous êtes esclave là où vous devriez commander en reine, et la branche cadette des Montréal se venge sur vous de la longue supériorité et | 21 | 0.009915 | 0.050891 |
835.txt | 1,858 | 136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique ett son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait uu, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à rinterro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint - Que ces messieurs entrent dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tète, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. D est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant -des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. - Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. - Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident. v - Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. - Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme | 136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique ett son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait uu, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à @rinterro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint - Que ces messieurs entrent@ dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tète, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. @D est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant -des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. - Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. - Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident. v - Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis@? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. - Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme | 136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique eût son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait un, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à l'interro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint -@Que ces messieurs entrent, dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tête, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. Il est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant @des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. -@Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. -@Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident.t. -@Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis ? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. -@Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme | 136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique eût son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait un, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à l'interro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint -@Que ces messieurs entrent, dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tête, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. Il est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant @des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. -@Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. -@Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident.t. -@Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis ? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. -@Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme | 136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique eût son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait un, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à l'interro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint -Que ces messieurs entrent, dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tête, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. Il est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. -Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. -Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident.t. -Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis ? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. -Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme | 17 | 0.007593 | 0.042056 |
606.txt | 1,886 | 120 L'ART DE MAGNÉTISER pas nécessaire car, que prétendons-nous et que voulons-nous prouver ? que les somnambules, dans l'état magné-tique, peuvent voir, sans le secours des yeux et à travers les corps opaques. Eh bien, couvrons les objets de manière que les somnambules, avec les yeux, même ouverts, ne puissent les voir, nous atteindrons le but bien mieux et nous convain-crons davantage. -Lorsque je veux faire lire, je prends un livre fermé, je le tiens sous une table, et je dis à la somnambule de lire à telle page, telle ligne elle le peut, puisqu'elle n'a pas de point de vision sur le corps, puisque c'est la partie immatérielle de son être, son âme enfin, qui voit. -De même, enveloppez les objets dans des boîtes, ou de toute autre manière, afin que, si on les lui donne à toucher, elle ne puisse, ni par les yeux, ni par le contact, reconnaître l'objet. Pourquoi, me dira-t-on, avec des somnambules comme vous prétendez en avoir rencontré, ne vous êtes-vous pas présenté à l'Académie pour gagner les trois mille francs déposés par M. Burdin? Pourquoi ? Je répondrai d'abord, pour ma part, que les somnambules, dans la lucidité desquelles j'aurais eu assez de confiance pour m'exposer ainsi, n'étaient point celles que j'aurais pu présenter devant l'Académie, leur position dans le monde le leur interdisait. Mais quand cette raison particulière n'existerait pas, je n'aurais voulu à aucun prix, dans l'état actuel du somnam-bulisme, risquer une semblable démarche je sais trop com-bien la lucidité est capricieuse, fugitive et indépendante du magnétiseur, et bien certainement j'aurais pu avoir une déception. Du reste, je ne crois pas que ce soit par la clairvoyance, par le somnambulisme, qu'il faille solliciter l'adhésion des corps savants au magnétisme animal. C'est en leur présen-tant le magnétisme sous le point de vue utile, c'est en leur montrant son efficacité comme moyen curatif, c'est enfin en leur soumettant les premiers effets, et non les derniers, que l'on pourra les décider à l'adopter et à en ordonner l'emploi | 120 L'ART DE MAGNÉTISER pas nécessaire car, que prétendons-nous et que voulons-nous prouver ? que les somnambules, dans l'état magné-tique, peuvent voir, sans le secours des yeux et à travers les corps opaques. Eh bien, couvrons les objets de manière que les somnambules, avec les yeux, même ouverts, ne puissent les voir, nous atteindrons le but bien mieux et nous convain-crons davantage. -Lorsque je veux faire lire, je prends un livre fermé, je le tiens sous une table, et je dis à la somnambule de lire à telle page, telle ligne elle le peut, puisqu'elle n'a pas de point de vision sur le corps, puisque c'est la partie immatérielle de son être, son âme enfin, qui voit. -De même, enveloppez les objets dans des boîtes, ou de toute autre manière, afin que, si on les lui donne à toucher, elle ne puisse, ni par les yeux, ni par le contact, reconnaître l'objet. Pourquoi, me dira-t-on, avec des somnambules comme vous prétendez en avoir rencontré, ne vous êtes-vous pas présenté à l'Académie pour gagner les trois mille francs déposés par M. Burdin@? Pourquoi ? Je répondrai d'abord, pour ma part, que les somnambules, dans la lucidité desquelles j'aurais eu assez de confiance pour m'exposer ainsi, n'étaient point celles que j'aurais pu présenter devant l'Académie, leur position dans le monde le leur interdisait. Mais quand cette raison particulière n'existerait pas, je n'aurais voulu à aucun prix, dans l'état actuel du somnam-bulisme, risquer une semblable démarche je sais trop com-bien la lucidité est capricieuse, fugitive et indépendante du magnétiseur, et bien certainement j'aurais pu avoir une déception. Du reste, je ne crois pas que ce soit par la clairvoyance, par le somnambulisme, qu'il faille solliciter l'adhésion des corps savants au magnétisme animal. C'est en leur présen-tant le magnétisme sous le point de vue utile, c'est en leur montrant son efficacité comme moyen curatif, c'est enfin en leur soumettant les premiers effets, et non les derniers, que l'on pourra les décider à l'adopter et à en ordonner l'emploi | 120 L'ART DE MAGNÉTISER pas nécessaire car, que prétendons-nous et que voulons-nous prouver ? que les somnambules, dans l'état magné-tique, peuvent voir, sans le secours des yeux et à travers les corps opaques. Eh bien, couvrons les objets de manière que les somnambules, avec les yeux, même ouverts, ne puissent les voir, nous atteindrons le but bien mieux et nous convain-crons davantage. @Lorsque je veux faire lire, je prends un livre fermé, je le tiens sous une table, et je dis à la somnambule de lire à telle page, telle ligne elle le peut, puisqu'elle n'a pas de point de vision sur le corps, puisque c'est la partie immatérielle de son être, son âme enfin, qui voit. @De même, enveloppez les objets dans des boîtes, ou de toute autre manière, afin que, si on les lui donne à toucher, elle ne puisse, ni par les yeux, ni par le contact, reconnaitre l'objet. Pourquoi, me dira-t-on, avec des somnambules comme vous prétendez en avoir rencontré, ne vous êtes-vous pas présenté à l'Académie pour gagner les trois mille francs déposés par M. Burdin ? Pourquoi ? Je répondrai d'abord, pour ma part, que les somnambules, dans la lucidité desquelles j'aurais eu assez de confiance pour m'exposer ainsi, n'étaient point celles que j'aurais pu présenter devant l'Académie, leur position dans le monde le leur interdisait. Mais quand cette raison particulière n'existerait pas, je n'aurais voulu à aucun prix, dans l'état actuel du somnam-bulisme, risquer une semblable démarche je sais trop com-bien la lucidité est capricieuse, fugitive et indépendante du magnétiseur, et bien certainement j'aurais pu avoir une déception. Du reste, je ne crois pas que ce soit par la clairvoyance, par le somnambulisme, qu'il faille solliciter l'adhésion des corps savants au magnétisme animal. C'est en leur présen-tant le magnétisme sous le point de vue utile, c'est en leur montrant son efficacité comme moyen curatif, c'est enfin en leur soumettant les premiers effets, et non les derniers, que l'on pourra les décider à l'adopter et à en ordonner l'emploi | 120 L'ART DE MAGNÉTISER pas nécessaire car, que prétendons-nous et que voulons-nous prouver ? que les somnambules, dans l'état magné-tique, peuvent voir, sans le secours des yeux et à travers les corps opaques. Eh bien, couvrons les objets de manière que les somnambules, avec les yeux, même ouverts, ne puissent les voir, nous atteindrons le but bien mieux et nous convain-crons davantage. @Lorsque je veux faire lire, je prends un livre fermé, je le tiens sous une table, et je dis à la somnambule de lire à telle page, telle ligne elle le peut, puisqu'elle n'a pas de point de vision sur le corps, puisque c'est la partie immatérielle de son être, son âme enfin, qui voit. @De même, enveloppez les objets dans des boîtes, ou de toute autre manière, afin que, si on les lui donne à toucher, elle ne puisse, ni par les yeux, ni par le contact, reconnaitre l'objet. Pourquoi, me dira-t-on, avec des somnambules comme vous prétendez en avoir rencontré, ne vous êtes-vous pas présenté à l'Académie pour gagner les trois mille francs déposés par M. Burdin ? Pourquoi ? Je répondrai d'abord, pour ma part, que les somnambules, dans la lucidité desquelles j'aurais eu assez de confiance pour m'exposer ainsi, n'étaient point celles que j'aurais pu présenter devant l'Académie, leur position dans le monde le leur interdisait. Mais quand cette raison particulière n'existerait pas, je n'aurais voulu à aucun prix, dans l'état actuel du somnam-bulisme, risquer une semblable démarche je sais trop com-bien la lucidité est capricieuse, fugitive et indépendante du magnétiseur, et bien certainement j'aurais pu avoir une déception. Du reste, je ne crois pas que ce soit par la clairvoyance, par le somnambulisme, qu'il faille solliciter l'adhésion des corps savants au magnétisme animal. C'est en leur présen-tant le magnétisme sous le point de vue utile, c'est en leur montrant son efficacité comme moyen curatif, c'est enfin en leur soumettant les premiers effets, et non les derniers, que l'on pourra les décider à l'adopter et à en ordonner l'emploi | 120 L'ART DE MAGNÉTISER pas nécessaire car, que prétendons-nous et que voulons-nous prouver ? que les somnambules, dans l'état magné-tique, peuvent voir, sans le secours des yeux et à travers les corps opaques. Eh bien, couvrons les objets de manière que les somnambules, avec les yeux, même ouverts, ne puissent les voir, nous atteindrons le but bien mieux et nous convain-crons davantage. Lorsque je veux faire lire, je prends un livre fermé, je le tiens sous une table, et je dis à la somnambule de lire à telle page, telle ligne elle le peut, puisqu'elle n'a pas de point de vision sur le corps, puisque c'est la partie immatérielle de son être, son âme enfin, qui voit. De même, enveloppez les objets dans des boîtes, ou de toute autre manière, afin que, si on les lui donne à toucher, elle ne puisse, ni par les yeux, ni par le contact, reconnaitre l'objet. Pourquoi, me dira-t-on, avec des somnambules comme vous prétendez en avoir rencontré, ne vous êtes-vous pas présenté à l'Académie pour gagner les trois mille francs déposés par M. Burdin ? Pourquoi ? Je répondrai d'abord, pour ma part, que les somnambules, dans la lucidité desquelles j'aurais eu assez de confiance pour m'exposer ainsi, n'étaient point celles que j'aurais pu présenter devant l'Académie, leur position dans le monde le leur interdisait. Mais quand cette raison particulière n'existerait pas, je n'aurais voulu à aucun prix, dans l'état actuel du somnam-bulisme, risquer une semblable démarche je sais trop com-bien la lucidité est capricieuse, fugitive et indépendante du magnétiseur, et bien certainement j'aurais pu avoir une déception. Du reste, je ne crois pas que ce soit par la clairvoyance, par le somnambulisme, qu'il faille solliciter l'adhésion des corps savants au magnétisme animal. C'est en leur présen-tant le magnétisme sous le point de vue utile, c'est en leur montrant son efficacité comme moyen curatif, c'est enfin en leur soumettant les premiers effets, et non les derniers, que l'on pourra les décider à l'adopter et à en ordonner l'emploi | 4 | 0.001959 | 0.007712 |
174.txt | 1,864 | -199 -menses 1 . A l'opéra, le roi voulut lui-même applaudir l'enthousiaste réception du maréchal, accueilli par mille bravos répétés et couronné sur le théâtre par la victoire le maréchal de Saxe aimait ces papillons légers de la rampe, et comme le disaient les poètes erotiques Maurice salué par la gloire, reçut les couronnes de l'amour. Cette belle époque du règne de Louis XV fut peut-être dans l'histoire celle des plus grands dangers et les plus tristes années pour l'Angle-terre. La France l'attaquait par tous les points, et la poétique expédition du Prince Edouard en Ecosse devait achever l'oeuvre 2 . La maison de Hanovre se vengea par son alliance avec les libres penseurs en France elle tendit la main aux philosophes qui relevèrent l'Angleterre de ses abaissements en trahissant leur patrie l'esprit d'opposition à la politique de Louis XV, ne rêvait que la pondération des pouvoirs et la constitution anglaise. Les parlements qui se donnaient à tort une mission politique, refusaient l'enregistrement des édits d'impôts désormais, on ne fut pa-triote qu'à la condition d'aimer l'Angleterre, et 1 Le maréchal put y mettre six canons et s'entourer de son régiment de hussards. 2 Voltaire avait écrit tous les manifestes du Prince Voilà pourquoi il donne tant de détails dans son Précis du règne de Louis XV. | -199 -menses 1 . A l'opéra, le roi voulut lui-même applaudir l'enthousiaste réception du maréchal, accueilli par mille bravos répétés et couronné sur le théâtre par la victoire le maréchal de Saxe aimait ces papillons légers de la rampe, et comme le disaient les poètes erotiques Maurice salué par la gloire, reçut les couronnes de l'amour. Cette belle époque du règne de Louis XV fut peut-être dans l'histoire celle des plus grands dangers et les plus tristes années pour l'Angle-terre. La France l'attaquait par tous les points, et la poétique expédition du Prince Edouard en Ecosse devait achever l'oeuvre 2 . La maison de Hanovre se vengea par son alliance avec les libres penseurs en France elle tendit la main aux philosophes qui relevèrent l'Angleterre de ses abaissements en trahissant leur patrie l'esprit d'opposition à la politique de Louis XV, ne rêvait que la pondération des pouvoirs et la constitution anglaise. Les parlements qui se donnaient à tort une mission politique, refusaient l'enregistrement des édits d'impôts désormais, on ne fut pa-triote qu'à la condition d'aimer l'Angleterre, et @1@@ @@@@Le maréchal put y mettre six canons et s'entourer de son régiment de hussards. 2 Voltaire avait écrit tous les manifestes du Prince Voilà pourquoi il donne tant de détails dans son Précis du règne de Louis XV. | ############ 1 . A l'opéra, le roi voulut lui-même applaudir l'enthousiaste réception du maréchal, accueilli par mille bravos répétés et couronné sur le théâtre par la victoire le maréchal de Saxe aimait ces papillons légers de la rampe, et comme le disaient les poëtes érotiques Maurice salué par la gloire, reçut les couronnes de l'amour. Cette belle époque du règne de Louis XV fut peut-être dans l'histoire celle des plus grands dangers et les plus tristes années pour l'Angle-terre. La France l'attaquait par tous les points, et la poétique expédition du Prince Edouard en Ecosse devait achever l'oeuvre 2 . La maison de Hanovre se vengea par son alliance avec les libres penseurs en France elle tendit la main aux philosophes qui relevèrent l'Angleterre de ses abaissements en trahissant leur patrie l'esprit d'opposition à la politique de Louis XV, ne rêvait que la pondération des pouvoirs et la constitution anglaise. Les parlements qui se donnaient à tort une mission politique, refusaient l'enregistrement des édits d'impôts désormais, on ne fut pa-triote qu'à la condition d'aimer l'Angleterre, et -199 - 1 Le maréchal put y mettre six canons et s'entourer de son régiment de hussards. 2 Voltaire avait écrit tous les manifestes du Prince Voilà pourquoi il donne tant de détails dans son Précis du règne de Louis XV. | -199 -menses 1 . A l'opéra, le roi voulut lui-même applaudir l'enthousiaste réception du maréchal, accueilli par mille bravos répétés et couronné sur le théâtre par la victoire le maréchal de Saxe aimait ces papillons légers de la rampe, et comme le disaient les poëtes érotiques Maurice salué par la gloire, reçut les couronnes de l'amour. Cette belle époque du règne de Louis XV fut peut-être dans l'histoire celle des plus grands dangers et les plus tristes années pour l'Angle-terre. La France l'attaquait par tous les points, et la poétique expédition du Prince Edouard en Ecosse devait achever l'oeuvre 2 . La maison de Hanovre se vengea par son alliance avec les libres penseurs en France elle tendit la main aux philosophes qui relevèrent l'Angleterre de ses abaissements en trahissant leur patrie l'esprit d'opposition à la politique de Louis XV, ne rêvait que la pondération des pouvoirs et la constitution anglaise. Les parlements qui se donnaient à tort une mission politique, refusaient l'enregistrement des édits d'impôts désormais, on ne fut pa-triote qu'à la condition d'aimer l'Angleterre, et -199 - 1 Le maréchal put y mettre six canons et s'entourer de son régiment de hussards. 2 Voltaire avait écrit tous les manifestes du Prince Voilà pourquoi il donne tant de détails dans son Précis du règne de Louis XV. | -199 -menses 1 . A l'opéra, le roi voulut lui-même applaudir l'enthousiaste réception du maréchal, accueilli par mille bravos répétés et couronné sur le théâtre par la victoire le maréchal de Saxe aimait ces papillons légers de la rampe, et comme le disaient les poëtes érotiques Maurice salué par la gloire, reçut les couronnes de l'amour. Cette belle époque du règne de Louis XV fut peut-être dans l'histoire celle des plus grands dangers et les plus tristes années pour l'Angle-terre. La France l'attaquait par tous les points, et la poétique expédition du Prince Edouard en Ecosse devait achever l'oeuvre 2 . La maison de Hanovre se vengea par son alliance avec les libres penseurs en France elle tendit la main aux philosophes qui relevèrent l'Angleterre de ses abaissements en trahissant leur patrie l'esprit d'opposition à la politique de Louis XV, ne rêvait que la pondération des pouvoirs et la constitution anglaise. Les parlements qui se donnaient à tort une mission politique, refusaient l'enregistrement des édits d'impôts désormais, on ne fut pa-triote qu'à la condition d'aimer l'Angleterre, et -199 - 1 Le maréchal put y mettre six canons et s'entourer de son régiment de hussards. 2 Voltaire avait écrit tous les manifestes du Prince Voilà pourquoi il donne tant de détails dans son Précis du règne de Louis XV. | 9 | 0.006777 | 0.038462 |
612.txt | 1,886 | 138 L'ART DE MAGNÉTISER nerveux, et avec une force d'autant plus grande que la quan-tité de fluide est plus considérable, le sujet opéré, une fois tiré du sommeil magnétique, n'éprouverait-il pas une réaction des plus funestes, des spasmes violents qui pourraient engen-drer le tétanos, et rendre le remède pire que le mal? Je répondrai que non seulement il n'y a pas de réaction, mais qu'il y a même engourdissement et insensibilité conti-nue dans la partie opérée, que ce soit un membre coupé ou des incisions dans le tronc, telles que l'extraction de glandes au sein, etc., etc. Il semble qu'une certaine quantité du fluide communiqué reste dans la partie affectée et la maintienne sous sa dépendance. Nous pouvons d'autant mieux admettre ce fait, que l'expérience vient tous les jours à son appui. Lorsque, pendant le sommeil, nous avons produit la catalepsie et l'in-sensibilité dans un membre, si nous réveillons le sujet sans préalablement détruire la catalepsie, le membre reste cata-leptisé et insensible malgré le réveil. Il ne peut donc y avoir de réaction, attendu que le malade ne souffre pas au réveil bien plus, le travail inflammatoire et la suppuration se font bien plus promptement et sans qu'il y ait jamais à craindre de ces accidents qui surviennent si souvent après une opération. La circulation se rétablit avec facilité, la guérison s'effectue d'autant plus rapidement que le malade n'a pas eu toutes ses forces vitales épuisées par la surexcitation de la sensibilité pendant l'opération enfin, chaque jour, jusqu'à la guérison complète, il lui est commu-niqué de nouvelles forces par des magnétisations journa-lières. Ici, comme dans beaucoup de cas, je me trouve en con-tradiction avec certains magnétiseurs philanthropes qui, à propos de sujets sur lesquels on expérimente, ne peuvent s'empêcher de les plaindre, et'disent Que si ces nouveaux martyrs ne souffrent point endor-mis, les chairs colltuses., brûlées ou meurtries par des expé-riences de pure curiosité, sont douloureuses au réveil. Je suis forcé de leur dire qu'ils n'ont pas encore assez expérimenté, et qu'ils sont tout à fait dans l'erreur. Non, il | 138 L'ART DE MAGNÉTISER nerveux, et avec une force d'autant plus grande que la quan-tité de fluide est plus considérable, le sujet opéré, une fois tiré du sommeil magnétique, n'éprouverait-il pas une réaction des plus funestes, des spasmes violents qui pourraient engen-drer le tétanos, et rendre le remède pire que le mal@? Je répondrai que non seulement il n'y a pas de réaction, mais qu'il y a même engourdissement et insensibilité conti-nue dans la partie opérée, que ce soit un membre coupé ou des incisions dans le tronc, telles que l'extraction de glandes au sein, etc., etc. Il semble qu'une certaine quantité du fluide communiqué reste dans la partie affectée et la maintienne sous sa dépendance. Nous pouvons d'autant mieux admettre ce fait, que l'expérience vient tous les jours à son appui. Lorsque, pendant le sommeil, nous avons produit la catalepsie et l'in-sensibilité dans un membre, si nous réveillons le sujet sans préalablement détruire la catalepsie, le membre reste cata-leptisé et insensible malgré le réveil. Il ne peut donc y avoir de réaction, attendu que le malade ne souffre pas au réveil bien plus, le travail inflammatoire et la suppuration se font bien plus promptement et sans qu'il y ait jamais à craindre de ces accidents qui surviennent si souvent après une opération. La circulation se rétablit avec facilité, la guérison s'effectue d'autant plus rapidement que le malade n'a pas eu toutes ses forces vitales épuisées par la surexcitation de la sensibilité pendant l'opération enfin, chaque jour, jusqu'à la guérison complète, il lui est commu-niqué de nouvelles forces par des magnétisations journa-lières. Ici, comme dans beaucoup de cas, je me trouve en con-tradiction avec certains magnétiseurs philanthropes qui, à propos de sujets sur lesquels on expérimente, ne peuvent s'empêcher de les plaindre, et'disent Que si ces nouveaux martyrs ne souffrent point endor-mis, les chairs colltuses., brûlées ou meurtries par des expé-riences de pure curiosité, sont douloureuses au réveil. Je suis forcé de leur dire qu'ils n'ont pas encore assez expérimenté, et qu'ils sont tout à fait dans l'erreur. Non, il | 138 L'ART DE MAGNÉTISER nerveux, et avec une force d'autant plus grande que la quan-tité de fluide est plus considérable, le sujet opéré, une fois tiré du sommeil magnétique, n'éprouverait-il pas une réaction des plus funestes, des spasmes violents qui pourraient engen-drer le tétanos, et rendre le remède pire que le mal ? Je répondrai que non seulement il n'y a pas de réaction, mais qu'il y a même engourdissement et insensibilité conti-nue dans la partie opérée, que ce soit un membre coupé ou des incisions dans le tronc, telles que l'extraction de glandes au sein, etc., etc. Il semble qu'une certaine quantité du fluide communiqué reste dans la partie affectée et la maintienne sous sa dépendance. Nous pouvons d'autant mieux admettre ce fait, que l'expérience vient tous les jours à son appui. Lorsque, pendant le sommeil, nous avons produit la catalepsie et l'in-sensibilité dans un membre, si nous réveillons le sujet sans préalablement détruire la catalepsie, le membre reste cata-leptisé et insensible malgré le réveil. Il ne peut donc y avoir de réaction, attendu que le malade ne souffre pas au réveil bien plus, le travail inflammatoire et la suppuration se font bien plus promptement et sans qu'il y ait jamais à craindre de ces accidents qui surviennent si souvent après une opération. La circulation se rétablit avec facilité, la guérison s'effectue d'autant plus rapidement que le malade n'a pas eu toutes ses forces vitales épuisées par la surexcitation de la sensibilité pendant l'opération enfin, chaque jour, jusqu'à la guérison complète, il lui est commu-niqué de nouvelles forces par des magnétisations journa-lières. Ici, comme dans beaucoup de cas, je me trouve en con-tradiction avec certains magnétiseurs philanthropes qui, à propos de sujets sur lesquels on expérimente, ne peuvent s'empêcher de les plaindre, et disent Que si ces nouveaux martyrs ne souffrent point endor-mis, les chairs co@ntuses@, brûlées ou meurtries par des expé-riences de pure curiosité, sont douloureuses au réveil. Je suis forcé de leur dire qu'ils n'ont pas encore assez expérimenté, et qu'ils sont tout à fait dans l'erreur. Non, il | 138 L'ART DE MAGNÉTISER nerveux, et avec une force d'autant plus grande que la quan-tité de fluide est plus considérable, le sujet opéré, une fois tiré du sommeil magnétique, n'éprouverait-il pas une réaction des plus funestes, des spasmes violents qui pourraient engen-drer le tétanos, et rendre le remède pire que le mal ? Je répondrai que non seulement il n'y a pas de réaction, mais qu'il y a même engourdissement et insensibilité conti-nue dans la partie opérée, que ce soit un membre coupé ou des incisions dans le tronc, telles que l'extraction de glandes au sein, etc., etc. Il semble qu'une certaine quantité du fluide communiqué reste dans la partie affectée et la maintienne sous sa dépendance. Nous pouvons d'autant mieux admettre ce fait, que l'expérience vient tous les jours à son appui. Lorsque, pendant le sommeil, nous avons produit la catalepsie et l'in-sensibilité dans un membre, si nous réveillons le sujet sans préalablement détruire la catalepsie, le membre reste cata-leptisé et insensible malgré le réveil. Il ne peut donc y avoir de réaction, attendu que le malade ne souffre pas au réveil bien plus, le travail inflammatoire et la suppuration se font bien plus promptement et sans qu'il y ait jamais à craindre de ces accidents qui surviennent si souvent après une opération. La circulation se rétablit avec facilité, la guérison s'effectue d'autant plus rapidement que le malade n'a pas eu toutes ses forces vitales épuisées par la surexcitation de la sensibilité pendant l'opération enfin, chaque jour, jusqu'à la guérison complète, il lui est commu-niqué de nouvelles forces par des magnétisations journa-lières. Ici, comme dans beaucoup de cas, je me trouve en con-tradiction avec certains magnétiseurs philanthropes qui, à propos de sujets sur lesquels on expérimente, ne peuvent s'empêcher de les plaindre, et disent Que si ces nouveaux martyrs ne souffrent point endor-mis, les chairs co@ntuses@, brûlées ou meurtries par des expé-riences de pure curiosité, sont douloureuses au réveil. Je suis forcé de leur dire qu'ils n'ont pas encore assez expérimenté, et qu'ils sont tout à fait dans l'erreur. Non, il | 138 L'ART DE MAGNÉTISER nerveux, et avec une force d'autant plus grande que la quan-tité de fluide est plus considérable, le sujet opéré, une fois tiré du sommeil magnétique, n'éprouverait-il pas une réaction des plus funestes, des spasmes violents qui pourraient engen-drer le tétanos, et rendre le remède pire que le mal ? Je répondrai que non seulement il n'y a pas de réaction, mais qu'il y a même engourdissement et insensibilité conti-nue dans la partie opérée, que ce soit un membre coupé ou des incisions dans le tronc, telles que l'extraction de glandes au sein, etc., etc. Il semble qu'une certaine quantité du fluide communiqué reste dans la partie affectée et la maintienne sous sa dépendance. Nous pouvons d'autant mieux admettre ce fait, que l'expérience vient tous les jours à son appui. Lorsque, pendant le sommeil, nous avons produit la catalepsie et l'in-sensibilité dans un membre, si nous réveillons le sujet sans préalablement détruire la catalepsie, le membre reste cata-leptisé et insensible malgré le réveil. Il ne peut donc y avoir de réaction, attendu que le malade ne souffre pas au réveil bien plus, le travail inflammatoire et la suppuration se font bien plus promptement et sans qu'il y ait jamais à craindre de ces accidents qui surviennent si souvent après une opération. La circulation se rétablit avec facilité, la guérison s'effectue d'autant plus rapidement que le malade n'a pas eu toutes ses forces vitales épuisées par la surexcitation de la sensibilité pendant l'opération enfin, chaque jour, jusqu'à la guérison complète, il lui est commu-niqué de nouvelles forces par des magnétisations journa-lières. Ici, comme dans beaucoup de cas, je me trouve en con-tradiction avec certains magnétiseurs philanthropes qui, à propos de sujets sur lesquels on expérimente, ne peuvent s'empêcher de les plaindre, et disent Que si ces nouveaux martyrs ne souffrent point endor-mis, les chairs contuses, brûlées ou meurtries par des expé-riences de pure curiosité, sont douloureuses au réveil. Je suis forcé de leur dire qu'ils n'ont pas encore assez expérimenté, et qu'ils sont tout à fait dans l'erreur. Non, il | 5 | 0.002338 | 0.010309 |
148.txt | 1,864 | -90 -du diacre Paris, et l'on fit ces vers célèbres sur la défense promulguée par M. d'Argenson de fré-quenter le cimetière de Saint-Médard De par le roi, défense à Dieu De faire miracle en ce lieu 1 . Aux jansénistes, aux parlementaires apparte-nait la popularité politique, tandis que les Jé-suites étaient l'objet de toutes les préventions bourgeoises ils avaient dans le caractère, dans les opinions plus de souplesse, plus d'élégance, plus d'habileté au lieu du système austère, in-flexible, sur la difficulté de l'état de grâce, les Jé-suites ouvraient la main large et facile à toutes les consciences. Dévoués au pape, ils s'étaient dé-clarés les défenseurs de la bulle Unigenitus c'est-à-dire de la liberté des actions humaines, sauf la responsabilité devant Dieu. Le Parlement aurait voulu déjà les proscrire épiant leurs moindres dé-marches, il écoutait toutes les calomnies. Cet esprit de haine ne se circonscrivait pas à Paris seulement il s'étendit à toutes les provinces, et on put s'en apercevoir dans la poursuite inflexible dirigée devant le Parlement d'Aix contre le Père Gérard 1 La police laissa afficher ces deux vers sur le cimetière qui forme encore aujourd'hui une petite cour près de l'église de Saint-Médard. | -90 -du diacre Paris, et l'on fit ces vers célèbres sur la défense promulguée par M. d'Argenson de fré-quenter le cimetière de Saint-Médard De par le roi, défense à Dieu De faire miracle en ce lieu 1 . Aux jansénistes, aux parlementaires apparte-nait la popularité politique, tandis que les Jé-suites étaient l'objet de toutes les préventions bourgeoises ils avaient dans le caractère, dans les opinions plus de souplesse, plus d'élégance, plus d'habileté au lieu du système austère, in-flexible, sur la difficulté de l'état de grâce, les Jé-suites ouvraient la main large et facile à toutes les consciences. Dévoués au pape, ils s'étaient dé-clarés les défenseurs de la bulle Unigenitus c'est-à-dire de la liberté des actions humaines, sauf la responsabilité devant Dieu. Le Parlement aurait voulu déjà les proscrire épiant leurs moindres dé-marches, il écoutait toutes les calomnies. Cet esprit de haine ne se circonscrivait pas à Paris seulement il s'étendit à toutes les provinces, et on put s'en apercevoir dans la poursuite inflexible dirigée devant le Parlement d'Aix contre le Père Gérard @@@@@@1 La police laissa afficher ces deux vers sur le cimetière qui forme encore aujourd'hui une petite cour près de l'église de Saint-Médard. | ####### diacre Pâris, et l'on fit ces vers célèbres sur la défense promulguée par M. d'Argenson de fré-quenter le cimetière de Saint-Médard De par le roi, défense à Dieu De faire miracle en ce lieu 1 . Aux jansénistes, aux parlementaires apparte-nait la popularité politique, tandis que les Jé-suites étaient l'objet de toutes les préventions bourgeoises ils avaient dans le caractère, dans les opinions plus de souplesse, plus d'élégance, plus d'habileté au lieu du système austère, in-flexible, sur la difficulté de l'état de grâce, les Jé-suites ouvraient la main large et facile à toutes les consciences. Dévoués au pape, ils s'étaient dé-clarés les défenseurs de la bulle Unigenitus c'est-à-dire de la liberté des actions humaines, sauf la responsabilité devant Dieu. Le Parlement aurait voulu déjà les proscrire épiant leurs moindres dé-marches, il écoutait toutes les calomnies. Cet esprit de haine ne se circonscrivait pas à Paris seulement il s'étendit à toutes les provinces, et on put s'en apercevoir dans la poursuite inflexible dirigée devant le Parlement d'Aix contre le Père Gérard -90 - 1 La police laissa afficher ces deux vers sur le cimetière qui forme encore aujourd'hui une petite cour près de l'église de Saint-Médard. | -90 -du diacre Pâris, et l'on fit ces vers célèbres sur la défense promulguée par M. d'Argenson de fré-quenter le cimetière de Saint-Médard De par le roi, défense à Dieu De faire miracle en ce lieu 1 . Aux jansénistes, aux parlementaires apparte-nait la popularité politique, tandis que les Jé-suites étaient l'objet de toutes les préventions bourgeoises ils avaient dans le caractère, dans les opinions plus de souplesse, plus d'élégance, plus d'habileté au lieu du système austère, in-flexible, sur la difficulté de l'état de grâce, les Jé-suites ouvraient la main large et facile à toutes les consciences. Dévoués au pape, ils s'étaient dé-clarés les défenseurs de la bulle Unigenitus c'est-à-dire de la liberté des actions humaines, sauf la responsabilité devant Dieu. Le Parlement aurait voulu déjà les proscrire épiant leurs moindres dé-marches, il écoutait toutes les calomnies. Cet esprit de haine ne se circonscrivait pas à Paris seulement il s'étendit à toutes les provinces, et on put s'en apercevoir dans la poursuite inflexible dirigée devant le Parlement d'Aix contre le Père Gérard -90 - 1 La police laissa afficher ces deux vers sur le cimetière qui forme encore aujourd'hui une petite cour près de l'église de Saint-Médard. | -90 -du diacre Pâris, et l'on fit ces vers célèbres sur la défense promulguée par M. d'Argenson de fré-quenter le cimetière de Saint-Médard De par le roi, défense à Dieu De faire miracle en ce lieu 1 . Aux jansénistes, aux parlementaires apparte-nait la popularité politique, tandis que les Jé-suites étaient l'objet de toutes les préventions bourgeoises ils avaient dans le caractère, dans les opinions plus de souplesse, plus d'élégance, plus d'habileté au lieu du système austère, in-flexible, sur la difficulté de l'état de grâce, les Jé-suites ouvraient la main large et facile à toutes les consciences. Dévoués au pape, ils s'étaient dé-clarés les défenseurs de la bulle Unigenitus c'est-à-dire de la liberté des actions humaines, sauf la responsabilité devant Dieu. Le Parlement aurait voulu déjà les proscrire épiant leurs moindres dé-marches, il écoutait toutes les calomnies. Cet esprit de haine ne se circonscrivait pas à Paris seulement il s'étendit à toutes les provinces, et on put s'en apercevoir dans la poursuite inflexible dirigée devant le Parlement d'Aix contre le Père Gérard -90 - 1 La police laissa afficher ces deux vers sur le cimetière qui forme encore aujourd'hui une petite cour près de l'église de Saint-Médard. | 7 | 0.005645 | 0.032558 |
389.txt | 1,882 | 8ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE entre l'homme et le règne animal tout entier. Durant 'la pleine santé, par réflexion, ou à la moindre menace dans son corps, à la vue d'un exemple proche, il se dit qu'il mourra un jour, bientôt, et fait ses dispositions testamentaires. Il partage sa fortune il distribue ses faveurs, ses amitiés, ses souvenirs il dicte ses ordres, ses volontés il dispose de tout par prescience il dit comme Mgr Dupanloup, dans un jour de recueillement1 Je demande que mon coeur soit porté à Saint-Félix, où je suis né, où j'ai été baptisé. On le sait, parmi ceux qui ne pensent pas à disposer de leur coeur. à le donner, plusieurs désignent un endroit pour leur sépulture au milieu d'une famille, à côté d'amis, d'une personne plus chère, dans un lieu aimé. Sur le point de quitter ce monde où l'on a vécu un peu, souvent avec plus de peine que de joie, on rassemble les affections que l'on a ressenties, et l'on veut, en s'éloignant, en emporter le souvenir, Voilà ce que fait l'homme en mourant ou avant de mourir! non pas seulement l'homme d'élite, mais tout homme doué de ses facultés et suivant leur mesure. Le sauvage lui-même, celui que 'de l'agonie. Les'secousses de la respiration qui peuvent durer de longues heures, les mouvements saccadés des membres, du tronc, font croire à une douleur qui, cependant, n'existe pas, si l'esprit est voilé, absent, comme il l'est bien souvent à la fin des maladies mortelles. La présence de l'esprit est nécessaire pour que la douleur soit sentie, perçue. Je dis cela avec l'intention de consoler les parents et les amis qui s'affligent et il y a long-temps que Montaigne le savait. Il dit ceci Je croy que c'est ce mesme estat où se trouvent ceux qu'on void défaillans de foiblesse en l'agosnie de la mort et tiens que nous les plaignons sans cause, estimant qu'ils soyent agitez de griéves douleurs ou avoir l'ame pressée de cogitations penibles. C'a esté tous jours mon advis, contre l'opinion de plusieurs, et mesme d'Es-tienne de la Boetie, que ceux que nous voyons ainsi renversez et assoupis aux approches de leur fin, ou accablez de la longueur du mal, ou par acci-dent d'une apoplexie ou mal caduc, ou blessez en la teste, nous oyons rommeller et rendre par fois des souspirs trenchans, quoy que nous en tirons aucuns signes par où il semble qu'il leur reste encore de la cognoissance et quelques mouvemens que nous leur voyons faire du corps j'ai tousjours pensé, dis-je, qu'ils avoient et l'ame et le corps enseveli et endormy, Vivit et est vitae nescius ipse suse Ovide, Trist. et ne pouvois croire qu'à un si grand estonnement de membres et si grande défaillance des sens, l'ame peust maintenir aucune force au dedans pour se recognoistre et que par ainsin ils n'avoient aucun discours qui les tour-inéntast et qui leur peust faire juger et sentir la misère de leur condition et que par conséquent ils n'estoient pas fort à plaindre. Montaigne, îiv. II, ch. v. La dernière phrase est de trop ils étaient à plaindre de mourir. Mais le reste contient une observation juste. 1 Le Vendredi saint. - - - - - - - | 8ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE entre l'homme et le règne animal tout entier. Durant 'la pleine santé, par réflexion, ou à la moindre menace dans son corps, à la vue d'un exemple proche, il se dit qu'il mourra un jour, bientôt, et fait ses dispositions testamentaires. Il partage sa fortune il distribue ses faveurs, ses amitiés, ses souvenirs il dicte ses ordres, ses volontés il dispose de tout par prescience il dit comme Mgr Dupanloup, dans un jour de recueillement@1 Je demande que mon coeur soit porté à Saint-Félix, où je suis né, où j'ai été baptisé. On le sait, parmi ceux qui ne pensent pas à disposer de leur coeur. à le donner, plusieurs désignent un endroit pour leur sépulture au milieu d'une famille, à côté d'amis, d'une personne plus chère, dans un lieu aimé. Sur le point de quitter ce monde où l'on a vécu un peu, souvent avec plus de peine que de joie, on rassemble les affections que l'on a ressenties, et l'on veut, en s'éloignant, en emporter le souvenir, Voilà ce que fait l'homme en mourant ou avant de mourir! non pas seulement l'homme d'élite, mais tout homme doué de ses facultés et suivant leur mesure. Le sauvage lui-même, celui que 'de l'agonie. Les'secousses de la respiration qui peuvent durer de longues heures, les mouvements saccadés des membres, du tronc, font croire à une douleur qui, cependant, n'existe pas, si l'esprit est voilé, absent, comme il l'est bien souvent à la fin des maladies mortelles. La présence de l'esprit est nécessaire pour que la douleur soit sentie, perçue. Je dis cela avec l'intention de consoler les parents et les amis qui s'affligent et il y a long-temps que Montaigne le savait. Il dit ceci Je croy que c'est ce mesme estat où se trouvent ceux qu'on void défaillans de foiblesse en l'agosnie de la mort et tiens que nous les plaignons sans cause, estimant qu'ils soyent agitez de griéves douleurs ou avoir l'ame pressée de cogitations penibles. C'a esté tous jours mon advis, contre l'opinion de plusieurs, et mesme d'Es-tienne de la Boetie, que ceux que nous voyons ainsi renversez et assoupis aux approches de leur fin, ou accablez de la longueur du mal, ou par acci-dent d'une apoplexie ou mal caduc, ou blessez en la teste, nous oyons rommeller et rendre par fois des souspirs trenchans, quoy que nous en tirons aucuns signes par où il semble qu'il leur reste encore de la cognoissance et quelques mouvemens que nous leur voyons faire du corps j'ai tousjours pensé, dis-je, qu'ils avoient et l'ame et le corps enseveli et endormy, Vivit et est vitae nescius ipse suse Ovide, Trist. et ne pouvois croire qu'à un si grand estonnement de membres et si grande défaillance des sens, l'ame peust maintenir aucune force au dedans pour se recognoistre et que par ainsin ils n'avoient aucun discours qui les tour-inéntast et qui leur peust faire juger et sentir la misère de leur condition et que par conséquent ils n'estoient pas fort à plaindre. Montaigne, îiv. II, ch. v. La dernière phrase est de trop ils étaient à plaindre de mourir. Mais le reste contient une observation juste. 1 Le Vendredi saint. - - - - - - - | 8ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE entre l'homme et le règne animal tout entier. Durant @la pleine santé, par réflexion, ou à la moindre menace dans son corps, à la vue d'un exemple proche, il se dit qu'il mourra un jour, bientôt, et fait ses dispositions testamentaires. Il partage sa fortune il distribue ses faveurs, ses amitiés, ses souvenirs il dicte ses ordres, ses volontés il dispose de tout par prescience il dit comme Mgr Dupanloup, dans un jour de recueillement 1 Je demande que mon coeur soit porté à Saint-Félix, où je suis né, où j'ai été baptisé. On le sait, parmi ceux qui ne pensent pas à disposer de leur coeur. à le donner, plusieurs désignent un endroit pour leur sépulture au milieu d'une famille, à côté d'amis, d'une personne plus chère, dans un lieu aimé. Sur le point de quitter ce monde où l'on a vécu un peu, souvent avec plus de peine que de joie, on rassemble les affections que l'on a ressenties, et l'on veut, en s'éloignant, en emporter le souvenir, Voilà ce que fait l'homme en mourant ou avant de mourir! non pas seulement l'homme d'élite, mais tout homme doué de ses facultés et suivant leur mesure. Le sauvage lui-même, celui que @de l'agonie. Les secousses de la respiration qui peuvent durer de longues heures, les mouvements saccadés des membres, du tronc, font croire à une douleur qui, cependant, n'existe pas, si l'esprit est voilé, absent, comme il l'est bien souvent à la fin des maladies mortelles. La présence de l'esprit est nécessaire pour que la douleur soit sentie, perçue. Je dis cela avec l'intention de consoler les parents et les amis qui s'affligent et il y a long-temps que Montaigne le savait. Il dit ceci Je croy que c'est ce mesme estat où se trouvent ceux qu'on void défaillans de foiblesse en l'agosnie de la mort et tiens que nous les plaignons sans cause, estimant qu'ils soyent agitez de griéves douleurs ou avoir l'ame pressée de cogitations penibles. C'a esté tou@@jours mon advis, contre l'opinion de plusieurs, et mesme d'Es-tienne de la Boetie, que ceux que nous voyons ainsi renversez et assoupis aux approches de leur fin, ou accablez de la longueur du mal, ou par acci-dent d'une apoplexie ou mal caduc, ou blessez en la teste, nous oyons rommeller et rendre par fois des souspirs trenchans, quoy que nous en tirons aucuns signes par où il semble qu'il leur reste encore de la cognoissance et quelques mouvemens que nous leur voyons faire du corps j'ai tou@jours pensé, dis-je, qu'ils avoient et l'ame et le corps enseveli et endormy, Vivit et est vitae nescius ipse suae Ovide, Trist. et ne pouvois croire qu'à un si grand estonnement de membres et si grande défaillance des sens, l'ame peust maintenir aucune force au dedans pour se recognoistre et que par ainsin ils n'avoient aucun discours qui les tour-@mentast et qui leur peust faire juger et sentir la misère de leur condition et que par conséquent ils n'estoient pas fort à plaindre. Montaigne, liv. II, ch. v. La dernière phrase est de trop ils étaient à plaindre de mourir. Mais le reste contient une observation juste. 1 Le Vendredi #################### | 8ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE entre l'homme et le règne animal tout entier. Durant @la pleine santé, par réflexion, ou à la moindre menace dans son corps, à la vue d'un exemple proche, il se dit qu'il mourra un jour, bientôt, et fait ses dispositions testamentaires. Il partage sa fortune il distribue ses faveurs, ses amitiés, ses souvenirs il dicte ses ordres, ses volontés il dispose de tout par prescience il dit comme Mgr Dupanloup, dans un jour de recueillement 1 Je demande que mon coeur soit porté à Saint-Félix, où je suis né, où j'ai été baptisé. On le sait, parmi ceux qui ne pensent pas à disposer de leur coeur. à le donner, plusieurs désignent un endroit pour leur sépulture au milieu d'une famille, à côté d'amis, d'une personne plus chère, dans un lieu aimé. Sur le point de quitter ce monde où l'on a vécu un peu, souvent avec plus de peine que de joie, on rassemble les affections que l'on a ressenties, et l'on veut, en s'éloignant, en emporter le souvenir, Voilà ce que fait l'homme en mourant ou avant de mourir! non pas seulement l'homme d'élite, mais tout homme doué de ses facultés et suivant leur mesure. Le sauvage lui-même, celui que @de l'agonie. Les secousses de la respiration qui peuvent durer de longues heures, les mouvements saccadés des membres, du tronc, font croire à une douleur qui, cependant, n'existe pas, si l'esprit est voilé, absent, comme il l'est bien souvent à la fin des maladies mortelles. La présence de l'esprit est nécessaire pour que la douleur soit sentie, perçue. Je dis cela avec l'intention de consoler les parents et les amis qui s'affligent et il y a long-temps que Montaigne le savait. Il dit ceci Je croy que c'est ce mesme estat où se trouvent ceux qu'on void défaillans de foiblesse en l'agosnie de la mort et tiens que nous les plaignons sans cause, estimant qu'ils soyent agitez de griéves douleurs ou avoir l'ame pressée de cogitations penibles. C'a esté tou@@jours mon advis, contre l'opinion de plusieurs, et mesme d'Es-tienne de la Boetie, que ceux que nous voyons ainsi renversez et assoupis aux approches de leur fin, ou accablez de la longueur du mal, ou par acci-dent d'une apoplexie ou mal caduc, ou blessez en la teste, nous oyons rommeller et rendre par fois des souspirs trenchans, quoy que nous en tirons aucuns signes par où il semble qu'il leur reste encore de la cognoissance et quelques mouvemens que nous leur voyons faire du corps j'ai tou@jours pensé, dis-je, qu'ils avoient et l'ame et le corps enseveli et endormy, Vivit et est vitae nescius ipse suae Ovide, Trist. et ne pouvois croire qu'à un si grand estonnement de membres et si grande défaillance des sens, l'ame peust maintenir aucune force au dedans pour se recognoistre et que par ainsin ils n'avoient aucun discours qui les tour-@mentast et qui leur peust faire juger et sentir la misère de leur condition et que par conséquent ils n'estoient pas fort à plaindre. Montaigne, liv. II, ch. v. La dernière phrase est de trop ils étaient à plaindre de mourir. Mais le reste contient une observation juste. 1 Le Vendredi saint. - - - - - - - | 8ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE entre l'homme et le règne animal tout entier. Durant la pleine santé, par réflexion, ou à la moindre menace dans son corps, à la vue d'un exemple proche, il se dit qu'il mourra un jour, bientôt, et fait ses dispositions testamentaires. Il partage sa fortune il distribue ses faveurs, ses amitiés, ses souvenirs il dicte ses ordres, ses volontés il dispose de tout par prescience il dit comme Mgr Dupanloup, dans un jour de recueillement 1 Je demande que mon coeur soit porté à Saint-Félix, où je suis né, où j'ai été baptisé. On le sait, parmi ceux qui ne pensent pas à disposer de leur coeur. à le donner, plusieurs désignent un endroit pour leur sépulture au milieu d'une famille, à côté d'amis, d'une personne plus chère, dans un lieu aimé. Sur le point de quitter ce monde où l'on a vécu un peu, souvent avec plus de peine que de joie, on rassemble les affections que l'on a ressenties, et l'on veut, en s'éloignant, en emporter le souvenir, Voilà ce que fait l'homme en mourant ou avant de mourir! non pas seulement l'homme d'élite, mais tout homme doué de ses facultés et suivant leur mesure. Le sauvage lui-même, celui que de l'agonie. Les secousses de la respiration qui peuvent durer de longues heures, les mouvements saccadés des membres, du tronc, font croire à une douleur qui, cependant, n'existe pas, si l'esprit est voilé, absent, comme il l'est bien souvent à la fin des maladies mortelles. La présence de l'esprit est nécessaire pour que la douleur soit sentie, perçue. Je dis cela avec l'intention de consoler les parents et les amis qui s'affligent et il y a long-temps que Montaigne le savait. Il dit ceci Je croy que c'est ce mesme estat où se trouvent ceux qu'on void défaillans de foiblesse en l'agosnie de la mort et tiens que nous les plaignons sans cause, estimant qu'ils soyent agitez de griéves douleurs ou avoir l'ame pressée de cogitations penibles. C'a esté toujours mon advis, contre l'opinion de plusieurs, et mesme d'Es-tienne de la Boetie, que ceux que nous voyons ainsi renversez et assoupis aux approches de leur fin, ou accablez de la longueur du mal, ou par acci-dent d'une apoplexie ou mal caduc, ou blessez en la teste, nous oyons rommeller et rendre par fois des souspirs trenchans, quoy que nous en tirons aucuns signes par où il semble qu'il leur reste encore de la cognoissance et quelques mouvemens que nous leur voyons faire du corps j'ai toujours pensé, dis-je, qu'ils avoient et l'ame et le corps enseveli et endormy, Vivit et est vitae nescius ipse suae Ovide, Trist. et ne pouvois croire qu'à un si grand estonnement de membres et si grande défaillance des sens, l'ame peust maintenir aucune force au dedans pour se recognoistre et que par ainsin ils n'avoient aucun discours qui les tour-mentast et qui leur peust faire juger et sentir la misère de leur condition et que par conséquent ils n'estoient pas fort à plaindre. Montaigne, liv. II, ch. v. La dernière phrase est de trop ils étaient à plaindre de mourir. Mais le reste contient une observation juste. 1 Le Vendredi saint. - - - - - - - | 12 | 0.00391 | 0.01964 |
410.txt | 1,876 | -8 -sent le rhumatisme dans le tissu séreux d'autres pensent que tous les tissus indifféremment peuvent en être le siège. Sans entrer dans les discussions qui ont eu lieu à ce sujet, j'exprime ici ma préférence pour l'opinion d'après laquelle le rhumatisme peut se développer dans tous les tissus de l'économie et atteindre tous les organes. Et cependant, comme toutes les diathèses, celle qui nous occupe a, sinon son siège spécial, du moins un siège de prédilection. Le rhumatisme par excellence est celui qui a fixé l'attention des premiers observateurs c'est le rhuma-tisme articulaire aigu. Le rhumatisme articulaire, dit M. Chauffard, constitue le grand côté des affections rhu-matismales. Mais on s'est aperçu que, parallèlement au rhumatisme des articulations, se développait souvent le rhumatisme musculaire qui lui dispute la première place, en s'associant à lui dans un grand nombre de cas. D'autre part, - on a reconnu que le coeur lui-même est susceptible de recevoir des états maladifs variés sous cette impression unique, que nous reconnaissons pour rhumatismale. En recherchant les autres localisations morbides qui se lient à la même influence pathogénique, les auteurs ont décou-vert certaines altérations affectant le tissu cellulaire des principaux parenchymes, tels que reins, poumons, cer-veau, etc. Puis on a décrit les déterminations rhumati-ques du côté des nerfs, des muqueuses, des os. La peau qui tenait, il y a deux siècles, une place importante dans ce tableau, a été de nouveau signalée par l'école contempo-raine comme un siège fréquent de rhumatisme. On a éga-lement fait l'histoire des manifestations rhumatismales - m vers les grandes séreuses. M. le professeur Bouillaud, dans de savantes monographies, s' est attaché à mettre en lumière la péricardite et l'endocardite liées au rhumatisme la périto-nite de même nature, bien que reconnue très-rare, a pris | -8 -sent le rhumatisme dans le tissu séreux d'autres pensent que tous les tissus indifféremment peuvent en être le siège. Sans entrer dans les discussions qui ont eu lieu à ce sujet, j'exprime ici ma préférence pour l'opinion d'après laquelle le rhumatisme peut se développer dans tous les tissus de l'économie et atteindre tous les organes. Et cependant, comme toutes les diathèses, celle qui nous occupe a, sinon son siège spécial, du moins un siège de prédilection. Le rhumatisme par excellence est celui qui a fixé l'attention des premiers observateurs c'est le rhuma-tisme articulaire aigu. Le rhumatisme articulaire, dit M. Chauffard, constitue le grand côté des affections rhu-matismales. Mais on s'est aperçu que, parallèlement au rhumatisme des articulations, se développait souvent le rhumatisme musculaire qui lui dispute la première place, en s'associant à lui dans un grand nombre de cas. D'autre part, - on a reconnu que le coeur lui-même est susceptible de recevoir des états maladifs variés sous cette impression unique, que nous reconnaissons pour rhumatismale. En recherchant les autres localisations morbides qui se lient à la même influence pathogénique, les auteurs ont décou-vert certaines altérations affectant le tissu cellulaire des principaux parenchymes, tels que reins, poumons, cer-veau, etc. Puis on a décrit les déterminations rhumati-ques du côté des nerfs, des muqueuses, des os. La peau qui tenait, il y a deux siècles, une place importante dans ce tableau, a été de nouveau signalée par l'école contempo-raine comme un siège fréquent de rhumatisme. On a éga-lement fait l'histoire des manifestations rhumatismales - m vers les grandes séreuses. M. le professeur Bouillaud, dans de savantes monographies, s' est attaché à mettre en lumière la péricardite et l'endocardite liées au rhumatisme la périto-nite de même nature, bien que reconnue très-rare, a pris | -8 -sent le rhumatisme dans le tissu séreux d'autres pensent que tous les tissus indifféremment peuvent en être le siége. Sans entrer dans les discussions qui ont eu lieu à ce sujet, j'exprime ici ma préférence pour l'opinion d'après laquelle le rhumatisme peut se développer dans tous les tissus de l'économie et atteindre tous les organes. Et cependant, comme toutes les diathèses, celle qui nous occupe a, sinon son siége spécial, du moins un siége de prédilection. Le rhumatisme par excellence est celui qui a fixé l'attention des premiers observateurs c'est le rhuma-tisme articulaire aigu. Le rhumatisme articulaire, dit M. Chauffard, constitue le grand côté des affections rhu-matismales. Mais on s'est aperçu que, parallèlement au rhumatisme des articulations, se développait souvent le rhumatisme musculaire qui lui dispute la première place, en s'associant à lui dans un grand nombre de cas. D'autre part, @@on a reconnu que le coeur lui-même est susceptible de recevoir des états maladifs variés sous cette impression unique, que nous reconnaissons pour rhumatismale. En recherchant les autres localisations morbides qui se lient à la même influence pathogénique, les auteurs ont décou-vert certaines altérations affectant le tissu cellulaire des principaux parenchymes, tels que reins, poumons, cer-veau, etc. Puis on a décrit les déterminations rhumati-ques du côté des nerfs, des muqueuses, des os. La peau qui tenait, il y a deux siècles, une place importante dans ce tableau, a été de nouveau signalée par l'école contempo-raine comme un siége fréquent de rhumatisme. On a éga-lement fait l'histoire des manifestations rhumatismalesales vers les grandes séreuses. M. le professeur Bouillaud, dans de savantes monographies, s'@est attaché à mettre en lumière la péricardite et l'endocardite liées au rhumatisme la périto-nite de même nature, bien que reconnue très rare, a pris | -8 -sent le rhumatisme dans le tissu séreux d'autres pensent que tous les tissus indifféremment peuvent en être le siége. Sans entrer dans les discussions qui ont eu lieu à ce sujet, j'exprime ici ma préférence pour l'opinion d'après laquelle le rhumatisme peut se développer dans tous les tissus de l'économie et atteindre tous les organes. Et cependant, comme toutes les diathèses, celle qui nous occupe a, sinon son siége spécial, du moins un siége de prédilection. Le rhumatisme par excellence est celui qui a fixé l'attention des premiers observateurs c'est le rhuma-tisme articulaire aigu. Le rhumatisme articulaire, dit M. Chauffard, constitue le grand côté des affections rhu-matismales. Mais on s'est aperçu que, parallèlement au rhumatisme des articulations, se développait souvent le rhumatisme musculaire qui lui dispute la première place, en s'associant à lui dans un grand nombre de cas. D'autre part, @@on a reconnu que le coeur lui-même est susceptible de recevoir des états maladifs variés sous cette impression unique, que nous reconnaissons pour rhumatismale. En recherchant les autres localisations morbides qui se lient à la même influence pathogénique, les auteurs ont décou-vert certaines altérations affectant le tissu cellulaire des principaux parenchymes, tels que reins, poumons, cer-veau, etc. Puis on a décrit les déterminations rhumati-ques du côté des nerfs, des muqueuses, des os. La peau qui tenait, il y a deux siècles, une place importante dans ce tableau, a été de nouveau signalée par l'école contempo-raine comme un siége fréquent de rhumatisme. On a éga-lement fait l'histoire des manifestations rhumatismalesales vers les grandes séreuses. M. le professeur Bouillaud, dans de savantes monographies, s'@est attaché à mettre en lumière la péricardite et l'endocardite liées au rhumatisme la périto-nite de même nature, bien que reconnue très rare, a pris | -8 -sent le rhumatisme dans le tissu séreux d'autres pensent que tous les tissus indifféremment peuvent en être le siége. Sans entrer dans les discussions qui ont eu lieu à ce sujet, j'exprime ici ma préférence pour l'opinion d'après laquelle le rhumatisme peut se développer dans tous les tissus de l'économie et atteindre tous les organes. Et cependant, comme toutes les diathèses, celle qui nous occupe a, sinon son siége spécial, du moins un siége de prédilection. Le rhumatisme par excellence est celui qui a fixé l'attention des premiers observateurs c'est le rhuma-tisme articulaire aigu. Le rhumatisme articulaire, dit M. Chauffard, constitue le grand côté des affections rhu-matismales. Mais on s'est aperçu que, parallèlement au rhumatisme des articulations, se développait souvent le rhumatisme musculaire qui lui dispute la première place, en s'associant à lui dans un grand nombre de cas. D'autre part, on a reconnu que le coeur lui-même est susceptible de recevoir des états maladifs variés sous cette impression unique, que nous reconnaissons pour rhumatismale. En recherchant les autres localisations morbides qui se lient à la même influence pathogénique, les auteurs ont décou-vert certaines altérations affectant le tissu cellulaire des principaux parenchymes, tels que reins, poumons, cer-veau, etc. Puis on a décrit les déterminations rhumati-ques du côté des nerfs, des muqueuses, des os. La peau qui tenait, il y a deux siècles, une place importante dans ce tableau, a été de nouveau signalée par l'école contempo-raine comme un siége fréquent de rhumatisme. On a éga-lement fait l'histoire des manifestations rhumatismalesales vers les grandes séreuses. M. le professeur Bouillaud, dans de savantes monographies, s'est attaché à mettre en lumière la péricardite et l'endocardite liées au rhumatisme la périto-nite de même nature, bien que reconnue très rare, a pris | 12 | 0.006353 | 0.04 |
376.txt | 1,890 | 124 L'ÉVASION. Et mon premier soin fut de tourner le dos à la ville pour me diriger vers un petit village qui se trouvait à quelque distance dans la direction du sud-ouest, c'est-à-dire sur la route de Trêves, route que je devais suivre autant que possible pour rejoindre la France. J'avais sou-vent regardé ce petit village du haut de la forteresse, j'en avais étudié les environs, et j'avais pu remarquer que la route le traversait, pour continuer ensuite à travers une forêt. Des maisons parsemées sur cette route servirent d'abord à me guider mais bientôt l'obscurité devint telle que je ne pouvais plus marcher que très lentement, en m'assurant à chaque pas que j'avais un terrain solide sous les pieds. De cette façon il fallait beaucoup de temps pour faire peu de chemin, et je ne réussissais guère à m'éloigner du fort de Kronsberg. J'eus bientôt lieu de croire qu'on s'était aperçu de ma fuite, car j'entendais parfaitement les cris des sentinelles qui se répondaient, les ordres des officiers on faisait beaucoup de bruit dans la forteresse, et des lumières circulaient en tous sens sur les remparts. Sans doute on me cherchait. Pour le moment, je n'avais rien à craindre, l'obscurité était trop grande la pluie, le vent devaient empêcher toute recherche au dehors de la forteresse mais je pensais bien que des ordres seraient donnés pour que, dès le lendemain matin, la gen-darmerie fût sur pied et envoyée à ma poursuite. Ce qui m'embarrassait le plus, c'était mon uniforme qui devait facilement me faire reconnaître, malgré l'état de délabrement dans lequel il se trouvait. Il faudrait donc ou trouver d'autres vêtements ou éviter les villages, autant que cela me serait possible. J'avais quelque argent, reste de la petite somme que m'avait remise ma mère, lors de mon départ de Sierck je pourrais acheter du pain dans les fermes ou les maisons isolées, où j'aurais moins à craindre d'être surpris par l'autorité allemande. | 124 L'ÉVASION. Et mon premier soin fut de tourner le dos à la ville pour me diriger vers un petit village qui se trouvait à quelque distance dans la direction du sud-ouest, c'est-à-dire sur la route de Trêves, route que je devais suivre autant que possible pour rejoindre la France. J'avais sou-vent regardé ce petit village du haut de la forteresse, j'en avais étudié les environs, et j'avais pu remarquer que la route le traversait, pour continuer ensuite à travers une forêt. Des maisons parsemées sur cette route servirent d'abord à me guider mais bientôt l'obscurité devint telle que je ne pouvais plus marcher que très lentement, en m'assurant à chaque pas que j'avais un terrain solide sous les pieds. De cette façon il fallait beaucoup de temps pour faire peu de chemin, et je ne réussissais guère à m'éloigner du fort de Kronsberg. J'eus bientôt lieu de croire qu'on s'était aperçu de ma fuite, car j'entendais parfaitement les cris des sentinelles qui se répondaient, les ordres des officiers on faisait beaucoup de bruit dans la forteresse, et des lumières circulaient en tous sens sur les remparts. Sans doute on me cherchait. Pour le moment, je n'avais rien à craindre, l'obscurité était trop grande la pluie, le vent devaient empêcher toute recherche au dehors de la forteresse mais je pensais bien que des ordres seraient donnés pour que, dès le lendemain matin, la gen-darmerie fût sur pied et envoyée à ma poursuite. Ce qui m'embarrassait le plus, c'était mon uniforme qui devait facilement me faire reconnaître, malgré l'état de délabrement dans lequel il se trouvait. Il faudrait donc ou trouver d'autres vêtements ou éviter les villages, autant que cela me serait possible. J'avais quelque argent, reste de la petite somme que m'avait remise ma mère, lors de mon départ de Sierck je pourrais acheter du pain dans les fermes ou les maisons isolées, où j'aurais moins à craindre d'être surpris par l'autorité allemande. | 124 L'ÉVASION. Et mon premier soin fut de tourner le dos à la ville pour me diriger vers un petit village qui se trouvait à quelque distance dans la direction du sud-ouest, c'est-à-dire sur la route de Trèves, route que je devais suivre autant que possible pour rejoindre la France. J'avais sou-vent regardé ce petit village du haut de la forteresse, j'en avais étudié les environs, et j'avais pu remarquer que la route le traversait, pour continuer ensuite à travers une forêt. Des maisons parsemées sur cette route servirent d'abord à me guider mais bientôt l'obscurité devint telle que je ne pouvais plus marcher que très lentement, en m'assurant à chaque pas que j'avais un terrain solide sous les pieds. De cette façon il fallait beaucoup de temps pour faire peu de chemin, et je ne réussissais guère à m'éloigner du fort de Kronsberg. J'eus bientôt lieu de croire qu'on s'était aperçu de ma fuite, car j'entendais parfaitement les cris des sentinelles qui se répondaient, les ordres des officiers on faisait beaucoup de bruit dans la forteresse, et des lumières circulaient en tous sens sur les remparts. Sans doute on me cherchait. Pour le moment, je n'avais rien à craindre, l'obscurité était trop grande la pluie, le vent devaient empêcher toute recherche au dehors de la forteresse mais je pensais bien que des ordres seraient donnés pour que, dès le lendemain matin, la gen-darmerie fût sur pied et envoyée à ma poursuite. Ce qui m'embarrassait le plus, c'était mon uniforme qui devait facilement me faire reconnaître, malgré l'état de délabrement dans lequel il se trouvait. Il faudrait donc ou trouver d'autres vêtements ou éviter les villages, autant que cela me serait possible. J'avais quelque argent, reste de la petite somme que m'avait remise ma mère, lors de mon départ de Sierck je pourrais acheter du pain dans les fermes ou les maisons isolées, où j'aurais moins à craindre d'être surpris par l'autorité allemande. | 124 L'ÉVASION. Et mon premier soin fut de tourner le dos à la ville pour me diriger vers un petit village qui se trouvait à quelque distance dans la direction du sud-ouest, c'est-à-dire sur la route de Trèves, route que je devais suivre autant que possible pour rejoindre la France. J'avais sou-vent regardé ce petit village du haut de la forteresse, j'en avais étudié les environs, et j'avais pu remarquer que la route le traversait, pour continuer ensuite à travers une forêt. Des maisons parsemées sur cette route servirent d'abord à me guider mais bientôt l'obscurité devint telle que je ne pouvais plus marcher que très lentement, en m'assurant à chaque pas que j'avais un terrain solide sous les pieds. De cette façon il fallait beaucoup de temps pour faire peu de chemin, et je ne réussissais guère à m'éloigner du fort de Kronsberg. J'eus bientôt lieu de croire qu'on s'était aperçu de ma fuite, car j'entendais parfaitement les cris des sentinelles qui se répondaient, les ordres des officiers on faisait beaucoup de bruit dans la forteresse, et des lumières circulaient en tous sens sur les remparts. Sans doute on me cherchait. Pour le moment, je n'avais rien à craindre, l'obscurité était trop grande la pluie, le vent devaient empêcher toute recherche au dehors de la forteresse mais je pensais bien que des ordres seraient donnés pour que, dès le lendemain matin, la gen-darmerie fût sur pied et envoyée à ma poursuite. Ce qui m'embarrassait le plus, c'était mon uniforme qui devait facilement me faire reconnaître, malgré l'état de délabrement dans lequel il se trouvait. Il faudrait donc ou trouver d'autres vêtements ou éviter les villages, autant que cela me serait possible. J'avais quelque argent, reste de la petite somme que m'avait remise ma mère, lors de mon départ de Sierck je pourrais acheter du pain dans les fermes ou les maisons isolées, où j'aurais moins à craindre d'être surpris par l'autorité allemande. | 124 L'ÉVASION. Et mon premier soin fut de tourner le dos à la ville pour me diriger vers un petit village qui se trouvait à quelque distance dans la direction du sud-ouest, c'est-à-dire sur la route de Trèves, route que je devais suivre autant que possible pour rejoindre la France. J'avais sou-vent regardé ce petit village du haut de la forteresse, j'en avais étudié les environs, et j'avais pu remarquer que la route le traversait, pour continuer ensuite à travers une forêt. Des maisons parsemées sur cette route servirent d'abord à me guider mais bientôt l'obscurité devint telle que je ne pouvais plus marcher que très lentement, en m'assurant à chaque pas que j'avais un terrain solide sous les pieds. De cette façon il fallait beaucoup de temps pour faire peu de chemin, et je ne réussissais guère à m'éloigner du fort de Kronsberg. J'eus bientôt lieu de croire qu'on s'était aperçu de ma fuite, car j'entendais parfaitement les cris des sentinelles qui se répondaient, les ordres des officiers on faisait beaucoup de bruit dans la forteresse, et des lumières circulaient en tous sens sur les remparts. Sans doute on me cherchait. Pour le moment, je n'avais rien à craindre, l'obscurité était trop grande la pluie, le vent devaient empêcher toute recherche au dehors de la forteresse mais je pensais bien que des ordres seraient donnés pour que, dès le lendemain matin, la gen-darmerie fût sur pied et envoyée à ma poursuite. Ce qui m'embarrassait le plus, c'était mon uniforme qui devait facilement me faire reconnaître, malgré l'état de délabrement dans lequel il se trouvait. Il faudrait donc ou trouver d'autres vêtements ou éviter les villages, autant que cela me serait possible. J'avais quelque argent, reste de la petite somme que m'avait remise ma mère, lors de mon départ de Sierck je pourrais acheter du pain dans les fermes ou les maisons isolées, où j'aurais moins à craindre d'être surpris par l'autorité allemande. | 1 | 0.000516 | 0.002817 |
438.txt | 1,891 | GRIFFON A POIL LONG. GRIFFON BOULET .-Les griffons se divisent en deux classes bien distinctes les griffons à poil long et les griffons à poil dur. Les premiers ont été complètement régénérés par M. Emmanuel-Boulet, d'Elbeuf, qui, depuis de longues années, s'est appliqué à cette race et a enfin obtenu à force de travail un résultat merveilleux. Il existe bien d'autres griffons à poil long mais qui ne proviennent pas de races suivies et qui risqueraient de donner bien des mécomptes à ceux qui. voudraient les faire reproduire tandis que cet intelligent éleveur a réussi à bien fixer sa race et à faire des chiens excellents en chasse et parfaits de forme. Ce n'est certes pas sans peine que M, Boulet est arrivé à ce magnifique résultat. Il a, en effet, commencé à s'oc-cuper du griffon en 1872. Le premier qu'il a possédé lui avait été donné par un de ses parents, M. Gouellain, qui a toujours eu cette race de chiens de père en fils, depuis plus de 60 ans. M. Boulet ayant toujours eu la passion de l'élevage, dès qu'il eut un chien, chercha une chienne il finit par eri trouver une à peu près du même type dans les environs d'Arras et commença à les faire reproduire. Malheureusement M. Gouellain, comme la plupart des chasseurs de cette époque, faisait aussi bien saillir des chiennes griffonnes par un braque que par un épagneul aussi pendant près de dix ans les produits obtenus avec son chien et ses descendants donnèrent de nombreux mécomptes. Il n'y a que depuis dix ans que M. Boulet a pu obtenir, par une sélection suivie, l'homogénéité parfaite. C'est alors qu'il a exposé Marco et Myra qui ont de suite rem-porté les premiers prix. A partir de ce moment, cela n'a été pour lui qu'une suite de triomphes, et une pluie de récompenses bien méritées sont venues tomber sur cet éleveur si persévérant, qui le premier a eu le courage de chercher à reconstituer une de nos races françaises, et qui nous amontré qu'avec de la patience et un but bien arrêté, on peut triompher de tous les obstacles et arriver à recons-tituer n'importe quelle race pourvu qu'il en reste quelque chose. Au début, les. griffons de M. Boulet étaient blancs et marron mais comme il désirait avoir toujours un chien d'arrêt avec lui lorsqu'il chassait aux chiens courants et ayant remarqué que le blanc de la robe de son chien effrayait le gibier et l'empêchait de tirer, il chercha à obtenir la couleur feuille morte, et aujourd'hui grâce tou-jours à la sélection, presque tous ses chiens naissent de cette couleur. Le griffon Boulet est un chien de taille moyenne, assez ramassé, la poitrine bien développée, d'aspect buisson-neux, la tête très poilue, ornée de fortes moustaches et d'épais sourcils qui laissent cependant l'oeil à découvert où le voilent légèrement. L'oeil est remarquablement expressif et lui donne une physionomie très intelligente, le poil est demi-soyeux sans brillant, lisse ou ondulé, jamais frisé. Ce chien, étant doux et intelligent, est facile à dresser, c'est un fidèle compagnon. M. Boulet ayant toujours eu soin de ne faire reproduire que des chiennes très bonnes en chasse et couvertes par des étalons extra, les produits sont aussi généralement très bons. | GRIFFON A POIL LONG. GRIFFON BOULET .-Les griffons se divisent en deux classes bien distinctes les griffons à poil long et les griffons à poil dur. Les premiers ont été complètement régénérés par M. Emmanuel-Boulet, d'Elbeuf, qui, depuis de longues années, s'est appliqué à cette race et a enfin obtenu à force de travail un résultat merveilleux. Il existe bien d'autres griffons à poil long mais qui ne proviennent pas de races suivies et qui risqueraient de donner bien des mécomptes à ceux qui. voudraient les faire reproduire tandis que cet intelligent éleveur a réussi à bien fixer sa race et à faire des chiens excellents en chasse et parfaits de forme. Ce n'est certes pas sans peine que M, Boulet est arrivé à ce magnifique résultat. Il a, en effet, commencé à s'oc-cuper du griffon en 1872. Le premier qu'il a possédé lui avait été donné par un de ses parents, M. Gouellain, qui a toujours eu cette race de chiens de père en fils, depuis plus de 60 ans. M. Boulet ayant toujours eu la passion de l'élevage, dès qu'il eut un chien, chercha une chienne il finit par eri trouver une à peu près du même type dans les environs d'Arras et commença à les faire reproduire. Malheureusement M. Gouellain, comme la plupart des chasseurs de cette époque, faisait aussi bien saillir des chiennes griffonnes par un braque que par un épagneul aussi pendant près de dix ans les produits obtenus avec son chien et ses descendants donnèrent de nombreux mécomptes. Il n'y a que depuis dix ans que M. Boulet a pu obtenir, par une sélection suivie, l'homogénéité parfaite. C'est alors qu'il a exposé Marco et Myra qui ont de suite rem-porté les premiers prix. A partir de ce moment, cela n'a été pour lui qu'une suite de triomphes, et une pluie de récompenses bien méritées sont venues tomber sur cet éleveur si persévérant, qui le premier a eu le courage de chercher à reconstituer une de nos races françaises, et qui nous a@montré qu'avec de la patience et un but bien arrêté, on peut triompher de tous les obstacles et arriver à recons-tituer n'importe quelle race pourvu qu'il en reste quelque chose. Au début, les. griffons de M. Boulet étaient blancs et marron mais comme il désirait avoir toujours un chien d'arrêt avec lui lorsqu'il chassait aux chiens courants et ayant remarqué que le blanc de la robe de son chien effrayait le gibier et l'empêchait de tirer, il chercha à obtenir la couleur feuille morte, et aujourd'hui grâce tou-jours à la sélection, presque tous ses chiens naissent de cette couleur. Le griffon Boulet est un chien de taille moyenne, assez ramassé, la poitrine bien développée, d'aspect buisson-neux, la tête très poilue, ornée de fortes moustaches et d'épais sourcils qui laissent cependant l'oeil à découvert où le voilent légèrement. L'oeil est remarquablement expressif et lui donne une physionomie très intelligente, le poil est demi-soyeux sans brillant, lisse ou ondulé, jamais frisé. Ce chien, étant doux et intelligent, est facile à dresser, c'est un fidèle compagnon. M. Boulet ayant toujours eu soin de ne faire reproduire que des chiennes très bonnes en chasse et couvertes par des étalons extra, les produits sont aussi généralement très bons. | GRIFFON A POIL LONG. GRIFFON BOULET @@Les griffons se divisent en deux classes bien distinctes les griffons à poil long et les griffons à poil dur. Les premiers ont été complètement régénérés par M. Emmanuel Boulet, d'Elbeuf, qui, depuis de longues années, s'est appliqué à cette race et a enfin obtenu à force de travail un résultat merveilleux. Il existe bien d'autres griffons à poil long mais qui ne proviennent pas de races suivies et qui risqueraient de donner bien des mécomptes à ceux qui@ voudraient les faire reproduire tandis que cet intelligent éleveur a réussi à bien fixer sa race et à faire des chiens excellents en chasse et parfaits de forme. Ce n'est certes pas sans peine que M. Boulet est arrivé à ce magnifique résultat. Il a, en effet, commencé à s'oc-cuper du griffon en 1872. Le premier qu'il a possédé lui avait été donné par un de ses parents, M. Gouellain, qui a toujours eu cette race de chiens de père en fils, depuis plus de 60 ans. M. Boulet ayant toujours eu la passion de l'élevage, dès qu'il eut un chien, chercha une chienne il finit par e@n trouver une à peu près du même type dans les environs d'Arras et commença à les faire reproduire. Malheureusement M. Gouellain, comme la plupart des chasseurs de cette époque, faisait aussi bien saillir des chiennes griffonnes par un braque que par un épagneul aussi pendant près de dix ans les produits obtenus avec son chien et ses descendants donnèrent de nombreux mécomptes. Il n'y a que depuis dix ans que M. Boulet a pu obtenir, par une sélection suivie, l'homogénéité parfaite. C'est alors qu'il a exposé Marco et Myra qui ont de suite rem-porté les premiers prix. A partir de ce moment, cela n'a été pour lui qu'une suite de triomphes, et une pluie de récompenses bien méritées sont venues tomber sur cet éleveur si persévérant, qui le premier a eu le courage de chercher à reconstituer une de nos races françaises, et qui nous a montré qu'avec de la patience et un but bien arrêté, on peut triompher de tous les obstacles et arriver à recons-tituer n'importe quelle race pourvu qu'il en reste quelque chose. Au début, les@ griffons de M. Boulet étaient blancs et marron mais comme il désirait avoir toujours un chien d'arrêt avec lui lorsqu'il chassait aux chiens courants et ayant remarqué que le blanc de la robe de son chien effrayait le gibier et l'empêchait de tirer, il chercha à obtenir la couleur feuille morte, et aujourd'hui grâce tou-jours à la sélection, presque tous ses chiens naissent de cette couleur. Le griffon Boulet est un chien de taille moyenne, assez ramassé, la poitrine bien développée, d'aspect buisson-neux, la tête très poilue, ornée de fortes moustaches et d'épais sourcils qui laissent cependant l'oeil à découvert où le voilent légèrement. L'oeil est remarquablement expressif et lui donne une physionomie très intelligente, le poil est demi-soyeux sans brillant, lisse ou ondulé, jamais frisé. Ce chien, étant doux et intelligent, est facile à dresser, c'est un fidèle compagnon. M. Boulet ayant toujours eu soin de ne faire reproduire que des chiennes très bonnes en chasse et couvertes par des étalons extra, les produits sont aussi généralement très bons. | GRIFFON A POIL LONG. GRIFFON BOULET @@Les griffons se divisent en deux classes bien distinctes les griffons à poil long et les griffons à poil dur. Les premiers ont été complètement régénérés par M. Emmanuel Boulet, d'Elbeuf, qui, depuis de longues années, s'est appliqué à cette race et a enfin obtenu à force de travail un résultat merveilleux. Il existe bien d'autres griffons à poil long mais qui ne proviennent pas de races suivies et qui risqueraient de donner bien des mécomptes à ceux qui@ voudraient les faire reproduire tandis que cet intelligent éleveur a réussi à bien fixer sa race et à faire des chiens excellents en chasse et parfaits de forme. Ce n'est certes pas sans peine que M. Boulet est arrivé à ce magnifique résultat. Il a, en effet, commencé à s'oc-cuper du griffon en 1872. Le premier qu'il a possédé lui avait été donné par un de ses parents, M. Gouellain, qui a toujours eu cette race de chiens de père en fils, depuis plus de 60 ans. M. Boulet ayant toujours eu la passion de l'élevage, dès qu'il eut un chien, chercha une chienne il finit par e@n trouver une à peu près du même type dans les environs d'Arras et commença à les faire reproduire. Malheureusement M. Gouellain, comme la plupart des chasseurs de cette époque, faisait aussi bien saillir des chiennes griffonnes par un braque que par un épagneul aussi pendant près de dix ans les produits obtenus avec son chien et ses descendants donnèrent de nombreux mécomptes. Il n'y a que depuis dix ans que M. Boulet a pu obtenir, par une sélection suivie, l'homogénéité parfaite. C'est alors qu'il a exposé Marco et Myra qui ont de suite rem-porté les premiers prix. A partir de ce moment, cela n'a été pour lui qu'une suite de triomphes, et une pluie de récompenses bien méritées sont venues tomber sur cet éleveur si persévérant, qui le premier a eu le courage de chercher à reconstituer une de nos races françaises, et qui nous a montré qu'avec de la patience et un but bien arrêté, on peut triompher de tous les obstacles et arriver à recons-tituer n'importe quelle race pourvu qu'il en reste quelque chose. Au début, les@ griffons de M. Boulet étaient blancs et marron mais comme il désirait avoir toujours un chien d'arrêt avec lui lorsqu'il chassait aux chiens courants et ayant remarqué que le blanc de la robe de son chien effrayait le gibier et l'empêchait de tirer, il chercha à obtenir la couleur feuille morte, et aujourd'hui grâce tou-jours à la sélection, presque tous ses chiens naissent de cette couleur. Le griffon Boulet est un chien de taille moyenne, assez ramassé, la poitrine bien développée, d'aspect buisson-neux, la tête très poilue, ornée de fortes moustaches et d'épais sourcils qui laissent cependant l'oeil à découvert où le voilent légèrement. L'oeil est remarquablement expressif et lui donne une physionomie très intelligente, le poil est demi-soyeux sans brillant, lisse ou ondulé, jamais frisé. Ce chien, étant doux et intelligent, est facile à dresser, c'est un fidèle compagnon. M. Boulet ayant toujours eu soin de ne faire reproduire que des chiennes très bonnes en chasse et couvertes par des étalons extra, les produits sont aussi généralement très bons. | GRIFFON A POIL LONG. GRIFFON BOULET Les griffons se divisent en deux classes bien distinctes les griffons à poil long et les griffons à poil dur. Les premiers ont été complètement régénérés par M. Emmanuel Boulet, d'Elbeuf, qui, depuis de longues années, s'est appliqué à cette race et a enfin obtenu à force de travail un résultat merveilleux. Il existe bien d'autres griffons à poil long mais qui ne proviennent pas de races suivies et qui risqueraient de donner bien des mécomptes à ceux qui voudraient les faire reproduire tandis que cet intelligent éleveur a réussi à bien fixer sa race et à faire des chiens excellents en chasse et parfaits de forme. Ce n'est certes pas sans peine que M. Boulet est arrivé à ce magnifique résultat. Il a, en effet, commencé à s'oc-cuper du griffon en 1872. Le premier qu'il a possédé lui avait été donné par un de ses parents, M. Gouellain, qui a toujours eu cette race de chiens de père en fils, depuis plus de 60 ans. M. Boulet ayant toujours eu la passion de l'élevage, dès qu'il eut un chien, chercha une chienne il finit par en trouver une à peu près du même type dans les environs d'Arras et commença à les faire reproduire. Malheureusement M. Gouellain, comme la plupart des chasseurs de cette époque, faisait aussi bien saillir des chiennes griffonnes par un braque que par un épagneul aussi pendant près de dix ans les produits obtenus avec son chien et ses descendants donnèrent de nombreux mécomptes. Il n'y a que depuis dix ans que M. Boulet a pu obtenir, par une sélection suivie, l'homogénéité parfaite. C'est alors qu'il a exposé Marco et Myra qui ont de suite rem-porté les premiers prix. A partir de ce moment, cela n'a été pour lui qu'une suite de triomphes, et une pluie de récompenses bien méritées sont venues tomber sur cet éleveur si persévérant, qui le premier a eu le courage de chercher à reconstituer une de nos races françaises, et qui nous a montré qu'avec de la patience et un but bien arrêté, on peut triompher de tous les obstacles et arriver à recons-tituer n'importe quelle race pourvu qu'il en reste quelque chose. Au début, les griffons de M. Boulet étaient blancs et marron mais comme il désirait avoir toujours un chien d'arrêt avec lui lorsqu'il chassait aux chiens courants et ayant remarqué que le blanc de la robe de son chien effrayait le gibier et l'empêchait de tirer, il chercha à obtenir la couleur feuille morte, et aujourd'hui grâce tou-jours à la sélection, presque tous ses chiens naissent de cette couleur. Le griffon Boulet est un chien de taille moyenne, assez ramassé, la poitrine bien développée, d'aspect buisson-neux, la tête très poilue, ornée de fortes moustaches et d'épais sourcils qui laissent cependant l'oeil à découvert où le voilent légèrement. L'oeil est remarquablement expressif et lui donne une physionomie très intelligente, le poil est demi-soyeux sans brillant, lisse ou ondulé, jamais frisé. Ce chien, étant doux et intelligent, est facile à dresser, c'est un fidèle compagnon. M. Boulet ayant toujours eu soin de ne faire reproduire que des chiennes très bonnes en chasse et couvertes par des étalons extra, les produits sont aussi généralement très bons. | 9 | 0.002838 | 0.018212 |
411.txt | 1,876 | -Io -est également vrai que son rôle physiologique est à peu près celui d'une jointure, puisqu'elle facilite des mouve-ments comme les séreuses de toutes les autres articula-tions. Que s'il en est ainsi, pourquoi cette ressemblance ne se poursuivrait-elle pas sur le terrain pathologique? Puisqu'il existe une endocardite, une péricardite, une sy-novite rhumatismales, pourquoi ne pas reconnaître au même titre une pleurésie rhumatismale ? Prétendre le contraire, ne serait-ce pas admettre gratuitement en pa-thologie une anomalie véritable ? Ainsi l'ont pensé un grand nombre de maîtres célèbres. Je ne veux pas entrer ici dans une longue énumération d'auteurs et d'ouvrages, ni multiplier les citations. Ce-pendant il est à propos de noter quelques-uns des plus beaux noms de la. médecine moderne et contemporaine leur autorité sera le meilleur appui de mes arguments. Dans son livre de la Médecine pratique, Stoll donne de la pleurésie rhumatismale une longue description, dans la-quelle il s'attache surtout à la différencier de la pleurésie inflammatoire ordinaire. Boerhaave et Vigla ont écrit dans le même sens. Il est vrai que ces médecins illustres vi-vaient avant la découverte de l'auscultation, et qu'ils pou-vaient attribuer à l'existence d'une pleurésie certains signes qui n'ont rien de commun avec cette affection. Mais en cette matière, nous avons le témoignage de plusieurs Savants modernes, dont l'autorité ne peut être discutée. Ainsi M. Bouillaud relève avec le plus grand soin la coïnci-dence de la pleurésie avec les affections articulaires et cardiaques dérivant du vice rhumatismal. En lisant ces observations, on acquiert la conviction que le professeur de la Charité, bien qu'il n'ait rien écrit de spécial sur la pleurésie rhumatique, considérait l'inflammation de la plèvre comme fréquente dans le cours du rhumatisme. | -Io -est également vrai que son rôle physiologique est à peu près celui d'une jointure, puisqu'elle facilite des mouve-ments comme les sér@euses de toutes les autres articula-tions. Que s'il en est ainsi, pourquoi cette ressemblance ne se poursuivrait-elle pas sur le terrain pathologique? Puisqu'il existe une endocardite, une péricardite, une sy-novite rhumatismales, pourquoi ne pas reconnaître au même titre une pleurésie rhumatismale ? Prétendre le contraire, ne serait-ce pas admettre gratuitement en pa-thologie une anomalie véritable ? Ainsi l'ont pensé un grand nombre de maîtres célèbres. Je ne veux pas entrer ici dans une longue énumération d'auteurs et d'ouvrages, ni multiplier les citations. Ce-pendant il est à propos de noter quelques-uns des plus beaux noms de la. médecine moderne et contemporaine leur autorité sera le meilleur appui de mes arguments. Dans son livre de la Médecine pratique, Stoll donne de la pleurésie rhumatismale une longue description, dans la-quelle il s'attache surtout à la différencier de la pleurésie inflammatoire ordinaire. Boerhaave et Vigla ont écrit dans le même sens. Il est vrai que ces médecins illustres vi-vaient avant la découverte de l'auscultation, et qu'ils pou-vaient attribuer à l'existence d'une pleurésie certains signes qui n'ont rien de commun avec cette affection. Mais en cette matière, nous avons le témoignage de plusieurs Savants modernes, dont l'autorité ne peut être discutée. Ainsi M. Bouillaud relève avec le plus grand soin la coïnci-dence de la pleurésie avec les affections articulaires et cardiaques dérivant du vice rhumatismal. En lisant ces observations, on acquiert la conviction que le professeur de la Charité, bien qu'il n'ait rien écrit de spécial sur la pleurésie rhumatique, considérait l'inflammation de la plèvre comme fréquente dans le cours du rhumatisme. | ### -est également vrai que son rôle physiologique est à peu près celui d'une jointure, puisqu'elle facilite des mouve-ments comme les sérieuses de toutes les autres articula-tions. Que s'il en est ainsi, pourquoi cette ressemblance ne se poursuivrait-elle pas sur le terrain pathologique? Puisqu'il existe une endocardite, une péricardite, une sy-novite rhumatismales, pourquoi ne pas reconnaître au même titre une pleurésie rhumatismale@? Prétendre le contraire, ne serait-ce pas admettre gratuitement en pa-thologie une anomalie véritable@? Ainsi l'ont pensé un grand nombre de maîtres célèbres. Je ne veux pas entrer ici dans une longue énumération d'auteurs et d'ouvrages, ni multiplier les citations. Ce-pendant il est à propos de noter quelques-uns des plus beaux noms de la@ médecine moderne et contemporaine leur autorité sera le meilleur appui de mes arguments. Dans son livre de la Médecine pratique, Stoll donne de la pleurésie rhumatismale une longue description, dans la-quelle il s'attache surtout à la différencier de la pleurésie inflammatoire ordinaire. Boerhaave et Vigla ont écrit dans le même sens. Il est vrai que ces médecins illustres vi-vaient avant la découverte de l'auscultation, et qu'ils pou-vaient attribuer à l'existence d'une pleurésie certains signes qui n'ont rien de commun avec cette affection. Mais en cette matière, nous avons le témoignage de plusieurs Savants modernes, dont l'autorité ne peut être discutée. Ainsi M. Bouillaud relève avec le plus grand soin la coïnci-dence de la pleurésie avec les affections articulaires et cardiaques dérivant du vice rhumatismal. En lisant ces observations, on acquiert la conviction que le professeur de la Charité, bien qu'il n'ait rien écrit de spécial sur la pleurésie rhumatique, considérait l'inflammation de la plèvre comme fréquente dans le cours du rhumatisme. | -Io -est également vrai que son rôle physiologique est à peu près celui d'une jointure, puisqu'elle facilite des mouve-ments comme les sérieuses de toutes les autres articula-tions. Que s'il en est ainsi, pourquoi cette ressemblance ne se poursuivrait-elle pas sur le terrain pathologique? Puisqu'il existe une endocardite, une péricardite, une sy-novite rhumatismales, pourquoi ne pas reconnaître au même titre une pleurésie rhumatismale@? Prétendre le contraire, ne serait-ce pas admettre gratuitement en pa-thologie une anomalie véritable@? Ainsi l'ont pensé un grand nombre de maîtres célèbres. Je ne veux pas entrer ici dans une longue énumération d'auteurs et d'ouvrages, ni multiplier les citations. Ce-pendant il est à propos de noter quelques-uns des plus beaux noms de la@ médecine moderne et contemporaine leur autorité sera le meilleur appui de mes arguments. Dans son livre de la Médecine pratique, Stoll donne de la pleurésie rhumatismale une longue description, dans la-quelle il s'attache surtout à la différencier de la pleurésie inflammatoire ordinaire. Boerhaave et Vigla ont écrit dans le même sens. Il est vrai que ces médecins illustres vi-vaient avant la découverte de l'auscultation, et qu'ils pou-vaient attribuer à l'existence d'une pleurésie certains signes qui n'ont rien de commun avec cette affection. Mais en cette matière, nous avons le témoignage de plusieurs Savants modernes, dont l'autorité ne peut être discutée. Ainsi M. Bouillaud relève avec le plus grand soin la coïnci-dence de la pleurésie avec les affections articulaires et cardiaques dérivant du vice rhumatismal. En lisant ces observations, on acquiert la conviction que le professeur de la Charité, bien qu'il n'ait rien écrit de spécial sur la pleurésie rhumatique, considérait l'inflammation de la plèvre comme fréquente dans le cours du rhumatisme. | -Io -est également vrai que son rôle physiologique est à peu près celui d'une jointure, puisqu'elle facilite des mouve-ments comme les sérieuses de toutes les autres articula-tions. Que s'il en est ainsi, pourquoi cette ressemblance ne se poursuivrait-elle pas sur le terrain pathologique? Puisqu'il existe une endocardite, une péricardite, une sy-novite rhumatismales, pourquoi ne pas reconnaître au même titre une pleurésie rhumatismale? Prétendre le contraire, ne serait-ce pas admettre gratuitement en pa-thologie une anomalie véritable? Ainsi l'ont pensé un grand nombre de maîtres célèbres. Je ne veux pas entrer ici dans une longue énumération d'auteurs et d'ouvrages, ni multiplier les citations. Ce-pendant il est à propos de noter quelques-uns des plus beaux noms de la médecine moderne et contemporaine leur autorité sera le meilleur appui de mes arguments. Dans son livre de la Médecine pratique, Stoll donne de la pleurésie rhumatismale une longue description, dans la-quelle il s'attache surtout à la différencier de la pleurésie inflammatoire ordinaire. Boerhaave et Vigla ont écrit dans le même sens. Il est vrai que ces médecins illustres vi-vaient avant la découverte de l'auscultation, et qu'ils pou-vaient attribuer à l'existence d'une pleurésie certains signes qui n'ont rien de commun avec cette affection. Mais en cette matière, nous avons le témoignage de plusieurs Savants modernes, dont l'autorité ne peut être discutée. Ainsi M. Bouillaud relève avec le plus grand soin la coïnci-dence de la pleurésie avec les affections articulaires et cardiaques dérivant du vice rhumatismal. En lisant ces observations, on acquiert la conviction que le professeur de la Charité, bien qu'il n'ait rien écrit de spécial sur la pleurésie rhumatique, considérait l'inflammation de la plèvre comme fréquente dans le cours du rhumatisme. | 4 | 0.002168 | 0.009868 |
377.txt | 1,890 | L'ÉVASION. 121 Mes paroles amenèrent aussitôt un grand changement sur toutes ces physionomies sauvages. Le bohémien m'engagea à m'approcher du feu, et me dit que je pouvais me reposer sans crainte sous la tente. Nous ne sommes pas plus Allemands que Français, ajouta-t-il, nous voyageons un peu partout, et nous pas-sons plusieurs mois dans les Vosges, en Alsace et en Lorraine, où nous rétamons les casseroles. Nous voyons bien que vous êtes un prisonnier en fuite mais vous n'a-vez rien à redouter. Ces paroles me rassurèrent, et c'est avec plaisir que je m'assis près du feu pour sécher mes vêtements. Les bohé-miens me donnèrent du pain et me firent boire un petit verre d'eau-de vie ce léger repas suffit pour me rendre des forces et me permit de dormir pendant quelques heu-res près du feu. Lorsque je me réveillai, le jour commençait à peine à paraître. Le temps était plus calme, et la pluie ne tombait plus aussi fort. Le feu était presque éteint, et j'avais les membres tout engourdis par le froid aussi je me réso-lus à me remettre en marche, et je me disposai à prendre congé de mes hôtes. En ce moment, l'idée me vint de leur proposer d'échanger mes vêtements d'uni-forme pour quelques-uns des leurs. En somme, mon pan-talon rouge était encore solide un des bohémiens le prit volontiers pour une culotte de velours râpée, ornée de plusieurs pièces ma longue capote, qui était fort délabrée, fut donnée pour une blouse de toile blan-che, et mon képi , encore assez convenable , fut échangé contre un chapeau de paille déformé et troué. Mes nouveaux vêtements étaient bien misérables et me donnaient l'air d'un vagabond, mais au moins ils n'an-nonçaient point hautement ma qualité de soldat français d, grâce à ma connaissance de la langue allemande, je | L'ÉVASION. 121 Mes paroles amenèrent aussitôt un grand changement sur toutes ces physionomies sauvages. Le bohémien m'engagea à m'approcher du feu, et me dit que je pouvais me reposer sans crainte sous la tente. @Nous ne sommes pas plus Allemands que Français, ajouta-t-il, nous voyageons un peu partout, et nous pas-sons plusieurs mois dans les Vosges, en Alsace et en Lorraine, où nous rétamons les casseroles. Nous voyons bien que vous êtes un prisonnier en fuite mais vous n'a-vez rien à redouter. Ces paroles me rassurèrent, et c'est avec plaisir que je m'assis près du feu pour sécher mes vêtements. Les bohé-miens me donnèrent du pain et me firent boire un petit verre d'eau-de vie ce léger repas suffit pour me rendre des forces et me permit de dormir pendant quelques heu-res près du feu. Lorsque je me réveillai, le jour commençait à peine à paraître. Le temps était plus calme, et la pluie ne tombait plus aussi fort. Le feu était presque éteint, et j'avais les membres tout engourdis par le froid aussi je me réso-lus à me remettre en marche, et je me disposai à prendre congé de mes hôtes. En ce moment, l'idée me vint de leur proposer d'échanger mes vêtements d'uni-forme pour quelques-uns des leurs. En somme, mon pan-talon rouge était encore solide un des bohémiens le prit volontiers pour une culotte de velours râpée, ornée de plusieurs pièces ma longue capote, qui était fort délabrée, fut donnée pour une blouse de toile blan-che, et mon képi , encore assez convenable , fut échangé contre un chapeau de paille déformé et troué. Mes nouveaux vêtements étaient bien misérables et me donnaient l'air d'un vagabond, mais au moins ils n'an-nonçaient point hautement ma qualité de soldat français @d, grâce à ma connaissance de la langue allemande, je | L'ÉVASION. 127 Mes paroles amenèrent aussitôt un grand changement sur toutes ces physionomies sauvages. Le bohémien m'engagea à m'approcher du feu, et me dit que je pouvais me reposer sans crainte sous la tente. -Nous ne sommes pas plus Allemands que Français, ajouta-t-il, nous voyageons un peu partout, et nous pas-sons plusieurs mois dans les Vosges, en Alsace et en Lorraine, où nous rétamons les casseroles. Nous voyons bien que vous êtes un prisonnier en fuite mais vous n'a-vez rien à redouter. Ces paroles me rassurèrent, et c'est avec plaisir que je m'assis près du feu pour sécher mes vêtements. Les bohé-miens me donnèrent du pain et me firent boire un petit verre d'eau-de-vie ce léger repas suffit pour me rendre des forces et me permit de dormir pendant quelques heu-res près du feu. Lorsque je me réveillai, le jour commençait à peine à paraître. Le temps était plus calme, et la pluie ne tombait plus aussi fort. Le feu était presque éteint, et j'avais les membres tout engourdis par le froid aussi je me réso-lus à me remettre en marche, et je me disposai à prendre congé de mes hôtes. En ce moment, l'idée me vint de leur proposer d'échanger mes vêtements d'uni-forme pour quelques-uns des leurs. En somme, mon pan-talon rouge était encore solide un des bohémiens le prit volontiers pour une culotte de velours râpée, ornée de plusieurs pièces ma longue capote, qui était fort délabrée, fut donnée pour une blouse de toile blan-che, et mon képi@, encore assez convenable@, fut échangé contre un chapeau de paille déformé et troué. Mes nouveaux vêtements étaient bien misérables et me donnaient l'air d'un vagabond, mais au moins ils n'an-nonçaient point hautement ma qualité de soldat français et, grâce à ma connaissance de la langue allemande, je | L'ÉVASION. 127 Mes paroles amenèrent aussitôt un grand changement sur toutes ces physionomies sauvages. Le bohémien m'engagea à m'approcher du feu, et me dit que je pouvais me reposer sans crainte sous la tente. -Nous ne sommes pas plus Allemands que Français, ajouta-t-il, nous voyageons un peu partout, et nous pas-sons plusieurs mois dans les Vosges, en Alsace et en Lorraine, où nous rétamons les casseroles. Nous voyons bien que vous êtes un prisonnier en fuite mais vous n'a-vez rien à redouter. Ces paroles me rassurèrent, et c'est avec plaisir que je m'assis près du feu pour sécher mes vêtements. Les bohé-miens me donnèrent du pain et me firent boire un petit verre d'eau-de-vie ce léger repas suffit pour me rendre des forces et me permit de dormir pendant quelques heu-res près du feu. Lorsque je me réveillai, le jour commençait à peine à paraître. Le temps était plus calme, et la pluie ne tombait plus aussi fort. Le feu était presque éteint, et j'avais les membres tout engourdis par le froid aussi je me réso-lus à me remettre en marche, et je me disposai à prendre congé de mes hôtes. En ce moment, l'idée me vint de leur proposer d'échanger mes vêtements d'uni-forme pour quelques-uns des leurs. En somme, mon pan-talon rouge était encore solide un des bohémiens le prit volontiers pour une culotte de velours râpée, ornée de plusieurs pièces ma longue capote, qui était fort délabrée, fut donnée pour une blouse de toile blan-che, et mon képi@, encore assez convenable@, fut échangé contre un chapeau de paille déformé et troué. Mes nouveaux vêtements étaient bien misérables et me donnaient l'air d'un vagabond, mais au moins ils n'an-nonçaient point hautement ma qualité de soldat français et, grâce à ma connaissance de la langue allemande, je | L'ÉVASION. 127 Mes paroles amenèrent aussitôt un grand changement sur toutes ces physionomies sauvages. Le bohémien m'engagea à m'approcher du feu, et me dit que je pouvais me reposer sans crainte sous la tente. -Nous ne sommes pas plus Allemands que Français, ajouta-t-il, nous voyageons un peu partout, et nous pas-sons plusieurs mois dans les Vosges, en Alsace et en Lorraine, où nous rétamons les casseroles. Nous voyons bien que vous êtes un prisonnier en fuite mais vous n'a-vez rien à redouter. Ces paroles me rassurèrent, et c'est avec plaisir que je m'assis près du feu pour sécher mes vêtements. Les bohé-miens me donnèrent du pain et me firent boire un petit verre d'eau-de-vie ce léger repas suffit pour me rendre des forces et me permit de dormir pendant quelques heu-res près du feu. Lorsque je me réveillai, le jour commençait à peine à paraître. Le temps était plus calme, et la pluie ne tombait plus aussi fort. Le feu était presque éteint, et j'avais les membres tout engourdis par le froid aussi je me réso-lus à me remettre en marche, et je me disposai à prendre congé de mes hôtes. En ce moment, l'idée me vint de leur proposer d'échanger mes vêtements d'uni-forme pour quelques-uns des leurs. En somme, mon pan-talon rouge était encore solide un des bohémiens le prit volontiers pour une culotte de velours râpée, ornée de plusieurs pièces ma longue capote, qui était fort délabrée, fut donnée pour une blouse de toile blan-che, et mon képi, encore assez convenable, fut échangé contre un chapeau de paille déformé et troué. Mes nouveaux vêtements étaient bien misérables et me donnaient l'air d'un vagabond, mais au moins ils n'an-nonçaient point hautement ma qualité de soldat français et, grâce à ma connaissance de la langue allemande, je | 7 | 0.003968 | 0.015015 |
363.txt | 1,820 | 442 ÉGLAIRCISSEMENS HISTORIQUES D'un autre côté, et presque en même temps, M. Du-mouriez avait fort mal reçu les avis qui lui avaient été donnés sur M. Bonne-Carrère i , dont l'agence était loin d'honorer son ministère, et auquel on reprochait une af-faire honteuse , dont effectivement il n'y avait pas de preu-ves j uridiques, mais sur laquelle étaient rassemblées assez de preuves morales, pour obliger un ministre honnête à ren-voyer un pareil agent. Au contraire, M. Dumouriez s'était , éloigné des amis respectables qui lui avaient donné cet avis, il avait cherché à éloiguer d'eux ses collègues. Enfin, lors du décret sur la fédération, M. Dumouriez s'était élevé avec force contre sa sanction au Conseil il avait soutenu, justifié l'opposition du roi, et ses déclamations contre l'Assemblée nationale étaient devenues plus indé-centes que jamais. M. Lacoste, toujours d'accord avec lui dans les déclamations de ce genre, s'était contenté du silence le plus absolu sur la sanction du décret de la fédération. Le renvoi de M. Servan devait donc achever d'expliquer ces circonstances et de démasquer M. Dumouriez. Il était donc vrai qu'il n'y avait rien à attendre que contradictions, in-trigues et bassesses d'un ministre qui gardait sans pudeur Bonne-Carrère pour son agent, qui avait chez lui la soeur d'un Rivarol, vivait publiquement avec elle, et par elle était environné de la fange de l'aristocratie il était donc vrai que des patriotes ne pouvaient espérer de faire le bien avec un tel collègue , et ne devaient plus le regarder comme tel. Il fallait donc, ou donner sa démission, ou demander au roi le renvoi de M. Dumouriez? Ce dernier parti était le plus convenable, c'était un dernier effort pour le salut pu-blic. M. Roland se chargea de rédiger une lettre en consé-quence, et voici celle qu'il proposa à MM. Clavière et Du-Fanthon, qui s'ajournèrent au lendemain matin pourrevenir chez lui, avec quelques amis. i Voyez plus haut, page 382. | 442 ÉGLAIRCISSEMENS HISTORIQUES D'un autre côté, et presque en même temps, M. Du-mouriez avait fort mal reçu les avis qui lui avaient été donnés sur M. Bonne-Carr@ère i , dont l'agence était loin d'honorer son ministère, et auquel on reprochait une af-faire honteuse , dont effectivement il n'y avait pas de preu-ves j uridiques, mais sur laquelle étaient rassemblées assez de preuves morales, pour obliger un ministre honnête à ren-voyer un pareil agent. Au contraire, M. Dumouriez s'était , éloigné des amis respectables qui lui avaient donné cet avis, il avait cherché à éloiguer d'eux ses collègues. Enfin, lors du décret sur la fédération, M. Dumouriez s'était élevé avec force contre sa sanction au Conseil il avait soutenu, justifié l'opposition du roi, et ses déclamations contre l'Assemblée nationale étaient devenues plus indé-centes que jamais. M. Lacoste, toujours d'accord avec lui dans les déclamations de ce genre, s'était contenté du silence le plus absolu sur la sanction du décret de la fédération. Le renvoi de M. Servan devait donc achever d'expliquer ces circonstances et de démasquer M. Dumouriez. Il était donc vrai qu'il n'y avait rien à attendre que contradictions, in-trigues et bassesses d'un ministre qui gardait sans pudeur Bonne-Carr@ère pour son agent, qui avait chez lui la soeur d'un Rivarol, vivait publiquement avec elle, et par elle était environné de la fange de l'aristocratie il était donc vrai que des patriotes ne pouvaient espérer de faire le bien avec un tel collègue , et ne devaient plus le regarder comme tel. Il fallait donc, ou donner sa démission, ou demander au roi le renvoi de M. Dumouriez? Ce dernier parti était le plus convenable, c'était un dernier effort pour le salut pu-blic. M. Roland se chargea de rédiger une lettre en consé-quence, et voici celle qu'il proposa à MM. Clavière et Du-Fanthon, qui s'ajournèrent au lendemain matin pour@revenir chez lui, avec quelques amis. i Voyez plus haut, page 382. | 442 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES D'un autre côté, et presque en même temps, M. Du-mouriez avait fort mal reçu les avis qui lui avaient été donnés sur M. Bonne-Carrière 1 , dont l'agence était loin d'honorer son ministère, et auquel on reprochait une af-faire honteuse@, dont effectivement il n'y avait pas de preu-ves j@uridiques, mais sur laquelle étaient rassemblées assez de preuves morales, pour obliger un ministre honnête à ren-voyer un pareil agent. Au contraire, M. Dumouriez s'était @@éloigné des amis respectables qui lui avaient donné cet avis, il avait cherché à éloigner d'eux ses collègues. Enfin, lors du décret sur la fédération, M. Dumouriez s'était élevé avec force contre sa sanction au Conseil il avait soutenu, justifié l'opposition du roi, et ses déclamations contre l'Assemblée nationale étaient devenues plus indé-centes que jamais. M. Lacoste, toujours d'accord avec lui dans les déclamations de ce genre, s'était contenté du silence le plus absolu sur la sanction du décret de la fédération. Le renvoi de M. Servan devait donc achever d'expliquer ces circonstances et de démasquer M. Dumouriez. Il était donc vrai qu'il n'y avait rien à attendre que contradictions, in-trigues et bassesses d'un ministre qui gardait sans pudeur Bonne-Carrière pour son agent, qui avait chez lui la soeur d'un Rivarol, vivait publiquement avec elle, et par elle était environné de la fange de l'aristocratie il était donc vrai que des patriotes ne pouvaient espérer de faire le bien avec un tel collègue@, et ne devaient plus le regarder comme tel. Il fallait donc, ou donner sa démission, ou demander au roi le renvoi de M. Dumouriez? Ce dernier parti était le plus convenable, c'était un dernier effort pour le salut pu-blic. M. Roland se chargea de rédiger une lettre en consé-quence, et voici celle qu'il proposa à MM. Clavière et Du-ranthon, qui s'ajournèrent au lendemain matin pour revenir chez lui, avec quelques amis. 1 Voyez plus haut, page 382. | 442 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES D'un autre côté, et presque en même temps, M. Du-mouriez avait fort mal reçu les avis qui lui avaient été donnés sur M. Bonne-Carrière 1 , dont l'agence était loin d'honorer son ministère, et auquel on reprochait une af-faire honteuse@, dont effectivement il n'y avait pas de preu-ves j@uridiques, mais sur laquelle étaient rassemblées assez de preuves morales, pour obliger un ministre honnête à ren-voyer un pareil agent. Au contraire, M. Dumouriez s'était @@éloigné des amis respectables qui lui avaient donné cet avis, il avait cherché à éloigner d'eux ses collègues. Enfin, lors du décret sur la fédération, M. Dumouriez s'était élevé avec force contre sa sanction au Conseil il avait soutenu, justifié l'opposition du roi, et ses déclamations contre l'Assemblée nationale étaient devenues plus indé-centes que jamais. M. Lacoste, toujours d'accord avec lui dans les déclamations de ce genre, s'était contenté du silence le plus absolu sur la sanction du décret de la fédération. Le renvoi de M. Servan devait donc achever d'expliquer ces circonstances et de démasquer M. Dumouriez. Il était donc vrai qu'il n'y avait rien à attendre que contradictions, in-trigues et bassesses d'un ministre qui gardait sans pudeur Bonne-Carrière pour son agent, qui avait chez lui la soeur d'un Rivarol, vivait publiquement avec elle, et par elle était environné de la fange de l'aristocratie il était donc vrai que des patriotes ne pouvaient espérer de faire le bien avec un tel collègue@, et ne devaient plus le regarder comme tel. Il fallait donc, ou donner sa démission, ou demander au roi le renvoi de M. Dumouriez? Ce dernier parti était le plus convenable, c'était un dernier effort pour le salut pu-blic. M. Roland se chargea de rédiger une lettre en consé-quence, et voici celle qu'il proposa à MM. Clavière et Du-ranthon, qui s'ajournèrent au lendemain matin pour revenir chez lui, avec quelques amis. 1 Voyez plus haut, page 382. | 442 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES D'un autre côté, et presque en même temps, M. Du-mouriez avait fort mal reçu les avis qui lui avaient été donnés sur M. Bonne-Carrière 1 , dont l'agence était loin d'honorer son ministère, et auquel on reprochait une af-faire honteuse, dont effectivement il n'y avait pas de preu-ves juridiques, mais sur laquelle étaient rassemblées assez de preuves morales, pour obliger un ministre honnête à ren-voyer un pareil agent. Au contraire, M. Dumouriez s'était éloigné des amis respectables qui lui avaient donné cet avis, il avait cherché à éloigner d'eux ses collègues. Enfin, lors du décret sur la fédération, M. Dumouriez s'était élevé avec force contre sa sanction au Conseil il avait soutenu, justifié l'opposition du roi, et ses déclamations contre l'Assemblée nationale étaient devenues plus indé-centes que jamais. M. Lacoste, toujours d'accord avec lui dans les déclamations de ce genre, s'était contenté du silence le plus absolu sur la sanction du décret de la fédération. Le renvoi de M. Servan devait donc achever d'expliquer ces circonstances et de démasquer M. Dumouriez. Il était donc vrai qu'il n'y avait rien à attendre que contradictions, in-trigues et bassesses d'un ministre qui gardait sans pudeur Bonne-Carrière pour son agent, qui avait chez lui la soeur d'un Rivarol, vivait publiquement avec elle, et par elle était environné de la fange de l'aristocratie il était donc vrai que des patriotes ne pouvaient espérer de faire le bien avec un tel collègue, et ne devaient plus le regarder comme tel. Il fallait donc, ou donner sa démission, ou demander au roi le renvoi de M. Dumouriez? Ce dernier parti était le plus convenable, c'était un dernier effort pour le salut pu-blic. M. Roland se chargea de rédiger une lettre en consé-quence, et voici celle qu'il proposa à MM. Clavière et Du-ranthon, qui s'ajournèrent au lendemain matin pour revenir chez lui, avec quelques amis. 1 Voyez plus haut, page 382. | 13 | 0.006643 | 0.030812 |
388.txt | 1,882 | 4ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE la mort, il a cherché pour y laisser ses restes un lieu ami et il a indiqué avec un égal désir la cathédrale qu'il avait tant - aimée, et l'humble église de Saint-Félix, ce village où il était né et qui l'at-tirait par le souvenir de la piété de son enfance. Ce double voeu a été exaucé. Selon un usage qui est établi comme un droit, son corps a été inhumé dans la basilique de Sainte-Croix d'Orléans, où sa parole a été si souvent éloquente, au milieu des populations qu'il a secourues pendant presque trente ans et son coeur, porté à Saint-Félix, y a été reçu comme un don, y est gardé avec une piété religieuse. Sans doute, Napoléon aura voulu soustraire son coeur à la terre ennemie où il est mort, et il l'a destiné à l'impératrice Marie-Louise, qui avait été la compagne du plus beau temps de sa vie. Tous les deux se sont rencontrés dans une même pensée. Tous les deux ont choisi une place pour déposer et faire reposer un coeur, qui avait bien besoin de repos. Ils étaient bien différents. L'un, comblé de tous les triomphes, enivré de toutes les gloires, doué du double génie de l'adminis-tration et de la guerre, a dominé et gouverné les nations, en les broyant, a conduit partout des armées, invincibles jusqu'à un der-nier jour d'épuisement, a fait périr plus d'une génération d'hommes, et, à la fin, ayant lassé la fortune, a trouvé une infortune égale, les deux étant à un niveau qui ne s'était jamais vu. L'autre, grand par l'esprit, mais plus encore par le coeur, a aimé d'un amour infini les hommes et de préférence les enfants, a dirigé les âmes dans le chemin de la charité, de la vertu a consoté les attristés, soutenu les faibles, et a mis sa passion et sa gloire à conduire à Dieu les mourants qu'il avait convertis et sauvés par son exemple et son ardente prière. Car si son esprit était élevé, son âme était embrasée d'une chaleur qui persuadait, qui entraînait. Lui, le grand évêque, celui que pendant plus de cinq lustres la France a appelé l'évêque , versait le bien partout, n'a jamais fait répandre une larme, de ces larmes qu'il a tant essuyées et un jour, vieux, entouré des respects du monde, même d'une gloire qu'il n'avait pas cherchée, il s'est éteint doucement et s'en est allé à Dieu, priant comme un simple desservant de la montagne où il était né. Le premier a été un grand homme. Après avoir été un grand évêque, le second restera un saint dans la mémoire de ceux qui l'ont connu, et b sera peut-être un jour pour l'Église. Et tous les deux, regardant la fin de leur vie, se sont rencontrés dans une même pensée. Ils ont désigné l'usage que l'on ferait de leur cçeur | 4ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE la mort, il a cherché pour y laisser ses restes un lieu ami et il a indiqué avec un égal désir la cathédrale qu'il avait tant - aimée, et l'humble église de Saint-Félix, ce village où il était né et qui l'at-tirait par le souvenir de la piété de son enfance. Ce double voeu a été exaucé. Selon un usage qui est établi comme un droit, son corps a été inhumé dans la basilique de Sainte-Croix d'Orléans, où sa parole a été si souvent éloquente, au milieu des populations qu'il a secourues pendant presque trente ans et son coeur, porté à Saint-Félix, y a été reçu comme un don, y est gardé avec une piété religieuse. Sans doute, Napoléon aura voulu soustraire son coeur à la terre ennemie où il est mort, et il l'a destiné à l'impératrice Marie-Louise, qui avait été la compagne du plus beau temps de sa vie. Tous les deux se sont rencontrés dans une même pensée. Tous les deux ont choisi une place pour déposer et faire reposer un coeur, qui avait bien besoin de repos. Ils étaient bien différents. L'un, comblé de tous les triomphes, enivré de toutes les gloires, doué du double génie de l'adminis-tration et de la guerre, a dominé et gouverné les nations, en les broyant, a conduit partout des armées, invincibles jusqu'à un der-nier jour d'épuisement, a fait périr plus d'une génération d'hommes, et, à la fin, ayant lassé la fortune, a trouvé une infortune égale, les deux étant à un niveau qui ne s'était jamais vu. L'autre, grand par l'esprit, mais plus encore par le coeur, a aimé d'un amour infini les hommes et de préférence les enfants, a dirigé les âmes dans le chemin de la charité, de la vertu a consoté les attristés, soutenu les faibles, et a mis sa passion et sa gloire à conduire à Dieu les mourants qu'il avait convertis et sauvés par son exemple et son ardente prière. Car si son esprit était élevé, son âme était embrasée d'une chaleur qui persuadait, qui entraînait. Lui, le grand évêque, celui que pendant plus de cinq lustres la France a appelé l'évêque , versait le bien partout, n'a jamais fait répandre une larme, de ces larmes qu'il a tant essuyées et un jour, vieux, entouré des respects du monde, même d'une gloire qu'il n'avait pas cherchée, il s'est éteint doucement et s'en est allé à Dieu, priant comme un simple desservant de la montagne où il était né. Le premier a été un grand homme. Après avoir été un grand évêque, le second restera un saint dans la mémoire de ceux qui l'ont connu, et @b sera peut-être un jour pour l'Église. Et tous les deux, regardant la fin de leur vie, se sont rencontrés dans une même pensée. Ils ont désigné l'usage que l'on ferait de leur cçeur | 4ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE la mort, il a cherché pour y laisser ses restes un lieu ami et il a indiqué avec un égal désir la cathédrale qu'il avait tant@@ aimée, et l'humble église de Saint-Félix, ce village où il était né et qui l'at-tirait par le souvenir de la piété de son enfance. Ce double voeu a été exaucé. Selon un usage qui est établi comme un droit, son corps a été inhumé dans la basilique de Sainte-Croix d'Orléans, où sa parole a été si souvent éloquente, au milieu des populations qu'il a secourues pendant presque trente ans et son coeur, porté à Saint-Félix, y a été reçu comme un don, y est gardé avec une piété religieuse. Sans doute, Napoléon aura voulu soustraire son coeur à la terre ennemie où il est mort, et il l'a destiné à l'impératrice Marie-Louise, qui avait été la compagne du plus beau temps de sa vie. Tous les deux se sont rencontrés dans une même pensée. Tous les deux ont choisi une place pour déposer et faire reposer un coeur, qui avait bien besoin de repos. Ils étaient bien différents. L'un, comblé de tous les triomphes, enivré de toutes les gloires, doué du double génie de l'adminis-tration et de la guerre, a dominé et gouverné les nations, en les broyant, a conduit partout des armées, invincibles jusqu'à un der-nier jour d'épuisement, a fait périr plus d'une génération d'hommes, et, à la fin, ayant lassé la fortune, a trouvé une infortune égale, les deux étant à un niveau qui ne s'était jamais vu. L'autre, grand par l'esprit, mais plus encore par le coeur, a aimé d'un amour infini les hommes et de préférence les enfants, a dirigé les âmes dans le chemin de la charité, de la vértu a consolé les attristés, soutenu les faibles, et a mis sa passion et sa gloire à conduire à Dieu les mourants qu'il avait convertis et sauvés par son exemple et son ardente prière. Car si son esprit était élevé, son âme était embrasée d'une chaleur qui persuadait, qui entraînait. Lui, le grand évêque, celui que pendant plus de cinq lustres la France a appelé l'évêque , versait le bien partout, n'a jamais fait répandre une larme, de ces larmes qu'il a tant essuyées et un jour, vieux, entouré des respects du monde, même d'une gloire qu'il n'avait pas cherchée, il s'est éteint doucement et s'en est allé à Dieu, priant comme un simple desservant de la montagne où il était né. Le premier a été un grand homme. Après avoir été un grand évêque, le second restera un saint dans la mémoire de ceux qui l'ont connu, et le sera peut-être un jour pour l'Église. Et tous les deux, regardant la fin de leur vie, se sont rencontrés dans une même pensée. Ils ont désigné l'usage que l'on ferait de leur coeur | 4ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE la mort, il a cherché pour y laisser ses restes un lieu ami et il a indiqué avec un égal désir la cathédrale qu'il avait tant@@ aimée, et l'humble église de Saint-Félix, ce village où il était né et qui l'at-tirait par le souvenir de la piété de son enfance. Ce double voeu a été exaucé. Selon un usage qui est établi comme un droit, son corps a été inhumé dans la basilique de Sainte-Croix d'Orléans, où sa parole a été si souvent éloquente, au milieu des populations qu'il a secourues pendant presque trente ans et son coeur, porté à Saint-Félix, y a été reçu comme un don, y est gardé avec une piété religieuse. Sans doute, Napoléon aura voulu soustraire son coeur à la terre ennemie où il est mort, et il l'a destiné à l'impératrice Marie-Louise, qui avait été la compagne du plus beau temps de sa vie. Tous les deux se sont rencontrés dans une même pensée. Tous les deux ont choisi une place pour déposer et faire reposer un coeur, qui avait bien besoin de repos. Ils étaient bien différents. L'un, comblé de tous les triomphes, enivré de toutes les gloires, doué du double génie de l'adminis-tration et de la guerre, a dominé et gouverné les nations, en les broyant, a conduit partout des armées, invincibles jusqu'à un der-nier jour d'épuisement, a fait périr plus d'une génération d'hommes, et, à la fin, ayant lassé la fortune, a trouvé une infortune égale, les deux étant à un niveau qui ne s'était jamais vu. L'autre, grand par l'esprit, mais plus encore par le coeur, a aimé d'un amour infini les hommes et de préférence les enfants, a dirigé les âmes dans le chemin de la charité, de la vértu a consolé les attristés, soutenu les faibles, et a mis sa passion et sa gloire à conduire à Dieu les mourants qu'il avait convertis et sauvés par son exemple et son ardente prière. Car si son esprit était élevé, son âme était embrasée d'une chaleur qui persuadait, qui entraînait. Lui, le grand évêque, celui que pendant plus de cinq lustres la France a appelé l'évêque , versait le bien partout, n'a jamais fait répandre une larme, de ces larmes qu'il a tant essuyées et un jour, vieux, entouré des respects du monde, même d'une gloire qu'il n'avait pas cherchée, il s'est éteint doucement et s'en est allé à Dieu, priant comme un simple desservant de la montagne où il était né. Le premier a été un grand homme. Après avoir été un grand évêque, le second restera un saint dans la mémoire de ceux qui l'ont connu, et le sera peut-être un jour pour l'Église. Et tous les deux, regardant la fin de leur vie, se sont rencontrés dans une même pensée. Ils ont désigné l'usage que l'on ferait de leur coeur | 4ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE la mort, il a cherché pour y laisser ses restes un lieu ami et il a indiqué avec un égal désir la cathédrale qu'il avait tant aimée, et l'humble église de Saint-Félix, ce village où il était né et qui l'at-tirait par le souvenir de la piété de son enfance. Ce double voeu a été exaucé. Selon un usage qui est établi comme un droit, son corps a été inhumé dans la basilique de Sainte-Croix d'Orléans, où sa parole a été si souvent éloquente, au milieu des populations qu'il a secourues pendant presque trente ans et son coeur, porté à Saint-Félix, y a été reçu comme un don, y est gardé avec une piété religieuse. Sans doute, Napoléon aura voulu soustraire son coeur à la terre ennemie où il est mort, et il l'a destiné à l'impératrice Marie-Louise, qui avait été la compagne du plus beau temps de sa vie. Tous les deux se sont rencontrés dans une même pensée. Tous les deux ont choisi une place pour déposer et faire reposer un coeur, qui avait bien besoin de repos. Ils étaient bien différents. L'un, comblé de tous les triomphes, enivré de toutes les gloires, doué du double génie de l'adminis-tration et de la guerre, a dominé et gouverné les nations, en les broyant, a conduit partout des armées, invincibles jusqu'à un der-nier jour d'épuisement, a fait périr plus d'une génération d'hommes, et, à la fin, ayant lassé la fortune, a trouvé une infortune égale, les deux étant à un niveau qui ne s'était jamais vu. L'autre, grand par l'esprit, mais plus encore par le coeur, a aimé d'un amour infini les hommes et de préférence les enfants, a dirigé les âmes dans le chemin de la charité, de la vértu a consolé les attristés, soutenu les faibles, et a mis sa passion et sa gloire à conduire à Dieu les mourants qu'il avait convertis et sauvés par son exemple et son ardente prière. Car si son esprit était élevé, son âme était embrasée d'une chaleur qui persuadait, qui entraînait. Lui, le grand évêque, celui que pendant plus de cinq lustres la France a appelé l'évêque , versait le bien partout, n'a jamais fait répandre une larme, de ces larmes qu'il a tant essuyées et un jour, vieux, entouré des respects du monde, même d'une gloire qu'il n'avait pas cherchée, il s'est éteint doucement et s'en est allé à Dieu, priant comme un simple desservant de la montagne où il était né. Le premier a été un grand homme. Après avoir été un grand évêque, le second restera un saint dans la mémoire de ceux qui l'ont connu, et le sera peut-être un jour pour l'Église. Et tous les deux, regardant la fin de leur vie, se sont rencontrés dans une même pensée. Ils ont désigné l'usage que l'on ferait de leur coeur | 7 | 0.002664 | 0.012868 |
149.txt | 1,864 | -92 -prêtre. N'étaient-ils pas tous catholiques ? Des ordres tout entiers, les Bénédictins, les Orato-riens, appartenaient au jansénisme. On accou-tumait le peuple à voir dans les moines des êtres défectueux, dégradés. Les Contes de Boccace avaient préparé la réformation ! Ces pamphlets aidaient la philosophie 1 dans son oeuvre de destruction, mais en temps de partis l'on ne s'ar-rête pas à ces considérations se venger de l'opi-nion ennemie est une si grande joie, qu'on oublie ses propres intérêts pour la poursuivre. Avec les querelles du jansénime ce qui occu-pait le plus la bourgeoisie de Paris c'était le théâtre, devenu presque une passion. Contraste étrange, que ce mélange de piété et de dissipation I Une tragédie de Voltaire ou de Crébillon remuait la cour et surtout la ville Le parterre, retenu dès le matin par les bourgeois, les clercs du palais ressemblait à une mer houleuse redoutée par mademoiselle Adrienne Lecouvreur et mademoi-selle Gaussin, si ravissante dans le rôle de Zaïre Belle Gaussin, Zaïre est votre ouvrage, lui écrivait Voltaire. L'opéra décidément pre-1 Voltaire appelait les jansénistes les loups et les Jésuites les renards il était aise, comme il le disait, de les voir se dé-vorer entre eux. | -92 -prêtre. N'étaient-ils pas tous catholiques ? Des ordres tout entiers, les Bénédictins, les Orato-riens, appartenaient au jansénisme. On accou-tumait le peuple à voir dans les moines des êtres défectueux, dégradés. Les Contes de Boccace avaient préparé la réformation ! Ces pamphlets aidaient la philosophie 1 dans son oeuvre de destruction, mais en temps de partis l'on ne s'ar-rête pas à ces considérations se venger de l'opi-nion ennemie est une si grande joie, qu'on oublie ses propres intérêts pour la poursuivre. Avec les querelles du jansénime ce qui occu-pait le plus la bourgeoisie de Paris c'était le théâtre, devenu presque une passion. Contraste étrange, que ce mélange de piété et de dissipation I Une tragédie de Voltaire ou de Crébillon remuait la cour et surtout la ville Le parterre, retenu dès le matin par les bourgeois, les clercs du palais ressemblait à une mer houleuse redoutée par mademoiselle Adrienne Lecouvreur et mademoi-selle Gaussin, si ravissante dans le rôle de Zaïre Belle Gaussin, Zaïre est votre ouvrage, lui écrivait Voltaire. L'opéra décidément pre-@@@@@1 Voltaire appelait les jansénistes les loups et les Jésuites les renards il était aise, comme il le disait, de les voir se dé-vorer entre eux. | ############ N'étaient-ils pas tous catholiques ? Des ordres tout entiers, les Bénédictins, les Orato-riens, appartenaient au jansénisme. On accou-tumait le peuple à voir dans les moines des êtres défectueux, dégradés. Les Contes de Boccace avaient préparé la réformation ! Ces pamphlets aidaient la philosophie 1 dans son oeuvre de destruction, mais en temps de partis l'on ne s'ar-rête pas à ces considérations se venger de l'opi-nion ennemie est une si grande joie, qu'on oublie ses propres intérêts pour la poursuivre. Avec les querelles du jansénime ce qui occu-pait le plus la bourgeoisie de Paris c'était le théâtre, devenu presque une passion. Contraste étrange, que ce mélange de piété et de dissipation ! Une tragédie de Voltaire ou de Crébillon remuait la cour et surtout la ville Le parterre, retenu dès le matin par les bourgeois, les clercs du palais ressemblait à une mer houleuse redoutée par mademoiselle Adrienne Lecouvreur et mademoi-selle Gaussin, si ravissante dans le rôle de Zaïre Belle Gaussin, Zaïre est votre ouvrage, lui écrivait Voltaire. L'opéra décidément pre-92 - 1 Voltaire appelait les jansénistes les loups et les Jésuites les renards il était aise, comme il le disait, de les voir se dé-vorer entre eux. | -92 -prêtre. N'étaient-ils pas tous catholiques ? Des ordres tout entiers, les Bénédictins, les Orato-riens, appartenaient au jansénisme. On accou-tumait le peuple à voir dans les moines des êtres défectueux, dégradés. Les Contes de Boccace avaient préparé la réformation ! Ces pamphlets aidaient la philosophie 1 dans son oeuvre de destruction, mais en temps de partis l'on ne s'ar-rête pas à ces considérations se venger de l'opi-nion ennemie est une si grande joie, qu'on oublie ses propres intérêts pour la poursuivre. Avec les querelles du jansénime ce qui occu-pait le plus la bourgeoisie de Paris c'était le théâtre, devenu presque une passion. Contraste étrange, que ce mélange de piété et de dissipation ! Une tragédie de Voltaire ou de Crébillon remuait la cour et surtout la ville Le parterre, retenu dès le matin par les bourgeois, les clercs du palais ressemblait à une mer houleuse redoutée par mademoiselle Adrienne Lecouvreur et mademoi-selle Gaussin, si ravissante dans le rôle de Zaïre Belle Gaussin, Zaïre est votre ouvrage, lui écrivait Voltaire. L'opéra décidément pre-92 - 1 Voltaire appelait les jansénistes les loups et les Jésuites les renards il était aise, comme il le disait, de les voir se dé-vorer entre eux. | -92 -prêtre. N'étaient-ils pas tous catholiques ? Des ordres tout entiers, les Bénédictins, les Orato-riens, appartenaient au jansénisme. On accou-tumait le peuple à voir dans les moines des êtres défectueux, dégradés. Les Contes de Boccace avaient préparé la réformation ! Ces pamphlets aidaient la philosophie 1 dans son oeuvre de destruction, mais en temps de partis l'on ne s'ar-rête pas à ces considérations se venger de l'opi-nion ennemie est une si grande joie, qu'on oublie ses propres intérêts pour la poursuivre. Avec les querelles du jansénime ce qui occu-pait le plus la bourgeoisie de Paris c'était le théâtre, devenu presque une passion. Contraste étrange, que ce mélange de piété et de dissipation ! Une tragédie de Voltaire ou de Crébillon remuait la cour et surtout la ville Le parterre, retenu dès le matin par les bourgeois, les clercs du palais ressemblait à une mer houleuse redoutée par mademoiselle Adrienne Lecouvreur et mademoi-selle Gaussin, si ravissante dans le rôle de Zaïre Belle Gaussin, Zaïre est votre ouvrage, lui écrivait Voltaire. L'opéra décidément pre-92 - 1 Voltaire appelait les jansénistes les loups et les Jésuites les renards il était aise, comme il le disait, de les voir se dé-vorer entre eux. | 6 | 0.004847 | 0.027149 |
175.txt | 1,864 | -209 -ses journées, elle les passait à chiffonner, à essayer les plus jolies toilettes avec un goût si prononcé pour les fourrures mises à la mode par la rei Marie Lezinska, qu'elle pleura comme un enfant sur la perte d'un manchon. Voltaire lui adressait ces vers Il est une déesse inconstante, incommode, Rizarre dans ses goûts, folle en ses errements Qui paraît, fuit, revient, et naît en tous les temps Protée était son père, et son nom est la Mode! Il est un dieu charmant, son modeste rival, Toujours nouveau comme elle et jamais inégal, Vif sans emportement, sage sans artifice Ce dieu est le Mérite, on l'adore dans vous Mais le Mérite enfin peut avoir un caprice Et ce dieu si prudent que nous admirons tous A la Mode à son tour a fait un sacrifice. Vous qui pour Flavancourt soupirez, Vous qui redoutez sa sagesse, Amants commencez d'espérer, Flavancourt vient d'avoir enfin une faiblesse 1 . Oui, elle avait pleuré de grosses larmes à la perte d'un manchon, mais ce manchon était de zibeline et avait été donné par l'Impératrice Eli-sabeth à la comtesse de Mailly. Ce fut madame de Flavancourt qui mit à la mode les chiffons ado-rables des toilettes Louis XV perfectionnés par la marquise de Pompadour. La quatrième des demoiselles de Nesles, fut 1 Poésies choisies dé Voltaire, XIV. 12. | -209 -ses journées, elle les passait à chiffonner, à essayer les plus jolies toilettes avec un goût si prononcé pour les fourrures mises à la mode par la rei Marie Lezinska, qu'elle pleura comme un enfant sur la perte d'un manchon. Voltaire lui adressait ces vers Il est une déesse inconstante, incommode, Rizarre dans ses goûts, folle en ses errements Qui paraît, fuit, revient, et naît en tous les temps Protée était son père, et son nom est la Mode! Il est un dieu charmant, son modeste rival, Toujours nouveau comme elle et jamais inégal, Vif sans emportement, sage sans artifice Ce dieu est le Mérite, on l'adore dans vous Mais le Mérite enfin peut avoir un caprice Et ce dieu si prudent que nous admirons tous A la Mode à son tour a fait un sacrifice. Vous qui pour Flavancourt soupirez, Vous qui redoutez sa sagesse, Amants commencez d'espérer, Flavancourt vient d'avoir enfin une faiblesse 1 . Oui, elle avait pleuré de grosses larmes à la perte d'un manchon, mais ce manchon était de zibeline et avait été donné par l'Impératrice Eli-sabeth à la comtesse de Mailly. Ce fut madame de Flavancourt qui mit à la mode les chiffons ado-rables des toilettes Louis XV perfectionnés par la marquise de Pompadour. La quatrième des demoiselles de Nesles, fut@@@@@@@ 1 Poésies choisies dé Voltaire, XIV. 12. | ######### journées, elle les passait à chiffonner, à essayer les plus jolies toilettes avec un goût si prononcé pour les fourrures mises à la mode par la rei Marie Lezinska, qu'elle pleura comme un enfant sur la perte d'un manchon. Voltaire lui adressait ces vers Il est une déesse inconstante, incommode, Bizarre dans ses goûts, folle en ses errements Qui paraît, fuit, revient, et naît en tous les temps Protée était son père, et son nom est la Mode! Il est un dieu charmant, son modeste rival, Toujours nouveau comme elle et jamais inégal, Vif sans emportement, sage sans artifice Ce dieu est le Mérite, on l'adore dans vous Mais le Mérite enfin peut avoir un caprice Et ce dieu si prudent que nous admirons tous A la Mode à son tour a fait un sacrifice. Vous qui pour Flavancourt soupirez, Vous qui redoutez sa sagesse, Amants commencez d'espérer, Flavancourt vient d'avoir enfin une faiblesse 1 . Oui, elle avait pleuré de grosses larmes à la perte d'un manchon, mais ce manchon était de zibeline et avait été donné par l'Impératrice Eli-sabeth à la comtesse de Mailly. Ce fut madame de Flavancourt qui mit à la mode les chiffons ado-rables des toilettes Louis XV perfectionnés par la marquise de Pompadour. La quatrième des demoiselles de Nesles, fut -209 - 1 Poésies choisies de Voltaire, XIV. 12. | -209 -ses journées, elle les passait à chiffonner, à essayer les plus jolies toilettes avec un goût si prononcé pour les fourrures mises à la mode par la rei Marie Lezinska, qu'elle pleura comme un enfant sur la perte d'un manchon. Voltaire lui adressait ces vers Il est une déesse inconstante, incommode, Bizarre dans ses goûts, folle en ses errements Qui paraît, fuit, revient, et naît en tous les temps Protée était son père, et son nom est la Mode! Il est un dieu charmant, son modeste rival, Toujours nouveau comme elle et jamais inégal, Vif sans emportement, sage sans artifice Ce dieu est le Mérite, on l'adore dans vous Mais le Mérite enfin peut avoir un caprice Et ce dieu si prudent que nous admirons tous A la Mode à son tour a fait un sacrifice. Vous qui pour Flavancourt soupirez, Vous qui redoutez sa sagesse, Amants commencez d'espérer, Flavancourt vient d'avoir enfin une faiblesse 1 . Oui, elle avait pleuré de grosses larmes à la perte d'un manchon, mais ce manchon était de zibeline et avait été donné par l'Impératrice Eli-sabeth à la comtesse de Mailly. Ce fut madame de Flavancourt qui mit à la mode les chiffons ado-rables des toilettes Louis XV perfectionnés par la marquise de Pompadour. La quatrième des demoiselles de Nesles, fut -209 - 1 Poésies choisies de Voltaire, XIV. 12. | -209 -ses journées, elle les passait à chiffonner, à essayer les plus jolies toilettes avec un goût si prononcé pour les fourrures mises à la mode par la rei Marie Lezinska, qu'elle pleura comme un enfant sur la perte d'un manchon. Voltaire lui adressait ces vers Il est une déesse inconstante, incommode, Bizarre dans ses goûts, folle en ses errements Qui paraît, fuit, revient, et naît en tous les temps Protée était son père, et son nom est la Mode! Il est un dieu charmant, son modeste rival, Toujours nouveau comme elle et jamais inégal, Vif sans emportement, sage sans artifice Ce dieu est le Mérite, on l'adore dans vous Mais le Mérite enfin peut avoir un caprice Et ce dieu si prudent que nous admirons tous A la Mode à son tour a fait un sacrifice. Vous qui pour Flavancourt soupirez, Vous qui redoutez sa sagesse, Amants commencez d'espérer, Flavancourt vient d'avoir enfin une faiblesse 1 . Oui, elle avait pleuré de grosses larmes à la perte d'un manchon, mais ce manchon était de zibeline et avait été donné par l'Impératrice Eli-sabeth à la comtesse de Mailly. Ce fut madame de Flavancourt qui mit à la mode les chiffons ado-rables des toilettes Louis XV perfectionnés par la marquise de Pompadour. La quatrième des demoiselles de Nesles, fut -209 - 1 Poésies choisies de Voltaire, XIV. 12. | 9 | 0.006902 | 0.035156 |
613.txt | 1,886 | 140 L'ART DE MAGNÉTISER M. Lafontaine nous a déclaré qu'il allait magnétiser ladite dame et la mettre par ce moyen dans un état d'insen-sibilité tel, que l'avulsion de la dent cariée pourrait avoir lieu sans douleur. Mais avant de procéder à la magnétisa-tisation, il nous a engagés à constater l'état de la dent. L'examen nous a fait voir la dent, petite molaire du côté droit de la mâchoire supérieure, cariée d'un tiers à la partie latérale gauche, bien fixe et bien solide dans son alvéole de légères percussions pratiquées sur ladite dent produisaient des douleurs intolérables, qui annonçaient l'inflammation du périoste. Après cet examen, M. Lafontaine a commencé la magné-tisation, et, au bout de vingt minutes, ladite dame était insensible, à tel point qu'on pouvait lui enfoncer des épingles à châle dans le cuir chevelu, le menton, les joues et sous les ongles, sans qu'elle donnât le moindre signe de souffrance. On a pu percuter impunément la dent, qui, avant la magné-tisation, produisait de vives douleurs. Dans cet état, M. Cohen a procédé à l'extraction de la dent. Il l'a d'abord déchaussée et arrachée ensuite sans que le moindre signe, la moindre altération des traits accusât la plus légère souf-france de la part de ladite dame. Interrogée si elle avait souffert ou si elle souffrait encore, elle a répondu négative-ment. A son réveil, la brèche qu'elle a trouvée à la mâchoire supérieure lui a appris l'extraction de la dent malade. L'alvéole a saigné, comme il arrive-toujours lors d'une semblable opération. Les personnes soussignées, en présence de qui ont eu lieu ces faits, se font un plaisir de les confirmer. Paris, 19 juin 1843. Bergoriier, -d.-m., 69, rue de Provence. Ch. Place, d.-m.-p., 17, rue Sainte-Anne. Fossati, d.-m., 7, rue du Houssaye. P.-E. Dalibon, d.-m.-p., 14, rue de l'Échiquier. B. Rigaud, directeur de la Tribune dramatique. | 140 L'ART DE MAGNÉTISER M. Lafontaine nous a déclaré qu'il allait magnétiser ladite dame et la mettre par ce moyen dans un état d'insen-sibilité tel, que l'avulsion de la dent cariée pourrait avoir lieu sans douleur. Mais avant de procéder à la magnétisa-tisation, il nous a engagés à constater l'état de la dent. L'examen nous a fait voir la dent, petite molaire du côté droit de la mâchoire supérieure, cariée d'un tiers à la partie latérale gauche, bien fixe et bien solide dans son alvéole de légères percussions pratiquées sur ladite dent produisaient des douleurs intolérables, qui annonçaient l'inflammation du périoste. Après cet examen, M. Lafontaine a commencé la magné-tisation, et, au bout de vingt minutes, ladite dame était insensible, à tel point qu'on pouvait lui enfoncer des épingles à châle dans le cuir chevelu, le menton, les joues et sous les ongles, sans qu'elle donnât le moindre signe de souffrance. On a pu percuter impunément la dent, qui, avant la magné-tisation, produisait de vives douleurs. Dans cet état, M. Cohen a procédé à l'extraction de la dent. Il l'a d'abord déchaussée et arrachée ensuite sans que le moindre signe, la moindre altération des traits accusât la plus légère souf-france de la part de ladite dame. Interrogée si elle avait souffert ou si elle souffrait encore, elle a répondu négative-ment. A son réveil, la brèche qu'elle a trouvée à la mâchoire supérieure lui a appris l'extraction de la dent malade. L'alvéole a saigné, comme il arrive-toujours lors d'une semblable opération. Les personnes soussignées, en présence de qui ont eu lieu ces faits, se font un plaisir de les confirmer. Paris, 19 juin 1843. Bergoriier, -d.-m., 69, rue de Provence. Ch. Place, d.-m.-p., 17, rue Sainte-Anne. Fossati, d.-m., 7, rue du Houssaye. P.-E. Dalibon, d.-m.-p., 14, rue de l'Échiquier. B. Rigaud, directeur de la Tribune dramatique. | 140 L'ART DE MAGNÉTISER M. Lafontaine nous a déclaré qu'il allait magnétiser ladite dame et la mettre par ce moyen dans un état d'insen-sibilité tel, que l'avulsion de la dent cariée pourrait avoir lieu sans douleur. Mais avant de procéder à la magnétisa-tisation, il nous a engagés à constater l'état de la dent. L'examen nous a fait voir la dent, petite molaire du côté droit de la mâchoire supérieure, cariée d'un tiers à la partie latérale gauche, bien fixe et bien solide dans son alvéole de légères percussions pratiquées sur ladite dent produisaient des douleurs intolérables, qui annonçaient l'inflammation du périoste. Après cet examen, M. Lafontaine a commencé la magné-tisation, et, au bout de vingt minutes, ladite dame était insensible, à tel point qu'on pouvait lui enfoncer des épingles à châle dans le cuir chevelu, le menton, les joues et sous les ongles, sans qu'elle donnât le moindre signe de souffrance. On a pu percuter impunément la dent, qui, avant la magné-tisation, produisait de vives douleurs. Dans cet état, M. Cohen a procédé à l'extraction de la dent. Il l'a d'abord déchaussée et arrachée ensuite sans que le moindre signe, la moindre altération des traits accusât la plus légère souf-france de la part de ladite dame. Interrogée si elle avait souffert ou si elle souffrait encore, elle a répondu négative-ment. A son réveil, la brèche qu'elle a trouvée à la mâchoire supérieure lui a appris l'extraction de la dent malade. L'alvéole a saigné, comme il arrive toujours lors d'une semblable opération. Les personnes soussignées, en présence de qui ont eu lieu ces faits, se font un plaisir de les confirmer. Paris, 19 juin 1843. Bergo@nier, @d.-m., 69, rue de Provence. Ch. Place, d.-m.-p., 17, rue Sainte-Anne. Fossati, d.-m., 7, rue du Houssaye. P.-E. Dalibon, d.-m.-p., 14, rue de l'Échiquier. B. Rigaud, directeur de la Tribune dramatique. | 140 L'ART DE MAGNÉTISER M. Lafontaine nous a déclaré qu'il allait magnétiser ladite dame et la mettre par ce moyen dans un état d'insen-sibilité tel, que l'avulsion de la dent cariée pourrait avoir lieu sans douleur. Mais avant de procéder à la magnétisa-tisation, il nous a engagés à constater l'état de la dent. L'examen nous a fait voir la dent, petite molaire du côté droit de la mâchoire supérieure, cariée d'un tiers à la partie latérale gauche, bien fixe et bien solide dans son alvéole de légères percussions pratiquées sur ladite dent produisaient des douleurs intolérables, qui annonçaient l'inflammation du périoste. Après cet examen, M. Lafontaine a commencé la magné-tisation, et, au bout de vingt minutes, ladite dame était insensible, à tel point qu'on pouvait lui enfoncer des épingles à châle dans le cuir chevelu, le menton, les joues et sous les ongles, sans qu'elle donnât le moindre signe de souffrance. On a pu percuter impunément la dent, qui, avant la magné-tisation, produisait de vives douleurs. Dans cet état, M. Cohen a procédé à l'extraction de la dent. Il l'a d'abord déchaussée et arrachée ensuite sans que le moindre signe, la moindre altération des traits accusât la plus légère souf-france de la part de ladite dame. Interrogée si elle avait souffert ou si elle souffrait encore, elle a répondu négative-ment. A son réveil, la brèche qu'elle a trouvée à la mâchoire supérieure lui a appris l'extraction de la dent malade. L'alvéole a saigné, comme il arrive toujours lors d'une semblable opération. Les personnes soussignées, en présence de qui ont eu lieu ces faits, se font un plaisir de les confirmer. Paris, 19 juin 1843. Bergo@nier, @d.-m., 69, rue de Provence. Ch. Place, d.-m.-p., 17, rue Sainte-Anne. Fossati, d.-m., 7, rue du Houssaye. P.-E. Dalibon, d.-m.-p., 14, rue de l'Échiquier. B. Rigaud, directeur de la Tribune dramatique. | 140 L'ART DE MAGNÉTISER M. Lafontaine nous a déclaré qu'il allait magnétiser ladite dame et la mettre par ce moyen dans un état d'insen-sibilité tel, que l'avulsion de la dent cariée pourrait avoir lieu sans douleur. Mais avant de procéder à la magnétisa-tisation, il nous a engagés à constater l'état de la dent. L'examen nous a fait voir la dent, petite molaire du côté droit de la mâchoire supérieure, cariée d'un tiers à la partie latérale gauche, bien fixe et bien solide dans son alvéole de légères percussions pratiquées sur ladite dent produisaient des douleurs intolérables, qui annonçaient l'inflammation du périoste. Après cet examen, M. Lafontaine a commencé la magné-tisation, et, au bout de vingt minutes, ladite dame était insensible, à tel point qu'on pouvait lui enfoncer des épingles à châle dans le cuir chevelu, le menton, les joues et sous les ongles, sans qu'elle donnât le moindre signe de souffrance. On a pu percuter impunément la dent, qui, avant la magné-tisation, produisait de vives douleurs. Dans cet état, M. Cohen a procédé à l'extraction de la dent. Il l'a d'abord déchaussée et arrachée ensuite sans que le moindre signe, la moindre altération des traits accusât la plus légère souf-france de la part de ladite dame. Interrogée si elle avait souffert ou si elle souffrait encore, elle a répondu négative-ment. A son réveil, la brèche qu'elle a trouvée à la mâchoire supérieure lui a appris l'extraction de la dent malade. L'alvéole a saigné, comme il arrive toujours lors d'une semblable opération. Les personnes soussignées, en présence de qui ont eu lieu ces faits, se font un plaisir de les confirmer. Paris, 19 juin 1843. Bergonier, d.-m., 69, rue de Provence. Ch. Place, d.-m.-p., 17, rue Sainte-Anne. Fossati, d.-m., 7, rue du Houssaye. P.-E. Dalibon, d.-m.-p., 14, rue de l'Échiquier. B. Rigaud, directeur de la Tribune dramatique. | 4 | 0.002137 | 0.010989 |
161.txt | 1,864 | -157 -de bataille, il possédait un art merveilleux d'ex-poser, de résumer les idées militaires ou politi-ques 1 sa parole était ardente, imagée, persua-sive et on se laissait aller doucement au son de sa voix prestigieuse. Avec Belle-Isle venait sou-vent à la cour du vieux cardinal un officier en-core distingué par ses théories militaires à en rendre jaloux le roi Frédéric lui-même, c'était le chevalier Follard, provençal d'origine qui, avait publié des livres éminents sur l'art de la guerre le chevalier Follard, esprit chaud et organisateur, traducteur et commentateur de Polybe, avait ex-pliqué et développé la tactique des armées fort original au reste, et passionné pour les miracles du diacre Paris, il allait assidûment à l'Eglise de Saint-Médard, étudier les merveilleux effets du tombeau. Les imaginations ardentes aiment les miracles il avait souvent des démêlés avec le lieutenant de police sur ses vives manifestations de jansénisme la protection du cardinal, l'avait sauvé de bien des mauvaises affaires, et il restait l'hôte assidu d'Issy, le palais-séminaire tant aimé du cardinal 2 . 1 Charles-Auguste-Fouquet, comte de Belle-Isle, reçut le bâton de maréchal en 1741 sa correspondance avec le cardinal de Fleury est des plus curieuses et des plus importantes. 2 Le chevalier de Follard a laissé plusieurs ouvrages straté-giques. Les plus considérables sont des commentaires sur Polybe. | -157 -de bataille, il possédait un art merveilleux d'ex-poser, de résumer les idées militaires ou politi-ques 1 sa parole était ardente, imagée, persua-sive et on se laissait aller doucement au son de sa voix prestigieuse. Avec Belle-Isle venait sou-vent à la cour du vieux cardinal un officier en-core distingué par ses théories militaires à en rendre jaloux le roi Frédéric lui-même, c'était le chevalier Follard, provençal d'origine qui, avait publié des livres éminents sur l'art de la guerre le chevalier Follard, esprit chaud et organisateur, traducteur et commentateur de Polybe, avait ex-pliqué et développé la tactique des armées fort original au reste, et passionné pour les miracles du diacre Paris, il allait assidûment à l'Eglise de Saint-Médard, étudier les merveilleux effets du tombeau. Les imaginations ardentes aiment les miracles il avait souvent des démêlés avec le lieutenant de police sur ses vives manifestations de jansénisme la protection du cardinal, l'avait sauvé de bien des mauvaises affaires, et il restait l'hôte assidu d'Issy, le palais-séminaire tant aimé du cardinal 2 .@@@@@@@ 1 Charles-Auguste-Fouquet, comte de Belle-Isle, reçut le bâton de maréchal en 1741 sa correspondance avec le cardinal de Fleury est des plus curieuses et des plus importantes. 2 Le chevalier de Follard a laissé plusieurs ouvrages straté-giques. Les plus considérables sont des commentaires sur Polybe. | ######## bataille, il possédait un art merveilleux d'ex-poser, de résumer les idées militaires ou politi-ques 1 sa parole était ardente, imagée, persua-sive et on se laissait aller doucement au son de sa voix prestigieuse. Avec Belle-Isle venait sou-vent à la cour du vieux cardinal un officier en-core distingué par ses théories militaires à en rendre jaloux le roi Frédéric lui-même, c'était le chevalier Follard, provençal d'origine qui, avait publié des livres éminents sur l'art de la guerre le chevalier Follard, esprit chaud et organisateur, traducteur et commentateur de Polybe, avait ex-pliqué et développé la tactique des armées fort original au reste, et passionné pour les miracles du diacre Pâris, il allait assidûment à l'Eglise de Saint-Médard, étudier les merveilleux effets du tombeau. Les imaginations ardentes aiment les miracles il avait souvent des démêlés avec le lieutenant de police sur ses vives manifestations de jansénisme la protection du cardinal, l'avait sauvé de bien des mauvaises affaires, et il restait l'hôte assidu d'Issy, le palais-séminaire tant aimé du cardinal 2 . -157 - 1 Charles-Auguste-Fouquet, comte de Belle-Isle, reçut le bâton de maréchal en 1741 sa correspondance avec le cardinal de Fleury est des plus curieuses et des plus importantes. 2 Le chevalier de Follard a laissé plusieurs ouvrages straté-giques. Les plus considérables sont des commentaires sur Polybe. | -157 -de bataille, il possédait un art merveilleux d'ex-poser, de résumer les idées militaires ou politi-ques 1 sa parole était ardente, imagée, persua-sive et on se laissait aller doucement au son de sa voix prestigieuse. Avec Belle-Isle venait sou-vent à la cour du vieux cardinal un officier en-core distingué par ses théories militaires à en rendre jaloux le roi Frédéric lui-même, c'était le chevalier Follard, provençal d'origine qui, avait publié des livres éminents sur l'art de la guerre le chevalier Follard, esprit chaud et organisateur, traducteur et commentateur de Polybe, avait ex-pliqué et développé la tactique des armées fort original au reste, et passionné pour les miracles du diacre Pâris, il allait assidûment à l'Eglise de Saint-Médard, étudier les merveilleux effets du tombeau. Les imaginations ardentes aiment les miracles il avait souvent des démêlés avec le lieutenant de police sur ses vives manifestations de jansénisme la protection du cardinal, l'avait sauvé de bien des mauvaises affaires, et il restait l'hôte assidu d'Issy, le palais-séminaire tant aimé du cardinal 2 . -157 - 1 Charles-Auguste-Fouquet, comte de Belle-Isle, reçut le bâton de maréchal en 1741 sa correspondance avec le cardinal de Fleury est des plus curieuses et des plus importantes. 2 Le chevalier de Follard a laissé plusieurs ouvrages straté-giques. Les plus considérables sont des commentaires sur Polybe. | -157 -de bataille, il possédait un art merveilleux d'ex-poser, de résumer les idées militaires ou politi-ques 1 sa parole était ardente, imagée, persua-sive et on se laissait aller doucement au son de sa voix prestigieuse. Avec Belle-Isle venait sou-vent à la cour du vieux cardinal un officier en-core distingué par ses théories militaires à en rendre jaloux le roi Frédéric lui-même, c'était le chevalier Follard, provençal d'origine qui, avait publié des livres éminents sur l'art de la guerre le chevalier Follard, esprit chaud et organisateur, traducteur et commentateur de Polybe, avait ex-pliqué et développé la tactique des armées fort original au reste, et passionné pour les miracles du diacre Pâris, il allait assidûment à l'Eglise de Saint-Médard, étudier les merveilleux effets du tombeau. Les imaginations ardentes aiment les miracles il avait souvent des démêlés avec le lieutenant de police sur ses vives manifestations de jansénisme la protection du cardinal, l'avait sauvé de bien des mauvaises affaires, et il restait l'hôte assidu d'Issy, le palais-séminaire tant aimé du cardinal 2 . -157 - 1 Charles-Auguste-Fouquet, comte de Belle-Isle, reçut le bâton de maréchal en 1741 sa correspondance avec le cardinal de Fleury est des plus curieuses et des plus importantes. 2 Le chevalier de Follard a laissé plusieurs ouvrages straté-giques. Les plus considérables sont des commentaires sur Polybe. | 8 | 0.005662 | 0.033333 |
834.txt | 1,858 | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 435 - - Mon fils 1 s'écria la marquise, avec un élan d'espoir et de joie, mon fils! - Ah ! c'est vous, ma mère ! dit-il d'une voix affaiblie. - Et moi, me reconnais-tu, Gaston? ajouta la jeune fille. - Opi, ma bonne soeur, oui. Il était à bout d'efforts et s'affaissa sur l'oreiller. - Que t'est-il donc arrivé? reprit la marquise, et d'où vient cet accident ? On eût dit que ces mots le ranimaient il se releva vive-ment sur son bras et donnant à son regard une expression suppliante - Ciiut ! ma mère, dit-il. La marquise comprit et n'insista plus. - C'est bien, mon fils, guéris d'abord nous en causerons plus tard. - Guérir, répondit-il, à quoi bon? Il y avait tant de mélancolie dans son accent que les deux femmes fondirent en larmes. -- Et nous? dit la marquise en l'embrassant sur le front. - Vous avez raison, ma mère, pardonnez-moi ce mot cruel. Je vivrai. Cette scène ne pouvait se prolonger sans danger toute émotion était de trop dans la position où se trouvait le blessé. La marquise le comprit et se tut elle se borna dès lors à veiller sur lui et à l'entourer de soins attentifs. La mère et -la fille se succédaient auprès du chevet elles ne se confiaient à personne et s'occupaient des moindres détails De toute la journée le mal n'empira pas ce fut une alter-native de moments lucides et d'assoupissements profonds, Vers le soir, il s'y joignit un peu de délire, accompagné de propos incohérents. Un nom s'y mêlait et revenait incessam-ment sur les lèvres du malade comme un souvenir et une plainte. La marquise fut seule à le recueillir, elle avait éloi-gné ses gens. D'autres fois, Gaston s'adressait à un ennemi imaginaire, et lui envoyait des défis. Il s'animait alors, ou-vrait des yeux démesurés, essayait de se mettre sur son séant et retombait accablé par la fièvre. Des gouttes de sueur couvraient son front, sa respiration était haletante. Qu'on juge de l'anxiété de sa mère. Elle assistait à cette crise sans pouvoir en conjurer la violence, ni en prévoir les résultats. | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 435 - - Mon fils 1 s'écria la marquise, avec un élan d'espoir et de joie, mon fils@! - Ah ! c'est vous, ma mère ! dit-il d'une voix affaiblie. - Et moi, me reconnais-tu, Gaston@? ajouta la jeune fille. - Opi, ma bonne soeur, oui. Il était à bout d'efforts et s'affaissa sur l'oreiller. - Que t'est-il donc arrivé@? reprit la marquise, et d'où vient cet accident ? On eût dit que ces mots le ranimaient il se releva vive-ment sur son bras et donnant à son regard une expression suppliante - Ciiut ! ma mère, dit-il. La marquise comprit et n'insista plus. - C'est bien, mon fils, guéris d'abord nous en causerons plus tard. - Guérir, répondit-il, à quoi bon@? Il y avait tant de mélancolie dans son accent que les deux femmes fondirent en larmes. -- Et nous@? dit la marquise en l'embrassant sur le front. - Vous avez raison, ma mère, pardonnez-moi ce mot cruel. Je vivrai. Cette scène ne pouvait se prolonger sans danger toute émotion était de trop dans la position où se trouvait le blessé. La marquise le comprit et se tut elle se borna dès lors à veiller sur lui et à l'entourer de soins attentifs. La mère et -la fille se succédaient auprès du chevet elles ne se confiaient à personne et s'occupaient des moindres détails De toute la journée le mal n'empira pas ce fut une alter-native de moments lucides et d'assoupissements profonds, Vers le soir, il s'y joignit un peu de délire, accompagné de propos incohérents. Un nom s'y mêlait et revenait incessam-ment sur les lèvres du malade comme un souvenir et une plainte. La marquise fut seule à le recueillir, elle avait éloi-gné ses gens. D'autres fois, Gaston s'adressait à un ennemi imaginaire, et lui envoyait des défis. Il s'animait alors, ou-vrait des yeux démesurés, essayait de se mettre sur son séant et retombait accablé par la fièvre. Des gouttes de sueur couvraient son front, sa respiration était haletante. Qu'on juge de l'anxiété de sa mère. Elle assistait à cette crise sans pouvoir en conjurer la violence, ni en prévoir les résultats. | CE ##### PEUT VOIR DANS UNE RUE. 135@@ -@Mon fils ! s'écria la marquise, avec un élan d'espoir et de joie, mon fils ! -@Ah ! c'est vous, ma mère ! dit-il d'une voix affaiblie. -@Et moi, me reconnais-tu, Gaston ? ajouta la jeune fille. -@Oui, ma bonne soeur, oui. Il était à bout d'efforts et s'affaissa sur l'oreiller. -@Que t'est-il donc arrivé ? reprit la marquise, et d'où vient cet accident ? On eût dit que ces mots le ranimaient il se releva vive-ment sur son bras et donnant à son regard une expression suppliante -@C@hut ! ma mère, dit-il. La marquise comprit et n'insista plus. -@C'est bien, mon fils, guéris d'abord nous en causerons plus tard. -@Guérir, répondit-il, à quoi bon ? Il y avait tant de mélancolie dans son accent que les deux femmes fondirent en larmes. -@@Et nous ? dit la marquise en l'embrassant sur le front. -@Vous avez raison, ma mère, pardonnez-moi ce mot cruel. Je vivrai. Cette scène ne pouvait se prolonger sans danger toute émotion était de trop dans la position où se trouvait le blessé. La marquise le comprit et se tut elle se borna dès lors à veiller sur lui et à l'entourer de soins attentifs. La mère et @la fille se succédaient auprès du chevet elles ne se confiaient à personne et s'occupaient des moindres détails De toute la journée le mal n'empira pas ce fut une alter-native de moments lucides et d'assoupissements profonds. Vers le soir, il s'y joignit un peu de délire, accompagné de propos incohérents. Un nom s'y mêlait et revenait incessam-ment sur les lèvres du malade comme un souvenir et une plainte. La marquise fut seule à le recueillir, elle avait éloi-gné ses gens. D'autres fois, Gaston s'adressait à un ennemi imaginaire, et lui envoyait des défis. Il s'animait alors, ou-vrait des yeux démesurés, essayait de se mettre sur son séant et retombait accablé par la fièvre. Des gouttes de sueur couvraient son front, sa respiration était haletante. Qu'on juge de l'anxiété de sa mère. Elle assistait à cette crise sans pouvoir en conjurer la violence, ni en prévoir les résultats. | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 135@@ -@Mon fils ! s'écria la marquise, avec un élan d'espoir et de joie, mon fils ! -@Ah ! c'est vous, ma mère ! dit-il d'une voix affaiblie. -@Et moi, me reconnais-tu, Gaston ? ajouta la jeune fille. -@Oui, ma bonne soeur, oui. Il était à bout d'efforts et s'affaissa sur l'oreiller. -@Que t'est-il donc arrivé ? reprit la marquise, et d'où vient cet accident ? On eût dit que ces mots le ranimaient il se releva vive-ment sur son bras et donnant à son regard une expression suppliante -@C@hut ! ma mère, dit-il. La marquise comprit et n'insista plus. -@C'est bien, mon fils, guéris d'abord nous en causerons plus tard. -@Guérir, répondit-il, à quoi bon ? Il y avait tant de mélancolie dans son accent que les deux femmes fondirent en larmes. -@@Et nous ? dit la marquise en l'embrassant sur le front. -@Vous avez raison, ma mère, pardonnez-moi ce mot cruel. Je vivrai. Cette scène ne pouvait se prolonger sans danger toute émotion était de trop dans la position où se trouvait le blessé. La marquise le comprit et se tut elle se borna dès lors à veiller sur lui et à l'entourer de soins attentifs. La mère et @la fille se succédaient auprès du chevet elles ne se confiaient à personne et s'occupaient des moindres détails De toute la journée le mal n'empira pas ce fut une alter-native de moments lucides et d'assoupissements profonds. Vers le soir, il s'y joignit un peu de délire, accompagné de propos incohérents. Un nom s'y mêlait et revenait incessam-ment sur les lèvres du malade comme un souvenir et une plainte. La marquise fut seule à le recueillir, elle avait éloi-gné ses gens. D'autres fois, Gaston s'adressait à un ennemi imaginaire, et lui envoyait des défis. Il s'animait alors, ou-vrait des yeux démesurés, essayait de se mettre sur son séant et retombait accablé par la fièvre. Des gouttes de sueur couvraient son front, sa respiration était haletante. Qu'on juge de l'anxiété de sa mère. Elle assistait à cette crise sans pouvoir en conjurer la violence, ni en prévoir les résultats. | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 135 -Mon fils ! s'écria la marquise, avec un élan d'espoir et de joie, mon fils ! -Ah ! c'est vous, ma mère ! dit-il d'une voix affaiblie. -Et moi, me reconnais-tu, Gaston ? ajouta la jeune fille. -Oui, ma bonne soeur, oui. Il était à bout d'efforts et s'affaissa sur l'oreiller. -Que t'est-il donc arrivé ? reprit la marquise, et d'où vient cet accident ? On eût dit que ces mots le ranimaient il se releva vive-ment sur son bras et donnant à son regard une expression suppliante -Chut ! ma mère, dit-il. La marquise comprit et n'insista plus. -C'est bien, mon fils, guéris d'abord nous en causerons plus tard. -Guérir, répondit-il, à quoi bon ? Il y avait tant de mélancolie dans son accent que les deux femmes fondirent en larmes. -Et nous ? dit la marquise en l'embrassant sur le front. -Vous avez raison, ma mère, pardonnez-moi ce mot cruel. Je vivrai. Cette scène ne pouvait se prolonger sans danger toute émotion était de trop dans la position où se trouvait le blessé. La marquise le comprit et se tut elle se borna dès lors à veiller sur lui et à l'entourer de soins attentifs. La mère et la fille se succédaient auprès du chevet elles ne se confiaient à personne et s'occupaient des moindres détails De toute la journée le mal n'empira pas ce fut une alter-native de moments lucides et d'assoupissements profonds. Vers le soir, il s'y joignit un peu de délire, accompagné de propos incohérents. Un nom s'y mêlait et revenait incessam-ment sur les lèvres du malade comme un souvenir et une plainte. La marquise fut seule à le recueillir, elle avait éloi-gné ses gens. D'autres fois, Gaston s'adressait à un ennemi imaginaire, et lui envoyait des défis. Il s'animait alors, ou-vrait des yeux démesurés, essayait de se mettre sur son séant et retombait accablé par la fièvre. Des gouttes de sueur couvraient son front, sa respiration était haletante. Qu'on juge de l'anxiété de sa mère. Elle assistait à cette crise sans pouvoir en conjurer la violence, ni en prévoir les résultats. | 25 | 0.012364 | 0.049261 |
74.txt | 1,821 | 20 leur vient des Portugais ces saturnales durent trois jours , pendant lesquels les jeunes gens se déguisent aveu des étoffes et des feuilles de palmier, avec des peaux d'a-nimaux et des herbages diversement tressés. Ils ont plusieurs genres d'industrie remarquables, mais dont les secrets nous sont inconnus. Avec certains fruits ils préparent un savon liquide , noirâtre et supérieur ad nôtre ils fabriquent de très-jolies pagnes, espèce de toile de coton, dont les dessins sont tracés avec des fils blancs, et d'autres teints en bleu ou en rouge. Ils extraient la fécule d'une espèce d'indigotier, Yindigofera endcca-phylla 1 , qui croît naturellement dans le pays, mais n'y est cultivée en aucune manière, et de la pulpe de l'avoira, elaïs guineensis une huile bonne à manger 2 et qui ne demanderait qu'une manipulation mieux entendue pour rivaliser avec nos meilleures huiles d'olives. Quant à la couleur rouge , comme on ne trouve point de rocou bixa orelland dans toute la contrée , il est à présumer qu'ils se servent d'une terre très-rouge, espèce d'ocre, dont le peu de solidité de la teinte rend la supposition assez vraisemblable. Ils ont l'art de bâtir des maisons assez commodes, de creuser des pirogues avec le feu, de façonner des pagayes, sorte de rames, fort légères, de séparer les fibres de plusieurs plantes delà famille des cypéracées, de les unir et d'en faire des ficelles très-1 Elle est décrite dans la Flore d'Oware, tom. II, pag. 43 et 44. Planch. LXXXIV. 2 Ce palmier est le plus grand de tous on obtient de l'amande du fruit une sorte de beurre d'un bon goût, et très-adoucissant, connu sous le nom de beurre de Ga-taham. | 20 leur vient des Portugais ces saturnales durent trois jours , pendant lesquels les jeunes gens se déguisent aveu des étoffes et des feuilles de palmier, avec des peaux d'a-nimaux et des herbages diversement tressés. Ils ont plusieurs genres d'industrie remarquables, mais dont les secrets nous sont inconnus. Avec certains fruits ils préparent un savon liquide , noirâtre et supérieur ad nôtre ils fabriquent de très-jolies pagnes, espèce de toile de coton, dont les dessins sont tracés avec des fils blancs, et d'autres teints en bleu ou en rouge. Ils extraient la fécule d'une espèce d'indigotier, @Yindigofera endcca-phylla 1 , qui croît naturellement dans le pays, mais n'y est cultivée en aucune manière, et de la pulpe de l'avoira, elaïs guineensis une huile bonne à manger 2 et qui ne demanderait qu'une manipulation mieux entendue pour rivaliser avec nos meilleures huiles d'olives. Quant à la couleur rouge , comme on ne trouve point de rocou bixa orelland dans toute la contrée , il est à présumer qu'ils se servent d'une terre très-rouge, espèce d'ocre, dont le peu de solidité de la teinte rend la supposition assez vraisemblable. Ils ont l'art de bâtir des maisons assez commodes, de creuser des pirogues avec le feu, de façonner des pagayes, sorte de rames, fort légères, de séparer les fibres de plusieurs plantes delà famille des cypéracées, de les unir et d'en faire des ficelles très-@@@@1 Elle est décrite dans la Flore d'Oware, tom. II, pag. 43 et 44. Planch. LXXXIV. 2 Ce palmier est le plus grand de tous on obtient de l'amande du fruit une sorte de beurre d'un bon goût, et très-adoucissant, connu sous le nom de beurre de Ga-taham. | ####### vient des Portugais ces saturnales durent trois jours , pendant lesquels les jeunes gens se déguisent avec des étoffes et des feuilles de palmier, avec des peaux d'a-nimaux et des herbages diversement tressés. Ils ont plusieurs genres d'industrie remarquables, mais dont les secrets nous sont inconnus. Avec certains fruits ils préparent un savon liquide , noirâtre et supérieur au nôtre ils fabriquent de très-jolies pagnes, espèce de toile de coton, dont les dessins sont tracés avec des fils blancs, et d'autres teints en bleu ou en rouge. Ils extraient la fécule d'une espèce d'indigotier, l'indigofera endeca-phylla 1 , qui croît naturellement dans le pays, mais n'y est cultivée en aucune manière, et de la pulpe de l'avoira, elaïs guineensis une huile bonne à manger 2 et qui ne demanderait qu'une manipulation mieux entendue pour rivaliser avec nos meilleures huiles d'olives. Quant à la couleur rouge , comme on ne trouve point de rocou bixa orellana dans toute la contrée , il est à présumer qu'ils se servent d'une terre très-rouge, espèce d'ocre, dont le peu de solidité de la teinte rend la supposition assez vraisemblable. Ils ont l'art de bâtir des maisons assez commodes, de creuser des pirogues avec le feu, de façonner des pagayes, sorte de rames, fort légères, de séparer les fibres de plusieurs plantes delà famille des cypéracées, de les unir et d'en faire des ficelles très- 20 1 Elle est décrite dans la Flore d'Oware, tom. II, pag. 43 et 44. Planch. LXXXIV. 2 Ce palmier est le plus grand de tous on obtient de l'amande du fruit une sorte de beurre d'un bon goût, et très-adoucissant, connu sous le nom de beurre de Ga-taham. | 20 leur vient des Portugais ces saturnales durent trois jours , pendant lesquels les jeunes gens se déguisent avec des étoffes et des feuilles de palmier, avec des peaux d'a-nimaux et des herbages diversement tressés. Ils ont plusieurs genres d'industrie remarquables, mais dont les secrets nous sont inconnus. Avec certains fruits ils préparent un savon liquide , noirâtre et supérieur au nôtre ils fabriquent de très-jolies pagnes, espèce de toile de coton, dont les dessins sont tracés avec des fils blancs, et d'autres teints en bleu ou en rouge. Ils extraient la fécule d'une espèce d'indigotier, l'indigofera endeca-phylla 1 , qui croît naturellement dans le pays, mais n'y est cultivée en aucune manière, et de la pulpe de l'avoira, elaïs guineensis une huile bonne à manger 2 et qui ne demanderait qu'une manipulation mieux entendue pour rivaliser avec nos meilleures huiles d'olives. Quant à la couleur rouge , comme on ne trouve point de rocou bixa orellana dans toute la contrée , il est à présumer qu'ils se servent d'une terre très-rouge, espèce d'ocre, dont le peu de solidité de la teinte rend la supposition assez vraisemblable. Ils ont l'art de bâtir des maisons assez commodes, de creuser des pirogues avec le feu, de façonner des pagayes, sorte de rames, fort légères, de séparer les fibres de plusieurs plantes delà famille des cypéracées, de les unir et d'en faire des ficelles très- 20 1 Elle est décrite dans la Flore d'Oware, tom. II, pag. 43 et 44. Planch. LXXXIV. 2 Ce palmier est le plus grand de tous on obtient de l'amande du fruit une sorte de beurre d'un bon goût, et très-adoucissant, connu sous le nom de beurre de Ga-taham. | 20 leur vient des Portugais ces saturnales durent trois jours , pendant lesquels les jeunes gens se déguisent avec des étoffes et des feuilles de palmier, avec des peaux d'a-nimaux et des herbages diversement tressés. Ils ont plusieurs genres d'industrie remarquables, mais dont les secrets nous sont inconnus. Avec certains fruits ils préparent un savon liquide , noirâtre et supérieur au nôtre ils fabriquent de très-jolies pagnes, espèce de toile de coton, dont les dessins sont tracés avec des fils blancs, et d'autres teints en bleu ou en rouge. Ils extraient la fécule d'une espèce d'indigotier, l'indigofera endeca-phylla 1 , qui croît naturellement dans le pays, mais n'y est cultivée en aucune manière, et de la pulpe de l'avoira, elaïs guineensis une huile bonne à manger 2 et qui ne demanderait qu'une manipulation mieux entendue pour rivaliser avec nos meilleures huiles d'olives. Quant à la couleur rouge , comme on ne trouve point de rocou bixa orellana dans toute la contrée , il est à présumer qu'ils se servent d'une terre très-rouge, espèce d'ocre, dont le peu de solidité de la teinte rend la supposition assez vraisemblable. Ils ont l'art de bâtir des maisons assez commodes, de creuser des pirogues avec le feu, de façonner des pagayes, sorte de rames, fort légères, de séparer les fibres de plusieurs plantes delà famille des cypéracées, de les unir et d'en faire des ficelles très- 20 1 Elle est décrite dans la Flore d'Oware, tom. II, pag. 43 et 44. Planch. LXXXIV. 2 Ce palmier est le plus grand de tous on obtient de l'amande du fruit une sorte de beurre d'un bon goût, et très-adoucissant, connu sous le nom de beurre de Ga-taham. | 10 | 0.006035 | 0.031546 |
820.txt | 1,858 | 118 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Ainsi commencée, cette correspondance n'était pas de na-ture à prendre sitôt une fin. Les prières de la jeune femme n'étaient qu'une des formes dont s'enveloppent les capitula-tions du coeur. Derrière ces prières il y avait un aveu for-mel échappé à sa sincérité. Ce fut tout ce qu'y vit Gaston, et il ne s'en montra que plus pressant. Ces campagnes de l'a-mour se ressemblent toutes. Rien qui n'y soit réglé, prévu, et qui ne s'enchaîne ayec une précision rigoureuse. Il n'y a qu'une heure pour la retraite quand cette heure est passée, la force des choses l'emporte et prévaut jusqu'au bout. Au début, les lettres de Gaston n'exprimaient qu'une pas-sion contenue et qui se trouve satisfaite de ce qu'on lui accorde. Écrire à Clémence, échanger avec elle ses pensées, lui semblait un lot suffisant. Il lui racontait combien, au mi-lieu des bruits du monde, son coeur restait indifférent, et quels élans il éprouvait au contraire à se reporter yers elle et à lui offrir en sacrifice les séductions qu'il dédaignait. Il lui disait sa vie'que son souvenir remplissait, ses prome-nades autour de l'hôtel, toujours vaines et toujours recom-mencées, ce qu'il avait fait a son intention et ce qu'il comp-tait faire, ses projets romanesques lorsque la belle saison les ramènerait tous deux dans le pays de Caux, ses travaux, ses études, qu'animait le désir de se rendre digne d'elle puis il en venait à parler de son amour, de ses rêves, de ses espé-rances dans cet idiome que les initiés seuls, comprennent et qui a plus de charme que de variété. A quoi Clémence ré-pondait en le grondant doucement, en s'effrayant de ses témérités, et l'engageant à ne pas tenter le destin comme il le faisait par des lettres trop fréquentes et des démarches qui pouvaient la perdre irréparablement. Il est de l'essence des sentiments, et des plus vifs surtout, de ne pas s'arrêter dans leur marche ils vont toujours et promptement à l'excès. Gaston ne dérogea pas à cette loi constante. Bientôt il y eut, dans le ton de ses lettres, un changement dont Clémence s'alarma. Ce qui lui avait suffi d'abord ne le contentait plus il s'en prévalait pour exiger davantage. Puis c'étaient des élans mal contenus, et des im-patiences dont il ne pouvait se défendre. Il se plaignait de ne pas obtenir tout ce qu'il désirait il accusait Clémence de lui - mesurer d'une manière trop avare les témoignages de ten- | 118 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Ainsi commencée, cette correspondance n'était pas de na-ture à prendre sitôt une fin. Les prières de la jeune femme n'étaient qu'une des formes dont s'enveloppent les capitula-tions du coeur. Derrière ces prières@ il y avait un aveu for-mel échappé à sa sincérité. Ce fut tout ce qu'y vit Gaston, et il ne s'en montra que plus pressant. Ces campagnes de l'a-mour se ressemblent toutes. Rien qui n'y soit réglé, prévu, et qui ne s'enchaîne ayec une précision rigoureuse. Il n'y a qu'une heure pour la retraite quand cette heure est passée, la force des choses l'emporte et prévaut jusqu'au bout. Au début, les lettres de Gaston n'exprimaient qu'une pas-sion contenue et qui se trouve satisfaite de ce qu'on lui accorde. Écrire à Clémence, échanger avec elle ses pensées, lui semblait un lot suffisant. Il lui racontait combien, au mi-lieu des bruits du monde, son coeur restait indifférent, et quels élans il éprouvait au contraire à se reporter yers elle et à lui offrir en sacrifice les séductions qu'il dédaignait. Il lui disait sa vie'que son souvenir remplissait, ses prome-nades autour de l'hôtel, toujours vaines et toujours recom-mencées, ce qu'il avait fait a son intention et ce qu'il comp-tait faire, ses projets romanesques lorsque la belle saison les ramènerait tous deux dans le pays de Caux, ses travaux, ses études, qu'animait le désir de se rendre digne d'elle puis il en venait à parler de son amour, de ses rêves, de ses espé-rances dans cet idiome que les initiés seuls, comprennent et qui a plus de charme que de variété. A quoi Clémence ré-pondait en le grondant doucement, en s'effrayant de ses témérités, et l'engageant à ne pas tenter le destin comme il le faisait par des lettres trop fréquentes et des démarches qui pouvaient la perdre irréparablement. Il est de l'essence des sentiments, et des plus vifs surtout, de ne pas s'arrêter dans leur marche ils vont toujours et promptement à l'excès. Gaston ne dérogea pas à cette loi constante. Bientôt il y eut, dans le ton de ses lettres, un changement dont Clémence s'alarma. Ce qui lui avait suffi d'abord ne le contentait plus il s'en prévalait pour exiger davantage. Puis c'étaient des élans mal contenus, et des im-patiences dont il ne pouvait se défendre. Il se plaignait de ne pas obtenir tout ce qu'il désirait il accusait Clémence de lui - mesurer d'une manière trop avare les témoignages de ten- | 118 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Ainsi commencée, cette correspondance n'était pas de na-ture à prendre sitôt une fin. Les prières de la jeune femme n'étaient qu'une des formes dont s'enveloppent les capitula-tions du coeur. Derrière ces prières, il y avait un aveu for-mel échappé à sa sincérité. Ce fut tout ce qu'y vit Gaston, et il ne s'en montra que plus pressant. Ces campagnes de l'a-mour se ressemblent toutes. Rien qui n'y soit réglé, prévu, et qui ne s'enchaîne avec une précision rigoureuse. Il n'y a qu'une heure pour la retraite quand cette heure est passée, la force des choses l'emporte et prévaut jusqu'au bout. Au début, les lettres de Gaston n'exprimaient qu'une pas-sion contenue et qui se trouve satisfaite de ce qu'on lui accorde. Écrire à Clémence, échanger avec elle ses pensées, lui semblait un lot suffisant. Il lui racontait combien, au mi-lieu des bruits du monde, son coeur restait indifférent, et quels élans il éprouvait au contraire à se reporter vers elle et à lui offrir en sacrifice les séductions qu'il dédaignait. Il lui disait sa vie que son souvenir remplissait, ses prome-nades autour de l'hôtel, toujours vaines et toujours recom-mencées, ce qu'il avait fait à son intention et ce qu'il comp-tait faire, ses projets romanesques lorsque la belle saison les ramènerait tous deux dans le pays de Caux, ses travaux, ses études, qu'animait le désir de se rendre digne d'elle puis il en venait à parler de son amour, de ses rêves, de ses espé-rances dans cet idiome que les initiés seuls@ comprennent et qui a plus de charme que de variété. A quoi Clémence ré-pondait en le grondant doucement, en s'effrayant de ses témérités, et l'engageant à ne pas tenter le destin comme il le faisait par des lettres trop fréquentes et des démarches qui pouvaient la perdre irréparablement. Il est de l'essence des sentiments, et des plus vifs surtout, de ne pas s'arrêter dans leur marche ils vont toujours et promptement à l'excès. Gaston ne dérogea pas à cette loi constante. Bientôt il y eut, dans le ton de ses lettres, un changement dont Clémence s'alarma. Ce qui lui avait suffi d'abord ne le contentait plus il s'en prévalait pour exiger davantage. Puis c'étaient des élans mal contenus, et des im-patiences dont il ne pouvait se défendre. Il se plaignait de ne pas obtenir tout ce qu'il désirait il accusait Clémence de lui @@mesurer d'une manière trop avare les témoignages de ten- | 118 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Ainsi commencée, cette correspondance n'était pas de na-ture à prendre sitôt une fin. Les prières de la jeune femme n'étaient qu'une des formes dont s'enveloppent les capitula-tions du coeur. Derrière ces prières, il y avait un aveu for-mel échappé à sa sincérité. Ce fut tout ce qu'y vit Gaston, et il ne s'en montra que plus pressant. Ces campagnes de l'a-mour se ressemblent toutes. Rien qui n'y soit réglé, prévu, et qui ne s'enchaîne avec une précision rigoureuse. Il n'y a qu'une heure pour la retraite quand cette heure est passée, la force des choses l'emporte et prévaut jusqu'au bout. Au début, les lettres de Gaston n'exprimaient qu'une pas-sion contenue et qui se trouve satisfaite de ce qu'on lui accorde. Écrire à Clémence, échanger avec elle ses pensées, lui semblait un lot suffisant. Il lui racontait combien, au mi-lieu des bruits du monde, son coeur restait indifférent, et quels élans il éprouvait au contraire à se reporter vers elle et à lui offrir en sacrifice les séductions qu'il dédaignait. Il lui disait sa vie que son souvenir remplissait, ses prome-nades autour de l'hôtel, toujours vaines et toujours recom-mencées, ce qu'il avait fait à son intention et ce qu'il comp-tait faire, ses projets romanesques lorsque la belle saison les ramènerait tous deux dans le pays de Caux, ses travaux, ses études, qu'animait le désir de se rendre digne d'elle puis il en venait à parler de son amour, de ses rêves, de ses espé-rances dans cet idiome que les initiés seuls@ comprennent et qui a plus de charme que de variété. A quoi Clémence ré-pondait en le grondant doucement, en s'effrayant de ses témérités, et l'engageant à ne pas tenter le destin comme il le faisait par des lettres trop fréquentes et des démarches qui pouvaient la perdre irréparablement. Il est de l'essence des sentiments, et des plus vifs surtout, de ne pas s'arrêter dans leur marche ils vont toujours et promptement à l'excès. Gaston ne dérogea pas à cette loi constante. Bientôt il y eut, dans le ton de ses lettres, un changement dont Clémence s'alarma. Ce qui lui avait suffi d'abord ne le contentait plus il s'en prévalait pour exiger davantage. Puis c'étaient des élans mal contenus, et des im-patiences dont il ne pouvait se défendre. Il se plaignait de ne pas obtenir tout ce qu'il désirait il accusait Clémence de lui @@mesurer d'une manière trop avare les témoignages de ten- | 118 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Ainsi commencée, cette correspondance n'était pas de na-ture à prendre sitôt une fin. Les prières de la jeune femme n'étaient qu'une des formes dont s'enveloppent les capitula-tions du coeur. Derrière ces prières, il y avait un aveu for-mel échappé à sa sincérité. Ce fut tout ce qu'y vit Gaston, et il ne s'en montra que plus pressant. Ces campagnes de l'a-mour se ressemblent toutes. Rien qui n'y soit réglé, prévu, et qui ne s'enchaîne avec une précision rigoureuse. Il n'y a qu'une heure pour la retraite quand cette heure est passée, la force des choses l'emporte et prévaut jusqu'au bout. Au début, les lettres de Gaston n'exprimaient qu'une pas-sion contenue et qui se trouve satisfaite de ce qu'on lui accorde. Écrire à Clémence, échanger avec elle ses pensées, lui semblait un lot suffisant. Il lui racontait combien, au mi-lieu des bruits du monde, son coeur restait indifférent, et quels élans il éprouvait au contraire à se reporter vers elle et à lui offrir en sacrifice les séductions qu'il dédaignait. Il lui disait sa vie que son souvenir remplissait, ses prome-nades autour de l'hôtel, toujours vaines et toujours recom-mencées, ce qu'il avait fait à son intention et ce qu'il comp-tait faire, ses projets romanesques lorsque la belle saison les ramènerait tous deux dans le pays de Caux, ses travaux, ses études, qu'animait le désir de se rendre digne d'elle puis il en venait à parler de son amour, de ses rêves, de ses espé-rances dans cet idiome que les initiés seuls comprennent et qui a plus de charme que de variété. A quoi Clémence ré-pondait en le grondant doucement, en s'effrayant de ses témérités, et l'engageant à ne pas tenter le destin comme il le faisait par des lettres trop fréquentes et des démarches qui pouvaient la perdre irréparablement. Il est de l'essence des sentiments, et des plus vifs surtout, de ne pas s'arrêter dans leur marche ils vont toujours et promptement à l'excès. Gaston ne dérogea pas à cette loi constante. Bientôt il y eut, dans le ton de ses lettres, un changement dont Clémence s'alarma. Ce qui lui avait suffi d'abord ne le contentait plus il s'en prévalait pour exiger davantage. Puis c'étaient des élans mal contenus, et des im-patiences dont il ne pouvait se défendre. Il se plaignait de ne pas obtenir tout ce qu'il désirait il accusait Clémence de lui mesurer d'une manière trop avare les témoignages de ten- | 8 | 0.003315 | 0.021552 |
60.txt | 1,821 | ÉLOGE HISTORIQUE DE A. M. F. J . PALISOT DE BEAUVOIS, MEMBRE DE L'INSTITUT DE FRANCE. APRÈS que tous les corps savans , auxquels ses travaux l'avaient associé, ont payé un juste tribut d'éloges à un homme dont les sciences en deuil déploreront long-temps la perte, me sera-t-il permis de faire entendre ma faible voix, d'élever à sa mémoire un monument sans faste mêlant aux larmes dont sa tombe est mouillée des guirlandes de ces mêmes fleurs qu'il prit tant de soins à étudier -, à bien décrire et à naturaliser parmi nous ? L'amitié m'en impose le devoir elle sera mon excuse, si je reste au-dessous de mon sujet, en louant un savant qui fut estimé de tous ses concitoyens, vénéré des doctes dont il fut l'émule et le confrère, chéri de tous ceux qui le connurent. J'aurai à le montrer tel qu'il fut, observateur fidèle, voyageur infatigable, homme juste, ami sincère, patriote zélé je le suivrai dans le monde civilisé et au milieu des peuplades sauvages, dans les déserts et au sein de sa famille, dans l'agitation perpé-tuelle des voyages et dans le silence studieux du cabinet je le considérerai comblé des dons de la fortune et acca-fclé par le malheur je le montrerai encore, en tout temps i | ÉLOGE HISTORIQUE DE A. M. F. J . PALISOT DE BEAUVOIS, MEMBRE DE L'INSTITUT DE FRANCE. APRÈS que tous les corps savans , auxquels ses travaux l'avaient associé, ont payé un juste tribut d'éloges à un homme dont les sciences en deuil déploreront long-temps la perte, me sera-t-il permis de faire entendre ma faible voix, d'élever à sa mémoire un monument sans faste mêlant aux larmes dont sa tombe est mouillée des guirlandes de ces mêmes fleurs qu'il prit tant de soins à étudier -, à bien décrire et à naturaliser parmi nous ? L'amitié m'en impose le devoir elle sera mon excuse, si je reste au-dessous de mon sujet, en louant un savant qui fut estimé de tous ses concitoyens, vénéré des doctes dont il fut l'émule et le confrère, chéri de tous ceux qui le connurent. J'aurai à le montrer tel qu'il fut, observateur fidèle, voyageur infatigable, homme juste, ami sincère, patriote zélé je le suivrai dans le monde civilisé et au milieu des peuplades sauvages, dans les déserts et au sein de sa famille, dans l'agitation perpé-tuelle des voyages et dans le silence studieux du cabinet je le considérerai comblé des dons de la fortune et acca-fclé par le malheur je le montrerai encore, en tout temps i | ÉLOGE HISTORIQUE DE A. M. F. J . PALISOT DE BEAUVOIS, MEMBRE DE L'INSTITUT DE FRANCE. APRÈS que tous les corps savans , auxquels ses travaux l'avaient associé, ont payé un juste tribut d'éloges à un homme dont les sciences en deuil déploreront long-temps la perte, me sera-t-il permis de faire entendre ma faible voix, d'élever à sa mémoire un monument sans faste mêlant aux larmes dont sa tombe est mouillée des guirlandes de ces mêmes fleurs qu'il prit tant de soins à étudier -, à bien décrire et à naturaliser parmi nous ? L'amitié m'en impose le devoir elle sera mon excuse, si je reste au-dessous de mon sujet, en louant un savant qui fut estimé de tous ses concitoyens, vénéré des doctes dont il fut l'émule et le confrère, chéri de tous ceux qui le connurent. J'aurai à le montrer tel qu'il fut, observateur fidèle, voyageur infatigable, homme juste, ami sincère, patriote zélé je le suivrai dans le monde civilisé et au milieu des peuplades sauvages, dans les déserts et au sein de sa famille, dans l'agitation perpé-tuelle des voyages et dans le silence studieux du cabinet je le considérerai comblé des dons de la fortune et acca-@blé par le malheur je le montrerai encore, en tout temps i | ÉLOGE HISTORIQUE DE A. M. F. J . PALISOT DE BEAUVOIS, MEMBRE DE L'INSTITUT DE FRANCE. APRÈS que tous les corps savans , auxquels ses travaux l'avaient associé, ont payé un juste tribut d'éloges à un homme dont les sciences en deuil déploreront long-temps la perte, me sera-t-il permis de faire entendre ma faible voix, d'élever à sa mémoire un monument sans faste mêlant aux larmes dont sa tombe est mouillée des guirlandes de ces mêmes fleurs qu'il prit tant de soins à étudier -, à bien décrire et à naturaliser parmi nous ? L'amitié m'en impose le devoir elle sera mon excuse, si je reste au-dessous de mon sujet, en louant un savant qui fut estimé de tous ses concitoyens, vénéré des doctes dont il fut l'émule et le confrère, chéri de tous ceux qui le connurent. J'aurai à le montrer tel qu'il fut, observateur fidèle, voyageur infatigable, homme juste, ami sincère, patriote zélé je le suivrai dans le monde civilisé et au milieu des peuplades sauvages, dans les déserts et au sein de sa famille, dans l'agitation perpé-tuelle des voyages et dans le silence studieux du cabinet je le considérerai comblé des dons de la fortune et acca-@blé par le malheur je le montrerai encore, en tout temps i | ÉLOGE HISTORIQUE DE A. M. F. J . PALISOT DE BEAUVOIS, MEMBRE DE L'INSTITUT DE FRANCE. APRÈS que tous les corps savans , auxquels ses travaux l'avaient associé, ont payé un juste tribut d'éloges à un homme dont les sciences en deuil déploreront long-temps la perte, me sera-t-il permis de faire entendre ma faible voix, d'élever à sa mémoire un monument sans faste mêlant aux larmes dont sa tombe est mouillée des guirlandes de ces mêmes fleurs qu'il prit tant de soins à étudier -, à bien décrire et à naturaliser parmi nous ? L'amitié m'en impose le devoir elle sera mon excuse, si je reste au-dessous de mon sujet, en louant un savant qui fut estimé de tous ses concitoyens, vénéré des doctes dont il fut l'émule et le confrère, chéri de tous ceux qui le connurent. J'aurai à le montrer tel qu'il fut, observateur fidèle, voyageur infatigable, homme juste, ami sincère, patriote zélé je le suivrai dans le monde civilisé et au milieu des peuplades sauvages, dans les déserts et au sein de sa famille, dans l'agitation perpé-tuelle des voyages et dans le silence studieux du cabinet je le considérerai comblé des dons de la fortune et acca-blé par le malheur je le montrerai encore, en tout temps i | 2 | 0.001668 | 0.008621 |
808.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. i'05 faule, ouvrir son coeur et en rendre la pureté manifeste. Elle n'en eut ni le courage, ni peut-être le désir elle aima mieux supporter les conséquences de sa défaite. Désormais, plus de révolte, ni rien qui y ressemblât elle livra ce jour-là ses dernières armes, et resta à la merci du vainqueur. XXIII Les suites de cette scène furent bientôt visibles, mArae aux yeux les plus indifférents la santé de la comtesse en éprouva une atteinte profonde. De plusieurs semaines, elle ne put mettre le pied hors de ses appartements. Ce n'était pas un mal caractérisé, et les médecins y perdaient leur science c'était une sorte d'abandon et de détachement de la vie. Non pas que Clémence se refusât au traitement qui lui était indiqué en cela comme en toute chose, sa résignation était absolue. Si quelque résolution énergique se cachait là-dessous, elle n'en laissait rien paraître. A la voir si calme, si maîtresse de ses esprits, ayant pour tout le monde des pa-roles si douces, on n'aurait pu soupçonner ni une souffrance, ni un-combat intérieur. Désormais, sa force ne devait plus s'exercer que contre elle-même elle se composa un visage et mura son coeur. Dieu sait pourtant ce qu'elle éprouvait dans ce perpétuel contact avec les objets de ses invincibles répugnances. Plus que jamais, Pulchérie l'obsédait à la voir constamment à ses côtés, Clémence avait fini par prendre en haine jusqu'à la lumière du jour elle implorait les ténèbres pour la déli-vrer de cette vision. Parfois elle restait accoudée sur une table durant des heures entières, la tète plongée dans ses mains, ou bien elle fermait les yeux, comme si elle eût cédé à un assoupissement. Heureuse encore quand la vieille fille ne l'arrachait pas à cette diversion par un témoignage d'in-térêt blessant comme le fer d'un poignard | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. i'05 faule, ouvrir son coeur et en rendre la pureté manifeste. Elle n'en eut ni le courage, ni peut-être le désir elle aima mieux supporter les conséquences de sa défaite. Désormais, plus de révolte, ni rien qui y ressemblât elle livra ce jour-là ses dernières armes, et resta à la merci du vainqueur. XXIII Les suites de cette scène furent bientôt visibles, mArae aux yeux les plus indifférents la santé de la comtesse en éprouva une atteinte profonde. De plusieurs semaines, elle ne put mettre le pied hors de ses appartements. Ce n'était pas un mal caractérisé, et les médecins y perdaient leur science c'était une sorte d'abandon et de détachement de la vie. Non pas que Clémence se refusât au traitement qui lui était indiqué en cela comme en toute chose, sa résignation était absolue. Si quelque résolution énergique se cachait là-dessous, elle n'en laissait rien paraître. A la voir si calme, si maîtresse de ses esprits, ayant pour tout le monde des pa-roles si douces, on n'aurait pu soupçonner ni une souffrance, ni un-combat intérieur. Désormais, sa force ne devait plus s'exercer que contre elle-même elle se composa un visage et mura son coeur. Dieu sait pourtant ce qu'elle éprouvait dans ce perpétuel contact avec les objets de ses invincibles répugnances. Plus que jamais, Pulchérie l'obsédait à la voir constamment à ses côtés, Clémence avait fini par prendre en haine jusqu'à la lumière du jour elle implorait les ténèbres pour la déli-vrer de cette vision. Parfois elle restait accoudée sur une table durant des heures entières, la tète plongée dans ses mains, ou bien elle fermait les yeux, comme si elle eût cédé à un assoupissement. Heureuse encore quand la vieille fille ne l'arrachait pas à cette diversion par un témoignage d'in-térêt blessant comme le fer d'un poignard | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. @105 faute, ouvrir son coeur et en rendre la pureté manifeste. Elle n'en eut ni le courage, ni peut-être le désir elle aima mieux supporter les conséquences de sa défaite. Désormais, plus de révolte, ni rien qui y ressemblât elle livra ce jour-là ses dernières armes, et resta à la merci du vainqueur. XXIII Les suites de cette scène furent bientôt visibles, m@ême aux yeux les plus indifférents la santé de la comtesse en éprouva une atteinte profonde. De plusieurs semaines, elle ne put mettre le pied hors de ses appartements. Ce n'était pas un mal caractérisé, et les médecins y perdaient leur science c'était une sorte d'abandon et de détachement de la vie. Non pas que Clémence se refusât au traitement qui lui était indiqué en cela comme en toute chose, sa résignation était absolue. Si quelque résolution énergique se cachait là-dessous, elle n'en laissait rien paraître. A la voir si calme, si maîtresse de ses esprits, ayant pour tout le monde des pa-roles si douces, on n'aurait pu soupçonner ni une souffrance, ni un combat intérieur. Désormais, sa force ne devait plus s'exercer que contre elle-même elle se composa un visage et mura son coeur. Dieu sait pourtant ce qu'elle éprouvait dans ce perpétuel contact avec les objets de ses invincibles répugnances. Plus que jamais, Pulchérie l'obsédait à la voir constamment à ses côtés, Clémence avait fini par prendre en haine jusqu'à la lumière du jour elle implorait les ténèbres pour la déli-vrer de cette vision. Parfois elle restait accoudée sur une table durant des heures entières, la tête plongée dans ses mains, ou bien elle fermait les yeux, comme si elle eût cédé à un assoupissement. Heureuse encore quand la vieille fille ne l'arrachait pas à cette diversion par un témoignage d'in-térêt blessant comme le fer d'un poignard | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. @105 faute, ouvrir son coeur et en rendre la pureté manifeste. Elle n'en eut ni le courage, ni peut-être le désir elle aima mieux supporter les conséquences de sa défaite. Désormais, plus de révolte, ni rien qui y ressemblât elle livra ce jour-là ses dernières armes, et resta à la merci du vainqueur. XXIII Les suites de cette scène furent bientôt visibles, m@ême aux yeux les plus indifférents la santé de la comtesse en éprouva une atteinte profonde. De plusieurs semaines, elle ne put mettre le pied hors de ses appartements. Ce n'était pas un mal caractérisé, et les médecins y perdaient leur science c'était une sorte d'abandon et de détachement de la vie. Non pas que Clémence se refusât au traitement qui lui était indiqué en cela comme en toute chose, sa résignation était absolue. Si quelque résolution énergique se cachait là-dessous, elle n'en laissait rien paraître. A la voir si calme, si maîtresse de ses esprits, ayant pour tout le monde des pa-roles si douces, on n'aurait pu soupçonner ni une souffrance, ni un combat intérieur. Désormais, sa force ne devait plus s'exercer que contre elle-même elle se composa un visage et mura son coeur. Dieu sait pourtant ce qu'elle éprouvait dans ce perpétuel contact avec les objets de ses invincibles répugnances. Plus que jamais, Pulchérie l'obsédait à la voir constamment à ses côtés, Clémence avait fini par prendre en haine jusqu'à la lumière du jour elle implorait les ténèbres pour la déli-vrer de cette vision. Parfois elle restait accoudée sur une table durant des heures entières, la tête plongée dans ses mains, ou bien elle fermait les yeux, comme si elle eût cédé à un assoupissement. Heureuse encore quand la vieille fille ne l'arrachait pas à cette diversion par un témoignage d'in-térêt blessant comme le fer d'un poignard | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 105 faute, ouvrir son coeur et en rendre la pureté manifeste. Elle n'en eut ni le courage, ni peut-être le désir elle aima mieux supporter les conséquences de sa défaite. Désormais, plus de révolte, ni rien qui y ressemblât elle livra ce jour-là ses dernières armes, et resta à la merci du vainqueur. XXIII Les suites de cette scène furent bientôt visibles, même aux yeux les plus indifférents la santé de la comtesse en éprouva une atteinte profonde. De plusieurs semaines, elle ne put mettre le pied hors de ses appartements. Ce n'était pas un mal caractérisé, et les médecins y perdaient leur science c'était une sorte d'abandon et de détachement de la vie. Non pas que Clémence se refusât au traitement qui lui était indiqué en cela comme en toute chose, sa résignation était absolue. Si quelque résolution énergique se cachait là-dessous, elle n'en laissait rien paraître. A la voir si calme, si maîtresse de ses esprits, ayant pour tout le monde des pa-roles si douces, on n'aurait pu soupçonner ni une souffrance, ni un combat intérieur. Désormais, sa force ne devait plus s'exercer que contre elle-même elle se composa un visage et mura son coeur. Dieu sait pourtant ce qu'elle éprouvait dans ce perpétuel contact avec les objets de ses invincibles répugnances. Plus que jamais, Pulchérie l'obsédait à la voir constamment à ses côtés, Clémence avait fini par prendre en haine jusqu'à la lumière du jour elle implorait les ténèbres pour la déli-vrer de cette vision. Parfois elle restait accoudée sur une table durant des heures entières, la tête plongée dans ses mains, ou bien elle fermait les yeux, comme si elle eût cédé à un assoupissement. Heureuse encore quand la vieille fille ne l'arrachait pas à cette diversion par un témoignage d'in-térêt blessant comme le fer d'un poignard | 8 | 0.004381 | 0.023256 |
48.txt | 1,863 | -70-quatre mois. Mais, enfin pressée par les ins-tances de ses religieuses, il fallut se mettre au lit la surveille de la Toussaint, jour de sa naissance. Dès ce moment elle annonça sa mort, et jeta la consternation dans le coeurde toutes ses filles. Quelques jours après, elle les fit assembler dans sa pauvre cellule, et, les yeux baignés de larmes, elle leur dit, dans l'attitude la plus humiliée Mes chères filles, je vous demande très-humblement pardon de la mauvaise édification que je vous ai don-née, et démon peu de charité. Mais en me pardonnant mes fautes , priez, je vous en supplie, le père des miséricordes de me les pardonner. Sa maladie, qui tira en longueur, ne ser-vit qu'à confirmer l'idée générale qu'on avait de sa vertu. Jamais il ne lui échappa une pa-role de plainte, jamais il ne parut d'émotion sur son visage, si ce n'est quand on lui don-nait des louanges qui offensaient son humili-té. Toujours attentive aux besoins de ses soeurs, saines ou malades, dont elle s'infor-mait exactement, jamais elle ne s'avisa de penser à ses propres besoins. Ce fut dans ces heureuses dispositions etdans des sentiments continuels d'amour, qu'après avoir prédit bien | -70-quatre mois. Mais, enfin pressée par les ins-tances de ses religieuses, il fallut se mettre au lit la surveille de la Toussaint, jour de sa naissance. Dès ce moment elle annonça sa mort, et jeta la consternation dans le coeur@de toutes ses filles. Quelques jours après, elle les fit assembler dans sa pauvre cellule, et, les yeux baignés de larmes, elle leur dit, dans l'attitude la plus humiliée Mes chères filles, je vous demande très-humblement pardon de la mauvaise édification que je vous ai don-née, et d@émon peu de charité. Mais en me pardonnant mes fautes , priez, je vous en supplie, le père des miséricordes de me les pardonner. Sa maladie, qui tira en longueur, ne ser-vit qu'à confirmer l'idée générale qu'on avait de sa vertu. Jamais il ne lui échappa une pa-role de plainte, jamais il ne parut d'émotion sur son visage, si ce n'est quand on lui don-nait des louanges qui offensaient son humili-té. Toujours attentive aux besoins de ses soeurs, saines ou malades, dont elle s'infor-mait exactement, jamais elle ne s'avisa de penser à ses propres besoins. Ce fut dans ces heureuses dispositions et@dans des sentiments continuels d'amour, qu'après avoir prédit bien | ########## mois. Mais, enfin pressée par les ins-tances de ses religieuses, il fallut se mettre au lit la surveille de la Toussaint, jour de sa naissance. Dès ce moment elle annonça sa mort, et jeta la consternation dans le coeur de toutes ses filles. Quelques jours après, elle les fit assembler dans sa pauvre cellule, et, les yeux baignés de larmes, elle leur dit, dans l'attitude la plus humiliée Mes chères filles, je vous demande très-humblement pardon de la mauvaise édification que je vous ai don-née, et de mon peu de charité. Mais en me pardonnant mes fautes , priez, je vous en supplie, le père des miséricordes de me les pardonner. Sa maladie, qui tira en longueur, ne ser-vit qu'à confirmer l'idée générale qu'on avait de sa vertu. Jamais il ne lui échappa une pa-role de plainte, jamais il ne parut d'émotion sur son visage, si ce n'est quand on lui don-nait des louanges qui offensaient son humili-té. Toujours attentive aux besoins de ses soeurs, saines ou malades, dont elle s'infor-mait exactement, jamais elle ne s'avisa de penser à ses propres besoins. Ce fut dans ces heureuses dispositions et dans des sentiments continuels d'amour, qu'après avoir prédit bien | -70-quatre mois. Mais, enfin pressée par les ins-tances de ses religieuses, il fallut se mettre au lit la surveille de la Toussaint, jour de sa naissance. Dès ce moment elle annonça sa mort, et jeta la consternation dans le coeur de toutes ses filles. Quelques jours après, elle les fit assembler dans sa pauvre cellule, et, les yeux baignés de larmes, elle leur dit, dans l'attitude la plus humiliée Mes chères filles, je vous demande très-humblement pardon de la mauvaise édification que je vous ai don-née, et de mon peu de charité. Mais en me pardonnant mes fautes , priez, je vous en supplie, le père des miséricordes de me les pardonner. Sa maladie, qui tira en longueur, ne ser-vit qu'à confirmer l'idée générale qu'on avait de sa vertu. Jamais il ne lui échappa une pa-role de plainte, jamais il ne parut d'émotion sur son visage, si ce n'est quand on lui don-nait des louanges qui offensaient son humili-té. Toujours attentive aux besoins de ses soeurs, saines ou malades, dont elle s'infor-mait exactement, jamais elle ne s'avisa de penser à ses propres besoins. Ce fut dans ces heureuses dispositions et dans des sentiments continuels d'amour, qu'après avoir prédit bien | -70-quatre mois. Mais, enfin pressée par les ins-tances de ses religieuses, il fallut se mettre au lit la surveille de la Toussaint, jour de sa naissance. Dès ce moment elle annonça sa mort, et jeta la consternation dans le coeur de toutes ses filles. Quelques jours après, elle les fit assembler dans sa pauvre cellule, et, les yeux baignés de larmes, elle leur dit, dans l'attitude la plus humiliée Mes chères filles, je vous demande très-humblement pardon de la mauvaise édification que je vous ai don-née, et de mon peu de charité. Mais en me pardonnant mes fautes , priez, je vous en supplie, le père des miséricordes de me les pardonner. Sa maladie, qui tira en longueur, ne ser-vit qu'à confirmer l'idée générale qu'on avait de sa vertu. Jamais il ne lui échappa une pa-role de plainte, jamais il ne parut d'émotion sur son visage, si ce n'est quand on lui don-nait des louanges qui offensaient son humili-té. Toujours attentive aux besoins de ses soeurs, saines ou malades, dont elle s'infor-mait exactement, jamais elle ne s'avisa de penser à ses propres besoins. Ce fut dans ces heureuses dispositions et dans des sentiments continuels d'amour, qu'après avoir prédit bien | 4 | 0.003387 | 0.017391 |
767.txt | 1,858 | 58 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rins capables de la diriger. La distance n'était pas grande mais encore fallait-il le temps de trouver du monde et de re mettre l'embarcation à flot une demi-heupe devait s'écouler dans ces préparatifs une demi-heure, c'est-à-dire un siècle, cent fois plus qu'il n'en fallait pour rendre le mal irrépa-rable, et donner à la mort le temps d'achever son oeuvre. Claire le sentait et ne se contenait plus elle s'indignait qu'on ne trouvât pas des moyens plus prompts, s'en prenait au comte et au baron, et, dans son désespoir, allait donner l'exemple d'un dévouement inutile, lorsque Gaston se mon- -tra sur le rocher, tenant Clémence entre ses bras. Quoique, à cette distance, les objets ne fussent pas bien distincts, le coeur de Claire ne s'y trompa point elle joignit les mains et jeta un regard vers le ciel - Merci, mon Dieu elle est sauvée 1 s'écria-t-ffile. C'est Gaston qui me la rend. , De la grève, un autre personnage avait suivi cette scène, et avec un instinct aussi sûr que celui de Claire, en avait nommé le principal acteur. C'était le baron de Montréal - - Fatalité ! s'écria-t-il ! Toujours cet homme entre ma femme et moi. Cependant Clémence était moins sauvée qu'on ne le croyait elle avait changé d'élément sans changer d'aspect l'anéan-tissement persistait. Gaston ne savait qu'imaginer pour ra-mener la vie dans ce corps d'où elle s'était si récemment re-tirée il cherchait dans ses souvenirs et dans ses instincts par quels moyens il pourrait rendre le coloris à ces lèvres, la respiration à cette poitrine, le sang à ces artères et aces veines, frappées d'insensibilité. Il n'était ni docteur, ni pra-ticien mais, à défaut de science, il avait les inspirations du coeur. - Assis sur le rocher, il tenait Clémence entre ses bras et la tête appuyée sur son épaule, comme si, à ce contact, un échange mystérieux eût dû se faire, à son profit à elle, à ses dépens à lui. Il séchait ses vêtements, réchauffait ses membres raidis, épiait sur sa figure languissante les signes qui pouvaient révéler un changement d'état, la couvait pour ainsi dire du regard et avec une telle puissance, qu'une âme serait revenue des limbes pour répondre à un semblable ap-pel. Parfois même, il lui parlait comme si elle eût pu l'en- | 58 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rins capables de la diriger. La distance n'était pas grande mais encore fallait-il le temps de trouver du monde et de re mettre l'embarcation à flot une demi-heupe devait s'écouler dans ces préparatifs une demi-heure, c'est-à-dire un siècle, cent fois plus qu'il n'en fallait pour rendre le mal irrépa-rable, et donner à la mort le temps d'achever son oeuvre. Claire le sentait et ne se contenait plus elle s'indignait qu'on ne trouvât pas des moyens plus prompts, s'en prenait au comte et au baron, et, dans son désespoir, allait donner l'exemple d'un dévouement inutile, lorsque Gaston se mon- -tra sur le rocher, tenant Clémence entre ses bras. Quoique, à cette distance, les objets ne fussent pas bien distincts, le coeur de Claire ne s'y trompa point elle joignit les mains et jeta un regard vers le ciel - Merci, mon Dieu elle est sauvée 1 s'écria-t-ffile. C'est Gaston qui me la rend. , De la grève, un autre personnage avait suivi cette scène, et avec un instinct aussi sûr que celui de Claire, en avait nommé le principal acteur. C'était le baron de Montréal - - Fatalité ! s'écria-t-il ! Toujours cet homme entre ma femme et moi. Cependant Clémence était moins sauvée qu'on ne le croyait elle avait changé d'élément sans changer d'aspect l'anéan-tissement persistait. Gaston ne savait qu'imaginer pour ra-mener la vie dans ce corps d'où elle s'était si récemment re-tirée il cherchait dans ses souvenirs et dans ses instincts par quels moyens il pourrait rendre le coloris à ces lèvres, la respiration à cette poitrine, le sang à ces artères et @aces veines, frappées d'insensibilité. Il n'était ni docteur, ni pra-ticien mais, à défaut de science, il avait les inspirations du coeur. - Assis sur le rocher, il tenait Clémence entre ses bras et la tête appuyée sur son épaule, comme si, à ce contact, un échange mystérieux eût dû se faire, à son profit à elle, à ses dépens à lui. Il séchait ses vêtements, réchauffait ses membres raidis, épiait sur sa figure languissante les signes qui pouvaient révéler un changement d'état, la couvait pour ainsi dire du regard et avec une telle puissance, qu'une âme serait revenue des limbes pour répondre à un semblable ap-pel. Parfois même, il lui parlait comme si elle eût pu l'en- | 58 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rins capables de la diriger. La distance n'était pas grande mais encore fallait-il le temps de trouver du monde et de re mettre l'embarcation à flot une demi-heure devait s'écouler dans ces préparatifs une demi-heure, c'est-à-dire un siècle, cent fois plus qu'il n'en fallait pour rendre le mal irrépa-rable, et donner à la mort le temps d'achever son oeuvre. Claire le sentait et ne se contenait plus elle s'indignait qu'on ne trouvât pas des moyens plus prompts, s'en prenait au comte et au baron, et, dans son désespoir, allait donner l'exemple d'un dévouement inutile, lorsque Gaston se mon@@-tra sur le rocher, tenant Clémence entre ses bras. Quoique, à cette distance, les objets ne fussent pas bien distincts, le coeur de Claire ne s'y trompa point elle joignit les mains et jeta un regard vers le ciel -@Merci, mon Dieu elle est sauvée ! s'écria-t-@elle. C'est Gaston qui me la rend.d. De la grève, un autre personnage avait suivi cette scène, et avec un instinct aussi sûr que celui de Claire, en avait nommé le principal acteur. C'était le baron de Montréal -@@@Fatalité ! s'écria-t-il ! Toujours cet homme entre ma femme et moi. Cependant Clémence était moins sauvée qu'on ne le croyait elle avait changé d'élément sans changer d'aspect l'anéan-tissement persistait. Gaston ne savait qu'imaginer pour ra-mener la vie dans ce corps d'où elle s'était si récemment re-tirée il cherchait dans ses souvenirs et dans ses instincts par quels moyens il pourrait rendre le coloris à ces lèvres, la respiration à cette poitrine, le sang à ces artères et à ces veines, frappées d'insensibilité. Il n'était ni docteur, ni pra-ticien mais, à défaut de science, il avait les inspirations du coeur. @@Assis sur le rocher, il tenait Clémence entre ses bras et la tête appuyée sur son épaule, comme si, à ce contact, un échange mystérieux eût dû se faire, à son profit à elle, à ses dépens à lui. Il séchait ses vêtements, réchauffait ses membres raidis, épiait sur sa figure languissante les signes qui pouvaient révéler un changement d'état, la couvait pour ainsi dire du regard et avec une telle puissance, qu'une âme serait revenue des limbes pour répondre à un semblable ap-pel. Parfois même, il lui parlait comme si elle eût pu l'en- | 58 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rins capables de la diriger. La distance n'était pas grande mais encore fallait-il le temps de trouver du monde et de re mettre l'embarcation à flot une demi-heure devait s'écouler dans ces préparatifs une demi-heure, c'est-à-dire un siècle, cent fois plus qu'il n'en fallait pour rendre le mal irrépa-rable, et donner à la mort le temps d'achever son oeuvre. Claire le sentait et ne se contenait plus elle s'indignait qu'on ne trouvât pas des moyens plus prompts, s'en prenait au comte et au baron, et, dans son désespoir, allait donner l'exemple d'un dévouement inutile, lorsque Gaston se mon@@-tra sur le rocher, tenant Clémence entre ses bras. Quoique, à cette distance, les objets ne fussent pas bien distincts, le coeur de Claire ne s'y trompa point elle joignit les mains et jeta un regard vers le ciel -@Merci, mon Dieu elle est sauvée ! s'écria-t-@elle. C'est Gaston qui me la rend.d. De la grève, un autre personnage avait suivi cette scène, et avec un instinct aussi sûr que celui de Claire, en avait nommé le principal acteur. C'était le baron de Montréal -@@@Fatalité ! s'écria-t-il ! Toujours cet homme entre ma femme et moi. Cependant Clémence était moins sauvée qu'on ne le croyait elle avait changé d'élément sans changer d'aspect l'anéan-tissement persistait. Gaston ne savait qu'imaginer pour ra-mener la vie dans ce corps d'où elle s'était si récemment re-tirée il cherchait dans ses souvenirs et dans ses instincts par quels moyens il pourrait rendre le coloris à ces lèvres, la respiration à cette poitrine, le sang à ces artères et à ces veines, frappées d'insensibilité. Il n'était ni docteur, ni pra-ticien mais, à défaut de science, il avait les inspirations du coeur. @@Assis sur le rocher, il tenait Clémence entre ses bras et la tête appuyée sur son épaule, comme si, à ce contact, un échange mystérieux eût dû se faire, à son profit à elle, à ses dépens à lui. Il séchait ses vêtements, réchauffait ses membres raidis, épiait sur sa figure languissante les signes qui pouvaient révéler un changement d'état, la couvait pour ainsi dire du regard et avec une telle puissance, qu'une âme serait revenue des limbes pour répondre à un semblable ap-pel. Parfois même, il lui parlait comme si elle eût pu l'en- | 58 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rins capables de la diriger. La distance n'était pas grande mais encore fallait-il le temps de trouver du monde et de re mettre l'embarcation à flot une demi-heure devait s'écouler dans ces préparatifs une demi-heure, c'est-à-dire un siècle, cent fois plus qu'il n'en fallait pour rendre le mal irrépa-rable, et donner à la mort le temps d'achever son oeuvre. Claire le sentait et ne se contenait plus elle s'indignait qu'on ne trouvât pas des moyens plus prompts, s'en prenait au comte et au baron, et, dans son désespoir, allait donner l'exemple d'un dévouement inutile, lorsque Gaston se mon-tra sur le rocher, tenant Clémence entre ses bras. Quoique, à cette distance, les objets ne fussent pas bien distincts, le coeur de Claire ne s'y trompa point elle joignit les mains et jeta un regard vers le ciel -Merci, mon Dieu elle est sauvée ! s'écria-t-elle. C'est Gaston qui me la rend.d. De la grève, un autre personnage avait suivi cette scène, et avec un instinct aussi sûr que celui de Claire, en avait nommé le principal acteur. C'était le baron de Montréal -Fatalité ! s'écria-t-il ! Toujours cet homme entre ma femme et moi. Cependant Clémence était moins sauvée qu'on ne le croyait elle avait changé d'élément sans changer d'aspect l'anéan-tissement persistait. Gaston ne savait qu'imaginer pour ra-mener la vie dans ce corps d'où elle s'était si récemment re-tirée il cherchait dans ses souvenirs et dans ses instincts par quels moyens il pourrait rendre le coloris à ces lèvres, la respiration à cette poitrine, le sang à ces artères et à ces veines, frappées d'insensibilité. Il n'était ni docteur, ni pra-ticien mais, à défaut de science, il avait les inspirations du coeur. Assis sur le rocher, il tenait Clémence entre ses bras et la tête appuyée sur son épaule, comme si, à ce contact, un échange mystérieux eût dû se faire, à son profit à elle, à ses dépens à lui. Il séchait ses vêtements, réchauffait ses membres raidis, épiait sur sa figure languissante les signes qui pouvaient révéler un changement d'état, la couvait pour ainsi dire du regard et avec une telle puissance, qu'une âme serait revenue des limbes pour répondre à un semblable ap-pel. Parfois même, il lui parlait comme si elle eût pu l'en- | 17 | 0.007522 | 0.041667 |
773.txt | 1,858 | 64 CE #U'0N PEUT VOIR DANS UNE RUE. le sort qui attendait la malheureuse victime quand il ne se-rait plus là. Dans les conditions fâcheuses où se trouvait le château de Beaupré, il n'y avait plus de place pour la joie et les diver-tissements, Aussi les relations de voisinage en furent-elles profondément modifiées. Les personnes qui n'y venaient qu'à titre d'invités se contentèrent d'envoyer, de loin en loin, prendre des nouvelles du vieux -comte et de sa fille. Les Saint-Pons, seuls, ne changèrent rien à leur pied d'intimité à raison des circonstances, ils y mirent môme plus d'empres-sement. La marquise et Claire étaient surtout très-assidues. Parfois aussi Gaston les accompagnait, ez, à étudier son vi-sage, il eût été facile d'y découvrir comme un reflet des sen-timents dont Clémence était assiégée. Il souffrait de ses dou-leurs et s'amigeait de son deuil. Pas un mot n'était échangé qui décelât une entente secrète, mais ce que les lèvres n'o-saient pas dire, les yeux le disaient il y avait concert entre ces deux coeurs. Cependant une influence hostile aux Saint-Pons semblait prévaloir de plus en plus au château et agir de manière à troubler les rapports des deux familles. A mesure que l'in- -telligence du vieux comte s'éteignait et qu'il avait moins le sentiment de ce qui se passait autour de lui, Sigismond, en sa qualité d'héritier des biens et du nom, prenait davantage des airs de maître, s'emparait des prérogatives de l'emploi et des rênes du gouvernement, rangeait de son parti les valets qui vont toujours du côté des nouveaux visages, et s'appliquait à faire régner dans cette enceinte d'autres habitudes et un autre esprit. Le premier essai qu'il fit de cette autorité souterraine, consista en un système de sourdes persécutions et d'avanies subalternes dirigées contre les Saint-Pons. Désormais, quand ils parurent à Beaupré-, ils ne trouvèrent plus cet accueil et ces prévenances auxquels le comte les avait accoutumés et qu'ils méritaient à tous les titres. Gaston fut l'objet de pro-- cédés qui allaient jusqu'à l'impolitesse la consigne le dési-gnait pour point de mire et c'était, parmi les inférieursà qui renchérirait. Ce petit complot ne put échapper à Clémence, et elle ne se méprit pas davantage sur le motif qui l'avait inspiré. Pour en conjurer l'effet, elle adopta sur-le-champria conduite oppo- | 64 CE #U'0N PEUT VOIR DANS UNE RUE. le sort qui attendait la malheureuse victime quand il ne se-rait plus là. Dans les conditions fâcheuses où se trouvait le château de Beaupré, il n'y avait plus de place pour la joie et les diver-tissements, Aussi les relations de voisinage en furent-elles profondément modifiées. Les personnes qui n'y venaient qu'à titre d'invités se contentèrent d'envoyer, de loin en loin, prendre des nouvelles du vieux -comte et de sa fille. Les Saint-Pons, seuls, ne changèrent rien à leur pied d'intimité à raison des circonstances, ils y mirent môme plus d'empres-sement. La marquise et Claire étaient surtout très-assidues. Parfois aussi Gaston les accompagnait, ez, à étudier son vi-sage, il eût été facile d'y découvrir comme un reflet des sen-timents dont Clémence était assiégée. Il souffrait de ses dou-leurs et s'a@@migeait de son deuil. Pas un mot n'était échangé qui décelât une entente secrète, mais ce que les lèvres n'o-saient pas dire, les yeux le disaient il y avait concert entre ces deux coeurs. Cependant une influence hostile aux Saint-Pons semblait prévaloir de plus en plus au château et agir de manière à troubler les rapports des deux familles. A mesure que l'in- -telligence du vieux comte s'éteignait et qu'il avait moins le sentiment de ce qui se passait autour de lui, Sigismond, en sa qualité d'héritier des biens et du nom, prenait davantage des airs de maître, s'emparait des prérogatives de l'emploi et des rênes du gouvernement, rangeait de son parti les valets qui vont toujours du côté des nouveaux visages, et s'appliquait à faire régner dans cette enceinte d'autres habitudes et un autre esprit. Le premier essai qu'il fit de cette autorité souterraine, consista en un système de sourdes persécutions et d'avanies subalternes dirigées contre les Saint-Pons. Désormais, quand ils parurent à Beaupré-, ils ne trouvèrent plus cet accueil et ces prévenances auxquels le comte les avait accoutumés et qu'ils méritaient à tous les titres. Gaston fut l'objet de pro-- cédés qui allaient jusqu'à l'impolitesse la consigne le dési-gnait pour point de mire et c'était, parmi les inférieurs@@à qui renchérirait. Ce petit complot ne put échapper à Clémence, et elle ne se méprit pas davantage sur le motif qui l'avait inspiré. Pour en conjurer l'effet, elle adopta sur-le-champria conduite oppo- | 64 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. le sort qui attendait la malheureuse victime quand il ne se-rait plus là. Dans les conditions fâcheuses où se trouvait le château de Beaupré, il n'y avait plus de place pour la joie et les diver-tissements. Aussi les relations de voisinage en furent-elles profondément modifiées. Les personnes qui n'y venaient qu'à titre d'invités se contentèrent d'envoyer, de loin en loin, prendre des nouvelles du vieux @comte et de sa fille. Les Saint-Pons, seuls, ne changèrent rien à leur pied d'intimité à raison des circonstances, ils y mirent même plus d'empres-sement. La marquise et Claire étaient surtout très-assidues. Parfois aussi Gaston les accompagnait, et, à étudier son vi-sage, il eût été facile d'y découvrir comme un reflet des sen-timents dont Clémence était assiégée. Il souffrait de ses dou-leurs et s'affligeait de son deuil. Pas un mot n'était échangé qui décelât une entente secrète, mais ce que les lèvres n'o-saient pas dire, les yeux le disaient il y avait concert entre ces deux coeurs. Cependant une influence hostile aux Saint-Pons semblait prévaloir de plus en plus au château et agir de manière à troubler les rapports des deux familles. A mesure que l'in-@@telligence du vieux comte s'éteignait et qu'il avait moins le sentiment de ce qui se passait autour de lui, Sigismond, en sa qualité d'héritier des biens et du nom, prenait davantage des airs de maître, s'emparait des prérogatives de l'emploi et des rênes du gouvernement, rangeait de son parti les valets qui vont toujours du côté des nouveaux visages, et s'appliquait à faire régner dans cette enceinte d'autres habitudes et un autre esprit. Le premier essai qu'il fit de cette autorité souterraine, consista en un système de sourdes persécutions et d'avanies subalternes dirigées contre les Saint-Pons. Désormais, quand ils parurent à Beaupré@, ils ne trouvèrent plus cet accueil et ces prévenances auxquels le comte les avait accoutumés et qu'ils méritaient à tous les titres. Gaston fut l'objet de pro-@@cédés qui allaient jusqu'à l'impolitesse la consigne le dési-gnait pour point de mire et c'était, parmi les inférieurs, à qui renchérirait. Ce petit complot ne put échapper à Clémence, et elle ne se méprit pas davantage sur le motif qui l'avait inspiré. Pour en conjurer l'effet, elle adopta sur-le-champ la conduite oppo- | 64 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. le sort qui attendait la malheureuse victime quand il ne se-rait plus là. Dans les conditions fâcheuses où se trouvait le château de Beaupré, il n'y avait plus de place pour la joie et les diver-tissements. Aussi les relations de voisinage en furent-elles profondément modifiées. Les personnes qui n'y venaient qu'à titre d'invités se contentèrent d'envoyer, de loin en loin, prendre des nouvelles du vieux @comte et de sa fille. Les Saint-Pons, seuls, ne changèrent rien à leur pied d'intimité à raison des circonstances, ils y mirent même plus d'empres-sement. La marquise et Claire étaient surtout très-assidues. Parfois aussi Gaston les accompagnait, et, à étudier son vi-sage, il eût été facile d'y découvrir comme un reflet des sen-timents dont Clémence était assiégée. Il souffrait de ses dou-leurs et s'affligeait de son deuil. Pas un mot n'était échangé qui décelât une entente secrète, mais ce que les lèvres n'o-saient pas dire, les yeux le disaient il y avait concert entre ces deux coeurs. Cependant une influence hostile aux Saint-Pons semblait prévaloir de plus en plus au château et agir de manière à troubler les rapports des deux familles. A mesure que l'in-@@telligence du vieux comte s'éteignait et qu'il avait moins le sentiment de ce qui se passait autour de lui, Sigismond, en sa qualité d'héritier des biens et du nom, prenait davantage des airs de maître, s'emparait des prérogatives de l'emploi et des rênes du gouvernement, rangeait de son parti les valets qui vont toujours du côté des nouveaux visages, et s'appliquait à faire régner dans cette enceinte d'autres habitudes et un autre esprit. Le premier essai qu'il fit de cette autorité souterraine, consista en un système de sourdes persécutions et d'avanies subalternes dirigées contre les Saint-Pons. Désormais, quand ils parurent à Beaupré@, ils ne trouvèrent plus cet accueil et ces prévenances auxquels le comte les avait accoutumés et qu'ils méritaient à tous les titres. Gaston fut l'objet de pro-@@cédés qui allaient jusqu'à l'impolitesse la consigne le dési-gnait pour point de mire et c'était, parmi les inférieurs, à qui renchérirait. Ce petit complot ne put échapper à Clémence, et elle ne se méprit pas davantage sur le motif qui l'avait inspiré. Pour en conjurer l'effet, elle adopta sur-le-champ la conduite oppo- | 64 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. le sort qui attendait la malheureuse victime quand il ne se-rait plus là. Dans les conditions fâcheuses où se trouvait le château de Beaupré, il n'y avait plus de place pour la joie et les diver-tissements. Aussi les relations de voisinage en furent-elles profondément modifiées. Les personnes qui n'y venaient qu'à titre d'invités se contentèrent d'envoyer, de loin en loin, prendre des nouvelles du vieux comte et de sa fille. Les Saint-Pons, seuls, ne changèrent rien à leur pied d'intimité à raison des circonstances, ils y mirent même plus d'empres-sement. La marquise et Claire étaient surtout très-assidues. Parfois aussi Gaston les accompagnait, et, à étudier son vi-sage, il eût été facile d'y découvrir comme un reflet des sen-timents dont Clémence était assiégée. Il souffrait de ses dou-leurs et s'affligeait de son deuil. Pas un mot n'était échangé qui décelât une entente secrète, mais ce que les lèvres n'o-saient pas dire, les yeux le disaient il y avait concert entre ces deux coeurs. Cependant une influence hostile aux Saint-Pons semblait prévaloir de plus en plus au château et agir de manière à troubler les rapports des deux familles. A mesure que l'in-telligence du vieux comte s'éteignait et qu'il avait moins le sentiment de ce qui se passait autour de lui, Sigismond, en sa qualité d'héritier des biens et du nom, prenait davantage des airs de maître, s'emparait des prérogatives de l'emploi et des rênes du gouvernement, rangeait de son parti les valets qui vont toujours du côté des nouveaux visages, et s'appliquait à faire régner dans cette enceinte d'autres habitudes et un autre esprit. Le premier essai qu'il fit de cette autorité souterraine, consista en un système de sourdes persécutions et d'avanies subalternes dirigées contre les Saint-Pons. Désormais, quand ils parurent à Beaupré, ils ne trouvèrent plus cet accueil et ces prévenances auxquels le comte les avait accoutumés et qu'ils méritaient à tous les titres. Gaston fut l'objet de pro-cédés qui allaient jusqu'à l'impolitesse la consigne le dési-gnait pour point de mire et c'était, parmi les inférieurs, à qui renchérirait. Ce petit complot ne put échapper à Clémence, et elle ne se méprit pas davantage sur le motif qui l'avait inspiré. Pour en conjurer l'effet, elle adopta sur-le-champ la conduite oppo- | 18 | 0.007696 | 0.048837 |
798.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT. VOIR DANS UNE RUE. 93 au marché que son frère lui proposait et que volontiers elle lui eût fermé la bouche dès le premier mot. A défaut, et par avance, son visage parlait pour elle. Cependant un retour eut lieu dans sa manière d'envisager les choses, lorsque Sigismond aborda le point délicat et parla de se dessaisir, en faveur de mademoiselle Pulchérie, du gouvernement de Phôtel. Commander chez les Montréal, avoir la haute-main sur les gens, était une perspective qui s'offrait pour la première fois à l'ambition de la vieille fille, et qui flattait singulièrement ses goûts invétérés. De là, un peu d'hésitation dans son esprit et une certaine modification dans son maintien elle se radoucit d'une manière évidente. Ce n'eût pas été néanmoins assez pour la ramener compléle-ment, si, à ce premier appât, il ne s'en fût joint un autre d'une saveur bien plus relevée. On lui livrait Clémence on lui donnait une jeune femme à dévorer voilà-ce qui tran-cha ses scrupules et termina ses irrésolutions. Depuis long-temps elle nourrissait, vis-à-vis de l'héritièreddes Montréal, une de ces jalousies qui vont, au besoin, jusqu'à la férocité. Clémence était riche elle appartenait au monde elle avait pour elle l'éclat du nom et du rang, elle était belle par-dessus le marché que de griefs réunis 1 et comment les pardonner? Pulchérie n'en pardonnait aucun. C'était à peine si elle con-naissait la comtesse, mais dans sa solitude elle s'était exer-cée à la détester et y avait parfaitement réussi. Ainsi disposée, qu'on juge de l'effet, que produisit sur elle l'offre de Sigismond. Elle aurait donc une proie et pour-rait en disposer à son gré, à ses heures, sans que personne vint la tirer de ses mains. Elle serait libre de lui infliger de petites tortures de son invention, des raffinements de servi-tude qu'elle n'avait point eu l'occasion d'appliquer, faute de -sujets, et dont elle attendait des résultats merveilleux. Elle se vengerait ainsi en détail et à petit feu de la beauté, de la. grâce, de la richesse, de tout ce qu'elle n'avait pas et enra-geait de voir chez autrui. La belle issue pour ses haines et ses envies rentrées 1 la belle revanche contre ses désappoin-tements ! Quand les idées de mademoiselle Pulchérie eurent pris cette direction, elle devint tout autre. Sa figure s'épanouit elle sourit presque à Sigismond. Autant elle avait éprouvé | CE QU'ON PEUT. VOIR DANS UNE RUE. 93 au marché que son frère lui proposait et que volontiers elle lui eût fermé la bouche dès le premier mot. A défaut, et par avance, son visage parlait pour elle. Cependant un retour eut lieu dans sa manière d'envisager les choses, lorsque Sigismond aborda le point délicat et parla de se dessaisir, en faveur de mademoiselle Pulchérie, du gouvernement de @Phôtel. Commander chez les Montréal, avoir la haute-main sur les gens, était une perspective qui s'offrait pour la première fois à l'ambition de la vieille fille, et qui flattait singulièrement ses goûts invétérés. De là, un peu d'hésitation dans son esprit et une certaine modification dans son maintien elle se radoucit d'une manière évidente. Ce n'eût pas été néanmoins assez pour la ramener compléle-ment, si, à ce premier appât, il ne s'en fût joint un autre d'une saveur bien plus relevée. On lui livrait Clémence on lui donnait une jeune femme à dévorer voilà-ce qui tran-cha ses scrupules et termina ses irrésolutions. Depuis long-temps elle nourrissait, vis-à-vis de l'héritièreddes Montréal, une de ces jalousies qui vont, au besoin, jusqu'à la férocité. Clémence était riche elle appartenait au monde elle avait pour elle l'éclat du nom et du rang, elle était belle par-dessus le marché que de griefs réunis 1 et comment les pardonner@? Pulchérie n'en pardonnait aucun. C'était à peine si elle con-naissait la comtesse, mais dans sa solitude elle s'était exer-cée à la détester et y avait parfaitement réussi. Ainsi disposée, qu'on juge de l'effet, que produisit sur elle l'offre de Sigismond. Elle aurait donc une proie et pour-rait en disposer à son gré, à ses heures, sans que personne vint la tirer de ses mains. Elle serait libre de lui infliger de petites tortures de son invention, des raffinements de servi-tude qu'elle n'avait point eu l'occasion d'appliquer, faute de -sujets, et dont elle attendait des résultats merveilleux. Elle se vengerait ainsi en détail et à petit feu de la beauté, de la. grâce, de la richesse, de tout ce qu'elle n'avait pas et enra-geait de voir chez autrui. La belle issue pour ses haines et ses envies rentrées 1 la belle revanche contre ses désappoin-tements ! Quand les idées de mademoiselle Pulchérie eurent pris cette direction, elle devint tout autre. Sa figure s'épanouit elle sourit presque à Sigismond. Autant elle avait éprouvé | CE QU'ON PEUT@ VOIR DANS UNE RUE. 93 au marché que son frère lui proposait et que volontiers elle lui eût fermé la bouche dès le premier mot. A défaut, et par avance, son visage parlait pour elle. Cependant un retour eut lieu dans sa manière d'envisager les choses, lorsque Sigismond aborda le point délicat et parla de se dessaisir, en faveur de mademoiselle Pulchérie, du gouvernement de l'hôtel. Commander chez les Montréal, avoir la haute-main sur les gens, était une perspective qui s'offrait pour la première fois à l'ambition de la vieille fille, et qui flattait singulièrement ses goûts invétérés. De là, un peu d'hésitation dans son esprit et une certaine modification dans son maintien elle se radoucit d'une manière évidente. Ce n'eût pas été néanmoins assez pour la ramener compléte-ment, si, à ce premier appât, il ne s'en fût joint un autre d'une saveur bien plus relevée. On lui livrait Clémence on lui donnait une jeune femme à dévorer voilà ce qui tran-cha ses scrupules et termina ses irrésolutions. Depuis long-temps elle nourrissait, vis-à-vis de l'héritière des Montréal, une de ces jalousies qui vont, au besoin, jusqu'à la férocité. Clémence était riche elle appartenait au monde elle avait pour elle l'éclat du nom et du rang, elle était belle par-dessus le marché que de griefs réunis ! et comment les pardonner ? Pulchérie n'en pardonnait aucun. C'était à peine si elle con-naissait la comtesse, mais dans sa solitude elle s'était exer-cée à la détester et y avait parfaitement réussi. Ainsi disposée, qu'on juge de l'effet@ que produisit sur elle l'offre de Sigismond. Elle aurait donc une proie et pour-rait en disposer à son gré, à ses heures, sans que personne vînt la tirer de ses mains. Elle serait libre de lui infliger de petites tortures de son invention, des raffinements de servi-tude qu'elle n'avait point eu l'occasion d'appliquer, faute de @sujets, et dont elle attendait des résultats merveilleux. Elle se vengerait ainsi en détail et à petit feu de la beauté, de la@ grâce, de la richesse, de tout ce qu'elle n'avait pas et enra-geait de voir chez autrui. La belle issue pour ses haines et ses envies rentrées ! la belle revanche contre ses désappoin-tements ! Quand les idées de mademoiselle Pulchérie eurent pris cette direction, elle devint tout autre. Sa figure s'épanouit elle sourit presque à Sigismond. Autant elle avait éprouvé | CE QU'ON PEUT@ VOIR DANS UNE RUE. 93 au marché que son frère lui proposait et que volontiers elle lui eût fermé la bouche dès le premier mot. A défaut, et par avance, son visage parlait pour elle. Cependant un retour eut lieu dans sa manière d'envisager les choses, lorsque Sigismond aborda le point délicat et parla de se dessaisir, en faveur de mademoiselle Pulchérie, du gouvernement de l'hôtel. Commander chez les Montréal, avoir la haute-main sur les gens, était une perspective qui s'offrait pour la première fois à l'ambition de la vieille fille, et qui flattait singulièrement ses goûts invétérés. De là, un peu d'hésitation dans son esprit et une certaine modification dans son maintien elle se radoucit d'une manière évidente. Ce n'eût pas été néanmoins assez pour la ramener compléte-ment, si, à ce premier appât, il ne s'en fût joint un autre d'une saveur bien plus relevée. On lui livrait Clémence on lui donnait une jeune femme à dévorer voilà ce qui tran-cha ses scrupules et termina ses irrésolutions. Depuis long-temps elle nourrissait, vis-à-vis de l'héritière des Montréal, une de ces jalousies qui vont, au besoin, jusqu'à la férocité. Clémence était riche elle appartenait au monde elle avait pour elle l'éclat du nom et du rang, elle était belle par-dessus le marché que de griefs réunis ! et comment les pardonner ? Pulchérie n'en pardonnait aucun. C'était à peine si elle con-naissait la comtesse, mais dans sa solitude elle s'était exer-cée à la détester et y avait parfaitement réussi. Ainsi disposée, qu'on juge de l'effet@ que produisit sur elle l'offre de Sigismond. Elle aurait donc une proie et pour-rait en disposer à son gré, à ses heures, sans que personne vînt la tirer de ses mains. Elle serait libre de lui infliger de petites tortures de son invention, des raffinements de servi-tude qu'elle n'avait point eu l'occasion d'appliquer, faute de @sujets, et dont elle attendait des résultats merveilleux. Elle se vengerait ainsi en détail et à petit feu de la beauté, de la@ grâce, de la richesse, de tout ce qu'elle n'avait pas et enra-geait de voir chez autrui. La belle issue pour ses haines et ses envies rentrées ! la belle revanche contre ses désappoin-tements ! Quand les idées de mademoiselle Pulchérie eurent pris cette direction, elle devint tout autre. Sa figure s'épanouit elle sourit presque à Sigismond. Autant elle avait éprouvé | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 93 au marché que son frère lui proposait et que volontiers elle lui eût fermé la bouche dès le premier mot. A défaut, et par avance, son visage parlait pour elle. Cependant un retour eut lieu dans sa manière d'envisager les choses, lorsque Sigismond aborda le point délicat et parla de se dessaisir, en faveur de mademoiselle Pulchérie, du gouvernement de l'hôtel. Commander chez les Montréal, avoir la haute-main sur les gens, était une perspective qui s'offrait pour la première fois à l'ambition de la vieille fille, et qui flattait singulièrement ses goûts invétérés. De là, un peu d'hésitation dans son esprit et une certaine modification dans son maintien elle se radoucit d'une manière évidente. Ce n'eût pas été néanmoins assez pour la ramener compléte-ment, si, à ce premier appât, il ne s'en fût joint un autre d'une saveur bien plus relevée. On lui livrait Clémence on lui donnait une jeune femme à dévorer voilà ce qui tran-cha ses scrupules et termina ses irrésolutions. Depuis long-temps elle nourrissait, vis-à-vis de l'héritière des Montréal, une de ces jalousies qui vont, au besoin, jusqu'à la férocité. Clémence était riche elle appartenait au monde elle avait pour elle l'éclat du nom et du rang, elle était belle par-dessus le marché que de griefs réunis ! et comment les pardonner ? Pulchérie n'en pardonnait aucun. C'était à peine si elle con-naissait la comtesse, mais dans sa solitude elle s'était exer-cée à la détester et y avait parfaitement réussi. Ainsi disposée, qu'on juge de l'effet que produisit sur elle l'offre de Sigismond. Elle aurait donc une proie et pour-rait en disposer à son gré, à ses heures, sans que personne vînt la tirer de ses mains. Elle serait libre de lui infliger de petites tortures de son invention, des raffinements de servi-tude qu'elle n'avait point eu l'occasion d'appliquer, faute de sujets, et dont elle attendait des résultats merveilleux. Elle se vengerait ainsi en détail et à petit feu de la beauté, de la grâce, de la richesse, de tout ce qu'elle n'avait pas et enra-geait de voir chez autrui. La belle issue pour ses haines et ses envies rentrées ! la belle revanche contre ses désappoin-tements ! Quand les idées de mademoiselle Pulchérie eurent pris cette direction, elle devint tout autre. Sa figure s'épanouit elle sourit presque à Sigismond. Autant elle avait éprouvé | 13 | 0.005478 | 0.033937 |
940.txt | 1,858 | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 261 -tion dont vous étiez victime, et que, dans votre générosité, -vous ne soupçonniez pas. Comment fus-je détournée de prendre ce parti et rejetée dans le tourbillon où j'allais périr? je l'ignore moi-même c'était ma faiblesse qui prenait encore le dessus, mon étoile maudite qui l'emportait. Non, je n'étais pas pervertie non, je n'étais pas inaccessible à un bon sentiment. Vingt fois j'ai eu de ces retours 5 et quand le soir, recueillie, solitaire, loin - des influences qui m'égaraient, je me prenais à juger ma conduite, je n'hésitais pas à me condamner, et d'une façon très-sévère. 11 se fit d'ailleurs, dans l'existence de Melchior, une ré-volution au moins apparente qui acheva ma défaite et me fit persister dans ma complicité. Je l'observais, je le surveillais, et s'il fût resté le même homme, il eût été sans danger pour moi. Mais tout changea pour lui et autour.de lui d'une ma-nière si visible qu'il était impossible de n'en pas être frap-pée. Plus de femmes dans son logement, plus de désordre, plus d'orgie. Une vie régulière avait remplacé la vie décou-sue que jusqu'alors il avait menée. Lui qui avait les livres .en horreur se mit à en feuilleter comme vous pouviez le faire, Ludovic, comme le font les étudiants qui prennent leurs devoirs au sérieux. Lui qui faisait du jour la nuit et de la nuit le jour, s'astreignait à des habitudes régulières. Je le voyais rentrer de bonne heure, se coucher comme un bour-- geois, après le couvre-feu, et se lever presque en même temps que le soleil. Jamais métamorphose ne fut plus sur-prenante ni plus complète du Melchior d'autrefois, il ne res-tait plus rien que l'aimable garçon, -ayant toujours le sourire sur ses lèvres, et une petite historiette pour dérider les fronts. Je Saurais pas été femme, si, à ce spectacle, je n'eusse ressenti un peu de fierté. Ces conversions subites touchent toujours, quoi qu'on en ait. On y voit la preuve irrécusable de l'empire que l'on exerce, on s'en applaudit comme d'une victoire , on en jouit comme d'un bien personnel. Ce n'est pas qu'il ne s'élevât des doutes dans mon esprit sur la sincérité de ce changement. Il y avait des jours où je pen-chais à y voir une comédie et à me dire qu'en secret le diable n'y perdait rien. Je redoublais alors de vigilance, bien résolue | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 261 -tion dont vous étiez victime, et que, dans votre générosité, -vous ne soupçonniez pas. Comment fus-je détournée de prendre ce parti et rejetée dans le tourbillon où j'allais périr@? je l'ignore moi-même c'était ma faiblesse qui prenait encore le dessus, mon étoile maudite qui l'emportait. Non, je n'étais pas pervertie non, je n'étais pas inaccessible à un bon sentiment. Vingt fois j'ai eu de ces retours 5 et quand le soir, recueillie, solitaire, loin - des influences qui m'égaraient, je me prenais à juger ma conduite, je n'hésitais pas à me condamner, et d'une façon très-sévère. 11 se fit d'ailleurs, dans l'existence de Melchior, une ré-volution au moins apparente qui acheva ma défaite et me fit persister dans ma complicité. Je l'observais, je le surveillais, et s'il fût resté le même homme, il eût été sans danger pour moi. Mais tout changea pour lui et autour.de lui d'une ma-nière si visible qu'il était impossible de n'en pas être frap-pée. Plus de femmes dans son logement, plus de désordre, plus d'orgie. Une vie régulière avait remplacé la vie décou-sue que jusqu'alors il avait menée. Lui qui avait les livres .en horreur se mit à en feuilleter comme vous pouviez le faire, Ludovic, comme le font les étudiants qui prennent leurs devoirs au sérieux. Lui qui faisait du jour la nuit et de la nuit le jour, s'astreignait à des habitudes régulières. Je le voyais rentrer de bonne heure, se coucher comme un bour-- geois, après le couvre-feu, et se lever presque en même temps que le soleil. Jamais métamorphose ne fut plus sur-prenante ni plus complète du Melchior d'autrefois, il ne res-tait plus rien que l'aimable garçon, -ayant toujours le sourire sur ses lèvres, et une petite historiette pour dérider les fronts. Je @Saurais pas été femme, si, à ce spectacle, je n'eusse ressenti un peu de fierté. Ces conversions subites touchent toujours, quoi qu'on en ait. On y voit la preuve irrécusable de l'empire que l'on exerce, on s'en applaudit comme d'une victoire , on en jouit comme d'un bien personnel. Ce n'est pas qu'il ne s'élevât des doutes dans mon esprit sur la sincérité de ce changement. Il y avait des jours où je pen-chais à y voir une comédie et à me dire qu'en secret le diable n'y perdait rien. Je redoublais alors de vigilance, bien résolue | CE ##### PEUT VOIR DANS UNE RUE. 261 @tion dont vous étiez victime, et que, dans votre générosité, @vous ne soupçonniez pas. Comment fus-je détournée de prendre ce parti et rejetée dans le tourbillon où j'allais périr ? je l'ignore moi-même c'était ma faiblesse qui prenait encore le dessus, mon étoile maudite qui l'emportait. Non, je n'étais pas pervertie non, je n'étais pas inaccessible à un bon sentiment. Vingt fois j'ai eu de ces retours@@ et quand le soir, recueillie, solitaire, loin @@des influences qui m'égaraient, je me prenais à juger ma conduite, je n'hésitais pas à me condamner, et d'une façon très-sévère. Il se fit d'ailleurs, dans l'existence de Melchior, une ré-volution au moins apparente qui acheva ma défaite et me fit persister dans ma complicité. Je l'observais, je le surveillais, et s'il fût resté le même homme, il eût été sans danger pour moi. Mais tout changea pour lui et autour de lui d'une ma-nière si visible qu'il était impossible de n'en pas être frap-pée. Plus de femmes dans son logement, plus de désordre, plus d'orgie. Une vie régulière avait remplacé la vie décou-sue que jusqu'alors il avait menée. Lui qui avait les livres @en horreur se mit à en feuilleter comme vous pouviez le faire, Ludovic, comme le font les étudiants qui prennent leurs devoirs au sérieux. Lui qui faisait du jour la nuit et de la nuit le jour, s'astreignait à des habitudes régulières. Je le voyais rentrer de bonne heure, se coucher comme un bour@-@geois, après le couvre-feu, et se lever presque en même temps que le soleil. Jamais métamorphose ne fut plus sur-prenante ni plus complète du Melchior d'autrefois, il ne res-tait plus rien que l'aimable garçon, @ayant toujours le sourire sur ses lèvres, et une petite historiette pour dérider les fronts. Je n'aurais pas été femme, si, à ce spectacle, je n'eusse ressenti un peu de fierté. Ces conversions subites touchent toujours, quoi qu'on en ait. On y voit la preuve irrécusable de l'empire que l'on exerce, on s'en applaudit comme d'une victoire@, on en jouit comme d'un bien personnel. Ce n'est pas qu'il ne s'élevât des doutes dans mon esprit sur la sincérité de ce changement. Il y avait des jours où je pen-chais à y voir une comédie et à me dire qu'en secret le diable n'y perdait rien. Je redoublais alors de vigilance, bien résolue | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 261 @tion dont vous étiez victime, et que, dans votre générosité, @vous ne soupçonniez pas. Comment fus-je détournée de prendre ce parti et rejetée dans le tourbillon où j'allais périr ? je l'ignore moi-même c'était ma faiblesse qui prenait encore le dessus, mon étoile maudite qui l'emportait. Non, je n'étais pas pervertie non, je n'étais pas inaccessible à un bon sentiment. Vingt fois j'ai eu de ces retours@@ et quand le soir, recueillie, solitaire, loin @@des influences qui m'égaraient, je me prenais à juger ma conduite, je n'hésitais pas à me condamner, et d'une façon très-sévère. Il se fit d'ailleurs, dans l'existence de Melchior, une ré-volution au moins apparente qui acheva ma défaite et me fit persister dans ma complicité. Je l'observais, je le surveillais, et s'il fût resté le même homme, il eût été sans danger pour moi. Mais tout changea pour lui et autour de lui d'une ma-nière si visible qu'il était impossible de n'en pas être frap-pée. Plus de femmes dans son logement, plus de désordre, plus d'orgie. Une vie régulière avait remplacé la vie décou-sue que jusqu'alors il avait menée. Lui qui avait les livres @en horreur se mit à en feuilleter comme vous pouviez le faire, Ludovic, comme le font les étudiants qui prennent leurs devoirs au sérieux. Lui qui faisait du jour la nuit et de la nuit le jour, s'astreignait à des habitudes régulières. Je le voyais rentrer de bonne heure, se coucher comme un bour@-@geois, après le couvre-feu, et se lever presque en même temps que le soleil. Jamais métamorphose ne fut plus sur-prenante ni plus complète du Melchior d'autrefois, il ne res-tait plus rien que l'aimable garçon, @ayant toujours le sourire sur ses lèvres, et une petite historiette pour dérider les fronts. Je n'aurais pas été femme, si, à ce spectacle, je n'eusse ressenti un peu de fierté. Ces conversions subites touchent toujours, quoi qu'on en ait. On y voit la preuve irrécusable de l'empire que l'on exerce, on s'en applaudit comme d'une victoire@, on en jouit comme d'un bien personnel. Ce n'est pas qu'il ne s'élevât des doutes dans mon esprit sur la sincérité de ce changement. Il y avait des jours où je pen-chais à y voir une comédie et à me dire qu'en secret le diable n'y perdait rien. Je redoublais alors de vigilance, bien résolue | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 261 tion dont vous étiez victime, et que, dans votre générosité, vous ne soupçonniez pas. Comment fus-je détournée de prendre ce parti et rejetée dans le tourbillon où j'allais périr ? je l'ignore moi-même c'était ma faiblesse qui prenait encore le dessus, mon étoile maudite qui l'emportait. Non, je n'étais pas pervertie non, je n'étais pas inaccessible à un bon sentiment. Vingt fois j'ai eu de ces retours et quand le soir, recueillie, solitaire, loin des influences qui m'égaraient, je me prenais à juger ma conduite, je n'hésitais pas à me condamner, et d'une façon très-sévère. Il se fit d'ailleurs, dans l'existence de Melchior, une ré-volution au moins apparente qui acheva ma défaite et me fit persister dans ma complicité. Je l'observais, je le surveillais, et s'il fût resté le même homme, il eût été sans danger pour moi. Mais tout changea pour lui et autour de lui d'une ma-nière si visible qu'il était impossible de n'en pas être frap-pée. Plus de femmes dans son logement, plus de désordre, plus d'orgie. Une vie régulière avait remplacé la vie décou-sue que jusqu'alors il avait menée. Lui qui avait les livres en horreur se mit à en feuilleter comme vous pouviez le faire, Ludovic, comme le font les étudiants qui prennent leurs devoirs au sérieux. Lui qui faisait du jour la nuit et de la nuit le jour, s'astreignait à des habitudes régulières. Je le voyais rentrer de bonne heure, se coucher comme un bour-geois, après le couvre-feu, et se lever presque en même temps que le soleil. Jamais métamorphose ne fut plus sur-prenante ni plus complète du Melchior d'autrefois, il ne res-tait plus rien que l'aimable garçon, ayant toujours le sourire sur ses lèvres, et une petite historiette pour dérider les fronts. Je n'aurais pas été femme, si, à ce spectacle, je n'eusse ressenti un peu de fierté. Ces conversions subites touchent toujours, quoi qu'on en ait. On y voit la preuve irrécusable de l'empire que l'on exerce, on s'en applaudit comme d'une victoire, on en jouit comme d'un bien personnel. Ce n'est pas qu'il ne s'élevât des doutes dans mon esprit sur la sincérité de ce changement. Il y avait des jours où je pen-chais à y voir une comédie et à me dire qu'en secret le diable n'y perdait rien. Je redoublais alors de vigilance, bien résolue | 17 | 0.007388 | 0.035477 |
559.txt | 1,886 | 20 L'ART DE MAGNÉTISER quelques-uns de ce ces messieurs présents, il resta encore un doute, ce n'était plus qu'un reste de préjugé dont ils ne pouvaient se défaire tout d'un coup. Cette opinion d'une partie si importante et si éclairée du clergé est bonne à constater. C'est un fait grave et qui nous annonce une ère nouvelle pour le magnétisme. Les tables tournantes et parlantes n'ont point produit une révolution dans le magnétisme, comme on a pu le penser. Elles ont donné à l'opinion publique un élan nouveau vers cette science. Les magnétiseurs sérieux ne s'en sont occupés qu'au point de vue pratique, en reconnaissant un des effets du fluide vital ils ont fait des expériences pour bien con-stater les faits, et si aujourd'hui il y a une secte, une religion dont les adeptes s'appellent spiritistes, il est à remarquer qu'il n'y a point ou peu de magnétiseurs parmi eux. Ce sont, pour la plupart, des hommes qui ne croyaient même pas au magnétisme avant l'apparition du mouvement des tables, et qui, sans réflexion, sans étude, ont cédé à l'entraî-nement et ont adopté comme vrais non seulement les faits, mais encore toutes les théories des esprits. Nous nous permettrons de leur dire que, si ce sont au-jourd'hui les anges, les archanges, les saints des religions catholique et protestante qui viennent à leur appel, autrefois c'était le Dieu des présages qui se présentait au milieu des cérémonies du paganisme et, pour leur prouver ce que nous avançons, nous ouvrirons l'ouvrage d'Ammien Marcelin, qui vivait au quatrième siècle il raconte une conspiration contre l'empereur Valence, qui, ayant été découverte, donna lieu à une enquête où nous lisons le morceau suivant On cita devant le tribunal Patrice et Hilaire, et, sur l'ordre qu'on leur donna d'exposer les procédés dont ils s'étaient servis, comme ils différaient dans leurs réponses, on les soumit à la torture en leur appliquant des crocs aux flancs. Alors, réduits à la dernière extrémité, ils racontèrent fidèlement leur crime 1 , en reprenant depuis le commence-1 Cette expression de crime peut paraître un peu forte, puisque le délit était d'avoir consulté une table mais toute consultation d'oracles, relative- | 20 L'ART DE MAGNÉTISER quelques-uns de ce ces messieurs présents, il resta encore un doute, ce n'était plus qu'un reste de préjugé dont ils ne pouvaient se défaire tout d'un coup. Cette opinion d'une partie si importante et si éclairée du clergé est bonne à constater. C'est un fait grave et qui nous annonce une ère nouvelle pour le magnétisme. Les tables tournantes et parlantes n'ont point produit une révolution dans le magnétisme, comme on a pu le penser. Elles ont donné à l'opinion publique un élan nouveau vers cette science. Les magnétiseurs sérieux ne s'en sont occupés qu'au point de vue pratique, en reconnaissant un des effets du fluide vital ils ont fait des expériences pour bien con-stater les faits, et si aujourd'hui il y a une secte, une religion dont les adeptes s'appellent spiritistes, il est à remarquer qu'il n'y a point ou peu de magnétiseurs parmi eux. Ce sont, pour la plupart, des hommes qui ne croyaient même pas au magnétisme avant l'apparition du mouvement des tables, et qui, sans réflexion, sans étude, ont cédé à l'entraî-nement et ont adopté comme vrais non seulement les faits, mais encore toutes les théories des esprits. Nous nous permettrons de leur dire que, si ce sont au-jourd'hui les anges, les archanges, les saints des religions catholique et protestante qui viennent à leur appel, autrefois c'était le Dieu des présages qui se présentait au milieu des cérémonies du paganisme et, pour leur prouver ce que nous avançons, nous ouvrirons l'ouvrage d'Ammien Marcelin, qui vivait au quatrième siècle il raconte une conspiration contre l'empereur Valence, qui, ayant été découverte, donna lieu à une enquête où nous lisons le morceau suivant@@@@@@ On cita devant le tribunal Patrice et Hi@laire, et, sur l'ordre qu'on leur donna d'exposer les procédés dont ils s'étaient servis, comme ils différaient dans leurs réponses, on les soumit à la torture en leur appliquant des crocs aux flancs. Alors, réduits à la dernière extrémité, ils racontèrent fidèlement leur crime 1 , en reprenant depuis le commence-@1 Cette expression de crime peut paraître un peu forte, puisque le délit était d'avoir consulté une table mais toute consultation d'oracles, relative- | 20 L'ART DE MAGNÉTISER quelques-uns de ce ces messieurs présente, il resta encore un doute, ce n'était plus qu'un reste de préjugé dont ils ne pouvaient se défaire tout d'un coup. Cette opinion d'une partie si importante et si éclairée du clergé est bonne à constater. C'est un fait grave et qui nous annonce une ère nouvelle pour le magnétisme. Les tables tournantes et parlantes n'ont point produit une révolution dans le magnétisme, comme on a pu le penser. Elles ont donné à l'opinion publique un élan nouveau vers cette science. Les magnétiseurs sérieux ne s'en sont occupés qu'au point de vue pratique, en reconnaissant un des effets du fluide vital ils ont fait des expériences pour bien con-stater les faits, et si aujourd'hui il y a une secte, une religion dont les adeptes s'appellent spiritistes, il est à remarquer qu'il n'y a point ou peu de magnétiseurs parmi eux. Ce sont, pour la plupart, des hommes qui ne croyaient même pas au magnétisme avant l'apparition du mouvement des tables, et qui, sans réflexion, sans étude, ont cédé à l'entraî-nement et ont adopté comme vrais non seulement les faits, mais encore toutes les théories des esprits. Nous nous permettrons de leur dire que, si ce sont au-jourd'hui les anges, les archanges, les saints des religions catholique et protestante qui viennent à leur appel, autrefois c'était le Dieu des présages qui se présentait au milieu des cérémonies du paganisme et, pour leur prouver ce que nous avançons, nous ouvrirons l'ouvrage d'Ammien Marcelin, qui vivait au quatrième siècle il raconte une conspiration contre l'empereur Valence, qui, ayant été découverte, donna lieu à une enquête où nous lisons le morceau suivant ..... On cita devant le tribunal Patrice et Hitlaire, et, sur l'ordre qu'on leur donna d'exposer les procédés dont ils s'étaient servis, comme ils différaient dans leurs réponses, on les soumit à la torture en leur appliquant des crocs aux flancs. Alors, réduits à la dernière extrémité, ils racontèrent fidèlement leur crime 1 , en reprenant depuis le commence- 1 Cette expression de crime peut paraitre un peu forte, puisque le délit était d'avoir consulté une table mais toute consultation d'oracles, relative- | 20 L'ART DE MAGNÉTISER quelques-uns de ce ces messieurs présente, il resta encore un doute, ce n'était plus qu'un reste de préjugé dont ils ne pouvaient se défaire tout d'un coup. Cette opinion d'une partie si importante et si éclairée du clergé est bonne à constater. C'est un fait grave et qui nous annonce une ère nouvelle pour le magnétisme. Les tables tournantes et parlantes n'ont point produit une révolution dans le magnétisme, comme on a pu le penser. Elles ont donné à l'opinion publique un élan nouveau vers cette science. Les magnétiseurs sérieux ne s'en sont occupés qu'au point de vue pratique, en reconnaissant un des effets du fluide vital ils ont fait des expériences pour bien con-stater les faits, et si aujourd'hui il y a une secte, une religion dont les adeptes s'appellent spiritistes, il est à remarquer qu'il n'y a point ou peu de magnétiseurs parmi eux. Ce sont, pour la plupart, des hommes qui ne croyaient même pas au magnétisme avant l'apparition du mouvement des tables, et qui, sans réflexion, sans étude, ont cédé à l'entraî-nement et ont adopté comme vrais non seulement les faits, mais encore toutes les théories des esprits. Nous nous permettrons de leur dire que, si ce sont au-jourd'hui les anges, les archanges, les saints des religions catholique et protestante qui viennent à leur appel, autrefois c'était le Dieu des présages qui se présentait au milieu des cérémonies du paganisme et, pour leur prouver ce que nous avançons, nous ouvrirons l'ouvrage d'Ammien Marcelin, qui vivait au quatrième siècle il raconte une conspiration contre l'empereur Valence, qui, ayant été découverte, donna lieu à une enquête où nous lisons le morceau suivant ..... On cita devant le tribunal Patrice et Hitlaire, et, sur l'ordre qu'on leur donna d'exposer les procédés dont ils s'étaient servis, comme ils différaient dans leurs réponses, on les soumit à la torture en leur appliquant des crocs aux flancs. Alors, réduits à la dernière extrémité, ils racontèrent fidèlement leur crime 1 , en reprenant depuis le commence- 1 Cette expression de crime peut paraitre un peu forte, puisque le délit était d'avoir consulté une table mais toute consultation d'oracles, relative- | 20 L'ART DE MAGNÉTISER quelques-uns de ce ces messieurs présente, il resta encore un doute, ce n'était plus qu'un reste de préjugé dont ils ne pouvaient se défaire tout d'un coup. Cette opinion d'une partie si importante et si éclairée du clergé est bonne à constater. C'est un fait grave et qui nous annonce une ère nouvelle pour le magnétisme. Les tables tournantes et parlantes n'ont point produit une révolution dans le magnétisme, comme on a pu le penser. Elles ont donné à l'opinion publique un élan nouveau vers cette science. Les magnétiseurs sérieux ne s'en sont occupés qu'au point de vue pratique, en reconnaissant un des effets du fluide vital ils ont fait des expériences pour bien con-stater les faits, et si aujourd'hui il y a une secte, une religion dont les adeptes s'appellent spiritistes, il est à remarquer qu'il n'y a point ou peu de magnétiseurs parmi eux. Ce sont, pour la plupart, des hommes qui ne croyaient même pas au magnétisme avant l'apparition du mouvement des tables, et qui, sans réflexion, sans étude, ont cédé à l'entraî-nement et ont adopté comme vrais non seulement les faits, mais encore toutes les théories des esprits. Nous nous permettrons de leur dire que, si ce sont au-jourd'hui les anges, les archanges, les saints des religions catholique et protestante qui viennent à leur appel, autrefois c'était le Dieu des présages qui se présentait au milieu des cérémonies du paganisme et, pour leur prouver ce que nous avançons, nous ouvrirons l'ouvrage d'Ammien Marcelin, qui vivait au quatrième siècle il raconte une conspiration contre l'empereur Valence, qui, ayant été découverte, donna lieu à une enquête où nous lisons le morceau suivant ..... On cita devant le tribunal Patrice et Hitlaire, et, sur l'ordre qu'on leur donna d'exposer les procédés dont ils s'étaient servis, comme ils différaient dans leurs réponses, on les soumit à la torture en leur appliquant des crocs aux flancs. Alors, réduits à la dernière extrémité, ils racontèrent fidèlement leur crime 1 , en reprenant depuis le commence- 1 Cette expression de crime peut paraitre un peu forte, puisque le délit était d'avoir consulté une table mais toute consultation d'oracles, relative- | 10 | 0.004556 | 0.024876 |
565.txt | 1,886 | THÉORIE DU MAGNÉTISME 27 fluides, qui ne sont que les modifications d'un même principe se dégagent au contact des corps, à leur frottement, à leur affinité 1° dans la membrane interne du larynx la trachée-artère, les bronches et les cellules des poumons, par l'air qui y pénètre incessamment et cède son oxygène au sang noir qui vient y puiser sa vie et sa chaleur, après l'avoir cédée au corps, et qui y retourne 2° dans la membrane du pharynx, l'oesophage, l'estomac, etc., par l'air, les aliments, les boissons 3° dans l'endosmose ou électricité intra-capil-laire, etc., cette chaleur, cette électricité, ces fluides impon-dérables, ainsi développés, se transmettent à l'appareil ner-veux et de là au cerveau, lequel par innervation, le transmet à tous les tissus et la preuve, c'est qu'en faisant passer un courant électrique le long du nerf principal d'un membre séparé du corps, on détermine la contraction de toutes les fibres musculaires de ce membre, qui reçoivent des filets de ce même nerf. L'homme ne peut donc exister que par le dégagement continu de calorique, d'électricité et des autres fluides mys-térieux qui résultent des mouvements de ses parties molé-culaires, des affinités chimiques qui s'établissent en lui. Que le calorique, le fluide électrique modifié ou tout autre agent impondérable entretiennent la vie, dit un phy-siologiste célèbre, autrement qu'en mettant en jeu la contractilité dans la substance nerveuse et dans les molé-cules fluides qui sont en contact avec elle, c'est ce que nous pouvons soupçonner. Il se passe peut-être là, sur ce théâtre primitif des scènes de la vie, des phénomènes d'affinités, des transformations de fluide propre à la substance nerveuse comme il s'en passe dans le sang, qui la traverse pour la nourrir et lui donner des moyens d'action. M. Dutrochet a fait des expériences desquelles il résulte qu'il existe dans les corps vivants une électricité intra-capil-laire, à laqaelle on doit attribuer les mouvements des fluides dans ces corps. Le contact des liquides électrise les solides, et la sensibilité organique des solides vivants est cette pro-priété de recevoir l'électricité, agent de la vie organique ou végétative. | THÉORIE DU MAGNÉTISME 27 fluides, qui ne sont que les modifications d'un même principe se dégagent au contact des corps, à leur frottement, à leur affinité 1° dans la membrane interne du larynx la trachée-artère, les bronches et les cellules des poumons, par l'air qui y pénètre incessamment et cède son oxygène au sang noir qui vient y puiser sa vie et sa chaleur, après l'avoir cédée au corps, et qui y retourne 2° dans la membrane du pharynx, l'oesophage, l'estomac, etc@., par l'air, les aliments, les boissons 3° dans l'endosmose ou électricité intra-capil-laire, etc., cette chaleur, cette électricité, ces fluides impon-dérables, ainsi développés, se transmettent à l'appareil ner-veux et de là au cerveau, lequel par innervation, le transmet à tous les tissus et la preuve, c'est qu'en faisant passer un courant électrique le long du nerf principal d'un membre séparé du corps, on détermine la contraction de toutes les fibres musculaires de ce membre, qui reçoivent des filets de ce même nerf. L'homme ne peut donc exister que par le dégagement continu de calorique, d'électricité et des autres fluides mys-térieux qui résultent des mouvements de ses parties molé-culaires, des affinités chimiques qui s'établissent en lui. Que le calorique, le fluide électrique modifié ou tout autre agent impondérable entretiennent la vie, dit un phy-siologiste célèbre, autrement qu'en mettant en jeu la contractilité dans la substance nerveuse et dans les molé-cules fluides qui sont en contact avec elle, c'est ce que nous pouvons soupçonner. Il se passe peut-être là, sur ce théâtre primitif des scènes de la vie, des phénomènes d'affinités, des transformations de fluide propre à la substance nerveuse comme il s'en passe dans le sang, qui la traverse pour la nourrir et lui donner des moyens d'action. M. Dutrochet a fait des expériences desquelles il résulte qu'il existe dans les corps vivants une électricité intra-capil-laire, à laqaelle on doit attribuer les mouvements des fluides dans ces corps. Le contact des liquides électrise les solides, et la sensibilité organique des solides vivants est cette pro-priété de recevoir l'électricité, agent de la vie organique ou végétative. | THÉORIE DU MAGNÉTISME 27 fluides, qui ne sont que les modifications d'un même principe se dégagent au contact des corps, à leur frottement, à leur affinité 1° dans la membrane interne du larynx la trachée-artère, les bronches et les cellules des poumons, par l'air qui y pénètre incessamment et cède son oxygène au sang noir qui vient y puiser sa vie et sa chaleur, après l'avoir cédée au corps, et qui y retourne 2° dans la membrane du pharynx, l'oesophage, l'estomac, etc ., par l'air, les aliments, les boissons 3° dans l'endosmose ou électricité intra-capil-laire, etc., cette chaleur, cette électricité, ces fluides impon-dérables, ainsi développés, se transmettent à l'appareil ner-veux et de là au cerveau, lequel par innervation, le transmet à tous les tissus et la preuve, c'est qu'en faisant passer un courant électrique le long du nerf principal d'un membre séparé du corps, on détermine la contraction de toutes les fibres musculaires de ce membre, qui reçoivent des filets de ce même nerf. L'homme ne peut donc exister que par le dégagement continu de calorique, d'électricité et des autres fluides mys-térieux qui résultent des mouvements de ses parties molé-culaires, des affinités chimiques qui s'établissent en lui. Que le calorique, le fluide électrique modifié ou tout autre agent impondérable entretiennent la vie, dit un phy-siologiste célèbre, autrement qu'en mettant en jeu la contractilité dans la substance nerveuse et dans les molé-cules fluides qui sont en contact avec elle, c'est ce que nous pouvons soupçonner. Il se passe peut-être là, sur ce théâtre primitif des scènes de la vie, des phénomènes d'affinités, des transformations de fluide propre à la substance nerveuse comme il s'en passe dans le sang, qui la traverse pour la nourrir et lui donner des moyens d'action. M. Dutrochet a fait des expériences desquelles il résulte qu'il existe dans les corps vivants une électricité intra-capil-laire, à laquelle on doit attribuer les mouvements des fluides dans ces corps. Le contact des liquides électrise les solides, et la sensibilité organique des solides vivants est cette pro-priété de recevoir l'électricité, agent de la vie organique ou végétative. | THÉORIE DU MAGNÉTISME 27 fluides, qui ne sont que les modifications d'un même principe se dégagent au contact des corps, à leur frottement, à leur affinité 1° dans la membrane interne du larynx la trachée-artère, les bronches et les cellules des poumons, par l'air qui y pénètre incessamment et cède son oxygène au sang noir qui vient y puiser sa vie et sa chaleur, après l'avoir cédée au corps, et qui y retourne 2° dans la membrane du pharynx, l'oesophage, l'estomac, etc ., par l'air, les aliments, les boissons 3° dans l'endosmose ou électricité intra-capil-laire, etc., cette chaleur, cette électricité, ces fluides impon-dérables, ainsi développés, se transmettent à l'appareil ner-veux et de là au cerveau, lequel par innervation, le transmet à tous les tissus et la preuve, c'est qu'en faisant passer un courant électrique le long du nerf principal d'un membre séparé du corps, on détermine la contraction de toutes les fibres musculaires de ce membre, qui reçoivent des filets de ce même nerf. L'homme ne peut donc exister que par le dégagement continu de calorique, d'électricité et des autres fluides mys-térieux qui résultent des mouvements de ses parties molé-culaires, des affinités chimiques qui s'établissent en lui. Que le calorique, le fluide électrique modifié ou tout autre agent impondérable entretiennent la vie, dit un phy-siologiste célèbre, autrement qu'en mettant en jeu la contractilité dans la substance nerveuse et dans les molé-cules fluides qui sont en contact avec elle, c'est ce que nous pouvons soupçonner. Il se passe peut-être là, sur ce théâtre primitif des scènes de la vie, des phénomènes d'affinités, des transformations de fluide propre à la substance nerveuse comme il s'en passe dans le sang, qui la traverse pour la nourrir et lui donner des moyens d'action. M. Dutrochet a fait des expériences desquelles il résulte qu'il existe dans les corps vivants une électricité intra-capil-laire, à laquelle on doit attribuer les mouvements des fluides dans ces corps. Le contact des liquides électrise les solides, et la sensibilité organique des solides vivants est cette pro-priété de recevoir l'électricité, agent de la vie organique ou végétative. | THÉORIE DU MAGNÉTISME 27 fluides, qui ne sont que les modifications d'un même principe se dégagent au contact des corps, à leur frottement, à leur affinité 1° dans la membrane interne du larynx la trachée-artère, les bronches et les cellules des poumons, par l'air qui y pénètre incessamment et cède son oxygène au sang noir qui vient y puiser sa vie et sa chaleur, après l'avoir cédée au corps, et qui y retourne 2° dans la membrane du pharynx, l'oesophage, l'estomac, etc ., par l'air, les aliments, les boissons 3° dans l'endosmose ou électricité intra-capil-laire, etc., cette chaleur, cette électricité, ces fluides impon-dérables, ainsi développés, se transmettent à l'appareil ner-veux et de là au cerveau, lequel par innervation, le transmet à tous les tissus et la preuve, c'est qu'en faisant passer un courant électrique le long du nerf principal d'un membre séparé du corps, on détermine la contraction de toutes les fibres musculaires de ce membre, qui reçoivent des filets de ce même nerf. L'homme ne peut donc exister que par le dégagement continu de calorique, d'électricité et des autres fluides mys-térieux qui résultent des mouvements de ses parties molé-culaires, des affinités chimiques qui s'établissent en lui. Que le calorique, le fluide électrique modifié ou tout autre agent impondérable entretiennent la vie, dit un phy-siologiste célèbre, autrement qu'en mettant en jeu la contractilité dans la substance nerveuse et dans les molé-cules fluides qui sont en contact avec elle, c'est ce que nous pouvons soupçonner. Il se passe peut-être là, sur ce théâtre primitif des scènes de la vie, des phénomènes d'affinités, des transformations de fluide propre à la substance nerveuse comme il s'en passe dans le sang, qui la traverse pour la nourrir et lui donner des moyens d'action. M. Dutrochet a fait des expériences desquelles il résulte qu'il existe dans les corps vivants une électricité intra-capil-laire, à laquelle on doit attribuer les mouvements des fluides dans ces corps. Le contact des liquides électrise les solides, et la sensibilité organique des solides vivants est cette pro-priété de recevoir l'électricité, agent de la vie organique ou végétative. | 2 | 0.000914 | 0.005141 |
203.txt | 1,857 | VIE DE L'ABBE NICOLLE 59 gnages tantôt, à sa recommandation, c'étaient des se-cours donnés à des familles malheureuses tantôt, c'é-taient de nobles bienfaits accordés à des prêtres exilés. A ce sujet, M. de Plescheyeff écrivait à l'abbé Nicolle J'ai lu votre lettre à S. A. I., et le témoignage que vous lui donnez de la joie louchante que ses bontés ont procurée à vos respectables compatriotes en a versé une bien douce dans son excellent coeur. Elle éprouvait toutefois des regrets de ne pouvoir faire mieux, et elle daigna m'exprimer avec une grande sensibilité les voeux qu'elle formait pour leur bon-heur. Dans le post-scriptum de cette lettre, M. de Ples-cheyeff ajoutait J'attends avec impatience le moment où je rece-vrai de vous le témoignage de l'application de mon cher Alexandre et ses observations profondes, dont l'annonce, que vous m'en faisiez, a beaucoup amusé S. A. I., qui a voulu que je lui donnasse immédia-tement un détail exact de tout ce qui regarde l'instilut du célèbre abbé Nicolle c'est l'expression dont s'est servie S. A. , et elle ajouta aussitôt Partout ce que vous m'en dites, et par la lettre qu'il vous écrit, cet abbé me paraît être un homme distingué sous tous les rapports. A ces mots, cher abbé, ma langue fut muette mais mes yeux et mes mains, levés au ciel, répondaient pour moi. Le silence a son éloquence celui de M. de Ples- | VIE DE L'ABBE NICOLLE 59 gnages tantôt, à sa recommandation, c'étaient des se-cours donnés à des familles malheureuses tantôt, c'é-taient de nobles bienfaits accordés à des prêtres exilés. A ce sujet, M. de Plescheyeff écrivait à l'abbé Nicolle J'ai lu votre lettre à S. A. I., et le témoignage que vous lui donnez de la joie louchante que ses bontés ont procurée à vos respectables compatriotes en a versé une bien douce dans son excellent coeur. Elle éprouvait toutefois des regrets de ne pouvoir faire mieux, et elle daigna m'exprimer avec une grande sensibilité les voeux qu'elle formait pour leur bon-@heur. Dans le post-scriptum de cette lettre, M. de Ples-cheyeff ajoutait J'attends avec impatience le moment où je rece-@vrai de vous le témoignage de l'application de mon cher Alexandre et ses observations profondes, dont l'annonce, que vous m'en faisiez, a beaucoup amusé S. A. I., qui a voulu que je lui donnasse immédia-@tement un détail exact de tout ce qui regarde l'instilut du célèbre abbé Nicolle c'est l'expression dont s'est servie S. A. , et elle ajouta aussitôt Par@tout ce que vous m'en dites, et par la lettre qu'il vous écrit, cet abbé me paraît être un homme distingué sous tous les rapports. A ces mots, cher abbé, ma langue fut muette mais mes yeux et mes mains, levés au ciel, répondaient pour moi. Le silence a son éloquence celui de M. de Ples- | ############################### tantôt, à sa recommandation, c'étaient des se-cours donnés à des familles malheureuses tantôt, c'é-taient de nobles bienfaits accordés à des prêtres exilés. A ce sujet, M. de Plescheyeff écrivait à l'abbé Nicolle J'ai lu votre lettre à S. A. I., et le témoignage que vous lui donnez de la joie touchante que ses bontés ont procurée à vos respectables compatriotes en a versé une bien douce dans son excellent coeur. Elle éprouvait toutefois des regrets de ne pouvoir faire mieux, et elle daigna m'exprimer avec une grande sensibilité les voeux qu'elle formait pour leur bon- heur. Dans le post-scriptum de cette lettre, M. de Ples-cheyeff ajoutait J'attends avec impatience le moment où je rece- vrai de vous le témoignage de l'application de mon cher Alexandre et ses observations profondes, dont l'annonce, que vous m'en faisiez, a beaucoup amusé S. A. I., qui a voulu que je lui donnasse immédia- tement un détail exact de tout ce qui regarde l'institut du célèbre abbé Nicolle c'est l'expression dont s'est servie S. A. , et elle ajouta aussitôt Par tout ce que vous m'en dites, et par la lettre qu'il vous écrit, cet abbé me paraît être un homme distingué sous tous les rapports. A ces mots, cher abbé, ma langue fut muette mais mes yeux et mes mains, levés au ciel, répondaient pour moi. Le silence a son éloquence celui de M. de Ples- | VIE DE L'ABBE NICOLLE 59 gnages tantôt, à sa recommandation, c'étaient des se-cours donnés à des familles malheureuses tantôt, c'é-taient de nobles bienfaits accordés à des prêtres exilés. A ce sujet, M. de Plescheyeff écrivait à l'abbé Nicolle J'ai lu votre lettre à S. A. I., et le témoignage que vous lui donnez de la joie touchante que ses bontés ont procurée à vos respectables compatriotes en a versé une bien douce dans son excellent coeur. Elle éprouvait toutefois des regrets de ne pouvoir faire mieux, et elle daigna m'exprimer avec une grande sensibilité les voeux qu'elle formait pour leur bon- heur. Dans le post-scriptum de cette lettre, M. de Ples-cheyeff ajoutait J'attends avec impatience le moment où je rece- vrai de vous le témoignage de l'application de mon cher Alexandre et ses observations profondes, dont l'annonce, que vous m'en faisiez, a beaucoup amusé S. A. I., qui a voulu que je lui donnasse immédia- tement un détail exact de tout ce qui regarde l'institut du célèbre abbé Nicolle c'est l'expression dont s'est servie S. A. , et elle ajouta aussitôt Par tout ce que vous m'en dites, et par la lettre qu'il vous écrit, cet abbé me paraît être un homme distingué sous tous les rapports. A ces mots, cher abbé, ma langue fut muette mais mes yeux et mes mains, levés au ciel, répondaient pour moi. Le silence a son éloquence celui de M. de Ples- | VIE DE L'ABBE NICOLLE 59 gnages tantôt, à sa recommandation, c'étaient des se-cours donnés à des familles malheureuses tantôt, c'é-taient de nobles bienfaits accordés à des prêtres exilés. A ce sujet, M. de Plescheyeff écrivait à l'abbé Nicolle J'ai lu votre lettre à S. A. I., et le témoignage que vous lui donnez de la joie touchante que ses bontés ont procurée à vos respectables compatriotes en a versé une bien douce dans son excellent coeur. Elle éprouvait toutefois des regrets de ne pouvoir faire mieux, et elle daigna m'exprimer avec une grande sensibilité les voeux qu'elle formait pour leur bon- heur. Dans le post-scriptum de cette lettre, M. de Ples-cheyeff ajoutait J'attends avec impatience le moment où je rece- vrai de vous le témoignage de l'application de mon cher Alexandre et ses observations profondes, dont l'annonce, que vous m'en faisiez, a beaucoup amusé S. A. I., qui a voulu que je lui donnasse immédia- tement un détail exact de tout ce qui regarde l'institut du célèbre abbé Nicolle c'est l'expression dont s'est servie S. A. , et elle ajouta aussitôt Par tout ce que vous m'en dites, et par la lettre qu'il vous écrit, cet abbé me paraît être un homme distingué sous tous les rapports. A ces mots, cher abbé, ma langue fut muette mais mes yeux et mes mains, levés au ciel, répondaient pour moi. Le silence a son éloquence celui de M. de Ples- | 6 | 0.00437 | 0.022642 |
217.txt | 1,857 | 56. VIE DE L'ABBE NICOLLE la haine des factieux, et les hommes, qu'il avait sauvés des tourments de la faim, l'attaquèrent, poursuivirent sa voiture à coups de pierres, et le menacèrent de mort. Il n'échappa que par miracle au sort que lui préparait l'ingratitude du peuple. Monseigneur de Juigné sortit de France, se retira à Constance, et de là s'établit à Augsbourg. C'est de ces deux villes que sont datées les lettres que l'illustre proscrit écrivit à M. Nicolle., Pauvre, mais toujours infatigable dans l'exercice de sa charité, Monseigneur de Juigné fut, dans l'exil et à l'étranger, ce qu'il était à Paris, le protecteur des mal-heureux et le consolateur des affligés. Sa voix avait re-tenti dans les différentes cours de l'Allemagne il la fit entendre également dans la Russie, et Catherine II, Paul Ier et Alexandre, qui occupait alors le trône, ré-pondirent à l'appel du charitable archevêque par des bienfaits considérables. Mais, en présence de si nom-breuses infortunes, ces bienfaits ne suffisaient pas. De nouvelles tentatives avaient été faites, de nouvelles de-mandes avaient été adressées à la cour tout était resté sans réponse. Le coeur du saint prélat en était profon-dément attristé, lorsque tout à ,coup une pensée s'offrit à son esprit c'était le rayon de l'espérance à travers le nuage qui menace. 11 savait qu'à Saint-Pétersbourg est un prêtre français, autrefois son diocésain, et maintenant dans la position la plus brillante il connaissait ses suc-cès, sa faveur auprès des plus illustres familles, la protec- | 56. VIE DE L'ABBE NICOLLE la haine des factieux, et les hommes, qu'il avait sauvés des tourments de la faim, l'attaquèrent, poursuivirent sa voiture à coups de pierres, et le menacèrent de mort. Il n'échappa que par miracle au sort que lui préparait l'ingratitude du peuple. Monseigneur de Juigné sortit de France, se retira à Constance, et de là s'établit à Augsbourg. C'est de ces deux villes que sont datées les lettres que l'illustre proscrit écrivit à M. Nicolle., Pauvre, mais toujours infatigable dans l'exercice de sa charité, Monseigneur de Juigné fut, dans l'exil et à l'étranger, ce qu'il était à Paris, le protecteur des mal-heureux et le consolateur des affligés. Sa voix avait re-tenti dans les différentes cours de l'Allemagne il la fit entendre également dans la Russie, et Catherine II, Paul Ier et Alexandre, qui occupait alors le trône, ré-pondirent à l'appel du charitable archevêque par des bienfaits considérables. Mais, en présence de si nom-breuses infortunes, ces bienfaits ne suffisaient pas. De nouvelles tentatives avaient été faites, de nouvelles de-mandes avaient été adressées à la cour tout était resté sans réponse. Le coeur du saint prélat en était profon-dément attristé, lorsque tout à ,coup une pensée s'offrit à son esprit c'était le rayon de l'espérance à travers le nuage qui menace. 11 savait qu'à Saint-Pétersbourg est un prêtre français, autrefois son diocésain, et maintenant dans la position la plus brillante il connaissait ses suc-cès, sa faveur auprès des plus illustres familles, la protec- | ##################################################################### avait sauvés des tourments de la faim, l'attaquèrent, poursuivirent sa voiture à coups de pierres, et le menacèrent de mort. Il n'échappa que par miracle au sort que lui préparait l'ingratitude du peuple. Monseigneur de Juigné sortit de France, se retira à Constance, et de là s'établit à Augsbourg. C'est de ces deux villes que sont datées les lettres que l'illustre proscrit écrivit à M. Nicolle., Pauvre, mais toujours infatigable dans l'exercice de sa charité, Monseigneur de Juigné fut, dans l'exil et à l'étranger, ce qu'il était à Paris, le protecteur des mal-heureux et le consolateur des affligés. Sa voix avait re-tenti dans les différentes cours de l'Allemagne il la fit entendre également dans la Russie, et Catherine II, Paul Ier et Alexandre, qui occupait alors le trône, ré-pondirent à l'appel du charitable archevêque par des bienfaits considérables. Mais, en présence de si nom-breuses infortunes, ces bienfaits ne suffisaient pas. De nouvelles tentatives avaient été faites, de nouvelles de-mandes avaient été adressées à la cour tout était resté sans réponse. Le coeur du saint prélat en était profon-dément attristé, lorsque tout à ,coup une pensée s'offrit à son esprit c'était le rayon de l'espérance à travers le nuage qui menace. Il savait qu'à Saint-Pétersbourg est un prêtre français, autrefois son diocésain, et maintenant dans la position la plus brillante il connaissait ses suc-cès, sa faveur auprès des plus illustres familles, la protec- | 56. VIE DE L'ABBE NICOLLE la haine des factieux, et les hommes, qu'il avait sauvés des tourments de la faim, l'attaquèrent, poursuivirent sa voiture à coups de pierres, et le menacèrent de mort. Il n'échappa que par miracle au sort que lui préparait l'ingratitude du peuple. Monseigneur de Juigné sortit de France, se retira à Constance, et de là s'établit à Augsbourg. C'est de ces deux villes que sont datées les lettres que l'illustre proscrit écrivit à M. Nicolle., Pauvre, mais toujours infatigable dans l'exercice de sa charité, Monseigneur de Juigné fut, dans l'exil et à l'étranger, ce qu'il était à Paris, le protecteur des mal-heureux et le consolateur des affligés. Sa voix avait re-tenti dans les différentes cours de l'Allemagne il la fit entendre également dans la Russie, et Catherine II, Paul Ier et Alexandre, qui occupait alors le trône, ré-pondirent à l'appel du charitable archevêque par des bienfaits considérables. Mais, en présence de si nom-breuses infortunes, ces bienfaits ne suffisaient pas. De nouvelles tentatives avaient été faites, de nouvelles de-mandes avaient été adressées à la cour tout était resté sans réponse. Le coeur du saint prélat en était profon-dément attristé, lorsque tout à ,coup une pensée s'offrit à son esprit c'était le rayon de l'espérance à travers le nuage qui menace. Il savait qu'à Saint-Pétersbourg est un prêtre français, autrefois son diocésain, et maintenant dans la position la plus brillante il connaissait ses suc-cès, sa faveur auprès des plus illustres familles, la protec- | 56. VIE DE L'ABBE NICOLLE la haine des factieux, et les hommes, qu'il avait sauvés des tourments de la faim, l'attaquèrent, poursuivirent sa voiture à coups de pierres, et le menacèrent de mort. Il n'échappa que par miracle au sort que lui préparait l'ingratitude du peuple. Monseigneur de Juigné sortit de France, se retira à Constance, et de là s'établit à Augsbourg. C'est de ces deux villes que sont datées les lettres que l'illustre proscrit écrivit à M. Nicolle., Pauvre, mais toujours infatigable dans l'exercice de sa charité, Monseigneur de Juigné fut, dans l'exil et à l'étranger, ce qu'il était à Paris, le protecteur des mal-heureux et le consolateur des affligés. Sa voix avait re-tenti dans les différentes cours de l'Allemagne il la fit entendre également dans la Russie, et Catherine II, Paul Ier et Alexandre, qui occupait alors le trône, ré-pondirent à l'appel du charitable archevêque par des bienfaits considérables. Mais, en présence de si nom-breuses infortunes, ces bienfaits ne suffisaient pas. De nouvelles tentatives avaient été faites, de nouvelles de-mandes avaient été adressées à la cour tout était resté sans réponse. Le coeur du saint prélat en était profon-dément attristé, lorsque tout à ,coup une pensée s'offrit à son esprit c'était le rayon de l'espérance à travers le nuage qui menace. Il savait qu'à Saint-Pétersbourg est un prêtre français, autrefois son diocésain, et maintenant dans la position la plus brillante il connaissait ses suc-cès, sa faveur auprès des plus illustres familles, la protec- | 2 | 0.0013 | 0.007067 |
571.txt | 1,886 | 40 L'ART DE MAGNÉTISER mains avec plus de lenteur, de calme et de douceur il s'était en outre développé en moi une bienveillance crain-te tive et une tendre sollicitude pour un ami que j'avais fait souffrir, et à qui je voulais épargner de nouvelles souf-frances. Ses paupières se fermèrent de nouveau, un aban-don complet s'empara de tous les muscles de son corps, sa figure se tuméfia et prit une expression de béatitude difficile à décrire sa peau se couvrit d'une sueur douce et tiède sa respiration devint lente, élevée et calme. Ces mots Quel bonheur ! on n'est pas plus heureux dans le paradis ! lui échappaient. Ces mots me firent rire mon rire fit passer dans tout son être une impression générale de souffrance. Tu me fais mal, dit-il. M'arrêtais-je, les phénomènes se suspendaient avec douleur pour lui ils se reproduisaient avec le retour de mon action, qui, à la fin, amena un doux sommeil. Un réveil spontané s'ensuivit au bout de vingt minutes. Je ne pouvais reprocher à ces phénomènes d'être le produit de l'imagination ils s'étaient manifestés chez un jeune homme d'un esprit sévère, un médecin et surtout un incrédule ils étaient déterminés par un médecin et un sceptique. M. l'abbé Loubert attribue ces effets si différents. aux sentiments plus ou moins bienveillants qui ont animé M. Filassier, et il pense que le fluide peut les communiquer. Ce ne sont point les intentions plus ou moins bienveil-lantes qui ont déterminé ces deux effets si différents entre eux. Le docteur Filassier n'avait point d'intention mauvaise envers son ami, mais il a agi avec beaucoup de force, sans calculer son action, comme le font presque toutes les per-sonnes qui magnétisent pour la première fois son fluide est venu, par flots et par secousses, envahir le système nerveux du sujet, et par conséquent porter un trouble dans la circulation et provoquer un malaise mais s'il avait con-tinué sans interruption, il aurait, sans aucun doute, produit un effet complet, le sommeil magnétique et cela est si vrai, que lorsqu'il redoubla d'énergie et de volonté, les phéno-mènes cessèrent, un accablement, une torpeur se décla-rèrent, et si, au lieu de garder les mains du sujet dans les | 40 L'ART DE MAGNÉTISER mains avec plus de lenteur, de calme et de douceur il s'était en outre développé en moi une bienveillance crain-te tive et une tendre sollicitude pour un ami que j'avais fait souffrir, et à qui je voulais épargner de nouvelles souf-@frances. Ses paupières se fermèrent de nouveau, un aban-don complet s'empara de tous les muscles de son corps, sa figure se tuméfia et prit une expression de béatitude difficile à décrire sa peau se couvrit d'une sueur douce et tiède sa respiration devint lente, élevée et calme. Ces mots Quel bonheur ! on n'est pas plus heureux dans le paradis ! lui échappaient. Ces mots me firent rire mon rire fit passer dans tout son être une impression générale de souffrance. Tu me fais mal, dit-il. M'arrêtais-je, les phénomènes se suspendaient avec douleur pour lui ils se reproduisaient avec le retour de mon action, qui, à la fin, amena un doux sommeil. Un réveil spontané s'ensuivit au bout de vingt minutes. Je ne pouvais reprocher à ces phénomènes d'être le produit de l'imagination ils s'étaient manifestés chez un jeune homme d'un esprit sévère, un médecin et surtout un incrédule ils étaient déterminés par un médecin et un sceptique. M. l'abbé Loubert attribue ces effets si différents. aux sentiments plus ou moins bienveillants qui ont animé M. Filassier, et il pense que le fluide peut les communiquer. Ce ne sont point les intentions plus ou moins bienveil-lantes qui ont déterminé ces deux effets si différents entre eux. Le docteur Filassier n'avait point d'intention mauvaise envers son ami, mais il a agi avec beaucoup de force, sans calculer son action, comme le font presque toutes les per-sonnes qui magnétisent pour la première fois son fluide est venu, par flots et par secousses, envahir le système nerveux du sujet, et par conséquent porter un trouble dans la circulation et provoquer un malaise mais s'il avait con-tinué sans interruption, il aurait, sans aucun doute, produit un effet complet, le sommeil magnétique et cela est si vrai, que lorsqu'il redoubla d'énergie et de volonté, les phéno-mènes cessèrent, un accablement, une torpeur se décla-rèrent, et si, au lieu de garder les mains du sujet dans les | 40 L'ART DE MAGNÉTISER mains avec plus de lenteur, de calme et de douceur il s'était en outre développé en moi une bienveillance crain-@@ tive et une tendre sollicitude pour un ami que j'avais fait souffrir, et à qui je voulais épargner de nouvelles souf- frances. Ses paupières se fermèrent de nouveau, un aban-don complet s'empara de tous les muscles de son corps, sa figure se tuméfia et prit une expression de béatitude difficile à décrire sa peau se couvrit d'une sueur douce et tiède sa respiration devint lente, élevée et calme. Ces mots Quel bonheur@! on n'est pas plus heureux dans le paradis@! lui échappaient. Ces mots me firent rire mon rire fit passer dans tout son être une impression générale de souffrance. Tu me fais mal, dit-il. M'arrêtais-je, les phénomènes se suspendaient avec douleur pour lui ils se reproduisaient avec le retour de mon action, qui, à la fin, amena un doux sommeil. Un réveil spontané s'ensuivit au bout de vingt minutes. Je ne pouvais reprocher à ces phénomènes d'être le produit de l'imagination ils s'étaient manifestés chez un jeune homme d'un esprit sévère, un médecin et surtout un incrédule ils étaient déterminés par un médecin et un sceptique. M. l'abbé Loubert attribue ces effets si différents@ aux sentiments plus ou moins bienveillants qui ont animé M. Filassier, et il pense que le fluide peut les communiquer. Ce ne sont point les intentions plus ou moins bienveil-lantes qui ont déterminé ces deux effets si différents entre eux. Le docteur Filassier n'avait point d'intention mauvaise envers son ami, mais il a agi avec beaucoup de force, sans calculer son action, comme le font presque toutes les per-sonnes qui magnétisent pour la première fois son fluide est venu, par flots et par secousses, envahir le système nerveux du sujet, et par conséquent porter un trouble dans la circulation et provoquer un malaise mais s'il avait con-tinué sans interruption, il aurait, sans aucun doute, produit un effet complet, le sommeil magnétique et cela est si vrai, que lorsqu'il redoubla d'énergie et de volonté, les phéno-mènes cessèrent, un accablement, une torpeur se décla-rèrent, et si, au lieu de garder les mains du sujet dans les | 40 L'ART DE MAGNÉTISER mains avec plus de lenteur, de calme et de douceur il s'était en outre développé en moi une bienveillance crain-@@ tive et une tendre sollicitude pour un ami que j'avais fait souffrir, et à qui je voulais épargner de nouvelles souf- frances. Ses paupières se fermèrent de nouveau, un aban-don complet s'empara de tous les muscles de son corps, sa figure se tuméfia et prit une expression de béatitude difficile à décrire sa peau se couvrit d'une sueur douce et tiède sa respiration devint lente, élevée et calme. Ces mots Quel bonheur@! on n'est pas plus heureux dans le paradis@! lui échappaient. Ces mots me firent rire mon rire fit passer dans tout son être une impression générale de souffrance. Tu me fais mal, dit-il. M'arrêtais-je, les phénomènes se suspendaient avec douleur pour lui ils se reproduisaient avec le retour de mon action, qui, à la fin, amena un doux sommeil. Un réveil spontané s'ensuivit au bout de vingt minutes. Je ne pouvais reprocher à ces phénomènes d'être le produit de l'imagination ils s'étaient manifestés chez un jeune homme d'un esprit sévère, un médecin et surtout un incrédule ils étaient déterminés par un médecin et un sceptique. M. l'abbé Loubert attribue ces effets si différents@ aux sentiments plus ou moins bienveillants qui ont animé M. Filassier, et il pense que le fluide peut les communiquer. Ce ne sont point les intentions plus ou moins bienveil-lantes qui ont déterminé ces deux effets si différents entre eux. Le docteur Filassier n'avait point d'intention mauvaise envers son ami, mais il a agi avec beaucoup de force, sans calculer son action, comme le font presque toutes les per-sonnes qui magnétisent pour la première fois son fluide est venu, par flots et par secousses, envahir le système nerveux du sujet, et par conséquent porter un trouble dans la circulation et provoquer un malaise mais s'il avait con-tinué sans interruption, il aurait, sans aucun doute, produit un effet complet, le sommeil magnétique et cela est si vrai, que lorsqu'il redoubla d'énergie et de volonté, les phéno-mènes cessèrent, un accablement, une torpeur se décla-rèrent, et si, au lieu de garder les mains du sujet dans les | 40 L'ART DE MAGNÉTISER mains avec plus de lenteur, de calme et de douceur il s'était en outre développé en moi une bienveillance crain- tive et une tendre sollicitude pour un ami que j'avais fait souffrir, et à qui je voulais épargner de nouvelles souf- frances. Ses paupières se fermèrent de nouveau, un aban-don complet s'empara de tous les muscles de son corps, sa figure se tuméfia et prit une expression de béatitude difficile à décrire sa peau se couvrit d'une sueur douce et tiède sa respiration devint lente, élevée et calme. Ces mots Quel bonheur! on n'est pas plus heureux dans le paradis! lui échappaient. Ces mots me firent rire mon rire fit passer dans tout son être une impression générale de souffrance. Tu me fais mal, dit-il. M'arrêtais-je, les phénomènes se suspendaient avec douleur pour lui ils se reproduisaient avec le retour de mon action, qui, à la fin, amena un doux sommeil. Un réveil spontané s'ensuivit au bout de vingt minutes. Je ne pouvais reprocher à ces phénomènes d'être le produit de l'imagination ils s'étaient manifestés chez un jeune homme d'un esprit sévère, un médecin et surtout un incrédule ils étaient déterminés par un médecin et un sceptique. M. l'abbé Loubert attribue ces effets si différents aux sentiments plus ou moins bienveillants qui ont animé M. Filassier, et il pense que le fluide peut les communiquer. Ce ne sont point les intentions plus ou moins bienveil-lantes qui ont déterminé ces deux effets si différents entre eux. Le docteur Filassier n'avait point d'intention mauvaise envers son ami, mais il a agi avec beaucoup de force, sans calculer son action, comme le font presque toutes les per-sonnes qui magnétisent pour la première fois son fluide est venu, par flots et par secousses, envahir le système nerveux du sujet, et par conséquent porter un trouble dans la circulation et provoquer un malaise mais s'il avait con-tinué sans interruption, il aurait, sans aucun doute, produit un effet complet, le sommeil magnétique et cela est si vrai, que lorsqu'il redoubla d'énergie et de volonté, les phéno-mènes cessèrent, un accablement, une torpeur se décla-rèrent, et si, au lieu de garder les mains du sujet dans les | 6 | 0.002754 | 0.012407 |
549.txt | 1,886 | 6L'ART DE MAGNÉTISER fluide magnétique animal, c'est une dispute de mots. Que nous importe le nom calorique ou fluide, pourvu qu'il soit admis que l'homme possède en lui la faculté de soulager son semblable ? Malgré le rapport des commissaires du roi, les traite-ments magnétiques continuèrent Mesmer fit des cours ses élèves se répandirent par toute la France et fondèrent dans les principales villes des sociétés d'harmonie des guérisons remarquables eurent lieu, et ce fut M. le marquis de Puységur qui sembla trouver le premier le somnambu-lisme, que Mesmer avait évité de présenter, quoiqu'il le connût La Révolution emporta le magnétisme dans son tourbil-lon. Il reparut vers 1813, avec l'abbé Faria, le thaumaturge. Deleuze, naturaliste distingué et bibliothécaire au Jardin des Plantes, fit plusieurs ouvrages qui sont encore ce que nous avons de meilleur comme pratique 1 . En 1818, on fit des expériences dans les hôpitaux de Paris mais les magnétiseurs d'alors n'avaient pas le cou-rage de leur conviction c'était dans l'ombre que les adeptes se recrutaient, et ces réunions magnétiques étaient peu nombreuses. En 1826, l'Académie de médecine nomma une commission composée de onze membres 2 . Cette commission expérimenta pendant cinq ans, et ce fut le 28 juin 1831 que son rapport fut lu en pleine Académie par M. Husson, rapporteur. Ce rapport était la reconnaissance la plus complète du magnétisme et du somnambulisme. En voici quelques pas-sages Nous avons vu deux somnambules distinguer, les yeux fermés, les objets que l'on a placés devant eux ils ont lu 1 Essai critique du magnétisme animal Paris, 1819, 2 vol. Germer Baillière. - instruction pratique du magnétisme animal Paris 1825, Germer Baillière. 2 MM. Bourdois de la Motte, Double, Fouquièr, Itard , Gueneau de Mussy, Guersent, Husson, Leroux, Magendie, Marc ét Thillayfii | 6L'ART DE MAGNÉTISER fluide magnétique animal, c'est une dispute de mots. Que nous importe le nom calorique ou fluide, pourvu qu'il soit admis que l'homme possède en lui la faculté de soulager son semblable ? Malgré le rapport des commissaires du roi, les traite-ments magnétiques continuèrent Mesmer fit des cours ses élèves se répandirent par toute la France et fondèrent dans les principales villes des sociétés d'harmonie des guérisons remarquables eurent lieu, et ce fut M. le marquis de Puységur qui sembla trouver le premier le somnambu-lisme, que Mesmer avait évité de présenter, quoiqu'il le connût La Révolution emporta le magnétisme dans son tourbil-lon. Il reparut vers 1813, avec l'abbé Faria, le thaumaturge. Deleuze, naturaliste distingué et bibliothécaire au Jardin des Plantes, fit plusieurs ouvrages qui sont encore ce que nous avons de meilleur comme pratique 1 . En 1818, on fit des expériences dans les hôpitaux de Paris mais les magnétiseurs d'alors n'avaient pas le cou-rage de leur conviction c'était dans l'ombre que les adeptes se recrutaient, et ces réunions magnétiques étaient peu nombreuses. En 1826, l'Académie de médecine nomma une commission composée de onze membres 2 . Cette commission expérimenta pendant cinq ans, et ce fut le 28 juin 1831 que son rapport fut lu en pleine Académie par M. Husson, rapporteur. Ce rapport était la reconnaissance la plus complète du magnétisme et du somnambulisme. En voici quelques pas-sages Nous avons vu deux somnambules distinguer, les yeux fermés, les objets que l'on a placés devant eux ils ont lu 1 Essai critique du magnétisme animal Paris, 1819, 2 vol. Germer Baillière. - instruction pratique du magnétisme animal Paris 1825, Germer Baillière. 2 MM. Bourdois de la Motte, Double, Fouquièr, Itard , Gueneau de Mussy, Guersent, Husson, Leroux, Magendie, Marc ét Thillayfii | 6L'ART DE MAGNÉTISER fluide magnétique animal, c'est une dispute de mots. Que nous importe le nom calorique ou fluide, pourvu qu'il soit admis que l'homme possède en lui la faculté de soulager son semblable ? Malgré le rapport des commissaires du roi, les traite-ments magnétiques continuèrent Mesmer fit des cours ses élèves se répandirent par toute la France et fondèrent dans les principales villes des sociétés d'harmonie des guérisons remarquables eurent lieu, et ce fut M. le marquis de Puységur qui sembla trouver le premier le somnambu-lisme, que Mesmer avait évité de présenter, quoiqu'il le connût La Révolution emporta le magnétisme dans son tourbil-lon. Il reparut vers 1813, avec l'abbé Faria, le thaumaturge. Deleuze, naturaliste distingué et bibliothécaire au Jardin des Plantes, fit plusieurs ouvrages qui sont encore ce que nous avons de meilleur comme pratique 1 . En 1818, on fit des expériences dans les hôpitaux de Paris mais les magnétiseurs d'alors n'avaient pas le cou-rage de leur conviction c'était dans l'ombre que les adeptes se recrutaient, et ces réunions magnétiques étaient peu nombreuses. En 1826, l'Académie de médecine nomma une commission composée de onze membres 2 . Cette commission expérimenta pendant cinq ans, et ce fut le 28 juin 1831 que son rapport fut lu en pleine Académie par M. Husson, rapporteur. Ce rapport était la reconnaissance la plus complète du magnétisme et du somnambulisme. En voici quelques pas-sages Nous avons vu deux somnambules distinguer, les yeux fermés, les objets que l'on a placés devant eux ils ont lu 1 Essai critique du magnétisme animal Paris, 1819, 2 vol. Germer Baillière. -@Instruction pratique du magnétisme animal Paris 1825, Germer Baillière. 2 MM. Bourdois de la Motte, Double, Fouquier, Itard@, Gueneau de Mussy, Guersent, Husson, Leroux, Magendie. Marc et ########## | 6L'ART DE MAGNÉTISER fluide magnétique animal, c'est une dispute de mots. Que nous importe le nom calorique ou fluide, pourvu qu'il soit admis que l'homme possède en lui la faculté de soulager son semblable ? Malgré le rapport des commissaires du roi, les traite-ments magnétiques continuèrent Mesmer fit des cours ses élèves se répandirent par toute la France et fondèrent dans les principales villes des sociétés d'harmonie des guérisons remarquables eurent lieu, et ce fut M. le marquis de Puységur qui sembla trouver le premier le somnambu-lisme, que Mesmer avait évité de présenter, quoiqu'il le connût La Révolution emporta le magnétisme dans son tourbil-lon. Il reparut vers 1813, avec l'abbé Faria, le thaumaturge. Deleuze, naturaliste distingué et bibliothécaire au Jardin des Plantes, fit plusieurs ouvrages qui sont encore ce que nous avons de meilleur comme pratique 1 . En 1818, on fit des expériences dans les hôpitaux de Paris mais les magnétiseurs d'alors n'avaient pas le cou-rage de leur conviction c'était dans l'ombre que les adeptes se recrutaient, et ces réunions magnétiques étaient peu nombreuses. En 1826, l'Académie de médecine nomma une commission composée de onze membres 2 . Cette commission expérimenta pendant cinq ans, et ce fut le 28 juin 1831 que son rapport fut lu en pleine Académie par M. Husson, rapporteur. Ce rapport était la reconnaissance la plus complète du magnétisme et du somnambulisme. En voici quelques pas-sages Nous avons vu deux somnambules distinguer, les yeux fermés, les objets que l'on a placés devant eux ils ont lu 1 Essai critique du magnétisme animal Paris, 1819, 2 vol. Germer Baillière. -@Instruction pratique du magnétisme animal Paris 1825, Germer Baillière. 2 MM. Bourdois de la Motte, Double, Fouquier, Itard@, Gueneau de Mussy, Guersent, Husson, Leroux, Magendie. Marc et Thillayfii | 6L'ART DE MAGNÉTISER fluide magnétique animal, c'est une dispute de mots. Que nous importe le nom calorique ou fluide, pourvu qu'il soit admis que l'homme possède en lui la faculté de soulager son semblable ? Malgré le rapport des commissaires du roi, les traite-ments magnétiques continuèrent Mesmer fit des cours ses élèves se répandirent par toute la France et fondèrent dans les principales villes des sociétés d'harmonie des guérisons remarquables eurent lieu, et ce fut M. le marquis de Puységur qui sembla trouver le premier le somnambu-lisme, que Mesmer avait évité de présenter, quoiqu'il le connût La Révolution emporta le magnétisme dans son tourbil-lon. Il reparut vers 1813, avec l'abbé Faria, le thaumaturge. Deleuze, naturaliste distingué et bibliothécaire au Jardin des Plantes, fit plusieurs ouvrages qui sont encore ce que nous avons de meilleur comme pratique 1 . En 1818, on fit des expériences dans les hôpitaux de Paris mais les magnétiseurs d'alors n'avaient pas le cou-rage de leur conviction c'était dans l'ombre que les adeptes se recrutaient, et ces réunions magnétiques étaient peu nombreuses. En 1826, l'Académie de médecine nomma une commission composée de onze membres 2 . Cette commission expérimenta pendant cinq ans, et ce fut le 28 juin 1831 que son rapport fut lu en pleine Académie par M. Husson, rapporteur. Ce rapport était la reconnaissance la plus complète du magnétisme et du somnambulisme. En voici quelques pas-sages Nous avons vu deux somnambules distinguer, les yeux fermés, les objets que l'on a placés devant eux ils ont lu 1 Essai critique du magnétisme animal Paris, 1819, 2 vol. Germer Baillière. -Instruction pratique du magnétisme animal Paris 1825, Germer Baillière. 2 MM. Bourdois de la Motte, Double, Fouquier, Itard, Gueneau de Mussy, Guersent, Husson, Leroux, Magendie. Marc et Thillayfii | 6 | 0.00325 | 0.015152 |
575.txt | 1,886 | 48 L'ART DE MAGNÉTISER les mains au-dessus du cervelet, et en les descendan derrière les oreilles et les épaules pour revenir sur les bras. Depuis le commencement jusqu'à la fin de l'opération, il ne s'occupera que de ce qu'il veut produire, afin que, par la concentration de sa volonté, il provoque l'émission du fluide et le transmette au sujet. Le magnétiseur reconnaîtra le sommeil magnétique à une impassibilité cadavérique du visage et au manque total de déglutition. Après avoir ainsi opéré pendant un certain temps, si le sujet parait plongé dans le sommeil, le magnétiseur pourra lui adresser quelques questions. Si le sujet est seulement dans un état d'engourdissement ou de sommeil naturel, il se réveillera. Il faudra alors cesser l'opération et dégager fortement, car il pourrait arriver que, bien que le patient n'ait point été endormi, il ait été assez envahi par le fluide pour ne pouvoir ouvrir les yeux. Mais si le sujet est plongé dans le sommeil magnétique, sommeil profond dont aucun bruit, aucune sensation ne peuvent le faire sortir, il restera muet. Si le magnétiseur n'est pas trop fatigué, il continuera à magnétiser, pour obte-nir le somnambulisme, sinon il réveillera. Mais si le sujet a passé par le sommeil magnétique et qu'il soit arrivé au somnambulisme, il entendra le magnétiseur lorsqu'il lui parlera, et il pourra lui répondre. Le magnéti-seur pourra continuer alors les questions pendant quelques instants, car il ne faut pas la première fois fatiguer les sujets par des expériences puis il réveillera. Lorsque le magnétiseur voudra réveiller, il fera quelques passes des épaules aux pieds, afin de dégager la tête en entraînant le fluide en bas puis, en y mettant un peu de force musculaire, il fera vivement, devant les yeux et le visage, des passes longues, en les descendant de côtéjusqu'à ce que le sujet donne signe qu'il revient à lui, puis il conti-nuera les mêmes passes devant la poitrine et le corps entier alors le sujet devra être réveillé, mais non encore dans son état normal. Le magnétiseur fera une insufflation froide sur les yeux, il touchera les sourcils depuis leur naissance, afin | 48 L'ART DE MAGNÉTISER les mains au-dessus du cervelet, et en les descendan derrière les oreilles et les épaules pour revenir sur les bras. Depuis le commencement jusqu'à la fin de l'opération, il ne s'occupera que de ce qu'il veut produire, afin que, par la concentration de sa volonté, il provoque l'émission du fluide et le transmette au sujet. Le magnétiseur reconnaîtra le sommeil magnétique à une impassibilité cadavérique du visage et au manque total de déglutition. Après avoir ainsi opéré pendant un certain temps, si le sujet parait plongé dans le sommeil, le magnétiseur pourra lui adresser quelques questions. Si le sujet est seulement dans un état d'engourdissement ou de sommeil naturel, il se réveillera. Il faudra alors cesser l'opération et dégager fortement, car il pourrait arriver que, bien que le patient n'ait point été endormi, il ait été assez envahi par le fluide pour ne pouvoir ouvrir les yeux. Mais si le sujet est plongé dans le sommeil magnétique, sommeil profond dont aucun bruit, aucune sensation ne peuvent le faire sortir, il restera muet. Si le magnétiseur n'est pas trop fatigué, il continuera à magnétiser, pour obte-nir le somnambulisme, sinon il réveillera. Mais si le sujet a passé par le sommeil magnétique et qu'il soit arrivé au somnambulisme, il entendra le magnétiseur lorsqu'il lui parlera, et il pourra lui répondre. Le magnéti-seur pourra continuer alors les questions pendant quelques instants, car il ne faut pas la première fois fatiguer les sujets par des expériences puis il réveillera. Lorsque le magnétiseur voudra réveiller, il fera quelques passes des épaules aux pieds, afin de dégager la tête en entraînant le fluide en bas puis, en y mettant un peu de force musculaire, il fera vivement, devant les yeux et le visage, des passes longues, en les descendant de côté@jusqu'à ce que le sujet donne signe qu'il revient à lui, puis il conti-nuera les mêmes passes devant la poitrine et le corps entier alors le sujet devra être réveillé, mais non encore dans son état normal. Le magnétiseur fera une insufflation froide sur les yeux, il touchera les sourcils depuis leur naissance, afin | 48 L'ART DE MAGNÉTISER les mains au-dessus du cervelet, et en les descendan derrière les oreilles et les épaules pour revenir sur les bras. Depuis le commencement jusqu'à la fin de l'opération, il ne s'occupera que de ce qu'il veut produire, afin que, par la concentration de sa volonté, il provoque l'émission du fluide et le transmette au sujet. Le magnétiseur reconnaîtra le sommeil magnétique à une impassibilité cadavérique du visage et au manque total de déglutition. Après avoir ainsi opéré pendant un certain temps, si le sujet paraît plongé dans le sommeil, le magnétiseur pourra lui adresser quelques questions. Si le sujet est seulement dans un état d'engourdissement ou de sommeil naturel, il se réveillera. Il faudra alors cesser l'opération et dégager fortement, car il pourrait arriver que, bien que le patient n'ait point été endormi, il ait été assez envahi par le fluide pour ne pouvoir ouvrir les yeux. Mais si le sujet est plongé dans le sommeil magnétique, sommeil profond dont aucun bruit, aucune sensation ne peuvent le faire sortir, il restera muet. Si le magnétiseur n'est pas trop fatigué, il continuera à magnétiser, pour obte-nir le somnambulisme, sinon il réveillera. Mais si le sujet a passé par le sommeil magnétique et qu'il soit arrivé au somnambulisme, il entendra le magnétiseur lorsqu'il lui parlera, et il pourra lui répondre. Le magnéti-seur pourra continuer alors les questions pendant quelques instants, car il ne faut pas la première fois fatiguer les sujets par des expériences puis il réveillera. Lorsque le magnétiseur voudra réveiller, il fera quelques passes des épaules aux pieds, afin de dégager la tête en entraînant le fluide en bas puis, en y mettant un peu de force musculaire, il fera vivement, devant les yeux et le visage, des passes longues, en les descendant de côté jusqu'à ce que le sujet donne signe qu'il revient à lui, puis il conti-nuera les mêmes passes devant la poitrine et le corps entier alors le sujet devra être réveillé, mais non encore dans son état normal. Le magnétiseur fera une insufflation froide sur les yeux, il touchera les sourcils depuis leur naissance, afin | 48 L'ART DE MAGNÉTISER les mains au-dessus du cervelet, et en les descendan derrière les oreilles et les épaules pour revenir sur les bras. Depuis le commencement jusqu'à la fin de l'opération, il ne s'occupera que de ce qu'il veut produire, afin que, par la concentration de sa volonté, il provoque l'émission du fluide et le transmette au sujet. Le magnétiseur reconnaîtra le sommeil magnétique à une impassibilité cadavérique du visage et au manque total de déglutition. Après avoir ainsi opéré pendant un certain temps, si le sujet paraît plongé dans le sommeil, le magnétiseur pourra lui adresser quelques questions. Si le sujet est seulement dans un état d'engourdissement ou de sommeil naturel, il se réveillera. Il faudra alors cesser l'opération et dégager fortement, car il pourrait arriver que, bien que le patient n'ait point été endormi, il ait été assez envahi par le fluide pour ne pouvoir ouvrir les yeux. Mais si le sujet est plongé dans le sommeil magnétique, sommeil profond dont aucun bruit, aucune sensation ne peuvent le faire sortir, il restera muet. Si le magnétiseur n'est pas trop fatigué, il continuera à magnétiser, pour obte-nir le somnambulisme, sinon il réveillera. Mais si le sujet a passé par le sommeil magnétique et qu'il soit arrivé au somnambulisme, il entendra le magnétiseur lorsqu'il lui parlera, et il pourra lui répondre. Le magnéti-seur pourra continuer alors les questions pendant quelques instants, car il ne faut pas la première fois fatiguer les sujets par des expériences puis il réveillera. Lorsque le magnétiseur voudra réveiller, il fera quelques passes des épaules aux pieds, afin de dégager la tête en entraînant le fluide en bas puis, en y mettant un peu de force musculaire, il fera vivement, devant les yeux et le visage, des passes longues, en les descendant de côté jusqu'à ce que le sujet donne signe qu'il revient à lui, puis il conti-nuera les mêmes passes devant la poitrine et le corps entier alors le sujet devra être réveillé, mais non encore dans son état normal. Le magnétiseur fera une insufflation froide sur les yeux, il touchera les sourcils depuis leur naissance, afin | 48 L'ART DE MAGNÉTISER les mains au-dessus du cervelet, et en les descendan derrière les oreilles et les épaules pour revenir sur les bras. Depuis le commencement jusqu'à la fin de l'opération, il ne s'occupera que de ce qu'il veut produire, afin que, par la concentration de sa volonté, il provoque l'émission du fluide et le transmette au sujet. Le magnétiseur reconnaîtra le sommeil magnétique à une impassibilité cadavérique du visage et au manque total de déglutition. Après avoir ainsi opéré pendant un certain temps, si le sujet paraît plongé dans le sommeil, le magnétiseur pourra lui adresser quelques questions. Si le sujet est seulement dans un état d'engourdissement ou de sommeil naturel, il se réveillera. Il faudra alors cesser l'opération et dégager fortement, car il pourrait arriver que, bien que le patient n'ait point été endormi, il ait été assez envahi par le fluide pour ne pouvoir ouvrir les yeux. Mais si le sujet est plongé dans le sommeil magnétique, sommeil profond dont aucun bruit, aucune sensation ne peuvent le faire sortir, il restera muet. Si le magnétiseur n'est pas trop fatigué, il continuera à magnétiser, pour obte-nir le somnambulisme, sinon il réveillera. Mais si le sujet a passé par le sommeil magnétique et qu'il soit arrivé au somnambulisme, il entendra le magnétiseur lorsqu'il lui parlera, et il pourra lui répondre. Le magnéti-seur pourra continuer alors les questions pendant quelques instants, car il ne faut pas la première fois fatiguer les sujets par des expériences puis il réveillera. Lorsque le magnétiseur voudra réveiller, il fera quelques passes des épaules aux pieds, afin de dégager la tête en entraînant le fluide en bas puis, en y mettant un peu de force musculaire, il fera vivement, devant les yeux et le visage, des passes longues, en les descendant de côté jusqu'à ce que le sujet donne signe qu'il revient à lui, puis il conti-nuera les mêmes passes devant la poitrine et le corps entier alors le sujet devra être réveillé, mais non encore dans son état normal. Le magnétiseur fera une insufflation froide sur les yeux, il touchera les sourcils depuis leur naissance, afin | 2 | 0.000935 | 0.005013 |
213.txt | 1,857 | 50 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE ce raient pu m'ubliger à m'en séparer mais je le remets ce entre des mains auxquelles mon coeur le confie avec ce une aveugle assurance de son bonheur. On était alors en 1802 cette époque était celle de la plus grande gloire de l'institut. La réputation de l'abbé, son fondateur, était devenue universelle. Le comte de Rostopsin, dont le nom est devenu im-mortel dans l'histoire de Russie, lui écrivait, dans cette même année, ces lignes flatteuses Je conçois les éloges que vous me donnez, monsieur l'abbé, car vous ne me connaissez que par ma soeur, la princesse de Solitzin mais ceux que je me plais à donner au vénérable abbé Nicolle, je les sais fondés, car je le connais. Je l'estime et je ne puis mieux faire, pour le bien de mon pays, que de désirer que son institut fleurisse le plus longtemps possible. Sa renommée est en tous lieux. Volontiers je consulterai M... et M... sur le blason ou sur la qualité des vins mais, quand il s'agira d'éducation, je ne m'adresserai qu'à vous, monsieur l'abbé, et croirai par là vous montrer combien j'aime mon enfant. Un témoignage d'estime et de bienveillante protec-tion que lui donna dans ces mêmes temps l'Impératrice Marie dut flatter encore davantage, et consoler surtout plus efficacement, le coeur toujours attristé de M. Nicolle. Le général de Benkendorf avait ses fils, Alexandre et Constantin, placés dans l'institut. Le temps dés études | 50 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE ce raient pu m'ubliger à m'en séparer mais je le remets ce entre des mains auxquelles mon coeur le confie avec ce une aveugle assurance de son bonheur. On était alors en 1802 cette époque était celle de la plus grande gloire de l'institut. La réputation de l'abbé, son fondateur, était devenue universelle. Le comte de Rostopsin, dont le nom est devenu im-mortel dans l'histoire de Russie, lui écrivait, dans cette même année, ces lignes flatteuses Je conçois les éloges que vous me donnez, monsieur l'abbé, car vous ne me connaissez que par ma soeur, la princesse de Solitzin mais ceux que je me plais à donner au vénérable abbé Nicolle, je les sais fondés, car je le connais. Je l'estime et je ne puis mieux faire, pour le bien de mon pays, que de désirer que son institut fleurisse le plus longtemps possible. Sa renommée est en tous lieux. Volontiers je consulterai M... et M... sur le blason ou sur la qualité des vins mais, quand il s'agira d'éducation, je ne m'adresserai qu'à vous, monsieur l'abbé, et croirai par là vous montrer combien j'aime mon enfant. Un témoignage d'estime et de bienveillante protec-tion que lui donna dans ces mêmes temps l'Impératrice Marie dut flatter encore davantage, et consoler surtout plus efficacement, le coeur toujours attristé de M. Nicolle. Le général de Benkendorf avait ses fils, Alexandre et Constantin, placés dans l'institut. Le temps dés études | ################################## pu m'obliger à m'en séparer mais je le remets@@@ entre des mains auxquelles mon coeur le confie avecec@ une aveugle assurance de son bonheur. On était alors en 1802 cette époque était celle de la plus grande gloire de l'institut. La réputation de l'abbé, son fondateur, était devenue universelle. Le comte de Rostopsin, dont le nom est devenu im-mortel dans l'histoire de Russie, lui écrivait, dans cette même année, ces lignes flatteuses Je conçois les éloges que vous me donnez, monsieur l'abbé, car vous ne me connaissez que par ma soeur, la princesse de Solitzin mais ceux que je me plais à donner au vénérable abbé Nicolle, je les sais fondés, car je le connais. Je l'estime et je ne puis mieux faire, pour le bien de mon pays, que de désirer que son institut fleurisse le plus longtemps possible. Sa renommée est en tous lieux. Volontiers je consulterai M... et M... sur le blason ou sur la qualité des vins mais, quand il s'agira d'éducation, je ne m'adresserai qu'à vous, monsieur l'abbé, et croirai par là vous montrer combien j'aime mon enfant. Un témoignage d'estime et de bienveillante protec-tion que lui donna dans ces mêmes temps l'Impératrice Marie dut flatter encore davantage, et consoler surtout plus efficacement, le coeur toujours attristé de M. Nicolle. Le général de Benkendorf avait ses fils, Alexandre et Constantin, placés dans l'institut. Le temps des études | 50 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE ce raient pu m'obliger à m'en séparer mais je le remets@@@ entre des mains auxquelles mon coeur le confie avecec@ une aveugle assurance de son bonheur. On était alors en 1802 cette époque était celle de la plus grande gloire de l'institut. La réputation de l'abbé, son fondateur, était devenue universelle. Le comte de Rostopsin, dont le nom est devenu im-mortel dans l'histoire de Russie, lui écrivait, dans cette même année, ces lignes flatteuses Je conçois les éloges que vous me donnez, monsieur l'abbé, car vous ne me connaissez que par ma soeur, la princesse de Solitzin mais ceux que je me plais à donner au vénérable abbé Nicolle, je les sais fondés, car je le connais. Je l'estime et je ne puis mieux faire, pour le bien de mon pays, que de désirer que son institut fleurisse le plus longtemps possible. Sa renommée est en tous lieux. Volontiers je consulterai M... et M... sur le blason ou sur la qualité des vins mais, quand il s'agira d'éducation, je ne m'adresserai qu'à vous, monsieur l'abbé, et croirai par là vous montrer combien j'aime mon enfant. Un témoignage d'estime et de bienveillante protec-tion que lui donna dans ces mêmes temps l'Impératrice Marie dut flatter encore davantage, et consoler surtout plus efficacement, le coeur toujours attristé de M. Nicolle. Le général de Benkendorf avait ses fils, Alexandre et Constantin, placés dans l'institut. Le temps des études | 50 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE ce raient pu m'obliger à m'en séparer mais je le remets entre des mains auxquelles mon coeur le confie avecec une aveugle assurance de son bonheur. On était alors en 1802 cette époque était celle de la plus grande gloire de l'institut. La réputation de l'abbé, son fondateur, était devenue universelle. Le comte de Rostopsin, dont le nom est devenu im-mortel dans l'histoire de Russie, lui écrivait, dans cette même année, ces lignes flatteuses Je conçois les éloges que vous me donnez, monsieur l'abbé, car vous ne me connaissez que par ma soeur, la princesse de Solitzin mais ceux que je me plais à donner au vénérable abbé Nicolle, je les sais fondés, car je le connais. Je l'estime et je ne puis mieux faire, pour le bien de mon pays, que de désirer que son institut fleurisse le plus longtemps possible. Sa renommée est en tous lieux. Volontiers je consulterai M... et M... sur le blason ou sur la qualité des vins mais, quand il s'agira d'éducation, je ne m'adresserai qu'à vous, monsieur l'abbé, et croirai par là vous montrer combien j'aime mon enfant. Un témoignage d'estime et de bienveillante protec-tion que lui donna dans ces mêmes temps l'Impératrice Marie dut flatter encore davantage, et consoler surtout plus efficacement, le coeur toujours attristé de M. Nicolle. Le général de Benkendorf avait ses fils, Alexandre et Constantin, placés dans l'institut. Le temps des études | 7 | 0.004944 | 0.025641 |
207.txt | 1,857 | 44 VIE DE L'ABBE NICOLLE santé l'avait obligé de se rendre pour essayer de l'effi-cacité des eaux de Carlsbad. Divers événements avaient signalé son voyage. Il ar-rivait à Vienne la veille du 45 avril 1798, jour où Ber-nadotte arborait sur le balcon de l'ambassade de France le pavillon tricolore. Cette nouveauté avait attiré tout naturellement des spectateurs le nombre s'en était ac-cru rapidement. Un murmure de mécontentement com-mence à circuler dans les rangs, les têtes s'exaltent, les cris ce A bas le drapeau! Vive François II ! se font entendre, et bientôt le balcon est escaladé le drapeau est mis en pièces et brûlé toutes les vitres sont cas-sées. La force armée arrive enfin, mais tout était rentré dans l'ordre. Le lendemain, l'ambassadeur, français fit ses paquets, et, le dimanche, il partit avec sa suite, es-corté par un détachement de cavalerie, plutôt par hon-neur que pour le défendre, car, ajoute l'abbé, racontant ce fait à son ami, nul homme n'en voulait à sa per-sonne. A cette époque, tout l'univers était agité. Les armées françaises avaient pénétré en Allemagne. Elles menaçaient d'envahir le pays entier, mais avec elles pénétrait également une autre puissance', plus re-doutable pour les États que celle des armes, puissance invisible qui attaque l'esprit, aveugle la raison, déna-ture les mots en usage puissance immense qui soulève les passions et prépare des ruines, la liberté. La démo-cratie française avait fait de ce mot sacré la base de ses principes mais pour elle la liberté était le droit donné | 44 VIE DE L'ABBE NICOLLE santé l'avait obligé de se rendre pour essayer de l'effi-cacité des eaux de Carlsbad. Divers événements avaient signalé son voyage. Il ar-rivait à Vienne la veille du 45 avril 1798, jour où Ber-nadotte arborait sur le balcon de l'ambassade de France le pavillon tricolore. Cette nouveauté avait attiré tout naturellement des spectateurs le nombre s'en était ac-cru rapidement. Un murmure de mécontentement com-mence à circuler dans les rangs, les têtes s'exaltent, les cris ce A bas le drapeau! Vive François II ! se font entendre, et bientôt le balcon est escaladé le drapeau est mis en pièces et brûlé toutes les vitres sont cas-sées. La force armée arrive enfin, mais tout était rentré dans l'ordre. Le lendemain, l'ambassadeur, français fit ses paquets, et, le dimanche, il partit avec sa suite, es-corté par un détachement de cavalerie, plutôt par hon-neur que pour le défendre, car, ajoute l'abbé, racontant ce fait à son ami, nul homme n'en voulait à sa per-@sonne. A cette époque, tout l'univers était agité. Les armées françaises avaient pénétré en Allemagne. Elles menaçaient d'envahir le pays entier, mais avec elles pénétrait également une autre puissance', plus re-doutable pour les États que celle des armes, puissance invisible qui attaque l'esprit, aveugle la raison, déna-ture les mots en usage puissance immense qui soulève les passions et prépare des ruines, la liberté. La démo-cratie française avait fait de ce mot sacré la base de ses principes mais pour elle la liberté était le droit donné | ############################## l'avait obligé de se rendre pour essayer de l'effi-cacité des eaux de Carlsbad. Divers événements avaient signalé son voyage. Il ar-rivait à Vienne la veille du 13 avril 1798, jour où Ber-nadotte arborait sur le balcon de l'ambassade de France le pavillon tricolore. Cette nouveauté avait attiré tout naturellement des spectateurs le nombre s'en était ac-cru rapidement. Un murmure de mécontentement com-mence à circuler dans les rangs, les têtes s'exaltent, les cris @@@A bas le drapeau! Vive François II ! se font entendre, et bientôt le balcon est escaladé le drapeau est mis en pièces et brûlé toutes les vitres sont cas-sées. La force armée arrive enfin, mais tout était rentré dans l'ordre. Le lendemain, l'ambassadeur, français fit ses paquets, et, le dimanche, il partit avec sa suite, es-corté par un détachement de cavalerie, plutôt par hon-neur que pour le défendre, car, ajoute l'abbé, racontant ce fait à son ami, nul homme n'en voulait à sa per- sonne. A cette époque, tout l'univers était agité. Les armées françaises avaient pénétré en Allemagne. Elles menaçaient d'envahir le pays entier, mais avec elles pénétrait également une autre puissance', plus re-doutable pour les États que celle des armes, puissance invisible qui attaque l'esprit, aveugle la raison, déna-ture les mots en usage puissance immense qui soulève les passions et prépare des ruines, la liberté. La démo-cratie française avait fait de ce mot sacré la base de ses principes mais pour elle la liberté était le droit donné | 44 VIE DE L'ABBE NICOLLE santé l'avait obligé de se rendre pour essayer de l'effi-cacité des eaux de Carlsbad. Divers événements avaient signalé son voyage. Il ar-rivait à Vienne la veille du 13 avril 1798, jour où Ber-nadotte arborait sur le balcon de l'ambassade de France le pavillon tricolore. Cette nouveauté avait attiré tout naturellement des spectateurs le nombre s'en était ac-cru rapidement. Un murmure de mécontentement com-mence à circuler dans les rangs, les têtes s'exaltent, les cris @@@A bas le drapeau! Vive François II ! se font entendre, et bientôt le balcon est escaladé le drapeau est mis en pièces et brûlé toutes les vitres sont cas-sées. La force armée arrive enfin, mais tout était rentré dans l'ordre. Le lendemain, l'ambassadeur, français fit ses paquets, et, le dimanche, il partit avec sa suite, es-corté par un détachement de cavalerie, plutôt par hon-neur que pour le défendre, car, ajoute l'abbé, racontant ce fait à son ami, nul homme n'en voulait à sa per- sonne. A cette époque, tout l'univers était agité. Les armées françaises avaient pénétré en Allemagne. Elles menaçaient d'envahir le pays entier, mais avec elles pénétrait également une autre puissance', plus re-doutable pour les États que celle des armes, puissance invisible qui attaque l'esprit, aveugle la raison, déna-ture les mots en usage puissance immense qui soulève les passions et prépare des ruines, la liberté. La démo-cratie française avait fait de ce mot sacré la base de ses principes mais pour elle la liberté était le droit donné | 44 VIE DE L'ABBE NICOLLE santé l'avait obligé de se rendre pour essayer de l'effi-cacité des eaux de Carlsbad. Divers événements avaient signalé son voyage. Il ar-rivait à Vienne la veille du 13 avril 1798, jour où Ber-nadotte arborait sur le balcon de l'ambassade de France le pavillon tricolore. Cette nouveauté avait attiré tout naturellement des spectateurs le nombre s'en était ac-cru rapidement. Un murmure de mécontentement com-mence à circuler dans les rangs, les têtes s'exaltent, les cris A bas le drapeau! Vive François II ! se font entendre, et bientôt le balcon est escaladé le drapeau est mis en pièces et brûlé toutes les vitres sont cas-sées. La force armée arrive enfin, mais tout était rentré dans l'ordre. Le lendemain, l'ambassadeur, français fit ses paquets, et, le dimanche, il partit avec sa suite, es-corté par un détachement de cavalerie, plutôt par hon-neur que pour le défendre, car, ajoute l'abbé, racontant ce fait à son ami, nul homme n'en voulait à sa per- sonne. A cette époque, tout l'univers était agité. Les armées françaises avaient pénétré en Allemagne. Elles menaçaient d'envahir le pays entier, mais avec elles pénétrait également une autre puissance', plus re-doutable pour les États que celle des armes, puissance invisible qui attaque l'esprit, aveugle la raison, déna-ture les mots en usage puissance immense qui soulève les passions et prépare des ruines, la liberté. La démo-cratie française avait fait de ce mot sacré la base de ses principes mais pour elle la liberté était le droit donné | 6 | 0.003909 | 0.021127 |
950.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 274 Quand je m'exprimai avpc çette fermeté, Melchior re-venait sur ses paroles, s'en excusait, prétendait que je l'a-vais mal compris, et qu'il n'avait pas voulu leur donner une signification blessante. Alors il se retranchait dans d'autres défîtes et imaginait d'autres moyens d'éluder mes ins nces. C'était tantôt sa famille qui faisait attendre son consente-ment, tantôt l'état de ses finances qui ne lui permettait pas d'entrer en ménage puis, quand ces difficultés étaient fran-chies et que nous semblions toucher au but, à point nommé il survenait une formalité qui entraînais un délai nouveau, ou un papier essentiel qui n'arrivait pas, une erreur de date 4 rectifier, un prénom changer, epfin mille riens dont Mel-cliiov s'arniait comme d'autant de prétextes pour reculer ip-défmiment la réparation qu'il m'avait promise et que j'étais en droit d'attendre de lui. Que d'explications orngeusgs se succédèrent ainsi, sans autre résultat que de me rendre plus évidentes la déprava-tion et la légèreté de celte âme parjure ! Les femmes pour lui n'étaient autre chose que des jouets il passait de l'une à l'autre, au gré de ses caprices, et ne voulait s'enchaîner à aucun pri. J'eus beau le presser, le menacer, il me traita en enfant njptjnt et ne tint compte ni de mes ipstanpes ni de avec lui, briser cet indigne, mes menaces. Que faire? Rompre avec lui, briser cet indigne lien c'eût été de la fierté bien plaçée. Mais d'un autre côté c'était renoncer à la dernière chappe qui me restât et dé-pouiller ma faute de la seule excuse dont je pusse la cou-vrir. Je m'armai donc de patience, avec l'espoir que je fini-rais par le réduire et l'amener à mes fins. Ce qui contribuait à me rendre la résignation plus facile, c'est que mon empire, légitime ou non, ne semblait pas sujet à un partage. Je régnais seille, en apparence du moins, et sur ce point je Pè me croyais point menacée. J'pspérais que Melphipv me laisserait cette indemnité en retour des sacri-fices que je lui avais faits. Jugez de ma colère, Ludovic, lorsque j'appris un jour, à n'en pouvoir douter, que j'avais une rivale. Melchior recommençait sa vie d'autrefois il re-montait son sérail, et peut-être n'ëtais-je déjà plus la favo- , rite en titre-Oh! alors j'éclatai, et il se passa dans notre intérieur une tempête comme jamais ce sultan de mauvais lieu n'en avait | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 274 Quand je m'exprimai@ avpc çette fermeté, Melchior re-venait sur ses paroles, s'en excusait, prétendait que je l'a-vais mal compris, et qu'il n'avait pas voulu leur donner une signification blessante. Alors il se retranchait dans d'autres déf@îtes et imaginait d'autres moyens d'éluder mes ins@ nces. C'était tantôt sa famille qui faisait attendre son consente-ment, tantôt l'état de ses finances qui ne lui permettait pas d'entrer en ménage puis, quand ces difficultés étaient fran-chies et que nous semblions toucher au but, à point nommé il survenait une formalité qui entraînais un délai nouveau, ou un papier essentiel qui n'arrivait pas, une erreur de date 4 rectifier, un prénom @@changer, epfin mille riens dont Mel-cliiov s'arniait comme d'autant de prétextes pour reculer ip-déf@miment la réparation qu'il m'avait promise et que j'étais en droit d'attendre de lui. Que d'explications orngeusgs se succédèrent ainsi, sans autre résultat que de me rendre plus évidentes la déprava-tion et la légèreté de celte âme parjure ! Les femmes pour lui n'étaient autre chose que des jouets il passait de l'une à l'autre, au gré de ses caprices, et ne voulait s'enchaîner à aucun pri@. J'eus beau le presser, le menacer, il me traita en enfant njptjnt et ne tint compte ni de mes ipstanpes ni de avec lui, briser cet indigne, mes menaces. Que faire@? Rompre avec lui, briser cet indigne lien c'eût été de la fierté bien plaçée. Mais d'un autre côté c'était renoncer à la dernière chappe qui me restât et dé-pouiller ma faute de la seule excuse dont je pusse la cou-vrir. Je m'armai donc de patience, avec l'espoir que je fini-rais par le réduire et l'amener à mes fins. Ce qui contribuait à me rendre la résignation plus facile, c'est que mon empire, légitime ou non, ne semblait pas sujet à un partage. Je régnais seille, en apparence du moins, et sur ce point je Pè me croyais point menacée. J'pspérais que Melphipv me laisserait cette indemnité en retour des sacri-fices que je lui avais faits. Jugez de ma colère, Ludovic, lorsque j'appris un jour, à n'en pouvoir douter, que j'avais une rivale. Melchior recommençait sa vie d'autrefois il re-montait son sérail, et peut-être n'ëtais-je déjà plus la favo- , rite en titre@-Oh@! alors j'éclatai, et il se passa dans notre intérieur une tempête comme jamais ce sultan de mauvais lieu n'en avait | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 271 Quand je m'exprimais avec cette fermeté, Melchior re-venait sur ses paroles, s'en excusait, prétendait que je l'a-vais mal compris, et qu'il n'avait pas voulu leur donner une signification blessante. Alors il se retranchait dans d'autres défaites et imaginait d'autres moyens d'éluder mes instances. C'était tantôt sa famille qui faisait attendre son consente-ment, tantôt l'état de ses finances qui ne lui permettait pas d'entrer en ménage puis, quand ces difficultés étaient fran-chies et que nous semblions toucher au but, à point nommé il survenait une formalité qui entraînait un délai nouveau, ou un papier essentiel qui n'arrivait pas, une erreur de date à rectifier, un prénom à changer, enfin mille riens dont Mel-c@hior s'ar@mait comme d'autant de prétextes pour reculer in-définiment la réparation qu'il m'avait promise et que j'étais en droit d'attendre de lui. Que d'explications orageuses se succédèrent ainsi, sans autre résultat que de me rendre plus évidentes la déprava-tion et la légèreté de cette âme parjure ! Les femmes pour lui n'étaient autre chose que des jouets il passait de l'une à l'autre, au gré de ses caprices, et ne voulait s'enchaîner à aucun prix. J'eus beau le presser, le menacer, il me traita en enfant @mutin, et ne tint compte ni de mes instances ni ############################ de@ mes menaces. Que faire ? Rompre avec lui, briser cet indigne lien c'eût été de la fierté bien placée. Mais d'un autre côté c'était renoncer à la dernière chance qui me restât et dé-pouiller ma faute de la seule excuse dont je pusse la cou-vrir. Je m'armai donc de patience, avec l'espoir que je fini-rais par le réduire et l'amener à mes fins. Ce qui contribuait à me rendre la résignation plus facile, c'est que mon empire, légitime ou non, ne semblait pas sujet à un partage. Je régnais se@ule, en apparence du moins, et sur ce point je ne me croyais point menacée. J'espérais que Melchior me laisserait cette indemnité en retour des sacri-fices que je lui avais faits. Jugez de ma colère, Ludovic, lorsque j'appris un jour, à n'en pouvoir douter, que j'avais une rivale. Melchior recommençait sa vie d'autrefois il re-montait son sérail, et peut-être n'étais-je déjà plus la favo-@@@rite en titre. Oh ! alors j'éclatai, et il se passa dans notre intérieur une tempête comme jamais ce sultan de mauvais lieu n'en avait | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 271 Quand je m'exprimais avec cette fermeté, Melchior re-venait sur ses paroles, s'en excusait, prétendait que je l'a-vais mal compris, et qu'il n'avait pas voulu leur donner une signification blessante. Alors il se retranchait dans d'autres défaites et imaginait d'autres moyens d'éluder mes instances. C'était tantôt sa famille qui faisait attendre son consente-ment, tantôt l'état de ses finances qui ne lui permettait pas d'entrer en ménage puis, quand ces difficultés étaient fran-chies et que nous semblions toucher au but, à point nommé il survenait une formalité qui entraînait un délai nouveau, ou un papier essentiel qui n'arrivait pas, une erreur de date à rectifier, un prénom à changer, enfin mille riens dont Mel-c@hior s'ar@mait comme d'autant de prétextes pour reculer in-définiment la réparation qu'il m'avait promise et que j'étais en droit d'attendre de lui. Que d'explications orageuses se succédèrent ainsi, sans autre résultat que de me rendre plus évidentes la déprava-tion et la légèreté de cette âme parjure ! Les femmes pour lui n'étaient autre chose que des jouets il passait de l'une à l'autre, au gré de ses caprices, et ne voulait s'enchaîner à aucun prix. J'eus beau le presser, le menacer, il me traita en enfant @mutin, et ne tint compte ni de mes instances ni de avec lui, briser cet indi de@ mes menaces. Que faire ? Rompre avec lui, briser cet indigne lien c'eût été de la fierté bien placée. Mais d'un autre côté c'était renoncer à la dernière chance qui me restât et dé-pouiller ma faute de la seule excuse dont je pusse la cou-vrir. Je m'armai donc de patience, avec l'espoir que je fini-rais par le réduire et l'amener à mes fins. Ce qui contribuait à me rendre la résignation plus facile, c'est que mon empire, légitime ou non, ne semblait pas sujet à un partage. Je régnais se@ule, en apparence du moins, et sur ce point je ne me croyais point menacée. J'espérais que Melchior me laisserait cette indemnité en retour des sacri-fices que je lui avais faits. Jugez de ma colère, Ludovic, lorsque j'appris un jour, à n'en pouvoir douter, que j'avais une rivale. Melchior recommençait sa vie d'autrefois il re-montait son sérail, et peut-être n'étais-je déjà plus la favo-@@@rite en titre. Oh ! alors j'éclatai, et il se passa dans notre intérieur une tempête comme jamais ce sultan de mauvais lieu n'en avait | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 271 Quand je m'exprimais avec cette fermeté, Melchior re-venait sur ses paroles, s'en excusait, prétendait que je l'a-vais mal compris, et qu'il n'avait pas voulu leur donner une signification blessante. Alors il se retranchait dans d'autres défaites et imaginait d'autres moyens d'éluder mes instances. C'était tantôt sa famille qui faisait attendre son consente-ment, tantôt l'état de ses finances qui ne lui permettait pas d'entrer en ménage puis, quand ces difficultés étaient fran-chies et que nous semblions toucher au but, à point nommé il survenait une formalité qui entraînait un délai nouveau, ou un papier essentiel qui n'arrivait pas, une erreur de date à rectifier, un prénom à changer, enfin mille riens dont Mel-chior s'armait comme d'autant de prétextes pour reculer in-définiment la réparation qu'il m'avait promise et que j'étais en droit d'attendre de lui. Que d'explications orageuses se succédèrent ainsi, sans autre résultat que de me rendre plus évidentes la déprava-tion et la légèreté de cette âme parjure ! Les femmes pour lui n'étaient autre chose que des jouets il passait de l'une à l'autre, au gré de ses caprices, et ne voulait s'enchaîner à aucun prix. J'eus beau le presser, le menacer, il me traita en enfant mutin, et ne tint compte ni de mes instances ni de avec lui, briser cet indi de mes menaces. Que faire ? Rompre avec lui, briser cet indigne lien c'eût été de la fierté bien placée. Mais d'un autre côté c'était renoncer à la dernière chance qui me restât et dé-pouiller ma faute de la seule excuse dont je pusse la cou-vrir. Je m'armai donc de patience, avec l'espoir que je fini-rais par le réduire et l'amener à mes fins. Ce qui contribuait à me rendre la résignation plus facile, c'est que mon empire, légitime ou non, ne semblait pas sujet à un partage. Je régnais seule, en apparence du moins, et sur ce point je ne me croyais point menacée. J'espérais que Melchior me laisserait cette indemnité en retour des sacri-fices que je lui avais faits. Jugez de ma colère, Ludovic, lorsque j'appris un jour, à n'en pouvoir douter, que j'avais une rivale. Melchior recommençait sa vie d'autrefois il re-montait son sérail, et peut-être n'étais-je déjà plus la favo-rite en titre. Oh ! alors j'éclatai, et il se passa dans notre intérieur une tempête comme jamais ce sultan de mauvais lieu n'en avait | 54 | 0.022766 | 0.123318 |
788.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 83 Quelle futJa surprise du jeune homme, lorsqu'au milieu de cette foule matinale, il découvrit ce qu'il avait si longtemps cherché Un instant il se crut le jouet d'une illusion mais pouvait-il se tromper quand il s'agissait de Clémence ? Entre mille il l'eût reconnue. C'était bien elle, enveloppée d'un grand châle et son livre d'heures à la main elle marchait seule et touchait aux marches du parvis quand leurs regards se croisèrent. Il y eut là une de ces minutes qui valent des siècles et en-gagent irrévocablement. Tout ce qui fermentait dans ces deux coeurs s'éveilla à ce choc imprévu, souffrances endu-rées, poursuites vaines, aspirations de la solitude, griefs accumulés, révoltes contenues. C'étàtt une revanche et une sorte de réveil. Leurs yeux se le disaient, et dans ce langage expressif que ne saurait égaler la parole humaine. Immo-biles , écrasés sous le poids de leurs émotions, à peine osaient-ils faire un pas l'un vers l'aùtre, tant ils craignaient d'affaiblir ce charme du premier moment. Que se dire qui valût cette muette extase ? Le respect du lieu, la présence de tant de témoins, le danger d'être aperçus, leur commandaient d'ailleurs une grande réserve. Déjà ils n'en étaient plus à se traiter en simples connaissances, ni sur le pied d'autrefois les choses avaient été poussées si loin, qu'une rencontre était un événement, et qu'aucune parole ne pouvait être indifférente aussi ne s'abordèrent-ils pas sans inquiétude ni hésitation. - Clémence, dit le jeune homme, je vous retrouve enfin. - Point d'imprudence, Gaston, dit la comtesse, à la fois émue et effrayée. Vous me perdriez. Elle jetait les yeux dans tous les sens comme si. elle eût, craint d'être prise en faute. C'était l'aveu de sa faiblesse Gaston n'en abusa pas. - Si vous saviez combien j'ai souffert ! poursuivit-il. - Hélas I qui ne souffre pas? répondit-elle. -- Et ma soeur 1 et ma mère 1 sont-elles assez privées de ne plus vous voir? Notre maison est vide depuis que vous n'y venez plus. Moi, je ne vis pas ! Il me manque comme la moitié de moi-même ! La comtesse éprouvait à l'écouter des tressaillements se-crets. Cette plainte si douce était comme un écho de ses | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 83 Quelle fut@Ja surprise du jeune homme, lorsqu'au milieu de cette foule matinale, il découvrit ce qu'il avait si longtemps cherché @@Un instant il se crut le jouet d'une illusion mais pouvait-il se tromper quand il s'agissait de Clémence ? Entre mille il l'eût reconnue. C'était bien elle, enveloppée d'un grand châle et son livre d'heures à la main elle marchait seule et touchait aux marches du parvis quand leurs regards se croisèrent. Il y eut là une de ces minutes qui valent des siècles et en-gagent irrévocablement. Tout ce qui fermentait dans ces deux coeurs s'éveilla à ce choc imprévu, souffrances endu-rées, poursuites vaines, aspirations de la solitude, griefs accumulés, révoltes contenues. C'étàtt une revanche et une sorte de réveil. Leurs yeux se le disaient, et dans ce langage expressif que ne saurait égaler la parole humaine. Immo-biles , écrasés sous le poids de leurs émotions, à peine osaient-ils faire un pas l'un vers l'aùtre, tant ils craignaient d'affaiblir ce charme du premier moment. Que se dire qui valût cette muette extase ? Le respect du lieu, la présence de tant de témoins, le danger d'être aperçus, leur commandaient d'ailleurs une grande réserve. Déjà ils n'en étaient plus à se traiter en simples connaissances, ni sur le pied d'autrefois les choses avaient été poussées si loin, qu'une rencontre était un événement, et qu'aucune parole ne pouvait être indifférente aussi ne s'abordèrent-ils pas sans inquiétude ni hésitation. - Clémence, dit le jeune homme, je vous retrouve enfin. - Point d'imprudence, Gaston, dit la comtesse, à la fois émue et effrayée. Vous me perdriez. Elle jetait les yeux dans tous les sens comme si. elle eût, craint d'être prise en faute. C'était l'aveu de sa faiblesse Gaston n'en abusa pas. - Si vous saviez combien j'ai souffert ! poursuivit-il. - Hélas I qui ne souffre pas@? répondit-elle. -- Et ma soeur 1 et ma mère 1 sont-elles assez privées de ne plus vous voir@? Notre maison est vide depuis que vous n'y venez plus. Moi, je ne vis pas ! Il me manque comme la moitié de moi-même ! La comtesse éprouvait à l'écouter des tressaillements se-crets. Cette plainte si douce était comme un écho de ses | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 83 Quelle fut la surprise du jeune homme, lorsqu'au milieu de cette foule matinale, il découvrit ce qu'il avait si longtemps cherché ! Un instant il se crut le jouet d'une illusion mais pouvait-il se tromper quand il s'agissait de Clémence ? Entre mille il l'eût reconnue. C'était bien elle, enveloppée d'un grand châle et son livre d'heures à la main elle marchait seule et touchait aux marches du parvis quand leurs regards se croisèrent. Il y eut là une de ces minutes qui valent des siècles et en-gagent irrévocablement. Tout ce qui fermentait dans ces deux coeurs s'éveilla à ce choc imprévu, souffrances endu-rées, poursuites vaines, aspirations de la solitude, griefs accumulés, révoltes contenues. C'était une revanche et une sorte de réveil. Leurs yeux se le disaient, et dans ce langage expressif que ne saurait égaler la parole humaine. Immo-biles@, écrasés sous le poids de leurs émotions, à peine osaient-ils faire un pas l'un vers l'autre, tant ils craignaient d'affaiblir ce charme du premier moment. Que se dire qui valût cette muette extase ? Le respect du lieu, la présence de tant de témoins, le danger d'être aperçus, leur commandaient d'ailleurs une grande réserve. Déjà ils n'en étaient plus à se traiter en simples connaissances, ni sur le pied d'autrefois les choses avaient été poussées si loin, qu'une rencontre était un événement, et qu'aucune parole ne pouvait être indifférente aussi ne s'abordèrent-ils pas sans inquiétude ni hésitation. -@Clémence, dit le jeune homme, je vous retrouve enfin. -@Point d'imprudence, Gaston, dit la comtesse, à la fois émue et effrayée. Vous me perdriez. Elle jetait les yeux dans tous les sens comme si@ elle eût@ craint d'être prise en faute. C'était l'aveu de sa faiblesse Gaston n'en abusa pas. -@Si vous saviez combien j'ai souffert ! poursuivit-il. -@Hélas ! qui ne souffre pas ? répondit-elle. @-@Et ma soeur ! et ma mère ! sont-elles assez privées de ne plus vous voir ? Notre maison est vide depuis que vous n'y venez plus. Moi, je ne vis pas ! Il me manque comme la moitié de moi-même ! La comtesse éprouvait à l'écouter des tressaillements se-crets. Cette plainte si douce était comme un écho de ses | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 83 Quelle fut la surprise du jeune homme, lorsqu'au milieu de cette foule matinale, il découvrit ce qu'il avait si longtemps cherché ! Un instant il se crut le jouet d'une illusion mais pouvait-il se tromper quand il s'agissait de Clémence ? Entre mille il l'eût reconnue. C'était bien elle, enveloppée d'un grand châle et son livre d'heures à la main elle marchait seule et touchait aux marches du parvis quand leurs regards se croisèrent. Il y eut là une de ces minutes qui valent des siècles et en-gagent irrévocablement. Tout ce qui fermentait dans ces deux coeurs s'éveilla à ce choc imprévu, souffrances endu-rées, poursuites vaines, aspirations de la solitude, griefs accumulés, révoltes contenues. C'était une revanche et une sorte de réveil. Leurs yeux se le disaient, et dans ce langage expressif que ne saurait égaler la parole humaine. Immo-biles@, écrasés sous le poids de leurs émotions, à peine osaient-ils faire un pas l'un vers l'autre, tant ils craignaient d'affaiblir ce charme du premier moment. Que se dire qui valût cette muette extase ? Le respect du lieu, la présence de tant de témoins, le danger d'être aperçus, leur commandaient d'ailleurs une grande réserve. Déjà ils n'en étaient plus à se traiter en simples connaissances, ni sur le pied d'autrefois les choses avaient été poussées si loin, qu'une rencontre était un événement, et qu'aucune parole ne pouvait être indifférente aussi ne s'abordèrent-ils pas sans inquiétude ni hésitation. -@Clémence, dit le jeune homme, je vous retrouve enfin. -@Point d'imprudence, Gaston, dit la comtesse, à la fois émue et effrayée. Vous me perdriez. Elle jetait les yeux dans tous les sens comme si@ elle eût@ craint d'être prise en faute. C'était l'aveu de sa faiblesse Gaston n'en abusa pas. -@Si vous saviez combien j'ai souffert ! poursuivit-il. -@Hélas ! qui ne souffre pas ? répondit-elle. @-@Et ma soeur ! et ma mère ! sont-elles assez privées de ne plus vous voir ? Notre maison est vide depuis que vous n'y venez plus. Moi, je ne vis pas ! Il me manque comme la moitié de moi-même ! La comtesse éprouvait à l'écouter des tressaillements se-crets. Cette plainte si douce était comme un écho de ses | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 83 Quelle fut la surprise du jeune homme, lorsqu'au milieu de cette foule matinale, il découvrit ce qu'il avait si longtemps cherché ! Un instant il se crut le jouet d'une illusion mais pouvait-il se tromper quand il s'agissait de Clémence ? Entre mille il l'eût reconnue. C'était bien elle, enveloppée d'un grand châle et son livre d'heures à la main elle marchait seule et touchait aux marches du parvis quand leurs regards se croisèrent. Il y eut là une de ces minutes qui valent des siècles et en-gagent irrévocablement. Tout ce qui fermentait dans ces deux coeurs s'éveilla à ce choc imprévu, souffrances endu-rées, poursuites vaines, aspirations de la solitude, griefs accumulés, révoltes contenues. C'était une revanche et une sorte de réveil. Leurs yeux se le disaient, et dans ce langage expressif que ne saurait égaler la parole humaine. Immo-biles, écrasés sous le poids de leurs émotions, à peine osaient-ils faire un pas l'un vers l'autre, tant ils craignaient d'affaiblir ce charme du premier moment. Que se dire qui valût cette muette extase ? Le respect du lieu, la présence de tant de témoins, le danger d'être aperçus, leur commandaient d'ailleurs une grande réserve. Déjà ils n'en étaient plus à se traiter en simples connaissances, ni sur le pied d'autrefois les choses avaient été poussées si loin, qu'une rencontre était un événement, et qu'aucune parole ne pouvait être indifférente aussi ne s'abordèrent-ils pas sans inquiétude ni hésitation. -Clémence, dit le jeune homme, je vous retrouve enfin. -Point d'imprudence, Gaston, dit la comtesse, à la fois émue et effrayée. Vous me perdriez. Elle jetait les yeux dans tous les sens comme si elle eût craint d'être prise en faute. C'était l'aveu de sa faiblesse Gaston n'en abusa pas. -Si vous saviez combien j'ai souffert ! poursuivit-il. -Hélas ! qui ne souffre pas ? répondit-elle. -Et ma soeur ! et ma mère ! sont-elles assez privées de ne plus vous voir ? Notre maison est vide depuis que vous n'y venez plus. Moi, je ne vis pas ! Il me manque comme la moitié de moi-même ! La comtesse éprouvait à l'écouter des tressaillements se-crets. Cette plainte si douce était comme un écho de ses | 21 | 0.009563 | 0.048077 |
944.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE., 265 XXIX Vous vous souvenez, Ludovic, de la scène qui eut lieu près du 'it de mort de ma grand-mère. De semblables souve-nirs ne s'effacent jamais. Sans défiance alors, vous n'en comprîtes pas le sens, vous ne vîtes pas tout ce qu'il y avait de grave et de solennel dans cet engagement, pris en face de la tombe, avec les parents morts pour témoins et cette mou-rante qui servait d'intermédiaire entre eux et nous. Aujour-d'hui encore, lorsque je songe que j'ai manqué à une pro-messe ainsi faite, à une parole ainsi donnée, à un gage échangé dans de telles circonstances, il me prend comme une horreur et un dégoût de moi-même. Je me demande s'il est vrai que j'aie pu pousser l'impiété aussi loin, profaner des cendres vénérées, me jouer de ce que les hommes ont de plus sacré, l'obéissance' aux aïeux et le respect dû à leur mémoire. Le fait est que, dans les premières semaines qui suivi-rent la môrt de ma grand'mère, l'idée d'enfreindre ses der-nières volontés ne se présenta à mon esprit que comme un sacrilége qu'à aucun prix et sous aucun prétexte je ne com-mettrais. Cet anneau qui venait d'elle et que vous aviez passé à mon doigt était pour moi un lien plus fort que la bénédic-tion du prêtre et la parole de l'officier municipal. A la moindre révolte de mon coeur, cet anneau me brûlait les chairs, comme pour me rappeler ma condition nouvelle. D'ailleurs ma grand'mère, absente pour tous, ne l'était pas pour moi j'avais son fauteuil sous les yeux, et plus d'une fois, le soir, quand l'ombre commençait à se faire, il me sembla voir son regard attaché sur le mien, tantôt sou-riant, tantôt sombre, suivant que mon imagination s'en al-lait vers vous, Ludovic, ou vers ce Melchior qu'elle poursui-vait, même du fond de sa tombe. J'avais pris mon parti et aussi sagement qu'il était possible de le faire, comme ma grand'mère me l'avait pres-crit et avec la ferme résolution d'aller jusqu'au bout. Ses | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE., 265 XXIX Vous vous souvenez, Ludovic, de la scène qui eut lieu près du 'it de mort de ma grand-mère. De semblables souve-nirs ne s'effacent jamais. Sans défiance alors, vous n'en comprîtes pas le sens, vous ne vîtes pas tout ce qu'il y avait de grave et de solennel dans cet engagement, pris en face de la tombe, avec les parents morts pour témoins et cette mou-rante qui servait d'intermédiaire entre eux et nous. Aujour-d'hui encore, lorsque je songe que j'ai manqué à une pro-messe ainsi faite, à une parole ainsi donnée, à un gage échangé dans de telles circonstances, il me prend comme une horreur et un dégoût de moi-même. Je me demande s'il est vrai que j'aie pu pousser l'impiété aussi loin, profaner des cendres vénérées, me jouer de ce que les hommes ont de plus sacré, l'obéissance' aux aïeux et le respect dû à leur mémoire. Le fait est que, dans les premières semaines qui suivi-rent la môrt de ma grand'mère, l'idée d'enfreindre ses der-nières volontés ne se présenta à mon esprit que comme un sacrilége qu'à aucun prix et sous aucun prétexte je ne com-mettrais. Cet anneau qui venait d'elle et que vous aviez passé à mon doigt était pour moi un lien plus fort que la bénédic-tion du prêtre et la parole de l'officier municipal. A la moindre révolte de mon coeur, cet anneau me brûlait les chairs, comme pour me rappeler ma condition nouvelle. D'ailleurs ma grand'mère, absente pour tous, ne l'était pas pour moi j'avais son fauteuil sous les yeux, et plus d'une fois, le soir, quand l'ombre commençait à se faire, il me sembla voir son regard attaché sur le mien, tantôt sou-riant, tantôt sombre, suivant que mon imagination s'en al-lait vers vous, Ludovic, ou vers ce Melchior qu'elle poursui-vait, même du fond de sa tombe. J'avais pris mon parti et aussi sagement qu'il était possible de le faire, comme ma grand'mère me l'avait pres-crit et avec la ferme résolution d'aller jusqu'au bout. Ses | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE.@ 265 XXIX Vous vous souvenez, Ludovic, de la scène qui eut lieu près du lit de mort de ma grand'mère. De semblables souve-nirs ne s'effacent jamais. Sans défiance alors, vous n'en comprîtes pas le sens, vous ne vîtes pas tout ce qu'il y avait de grave et de solennel dans cet engagement, pris en face de la tombe, avec les parents morts pour témoins et cette mou-rante qui servait d'intermédiaire entre eux et nous. Aujour-d'hui encore, lorsque je songe que j'ai manqué à une pro-messe ainsi faite, à une parole ainsi donnée, à un gage échangé dans de telles circonstances, il me prend comme une horreur et un dégoût de moi-même. Je me demande s'il est vrai que j'aie pu pousser l'impiété aussi loin, profaner des cendres vénérées, me jouer de ce que les hommes ont de plus sacré, l'obéissance@ aux aïeux et le respect dû à leur mémoire. Le fait est que, dans les premières semaines qui suivi-rent la mort de ma grand'mère, l'idée d'enfreindre ses der-nières volontés ne se présenta à mon esprit que comme un sacrilége qu'à aucun prix et sous aucun prétexte je ne com-mettrais. Cet anneau qui venait d'elle et que vous aviez passé à mon doigt était pour moi un lien plus fort que la bénédic-tion du prêtre et la parole de l'officier municipal. A la moindre révolte de mon coeur, cet anneau me brûlait les chairs, comme pour me rappeler ma condition nouvelle. D'ailleurs ma grand'mère, absente pour tous, ne l'était pas pour moi j'avais son fauteuil sous les yeux, et plus d'une fois, le soir, quand l'ombre commençait à se faire, il me sembla voir son regard attaché sur le mien, tantôt sou-riant, tantôt sombre, suivant que mon imagination s'en al-lait vers vous, Ludovic, ou vers ce Melchior qu'elle poursui-vait, même du fond de sa tombe. J'avais pris mon parti et aussi sagement qu'il était possible de le faire, comme ma grand'mère me l'avait pres-crit et avec la ferme résolution d'aller jusqu'au bout. Ses | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE.@ 265 XXIX Vous vous souvenez, Ludovic, de la scène qui eut lieu près du lit de mort de ma grand'mère. De semblables souve-nirs ne s'effacent jamais. Sans défiance alors, vous n'en comprîtes pas le sens, vous ne vîtes pas tout ce qu'il y avait de grave et de solennel dans cet engagement, pris en face de la tombe, avec les parents morts pour témoins et cette mou-rante qui servait d'intermédiaire entre eux et nous. Aujour-d'hui encore, lorsque je songe que j'ai manqué à une pro-messe ainsi faite, à une parole ainsi donnée, à un gage échangé dans de telles circonstances, il me prend comme une horreur et un dégoût de moi-même. Je me demande s'il est vrai que j'aie pu pousser l'impiété aussi loin, profaner des cendres vénérées, me jouer de ce que les hommes ont de plus sacré, l'obéissance@ aux aïeux et le respect dû à leur mémoire. Le fait est que, dans les premières semaines qui suivi-rent la mort de ma grand'mère, l'idée d'enfreindre ses der-nières volontés ne se présenta à mon esprit que comme un sacrilége qu'à aucun prix et sous aucun prétexte je ne com-mettrais. Cet anneau qui venait d'elle et que vous aviez passé à mon doigt était pour moi un lien plus fort que la bénédic-tion du prêtre et la parole de l'officier municipal. A la moindre révolte de mon coeur, cet anneau me brûlait les chairs, comme pour me rappeler ma condition nouvelle. D'ailleurs ma grand'mère, absente pour tous, ne l'était pas pour moi j'avais son fauteuil sous les yeux, et plus d'une fois, le soir, quand l'ombre commençait à se faire, il me sembla voir son regard attaché sur le mien, tantôt sou-riant, tantôt sombre, suivant que mon imagination s'en al-lait vers vous, Ludovic, ou vers ce Melchior qu'elle poursui-vait, même du fond de sa tombe. J'avais pris mon parti et aussi sagement qu'il était possible de le faire, comme ma grand'mère me l'avait pres-crit et avec la ferme résolution d'aller jusqu'au bout. Ses | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 265 XXIX Vous vous souvenez, Ludovic, de la scène qui eut lieu près du lit de mort de ma grand'mère. De semblables souve-nirs ne s'effacent jamais. Sans défiance alors, vous n'en comprîtes pas le sens, vous ne vîtes pas tout ce qu'il y avait de grave et de solennel dans cet engagement, pris en face de la tombe, avec les parents morts pour témoins et cette mou-rante qui servait d'intermédiaire entre eux et nous. Aujour-d'hui encore, lorsque je songe que j'ai manqué à une pro-messe ainsi faite, à une parole ainsi donnée, à un gage échangé dans de telles circonstances, il me prend comme une horreur et un dégoût de moi-même. Je me demande s'il est vrai que j'aie pu pousser l'impiété aussi loin, profaner des cendres vénérées, me jouer de ce que les hommes ont de plus sacré, l'obéissance aux aïeux et le respect dû à leur mémoire. Le fait est que, dans les premières semaines qui suivi-rent la mort de ma grand'mère, l'idée d'enfreindre ses der-nières volontés ne se présenta à mon esprit que comme un sacrilége qu'à aucun prix et sous aucun prétexte je ne com-mettrais. Cet anneau qui venait d'elle et que vous aviez passé à mon doigt était pour moi un lien plus fort que la bénédic-tion du prêtre et la parole de l'officier municipal. A la moindre révolte de mon coeur, cet anneau me brûlait les chairs, comme pour me rappeler ma condition nouvelle. D'ailleurs ma grand'mère, absente pour tous, ne l'était pas pour moi j'avais son fauteuil sous les yeux, et plus d'une fois, le soir, quand l'ombre commençait à se faire, il me sembla voir son regard attaché sur le mien, tantôt sou-riant, tantôt sombre, suivant que mon imagination s'en al-lait vers vous, Ludovic, ou vers ce Melchior qu'elle poursui-vait, même du fond de sa tombe. J'avais pris mon parti et aussi sagement qu'il était possible de le faire, comme ma grand'mère me l'avait pres-crit et avec la ferme résolution d'aller jusqu'au bout. Ses | 5 | 0.002573 | 0.018325 |
777.txt | 1,858 | 68 CE QU'ON PEUT VOIT DANS UNE RUE. le mal, jusqu'au moment où l'on pourrait employer des moyens plus énergiques.. Clémence y présida et personne ne s'y entendait comme elle. Dans le cours de cette longue ma-ladie, elle avait appris à en connaître les symptômes et à en prévenir les effets cette fois seulement ils dépassaient en gravité tout ce qu'elle avait observé jusque-là, et ses inquié-tudes étaient au comble. Contre l'ordinaire, le vieillard était sorti de la léthargie qui pesait sur lui depuis quelques mois. Ses mouvements étaient plus libres, son cerveau se déga-geait, sa langue Aussi. Mais une fièvre ardente, accompagnée de délire, s'acharnait sur ce corps affaibli et donnait d'autres sujets d'alarme. Des mouvements brusques, des paroles en-trecoupées signalaient un combat intérieur, et ressemblaient à un commencement d'agonie. Il est à croire que le médecin en jugea ainsi, car son premier mot fut un de ces arrêts que le coeur comprend. Il conseilla à Clémence de s'éloigner. C'était mal juger le caractère de la jeune femme le spec-• tacle de la mort n'avait rien qui l'effrayât, et si pénible que fût ce devoir, elle déclara qu'elle l'accomplirait jusqu'au bout et ne quitterait pas le chevet de son père. Elle voulait re-cueillir sa dernière parole et son dernier regard. Devant une volonté si ferme et un désir si pieux, personne n'insista plus. De toute la journée aucun changement ne se manifesta dans l'état du malade. La fièvre ne cédait pas et livrait de tels assauts à ces organes épuisés, qu'il était difficile de com-prendre comment ils y résistaient encore. Dans les moments lucides, et quand le mal lui laissait un peu de répit, le comte étendait le bras hors du lit et cherchait la main de sa fille il paraissait plus calme dès qu'il la tenait. De tout autre, il n'acceptait ni ne prenait rien Clémence seule obtenait de lui qu'il se soumît à des prescriptions dont, miellx-que per-sonne, il sentait l'impuissance et l'inutilité. Parfois il essayait de lui parler et ne trouvait que des idées incohérentes et des mots sans signification. Ce qui y dominait, c'était les souver nirs récents, et surtout cette aventure de la plage, qui avait laissé des traces profondes dans son esprit. Puis, à bout d'ef-forts, il portait la main de sa fille à ses lèvres, et retombait ensuite languissamment sur ses coussins. Vers le soir pourtant, une modification se déclara, et tellement sensible, qu'à part les hommes de l'art, tout le | 68 CE QU'ON PEUT VOIT DANS UNE RUE. le mal, jusqu'au moment où l'on pourrait employer des moyens plus énergiques.. Clémence y présida et personne ne s'y entendait comme elle. Dans le cours de cette longue ma-ladie, elle avait appris à en connaître les symptômes et à en prévenir les effets cette fois seulement ils dépassaient en gravité tout ce qu'elle avait observé jusque-là, et ses inquié-tudes étaient au comble. Contre l'ordinaire, le vieillard était sorti de la léthargie qui pesait sur lui depuis quelques mois. Ses mouvements étaient plus libres, son cerveau se déga-geait, sa langue Aussi. Mais une fièvre ardente, accompagnée de délire, s'acharnait sur ce corps affaibli et donnait d'autres sujets d'alarme. Des mouvements brusques, des paroles en-trecoupées signalaient un combat intérieur, et ressemblaient à un commencement d'agonie. Il est à croire que le médecin en jugea ainsi, car son premier mot fut un de ces arrêts que le coeur comprend. Il conseilla à Clémence de s'éloigner. C'était mal juger le caractère de la jeune femme le spec-• tacle de la mort n'avait rien qui l'effrayât, et si pénible que fût ce devoir, elle déclara qu'elle l'accomplirait jusqu'au bout et ne quitterait pas le chevet de son père. Elle voulait re-cueillir sa dernière parole et son dernier regard. Devant une volonté si ferme et un désir si pieux, personne n'insista plus. De toute la journée aucun changement ne se manifesta dans l'état du malade. La fièvre ne cédait pas et livrait de tels assauts à ces organes épuisés, qu'il était difficile de com-prendre comment ils y résistaient encore. Dans les moments lucides, et quand le mal lui laissait un peu de répit, le comte étendait le bras hors du lit et cherchait la main de sa fille il paraissait plus calme dès qu'il la tenait. De tout autre, il n'acceptait ni ne prenait rien Clémence seule obtenait de lui qu'il se soumît à des prescriptions dont, miellx-que per-sonne, il sentait l'impuissance et l'inutilité. Parfois il essayait de lui parler et ne trouvait que des idées incohérentes et des mots sans signification. Ce qui y dominait, c'était les souver nirs récents, et surtout cette aventure de la plage, qui avait laissé des traces profondes dans son esprit. Puis, à bout d'ef-forts, il portait la main de sa fille à ses lèvres, et retombait ensuite languissamment sur ses coussins. Vers le soir pourtant, une modification se déclara, et tellement sensible, qu'à part les hommes de l'art, tout le | 68 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. le mal, jusqu'au moment où l'on pourrait employer des moyens plus énergiques@. Clémence y présida et personne ne s'y entendait comme elle. Dans le cours de cette longue ma-ladie, elle avait appris à en connaître les symptômes et à en prévenir les effets cette fois seulement ils dépassaient en gravité tout ce qu'elle avait observé jusque-là, et ses inquié-tudes étaient au comble. Contre l'ordinaire, le vieillard était sorti de la léthargie qui pesait sur lui depuis quelques mois. Ses mouvements étaient plus libres, son cerveau se déga-geait, sa langue aussi. Mais une fièvre ardente, accompagnée de délire, s'acharnait sur ce corps affaibli et donnait d'autres sujets d'alarme. Des mouvements brusques, des paroles en-trecoupées signalaient un combat intérieur, et ressemblaient à un commencement d'agonie. Il est à croire que le médecin en jugea ainsi, car son premier mot fut un de ces arrêts que le coeur comprend. Il conseilla à Clémence de s'éloigner. C'était mal juger le caractère de la jeune femme le spec-@@tacle de la mort n'avait rien qui l'effrayât, et si pénible que fût ce devoir, elle déclara qu'elle l'accomplirait jusqu'au bout et ne quitterait pas le chevet de son père. Elle voulait re-cueillir sa dernière parole et son dernier regard. Devant une volonté si ferme et un désir si pieux, personne n'insista plus. De toute la journée aucun changement ne se manifesta dans l'état du malade. La fièvre ne cédait pas et livrait de tels assauts à ces organes épuisés, qu'il était difficile de com-prendre comment ils y résistaient encore. Dans les moments lucides, et quand le mal lui laissait un peu de répit, le comte étendait le bras hors du lit et cherchait la main de sa fille il paraissait plus calme dès qu'il la tenait. De tout autre, il n'acceptait ni ne prenait rien Clémence seule obtenait de lui qu'il se soumît à des prescriptions dont, mie@ux que per-sonne, il sentait l'impuissance et l'inutilité. Parfois il essayait de lui parler et ne trouvait que des idées incohérentes et des mots sans signification. Ce qui y dominait, c'était les souve@-nirs récents, et surtout cette aventure de la plage, qui avait laissé des traces profondes dans son esprit. Puis, à bout d'ef-forts, il portait la main de sa fille à ses lèvres, et retombait ensuite languissamment sur ses coussins. Vers le soir pourtant, une modification se déclara, et tellement sensible, qu'à part les hommes de l'art, tout le | 68 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. le mal, jusqu'au moment où l'on pourrait employer des moyens plus énergiques@. Clémence y présida et personne ne s'y entendait comme elle. Dans le cours de cette longue ma-ladie, elle avait appris à en connaître les symptômes et à en prévenir les effets cette fois seulement ils dépassaient en gravité tout ce qu'elle avait observé jusque-là, et ses inquié-tudes étaient au comble. Contre l'ordinaire, le vieillard était sorti de la léthargie qui pesait sur lui depuis quelques mois. Ses mouvements étaient plus libres, son cerveau se déga-geait, sa langue aussi. Mais une fièvre ardente, accompagnée de délire, s'acharnait sur ce corps affaibli et donnait d'autres sujets d'alarme. Des mouvements brusques, des paroles en-trecoupées signalaient un combat intérieur, et ressemblaient à un commencement d'agonie. Il est à croire que le médecin en jugea ainsi, car son premier mot fut un de ces arrêts que le coeur comprend. Il conseilla à Clémence de s'éloigner. C'était mal juger le caractère de la jeune femme le spec-@@tacle de la mort n'avait rien qui l'effrayât, et si pénible que fût ce devoir, elle déclara qu'elle l'accomplirait jusqu'au bout et ne quitterait pas le chevet de son père. Elle voulait re-cueillir sa dernière parole et son dernier regard. Devant une volonté si ferme et un désir si pieux, personne n'insista plus. De toute la journée aucun changement ne se manifesta dans l'état du malade. La fièvre ne cédait pas et livrait de tels assauts à ces organes épuisés, qu'il était difficile de com-prendre comment ils y résistaient encore. Dans les moments lucides, et quand le mal lui laissait un peu de répit, le comte étendait le bras hors du lit et cherchait la main de sa fille il paraissait plus calme dès qu'il la tenait. De tout autre, il n'acceptait ni ne prenait rien Clémence seule obtenait de lui qu'il se soumît à des prescriptions dont, mie@ux que per-sonne, il sentait l'impuissance et l'inutilité. Parfois il essayait de lui parler et ne trouvait que des idées incohérentes et des mots sans signification. Ce qui y dominait, c'était les souve@-nirs récents, et surtout cette aventure de la plage, qui avait laissé des traces profondes dans son esprit. Puis, à bout d'ef-forts, il portait la main de sa fille à ses lèvres, et retombait ensuite languissamment sur ses coussins. Vers le soir pourtant, une modification se déclara, et tellement sensible, qu'à part les hommes de l'art, tout le | 68 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. le mal, jusqu'au moment où l'on pourrait employer des moyens plus énergiques. Clémence y présida et personne ne s'y entendait comme elle. Dans le cours de cette longue ma-ladie, elle avait appris à en connaître les symptômes et à en prévenir les effets cette fois seulement ils dépassaient en gravité tout ce qu'elle avait observé jusque-là, et ses inquié-tudes étaient au comble. Contre l'ordinaire, le vieillard était sorti de la léthargie qui pesait sur lui depuis quelques mois. Ses mouvements étaient plus libres, son cerveau se déga-geait, sa langue aussi. Mais une fièvre ardente, accompagnée de délire, s'acharnait sur ce corps affaibli et donnait d'autres sujets d'alarme. Des mouvements brusques, des paroles en-trecoupées signalaient un combat intérieur, et ressemblaient à un commencement d'agonie. Il est à croire que le médecin en jugea ainsi, car son premier mot fut un de ces arrêts que le coeur comprend. Il conseilla à Clémence de s'éloigner. C'était mal juger le caractère de la jeune femme le spec-tacle de la mort n'avait rien qui l'effrayât, et si pénible que fût ce devoir, elle déclara qu'elle l'accomplirait jusqu'au bout et ne quitterait pas le chevet de son père. Elle voulait re-cueillir sa dernière parole et son dernier regard. Devant une volonté si ferme et un désir si pieux, personne n'insista plus. De toute la journée aucun changement ne se manifesta dans l'état du malade. La fièvre ne cédait pas et livrait de tels assauts à ces organes épuisés, qu'il était difficile de com-prendre comment ils y résistaient encore. Dans les moments lucides, et quand le mal lui laissait un peu de répit, le comte étendait le bras hors du lit et cherchait la main de sa fille il paraissait plus calme dès qu'il la tenait. De tout autre, il n'acceptait ni ne prenait rien Clémence seule obtenait de lui qu'il se soumît à des prescriptions dont, mieux que per-sonne, il sentait l'impuissance et l'inutilité. Parfois il essayait de lui parler et ne trouvait que des idées incohérentes et des mots sans signification. Ce qui y dominait, c'était les souve-nirs récents, et surtout cette aventure de la plage, qui avait laissé des traces profondes dans son esprit. Puis, à bout d'ef-forts, il portait la main de sa fille à ses lèvres, et retombait ensuite languissamment sur ses coussins. Vers le soir pourtant, une modification se déclara, et tellement sensible, qu'à part les hommes de l'art, tout le | 10 | 0.004077 | 0.021645 |
763.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 53 délivrance aussL Courage ! ceux qui ne s'abandonnent pas, le ciel leur vient en aide un dernier effort, noble enfant, et vous êtes sauvée. Ainsi lui parlaient des voix secrètes, et la confiance lui revint. L'oeil fixé sur le rocher que la mer abandonnait, elle nagea avec plus d'aisance et gagna visiblement du chemin. -Déjà elle approchait du but, elle y touchait presque, lors-qu'un nouvel empêchement se déclara. Les abords de cette plate-forme étaient le siège du remous le plus violent qu'elle-eût encore essuyé l'eau, refoulée dans une sorte d'enton-noir, s'y partageait en courants contraires et formait à la base de l'exhaussement un tourbillon d'une énergie telle, que le nageur le plus vigoureux ne l'eût pas affronté impunément. La jeune femme l'éprouva bien. A peine y était-elle entrée, qu'elle se sentit à la merci d'une puissance qui disposait d'elle, sans qu'elle pût ni la vaincre.ni s'en dégager. Ses mou-vements n'étaient plus libres elle flottait au hasard, poussée d'un côté ou de l'autre, suivant les oscillations de la vague ou les caprices du courant. Pour la seconde fois, elle se vit perdue, perdue au pied même de ce rocher où elle allait trouver son salut. Cette pensée lui donna une vigueur nou-velle et qui avait quelque chose de viril par un suprême élan, elle franchit le tourbillon et vint poser sa main sur les goëmons qui couvraient l'écueil. C'était toucher au port hélas ! pas pour longtemps. Les goëmons cédèrent les eaux reprirent violemment la proie qui leur échappait, Clémence poussa un dernier cri, le cri de l'agonie - Je suis perdue ! s'écria-t-elle. Mon Dieu ! recevez-moi dans votre grâce ! Et elle se sentit couler dans le gouffre. XII Pendant que cette douloureuse scène se passait en dedans du récif, d'autres faits avaient lieu dans la zone extérieure. | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 53 délivrance auss@L Courage ! ceux qui ne s'abandonnent pas, le ciel leur vient en aide un dernier effort, noble enfant, et vous êtes sauvée. Ainsi lui parlaient des voix secrètes, et la confiance lui revint. L'oeil fixé sur le rocher que la mer abandonnait, elle nagea avec plus d'aisance et gagna visiblement du chemin. -Déjà elle approchait du but, elle y touchait presque, lors-qu'un nouvel empêchement se déclara. Les abords de cette plate-forme étaient le siège du remous le plus violent qu'elle-eût encore essuyé l'eau, refoulée dans une sorte d'enton-noir, s'y partageait en courants contraires et formait à la base de l'exhaussement un tourbillon d'une énergie telle, que le nageur le plus vigoureux ne l'eût pas affronté impunément. La jeune femme l'éprouva bien. A peine y était-elle entrée, qu'elle se sentit à la merci d'une puissance qui disposait d'elle, sans qu'elle pût ni la vaincre.ni s'en dégager. Ses mou-vements n'étaient plus libres elle flottait au hasard, poussée d'un côté ou de l'autre, suivant les oscillations de la vague ou les caprices du courant. Pour la seconde fois, elle se vit perdue, perdue au pied même de ce rocher où elle allait trouver son salut. Cette pensée lui donna une vigueur nou-velle et qui avait quelque chose de viril par un suprême élan, elle franchit le tourbillon et vint poser sa main sur les goëmons qui couvraient l'écueil. C'était toucher au port hélas ! pas pour longtemps. Les goëmons cédèrent les eaux reprirent violemment la proie qui leur échappait, Clémence poussa un dernier cri, le cri de l'agonie - Je suis perdue ! s'écria-t-elle. Mon Dieu ! recevez-moi dans votre grâce ! Et elle se sentit couler dans le gouffre. XII Pendant que cette douloureuse scène se passait en dedans du récif, d'autres faits avaient lieu dans la zone extérieure. | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 53 délivrance aussi. Courage ! ceux qui ne s'abandonnent pas, le ciel leur vient en aide un dernier effort, noble enfant, et vous êtes sauvée. Ainsi lui parlaient des voix secrètes, et la confiance lui revint. L'oeil fixé sur le rocher que la mer abandonnait, elle nagea avec plus d'aisance et gagna visiblement du chemin. @Déjà elle approchait du but, elle y touchait presque, lors-qu'un nouvel empêchement se déclara. Les abords de cette plate-forme étaient le siége du remous le plus violent qu'elle eut encore essuyé l'eau, refoulée dans une sorte d'enton-noir, s'y partageait en courants contraires et formait à la base de l'exhaussement un tourbillon d'une énergie telle, que le nageur le plus vigoureux ne l'eût pas affronté impunément. La jeune femme l'éprouva bien. A peine y était-elle entrée, qu'elle se sentit à la merci d'une puissance qui disposait d'elle, sans qu'elle pût ni la vaincre ni s'en dégager. Ses mou-vements n'étaient plus libres elle flottait au hasard, poussée d'un côté ou de l'autre, suivant les oscillations de la vague ou les caprices du courant. Pour la seconde fois, elle se vit perdue, perdue au pied même de ce rocher où elle allait trouver son salut. Cette pensée lui donna une vigueur nou-velle et qui avait quelque chose de viril par un suprême élan, elle franchit le tourbillon et vint poser sa main sur les goëmons qui couvraient l'écueil. C'était toucher au port hélas ! pas pour longtemps. Les goëmons cédèrent les eaux reprirent violemment la proie qui leur échappait, Clémence poussa un dernier cri, le cri de l'agonie -@Je suis perdue ! s'écria-t-elle. Mon Dieu ! recevez-moi dans votre grâce ! Et elle se sentit couler dans le gouffre. XII Pendant que cette douloureuse scène se passait en dedans du récif, d'autres faits avaient lieu dans la zone extérieure. | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 53 délivrance aussi. Courage ! ceux qui ne s'abandonnent pas, le ciel leur vient en aide un dernier effort, noble enfant, et vous êtes sauvée. Ainsi lui parlaient des voix secrètes, et la confiance lui revint. L'oeil fixé sur le rocher que la mer abandonnait, elle nagea avec plus d'aisance et gagna visiblement du chemin. @Déjà elle approchait du but, elle y touchait presque, lors-qu'un nouvel empêchement se déclara. Les abords de cette plate-forme étaient le siége du remous le plus violent qu'elle eut encore essuyé l'eau, refoulée dans une sorte d'enton-noir, s'y partageait en courants contraires et formait à la base de l'exhaussement un tourbillon d'une énergie telle, que le nageur le plus vigoureux ne l'eût pas affronté impunément. La jeune femme l'éprouva bien. A peine y était-elle entrée, qu'elle se sentit à la merci d'une puissance qui disposait d'elle, sans qu'elle pût ni la vaincre ni s'en dégager. Ses mou-vements n'étaient plus libres elle flottait au hasard, poussée d'un côté ou de l'autre, suivant les oscillations de la vague ou les caprices du courant. Pour la seconde fois, elle se vit perdue, perdue au pied même de ce rocher où elle allait trouver son salut. Cette pensée lui donna une vigueur nou-velle et qui avait quelque chose de viril par un suprême élan, elle franchit le tourbillon et vint poser sa main sur les goëmons qui couvraient l'écueil. C'était toucher au port hélas ! pas pour longtemps. Les goëmons cédèrent les eaux reprirent violemment la proie qui leur échappait, Clémence poussa un dernier cri, le cri de l'agonie -@Je suis perdue ! s'écria-t-elle. Mon Dieu ! recevez-moi dans votre grâce ! Et elle se sentit couler dans le gouffre. XII Pendant que cette douloureuse scène se passait en dedans du récif, d'autres faits avaient lieu dans la zone extérieure. | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 53 délivrance aussi. Courage ! ceux qui ne s'abandonnent pas, le ciel leur vient en aide un dernier effort, noble enfant, et vous êtes sauvée. Ainsi lui parlaient des voix secrètes, et la confiance lui revint. L'oeil fixé sur le rocher que la mer abandonnait, elle nagea avec plus d'aisance et gagna visiblement du chemin. Déjà elle approchait du but, elle y touchait presque, lors-qu'un nouvel empêchement se déclara. Les abords de cette plate-forme étaient le siége du remous le plus violent qu'elle eut encore essuyé l'eau, refoulée dans une sorte d'enton-noir, s'y partageait en courants contraires et formait à la base de l'exhaussement un tourbillon d'une énergie telle, que le nageur le plus vigoureux ne l'eût pas affronté impunément. La jeune femme l'éprouva bien. A peine y était-elle entrée, qu'elle se sentit à la merci d'une puissance qui disposait d'elle, sans qu'elle pût ni la vaincre ni s'en dégager. Ses mou-vements n'étaient plus libres elle flottait au hasard, poussée d'un côté ou de l'autre, suivant les oscillations de la vague ou les caprices du courant. Pour la seconde fois, elle se vit perdue, perdue au pied même de ce rocher où elle allait trouver son salut. Cette pensée lui donna une vigueur nou-velle et qui avait quelque chose de viril par un suprême élan, elle franchit le tourbillon et vint poser sa main sur les goëmons qui couvraient l'écueil. C'était toucher au port hélas ! pas pour longtemps. Les goëmons cédèrent les eaux reprirent violemment la proie qui leur échappait, Clémence poussa un dernier cri, le cri de l'agonie -Je suis perdue ! s'écria-t-elle. Mon Dieu ! recevez-moi dans votre grâce ! Et elle se sentit couler dans le gouffre. XII Pendant que cette douloureuse scène se passait en dedans du récif, d'autres faits avaient lieu dans la zone extérieure. | 8 | 0.004353 | 0.026012 |
64.txt | 1,821 | 6 de l'Oby aux rives toujours glacées , jusques à la mer-Caspienne dont les eaux ne connaissent ni le flux ni le reflux SOLANDER et BANKS , les deux FORSTERS et SPAR-MANN visitent les côtes du grand Océan et toutes les îles qui le peuplent et présentent partout les restes d'une na-tion puissante dont l'existence remonte au-delà des cyppés de l'histoire SONNERAT et KOENIG étudient les Grandes-Indes ANDRÉ MICHAUX, la Perse BRUCE , les bords de la mer Rouge, la Nubie et l'Abyssinie SONNINI , l'Egypte et la Grèce MARTIN VAHL , notre savant ami DESFON-TAINES et POIRET , l'Atlas et les terres sur lesquelles pèse le joug humiliant des Barbàresques Ruiz, le respectable PAVON et DOMBEY , le Pérou COMMRESON, les Terres Ma-gellaniques et le Brésil RICHARD , la Guyane, Saint-Thomas et la Guadeloupe SCHWARTS , la Jamaïque et les îles voisines. De toutes les extrémités de l'un et l'autre hémisphères, l'Europe s'enrichit de plantes nouvelles leurs tribus éparses se rassemblent sous les yeux de LINNÉ pour recevoir leur nom, publier la gloire du grandhomme, et marier un jour tous les climats, confondre tous les pays, et réunir, dans un seul, toutes les productions de la terre. Comment ne pas aimer la botanique, quand on jette un regard attentif sur le globe, quand on voit cette mul-titude de plantes qui lui forment une parure infiniment variée, gracieuse et toujours renaissante, qui fournissent à tous nos besoins, qui nous procurent de si douces jouis-sances? Une science de qui l'agriculture, la médecine les arts reçoivent de si puissans secours une science qui iospire les plus grands sacrifices une science qui ne laisse Jamais,la curiosité tranquille, parce qu'elle ne cesse jamais 4e l'intéresser, ne pouvait que séduires qu'entraîner | 6 de l'Oby aux rives toujours glacées , jusques à la mer-Caspienne dont les eaux ne connaissent ni le flux ni le reflux SOLANDER et BANKS , les deux FORSTERS et SPAR-MANN visitent les côtes du grand Océan et toutes les îles qui le peuplent et présentent partout les restes d'une na-tion puissante dont l'existence remonte au-delà des cyppés de l'histoire SONNERAT et KOENIG étudient les Grandes-@Indes ANDRÉ MICHAUX, la Perse BRUCE , les bords de la mer Rouge, la Nubie et l'Abyssinie SONNINI , l'Egypte et la Grèce MARTIN VAHL , notre savant ami DESFON-TAINES et POIRET , l'Atlas et les terres sur lesquelles pèse le joug humiliant des Barbàresques Ruiz, le respectable PAVON et DOMBEY , le Pérou COMMRESON, les Terres Ma-gellaniques et le Brésil RICHARD , la Guyane, Saint-Thomas et la Guadeloupe SCHWARTS , la Jamaïque et les îles voisines. De toutes les extrémités de l'un et l'autre hémisphères, l'Europe s'enrichit de plantes nouvelles leurs tribus éparses se rassemblent sous les yeux de LINNÉ pour recevoir leur nom, publier la gloire du grandhomme, et marier un jour tous les climats, confondre tous les pays, et réunir, dans un seul, toutes les productions de la terre. Comment ne pas aimer la botanique, quand on jette un regard attentif sur le globe, quand on voit cette mul-titude de plantes qui lui forment une parure infiniment variée, gracieuse et toujours renaissante, qui fournissent à tous nos besoins, qui nous procurent de si douces jouis-sances? Une science de qui l'agriculture, la médecine@ les arts reçoivent de si puissans secours une science qui iospire les plus grands sacrifices une science qui ne laisse Jamais,la curiosité tranquille, parce qu'elle ne cesse jamais 4e l'intéresser, ne pouvait que séduires qu'entraîner | #### l'Oby aux rives toujours glacées , jusques à la mer-Caspienne dont les eaux ne connaissent ni le flux ni le reflux SOLANDER et BANKS , les deux FORSTERS et SPAR-MANN visitent les côtes du grand Océan et toutes les îles qui le peuplent et présentent partout les restes d'une na-tion puissante dont l'existence remonte au-delà des cyppes de l'histoire SONNERAT et KOENIG étudient les Grandes- Indes ANDRÉ MICHAUX, la Perse BRUCE , les bords de la mer Rouge, la Nubie et l'Abyssinie SONNINI , l'Egypte et la Grèce MARTIN VAHL , notre savant ami DESFON-TAINES et POIRET , l'Atlas et les terres sur lesquelles pèse le joug humiliant des Barbaresques Ruiz, le respectable PAVON et DOMBEY , le Pérou COMMRESON, les Terres Ma-gellaniques et le Brésil RICHARD , la Guyane, Saint-Thomas et la Guadeloupe SCHWARTS , la Jamaïque et les îles voisines. De toutes les extrémités de l'un et l'autre hémisphères, l'Europe s'enrichit de plantes nouvelles leurs tribus éparses se rassemblent sous les yeux de LINNÉ pour recevoir leur nom, publier la gloire du grandhomme, et marier un jour tous les climats, confondre tous les pays, et réunir, dans un seul, toutes les productions de la terre. Comment ne pas aimer la botanique, quand on jette un regard attentif sur le globe, quand on voit cette mul-titude de plantes qui lui forment une parure infiniment variée, gracieuse et toujours renaissante, qui fournissent à tous nos besoins, qui nous procurent de si douces jouis-sances? Une science de qui l'agriculture, la médecine, les arts reçoivent de si puissans secours une science qui iospire les plus grands sacrifices une science qui ne laisse Jamais,la curiosité tranquille, parce qu'elle ne cesse jamais de l'intéresser, ne pouvait que séduire, qu'entraîner | 6 de l'Oby aux rives toujours glacées , jusques à la mer-Caspienne dont les eaux ne connaissent ni le flux ni le reflux SOLANDER et BANKS , les deux FORSTERS et SPAR-MANN visitent les côtes du grand Océan et toutes les îles qui le peuplent et présentent partout les restes d'une na-tion puissante dont l'existence remonte au-delà des cyppes de l'histoire SONNERAT et KOENIG étudient les Grandes- Indes ANDRÉ MICHAUX, la Perse BRUCE , les bords de la mer Rouge, la Nubie et l'Abyssinie SONNINI , l'Egypte et la Grèce MARTIN VAHL , notre savant ami DESFON-TAINES et POIRET , l'Atlas et les terres sur lesquelles pèse le joug humiliant des Barbaresques Ruiz, le respectable PAVON et DOMBEY , le Pérou COMMRESON, les Terres Ma-gellaniques et le Brésil RICHARD , la Guyane, Saint-Thomas et la Guadeloupe SCHWARTS , la Jamaïque et les îles voisines. De toutes les extrémités de l'un et l'autre hémisphères, l'Europe s'enrichit de plantes nouvelles leurs tribus éparses se rassemblent sous les yeux de LINNÉ pour recevoir leur nom, publier la gloire du grandhomme, et marier un jour tous les climats, confondre tous les pays, et réunir, dans un seul, toutes les productions de la terre. Comment ne pas aimer la botanique, quand on jette un regard attentif sur le globe, quand on voit cette mul-titude de plantes qui lui forment une parure infiniment variée, gracieuse et toujours renaissante, qui fournissent à tous nos besoins, qui nous procurent de si douces jouis-sances? Une science de qui l'agriculture, la médecine, les arts reçoivent de si puissans secours une science qui iospire les plus grands sacrifices une science qui ne laisse Jamais,la curiosité tranquille, parce qu'elle ne cesse jamais de l'intéresser, ne pouvait que séduire, qu'entraîner | 6 de l'Oby aux rives toujours glacées , jusques à la mer-Caspienne dont les eaux ne connaissent ni le flux ni le reflux SOLANDER et BANKS , les deux FORSTERS et SPAR-MANN visitent les côtes du grand Océan et toutes les îles qui le peuplent et présentent partout les restes d'une na-tion puissante dont l'existence remonte au-delà des cyppes de l'histoire SONNERAT et KOENIG étudient les Grandes- Indes ANDRÉ MICHAUX, la Perse BRUCE , les bords de la mer Rouge, la Nubie et l'Abyssinie SONNINI , l'Egypte et la Grèce MARTIN VAHL , notre savant ami DESFON-TAINES et POIRET , l'Atlas et les terres sur lesquelles pèse le joug humiliant des Barbaresques Ruiz, le respectable PAVON et DOMBEY , le Pérou COMMRESON, les Terres Ma-gellaniques et le Brésil RICHARD , la Guyane, Saint-Thomas et la Guadeloupe SCHWARTS , la Jamaïque et les îles voisines. De toutes les extrémités de l'un et l'autre hémisphères, l'Europe s'enrichit de plantes nouvelles leurs tribus éparses se rassemblent sous les yeux de LINNÉ pour recevoir leur nom, publier la gloire du grandhomme, et marier un jour tous les climats, confondre tous les pays, et réunir, dans un seul, toutes les productions de la terre. Comment ne pas aimer la botanique, quand on jette un regard attentif sur le globe, quand on voit cette mul-titude de plantes qui lui forment une parure infiniment variée, gracieuse et toujours renaissante, qui fournissent à tous nos besoins, qui nous procurent de si douces jouis-sances? Une science de qui l'agriculture, la médecine, les arts reçoivent de si puissans secours une science qui iospire les plus grands sacrifices une science qui ne laisse Jamais,la curiosité tranquille, parce qu'elle ne cesse jamais de l'intéresser, ne pouvait que séduire, qu'entraîner | 6 | 0.003431 | 0.025478 |
824.txt | 1,858 | 122 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. me tenez rigueur? Seriez-vous surveillée au point de ne pouvoir tracer même quelques lignes? Toutes ces supposi-tions assiégent mon esprit sans que je puisse me fixer à aucune. Mes intermédiaires sont sûrs, je m'en suis con vaincu, Bt vous n'auriez pas la cruauté de me laisser dans la perplexité où je me trouve. - -J'insiste donc et reviens à mes projets avec une préci-sion plus grande. Peut-être n'y avez-vous pas la confiance que j'y ai et que j'ai mes motifs d'y avoir peut-être ne vous ai-je pas assez expliqué quels sont les moyens que je compte employer. Vous hésitez, vous n'osez pas courir des chances dont vous ne connaissez pas l'étendue, vous redoutez mon inexpérience et les piéges dont nous sommes entourés. Calmez ces appréhensions. Je pourrais être imprudent, s'il ne s'agissait que 4e ntfoi mais c'est de vous qu'il g'agit et je ne livrerai rien. au hasard. Vous allez en juger vous-même. -En étudiant les abords de l'hôtel, j'ai pu en connaître les côtés faibles et les facilités qu'il offre pour le succès de no _ plans. Du côté des bâtiments, rien n'est possible r les portes sont trop bien gardées, la surveillance y est trop active. Nqit et jour, les yeux y sont ouverts il n'y faut pas songer. Du côté des jardins, c'est toute autre chose. Point de concierge, , point de gens de service quelques bâtiments déserte, et un mur qu'il est facile de franchir. C'est là qup chaque soir j'établis le siége de mes obser-vations, et j'ai été si bien servi par la disposition des liyJl, que depuis quelques jours j'assiste, pour ainsi dire, à votrp vie intérieure. -Presqu'en face et de l'autre côté de la ruelle, il existe une maison nouvellement construite et qui a des vues sur l'hôtel. Je l'ai louéè tout entière elle m'appartient j'en ai seul l'entrée et l'usage. De là, à travers les arbres nus, j'a-, perçois d'une manière très-distincte les appartements que vous habitez.,Vous savez qu'ils me sont familiers en des temps plus heureux, j'en étais l'hôte assidu, et je trouve ainsi le sens de tout ce qui s'y fait. Que de fois je vous ai aperçue sans que vous pussiez vous en douter, ni savoir qu'à quelques pas de vous un oeil charmé et attentif s'atta-chait à vos mouvements. J'assiste à votre vie, je suis près | 122 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. me tenez rigueur@? Seriez-vous surveillée au point de ne pouvoir tracer même quelques lignes@? Toutes ces supposi-tions assiégent mon esprit sans que je puisse me fixer à aucune. Mes intermédiaires sont sûrs, je m'en suis con vaincu, Bt vous n'auriez pas la cruauté de me laisser dans la perplexité où je me trouve. - -J'insiste donc et reviens à mes projets avec une préci-sion plus grande. Peut-être n'y avez-vous pas la confiance que j'y ai et que j'ai mes motifs d'y avoir peut-être ne vous ai-je pas assez expliqué quels sont les moyens que je compte employer. Vous hésitez, vous n'osez pas courir des chances dont vous ne connaissez pas l'étendue, vous redoutez mon inexpérience et les piéges dont nous sommes entourés. Calmez ces appréhensions. Je pourrais être imprudent, s'il ne s'agissait que 4e ntfoi mais c'est de vous qu'il g'agit et je ne livrerai rien. au hasard. Vous allez en juger vous-même. -En étudiant les abords de l'hôtel, j'ai pu en connaître les côtés faibles et les facilités qu'il offre pour le succès de no _ plans. Du côté des bâtiments, rien n'est possible r les portes sont trop bien gardées, la surveillance y est trop active. Nqit et jour, les yeux y sont ouverts il n'y faut pas songer. Du côté des jardins, c'est toute autre chose. Point de concierge, , point de gens de service quelques bâtiments déserte, et un mur qu'il est facile de franchir. C'est là qup chaque soir j'établis le siége de mes obser-vations, et j'ai été si bien servi par la disposition des liyJl, que depuis quelques jours j'assiste, pour ainsi dire, à votrp vie intérieure. -Presqu'en face et de l'autre côté de la ruelle, il existe une maison nouvellement construite et qui a des vues sur l'hôtel. Je l'ai louéè tout entière elle m'appartient j'en ai seul l'entrée et l'usage. De là, à travers les arbres nus, j'a-, perçois d'une manière très-distincte les appartements que vous habitez.,Vous savez qu'ils me sont familiers en des temps plus heureux, j'en étais l'hôte assidu, et je trouve ainsi le sens de tout ce qui s'y fait. Que de fois je vous ai aperçue sans que vous pussiez vous en douter, ni savoir qu'à quelques pas de vous un oeil charmé et attentif s'atta-chait à vos mouvements. J'assiste à votre vie, je suis près | 122 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. me tenez rigueur ? Seriez-vous surveillée au point de ne pouvoir tracer même quelques lignes ? Toutes ces supposi-tions assiégent mon esprit sans que je puisse me fixer à aucune. Mes intermédiaires sont sûrs, je m'en suis con-vaincu, et vous n'auriez pas la cruauté de me laisser dans la perplexité où je me trouve.@@ @J'insiste donc et reviens à mes projets avec une préci-sion plus grande. Peut-être n'y avez-vous pas la confiance que j'y ai et que j'ai mes motifs d'y avoir peut-être ne vous ai-je pas assez expliqué quels sont les moyens que je compte employer. Vous hésitez, vous n'osez pas courir des chances dont vous ne connaissez pas l'étendue, vous redoutez mon inexpérience et les piéges dont nous sommes entourés. Calmez ces appréhensions. Je pourrais être imprudent, s'il ne s'agissait que de @@moi mais c'est de vous qu'il s'agit et je ne livrerai rien@ au hasard. Vous allez en juger vous-même. @En étudiant les abords de l'hôtel, j'ai pu en connaître les côtés faibles et les facilités qu'il offre pour le succès de no@s plans. Du côté des bâtiments, rien n'est possible @@les portes sont trop bien gardées, la surveillance y est trop active. Nuit et jour, les yeux y sont ouverts il n'y faut pas songer. Du côté des jardins, c'est toute autre chose. Point de concierge, @@point de gens de service quelques bâtiments déserts, et un mur qu'il est facile de franchir. C'est là que chaque soir j'établis le siége de mes obser-vations, et j'ai été si bien servi par la disposition des lieux, que depuis quelques jours j'assiste, pour ainsi dire, à votre vie intérieure. @Presqu'en face et de l'autre côté de la ruelle, il existe une maison nouvellement construite et qui a des vues sur l'hôtel. Je l'ai louée tout entière elle m'appartient j'en ai seul l'entrée et l'usage. De là, à travers les arbres nus, j'a-@@perçois d'une manière très-distincte les appartements que vous habitez. Vous savez qu'ils me sont familiers en des temps plus heureux, j'en étais l'hôte assidu, et je trouve ainsi le sens de tout ce qui s'y fait. Que de fois je vous ai aperçue sans que vous pussiez vous en douter, ni savoir qu'à quelques pas de vous un oeil charmé et attentif s'atta-chait à vos mouvements. J'assiste à votre vie, je suis près | 122 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. me tenez rigueur ? Seriez-vous surveillée au point de ne pouvoir tracer même quelques lignes ? Toutes ces supposi-tions assiégent mon esprit sans que je puisse me fixer à aucune. Mes intermédiaires sont sûrs, je m'en suis con-vaincu, et vous n'auriez pas la cruauté de me laisser dans la perplexité où je me trouve.@@ @J'insiste donc et reviens à mes projets avec une préci-sion plus grande. Peut-être n'y avez-vous pas la confiance que j'y ai et que j'ai mes motifs d'y avoir peut-être ne vous ai-je pas assez expliqué quels sont les moyens que je compte employer. Vous hésitez, vous n'osez pas courir des chances dont vous ne connaissez pas l'étendue, vous redoutez mon inexpérience et les piéges dont nous sommes entourés. Calmez ces appréhensions. Je pourrais être imprudent, s'il ne s'agissait que de @@moi mais c'est de vous qu'il s'agit et je ne livrerai rien@ au hasard. Vous allez en juger vous-même. @En étudiant les abords de l'hôtel, j'ai pu en connaître les côtés faibles et les facilités qu'il offre pour le succès de no@s plans. Du côté des bâtiments, rien n'est possible @@les portes sont trop bien gardées, la surveillance y est trop active. Nuit et jour, les yeux y sont ouverts il n'y faut pas songer. Du côté des jardins, c'est toute autre chose. Point de concierge, @@point de gens de service quelques bâtiments déserts, et un mur qu'il est facile de franchir. C'est là que chaque soir j'établis le siége de mes obser-vations, et j'ai été si bien servi par la disposition des lieux, que depuis quelques jours j'assiste, pour ainsi dire, à votre vie intérieure. @Presqu'en face et de l'autre côté de la ruelle, il existe une maison nouvellement construite et qui a des vues sur l'hôtel. Je l'ai louée tout entière elle m'appartient j'en ai seul l'entrée et l'usage. De là, à travers les arbres nus, j'a-@@perçois d'une manière très-distincte les appartements que vous habitez. Vous savez qu'ils me sont familiers en des temps plus heureux, j'en étais l'hôte assidu, et je trouve ainsi le sens de tout ce qui s'y fait. Que de fois je vous ai aperçue sans que vous pussiez vous en douter, ni savoir qu'à quelques pas de vous un oeil charmé et attentif s'atta-chait à vos mouvements. J'assiste à votre vie, je suis près | 122 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. me tenez rigueur ? Seriez-vous surveillée au point de ne pouvoir tracer même quelques lignes ? Toutes ces supposi-tions assiégent mon esprit sans que je puisse me fixer à aucune. Mes intermédiaires sont sûrs, je m'en suis con-vaincu, et vous n'auriez pas la cruauté de me laisser dans la perplexité où je me trouve. J'insiste donc et reviens à mes projets avec une préci-sion plus grande. Peut-être n'y avez-vous pas la confiance que j'y ai et que j'ai mes motifs d'y avoir peut-être ne vous ai-je pas assez expliqué quels sont les moyens que je compte employer. Vous hésitez, vous n'osez pas courir des chances dont vous ne connaissez pas l'étendue, vous redoutez mon inexpérience et les piéges dont nous sommes entourés. Calmez ces appréhensions. Je pourrais être imprudent, s'il ne s'agissait que de moi mais c'est de vous qu'il s'agit et je ne livrerai rien au hasard. Vous allez en juger vous-même. En étudiant les abords de l'hôtel, j'ai pu en connaître les côtés faibles et les facilités qu'il offre pour le succès de nos plans. Du côté des bâtiments, rien n'est possible les portes sont trop bien gardées, la surveillance y est trop active. Nuit et jour, les yeux y sont ouverts il n'y faut pas songer. Du côté des jardins, c'est toute autre chose. Point de concierge, point de gens de service quelques bâtiments déserts, et un mur qu'il est facile de franchir. C'est là que chaque soir j'établis le siége de mes obser-vations, et j'ai été si bien servi par la disposition des lieux, que depuis quelques jours j'assiste, pour ainsi dire, à votre vie intérieure. Presqu'en face et de l'autre côté de la ruelle, il existe une maison nouvellement construite et qui a des vues sur l'hôtel. Je l'ai louée tout entière elle m'appartient j'en ai seul l'entrée et l'usage. De là, à travers les arbres nus, j'a-perçois d'une manière très-distincte les appartements que vous habitez. Vous savez qu'ils me sont familiers en des temps plus heureux, j'en étais l'hôte assidu, et je trouve ainsi le sens de tout ce qui s'y fait. Que de fois je vous ai aperçue sans que vous pussiez vous en douter, ni savoir qu'à quelques pas de vous un oeil charmé et attentif s'atta-chait à vos mouvements. J'assiste à votre vie, je suis près | 32 | 0.014172 | 0.073333 |
70.txt | 1,821 | 16 tudes des hommes , sur les sites , les productions et les ressources du pays. . A Sestre-Crou, la tribu des Nègres qu'il observa est d'une haute et belle stature , d'un noir d'ébène très-prononcé , ayant les cheveux longs et plats, le nez aquilia et les lèvres moins saillantes que les autres tribus de la Nigritie et de la Guinée cette race en tout semblable à celle que l'on trouve dans les îles du grand Océan équa-torial, et qui pourrait bien être les restes d'une an-tique nation dispersée par les révolutions religieuses et politiques qui précédèrent ou suivirent les expéditions des premiers Malais dans l'un et l'autre hémisphère, ou celles des vieux Éthiopiens sur toute l'Afrique. A Chama, il trouva très-abondâmment le magnifique coléoptère, connu sous le nom de capricorne odorant cerambix moschatus, L. son odeur de rose est en-core plus prononcée que dans les espèces européennes qui vivent sur le saule blanc salix alba, L. . On croit communément que ce parfum suave est puisé par l'insecte sur l'arbre qu'il affectionne de préférence, cependant il n'y a pas de saules sur la côte de Guinée, et les autres insectes que nous voyons sur nos saules indigènes, tels que les altises, les chrysomèles, les galeruques, les tau-pins , etc., ne sentent pas la rose. Cette odeur est donc propre au capricorne, i En visitant la mine d'où les Nègres extraient la poudre d'or, il a remarqué que pour la peser on se sert des 1 Deux de ces insectes renfermés dans une bouteille, donnent au tabac un goût très-agréable et sans aucun in-convénient, au dire des amateurs de cette poudre nauséa-bonde. | 16 tudes des hommes , sur les sites , les productions et les ressources du pays. . A Sestre-Crou, la tribu des Nègres qu'il observa est d'une haute et belle stature , d'un noir d'ébène très-prononcé , ayant les cheveux longs et plats, le nez aquilia et les lèvres moins saillantes que les autres tribus de la Nigritie et de la Guinée cette race en tout semblable à celle que l'on trouve dans les îles du grand Océan équa-torial, et qui pourrait bien être les restes d'une an-tique nation dispersée par les révolutions religieuses et politiques qui précédèrent ou suivirent les expéditions des premiers Malais dans l'un et l'autre hémisphère, ou celles des vieux Éthiopiens sur toute l'Afrique. A Chama, il trouva très-abondâmment le magnifique coléoptère, connu sous le nom de capricorne odorant cerambix moschatus, L. son odeur de rose est en-core plus prononcée que dans les espèces européennes qui vivent sur le saule blanc salix alba, L. . On croit communément que ce parfum suave est puisé par l'insecte sur l'arbre qu'il affectionne de préférence, cependant il n'y a pas de saules sur la côte de Guinée, et les autres insectes que nous voyons sur nos saules indigènes, tels que les altises, les chrysomèles, les galeruques, les tau-pins , etc., ne sentent pas la rose. Cette odeur est donc propre au capricorne, i En visitant la mine d'où les Nègres extraient la poudre d'or, il a remarqué que pour la peser on se sert des 1 Deux de ces insectes renfermés dans une bouteille, donnent au tabac un goût très-agréable et sans aucun in-convénient, au dire des amateurs de cette poudre nauséa-bonde. | ######## des hommes , sur les sites , les productions et les ressources du pays. . A Sestre-Crou, la tribu des Nègres qu'il observa est d'une haute et belle stature , d'un noir d'ébène très-prononcé , ayant les cheveux longs et plats, le nez aquilia et les lèvres moins saillantes que les autres tribus de la Nigritie et de la Guinée cette race en tout semblable à celle que l'on trouve dans les îles du grand Océan équa-torial, et qui pourrait bien être les restes d'une an-tique nation dispersée par les révolutions religieuses et politiques qui précédèrent ou suivirent les expéditions des premiers Malais dans l'un et l'autre hémisphère, ou celles des vieux Éthiopiens sur toute l'Afrique. A Chama, il trouva très-abondâmment le magnifique coléoptère, connu sous le nom de capricorne odorant cerambix moschatus, L. son odeur de rose est en-core plus prononcée que dans les espèces européennes qui vivent sur le saule blanc salix alba, L. . On croit communément que ce parfum suave est puisé par l'insecte sur l'arbre qu'il affectionne de préférence, cependant il n'y a pas de saules sur la côte de Guinée, et les autres insectes que nous voyons sur nos saules indigènes, tels que les altises, les chrysomèles, les galeruques, les tau-pins , etc., ne sentent pas la rose. Cette odeur est donc propre au capricorne, 1 En visitant la mine d'où les Nègres extraient la poudre d'or, il a remarqué que pour la peser on se sert des 1 Deux de ces insectes renfermés dans une bouteille, donnent au tabac un goût très-agréable et sans aucun in-convénient, au dire des amateurs de cette poudre nauséa-bonde. | 16 tudes des hommes , sur les sites , les productions et les ressources du pays. . A Sestre-Crou, la tribu des Nègres qu'il observa est d'une haute et belle stature , d'un noir d'ébène très-prononcé , ayant les cheveux longs et plats, le nez aquilia et les lèvres moins saillantes que les autres tribus de la Nigritie et de la Guinée cette race en tout semblable à celle que l'on trouve dans les îles du grand Océan équa-torial, et qui pourrait bien être les restes d'une an-tique nation dispersée par les révolutions religieuses et politiques qui précédèrent ou suivirent les expéditions des premiers Malais dans l'un et l'autre hémisphère, ou celles des vieux Éthiopiens sur toute l'Afrique. A Chama, il trouva très-abondâmment le magnifique coléoptère, connu sous le nom de capricorne odorant cerambix moschatus, L. son odeur de rose est en-core plus prononcée que dans les espèces européennes qui vivent sur le saule blanc salix alba, L. . On croit communément que ce parfum suave est puisé par l'insecte sur l'arbre qu'il affectionne de préférence, cependant il n'y a pas de saules sur la côte de Guinée, et les autres insectes que nous voyons sur nos saules indigènes, tels que les altises, les chrysomèles, les galeruques, les tau-pins , etc., ne sentent pas la rose. Cette odeur est donc propre au capricorne, 1 En visitant la mine d'où les Nègres extraient la poudre d'or, il a remarqué que pour la peser on se sert des 1 Deux de ces insectes renfermés dans une bouteille, donnent au tabac un goût très-agréable et sans aucun in-convénient, au dire des amateurs de cette poudre nauséa-bonde. | 16 tudes des hommes , sur les sites , les productions et les ressources du pays. . A Sestre-Crou, la tribu des Nègres qu'il observa est d'une haute et belle stature , d'un noir d'ébène très-prononcé , ayant les cheveux longs et plats, le nez aquilia et les lèvres moins saillantes que les autres tribus de la Nigritie et de la Guinée cette race en tout semblable à celle que l'on trouve dans les îles du grand Océan équa-torial, et qui pourrait bien être les restes d'une an-tique nation dispersée par les révolutions religieuses et politiques qui précédèrent ou suivirent les expéditions des premiers Malais dans l'un et l'autre hémisphère, ou celles des vieux Éthiopiens sur toute l'Afrique. A Chama, il trouva très-abondâmment le magnifique coléoptère, connu sous le nom de capricorne odorant cerambix moschatus, L. son odeur de rose est en-core plus prononcée que dans les espèces européennes qui vivent sur le saule blanc salix alba, L. . On croit communément que ce parfum suave est puisé par l'insecte sur l'arbre qu'il affectionne de préférence, cependant il n'y a pas de saules sur la côte de Guinée, et les autres insectes que nous voyons sur nos saules indigènes, tels que les altises, les chrysomèles, les galeruques, les tau-pins , etc., ne sentent pas la rose. Cette odeur est donc propre au capricorne, 1 En visitant la mine d'où les Nègres extraient la poudre d'or, il a remarqué que pour la peser on se sert des 1 Deux de ces insectes renfermés dans une bouteille, donnent au tabac un goût très-agréable et sans aucun in-convénient, au dire des amateurs de cette poudre nauséa-bonde. | 1 | 0.000625 | 0.003356 |
830.txt | 1,858 | 430 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXVIII D'abord, Gaston ne put y croire fet s'imagina qu'il était le jouet d'une erreur. Sans doute il avait dépassé l'endroit ot avait eu lieu l'escalade, ou bien il ne l'avait pas encore at-teint. C'était la seule explication naturelle du fait. Il coarut donc à droite et it gauche, sur toute la longueur des clôtures, cherchant partout et avec une anxiété fiévreme, ïil ne re-trouverait pas cet instrument de salut auquel tant de prix était attaché. Cette recherche fuf vaine nulle part il ne le retrouva, nulle part il ne rencontra cette physionomie des lieux qui était si bien gravée dans sa mémoire. Il fallut donc en revenir au véritable point de départ, et là bien des circonstances se réunirent pour porter dais son es-prit une convictioB accablante. Tous les accidents du terrain prouvaient que c'était par oe côté qu'il avait pénétré dans le jardin. Sur le sol, l'empreinte encore fraîche de ses pieds, çà et là des branches brisées qui marquaient son passage, quel-ques débris détachés du mur, puis des indices particuliers - qu'avec ses habitudes de chasseur il avait eu le soin de re-marquer et de rendre apparents. Tout concourait à prouver qu'il ne fallait pas pousser plus loin une recherche inutile. C'était là que devait sa trouver l'échelle, et elle n'y était pas. Quand Gaston se fut convaincu du fait, il ne songea pas à lui, ni au danger qu'il pouvait courir il songea à Clémence. Ce qu'il avait imaginé pour la sauver allait achever de la perdre son sort en serait aggravé, son existence empirerait, ses geôliers en prendraient prétexte pour la tenir dans une captivité plus étroite et combler la mesure des procédés odieux. A cette pensée, Gaston se sentit transporté d'un élan soudain. Ce qui dominait chez lui, ce n'était MS la crainte, ce n'était pas le désir de se soustraire à des adversaires mys-térieux c'était la colère, c'était la soif de la vengeance, c' é-tait le désir de les rejoindre et de leur livrer le vrai coupable, le seul de qui ils fussent en droit d'exiger une réparation. | 430 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXVIII D'abord, Gaston ne put y croire fet s'imagina qu'il était le jouet d'une erreur. Sans doute il avait dépassé l'endroit ot avait eu lieu l'escalade, ou bien il ne l'avait pas encore at-teint. C'était la seule explication naturelle du fait. Il coarut donc à droite et it gauche, sur toute la longueur des clôtures, cherchant partout@ et avec une anxiété fiévre@me, @ïil ne re-trouverait pas cet instrument de salut auquel tant de prix était attaché. Cette recherche fuf vaine nulle part il ne le retrouva, nulle part il ne rencontra cette physionomie des lieux qui était si bien gravée dans sa mémoire. Il fallut donc en revenir au véritable point de départ, et là bien des circonstances se réunirent pour porter dais son es-prit une convictioB accablante. Tous les accidents du terrain prouvaient que c'était par oe côté qu'il avait pénétré dans le jardin. Sur le sol, l'empreinte encore fraîche de ses pieds, çà et là des branches brisées qui marquaient son passage, quel-ques débris détachés du mur, puis des indices particuliers - qu'avec ses habitudes de chasseur il avait eu le soin de re-marquer et de rendre apparents. Tout concourait à prouver qu'il ne fallait pas pousser plus loin une recherche inutile. C'était là que devait sa trouver l'échelle, et elle n'y était pas. Quand Gaston se fut convaincu du fait, il ne songea pas à lui, ni au danger qu'il pouvait courir il songea à Clémence. Ce qu'il avait imaginé pour la sauver allait achever de la perdre son sort en serait aggravé, son existence empirerait, ses geôliers en prendraient prétexte pour la tenir dans une captivité plus étroite et combler la mesure des procédés odieux. A cette pensée, Gaston se sentit transporté d'un élan soudain. Ce qui dominait chez lui, ce n'était @MS la crainte, ce n'était pas le désir de se soustraire à des adversaires mys-térieux c'était la colère, c'était la soif de la vengeance, c' é-tait le désir de les rejoindre et de leur livrer le vrai coupable, le seul de qui ils fussent en droit d'exiger une réparation. | ### CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXVIII D'abord, Gaston ne put y croire @et s'imagina qu'il était le jouet d'une erreur. Sans doute il avait dépassé l'endroit où avait eu lieu l'escalade, ou bien il ne l'avait pas encore at-teint. C'était la seule explication naturelle du fait. Il courut donc à droite et @à gauche, sur toute la longueur des clôtures, cherchant partout, et avec une anxiété fiévreuse, s'il ne re-trouverait pas cet instrument de salut auquel tant de prix était attaché. Cette recherche fut vaine nulle part il ne le retrouva, nulle part il ne rencontra cette physionomie des lieux qui était si bien gravée dans sa mémoire. Il fallut donc en revenir au véritable point de départ, et là bien des circonstances se réunirent pour porter dans son es-prit une conviction accablante. Tous les accidents du terrain prouvaient que c'était par ce côté qu'il avait pénétré dans le jardin. Sur le sol, l'empreinte encore fraîche de ses pieds, çà et là des branches brisées qui marquaient son passage, quel-ques débris détachés du mur, puis des indices particuliers @@qu'avec ses habitudes de chasseur il avait eu le soin de re-marquer et de rendre apparents. Tout concourait à prouver qu'il ne fallait pas pousser plus loin une recherche inutile. C'était là que devait se trouver l'échelle, et elle n'y était pas. Quand Gaston se fut convaincu du fait, il ne songea pas à lui, ni au danger qu'il pouvait courir il songea à Clémence. Ce qu'il avait imaginé pour la sauver allait achever de la perdre son sort en serait aggravé, son existence empirerait, ses geôliers en prendraient prétexte pour la tenir dans une captivité plus étroite et combler la mesure des procédés odieux. A cette pensée, Gaston se sentit transporté d'un élan soudain. Ce qui dominait chez lui, ce n'était pas la crainte, ce n'était pas le désir de se soustraire à des adversaires mys-térieux c'était la colère, c'était la soif de la vengeance, c'@é-tait le désir de les rejoindre et de leur livrer le vrai coupable, le seul de qui ils fussent en droit d'exiger une réparation. | 430 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXVIII D'abord, Gaston ne put y croire @et s'imagina qu'il était le jouet d'une erreur. Sans doute il avait dépassé l'endroit où avait eu lieu l'escalade, ou bien il ne l'avait pas encore at-teint. C'était la seule explication naturelle du fait. Il courut donc à droite et @à gauche, sur toute la longueur des clôtures, cherchant partout, et avec une anxiété fiévreuse, s'il ne re-trouverait pas cet instrument de salut auquel tant de prix était attaché. Cette recherche fut vaine nulle part il ne le retrouva, nulle part il ne rencontra cette physionomie des lieux qui était si bien gravée dans sa mémoire. Il fallut donc en revenir au véritable point de départ, et là bien des circonstances se réunirent pour porter dans son es-prit une conviction accablante. Tous les accidents du terrain prouvaient que c'était par ce côté qu'il avait pénétré dans le jardin. Sur le sol, l'empreinte encore fraîche de ses pieds, çà et là des branches brisées qui marquaient son passage, quel-ques débris détachés du mur, puis des indices particuliers @@qu'avec ses habitudes de chasseur il avait eu le soin de re-marquer et de rendre apparents. Tout concourait à prouver qu'il ne fallait pas pousser plus loin une recherche inutile. C'était là que devait se trouver l'échelle, et elle n'y était pas. Quand Gaston se fut convaincu du fait, il ne songea pas à lui, ni au danger qu'il pouvait courir il songea à Clémence. Ce qu'il avait imaginé pour la sauver allait achever de la perdre son sort en serait aggravé, son existence empirerait, ses geôliers en prendraient prétexte pour la tenir dans une captivité plus étroite et combler la mesure des procédés odieux. A cette pensée, Gaston se sentit transporté d'un élan soudain. Ce qui dominait chez lui, ce n'était pas la crainte, ce n'était pas le désir de se soustraire à des adversaires mys-térieux c'était la colère, c'était la soif de la vengeance, c'@é-tait le désir de les rejoindre et de leur livrer le vrai coupable, le seul de qui ils fussent en droit d'exiger une réparation. | 430 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXVIII D'abord, Gaston ne put y croire et s'imagina qu'il était le jouet d'une erreur. Sans doute il avait dépassé l'endroit où avait eu lieu l'escalade, ou bien il ne l'avait pas encore at-teint. C'était la seule explication naturelle du fait. Il courut donc à droite et à gauche, sur toute la longueur des clôtures, cherchant partout, et avec une anxiété fiévreuse, s'il ne re-trouverait pas cet instrument de salut auquel tant de prix était attaché. Cette recherche fut vaine nulle part il ne le retrouva, nulle part il ne rencontra cette physionomie des lieux qui était si bien gravée dans sa mémoire. Il fallut donc en revenir au véritable point de départ, et là bien des circonstances se réunirent pour porter dans son es-prit une conviction accablante. Tous les accidents du terrain prouvaient que c'était par ce côté qu'il avait pénétré dans le jardin. Sur le sol, l'empreinte encore fraîche de ses pieds, çà et là des branches brisées qui marquaient son passage, quel-ques débris détachés du mur, puis des indices particuliers qu'avec ses habitudes de chasseur il avait eu le soin de re-marquer et de rendre apparents. Tout concourait à prouver qu'il ne fallait pas pousser plus loin une recherche inutile. C'était là que devait se trouver l'échelle, et elle n'y était pas. Quand Gaston se fut convaincu du fait, il ne songea pas à lui, ni au danger qu'il pouvait courir il songea à Clémence. Ce qu'il avait imaginé pour la sauver allait achever de la perdre son sort en serait aggravé, son existence empirerait, ses geôliers en prendraient prétexte pour la tenir dans une captivité plus étroite et combler la mesure des procédés odieux. A cette pensée, Gaston se sentit transporté d'un élan soudain. Ce qui dominait chez lui, ce n'était pas la crainte, ce n'était pas le désir de se soustraire à des adversaires mys-térieux c'était la colère, c'était la soif de la vengeance, c'é-tait le désir de les rejoindre et de leur livrer le vrai coupable, le seul de qui ils fussent en droit d'exiger une réparation. | 21 | 0.010224 | 0.053435 |
58.txt | 1,863 | -115 -Dieu du ciel ! quel forfait ai-je commis, pour être assez malheureux que sous mon règne un enfant ait manqué de respecta son père? Après ces paroles,, il quitta le lieu delà chasse, et alla s'enfermer, dans son palais, ne voulant être vu de personne il ordonna seulement que le lendemain,le conseil se tînt prêt pour juger une affaire, si importante. Cependant la belle-mère de Hamki se re-pentait d'avoir fait trop d'éclat, et de n'avoir pas souffert dans le silence l'outrage de sa fille et de son gendre. Il n'y avait pas moyen de réparer le mal qu'elle venait défaire car si les juges ne con-naissent point ceux.qu'ils condamnent, les ac-cusés ne connaissent point quels juges on a choisi pour les condamner ainsi, les sollici-tations et les brigues ne sauraient avoir-lieu. Au défaut de toute autre ressource, elle crut pouvoir en trouver une dans les. chrétiens de la province de Canton. Elle avait écrit aux missionnaires de prier, par lettres, les man-darins qui approchent de l'empereur , d'ob-tenir la délivrance de ses enfants ils l'avaient fait, mais on n'avait eu encore aucune répon-se. Elle était dans cette perplexité, quand un des premiers mandarins arriva de Tartarie à | -115 -Dieu du ciel ! quel forfait ai-je commis, pour être assez malheureux que sous mon règne un enfant ait manqué de respect@a son père? Après ces paroles,, il quitta le lieu delà chasse, et alla s'enfermer, dans son palais, ne voulant être vu de personne il ordonna seulement que le lendemain,le conseil se tînt prêt pour juger une affaire, si importante. Cependant la belle-mère de Hamki se re-pentait d'avoir fait trop d'éclat, et de n'avoir pas souffert dans le silence l'outrage de sa fille et de son gendre. Il n'y avait pas moyen de réparer le mal qu'elle venait défaire car si les juges ne con-naissent point ceux.qu'ils condamnent, les ac-cusés ne connaissent point quels juges on a choisi pour les condamner ainsi, les sollici-tations et les brigues ne sauraient avoir-lieu. Au défaut de toute autre ressource, elle crut pouvoir en trouver une dans les. chrétiens de la province de Canton. Elle avait écrit aux missionnaires de prier, par lettres, les man-darins qui approchent de l'empereur , d'ob-tenir la délivrance de ses enfants ils l'avaient fait, mais on n'avait eu encore aucune répon-se. Elle était dans cette perplexité, quand un des premiers mandarins arriva de Tartarie à | ########## du ciel ! quel forfait ai-je commis, pour être assez malheureux que sous mon règne un enfant ait manqué de respect à son père? Après ces paroles@, il quitta le lieu dela chasse, et alla s'enfermer, dans son palais, ne voulant être vu de personne il ordonna seulement que le lendemain,le conseil se tînt prêt pour juger une affaire, si importante. Cependant la belle-mère de Hamki se re-pentait d'avoir fait trop d'éclat, et de n'avoir pas souffert dans le silence l'outrage de sa fille et de son gendre. Il n'y avait pas moyen de réparer le mal qu'elle venait défaire car si les juges ne con-naissent point ceux qu'ils condamnent, les ac-cusés ne connaissent point quels juges on a choisi pour les condamner ainsi, les sollici-tations et les brigues ne sauraient avoir lieu. Au défaut de toute autre ressource, elle crut pouvoir en trouver une dans les@ chrétiens de la province de Canton. Elle avait écrit aux missionnaires de prier, par lettres, les man-darins qui approchent de l'empereur , d'ob-tenir la délivrance de ses enfants ils l'avaient fait, mais on n'avait eu encore aucune répon-se. Elle était dans cette perplexité, quand un des premiers mandarins arriva de Tartarie à | -115 -Dieu du ciel ! quel forfait ai-je commis, pour être assez malheureux que sous mon règne un enfant ait manqué de respect à son père? Après ces paroles@, il quitta le lieu dela chasse, et alla s'enfermer, dans son palais, ne voulant être vu de personne il ordonna seulement que le lendemain,le conseil se tînt prêt pour juger une affaire, si importante. Cependant la belle-mère de Hamki se re-pentait d'avoir fait trop d'éclat, et de n'avoir pas souffert dans le silence l'outrage de sa fille et de son gendre. Il n'y avait pas moyen de réparer le mal qu'elle venait défaire car si les juges ne con-naissent point ceux qu'ils condamnent, les ac-cusés ne connaissent point quels juges on a choisi pour les condamner ainsi, les sollici-tations et les brigues ne sauraient avoir lieu. Au défaut de toute autre ressource, elle crut pouvoir en trouver une dans les@ chrétiens de la province de Canton. Elle avait écrit aux missionnaires de prier, par lettres, les man-darins qui approchent de l'empereur , d'ob-tenir la délivrance de ses enfants ils l'avaient fait, mais on n'avait eu encore aucune répon-se. Elle était dans cette perplexité, quand un des premiers mandarins arriva de Tartarie à | -115 -Dieu du ciel ! quel forfait ai-je commis, pour être assez malheureux que sous mon règne un enfant ait manqué de respect à son père? Après ces paroles, il quitta le lieu dela chasse, et alla s'enfermer, dans son palais, ne voulant être vu de personne il ordonna seulement que le lendemain,le conseil se tînt prêt pour juger une affaire, si importante. Cependant la belle-mère de Hamki se re-pentait d'avoir fait trop d'éclat, et de n'avoir pas souffert dans le silence l'outrage de sa fille et de son gendre. Il n'y avait pas moyen de réparer le mal qu'elle venait défaire car si les juges ne con-naissent point ceux qu'ils condamnent, les ac-cusés ne connaissent point quels juges on a choisi pour les condamner ainsi, les sollici-tations et les brigues ne sauraient avoir lieu. Au défaut de toute autre ressource, elle crut pouvoir en trouver une dans les chrétiens de la province de Canton. Elle avait écrit aux missionnaires de prier, par lettres, les man-darins qui approchent de l'empereur , d'ob-tenir la délivrance de ses enfants ils l'avaient fait, mais on n'avait eu encore aucune répon-se. Elle était dans cette perplexité, quand un des premiers mandarins arriva de Tartarie à | 7 | 0.005872 | 0.04 |
818.txt | 1,858 | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 115 suites de cet acte imprudent tantôt elle se sentait inondée d'une joie intérieure, et s'imaginait que ce mystérieux pa-pier répondait aux battements de Si poitrine. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, et elle s'abandonnait à d'involontaires extases. L'aiguille alors s'échappait de ses- -doigts, et mademoiselle Pulchérie, sans interrompre son tri-cot, dardait sur elle, par-dessus ses lunettes, un-regard plpin de défiance et de haine. - Vous souffrez, ma soeur? lui disait-elle. Clémence tressaillait et rentrait dans le monde des réalités. - Mais non, mais non, répondait-elle en se remettant à l'ouvrage avec une ardeur machinale et s'y absorbant de nouveau. Enfin, elle eut un moment libce et put ouvrir cette lettre dont la possession lui coûtait si cher. C'était un dédomma-gement que le ciel lui devait bien. Ses doigts tremblaient, sa vue se troublait. Voici ce qu'elle y lut Clémence, Pardonnez mon audace, mais je me sens mourir à ne plus vous voir. Il me fallait si peu pouf être heureux ! un re-gard de loin en loin, un geste, un signe j'emportais assez de bonheur pour attendre et espérer. Maintenant tout me manque et ma vie est au dépourvu. Vous souffrez aussi, Clémence je lé sais sans que vous m'en ayez fait l'aveu. Confondons au moins nos douleurs, puisque nous ne pouvons y échapper. Il y a dans tout ce qui s'est passé une fatalité irrésistible plus forte que nos volontés, et, je le sens, plus forte que mon courage. Renon-cer à vous serait ma condamnation, je ne me soumettrai qué si vous la prononcez. Est-ce une trop grande grâce que je demande? Un mot, quelques lignes de vous. Sachons que, quoique séparés, nous vivons l'un pour l'autre et l'un par l'autre. L'espoir est un baume si souverain 1 Seul il peut calmer des blessures aussi profondes que les miennes. A défaut d'un sentiment. plus vif, ayez au moins de la pitié. La voie que j'emploie pour vous faire parvenir ce billet | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 115 suites de cet acte imprudent tantôt elle se sentait inondée d'une joie intérieure, et s'imaginait que ce mystérieux pa-pier répondait aux battements de Si poitrine. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, et elle s'abandonnait à d'involontaires extases. L'aiguille alors s'échappait de ses- -doigts, et mademoiselle Pulchérie, sans interrompre son tri-cot, dardait sur elle, par-dessus ses lunettes, un-regard plpin de défiance et de haine. - Vous souffrez, ma soeur? lui disait-elle. Clémence tressaillait et rentrait dans le monde des réalités. - Mais non, mais non, répondait-elle en se remettant à l'ouvrage avec une ardeur machinale et s'y absorbant de nouveau. Enfin, elle eut un moment libce et put ouvrir cette lettre dont la possession lui coûtait si cher. C'était un dédomma-gement que le ciel lui devait bien. Ses doigts tremblaient, sa vue se troublait. Voici ce qu'elle y lut Clémence, Pardonnez mon audace, mais je me sens mourir à ne plus vous voir. Il me fallait si peu pouf être heureux ! un re-gard de loin en loin, un geste, un signe j'emportais assez de bonheur pour attendre et espérer. Maintenant tout me manque et ma vie est au dépourvu. Vous souffrez aussi, Clémence je lé sais sans que vous m'en ayez fait l'aveu. Confondons au moins nos douleurs, puisque nous ne pouvons y échapper. Il y a dans tout ce qui s'est passé une fatalité irrésistible plus forte que nos volontés, et, je le sens, plus forte que mon courage. Renon-cer à vous serait ma condamnation, je ne me soumettrai qué si vous la prononcez. Est-ce une trop grande grâce que je demande@? Un mot, quelques lignes de vous. Sachons que, quoique séparés, nous vivons l'un pour l'autre et l'un par l'autre. L'espoir est un baume si souverain 1 Seul il peut calmer des blessures aussi profondes que les miennes. A défaut d'un sentiment. plus vif, ayez au moins de la pitié. La voie que j'emploie pour vous faire parvenir ce billet | CE ##### PEUT VOIR DANS UNE RUE. 115 suites de cet acte imprudent tantôt elle se sentait inondée d'une joie intérieure, et s'imaginait que ce mystérieux pa-pier répondait aux battements de sa poitrine. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, et elle s'abandonnait à d'involontaires extases. L'aiguille alors s'échappait de ses@ @doigts, et mademoiselle Pulchérie, sans interrompre son tri-cot, dardait sur elle, par-dessus ses lunettes, un regard plein de défiance et de haine. -@Vous souffrez, ma soeur? lui disait-elle. Clémence tressaillait et rentrait dans le monde des réalités. -@Mais non, mais non, répondait-elle en se remettant à l'ouvrage avec une ardeur machinale et s'y absorbant de nouveau. Enfin, elle eut un moment libre et put ouvrir cette lettre dont la possession lui coûtait si cher. C'était un dédomma-gement que le ciel lui devait bien. Ses doigts tremblaient, sa vue se troublait. Voici ce qu'elle y lut Clémence, Pardonnez mon audace, mais je me sens mourir à ne plus vous voir. Il me fallait si peu pour être heureux ! un re-gard de loin en loin, un geste, un signe j'emportais assez de bonheur pour attendre et espérer. Maintenant tout me manque et ma vie est au dépourvu. Vous souffrez aussi, Clémence je le sais sans que vous m'en ayez fait l'aveu. Confondons au moins nos douleurs, puisque nous ne pouvons y échapper. Il y a dans tout ce qui s'est passé une fatalité irrésistible plus forte que nos volontés, et, je le sens, plus forte que mon courage. Renon-cer à vous serait ma condamnation, je ne me soumettrai que si vous la prononcez. Est-ce une trop grande grâce que je demande ? Un mot, quelques lignes de vous. Sachons que, quoique séparés, nous vivons l'un pour l'autre et l'un par l'autre. L'espoir est un baume si souverain ! Seul il peut calmer des blessures aussi profondes que les miennes. A défaut d'un sentiment@ plus vif, ayez au moins de la pitié. La voie que j'emploie pour vous faire parvenir ce billet | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 115 suites de cet acte imprudent tantôt elle se sentait inondée d'une joie intérieure, et s'imaginait que ce mystérieux pa-pier répondait aux battements de sa poitrine. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, et elle s'abandonnait à d'involontaires extases. L'aiguille alors s'échappait de ses@ @doigts, et mademoiselle Pulchérie, sans interrompre son tri-cot, dardait sur elle, par-dessus ses lunettes, un regard plein de défiance et de haine. -@Vous souffrez, ma soeur? lui disait-elle. Clémence tressaillait et rentrait dans le monde des réalités. -@Mais non, mais non, répondait-elle en se remettant à l'ouvrage avec une ardeur machinale et s'y absorbant de nouveau. Enfin, elle eut un moment libre et put ouvrir cette lettre dont la possession lui coûtait si cher. C'était un dédomma-gement que le ciel lui devait bien. Ses doigts tremblaient, sa vue se troublait. Voici ce qu'elle y lut Clémence, Pardonnez mon audace, mais je me sens mourir à ne plus vous voir. Il me fallait si peu pour être heureux ! un re-gard de loin en loin, un geste, un signe j'emportais assez de bonheur pour attendre et espérer. Maintenant tout me manque et ma vie est au dépourvu. Vous souffrez aussi, Clémence je le sais sans que vous m'en ayez fait l'aveu. Confondons au moins nos douleurs, puisque nous ne pouvons y échapper. Il y a dans tout ce qui s'est passé une fatalité irrésistible plus forte que nos volontés, et, je le sens, plus forte que mon courage. Renon-cer à vous serait ma condamnation, je ne me soumettrai que si vous la prononcez. Est-ce une trop grande grâce que je demande ? Un mot, quelques lignes de vous. Sachons que, quoique séparés, nous vivons l'un pour l'autre et l'un par l'autre. L'espoir est un baume si souverain ! Seul il peut calmer des blessures aussi profondes que les miennes. A défaut d'un sentiment@ plus vif, ayez au moins de la pitié. La voie que j'emploie pour vous faire parvenir ce billet | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 115 suites de cet acte imprudent tantôt elle se sentait inondée d'une joie intérieure, et s'imaginait que ce mystérieux pa-pier répondait aux battements de sa poitrine. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, et elle s'abandonnait à d'involontaires extases. L'aiguille alors s'échappait de ses doigts, et mademoiselle Pulchérie, sans interrompre son tri-cot, dardait sur elle, par-dessus ses lunettes, un regard plein de défiance et de haine. -Vous souffrez, ma soeur? lui disait-elle. Clémence tressaillait et rentrait dans le monde des réalités. -Mais non, mais non, répondait-elle en se remettant à l'ouvrage avec une ardeur machinale et s'y absorbant de nouveau. Enfin, elle eut un moment libre et put ouvrir cette lettre dont la possession lui coûtait si cher. C'était un dédomma-gement que le ciel lui devait bien. Ses doigts tremblaient, sa vue se troublait. Voici ce qu'elle y lut Clémence, Pardonnez mon audace, mais je me sens mourir à ne plus vous voir. Il me fallait si peu pour être heureux ! un re-gard de loin en loin, un geste, un signe j'emportais assez de bonheur pour attendre et espérer. Maintenant tout me manque et ma vie est au dépourvu. Vous souffrez aussi, Clémence je le sais sans que vous m'en ayez fait l'aveu. Confondons au moins nos douleurs, puisque nous ne pouvons y échapper. Il y a dans tout ce qui s'est passé une fatalité irrésistible plus forte que nos volontés, et, je le sens, plus forte que mon courage. Renon-cer à vous serait ma condamnation, je ne me soumettrai que si vous la prononcez. Est-ce une trop grande grâce que je demande ? Un mot, quelques lignes de vous. Sachons que, quoique séparés, nous vivons l'un pour l'autre et l'un par l'autre. L'espoir est un baume si souverain ! Seul il peut calmer des blessures aussi profondes que les miennes. A défaut d'un sentiment plus vif, ayez au moins de la pitié. La voie que j'emploie pour vous faire parvenir ce billet | 15 | 0.007684 | 0.03937 |
159.txt | 1,864 | -140 -Parlez d'un ton facétieux Et gardez vous auprès d'elles De prendre un masque sérieux. L'amour demande qu'on l'amuse Pour lui plaire c'est d'être badin, Et souvent au sage il refuse Ce qu'il accorde à Arlequin. Ensuite se développe avec grâce dans cette jo-lie galerie la Leçon d'Amour, les Rendez-vous de chasse, l'Assemblée galante, la Danse la jeune fille ravissante jette ses jolis pas. Iris 1 , c'est de bonne heure avoir l'air à la danse. 2 Vous exprimez déjà les tendres mouvements Que nous font tous les jours connaître Le goût que votre sexe a pour les instruments. Le Gage d'amour, le Concert champêtre chefs-d'oeuvre inimitable, expression de joyeuses idées. Du bel âge où les jeux remplissent nos désirs Connaissez tous le prix vive et tendre jeunesse Par des sons animés, par des chants d'allégresse, Du printemps de vos jours, célébrez les plaisirs. Dans le coin d'un tableau, Pierrot fait senti-nelle auprès d'une jeune fille. Pour garder l'honneur d'une belle Veillez la nuit et le joui-Contre les pièges de l'amour. 1 Les noms de femmes les plus usités à cette époque étaient ceux de Silvie, Agnès, Iris, Philis, célèbres dans les son-nets. 2 Dans les danses des tableaux de Watteau les jeunes filles tiennent et relèvent légèrement la robe d'une façon très-coquettes comme pour faire une révérence. | -140 -Parlez d'un ton facétieux Et gardez vous auprès d'elles De prendre un masque sérieux. L'amour demande qu'on l'amuse Pour lui plaire c'est d'être badin, Et souvent au sage il refuse Ce qu'il accorde à Arlequin. Ensuite se développe avec grâce dans cette jo-lie galerie la Leçon d'Amour, les Rendez-vous de chasse, l'Assemblée galante, la Danse la jeune fille ravissante jette ses jolis pas. Iris 1 , c'est de bonne heure avoir l'air à la danse. 2 Vous exprimez déjà les tendres mouvements Que nous font tous les jours connaître Le goût que votre sexe a pour les instruments. Le Gage d'amour, le Concert champêtre chefs-d'oeuvre inimitable, expression de joyeuses idées. Du bel âge où les jeux remplissent nos désirs Connaissez tous le prix vive et tendre jeunesse Par des sons animés, par des chants d'allégresse, Du printemps de vos jours, célébrez les plaisirs. Dans le coin d'un tableau, Pierrot fait senti-nelle auprès d'une jeune fille. Pour garder l'honneur d'une belle Veillez la nuit et le joui-Contre les pièges de l'amour. 1 Les noms de femmes les plus usités à cette époque étaient ceux de Silvie, Agnès, Iris, Philis, célèbres dans les son-nets. 2 Dans les danses des tableaux de Watteau les jeunes filles tiennent et relèvent légèrement la robe d'une façon très-coquettes comme pour faire une révérence. | ############ d'un ton facétieux Et gardez vous auprès d'elles De prendre un masque sérieux. L'amour demande qu'on l'amuse Pour lui plaire c'est d'être badin, Et souvent au sage il refuse Ce qu'il accorde à Arlequin. Ensuite se développe avec grâce dans cette jo-lie galerie la Leçon d'Amour, les Rendez-vous de chasse, l'Assemblée galante, la Danse la jeune fille ravissante jette ses jolis pas. Iris 1 , c'est de bonne heure avoir l'air à la danse. 2 Vous exprimez déjà les tendres mouvements Que nous font tous les jours connaître Le goût que votre sexe a pour les instruments. Le Gage d'amour, le Concert champêtre chefs-d'oeuvre inimitable, expression de joyeuses idées. Du bel âge où les jeux remplissent nos désirs Connaissez tous le prix vive et tendre jeunesse Par des sons animés, par des chants d'allégresse, Du printemps de vos jours, célébrez les plaisirs. Dans le coin d'un tableau, Pierrot fait senti-nelle auprès d'une jeune fille. Pour garder l'honneur d'une belle Veillez la nuit et le jour Contre les pièges de l'amour. 1 Les noms de femmes les plus usités à cette époque étaient ceux de Silvie, Agnès, Iris, Philis, célèbres dans les son-nets. 2 Dans les danses des tableaux de Watteau les jeunes filles tiennent et relèvent légèrement la robe d'une façon très-coquettes comme pour faire une révérence. | -140 -Parlez d'un ton facétieux Et gardez vous auprès d'elles De prendre un masque sérieux. L'amour demande qu'on l'amuse Pour lui plaire c'est d'être badin, Et souvent au sage il refuse Ce qu'il accorde à Arlequin. Ensuite se développe avec grâce dans cette jo-lie galerie la Leçon d'Amour, les Rendez-vous de chasse, l'Assemblée galante, la Danse la jeune fille ravissante jette ses jolis pas. Iris 1 , c'est de bonne heure avoir l'air à la danse. 2 Vous exprimez déjà les tendres mouvements Que nous font tous les jours connaître Le goût que votre sexe a pour les instruments. Le Gage d'amour, le Concert champêtre chefs-d'oeuvre inimitable, expression de joyeuses idées. Du bel âge où les jeux remplissent nos désirs Connaissez tous le prix vive et tendre jeunesse Par des sons animés, par des chants d'allégresse, Du printemps de vos jours, célébrez les plaisirs. Dans le coin d'un tableau, Pierrot fait senti-nelle auprès d'une jeune fille. Pour garder l'honneur d'une belle Veillez la nuit et le jour Contre les pièges de l'amour. 1 Les noms de femmes les plus usités à cette époque étaient ceux de Silvie, Agnès, Iris, Philis, célèbres dans les son-nets. 2 Dans les danses des tableaux de Watteau les jeunes filles tiennent et relèvent légèrement la robe d'une façon très-coquettes comme pour faire une révérence. | -140 -Parlez d'un ton facétieux Et gardez vous auprès d'elles De prendre un masque sérieux. L'amour demande qu'on l'amuse Pour lui plaire c'est d'être badin, Et souvent au sage il refuse Ce qu'il accorde à Arlequin. Ensuite se développe avec grâce dans cette jo-lie galerie la Leçon d'Amour, les Rendez-vous de chasse, l'Assemblée galante, la Danse la jeune fille ravissante jette ses jolis pas. Iris 1 , c'est de bonne heure avoir l'air à la danse. 2 Vous exprimez déjà les tendres mouvements Que nous font tous les jours connaître Le goût que votre sexe a pour les instruments. Le Gage d'amour, le Concert champêtre chefs-d'oeuvre inimitable, expression de joyeuses idées. Du bel âge où les jeux remplissent nos désirs Connaissez tous le prix vive et tendre jeunesse Par des sons animés, par des chants d'allégresse, Du printemps de vos jours, célébrez les plaisirs. Dans le coin d'un tableau, Pierrot fait senti-nelle auprès d'une jeune fille. Pour garder l'honneur d'une belle Veillez la nuit et le jour Contre les pièges de l'amour. 1 Les noms de femmes les plus usités à cette époque étaient ceux de Silvie, Agnès, Iris, Philis, célèbres dans les son-nets. 2 Dans les danses des tableaux de Watteau les jeunes filles tiennent et relèvent légèrement la robe d'une façon très-coquettes comme pour faire une révérence. | 2 | 0.001514 | 0.008197 |
617.txt | 1,886 | LE MAGNÉTISME AUXILIAIRE DE LA CHIRURGIE 151 développe seulement en lui un état de vertige, un évanouis-sement incomplet, suffisant pour le mettre à l'abri des dou-leurs les plus cruelles. L'appareil dont on se sert se compose ordinairement d'un flacon à moitié rempli de fragments d'épongés humectés d'éther, et qui porte deux tubulures. L'une est garnie d'un tube de verre qui plonge jusqu'au fond du vase l'autre est surmontée d'un canal flexible terminé par une embouchure, assez développée pour que les mouvements respiratoires puissent s'exécuter librement par son intermédiaire. Cette partie flexible de l'appareil porte en outre un système de. clapets disposés de telle sorte, que l'air inspiré vienne en totalité de l'intérieur du flacon, et que l'air expiré soit au contraire rejeté au dehors avant d'y pénétrer. Telles sont les conditions essentielles de l'appareil impro-visé dont on se sert chaque matin dans les hôpitaux pour essayer, sur la foi des inventeurs et de M. Malgaigne, d'as-soupir toutes les personnes qui veulent bien se soumettre à l'expérience. A l'Hôtel-Dieu, dans le service de M. Roux, un homme âgé de quarante ans, auquel on allait amputer la jambe pour une fracture compliquée de gangrène, usa inutilement, pendant un quart d'heure, de l'appareil à éther, sans en ressentir un effet bien marqué il subit l'opération avec courage, mais non sans éprouver de très vives douleurs. Ce fait n'est pas très concluant, parce que le malade, habitué à fumer, n'a sans doute pas fait pénétrer dans ses poumons les vapeurs éthérées. Il s'est servi de l'appareil, comme il aurait fumé sa pipe. Le lendemain, deux expériences furent tentées sur un homme et sur une femme celle-ci, après quelques inspira-tions, refusa de continuer, accusant une sensation insup-portable dans les organes respiratoires. Quant à l'homme âgé de quarante-deux ans, habitué' à boire abondamment du vin et des liqueurs fortes, il usa hardiment de l'appareil, mais il resta réfractaire à l'inhala-tion des vapeurs éthérées. Dans le même service, un infirmier d'une vingtaine d'an- | LE MAGNÉTISME AUXILIAIRE DE LA CHIRURGIE 151 développe seulement en lui un état de vertige, un évanouis-sement incomplet, suffisant pour le mettre à l'abri des dou-leurs les plus cruelles. L'appareil dont on se sert se compose ordinairement d'un flacon à moitié rempli de fragments d'épongés humectés d'éther, et qui porte deux tubulures. L'une est garnie d'un tube de verre qui plonge jusqu'au fond du vase l'autre est surmontée d'un canal flexible terminé par une embouchure, assez développée pour que les mouvements respiratoires puissent s'exécuter librement par son intermédiaire. Cette partie flexible de l'appareil porte en outre un système de. clapets disposés de telle sorte, que l'air inspiré vienne en totalité de l'intérieur du flacon, et que l'air expiré soit au contraire rejeté au dehors avant d'y pénétrer. Telles sont les conditions essentielles de l'appareil impro-visé dont on se sert chaque matin dans les hôpitaux pour essayer, sur la foi des inventeurs et de M. Malgaigne, d'as-soupir toutes les personnes qui veulent bien se soumettre à l'expérience. A l'Hôtel-Dieu, dans le service de M. Roux, un homme âgé de quarante ans, auquel on allait amputer la jambe pour une fracture compliquée de gangrène, usa inutilement, pendant un quart d'heure, de l'appareil à éther, sans en ressentir un effet bien marqué il subit l'opération avec courage, mais non sans éprouver de très vives douleurs. Ce fait n'est pas très concluant, parce que le malade, habitué à fumer, n'a sans doute pas fait pénétrer dans ses poumons les vapeurs éthérées. Il s'est servi de l'appareil, comme il aurait fumé sa pipe. Le lendemain, deux expériences furent tentées sur un homme et sur une femme celle-ci, après quelques inspira-tions, refusa de continuer, accusant une sensation insup-portable dans les organes respiratoires. Quant à l'homme âgé de quarante-deux ans, habitué' à boire abondamment du vin et des liqueurs fortes, il usa hardiment de l'appareil, mais il resta réfractaire à l'inhala-tion des vapeurs éthérées. Dans le même service, un infirmier d'une vingtaine d'an- | LE MAGNÉTISME AUXILIAIRE DE LA CHIRURGIE 151 développe seulement en lui un état de vertige, un évanouis-sement incomplet, suffisant pour le mettre à l'abri des dou-leurs les plus cruelles. L'appareil dont on se sert se compose ordinairement d'un flacon à moitié rempli de fragments d'éponges humectés d'éther, et qui porte deux tubulures. L'une est garnie d'un tube de verre qui plonge jusqu'au fond du vase l'autre est surmontée d'un canal flexible terminé par une embouchure, assez développée pour que les mouvements respiratoires puissent s'exécuter librement par son intermédiaire. Cette partie flexible de l'appareil porte en outre un système de@ clapets disposés de telle sorte, que l'air inspiré vienne en totalité de l'intérieur du flacon, et que l'air expiré soit au contraire rejeté au dehors avant d'y pénétrer. Telles sont les conditions essentielles de l'appareil impro-visé dont on se sert chaque matin dans les hôpitaux pour essayer, sur la foi des inventeurs et de M. Malgaigne, d'as-soupir toutes les personnes qui veulent bien se soumettre à l'expérience. A l'Hôtel-Dieu, dans le service de M. Roux, un homme âgé de quarante ans, auquel on allait amputer la jambe pour une fracture compliquée de gangrène, usa inutilement, pendant un quart d'heure, de l'appareil à éther, sans en ressentir un effet bien marqué il subit l'opération avec courage, mais non sans éprouver de très vives douleurs. Ce fait n'est pas très concluant, parce que le malade, habitué à fumer, n'a sans doute pas fait pénétrer dans ses poumons les vapeurs éthérées. Il s'est servi de l'appareil, comme il aurait fumé sa pipe. Le lendemain, deux expériences furent tentées sur un homme et sur une femme celle-ci, après quelques inspira-tions, refusa de continuer, accusant une sensation insup-portable dans les organes respiratoires. Quant à l'homme âgé de quarante-deux ans, habitué@ à boire abondamment du vin et des liqueurs fortes, il usa hardiment de l'appareil, mais il resta réfractaire à l'inhala-tion des vapeurs éthérées. Dans le même service, un infirmier d'une vingtaine d'an- | LE MAGNÉTISME AUXILIAIRE DE LA CHIRURGIE 151 développe seulement en lui un état de vertige, un évanouis-sement incomplet, suffisant pour le mettre à l'abri des dou-leurs les plus cruelles. L'appareil dont on se sert se compose ordinairement d'un flacon à moitié rempli de fragments d'éponges humectés d'éther, et qui porte deux tubulures. L'une est garnie d'un tube de verre qui plonge jusqu'au fond du vase l'autre est surmontée d'un canal flexible terminé par une embouchure, assez développée pour que les mouvements respiratoires puissent s'exécuter librement par son intermédiaire. Cette partie flexible de l'appareil porte en outre un système de@ clapets disposés de telle sorte, que l'air inspiré vienne en totalité de l'intérieur du flacon, et que l'air expiré soit au contraire rejeté au dehors avant d'y pénétrer. Telles sont les conditions essentielles de l'appareil impro-visé dont on se sert chaque matin dans les hôpitaux pour essayer, sur la foi des inventeurs et de M. Malgaigne, d'as-soupir toutes les personnes qui veulent bien se soumettre à l'expérience. A l'Hôtel-Dieu, dans le service de M. Roux, un homme âgé de quarante ans, auquel on allait amputer la jambe pour une fracture compliquée de gangrène, usa inutilement, pendant un quart d'heure, de l'appareil à éther, sans en ressentir un effet bien marqué il subit l'opération avec courage, mais non sans éprouver de très vives douleurs. Ce fait n'est pas très concluant, parce que le malade, habitué à fumer, n'a sans doute pas fait pénétrer dans ses poumons les vapeurs éthérées. Il s'est servi de l'appareil, comme il aurait fumé sa pipe. Le lendemain, deux expériences furent tentées sur un homme et sur une femme celle-ci, après quelques inspira-tions, refusa de continuer, accusant une sensation insup-portable dans les organes respiratoires. Quant à l'homme âgé de quarante-deux ans, habitué@ à boire abondamment du vin et des liqueurs fortes, il usa hardiment de l'appareil, mais il resta réfractaire à l'inhala-tion des vapeurs éthérées. Dans le même service, un infirmier d'une vingtaine d'an- | LE MAGNÉTISME AUXILIAIRE DE LA CHIRURGIE 151 développe seulement en lui un état de vertige, un évanouis-sement incomplet, suffisant pour le mettre à l'abri des dou-leurs les plus cruelles. L'appareil dont on se sert se compose ordinairement d'un flacon à moitié rempli de fragments d'éponges humectés d'éther, et qui porte deux tubulures. L'une est garnie d'un tube de verre qui plonge jusqu'au fond du vase l'autre est surmontée d'un canal flexible terminé par une embouchure, assez développée pour que les mouvements respiratoires puissent s'exécuter librement par son intermédiaire. Cette partie flexible de l'appareil porte en outre un système de clapets disposés de telle sorte, que l'air inspiré vienne en totalité de l'intérieur du flacon, et que l'air expiré soit au contraire rejeté au dehors avant d'y pénétrer. Telles sont les conditions essentielles de l'appareil impro-visé dont on se sert chaque matin dans les hôpitaux pour essayer, sur la foi des inventeurs et de M. Malgaigne, d'as-soupir toutes les personnes qui veulent bien se soumettre à l'expérience. A l'Hôtel-Dieu, dans le service de M. Roux, un homme âgé de quarante ans, auquel on allait amputer la jambe pour une fracture compliquée de gangrène, usa inutilement, pendant un quart d'heure, de l'appareil à éther, sans en ressentir un effet bien marqué il subit l'opération avec courage, mais non sans éprouver de très vives douleurs. Ce fait n'est pas très concluant, parce que le malade, habitué à fumer, n'a sans doute pas fait pénétrer dans ses poumons les vapeurs éthérées. Il s'est servi de l'appareil, comme il aurait fumé sa pipe. Le lendemain, deux expériences furent tentées sur un homme et sur une femme celle-ci, après quelques inspira-tions, refusa de continuer, accusant une sensation insup-portable dans les organes respiratoires. Quant à l'homme âgé de quarante-deux ans, habitué à boire abondamment du vin et des liqueurs fortes, il usa hardiment de l'appareil, mais il resta réfractaire à l'inhala-tion des vapeurs éthérées. Dans le même service, un infirmier d'une vingtaine d'an- | 3 | 0.001446 | 0.013587 |
171.txt | 1,864 | -194 -la figure illuminée de Louis XV, il règne un as-pect de fierté glorieuse et de tristesse à la fois pour tant de gentilshommes perdus et morts au champ d'honneur autour de lui un pêle-mêle d'uniformes aux passe-poils bleus, roses, verts, jonquilles des régiments de Bourgogne, Cham-pagne, Royal-Vaisseau, enfin le régiment de par-tisans audacieux, les Grassins qui avaient con-tribué au gain de la bataille de Fontenoy. Ho-race Vernet si plein de distinction ne peignait pas avec le même bonheur les uniformes des ar-mées modernes 1 il faisait trop souvent des es-tampes la bataille de Fontenoy est un tableau. Voltaire a écrit non-seulement en prose élé-gante la bataille de Fontenoy, mais il a fait sur ce beau fait d'armes un poëme avec la prétention d'être épique, bulletin rimé d'une précision de dé-tail très-remarquable peu de couleurs, de rares éclairs de talent, des éloges prodigués à tous, car le poète était avant tout courtisan 2 O vous gloire, vertu, déesses de mon roi Redoutable Rellone et Minerve chérie Passion des grands coeurs, amour de la patrie. 1 Je n'en excepte même pas la prise de la Smala, vaste composition qui est une manière de bulletin de l'armée d'A-frique calqué sur toile. 2 Le poème de Fontenoy fut dédié au Roi Louis XV par Voltaire. | -194 -la figure illuminée de Louis XV, il règne un as-pect de fierté glorieuse et de tristesse à la fois pour tant de gentilshommes perdus et morts au champ d'honneur autour de lui un pêle-mêle d'uniformes aux passe-poils bleus, roses, verts, jonquilles des régiments de Bourgogne, Cham-pagne, Royal-Vaisseau, enfin le régiment de par-tisans audacieux, les Grassins qui avaient con-tribué au gain de la bataille de Fontenoy. Ho-race Vernet si plein de distinction ne peignait pas avec le même bonheur les uniformes des ar-mées modernes 1 il faisait trop souvent des es-tampes la bataille de Fontenoy est un tableau. Voltaire a écrit non-seulement en prose élé-gante la bataille de Fontenoy, mais il a fait sur ce beau fait d'armes un poëme avec la prétention d'être épique, bulletin rimé d'une précision de dé-tail très-remarquable peu de couleurs, de rares éclairs de talent, des éloges prodigués à tous, car le poète était avant tout courtisan 2 O vous gloire, vertu, déesses de mon roi Redoutable Rellone et Minerve chérie Passion des grands coeurs, amour de la patrie.@@@@@@@ 1 Je n'en excepte même pas la prise de la Smala, vaste composition qui est une manière de bulletin de l'armée d'A-frique calqué sur toile. 2 Le poème de Fontenoy fut dédié au Roi Louis XV par Voltaire. | ######## figure illuminée de Louis XV, il règne un as-pect de fierté glorieuse et de tristesse à la fois pour tant de gentilshommes perdus et morts au champ d'honneur autour de lui un pêle-mêle d'uniformes aux passe-poils bleus, roses, verts, jonquilles des régiments de Bourgogne, Cham-pagne, Royal-Vaisseau, enfin le régiment de par-tisans audacieux, les Grassins qui avaient con-tribué au gain de la bataille de Fontenoy. Ho-race Vernet si plein de distinction ne peignait pas avec le même bonheur les uniformes des ar-mées modernes 1 il faisait trop souvent des es-tampes la bataille de Fontenoy est un tableau. Voltaire a écrit non-seulement en prose élé-gante la bataille de Fontenoy, mais il a fait sur ce beau fait d'armes un poëme avec la prétention d'être épique, bulletin rimé d'une précision de dé-tail très-remarquable peu de couleurs, de rares éclairs de talent, des éloges prodigués à tous, car le poète était avant tout courtisan 2 O vous gloire, vertu, déesses de mon roi Redoutable Bellone et Minerve chérie Passion des grands coeurs, amour de la patrie. -194 - 1 Je n'en excepte même pas la prise de la Smala, vaste composition qui est une manière de bulletin de l'armée d'A-frique calqué sur toile. 2 Le poême de Fontenoy fut dédié au Roi Louis XV par Voltaire. | -194 -la figure illuminée de Louis XV, il règne un as-pect de fierté glorieuse et de tristesse à la fois pour tant de gentilshommes perdus et morts au champ d'honneur autour de lui un pêle-mêle d'uniformes aux passe-poils bleus, roses, verts, jonquilles des régiments de Bourgogne, Cham-pagne, Royal-Vaisseau, enfin le régiment de par-tisans audacieux, les Grassins qui avaient con-tribué au gain de la bataille de Fontenoy. Ho-race Vernet si plein de distinction ne peignait pas avec le même bonheur les uniformes des ar-mées modernes 1 il faisait trop souvent des es-tampes la bataille de Fontenoy est un tableau. Voltaire a écrit non-seulement en prose élé-gante la bataille de Fontenoy, mais il a fait sur ce beau fait d'armes un poëme avec la prétention d'être épique, bulletin rimé d'une précision de dé-tail très-remarquable peu de couleurs, de rares éclairs de talent, des éloges prodigués à tous, car le poète était avant tout courtisan 2 O vous gloire, vertu, déesses de mon roi Redoutable Bellone et Minerve chérie Passion des grands coeurs, amour de la patrie. -194 - 1 Je n'en excepte même pas la prise de la Smala, vaste composition qui est une manière de bulletin de l'armée d'A-frique calqué sur toile. 2 Le poême de Fontenoy fut dédié au Roi Louis XV par Voltaire. | -194 -la figure illuminée de Louis XV, il règne un as-pect de fierté glorieuse et de tristesse à la fois pour tant de gentilshommes perdus et morts au champ d'honneur autour de lui un pêle-mêle d'uniformes aux passe-poils bleus, roses, verts, jonquilles des régiments de Bourgogne, Cham-pagne, Royal-Vaisseau, enfin le régiment de par-tisans audacieux, les Grassins qui avaient con-tribué au gain de la bataille de Fontenoy. Ho-race Vernet si plein de distinction ne peignait pas avec le même bonheur les uniformes des ar-mées modernes 1 il faisait trop souvent des es-tampes la bataille de Fontenoy est un tableau. Voltaire a écrit non-seulement en prose élé-gante la bataille de Fontenoy, mais il a fait sur ce beau fait d'armes un poëme avec la prétention d'être épique, bulletin rimé d'une précision de dé-tail très-remarquable peu de couleurs, de rares éclairs de talent, des éloges prodigués à tous, car le poète était avant tout courtisan 2 O vous gloire, vertu, déesses de mon roi Redoutable Bellone et Minerve chérie Passion des grands coeurs, amour de la patrie. -194 - 1 Je n'en excepte même pas la prise de la Smala, vaste composition qui est une manière de bulletin de l'armée d'A-frique calqué sur toile. 2 Le poême de Fontenoy fut dédié au Roi Louis XV par Voltaire. | 9 | 0.007026 | 0.037815 |
429.txt | 1,891 | BRAQUE SANS QUEUE DU BOURBONNAIS Ce chien est une variété du braque français et c'est cer-tainement parmi les braques l'espèce qui s'est conservée la plus pure, probablement à cause de son originalité. Il est inexact de dire qu'il soit sans queue il possède en effet un rudiment de queue, long quelquefois à peine de deux pouces, et formant bien la pointe, ce qui la distingue des queues coupées. On ne sait trop d'où lui vient cette particularité. A mon avis, elle provient de l'habitude de couper la queue aux chiens d'une manière suivie pendant plusieurs généra-tions, car j'ai vu des fox-terriers naître courte queue et chose même plus extraordinaire n'en avoir pas du tout. La grande question pour avoir un chien de pure race, c'est d'abord qu'il soit courte.queue naturelle et ensuite que la couleur soit blanc et marron, clair ou fauve, avec des mouchetures serrées réparties uniformément sur tout le corps et peu ou pas de grandes taches sur le corps. Les chiens mouchetés de noir doivent être rigoureuse-ment écartés ils proviennent, soit d'un croisement avec un fils d'une chienne pointer noire et blanche importée d'Angleterre par le capitaine Phlipp, soit, ce qui a dû se présenter dans un bien plus grand nombre de cas, d'un croisement avec le braque bleu d'Auvergne. Comme apparence, je dirai que ce chien, de taille moyenne, vigoureusement construit et près de terre, re-présente assez bien un cob. Ce chien a non seulement une physionomie intelligente, mais est encore, d'après tous les renseignements que j'ai eus sur son compte, très rustique et excellent pour toutes les chasses. Quant à moi, j'en ai connu deux qui étaient remarqua-bles aussi je ne puis comprendre pourquoi les chasseurs les ont autant délaissés et vont créer des soi-disant races de braques plus légers que le vieux braque français, quand ils ont une aussi bonne race à leur disposition. Il a été publié dernièrement dans les journaux de sport deux très bons articles sur le braque du Bourbonnais l'un de M. Rochefort, l'autre de M. de la Merisaie. Les descriptions données par ces Messieurs sont, à très peu de chose près, d'accord avec celle que j'ai déjà moi-même publiée. M. Rochefort me paraît attribuer'à tort une tête légère et élégante au braque du Bourbonnais il a voulu certai-nement dire qu'elle est plus légère que celle du vieux braque. Il dit aussi que le pied est allongé, tandis qu'il me paraît plutôt rond. Mais pour la couleur et la forme générale du chien, nous sommes tout à fait d'accord. Quelques amateurs du Bourbonnais prétendent que la queue est souvent terminée par un noeud je doute que cela soit considéré comme une qualité. Mais si le chien naît courte queue, cela ne doit pas non plus le disqua-lifier. | BRAQUE SANS QUEUE DU BOURBONNAIS Ce chien est une variété du braque français et c'est cer-tainement parmi les braques l'espèce qui s'est conservée la plus pure, probablement à cause de son originalité. Il est inexact de dire qu'il soit sans queue il possède en effet un rudiment de queue, long quelquefois à peine de deux pouces, et formant bien la pointe, ce qui la distingue des queues coupées. On ne sait trop d'où lui vient cette particularité. A mon avis, elle provient de l'habitude de couper la queue aux chiens d'une manière suivie pendant plusieurs généra-tions, car j'ai vu des fox-terriers naître courte queue et chose même plus extraordinaire n'en avoir pas du tout. La grande question pour avoir un chien de pure race, c'est d'abord qu'il soit courte.queue naturelle et ensuite que la couleur soit blanc et marron, clair ou fauve, avec des mouchetures serrées réparties uniformément sur tout le corps et peu ou pas de grandes taches sur le corps. Les chiens mouchetés de noir doivent être rigoureuse-ment écartés ils proviennent, soit d'un croisement avec un fils d'une chienne pointer noire et blanche importée d'Angleterre par le capitaine Ph@lipp, soit, ce qui a dû se présenter dans un bien plus grand nombre de cas, d'un croisement avec le braque bleu d'Auvergne. Comme apparence, je dirai que ce chien, de taille moyenne, vigoureusement construit et près de terre, re-présente assez bien un cob. Ce chien a non seulement une physiono@mie intelligente, mais est encore, d'après tous les renseignements que j'ai eus sur son compte, très rustique et excellent pour toutes les chasses. Quant à moi, j'en ai connu deux qui étaient remarqua-bles aussi je ne puis comprendre pourquoi les chasseurs les ont autant délaissés et vont créer des soi-disant races de braques plus légers que le vieux braque français, quand ils ont une aussi bonne race à leur disposition. Il a été publié dernièrement dans les journaux de sport deux très bons articles sur le braque du Bourbonnais l'un de M. Rochefort, l'autre de M. de la Merisaie. Les descriptions données par ces Messieurs sont, à très peu de chose près, d'accord avec celle que j'ai déjà moi-même publiée. M. Rochefort me paraît attribuer'à tort une tête légère et élégante au braque du Bourbonnais il a voulu certai-nement dire qu'elle est plus légère que celle du vieux braque. Il dit aussi que le pied est allongé, tandis qu'il me paraît plutôt rond. Mais pour la couleur et la forme générale du chien, nous sommes tout à fait d'accord. Quelques amateurs du Bourbonnais prétendent que la queue est souvent terminée par un noeud je doute que cela soit considéré comme une qualité. Mais si le chien naît courte queue, cela ne doit pas non plus le disqua-lifier. | BRAQUE SANS QUEUE DU BOURBONNAIS Ce chien est une variété du braque français et c'est cer-tainement parmi les braques l'espèce qui s'est conservée la plus pure, probablement à cause de son originalité. Il est inexact de dire qu'il soit sans queue il possède en effet un rudiment de queue, long quelquefois à peine de deux pouces, et formant bien la pointe, ce qui la distingue des queues coupées. On ne sait trop d'où lui vient cette particularité. A mon avis, elle provient de l'habitude de couper la queue aux chiens d'une manière suivie pendant plusieurs généra-tions, car j'ai vu des fox-terriers naître courte queue et chose même plus extraordinaire n'en avoir pas du tout. La grande question pour avoir un chien de pure race, c'est d'abord qu'il soit courte queue naturelle et ensuite que la couleur soit blanc et marron, clair ou fauve, avec des mouchetures serrées réparties uniformément sur tout le corps et peu ou pas de grandes taches sur le corps. Les chiens mouchetés de noir doivent être rigoure@se-ment écartés ils proviennent, soit d'un croisement avec un fils d'une chienne pointer noire et blanche importée d'Angleterre par le capitaine Phili@p, soit, ce qui a dû se présenter dans un bien plus grand nombre de cas, d'un croisement avec le braque bleu d'Auvergne. Comme apparence, je dirai que ce chien, de taille moyenne, vigoure@sement construit et près de terre, re-présente assez bien un cob. Ce chien a non seulement une physiononmie intelligente, mais est encore, d'après tous les renseignements que j'ai eus sur son compte, très rustique et excellent pour toutes les chasses. Quant à moi, j'en ai connu deux qui étaient remarqua-bles aussi je ne puis comprendre pourquoi les chasseurs les ont autant délaissés et vont créer des soi-disant races de braques plus légers que le vieux braque français, quan@ ils ont une aussi bonne race à leur disposition. Il a été publié dernièrement dans les journaux de sport deux très bons articles sur le braque du Bourbonnais l'un de M. Rochefort. l'autre de M. de la Merisaie. Les descriptions données par ces Messieurs sont, à très peu de chose près, d'accord avec celle que j'ai déjà moi-même publiée. M. Rochefort me paraît attribuer à tort une tête légère et élégante au braque du Bourbonnais il a voulu certai-nement dire qu'elle est plus légère que celle du vieux braque. Il dit aussi que le pied est allongé, tandis qu'il me parait plutôt rond. Mais pour la couleur et la forme générale du chien, nous sommes tout à fait d'accord. Quelques amateurs du Bourbonnais prétendent que la queue est souvent terminée par un noeud je doute que cela soit considéré comme une qualité. Mais si le chien naît courte queue, cela ne doit pas non plus le disqua-lifier. | BRAQUE SANS QUEUE DU BOURBONNAIS Ce chien est une variété du braque français et c'est cer-tainement parmi les braques l'espèce qui s'est conservée la plus pure, probablement à cause de son originalité. Il est inexact de dire qu'il soit sans queue il possède en effet un rudiment de queue, long quelquefois à peine de deux pouces, et formant bien la pointe, ce qui la distingue des queues coupées. On ne sait trop d'où lui vient cette particularité. A mon avis, elle provient de l'habitude de couper la queue aux chiens d'une manière suivie pendant plusieurs généra-tions, car j'ai vu des fox-terriers naître courte queue et chose même plus extraordinaire n'en avoir pas du tout. La grande question pour avoir un chien de pure race, c'est d'abord qu'il soit courte queue naturelle et ensuite que la couleur soit blanc et marron, clair ou fauve, avec des mouchetures serrées réparties uniformément sur tout le corps et peu ou pas de grandes taches sur le corps. Les chiens mouchetés de noir doivent être rigoure@se-ment écartés ils proviennent, soit d'un croisement avec un fils d'une chienne pointer noire et blanche importée d'Angleterre par le capitaine Phili@p, soit, ce qui a dû se présenter dans un bien plus grand nombre de cas, d'un croisement avec le braque bleu d'Auvergne. Comme apparence, je dirai que ce chien, de taille moyenne, vigoure@sement construit et près de terre, re-présente assez bien un cob. Ce chien a non seulement une physiononmie intelligente, mais est encore, d'après tous les renseignements que j'ai eus sur son compte, très rustique et excellent pour toutes les chasses. Quant à moi, j'en ai connu deux qui étaient remarqua-bles aussi je ne puis comprendre pourquoi les chasseurs les ont autant délaissés et vont créer des soi-disant races de braques plus légers que le vieux braque français, quan@ ils ont une aussi bonne race à leur disposition. Il a été publié dernièrement dans les journaux de sport deux très bons articles sur le braque du Bourbonnais l'un de M. Rochefort. l'autre de M. de la Merisaie. Les descriptions données par ces Messieurs sont, à très peu de chose près, d'accord avec celle que j'ai déjà moi-même publiée. M. Rochefort me paraît attribuer à tort une tête légère et élégante au braque du Bourbonnais il a voulu certai-nement dire qu'elle est plus légère que celle du vieux braque. Il dit aussi que le pied est allongé, tandis qu'il me parait plutôt rond. Mais pour la couleur et la forme générale du chien, nous sommes tout à fait d'accord. Quelques amateurs du Bourbonnais prétendent que la queue est souvent terminée par un noeud je doute que cela soit considéré comme une qualité. Mais si le chien naît courte queue, cela ne doit pas non plus le disqua-lifier. | BRAQUE SANS QUEUE DU BOURBONNAIS Ce chien est une variété du braque français et c'est cer-tainement parmi les braques l'espèce qui s'est conservée la plus pure, probablement à cause de son originalité. Il est inexact de dire qu'il soit sans queue il possède en effet un rudiment de queue, long quelquefois à peine de deux pouces, et formant bien la pointe, ce qui la distingue des queues coupées. On ne sait trop d'où lui vient cette particularité. A mon avis, elle provient de l'habitude de couper la queue aux chiens d'une manière suivie pendant plusieurs généra-tions, car j'ai vu des fox-terriers naître courte queue et chose même plus extraordinaire n'en avoir pas du tout. La grande question pour avoir un chien de pure race, c'est d'abord qu'il soit courte queue naturelle et ensuite que la couleur soit blanc et marron, clair ou fauve, avec des mouchetures serrées réparties uniformément sur tout le corps et peu ou pas de grandes taches sur le corps. Les chiens mouchetés de noir doivent être rigourese-ment écartés ils proviennent, soit d'un croisement avec un fils d'une chienne pointer noire et blanche importée d'Angleterre par le capitaine Philip, soit, ce qui a dû se présenter dans un bien plus grand nombre de cas, d'un croisement avec le braque bleu d'Auvergne. Comme apparence, je dirai que ce chien, de taille moyenne, vigouresement construit et près de terre, re-présente assez bien un cob. Ce chien a non seulement une physiononmie intelligente, mais est encore, d'après tous les renseignements que j'ai eus sur son compte, très rustique et excellent pour toutes les chasses. Quant à moi, j'en ai connu deux qui étaient remarqua-bles aussi je ne puis comprendre pourquoi les chasseurs les ont autant délaissés et vont créer des soi-disant races de braques plus légers que le vieux braque français, quan ils ont une aussi bonne race à leur disposition. Il a été publié dernièrement dans les journaux de sport deux très bons articles sur le braque du Bourbonnais l'un de M. Rochefort. l'autre de M. de la Merisaie. Les descriptions données par ces Messieurs sont, à très peu de chose près, d'accord avec celle que j'ai déjà moi-même publiée. M. Rochefort me paraît attribuer à tort une tête légère et élégante au braque du Bourbonnais il a voulu certai-nement dire qu'elle est plus légère que celle du vieux braque. Il dit aussi que le pied est allongé, tandis qu'il me parait plutôt rond. Mais pour la couleur et la forme générale du chien, nous sommes tout à fait d'accord. Quelques amateurs du Bourbonnais prétendent que la queue est souvent terminée par un noeud je doute que cela soit considéré comme une qualité. Mais si le chien naît courte queue, cela ne doit pas non plus le disqua-lifier. | 10 | 0.003679 | 0.021869 |
373.txt | 1,890 | 66 LE FRANC-TIREUR KOLB. que sa blessure, lui donnaient une forte fièvre, le bruit de l'arrivée des prisonniers s'était répandu dans le village. Lorsque Michel sur sa civière était passé avec ses com-pagnons, entre les soldats prussiens, beaucoup de femmes avaient pu les voir, cachées qu'elles étaient derrière les persiennes des fenêtres. Justement les prisonniers avaient dû défiler devant la maison de Hans, le digne ami de Péter Kolb, et là, derrière les rideaux, Suzanne avec Marie-Anne et d'autres person-nes regardaient, effrayées, ces troupes sombres passer, passer sans cesse ! Tout à coup Suzanne jeta un cri et tomba évanouie dans les bras de la vieille Marie-Anne elle avait, la première, aperçu Michel pâle et blessé au milieu des ennemis. Les autres femmes, détournées par cet incident, occu-pées à donner des soins attentifs à lajeune fille, n'avaient point vu Michel et lorsqu'elle put revenir à elle, on lui demanda quelle frayeur, quelle émotion subite l'avait frappée. Elle raconta en pleurant ce qu'elle avait vu. Peut-être te trompes-tu, ma pauvre Suzanne ! dit Mme Hans. Ton trouble, ton émotion, en apercevant des prisonniers français, t'auront tourné la tête tu as cru voir Michel! Tu sais bien qu'il est à Thionville. -Non! non! c'est lui ! disait Suzanne. Je l'ai bien re-connu, malgré sa pâleur, malgré le mouchoir qui envelop-pait sa tête ! II est prisonnier, il est blessé, mourant peut-être !. Oh! il faut que j'aie de ses nouvelles!. Sortons, Madame Hans, Marie-Anne, nous le verrons peut-être ! Ma chère Suzanne, dit la vieille servante, il serait dangereux pour vous de sortir vous savez que les Prus-siens sont furieux contre votre oncle. S'ils appre-naient que la nièce de Péter Kolb est ici, ils pourraient se venger sur vous du mal que leur a fait mon brave | 66 LE FRANC-TIREUR KOLB. que sa blessure, lui donnaient une forte fièvre, le bruit de l'arrivée des prisonniers s'était répandu dans le village. Lorsque Michel sur sa civière était passé avec ses com-pagnons, entre les soldats prussiens, beaucoup de femmes avaient pu les voir, cachées qu'elles étaient derrière les persiennes des fenêtres. Justement les prisonniers avaient dû défiler devant la maison de Hans, le digne ami de Péter Kolb, et là, derrière les rideaux, Suzanne avec Marie-Anne et d'autres person-nes regardaient, effrayées, ces troupes sombres passer, passer sans cesse ! Tout à coup Suzanne jeta un cri et tomba évanouie dans les bras de la vieille Marie-Anne elle avait, la première, aperçu Michel pâle et blessé au milieu des ennemis. Les autres femmes, détournées par cet incident, occu-pées à donner des soins attentifs à la@jeune fille, n'avaient point vu Michel et lorsqu'elle put revenir à elle, on lui demanda quelle frayeur, quelle émotion subite l'avait frappée. Elle raconta en pleurant ce qu'elle avait vu. @Peut-être te trompes-tu, ma pauvre Suzanne ! dit Mme Hans. Ton trouble, ton émotion, en apercevant des prisonniers français, t'auront tourné la tête tu as cru voir Michel! Tu sais bien qu'il est à Thionville. -Non! non! c'est lui ! disait Suzanne. Je l'ai bien re-connu, malgré sa pâleur, malgré le mouchoir qui envelop-pait sa tête ! II est prisonnier, il est blessé, mourant peut-être !.@@ Oh! il faut que j'aie de ses nouvelles!@@. Sortons, Madame Hans, Marie-Anne, nous le verrons peut-être ! @Ma chère Suzanne, dit la vieille servante, il serait dangereux pour vous de sortir vous savez que les Prus-siens sont furieux contre votre oncle@@. S'ils appre-naient que la nièce de Péter Kolb est ici, ils pourraient se venger sur vous du mal que leur a fait mon brave | ## LE FRANC-TIREUR KOLB. que sa blessure, lui donnaient une forte fièvre, le bruit de l'arrivée des prisonniers s'était répandu dans le village. Lorsque Michel sur sa civière était passé avec ses com-pagnons, entre les soldats prussiens, beaucoup de femmes avaient pu les voir, cachées qu'elles étaient derrière les persiennes des fenêtres. Justement les prisonniers avaient dû défiler devant la maison de Hans, le digne ami de Péter Kolb, et là, derrière les rideaux, Suzanne avec Marie-Anne et d'autres person-nes regardaient, effrayées, ces troupes sombres passer, passer sans cesse@! Tout à coup Suzanne jeta un cri et tomba évanouie dans les bras de la vieille Marie-Anne elle avait, la première, aperçu Michel pâle et blessé au milieu des ennemis. Les autres femmes, détournées par cet incident, occu-pées à donner des soins attentifs à la jeune fille, n'avaient point vu Michel et lorsqu'elle put revenir à elle, on lui demanda quelle frayeur, quelle émotion subite l'avait frappée. Elle raconta en pleurant ce qu'elle avait vu. -Peut-être te trompes-tu, ma pauvre Suzanne ! dit Mme Hans. Ton trouble, ton émotion, en apercevant des prisonniers français, t'auront tourné la tête tu as cru voir Michel! Tu sais bien qu'il est à Thionville. -Non! non! c'est lui@! disait Suzanne. Je l'ai bien re-connu, malgré sa pâleur, malgré le mouchoir qui envelop-pait sa tête@! Il est prisonnier, il est blessé, mourant peut-être !... Oh! il faut que j'aie de ses nouvelles!... Sortons, Madame Hans, Marie-Anne, nous le verrons peut-être@! -Ma chère Suzanne, dit la vieille servante, il serait dangereux pour vous de sortir vous savez que les Prus-siens sont furieux contre votre oncle... S'ils appre-naient que la nièce de Péter Kolb est ici, ils pourraient se venger sur vous du mal que leur a fait mon brave | 66 LE FRANC-TIREUR KOLB. que sa blessure, lui donnaient une forte fièvre, le bruit de l'arrivée des prisonniers s'était répandu dans le village. Lorsque Michel sur sa civière était passé avec ses com-pagnons, entre les soldats prussiens, beaucoup de femmes avaient pu les voir, cachées qu'elles étaient derrière les persiennes des fenêtres. Justement les prisonniers avaient dû défiler devant la maison de Hans, le digne ami de Péter Kolb, et là, derrière les rideaux, Suzanne avec Marie-Anne et d'autres person-nes regardaient, effrayées, ces troupes sombres passer, passer sans cesse@! Tout à coup Suzanne jeta un cri et tomba évanouie dans les bras de la vieille Marie-Anne elle avait, la première, aperçu Michel pâle et blessé au milieu des ennemis. Les autres femmes, détournées par cet incident, occu-pées à donner des soins attentifs à la jeune fille, n'avaient point vu Michel et lorsqu'elle put revenir à elle, on lui demanda quelle frayeur, quelle émotion subite l'avait frappée. Elle raconta en pleurant ce qu'elle avait vu. -Peut-être te trompes-tu, ma pauvre Suzanne ! dit Mme Hans. Ton trouble, ton émotion, en apercevant des prisonniers français, t'auront tourné la tête tu as cru voir Michel! Tu sais bien qu'il est à Thionville. -Non! non! c'est lui@! disait Suzanne. Je l'ai bien re-connu, malgré sa pâleur, malgré le mouchoir qui envelop-pait sa tête@! Il est prisonnier, il est blessé, mourant peut-être !... Oh! il faut que j'aie de ses nouvelles!... Sortons, Madame Hans, Marie-Anne, nous le verrons peut-être@! -Ma chère Suzanne, dit la vieille servante, il serait dangereux pour vous de sortir vous savez que les Prus-siens sont furieux contre votre oncle... S'ils appre-naient que la nièce de Péter Kolb est ici, ils pourraient se venger sur vous du mal que leur a fait mon brave | 66 LE FRANC-TIREUR KOLB. que sa blessure, lui donnaient une forte fièvre, le bruit de l'arrivée des prisonniers s'était répandu dans le village. Lorsque Michel sur sa civière était passé avec ses com-pagnons, entre les soldats prussiens, beaucoup de femmes avaient pu les voir, cachées qu'elles étaient derrière les persiennes des fenêtres. Justement les prisonniers avaient dû défiler devant la maison de Hans, le digne ami de Péter Kolb, et là, derrière les rideaux, Suzanne avec Marie-Anne et d'autres person-nes regardaient, effrayées, ces troupes sombres passer, passer sans cesse! Tout à coup Suzanne jeta un cri et tomba évanouie dans les bras de la vieille Marie-Anne elle avait, la première, aperçu Michel pâle et blessé au milieu des ennemis. Les autres femmes, détournées par cet incident, occu-pées à donner des soins attentifs à la jeune fille, n'avaient point vu Michel et lorsqu'elle put revenir à elle, on lui demanda quelle frayeur, quelle émotion subite l'avait frappée. Elle raconta en pleurant ce qu'elle avait vu. -Peut-être te trompes-tu, ma pauvre Suzanne ! dit Mme Hans. Ton trouble, ton émotion, en apercevant des prisonniers français, t'auront tourné la tête tu as cru voir Michel! Tu sais bien qu'il est à Thionville. -Non! non! c'est lui! disait Suzanne. Je l'ai bien re-connu, malgré sa pâleur, malgré le mouchoir qui envelop-pait sa tête! Il est prisonnier, il est blessé, mourant peut-être !... Oh! il faut que j'aie de ses nouvelles!... Sortons, Madame Hans, Marie-Anne, nous le verrons peut-être! -Ma chère Suzanne, dit la vieille servante, il serait dangereux pour vous de sortir vous savez que les Prus-siens sont furieux contre votre oncle... S'ils appre-naient que la nièce de Péter Kolb est ici, ils pourraient se venger sur vous du mal que leur a fait mon brave | 14 | 0.007778 | 0.028902 |
415.txt | 1,876 | -22 -matisme d'une articulation sur la plèvre. Il faut admettre ici soit l'influence d'une cause accidentelle, soit la ten-dance à l'extension, à la diffusion qui caractérise l'inflam-mation rhumatismale. Après avoir vu ce qui se passe du côté des jointures au début et dans le cours de la pleurésie, nous devons recher-cher quels sont les signes physiques et les caractères dis-tinctifs que révèle l'examen thoraeique, lors de l'envahis-sement de la plèvre par le rhumatisme. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, a pleurésie qui survient dans le cours du rhumatisme articulaire aigu, ne s'annonce pas toujours par des symptômes violents, et pro-pres à frapper l'observateur. Les malades n'accusent qu'as-sez rarement le frisson que l'on remarque dans la pleurésie ordinaire. La douleur quelquefois très-vive, est ordinaire-ment modérée elle n'est pas localisée en un point fixe, mais disséminée dans le côté atteint. Il est beaucoup de pleurésies rhumatismales dans lesquelles la douleur est sourde et si légère que les malades, tout en la signalant, s'en plaignent à peine. Quelques malades enfin n'accusent aucune douleur. C'est que dans les cas où la pleurésie est compliquée d'une péricardite très-aiguë ou d'un violent rhumatisme articulaire, la douleur de la pleurésie est sou-vent masquée, obscurcie par celle de la péricardite ou du rhumatisme, conformément à la loi d'Hippocrate Duobus doloribus simul obortis non in eodem loco, vehementior obscurat alterum. L'épanchement devient ordinairement très-considérable sans occasionner d'anxiété et d'oppression notables, en rapport avec son abondance. - Il peut arriver que le li-quide inflammatoire se produise d'emblée. Alors les symp-tômes dyspnéïques sont très-prononcés et peuvent aller jusqu'à l'orthopnée. Le coeur se déplacera si la pleurésie est | -22 -matisme d'une articulation sur la plèvre. Il faut admettre ici soit l'influence d'une cause accidentelle, soit la ten-dance à l'extension, à la diffusion qui caractérise l'inflam-mation rhumatismale. Après avoir vu ce qui se passe du côté des jointures au début et dans le cours de la pleurésie, nous devons recher-cher quels sont les signes physiques et les caractères dis-tinctifs que révèle l'examen thoraeique, lors de l'envahis-sement de la plèvre par le rhumatisme. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, @a pleurésie qui survient dans le cours du rhumatisme articulaire aigu, ne s'annonce pas toujours par des symptômes violents, et pro-pres à frapper l'observateur. Les malades n'accusent qu'as-sez rarement le frisson que l'on remarque dans la pleurésie ordinaire. La douleur quelquefois très-vive, est ordinaire-ment modérée elle n'est pas localisée en un point fixe, mais disséminée dans le côté atteint. Il est beaucoup de pleurésies rhumatismales dans lesquelles la douleur est sourde et si légère que les malades, tout en la signalant, s'en plaignent à peine. Quelques malades enfin n'accusent aucune douleur. C'est que dans les cas où la pleurésie est compliquée d'une péricardite très-aiguë ou d'un violent rhumatisme articulaire, la douleur de la pleurésie est sou-vent masquée, obscurcie par celle de la péricardite ou du rhumatisme, conformément à la loi d'Hippocrate Duobus doloribus simul obortis non in eodem loco, vehementior obscurat alterum. L'épanchement devient ordinairement très-considérable sans occasionner d'anxiété et d'oppression notables, en rapport avec son abondance. - Il peut arriver que le li-quide inflammatoire se produise d'emblée. Alors les symp-tômes dyspnéïques sont très-prononcés et peuvent aller jusqu'à l'orthopnée. Le coeur se déplacera si la pleurésie est | -22 -matisme d'une articulation sur la plèvre. Il faut admettre ici soit l'influence d'une cause accidentelle, soit la ten-dance à l'extension, à la diffusion qui caractérise l'inflam-mation rhumatismale. Après avoir vu ce qui se passe du côté des jointures au début et dans le cours de la pleurésie, nous devons recher-cher quels sont les signes physiques et les caractères dis-tinctifs que révèle l'examen thoracique, lors de l'envahis-sement de la plèvre par le rhumatisme. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, la pleurésie qui survient dans le cours du rhumatisme articulaire aigu, ne s'annonce pas toujours par des symptômes violents, et pro-pres à frapper l'observateur. Les malades n'accusent qu'as-sez rarement le frisson que l'on remarque dans la pleurésie ordinaire. La douleur quelquefois très-vive, est ordinaire-ment modérée elle n'est pas localisée en un point fixe, mais disséminée dans le côté atteint. Il est beaucoup de pleurésies rhumatismales dans lesquelles la douleur est sourde et si légère que les malades, tout en la signalant, s'en plaignent à peine. Quelques malades enfin n'accusent aucune douleur. C'est que dans les cas où la pleurésie est compliquée d'une péricardite très-aiguë ou d'un violent rhumatisme articulaire, la douleur de la pleurésie est sou-vent masquée, obscurcie par celle de la péricardite ou du rhumatisme, conformément à la loi d'Hippocrate Duobus doloribus simul obortis non in eodem loco, vehementior obscurat alterum. L'épanchement devient ordinairement très-considérable sans occasionner d'anxiété et d'oppression notables, en rapport avec son abondance. -@Il peut arriver que le li-quide inflammatoire se produise d'emblée. Alors les symp-tômes dysphéïques sont très-prononcés et peuvent aller jusqu'à l'orthopnée. Le coeur se déplacera si la pleurésie est | -22 -matisme d'une articulation sur la plèvre. Il faut admettre ici soit l'influence d'une cause accidentelle, soit la ten-dance à l'extension, à la diffusion qui caractérise l'inflam-mation rhumatismale. Après avoir vu ce qui se passe du côté des jointures au début et dans le cours de la pleurésie, nous devons recher-cher quels sont les signes physiques et les caractères dis-tinctifs que révèle l'examen thoracique, lors de l'envahis-sement de la plèvre par le rhumatisme. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, la pleurésie qui survient dans le cours du rhumatisme articulaire aigu, ne s'annonce pas toujours par des symptômes violents, et pro-pres à frapper l'observateur. Les malades n'accusent qu'as-sez rarement le frisson que l'on remarque dans la pleurésie ordinaire. La douleur quelquefois très-vive, est ordinaire-ment modérée elle n'est pas localisée en un point fixe, mais disséminée dans le côté atteint. Il est beaucoup de pleurésies rhumatismales dans lesquelles la douleur est sourde et si légère que les malades, tout en la signalant, s'en plaignent à peine. Quelques malades enfin n'accusent aucune douleur. C'est que dans les cas où la pleurésie est compliquée d'une péricardite très-aiguë ou d'un violent rhumatisme articulaire, la douleur de la pleurésie est sou-vent masquée, obscurcie par celle de la péricardite ou du rhumatisme, conformément à la loi d'Hippocrate Duobus doloribus simul obortis non in eodem loco, vehementior obscurat alterum. L'épanchement devient ordinairement très-considérable sans occasionner d'anxiété et d'oppression notables, en rapport avec son abondance. -@Il peut arriver que le li-quide inflammatoire se produise d'emblée. Alors les symp-tômes dysphéïques sont très-prononcés et peuvent aller jusqu'à l'orthopnée. Le coeur se déplacera si la pleurésie est | -22 -matisme d'une articulation sur la plèvre. Il faut admettre ici soit l'influence d'une cause accidentelle, soit la ten-dance à l'extension, à la diffusion qui caractérise l'inflam-mation rhumatismale. Après avoir vu ce qui se passe du côté des jointures au début et dans le cours de la pleurésie, nous devons recher-cher quels sont les signes physiques et les caractères dis-tinctifs que révèle l'examen thoracique, lors de l'envahis-sement de la plèvre par le rhumatisme. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, la pleurésie qui survient dans le cours du rhumatisme articulaire aigu, ne s'annonce pas toujours par des symptômes violents, et pro-pres à frapper l'observateur. Les malades n'accusent qu'as-sez rarement le frisson que l'on remarque dans la pleurésie ordinaire. La douleur quelquefois très-vive, est ordinaire-ment modérée elle n'est pas localisée en un point fixe, mais disséminée dans le côté atteint. Il est beaucoup de pleurésies rhumatismales dans lesquelles la douleur est sourde et si légère que les malades, tout en la signalant, s'en plaignent à peine. Quelques malades enfin n'accusent aucune douleur. C'est que dans les cas où la pleurésie est compliquée d'une péricardite très-aiguë ou d'un violent rhumatisme articulaire, la douleur de la pleurésie est sou-vent masquée, obscurcie par celle de la péricardite ou du rhumatisme, conformément à la loi d'Hippocrate Duobus doloribus simul obortis non in eodem loco, vehementior obscurat alterum. L'épanchement devient ordinairement très-considérable sans occasionner d'anxiété et d'oppression notables, en rapport avec son abondance. -Il peut arriver que le li-quide inflammatoire se produise d'emblée. Alors les symp-tômes dysphéïques sont très-prononcés et peuvent aller jusqu'à l'orthopnée. Le coeur se déplacera si la pleurésie est | 4 | 0.002205 | 0.013559 |
372.txt | 1,890 | 58 LE FRANC-TIREUR KOLD. l'autre rive, à trois cents mètres, les coups de feu conti-nuaient entre les avant-postes, les soldats prirent dans leurs bras le jeune capitaine toujours évanoui, et l'on se dirigea vers une poterne qui ouvrait sur la rivière et con-duisait dans la ville. Quelques instants plus tard, la petite troupe arrivait au poste qui se trouve près de la porte de la citadelle le jeune capitaine était étendu sur un lit de camp, et on lui prodi-guait les soins les plus empressés. On s'aperçut alors qu'il avait été blessé au côté, ses vêtements étaient cou-verts de sang. Cependant, grâce aux efforts d'un chirurgien appelé aussitôt, il revint à lui. Ses yeux brillèrent de joie lorsqu'il se vit entouré de soldats français, et il indiqua de la main le plastron de sa chemise. Cherchez là, dit-il. Péter Kolb en tr'ouvrit la chemise et vit un papier cousu entre les plis du devant. Il le prit et le remit au comman-dant de place qui venait d'entrer dans le corps de garde. Le jeune capitaine s'était affaissé de nouveau, affaibli par la perte du sang. Le commandant, après avoir pris connaissance de la dépêche, serra avec émotion la main du brave franc-tireur,qui raconta à haute voix comment ils étaient arrivés, le jeune officier et lui, au pied des remparts. Modeste autant que brave, il attribua la plus grande part du succès et de la bravoure à son compagnon mais celui-ci, qui s'était ranimé, et qui avait entendu, dit d'une voix faible, mais claire C'est lui, c'est ce brave homme qui m'a conduit, lui qui m'a sauvé en s'exposant à la mort sans lui, je n'au-rais pu remplir ma mission. Il prit la main de Péter Kolb. et les deux braves s'embras-sèrent, au milieu de l'admiration de tous. Le commandant fit porter chez lui le jeune capitaine, | 58 LE FRANC-TIREUR KOLD. l'autre rive, à trois cents mètres, les coups de feu conti-nuaient entre les avant-postes, les soldats prirent dans leurs bras le jeune capitaine toujours évanoui, et l'on se dirigea vers une poterne qui ouvrait sur la rivière et con-duisait dans la ville. Quelques instants plus tard, la petite troupe arrivait au poste qui se trouve près de la porte de la citadelle le jeune capitaine était étendu sur un lit de camp, et on lui prodi-guait les soins les plus empressés. On s'aperçut alors qu'il avait été blessé au côté, ses vêtements étaient cou-verts de sang. Cependant, grâce aux efforts d'un chirurgien appelé aussitôt, il revi@nt à lui. Ses yeux brillèrent de joie lorsqu'il se vit entouré de soldats français, et il indiqua de la main le plastron de sa chemise. @Cherchez là, dit-il. Péter Kolb en tr'ouvrit la chemise et vit un papier cousu entre les plis du devant. Il le prit et le remit au comman-dant de place qui venait d'entrer dans le corps de garde. Le jeune capitaine s'était affaissé de nouveau, affaibli par la perte du sang. Le commandant, après avoir pris connaissance de la dépêche, serra avec émotion la main du brave franc-tireur,@qui raconta à haute voix comment ils étaient arrivés, le jeune officier et lui, au pied des remparts. Modeste autant que brave, il attribua la plus grande part du succès et de la bravoure à son compagnon mais celui-ci, qui s'était ranimé, et qui avait entendu, dit d'une voix faible, mais claire @C'est lui, c'est ce brave homme qui m'a conduit, lui qui m'a sauvé en s'exposant à la mort sans lui, je n'au-rais pu remplir ma mission. Il prit la main de Péter Kolb. et les deux braves s'embras-sèrent, au milieu de l'admiration de tous. Le commandant fit porter chez lui le jeune capitaine, | 58 LE FRANC-TIREUR KOLB. l'autre rive, à trois cents mètres, les coups de feu conti-nuaient entre les avant-postes, les soldats prirent dans leurs bras le jeune capitaine toujours évanoui, et l'on se dirigea vers une poterne qui ouvrait sur la rivière et con-duisait dans la ville. Quelques instants plus tard, la petite troupe arrivait au poste qui se trouve près de la porte de la citadelle le jeune capitaine était étendu sur un lit de camp, et on lui prodi-guait les soins les plus empressés. On s'aperçut alors qu'il avait été blessé au côté, ses vêtements étaient cou-verts de sang. Cependant, grâce aux efforts d'un chirurgien appelé aussitôt, il revient à lui. Ses yeux brillèrent de joie lorsqu'il se vit entouré de soldats français, et il indiqua de la main le plastron de sa chemise. -Cherchez là, dit-il. Péter Kolb en@tr'ouvrit la chemise et vit un papier cousu entre les plis du devant. Il le prit et le remit au comman-dant de place qui venait d'entrer dans le corps de garde. Le jeune capitaine s'était affaissé de nouveau, affaibli par la perte du sang. Le commandant, après avoir pris connaissance de la dépêche, serra avec émotion la main du brave franc-tireur, qui raconta à haute voix comment ils étaient arrivés, le jeune officier et lui, au pied des remparts. Modeste autant que brave, il attribua la plus grande part du succès et de la bravoure à son compagnon mais celui-ci, qui s'était ranimé, et qui avait entendu, dit d'une voix faible, mais claire -C'est lui, c'est ce brave homme qui m'a conduit, lui qui m'a sauvé en s'exposant à la mort sans lui, je n'au-rais pu remplir ma mission. Il prit la main de Péter Kolb. et les deux braves s'embras-sèrent, au milieu de l'admiration de tous. Le commandant fit porter chez lui le jeune capitaine, | 58 LE FRANC-TIREUR KOLB. l'autre rive, à trois cents mètres, les coups de feu conti-nuaient entre les avant-postes, les soldats prirent dans leurs bras le jeune capitaine toujours évanoui, et l'on se dirigea vers une poterne qui ouvrait sur la rivière et con-duisait dans la ville. Quelques instants plus tard, la petite troupe arrivait au poste qui se trouve près de la porte de la citadelle le jeune capitaine était étendu sur un lit de camp, et on lui prodi-guait les soins les plus empressés. On s'aperçut alors qu'il avait été blessé au côté, ses vêtements étaient cou-verts de sang. Cependant, grâce aux efforts d'un chirurgien appelé aussitôt, il revient à lui. Ses yeux brillèrent de joie lorsqu'il se vit entouré de soldats français, et il indiqua de la main le plastron de sa chemise. -Cherchez là, dit-il. Péter Kolb en@tr'ouvrit la chemise et vit un papier cousu entre les plis du devant. Il le prit et le remit au comman-dant de place qui venait d'entrer dans le corps de garde. Le jeune capitaine s'était affaissé de nouveau, affaibli par la perte du sang. Le commandant, après avoir pris connaissance de la dépêche, serra avec émotion la main du brave franc-tireur, qui raconta à haute voix comment ils étaient arrivés, le jeune officier et lui, au pied des remparts. Modeste autant que brave, il attribua la plus grande part du succès et de la bravoure à son compagnon mais celui-ci, qui s'était ranimé, et qui avait entendu, dit d'une voix faible, mais claire -C'est lui, c'est ce brave homme qui m'a conduit, lui qui m'a sauvé en s'exposant à la mort sans lui, je n'au-rais pu remplir ma mission. Il prit la main de Péter Kolb. et les deux braves s'embras-sèrent, au milieu de l'admiration de tous. Le commandant fit porter chez lui le jeune capitaine, | 58 LE FRANC-TIREUR KOLB. l'autre rive, à trois cents mètres, les coups de feu conti-nuaient entre les avant-postes, les soldats prirent dans leurs bras le jeune capitaine toujours évanoui, et l'on se dirigea vers une poterne qui ouvrait sur la rivière et con-duisait dans la ville. Quelques instants plus tard, la petite troupe arrivait au poste qui se trouve près de la porte de la citadelle le jeune capitaine était étendu sur un lit de camp, et on lui prodi-guait les soins les plus empressés. On s'aperçut alors qu'il avait été blessé au côté, ses vêtements étaient cou-verts de sang. Cependant, grâce aux efforts d'un chirurgien appelé aussitôt, il revient à lui. Ses yeux brillèrent de joie lorsqu'il se vit entouré de soldats français, et il indiqua de la main le plastron de sa chemise. -Cherchez là, dit-il. Péter Kolb entr'ouvrit la chemise et vit un papier cousu entre les plis du devant. Il le prit et le remit au comman-dant de place qui venait d'entrer dans le corps de garde. Le jeune capitaine s'était affaissé de nouveau, affaibli par la perte du sang. Le commandant, après avoir pris connaissance de la dépêche, serra avec émotion la main du brave franc-tireur, qui raconta à haute voix comment ils étaient arrivés, le jeune officier et lui, au pied des remparts. Modeste autant que brave, il attribua la plus grande part du succès et de la bravoure à son compagnon mais celui-ci, qui s'était ranimé, et qui avait entendu, dit d'une voix faible, mais claire -C'est lui, c'est ce brave homme qui m'a conduit, lui qui m'a sauvé en s'exposant à la mort sans lui, je n'au-rais pu remplir ma mission. Il prit la main de Péter Kolb. et les deux braves s'embras-sèrent, au milieu de l'admiration de tous. Le commandant fit porter chez lui le jeune capitaine, | 6 | 0.003392 | 0.014245 |
414.txt | 1,876 | -21 -jour de l'accès, lorsque l'affection articulaire sévit dans toute son intensité, que l'inflammation pleurale se dé-clare Voir les observations III, V et VI . Toutefois, ce n'est pas une règle absolue elle peut se manifester dès 'es premiers jours du rhumatisme, ou, plus tard, dans la période de décours, du quinzième au vingtième jour ob-servations I et II , ou bien enfin lorsque les phénomènes articulaires ont complètement disparu. Aucune modification dans les symptômes principaux de la maladie des articulations ne signale généralement l'invasion de l'affection pleurélique. Quelquefois, cepen dant, l'apparition des accidents du côté de la plèvre coïncide avec la disparition subite, ou au moins avec une amélioration très-sensible des phénomènes articulaires et même de la fièvre qui, d'ailleurs, reprennent bientôt leur intensité première. Il y aurait là, d'après M. Bouillaud, une sorte de révul-sion semblable à celle qui suit l'application d'un vési-catoire. D'autres fois, on voit s'établir une sorte de balan-cement entre les maladies d'autres fois encore, les manifestations rhumatismales, après avoir occupé les jointures, se portent au coeur, pour agir ensuite sur la plèvre et enfin revenir aux articulations. Pourquoi ce caractère de fugacité? pourquoi cette diffusibilité de la dia-thèse? On afait jouer un grand rôle au phénomène désigné sous le nom de métastase dans le développement de la pleurésie rhumatismale secondaire il ne m'appartient pas de nier tout ce qui a été dit sur le transport, le dépla-cement d'un rhumatisme, ni de faire le procès à la théorie un peu surannée de la métastase, mais je crois pouvoir affirmer, sur la foi d'observations nombreuses, que les pleurésies ne sont pas toujours l'effet d'une métastase rhumatismale proprement dite ou d'un transport du rhu- | -21 -jour de l'accès, lorsque l'affection articulaire sévit dans toute son intensité, que l'inflammation pleurale se dé-clare Voir les observations III, V et VI . Toutefois, ce n'est pas une règle absolue elle peut se manifester dès 'es premiers jours du rhumatisme, ou, plus tard, dans la période de décours, du quinzième au vingtième jour ob-servations I et II , ou bien enfin lorsque les phénomènes articulaires ont complètement disparu. Aucune modification dans les symptômes principaux de la maladie des articulations ne signale généralement l'invasion de l'affection pleurélique. Quelquefois, cepen dant, l'apparition des accidents du côté de la plèvre coïncide avec la disparition subite, ou au moins avec une amélioration très-sensible des phénomènes articulaires et même de la fièvre qui, d'ailleurs, reprennent bientôt leur intensité première. Il y aurait là, d'après M. Bouillaud, une sorte de révul-sion semblable à celle qui suit l'application d'un vési-catoire. D'autres fois, on voit s'établir une sorte de balan-cement entre les maladies d'autres fois encore, les manifestations rhumatismales, après avoir occupé les jointures, se portent au coeur, pour agir ensuite sur la plèvre et enfin revenir aux articulations. Pourquoi ce caractère de fugacité@? pourquoi cette diffusibilité de la dia-thèse@? On a@fait jouer un grand rôle au phénomène désigné sous le nom de métastase dans le développement de la pleurésie rhumatismale secondaire il ne m'appartient pas de nier tout ce qui a été dit sur le transport, le dépla-cement d'un rhumatisme, ni de faire le procès à la théorie un peu surannée de la métastase, mais je crois pouvoir affirmer, sur la foi d'observations nombreuses, que les pleurésies ne sont pas toujours l'effet d'une métastase rhumatismale proprement dite ou d'un transport du rhu- | -21 -jour de l'accès, lorsque l'affection articulaire sévit dans toute son intensité, que l'inflammation pleurale se dé-clare Voir les observations III, V et VI . Toutefois, ce n'est pas une règle absolue elle peut se manifester dès les premiers jours du rhumatisme, ou, plus tard, dans la période de décours, du quinzième au vingtième jour ob-servations I et II , ou bien enfin lorsque les phénomènes articulaires ont complètement disparu. Aucune modification dans les symptômes principaux de la maladie des articulations ne signale généralement l'invasion de l'affection pleurétique. Quelquefois, cepen-dant, l'apparition des accidents du côté de la plèvre coïncide avec la disparition subite, ou au moins avec une amélioration très-sensible des phénomènes articulaires et même de la fièvre qui, d'ailleurs, reprennent bientôt leur intensité première. Il y aurait là, d'après M. Bouillaud, une sorte de révul-sion semblable à celle qui suit l'application d'un vési-catoire. D'autres fois, on voit s'établir une sorte de balan-cement entre les maladies d'autres fois encore, les manifestations rhumatismales, après avoir occupé les jointures, se portent au coeur, pour agir ensuite sur la plèvre et enfin revenir aux articulations. Pourquoi ce caractère de fugacité ? pourquoi cette diffusibilité de la dia-thèse ? On a fait jouer un grand rôle au phénomène désigné sous le nom de métastase dans le développement de la pleurésie rhumatismale secondaire il ne m'appartient pas de nier tout ce qui a été dit sur le transport, le dépla-cement d'un rhumatisme, ni de faire le procès à la théorie un peu surannée de la métastase, mais je crois pouvoir affirmer, sur la foi d'observations nombreuses, que les pleurésies ne sont pas toujours l'effet d'une métastase rhumatismale proprement dite ou d'un transport du rhu- | -21 -jour de l'accès, lorsque l'affection articulaire sévit dans toute son intensité, que l'inflammation pleurale se dé-clare Voir les observations III, V et VI . Toutefois, ce n'est pas une règle absolue elle peut se manifester dès les premiers jours du rhumatisme, ou, plus tard, dans la période de décours, du quinzième au vingtième jour ob-servations I et II , ou bien enfin lorsque les phénomènes articulaires ont complètement disparu. Aucune modification dans les symptômes principaux de la maladie des articulations ne signale généralement l'invasion de l'affection pleurétique. Quelquefois, cepen-dant, l'apparition des accidents du côté de la plèvre coïncide avec la disparition subite, ou au moins avec une amélioration très-sensible des phénomènes articulaires et même de la fièvre qui, d'ailleurs, reprennent bientôt leur intensité première. Il y aurait là, d'après M. Bouillaud, une sorte de révul-sion semblable à celle qui suit l'application d'un vési-catoire. D'autres fois, on voit s'établir une sorte de balan-cement entre les maladies d'autres fois encore, les manifestations rhumatismales, après avoir occupé les jointures, se portent au coeur, pour agir ensuite sur la plèvre et enfin revenir aux articulations. Pourquoi ce caractère de fugacité ? pourquoi cette diffusibilité de la dia-thèse ? On a fait jouer un grand rôle au phénomène désigné sous le nom de métastase dans le développement de la pleurésie rhumatismale secondaire il ne m'appartient pas de nier tout ce qui a été dit sur le transport, le dépla-cement d'un rhumatisme, ni de faire le procès à la théorie un peu surannée de la métastase, mais je crois pouvoir affirmer, sur la foi d'observations nombreuses, que les pleurésies ne sont pas toujours l'effet d'une métastase rhumatismale proprement dite ou d'un transport du rhu- | -21 -jour de l'accès, lorsque l'affection articulaire sévit dans toute son intensité, que l'inflammation pleurale se dé-clare Voir les observations III, V et VI . Toutefois, ce n'est pas une règle absolue elle peut se manifester dès les premiers jours du rhumatisme, ou, plus tard, dans la période de décours, du quinzième au vingtième jour ob-servations I et II , ou bien enfin lorsque les phénomènes articulaires ont complètement disparu. Aucune modification dans les symptômes principaux de la maladie des articulations ne signale généralement l'invasion de l'affection pleurétique. Quelquefois, cepen-dant, l'apparition des accidents du côté de la plèvre coïncide avec la disparition subite, ou au moins avec une amélioration très-sensible des phénomènes articulaires et même de la fièvre qui, d'ailleurs, reprennent bientôt leur intensité première. Il y aurait là, d'après M. Bouillaud, une sorte de révul-sion semblable à celle qui suit l'application d'un vési-catoire. D'autres fois, on voit s'établir une sorte de balan-cement entre les maladies d'autres fois encore, les manifestations rhumatismales, après avoir occupé les jointures, se portent au coeur, pour agir ensuite sur la plèvre et enfin revenir aux articulations. Pourquoi ce caractère de fugacité ? pourquoi cette diffusibilité de la dia-thèse ? On a fait jouer un grand rôle au phénomène désigné sous le nom de métastase dans le développement de la pleurésie rhumatismale secondaire il ne m'appartient pas de nier tout ce qui a été dit sur le transport, le dépla-cement d'un rhumatisme, ni de faire le procès à la théorie un peu surannée de la métastase, mais je crois pouvoir affirmer, sur la foi d'observations nombreuses, que les pleurésies ne sont pas toujours l'effet d'une métastase rhumatismale proprement dite ou d'un transport du rhu- | 6 | 0.003308 | 0.012945 |
366.txt | 1,890 | 24 LE FRANC-TIREUR KOLB. - Oui, oui ! Vive Péter Kolb ! Vive le chef des francs-tireurs ! s'écrièrent tous les paysans. J'accepte, dit Kolb obéissez-moi toujours, et j'espère que les Allemands ne franchiront pas de sitôt la ligne des J Ardennes. Avant tout, il faut combattre séparément, de façon que les ennemis ne puissent nous saisir. Vous vien-drez ici tous les jours prendre des ordres c'est ici que nous compterons les absents, ici que nous dirons ce que nous avons fait et que nous discuterons ce que nous devons faire. Vous, Bernard et Ludwig Kratzer, qui avez encore les jambes alertes, vous serez chargés de nous instruire des marches et des mouvements de l'ennemi. Je crois que les Prussiens ont l'intention de couper la ligne de Thionville à Montmédy et de s'emparer de la gare d'Hayange. Il faut sans retard leur montrer qu'on n'a pas abandonné ce poste im portant. Nous allons donc nous glisser le long du bois, jusque vis-à-vis de la gare, et nous surveillerons les environs. Dès l'apparition d'un Allemand, qu'on mette le doigt à la bou-che pour faire entendre le sifllet d'alarme ce sera notre signal de ralliement ma présence sera indiquée par trois coups donnés rapidement.,.. Ensuite nous verrons. Cou-rage donc et bon espoir ! Après ces mots prononcés avec énergie, les francs-tireurs improvisés se dispersèrent pour se rendre séparé-ment dans la direction désignée. Péter Kolb rentra dans la hutte il voulait donner à la vieille Lotte une mission pour Hayange, lui faire porter des nouvelles et des consolations à Suzanne. Mais depuis longtemps la vieille n'était plus là, et Péter Kolb entra dans la forêt et se dirigea vers la gare qui était à l'entrée du village. Il devait, pour y parvenir, passer non loin des ruines de sa maison. | 24 LE FRANC-TIREUR KOLB. - Oui, oui ! Vive Péter Kolb ! Vive le chef des francs-tireurs ! s'écrièrent tous les paysans. @J'accepte, dit Kolb obéissez-moi toujours, et j'espère que les Allemands ne franchiront pas de sitôt la ligne des J Ardennes. Avant tout, il faut combattre séparément, de façon que les ennemis ne puissent nous saisir. Vous vien-drez ici tous les jours prendre des ordres c'est ici que nous compterons les absents, ici que nous dirons ce que nous avons fait et que nous discuterons ce que nous devons faire. Vous, Bernard et Ludwig Kratzer, qui avez encore les jambes alertes, vous serez chargés de nous instruire des marches et des mouvements de l'ennemi. Je crois que les Prussiens ont l'intention de couper la ligne de Thionville à Montmédy et de s'emparer de la gare d'Hayange. Il faut sans retard leur montrer qu'on n'a pas abandonné ce poste im portant. Nous allons donc nous glisser le long du bois, jusque vis-à-vis de la gare, et nous surveillerons les environs. Dès l'apparition d'un Allemand, qu'on mette le doigt à la bou-che pour faire entendre le sifllet d'alarme ce sera notre signal de ralliement ma présence sera indiquée par trois coups donnés rapidement.,.. Ensuite nous verrons. Cou-rage donc et bon espoir ! Après ces mots prononcés avec énergie, les francs-tireurs improvisés se dispersèrent pour se rendre séparé-ment dans la direction désignée. Péter Kolb rentra dans la hutte il voulait donner à la vieille Lotte une mission pour Hayange, lui faire porter des nouvelles et des consolations à Suzanne. Mais depuis longtemps la vieille n'était plus là, et Péter Kolb entra dans la forêt et se dirigea vers la gare qui était à l'entrée du village. Il devait, pour y parvenir, passer non loin des ruines de sa maison. | 24 LE FRANC-TIREUR KOLB. -@Oui, oui ! Vive Péter Kolb ! Vive le chef des francs-tireurs ! s'écrièrent tous les paysans. -J'accepte, dit Kolb obéissez-moi toujours, et j'espère que les Allemands ne franchiront pas de sitôt la ligne des@@ Ardennes. Avant tout, il faut combattre séparément, de façon que les ennemis ne puissent nous saisir. Vous vien-drez ici tous les jours prendre des ordres c'est ici que nous compterons les absents, ici que nous dirons ce que nous avons fait et que nous discuterons ce que nous devons faire. Vous, Bernard et Ludwig Kratzer, qui avez encore les jambes alertes, vous serez chargés de nous instruire des marches et des mouvements de l'ennemi. Je crois que les Prussiens ont l'intention de couper la ligne de Thionville à Montmédy et de s'emparer de la gare d'Hayange. Il faut sans retard leur montrer qu'on n'a pas abandonné ce poste im@portant. Nous allons donc nous glisser le long du bois, jusque vis-à-vis de la gare, et nous surveillerons les environs. Dès l'apparition d'un Allemand, qu'on mette le doigt à la bou-che pour faire entendre le sifflet d'alarme ce sera notre signal de ralliement ma présence sera indiquée par trois coups donnés rapidement.@.. Ensuite nous verrons. Cou-rage donc et bon espoir ! Après ces mots prononcés avec énergie, les francs-tireurs improvisés se dispersèrent pour se rendre séparé-ment dans la direction désignée. Péter Kolb rentra dans la hutte il voulait donner à la vieille Lotte une mission pour Hayange, lui faire porter des nouvelles et des consolations à Suzanne. Mais depuis longtemps la vieille n'était plus là, et Péter Kolb entra dans la forêt et se dirigea vers la gare qui était à l'entrée du village. Il devait, pour y parvenir, passer non loin des ruines de sa maison. | 24 LE FRANC-TIREUR KOLB. -@Oui, oui ! Vive Péter Kolb ! Vive le chef des francs-tireurs ! s'écrièrent tous les paysans. -J'accepte, dit Kolb obéissez-moi toujours, et j'espère que les Allemands ne franchiront pas de sitôt la ligne des@@ Ardennes. Avant tout, il faut combattre séparément, de façon que les ennemis ne puissent nous saisir. Vous vien-drez ici tous les jours prendre des ordres c'est ici que nous compterons les absents, ici que nous dirons ce que nous avons fait et que nous discuterons ce que nous devons faire. Vous, Bernard et Ludwig Kratzer, qui avez encore les jambes alertes, vous serez chargés de nous instruire des marches et des mouvements de l'ennemi. Je crois que les Prussiens ont l'intention de couper la ligne de Thionville à Montmédy et de s'emparer de la gare d'Hayange. Il faut sans retard leur montrer qu'on n'a pas abandonné ce poste im@portant. Nous allons donc nous glisser le long du bois, jusque vis-à-vis de la gare, et nous surveillerons les environs. Dès l'apparition d'un Allemand, qu'on mette le doigt à la bou-che pour faire entendre le sifflet d'alarme ce sera notre signal de ralliement ma présence sera indiquée par trois coups donnés rapidement.@.. Ensuite nous verrons. Cou-rage donc et bon espoir ! Après ces mots prononcés avec énergie, les francs-tireurs improvisés se dispersèrent pour se rendre séparé-ment dans la direction désignée. Péter Kolb rentra dans la hutte il voulait donner à la vieille Lotte une mission pour Hayange, lui faire porter des nouvelles et des consolations à Suzanne. Mais depuis longtemps la vieille n'était plus là, et Péter Kolb entra dans la forêt et se dirigea vers la gare qui était à l'entrée du village. Il devait, pour y parvenir, passer non loin des ruines de sa maison. | 24 LE FRANC-TIREUR KOLB. -Oui, oui ! Vive Péter Kolb ! Vive le chef des francs-tireurs ! s'écrièrent tous les paysans. -J'accepte, dit Kolb obéissez-moi toujours, et j'espère que les Allemands ne franchiront pas de sitôt la ligne des Ardennes. Avant tout, il faut combattre séparément, de façon que les ennemis ne puissent nous saisir. Vous vien-drez ici tous les jours prendre des ordres c'est ici que nous compterons les absents, ici que nous dirons ce que nous avons fait et que nous discuterons ce que nous devons faire. Vous, Bernard et Ludwig Kratzer, qui avez encore les jambes alertes, vous serez chargés de nous instruire des marches et des mouvements de l'ennemi. Je crois que les Prussiens ont l'intention de couper la ligne de Thionville à Montmédy et de s'emparer de la gare d'Hayange. Il faut sans retard leur montrer qu'on n'a pas abandonné ce poste important. Nous allons donc nous glisser le long du bois, jusque vis-à-vis de la gare, et nous surveillerons les environs. Dès l'apparition d'un Allemand, qu'on mette le doigt à la bou-che pour faire entendre le sifflet d'alarme ce sera notre signal de ralliement ma présence sera indiquée par trois coups donnés rapidement... Ensuite nous verrons. Cou-rage donc et bon espoir ! Après ces mots prononcés avec énergie, les francs-tireurs improvisés se dispersèrent pour se rendre séparé-ment dans la direction désignée. Péter Kolb rentra dans la hutte il voulait donner à la vieille Lotte une mission pour Hayange, lui faire porter des nouvelles et des consolations à Suzanne. Mais depuis longtemps la vieille n'était plus là, et Péter Kolb entra dans la forêt et se dirigea vers la gare qui était à l'entrée du village. Il devait, pour y parvenir, passer non loin des ruines de sa maison. | 7 | 0.003993 | 0.027439 |
428.txt | 1,891 | BRAQUE BLEU D'AUVERGNE Le braque bleu d'Auvergne est un grand chien, à grandes plaques d'un noir bleu et le reste du corps truité noir sur blanc, formant une teinte bleue, sans aucune tache feu, ce qui le disqualifie entièrement. La tête est régulièrement marquée de noir, avec une raie blanche sur le front. Il est fortement membré, sans lourdeur, et a plutôt l'ap-parence d'un chien léger. C'est le seul chien d'arrêt français qui soit à taches noires. Dans toutes les autres races, si la robe est noire ou tachée de noir, on retrouve en cherchant bien le croisement avec le pointer noir. Aussi, attribue-t-on en Auvergne, à ces braques, une ori-gine toute particulière on prétend, en effet, qu'ils ont été importés par les Chevaliers de Malte dans cette contrée où il y avait autrefois de nombreuses commanderies. Cette race a été, dit-on, conservée très pure, chez M. le comte de Montmaur, au château de Caruc, près Rocama-dour. Malheureusement, cet amateur en cède, paraît-il, très rarement. Mais on peut s'en procurer facilement chez M. Bourgade, à Sauveterre, près Layrac Lot-et-Garonne , qui travaille cette race avec soin depuis de longues années. Ses chiens descendent de la race du comte de Montmaur ils ont tous été primés et sont, parait-il, excellents en chasse, ce qui constitue une bonne garantie. Le braque d'Auvergne est, dit-on, d'une grande finesse de nez, sa chasse est plus vive que celle du vieux braque, elle est brillante et méthodique, sa quête est restreinte, battant bien le terrain en croisant, il chasse de haut nez, son arrêt est des plus fermes, il va au fourré et à l'eau. Ce chien, très souple au dressage, doué d'une grande in-telligence, rapporte presque naturellement il chasse très jeune, aime passionnément la chasse, il est de plus très ré-sistant, chassant du matin au soir par n'importe quelle haute température et cela durant plusieurs jours de suite, sans trop se ressentir de la fatigue. Cette description m'a été confirmée par plusieurs chas-seurs qui ont chassé en Auvergne et qui ont été enchantés du travail de ces chiens. Description TÈTE Ronde et large régulièrement marquée de noir, avec une raie blanche entre les yeux, museau carré avec babines demi-longues. OREILLE Courte, bien placée. OEIL. Petit, rétine rosée. NEZ. Noir, largement ouvert. Cou. Sans fanon et fort. POITRINE. Large et profonde. ÉPAULE. Saillante, légèrement en dehors. CÔTES.. Saillantes. REIN Court, fort et large. PATTES.. Sèches et nerveuses, cuisse saillante en fuseau, assez gigoté. PIED.. De lièvre. FOUET.. Demi-gros et long à l'état naturel car il est le plus souvent écourté . COULEUR. Truité noir sur blanc, formant une teinte bleue avec larges taches noir foncé sans aucune tache feu. POIL. Un peu gros et luisant. TAILLE.. 59 à 63 centimètres. APPARENCE GÉNÉRALE Chien fortement membré avec élégance et légèreté. | BRAQUE BLEU D'AUVERGNE Le braque bleu d'Auvergne est un grand chien, à grandes plaques d'un noir bleu et le reste du corps truité noir sur blanc, formant une teinte bleue, sans aucune tache feu, ce qui le disqualifie entièrement. La tête est régulièrement marquée de noir, avec une raie blanche sur le front. Il est fortement membré, sans lourdeur, et a plutôt l'ap-parence d'un chien léger. C'est le seul chien d'arrêt français qui soit à taches noires. Dans toutes les autres races, si la robe est noire ou tachée de noir, on retrouve en cherchant bien le croisement avec le pointer noir. Aussi, attribue-t-on en Auvergne, à ces braques, une ori-gine toute particulière on prétend, en effet, qu'ils ont été importés par les Chevaliers de Malte dans cette contrée où il y avait autrefois de nombreuses commanderies. Cette race a été, dit-on, conservée très pure, chez M. le comte de Montmaur, au château de Caruc, près Rocama-dour. Malheureusement, cet amateur en cède, paraît-il, très rarement. Mais on peut s'en procurer facilement chez M. Bourgade, à Sauveterre, près Layrac Lot-et-Garonne , qui travaille cette race avec soin depuis de longues années. Ses chiens descendent de la race du comte de Montmaur ils ont tous été primés et sont, parait-il, excellents en chasse, ce qui constitue une bonne garantie. Le braque d'Auvergne est, dit-on, d'une grande finesse de nez, sa chasse est plus vive que celle du vieux braque, elle est brillante et méthodique, sa quête est restreinte, battant bien le terrain en croisant, il chasse de haut nez, son arrêt est des plus fermes, il va au fourré et à l'eau. Ce chien, très souple au dressage, doué d'une grande in-telligence, rapporte presque naturellement il chasse très jeune, aime passionnément la chasse, il est de plus très ré-sistant, chassant du matin au soir par n'importe quelle haute température et cela durant plusieurs jours de suite, sans trop se ressentir de la fatigue. Cette description m'a été confirmée par plusieurs chas-seurs qui ont chassé en Auvergne et qui ont été enchantés du travail de ces chiens. Description TÈTE@ Ronde et large régulièrement marquée de noir, avec une raie blanche entre les yeux, museau carré avec babines demi-longues. OREILLE@ Courte, bien placée. OEIL. Petit, rétine rosée. NEZ. Noir, largement ouvert. Cou. Sans fanon et fort. POITRINE. Large et profonde. ÉPAULE. Saillante, légèrement en dehors. CÔTES.. Saillantes. REIN@ Court, fort et large. PATTES.. Sèches et nerveuses, cuisse saillante en fuseau, assez gigoté. PIED.. De lièvre. FOUET.. Demi-gros et long à l'état naturel car il est le plus souvent écourté . COULEUR. Truité noir sur blanc, formant une teinte bleue avec larges taches noir foncé sans aucune tache feu. POIL. Un peu gros et luisant. TAILLE.. 59 à 63 centimètres. APPARENCE GÉNÉRALE Chien fortement membré avec élégance et légèreté. | BRAQUE BLEU D'AUVERGNE Le braque bleu d'Auvergne est un grand chien, à grandes plaques d'un noir bleu et le reste du corps truité noir sur blanc, formant une teinte bleue, sans aucune tache feu, ce qui le disqualifie entièrement. La tête est régulièrement marquée de noir, avec une raie blanche sur le front. Il est fortement membré, sans lourdeur, et a plutôt l'ap-parence d'un chien léger. C'est le seul chien d'arrêt français qui soit à taches noires. Dans toutes les autres races, si la robe est noire ou tachée de noir, on retrouve en cherchant bien le croisement avec le pointer noir. Aussi, attribue-t-on en Auvergne, à ces braques, une ori-gine toute particulière on prétend, en effet, qu'ils ont été importés par les Chevaliers de Malte dans cette contrée où il y avait autrefois de nombreuses commanderies. Cette race a été, dit-on, conservée très pure, chez M. le comte de Montmaur, au château de Caruc, près Rocama-dour. Malheureusement, cet amateur en cède, paraît-il, très rarement. Mais on peut s'en procurer facilement chez M. Bourgade, à Sauveterre, près Layrac Lot-et-Garonne , qui travaille cette race avec soin depuis de longues années. Ses chiens descendent de la race du comte de Montmaur ils ont tous été primés et sont, paraît-il, excellents en chasse, ce qui constitue une bonne garantie. Le braque d'Auvergne est, dit-on, d'une grande finesse de nez, sa chasse est plus vive que celle du vieux braque, elle est brillante et méthodique, sa quête est restreinte, battant bien le terrain en croisant, il chasse de haut nez, son arrêt est des plus fermes, il va au fourré et à l'eau. Ce chien, très souple au dressage, doué d'une grande in-telligence, rapporte presque naturellement il chasse très jeune, aime passionnément la chasse, il est de plus très ré-sistant, chassant du matin au soir par n'importe quelle haute température et cela durant plusieurs jours de suite, sans trop se ressentir de la fatigue. Cette description m'a été confirmée par plusieurs chas-seurs qui ont chassé en Auvergne et qui ont été enchantés du travail de ces chiens. Description TÊTE. Ronde et large régulièrement marquée de noir, avec une raie blanche entre les yeux, museau carré avec babines demi-longues. OREILLE. Courte. bien placée. OEIL. Petit, rétine rosée. NEZ. Noir, largement ouvert. COU. Sans fanon et fort. POITRINE. Large et profonde. ÉPAULE. Saillante, légèrement en dehors. CÔTES@. Saillantes. REIN. Court, fort et large. PATTES.@ Sèches et nerveuses, cuisse saillante en fuseau, assez gigoté. PIED@. De lièvre. FOUET.@ Demi-gros et long à l'état naturel car il est le plus souvent écourté . COULEUR. Truité noir sur blanc, formant une teinte bleue avec larges taches noir foncé sans aucune tache feu. POIL. Un peu gros et luisant. TAILLE.@ 59 à 63 centimètres. APPARENCE GÉNÉRALE Chien fortement membré avec élégance et légèreté. | BRAQUE BLEU D'AUVERGNE Le braque bleu d'Auvergne est un grand chien, à grandes plaques d'un noir bleu et le reste du corps truité noir sur blanc, formant une teinte bleue, sans aucune tache feu, ce qui le disqualifie entièrement. La tête est régulièrement marquée de noir, avec une raie blanche sur le front. Il est fortement membré, sans lourdeur, et a plutôt l'ap-parence d'un chien léger. C'est le seul chien d'arrêt français qui soit à taches noires. Dans toutes les autres races, si la robe est noire ou tachée de noir, on retrouve en cherchant bien le croisement avec le pointer noir. Aussi, attribue-t-on en Auvergne, à ces braques, une ori-gine toute particulière on prétend, en effet, qu'ils ont été importés par les Chevaliers de Malte dans cette contrée où il y avait autrefois de nombreuses commanderies. Cette race a été, dit-on, conservée très pure, chez M. le comte de Montmaur, au château de Caruc, près Rocama-dour. Malheureusement, cet amateur en cède, paraît-il, très rarement. Mais on peut s'en procurer facilement chez M. Bourgade, à Sauveterre, près Layrac Lot-et-Garonne , qui travaille cette race avec soin depuis de longues années. Ses chiens descendent de la race du comte de Montmaur ils ont tous été primés et sont, paraît-il, excellents en chasse, ce qui constitue une bonne garantie. Le braque d'Auvergne est, dit-on, d'une grande finesse de nez, sa chasse est plus vive que celle du vieux braque, elle est brillante et méthodique, sa quête est restreinte, battant bien le terrain en croisant, il chasse de haut nez, son arrêt est des plus fermes, il va au fourré et à l'eau. Ce chien, très souple au dressage, doué d'une grande in-telligence, rapporte presque naturellement il chasse très jeune, aime passionnément la chasse, il est de plus très ré-sistant, chassant du matin au soir par n'importe quelle haute température et cela durant plusieurs jours de suite, sans trop se ressentir de la fatigue. Cette description m'a été confirmée par plusieurs chas-seurs qui ont chassé en Auvergne et qui ont été enchantés du travail de ces chiens. Description TÊTE. Ronde et large régulièrement marquée de noir, avec une raie blanche entre les yeux, museau carré avec babines demi-longues. OREILLE. Courte. bien placée. OEIL. Petit, rétine rosée. NEZ. Noir, largement ouvert. COU. Sans fanon et fort. POITRINE. Large et profonde. ÉPAULE. Saillante, légèrement en dehors. CÔTES@. Saillantes. REIN. Court, fort et large. PATTES.@ Sèches et nerveuses, cuisse saillante en fuseau, assez gigoté. PIED@. De lièvre. FOUET.@ Demi-gros et long à l'état naturel car il est le plus souvent écourté . COULEUR. Truité noir sur blanc, formant une teinte bleue avec larges taches noir foncé sans aucune tache feu. POIL. Un peu gros et luisant. TAILLE.@ 59 à 63 centimètres. APPARENCE GÉNÉRALE Chien fortement membré avec élégance et légèreté. | BRAQUE BLEU D'AUVERGNE Le braque bleu d'Auvergne est un grand chien, à grandes plaques d'un noir bleu et le reste du corps truité noir sur blanc, formant une teinte bleue, sans aucune tache feu, ce qui le disqualifie entièrement. La tête est régulièrement marquée de noir, avec une raie blanche sur le front. Il est fortement membré, sans lourdeur, et a plutôt l'ap-parence d'un chien léger. C'est le seul chien d'arrêt français qui soit à taches noires. Dans toutes les autres races, si la robe est noire ou tachée de noir, on retrouve en cherchant bien le croisement avec le pointer noir. Aussi, attribue-t-on en Auvergne, à ces braques, une ori-gine toute particulière on prétend, en effet, qu'ils ont été importés par les Chevaliers de Malte dans cette contrée où il y avait autrefois de nombreuses commanderies. Cette race a été, dit-on, conservée très pure, chez M. le comte de Montmaur, au château de Caruc, près Rocama-dour. Malheureusement, cet amateur en cède, paraît-il, très rarement. Mais on peut s'en procurer facilement chez M. Bourgade, à Sauveterre, près Layrac Lot-et-Garonne , qui travaille cette race avec soin depuis de longues années. Ses chiens descendent de la race du comte de Montmaur ils ont tous été primés et sont, paraît-il, excellents en chasse, ce qui constitue une bonne garantie. Le braque d'Auvergne est, dit-on, d'une grande finesse de nez, sa chasse est plus vive que celle du vieux braque, elle est brillante et méthodique, sa quête est restreinte, battant bien le terrain en croisant, il chasse de haut nez, son arrêt est des plus fermes, il va au fourré et à l'eau. Ce chien, très souple au dressage, doué d'une grande in-telligence, rapporte presque naturellement il chasse très jeune, aime passionnément la chasse, il est de plus très ré-sistant, chassant du matin au soir par n'importe quelle haute température et cela durant plusieurs jours de suite, sans trop se ressentir de la fatigue. Cette description m'a été confirmée par plusieurs chas-seurs qui ont chassé en Auvergne et qui ont été enchantés du travail de ces chiens. Description TÊTE. Ronde et large régulièrement marquée de noir, avec une raie blanche entre les yeux, museau carré avec babines demi-longues. OREILLE. Courte. bien placée. OEIL. Petit, rétine rosée. NEZ. Noir, largement ouvert. COU. Sans fanon et fort. POITRINE. Large et profonde. ÉPAULE. Saillante, légèrement en dehors. CÔTES. Saillantes. REIN. Court, fort et large. PATTES. Sèches et nerveuses, cuisse saillante en fuseau, assez gigoté. PIED. De lièvre. FOUET. Demi-gros et long à l'état naturel car il est le plus souvent écourté . COULEUR. Truité noir sur blanc, formant une teinte bleue avec larges taches noir foncé sans aucune tache feu. POIL. Un peu gros et luisant. TAILLE. 59 à 63 centimètres. APPARENCE GÉNÉRALE Chien fortement membré avec élégance et légèreté. | 13 | 0.004568 | 0.028419 |
616.txt | 1,886 | LE MAGNÉTISME AUXILIAIRE DE LA CHIRURGIE 147 J'acquiesçai à son désir, et je fus appelé auprès d'elle le 30 décembre 1859, à huit heures du matin. Elle éprouvait quelques douleurs utérines je constatai l'effacement du col, un commencement de dilatation et une présentation de la tête. M. Lafontaine magnétisa Mms M. vers dix heures et demie du matin, et, au bout de dix minutes, il obtint le som-meil avec insensibilité et somnambulisme. Cet état a présenté ceci de remarquable, que Mrae M. a continué à avoir conscience des contractions utérines qu'elle annonçait chaque fois qu'elles se faisaient sentir, sans éprouver la moindre sensation douloureuse . sa figure restait calme et souriante, et elle continuait la conversation com-mencée pendant que les contractions duraient. Je me suis assuré à plusieurs reprises que les contractions avaient effectivement lieu comme la malade les annonçait. Dans l'intervalle, le pouls restait calme, égal et naturel pendant la contraction, il s'élevait jusqu'à quatre-vingt-douze pulsations. Vers une heure, Mrae M. éprouva des angoisses d'esto-mac et des nausées qui provoquèrent de l'agitation et un état nerveux. Elle demanda à plusieurs reprises et avec instance à être réveillée. M. Lafontaine la réveilla, et, chose curieuse, Mme M. n'eut aucun souvenir de ce qui s'était passé pendant les deux heures et demie qui venaient de s'écouler elle n'éprouva plus aucune angoisse ni aucune nausée et quand je lui demandai si elle avait encore des envies de vomir, elle répondit négativement. Au moment où elle fut réveillée, Mme M. crut qu'elle était accouchée, et elle nous demanda si c'était déjà fini une con-traction de l'utérus la tira de son erreur, et,. cette fois, la contraction fut accompagnée d'une douleur qui fit pousser des gémissements et des cris à la patiente. Au bout d'un quart d'heure, M. Lafontaine essaya de nou-veau de rendormir Mme M. mais les douleurs étaient trop rapprochées elles n'étaient séparées que par une minute d'intervalle, et chacune durait une demi-minute il ne put obtenir que l'occlusion des paupières sans sommeil et sans | LE MAGNÉTISME AUXILIAIRE DE LA CHIRURGIE 147 J'acquiesçai à son désir, et je fus appelé auprès d'elle le 30 décembre 1859, à huit heures du matin. Elle éprouvait quelques douleurs utérines je constatai l'effacement du col, un commencement de dilatation et une présentation de la tête. M. Lafontaine magnétisa Mms M@@. vers dix heures et demie du matin, et, au bout de dix minutes, il obtint le som-meil avec insensibilité et somnambulisme. Cet état a présenté ceci de remarquable, que Mrae M.@@ a continué à avoir conscience des contractions utérines qu'elle annonçait chaque fois qu'elles se faisaient sentir, sans éprouver la moindre sensation douloureuse . sa figure restait calme et souriante, et elle continuait la conversation com-mencée pendant que les contractions duraient. Je me suis assuré à plusieurs reprises que les contractions avaient effectivement lieu comme la malade les annonçait. Dans l'intervalle, le pouls restait calme, égal et naturel pendant la contraction, il s'élevait jusqu'à quatre-vingt-douze pulsations. Vers une heure, Mrae M@@. éprouva des angoisses d'esto-mac et des nausées qui provoquèrent de l'agitation et un état nerveux. Elle demanda à plusieurs reprises et avec instance à être réveillée. M. Lafontaine la réveilla, et, chose curieuse, Mme M@@. n'eut aucun souvenir de ce qui s'était passé pendant les deux heures et demie qui venaient de s'écouler elle n'éprouva plus aucune angoisse ni aucune nausée et quand je lui demandai si elle avait encore des envies de vomir, elle répondit négativement. Au moment où elle fut réveillée, Mme M@@. crut qu'elle était accouchée, et elle nous demanda si c'était déjà fini une con-traction de l'utérus la tira de son erreur, et,. cette fois, la contraction fut accompagnée d'une douleur qui fit pousser des gémissements et des cris à la patiente. Au bout d'un quart d'heure, M. Lafontaine essaya de nou-veau de rendormir Mme M@@. mais les douleurs étaient trop rapprochées elles n'étaient séparées que par une minute d'intervalle, et chacune durait une demi-minute il ne put obtenir que l'occlusion des paupières sans sommeil et sans | LE MAGNÉTISME AUXILIAIRE DE LA CHIRURGIE 147 J'acquiesçai à son désir, et je fus appelé auprès d'elle le 30 décembre 1839, à huit heures du matin. Elle éprouvait quelques douleurs utérines je constatai l'effacement du col, un commencement de dilatation et une présentation de la tête. M. Lafontaine magnétisa Mme M... vers dix heures et demie du matin, et, au bout de dix minutes, il obtint le som-meil avec insensibilité et somnambulisme. Cet état a présenté ceci de remarquable, que M@me M... a continué à avoir conscience des contractions utérines qu'elle annonçait chaque fois qu'elles se faisaient sentir, sans éprouver la moindre sensation douloureuse@@ sa figure restait calme et souriante, et elle continuait la conversation com-mencée pendant que les contractions duraient. Je me suis assuré à plusieurs reprises que les contractions avaient effectivement lieu comme la malade les annonçait. Dans l'intervalle, le pouls restait calme, égal et naturel pendant la contraction, il s'élevait jusqu'à quatre-vingt-douze pulsations. Vers une heure, M@me M... éprouva des angoisses d'esto-mac et des nausées qui provoquèrent de l'agitation et un état nerveux. Elle demanda à plusieurs reprises et avec instance à être réveillée. M. Lafontaine la réveilla, et, chose curieuse, Mme M... n'eut aucun souvenir de ce qui s'était passé pendant les deux heures et demie qui venaient de s'écouler elle n'éprouva plus aucune angoisse ni aucune nausée et quand je lui demandai si elle avait encore des envies de vomir, elle répondit négativement. Au moment où elle fut réveillée, Mme M... crut qu'elle était accouchée, et elle nous demanda si c'était déjà fini une con-traction de l'utérus la tira de son erreur, et,@ cette fois, la contraction fut accompagnée d'une douleur qui fit pousser des gémissements et des cris à la patiente. Au bout d'un quart d'heure, M. Lafontaine essaya de nou-veau de rendormir Mme M... mais les douleurs étaient trop rapprochées elles n'étaient séparées que par une minute d'intervalle, et chacune durait une demi-minute il ne put obtenir que l'occlusion des paupières sans sommeil et sans | LE MAGNÉTISME AUXILIAIRE DE LA CHIRURGIE 147 J'acquiesçai à son désir, et je fus appelé auprès d'elle le 30 décembre 1839, à huit heures du matin. Elle éprouvait quelques douleurs utérines je constatai l'effacement du col, un commencement de dilatation et une présentation de la tête. M. Lafontaine magnétisa Mme M... vers dix heures et demie du matin, et, au bout de dix minutes, il obtint le som-meil avec insensibilité et somnambulisme. Cet état a présenté ceci de remarquable, que M@me M... a continué à avoir conscience des contractions utérines qu'elle annonçait chaque fois qu'elles se faisaient sentir, sans éprouver la moindre sensation douloureuse@@ sa figure restait calme et souriante, et elle continuait la conversation com-mencée pendant que les contractions duraient. Je me suis assuré à plusieurs reprises que les contractions avaient effectivement lieu comme la malade les annonçait. Dans l'intervalle, le pouls restait calme, égal et naturel pendant la contraction, il s'élevait jusqu'à quatre-vingt-douze pulsations. Vers une heure, M@me M... éprouva des angoisses d'esto-mac et des nausées qui provoquèrent de l'agitation et un état nerveux. Elle demanda à plusieurs reprises et avec instance à être réveillée. M. Lafontaine la réveilla, et, chose curieuse, Mme M... n'eut aucun souvenir de ce qui s'était passé pendant les deux heures et demie qui venaient de s'écouler elle n'éprouva plus aucune angoisse ni aucune nausée et quand je lui demandai si elle avait encore des envies de vomir, elle répondit négativement. Au moment où elle fut réveillée, Mme M... crut qu'elle était accouchée, et elle nous demanda si c'était déjà fini une con-traction de l'utérus la tira de son erreur, et,@ cette fois, la contraction fut accompagnée d'une douleur qui fit pousser des gémissements et des cris à la patiente. Au bout d'un quart d'heure, M. Lafontaine essaya de nou-veau de rendormir Mme M... mais les douleurs étaient trop rapprochées elles n'étaient séparées que par une minute d'intervalle, et chacune durait une demi-minute il ne put obtenir que l'occlusion des paupières sans sommeil et sans | LE MAGNÉTISME AUXILIAIRE DE LA CHIRURGIE 147 J'acquiesçai à son désir, et je fus appelé auprès d'elle le 30 décembre 1839, à huit heures du matin. Elle éprouvait quelques douleurs utérines je constatai l'effacement du col, un commencement de dilatation et une présentation de la tête. M. Lafontaine magnétisa Mme M... vers dix heures et demie du matin, et, au bout de dix minutes, il obtint le som-meil avec insensibilité et somnambulisme. Cet état a présenté ceci de remarquable, que Mme M... a continué à avoir conscience des contractions utérines qu'elle annonçait chaque fois qu'elles se faisaient sentir, sans éprouver la moindre sensation douloureuse sa figure restait calme et souriante, et elle continuait la conversation com-mencée pendant que les contractions duraient. Je me suis assuré à plusieurs reprises que les contractions avaient effectivement lieu comme la malade les annonçait. Dans l'intervalle, le pouls restait calme, égal et naturel pendant la contraction, il s'élevait jusqu'à quatre-vingt-douze pulsations. Vers une heure, Mme M... éprouva des angoisses d'esto-mac et des nausées qui provoquèrent de l'agitation et un état nerveux. Elle demanda à plusieurs reprises et avec instance à être réveillée. M. Lafontaine la réveilla, et, chose curieuse, Mme M... n'eut aucun souvenir de ce qui s'était passé pendant les deux heures et demie qui venaient de s'écouler elle n'éprouva plus aucune angoisse ni aucune nausée et quand je lui demandai si elle avait encore des envies de vomir, elle répondit négativement. Au moment où elle fut réveillée, Mme M... crut qu'elle était accouchée, et elle nous demanda si c'était déjà fini une con-traction de l'utérus la tira de son erreur, et, cette fois, la contraction fut accompagnée d'une douleur qui fit pousser des gémissements et des cris à la patiente. Au bout d'un quart d'heure, M. Lafontaine essaya de nou-veau de rendormir Mme M... mais les douleurs étaient trop rapprochées elles n'étaient séparées que par une minute d'intervalle, et chacune durait une demi-minute il ne put obtenir que l'occlusion des paupières sans sommeil et sans | 21 | 0.009962 | 0.074866 |
170.txt | 1,864 | -189 -atteinte d'une grave affection. Le mal fit de si rapides progrès, qu'en trois jours de maladie la duchesse de Châteauroux mourait d'une façon subite au milieu de bien cruelles souffrances 1 . On fit courir le bruit sinistre d'un empoisonnement, ac-cusation assurément absurde parce qu'elle s'a-dressait aux pieux amis de la reine Marie Lec-zinska était-il besoin de poison d'ailleurs pour expliquer la mort soudaine d'une femme bien née, qui toute exaltée dans ses sentiments d'orgueil, s'était vu chassée de Metz comme une courtisane, ou comme une juive à la cocarde jaune elle avait échappé aux fureurs du peuple et à la tristesse de ces jours de disgrâce, succédait tout à coup l'ivresse d'un triomphe. Dans ces vives émotions,' il y avait de quoi tuer une créature délicate et frêle il est un poison plus énergique que la ciguë sur les nobles âmes, c'est la déception, les senti-ments froissés, l'orgueil profondément atteint puis, sans transition, arriver au bonheur rêvé secousse de douleur, fièvre de joie! Voilà mille causes de mort. Ces disparitions rapides de deux jeunes femmes aimées les duchesses de Vintimille et de Châ-teauroux avaient plongé le roi dans de profondes La Duchesse de Châteauroux mourut le 8 décembre 1744. Le froid était excessif celle année. 11. | -189 -atteinte d'une grave affection. Le mal fit de si rapides progrès, qu'en trois jours de maladie la duchesse de Châteauroux mourait d'une façon subite au milieu de bien cruelles souffrances 1 . On fit courir le bruit sinistre d'un empoisonnement, ac-cusation assurément absurde parce qu'elle s'a-dressait aux pieux amis de la reine Marie Lec-zinska était-il besoin de poison d'ailleurs pour expliquer la mort soudaine d'une femme bien née, qui toute exaltée dans ses sentiments d'orgueil, s'était vu chassée de Metz comme une courtisane, ou comme une juive à la cocarde jaune elle avait échappé aux fureurs du peuple et à la tristesse de ces jours de disgrâce, succédait tout à coup l'ivresse d'un triomphe. Dans ces vives émotions,' il y avait de quoi tuer une créature délicate et frêle il est un poison plus énergique que la ciguë sur les nobles âmes, c'est la déception, les senti-ments froissés, l'orgueil profondément atteint puis, sans transition, arriver au bonheur rêvé secousse de douleur, fièvre de joie! Voilà mille causes de mort. Ces disparitions rapides de deux jeunes femmes aimées les duchesses de Vintimille et de Châ-teauroux avaient plongé le roi dans de profondes @@@@@@La Duchesse de Châteauroux mourut le 8 décembre 1744. Le froid était excessif celle année. 11. | ############## d'une grave affection. Le mal fit de si rapides progrès, qu'en trois jours de maladie la duchesse de Châteauroux mourait d'une façon subite au milieu de bien cruelles souffrances 1 . On fit courir le bruit sinistre d'un empoisonnement, ac-cusation assurément absurde parce qu'elle s'a-dressait aux pieux amis de la reine Marie Lec-zinska était-il besoin de poison d'ailleurs pour expliquer la mort soudaine d'une femme bien née, qui toute exaltée dans ses sentiments d'orgueil, s'était vu chassée de Metz comme une courtisane, ou comme une juive à la cocarde jaune elle avait échappé aux fureurs du peuple et à la tristesse de ces jours de disgrâce, succédait tout à coup l'ivresse d'un triomphe. Dans ces vives émotions,' il y avait de quoi tuer une créature délicate et frêle il est un poison plus énergique que la ciguë sur les nobles âmes, c'est la déception, les senti-ments froissés, l'orgueil profondément atteint puis, sans transition, arriver au bonheur rêvé secousse de douleur, fièvre de joie! Voilà mille causes de mort. Ces disparitions rapides de deux jeunes femmes aimées les duchesses de Vintimille et de Châ-teauroux avaient plongé le roi dans de profondes -189 -La Duchesse de Châteauroux mourut le 8 décembre 1744. Le froid était excessif cette année. 11. | -189 -atteinte d'une grave affection. Le mal fit de si rapides progrès, qu'en trois jours de maladie la duchesse de Châteauroux mourait d'une façon subite au milieu de bien cruelles souffrances 1 . On fit courir le bruit sinistre d'un empoisonnement, ac-cusation assurément absurde parce qu'elle s'a-dressait aux pieux amis de la reine Marie Lec-zinska était-il besoin de poison d'ailleurs pour expliquer la mort soudaine d'une femme bien née, qui toute exaltée dans ses sentiments d'orgueil, s'était vu chassée de Metz comme une courtisane, ou comme une juive à la cocarde jaune elle avait échappé aux fureurs du peuple et à la tristesse de ces jours de disgrâce, succédait tout à coup l'ivresse d'un triomphe. Dans ces vives émotions,' il y avait de quoi tuer une créature délicate et frêle il est un poison plus énergique que la ciguë sur les nobles âmes, c'est la déception, les senti-ments froissés, l'orgueil profondément atteint puis, sans transition, arriver au bonheur rêvé secousse de douleur, fièvre de joie! Voilà mille causes de mort. Ces disparitions rapides de deux jeunes femmes aimées les duchesses de Vintimille et de Châ-teauroux avaient plongé le roi dans de profondes -189 -La Duchesse de Châteauroux mourut le 8 décembre 1744. Le froid était excessif cette année. 11. | -189 -atteinte d'une grave affection. Le mal fit de si rapides progrès, qu'en trois jours de maladie la duchesse de Châteauroux mourait d'une façon subite au milieu de bien cruelles souffrances 1 . On fit courir le bruit sinistre d'un empoisonnement, ac-cusation assurément absurde parce qu'elle s'a-dressait aux pieux amis de la reine Marie Lec-zinska était-il besoin de poison d'ailleurs pour expliquer la mort soudaine d'une femme bien née, qui toute exaltée dans ses sentiments d'orgueil, s'était vu chassée de Metz comme une courtisane, ou comme une juive à la cocarde jaune elle avait échappé aux fureurs du peuple et à la tristesse de ces jours de disgrâce, succédait tout à coup l'ivresse d'un triomphe. Dans ces vives émotions,' il y avait de quoi tuer une créature délicate et frêle il est un poison plus énergique que la ciguë sur les nobles âmes, c'est la déception, les senti-ments froissés, l'orgueil profondément atteint puis, sans transition, arriver au bonheur rêvé secousse de douleur, fièvre de joie! Voilà mille causes de mort. Ces disparitions rapides de deux jeunes femmes aimées les duchesses de Vintimille et de Châ-teauroux avaient plongé le roi dans de profondes -189 -La Duchesse de Châteauroux mourut le 8 décembre 1744. Le froid était excessif cette année. 11. | 8 | 0.006206 | 0.034483 |
158.txt | 1,864 | -129 -Les libations se fêtaient avec les vins les plus ex-quis, les mets les plus recherchés étaient les vic-times. Souvent même, et c'était aux jours les plus solennels, ces mets étaient préparés par les mains du grand prêtre 1 . Cornus était l'ordonnateur de ces fêtes Momus y présidait il n'était pas permis à aucune esclave d'oser troubler ces au-gustes cérémonies, ni d'entrer dans l'intérieur du temple qu'au moment où les prêtres et les prê-tresses comblés enfin des faveurs divines, tom-baient dans une extase dont la plénitude prou-vait la grandeur de leur zèle, et annonçait la pré-sence des dieux. Alors, tout était consommé on enlevait avec respect tous ces favoris des dieux et l'on fermait les portes du temple. Il y avait certains jours de l'année qui n'étaient consacrés qu'à Bacchus et dont les honneurs se fai-saient particulièrement par Cornus. Ces jours, qu'on peut appeler les petites fêtes, étaient ceux où le grand prêtre admettait dans le temple, Fatmé 2 , Zélide 3 et quelques autres aux yeux desquels, comme profanes, on ne célébrait que les petits mystères. En effet loin d'être du monde 1 On a dit que Louis XV aimait à faire les petits plats de cuisine de sa main. 2 La comtesse de Toulouse. 3 Mademoiselle de Charolais. | -129 -Les libations se fêtaient avec les vins les plus ex-quis, les mets les plus recherchés étaient les vic-times. Souvent même, et c'était aux jours les plus solennels, ces mets étaient préparés par les mains du grand prêtre 1 . Cornus était l'ordonnateur de ces fêtes Momus y présidait il n'était pas permis à aucune esclave d'oser troubler ces au-gustes cérémonies, ni d'entrer dans l'intérieur du temple qu'au moment où les prêtres et les prê-tresses comblés enfin des faveurs divines, tom-baient dans une extase dont la plénitude prou-vait la grandeur de leur zèle, et annonçait la pré-sence des dieux. Alors, tout était consommé on enlevait avec respect tous ces favoris des dieux et l'on fermait les portes du temple. Il y avait certains jours de l'année qui n'étaient consacrés qu'à Bacchus et dont les honneurs se fai-saient particulièrement par Cornus. Ces jours, qu'on peut appeler les petites fêtes, étaient ceux où le grand prêtre admettait dans le temple, Fatmé 2 , Zélide 3 et quelques autres aux yeux desquels, comme profanes, on ne célébrait que les petits mystères. En effet loin d'être du monde @1@@ @@@@On a dit que Louis XV aimait à faire les petits plats de cuisine de sa main. 2 La comtesse de Toulouse. 3 Mademoiselle de Charolais. | ######### libations se fêtaient avec les vins les plus ex-quis, les mets les plus recherchés étaient les vic-times. Souvent même, et c'était aux jours les plus solennels, ces mets étaient préparés par les mains du grand prêtre 1 . Co@mus était l'ordonnateur de ces fêtes Momus y présidait il n'était pas permis à aucune esclave d'oser troubler ces au-gustes cérémonies, ni d'entrer dans l'intérieur du temple qu'au moment où les prêtres et les prê-tresses comblés enfin des faveurs divines, tom-baient dans une extase dont la plénitude prou-vait la grandeur de leur zèle, et annonçait la pré-sence des dieux. Alors, tout était consommé on enlevait avec respect tous ces favoris des dieux et l'on fermait les portes du temple. Il y avait certains jours de l'année qui n'étaient consacrés qu'à Bacchus et dont les honneurs se fai-saient particulièrement par Co@mus. Ces jours, qu'on peut appeler les petites fêtes, étaient ceux où le grand prêtre admettait dans le temple, Fatmé 2 , Zélide 3 et quelques autres aux yeux desquels, comme profanes, on ne célébrait que les petits mystères. En effet loin d'être du monde -129 - 1 On a dit que Louis XV aimait à faire les petits plats de cuisine de sa main. 2 La comtesse de Toulouse. 3 Mademoiselle de Charolais. | -129 -Les libations se fêtaient avec les vins les plus ex-quis, les mets les plus recherchés étaient les vic-times. Souvent même, et c'était aux jours les plus solennels, ces mets étaient préparés par les mains du grand prêtre 1 . Co@mus était l'ordonnateur de ces fêtes Momus y présidait il n'était pas permis à aucune esclave d'oser troubler ces au-gustes cérémonies, ni d'entrer dans l'intérieur du temple qu'au moment où les prêtres et les prê-tresses comblés enfin des faveurs divines, tom-baient dans une extase dont la plénitude prou-vait la grandeur de leur zèle, et annonçait la pré-sence des dieux. Alors, tout était consommé on enlevait avec respect tous ces favoris des dieux et l'on fermait les portes du temple. Il y avait certains jours de l'année qui n'étaient consacrés qu'à Bacchus et dont les honneurs se fai-saient particulièrement par Co@mus. Ces jours, qu'on peut appeler les petites fêtes, étaient ceux où le grand prêtre admettait dans le temple, Fatmé 2 , Zélide 3 et quelques autres aux yeux desquels, comme profanes, on ne célébrait que les petits mystères. En effet loin d'être du monde -129 - 1 On a dit que Louis XV aimait à faire les petits plats de cuisine de sa main. 2 La comtesse de Toulouse. 3 Mademoiselle de Charolais. | -129 -Les libations se fêtaient avec les vins les plus ex-quis, les mets les plus recherchés étaient les vic-times. Souvent même, et c'était aux jours les plus solennels, ces mets étaient préparés par les mains du grand prêtre 1 . Comus était l'ordonnateur de ces fêtes Momus y présidait il n'était pas permis à aucune esclave d'oser troubler ces au-gustes cérémonies, ni d'entrer dans l'intérieur du temple qu'au moment où les prêtres et les prê-tresses comblés enfin des faveurs divines, tom-baient dans une extase dont la plénitude prou-vait la grandeur de leur zèle, et annonçait la pré-sence des dieux. Alors, tout était consommé on enlevait avec respect tous ces favoris des dieux et l'on fermait les portes du temple. Il y avait certains jours de l'année qui n'étaient consacrés qu'à Bacchus et dont les honneurs se fai-saient particulièrement par Comus. Ces jours, qu'on peut appeler les petites fêtes, étaient ceux où le grand prêtre admettait dans le temple, Fatmé 2 , Zélide 3 et quelques autres aux yeux desquels, comme profanes, on ne célébrait que les petits mystères. En effet loin d'être du monde -129 - 1 On a dit que Louis XV aimait à faire les petits plats de cuisine de sa main. 2 La comtesse de Toulouse. 3 Mademoiselle de Charolais. | 11 | 0.008772 | 0.046809 |
59.txt | 1,863 | -117 -elle alla les demander à la prison, on lui per-mit de les voir elle passa trois jours et trois nuits avec eux, les exhortant à prier le Dieu qu'elle adorait de les délivrer. Ils promirent de se faire chrétiens, s'ils échappaient au sup-plice qui leur était dû enfin , le quatrième jour, on vint leur annoncer leur arrêt. ils étaient condamnés au feu, et on les arracha des bras de leur mère pour les conduire à la mort. Elle tomba évanouie d'ès qu'on les eut emmenés cependant, on les faisait conduire vers la place publique, lorsqu'un courrier ar-riva de la part de l'empereur, apportant leur grâce il l'avait accordée aux sollicitations des mandarins qui en avaient été priés par les missionnaires de Canton. La grâce fut lue en public, et tout le peuple se prosterna du côté de la Tartarie où était l'empereur, pour marquer la parfaite soumis-sion à ses ordres. On conduisit Hamki et sa femme auprès de leur mère, que l'on s'em-pressait de secourir , et qui n'était point en-core revenue à elle. Sa fille la prit entre ses foras et l'appela elle revint à cette voix , et comme tout le monde lui criait Grâce, grâce, l'empereur leur a fait grâce, elletendit les bras à son gendre et à sa fille, et les larmes de joie | -117 -elle alla les demander à la prison, on lui per-mit de les voir elle passa trois jours et trois nuits avec eux, les exhortant à prier le Dieu qu'elle adorait de les délivrer. Ils promirent de se faire chrétiens, s'ils échappaient au sup-plice qui leur était dû enfin , le quatrième jour, on vint leur annoncer leur arrêt. ils étaient condamnés au feu, et on les arracha des bras de leur mère pour les conduire à la mort. Elle tomba évanouie d'ès qu'on les eut emmenés cependant, on les faisait conduire vers la place publique, lorsqu'un courrier ar-riva de la part de l'empereur, apportant leur grâce il l'avait accordée aux sollicitations des mandarins qui en avaient été priés par les missionnaires de Canton. La grâce fut lue en public, et tout le peuple se prosterna du côté de la Tartarie où était l'empereur, pour marquer la parfaite soumis-sion à ses ordres. On conduisit Hamki et sa femme auprès de leur mère, que l'on s'em-pressait de secourir , et qui n'était point en-core revenue à elle. Sa fille la prit entre ses foras et l'appela elle revint à cette voix , et comme tout le monde lui criait Grâce, grâce, l'empereur leur a fait grâce, elle@tendit les bras à son gendre et à sa fille, et les larmes de joie | ########## alla les demander à la prison, on lui per-mit de les voir elle passa trois jours et trois nuits avec eux, les exhortant à prier le Dieu qu'elle adorait de les délivrer. Ils promirent de se faire chrétiens, s'ils échappaient au sup-plice qui leur était dû enfin , le quatrième jour, on vint leur annoncer leur arrêt. ils étaient condamnés au feu, et on les arracha des bras de leur mère pour les conduire à la mort. Elle tomba évanouie d'ès qu'on les eut emmenés cependant, on les faisait conduire vers la place publique, lorsqu'un courrier ar-riva de la part de l'empereur, apportant leur grâce il l'avait accordée aux sollicitations des mandarins qui en avaient été priés par les missionnaires de Canton. La grâce fut lue en public, et tout le peuple se prosterna du côté de la Tartarie où était l'empereur, pour marquer la parfaite soumis-sion à ses ordres. On conduisit Hamki et sa femme auprès de leur mère, que l'on s'em-pressait de secourir , et qui n'était point en-core revenue à elle. Sa fille la prit entre ses @bras et l'appela elle revint à cette voix , et comme tout le monde lui criait Grâce, grâce, l'empereur leur a fait grâce, elle tendit les bras à son gendre et à sa fille, et les larmes de joie | -117 -elle alla les demander à la prison, on lui per-mit de les voir elle passa trois jours et trois nuits avec eux, les exhortant à prier le Dieu qu'elle adorait de les délivrer. Ils promirent de se faire chrétiens, s'ils échappaient au sup-plice qui leur était dû enfin , le quatrième jour, on vint leur annoncer leur arrêt. ils étaient condamnés au feu, et on les arracha des bras de leur mère pour les conduire à la mort. Elle tomba évanouie d'ès qu'on les eut emmenés cependant, on les faisait conduire vers la place publique, lorsqu'un courrier ar-riva de la part de l'empereur, apportant leur grâce il l'avait accordée aux sollicitations des mandarins qui en avaient été priés par les missionnaires de Canton. La grâce fut lue en public, et tout le peuple se prosterna du côté de la Tartarie où était l'empereur, pour marquer la parfaite soumis-sion à ses ordres. On conduisit Hamki et sa femme auprès de leur mère, que l'on s'em-pressait de secourir , et qui n'était point en-core revenue à elle. Sa fille la prit entre ses @bras et l'appela elle revint à cette voix , et comme tout le monde lui criait Grâce, grâce, l'empereur leur a fait grâce, elle tendit les bras à son gendre et à sa fille, et les larmes de joie | -117 -elle alla les demander à la prison, on lui per-mit de les voir elle passa trois jours et trois nuits avec eux, les exhortant à prier le Dieu qu'elle adorait de les délivrer. Ils promirent de se faire chrétiens, s'ils échappaient au sup-plice qui leur était dû enfin , le quatrième jour, on vint leur annoncer leur arrêt. ils étaient condamnés au feu, et on les arracha des bras de leur mère pour les conduire à la mort. Elle tomba évanouie d'ès qu'on les eut emmenés cependant, on les faisait conduire vers la place publique, lorsqu'un courrier ar-riva de la part de l'empereur, apportant leur grâce il l'avait accordée aux sollicitations des mandarins qui en avaient été priés par les missionnaires de Canton. La grâce fut lue en public, et tout le peuple se prosterna du côté de la Tartarie où était l'empereur, pour marquer la parfaite soumis-sion à ses ordres. On conduisit Hamki et sa femme auprès de leur mère, que l'on s'em-pressait de secourir , et qui n'était point en-core revenue à elle. Sa fille la prit entre ses bras et l'appela elle revint à cette voix , et comme tout le monde lui criait Grâce, grâce, l'empereur leur a fait grâce, elle tendit les bras à son gendre et à sa fille, et les larmes de joie | 3 | 0.002451 | 0.012397 |
831.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE AUE. 134 11 ne se cacha plus alors, il se montra, parcourut les allées à pas précipités, parla à haute voix, et envoya à droite et à gauche des défis injurieux et des provocations blessantes. Il appelait l'ennemi, il le cherchait. Il eût voulu que de ces massifs il sortît quelqu'un qui vint lui demander compte de sa présence, et faire porter sur lui les représailles qu'il pré-voyait. -Cependant tout a une fin, même des accès pareils. Le jeune homme en revint à des impressions et à des desseins plus calmes. L'orage redoublait et y ajoutait de salutaires avertis-sements. Il comprit que ces allures chevaleresques ne répa-reraient rien, et qu'en y insistant il touchait au ridicule. Son bon sens reprit le dessus et amena des réflexions sérieuses. Évidemment il n'y avait plus qu'un parti à prendre c'était de sortir de cette enceinte, n'importe par quels moyens. On lui avait enlevé ceux dont il disposait sur lesquels il avait compté à tout prix il s'agissait d'en trouver d'autres. Il ne fallait pas que le jour le surprit où il était, dans une position aussi fausse peut-être n'avait-on que cela en vue, de le rendre la fable de l'hôtel et d'associer Clémence à cette rail-lerie. Quelle figure pouvait avoir un marquis lorsqu'à la pre-mière aube on le découvrirait égaré dans le jardin, et deman-dant comme une grâce qu'on lui rendit la clef des champs ! Enfin, le hasard le secourut. A l'un des angles du jardin, et là où les murs touchaient aux constructions voisines, se trouvait une espèce de réduit rustique, composé de paille et de rondins, qu'il. n'avait pas aperçu à cause de sa position isolée et du labyrinthe d'arbustes dont il était environné. Quel-les petits sentiers, très-étroits, très-sinueux, y conduisaient, et il n'était pas facile d'y arriver, à moins d'avoir une com-plète connaissance des lieux. C'était là sans doute un abri discret que les anciens maîtres de l'hôtel avaient réservé à leur usage, et qui était aussi favorable à la méditation qu'à de paisibles entretiens. Dans cet angle et comme à dessein, là grande végétation cessait les arbustes mêmes étaient clair-semés en leur place régnait une petite pelouse, et, contre le mur même, un treillis destiné à supporter des plantes grimpantes qui servaient comme de tenture et de décoration. , C'est dans cet espace libre que Gaston fut conduit, et au | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE AUE. 134 11 ne se cacha plus alors, il se montra, parcourut les allées à pas précipités, parla à haute voix, et envoya à droite et à gauche des défis injurieux et des provocations blessantes. Il appelait l'ennemi, il le cherchait. Il eût voulu que de ces massifs il sortît quelqu'un qui vint lui demander compte de sa présence, et faire porter sur lui les représailles qu'il pré-voyait. -Cependant tout a une fin, même des accès pareils. Le jeune homme en revint à des impressions et à des desseins plus calmes. L'orage redoublait et y ajoutait de salutaires avertis-sements. Il comprit que ces allures chevaleresques ne répa-reraient rien, et qu'en y insistant il touchait au ridicule. Son bon sens reprit le dessus et amena des réflexions sérieuses. Évidemment il n'y avait plus qu'un parti à prendre c'était de sortir de cette enceinte, n'importe par quels moyens. On lui avait enlevé ceux dont il disposait@ sur lesquels il avait compté à tout prix il s'agissait d'en trouver d'autres. Il ne fallait pas que le jour le surprit où il était, dans une position aussi fausse peut-être n'avait-on que cela en vue, de le rendre la fable de l'hôtel et d'associer Clémence à cette rail-lerie. Quelle figure pouvait avoir un marquis lorsqu'à la pre-mière aube on le découvrirait égaré dans le jardin, et deman-dant comme une grâce qu'on lui rendit la clef des champs ! Enfin, le hasard le secourut. A l'un des angles du jardin, et là où les murs touchaient aux constructions voisines, se trouvait une espèce de réduit rustique, composé de paille et de rondins, qu'il. n'avait pas aperçu à cause de sa position isolée et du labyrinthe d'arbustes dont il était environné. Quel-@les petits sentiers, très-étroits, très-sinueux, y conduisaient, et il n'était pas facile d'y arriver, à moins d'avoir une com-plète connaissance des lieux. C'était là sans doute un abri discret que les anciens maîtres de l'hôtel avaient réservé à leur usage, et qui était aussi favorable à la méditation qu'à de paisibles entretiens. Dans cet angle et comme à dessein, là grande végétation cessait les arbustes mêmes étaient clair-semés en leur place régnait une petite pelouse, et, contre le mur même, un treillis destiné à supporter des plantes grimpantes qui servaient comme de tenture et de décoration. , C'est dans cet espace libre que Gaston fut conduit, et au | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 131 Il ne se cacha plus alors, il se montra, parcourut les allées à pas précipités, parla à haute voix, et envoya à droite et à gauche des défis injurieux et des provocations blessantes. Il appelait l'ennemi, il le cherchait. Il eût voulu que de ces massifs il sortit quelqu'un qui vînt lui demander compte de sa présence, et faire porter sur lui les représailles qu'il pré-voyait. @Cependant tout a une fin, même des accès pareils. Le jeune homme en revint à des impressions et à des desseins plus calmes. L'orage redoublait et y ajoutait de salutaires avertis-sements. Il comprit que ces allures chevaleresques ne répa-reraient rien, et qu'en y insistant il touchait au ridicule. Son bon sens reprit le dessus et amena des réflexions sérieuses. Évidemment il n'y avait plus qu'un parti à prendre c'était de sortir de cette enceinte, n'importe par quels moyens. On lui avait enlevé ceux dont il disposait, sur lesquels il avait compté à tout prix il s'agissait d'en trouver d'autres. Il ne fallait pas que le jour le surprît où il était, dans une position aussi fausse peut-être n'avait-on que cela en vue, de le rendre la fable de l'hôtel et d'associer Clémence à cette rail-lerie. Quelle figure pouvait avoir un marquis lorsqu'à la pre-mière aube on le découvrirait égaré dans le jardin, et deman-dant comme une grâce qu'on lui rendît la clef des champs ! Enfin, le hasard le secourut. A l'un des angles du jardin, et là où les murs touchaient aux constructions voisines, se trouvait une espèce de réduit rustique, composé de paille et de rondins, qu'il@ n'avait pas aperçu à cause de sa position isolée et du labyrinthe d'arbustes dont il était environné. Quel-ques petits sentiers, très-étroits, très-sinueux, y conduisaient, et il n'était pas facile d'y arriver, à moins d'avoir une com-plète connaissance des lieux. C'était là sans doute un abri discret que les anciens maîtres de l'hôtel avaient réservé à leur usage, et qui était aussi favorable à la méditation qu'à de paisibles entretiens. Dans cet angle et comme à dessein, la grande végétation cessait les arbustes mêmes étaient clair-semés en leur place régnait une petite pelouse, et, contre le mur même, un treillis destiné à supporter des plantes grimpantes qui servaient comme de tenture et de décoration.@@ C'est dans cet espace libre que Gaston fut conduit, et au | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 131 Il ne se cacha plus alors, il se montra, parcourut les allées à pas précipités, parla à haute voix, et envoya à droite et à gauche des défis injurieux et des provocations blessantes. Il appelait l'ennemi, il le cherchait. Il eût voulu que de ces massifs il sortit quelqu'un qui vînt lui demander compte de sa présence, et faire porter sur lui les représailles qu'il pré-voyait. @Cependant tout a une fin, même des accès pareils. Le jeune homme en revint à des impressions et à des desseins plus calmes. L'orage redoublait et y ajoutait de salutaires avertis-sements. Il comprit que ces allures chevaleresques ne répa-reraient rien, et qu'en y insistant il touchait au ridicule. Son bon sens reprit le dessus et amena des réflexions sérieuses. Évidemment il n'y avait plus qu'un parti à prendre c'était de sortir de cette enceinte, n'importe par quels moyens. On lui avait enlevé ceux dont il disposait, sur lesquels il avait compté à tout prix il s'agissait d'en trouver d'autres. Il ne fallait pas que le jour le surprît où il était, dans une position aussi fausse peut-être n'avait-on que cela en vue, de le rendre la fable de l'hôtel et d'associer Clémence à cette rail-lerie. Quelle figure pouvait avoir un marquis lorsqu'à la pre-mière aube on le découvrirait égaré dans le jardin, et deman-dant comme une grâce qu'on lui rendît la clef des champs ! Enfin, le hasard le secourut. A l'un des angles du jardin, et là où les murs touchaient aux constructions voisines, se trouvait une espèce de réduit rustique, composé de paille et de rondins, qu'il@ n'avait pas aperçu à cause de sa position isolée et du labyrinthe d'arbustes dont il était environné. Quel-ques petits sentiers, très-étroits, très-sinueux, y conduisaient, et il n'était pas facile d'y arriver, à moins d'avoir une com-plète connaissance des lieux. C'était là sans doute un abri discret que les anciens maîtres de l'hôtel avaient réservé à leur usage, et qui était aussi favorable à la méditation qu'à de paisibles entretiens. Dans cet angle et comme à dessein, la grande végétation cessait les arbustes mêmes étaient clair-semés en leur place régnait une petite pelouse, et, contre le mur même, un treillis destiné à supporter des plantes grimpantes qui servaient comme de tenture et de décoration.@@ C'est dans cet espace libre que Gaston fut conduit, et au | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 131 Il ne se cacha plus alors, il se montra, parcourut les allées à pas précipités, parla à haute voix, et envoya à droite et à gauche des défis injurieux et des provocations blessantes. Il appelait l'ennemi, il le cherchait. Il eût voulu que de ces massifs il sortit quelqu'un qui vînt lui demander compte de sa présence, et faire porter sur lui les représailles qu'il pré-voyait. Cependant tout a une fin, même des accès pareils. Le jeune homme en revint à des impressions et à des desseins plus calmes. L'orage redoublait et y ajoutait de salutaires avertis-sements. Il comprit que ces allures chevaleresques ne répa-reraient rien, et qu'en y insistant il touchait au ridicule. Son bon sens reprit le dessus et amena des réflexions sérieuses. Évidemment il n'y avait plus qu'un parti à prendre c'était de sortir de cette enceinte, n'importe par quels moyens. On lui avait enlevé ceux dont il disposait, sur lesquels il avait compté à tout prix il s'agissait d'en trouver d'autres. Il ne fallait pas que le jour le surprît où il était, dans une position aussi fausse peut-être n'avait-on que cela en vue, de le rendre la fable de l'hôtel et d'associer Clémence à cette rail-lerie. Quelle figure pouvait avoir un marquis lorsqu'à la pre-mière aube on le découvrirait égaré dans le jardin, et deman-dant comme une grâce qu'on lui rendît la clef des champs ! Enfin, le hasard le secourut. A l'un des angles du jardin, et là où les murs touchaient aux constructions voisines, se trouvait une espèce de réduit rustique, composé de paille et de rondins, qu'il n'avait pas aperçu à cause de sa position isolée et du labyrinthe d'arbustes dont il était environné. Quel-ques petits sentiers, très-étroits, très-sinueux, y conduisaient, et il n'était pas facile d'y arriver, à moins d'avoir une com-plète connaissance des lieux. C'était là sans doute un abri discret que les anciens maîtres de l'hôtel avaient réservé à leur usage, et qui était aussi favorable à la méditation qu'à de paisibles entretiens. Dans cet angle et comme à dessein, la grande végétation cessait les arbustes mêmes étaient clair-semés en leur place régnait une petite pelouse, et, contre le mur même, un treillis destiné à supporter des plantes grimpantes qui servaient comme de tenture et de décoration. C'est dans cet espace libre que Gaston fut conduit, et au | 16 | 0.006774 | 0.039911 |
71.txt | 1,821 | 17 graines du balisier d'Inde canna indica , qui sont d'une grosseur et d'un poids assez uniformes. Près du fleuve Volta et de la petite ville d'Hapan, ainsi qu'à Koto , il vit des bandes considérables de singes de l'espèce appelée macaque cyntis cynomalgus, L. , des petites perruches à tête rouge glacée de bleu, et surtout beaucoup de vautours et de grosses fourmis. Il est expressément défendu de tuer ces derniers animaux, parce qu'ils détruisent les rats , les souris , les araignées et une foule d'insectes malfaisans qui pullulent dans ces contrées essentiellement insalubres, Enfin, après de longs efforts, le vaisseau jeta l'ancré à l'embouchure du fleuve Formose , le 17 novembre 1786 PALISOT DE BEAUVOIS passa la première nuit sur les terres d'Oware, dans une cabane entourée dé ketmies hibiscus cancelldtus , aux fleurs purpurines nouvelle-ment épanouies et dès le lendemain il prit en quelque sorte possession des plages intéressantes qui n'avaient encore été vues ni visitées par aucun observateur. Le pays des Jackéris, connus vulgairement sous lé nom d'Owares, occupe sur la côte occidentale de l'Afri-que équatoriale une vaste étendue de terrain entre les 5e, et 7e. degrés de latitude nord, bornée au septentrion par les états de Bénin, au sud par celui de Galbar, à l'est par les plaines de sable où l'on cherche les sources du Niger, et à l'ouest par l'Océan atlantique. Le sol est bas, coupé On différens sens par des bras de rivières, et submergé presque sur tous les points par les hautes marées qui laissent après elles un limon fangeux et pestilentiel, repaire des crocodiles et d'une infinité de serpens monstrueux. Cette terre, où la chaleur est excessive, où tout contribué à la rendre le lieu le plus malsain qu'on connaisse, est- | 17 graines du balisier d'Inde canna indica , qui sont d'une grosseur et d'un poids assez uniformes. Près du fleuve Volta et de la petite ville d'Hapan, ainsi qu'à Koto , il vit des bandes considérables de singes de l'espèce appelée macaque cyntis cynomalgus, L. , des petites perruches à tête rouge glacée de bleu, et surtout beaucoup de vautours et de grosses fourmis. Il est expressément défendu de tuer ces derniers animaux, parce qu'ils détruisent les rats , les souris , les araignées et une foule d'insectes malfaisans qui pullulent dans ces contrées essentiellement insalubres, Enfin, après de longs efforts, le vaisseau jeta l'ancré à l'embouchure du fleuve Formose , le 17 novembre 1786 PALISOT DE BEAUVOIS passa la première nuit sur les terres d'Oware, dans une cabane entourée dé ketmies hibiscus cancelldtus , aux fleurs purpurines nouvelle-ment épanouies et dès le lendemain il prit en quelque sorte possession des plages intéressantes qui n'avaient encore été vues ni visitées par aucun observateur. Le pays des Jackéris, connus vulgairement sous lé nom d'Owares, occupe sur la côte occidentale de l'Afri-que équatoriale une vaste étendue de terrain entre les 5e, et 7e. degrés de latitude nord, bornée au septentrion par les états de Bénin, au sud par celui de Galbar, à l'est par les plaines de sable où l'on cherche les sources du Niger, et à l'ouest par l'Océan atlantique. Le sol est bas, coupé On différens sens par des bras de rivières, et submergé presque sur tous les points par les hautes marées qui laissent après elles un limon fangeux et pestilentiel, repaire des crocodiles et d'une infinité de serpens monstrueux. Cette terre, où la chaleur est excessive, où tout contribué à la rendre le lieu le plus malsain qu'on connaisse, est- | ########## du balisier d'Inde canna indica , qui sont d'une grosseur et d'un poids assez uniformes. Près du fleuve Volta et de la petite ville d'Hapan, ainsi qu'à Koto , il vit des bandes considérables de singes de l'espèce appelée macaque cyn@us cynomalgus, L. , des petites perruches à tête rouge glacée de bleu, et surtout beaucoup de vautours et de grosses fourmis. Il est expressément défendu de tuer ces derniers animaux, parce qu'ils détruisent les rats , les souris , les araignées et une foule d'insectes malfaisans qui pullulent dans ces contrées essentiellement insalubres, Enfin, après de longs efforts, le vaisseau jeta l'ancré à l'embouchure du fleuve Formose , le 17 novembre 1786 PALISOT DE BEAUVOIS passa la première nuit sur les terres d'Oware, dans une cabane entourée dé ketmies hibiscus cancellatus , aux fleurs purpurines nouvelle-ment épanouies et dès le lendemain il prit en quelque sorte possession des plages intéressantes qui n'avaient encore été vues ni visitées par aucun observateur. Le pays des Jackéris, connus vulgairement sous lé nom d'Owares, occupe sur la côte occidentale de l'Afri-que équatoriale une vaste étendue de terrain entre les 5e, et 7e. degrés de latitude nord, bornée au septentrion par les états de Bénin, au sud par celui de Galbar, à l'est par les plaines de sable où l'on cherche les sources du Niger, et à l'ouest par l'Océan atlantique. Le sol est bas, coupé en différens sens par des bras de rivières, et submergé presque sur tous les points par les hautes marées qui laissent après elles un limon fangeux et pestilentiel, repaire des crocodiles et d'une infinité de serpens monstrueux. Cette terre, où la chaleur est excessive, où tout contribué à la rendre le lieu le plus malsain qu'on connaisse, est- | 17 graines du balisier d'Inde canna indica , qui sont d'une grosseur et d'un poids assez uniformes. Près du fleuve Volta et de la petite ville d'Hapan, ainsi qu'à Koto , il vit des bandes considérables de singes de l'espèce appelée macaque cyn@us cynomalgus, L. , des petites perruches à tête rouge glacée de bleu, et surtout beaucoup de vautours et de grosses fourmis. Il est expressément défendu de tuer ces derniers animaux, parce qu'ils détruisent les rats , les souris , les araignées et une foule d'insectes malfaisans qui pullulent dans ces contrées essentiellement insalubres, Enfin, après de longs efforts, le vaisseau jeta l'ancré à l'embouchure du fleuve Formose , le 17 novembre 1786 PALISOT DE BEAUVOIS passa la première nuit sur les terres d'Oware, dans une cabane entourée dé ketmies hibiscus cancellatus , aux fleurs purpurines nouvelle-ment épanouies et dès le lendemain il prit en quelque sorte possession des plages intéressantes qui n'avaient encore été vues ni visitées par aucun observateur. Le pays des Jackéris, connus vulgairement sous lé nom d'Owares, occupe sur la côte occidentale de l'Afri-que équatoriale une vaste étendue de terrain entre les 5e, et 7e. degrés de latitude nord, bornée au septentrion par les états de Bénin, au sud par celui de Galbar, à l'est par les plaines de sable où l'on cherche les sources du Niger, et à l'ouest par l'Océan atlantique. Le sol est bas, coupé en différens sens par des bras de rivières, et submergé presque sur tous les points par les hautes marées qui laissent après elles un limon fangeux et pestilentiel, repaire des crocodiles et d'une infinité de serpens monstrueux. Cette terre, où la chaleur est excessive, où tout contribué à la rendre le lieu le plus malsain qu'on connaisse, est- | 17 graines du balisier d'Inde canna indica , qui sont d'une grosseur et d'un poids assez uniformes. Près du fleuve Volta et de la petite ville d'Hapan, ainsi qu'à Koto , il vit des bandes considérables de singes de l'espèce appelée macaque cynus cynomalgus, L. , des petites perruches à tête rouge glacée de bleu, et surtout beaucoup de vautours et de grosses fourmis. Il est expressément défendu de tuer ces derniers animaux, parce qu'ils détruisent les rats , les souris , les araignées et une foule d'insectes malfaisans qui pullulent dans ces contrées essentiellement insalubres, Enfin, après de longs efforts, le vaisseau jeta l'ancré à l'embouchure du fleuve Formose , le 17 novembre 1786 PALISOT DE BEAUVOIS passa la première nuit sur les terres d'Oware, dans une cabane entourée dé ketmies hibiscus cancellatus , aux fleurs purpurines nouvelle-ment épanouies et dès le lendemain il prit en quelque sorte possession des plages intéressantes qui n'avaient encore été vues ni visitées par aucun observateur. Le pays des Jackéris, connus vulgairement sous lé nom d'Owares, occupe sur la côte occidentale de l'Afri-que équatoriale une vaste étendue de terrain entre les 5e, et 7e. degrés de latitude nord, bornée au septentrion par les états de Bénin, au sud par celui de Galbar, à l'est par les plaines de sable où l'on cherche les sources du Niger, et à l'ouest par l'Océan atlantique. Le sol est bas, coupé en différens sens par des bras de rivières, et submergé presque sur tous les points par les hautes marées qui laissent après elles un limon fangeux et pestilentiel, repaire des crocodiles et d'une infinité de serpens monstrueux. Cette terre, où la chaleur est excessive, où tout contribué à la rendre le lieu le plus malsain qu'on connaisse, est- | 4 | 0.002274 | 0.012461 |
789.txt | 1,858 | 84 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -propres sentiments, et elle n'essaya même pas d'y résister ni de s'en défendre. Ainsi engagée, l'entrevue se prolongea bien au delà de ce qu'eût exigé la prudence. Ils avaient tant à se dire et trouvaient si doux d'être près l'un de l'autre, après avoir été si longtemps séparés ! Ils parlèrent de leurs souve-nirs, de leurs regrets, de tout ce qui avait fait la joie de leur vie passée. Quant à leurs projets et à leurs espérances, à peine osaient-ils y songer. A leur âge, fait-on de tels calculs? Ils jouissaient de l'heure présente, comme si jamais elle n'eût dû finir ils en jouissaient sans remords, si ce n'est sans trouble. Ce n'était ni une aventure romanesque, ni une intrigue, c'était ce besoin d'aimer qu'on ressent plus qu'on ne le définit, et remplit le coeur sans l'alarmer. Dominés par ce charme, ils n'avaient ni la puissance, ni le désir de s'y dérober ils vivaient dans un monde à eux, isolés au milieu de cette foule, sans compter les minutes, ni se défier des re-gards. Clémence se-ravisa la première, et eut un retour vers le monde réel. - Adieu, dit-elle, en tendant au jeune homme sa main dont il s'empara vivement. - Déjà? dit-il. - Dieu veuille que ce ne soit pas trop tard ! Adieu, Gaston. - Adieu donc, Clémence et quand vous reverrai-je? - Hélas 1 qui le sait? - Juste ciel! et moi qui n'y avais pas songé 1 Rester si longtemps sans se revoir 1 De grâce, Clémence, épargnez-moi ce nouveau supplice. Je sens que je n'y résisterais pas. L'accent du jeune homme était si triste, et sa physionomie exprimait une douleur si vraie, que la comtesse en fut tou-chée. - Que faire ? dit-elle. - Dimanche prochain, à la même place, reprit le jeune homme, à la même heure. - Que me demandez-vous là, Gaston? répondit-elle avec une sorte d'effroi. - Un peu de pitié. Elle réfléchit un instant, en proie à un combat intérieur, puis se sentit vaincue. -- A dimanche,- dit elle. Sur ces mots elle partit il lui eût été impossible d'en suppor- | 84 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -propres sentiments, et elle n'essaya même pas d'y résister ni de s'en défendre. Ainsi engagée, l'entrevue se prolongea bien au delà de ce qu'eût exigé la prudence. Ils avaient tant à se dire et trouvaient si doux d'être près l'un de l'autre, après avoir été si longtemps séparés ! Ils parlèrent de leurs souve-nirs, de leurs regrets, de tout ce qui avait fait la joie de leur vie passée. Quant à leurs projets et à leurs espérances, à peine osaient-ils y songer. A leur âge, fait-on de tels calculs@? Ils jouissaient de l'heure présente, comme si jamais elle n'eût dû finir ils en jouissaient sans remords, si ce n'est sans trouble. Ce n'était ni une aventure romanesque, ni une intrigue, c'était ce besoin d'aimer qu'on ressent plus qu'on ne le définit, et remplit le coeur sans l'alarmer. Dominés par ce charme, ils n'avaient ni la puissance, ni le désir de s'y dérober ils vivaient dans un monde à eux, isolés au milieu de cette foule, sans compter les minutes, ni se défier des re-gards. Clémence se-ravisa la première, et eut un retour vers le monde réel. - Adieu, dit-elle, en tendant au jeune homme sa main dont il s'empara vivement. - Déjà@? dit-il. - Dieu veuille que ce ne soit pas trop tard ! Adieu, Gaston. - Adieu donc, Clémence et quand vous reverrai-je@? - Hélas 1 qui le sait@? - Juste ciel@! et moi qui n'y avais pas songé 1 Rester si longtemps sans se revoir 1 De grâce, Clémence, épargnez-moi ce nouveau supplice. Je sens que je n'y résisterais pas. L'accent du jeune homme était si triste, et sa physionomie exprimait une douleur si vraie, que la comtesse en fut tou-chée. - Que faire ? dit-elle. - Dimanche prochain, à la même place, reprit le jeune homme, à la même heure. - Que me demandez-vous là, Gaston@? répondit-elle avec une sorte d'effroi. - Un peu de pitié. Elle réfléchit un instant, en proie à un combat intérieur, puis se sentit vaincue. -- A dimanche,- dit elle. Sur ces mots elle partit il lui eût été impossible d'en suppor- | 84 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. @propres sentiments, et elle n'essaya même pas d'y résister ni de s'en défendre. Ainsi engagée, l'entrevue se prolongea bien au delà de ce qu'eût exigé la prudence. Ils avaient tant à se dire et trouvaient si doux d'être près l'un de l'autre, après avoir été si longtemps séparés ! Ils parlèrent de leurs souve-nirs, de leurs regrets, de tout ce qui avait fait la joie de leur vie passée. Quant à leurs projets et à leurs espérances, à peine osaient-ils y songer. A leur âge, fait-on de tels calculs ? Ils jouissaient de l'heure présente, comme si jamais elle n'eût dû finir ils en jouissaient sans remords, si ce n'est sans trouble. Ce n'était ni une aventure romanesque, ni une intrigue, c'était ce besoin d'aimer qu'on ressent plus qu'on ne le définit, et remplit le coeur sans l'alarmer. Dominés par ce charme, ils n'avaient ni la puissance, ni le désir de s'y dérober ils vivaient dans un monde à eux, isolés au milieu de cette foule, sans compter les minutes, ni se défier des re-gards. Clémence se ravisa la première, et eut un retour vers le monde réel. -@Adieu, dit-elle, en tendant au jeune homme sa main dont il s'empara vivement. -@Déjà ? dit-il. -@Dieu veuille que ce ne soit pas trop tard ! Adieu, Gaston. -@Adieu donc, Clémence et quand vous reverrai-je ? -@Hélas ! qui le sait ? -@Juste ciel ! et moi qui n'y avais pas songé ! Rester si longtemps sans se revoir ! De grâce, Clémence, épargnez-moi ce nouveau supplice. Je sens que je n'y résisterais pas. L'accent du jeune homme était si triste, et sa physionomie exprimait une douleur si vraie, que la comtesse en fut tou-chée. -@Que faire ? dit-elle. -@Dimanche prochain, à la même place, reprit le jeune homme, à la même heure. -@Que me demandez-vous là, Gaston ? répondit-elle avec une sorte d'effroi. -@Un peu de pitié. Elle réfléchit un instant, en proie à un combat intérieur, puis se sentit vaincue. @-@A dimanche,@ dit elle. Sur ces mots elle partit il lui eût été impossible d'en suppor- | 84 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. @propres sentiments, et elle n'essaya même pas d'y résister ni de s'en défendre. Ainsi engagée, l'entrevue se prolongea bien au delà de ce qu'eût exigé la prudence. Ils avaient tant à se dire et trouvaient si doux d'être près l'un de l'autre, après avoir été si longtemps séparés ! Ils parlèrent de leurs souve-nirs, de leurs regrets, de tout ce qui avait fait la joie de leur vie passée. Quant à leurs projets et à leurs espérances, à peine osaient-ils y songer. A leur âge, fait-on de tels calculs ? Ils jouissaient de l'heure présente, comme si jamais elle n'eût dû finir ils en jouissaient sans remords, si ce n'est sans trouble. Ce n'était ni une aventure romanesque, ni une intrigue, c'était ce besoin d'aimer qu'on ressent plus qu'on ne le définit, et remplit le coeur sans l'alarmer. Dominés par ce charme, ils n'avaient ni la puissance, ni le désir de s'y dérober ils vivaient dans un monde à eux, isolés au milieu de cette foule, sans compter les minutes, ni se défier des re-gards. Clémence se ravisa la première, et eut un retour vers le monde réel. -@Adieu, dit-elle, en tendant au jeune homme sa main dont il s'empara vivement. -@Déjà ? dit-il. -@Dieu veuille que ce ne soit pas trop tard ! Adieu, Gaston. -@Adieu donc, Clémence et quand vous reverrai-je ? -@Hélas ! qui le sait ? -@Juste ciel ! et moi qui n'y avais pas songé ! Rester si longtemps sans se revoir ! De grâce, Clémence, épargnez-moi ce nouveau supplice. Je sens que je n'y résisterais pas. L'accent du jeune homme était si triste, et sa physionomie exprimait une douleur si vraie, que la comtesse en fut tou-chée. -@Que faire ? dit-elle. -@Dimanche prochain, à la même place, reprit le jeune homme, à la même heure. -@Que me demandez-vous là, Gaston ? répondit-elle avec une sorte d'effroi. -@Un peu de pitié. Elle réfléchit un instant, en proie à un combat intérieur, puis se sentit vaincue. @-@A dimanche,@ dit elle. Sur ces mots elle partit il lui eût été impossible d'en suppor- | 84 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. propres sentiments, et elle n'essaya même pas d'y résister ni de s'en défendre. Ainsi engagée, l'entrevue se prolongea bien au delà de ce qu'eût exigé la prudence. Ils avaient tant à se dire et trouvaient si doux d'être près l'un de l'autre, après avoir été si longtemps séparés ! Ils parlèrent de leurs souve-nirs, de leurs regrets, de tout ce qui avait fait la joie de leur vie passée. Quant à leurs projets et à leurs espérances, à peine osaient-ils y songer. A leur âge, fait-on de tels calculs ? Ils jouissaient de l'heure présente, comme si jamais elle n'eût dû finir ils en jouissaient sans remords, si ce n'est sans trouble. Ce n'était ni une aventure romanesque, ni une intrigue, c'était ce besoin d'aimer qu'on ressent plus qu'on ne le définit, et remplit le coeur sans l'alarmer. Dominés par ce charme, ils n'avaient ni la puissance, ni le désir de s'y dérober ils vivaient dans un monde à eux, isolés au milieu de cette foule, sans compter les minutes, ni se défier des re-gards. Clémence se ravisa la première, et eut un retour vers le monde réel. -Adieu, dit-elle, en tendant au jeune homme sa main dont il s'empara vivement. -Déjà ? dit-il. -Dieu veuille que ce ne soit pas trop tard ! Adieu, Gaston. -Adieu donc, Clémence et quand vous reverrai-je ? -Hélas ! qui le sait ? -Juste ciel ! et moi qui n'y avais pas songé ! Rester si longtemps sans se revoir ! De grâce, Clémence, épargnez-moi ce nouveau supplice. Je sens que je n'y résisterais pas. L'accent du jeune homme était si triste, et sa physionomie exprimait une douleur si vraie, que la comtesse en fut tou-chée. -Que faire ? dit-elle. -Dimanche prochain, à la même place, reprit le jeune homme, à la même heure. -Que me demandez-vous là, Gaston ? répondit-elle avec une sorte d'effroi. -Un peu de pitié. Elle réfléchit un instant, en proie à un combat intérieur, puis se sentit vaincue. -A dimanche, dit elle. Sur ces mots elle partit il lui eût été impossible d'en suppor- | 24 | 0.012097 | 0.045673 |
206.txt | 1,857 | VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 43 autres il en sentit la protection d'une manière si visible, que, jusque dans sa vieillesse, il en gardait le plus pré-cieux souvenir En le racontant, disait-il alors, je fais à dieu un nouvel acte de reconnaissance. Il-al-lait pour affaires en un lieu peu éloigné. Sur son pas-sage se trouvait une rivière, dont le froid rigoureux avait glacé les eaux. Les Russes intrépides passaient et re-passaient sur ce chemin de glace. Russe de caractère, M. Nicolle passa. Dix hommes le suivaient, et ils chan-taient. Tout à coup un cri se fait entendre à ce cri se joint un effroyable craquement de la glace elle s'ouvre, et les infortunés disparaissent ! Il n'était qu'à quelques pas de ces pauvres Russes. Cette protection de la Pro-vidence ranima son courage, et il se dévoua avec un zèle plus actif encore à son cher institut on disait même de cet institut et de son fondateur, que ce c'étaient les deux objets de la prédilection de Dieu. En effet, écrivant à son ami, l'heureux abbé l'assurait que, malgré la fé-condité de son imagination, il ne pouvait même conce-voir la possibilité d'une prospérité plus grande. Rien ce ne nous manque plus, ajoutait-il je me trompe, cher ce Septavaux, car tu n'es pas là! Alors nouvelles in-stances , nouveaux motifs pour hâter son retour ce Sainte-Barbe afflue ici, et Sainte-Barbe te réclame, ce comme un raypn de sa gloire, Il n'en fallait pas tant pour décider l'abbé Septavaux une seconde fois il voulut que l'amitié triomphât de lui. Il annonça son prochain départ. Sa lettre était datée de Dresde, où sa | VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 43 autres il en sentit la protection d'une manière si visible, que, jusque dans sa vieillesse, il en gardait le plus pré-cieux souvenir En le racontant, disait-il alors, je fais à dieu un nouvel acte de reconnaissance. Il-al-lait pour affaires en un lieu peu éloigné. Sur son pas-sage se trouvait une rivière, dont le froid rigoureux avait glacé les eaux. Les Russes intrépides passaient et re-passaient sur ce chemin de glace. Russe de caractère, M. Nicolle passa. Dix hommes le suivaient, et ils chan-taient. Tout à coup un cri se fait entendre à ce cri se joint un effroyable craquement de la glace elle s'ouvre, et les infortunés disparaissent ! Il n'était qu'à quelques pas de ces pauvres Russes. Cette protection de la Pro-vidence ranima son courage, et il se dévoua avec un zèle plus actif encore à son cher institut on disait même de cet institut et de son fondateur, que ce c'étaient les deux objets de la prédilection de Dieu. En effet, écrivant à son ami, l'heureux abbé l'assurait que, malgré la fé-condité de son imagination, il ne pouvait même conce-voir la possibilité d'une prospérité plus grande. Rien ce ne nous manque plus, ajoutait-il je me trompe, cher ce Septavaux, car tu n'es pas là! Alors nouvelles in-stances , nouveaux motifs pour hâter son retour ce Sainte-Barbe afflue ici, et Sainte-Barbe te réclame, ce comme un raypn de sa gloire, Il n'en fallait pas tant pour décider l'abbé Septavaux une seconde fois il voulut que l'amitié triomphât de lui. Il annonça son prochain départ. Sa lettre était datée de Dresde, où sa | ############################### il en sentit la protection d'une manière si visible, que, jusque dans sa vieillesse, il en gardait le plus pré-cieux souvenir En le racontant, disait-il alors, je fais à dieu un nouvel acte de reconnaissance. Il al-lait pour affaires en un lieu peu éloigné. Sur son pas-sage se trouvait une rivière, dont le froid rigoureux avait glacé les eaux. Les Russes intrépides passaient et re-passaient sur ce chemin de glace. Russe de caractère, M. Nicolle passa. Dix hommes le suivaient, et ils chan-taient. Tout à coup un cri se fait entendre à ce cri se joint un effroyable craquement de la glace elle s'ouvre, et les infortunés disparaissent ! Il n'était qu'à quelques pas de ces pauvres Russes. Cette protection de la Pro-vidence ranima son courage, et il se dévoua avec un zèle plus actif encore à son cher institut on disait même de cet institut et de son fondateur, que ce c'étaient les deux objets de la prédilection de Dieu. En effet, écrivant à son ami, l'heureux abbé l'assurait que, malgré la fé-condité de son imagination, il ne pouvait même conce-voir la possibilité d'une prospérité plus grande. Rien@@@ ne nous manque plus, ajoutait-il je me trompe, cher @@@Septavaux, car tu n'es pas là! Alors nouvelles in-stances , nouveaux motifs pour hâter son retour @@@Sainte-Barbe afflue ici, et Sainte-Barbe te réclame,@@@ comme un rayon de sa gloire, Il n'en fallait pas tant pour décider l'abbé Septavaux une seconde fois il voulut que l'amitié triomphât de lui. Il annonça son prochain départ. Sa lettre était datée de Dresde, où sa | VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 43 autres il en sentit la protection d'une manière si visible, que, jusque dans sa vieillesse, il en gardait le plus pré-cieux souvenir En le racontant, disait-il alors, je fais à dieu un nouvel acte de reconnaissance. Il al-lait pour affaires en un lieu peu éloigné. Sur son pas-sage se trouvait une rivière, dont le froid rigoureux avait glacé les eaux. Les Russes intrépides passaient et re-passaient sur ce chemin de glace. Russe de caractère, M. Nicolle passa. Dix hommes le suivaient, et ils chan-taient. Tout à coup un cri se fait entendre à ce cri se joint un effroyable craquement de la glace elle s'ouvre, et les infortunés disparaissent ! Il n'était qu'à quelques pas de ces pauvres Russes. Cette protection de la Pro-vidence ranima son courage, et il se dévoua avec un zèle plus actif encore à son cher institut on disait même de cet institut et de son fondateur, que ce c'étaient les deux objets de la prédilection de Dieu. En effet, écrivant à son ami, l'heureux abbé l'assurait que, malgré la fé-condité de son imagination, il ne pouvait même conce-voir la possibilité d'une prospérité plus grande. Rien@@@ ne nous manque plus, ajoutait-il je me trompe, cher @@@Septavaux, car tu n'es pas là! Alors nouvelles in-stances , nouveaux motifs pour hâter son retour @@@Sainte-Barbe afflue ici, et Sainte-Barbe te réclame,@@@ comme un rayon de sa gloire, Il n'en fallait pas tant pour décider l'abbé Septavaux une seconde fois il voulut que l'amitié triomphât de lui. Il annonça son prochain départ. Sa lettre était datée de Dresde, où sa | VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 43 autres il en sentit la protection d'une manière si visible, que, jusque dans sa vieillesse, il en gardait le plus pré-cieux souvenir En le racontant, disait-il alors, je fais à dieu un nouvel acte de reconnaissance. Il al-lait pour affaires en un lieu peu éloigné. Sur son pas-sage se trouvait une rivière, dont le froid rigoureux avait glacé les eaux. Les Russes intrépides passaient et re-passaient sur ce chemin de glace. Russe de caractère, M. Nicolle passa. Dix hommes le suivaient, et ils chan-taient. Tout à coup un cri se fait entendre à ce cri se joint un effroyable craquement de la glace elle s'ouvre, et les infortunés disparaissent ! Il n'était qu'à quelques pas de ces pauvres Russes. Cette protection de la Pro-vidence ranima son courage, et il se dévoua avec un zèle plus actif encore à son cher institut on disait même de cet institut et de son fondateur, que ce c'étaient les deux objets de la prédilection de Dieu. En effet, écrivant à son ami, l'heureux abbé l'assurait que, malgré la fé-condité de son imagination, il ne pouvait même conce-voir la possibilité d'une prospérité plus grande. Rien ne nous manque plus, ajoutait-il je me trompe, cher Septavaux, car tu n'es pas là! Alors nouvelles in-stances , nouveaux motifs pour hâter son retour Sainte-Barbe afflue ici, et Sainte-Barbe te réclame, comme un rayon de sa gloire, Il n'en fallait pas tant pour décider l'abbé Septavaux une seconde fois il voulut que l'amitié triomphât de lui. Il annonça son prochain départ. Sa lettre était datée de Dresde, où sa | 14 | 0.008997 | 0.046512 |
560.txt | 1,886 | ÉTAT ACTUEL DU MAGNÉTISME 21 ment. Hilaire parla le premier Magnifiques juges! nous avions construit, à l'image du trépied de Delphes, sous de redoutables auspices, avec des baguettes de coudrier, cette malheureuse petite table que vous voyez, et après l'avoir consacrée par des invocations exprimées dans des paroles mystérieuses, accompagnées de chants nombreux et pro-longés, en suivant tous les rites, nous la mîmes en mouve-ment movimus tandem . Or, voici comment nous procé-dions pour cela toutes les fois qu'on consultait cette table sur des choses secrètes, c'était dans une salle purifiée au moyen de parfums arabiques. On plaçait selon toutes les règles un plateau composé de métaux divers, à la circonfé-rence duquel les formes des vingt-quatre lettres de l'alphabet étaient gravées avec soin, et séparées entre elles par des intervalles parfaitement égaux. A côté delà table se plaçait, selon des formes déterminées par la science, un homme revêtu d'habits de lin et chaussé de cette même étoffe, portant de la verveine cueillie sous un arbre de bon augure. Cet homme invoquait, par des chants consacrés, le dieu des présages, tout en balançant un anneau étroit suspendu au plafond par un fil très délié, consacré aussi par des pratiques mystérieuses. Cet anneau, tombant par sauts sur les lettres placées, avons-nous dit, à des distances égales, fait ainsi des vers hexamètres qui répondaient aux questions com-posées selon les règles de la prosodie, et semblables aux vers de la pythie ou à ceux que rendaient les oracles des brachites. Comme nous demandions alors qui devait succéder à l'empereur actuel, et qu'on disait que ce serait un prince accompli à tous égards, l'anneau, en sautant contre la table aclsiliens tabulam , avait touché les deux lettres de la syl-labe 0E alors un des assistants s'écria que la nécessité inflexible indiquait Théodore 0EOAOPON 1 . Nous ne-pous-sâmes pas plus loin notre recherche, nous croyant assez sûrs que c'était notre ami Théodore que désignait l'oracle. ment à l'empereur, était sévèrement prohibée comme pouvant donner lieu à des conspirations. 1 Ce Théodore était un des conjurés il était général des armées de Valence, qui le fit mettre à mort.. | ÉTAT ACTUEL DU MAGNÉTISME 21 ment. Hilaire parla le premier Magnifiques juges@! nous avions construit, à l'image du trépied de Delphes, sous de redoutables auspices, avec des baguettes de coudrier, cette malheureuse petite table que vous voyez, et après l'avoir consacrée par des invocations exprimées dans des paroles mystérieuses, accompagnées de chants nombreux et pro-longés, en suivant tous les rites, nous la mîmes en mouve-ment movimus tandem . Or, voici comment nous procé-dions pour cela toutes les fois qu'on consultait cette table sur des choses secrètes, c'était dans une salle purifiée au moyen de parfums arabiques. On plaçait selon toutes les règles un plateau composé de métaux divers, à la circonfé-rence duquel les formes des vingt-quatre lettres de l'alphabet étaient gravées avec soin, et séparées entre elles par des intervalles parfaitement égaux. A côté de@là table se plaçait, selon des formes déterminées par la science, un homme revêtu d'habits de lin et chaussé de cette même étoffe, portant de la verveine cueillie sous un arbre de bon augure. Cet homme invoquait, par des chants consacrés, le dieu des présages, tout en balançant un anneau étroit suspendu au plafond par un fil très délié, consacré aussi par des pratiques mystérieuses. Cet anneau, tombant par sauts sur les lettres placées, avons-nous dit, à des distances égales, fait ainsi des vers hexamètres qui répondaient aux questions com-posées selon les règles de la prosodie, et semblables aux vers de la pythie ou à ceux que rendaient les oracles des brachites. Comme nous demandions alors qui devait succéder à l'empereur actuel, et qu'on disait que ce serait un prince accompli à tous égards, l'anneau, en sautant contre la table aclsiliens tabulam , avait touché les deux lettres de la syl-labe 0E alors un des assistants s'écria que la nécessité inflexible indiquait Théodore 0EOAOPON@ 1 . Nous ne-pous-sâmes pas plus loin notre recherche, nous croyant assez sûrs que c'était notre ami Théodore que désignait l'oracle@@. ment à l'empereur, était sévèrement prohibée comme pouvant donner lieu à des conspirations. 1 Ce Théodore était un des conjurés il était général des armées de Valence, qui le fit mettre à mort.. | ÉTAT ACTUEL DU MAGNÉTISME 21 ment. Hilaire parla le premier Magnifiques juges ! nous avions construit, à l'image du trépied de Delphes, sous de redoutables auspices, avec des baguettes de coudrier, cette malheureuse petite table que vous voyez, et après l'avoir consacrée par des invocations exprimées dans des paroles mystérieuses, accompagnées de chants nombreux et pro-longés, en suivant tous les rites, nous la mîmes en mouve-ment movimus tandem . Or, voici comment nous procé-dions pour cela toutes les fois qu'on consultait cette table sur des choses secrètes, c'était dans une salle purifiée au moyen de parfums arabiques. On plaçait selon toutes les règles un plateau composé de métaux divers, à la circonfé-rence duquel les formes des vingt-quatre lettres de l'alphabet étaient gravées avec soin, et séparées entre elles par des intervalles parfaitement égaux. A côté de la table se plaçait, selon des formes déterminées par la science, un homme revêtu d'habits de lin et chaussé de cette même étoffe, portant de la verveine cueillie sous un arbre de bon augure. Cet homme invoquait, par des chants consacrés, le dieu des présages, tout en balançant un anneau étroit suspendu au plafond par un fil très délié, consacré aussi par des pratiques mystérieuses. Cet anneau, tombant par sauts sur les lettres placées, avons-nous dit, à des distances égales, fait ainsi des vers hexamètres qui répondaient aux questions com-posées selon les règles de la prosodie, et semblables aux vers de la pythie ou à ceux que rendaient les oracles des brachites. Comme nous demandions alors qui devait succéder à l'empereur actuel, et qu'on disait que ce serait un prince accompli à tous égards, l'anneau, en sautant contre la table a@dsiliens tabulam , avait touché les deux lettres de la syl-labe @E alors un des assistants s'écria que la nécessité inflexible indiquait Théodore @EO OPON, 1 . Nous ne pous-sâmes pas plus loin notre recherche, nous croyant assez sûrs que c'était notre ami Théodore que désignait l'oracle... ment à l'empereur, était sévèrement prohibée comme pouvant donner lieu à des conspirations. 1 Ce Théodore était un des conjurés il était général des armées de Valence. qui le fit mettre à ###### | ÉTAT ACTUEL DU MAGNÉTISME 21 ment. Hilaire parla le premier Magnifiques juges ! nous avions construit, à l'image du trépied de Delphes, sous de redoutables auspices, avec des baguettes de coudrier, cette malheureuse petite table que vous voyez, et après l'avoir consacrée par des invocations exprimées dans des paroles mystérieuses, accompagnées de chants nombreux et pro-longés, en suivant tous les rites, nous la mîmes en mouve-ment movimus tandem . Or, voici comment nous procé-dions pour cela toutes les fois qu'on consultait cette table sur des choses secrètes, c'était dans une salle purifiée au moyen de parfums arabiques. On plaçait selon toutes les règles un plateau composé de métaux divers, à la circonfé-rence duquel les formes des vingt-quatre lettres de l'alphabet étaient gravées avec soin, et séparées entre elles par des intervalles parfaitement égaux. A côté de la table se plaçait, selon des formes déterminées par la science, un homme revêtu d'habits de lin et chaussé de cette même étoffe, portant de la verveine cueillie sous un arbre de bon augure. Cet homme invoquait, par des chants consacrés, le dieu des présages, tout en balançant un anneau étroit suspendu au plafond par un fil très délié, consacré aussi par des pratiques mystérieuses. Cet anneau, tombant par sauts sur les lettres placées, avons-nous dit, à des distances égales, fait ainsi des vers hexamètres qui répondaient aux questions com-posées selon les règles de la prosodie, et semblables aux vers de la pythie ou à ceux que rendaient les oracles des brachites. Comme nous demandions alors qui devait succéder à l'empereur actuel, et qu'on disait que ce serait un prince accompli à tous égards, l'anneau, en sautant contre la table a@dsiliens tabulam , avait touché les deux lettres de la syl-labe @E alors un des assistants s'écria que la nécessité inflexible indiquait Théodore @EO OPON, 1 . Nous ne pous-sâmes pas plus loin notre recherche, nous croyant assez sûrs que c'était notre ami Théodore que désignait l'oracle... ment à l'empereur, était sévèrement prohibée comme pouvant donner lieu à des conspirations. 1 Ce Théodore était un des conjurés il était général des armées de Valence. qui le fit mettre à mort.. | ÉTAT ACTUEL DU MAGNÉTISME 21 ment. Hilaire parla le premier Magnifiques juges ! nous avions construit, à l'image du trépied de Delphes, sous de redoutables auspices, avec des baguettes de coudrier, cette malheureuse petite table que vous voyez, et après l'avoir consacrée par des invocations exprimées dans des paroles mystérieuses, accompagnées de chants nombreux et pro-longés, en suivant tous les rites, nous la mîmes en mouve-ment movimus tandem . Or, voici comment nous procé-dions pour cela toutes les fois qu'on consultait cette table sur des choses secrètes, c'était dans une salle purifiée au moyen de parfums arabiques. On plaçait selon toutes les règles un plateau composé de métaux divers, à la circonfé-rence duquel les formes des vingt-quatre lettres de l'alphabet étaient gravées avec soin, et séparées entre elles par des intervalles parfaitement égaux. A côté de la table se plaçait, selon des formes déterminées par la science, un homme revêtu d'habits de lin et chaussé de cette même étoffe, portant de la verveine cueillie sous un arbre de bon augure. Cet homme invoquait, par des chants consacrés, le dieu des présages, tout en balançant un anneau étroit suspendu au plafond par un fil très délié, consacré aussi par des pratiques mystérieuses. Cet anneau, tombant par sauts sur les lettres placées, avons-nous dit, à des distances égales, fait ainsi des vers hexamètres qui répondaient aux questions com-posées selon les règles de la prosodie, et semblables aux vers de la pythie ou à ceux que rendaient les oracles des brachites. Comme nous demandions alors qui devait succéder à l'empereur actuel, et qu'on disait que ce serait un prince accompli à tous égards, l'anneau, en sautant contre la table adsiliens tabulam , avait touché les deux lettres de la syl-labe E alors un des assistants s'écria que la nécessité inflexible indiquait Théodore EO OPON, 1 . Nous ne pous-sâmes pas plus loin notre recherche, nous croyant assez sûrs que c'était notre ami Théodore que désignait l'oracle... ment à l'empereur, était sévèrement prohibée comme pouvant donner lieu à des conspirations. 1 Ce Théodore était un des conjurés il était général des armées de Valence. qui le fit mettre à mort.. | 13 | 0.00589 | 0.032828 |
574.txt | 1,886 | PRATIQUE GÉNÉRALE DU MAGNÉTISME 45 sions, les autres devenaient agités, et bientôt l'état convulsif se déclarait aussi chez eux. Depuis longtemps on a abandonné tous les accessoires de Mesmer, ainsi que les traitements en commun aussi tous ces effets qui, selon nous, devaient plutôt aggraver la mala-die que soulager le malade, ne se représentent plus, et si quelquefois une convulsion apparaît chez un malade, on cherche aussitôt à la calmer. L'abbé Faria et le docteur Billot, qui admettaient une cause spirituelle, se contentaient de prier Dieu ou d'ordonner au malade de dormir. Le baron du Potet, qui reconnaît deux causes, emploie les passes à distance, sans contact préalable, dirigeant le fluide sur telle ou telle partie du corps. Lorsqu'il veut endor-mir, il fait, en ligne droite, des passes du sommet de la tête à l'épigastre, dirigeant ces passes de haut en bas et de bas en haut, au risque de faire remonter le fluide. Cette manière de procéder peut être bonne cependant nous ne la considérons pas comme étant sans inconvénient. En se livrant seulement à des passes, sans avoir préalable-ment mis en rapport, par le contact, les deux systèmes ner-veux du magnétiseur et du magnétisé, nous observons que l'envahissement est plus superficiel, moins complet, par conséquent les résultats doivent être moins grands, et de plus les passes faites de haut en bas et de bas en haut peuvent provoquer des congestions au cerveau. Deleuze tient les pouces du magnétisé pendant quelques minutes seulement, puis il fait des passes sans attendre l'occlusion des yeux. De cette manière il n'obtient qu'un résultat superficiel, et Deleuze nous le prouve lui-même en nous disant qu'il n'a jamais produit l'insensibilité, et, qui plus est, qu'il la croit dangereuse 1 . Nous pouvons hardiment déclarer ici que nous ne croyons point au sommeil magnétique quand le sujet n'est point insensible nous ne demandons pas une insensibilité com-1 Instruction pratique, 1821, 5° édil., p. 139, chez Germer Baillière, rue de l'Ecole-de-l lédecine, 17, Paris. | PRATIQUE GÉNÉRALE DU MAGNÉTISME 45 sions, les autres devenaient agités, et bientôt l'état convulsif se déclarait aussi chez eux. Depuis longtemps on a abandonné tous les accessoires de Mesmer, ainsi que les traitements en commun aussi tous ces effets qui, selon nous, devaient plutôt aggraver la mala-die que soulager le malade, ne se représentent plus, et si quelquefois une convulsion apparaît chez un malade, on cherche aussitôt à la calmer. L'abbé Faria et le docteur Billot, qui admettaient une cause spirituelle, se contentaient de prier Dieu ou d'ordonner au malade de dormir. Le baron du Potet, qui reconnaît deux causes, emploie les passes à distance, sans contact préalable, dirigeant le fluide sur telle ou telle partie du corps. Lorsqu'il veut endor-mir, il fait, en ligne droite, des passes du sommet de la tête à l'épigastre, dirigeant ces passes de haut en bas et de bas en haut, au risque de faire remonter le fluide. Cette manière de procéder peut être bonne cependant nous ne la considérons pas comme étant sans inconvénient. En se livrant seulement à des passes, sans avoir préalable-ment mis en rapport, par le contact, les deux systèmes ner-veux du magnétiseur et du magnétisé, nous observons que l'envahissement est plus superficiel, moins complet, par conséquent les résultats doivent être moins grands, et de plus les passes faites de haut en bas et de bas en haut peuvent provoquer des congestions au cerveau. Deleuze tient les pouces du magnétisé pendant quelques minutes seulement, puis il fait des passes sans attendre l'occlusion des yeux. De cette manière il n'obtient qu'un résultat superficiel, et Deleuze nous le prouve lui-même en nous disant qu'il n'a jamais produit l'insensibilité, et, qui plus est, qu'il la croit dangereuse 1 . Nous pouvons hardiment déclarer ici que nous ne croyons point au sommeil magnétique quand le sujet n'est point insensible nous ne demandons pas une insensibilité com-@1 Instruction pratique, 1821, 5° édil., p. 139, chez Germer Baillière, rue de l'Ecole-de-l lédecine, 17, Paris. | PRATIQUE GÉNÉRALE DU MAGNÉTISME 45 sions, les autres devenaient agités, et bientôt l'état convulsif se déclarait aussi chez eux. Depuis longtemps on a abandonné tous les accessoires de Mesmer, ainsi que les traitements en commun aussi tous ces effets qui, selon nous, devaient plutôt aggraver la mala-die que soulager le malade, ne se représentent plus, et si quelquefois une convulsion apparaît chez un malade, on cherche aussitôt à la calmer. L'abbé Faria et le docteur Billot, qui admettaient une cause spirituelle, se contentaient de prier Dieu ou d'ordonner au malade de dormir. Le baron du Potet, qui reconnaît deux causes, emploie les passes à distance, sans contact préalable, dirigeant le fluide sur telle ou telle partie du corps. Lorsqu'il veut endor-mir, il fait, en ligne droite, des passes du sommet de la tête à l'épigastre, dirigeant ces passes de haut en bas et de bas en haut, au risque de faire remonter le fluide. Cette manière de procéder peut être bonne cependant nous ne la considérons pas comme étant sans inconvénient. En se livrant seulement à des passes, sans avoir préalable-ment mis en rapport, par le contact, les deux systèmes ner-veux du magnétiseur et du magnétisé, nous observons que l'envahissement est plus superficiel, moins complet, par conséquent les résultats doivent être moins grands, et de plus les passes faites de haut en bas et de bas en haut peuvent provoquer des congestions au cerveau. Deleuze tient les pouces du magnétisé pendant quelques minutes seulement, puis il fait des passes sans attendre l'occlusion des yeux. De cette manière il n'obtient qu'un résultat superficiel, et Deleuze nous le prouve lui-même en nous disant qu'il n'a jamais produit l'insensibilité, et, qui plus est, qu'il la croit dangereuse 1 . Nous pouvons hardiment déclarer ici que nous ne croyons point au sommeil magnétique quand le sujet n'est point insensible nous ne demandons pas une insensibilité com- 1 Instruction pratique, 1821, 5° édit., p. 139, chez Germer Baillière, rue de l'École-de-@@Médecine, 17, Paris. | PRATIQUE GÉNÉRALE DU MAGNÉTISME 45 sions, les autres devenaient agités, et bientôt l'état convulsif se déclarait aussi chez eux. Depuis longtemps on a abandonné tous les accessoires de Mesmer, ainsi que les traitements en commun aussi tous ces effets qui, selon nous, devaient plutôt aggraver la mala-die que soulager le malade, ne se représentent plus, et si quelquefois une convulsion apparaît chez un malade, on cherche aussitôt à la calmer. L'abbé Faria et le docteur Billot, qui admettaient une cause spirituelle, se contentaient de prier Dieu ou d'ordonner au malade de dormir. Le baron du Potet, qui reconnaît deux causes, emploie les passes à distance, sans contact préalable, dirigeant le fluide sur telle ou telle partie du corps. Lorsqu'il veut endor-mir, il fait, en ligne droite, des passes du sommet de la tête à l'épigastre, dirigeant ces passes de haut en bas et de bas en haut, au risque de faire remonter le fluide. Cette manière de procéder peut être bonne cependant nous ne la considérons pas comme étant sans inconvénient. En se livrant seulement à des passes, sans avoir préalable-ment mis en rapport, par le contact, les deux systèmes ner-veux du magnétiseur et du magnétisé, nous observons que l'envahissement est plus superficiel, moins complet, par conséquent les résultats doivent être moins grands, et de plus les passes faites de haut en bas et de bas en haut peuvent provoquer des congestions au cerveau. Deleuze tient les pouces du magnétisé pendant quelques minutes seulement, puis il fait des passes sans attendre l'occlusion des yeux. De cette manière il n'obtient qu'un résultat superficiel, et Deleuze nous le prouve lui-même en nous disant qu'il n'a jamais produit l'insensibilité, et, qui plus est, qu'il la croit dangereuse 1 . Nous pouvons hardiment déclarer ici que nous ne croyons point au sommeil magnétique quand le sujet n'est point insensible nous ne demandons pas une insensibilité com- 1 Instruction pratique, 1821, 5° édit., p. 139, chez Germer Baillière, rue de l'École-de-@@Médecine, 17, Paris. | PRATIQUE GÉNÉRALE DU MAGNÉTISME 45 sions, les autres devenaient agités, et bientôt l'état convulsif se déclarait aussi chez eux. Depuis longtemps on a abandonné tous les accessoires de Mesmer, ainsi que les traitements en commun aussi tous ces effets qui, selon nous, devaient plutôt aggraver la mala-die que soulager le malade, ne se représentent plus, et si quelquefois une convulsion apparaît chez un malade, on cherche aussitôt à la calmer. L'abbé Faria et le docteur Billot, qui admettaient une cause spirituelle, se contentaient de prier Dieu ou d'ordonner au malade de dormir. Le baron du Potet, qui reconnaît deux causes, emploie les passes à distance, sans contact préalable, dirigeant le fluide sur telle ou telle partie du corps. Lorsqu'il veut endor-mir, il fait, en ligne droite, des passes du sommet de la tête à l'épigastre, dirigeant ces passes de haut en bas et de bas en haut, au risque de faire remonter le fluide. Cette manière de procéder peut être bonne cependant nous ne la considérons pas comme étant sans inconvénient. En se livrant seulement à des passes, sans avoir préalable-ment mis en rapport, par le contact, les deux systèmes ner-veux du magnétiseur et du magnétisé, nous observons que l'envahissement est plus superficiel, moins complet, par conséquent les résultats doivent être moins grands, et de plus les passes faites de haut en bas et de bas en haut peuvent provoquer des congestions au cerveau. Deleuze tient les pouces du magnétisé pendant quelques minutes seulement, puis il fait des passes sans attendre l'occlusion des yeux. De cette manière il n'obtient qu'un résultat superficiel, et Deleuze nous le prouve lui-même en nous disant qu'il n'a jamais produit l'insensibilité, et, qui plus est, qu'il la croit dangereuse 1 . Nous pouvons hardiment déclarer ici que nous ne croyons point au sommeil magnétique quand le sujet n'est point insensible nous ne demandons pas une insensibilité com- 1 Instruction pratique, 1821, 5° édit., p. 139, chez Germer Baillière, rue de l'École-de-Médecine, 17, Paris. | 6 | 0.002937 | 0.015915 |
212.txt | 1,857 | VIE DE L'ABBE NICOLLE 49 HIC JACET NICOLAUS-GUILLELMUS SEPTAVAUX, PRÈSBYTER GALLUS, QUI, ANNOS QUADRAGINTA NATUS, OBIIT INTER AMICORUM AMPLEXUS, DISCIPULORM DESIDERIA, OMNIUM COLLACRYMATIONES CUI TENERA IN DEUM PIETATE, RARA ERGA AMICOS FIDE, AMOENISSIMA MORUM COMITATE, SUA-VISSIMA ORIS FACUNDIA, INGENIO OMNIBUS DISCIPLINIS INSTRUCTO, VIX ULLUM INVENIAS PAREM QUI EXUL A PATRIA, PATRIAM IN RUSSIA INVENIT ALTERAM, INVENIT AMICOS QUIBUS ET PLEBILIS OCCIDIT Quoique préparé depuis longtemps à cette dure sépa-ration, l'abbé Nicolle fut anéanti. Sa douleur fut grande comme son amitié. En lui ravissant son ami, Dieu lui ravissait la moitié de sa vie, et toutefois, pour le dis-traire d'une aussi profonde amertume, il lui ménagea la plus douce consolation dans l'estime, j'oserai presque dire l'affection bienveillante des familles les plus illus-tres de la Russie, dont il élevait les nobles rejetons. Dans l'institut se groupaient en effet, autour de leur maître et de leur ami, les descendants de toutes les hautes renommées de l'empire, les Orloff, Alexis et Mi-chel, les Galitzin. les Narischkin, les Gagarin, les Mens-chikoff, les Schoppinck, etc., et d'autres de races non moins distinguées. Le duc Louis de Wurtemberg ne croit pas pouvoir donner à celui qu'il appelait son cher. rissime ami une. plus grande marque de sa confiance que déplacer sous sa tutelle paternelle l'objet de toutes ses affections, son fils Adash. Toutes les puissances de la terre, disait-il, n'au- | VIE DE L'ABBE NICOLLE 49 HIC JACET NICOLAUS-GUILLELMUS SEPTAVAUX, PRÈSBYTER GALLUS, QUI, ANNOS QUADRAGINTA NATUS, OBIIT INTER AMICORUM AMPLEXUS, DISCIPULOR@M DESIDERIA, OMNIUM COLLACRYMATIONES CUI TENERA IN DEUM PIETATE, RARA ERGA AMICOS FIDE, AMOENISSIMA MORUM COMITATE, SUA-VISSIMA ORIS FACUNDIA, INGENIO OMNIBUS DISCIPLINIS INSTRUCTO, VIX ULLUM INVENIAS PAREM QUI EXUL A PATRIA, PATRIAM IN RUSSIA INVENIT ALTERAM, INVENIT AMICOS QUIBUS ET PLEBILIS OCCIDIT Quoique préparé depuis longtemps à cette dure sépa-ration, l'abbé Nicolle fut anéanti. Sa douleur fut grande comme son amitié. En lui ravissant son ami, Dieu lui ravissait la moitié de sa vie, et toutefois, pour le dis-traire d'une aussi profonde amertume, il lui ménagea la plus douce consolation dans l'estime, j'oserai presque dire l'affection bienveillante des familles les plus illus-tres de la Russie, dont il élevait les nobles rejetons. Dans l'institut se groupaient en effet, autour de leur maître et de leur ami, les descendants de toutes les hautes renommées de l'empire, les Orloff, Alexis et Mi-chel, les Galitzin. les Narischkin, les Gagarin, les Mens-chikoff, les Schoppinck, etc., et d'autres de races non moins distinguées. Le duc Louis de Wurtemberg ne croit pas pouvoir donner à celui qu'il appelait son cher. rissime ami une. plus grande marque de sa confiance que d@éplacer sous sa tutelle paternelle l'objet de toutes ses affections, son fils Adash. Toutes les puissances de la terre, disait-il, n'au- | ############################ JACET NICOLAUS-GUILLELMUS SEPTAVAUX, PRESBYTER GALLUS, QUI, ANNOS QUADRAGINTA NATUS, OBIIT INTER AMICORUM AMPLEXUS, DISCIPULORUM DESIDERIA, OMNIUM COLLACRYMATIONES CUI TENERA IN DEUM PIETATE, RARA ERGA AMICOS FIDE, AMOENISSIMA MORUM COMITATE, SUA-VISSIMA ORIS FACUNDIA, INGENIO OMNIBUS DISCIPLINIS INSTRUCTO, VIX ULLUM INVENIAS PAREM QUI EXUL A PATRIA, PATRIAM IN RUSSIA INVENIT ALTERAM, INVENIT AMICOS QUIBUS ET FLEBILIS OCCIDIT Quoique préparé depuis longtemps à cette dure sépa-ration, l'abbé Nicolle fut anéanti. Sa douleur fut grande comme son amitié. En lui ravissant son ami, Dieu lui ravissait la moitié de sa vie, et toutefois, pour le dis-traire d'une aussi profonde amertume, il lui ménagea la plus douce consolation dans l'estime, j'oserai presque dire l'affection bienveillante des familles les plus illus-tres de la Russie, dont il élevait les nobles rejetons. Dans l'institut se groupaient en effet, autour de leur maître et de leur ami, les descendants de toutes les hautes renommées de l'empire, les Orloff, Alexis et Mi-chel, les Galitzin. les Narischkin, les Gagarin, les Mens-chikoff, les Schoppinck, etc., et d'autres de races non moins distinguées. Le duc Louis de Würtemberg ne croit pas pouvoir donner à celui qu'il appelait son cher. rissime ami une@ plus grande marque de sa confiance que de placer sous sa tutelle paternelle l'objet de toutes ses affections, son fils Adash. Toutes les puissances de la terre, disait-il, n'au- | VIE DE L'ABBE NICOLLE 49 HIC JACET NICOLAUS-GUILLELMUS SEPTAVAUX, PRESBYTER GALLUS, QUI, ANNOS QUADRAGINTA NATUS, OBIIT INTER AMICORUM AMPLEXUS, DISCIPULORUM DESIDERIA, OMNIUM COLLACRYMATIONES CUI TENERA IN DEUM PIETATE, RARA ERGA AMICOS FIDE, AMOENISSIMA MORUM COMITATE, SUA-VISSIMA ORIS FACUNDIA, INGENIO OMNIBUS DISCIPLINIS INSTRUCTO, VIX ULLUM INVENIAS PAREM QUI EXUL A PATRIA, PATRIAM IN RUSSIA INVENIT ALTERAM, INVENIT AMICOS QUIBUS ET FLEBILIS OCCIDIT Quoique préparé depuis longtemps à cette dure sépa-ration, l'abbé Nicolle fut anéanti. Sa douleur fut grande comme son amitié. En lui ravissant son ami, Dieu lui ravissait la moitié de sa vie, et toutefois, pour le dis-traire d'une aussi profonde amertume, il lui ménagea la plus douce consolation dans l'estime, j'oserai presque dire l'affection bienveillante des familles les plus illus-tres de la Russie, dont il élevait les nobles rejetons. Dans l'institut se groupaient en effet, autour de leur maître et de leur ami, les descendants de toutes les hautes renommées de l'empire, les Orloff, Alexis et Mi-chel, les Galitzin. les Narischkin, les Gagarin, les Mens-chikoff, les Schoppinck, etc., et d'autres de races non moins distinguées. Le duc Louis de Würtemberg ne croit pas pouvoir donner à celui qu'il appelait son cher. rissime ami une@ plus grande marque de sa confiance que de placer sous sa tutelle paternelle l'objet de toutes ses affections, son fils Adash. Toutes les puissances de la terre, disait-il, n'au- | VIE DE L'ABBE NICOLLE 49 HIC JACET NICOLAUS-GUILLELMUS SEPTAVAUX, PRESBYTER GALLUS, QUI, ANNOS QUADRAGINTA NATUS, OBIIT INTER AMICORUM AMPLEXUS, DISCIPULORUM DESIDERIA, OMNIUM COLLACRYMATIONES CUI TENERA IN DEUM PIETATE, RARA ERGA AMICOS FIDE, AMOENISSIMA MORUM COMITATE, SUA-VISSIMA ORIS FACUNDIA, INGENIO OMNIBUS DISCIPLINIS INSTRUCTO, VIX ULLUM INVENIAS PAREM QUI EXUL A PATRIA, PATRIAM IN RUSSIA INVENIT ALTERAM, INVENIT AMICOS QUIBUS ET FLEBILIS OCCIDIT Quoique préparé depuis longtemps à cette dure sépa-ration, l'abbé Nicolle fut anéanti. Sa douleur fut grande comme son amitié. En lui ravissant son ami, Dieu lui ravissait la moitié de sa vie, et toutefois, pour le dis-traire d'une aussi profonde amertume, il lui ménagea la plus douce consolation dans l'estime, j'oserai presque dire l'affection bienveillante des familles les plus illus-tres de la Russie, dont il élevait les nobles rejetons. Dans l'institut se groupaient en effet, autour de leur maître et de leur ami, les descendants de toutes les hautes renommées de l'empire, les Orloff, Alexis et Mi-chel, les Galitzin. les Narischkin, les Gagarin, les Mens-chikoff, les Schoppinck, etc., et d'autres de races non moins distinguées. Le duc Louis de Würtemberg ne croit pas pouvoir donner à celui qu'il appelait son cher. rissime ami une plus grande marque de sa confiance que de placer sous sa tutelle paternelle l'objet de toutes ses affections, son fils Adash. Toutes les puissances de la terre, disait-il, n'au- | 7 | 0.004727 | 0.030303 |
548.txt | 1,886 | 3 DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 5 La théorie du magnétisme ne peut être admise tant qu'elle ne sera pas développée et étayée de preuves solides. Les expériences faites pour constater l'existence du fluide magnétique prouvent seulement que l'homme produit sur son semblable une action sensible par le frottement, par le contact, et plus rarement par un simple rapprochement à quelque distance. Cette action, attribuée à un fluide uni-versel non démontré, appartient certainement à la chaleur animale existante dans les corps, qui émane d'eux continuel-lement, se porte assez loin et peut passer d'un corps dans un autre. La chaleur animale est développée, augmentée ou diminuée dans un corps par des causes morales et par des causes physiques. Jugée par ces effets elle participe de la propriété des remèdes toniques et produit comme eux des effets salutaires ou nuisibles, selon la quantité commu-niquée et selon les circonstances où elle est employée. Un usage plus étendu et plus réfléchi de cet agent fera mieux connaître sa véritable action et son degré d'utilité. Tout médecin peut suivre les méthodes qu'il croit avantageuses pour le traitement des maladies, mais sous la condition de publier ses moyens lorsqu'ils sont nouveaux ou opposés à la pratique ordinaire. Ceux qui ont établi, propagé ou suivi le traitement appelé magnétique, et qui se proposent de le continuer, sont donc obligés d'exposer leurs décou-vertes et leurs observations et l'on doit proscrire tout trai-tement de ce genre dont les procédés ne seront pas connus par une prompte publication. A.-L. DE JUSSIEU. A Paris, ce 12 septembre 1784. Le rapport de M. de Jussieu reconnaît tous les effets, il admet seulement pour cause la chaleur animale, au lieu du magnétisme animal Paris, veuve Hérissant, imprimeur-libraire, rue Neuve-Notre-Dame, à la Croix d'or, 1784. | 3 DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 5 La théorie du magnétisme ne peut être admise tant qu'elle ne sera pas développée et étayée de preuves solides. Les expériences faites pour constater l'existence du fluide magnétique prouvent seulement que l'homme produit sur son semblable une action sensible par le frottement, par le contact, et plus rarement par un simple rapprochement à quelque distance. Cette action, attribuée à un fluide uni-versel non démontré, appartient certainement à la chaleur animale existante dans les corps, qui émane d'eux continuel-lement, se porte assez loin et peut passer d'un corps dans un autre. La chaleur animale est développée, augmentée ou diminuée dans un corps par des causes morales et par des causes physiques. Jugée par ces effets elle participe de la propriété des remèdes toniques et produit comme eux des effets salutaires ou nuisibles, selon la quantité commu-niquée et selon les circonstances où elle est employée. Un usage plus étendu et plus réfléchi de cet agent fera mieux connaître sa véritable action et son degré d'utilité. Tout médecin peut suivre les méthodes qu'il croit avantageuses pour le traitement des maladies, mais sous la condition de publier ses moyens lorsqu'ils sont nouveaux ou opposés à la pratique ordinaire. Ceux qui ont établi, propagé ou suivi le traitement appelé magnétique, et qui se proposent de le continuer, sont donc obligés d'exposer leurs décou-vertes et leurs observations et l'on doit proscrire tout trai-tement de ce genre dont les procédés ne seront pas connus par une prompte publication. A.-L. DE JUSSIEU. A Paris, ce 12 septembre 1784. Le rapport de M. de Jussieu reconnaît tous les effets, il admet seulement pour cause la chaleur animale, au lieu du magnétisme animal Paris, veuve Hérissant, imprimeur-libraire, rue Neuve-Notre-Dame, à la Croix d'or, 1784. | #### MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 5 La théorie du magnétisme ne peut être admise tant qu'elle ne sera pas développée et étayée de preuves solides. Les expériences faites pour constater l'existence du fluide magnétique prouvent seulement que l'homme produit sur son semblable une action sensible par le frottement, par le contact, et plus rarement par un simple rapprochement à quelque distance. Cette action, attribuée à un fluide uni-versel non démontré, appartient certainement à la chaleur animale existante dans les corps, qui émane d'eux continuel-lement, se porte assez loin et peut passer d'un corps dans un autre. La chaleur animale est developpée, augmentée ou diminuée dans un corps par des causes morales et par des causes physiques. Jugée par ces effets elle participe de la propriété des remèdes toniques et produit comme eux des effets salutaires ou nuisibles, selon la quantité commu-niquée et selon les circonstances où elle est employée. Un usage plus étendu et plus réfléchi de cet agent fera mieux connaître sa véritable action et son degré d'utilité. Tout médecin peut suivre les méthodes qu'il croit avantageuses pour le traitement des maladies, mais sous la condition de publier ses moyens lorsqu'ils sont nouveaux ou opposés à la pratique ordinaire. Ceux qui ont établi, propagé ou suivi le traitement appelé magnétique, et qui se proposent de le continuer, sont donc obligés d'exposer leurs décou-vertes et leurs observations et l'on doit proscrire tout trai-tement de ce genre dont les procédés ne seront pas connus par une prompte publication. A.-L. DE JUSSIEU. A Paris, ce 12 septembre 1784. Le rapport de M. de Jussieu reconnaît tous les effets, il admet seulement pour cause la chaleur animale, au lieu du magnétisme animal Paris, veuve Hérissant, imprimeur-libraire, rue Neuve-Notre-Dame, à la Croix d'or, 1784. | 3 DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 5 La théorie du magnétisme ne peut être admise tant qu'elle ne sera pas développée et étayée de preuves solides. Les expériences faites pour constater l'existence du fluide magnétique prouvent seulement que l'homme produit sur son semblable une action sensible par le frottement, par le contact, et plus rarement par un simple rapprochement à quelque distance. Cette action, attribuée à un fluide uni-versel non démontré, appartient certainement à la chaleur animale existante dans les corps, qui émane d'eux continuel-lement, se porte assez loin et peut passer d'un corps dans un autre. La chaleur animale est developpée, augmentée ou diminuée dans un corps par des causes morales et par des causes physiques. Jugée par ces effets elle participe de la propriété des remèdes toniques et produit comme eux des effets salutaires ou nuisibles, selon la quantité commu-niquée et selon les circonstances où elle est employée. Un usage plus étendu et plus réfléchi de cet agent fera mieux connaître sa véritable action et son degré d'utilité. Tout médecin peut suivre les méthodes qu'il croit avantageuses pour le traitement des maladies, mais sous la condition de publier ses moyens lorsqu'ils sont nouveaux ou opposés à la pratique ordinaire. Ceux qui ont établi, propagé ou suivi le traitement appelé magnétique, et qui se proposent de le continuer, sont donc obligés d'exposer leurs décou-vertes et leurs observations et l'on doit proscrire tout trai-tement de ce genre dont les procédés ne seront pas connus par une prompte publication. A.-L. DE JUSSIEU. A Paris, ce 12 septembre 1784. Le rapport de M. de Jussieu reconnaît tous les effets, il admet seulement pour cause la chaleur animale, au lieu du magnétisme animal Paris, veuve Hérissant, imprimeur-libraire, rue Neuve-Notre-Dame, à la Croix d'or, 1784. | 3 DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 5 La théorie du magnétisme ne peut être admise tant qu'elle ne sera pas développée et étayée de preuves solides. Les expériences faites pour constater l'existence du fluide magnétique prouvent seulement que l'homme produit sur son semblable une action sensible par le frottement, par le contact, et plus rarement par un simple rapprochement à quelque distance. Cette action, attribuée à un fluide uni-versel non démontré, appartient certainement à la chaleur animale existante dans les corps, qui émane d'eux continuel-lement, se porte assez loin et peut passer d'un corps dans un autre. La chaleur animale est developpée, augmentée ou diminuée dans un corps par des causes morales et par des causes physiques. Jugée par ces effets elle participe de la propriété des remèdes toniques et produit comme eux des effets salutaires ou nuisibles, selon la quantité commu-niquée et selon les circonstances où elle est employée. Un usage plus étendu et plus réfléchi de cet agent fera mieux connaître sa véritable action et son degré d'utilité. Tout médecin peut suivre les méthodes qu'il croit avantageuses pour le traitement des maladies, mais sous la condition de publier ses moyens lorsqu'ils sont nouveaux ou opposés à la pratique ordinaire. Ceux qui ont établi, propagé ou suivi le traitement appelé magnétique, et qui se proposent de le continuer, sont donc obligés d'exposer leurs décou-vertes et leurs observations et l'on doit proscrire tout trai-tement de ce genre dont les procédés ne seront pas connus par une prompte publication. A.-L. DE JUSSIEU. A Paris, ce 12 septembre 1784. Le rapport de M. de Jussieu reconnaît tous les effets, il admet seulement pour cause la chaleur animale, au lieu du magnétisme animal Paris, veuve Hérissant, imprimeur-libraire, rue Neuve-Notre-Dame, à la Croix d'or, 1784. | 1 | 0.000543 | 0.003077 |
589.txt | 1,886 | EFFETS PHYSIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 85 ses pieds faisaient les pas d'une contredanse. Il causait continuellement avec sa danseuse imaginaire, riant, chantant, se livrant à une intarissable gaieté. Je pouvais facilement le faire parler, mais il m'échappait aussitôt. Il était tout à fait insensible, non seulement du corps,mais des sens les expériencee que nous fîmes sur lui, chez le docteur Labbé, nous le prouvèrent. A Londres, une jeune fille, qui avait été magnétisée par M. du Potet et par le docteur Elliotson, fut jetée par moi dans le somnambulisme naturel pendant une séance publi-que. Elle était, dans cet état, tout à fait indépendante de moi, et l'insensibilité était complète comme dans le somnam-bulisme magnétique. Elle s'occupait beaucoup d'une autre personne qui était endormie, et faisait à elle seule une lon-gue conversation. Lorsque je voulus l'éveiller, elle s'y opposa d'abord avec force elle me prenait pour un de ses parents qui voulait la sermonner elle courut se réfugier au milieu du public, et ce fut avec peine que je parvins à la réveiller. Somnambulisme magnétique Le somnambulisme magnétique est la veille dans le som-meil c'est l'âme dégagée de la matière et jouissant de ses facultés propres. Elle semble indépendante du corps, tout en y tenant toujours par un fil, mais les liens sont relâchés par l'anéantissement de la matière. Pendant cette phase, tous les phénomènes dont nous avons parlé apparaissent avec plus d'exactitude, si cela est possible. Il est encore d'autres phénomènes physiologiques qui ne se trouvent que dans cet état, ou du moins il est très rare de les rencontrer dans la somnolence ou le sommeil. Ces effets sont La localisation de la sensibilité La transmission de sensation La sensation ou appréciation des objets magnétisés La vue du fluide vital L'attraction entière. | EFFETS PHYSIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 85 ses pieds faisaient les pas d'une contredanse. Il causait continuellement avec sa danseuse imaginaire, riant, chantant, se livrant à une intarissable gaieté. Je pouvais facilement le faire parler, mais il m'échappait aussitôt. Il était tout à fait insensible, non seulement du corps,mais des sens les expériencee que nous fîmes sur lui, chez le docteur Labbé, nous le prouvèrent. A Londres, une jeune fille, qui avait été magnétisée par M. du Potet et par le docteur Elliotson, fut jetée par moi dans le somnambulisme naturel pendant une séance publi-que. Elle était, dans cet état, tout à fait indépendante de moi, et l'insensibilité était complète comme dans le somnam-bulisme magnétique. Elle s'occupait beaucoup d'une autre personne qui était endormie, et faisait à elle seule une lon-gue conversation. Lorsque je voulus l'éveiller, elle s'y opposa d'abord avec force elle me prenait pour un de ses parents qui voulait la sermonner elle courut se réfugier au milieu du public, et ce fut avec peine que je parvins à la réveiller. Somnambulisme magnétique Le somnambulisme magnétique est la veille dans le som-meil c'est l'âme dégagée de la matière et jouissant de ses facultés propres. Elle semble indépendante du corps, tout en y tenant toujours par un fil, mais les liens sont relâchés par l'anéantissement de la matière. Pendant cette phase, tous les phénomènes dont nous avons parlé apparaissent avec plus d'exactitude, si cela est possible. Il est encore d'autres phénomènes physiologiques qui ne se trouvent que dans cet état, ou du moins il est très rare de les rencontrer dans la somnolence ou le sommeil. Ces effets sont La localisation de la sensibilité La transmission de sensation La sensation ou appréciation des objets magnétisés La vue du fluide vital L'attraction entière. | EFFETS PHYSIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 85 ses pieds faisaient les pas d'une contredanse. Il causait continuellement avec sa danseuse imaginaire, riant, chantant, se livrant à une intarissable gaieté. Je pouvais facilement le faire parler, mais il m'échappait aussitôt. Il était tout à fait insensible, non seulement du corps,mais des sens les expériences que nous fîmes sur lui, chez le docteur Labbé, nous le prouvèrent. A Londres, une jeune fille, qui avait été magnétisée par M. du Potet et par le docteur Elliotson, fut jetée par moi dans le somnambulisme naturel pendant une séance publi-que. Elle était, dans cet état, tout à fait indépendante de moi, et l'insensibilité était complète comme dans le somnam-bulisme magnétique. Elle s'occupait beaucoup d'une autre personne qui était endormie, et faisait à elle seule une lon-gue conversation. Lorsque je voulus l'éveiller, elle s'y opposa d'abord avec force elle me prenait pour un de ses parents qui voulait la sermonner elle courut se réfugier au milieu du public, et ce fut avec peine que je parvins à la réveiller. Somnambulisme magnétique Le somnambulisme magnétique est la veille dans le som-meil c'est l'âme dégagée de la matière et jouissant de ses facultés propres. Elle semble indépendante du corps, tout en y tenant toujours par un fil, mais les liens sont relâchés par l'anéantissement de la matière. Pendant cette phase, tous les phénomènes dont nous avons parlé apparaissent avec plus d'exactitude, si cela est possible. Il est encore d'autres phénomènes physiologiques qui ne se trouvent que dans cet état, ou du moins il est très rare de les rencontrer dans la somnolence ou le sommeil. Ces effets sont La localisation de la sensibilité La transmission de sensation La sensation ou appréciation des objets magnétisés La vue du fluide vital L'attraction entière. | EFFETS PHYSIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 85 ses pieds faisaient les pas d'une contredanse. Il causait continuellement avec sa danseuse imaginaire, riant, chantant, se livrant à une intarissable gaieté. Je pouvais facilement le faire parler, mais il m'échappait aussitôt. Il était tout à fait insensible, non seulement du corps,mais des sens les expériences que nous fîmes sur lui, chez le docteur Labbé, nous le prouvèrent. A Londres, une jeune fille, qui avait été magnétisée par M. du Potet et par le docteur Elliotson, fut jetée par moi dans le somnambulisme naturel pendant une séance publi-que. Elle était, dans cet état, tout à fait indépendante de moi, et l'insensibilité était complète comme dans le somnam-bulisme magnétique. Elle s'occupait beaucoup d'une autre personne qui était endormie, et faisait à elle seule une lon-gue conversation. Lorsque je voulus l'éveiller, elle s'y opposa d'abord avec force elle me prenait pour un de ses parents qui voulait la sermonner elle courut se réfugier au milieu du public, et ce fut avec peine que je parvins à la réveiller. Somnambulisme magnétique Le somnambulisme magnétique est la veille dans le som-meil c'est l'âme dégagée de la matière et jouissant de ses facultés propres. Elle semble indépendante du corps, tout en y tenant toujours par un fil, mais les liens sont relâchés par l'anéantissement de la matière. Pendant cette phase, tous les phénomènes dont nous avons parlé apparaissent avec plus d'exactitude, si cela est possible. Il est encore d'autres phénomènes physiologiques qui ne se trouvent que dans cet état, ou du moins il est très rare de les rencontrer dans la somnolence ou le sommeil. Ces effets sont La localisation de la sensibilité La transmission de sensation La sensation ou appréciation des objets magnétisés La vue du fluide vital L'attraction entière. | EFFETS PHYSIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 85 ses pieds faisaient les pas d'une contredanse. Il causait continuellement avec sa danseuse imaginaire, riant, chantant, se livrant à une intarissable gaieté. Je pouvais facilement le faire parler, mais il m'échappait aussitôt. Il était tout à fait insensible, non seulement du corps,mais des sens les expériences que nous fîmes sur lui, chez le docteur Labbé, nous le prouvèrent. A Londres, une jeune fille, qui avait été magnétisée par M. du Potet et par le docteur Elliotson, fut jetée par moi dans le somnambulisme naturel pendant une séance publi-que. Elle était, dans cet état, tout à fait indépendante de moi, et l'insensibilité était complète comme dans le somnam-bulisme magnétique. Elle s'occupait beaucoup d'une autre personne qui était endormie, et faisait à elle seule une lon-gue conversation. Lorsque je voulus l'éveiller, elle s'y opposa d'abord avec force elle me prenait pour un de ses parents qui voulait la sermonner elle courut se réfugier au milieu du public, et ce fut avec peine que je parvins à la réveiller. Somnambulisme magnétique Le somnambulisme magnétique est la veille dans le som-meil c'est l'âme dégagée de la matière et jouissant de ses facultés propres. Elle semble indépendante du corps, tout en y tenant toujours par un fil, mais les liens sont relâchés par l'anéantissement de la matière. Pendant cette phase, tous les phénomènes dont nous avons parlé apparaissent avec plus d'exactitude, si cela est possible. Il est encore d'autres phénomènes physiologiques qui ne se trouvent que dans cet état, ou du moins il est très rare de les rencontrer dans la somnolence ou le sommeil. Ces effets sont La localisation de la sensibilité La transmission de sensation La sensation ou appréciation des objets magnétisés La vue du fluide vital L'attraction entière. | 1 | 0.000546 | 0.00303 |
238.txt | 1,845 | -24 -avait fourni le sujet c'était un point obscur de discipline ou de morale à éclaircir, une question épineuse à résoudre, un cas nouveau à décider. Les différents avis étaient envoyés à l'évêque, qui donnait ensuite sa décision. Chacun la trans-crivait sur tin registre, pour s'y conformer dans l'occasion. Il n'est personne qui ne sente com-bien cette pratique était propre à maintenir dans un diocèse l'uniformité de doctrine et de con-duite nécessaire entre les pasteurs d'un même troupeau. M. Musart ne manqua jamais à ces conférences mais, avare comme il était de son temps, il demanda et obtint le privilège de n'ar-river qu'au milieu du dîner, et de partir dès que la séance était terminée. Dans les discussions qui s'élevaient à raison de la diversité des avis, il se faisait remarquer par sa discrétion et sa douceur, n'interrompant jamais la personne qui parlait, n'exprimant lui-même ses pensées qu'a-vec une extrême modestie, déférant volontiers au sentiment des anciens dans le sacerdoce, et toujours attentif à ne blesser ni la charité, ni les bienséances, ni le respect dû aux décisions des supérieurs. Telles étaient, outre celles dont nous avons parlé plus haut, les seules absences qu'il se permît. Du reste il était tout entier à ses pa-roissiens. Dès les premiers jours de son ministère, et, | -24 -avait fourni le sujet c'était un point obscur de discipline ou de morale à éclaircir, une question épineuse à résoudre, un cas nouveau à décider. Les différents avis étaient envoyés à l'évêque, qui donnait ensuite sa décision. Chacun la trans-crivait sur tin registre, pour s'y conformer dans l'occasion. Il n'est personne qui ne sente com-bien cette pratique était propre à maintenir dans un diocèse l'uniformité de doctrine et de con-duite nécessaire entre les pasteurs d'un même troupeau. M. Musart ne manqua jamais à ces conférences mais, avare comme il était de son temps, il demanda et obtint le privilège de n'ar-river qu'au milieu du dîner, et de partir dès que la séance était terminée. Dans les discussions qui s'élevaient à raison de la diversité des avis, il se faisait remarquer par sa discrétion et sa douceur, n'interrompant jamais la personne qui parlait, n'exprimant lui-même ses pensées qu'a-vec une extrême modestie, déférant volontiers au sentiment des anciens dans le sacerdoce, et toujours attentif à ne blesser ni la charité, ni les bienséances, ni le respect dû aux décisions des supérieurs. Telles étaient, outre celles dont nous avons parlé plus haut, les seules absences qu'il se permît. Du reste il était tout entier à ses pa-roissiens. Dès les premiers jours de son ministère, et, | ########## fourni le sujet c'était un point obscur de discipline ou de morale à éclaircir, une question épineuse à résoudre, un cas nouveau à décider. Les différents avis étaient envoyés à l'évêque, qui donnait ensuite sa décision. Chacun la trans-crivait sur @un registre, pour s'y conformer dans l'occasion. Il n'est personne qui ne sente com-bien cette pratique était propre à maintenir dans un diocèse l'uniformité de doctrine et de con-duite nécessaire entre les pasteurs d'un même troupeau. M. Musart ne manqua jamais à ces conférences mais, avare comme il était de son temps, il demanda et obtint le privilège de n'ar-river qu'au milieu du dîner, et de partir dès que la séance était terminée. Dans les discussions qui s'élevaient à raison de la diversité des avis, il se faisait remarquer par sa discrétion et sa douceur, n'interrompant jamais la personne qui parlait, n'exprimant lui-même ses pensées qu'a-vec une extrême modestie, déférant volontiers au sentiment des anciens dans le sacerdoce, et toujours attentif à ne blesser ni la charité, ni les bienséances, ni le respect dû aux décisions des supérieurs. Telles étaient, outre celles dont nous avons parlé plus haut, les seules absences qu'il se permît. Du reste il était tout entier à ses pa-roissiens. Dès les premiers jours de son ministère, et, | -24 -avait fourni le sujet c'était un point obscur de discipline ou de morale à éclaircir, une question épineuse à résoudre, un cas nouveau à décider. Les différents avis étaient envoyés à l'évêque, qui donnait ensuite sa décision. Chacun la trans-crivait sur @un registre, pour s'y conformer dans l'occasion. Il n'est personne qui ne sente com-bien cette pratique était propre à maintenir dans un diocèse l'uniformité de doctrine et de con-duite nécessaire entre les pasteurs d'un même troupeau. M. Musart ne manqua jamais à ces conférences mais, avare comme il était de son temps, il demanda et obtint le privilège de n'ar-river qu'au milieu du dîner, et de partir dès que la séance était terminée. Dans les discussions qui s'élevaient à raison de la diversité des avis, il se faisait remarquer par sa discrétion et sa douceur, n'interrompant jamais la personne qui parlait, n'exprimant lui-même ses pensées qu'a-vec une extrême modestie, déférant volontiers au sentiment des anciens dans le sacerdoce, et toujours attentif à ne blesser ni la charité, ni les bienséances, ni le respect dû aux décisions des supérieurs. Telles étaient, outre celles dont nous avons parlé plus haut, les seules absences qu'il se permît. Du reste il était tout entier à ses pa-roissiens. Dès les premiers jours de son ministère, et, | -24 -avait fourni le sujet c'était un point obscur de discipline ou de morale à éclaircir, une question épineuse à résoudre, un cas nouveau à décider. Les différents avis étaient envoyés à l'évêque, qui donnait ensuite sa décision. Chacun la trans-crivait sur un registre, pour s'y conformer dans l'occasion. Il n'est personne qui ne sente com-bien cette pratique était propre à maintenir dans un diocèse l'uniformité de doctrine et de con-duite nécessaire entre les pasteurs d'un même troupeau. M. Musart ne manqua jamais à ces conférences mais, avare comme il était de son temps, il demanda et obtint le privilège de n'ar-river qu'au milieu du dîner, et de partir dès que la séance était terminée. Dans les discussions qui s'élevaient à raison de la diversité des avis, il se faisait remarquer par sa discrétion et sa douceur, n'interrompant jamais la personne qui parlait, n'exprimant lui-même ses pensées qu'a-vec une extrême modestie, déférant volontiers au sentiment des anciens dans le sacerdoce, et toujours attentif à ne blesser ni la charité, ni les bienséances, ni le respect dû aux décisions des supérieurs. Telles étaient, outre celles dont nous avons parlé plus haut, les seules absences qu'il se permît. Du reste il était tout entier à ses pa-roissiens. Dès les premiers jours de son ministère, et, | 2 | 0.001523 | 0.00823 |
562.txt | 1,886 | ÉTAT ACTUEL DU MAGNÉTISME 23 Nous voulons parler des expériences que nous faisions sur les aiguilles du galvanomètre, et que nous répétons tous les jours. Pour les phénomènes psychologiques des tables, nous démontrerons aussi facilement, par la comparaison d'un état magnétique, que les esprits et les démons n'y sont pour rien, et que la cause est toujours la même, le fluide vital. Ainsi, nous produisons souvent, par le magnétisme, un état mixte qui n'est point le somnambulisme, mais qui n'est pas non plus l'état normal. C'est une surexcitation nerveuse produite par le fluide vital et dont le sujet n'a pas conscience. Cette saturation du système nerveux développe la partie instinctive de l'âme et fait que, sans somnambulisme et même sans sommeil, le patient a une intuition, une perceptibilité extraordinaire des choses et des faits, souvent confondue avec la lucidité som-nambulique, tant les facultés intellectuelles semblent se développer dans cet état. C'est dans un état semblable que se trouve le médium autour d'une table. Le fluide vital s'échappant de chacune des personnes qui expérimentent, .se réunit chez celle qui est la plus absor-bante, la plus nerveuse, le médium. Ce fluide, ainsi mul-tiplié par sa réunion, devient une force dont chaque expé-rimentateur est solidaire, et, ainsi reçu par le médium, pro-duit en lui une vibration organique qui échappe à sa con-naissance, sollicitant chaque fibre à son insu, et le mettant dans cet état de perceptibilité instinctive si extraordinaire. Le médium, dans cet état mixte dont il n'a pas conscience, poussé par cette intuition instinctive qui lui permet de perce-voir des choses et des faits dont il n'a aucune idée, et qu'il ignore sentir et voir, dirige et entraîne les autres person-nes sans le savoir et, sous sa direction inconsciente, la table se meut, s'agite, répond par des mouvements inter-prétés à des pensées non expriméés le crayon dans sa main trace sur le papier des traits, des phrases, des maximes dont il n'a jamais eu connaissance. On conviendra que le phénomène des tables interprété | ÉTAT ACTUEL DU MAGNÉTISME 23 Nous voulons parler des expériences que nous faisions sur les aiguilles du galvanomètre, et que nous répétons tous les jours. Pour les phénomènes psychologiques des tables, nous démontrerons aussi facilement, par la comparaison d'un état magnétique, que les esprits et les démons n'y sont pour rien, et que la cause est toujours la même, le fluide vital. Ainsi, nous produisons souvent, par le magnétisme, un état mixte qui n'est point le somnambulisme, mais qui n'est pas non plus l'état normal. C'est une surexcitation nerveuse produite par le fluide vital et dont le sujet n'a pas conscience. Cette saturation du système nerveux développe la partie instinctive de l'âme et fait que, sans somnambulisme et même sans sommeil, le patient a une intuition, une perceptibilité extraordinaire des choses et des faits, souvent confondue avec la lucidité som-nambulique, tant les facultés intellectuelles semblent se développer dans cet état. C'est dans un état semblable que se trouve le médium autour d'une table. Le fluide vital s'échappant de chacune des personnes qui expérimentent, .se réunit chez celle qui est la plus absor-bante, la plus nerveuse, le médium. Ce fluide, ainsi mul-tiplié par sa réunion, devient une force dont chaque expé-rimentateur est solidaire, et, ainsi reçu par le médium, pro-duit en lui une vibration organique qui échappe à sa con-naissance, sollicitant chaque fibre à son insu, et le mettant dans cet état de perceptibilité instinctive si extraordinaire. Le médium, dans cet état mixte dont il n'a pas conscience, poussé par cette intuition instinctive qui lui permet de perce-voir des choses et des faits dont il n'a aucune idée, et qu'il ignore sentir et voir, dirige et entraîne les autres person-nes sans le savoir et, sous sa direction inconsciente, la table se meut, s'agite, répond par des mouvements inter-prétés à des pensées non expriméés le crayon dans sa main trace sur le papier des traits, des phrases, des maximes dont il n'a jamais eu connaissance. On conviendra que le phénomène des tables interprété | ÉTAT ACTUEL DU MAGNÉTISME 23 Nous voulons parler des expériences que nous faisions sur les aiguilles du galvanomètre, et que nous répétons tous les jours. Pour les phénomènes psychologiques des tables, nous démontrerons aussi facilement, par la comparaison d'un état magnétique, que les esprits et les démons n'y sont pour rien, et que la cause est toujours la même, le fluide vital. Ainsi, nous produisons souvent, par le magnétisme, un état mixte qui n'est point le somnambulisme, mais qui n'est pas non plus l'état normal. C'est une surexcitation nerveuse produite par le fluide vital et dont le sujet n'a pas conscience. Cette saturation du système nerveux développe la partie instinctive de l'âme et fait que, sans somnambulisme et même sans sommeil, le patient a une intuition, une perceptibilité extraordinaire des choses et des faits, souvent confondue avec la lucidité som-nambulique, tant les facultés intellectuelles semblent se développer dans cet état. C'est dans un état semblable que se trouve le médium autour d'une table. Le fluide vital s'échappant de chacune des personnes qui expérimentent, @se réunit chez celle qui est la plus absor-bante, la plus nerveuse, le médium. Ce fluide, ainsi mul-tiplié par sa réunion, devient une force dont chaque expé-rimentateur est solidaire, et, ainsi reçu par le médium, pro-duit en lui une vibration organique qui échappe à sa con-naissance, sollicitant chaque fibre à son insu, et le mettant dans cet état de perceptibilité instinctive si extraordinaire. Le médium, dans cet état mixte dont il n'a pas conscience, poussé par cette intuition instinctive qui lui permet de perce-voir des choses et des faits dont il n'a aucune idée, et qu'il ignore sentir et voir, dirige et entraine les autres person-nes sans le savoir et, sous sa direction inconsciente, la table se meut, s'agite, répond par des mouvements inter-prétés à des pensées non exprimées le crayon dans sa main trace sur le papier des traits, des phrases, des maximes dont il n'a jamais eu connaissance. On conviendra que le phénomène des tables interprété | ÉTAT ACTUEL DU MAGNÉTISME 23 Nous voulons parler des expériences que nous faisions sur les aiguilles du galvanomètre, et que nous répétons tous les jours. Pour les phénomènes psychologiques des tables, nous démontrerons aussi facilement, par la comparaison d'un état magnétique, que les esprits et les démons n'y sont pour rien, et que la cause est toujours la même, le fluide vital. Ainsi, nous produisons souvent, par le magnétisme, un état mixte qui n'est point le somnambulisme, mais qui n'est pas non plus l'état normal. C'est une surexcitation nerveuse produite par le fluide vital et dont le sujet n'a pas conscience. Cette saturation du système nerveux développe la partie instinctive de l'âme et fait que, sans somnambulisme et même sans sommeil, le patient a une intuition, une perceptibilité extraordinaire des choses et des faits, souvent confondue avec la lucidité som-nambulique, tant les facultés intellectuelles semblent se développer dans cet état. C'est dans un état semblable que se trouve le médium autour d'une table. Le fluide vital s'échappant de chacune des personnes qui expérimentent, @se réunit chez celle qui est la plus absor-bante, la plus nerveuse, le médium. Ce fluide, ainsi mul-tiplié par sa réunion, devient une force dont chaque expé-rimentateur est solidaire, et, ainsi reçu par le médium, pro-duit en lui une vibration organique qui échappe à sa con-naissance, sollicitant chaque fibre à son insu, et le mettant dans cet état de perceptibilité instinctive si extraordinaire. Le médium, dans cet état mixte dont il n'a pas conscience, poussé par cette intuition instinctive qui lui permet de perce-voir des choses et des faits dont il n'a aucune idée, et qu'il ignore sentir et voir, dirige et entraine les autres person-nes sans le savoir et, sous sa direction inconsciente, la table se meut, s'agite, répond par des mouvements inter-prétés à des pensées non exprimées le crayon dans sa main trace sur le papier des traits, des phrases, des maximes dont il n'a jamais eu connaissance. On conviendra que le phénomène des tables interprété | ÉTAT ACTUEL DU MAGNÉTISME 23 Nous voulons parler des expériences que nous faisions sur les aiguilles du galvanomètre, et que nous répétons tous les jours. Pour les phénomènes psychologiques des tables, nous démontrerons aussi facilement, par la comparaison d'un état magnétique, que les esprits et les démons n'y sont pour rien, et que la cause est toujours la même, le fluide vital. Ainsi, nous produisons souvent, par le magnétisme, un état mixte qui n'est point le somnambulisme, mais qui n'est pas non plus l'état normal. C'est une surexcitation nerveuse produite par le fluide vital et dont le sujet n'a pas conscience. Cette saturation du système nerveux développe la partie instinctive de l'âme et fait que, sans somnambulisme et même sans sommeil, le patient a une intuition, une perceptibilité extraordinaire des choses et des faits, souvent confondue avec la lucidité som-nambulique, tant les facultés intellectuelles semblent se développer dans cet état. C'est dans un état semblable que se trouve le médium autour d'une table. Le fluide vital s'échappant de chacune des personnes qui expérimentent, se réunit chez celle qui est la plus absor-bante, la plus nerveuse, le médium. Ce fluide, ainsi mul-tiplié par sa réunion, devient une force dont chaque expé-rimentateur est solidaire, et, ainsi reçu par le médium, pro-duit en lui une vibration organique qui échappe à sa con-naissance, sollicitant chaque fibre à son insu, et le mettant dans cet état de perceptibilité instinctive si extraordinaire. Le médium, dans cet état mixte dont il n'a pas conscience, poussé par cette intuition instinctive qui lui permet de perce-voir des choses et des faits dont il n'a aucune idée, et qu'il ignore sentir et voir, dirige et entraine les autres person-nes sans le savoir et, sous sa direction inconsciente, la table se meut, s'agite, répond par des mouvements inter-prétés à des pensées non exprimées le crayon dans sa main trace sur le papier des traits, des phrases, des maximes dont il n'a jamais eu connaissance. On conviendra que le phénomène des tables interprété | 3 | 0.001446 | 0.007792 |
204.txt | 1,857 | 40 VIE DE L'ABBE NICOLLE cheyeff exprimait, avec délicatesse, le plus bel éloge de celui dont il se plaisait à se dire l'ami. Le succès prodigieux et inespéré de l'institut, aussi bien que le nombre toujours croissant des élèves, exi-gea bientôt un emplacement plus vaste. La maison est bouleversée, écrivait l'abbé Nicolle à sou ami j'ai abattu des murs, j'en ai construit d'autres pendant longtemps nous avons vécu parmi des ruines. De tout ce bouleversement et du milieu de ces ruinés sortit une magnifique maison, avec billard, musée et bibliothèque. Et toutefois, comme tu dois le penser, ajoutait-il dans la même lettre, malgré cette magnificence, c'est toujours l'institut, avec sa même solidité de prin-cipes et sa même discipline. Nos enfants sont si bien ! Ils sont si laborieux, si aimables, si dociles, qu'en vé-rite je dois compter pour rien toutes mes peines, quel-que grandes quelles soient, et ne songer qu'aux jouis-sances du coeur qui me sont préparées. Viens donc encore les partager avec moi tu le vois, mon ami, c'est là l'éternel refrain de mes lettres et le souhait le plus habituel de mon coeur. A ces riants tableaux du bonheur de son ami, à ces invitations affectueuses de revenir à l'institut, l'abbé Septavaux répondait par ces lignes, empreintes d'une douce mélancolie Ma solitude est ici complète. Heureusement pour | 40 VIE DE L'ABBE NICOLLE cheyeff exprimait, avec délicatesse, le plus bel éloge de celui dont il se plaisait à se dire l'ami. Le succès prodigieux et inespéré de l'institut, aussi bien que le nombre toujours croissant des élèves, exi-gea bientôt un emplacement plus vaste. La maison est bouleversée, écrivait l'abbé Nicolle à sou ami j'ai abattu des murs, j'en ai construit d'autres pendant longtemps nous avons vécu parmi des ruines. De tout ce bouleversement et du milieu de ces ruinés sortit une magnifique maison, avec billard, musée et bibliothèque. Et toutefois, comme tu dois le penser, ajoutait-il dans la même lettre, malgré cette magnificence, c'est toujours l'institut, avec sa même solidité de prin-@cipes et sa même discipline. Nos enfants sont si bien ! Ils sont si laborieux, si aimables, si dociles, qu'en vé-@rite je dois compter pour rien toutes mes peines, quel-@que grandes quelles soient, et ne songer qu'aux jouis-@sances du coeur qui me sont préparées. Viens donc encore les partager avec moi tu le vois, mon ami, c'est là l'éternel refrain de mes lettres et le souhait le plus habituel de mon coeur. A ces riants tableaux du bonheur de son ami, à ces invitations affectueuses de revenir à l'institut, l'abbé Septavaux répondait par ces lignes, empreintes d'une douce mélancolie Ma solitude est ici complète. Heureusement pour | ################################ exprimait, avec délicatesse, le plus bel éloge de celui dont il se plaisait à se dire l'ami. Le succès prodigieux et inespéré de l'institut, aussi bien que le nombre toujours croissant des élèves, exi-gea bientôt un emplacement plus vaste. La maison est bouleversée, écrivait l'abbé Nicolle à son ami j'ai abattu des murs, j'en ai construit d'autres pendant longtemps nous avons vécu parmi des ruines. De tout ce bouleversement et du milieu de ces ruines sortit une magnifique maison, avec billard, musée et bibliothèque. Et toutefois, comme tu dois le penser, ajoutait-il dans la même lettre, malgré cette magnificence, c'est toujours l'institut, avec sa même solidité de prin- cipes et sa même discipline. Nos enfants sont si bien ! Ils sont si laborieux, si aimables, si dociles, qu'en vé- rité je dois compter pour rien toutes mes peines, quel- que grandes quelles soient, et ne songer qu'aux jouis- sances du coeur qui me sont préparées. Viens donc encore les partager avec moi tu le vois, mon ami, c'est là l'éternel refrain de mes lettres et le souhait le plus habituel de mon coeur. A ces riants tableaux du bonheur de son ami, à ces invitations affectueuses de revenir à l'institut, l'abbé Septavaux répondait par ces lignes, empreintes d'une douce mélancolie Ma solitude est ici complète. Heureusement pour | 40 VIE DE L'ABBE NICOLLE cheyeff exprimait, avec délicatesse, le plus bel éloge de celui dont il se plaisait à se dire l'ami. Le succès prodigieux et inespéré de l'institut, aussi bien que le nombre toujours croissant des élèves, exi-gea bientôt un emplacement plus vaste. La maison est bouleversée, écrivait l'abbé Nicolle à son ami j'ai abattu des murs, j'en ai construit d'autres pendant longtemps nous avons vécu parmi des ruines. De tout ce bouleversement et du milieu de ces ruines sortit une magnifique maison, avec billard, musée et bibliothèque. Et toutefois, comme tu dois le penser, ajoutait-il dans la même lettre, malgré cette magnificence, c'est toujours l'institut, avec sa même solidité de prin- cipes et sa même discipline. Nos enfants sont si bien ! Ils sont si laborieux, si aimables, si dociles, qu'en vé- rité je dois compter pour rien toutes mes peines, quel- que grandes quelles soient, et ne songer qu'aux jouis- sances du coeur qui me sont préparées. Viens donc encore les partager avec moi tu le vois, mon ami, c'est là l'éternel refrain de mes lettres et le souhait le plus habituel de mon coeur. A ces riants tableaux du bonheur de son ami, à ces invitations affectueuses de revenir à l'institut, l'abbé Septavaux répondait par ces lignes, empreintes d'une douce mélancolie Ma solitude est ici complète. Heureusement pour | 40 VIE DE L'ABBE NICOLLE cheyeff exprimait, avec délicatesse, le plus bel éloge de celui dont il se plaisait à se dire l'ami. Le succès prodigieux et inespéré de l'institut, aussi bien que le nombre toujours croissant des élèves, exi-gea bientôt un emplacement plus vaste. La maison est bouleversée, écrivait l'abbé Nicolle à son ami j'ai abattu des murs, j'en ai construit d'autres pendant longtemps nous avons vécu parmi des ruines. De tout ce bouleversement et du milieu de ces ruines sortit une magnifique maison, avec billard, musée et bibliothèque. Et toutefois, comme tu dois le penser, ajoutait-il dans la même lettre, malgré cette magnificence, c'est toujours l'institut, avec sa même solidité de prin- cipes et sa même discipline. Nos enfants sont si bien ! Ils sont si laborieux, si aimables, si dociles, qu'en vé- rité je dois compter pour rien toutes mes peines, quel- que grandes quelles soient, et ne songer qu'aux jouis- sances du coeur qui me sont préparées. Viens donc encore les partager avec moi tu le vois, mon ami, c'est là l'éternel refrain de mes lettres et le souhait le plus habituel de mon coeur. A ces riants tableaux du bonheur de son ami, à ces invitations affectueuses de revenir à l'institut, l'abbé Septavaux répondait par ces lignes, empreintes d'une douce mélancolie Ma solitude est ici complète. Heureusement pour | 7 | 0.005189 | 0.027559 |
210.txt | 1,857 | VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 47 mes travaux et mes joies. Tout le monde sait ici coin-bien je te désire je le dis à qui veut l'entendre je l'ai dit aux puissances, et déjà tu serais ici si des cir-constances particulières ne retardaient l'exécution du seul voeu que je forme maintenant. J'habite une mai-son charmante tous mes enfants prospèrent la con-fiance dont je suis honoré augmente tous les jours, II ne se passe pas de semaine que je ne refuse quel-que nouvel élève. Quand donc tu seras des nôtres, Dieu aura béni mes voeux, et je serai satisfait prends donc patience. J'obtiendrai pour toi l'exemption du passe-port, d'abord parce qu'elle est juste, et parce qu'avec une volonté forte on vient à bout de tout. Ce mot dépeint le caractère de l'abbé Nicolle. Con-fiant dans la justice de sa demande, il sollicita avec tant d'instance la faveur qu'il ambitionnait pour son ami, que le Czar consentit à excepter l'abbé Septavaux de la proscription générale. L'Empereur voulut même, à cette occasion, témoigner à M. Nicolle l'estime qu'il avait conçue pour sa personne, et, par son ordre exprès, M. le général de Palhen, alors gouverneur de Saint-Pé-tersbourg, autorisa le gouverneur de Courlande à don-ner à l'ami du célèbre fondateur de l'institut le passe-port qui devait le rendre à tant de voeux. Peu de jours se passèrent, et les deux amis se retrouvèrent habitant de nouveau le même toit, respirant le même air, cou-lant ensemble des jours pleins d'affection. Hélas! tant | VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 47 mes travaux et mes joies. Tout le monde sait ici coin-bien je te désire je le dis à qui veut l'entendre je l'ai dit aux puissances, et déjà tu serais ici si des cir-@constances particulières ne retardaient l'exécution du seul voeu que je forme maintenant. J'habite une mai-@son charmante tous mes enfants prospèrent la con-@fiance dont je suis honoré augmente tous les jours, II ne se passe pas de semaine que je ne refuse quel-@que nouvel élève. Quand donc tu seras des nôtres, Dieu aura béni mes voeux, et je serai satisfait prends donc patience. J'obtiendrai pour toi l'exemption du passe-port, d'abord parce qu'elle est juste, et parce qu'avec une volonté forte on vient à bout de tout. Ce mot dépeint le caractère de l'abbé Nicolle. Con-fiant dans la justice de sa demande, il sollicita avec tant d'instance la faveur qu'il ambitionnait pour son ami, que le Czar consentit à excepter l'abbé Septavaux de la proscription générale. L'Empereur voulut même, à cette occasion, témoigner à M. Nicolle l'estime qu'il avait conçue pour sa personne, et, par son ordre exprès, M. le général de Palhen, alors gouverneur de Saint-Pé-tersbourg, autorisa le gouverneur de Courlande à don-ner à l'ami du célèbre fondateur de l'institut le passe-port qui devait le rendre à tant de voeux. Peu de jours se passèrent, et les deux amis se retrouvèrent habitant de nouveau le même toit, respirant le même air, cou-lant ensemble des jours pleins d'affection. Hélas! tant | ############################ travaux et mes joies. Tout le monde sait ici com- bien je te désire je le dis à qui veut l'entendre je l'ai dit aux puissances, et déjà tu serais ici si des cir- constances particulières ne retardaient l'exécution du seul voeu que je forme maintenant. J'habite une mai- son charmante tous mes enfants prospèrent la con- fiance dont je suis honoré augmente tous les jours, II ne se passe pas de semaine que je ne refuse quel- que nouvel élève. Quand donc tu seras des nôtres, Dieu aura béni mes voeux, et je serai satisfait prends donc patience. J'obtiendrai pour toi l'exemption du passe-port, d'abord parce qu'elle est juste, et parce qu'avec une volonté forte on vient à bout de tout. Ce mot dépeint le caractère de l'abbé Nicolle. Con-fiant dans la justice de sa demande, il sollicita avec tant d'instance la faveur qu'il ambitionnait pour son ami, que le Czar consentit à excepter l'abbé Septavaux de la proscription générale. L'Empereur voulut même, à cette occasion, témoigner à M. Nicolle l'estime qu'il avait conçue pour sa personne, et, par son ordre exprès, M. le général de Palhen, alors gouverneur de Saint-Pé-tersbourg, autorisa le gouverneur de Courlande à don-ner à l'ami du célèbre fondateur de l'institut le passe-port qui devait le rendre à tant de voeux. Peu de jours se passèrent, et les deux amis se retrouvèrent habitant de nouveau le même toit, respirant le même air, cou-lant ensemble des jours pleins d'affection. Hélas! tant | VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 47 mes travaux et mes joies. Tout le monde sait ici com- bien je te désire je le dis à qui veut l'entendre je l'ai dit aux puissances, et déjà tu serais ici si des cir- constances particulières ne retardaient l'exécution du seul voeu que je forme maintenant. J'habite une mai- son charmante tous mes enfants prospèrent la con- fiance dont je suis honoré augmente tous les jours, II ne se passe pas de semaine que je ne refuse quel- que nouvel élève. Quand donc tu seras des nôtres, Dieu aura béni mes voeux, et je serai satisfait prends donc patience. J'obtiendrai pour toi l'exemption du passe-port, d'abord parce qu'elle est juste, et parce qu'avec une volonté forte on vient à bout de tout. Ce mot dépeint le caractère de l'abbé Nicolle. Con-fiant dans la justice de sa demande, il sollicita avec tant d'instance la faveur qu'il ambitionnait pour son ami, que le Czar consentit à excepter l'abbé Septavaux de la proscription générale. L'Empereur voulut même, à cette occasion, témoigner à M. Nicolle l'estime qu'il avait conçue pour sa personne, et, par son ordre exprès, M. le général de Palhen, alors gouverneur de Saint-Pé-tersbourg, autorisa le gouverneur de Courlande à don-ner à l'ami du célèbre fondateur de l'institut le passe-port qui devait le rendre à tant de voeux. Peu de jours se passèrent, et les deux amis se retrouvèrent habitant de nouveau le même toit, respirant le même air, cou-lant ensemble des jours pleins d'affection. Hélas! tant | VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 47 mes travaux et mes joies. Tout le monde sait ici com- bien je te désire je le dis à qui veut l'entendre je l'ai dit aux puissances, et déjà tu serais ici si des cir- constances particulières ne retardaient l'exécution du seul voeu que je forme maintenant. J'habite une mai- son charmante tous mes enfants prospèrent la con- fiance dont je suis honoré augmente tous les jours, II ne se passe pas de semaine que je ne refuse quel- que nouvel élève. Quand donc tu seras des nôtres, Dieu aura béni mes voeux, et je serai satisfait prends donc patience. J'obtiendrai pour toi l'exemption du passe-port, d'abord parce qu'elle est juste, et parce qu'avec une volonté forte on vient à bout de tout. Ce mot dépeint le caractère de l'abbé Nicolle. Con-fiant dans la justice de sa demande, il sollicita avec tant d'instance la faveur qu'il ambitionnait pour son ami, que le Czar consentit à excepter l'abbé Septavaux de la proscription générale. L'Empereur voulut même, à cette occasion, témoigner à M. Nicolle l'estime qu'il avait conçue pour sa personne, et, par son ordre exprès, M. le général de Palhen, alors gouverneur de Saint-Pé-tersbourg, autorisa le gouverneur de Courlande à don-ner à l'ami du célèbre fondateur de l'institut le passe-port qui devait le rendre à tant de voeux. Peu de jours se passèrent, et les deux amis se retrouvèrent habitant de nouveau le même toit, respirant le même air, cou-lant ensemble des jours pleins d'affection. Hélas! tant | 7 | 0.004733 | 0.02509 |
947.txt | 1,858 | 268 CE qu'on PEUT voir DANS UNE RUE. Vous voulez donc me perdre?- Non, Marguerite, mais vous voir avant de mourir. 1 J'abrège cette scène, Ludovic, il est inutile que je vous fasse assister à la répétition d'une triste comédie. J'étais si enfant alors, si naïve, si peu au courant des choses, que les moyens les plus vulgaires devaient réussir auprès de moi. Melchior menaça de se tuer il dit que la pensée de me voir appartenir à un autre lui était insupportable et qu'il n'y résis-terait pas, qu'il avait attendu jusqu'au dernier moment pour me signifier cette résolution, et que si je persistais, il en finirait avec la vie, sous mes yeux, et en m'en laissant toute la responsabilité. J'étais éperdue, mourante, dans un état d'égarement qui ne me laissait ni la force ni la volonté de résister. Un homme était dans ma chambre il allait nécessairement y passer la nuit. La porte était fermée, le concierge couché. D'ailleurs, cet homme était déjà mon maître ou à peu près je n'avais pas su défendre mon coeur contre ses poursuites, et, quant à ma personne, elle était à sa merci. Je ne croyais pas à de sinistres desseins, mais je voyais bien que, malgré tout, ma destinée devait s'accomplir. En vain avais-je lutté, en vain m'étais-je tenue sur mes gardés, j'étais vaincue, j'é-tais livrée, rien ne servait de se roidir contre le sort. Quand j'eus entrevu ce dénoûment, et que tout espoir fut perdu à mes yeux, je m'affaissai de nouveau dans mon fauteuil et me mis à fondre en larmes. , Melchior le prit alors sur un autre ton il ne menaça plus et pleura avec moi. Sa douleur paraissait sincère. Il me dit qu'il était encore temps de rompre un mariage détesté, un mariage où le coeur n'avait point de part, et qui blessait mes sentiments et les siens il me jura une tendresse éter-nelle, me fit mille promesses, mille serments, m'engagea sa foi comme s'il eût été devant l'autel et en présence du Dieu qui sonde les consciences. A l'entendre, j'étais sa femme, sa femme choisie entre toutes, sa femme depuis le jour où nos âmes s'étaient rencontrées enfin tout ce que peut dire un homme à qui les ressources de la parole ne manquent pas, eLqui les met au service d'une mauvaise action. Ce n'était pas ce qu'il me dit qui avait le plus de danger pour moi, c'était la situation même, c'était le lieu, l'heure • | 268 CE qu'on PEUT voir DANS UNE RUE. Vous voulez donc me perdre@?- Non, Marguerite, mais vous voir avant de mourir. 1 J'abrège cette scène, Ludovic, il est inutile que je vous fasse assister à la répétition d'une triste comédie. J'étais si enfant alors, si naïve, si peu au courant des choses, que les moyens les plus vulgaires devaient réussir auprès de moi. Melchior menaça de se tuer il dit que la pensée de me voir appartenir à un autre lui était insupportable et qu'il n'y résis-terait pas, qu'il avait attendu jusqu'au dernier moment pour me signifier cette résolution, et que si je persistais, il en finirait avec la vie, sous mes yeux, et en m'en laissant toute la responsabilité. J'étais éperdue, mourante, dans un état d'égarement qui ne me laissait ni la force ni la volonté de résister. Un homme était dans ma chambre il allait nécessairement y passer la nuit. La porte était fermée, le concierge couché. D'ailleurs, cet homme était déjà mon maître ou à peu près je n'avais pas su défendre mon coeur contre ses poursuites, et, quant à ma personne, elle était à sa merci. Je ne croyais pas à de sinistres desseins, mais je voyais bien que, malgré tout, ma destinée devait s'accomplir. En vain avais-je lutté, en vain m'étais-je tenue sur mes gardés, j'étais vaincue, j'é-tais livrée, rien ne servait de se roidir contre le sort. Quand j'eus entrevu ce dénoûment, et que tout espoir fut perdu à mes yeux, je m'affaissai de nouveau dans mon fauteuil et me mis à fondre en larmes. , Melchior le prit alors sur un autre ton il ne menaça plus et pleura avec moi. Sa douleur paraissait sincère. Il me dit qu'il était encore temps de rompre un mariage détesté, un mariage où le coeur n'avait point de part, et qui blessait mes sentiments et les siens il me jura une tendresse éter-nelle, me fit mille promesses, mille serments, m'engagea sa foi comme s'il eût été devant l'autel et en présence du Dieu qui sonde les consciences. A l'entendre, j'étais sa femme, sa femme choisie entre toutes, sa femme depuis le jour où nos âmes s'étaient rencontrées enfin tout ce que peut dire un homme à qui les ressources de la parole ne manquent pas, e@Lqui les met au service d'une mauvaise action. Ce n'était pas ce qu'il me dit qui avait le plus de danger pour moi, c'était la situation même, c'était le lieu, l'heure • | 268 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Vous voulez donc me perdre ? -Non, Marguerite, mais vous voir avant de mourir.@@ J'abrége cette scène, Ludovic, il est inutile que je vous fasse assister à la répétition d'une triste comédie. J'étais si enfant alors, si naïve, si peu au courant des choses, que les moyens les plus vulgaires devaient réussir auprès de moi. Melchior menaça de se tuer il dit que la pensée de me voir appartenir à un autre lui était insupportable et qu'il n'y résis-terait pas, qu'il avait attendu jusqu'au dernier moment pour me signifier cette résolution, et que si je persistais, il en finirait avec la vie, sous mes yeux, et en m'en laissant toute la responsabilité. J'étais éperdue, mourante, dans un état d'égarement qui ne me laissait ni la force ni la volonté de résister. Un homme était dans ma chambre il allait nécessairement y passer la nuit. La porte était fermée, le concierge couché. D'ailleurs, cet homme était déjà mon maître ou à peu près je n'avais pas su défendre mon coeur contre ses poursuites, et, quant à ma personne, elle était à sa merci. Je ne croyais pas à de sinistres desseins, mais je voyais bien que, malgré tout, ma destinée devait s'accomplir. En vain avais-je lutté, en vain m'étais-je tenue sur mes gardes, j'étais vaincue, j'é-tais livrée, rien ne servait de se roidir contre le sort. Quand j'eus entrevu ce dénoûment, et que tout espoir fut perdu à mes yeux, je m'affaissai de nouveau dans mon fauteuil et me mis à fondre en larmes.@@ Melchior le prit alors sur un autre ton il ne menaça plus et pleura avec moi. Sa douleur paraissait sincere. Il me dit qu'il était encore temps de rompre un mariage détesté, un mariage où le coeur n'avait point de part, et qui blessait mes sentiments et les siens il me jura une tendresse éter-nelle, me fit mille promesses, mille serments, m'engagea sa foi comme s'il eût été devant l'autel et en présence du Dieu qui sonde les consciences. A l'entendre, j'étais sa femme, sa femme choisie entre toutes, sa femme depuis le jour où nos âmes s'étaient rencontrées enfin tout ce que peut dire un homme à qui les ressources de la parole ne manquent pas, et qui les met au service d'une mauvaise action. Ce n'était pas ce qu'il me dit qui avait le plus de danger pour moi, c'était la situation même, c'était le lieu, ######### | 268 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Vous voulez donc me perdre ? -Non, Marguerite, mais vous voir avant de mourir.@@ J'abrége cette scène, Ludovic, il est inutile que je vous fasse assister à la répétition d'une triste comédie. J'étais si enfant alors, si naïve, si peu au courant des choses, que les moyens les plus vulgaires devaient réussir auprès de moi. Melchior menaça de se tuer il dit que la pensée de me voir appartenir à un autre lui était insupportable et qu'il n'y résis-terait pas, qu'il avait attendu jusqu'au dernier moment pour me signifier cette résolution, et que si je persistais, il en finirait avec la vie, sous mes yeux, et en m'en laissant toute la responsabilité. J'étais éperdue, mourante, dans un état d'égarement qui ne me laissait ni la force ni la volonté de résister. Un homme était dans ma chambre il allait nécessairement y passer la nuit. La porte était fermée, le concierge couché. D'ailleurs, cet homme était déjà mon maître ou à peu près je n'avais pas su défendre mon coeur contre ses poursuites, et, quant à ma personne, elle était à sa merci. Je ne croyais pas à de sinistres desseins, mais je voyais bien que, malgré tout, ma destinée devait s'accomplir. En vain avais-je lutté, en vain m'étais-je tenue sur mes gardes, j'étais vaincue, j'é-tais livrée, rien ne servait de se roidir contre le sort. Quand j'eus entrevu ce dénoûment, et que tout espoir fut perdu à mes yeux, je m'affaissai de nouveau dans mon fauteuil et me mis à fondre en larmes.@@ Melchior le prit alors sur un autre ton il ne menaça plus et pleura avec moi. Sa douleur paraissait sincere. Il me dit qu'il était encore temps de rompre un mariage détesté, un mariage où le coeur n'avait point de part, et qui blessait mes sentiments et les siens il me jura une tendresse éter-nelle, me fit mille promesses, mille serments, m'engagea sa foi comme s'il eût été devant l'autel et en présence du Dieu qui sonde les consciences. A l'entendre, j'étais sa femme, sa femme choisie entre toutes, sa femme depuis le jour où nos âmes s'étaient rencontrées enfin tout ce que peut dire un homme à qui les ressources de la parole ne manquent pas, et qui les met au service d'une mauvaise action. Ce n'était pas ce qu'il me dit qui avait le plus de danger pour moi, c'était la situation même, c'était le lieu, l'heure • | 268 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Vous voulez donc me perdre ? -Non, Marguerite, mais vous voir avant de mourir. J'abrége cette scène, Ludovic, il est inutile que je vous fasse assister à la répétition d'une triste comédie. J'étais si enfant alors, si naïve, si peu au courant des choses, que les moyens les plus vulgaires devaient réussir auprès de moi. Melchior menaça de se tuer il dit que la pensée de me voir appartenir à un autre lui était insupportable et qu'il n'y résis-terait pas, qu'il avait attendu jusqu'au dernier moment pour me signifier cette résolution, et que si je persistais, il en finirait avec la vie, sous mes yeux, et en m'en laissant toute la responsabilité. J'étais éperdue, mourante, dans un état d'égarement qui ne me laissait ni la force ni la volonté de résister. Un homme était dans ma chambre il allait nécessairement y passer la nuit. La porte était fermée, le concierge couché. D'ailleurs, cet homme était déjà mon maître ou à peu près je n'avais pas su défendre mon coeur contre ses poursuites, et, quant à ma personne, elle était à sa merci. Je ne croyais pas à de sinistres desseins, mais je voyais bien que, malgré tout, ma destinée devait s'accomplir. En vain avais-je lutté, en vain m'étais-je tenue sur mes gardes, j'étais vaincue, j'é-tais livrée, rien ne servait de se roidir contre le sort. Quand j'eus entrevu ce dénoûment, et que tout espoir fut perdu à mes yeux, je m'affaissai de nouveau dans mon fauteuil et me mis à fondre en larmes. Melchior le prit alors sur un autre ton il ne menaça plus et pleura avec moi. Sa douleur paraissait sincere. Il me dit qu'il était encore temps de rompre un mariage détesté, un mariage où le coeur n'avait point de part, et qui blessait mes sentiments et les siens il me jura une tendresse éter-nelle, me fit mille promesses, mille serments, m'engagea sa foi comme s'il eût été devant l'autel et en présence du Dieu qui sonde les consciences. A l'entendre, j'étais sa femme, sa femme choisie entre toutes, sa femme depuis le jour où nos âmes s'étaient rencontrées enfin tout ce que peut dire un homme à qui les ressources de la parole ne manquent pas, et qui les met au service d'une mauvaise action. Ce n'était pas ce qu'il me dit qui avait le plus de danger pour moi, c'était la situation même, c'était le lieu, l'heure • | 20 | 0.008662 | 0.038217 |
953.txt | 1,858 | CE Ut ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 277 t6 - Malheureuse enfant ! s'écria Ludovic hors de lui, eL se frappant le front avec un geste désespéré. Puis, comme éclairé par une réflexion subite - Non, non, ajouta-t-il, c'est impossible. Si jeune, avec tant de jours devant elle 1 Je ne puis le croire cela n'est pas. Au dernier moment, sa main l'aura trahie. Non, elle n'est pas morte ! Que de fois le hasard trompe la volonté 1 Et puis que de circonstances, que d'empêchements imprévus 1 Elle vit encore tout me le dit, tout me l'atteste, courons. En parlant ainsi, Ludovic avait quitté l'étude il était déjà loin. Son itinéraire était tracé il allait directement chez Marguerite. Le concierge ne lui avait-il pas dit qu'elle logeait toujours au même endroit? Sa maison lui était familière morte ou vive, il savait où la trouver. Cependant, en chemin, un scrupule le prit -- Y aller seul, se dit-il, n'est-ce pas faire les choses à demi? Ce qu'il .lai faut maintenant, c'est le médecin du corps plus tard viendra le médecin de l'âme. Justement sur son chemin logeait un jeune docteur de ses amis, un garçon à la fois instruit et sûr, qui avait toute sa confiance et la méritait. Il le trouva heureusement chez lui et l'emmena. - Pourvu que nous arrivions assez tôt, s'écriait-ii de temps à autre et tout en expliquant de quoi il s'agissait. Quand Ludovic rentra dans cette rue qui avait été le théâtre de ses amours, il crut que le coeur lui manquerait. Pas un objet qui ne lui rappelât un souvenir. Ici il rencontrait Mar-guerile le matin, là il lui avait parlé une dernière fois. Rien de changé dans l'aspect des lieux il n'était pas jusqu'aux croisées du logement qui n'eussent gardé leurs festons de verdure. Les marchands du quartier le saluaient comme une vieille connaissance les enfants le regardaient d'un air curieux et l'appelaient par son nom il rentrait comme en posses- -sion de ce qu'il avait aimé, de ce qu'il avait connu, de ce lui était resté gravé dans sa mémoire -en traits que rien ne pouvait effacer. Ces impressions, ces réflexions ne l'empêchaient pas de se hâter et de presser son compagnon. - Docteur, lui disait-il, plus vite, je vous en supplie. | CE Ut ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 277 t6 - Malheureuse enfant ! s'écria Ludovic hors de lui, eL se frappant le front avec un geste désespéré. Puis, comme éclairé par une réflexion subite - Non, non, ajouta-t-il, c'est impossible. Si jeune, avec tant de jours devant elle 1 Je ne puis le croire cela n'est pas. Au dernier moment, sa main l'aura trahie. Non, elle n'est pas morte ! Que de fois le hasard trompe la volonté 1 Et puis que de circonstances, que d'empêchements imprévus 1 Elle vit encore tout me le dit, tout me l'atteste, courons. En parlant ainsi, Ludovic avait quitté l'étude il était déjà loin. Son itinéraire était tracé il allait directement chez Marguerite. Le concierge ne lui avait-il pas dit qu'elle logeait toujours au même endroit@? Sa maison lui était familière morte ou vive, il savait où la trouver. Cependant, en chemin, un scrupule le prit -- Y aller seul, se dit-il, n'est-ce pas faire les choses à demi? Ce qu'il .lai faut maintenant, c'est le médecin du corps plus tard viendra le médecin de l'âme. Justement sur son chemin logeait un jeune docteur de ses amis, un garçon à la fois instruit et sûr, qui avait toute sa confiance et la méritait. Il le trouva heureusement chez lui et l'emmena. - Pourvu que nous arrivions assez tôt, s'écriait-ii de temps à autre et tout en expliquant de quoi il s'agissait. Quand Ludovic rentra dans cette rue qui avait été le théâtre de ses amours, il crut que le coeur lui manquerait. Pas un objet qui ne lui rappelât un souvenir. Ici il rencontrait Mar-guerile le matin, là il lui avait parlé une dernière fois. Rien de changé dans l'aspect des lieux il n'était pas jusqu'aux croisées du logement qui n'eussent gardé leurs festons de verdure. Les marchands du quartier le saluaient comme une vieille connaissance les enfants le regardaient d'un air curieux et l'appelaient par son nom il rentrait comme en posses- -sion de ce qu'il avait aimé, de ce qu'il avait connu, de ce lui était resté gravé dans sa mémoire -en traits que rien ne pouvait effacer. Ces impressions, ces réflexions ne l'empêchaient pas de se hâter et de presser son compagnon. - Docteur, lui disait-il, plus vite, je vous en supplie. | CE ##### PEUT VOIR DANS UNE RUE. 277@@@ -@Malheureuse enfant ! s'écria Ludovic hors de lui, et se frappant le front avec un geste désespéré. Puis, comme éclairé par une réflexion subite -@Non, non, ajouta-t-il, c'est impossible. Si jeune, avec tant de jours devant elle ! Je ne puis le croire cela n'est pas. Au dernier moment, sa main l'aura trahie. Non, elle n'est pas morte ! Que de fois le hasard trompe la volonté ! Et puis que de circonstances, que d'empêchements imprévus ! Elle vit encore tout me le dit, tout me l'atteste, courons. En parlant ainsi, Ludovic avait quitté l'étude il était déjà loin. Son itinéraire était tracé il allait directement chez Marguerite. Le concierge ne lui avait-il pas dit qu'elle logeait toujours au même endroit ? Sa maison lui était familière morte ou vive, il savait où la trouver. Cependant, en chemin, un scrupule le prit @-@Y aller seul, se dit-il, n'est-ce pas faire les choses à demi? Ce qu'il @lui faut maintenant, c'est le médecin du corps plus tard viendra le médecin de l'âme. Justement sur son chemin logeait un jeune docteur de ses amis, un garçon à la fois instruit et sûr, qui avait toute sa confiance et la méritait. Il le trouva heureusement chez lui et l'emmena. -@Pourvu que nous arrivions assez tôt, s'écriait-il de temps à autre et tout en expliquant de quoi il s'agissait. Quand Ludovic rentra dans cette rue qui avait été le théâtre de ses amours, il crut que le coeur lui manquerait. Pas un objet qui ne lui rappelât un souvenir. Ici il rencontrait Mar-guerite le matin, là il lui avait parlé une dernière fois. Rien de changé dans l'aspect des lieux il n'était pas jusqu'aux croisées du logement qui n'eussent gardé leurs festons de verdure. Les marchands du quartier le saluaient comme une vieille connaissance les enfants le regardaient d'un air curieux et l'appelaient par son nom il rentrait comme en posses@@-sion de ce qu'il avait aimé, de ce qu'il avait connu, de ce qui était resté gravé dans sa mémoire @en traits que rien ne pouvait effacer. Ces impressions, ces réflexions ne l'empêchaient pas de se hâter et de presser son compagnon. -@Docteur, lui disait-il, plus vite, je vous en supplie. | CE Ut ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 277@@@ -@Malheureuse enfant ! s'écria Ludovic hors de lui, et se frappant le front avec un geste désespéré. Puis, comme éclairé par une réflexion subite -@Non, non, ajouta-t-il, c'est impossible. Si jeune, avec tant de jours devant elle ! Je ne puis le croire cela n'est pas. Au dernier moment, sa main l'aura trahie. Non, elle n'est pas morte ! Que de fois le hasard trompe la volonté ! Et puis que de circonstances, que d'empêchements imprévus ! Elle vit encore tout me le dit, tout me l'atteste, courons. En parlant ainsi, Ludovic avait quitté l'étude il était déjà loin. Son itinéraire était tracé il allait directement chez Marguerite. Le concierge ne lui avait-il pas dit qu'elle logeait toujours au même endroit ? Sa maison lui était familière morte ou vive, il savait où la trouver. Cependant, en chemin, un scrupule le prit @-@Y aller seul, se dit-il, n'est-ce pas faire les choses à demi? Ce qu'il @lui faut maintenant, c'est le médecin du corps plus tard viendra le médecin de l'âme. Justement sur son chemin logeait un jeune docteur de ses amis, un garçon à la fois instruit et sûr, qui avait toute sa confiance et la méritait. Il le trouva heureusement chez lui et l'emmena. -@Pourvu que nous arrivions assez tôt, s'écriait-il de temps à autre et tout en expliquant de quoi il s'agissait. Quand Ludovic rentra dans cette rue qui avait été le théâtre de ses amours, il crut que le coeur lui manquerait. Pas un objet qui ne lui rappelât un souvenir. Ici il rencontrait Mar-guerite le matin, là il lui avait parlé une dernière fois. Rien de changé dans l'aspect des lieux il n'était pas jusqu'aux croisées du logement qui n'eussent gardé leurs festons de verdure. Les marchands du quartier le saluaient comme une vieille connaissance les enfants le regardaient d'un air curieux et l'appelaient par son nom il rentrait comme en posses@@-sion de ce qu'il avait aimé, de ce qu'il avait connu, de ce qui était resté gravé dans sa mémoire @en traits que rien ne pouvait effacer. Ces impressions, ces réflexions ne l'empêchaient pas de se hâter et de presser son compagnon. -@Docteur, lui disait-il, plus vite, je vous en supplie. | CE Ut ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 277 -Malheureuse enfant ! s'écria Ludovic hors de lui, et se frappant le front avec un geste désespéré. Puis, comme éclairé par une réflexion subite -Non, non, ajouta-t-il, c'est impossible. Si jeune, avec tant de jours devant elle ! Je ne puis le croire cela n'est pas. Au dernier moment, sa main l'aura trahie. Non, elle n'est pas morte ! Que de fois le hasard trompe la volonté ! Et puis que de circonstances, que d'empêchements imprévus ! Elle vit encore tout me le dit, tout me l'atteste, courons. En parlant ainsi, Ludovic avait quitté l'étude il était déjà loin. Son itinéraire était tracé il allait directement chez Marguerite. Le concierge ne lui avait-il pas dit qu'elle logeait toujours au même endroit ? Sa maison lui était familière morte ou vive, il savait où la trouver. Cependant, en chemin, un scrupule le prit -Y aller seul, se dit-il, n'est-ce pas faire les choses à demi? Ce qu'il lui faut maintenant, c'est le médecin du corps plus tard viendra le médecin de l'âme. Justement sur son chemin logeait un jeune docteur de ses amis, un garçon à la fois instruit et sûr, qui avait toute sa confiance et la méritait. Il le trouva heureusement chez lui et l'emmena. -Pourvu que nous arrivions assez tôt, s'écriait-il de temps à autre et tout en expliquant de quoi il s'agissait. Quand Ludovic rentra dans cette rue qui avait été le théâtre de ses amours, il crut que le coeur lui manquerait. Pas un objet qui ne lui rappelât un souvenir. Ici il rencontrait Mar-guerite le matin, là il lui avait parlé une dernière fois. Rien de changé dans l'aspect des lieux il n'était pas jusqu'aux croisées du logement qui n'eussent gardé leurs festons de verdure. Les marchands du quartier le saluaient comme une vieille connaissance les enfants le regardaient d'un air curieux et l'appelaient par son nom il rentrait comme en posses-sion de ce qu'il avait aimé, de ce qu'il avait connu, de ce qui était resté gravé dans sa mémoire en traits que rien ne pouvait effacer. Ces impressions, ces réflexions ne l'empêchaient pas de se hâter et de presser son compagnon. -Docteur, lui disait-il, plus vite, je vous en supplie. | 22 | 0.010214 | 0.049296 |
748.txt | 1,858 | 1 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE ILUE. 37 3 , vur -Dans le voisinage de Beaupré, se trouvait une résidence qui ne lui cédait en rien ni pour l'étendue ni pour la valeur Jes domaines c'était celle de Champclos. Mêmes origines, mêmes traditions les Saint-Pons, seigneurs de Champclos, n'étaient ni moins nobles, ni moins anciens dans le pays que -les Montréal, seigneurs de Beaupré. Seulement, les Saint-Pons avaient fait aux goûts modernes des concessions bien plus grandes que les Montréal ils étaient davantage de leur siècle, et, au lieu d'une construction féodale, on trouvait à Champclos une de ces habitations comme Mansard savait les élever, et un parc, les archives locales en faisaient foi, des-siné par le célèbre Le Nôtre. Rien n'y manquait, ni les bas-sins, ni les quinconces, ni les néréides, ni les tritons, ni au-cune des divinités principales ou secondaires de l'Olympe païen. De tout temps, les Saint-Pons avaient montré ce goût des arts et ce besoin de paraître. C'étaient des gentilshommes, dans la plus brillante acception du mot. Tant qu'il y eut une cour, ils s'y maintinrent, et sur le meilleur pied à Champclos, quand ils y vivaient, leur état de maison faisait du bruit meutes, piqueurs, équipages et chevaux de chasse, tout l'ap-pareil et tout le personnel de la vénerie. Leurs fêtes met-taient le pays en révolution leur nom remplissait la pro-vince. Aussi, leurs voisins de l'abbaye de Valmont en étaient-ils jaloux et se vengeaient-ils de ce faste par des pro-cès continuels - de moines à nobles le cas était alors com-mun. Au fond, il ne s'agissait que de vétilles, délits fores-tiers, empiètements ou violations de limites mais, si petits qu'ils fussent, les procès s'engendraient et se succédaient. Pour un qui était vidé, il en renaissait deux autres. Il est vrai que les Saint-Pons ne s'y épargnaient pas et volontiers y donnaient prise toujours à cheval et en chasse, ils s'y laissaient aisément emporter et ne regardaient pas le gibier comme sacré parce qu'il se réfugiait sur les terres de gens | 1 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE ILUE. 37 3 , vur -Dans le voisinage de Beaupré, se trouvait une résidence qui ne lui cédait en rien ni pour l'étendue ni pour la valeur Jes domaines c'était celle de Champclos. Mêmes origines, mêmes traditions les Saint-Pons, seigneurs de Champclos, n'étaient ni moins nobles, ni moins anciens dans le pays que -les Montréal, seigneurs de Beaupré. Seulement, les Saint-Pons avaient fait aux goûts modernes des concessions bien plus grandes que les Montréal ils étaient davantage de leur siècle, et, au lieu d'une construction féodale, on trouvait à Champclos une de ces habitations comme Mansard savait les élever, et un parc, les archives locales en faisaient foi, des-siné par le célèbre Le Nôtre. Rien n'y manquait, ni les bas-sins, ni les quinconces, ni les néréides, ni les tritons, ni au-cune des divinités principales ou secondaires de l'Olympe païen. De tout temps, les Saint-Pons avaient montré ce goût des arts et ce besoin de paraître. C'étaient des gentilshommes, dans la plus brillante acception du mot. Tant qu'il y eut une cour, ils s'y maintinrent, et sur le meilleur pied à Champclos, quand ils y vivaient, leur état de maison faisait du bruit meutes, piqueurs, équipages et chevaux de chasse, tout l'ap-pareil et tout le personnel de la vénerie. Leurs fêtes met-taient le pays en révolution leur nom remplissait la pro-vince. Aussi, leurs voisins de l'abbaye de Valmont en étaient-ils jaloux et se vengeaient-ils de ce faste par des pro-cès continuels - de moines à nobles le cas était alors com-mun. Au fond, il ne s'agissait que de vétilles, délits fores-tiers, empiètements ou violations de limites mais, si petits qu'ils fussent, les procès s'engendraient et se succédaient. Pour un qui était vidé, il en renaissait deux autres. Il est vrai que les Saint-Pons ne s'y épargnaient pas et volontiers y donnaient prise toujours à cheval et en chasse, ils s'y laissaient aisément emporter et ne regardaient pas le gibier comme sacré parce qu'il se réfugiait sur les terres de gens | #### QU'ON PEUT VOIR DANS UNE @RUE. ################ le voisinage de Beaupré, se trouvait une résidence qui ne lui cédait en rien ni pour l'étendue ni pour la valeur des domaines c'était celle de Champclos. Mêmes origines, mêmes traditions les Saint-Pons, seigneurs de Champclos, n'étaient ni moins nobles, ni moins anciens dans le pays que @les Montréal, seigneurs de Beaupré. Seulement, les Saint-Pons avaient fait aux goûts modernes des concessions bien plus grandes que les Montréal ils étaient davantage de leur siècle, et, au lieu d'une construction féodale, on trouvait à Champclos une de ces habitations comme Mansard savait les élever, et un parc, les archives locales en faisaient foi, des-siné par le célèbre Le Nôtre. Rien n'y manquait, ni les bas-sins, ni les quinconces, ni les néréides, ni les tritons, ni au-cune des divinités principales ou secondaires de l'Olympe païen. De tout temps, les Saint-Pons avaient montré ce goût des arts et ce besoin de paraître. C'étaient des gentilshommes, dans la plus brillante acception du mot. Tant qu'il y eut une cour, ils s'y maintinrent, et sur le meilleur pied à Champclos, quand ils y vivaient, leur état de maison faisait du bruit meutes, piqueurs, équipages et chevaux de chasse, tout l'ap-pareil et tout le personnel de la vénerie. Leurs fêtes met-taient le pays en révolution leur nom remplissait la pro-vince. Aussi, leurs voisins de l'abbaye de Valmont en étaient-ils jaloux et se vengeaient-ils de ce faste par des pro-cès continuels @@de moines à nobles le cas était alors com-mun. Au fond, il ne s'agissait que de vétilles, délits fores-tiers, empiètements ou violations de limites mais, si petits qu'ils fussent, les procès s'engendraient et se succédaient. Pour un qui était vidé, il en renaissait deux autres. Il est vrai que les Saint-Pons ne s'y épargnaient pas et volontiers y donnaient prise toujours à cheval et en chasse, ils s'y laissaient aisément emporter et ne regardaient pas le gibier comme sacré parce qu'il se réfugiait sur les terres de gens | 1 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE @RUE. 37 3 , vur -Dans le voisinage de Beaupré, se trouvait une résidence qui ne lui cédait en rien ni pour l'étendue ni pour la valeur des domaines c'était celle de Champclos. Mêmes origines, mêmes traditions les Saint-Pons, seigneurs de Champclos, n'étaient ni moins nobles, ni moins anciens dans le pays que @les Montréal, seigneurs de Beaupré. Seulement, les Saint-Pons avaient fait aux goûts modernes des concessions bien plus grandes que les Montréal ils étaient davantage de leur siècle, et, au lieu d'une construction féodale, on trouvait à Champclos une de ces habitations comme Mansard savait les élever, et un parc, les archives locales en faisaient foi, des-siné par le célèbre Le Nôtre. Rien n'y manquait, ni les bas-sins, ni les quinconces, ni les néréides, ni les tritons, ni au-cune des divinités principales ou secondaires de l'Olympe païen. De tout temps, les Saint-Pons avaient montré ce goût des arts et ce besoin de paraître. C'étaient des gentilshommes, dans la plus brillante acception du mot. Tant qu'il y eut une cour, ils s'y maintinrent, et sur le meilleur pied à Champclos, quand ils y vivaient, leur état de maison faisait du bruit meutes, piqueurs, équipages et chevaux de chasse, tout l'ap-pareil et tout le personnel de la vénerie. Leurs fêtes met-taient le pays en révolution leur nom remplissait la pro-vince. Aussi, leurs voisins de l'abbaye de Valmont en étaient-ils jaloux et se vengeaient-ils de ce faste par des pro-cès continuels @@de moines à nobles le cas était alors com-mun. Au fond, il ne s'agissait que de vétilles, délits fores-tiers, empiètements ou violations de limites mais, si petits qu'ils fussent, les procès s'engendraient et se succédaient. Pour un qui était vidé, il en renaissait deux autres. Il est vrai que les Saint-Pons ne s'y épargnaient pas et volontiers y donnaient prise toujours à cheval et en chasse, ils s'y laissaient aisément emporter et ne regardaient pas le gibier comme sacré parce qu'il se réfugiait sur les terres de gens | 1 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 37 3 , vur -Dans le voisinage de Beaupré, se trouvait une résidence qui ne lui cédait en rien ni pour l'étendue ni pour la valeur des domaines c'était celle de Champclos. Mêmes origines, mêmes traditions les Saint-Pons, seigneurs de Champclos, n'étaient ni moins nobles, ni moins anciens dans le pays que les Montréal, seigneurs de Beaupré. Seulement, les Saint-Pons avaient fait aux goûts modernes des concessions bien plus grandes que les Montréal ils étaient davantage de leur siècle, et, au lieu d'une construction féodale, on trouvait à Champclos une de ces habitations comme Mansard savait les élever, et un parc, les archives locales en faisaient foi, des-siné par le célèbre Le Nôtre. Rien n'y manquait, ni les bas-sins, ni les quinconces, ni les néréides, ni les tritons, ni au-cune des divinités principales ou secondaires de l'Olympe païen. De tout temps, les Saint-Pons avaient montré ce goût des arts et ce besoin de paraître. C'étaient des gentilshommes, dans la plus brillante acception du mot. Tant qu'il y eut une cour, ils s'y maintinrent, et sur le meilleur pied à Champclos, quand ils y vivaient, leur état de maison faisait du bruit meutes, piqueurs, équipages et chevaux de chasse, tout l'ap-pareil et tout le personnel de la vénerie. Leurs fêtes met-taient le pays en révolution leur nom remplissait la pro-vince. Aussi, leurs voisins de l'abbaye de Valmont en étaient-ils jaloux et se vengeaient-ils de ce faste par des pro-cès continuels de moines à nobles le cas était alors com-mun. Au fond, il ne s'agissait que de vétilles, délits fores-tiers, empiètements ou violations de limites mais, si petits qu'ils fussent, les procès s'engendraient et se succédaient. Pour un qui était vidé, il en renaissait deux autres. Il est vrai que les Saint-Pons ne s'y épargnaient pas et volontiers y donnaient prise toujours à cheval et en chasse, ils s'y laissaient aisément emporter et ne regardaient pas le gibier comme sacré parce qu'il se réfugiait sur les terres de gens | 6 | 0.002966 | 0.015385 |